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Le tribalisme est-ssil aussi déshonorant que le racisme 

En ces jours Africains, il m’aurait été facile d’aborder un sujet qui a trait aux guerres,
cependant contre toute entente, c’est une autre cause que nous censurons :

Il s’agit du procès des hommes et femmes, vécu ensemble depuis toujours, depuis le Zaïre,
sont prêts à mourir, prêts à tuer, prêts à haïr pour des intérêts égoïstes, les uns pour une tribu,
les autres pour ethnie ; le procès de celles et ceux, pourtant bu du même sang, mangé de la
même chaire, sont soit pour Paul soit pour Pierre. Et au final, il s’agit du procès du tribaliste et
de l’ethniciste contre nos nations africaines car ceux-ci en ont été destructeurs.

Quel procès ! venons-en au fait, qu’en est-il ?

Mesdames et Messieurs, le 10 janvier de l’année en cours, j’ai séché mon cours pour répondre
à une offre d’emploi. Arrivé sur le lieu, je m’entretins avec une jolie demoiselle, belle soit-
elle, venait-elle du ciel ou d’abeille ? je l’ignore. Toutes affaires cessantes, elle voulut savoir
sur ma tribu. Bien entendu, bien avant même que j’eus répondu, elle me déclara forfait pour
cause de non appartenance à la tienne. Ma foi, quelle honte ?

Voyez-vous ? c’est ça le tribalisme : un mode d’organisation centré sur les sentiments


d’appartenance soit à un groupe soit à la culture, soit même au lien du sang. Ainsi en Afrique,
le tribalisme est défini comme une source des conflits interethniques basé sur le fait que l’on
valorise son identité propre au détriment de celles des autres.

Des lors, contrairement au racisme, nos sages prétendraient que le tribalisme est une vertu.
Pensez-y : en quoi un homme tribaliste est-il différent d’un homme raciste comme Hitler ? en
effet, si le premier n’a de préférences et gouts que pour la couleur de son sang, le deuxième
n’en aura que pour la couleur de sa peau. Dans tous les cas, quelqu’un serait favorisé au
détriment d’un autre pour cause d’appartenance. Le tribaliste choisit la couleur rouge de son
sang, le raciste la couleur jaunâtre soit noirâtre de sa peau, rien ne change, les gouts et les
couleurs ne se discutent pas. Passons.

Le tribalisme est aussi déshonorant que le racisme, un virus s’il en est, disait Dany Laferrière.
Qui doute ? est-il besoin de le prouver ? 800.000 Rwandais ont perdu la vie lors de
l’affrontement Hutu et Tutsi, les guerres civiles au Nigeria, au Cameroun, au Tchad furent
autant de guerres tribales, féroces et sans pitié. L’Ouganda est l’exemple parfait des conflits
ethniques qui ont conduit à la décomposition du pays. Qui plus est, le Congo lui-même, le
leader dans le monde tribal, n’en connait pas de trop ? à la moindre agitation politique, une
tribu chasse une autre, le Katangais tue son frère Kasaïn, le Yaka son frère Teke. Entre nous,
la voix du sang d’Abel ne crie-t-elle pas déjà de la terre jusqu’à vous, chers membres du jury !

Le tribaliste affirme que la famille est sacrée, qu’elle mériterait de ce fait tous les avantages
du monde. Bon Dieu, il ne s’en est pas beaucoup fallu que cela pu être démontré. En effet, il
tient à moi que cela se fasse de manière digne de son rang. Tenez : la famille se confond dans
l’Etat qui a absorbé la cellule la plus résistante, disait le vieux Horace, et Corneille lui-même
n’avait-il pas pour autant raison de dire que l’Etat triomphe de l’individu et de sa famille, à
l’instar du petit Horace qui, entre passion et patriotisme choisit sa nation ?

Le tribalisme est un monstre qu’on tue bien avant sa naissance car nous mettant tous dans un
ensemble, mettra les uns d’un côté et les autres d’un autre, cependant on ne le dira jamais
assez : quand on met les gens de côté forcement ils s’éloignent. Et Dieu sait que toute division
conduit à la faiblesse, la faiblesse à la balkanisation. Diviser pour mieux régner, dit-on.

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