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Thèse professionnelle pour l’obtention

d’un Mastère Spécialisé en Contrôle de Gestion


Audit et Comptabilité sous le thème :

La conduite d’une mission de supervision comptable

Réalisé par :
Brahim Bouazama
Tuteur du Mastère :
Mr Baakili Amine

Année universitaire 2010/2011


La conduite d’une mission de supervision comptable

SOMMAIRE

Introduction

Première partie: La mission de la supervision comptable et les autres métiers de l’expert


comptable.

Chapitre 1 : Présentation de la mission de supervision comptable et normes applicables

§1: Présentation de la mission de supervision comptable

1- Objectif d'une supervision comptable


2- Définition de la mission
3- Nature de l'assurance
4- Principes généraux applicables à la mission de supervision
comptable
5- Durée de la mission
6- Obligations du client
7- Obligations du membre de l’Ordre
8- Secret professionnel
9- Honoraires
10- Responsabilité
11- Différends
§2 : Normes applicables à la mission de supervision comptable
1- Indépendance
2- Compétence
3- Compétence générale du cabinet
4- Acceptation des missions
5- Qualité du travail
6- Secret professionnel et devoir de discrétion
7- Acceptation et maintien des missions
Chapitre2 : Présentation des autres métiers de l’expert comptable
§1 : La tenue complète de la comptabilité
1- Assistance comptable
2- Préparation des déclarations fiscales:
3- Traitement de la paie
La conduite d’une mission de supervision comptable

§2 : La mission du commissariat aux comptes


1- Objectif de la certification des comptes
2- Responsabilité civile et pénale du commissaire aux comptes
§ 3 : La mission du commissariat aux apports
1- Désignation d'un commissaire aux apports
2- Mission du commissaire aux apports
3- Responsabilité du commissaire aux apports

Deuxième partie: la conception d’un guide méthodologique de supervision comptable au


sein du cabinet Deloitte

Chapitre1 : Présentation du cabinet Deloitte


§1- Présentation de la Firme mondiale
1- Historique
2- Faits et chiffres
§2 : Présentation de la Firme marocaine
1- Création de l’entreprise
2- Présentation générale de Deloitte
3- Carte d’identité de l’entreprise
4- Les métiers de Deloitte
5- Analyse du chiffre d’affaires
6- Analyse de capital humain
Chapitre 2 : Présentation du guide méthodologique
§1 : L’acceptation, la planification, termes et condition de la mission
1- Acceptation de la mission
2- Planification
3- Termes et conditions de la mission
§2 : Documentation, procédures et éléments probants
1- Contenu du dossier de travail
2- Procédures et éléments probants
La conduite d’une mission de supervision comptable

§3 : Arrêté des comptes annuels, conclusion et rapport


1- Arrêté des comptes annuels
2- Conclusion et rapport

Conclusion Générale
La conduite d’une mission de supervision comptable

Introduction
L’évolution de la situation économique et sociale incite la profession d’experts
comptables à opérer une évolution de son management pour pérenniser son rôle
de soutien aux entreprises, aux pouvoirs publics et au marché. Le challenge
proposé à la profession consiste à améliorer continuellement la qualité du
service qui s’exprime à la fois par une garantie de conformité aux règles établies
et par la satisfaction des besoins des clients.
De même, les changements auxquels sont confrontées les entreprises, dont les
états financiers sont soumis à une multitude de contrôles, imposent à leurs
dirigeants et à leurs responsables comptables et financiers, appelés dans
plusieurs juridictions à s’engager formellement sur la fiabilité de leurs états
financiers, un niveau d’expertise de plus en plus élevé en matière de reporting
financier, de gestion du risque et de contrôle interne. Dans le contexte d’un
environnement d’affaires de plus en plus exigeant et contraignant, la mission de
supervision comptable se met de plus en plus en valeur.
Dans ce contexte, l’évolution du rôle du préparateur des états financiers dans
l’entreprise impose un profil plus complet et plus exigeant, tout en étant plus
riche que par le passé. Le nouveau profil nécessite une maîtrise des techniques
de gestion, de la fiscalité et du droit complémentaires à la maîtrise de la
technique comptable. Et c’est justement dans ces domaines que l’expert-
comptable est appelé à exceller par sa compétence, son expérience et son
attachement au travail bien fait.
Sur un autre aspect, l’évolution internationale des normes de contrôle et d’audit
impacte inéluctablement les missions de tenue et de surveillance comptables
pratiquées par les cabinets d’expertise comptable. Cette évolution impose aux
experts-comptables une adaptation des compétences, des processus de travail et
des outils. Mais il reste à savoir comment s’approprier les référentiels

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La conduite d’une mission de supervision comptable

professionnels, comment adapter les missions aux types de clientèle, dans quel
cadre de responsabilité, avec quels outils, et pour quel bénéfice pour l’entreprise
et pour le cabinet ?
En développant une stratégie de différenciation par la qualité, l’expert-
comptable peut acquérir une notoriété qui lui confère un avantage concurrentiel
appréciable.
Le système qualité comprend l’ensemble de la structure et de la culture
organisationnelle, les responsabilités, les procédures, les procédés et les
ressources affectées pour mettre en œuvre la gestion de la qualité au sein du
cabinet.
Il est nécessaire donc, pour développer une telle stratégie, de s’interroger sur les
besoins des utilisateurs, d’apprécier la pertinence des règles techniques et de
définir les voies selon lesquelles il conviendra de réaliser des adaptations
nécessaires mieux que dans le passé : telle est l’essence de la réflexion que ce
mémoire se propose de mener en rapport avec une mission courante d’expertise
comptable : la supervision comptable.
La mission de supervision comptable est un des domaines d’intervention de la
profession comptable qui offre un service aux entreprises tenues de produire des
états financiers annuels destinés aux associés, au fisc, aux investisseurs, aux
institutions financières et à d’autres utilisateurs. Bien que la mission de
supervision comptable ne soit pas un substitut à la mission d’audit, son objectif,
qui consiste à fournir un niveau adéquat d’assurance, peut s’avérer utile, surtout
pour les PME dont les ressources internes en expertise sont relativement
limitées.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Le choix de ce thème est expliqué par l’envie de mettre en place un référentiel


de supervision comptable afin de maitriser le budget temps et d’améliorer la
qualité de nos interventions au sein de Deloitte où je m’occupe du suivi des
dossiers comptables et de la supervision des comptes de plusieurs sociétés
nationales et internationales. Pour ce faire, le présent rapport est destiné à
devenir un manuel de référence pour la conduite d’une mission de supervision
comptable au niveau des différents clients et se propose donc, dans un premier
temps, d’apporter une présentation de mission de la supervision comptable ainsi
que les autres métiers de l’expert comptable. Et dans un deuxième temps,
d’aborder l’aspect technique de la conception d’un guide méthodologique de
supervision comptable au sein du cabinet Deloitte.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Première partie : La mission de la supervision comptable et les


autres métiers de l’expert comptable.

Le titre d’expert comptable est réglementé par le Dahir 1.92.139 du 14 Rejeb


1413 portant promulgation de la loi 15/89. Cette loi régie également la
profession d’expertise comptable sous la rigueur de l’Ordre des Experts
Comptables, ordre professionnel réglementaire auquel sont inscrit tous les
experts comptables et qui tient à la disposition du public le tableau à jour de ses
membres.
L’expert comptable est seul habilité, conformément à la loi, à exercer la mission
de la supervision comptable de telle manière à assurer et à attester la régularité
et la sincérité des bilans, des comptes de résultats et des états comptables et
financiers. Il est également le seul capable de délivrer toute autre attestation
donnant une opinion sur un ou plusieurs comptes des entreprises.
L’accomplissement de cette mission de supervision comptable ainsi que d’autres
métiers de l’expert comptable tel que la tenue complète de la comptabilité, le
commissariat aux comptes et aux apports est conditionné par le respect de
plusieurs normes d’une déontologie rigoureuse définie par la profession.
Par ailleurs, l’expert comptable peut analyser et organiser les systèmes
comptables, ouvrir, tenir, redresser et arrêter des comptabilités. Il peut
également donner des conseils et avis et entreprendre des travaux d’ordre
juridique, fiscal, économique, financier et organisationnel se rapportant à la vie
des entreprises.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Chapitre I : Présentation de la mission de supervision comptable et normes


applicables
§1: Présentation de la mission de supervision comptable
1- Objectif d'une supervision comptable

L'objectif d'une supervision comptable est de permettre à l’expert-comptable,


sur la base de diligences ne mettant pas en œuvre toutes les procédures requises
pour un audit, d’attester qu’il n’a pas relevé d’éléments le conduisant à
considérer que ces comptes ne sont pas établis, dans tous leurs aspects
significatifs, conformément au référentiel comptable identifié.
2- Définition de la mission
La mission de supervision comptable comporte limitativement les interventions
suivantes :
- prise de connaissance du contrôle interne, en ce qu’il concerne les
systèmes, méthodes et procédures comptables mis en place dans
l’entreprise, et du document les décrivant,
- appréciation de ces procédures au niveau de l’enregistrement régulier des
opérations,
- contrôle par épreuves de l’enregistrement comptable des opérations par le
personnel de l’entreprise,
- examen de la balance annuelle des comptes généraux établie en capitaux
et soldes,
- préparation ou contrôle des écritures d’inventaire,
- assistance du personnel de l’entreprise à établissement et à la présentation
des comptes annuels : états de synthèse (liasse comptable et liasse fiscale)
- contrôle de la tenue des livres légaux.
- contrôle des déclarations fiscales établies par l’entreprise
- contrôle du respect des obligations fiscales par l’entreprise
- contrôle du respect de la réglementation de travail

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- contrôle du respect des obligations juridiques de l’entreprise (lois sur les


sociétés, code de commerce, loi sur les prix, etc.)
Au cas où des travaux supplémentaires devraient être exécutés, notamment à la
suite d’anomalies constatées par le membre de l’Ordre, celui-ci en informe son
client et convient avec lui, par avenant le cas échéant, de la suite à donner.
La mission de supervision comptable n’a pas pour objectifs de rechercher
systématiquement les fraudes ou les détournements et ne peut donner lieu à
expression d’opinion sur les comptes.
3- Nature de l'assurance

Les procédures mises en œuvre dans le cadre d'une supervision comptable ne


sont pas de même nature ni aussi étendues que celles effectuées lors d'un audit.
C'est pourquoi, l'assurance apportée par l'expert-comptable lors d'un examen
limité est qualifiée "d'assurance modérée" car d'un niveau inférieur à
"l'assurance raisonnable" obtenue par un audit. Cette assurance modérée est
exprimée sous une forme négative dans le rapport de l'expert-comptable.
4- Principes généraux applicables à la mission de supervision comptable

L’expert-comptable planifie et conduit sa mission de supervision comptable en


faisant preuve d’esprit critique et en étant conscient que certaines situations
peuvent conduire à des anomalies significatives dans les comptes.
Par conséquent, la mission implique une analyse des risques similaires à celle
effectuée lors d’un audit : risque inhérent et risque lié à l’absence ou au mauvais
fonctionnement des contrôles.
Afin de répondre à l’objectif de l’expression d’une assurance négative dans son
rapport, l’expert-comptable réunit des éléments probants essentiellement sous
forme de procédures analytiques et de demandes d’informations ou
d’explications, en vue de fonder ses conclusions.
5- Durée de la mission

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Les missions sont confiées pour une durée d’un exercice. Elles sont
renouvelables chaque exercice social par tacite reconduction, sauf dénonciation
par lettre recommandée avec accusé de réception, ou par acte extrajudiciaire,
trois mois avant la date de contrôle de l’exercice sauf stipulation contraire dans
la convention conclue entre les deux parties.
La supervision comptable, imposant des prestations réciproques tout au long de
l’exercice, chacune des parties aura la faculté, en cas de manquement important
par l’autre partie à ses obligations, de mettre fin sans délai à la mission.
Sauf faute grave du membre de l’Ordre, le client ne peut interrompre la mission
en cours qu’après l’en avoir informe par lettre recommandée avec accusé de
réception un mois avant la date de cessation et sous réserve de lui régler les
honoraires dus pour le travail déjà effectué, augmentés d’une indemnité de 25%
des honoraires restant à percevoir.
Lorsque la mission est suspendue pour cause de force majeure, les délais de
remise des travaux seront prolongés pour une durée égale à celle de la
suspension.
6- Obligations du client
Le client s’interdit tout acte pouvant porter atteinte à l’indépendance des
membres de l’Ordre ou de leurs collaborateurs. Ceci s’applique particulièrement
aux offres faites à des collaborateurs d’exécuter des missions pour leur propre
compte ou de devenir salarié du client sans accord écrit préalable de la part du
membre de l’Ordre.
Le client s’engage à mettre à la disposition du membre de l’Ordre, dans les
délais convenus, l’ensemble des documents et informations nécessaires à
l’exécution de la mission, et notamment l’inventaire de tous les éléments d’actif
et de passif, qui devra mentionner la quantité et la valeur de chacun d’eux à la
date de l’inventaire ; il s’engage à porter à sa connaissance les faits importants
ou exceptionnels. Il signale également au membre de l’Ordre les engagements

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La conduite d’une mission de supervision comptable

susceptibles d’affecter les résultats ou la situation patrimoniale de l’entreprise ;


il justifie notamment les décisions prises en matière d’amortissement et de
provisions.
Dans le cas de traitement de la comptabilité par des moyens informatiques hors
de l’entreprise, le choix d’un centre de traitement par le client doit être effectué
en accord avec le membre de l’Ordre.
Conformément à la législation en vigueur, le client doit prendre les mesures
nécessaires pour conserver les pièces justificatives et, d’une façon générale,
l’ensemble de la comptabilité pendant un délai minimal de dix ans.
7- Obligations du membre de l’Ordre
Le membre de l’Ordre effectue la mission qui lui est confiée conformément aux
règles professionnelles relatives à la mission de supervision comptable.
Il peut se faire assister par les collaborateurs de son choix. Le nom de
collaborateur principalement chargé du dossier est indiqué au client.
A l’achèvement de sa mission, le membre de l’Ordre restitue les documents mis
à sa disposition par le client. Le client lui en donne décharge.
8- Secret professionnel
Le membre de l’Ordre est tenu au secret professionnel dans les conditions
prévues à l’article 446 du Code pénal.
Les documents établis par le membre de l’Ordre sont adressées au client, à
l’exclusion de tout envoi direct à un tiers.
9- Honoraires
Le membre de l’Ordre reçoit du client des honoraires librement convenus qui
sont exclusifs de toute autre rémunération, même indirecte. Il est remboursé de
ses frais de déplacement et débours.
Les honoraires ne peuvent ni prendre la forme d’un abonnement ni être liés aux
résultats financiers de client.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Des provisions sur honoraires peuvent être demandées périodiquement et en cas


de non-paiement des honoraires, le membre de l’Ordre bénéficie du droit de
rétention dans les conditions de droit commun.
10- Responsabilité
Conformément à l’article 13 de la loi 15-89 réglementant la profession d’expert
comptable, ce dernier assume dans tous les cas la responsabilité de ses travaux et
conformément à l’article 14 de la dite loi, la responsabilité civile du membre de
l’Ordre est couverte par un contrat d’assurance obligatoire.
Le membre de l’Ordre ne peut être tenu pour responsable ni des conséquences
dommageables des fautes commises par des tiers intervenant chez le client, ni
des retards d’exécution lorsque ceux-ci résultent d’une communication tardive
des documents par le client.
11- Différends
Les litiges, qui pourraient éventuellement survenir entre le membre de l’Ordre et
son client pourront être portés, avant toute action judiciaire, devant le présent du
Conseil régional de l’Ordre compétent aux fins de conciliation.

§2 : Normes applicables à la mission de supervision comptable


1- Indépendance
L’expert comptable responsable de la mission doit conclure sur le respect des
règles d'indépendance qui s'appliquent à toutes les missions d’expert comptable.
La loi réglementant la profession des experts comptables fait une obligation à
l'expert comptable d'être indépendant et d'éviter toute situation qui pourrait faire
présumer d'un manque d'indépendance. Il doit non seulement conserver une
attitude d'esprit indépendante lui permettant d'effectuer sa mission avec intégrité
et objectivité, mais aussi être libre de tout lien réel qui pourrait être interprété
comme constituant une entrave à cette intégrité et objectivité. Il s'assure

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La conduite d’une mission de supervision comptable

également que les collaborateurs auxquels il confie des travaux respectent les
règles d'indépendance.
Les fonctions de membre de l'Ordre sont incompatibles avec toute occupation ou
tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance, en particulier :
- avec tout emploi salarié, sauf chez un autre membre de l'Ordre ou dans une
société reconnue par l'Ordre,
- avec tout acte de commerce ou d'intermédiaire autre que ceux que comporte
l'exercice de la profession,
- avec tout mandat de recevoir, conserver ou délivrer des fonds ou valeurs ou de
donner quittance.
Ces interdictions comportent notamment l’impossibilité, pour un expert-
comptable, de détenir une délégation de signature sur les comptes bancaires de
son client. Il est, en outre, interdit aux membres de l'Ordre et aux sociétés
reconnues par lui d'agir en tant qu'agent d'affaires, d'assumer une mission de
représentation devant les tribunaux de l'ordre judiciaire ou administratif.
Cependant, l’expert comptable ne peut se trouver dans une position susceptible :
- soit d’altérer sa liberté de jugement qui doit rester pleine et entière,
- soit de faire obstacle à l’accomplissement de sa mission,
- soit d’être perçue comme compromettant son intégrité ou son objectivité.
L’expert comptable porte une vigilante attention aux situations susceptibles de
compromettre son indépendance.
Dès lors qu’une telle situation existe, l’expert comptable examinera s’il convient
de refuser la mission ou de renoncer à la poursuivre.
2- Compétence
Les qualités requises pour exercer la profession d'expert-comptable sont définies
par les textes. L'expert-comptable complète régulièrement et met à jour ses
connaissances. Il s'assure également que les collaborateurs auxquels il confie des

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La conduite d’une mission de supervision comptable

travaux ont une compétence appropriée à la nature et à la complexité de ceux-ci.


Il veille à leur formation continue.
a- Qualification professionnelle
Nul ne peut porter le titre d'expert-comptable, ni en exercer la profession s'il
n'est inscrit au tableau de l'Ordre. Le service professionnel compétent requiert
d'exercer un bon jugement dans la mise en application des connaissances et des
aptitudes professionnelles.
La compétence professionnelle peut être scindée en deux phases distinctes :
- L'acquisition de la compétence professionnelle. En en effet, « Nul ne peut
exercer les fonctions de commissaire aux comptes s’il n’est inscrit au tableau de
l’ordre des experts comptables» (art 160 de la loi du 17 octobre 1996). Le
contenu de la formation initiale exigée, les conditions et les procédures
d’inscription sur le tableau de l’ordre des experts comptables sont définis par la
loi 15-89 relative à la profession d’expert comptable.
- Le maintien de la compétence professionnelle qui exige de l’expert comptable
d’être tenue au courant en permanence et de comprendre les développements
professionnels, techniques et commerciaux pertinents.
b- Formation continue
La formation continue constitue une condition du maintien de la compétence
professionnelle des membres de l'Ordre. Ainsi, le membre de l'Ordre s'attache à
développer sans cesse sa culture, non seulement sa culture professionnelle mais
aussi ses connaissances générales pour affermir son jugement.
La formation permanente et le perfectionnement professionnel sont considérés
par l’expert comptable comme un devoir, une obligation essentielle à sa charge.
Les objectifs essentiels pouvant être assignés à la formation permanente sont les
suivants :
- homogénéité de comportement professionnel : tout en réaffirmant que l’expert
comptable, dans le respect de ses obligations légales, réglementaires et

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La conduite d’une mission de supervision comptable

professionnelles, a la plus grande liberté d’action pour exercer sa mission, il est


souhaitable qu’à un niveau de connaissance identique corresponde un
comportement homogène des professionnels dans l’application de ces
connaissances ;
- actualisation et approfondissement des connaissances : l’évolution de la
législation, de la doctrine, des méthodes et des techniques de travail et celle des
moyens d’information rendent nécessaires l’actualisation constante des
connaissances ; une place toute particulière doit être faite à la connaissance des
règles, normes et commentaires des normes de l’Ordre des Experts Comptables ;
- acquisition et maintien des connaissances pour un secteur particulier : la
réalisation de missions dans des domaines ou secteurs d’activité spécialisés
nécessite, pour l’auditeur, l’acquisition et le maintien de compétences
appropriées ou de connaissances techniques particulières lui permettant
d’assumer pleinement ses responsabilités.
En France, afin de maintenir le haut degré de compétences qu'appellent ses
interventions et aussi pour s'adapter à l'émergence de nouvelles missions, chaque
membre de l'Ordre consacre 40 heures au moins par an à sa formation
permanente, hors les heures consacrées à l'indispensable suivi de la
documentation professionnelle.
3- Compétence générale du cabinet
Le maintien de la compétence du cabinet suppose notamment :
- une évaluation périodique des besoins en personnel (quantitative et
qualitative),
- un plan de formation continue.
Les procédures de mise en œuvre varient selon la taille du cabinet.
4- Acceptation des missions
Avant d'accepter une mission, l'expert-comptable s'assure qu'il possède les
compétences nécessaires pour la mener à bien. Il refuse les missions où il estime

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La conduite d’une mission de supervision comptable

que sa compétence est insuffisante, à moins qu'il ait la possibilité de se faire


assister par un expert qualifié.
5- Qualité du travail
L'expert-comptable exerce ses missions avec conscience professionnelle et avec
la diligence permettant à ses travaux d'atteindre un niveau de qualité suffisant,
compatible avec son éthique et ses responsabilités. L'expert-comptable s'assure
que ses collaborateurs respectent les mêmes critères de qualité dans l'exécution
des travaux qui leur sont délégués.
a- Conscience professionnelle
La qualité des travaux résulte non seulement de la compétence de l'expert-
comptable et de ses collaborateurs mais aussi d'une mise en œuvre adéquate,
avec conscience et probité.
b- Diligence
L'expert-comptable applique :
- les normes de l'Ordre relatives à l'exercice des missions,
- les obligations comptables énoncées par les textes légaux et précisées par la
doctrine.
La qualité du travail est en outre liée à la correcte application des normes de
compétence, de délégation et de supervision, de programmation et de
documentation des travaux.
c- Compétence des collaborateurs
Les collaborateurs reçoivent une formation adéquate de façon à assurer une
qualité suffisante de leurs travaux.
d- Supervision
L’exercice de la supervision constitue un moyen indispensable pour assurer la
qualité de travail.
Certaines tâches relèvent exclusivement de l'expert-comptable et ne peuvent pas
être déléguées.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

L'expert-comptable conserve la responsabilité finale des travaux délégués. Il


assume cette responsabilité en organisant une supervision appropriée.
e- Programmation des travaux
La programmation des travaux de l'expert-comptable permet d'assurer une
affectation adéquate des collaborateurs aux missions de manière à pouvoir
effectuer la mission dans les délais légaux ou contractuels et avec un maximum
d'efficacité.
f- Documentation
L'expert-comptable justifie de l'application des normes relatives à l'exercice des
missions par des documents appropriés.
6- Secret professionnel et devoir de discrétion
L'expert-comptable est tenu au respect du secret professionnel et à un devoir de
discrétion.
a- Secret professionnel
Le professionnel comptable doit respecter le caractère confidentiel des
informations recueillies dans le cadre de ses relations professionnelles et
d'affaires et ne doit divulguer aucune de ces informations à des tiers sans
autorisation spécifique appropriée, à moins qu'il ait un droit ou une obligation
légale ou professionnelle de le faire. Les informations confidentielles recueillies
dans le cadre des relations professionnelles et d'affaires ne doivent pas être
utilisées pour l'avantage personnel du professionnel comptable ou de tiers.
Le secret professionnel suppose l'existence d'un secret recueilli en raison d'un
état ou à l'occasion de l'exercice d'une profession ou d'une fonction.
Paraissent ne relever du secret que les seules informations dont la divulgation est
susceptible de porter atteinte à l'honneur ou à la dignité humaine.
Le domaine du secret professionnel couvre :
- les confidences nécessaires,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- les secrets par nature, dont le professionnel se trouve dépositaire à l'occasion


de sa mission. Il ne s'applique pas aux autres informations recueillies ou
découvertes.
En revanche, l'expert-comptable tenu à l'obligation de secret ne saurait en être
libéré que lorsque la loi lui impose de révéler ou l'autorise à le faire.
b- Devoir de discrétion
Il s'applique à toutes les informations d'ordre général dont l'expert-comptable a
connaissance à l'occasion de l'exécution de sa mission et s'applique à tous les
tiers.
Il ne saurait être opposé à l'autorité judiciaire :
- ni en matière pénale,
- ni en matière civile.
Il n'est pas, non plus, opposable au contrôleur chargé d'un examen de l'activité
professionnelle du membre de l'Ordre.
Le devoir de discrétion s'impose à l'ensemble des collaborateurs des membres de
l'Ordre.
Situation spécifique de l'expert-comptable appelé à témoigner devant les
juridictions répressives ou la police judiciaire.
L'expert-comptable appelé à témoigner devant une juridiction répressive ou la
police judiciaire agissant sur commission rogatoire ou d'office, ne peut révéler
les confidences que lui a faites son client ou les informations entrant dans la
sphère de la confidence dont il a eu connaissance dans l'exercice de sa
profession.
En revanche, il doit - tout en respectant cette règle - répondre à toute question
portant sur des problèmes de technique comptable, financière ou fiscale.
Le parquet et la police judiciaire peuvent être amenés à recueillir auprès des
professionnels de la comptabilité des informations spécifiques relatives à leurs
entreprises clientes, dans la recherche d'infractions classiques commises dans le

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La conduite d’une mission de supervision comptable

cadre social (abus de biens sociaux, escroquerie, ...), de cas de banqueroute


(notamment quant à la tenue formelle de comptabilité) ou d'infractions propres à
la réglementation de la profession (par exemple couverture d'exercice illégal de
la profession).
7- Acceptation et maintien des missions
Avant d'accepter une mission, l'expert-comptable apprécie la possibilité
d'effectuer ladite mission. Il examine en outre périodiquement, pour ses
missions récurrentes, si des événements remettent en cause leur maintien.
a- Acceptation de la mission
En raison des risques liés inévitablement à toute relation d'affaires, mais aussi et
surtout en raison des responsabilités professionnelles attachées aux travaux de
l'expert-comptable, il est indispensable d'être attentif aux critères d'acceptation
d'une nouvelle mission. Pour tout nouveau client ainsi que pour les missions
nouvelles chez un client du cabinet, l'expert-comptable apprécie la possibilité
d'effectuer la mission considérée : prise de connaissance globale de l'entreprise,
évaluation des risques, respect du principe d'indépendance, faisabilité de la
mission au regard notamment des compétences disponibles et du plan de charge
du cabinet.
La décision finale appartient exclusivement à l'expert-comptable et ne peut être
déléguée.
Dans le cas où l'expert-comptable est appelé par un client à remplacer un
confrère ne peut accepter sa mission qu'après en avoir informé ce dernier. Il doit
s'assurer que l'offre n'est pas motivée par le désir du client d'éluder l'application
des lois et règlements ainsi que l'observation par le membre de l'Ordre de ses
devoirs professionnels ; le membre de l'Ordre s'abstient de toute critique à
l'égard de son prédécesseur.
Lorsque les honoraires dus à son prédécesseur résultent d'une convention
nettement précisée, il doit avoir obtenu la justification du paiement des dits

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La conduite d’une mission de supervision comptable

honoraires avant de commencer sa mission. A défaut, il doit en référer au


Président du conseil régional et faire toutes réserves nécessaires auprès de son
client avant d'entrer en fonction.
Lorsque ces honoraires sont contestés par le client, le membre de l'Ordre appelé
à remplacer un confrère suggère par écrit à son client de recourir à la procédure
de conciliation ou d'arbitrage de l'Ordre.
b- Poursuite des missions
Pour les missions récurrentes, l'expert-comptable apprécie périodiquement si les
changements éventuellement intervenus dans la situation des clients ou du
cabinet ne sont pas susceptibles de remettre en cause son indépendance et par
conséquent le maintien de sa mission.
Les missions peuvent aussi évoluer dans un sens qui ne permette plus de les
conserver sans risques.
Les facteurs de risques sont très variés et s'apprécient en fonction de la mission ;
on peut notamment citer les facteurs suivants :
- non communication de documents ou informations nécessaires,
- restriction dans la mise en œuvre des diligences,
- non paiement ou limitation des honoraires.
Par ailleurs en cas de manquements importants et répétés du client à ses
obligations, l'expert comptable peut mettre fin à sa mission après mise en
demeure. Dans tous les autres cas, la mission est dénoncée trois mois avant la
date de clôture de l'exercice par lettre recommandée avec accusé de réception.
L'expert-comptable restitue les documents appartenant au client à la fin de sa
mission. Toutefois en cas de non paiement des honoraires le membre de l'Ordre
bénéficie du droit de rétention dans les conditions de droit commun et peut y
recourir une fois épuisées toutes les voies de la conciliation.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Chaque fois que l'exécution d'une mission nécessite des compétences


particulières, l'expert-comptable se fait assister par un expert possédant les
compétences requises.

Chapitre II: Présentation des autres métiers de l’expert comptable


La profession d'expert comptable est regroupée au sein de l'ordre des experts
comptables; institution dotée de la personnalité morale et régie par la loi
n°15/89. Les experts comptables sont tous membres d'une institution organisée:
L'ordre des experts comptables, régi par la loi susvisée.
De par la loi, l'expert comptable est seul habilité à:
1/ Attester la régularité et la sincérité des bilans, des comptes de résultats et des
états comptables et financiers
2/ Délivrer toute autre attestation donnant une opinion sur un ou plusieurs
comptes des entreprises ou des organismes
3/ Exercer la mission de commissaire aux comptes
4/ Exercer les fonctions de commissaire aux apports (loi 17/95 sur les sociétés
anonymes)
Il peut aussi:
1/ Analyser et organiser les systèmes comptables
2/ Ouvrir, tenir, redresser, centraliser. Suivre et arrêter les comptabilités
3/ Donner des conseils et avis et entreprendre des travaux d'ordre juridique,
fiscal, économique, financier et organisationnel se rapportant à la vie des
entreprises et des organismes.
Dans ce présent mémoire nous limitons à la présentation de trois missions
d’expert comptable listées comme suit :
- La tenue complète de la comptabilité
- La mission du commissariat aux comptes
- La mission du commissariat aux apports.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

§ : La tenue complète de la comptabilité


La mission de la tenue de comptabilité consiste à fournir des services relatifs à
l’assistance comptable, traitement de la paie et préparation des déclarations
fiscales et sociales.
1- Assistance comptable :
L’assistance comptable comprend l’établissement de tous les documents
comptables prévus par la législation et la réglementation en vigueur au Maroc et
conformément aux normes et prescriptions du Code Général de Normalisation
Comptable. Il s’agit notamment des documents suivants :
• Journaux d’écritures comptables et les livres auxiliaires,
• Grand livre général,
• Balance générale et les balances auxiliaires,
• Les états de synthèse et tous les états annexes prévus par la
réglementation en vigueur,
• Le livre journal et le livre d’inventaire ;
• Rapprochements bancaires…
Elle contient également la préparation des reportings mensuels ou trimestriels.
2- Préparation des déclarations fiscales:
Les cabinets procèdent, sur la base des éléments fournis par le client, à
l’établissement de toutes les déclarations fiscales que les sociétés auront à établir
en vertu de la législation et réglementation en vigueur :
- Déclarations fiscales mensuelles et trimestrielles (TVA, IR, IS, RAS) ;
- Déclarations fiscales annuelles (IS, RAS, prorata TVA, déclaration des
rémunérations versées aux tiers, rémunérations des rémunérations versées
aux sociétés étrangères, etc.) ;
- Toute autre déclaration exigée par la législation ou réglementation en
vigueur (taxes locales, ...).
3- Traitement de la paie :

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Le traitement de la paie comprend l’immatriculation des salariés auprès des


organismes sociaux et l’établissement des documents suivants :
• Bulletins de paie mensuels;
• Déclarations sociales mensuelles ou trimestrielles (CNSS, AMO);
• Déclaration des traitements et de salaires (Ex.Etat 9421).
Il comprend également la communication aux clients, dans des délais
raisonnables pour procéder au règlement dans les délais légaux, des montants
correspondants aux salaires nets, aux impôts et aux cotisations sociales à payer.

§2 : La mission du commissariat aux comptes


1- Objectif de la certification des comptes
Le mandat de commissaire aux comptes tel que défini par les articles 85, 159 à
181, 194 et 403 à 406 du dahir n°1-96-124 du 30 août portant promulgation de
la loi n° 17-95 relative aux sociétés anonymes, a considérablement étendu le
champ d’investigation du commissaire aux comptes aussi bien dans le temps que
dans l’espace.
En effet, le mandat du commissaire aux comptes :
- Est devenu permanent dans la mesure où le commissaire aux comptes
peut intervenir dans la société pour réaliser ses contrôles à n’importe
quelle période de l’année et la durée de son mandat légal a été ramenée à
trois exercices au lieu d’un ;
- Permet à ce dernier de contrôler tous les aspects de la gestion au sein de
l’entreprise sans pour autant s’immiscer dans celle-ci.
La nouvelle mission du commissaire aux comptes regroupe trois catégories de
contrôles et interventions à savoir :
- La certification des comptes annuels de l’entreprise ;

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- Les vérifications spécifiques portant notamment sur les rapports de


gestion, les documents adressés aux actionnaires, les conventions
réglementées etc.….
- Interventions connexes suite à des opérations particulières telles que les
augmentations de capital, les acomptes sur les dividendes, la révélation de
fait délictueux etc.…
Les deux premiers types de contrôle entrent dans le cadre de la mission générale
du commissaire aux comptes: mission d’audit légal. L’objectif de l’audit des
comptes est de permettre au commissaire aux comptes d’exprimer une opinion
motivée indiquant si les comptes reflètent, dans tous leurs aspects significatifs,
l’image fidèle de la situation financière de l’entité et les résultats de ses
opérations (ou sont réguliers, sincères et donnent une image fidèle)
conformément aux lois en vigueur et normes comptables généralement admises.
Un audit réalisé selon les normes de la profession vise à obtenir une assurance
raisonnable que les comptes pris dans leur ensemble ne comportent pas
d’anomalies significatives. Le concept d'assurance raisonnable se rapporte à tous
les éléments probants collectés sur lesquels s’appuie le commissaire aux
comptes pour pouvoir conclure que les comptes, pris dans leur ensemble, ne
contiennent pas d’anomalies significatives. Ce concept s’applique au processus
d’audit dans sa globalité.
L’opinion du commissaire aux comptes est donc basée sur un examen effectif de
la situation de l’entreprise tant au niveau de ces comptes que de son
organisation.
En effet, la démarche d’audit exige une évaluation préalable du système de
contrôle interne de l’entreprise avant d’entamer les contrôles des comptes.
L’évaluation du contrôle interne intègre l’appréciation de toutes les procédures
internes de l’entreprise et notamment les procédures comptables. Des lors,
l’existence d’un M.O.C devient un moyen d’évaluation du système de contrôle

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La conduite d’une mission de supervision comptable

interne de l’entreprise et un gage de la régularité du système comptable mis en


place.
2- Responsabilité civile et pénale du commissaire aux comptes
L’article n° 180 de la loi sur la SA stipule: « Le ou les commissaires aux
comptes sont responsables, tant à l’égard de la société que des tiers, des
conséquences dommageables des fautes et négligences commises par eux dans
l’exercice de leurs fonctions.
Ils ne sont pas civilement responsables des infractions commises par les
administrateurs ou les membres du directoire ou du conseil de surveillance sauf,
si, en ayant eu connaissance lors de l’exécution de leur mission, ils ne les ont
pas révélés dans leur rapport à l’assemblée générale. »
L’article n° 181 de la même loi stipule « Les actions en responsabilité contre les
commissaires aux comptes se prescrivent par cinq ans à compter du fait
dommageable ou s’il a été dissimulé de sa révélation. »
Il en résulte que la responsabilité du commissaire peut être engagée s’il commet
une négligence dans sa mission et notamment le fait de ne pas signaler dans son
rapport que la société ne dispose pas de manuel d’organisation comptable et que
cette dernière s’exposerait à d’éventuelles sanctions fiscales en cas de contrôle
de la part de l’Administration.

§ 3 : La mission du commissariat aux apports


La loi 17.95 stipule qu’en cas d'apports en nature, il est parfois conclu
entre les apporteurs et les autres souscripteurs un traité d'apport réglant les
conditions et les modalités de l'apport. Le projet édicte que les dispositions
relatives aux apports en nature doivent être incluses dans le projet des statuts
(article 24 alinéa 3).
La description et l'évaluation des apports en nature doivent figurer dans les
statuts définitifs soumis à la signature des futurs actionnaires (article 24).

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Pour éclairer la décision des associés, le projet prévoit l'intervention d'un


commissaire aux apports, chargé d'établir un rapport sur l'évaluation des apports
en nature.
1- Désignation d'un commissaire aux apports :
Le commissaire aux apports est choisi parmi les personnes habilités à exercer les
fonctions de commissaire aux comptes.
Afin de préserver l'indépendance des commissaires aux apports, le projet (art.25)
soumet ces derniers aux mêmes situations d'incompatibilités que celles des
commissaires aux comptes, sachant que ne peuvent être désignés comme tels :
1- Les fondateurs, apporteurs en nature, bénéficiaires d'avantages particuliers et
administrateurs de la société ou de ses filiales.
2- Les conjoints, parents ou alliés de ces personnes.
3- Ceux qui reçoivent des personnes visées en 1 ci-dessus de la société, ou de
ses filiales, une rémunération quelconque à raison de fonctions susceptibles de
porter atteinte à leur indépendance.
4- Les sociétés d'experts comptables dont l'un des associés se trouve dans l'une
des situations prévues aux paragraphes précédents.
Si l'une des causes d'incompatibilité ci-dessus survient en cours de mandat,
l'intéressé doit cesser immédiatement d'exercer ses fonctions et en informer le
Conseil d'Administration ou le Conseil de Surveillance au plus tard 15 jours
après la survenance de cette incompatibilité (art.160).
Conformément à l’article 382:
« Sera punie d’un emprisonnement de un à six mois et d’une amende de 8.000 à
40.000 dirhams ou de l’une de ces deux peines seulement, toute personne qui,
sciemment, aura accepté ou conservé les fonctions de commissaire aux apports
nonobstant les incompatibilités et interdictions légales ».

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La conduite d’une mission de supervision comptable

2- Mission du commissaire aux apports :


Le commissaire doit établir, sous sa responsabilité un rapport sur l'évaluation
des apports (article 24).
Dans son rapport, le commissaire doit décrire chacun des apports, indiquer le
mode d'évaluation adapté, les raisons pour laquelle il a été retenu et, affirmer
que la valeur nominale des apports correspond au moins à la valeur des actions à
émettre (article 25).
Pour l'accomplissement de sa mission, le commissaire peut se faire assister par
un ou plusieurs experts de son choix. Les honoraires de ces experts sont à la
charge de la société (article 25 alinéa 2).
Le rapport des commissaires aux apports est déposé au greffe du Tribunal et est
tenu à la disposition de futurs actionnaires qui peuvent en prendre copie.
Pour satisfaire les objectifs de sa mission, le Commissaire aux apports met en
œuvre les diligences qu'il estime nécessaires pour lui permettre de s'assurer :
* de la réalité des apports,
* de l'absence d'événements intervenus entre la date de prise d'effet de
l'opération et la date de dépôt de son rapport, de nature à remettre en cause ces
évaluations, et d'apprécier :
- la valeur des apports et leur non-surévaluation
- les avantages particuliers stipulés.

La nature des travaux du Commissaire aux apports est ainsi orientée vers un
examen limité complété de contrôles particuliers.
Le Commissaire aux apports vérifie notamment :
* que les méthodes d'évaluation sont adaptées au contexte particulier de
l'opération et lorsque plusieurs de ces méthodes ont été mises en œuvre, que la
confrontation de leurs résultats ne remet pas en cause la valeur retenue qui
s'inscrit dans une fourchette acceptable,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

* que les valeurs attribuées aux différents éléments apportés constituent des
évaluations raisonnables et que l'évaluation globale des biens apportés n'est pas
inférieure à l'augmentation du capital majorée de la prime d'émission ; lorsque
certaines de ces valeurs s'éloignent d'évaluations raisonnables mais représentent
néanmoins une valeur globale acceptable, le Commissaire aux apports peut, en
fonction de son jugement personnel, émettre une opinion favorable.
L'évaluation de certains éléments apportés, compte tenu de leur nature, justifie
une attention toute particulière de la part du Commissaire aux apports.
Il en est ainsi notamment :
* des éléments dissociables et réalisables séparément,
* des biens hors exploitation,
* des éléments incorporels pour lesquels interviennent des critères d'évaluation
objectifs ou prévisionnels,
* des éléments non comptabilisés au passif de l'apporteur mais qui seraient à la
charge de la société bénéficiaire des apports tels que les passifs fiscaux différés,
les engagements hors bilan (notamment les engagements en matière de retraites
et avantages assimilés).

3- Responsabilité du commissaire aux apports :


Le commissaire aux apports est responsable des fautes qu'il aurait pu commettre
dans l'exercice de ses fonctions. Il encourt également une responsabilité
pénale en cas de majoration frauduleuse des apports en nature.
Conformément à l’article 379 alinéa 4 :
« Seront punis d'un emprisonnement de 1 an à 5 ans et/ou d'une amende de
2.000 à 4.000 DHS ceux qui, frauduleusement, auront fait attribuer à un apport
en nature une évaluation supérieure à sa valeur réelle ».

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Conclusion

Lorsque l’expert comptable opère dans des grands cabinets, ses missions,
notamment celle de la supervision comptable, deviennent plus difficiles et plus
déterminants. Il est appelé donc à maîtriser sa profession pour mener à bien cette
mission et participer à la création de la valeur pour le cabinet.

Sous contrainte de bien respecter la déontologie de la profession, l’expert


comptable doit faire preuve de perspicacité et de pertinence pour répondre à
l’exigibilité de maîtriser ladite mission. Chose qui devienne de plus en plus
exigible au fur et à mesure que le cabinet accompagne des grandes entreprises.

De ce fait, l’existence d’un guide méthodologique à suivre par l’expert


comptable dans le cadre de sa mission de supervision comptable est solidement
obligatoire vue l’efficacité que cela porte à la réalisation et la qualité de la
mission

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Deuxième partie : la conception d’un guide méthodologique de


supervision comptable au sein du cabinet Deloitte

Ce guide définit les principes fondamentaux et précise leurs modalités


d'application relatives à la mission supervision comptable ainsi qu'à la forme et
le contenu du rapport que l'expert comptable est amené à rédiger au terme de
cette mission.
Elle vise la supervision comptable des comptes. Toutefois elle s'applique
également, dans la mesure du possible, à la supervision d'autres informations de
nature comptable ou financière établies conformément à un référentiel
comptable identifié ou à des critères appropriés et identifiés. Il convient de
l'interpréter à la lumière du cadre conceptuel.
La mission de supervision comptable nécessite, de la part du superviseur, une
maîtrise du processus du contrôle des comptes. Un contrôle des comptes de
qualité ne peut donc être assuré en l’absence de règles claires et concises
définissant de manière structurée la voie que le réviseur doit suivre.

Chapitre I : Présentation du cabinet Deloitte


§1 : Présentation de la Firme mondiale
Deloitte est l'un des quatre grands cabinets d'audit et de conseil (Big Four) avec
PriceWaterHouseCoopers, Ernst & Young et KPMG, né des fusions successives
des acteurs anglo-saxons historiques de ce secteur.
Depuis 2009, Deloitte est le premier cabinet d'audit français. Il est aussi le plus
grand cabinet d'audit au monde en termes de masse salariale, et le deuxième
concernant le chiffre d'affaires, tout juste derrière PricewaterhouseCoopers en
2009. Il s'agit donc du deuxième leader mondial dans son <domaine. Le cabinet
Deloitte est issu du rapprochement en 1989 de deux grands cabinets : Deloitte
Haskins & Sells et Touche Ross international. Le premier est créé en 1845 par

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La conduite d’une mission de supervision comptable

William Deloitte à ondres qui s’associe en 1925 à Charles Haskins et E. Sells.


Le cabinet Tohmatsu & Co a été fondé en 1968 au Japon par l'amiral Nobuzo
Tohmatsu.
À l'instar des autres Big Four, Deloitte est un cabinet et non une entreprise,
constitué d’entités légalement autonomes et indépendantes, membres du réseau
Deloitte Touche Tohmatsu, toutes associées au sein d'un Verein suisse.
1- Historique
Au sein des Big Four, Deloitte est le plus ancien des cabinets d'audit, l'une de
ses entités remontant aux années 1840. Le premier cabinet a été fondé par
William Welch Deloitte en 1845 à Londres. William Welch Deloitte a par la
suite ouvert un bureau à New York en 1880.
En 1991, Deloitte France crée sa filiale In Extenso, dédiée aux PME.
En 1994, Deloitte Maroc.
En 2004, Deloitte Touche Tohmatsu change sa marque commerciale pour
Deloitte.
En 2005, redéploiement d'une offre conseil complète (expertise comptable,
corporate finance, juridique et fiscal, conseil).
En 2006, rapprochement avec le cabinet BDO Marque et Gendrot.
En 2007, rapprochement avec le cabinet Constantin Associés
2- Faits et chiffres
Domaines : Audit, juridique et fiscal, corporate finance, conseil et expertise
comptable certification, fiscalité, consultation en gestion, conseils financiers
169 000 collaborateurs dans le monde
CA : 26,1 milliards de dollars en 2009/2010
Présent dans plus de 145 pays
Sur l'année 2009 et à échelle mondiale, au sein des Big Four, Deloitte est
deuxième pour son chiffre d'affaires derrière PricewaterhouseCoopers ($26.1bn
contre $26.2bn), et premier en termes de nombre d'employés.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

En 2007 et en 2009, Deloitte a obtenu la première place dans le classement de


BusinessWeek des meilleures sociétés pour commencer sa carrière.

§2 : Présentation de la Firme marocaine


1- Création de l’entreprise
Deloitte et Touche Maroc a été crée à la demande de Deloitte et Touche France,
il se rapproche du cabinet marocain Cardex-Auditors à partir de 1997, dirigé
alors par deux experts comptables. Deloitte Maroc, considéré comme une firme
multinationale, devient alors affilié au réseau international de Deloitte, leader
mondial des métiers d’audit et de conseil. Deloitte est classé première au niveau
mondial. En 2003, suivant la décision de la firme internationale de Deloitte et
Touche Tohmatsu, la firme marocaine simplifie sa marque et devient
« Deloitte ».
2- Présentation générale de Deloitte
Deloitte est une entreprise de services, située à Casablanca, la capitale
économique du Maroc. Deloitte est une société à responsabilité limitée
(S.A.R.L), dont les principaux associés sont M. Ahmed Benabdelkhalek associé
responsable du département expertise et du département fiscale et juridique
ainsi que M. Fawzi Britel directeur général et associé responsable du
département consulting. C’est un cabinet d’audit qui offre des services aux
entreprises marocaines et étrangères en matière juridique, d’audit, d’expertise
comptable et de consulting.
Malgré sa taille relativement réduite en comparaison avec les unités importantes
du groupe comme celle de Paris, qui sont dotées de départements spécialisés en
matière de Ressources Humaines et Financières, de Contrôle de Gestion et de
Marketing et Communication, Deloitte Maroc prend bien en charge ces
fonctionnalités.
3- Carte d’identité de l’entreprise

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Raison sociale : Deloitte


Activité : Audit et conseil
Date de création : Octobre 1994
Adresse : 288, boulevard Zerktouni Casablanca, Maroc.
Nombre de salariés : 120 salariés
Chiffre d’affaire du groupe marocain : 64 000 000 DHS
Deloitte réalise environ la moitié de ses recettes à travers ses activités liées à
l’audit en raison de la demande plus importante pour les prestations d’audit que
pour les autres activités. En effet, il faut noter que l’activité d’audit est celle qui
génère les recettes les plus fortes ainsi que les marges les plus importantes, elle
est suivie des prestations de consulting, puis le juridique et enfin l’expertise
comptable.
4- Les métiers de Deloitte
a- Audit
Accompagner les organisations dans toutes les étapes de leur évolution, en
l’aidant à faire face à leurs obligations légales ainsi qu’aux impératifs et enjeux
financiers, organisationnels et technologiques qui jalonnent leur parcours. Pour
ce faire, l’Audit est organisé autour d’expertises techniques et de savoir-faire
variés :
- Audit légal et contractuel.
- Investigation & Consolidation.
- « IAS/IFRS ».
- Asset Management.
Les spécialistes de Deloitte s'appuient également sur les compétences
internationales de Deloitte dans les secteurs pointus. L’ensemble des
collaborateurs spécialisés dans les métiers d’Audit est regroupé comme suit :
- Aviation et Transports ;
- Distribution et produits de grande consommation ;

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- Energie et Ressources ;
- Institutions financières ;
- Secteur public ;
- Technologie, Médias et Télécommunications.
b- Financial Advisory services (FAS)
Conduite et négociation d'opérations de fusions/acquisitions, depuis l'évaluation
jusqu'aux conseils pour l'intégration des sociétés acquises. Deloitte & Touche
Maroc intervient dans les opérations sur le capital, les montages financiers, mais
aussi auprès des entreprises en difficulté pour les assister dans leur plan de
restructuration, de redressement ou de reprise.
Une organisation efficiente en 5 grandes lignes de services :
- Transactions Services.
- Fusions-acquisitions et ingénierie financière.
- Evaluation financière.
- Litiges financiers et fraudes.
- Restructuration d'entreprises en difficulté.
c- Enterprise Risk Services (ERS)
Sécurité des systèmes, processus et organisations à travers les services suivants :
- Audit des systèmes d'information.
- Qualité et sécurité des processus.
- Sécurité des systèmes, des réseaux, du commerce électronique, de
l'information.
- Externalisation de la fonction audit interne.
- Audit de projet.
- Actuariat.
- Gestion des risques de taux et change, évaluation d'instruments financiers,
passage aux nouvelles normes comptables.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- Management des risques opérationnels & conseil en respect des


réglementations.
d- Tax & Legal

- Diagnostics et recommandations juridiques, fiscales et sociales.


- Montages juridiques.
- Gestion des opérations sociales et patrimoniales.
- Procédures contentieuses.
- Due diligence.
e- Expertise Comptable
- Tenue des comptes, supervision comptable
- Conseil en organisation et systèmes d’informations comptables
5- Analyse du chiffre d’affaires
Avec un chiffre d'affaires annuel local de 64 MDH hors taxes en 2010, en
progression de 26% par rapport à l'année dernière, Deloitte figure parmi les
grands cabinets internationaux d'audit et de conseil
Le développement régulier du chiffre d'affaires illustre le dynamisme de ce
cabinet, qui a connu l'une des plus fortes progressions parmi les grandes firmes
d'audit et de conseil.
Répartition du chiffre d'affaires par département se présente comme suit:

Département Chiffre d'affaires en MDH

Conseil 8
Audit 45
Expertise Comptable 4
Juridique et fiscal 7

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Chiffre d'affaires global 64

Chiffre d'affaires/Département
Conseil Juridique et fiscal Expertise comptable Audit

13%

11%

6%

70%

6- Analyse du capital humain


Avec plus de 100 collaborateurs composés essentiellement d’experts-comptables
et de lauréats diplômés des plus grandes écoles ou universités marocaines ou
étrangères, Deloitte & Touche Maroc dispose d’une expertise sectorielle
reconnue. Ces collaborateurs ont développé une offre intégrée de pointe,
permettant les interventions conjuguées d’équipes spécialisées dans plusieurs
domaines d’intervention. Ils bénéficient des meilleurs outils et formations de la
firme. Quand leurs missions le nécessitent, les équipes marocaines peuvent
s’appuyer sur les collaborateurs que compte Deloitte à travers le monde.
La répartition de l’effectif par département se présente comme suit

Département Effectif

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Conseil 24
Audit 72
Expertise Comptable 8
Juridique et fiscal 16
Effectif total 120

Effectif/Département
Conseil Audit Expertise comptable Juridique et fiscal

6%

8% 11%

75%

Chapitre II : Présentation du guide méthodologique


§1 : L’acceptation, la planification, termes et condition de la mission
1- Acceptation de la mission
Avant d’accepter une mission de supervision comptable, l’expert-comptable
apprécie la possibilité d’effectuer ladite mission.
Il examine en outre périodiquement, pour ses missions récurrentes, si des
événements remettent en cause leur maintien.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Cette supervision comptable peuvent porter sur :


- des comptes intermédiaires,
- des comptes annuels,
- des comptes consolidés,
- d’autres informations de nature comptable ou financière.
A cet effet, l'expert-comptable doit :
- prendre connaissance des caractéristiques générales de l'entreprise,
- déterminer les éventuelles zones de risques,
- définir la répartition des travaux entre l'entreprise et lui,
- apprécier la possibilité d'assurer la mission.
Ce qui doit le conduire à :
- décider de l'acceptation de la mission,
- appréhender les premiers éléments de conseils à apporter à son client,
- établir un projet de budget et de lettre de mission.
En cas de reprise de dossier à un confrère, il veillera au respect des règles
déontologiques.
a- Les caractéristiques générales de l'entreprise
Les caractéristiques générales de l'entreprise devant être appréhendées avant
l'acceptation de la mission ont trait notamment aux points suivants :
- Activité de l'entreprise – Descriptif sommaire permettant d'en apprécier la
complexité et l'incidence éventuelle sur les travaux à engager dans la mission
d'examen limité.
- Identité de l'entreprise – Rassemblement d'informations sur la structure
juridique, les détenteurs du capital, les dirigeants de l'entité,…….
- Organisation générale – Obtention ou réalisation d'un organigramme
permettant d'analyser les différentes structures et la répartition des fonctions au
sein de l'entité.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- Etablissements existants – Obtention d'une liste et des caractéristiques des sites


de production, de stockage et de bureaux.
- Système d’information de l’entreprise – Fiabilité du système d'information,
conformité par rapport à la législation, sécurité du système d'information,
pérennité du système d'information.
- Organisation comptable – Existence et importance de la fonction comptable –
qualification du personnel comptable - nature et qualité des travaux pris en
charge.
- Spécificités comptables, fiscales et sociales – Relatives à l'activité et pouvant
nécessiter des travaux approfondis ou spécifiques: valorisation, détermination de
provisions, etc.
- Volume d'écritures comptables – Nombre de factures ou de comptes
fournisseurs, clients, etc.
- Délais spécifiques à respecter – En vue d'une consolidation ou d'une demande
particulière du client.
b- Les zones de risques
L'expert comptable veille tout particulièrement à délimiter d'éventuelles zones
de risques en vue de :
- décider de l'acceptation ou non de la mission,
- de définir la nature et l’étendue de la mission,
- de mesurer les incidences sur le programme de travail et donc sur la lettre de
mission.
Peuvent ainsi être appréhendés des risques liés à :
- L'activité de l'entreprise – activités spéculatives, activités dans les hautes
technologies, activités dans la « nouvelle économie », secteur en déclin,
- La direction – attitude des dirigeants, notamment par rapport à leur demande
d'une mission d'examen limité. Existence de risques potentiels (confusion de

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La conduite d’une mission de supervision comptable

patrimoine, orientation incertaine de l'activité, répartition des tâches inadaptée,


etc.),
- La fiabilité du système d'information,
- La conformité par rapport à la législation,
- La sécurité du système d'information,
- L'organisation comptable – nombre ou qualification insuffisante du personnel
comptable, comptabilité en retard ou mal tenue, faiblesse des procédures,
système informatique défectueux, obstacles possibles à la mission, etc,
- Principes et méthodes comptables – concernant notamment des spécificités de
l'activité,
- La situation financière – structure financière déséquilibrée, niveau du résultat
insuffisant, politique d'investissement risquée, etc,
- La situation juridique – conflits possibles entre dirigeants et actionnaires.

Cette première approche des risques permet à l'expert-comptable de juger s'il


peut, malgré les risques éventuels mis en évidence, accepter la mission de
supervision comptable ou s'il doit préalablement définir une mission
d'assistance, relevant de procédures convenues sans assurance.
c- La répartition des travaux
L'importance de la mission de l'expert-comptable dépend du volume et de la
qualité des travaux pris en charge par l'entreprise.
En conséquence, l'expert-comptable apprécie la nature et la qualité des travaux
comptables réalisés par l'entreprise, et détermine la nature et l’étendue des
procédures de contrôle qu’il aura à mettre en œuvre.
d- La faisabilité de la mission
L'expert-comptable doit apprécier s'il peut accepter la mission dans le respect
des normes et notamment les normes de qualité du travail et d'indépendance.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Par ailleurs, l'expert-comptable apprécie si son cabinet dispose des compétences


et des moyens nécessaires pour accomplir la mission dans les délais requis.
e- L'acceptation de la mission
Les éléments ainsi collectés permettent à l'expert-comptable de :
- décider s'il peut accepter la mission,
- apprécier si la mission de supervision comptable répond correctement au
contexte et aux besoins de l'entreprise,
- préciser les contours de la mission en nature de travaux, en volume, en
périodicité d'intervention, en niveau d'intervenant.
Ils lui permettent de bâtir un budget d’honoraires et d'établir une proposition de
lettre de mission pour la mission de supervision comptable et éventuellement
pour les missions complémentaires.
2- Planification
L’expert-comptable planifie ses travaux afin que ceux-ci soient réalisés
efficacement.
Dans le cadre de la planification et de l’organisation de ses travaux de
supervision comptable, l’expert comptable acquiert ou met à jour sa
connaissance générale de l’entité, notamment pour ce qui concerne
l’organisation, les systèmes comptables, les caractéristiques opérationnelles, la
nature des actifs et des passifs, des produits et des charges.
Cette connaissance lui permet de mettre en œuvre des procédures de vérification
appropriées et d’analyser avec pertinence les informations et autres éléments
obtenus.
L'étape a pour objectif d'acquérir ou de mettre à jour la connaissance générale de
l'entité et plus particulièrement des procédures de la fonction comptable en vue :
- d'identifier les domaines et systèmes significatifs,
- de préciser les axes principaux des travaux de contrôle.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Tous ces éléments permettront à l'expert-comptable d'orienter et de programmer


la mission.
a- La connaissance générale de l'entité
L'expert-comptable approfondit la connaissance relativement sommaire de
l'entreprise qu'il a acquise lors de l'acceptation de la mission.
Il complète ses informations dans les domaines suivants :
- Activité de l'entreprise – descriptif précis des activités (nature, volume,
spécificités, etc.), information sur les clients actuels et potentiels, les moyens de
production et de commercialisation, etc.
- Environnement économique – place dans le secteur professionnel, concurrence,
réglementation.
- Système d’information de l’entreprise – inventaire de l'ensemble du système
informatique:
- Configuration matérielle : nombre de postes, système d'exploitation, réseau,
- Applications spécifiques ou progiciels utilisés, en soulignant ceux ayant une
liaison automatisée avec le système comptable.
- Organisation et systèmes comptables – organigramme détaillé de la fonction
comptable et informations sur les systèmes utilisés, notamment le système
informatique.
- Caractéristiques d'exploitation – descriptif des modes de production, de
commercialisation ou de services.
- Nature des actifs et des passifs – analyse des actifs (immobilisations, stocks,
créances) et des sources de financement (fonds propres, emprunts, crédit-bail,
etc.).
- Méthodes et pratiques comptables – identification de chaque méthode utilisée.
- Particularités juridiques – liens juridiques avec d'autres entreprises (contrats
de concessions, utilisation de brevets, contrats de commercialisation,
engagements divers, etc.).

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- Particularités fiscales – régime fiscal et options éventuelles.


- Particularités sociales – régimes sociaux particuliers, convention collective,
accord d'intéressement ou de participation.
b- Le système d’information de l'entreprise
L'organisation du système informatique de l'entreprise a de plus en plus une
incidence directe sur la qualité des informations comptables, la fonction
comptable étant assurée en grande partie automatiquement par l'informatique.
Les écritures sont générées en amont du système comptable par des processus
automatisés, soit par le biais de fichiers "d'interfaces", soit par une inscription
immédiate dans les comptes (progiciels de gestion intégrés).
Les risques seront différents selon la provenance des logiciels: "spécifiques"
(ont été développés pour l'entreprise), "progiciels" (standards achetés). Dans ce
dernier cas, le risque principal sera lié au paramétrage qui définit les règles de
fonctionnement.
Les programmes spécifiques, développés par l'entreprise ou par des SSII
nécessiteront un travail complémentaire, afin de s'assurer de leur qualité, et d'en
vérifier leur conformité.
Suivant la taille de l'entreprise, et le niveau d'intégration des systèmes, l'expert-
comptable devra procéder au contrôle de l'existence et du fonctionnement de
procédures concernant les points suivants.
La fiabilité de la comptabilité peut être altérée en raison :
- d’erreur de comptabilisation: comptes inappropriés, déséquilibres,
- de non-exhaustivité: transferts oubliés, partiels, doublons,
- de non-respect de la chronologie des événements, décalages de périodes,
- de non-permanence des méthodes.
Il sera nécessaire de vérifier le paramétrage initial des logiciels, ainsi que les
modifications apportées au cours de l'exercice ou lors de la mise en place de
nouvelles versions.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

On s'assurera de l'existence de contrôles du fonctionnement des interfaces vers


la comptabilité et de la régularité de leur exécution par le service comptable.
Si des interfaces sont développées en interne, des vérifications de leur bon
fonctionnement doivent être réalisées lors de l'installation de nouvelles versions
de progiciels.
Les utilisateurs doivent être correctement formés à l'utilisation des logiciels, afin
d'éviter les erreurs de manipulation ou les retards. Ces derniers doivent
également vérifier par des tests toute nouveaux application ou modification,
surtout s'il s'agit de programmes spécifiques.
En matière de conformité avec la législation, les logiciels comptables permettent
généralement de verrouiller une période. On vérifiera que ce paramètre a été
activé pour éviter toute saisie rétroactive d'écritures.
Compte tenu du risque pénal et financier concernant l'utilisation de logiciels non
régulièrement acquis, un contrôle par rapprochement avec les achats permettra
de s'assurer de la légalité des logiciels installés.
Afin de produire les éléments lors d'un contrôle fiscal, des historiques doivent
être archivés avec les programmes permettant leur exploitation.
En matière de sécurité, des mots de passe personnalisés par application doivent
être utilisés pour limiter les risques d'erreurs ou de malversation. Notamment, le
paramétrage des logiciels doit être réservé aux seuls responsables.
Dans le cas d'un environnement micro-informatique, un anti-virus à jour doit
être installé sur les matériels.
Des sauvegardes, correctement identifiées et protégées, doivent être réalisées
régulièrement et avec une périodicité suffisante pour toutes les applications. Un
jeu récent de sauvegarde doit être stocké hors des locaux.
La trace des modifications réalisées sur les fichiers permanents ou de référence
doit être conservée et validée par un responsable.
La pérennité du système doit être examinée sous trois aspects :

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Matériels :
Le matériel doit être régulièrement entretenu et l'entreprise doit disposer d'un
contrat de maintenance pour le matériel significatif.
Un onduleur doit protéger l'alimentation du ou des postes principaux, afin
d'éviter l'altération et la perte d'intégrité des informations, ainsi qu'un arrêt de
l'activité.
Dans le cas de logiciels spécifiques :
L'entreprise doit disposer d'une documentation technique à jour et posséder les
programmes source, pour permettre la maintenance des programmes.
La même règle est applicable pour des utilisateurs développant eux même des
applications.
Dans le cas de progiciels :
Les progiciels doivent disposer de contrats de maintenance. Les versions
récentes doivent être régulièrement installées, pour éviter l'obsolescence des
applications et garantir leur possibilité de maintenance.
Les utilisateurs doivent être informés de l'impact des modifications apportées.
Par ailleurs, il est nécessaire de vérifier:
- la maîtrise du logiciel par le personnel de l'entreprise,
- les sécurités d'accès aux programmes et aux fichiers,
- le respect des procédures de sauvegarde.
- l’existence d'une documentation suffisante,
- la cohérence des cumuls entre les balances, le grand-livre et les journaux,
- la centralisation des écritures au grand-livre,
- la numérotation chronologique des éditions,
- la fiabilité des transferts d'écritures importées de logiciels associés (ventes,
paye, etc.),
- le verrouillage des périodes clôturées.
Il est souhaitable de disposer dans le dossier :

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- d'une documentation sur le(s) logiciel(s),


- d'une note sur les contrôles préprogrammés existants.
c- L'organisation de la fonction comptable
Pour l'expert-comptable, il est essentiel de connaître avec précision la capacité
contributive de l'entreprise à la réalisation des travaux comptables.
C'est ainsi que les informations suivantes peuvent utilement être collectées :
- nom et qualification des personnes affectées à la fonction comptable,
- nature des travaux réalisés,
- états manuels ou informatiques produits dans le cadre de la comptabilité,
- contrôles effectués sur ces différents états.
L'expert-comptable va ainsi porter une appréciation sur la compétence de la
fonction comptable, sur la sécurité dans les opérations effectuées et sur la qualité
des informations produites.
L'expert-comptable peut être également amené à faire des propositions à
l'entreprise pour améliorer l'efficacité, la sécurité et la qualité de l'information
(recrutement, formation, établissement de documents, contrôles à mettre en
place, etc.)

3- Termes et conditions de la mission


L’expert-comptable et le client doivent s’entendre sur les termes et les
conditions de la mission. Les termes et conditions convenus sont consignés dans
un contrat pouvant prendre la forme d’une lettre de mission.
Une lettre de mission évite tout malentendu sur l’étendue des travaux et facilite
la planification. Cette lettre définit la nature et l’objectif de l’intervention,
rappelle les limites d’une supervision comptable et précise la forme du rapport
qui sera remis.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

a- Le contenu de la lettre de mission


La lettre de mission s'articule autour des documents suivants :
Conditions particulières de la mission : présentation synthétique de la mission
sous forme de lettre personnalisée au client, en précisant l'objectif d'une mission
de supervision comptable.
Conditions générales d'intervention : texte standard présentant les conditions
juridiques communes à l'ensemble des missions.
Conditions générales spécifiques : texte standard présentant les conditions
juridiques spécifiques à la mission de supervision comptable.
Tableau de répartition des travaux : document spécifique établi pour la mission.
Au fil des années, la lettre de mission peut être complétée par des avenants.
Dans le cas d'un ancien client, l'expert-comptable pourra limiter la lettre de
mission à un courrier confirmant la requalification de la mission antérieure en
une mission de supervision comptable auquel sera joint les conditions générales
d'intervention.
b- La forme de la lettre de mission
Les cabinets peuvent opter pour :
- une lettre de mission globale intégrant la mission principale de supervision
comptable et des missions complémentaires,
- des lettres de missions distinctes pour la mission principale et pour chacune
des missions complémentaires.
c- La lettre au confrère
Cette procédure est exposée à l'article 14 du code des devoirs professionnels.
"Le membre de l'ordre appelé par un client à remplacer un confrère ne peut
accepter sa mission qu'après en avoir informé ce dernier. Il doit s'assurer que
l'offre n'est pas motivée par le désir du client d'éluder l'application des lois et
règlements ainsi que l'observation par le membre de l'ordre de ses devoirs
professionnels."

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La conduite d’une mission de supervision comptable

§2 : Documentation, procédures et éléments probants


3- Contenu du dossier de travail
L’expert-comptable mentionne, dans ses dossiers de travail, les éléments
importants sur lesquels se fondent ses conclusions et permettant de justifier que
l’examen limité a été effectué selon la présente norme.
Le terme "documentation" désigne les documents (dossiers de travail) préparés
par l'expert comptable ou qu'il a obtenus et conservés dans le cadre de la
réalisation de sa mission.
Les dossiers de travail peuvent être établis et conservés sur papier, sur
microfilm, un support informatique ou sur tout autre support à la condition
cependant, dans ces derniers cas, qu'ils soient transposables sur un support écrit
pour être accessibles et lisibles par d'autres.
a- Dossier permanent.
Le dossier permanent doit contenir habituellement :
• un exemplaire de la lettre de mission et de ses avenants,
• une copie des statuts et des autres documents juridiques régissant la vie
sociale de l’entreprise,
• les documents légaux et des contrats pluriannuels importants,
• la description succincte de l’entreprise et de son activité (produits,
implantation, géographique, structures de production ou de
commercialisation, etc.…),
• la liste des conseillers habituels de l’entreprise avec leurs adresses
professionnelles,
• la réparation des principales fonctions et responsabilités,
• la description du système comptable et de ses principes, y compris, le
cas échéant, la description résumée des traitements sur ordinateur et
des états informatiques disponibles (il pourra s’agir, s’il existe, du

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La conduite d’une mission de supervision comptable

manuel des procédures comptables de l’entreprise tel que exigé par


l’article 7 de la loi comptable),
• un descriptif succinct des matières informatiques de l’entreprise,
• un document décrivant et appréciant les procédures essentielles,
• dans le cas où la société détient des participations dans d’autres
sociétés, ou procède à une consolidation des comptes, le dossier
permanent contient une Chapitre spécifique traitant des aspects relatifs
aux participations et à la consolidation, et notamment,
- l’organigramme du groupe,
- tout renseignement utile sur les sociétés du groupe, y compris les
noms et adresses des conseillers et des commissaires aux comptes
des filiales,
- les principes comptables retenus pour la consolidation et les
procédures habituelles de préparation des états financiers
consolidés.
b- Dossier de l’exercice.
Les documents ou copies à détenir :
• la réparation des tâches entre l’expert-comptable et l’entreprise, telle
qu’elle résulte de la lettre de mission,
• le programme de contrôle des comptes ainsi que le cas échéant un
document justifiant l’approche retenue,
• les feuilles de contrôle relatives à l’appréciation du fonctionnement des
procédures de contrôle interne,
• les feuilles de contrôle relatives aux travaux effectués,
• les comptes annuels (balances),
• la déclaration fiscale comportant la justification du résultat fiscal,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

• les feuilles de contrôle de justification des soldes significatifs des


comptes de bilan,
• la justification, par épreuve, des montants significatifs de charges et de
produits (notamment à l’occasion des travaux visant à assurer la
séparation des exercices),
• les états de rapprochement des soldes de banque à la date de clôture,
• le rapprochement annuel du chiffre d’affaires déclaré avec la
comptabilité,
• les contrôles indiciaires des comptes de bilan et de résultat,
• le compte rendu de travaux.
• La liasse comptable et la liasse fiscale.
• Les déclarations fiscales particulières,
• les informations reçues des clients et des tiers et la correspondance
échangée avec eux,
• la justification du regroupement des comptes de la balance générale
dans les rubriques du bilan et du compte de résultat.
Si l’expert-comptable est appelé, selon la répartition prévue des tâches
entre l’entreprise et le cabinet, à assurer certaines tâches de tenue, la
documentation de ces travaux sera adaptée en conséquence.
Le dossier d’archives de l’expert-comptable doit regrouper les éléments périmés
du dossier permanent et des exercices passés.
c- La documentation des contrôles
Pour assurer ces contrôles, l'expert-comptable s'appuie sur :
-Le grand-livre des comptes qui, s'il est annoté par des commentaires ou des
codes de pointage, peut être considéré comme une feuille de travail.
-Un dossier de contrôle organisé (éventuellement sur support informatique).

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Celui-ci est soit structuré par cycle d'exploitation (trésorerie, achats, ventes,
stocks, immobilisation, etc.), soit par comptes ou groupes de comptes.
La structure par cycle à l'avantage d'être :
- logique, par exemple pour le contrôle des comptes de salaires et de charges
sociales avec les comptes relatifs aux dettes sociales,
- utile pour l'expert comptable lors de l'étape de supervision.
Lorsque le dossier est organisé par cycle, chaque cycle comprend :
- une feuille maîtresse qui d'une part rappelle les supports à consulter et la nature
des contrôles à effectuer et, d'autre part, permet à l'intervenant d'indiquer ses
conclusions et ses propositions.
Chaque feuille maîtresse fait apparaître les soldes N et N-1 des comptes relatifs
au cycle concerné. Elle constitue un outil très utile pour la réalisation des
procédures analytiques.
- des feuilles de travail spécialisées qui proposent un cadre type à certains
contrôles, dans un but d'efficacité et d'homogénéité.

4- Procédures et éléments probants


L’expert-comptable fait appel à son jugement professionnel dans la définition de
la nature, du calendrier et de l’étendue des procédures d’examen limité. Pour ce
faire, il prend notamment en considération :
- la connaissance des activités de l’entité, des principes et conventions
comptables appliquées dans son secteur d’activité ;
- les enseignements tirés de précédentes missions d’audit ou d’examen limité et
les problèmes éventuellement identifiés ;
- les systèmes comptables et d’information au sein de l’entité ;
- les éléments particuliers sur lesquels les dirigeants ont exercé leur jugement ;

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- l’importance relative des opérations réalisées.


En matière de seuil de signification, l’expert-comptable applique les mêmes
principes que ceux suivis dans l’audit des comptes. Bien que les risques de non-
détection d’anomalies soient plus élevés lors d’un examen limité que dans le
cadre d’un audit, l’appréciation du caractère significatif s’effectue par référence
à l’information examinée et aux besoins des utilisateurs de ces informations,
indépendamment du niveau d’assurance apportée.
L’obtention d’éléments probants comporte, en général, les étapes suivantes :
- obtention d’une connaissance générale de l’entité de son secteur d’activité ;
- examen des principes et pratiques comptables suivis par l’entité ;
- prise de connaissance des procédures appliquées par l’entité ou des
modifications intervenues pour l’enregistrement et le classement des opérations
et la préparation des documents de synthèse ainsi que pour l’identification des
informations destinées à figurer dans les notes annexes aux comptes ;
- discussions des assertions significatives sous-tendant l’établissement des
comptes ;
- mise en œuvre de procédures analytiques destinées à identifier des évolutions
ou des corrélations inhabituelles, notamment :
- comparaison avec les comptes des exercices ou périodes précédents,
- comparaison avec les comptes prévisionnels ou avec des données budgétaires,
- analyse des écarts entre les chiffres apparaissant sur les comptes pour certaines
rubriques et ceux auxquels on s’attendrait, compte tenu de projections basées sur
la connaissance de l’entité ou les pratiques du secteur.
- analyse des corrélations apparaissant inhabituelles entre les divers éléments.
En appliquant ces procédures, l’expert-comptable est attentif aux éléments qui
ont pu faire l’objet d’ajustements dans les exercices ou périodes précédents.
- lecture des procès-verbaux d’assemblées d’associés ou d’actionnaires, de
réunions du conseil d’administration, du directoire et du conseil de surveillance

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La conduite d’une mission de supervision comptable

ou du comité d’audit ou d’autres comités afin d’identifier les délibérations ou


décisions pouvant avoir une incidence sur les comptes,
- prise en considération des rapports d’audit interne ou de tout autre rapport dont
l’expert comptable a eu connaissance concernant l’entité et dont les conclusions
pourraient avoir une incidence sur les comptes,
- entretiens avec les personnes responsables de la préparation des comptes afin
de débattre des points apparus à l’occasion des contrôles ou portant notamment
sur :
- l’exhaustivité des opérations enregistrées ;
- l’existence éventuelle de changements comptables ;
- les changements intervenus dans les activités de l’entité ;
- les questions touchant à l’application des procédures.
- obtention d’une lettre d’affirmation des dirigeants si l’expert-comptable
l’estime nécessaire.
S'agissant de comptes intermédiaires, l'expert-comptable est particulièrement
attentif aux points suivants:
- l'établissement de la situation intermédiaire conformément au référentiel
comptable, en particulier dans l'application du principe de permanence des
méthodes,
- la présence d'une annexe suffisante comportant notamment une information sur
les options retenues dans le cadre d'un arrêté à une date intermédiaire,
- la pertinence des comptes intermédiaires par rapport à sa connaissance
générale de l'entité.
L’expert-comptable s’informe de l’existence d’événements postérieurs pouvant
avoir une incidence significative sur les comptes tels qu’ils ont été établis.
L’expert-comptable n’est pas tenu d’appliquer des procédures particulières
visant à identifier des événements se produisant après la date de son rapport
d’examen limité.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Dès lors que les procédures mises en œuvre par l’expert-comptable révèlent que
les comptes pourraient contenir des anomalies significatives, il lui appartient de
mettre en œuvre les contrôles complémentaires qu’il juge nécessaires.
a- Obtention d’une connaissance générale de l’entité de son secteur d’activité
L'entreprise est une entité qui évolue en permanence. En conséquence, les
informations collectées lors de la planification doivent être régulièrement mises
à jour.
L'actualisation de la connaissance de l'entreprise n'est pas une étape de la
démarche à part entière mais la résultante d'une préoccupation qui doit être
permanente pour l'intervenant sur le dossier.
b- Examen des principes et pratiques comptables suivis par l’entité
Cet examen des principes et pratiques comptables ne s'effectue pas seulement
par simple demande d'information lors d'entretiens, mais surtout par des
vérifications effectuées sur les comptes.
L'intervenant doit être particulièrement attentif à des changements de méthodes
qui pourraient, sans être justifiés, apporter une modification sensible du résultat
de l'exercice.
c- Prise de connaissance des procédures appliquées par l’entité
Il s'agit essentiellement des procédures comptables qui permettent
l'enregistrement, le classement des opérations et la préparation des documents de
synthèse.
L'intervenant, dans le cadre de la prise de connaissance, a intérêt à établir un
descriptif de la procédure qu'il peut ainsi consulter et mettre à jour tout au long
de sa mission.
C'est particulièrement en cours d'exercice que l'intervenant pourra contrôler
l'application des procédures comptables dont il a pris connaissance.
A cet effet, il s'assure de l'existence des méthodes d'organisation interne du
service comptable concernant :

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- les méthodes de classement,


- la rapidité des enregistrements comptables,
- le contrôle des séquences numériques des documents,
- le suivi des comptes clients et fournisseurs,
- l'établissement régulier de l'état de rapprochement bancaire,
- La tenue des livres légaux.
Par ailleurs, il peut sélectionner, pour chaque cycle et sur la période contrôlée,
quelques transactions afin de vérifier que :
- ces enregistrements sont matérialisés par une pièce justificative,
- la pièce justificative est correctement numérotée et classée,
- elle porte les mentions adéquates selon la nature du document et que ces
indications sont conformes aux enregistrements comptables.
d- Discussions des assertions significatives sous-tendant l’établissement des comptes
Il s'agit là de s'entretenir avec le client sur l'application de l'ensemble des
critères, explicites ou non, retenus par la direction dans la préparation des
comptes et qui peuvent être regroupés comme suit :
- existence : actif ou passif existant à une date donnée;
- droits et obligations : actif ou passif se rapportant à l'entité à une date donnée;
- rattachement : opération ou événement se rapportant à l'entité et qui s'est
produit au cours de la période;
- exhaustivité : ensemble des actifs, passifs, des opérations ou des événements
enregistrés de façon complète et tous faits importants correctement décrits;
- évaluation : enregistrement d'un actif ou d'un passif à sa valeur d'inventaire;
- mesure : opération ou événement enregistré à sa valeur de transaction et
produits ou charges rattachés à la bonne période;
- présentation et informations données : information présentée, classée et décrite
selon le référentiel comptable identifié.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

§3 : Arrêté des comptes annuels, conclusion et rapport


1- Arrêté des comptes annuels
L’expert-comptable redresse les écritures comptables liées à la clôture des
comptes annuels sur la base :
- des informations fournies par le client,
- des conclusions émanant de la phase de collecte des éléments probants.
Il les enregistre dans les comptes de l’entreprise ou s’assure qu’elles sont
convenablement comptabilisées par le service comptable de l’entreprise.
a- Le relevé des faits marquants
L'expert-comptable doit être particulièrement attentif à tous les événements
importants ou toutes les évolutions significatives qui peuvent avoir une
incidence sur les comptes annuels.
La relation régulière de l'expert comptable avec le client permet de recenser ces
informations sur des événements tels que :
- litiges survenus pendant l'exercice pouvant entraîner la constitution d'une
provision,
- investissements importants ayant nécessité des financements de diverses
natures, etc…
b- Le contrôle de la régularité en la forme
L'expert comptable tient à jour les livres légaux ou contrôle que les livres légaux
sont à jour.
L'existence des procédures de la fonction comptable a été contrôlée par test.
Cependant, compte tenu du faible nombre d'éléments retenus pour ces tests
d'existence, des contrôles par épreuves des enregistrements comptables pourront
être effectués, sur un échantillon plus élevé, sur les points suivants :
- existence d'une pièce justificative,
- classement de la pièce,
- imputation correcte,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- enregistrement à la bonne date,


- annotation des modalités de règlement.
Il s'assure également du respect des règles d'établissement des bulletins de paie
et de la régularité de la tenue des livres sociaux.
c- La préparation des travaux de clôture
Il s'agit de la préparation des travaux liés le plus fréquemment à l'arrêté des
comptes annuels.
En effet, un certain nombre de ces travaux peuvent être conduits totalement ou
être préparés en cours d'exercice.
Sans être exhaustif, citons :
- le contrôle des comptes de tiers,
- la préparation de certains états de contrôle : TVA, provisions, assurances, etc.
La plupart de ces travaux peuvent d'ailleurs être assurés par le service comptable
du client.
Sur le plan opérationnel, l'expert comptable peut mettre à la disposition du
personnel comptable les supports de contrôle adéquats lui permettant de les
intégrer plus facilement dans son propre dossier de contrôle.
En outre, l'expert comptable veille à utiliser au mieux tous les éléments
d'information et notamment d'information de gestion existant lui permettant :
- soit d'alléger les travaux de fin d'exercice;
- soit de s'intégrer dans la collecte d'éléments probants (tableaux de bord,
budgets de trésorerie, etc.).
d- La collecte et le contrôle des informations d'inventaire
L'expert comptable doit rappeler au chef d'entreprise :
- l'ensemble des informations et des éléments d'inventaire qui lui sont
nécessaires,
- la liste, définie dans la lettre de mission, des travaux que l'entreprise doit
préparer.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Sans être exhaustif, ces éléments ont trait :


- à l'état des stocks et en-cours,
- à la liste des factures à établir ou à recevoir,
- à la liste des clients douteux,
- aux mouvements concernant les immobilisations : acquisitions, cessions, mises
au rebut,
- aux éventuels travaux faits par l'entreprise pour elle-même, etc.
En cas d'insuffisance ou de dépassement des délais, l'expert comptable fait tout
réserve utile auprès du client concernant la bonne fin et les délais des travaux.
A cette étape, l'expert comptable doit contrôler chacun de ces éléments pour
s'assurer que les informations communiquées par le client s'inscrivent dans le
respect des règles comptables.
e- La supervision des travaux de contrôle du service comptable
S'il est prévu que l'entreprise assure certains travaux de contrôle, l'expert-
comptable doit veiller à ce que ceux-ci soient correctement exécutés.
Il assure donc sur ceux-ci une supervision dont la finalité, identique à la
supervision des travaux des collaborateurs du cabinet, est d'assurer que les
travaux ont été conduits conformément aux objectifs fixés.
f- Les techniques de collecte des éléments probants
Les techniques de collecte des éléments probants à la disposition de l'expert-
comptable sont généralement les suivantes :
- l'entretien avec le client.
Sous la forme, par exemple, d'entretiens directifs avec des questionnaires ou
d'entretiens non directifs.
- les procédures analytiques – Procédures consistant à :
- faire des comparaisons entre les données résultant des comptes et des données
antérieures, postérieures ou prévisionnelles de l'entité, ou des données d'entités
similaires, afin d'établir des relations entre elles,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- analyser les variations significatives et les tendances,


- expliquer les éléments ressortant de ces comparaisons.
- les contrôles sur pièces.
Soit avec des pièces externes provenant par exemple des fournisseurs ou des
pièces internes émanant de l'entreprise comme des factures aux clients.
En fonction de la confiance qu'il a dans les procédures de l'entreprise, l'expert-
comptable apprécie la nature et le volume des contrôles sur pièces qu'il juge
nécessaire.
2- Conclusion et rapport
Le rapport émis à l’issue d’un examen limité de comptes, comporte une
attestation écrite exprimant une assurance sous une forme négative. L’expert-
comptable évalue si les éléments probants obtenus lors de ses travaux permettent
de fonder cette conclusion.
Sur la base des travaux effectués, l’expert-comptable détermine si des
informations réunies à l'occasion de ses contrôles indiquent que les comptes "ne
donnent pas une image fidèle", conformément au référentiel comptable identifié.
Le rapport émis par l’expert-comptable à l'issue d'un examen limité décrit
l'étendue d'un tel examen afin de permettre au lecteur de comprendre la nature
des travaux réalisés. Il précise que les travaux effectués ne comportent pas tous
les contrôles propres à un audit et que, de ce fait, un tel examen conduit à une
assurance moins élevée que celle résultant d'un audit.
Le rapport émis par l’expert-comptable comporte les points essentiels suivants,
généralement présentés ainsi :
* un intitulé;
* le destinataire du rapport;
* un paragraphe d'introduction comportant :
- le rappel de sa qualité d'expert-comptable et la demande qui lui a été faite de
procéder à un examen limité,

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La conduite d’une mission de supervision comptable

- l'identification de l'entité, des comptes objet de l'examen limité joints au


rapport, le référentiel comptable identifié et de la période couverte par ces
comptes,
- la mention de l'organe compétent ayant pris la responsabilité d'établir les
comptes et précisant qu'il appartient à l'expert-comptable de formuler une
conclusion sur ceux-ci;
* un paragraphe sur l'étendue de l'examen limité comportant:
- une référence aux normes de la profession,
- une mention indiquant que l'examen se limite essentiellement à des procédures
analytiques, et à l'obtention des dirigeants et de toute personne compétente des
informations estimées nécessaires,
- une mention indiquant que les procédures mises en oeuvre conduisent à une
assurance moins élevée que celle résultant d'un audit;
* une conclusion;
* la date du rapport;
* l'adresse et l'identification du (des) signataire (s) du rapport.
Dans son rapport, l’expert-comptable :
- conclut qu’il n’a pas relevé d’anomalies significatives de nature à remettre en
cause la régularité et la sincérité des comptes et l’image fidèle qu’ils donnent du
résultat des opérations de la période écoulée ainsi que de la situation financière
et du patrimoine de l’entité à la fin de cette période.
Lorsqu’il conclut avec réserve(s) ou lorsqu’il exprime une conclusion
défavorable ou une impossibilité de conclure, l’expert-comptable en expose
clairement les raisons et, si possible, en chiffre l’incidence,
- formule si nécessaire, toute(s) observation(s) utile(s) pour souligner une
information présentée de manière pertinente dans l’annexe des comptes.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Les situations conduisant à une conclusion avec réserve(s), à une conclusion


défavorable ou à une impossibilité de conclure sont analogues à celles
développées dans la norme relative au rapport d'audit.
Dans certains cas, le rapport comporte, dans un paragraphe distinct, des
observations dont l'objet est d'attirer l'attention du lecteur sur un point
concernant les comptes et exposé de manière pertinente dans l'annexe.
Ce paragraphe distinct d'observations est placé après la formulation de la
conclusion de l'expert-comptable et précise que celles-ci ne remettent pas en
cause la conclusion exprimée.
Les circonstances dans lesquelles un paragraphe d'observations est inséré sont
analogues à celles exposées dans la norme d'audit.
L'expert-comptable date son rapport d'examen limité de la date de la fin de ses
travaux; cette date ne peut être antérieure à celle à laquelle les comptes ont été
établis par les organes compétents de l'entité.

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La conduite d’une mission de supervision comptable

Conclusion générale
En conclusion, nous pouvons dire que, même si la formalisation des procédures
et des pratiques revêt une importance considérable, le développement d’un guide
pratique facilitant la tâche de supervision comptable et garantissant un niveau
élevé de professionnalisme dans le métier, peut s’avérer plus bénéfique pour une
transmission rapide et facile du savoir-faire en matière de supervision
comptable.
La mission de supervision comptable des entreprises, bien qu’elle constitue une
mission facile à première vue, ne peut être conduite au hasard. Donc, la
formalisation d’un processus détaillé de supervision comptable et le
développement d’une Check List indicative de ce qu’il faut suivre pour
superviser, constitue pour nous, un développement notable surtout lorsqu’on est
en présence d’un métier aussi récent dans notre pays qui est de l’Outsourcing et
d’une procédure de supervision comptable aussi nouvelle et à zéro papier
(révision avec appui sur des documents gérés électroniquement).
Le guide que nous avons proposé ne prétend pas être exhaustif. Toutefois, il
présente toutes les caractéristiques d’un guide adapté à la mission de supervision
comptable des entreprises. Il offre à l’utilisateur des possibilités notables en
matière de conduite d’une mission de supervision comptable.
Nous sommes aussi conscient du fait que notre étude présente des limites et n'a
certainement pas abordé tous les aspects liés à la supervision comptable; c'est
pour cela que nous ne pouvons mettre un terme à l'étude sans souhaiter que des
études futures soient menées sur d'autres problèmes relatifs à toutes les missions
de l’expert comptable en vue de rendre performant le système comptable
marocain.

Page 59
La conduite d’une mission de supervision comptable

BIBLIOGRAPHIE :

- DE LA VILLARMOIS O, H. TONDEUR et T.NV Huynh « L’externalisation de la


fonction comptable et financière : définition et facteurs explicatifs » GREMCO /
CLAREE, IAE de Lille.

- L’ordre des experts comptables : Guide pratique d'audit « aide à la mise en œuvre du
référentiel de normes »

- « Code de déontologie des professionnels de l'expertise comptable » Traitement


réalisé par Stéphane Habett Roux pour le compte de droit.or.

- l’ordonnance française n°45-2138 du 19 septembre 1945 portant institution de l'ordre


des experts-comptables et réglementant le titre et la profession d'expert-comptable.

- Mr Dominique LEDOUBLE et Mr Jean-Pière AUDY « les normes et le cadre


conceptuel relatifs aux missions normalisées de l’expert-comptable ».

- La loi 17.85 sur les sociétés anonymes.

ANNEXES :

- Annexe n°1 : Prise de connaissance et analyse des risques informatiques


- Annexe n°2 : SUPERVISION COMPTABLE LETTRE DE MISSION
- Annexe n°3 : Diligences normales de la mission de supervision comptable
- Annexe n°4 : modèle de structure du compte rendu de mission de supervision
comptable.
La conduite d’une mission de supervision comptable

Dossier : Collaborateur : ANNEXE 1 Date


PRISE DE CONNAISSANCE ET ANALYSE DES Page :
RISQUES INFORMATIQUES
Rubriques Oui/N Nive Observati
on au ons et
N/A Risqu référence
e (*) s

1 FONCTION INFORMATIQUE

1.1 Prise de connaissance

-Effectif
-Degré moyen de formation
-Budget du service informatique
-l’entreprise a-t-elle établi et tient-elle à jour :
-un dossier de conception générale décrivant les
solutions techniques et organisationnelles
correspondant à son système d’information
comptable?
-un dossier de réalisation technique concernant
l’ensemble de son système d’information
comptable ?
-un dossier de l’organisation et de l’ensemble des
La conduite d’une mission de supervision comptable

procédures de traitement ?

-A partir des informations archivées sur la période non


prescrite, l’entreprise peut-elle :
-Reconstituer le résultat à partir de l’ensemble des
données et procédures de traitement ?
-retraiter ultérieurement les informations par la
même chaîne informatique et dans des conditions
d’exploitation reconstituées ?
-La conservation des données informatiques est-elle
organisée pour permettre un rapprochement aisé avec les
pièces justificatives (papier ou autres) archivées dans
l’entreprise ?
-Sur la période non prescrite, l’entreprise conserve-t-elle
au moins l’ensemble de ses données du système
d’information comptable et financier ?
-Au cours de la période non prescrite, l’entreprise a-t-elle
toujours utilisé le même système informatique ou tout au
moins conservé le même système d’exploitation assurant
ainsi la comptabilité de ses archives informatiques ?

1.2 Analyse des risques


La conduite d’une mission de supervision comptable

-La direction générale exerce-t-elle un contrôle sur le


service informatique ?
-Est-elle impliquée dans les décisions informatiques ?
-Tous les services utilisateurs sont-ils consultés pour les
décisions informatiques qui les concernent ?

-Procède-telle à : - La conception interne ?


- La conception externe ?
- L’exploitation interne ?
- L’exploitation externe ?

2- MATERIEL

2.1- Prise de connaissance

-Description du matériel utilisé


-Quel est l’historique comptable présent en permanence
sur le système ?
-Support de sauvegarde.
-Fréquence de sauvegarde.
-Obtenir le schéma du réseau s’il yen a.

2.2- Analyse des risques


La conduite d’une mission de supervision comptable

-Les capacités mémoire sont-elles suffisantes ?


-Les sauvegardes sont-elles exploitables et sûres :
-Sauvegarde intégrale des données ?
-Essais réguliers de restauration ?
-Périodicité des sauvegardes satisfaisante ?
-Conservation des sauvegardes hors site ?
-Existence de coffre centrifuge ?
-Maintenance du matériel :
-Les charges d’entretien sont-elles bien définies ?
-Les délais d’intervention sont-ils convenables ?
-Les procédures de dépannage sont-elles prévues ?
-Assurance du matériel est-elle suffisante :
-L’assurance bris de machine ?
-La protection des logiciels ?
-L’assurance perte d’exploitation ?
-Des mesures de sécurités sont-elles prises :
-Dégâts des eaux ?
-Vol ?
-Accès aux locaux informatiques ?
-Mots de passes et « murs de feux » ?

(*) Niveau de risque : Elevé-Moyen-Faible


La conduite d’une mission de supervision comptable

ANNEXE 1
Dossier : Collaborateur : Date
PRISE DE CONNAISSANCE ET ANALYSE DES Page :
RISQUES INFORMATIQUES
Rubriques Oui/N Nive Observati
on au ons et
N/A Risqu référence
e (*) s

3.1 LOGICIELS

3.1 Prise de connaissance

-Pour chaque application, évaluer le degré de complexité


en fonction du degré d’information.
-Pour chaque application, le risque sera gradué en
fonction de :
-L’existence d’une documentation utilisateur plus
ou moins importante.
-La facilité apparente de suivre le chemin de révision.
-Lister les logiciels standards utilisés :
-Comptabilité
-Paie
-Gestion commerciale
La conduite d’une mission de supervision comptable

-Gestion des stocks


-Immobilisations
-Gestion des achats
-Y a-t-il un inventaire exhaustif des programmes ?
-Licences d’utilisation disponibles.
-L’entreprise tient-elle à jours un dossier historique des
maintenances effectuées sur les applications constitutives
de son système d’information comptable ?
-Chaque application du système d’information comptable
a-t-elle été documentée par un dossier utilisateur ?
-Si l’entreprise, au cours de la période non prescrite, a
changé soit du système informatique soit du système
d’exploitation, les archives anciennes sont-elles
compatibles avec le format des données gérées par le
nouveau système ?

3.2 Analyse des risques :

-La séparation des fonctions est-elle adaptée au système ?


-Les opérations de développement et d’exploitation sont-
elles indépendantes ?et documentées ?
-Les modifications des logiciels sont-elles autorisées et
documentées ?

(*) Niveau de risque : Elevé-Moyen-Faible


La conduite d’une mission de supervision comptable

Dossier : Collaborateur : Date


PRISE DE CONNAISSANCE ET ANALYSE DES Page :
RISQUES INFORMATIQUES
Rubriques Oui/N Nive Observat
on au ions et
N/A Risqu référenc
e (*) es

-Maintenance du logiciel :
-Les charges d’entretien sont-elles bien définies ?
-Les délais d’intervention sont-ils convenables ?
-Les procédures de dépannage sont-elles prévues ?

-Dans le cas de développement spécifique, la société


dispose-t-elle des sources de programmation ?
-Dans le cas de logiciel standard, existe-il de contrat de
maintenance ?
-Existe-t-il des stages de formation sur les logiciels ?
-Existe-t-il des procédures écrites ?
-Existe-t-il une documentation relative aux analyses, à la
programmation et à l’exécution des traitements ?
-Les mesures liées à la sécurité logique (mots de passe,
La conduite d’une mission de supervision comptable

codes, etc.) sont-elles bien définies et régulièrement


mises à jour ?
La conduite d’une mission de supervision comptable

ANNEXE 2
SUPERVISION COMPTABLE
LETTRE DE MISSION
M.
Vous avez manifesté le désir de faire appel aux services de notre cabinet en vue
de l’assistance comptable de votre entreprise. Nous vous remercions de la
confiance que vous nous témoignez.
Cette lettre a pour objet de résumer les diverses conversations que nous avons
eues, et de préciser d’un commun accord les conditions de notre collaboration.
Vous souhaitez nous confier une mission conventionnelle de supervision
comptable.
Il est bien entendu que la mission pourra, sur votre demande, être étendue à
des interventions comptables complémentaires et à une assistance en matière
fiscale, sociale, juridique, économique et financière ou de gestion.
Vous trouverez en annexe une liste non limitative des missions qui peuvent
être confiées aux membres de l’Ordre dans le respect des règles qui les
régissent.
D’ores et déjà, il est convenu que nos interventions sont étendues suivant
annexe jointes aux domaines suivants…(1)
Toute modification qui pourrait être apportée aux missions définies ci-dessus
sera préalablement arrêtée d’un commun accord. Il ne pourra être confié
aucune tâche à nos collaborateurs sans notre accord écrit.
Nos relations seront réglées sur le plan juridique tant par les termes de cette
lettre que par les conditions générales d’intervention ci-jointes.
La conduite d’une mission de supervision comptable

La mission qui nous est confiée comporte de notre part des obligations de
moyens et de diligences et de la vôtre un devoir d’information et de
coopération.
Elle consiste à vous assister dans l’établissement de vos comptes et documents
de synthèse dans le respect de la loi et de la réglementation en vigueur.
Notre intervention s’étend sur l’exercice concerné. Nous fixerons par lettre
distincte, les dates et les périodes couvertes par chaque intervention.
La nature même du présent contrat et les modalités de son exécution
aboutissent normalement à la délivrance de comptes rendus des travaux
effectués. Un comte rendu de synthèse sera délivré après arrêté des comptes
sociaux. Le compte rendu ne constitue pas une expression d’opinion.
Pour l’accomplissement de la mission que vous nous confiez, vous vous
engagez à mettre à notre disposition l’ensemble des documents et
informations qui nous sont nécessaires, et notamment l’inventaire de tous les
éléments d’actif et de passif qui devra mentionner la quantité et la valeur de
chacun d’eux à la date de l’inventaire.
(1)
Enumérer succinctement les missions envisagées.

Conformément à nos accords, les tâches de base sont réparties entre nous
selon l’annexe ci-joint(2).
Nos honoraires, exclusifs de toute autre rémunération, seront déterminés de la
manière suivante(3) :
Les notes d’honoraires rappelleront la période d’intervention et l’exercice
auxquels elles se rapportent ; elles distingueront les éléments constitutifs de la
mission de base, les missions annexes et les travaux supplémentaires non
La conduite d’une mission de supervision comptable

prévus dans le présent contrat. Les frais, débours et taxes seront mentionnés
distinctement.
Notre mission prendra effet à compter de votre acceptation ; elle portera sur
les comptes de l’exercice commençant le …et se terminant le…
Cette mission ayant un caractère annuel, nos obligations prennent
normalement fin avec la remise qui vous sera faite du compte rendu de
synthèse de l’intervention.
Elle se renouvelle chaque année par tacite reconduction, sauf dénonciation
suivant les modalités prévues aux conditions générales.
Nous vous demandons de bien vouloir nous retourner un exemplaire de la
présente revêtu de votre signature.
En vous remerciant de la confiance que vous voulez bien nous témoigner, nous
vous prions d’agréer, M…, l’expression de nos sentiments distingués.

L’expert comptable

Le client (lu et approuvé)

(2)
Documents à préparer par le membre de l’Ordre.
(3)
Indiquer ici les modalités de facturation et de règlement.
La conduite d’une mission de supervision comptable

ANNEXE 3
Diligences normales de la mission de supervision comptable
1. Organisation et régularité formelle de la comptabilité
1.1. L’expert comptable prend connaissance des procédures de contrôle
interne qui se rapportent à l’organisation comptable de l’entreprise.
1.2. Il apprécie si ces procédures permettent d’enregistrer régulièrement
les opérations de l’entreprise.
1.3. Il veille à ce que la comptabilité soit régulière en la forme et à cet
effet :
• Vérifie notamment que l’entreprise tient un livre-journal et un livre
d’inventaire conformes aux prescriptions des articles 8 à 11 du code de
commerce.
• Vérifie par épreuves que les opérations comptables sont :
-enregistrées par ordre chronologique.
-appuyées de pièces justificatives.
1.4. L’expert comptable vérifie les états de synthèse de fin d’exercice, et à
cet effet :
• Examine la balance annuelle des comptes généraux et vérifie que les
totaux correspondent à ceux du
journal général.
• Vérifie, éventuellement par épreuves, les totaux de cette balance.
• Vérifie la concordance des opérations figurant sur les registres avec
les comptes et balances établies par l’entreprise.
• Prépare toutes les écritures nécessaires à la rectification éventuelle de
ces comptes et à l’établissement des documents de synthèse.
• Rappelle à l’entreprise qu’elle doit conserver les livres et pièces
comptable pendant dix ans.
La conduite d’une mission de supervision comptable

2. Règles générales :
2.1. L’expert-comptable vérifie que les comptes annuels de l’entreprise
sont établis dans la perspective d’une continuité d’exploitation. Dans le
cas contraire, l’expert-comptable invite l’entreprise à tenir compte des
incidences de l’arrêt de l’activité de l’entreprise prévisible à la clôture de
l’exercice.
2.2. L’expert-comptable vérifie que les états de synthèse annuels sont
établis en respectant les mêmes formes et les mêmes méthodes
d’évaluation que les années précédentes, sauf dérogations à préciser dans
l’ETIC.
2.3. L’expert-comptable veille à l’observation de la règle
d’indépendance des exercices et examine la cohérence des comptes.
• Il vérifie que les écritures nécessaires au respect du principe de
rattachement des charges et produits ont été enregistrées.
• Il procède au niveau de chaque compte à la vérification comptable de
la vraisemblance de ses composantes et de son solde
3. Règles particulières
3.1. Les capitaux permanents :
• Dans l’entreprise individuelle l’expert-comptable vérifie la
comptabilisation au compte de l’exploitant des échanges patrimoniaux
dont il a connaissance, intervenus entre l’entreprise et son propriétaire.
• Dans les autres cas, il vérifie l’enregistrement, dans les comptes de
capitaux propres, les opérations les concernant, conformément aux
décisions des organes sociaux.
• L’expert-comptable se fait communiquer les documents permettant de
suivre en détail les opérations d’emprunt (tableaux d’amortissements).
La conduite d’une mission de supervision comptable

3.2. Les immobilisations :


• L’expert-comptable fait tenir et vérifie les documents permettant de
suivre en détail les opérations afférentes à toutes les immobilisations.
• L’expert-comptable se fait communiquer les documents permettant de
suivre en détail les opérations de prêt.
3.3. Les stocks et en-cours :
• L’expert-comptable se fait présenter un état détaillé et chiffré des
stocks et travaux en- cours, ainsi que des provisions pour dépréciation
y afférentes, dressé à la date clôture de l’exercice ou à défaut à une
date aussi proche possible.
• Il obtient du chef d’entreprise la description des méthodes utilisées
pour la valorisation des stocks et des travaux en cours.
• Il s’assure de la conformité de ces méthodes avec les règles en vigueur
et vérifie leur application par épreuves.
3.4. Les comptes de tiers :
• L’expert-comptable se fait remettre selon les cas :
- des balances des comptes individuels et s’assure de leur
concordance avec les comptes généraux,
- des listes nominatives établies à partir des seuls documents
comptables justifiant les soldes comptes collectifs,
- un inventaire des créances et dettes existant à la fin de l’exercice.
• L’expert-comptable analyse, éventuellement par épreuve, les soldes
des comptes et informations comptables à sa disposition.
• Il propose les redressements et ajustements nécessaires.
3.5. Les comptes de régularisation :
• L’expert-comptable s’assure de l’enregistrement dans les comptes de
régularisation les écritures visant à incorporer ou à ne laisser subsister
La conduite d’une mission de supervision comptable

dans les comptes de charges ou de produits que les opérations se


rattachant à l’exercice considéré.
• Il propose les redressements et ajustements nécessaires.
3.6. Les comptes de provisions :
L’expert-comptable vérifie que les provisions constituées sont appuyé de
documents et informations comptables visés par la direction.
3.7. Les comptes financiers :
• Il s’assure que l’entreprise dresse périodiquement un état de
rapprochement pour chaque compte de trésorerie ouvert dans un
établissement financier et contrôle ces états au moins une fois par an.
3.8. Comptes de gestion :
En fin d’exercice, l’expert-comptable :
• Vérifie par sondage les achats et les dépenses de l’entreprise et
s’assure de leurs exhaustivités.
• Analyse les comptes de produits et s’assure de l’exhaustivité de la
facturation et de la comptabilisation des ventes.
• Justifie certains comptes de charge, tels que :
- loyers,
- assurances
- commissions et honoraires,
- impôts,
- salaires,
- charges sociales,
- charges financières.
• Examine, éventuellement avec son client, les insuffisances et
anomalies constatées et propose, le cas échéant, les écritures
correspondantes dans la mesure où elles sont justifiées.
La conduite d’une mission de supervision comptable

• Dresse, un tableau comparatif des divers comptes de charges et de


produits faisant ressortir l’évolution de la marge commerciale et
éventuellement d’autres soldes intermédiaires de gestion.
3.9. L’expert-comptable assiste l’entreprise dans l’établissement des
états de synthèse (liasse fiscale et liasse comptable).
La conduite d’une mission de supervision comptable
La conduite d’une mission de supervision comptable

ANNEXE 4
MODELE DE STRUCTURE DU COMPTE RENDU DE MISSION DE
SUPERVISION COMPTABLE

1. CONITIONS D’EXECUTION DE LA MISSION


1.1. RAPPEL DE LA MISSION.
A. Rappeler la nature : supervision comptable.
Indiquer les clauses principales de la lettre de mission, surtout si la lettre de
mission est ancienne.
B. Rappeler les missions connexes ou supplémentaires réalisées au cours de
la période et décrire éventuellement ces missions.
1.2. ORGANISATION DE MISSION.
A. Indiquer le ou les noms et qualité des intervenants.
B. Signaler le calendrier d’exécution de la mission, surtout si des contrôles
intermédiaires n’ont pas pu être effectués de façon satisfaisante.
1.3. EXECUTION DE LA MISSION.
A. Porter une appréciation technique sur la qualité et la qualification du
personnel du client notamment en cas de changement, d’absences
longues, d’évolution du poste, d’événements particuliers, etc.…
B. Décrire le déroulement de la mission :
• Qualité de la préparation des travaux,
• respect des délais,
• difficultés rencontrées dans l’exécution de la mission qui peuvent avoir
influencé la conduite de la mission.
• Préciser les diligences prévues dans la lettre de mission ou dans la les
conditions générales d’exécution de la mission de supervision
La conduite d’une mission de supervision comptable

comptable, mais non observées par l’expert-comptable dans l’exécution


de la mission.
C. Signaler les résultats significatifs du contrôle indiciaire (incohérences et
les vraisemblances constatées).
1.4. HONORAIRES.
L’expert-comptable apprécie l’opportunité de donner des précisions sur le
montant des honoraires facturés, notamment lorsqu’il a effectué des
missions complémentaires connexes. Il peut être utile de justifier les
écarts importants par rapport au budget d’honoraires annoncé à l’origine ou
aux dépenses réelles de l’exercice précédent.
2. ANALYSE DES COMPTES ANNUELS.
• Commenter les variations significatives des postes du bilan et du compte
de résultat.
• Indiquer les faits saillants de l’exercice et les événements postérieurs à la
clôture.
• Expliquer la formation du résultat (analyse de marges, ESG, …).
• Résumer les dérogations aux principes comptables et aux méthodes
d’évaluations constatées ainsi que leurs effets sur le résultat, le
patrimoine et la situation nette de l’entreprise.
3. OBSERVATIONS ET RECOMMANDATIONS.
• Il convient de signaler dans cette rubrique toute les faiblesses
significatives révélées lors de l’exécution de la mission dans les domaines
de compétence de l’expert-comptable.
• Pour chaque faiblesse signalée, il faut également préconiser si possible
des solutions adaptées à la taille et aux besoins de l’entreprise
concernée.
La conduite d’une mission de supervision comptable

• Il faut attirer l’attention du lecteur sur les implications et les effets


éventuels des imperfections relevées aussi bien sur les l’image fidèle des
comptes, sur la gestion de l’entreprise ainsi que sur le respect de ses
obligations légales et fiscales.
• L’expert-comptable peut proposer des missions particulières pour aider à
dépasser les imperfections relevées.
3.1. EN MATIERE D’ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET COMPTABLE.
Signaler l’inexistence d’un document décrivant les procédures
administratives et comptables et/ou les faiblesses des
procédures relevées et proposer à l’entreprise des mesures d’amélioration.
(Article 4 de la loi 9-88).
Mentionner les remarques relevées en ce qui concerne les pièces
justificatives : l’existence, la qualité, la régularité, le classement et
l’archivage des pièces justificatives.
Remarques sur la tenue des livres légaux (article 8 de la loi 9-88).
Respect des règles diverses relatives à la sécurité (procédures de contrôle
interne) :
• En matière d’espèces et de trésorerie (conservation des valeurs, des
chéquiers, etc.),
• en matière d’enregistrement et écritures d’opérations diverses (causes
légitimes et personnes habilitées à les enregistrer),
• en matière d’incompatibilités de fonctions et de contrôle interne
(délégation de signature),
• faiblesse éventuelles de systèmes informatiques.
La conduite d’une mission de supervision comptable

3.2. RESPECT DES REGLES ET DES PRINCIPES COMPTABLE.


Signaler les éléments significatifs relevés lors des contrôles et concernant
l’application des règles comptables, des principes comptables et des
méthodes d’évaluations doivent n. Les dérogations doivent être signalées
dans l’annexe.
3.3. EN MATIERE FISCALE.
Observations hautement souhaitables à titre de prudence si l’expert-
comptable est chargé de superviser les obligations fiscales de l’entreprise.
A. Déclarations fiscales : Respect des délais de paiement et de dépôt des
déclarations (TVA, IS éventuellement, taxe professionnelle, taxe
d’apprentissage, etc.…).
B. T.V.A.
• Les conséquences du contrôle global de TVA.
• Signaler les régularisations à effectuer en matière de TVA collectée et de
TVA déductible.
• Signaler toutes les anomalies relevées en matière de TVA.
• Nature et montant (paiement sur les débits ou les encaissements,
opérations soumises ou non à la TVA, règles de déductibilité, etc.).
C. Résultat fiscal et impôts sur les sociétés :
• Rappel des règles de déductibilité de certaines charges et provision (frais
de réception et de voyage, honoraires, charges de toutes natures qui ne
sont pas, a priori, engagées dans l’intérêt de la société, créances
douteuses, etc.).
• Indiquer les diverses réintégrations et déductions qui ont permis
d’obtenir le résultat fiscal.
La conduite d’une mission de supervision comptable

• Pour les entreprises soumises à l’impôt sur les sociétés, indiquer le solde
à payer au titre de l’exercice et les acomptes à payer au cours de
l’exercice suivant.
D. Déclarations fiscales diverses :
Relever tout manquement significatif en matière de déclaration et de
retenues à la source.
E. Optimisation :
Suggérer les options opportunes (ne nécessitant pas d’étude spécifique) de
nature à réduire les impositions : (demande d’exonération de la TVA dans le
cas d’achat d’immobilisations, engagement d’investir le produit de cession
des immobilisations, etc.).
3.4. EN MATIERE SOCIALE.
Observations éventuelles, selon l’étendue de la mission, dans les domaines
suivants :
A. Respect de la législation :
• Respect du SMIG.
• Registres légaux (livre de paie, registres du personnel, etc.).
• Horaires de travail, repos compensateur, congés payés.
B. Respect des obligations :
• Délégués du personnel.
• Convention collective.
• Bulletin de paie.
• Médecine du travail.
C. Contrats :
• Contrat de travail : préconiser d’établir un contrat de travail écrit pour
tous les personnels.
La conduite d’une mission de supervision comptable

• Contrat de prêt au personnel : établir obligatoirement un contrat de prêt


écrit, sans oublier la clause autorisant la compensation éventuelle des
remboursements non échus avec les rémunérations en cas de rupture du
contrat.
D. Déclarations sociales :
Respect des délais de paiement et de dépôt des déclarations.
3.5. EN MATIERE JURIDIQUE.
Observations éventuelles selon l’étendue de la mission dans les domaines
suivants :
A. Livres légaux (registre des procès-verbaux, des mouvements de titres,
feuilles de présence…).
B. Rémunération des dirigeants (régularité formelle…).
C. Conventions réglementées (autorisation préalable).
4. CONCLUSIONS :
• Insister sur le caractère non exhaustif des remarques formulées.
• Rappeler l’objectif d’assistance à l’amélioration des organisations.
• Noter les efforts éventuels accomplis.
• Relever, le cas échéant, la qualité et la maîtrise satisfaisante de la gestion
administrative et comptable.
• Proposer si nécessaire une réunion d’examen approfondi des
recommandations et suggestions formulées.
• Suggérer, en cas de besoin, la mise en place d’une mission de conseil
spécifique.

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