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Harmonisation des normes africaines (OHADA) et

internationales (IAS/IFRS) : une urgence ou une exigence ?


Jules Roger Feudjo
Dans La Revue des Sciences de Gestion 2010/5 (n°245-246), pages 149 à 158
Éditions Direction et Gestion
ISSN 1160-7742
ISBN 9782916490274
DOI 10.3917/rsg.245.0149
© Direction et Gestion | Téléchargé le 13/04/2023 sur www.cairn.info via Université Internationale de Rabat (IP: 196.200.151.21)

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La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance 149

Harmonisation des normes africaines*

Approches normatives et gouvernance


et internationales** : une urgence ou une exigence ?
par Jules Roger Feudjo

« H
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eureuses les sociétés appliquant les bons principes
comptables internationaux, le royaume des marchés
sera à elles ». Cette phrase « d’évangile » de J. Greling
(2000) souligne la nécessité d’universaliser les principes
comptables afin de faciliter l’accès des sociétés aux places
financières internationales. En effet, depuis la signature en
1973 de la charte de création de l’IASC, de progrès significatifs
ont été réalisés en matière de normalisation et d’harmonisation
comptable internationale. L’option choisie par l’Union Européenne
depuis 2000, montre que la question de la normalisation et de
l’harmonisation comptable internationale est une préoccupation
Jules Roger FEUDJO d’intérêt tant dans les économies nationales que chez les profes-
Professeur des universités en sciences de gestion, sionnels de la comptabilité.
Le choix des normes comptables et leur harmonisation ne sont
Département de comptabilité et finance, pas neutres (O. Corinne, 1999). Ainsi, le système comptable des
Membre du LAREGO (laboratoire de Recherche pays africains a été toujours le reflet de leur histoire politique
en Economie et Gestion des organisations) et économique. Dans le cas singulier des pays francophones, la
FSEG de l’Université de Ngaoundéré France à travers sa position dominante dans les relations écono-
Cameroun miques et politiques, a toujours influencé l’adoption des normes
comptables. Or, d’une manière générale, la normalisation des
comptabilités évolue, notamment, en fonction de l’environnement
économique local et international, ainsi que des besoins propres
des entreprises et de plus en plus de ceux des marchés. Le souci
de développer un langage commun et un système de mesure
unique à l’échelle mondiale occupe aujourd’hui une place centrale
dans les débats sur la normalisation comptable internationale.
Les IAS/IFRS répondent d’une telle préoccupation1.
Les normes comptables OHADA et les pays membres de cette
organisation sont confrontés à plusieurs défis : le défi de la norma-

* Normes comptables OHADA.


** Normes IAS/IFRS).
1. Toutes les sociétés européennes cotées doivent désormais publier leurs états
financiers selon les normes internationales IAS/IFRS. Près de 8 700 sociétés
représentant environ 25 % de la capitalisation boursière mondiale sont concer-
nées (R. Ricol, 2003). A cette vitesse, les IAS/’IFRS risquent de devenir une
pratique universelle.

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lisation et de l’harmonisation des langages des affaires, d’une basculement de l’Europe est donc une option stratégique conti-
part, et le défi de l’attractivité économique d’autre part2. Relever nentale digne d’ambition. L’impératif africain face à ce nouveau
ces deux défis revient à se donner les atouts indispensables pour contexte européen semble évident : elle devrait s’aligner. D’ici,
son intégration, sa sécurité juridique et judiciaire et son dévelop- se pose d’une part, la problématique de la convenance des
pement économique. Huit ans après l’entrée en vigueur dans leur normes internationales aux pays en voie de développement en
Approches normatives et gouvernance

intégralité des normes comptables OHADA et après l’adoption par général et en Afrique en particulier, et d’autre part, le problème
l’Europe des normes comptables internationales, concomitamment de l’harmonisation des normes comptables africaines (en parti-
à l’adhésion des grands pays émergents, comme la Chine, aux culier les normes OHADA) aux normes internationales. L’évidence
normes de l’IASB, il est légitime de s’interroger sur les similitudes à cette problématique demeure qu’aucun pays du monde ne
et les dissemblances de la normalisation comptable OHADA par peut échapper à la logique de l’interconnexion des marchés. Par
rapport aux normes internationales, avant de mener une réflexion ailleurs, les grandes entreprises en Afrique dans leurs différentes
sur les évolutions d'avenir qui l’interpellent. options stratégiques de croissance, ont ou auront des besoins
Le débat sur la normalisation comptable internationale et sur l’arri- à exprimer auprès des investisseurs sur les grandes places
mage des comptabilités nationales ou régionales est d’actualité financières du monde.
à l’échelle continentale et mondiale. La normalisation OHADA Elles devront donc servir à ces derniers, des documents comptables
est-elle de nature à limiter les difficultés d’accès des entreprises et des informations financières intégrés. Elles ne peuvent y parvenir,
de son espace territorial aux marchés internationaux ? Ou alors à avec efficacité, qu’en épousant le langage et la philosophie
faciliter l’accueil des entreprises et des investisseurs étrangers comptable habituels desdits investisseurs. Certes, les normes
dans ses différents pays membres ? Cet article présente dans internationales relatives aux PME pourraient mieux convenir aux
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un premier temps, la problématique de l’ancrage des normes entreprises en Afrique, mais il faut noter que ces entreprises ne
comptables africaines au contexte international. La seconde sont pas toutes des PME.
partie compare les normes de l’OHADA et celles de l’IASB. La
troisième s’interroge sur sa pertinence et sur l’impératif d’une
harmonisation intégrale entre le référentiel comptable de l’OHADA 1.1. Bref historique de la normalisation
et les IAS/IFRS comme facteur d’attractivité pour les entreprises comptable en Afrique
et les économies des pays membres.
« La première règle de l’économie est de tenir des comptes, le
premier pas qui conduit à sa ruine est de les négliger ». Cette
1. L
 a problématique de l’ancrage citation généralement attribuée à Jacques Necker3 montre que
des normes comptables africaines la comptabilité est une arme dans la compétition économique
mondiale. Comme la plupart des armes, les plans comptables
au contexte international dans les pays africains étaient ceux de leur métropole : le plan
Schmalenbach de 1938 en Allemagne, les plans français de
Pour permettre la comparabilité des comptes des entreprises 1947, 1957 et 1982.
européennes cotées, la commission européenne a annoncé Le tout premier plan comptable applicable en France et dans les
en juin 2000, l’arrêt d’une normalisation comptable purement pays africains (colonie française) était le plan allemand conçu en
européenne et l’adhésion au référentiel comptable de l’IASB. 1937 par E. Schmalenbach et mis en application dès 1938. À
Cette option devrait permettre la création d’un marché financier la suite du décret 46-619 du 4 avril 1946 créant en France une
européen performant et liquide (Deloitte et Touche, 2002). Le commission de normalisation des comptabilités et l’approbation
en 1947 d’un plan comptable général, les pays africains vont
2. Selon Charles Darwin, « ce ne sont pas les espèces les plus robustes qui importer et utiliser les mêmes outils comptables qu’en France. En
survivent, ni les plus intelligentes, mais celles qui s’adaptent le mieux à l’évo-
lution ». Étant donné le plan de convergence de l’IASB et de l’organisme améri- 1968, sous l’initiative des chefs d’États africains, une commission
cain chargé de la production des normes comptables FASB (Financial Accounting constituée d’experts africains et français se réunit à Niamey et
Standards Board), l’harmonisation des langages comptables sur le plan inter-
national est une évolution inédite dans l’histoire de la comptabilité et dans le
propose le tout premier plan comptable africain : le plan OCAM4.
processus d’interconnexion des marchés financiers. Les pays qui ne s’arrime- Ce dernier sera adopté à Yaoundé en 1970 par la conférence
ront pas à cette donne de l’environnement économique mondiale se margina- des chefs d’États membres de l’OCAM. Il avait pour objectif de
liseront d’eux-mêmes notamment en se rendant incapables de bénéficier des
financements disponibles sur les marchés internationaux à travers leurs PME. favoriser l’harmonisation des pratiques comptables, l’intégration
Celles des entreprises qui vont évoluer et vont solliciter des financements sur les et l’indépendance économique des États membres.
marchés internationaux se verront obligées à chaque fin d’exercice de retraiter
leurs documents comptables et financiers selon les normes internationales. Ce Jusqu’à la désolidarisation des membres de cet organisme en
qui dans une optique de la concurrence et de la compétitivité par les coûts, les 1985, tous les pays n’y avaient pas adhéré. C’est le cas, par
pénalise énormément ; alors qu’elles éprouvent déjà d’énormes difficultés pour
résister face aux grands groupes internationaux. L’harmonisation des langages
exemple, des pays du Maghreb, du Mali, de la Guinée, etc., qui pour
des affaires est donc un facteur d’attractivité économique pour les pays nécessi-
teux. La mention explicite réservée au processus de l’OHADA par les chefs d’État 3. Jacques Necker était alors directeur des finances sous Louis XVI.
du G8 lors du sommet des 7 et 8 juillet 2009 visant à doubler d’ici 2010 l’aide 4. OCAM (Organisation Commune Africaine, Malgache et Mauricienne) ; c’est ce
au développement de l’Afrique en est une preuve palpable. plan OCAM qui a été remplacé en 2000 par le SYSCOHADA.

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la plupart ont continué avec le plan comptable français de 1957. 1.2. Les principales innovations
Au Togo, en particulier, le plan comptable OCAM a cohabité avec
le plan français de 1957. Après cette dissidence, les structures
du SYSCOHADA
comme le Conseil Africain de la Comptabilité (CAC), le Système Le thème de l’harmonisation comptable internationale provoque
Comptable Africain de Référence (SCAR), etc. qui avaient été un intérêt particulier dans les États où les entreprises évoluent

Approches normatives et gouvernance


mises sur pied pour œuvrer en faveur de la normalisation et d’une et ont des ambitions nationales ou internationales.
harmonisation des pratiques comptables en Afrique n’avaient pas La problématique est de leur procurer des outils d’informations
produit les résultats attendus. identiques à ceux de leurs homologues, acteurs sur les différents
Le souci pour la France et l’Afrique d’avoir le même langage des marchés.
affaires sera à nouveau lancé à Libreville au Gabon en octobre 1992 Chaque nouveau plan comptable doit justifier sa raison d’être par
à l’occasion du sommet France-Afrique. Cette volonté politique la prise en compte de l’évolution des besoins des entreprises,
commune et ambitieuse va entraîner le 17 octobre 1993 au des marchés locaux et internationaux et de l’environnement
sommet de Port-Louis (Île Maurice), la signature du traité de économique, juridique et institutionnel en général. Le SYSCOHADA
l’OHADA en vigueur dès 1995. À la suite de ce traité, les pays n’a pas failli à cette obligation.
de l’Afrique de l’Ouest regroupés au sein de l’UEMOA5, vont se Le tableau suivant récapitule ses principales nouveautés par
désolidariser totalement du plan comptable OCAM pour créer en rapport à son prédécesseur8.
1998 leur propre système comptable : le Système Comptable Tableau 1. les principales innovations de l’OHADA par rapport à l’OCAM
Ouest Africain (SYSCOA).
Ce nouveau référentiel adopté par les pays de l’Afrique de l’Ouest Domaine
Principales innovations
d’innovation
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s’inspire fortement du plan comptable français de 1982 et des
pratiques anglo-saxonnes et internationales. Principes L’introduction implicite de deux nouveaux principes :
comptables – le principe de la pertinence partagée. Ce principe
En 2000, l’OCAM sera totalement fragilisée avec l’adoption en
stipule que : « tout utilisateur des états financiers
mars de l’acte uniforme portant organisation et harmonisation doit y trouver des informations qui sont indis-
des comptabilités des entreprises dans les États membres de pensables pour s’informer et apprécier les états
l’OHADA. Cette organisation compte aujourd’hui seize (16) États financiers ». Il englobe les principes de bonne infor-
mation et de l’importance relative dans le contexte
membres (et un pays en cours d’adhésion (la RDC)) dont les pays
anglo-saxon.
de l’UEMOA, de la CEMAC6 et les Comores. Véritable facteur – le principe de la prééminence de la réalité écono-
d’intégration dans la sous-région, le SYSCOHADA en vigueur mique sur l’apparence juridique.
depuis janvier 2001 pour les comptes personnels, et 2002 pour Sur le plan Le SYSCOHADA dispose désormais d’un cadre
les comptes consolidés et combinés, est en continuité avec les structurel structurel (l’OHADA) chargé de produire les normes
et d’harmoniser les pratiques comptables entre les
plans OCAM et français de 1982 qui constituent ses principales
pays membres. Il est également doté d’un référen-
sources d’inspiration et d’expérience. tiel juridique important : l’acte uniforme portant
Ce bref rappel historique7 montre que l’évolution du système droit comptable OHADA.
comptable en Afrique est liée à l’évolution des normes et des Systémique Le SYSCOHADA garde son appartenance à l’école
pratiques comptables de l’Europe continentale et plus particu- ou doctrinal continentale. Cependant, il emprunte aux normes
anglo-saxonnes et internationales des principes
lièrement de la France. Le système comptable étant un enjeu
qui font sa particularité par rapport à sa source
économique, cette évolution liée à la dynamique de la coopération d’inspiration de base. L’adoption de trois systèmes
entre la France et ses anciennes colonies de l’Afrique souligne la de tenue des comptes (système normal, système
volonté permanente des deux parties d’harmoniser leurs outils allégé et système minimal de trésorerie) est une
innovation qui accroît la souplesse du SYSCOHADA.
de mesure et leur langage des affaires.
Éthique* Le SYSCOHADA assure la promotion de l’éthique à
Le poids économique et la capitalisation boursière des pays ayant
travers le principe de l’image fidèle des comptes,
adopté les normes IAS/IFRS, ou étant en cours de l'adoption, ne du patrimoine, de la situation et des performances
devraient pas laisser indifférents les pays africains. Malgré son financières de l’entreprise dont les contrevenants
ancrage dans le système européen continental, le SYSCOHADA a encourent une sanction pénale.
hérité des normes internationales et anglo-saxonnes ses principes
et ses pratiques qui constituent aujourd’hui ses principales innova-
tions par rapport à son prédécesseur (le plan comptable OCAM).

5. UEMOA (Union Économique et Monétaire Ouest Africaine).


6. CEMAC (Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale). 8. Pour toutes informations, voir le Journal officiel de l’OHADA (2000) ou D.
7. Pour de plus amples connaissances, voir Geneviève Causse (1999). Kamdem (2004), etc.

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Domaine continent ou dans plusieurs continents. Qu’elle soit nationale,


Principales innovations
d’innovation continentale ou mondiale, la normalisation comptable consiste à
Documents Le SYSCOHADA a introduit quatre documents adopter des principes, des règles, des lois, des formulations, des
de synthèse obligatoires : un bilan, un compte de résultat, un
procédures, des méthodes, des modèles et des présentations à
tableau financier des emplois et des ressources
(TAFIRE) et une annexe. respecter dans l’enregistrement et le traitement comptable des
Approches normatives et gouvernance

C’est un système adapté à la taille de l’entreprise opérations, dans la confection et la présentation des documents
(existence de trois systèmes comptables : le comptables et financiers de synthèse.
système normal, le système allégé et le système
On peut distinguer à cet effet, deux types de normalisation : la
minimal de trésorerie).
Il a adopté une approche biennale ou comparative normalisation de fond et la normalisation de forme.
des documents de synthèse et est doté d’une – La normalisation de fond est à notre avis la première phase
source complémentaire d’informations sur les diffé- du processus de normalisation10. Elle porte sur l’adoption des
rentes transactions de l’entreprise.
principes, des procédures, des conventions et des formulations
Bilan Contrairement à l’approche juridique du plan OCAM,
comptables. Elle doit être assise sur une source de pensée et
le SYSCOHADA a adopté l’approche économique
et financière du bilan avec notamment le respect en conformité avec l’esprit sur lequel chaque État fonde son
du principe de la prééminence de la réalité écono- développement économique et social. A ce sujet, elle peut être
mique sur l’apparence juridique. influencée par les Pouvoirs publics qui, en éditant les lois et les
Compte Le SYSCOHADA dans sa présentation adopte règlements généraux, leur donne un caractère hiérarchique. Elles
de résultat l’approche économique avec notamment la mise
peuvent aussi subir l’influence des organismes professionnels
en relief de nouveaux indicateurs : la marge brute
sur marchandises, la marge brute sur matières à travers leur puissance et leurs habitudes séculaires, et celle
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premières, l’excédent brut d’exploitation, le résultat des normes internationales et des pays les plus puissants
financier, la participation des travailleurs aux fruits qui offrent des unités de mesure communes aux sociétés les
de l’expansion et la distinction entre les activités
plus grandes et à celles désireuses d’opérer sur les marchés
ordinaires et non ordinaires.
internationaux.
* L’éthique dans la normalisation comptable se définit comme
l’ensemble des règles permettant de déterminer le degré de sincérité – La normalisation de forme est intimement liée à la première.
d’une activité, d’un acte, d’une entreprise ou d’un comptable. Elle porte sur la fixation et l’adoption des modèles et des struc-
tures de présentation des états comptables et financiers, de
À la suite de ce tableau, force est de constater qu’une partie leur contenu, de l’emplacement de chaque information, sur la
importante des innovations du SYSCOHADA est constituée des définition des concepts et la classification des comptes.
principes et des règles héritées de la normalisation anglo-saxonne L’adoption d’une norme est donc le résultat d’une large concer-
et internationale. Ce qui montre la volonté de l’OHADA de s’adapter tation entre les intérêts contradictoires des acteurs hiérarchisés,
à l’évolution de l’environnement économique. la position de chaque acteur dépendant de son pouvoir réel dans
la profession. Les normes internationales sont dans le contexte
actuel une référence concédée à la fois par l’hégémonie et la
1.3. La notion de la normalisation puissance économique des grands pays industrialisés.
comptable
La norme, c’est la règle ; les principes et les formulations à 2. A
 nalyse comparative
respecter. Une norme comptable, en référence aux principes entre les normes comptables
de base, peut édicter une ou plusieurs règles de comptabili-
sation. Plus la fonction comptable s’élargit, plus la norme se OHADA et les IAS/IFRS
diversifie (J.G. Dégos, 2000). C’est donc un fait établi que la
comptabilité n’est pas uniforme dans le monde (S. Evraert et La normalisation et l’harmonisation des pratiques comptables ont
Yuan Ding, 2002). La normalisation est un processus dynamique. pour objectif de produire des informations comparables pour des
Elle évolue avec l’environnement national, continental et mondial entreprises opérant ou devant opérer sur les mêmes marchés
des sociétés. C’est une émanation de la puissance économique locaux ou internationaux. Elles visent aussi la satisfaction des
de chaque État, de chaque groupe d’États ou d’organisations besoins en informations comptables et financières des partenaires
professionnelles9. « Normaliser c’est établir des règles communes de l’entreprise. Cette comparaison sera limitée aux principes
afin d’harmoniser et d’améliorer les pratiques comptables » (P. comptables, aux états financiers de synthèse et aux principaux
Lassègue, 1998). La normalisation internationale désigne au sens postes de l’actif.
large, un référentiel comptable dont le champ d’application couvre
l’espace territorial de plusieurs États à l’intérieur d’un même

9. Dans le système de l’Europe continentale, la normalisation des pratiques 10. J.-G. Dégos parle ici de deux degrés de normalisation : le premier qui est
comptables relève de la puissance de l’État. Tandis que dans le système anglo- une normalisation de forme et le second qui est une normalisation de fond et
saxon, elle relève de la puissance des organisations professionnelles. de contenu.

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Dossier
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance 153

2.1. Comparaison des principes comptables l’évaluation du patrimoine. L’IASB, en conformité avec le FASB,
entre les normes OHADA rend son application optionnelle en lui substituant le concept de
la juste valeur (fair value). Cette notion pose des problèmes tant
et les normes IAS/IFRS au niveau de sa compréhension qu’au niveau de la stabilité de
la situation financière des entreprises11. La juste valeur est un

Approches normatives et gouvernance


Les principes comptables sont un ensemble de règles imposées concept générique plus large que celui du coût historique. Elle
par un plan comptable et dont le respect strict garantit l’image désigne pour un actif quelconque, soit son prix sur un marché (ou
fidèle des comptes et du patrimoine. Les dispositions réglemen- coût de marché), soit sa valeur d’échange, soit la valeur actuelle
taires de l’OHADA recouvrent l’ensemble des principes reconnus des avantages futurs qu’il pourra apporter à l’entreprise (coût
et appliqués dans les pratiques comptables internationales. économique). Elle peut également désigner une valeur théorique
Toutefois, l’application de ces principes relève des différences dérivée d’un modèle mathématique12 parfois interne à l’entité.
importantes. On peut citer le cas des principes de prudence et Le coût historique et la juste valeur ne peuvent être appréciés
du coût historique. de manière identique et avec exactitude que dans un contexte
de stabilité des prix et de la monnaie. Dans le cas contraire, la
juste valeur suscite une certaine volatilité des résultats et des
2.1.1. Le principe de prudence : vers une capitaux propres due aux plus-values latentes enregistrées. Ce
« prudence plus » des normes internationales ? qui est une infraction au principe de prudence13.
Le coût historique converge bien avec l’esprit du SYSCOHADA
Le principe de prudence est admis dans les deux systèmes. d’une comptabilité à orientation patrimoniale. La juste valeur quant
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Cependant, son application relève des divergences significatives. à elle, est une remise en cause fondamentale de ce principe et
Dans la normalisation OHADA, l’amortissement des immobilisa- de celui de prudence. Cependant, elle corrobore la philosophie
tions incorporelles n’est pas systématique. Les éléments dont des normes internationales fondée sur une comptabilité orientée
la dépréciation de valeur n’est pas systématique et évidente marché.
ou dont la durée de vie n’est pas déterminée a priori ne font En fait, la « fair value » est une démarche optionnelle qui se justifie
l’objet d’aucun amortissement (marque, brevet, licence, fonds lorsque les activités sont négociées en continu sur un marché
de commerce, etc.). de concurrence pure. Elle s’insère dans la logique de la stratégie
Par contre, l’IAS 38 exige un amortissement systématique de d’évaluation, de fusion et d’acquisition des entreprises. Dans ces
toutes les immobilisations incorporelles sur une durée de vie cas particuliers, chaque acteur est égoïste et cherche à empocher
maximale de 20 ans. Or la marque, par exemple, peut au cours la totalité de la plus-value (ou à se désengager totalement des
d’une période de temps déterminée prendre de la valeur en pertes potentielles) générée par le dynamisme des marchés.
fonction de sa notoriété, de l’image à elle donnée par l’entreprise Dans l’hypothèse de continuité de l’exploitation, elle contrevient
et de la perception de cette image par le public. Si l’image perçue bien au principe de prudence14.
est bonne, elle contribue à accroître la valeur de la marque et On peut donc noter que, les divergences d’application des principes
par la même occasion le fonds commercial de l’entreprise. A ce comptables entre l’OHADA et l’IASB relèvent des divergences de
moment, l’amortissement systématique n’aurait pas de sens. Il philosophie comptable ; mais aussi du niveau de développement
convient néanmoins de souligner que, le test systématique de la des marchés dans chaque contexte.
dépréciation des immobilisations et la distinction entre la perte de
valeur due à l’utilisation et celle liée à d’autres facteurs (progrès
technique par exemple), sont des éléments qui renforcent le
niveau de prudence des normes internationales. 11. Pour l’IASC, la juste valeur est « le montant pour lequel un actif peut être
échangé ou un passif émis entre deux parties volontaires et bien informées dans
le cadre d’une transaction à intérêt contradictoire ».
2.1.2. Du coût historique à la juste valeur : 12. L’absence d’un modèle unanimement accepté peut occasionner des manipu-
lations de résultats et des capitaux propres. Comment prévenir et contrecarrer
une infraction au principe de prudence. par exemple le comportement pessimiste ou optimiste qui influence automati-
quement les capitaux propres et les résultats.
13. Comme le note S. Mathérat (2003), « valoriser tous les titres et instruments
L’article 35 de l’acte uniforme du droit comptable OHADA oblige financiers (…) à leur valeur de marché contrevient au principe de prudence
dans la mesure où certaines plus-values potentielles ainsi calculées peuvent
comme dans les normes IAS les entreprises à respecter le s’avérer totalement illusoires ». Dans le même sens, si les marchés ne sont
principe de coût historique. Tout comme celui de la partie double, pas efficients, il va de soi que la réévaluation au prix du marché ou à la valeur
actuelle des avantages futurs sera assainie d’une dose sacrée de subjectivité.
le principe du coût historique est l’un des fondements du modèle 14. Le test de dépréciation qui permet de constater les amortissements en
comptable classique. Il conditionne, en convergence avec le respect fonction de l’usure de l’immobilisation et non en fonction d’un plan d’amortis-
sement préétabli, montre certes, que le système international est plus réaliste.
des principes de prudence et de continuité de l’exploitation, la Mais, la détermination du degré d’usage du bien étant du ressort de l’auditeur, il
mesure de la richesse et du revenu de l’entreprise par la compta- se pose la question de la pertinence et de la fiabilité des informations produites
bilité financière (J.F. Casta, 2001). Dans les normes OHADA, il par ces derniers. En l’espèce, les cas de scandale d‘Enron (2001) aux États-Unis
et de Ahold (2003) aux Pays-Bas sont très illustratifs.
reste le fondement de la mesure comptable des résultats et de

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Dossier
154 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance

2.2. Comparaison des normes Contrairement à la présentation du SYSCOHADA, l’absence d’infor-


de l’OHADA et de l’IASB, mation sur les activités non ordinaires crée un déficit d’information
pour les analystes et les autres personnes utilisant le compte de
en matière de stocks et résultat comme base d’information.
d’immobilisations
Approches normatives et gouvernance

Il est une vérité incontestable que l’Afrique n’a pas le même


Les stocks et les immobilisations constituent les rubriques les niveau de développement des affaires que les pays de l’Europe.
plus consultées de l’actif d’une entité15. Ils concernent la majeure Ceci justifie la quintessence des informations exigées dans les
partie des investissements productifs et cycliques. Nous présen- états financiers du SYSCOHADA. Cette comparaison relève que :
tons dans le tableau suivant les principaux points de similitudes – des modèles de présentation existent. Mais aucun cadre n’exige
et de dissemblances. Dans les immobilisations, nous distinguons un modèle spécifique aux entreprises. Seules la présentation
entre les immobilisations corporelles, les immobilisations incor- des charges et des produits (par fonction ou par nature dans
porelles et les contrats de crédit-bail. les normes internationales et par nature uniquement dans les
En matière de stocks, la normalisation OHADA converge avec celle normes OHADA) et la nature des informations devant y figurer
de l’IASB. En ce qui concerne les immobilisations corporelles, sont exigées ;
on relève plutôt une forte divergence entre l’OHADA et l’IASB. – les informations exigées sont fonction du niveau de dévelop-
Cependant, les normes IAS restent plus ouvertes et offrent plus pement des marchés et des affaires dans chaque contexte.
de détente aux entreprises. Pour les immobilisations incorpo- Ainsi, le compte de résultat est plus riche en information dans
relles, le traitement de l’OHADA diverge de celui de l’IASB et les normes internationales ;
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reste « moins prudent ». – la conception du compte de résultat et des autres documents
Pour le crédit-bail, les différents traitements comptables conver- de synthèse dans les deux systèmes a adopté une présentation
gent presque totalement dans les deux systèmes. Cependant, le biennale.
SYSCOHADA se distingue par un vide juridique en ce qui concerne – Il ressort de cette comparaison quelques divergences liées au
la cession, le traitement des frais accessoires de négociation et contexte et au niveau de développement économique des pays
de rédaction du contrat. ou du cadre comptable.

2.3. Comparaison des états financiers 2.3.2. Analyse comparative du bilan


entre l’OHADA et l’IASB. dans les deux systèmes
Les états de synthèse exigés dans chacune des deux normalisa- Dans chaque système, le bilan doit respecter les principes de
tions sont : le compte de résultat, le bilan, le tableau financier la partie double, de l’image fidèle et de la prééminence de la
des emplois et des ressources (ou tableau de flux de trésorerie réalité économique sur l’apparence juridique. Le tableau suivant
dans les normes IAS) et l’état statistique (outre ces quatre présente les principales divergences et similitudes.
documents, l‘IASB exige la présentation d‘un tableau de variation Tableau 3. Comparaison du bilan de l’OHADA aux normes IAS/IFRS
des capitaux propres).
Cette analyse va se limiter aux trois premiers qui sont les plus Éléments OHADA IFRS
importants, le quatrième n’étant qu’un complément d’informations Ordre de classe- Liquidité/Exigibilité crois- Liquidité/Exigibilité
sur les différentes transactions de l’entreprise. ment sante croissante
Forme du bilan – Horizontale – Horizontale
– Approche biennale – Approche biennale
2.3.1. L’analyse du compte de résultat Inscription des Approche comptable, Comme dans les
actifs économique et financière normes OHADA
Les informations diffusées par le compte de résultat sont fonction (valeur brute, amortisse-
de l’environnement économique national et international de chaque ment et valeur nette)
pays. Dans la normalisation internationale, le classement des Classement des – Actif/Passif stable – Actif/Passif non
charges par fonction ou par nature exige des informations sur : actifs et des Actif/Passif d’exploitation courant
dettes – Actif/Passif courant.
– la quote-part dans le résultat net des entreprises associées
et co-entreprises comptabilisée selon la méthode de la mise De ces différents éléments de comparaison ressortent quelques
en équivalence ; divergences de forme. Ces points de dissemblance ne sont pas de
– le résultat avant impôt issu des actifs ou des passifs liés à des nature à influer la qualité et la valeur significative de l’information
activités abandonnées. et donc de l’image fidèle du patrimoine. L’OHADA et l’IASB privilé-
gient une approche comptable, économique et financière du bilan.

15. Cette importance varie selon les entreprises et leur secteur d’activité.

septembre-décembre 2010
Dossier
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance 155

Tableau 2. Similitudes et divergences entre l’OHADA et l’IASB

La gestion des stocks


Variables OHADA IFRS
Méthodes de valori- – PEPS (permise) – PEPS (permise)
sation* – DEPS (interdite) – DEPS (interdite pour les comptes sociaux)

Approches normatives et gouvernance


– CMP (permise) – CMP (permise)
Provision pour dépré- Obligatoire pour tout le risque Obligatoire pour tout le risque
ciation
Coût d’acquisition Coût historique hors taxes (si TVA déductible) Identique aux normes OHADA
Les immobilisations corporelles : le coût d’acquisition est le coût historique dans les deux systèmes.
éthode d’amortisse- – Linéaire (autorisée) Aucune méthode n’est interdite.
ment – Dégressive (interdite pour les immobilisations
d’occasions)
– Dérogatoire (selon les textes internes)
– Méthode des unités de production (non autorisée)
Traitement postérieur peuvent être réévaluées à la clôture de chaque – Doivent être réévaluées à l’établissement des états finan-
exercice à leur valeur actuelle. ciers à leur juste valeur ou à leur coût historique
– peuvent être recomptabilisées à leur coût minoré du cumul
des amortissements et des pertes de valeurs ou à leur valeur
réévaluée à la date de clôture.
Écart de réévaluation Ajouté aux capitaux propres Ajouté aux capitaux propres
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Valeur de base Valeur d’origine ou coût de l’actif (valeur nette Montant amortissable**.
amortissable comptable pour le système dégressif)
Nombre de termes Durée de vie probable définie par le législateur Durée d’utilité ou d’usage du bien
d’amortissement
Valeur nette Valeur d’origine – Cumul des Amortissements Valeur d’origine – Cumul des Amortissements – Pertes de
comptable Valeur
Immobilisations non Provision obligatoire pour la perte probable Provision obligatoire pour la totalité du risque
amortissables
Comptabilisation et Non prise en compte dans la normalisation (mais Obligatoire lorsque les différentes composantes de l’immo-
amortissement par autorisée dans les textes fiscaux de certains États bilisation ont chacune une durée de vie différente de l’autre
composante comme par exemple au Cameroun) ou lorsque les avantages procurés à l’entreprise s’effectuent
selon des rythmes inégaux
Les Immobilisations Incorporelles (I. I)
Frais de recherche et Comptabilisés en Immobilisation Incorporelle et Comptabilisés en charges lorsqu’ils sont encourus et amortis-
développement amortissable en cinq (5) ans maximum. Cette option sables en vingt (20) ans maximum et en I. I dans certaines
est conditionnée par le fait que, la recherche doit conditions. Ici, l’IAS 38 distingue entre la recherche et le
déboucher sur les possibilités techniques de réalisa- développement. Les frais de recherche sont comptabilisés en
tion, et sur une exploitation commerciale rentable. charges lorsqu’ils sont encourus et les frais de développement
en I. I sous certaines conditions : l’entreprise doit justifier son
intention d’acheter l’Immobilisation Incorporelle et de l’utiliser
ou de la vendre et sa capacité à évaluer de façon fiable les
dépenses attribuables à l’immobilisation au cours de son
développement, etc.
Frais d’établissement Charge de l’exercice ou charge immobilisée amortis- Charge de l’exercice
sable en cinq (5) ans maximum. Cette charge doit
être amortie totalement avant toute distribution de
dividende.
Amortissement des Peuvent être amorties ou faire l’objet d’une provision Amortissement systématique sur leur durée d’utilité.
autres immobilisa- pour dépréciation
tions incorporelles.
Traitement postérieur Doivent être réévaluées à la clôture de chaque Doivent être réévaluées et recomptabilisées soit à leur valeur
à la comptabilisation exercice à leur valeur actuelle nette comptable, soit à leur juste valeur.
initiale.
Provision pour dépré- Obligatoire pour le total de la perte probable et pour Aucune provision prévue
ciation toutes les I. I non amortissables.
Les contrats de location – financement (le cas du crédit-bail) : Traitement identique dans les deux systèmes tant chez le bailleur que chez le
locataire. Il faut toutefois noter que la cession du bail sans être interdite par l’OHADA, reste non spécifiée par le législateur.
* PEPS (premier entré premier sorti), DEPS (dernier entré premier sorti), CMP (coût moyen pondéré).
** Le montant amortissable est égal : soit à la valeur réévaluée de l’immobilisation pour les périodes restant à courir, soit le coût de l’actif
diminué de sa valeur résiduelle au bout de sa période d’utilité.

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Dossier
156 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance

2.3.3. Convergences et divergences 3. L ’harmonisation des normes


dans la présentation du tableau financier comptables entre l’OHADA
des emplois et des ressources (TAFIRE) et l’IASB comme facteur
L’IASB relative au tableau de flux de trésorerie est resté très d’attractivité pour l’Afrique
Approches normatives et gouvernance

souple en ce qui concerne le schéma de présentation. Le modèle


préconisé distingue entre les flux issus des opérations d’exploita- Certes, l’Afrique, le continent le plus divisé, le plus hétérogène
tion, des opérations de financement et celles d’investissement. dans la presque totalité des domaines (comptable, économique
Les tableaux sont présentés en terme d’encaissement et de et monétaire, juridique, socioculturel, etc.), mais, individuellement
décaissement en valeur brute pour les opérations d’exploitation. ou collectivement, elle doit s’interroger sur sa position par rapport
Dans la comptabilité OHADA, le modèle exigé n’est pas un tableau aux grandes options économiques et comptables en vigueur
de flux de trésorerie mais, un tableau financier des emplois et dans les grands pays industrialisés et sur les grandes places
des ressources articulé en deux parties. financières internationales. Après une analyse de la pertinence
de l’information dans le SYSCOHADA, il sera examiné l’enjeu de
La première est centrée sur la détermination des soldes financiers son ancrage aux normes IAS/IFRS.
de l’exercice, à savoir : la capacité d’autofinancement global
(CAFG), l’autofinancement, la variation du besoin de financement
cyclique (var BFE), l’excédent de trésorerie d’exploitation (ETE). 3.1. La pertinence de l’information
La deuxième porte sur : les opérations de désinvestissement dans le système comptable OHADA
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et d’investissement et la variation des besoins économiques à
financer, les besoins de financement hors activités ordinaires La convergence de la comptabilité vers la finance (notamment par
(HAO), les emplois financiers contraints (remboursement échelonné une présentation fonctionnelle et en masse du bilan) et l’approche
des dettes financières), le financement interne (CAFG) et externe, historique comparative des états financiers consacrent d’emblée
la variation de la trésorerie et le contrôle à partir des grandes la pertinence du référentiel comptable africain. Celle – ci peut
masses du bilan (Fonds de Roulement, Besoin en Fonds de s’apprécier :
Roulement et Trésorerie). – par la facilité d’application régulière et sincère de ses principes ;
c'est-à-dire par la capacité des informations produites à donner
Le TAFIRE a retenu l’approche plurielle des normes internationales une image fidèle du patrimoine, des performances et de la
et présente l’ultime avantage de distinguer entre les besoins de situation des comptes ;
financement ordinaires et hors activités ordinaires et la possibilité – par le nombre de pays, ou la capitalisation boursière des entre-
de contrôler la trésorerie à partir des grandes masses du bilan. prises qui l’appliquent ;
Il est un document très détaillé pour des besoins d’informations – par la présentation synthétique et intégrée des informations
et d’analyse interne et externe. (l’information doit être présentée sous une forme voulue par
Les données contenues dans ce modèle devraient servir de base les utilisateurs et correspondre le plus exactement possible à
d’information pour présenter un tableau de flux de trésorerie ce qu’elle signifie) ;
conforme aux normes IAS 7. – par son ancrage dans la réalité économique des pays qui
Après cette présentation relative aux points les plus importants l’appliquent ou qui vont l’appliquer ;
des états financiers, force est de noter que le référentiel inter- – par la dépolitisation des normes et leur orientation vers la
national est fortement imprégné de l’esprit anglo-saxon d’une recherche de l’information et la bonne gouvernance des entre-
comptabilité boursière contrairement à l’OHADA qui garde l’esprit prises ;
d’une comptabilité managériale et patrimoniale. – par l’innovation apportée dans la normalisation, dans la produc-
Le processus d’harmonisation internationale engagé depuis plus tion, dans la présentation et dans la publication des comptes
de trois décennies se poursuit. et des informations, etc.
Aujourd’hui, les pays de l’Europe ont adopté ce nouveau référentiel En ce qui concerne le référentiel de l’OHADA, les différents
y compris la France qui est l’un des principaux promoteurs de principes comptables sont énoncés de façon explicite. Le conflit
l’OHADA et qui, à travers une coopération fructueuse, a toujours « juste valeur – coût historique » qui constitue, dans une certaine
influencé l’élaboration des normes dans la plupart des pays mesure, une infraction au principe de prudence pose la problé-
membres. matique de la pertinence des méthodes d’évaluation. Il met en
Face à cette conjoncture, les analystes et les utilisateurs des relief le conflit basique « méthodes patrimoniales – méthodes
états financiers sont plus exigeants sur la qualité de l’information boursières » d’évaluation d’entreprise, en même temps qu’il
et appellent à la convergence totale des normes comptables. La constitue une alternative légale. Le coût historique dans son
comptabilité en Afrique doit-elle rester en marge de cette exigence ? approche économique et financière du bilan tient compte de la
perte de valeur due à l’utilisation ou à l’obsolescence et l’intègre
au résultat. Les variations de valeur dues à l’inflation ne sont par

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Dossier
La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance 157

contre pas intégrées aux résultats. Ce qui réduit la volatilité dudit l’objectif étant l’amélioration de la qualité de la gouvernance
résultat par rapport à la juste valeur. En matière d’amortissement, notamment par l’intensification du contrôle des entreprises et de
l’OHADA autorise les méthodes linéaire et dégressive. Cette leurs dirigeants (contrôle par le marché dans les normes interna-
prudence linéaire ou dégressive est certes, moins rationnelle, tionales et par les partenaires dans le SYSCOHADA), l’option du
mais plus facile à appliquer par rapport au test de dépréciation SYSCOHADA est un atout indéniable dans son contexte actuel

Approches normatives et gouvernance


et à la méthode des unités de production. Le test de dépréciation et ne constitue, en aucun cas, une embûche à son évolution et
pouvant être dosé de subjectivité, variable d’une immobilisation à son ancrage aux normes plus développées et plus puissantes.
à une autre et d’une entreprise à une autre, instaure finalement
une contradiction à évaluer une entreprise à une valeur dite « plus
juste ». Ces éléments constituent, à ce niveau, les déterminants 3.2. Le SYSCOHADA doit relever
de la pertinence du référentiel comptable africain. de défi de la loi Darwinienne
Étant donné le décollage timide des bourses de valeur en Afrique, il
est difficile d’évaluer la capitalisation boursière des pays membres Il n’est pas question de faire ici un exposé de la théorie de Darwin18.
de l’OHADA. L’adhésion massive des différents pays permet ici Mais, de mettre en évidence le fait que la normalisation OHADA
de témoigner la pertinence du référentiel. L’appréciation de la est tenue d’évoluer faute de « tomber sur le coup » de cette loi.
présentation synthétique et intégrée des documents de synthèse Les explications apportées par les sciences de gestion à l’évolu-
nécessite une étude empirique auprès des utilisateurs. A priori, les tion des organisations sont divergentes et parfois antagonistes19
états financiers de synthèse sont très synthétiques. Ils classent (A. Guilhon, R. Labbé et B. Rappin, 2004). Ce qui peut parfois
les informations par nature et offrent aux utilisateurs une gamme conduire à remettre en cause le statut même de la science en
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variée d’informations comptables et financières diachroniques et tant que mécanisme d’explication du réel. La théorie de l’évolution
longitudinales sur le patrimoine et les performances de l’entre- des organisations et celle du changement organisationnel (C.
prise. L’excédent brut d’exploitation (EBE)16 mis en relief dans le Chanut-Guieu et P.-X. Meschi (2003), A. Guilhon, R. Labbé et B.
compte de résultat est une information caractéristique des soldes Rappin (2004), etc.) mettent en relief des facteurs explicatifs de
financiers très utilisée. La valeur ajoutée calculée en amont est l’évolution. Le dualisme des principes volontaristes et détermi-
l’indicateur de la richesse créée et destinée à être répartie aux nistes reste le fondement de cette théorie (A. Mbengué, 1997).
différentes parties prenantes en fonction de leur contribution L’évolution volontariste relève de la volonté de l’entité de faire
marginale. Cette répartition en aval du compte de résultat est certaines mutations pour atteindre un objectif fixé. Elle peut être
également une information intégrée et donc très pertinente dans stratégique, tactique ou opérationnelle. L’évolution déterministe
l’approche plurale de la gouvernance d’entreprise. L’exigence relève des contraintes de l’environnement qui imposent aux
d’un rapport de gestion et d’une annexe, complémentaire des organisations l’adaptation de leurs structures, de leurs ressources,
états financiers, constitue également des puissants outils de etc. aux exigences du marché.
communication financière. Si la normalisation comptable OHADA par rapport à d’autres
Partant de l’ancrage à la réalité économique comme facteur référentiels n’est pas la plus robuste, elle peut être, tout au moins,
de pertinence, les normes OHADA préconisent trois systèmes qualifiée de normalisation flexible compte tenu de ses similitudes
comptables en fonction de la taille de l’entreprise et de son par rapport aux normes de référence. Elle est appelée à évoluer
secteur d’activité à savoir : le système normal pour les grandes davantage afin de converger dans un avenir proche avec les normes
et les géantes entreprises, le système allégé pour les PME et internationales. Cette évolution si elle n’est pas volontariste et
le système minimal de trésorerie (un état des recettes et des anticipée par l’organisation elle-même, lui sera imposée :
dépenses) pour les très petites entreprises (TPE)17. Les états – soit par l’environnement économique ou le regroupement des
financiers obligatoires sont modulables en fonction du système grands pays industrialisés qui marginaliseront, naturellement
adopté par chaque entité. L’existence d’un organisme (l’OHADA) ou stratégiquement, ceux des acteurs qui n’auront pas adopté
constitue déjà un facteur de dépolitisation des normes ; même si le même langage et les mêmes unités de mesure qu’eux ;
le lien ombilical avec la fiscalité reste ambiant. – soit par les grandes entreprises des pays membres de l’OHADA
Les normes IAS/IFRS en explicitant le lien entre la comptabilité qui, se développant, vont forcément chercher à s’ouvrir ou à
et la finance, se présentent comme un système normatif orienté recueillir des ressources financières sur les marchés interna-
vers la gouvernance actionariale (C. Disle et C. Noël, 2007). Les tionaux afin de financer leurs options de croissance ;
normes OHADA, en privilégiant une approche patrimoniale et
managériale des états comptables de synthèse, constituent un
système normatif orienté vers toutes les parties prenantes et 18. Pour plus de connaissances sur la théorie de Charles Darwin, l’on peut
donc, vers une gouvernance partenariale. Dans les deux systèmes, consulter l’article de Alice Guilhon, Baptiste Rappin et al (2004).
19. La théorie de l’évolution des organisations, tout comme celle du change-
ment organisationnel est un puzzle très large jusqu’ici abordé sur ou à partir
16. Cette information n’existait pas dans le précédent plan comptable OCAM des variables diverses et parfois contradictoires. Pour de plus amples explica-
(1970-2000). tions sur l’évolution des organisations ou sur le changement organisationnel,
17. Il faut dire ici que toutes les entreprises relèvent du système normal sauf voir : C. Chanut-Guieu et P.-X. Meschi (2003), A. Guilhon, R. Labbé et B. Rappin
exception liée à leur taille ou à leur secteur d’activité. (2004).

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Dossier
158 La Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 245-246 – Comptabilité, Contrôle/Finance

– soit également par les marchés financiers locaux (la Bourse directs étrangers et de promouvoir des alternatives efficaces aux
Régionale des Valeurs Mobilières de l’Afrique de l’Ouest (BRVM), épineuses difficultés de financement qui obstruent la croissance
la Douala Stock Exchange (DSE), etc.) qui, se développant, vont et le développement des entreprises en Afrique.
chercher à capter l’attention des investisseurs internationaux,
désormais très exigeants sur la qualité et la comparabilité de
Bibliographie
Approches normatives et gouvernance

l’information comptable et financière ; ou même par la pression


et la puissance des pays promouvant le référentiel comptable Bessieux-Ollier C. 1999. Les normes comptables dans les pays d'Afrique.
international. Revue Française de Comptabilité, juillet-août : 60-71
Pour relever le défi de la loi Darwinienne, la comptabilité dans Casta, J.-F. (2001), « La comptabilité en « juste valeur », permet-elle une
l’espace OHADA ne doit pas faire l’objet d’une évolution détermi- meilleure représentation de l’entreprise ? », Centre de Recherche en
niste. Les normes internationales ont aujourd’hui une vocation Gestion (CEREG).
mondiale. L’Afrique en général et les pays membres de l’OHADA Causse, G. (1999), « Vingt ans de normalisation comptable et de PCG.
en particulier, doivent élaborer d’eux-mêmes des réformes harmo- Son influence dans les pays d’Afrique francophone », Comptabilité –
Contrôle – Audit/les vingt ans de l’AFC, p211-222.
nisatrices de leur cadre comptable et de leurs options politiques
Chanut-Guieu, C. et Meschi, P.-X. (2003), « S’il faillait faire le point sur
en la matière afin de les mettre en cohérence avec les normes
le changement organisationnel », Revue Observer pour Agir, ESC Amiens,
internationales. Ils doivent également identifier leurs besoins et n° 2, p. 9-18.
examiner d’avance dans quels cadres le potentiel des grandes Corinne, O. (1999), « Les normes comptables dans les pays d’Afrique »,
places financières internationales peut être une aubaine certaine Revue Française de Comptabilité, n° 313, p. 60-71. Decock Good,
pour leurs entreprises et pour leur développement économique. C. (1997), “La comptabilité allemande face aux normes internationales”,
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Comptabilité-Contrôle-Audit, tome 3, Vol 2, p. 93-111.
Dégos, J.-G. (2000), « Les enjeux de la normalisation internationale »,
Conclusion (document inédit)
Deloitte et Touche (2002), ". IAS en bref – Principales différences avec
les règles françaises ", Paris, Deloitte & Touche, 92 p.
Le SYSCOHADA n’est pas fondé sur une logique de marché. Dans
Disle, C. et Noël, C. (2007), « la révolution des normes IFRS : une
les pays membres, l’État est le principal promoteur du dévelop-
convergence de la comptabilité vers la finance ? », Revue des Sciences
pement et du cadre institutionnel. La création ces dernières de Gestion, Direction et Gestion, n° 224-225.
années des bourses de valeurs (DSE, BRVM) et les difficultés Evraert, S. et Yuan Ding. (2002), « Les enseignements d’une comparaison
de financement local des investissements de croissance obligent de la comptabilité sociale des entreprises en Chine et en France », Cahier
l’OHADA à donner un nouveau visage à la comptabilité dans les de Recherche du CRECCI, n° 2002-01.
pays membres. Dans l’espoir d’une amélioration des techniques Frank, W. G (1979), « An empirical analysis of international accounting
statistiques, de l’environnement juridique, de la politique et des principles”, Journal of Accounting Research, n° 17, p. 593-605.
techniques fiscales dans la zone OHADA, la normalisation inter- Greling, J. (2000), « L’IAS et les Yaourts… », les Cahiers d’Analyse
Financière, p. 23-35.
nationale est naturellement bien placée pour servir de cadre de
Guilhon, A. Labbé, R. et Rappin, B. (2004), « L’évolution des organisations :
référence à ce changement. Certes, les normes internationales
une analyse fondée sur l’application de la théorie de Charles Darwin »,
n’ont pas la notoriété des normes anglo-saxonnes (J.G. Dégos, Revue des Sciences de Gestion, Direction et Gestion n° 204, p. 7-21.
2000), mais, leur échelle internationale et la capitalisation Jacques, D. (1996), « L’harmonisation internationale et le système
boursière des sociétés qui les adoptent font penser qu’à termes, français », Economie et Comptabilité, n° 195, p. 19-21.
elles deviendront une normalisation plus puissante. D’ailleurs, Kamdem, D. (2004), Système comptable OHADA, comptabilité générale,
la fusion « Nyse – Euronex » en 2007 est un signal important qui édition Dianoïa
confirme et renforce, à notre avis, l’intention de convergence des Lassègue, P. (1998), Lexique de comptabilité, 4e édition, Dalloz.
normes comptables sur les deux grandes places financières. Mathérat, S. (2003), « Normalisation comptable internationale et stabilité
Harmoniser les normes de l’IASB et celles de l’OHADA est certes, financière », Banque de France, RSF, p. 138-160.
pour l’instant, ni une exigence, ni une urgence ; mais, l’IASB Mbengué, A. (1997), « Le fonctionnement dual des organisations », Revue
ayant pour objectif, entre autres, de promouvoir la convergence Française de Gestion, n° 114.
des normes comptables nationales et internationales pour des OHADA (2000), Droit comptable et système comptable, Journal Officiel,
n° 10, 20 novembre.
informations de qualité, l’évolution du référentiel africain vers les
Raffournier, B. (2005), Les normes comptables internationales (IFRS/
normes internationales deviendra progressivement une « exigence IAS), 2émé édition, Economica.
urgente » pour l’Afrique. L’OHADA elle-même constitue déjà un Ricol, R. (2003), « Les IFRS à terme pour tous ? », Préface de l’ouvrage
compromis entre des acteurs de puissance inégale. Cet ancrage IFRS 2005, édition Francis Lefebvre, p. 8-9.
progressif sera non seulement un facteur de crédibilité devant Robert Obert. (2003), Pratique des normes IAS/IFRS, édition Dunod, paris.
les grands regroupements politiques et économiques actuels, et Schevin, P. (2005), « L’amortissement par composants », Revue Française
sur les grandes places financières du monde, mais également de Comptabilité, n° 375, P. 34-40.
un facteur d’attractivité économique susceptible d’attirer les Unas Curtis. (2002), “IAS, 2005, what it means ?”, International Accounting
acteurs de puissance supérieure, d’inciter les investissements Standards, p. 26-27.

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