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la revue gestion et organisation 9 (2017) 92–103

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Les déterminants internes qui évaluent la


performance des banques islamiques : cas de la
zone de Moyen Orient et Afrique du Nord

Hayet Dami *, Abdelfatteh Bouri


Université de Sfax, rue de l'aéroport, Km 4. P14, Sfax, Tunisie

article info sume


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Historique de l’article : Le but de cette recherche est d'étudier les déterminants internes qui évaluent la perfor-
Disponible sur Internet le mance des 22 banques islamiques cotées en bourse et ils ont appliqué la même norme
21 septembre 2017 comptable internationale dans la zone de Moyen Orient et Afrique du Nord en utilisant une
analyse des indicateurs financiers tels que la rentabilité, la liquidité, la solvabilité et le risque
Mots clés : de crédit, l'adéquation du capital, l'efficacité opérationnelle et l'efficacité d'allocation des
Mesure ressources. Nous avons utilisé un modèle MCO avec une régression linéaire multiple
Analyse comprenant de la variable dépendante (ROA ou ROE) et de nombreuses variables indépen-
Performance dantes selon les données du panel. Les résultats empiriques indiquent que la liquidité,
Déterminants internes l'adéquation du capital, l'efficacité opérationnelle et l'efficacité d'allocation des ressources
Banque islamique sont des déterminants significatifs dans notre étude. Par contre, les indicateurs de risque du
crédit et la solvabilité ne sont pas significatifs pour évaluer la performance des banques
islamiques au Moyen Orient et Afrique du Nord. Notre résultat est robust.
© 2017 Holy Spirit University of Kaslik. Publishing services provided by Elsevier B.V. This
is an open access article under the CC BY-NC-ND license (http://creativecommons.org/
licenses/by-nc-nd/4.0/).

1. Introduction

La finance islamique est un sujet d'actualité qui résout essentiellement le problème du Riba chez les musulmans. Elle se
distingue par l'originalité des ses principes fondateurs et les solutions nouvelles qu'elle propose selon les percepts de la charia. La
finance islamique englobe tous les mécanismes permettant la satisfaction des exigences financières des agents économiques tout
en respectant la religion musulmane.
L'objectif ultime de toute banque est la maximisation du profit. Afin de réaliser cet objectif, les moyens et les techniques
employés par les banques conventionnelles et les banques islamiques varient en fonction de leurs philosophies et leurs modes de
fonctionnement principaux.
Ainsi, dans notre étude, nous mettons l'accent sur les banques islamiques qui constituent le noyau dur de cette finance et
dominent les processus d'épargne et d'investissement. À cet égard, les institutions islamiques utilisent pour leurs transactions
des instruments conformes aux principes de la charia qui entraînent le partage des bénéfices et pertes (Mousharaka et Mudaraba)
entre l'investisseur et l'entrepreneur et pour les autres instruments (Murabaha, Istisna'a, Salam et Ijara) le partage n'existe pas.

* Auteur correspondant.
Adresses e-mail : damihayouta@yahoo.fr (H. Dami).
http://dx.doi.org/10.1016/j.rgo.2017.09.003
2214-4234/© 2017 Holy Spirit University of Kaslik. Publishing services provided by Elsevier B.V. This is an open access article under the CC
BY-NC-ND license (http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/4.0/).
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Il y a plusieurs recherches antérieures qui ont étudié l'estimation de l'impact des déterminants sur la performance des banques
islamiques par rapport les banques conventionnelles. Mais dans notre étude, nous insistons juste sur l'étude de l'évaluation des
performances des banques islamiques en utilisant des ratios financiers pour avoir l'importance des ces banques par rapport aux
banques conventionnelles dans cette région.
Cette recherche constitue une contribution à la littérature. En effet, elle ajoute à la masse croissante de la littérature sur
l'évaluation de la performance en utilisant les déterminants internes des banques par l'ajout de nouveaux éléments de preuve
dans un pays ayant un niveau élevé de corruption et un système juridique faible (la période de printemps arabes).
Concernant ce contexte, notre travail vise à évaluer la performance des banques islamiques par des indicateurs financières clés
parmi la liquidité, le risque de crédit et la solvabilité, l'adéquation du capital, l'efficacité opérationnelle et l'efficacité d'allocation
des ressources qui mesurent la performance des banques islamiques au Moyen Orient et Afrique du Nord.
Notre travail est organisé en deux parties. Dans un premier temps, nous avons discuté théoriquement la mesure de la
performance des banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles. Deuxièmement, nous avons testé et évalué les
indicateurs financiers selon des tests adéquats dans notre étude empirique.

2. Revue de la littérature

La comparaison des caractéristiques entre banques islamiques et banques conventionnelles est effectuée à travers deux
méthodes : une approche par le calcul des rentabilités via les ratios financiers et économiques et une autre approche d'efficience
nommée l'approche de frontière stochastique. C'est dans ce sens que Bader, Shamsher, Ariff, et Taufiq (2007), Bashir (1999), Hassan
et Bashir (2003), Iqbal (2001), Samad (1999) et Samad et Hassan (1999) ont comparé les performances, en particulier, la rentabilité
des banques islamiques avec leurs homologues conventionnelles en utilisant les ratios financiers alors que d'autres auteurs
à savoir Al-Jarrah et Molyneux (2003), Al-Shammari (2003), Bader et al. (2007), Brown et Skully, 2008 et Hussein (2004) ont utilisé
l'approche de frontière stochastique pour l'analyse de l'efficience entre les banques conventionnelles et celles islamiques.
Par conséquent, d'autres études mettent l'accent sur l'évaluation et la mesure de la performance des banques islamiques
à ceux des banques conventionnelles. Nous devons traiter les études antérieures comme suit.
Abdus et Hassan (1997) ont évalué les différences de mesure de la performance des banques islamiques et banques
conventionnelles malaysienne en termes de rentabilité, de liquidité, de risque et de solvabilité. Leurs résultats empiriques
indiquent que les banques islamiques sont plus liquides et moins risquées que leurs groupes des banques classiques. De plus, les
banques islamiques ont montré des progrès significatifs sur le rendement des actifs et le rendement des capitaux propres pendant
1984–1997. Ces auteurs ont montré aussi que la différence dans la mesure des performances concernant la rentabilité et la liquidité
sont statistiquement non significatifs mais également ils ont trouvé que le risque de la banque islamique est augmenté et qu'il est
statistiquement significatif.
Anouar Hassoune (2002) a étudié la volatilité des banques islamiques en termes du rendement des capitaux propres (ROE) et le
rendement des actifs (ROA) en le comparant avec les banques conventionnelles pour les pays du Conseil de coopération du Golfe. Il
a utilisé le rendement sur les capitaux propres comme une mesure de l'efficacité et le rendement sur les actifs comme une mesure
de rentabilité. Ainsi, il a constaté que les banques islamiques sont plus rentables que les banques classiques avec la même
structure du bilan. En outre, il a remarqué selon ses résultats empiriques que les banques islamiques ont une faiblesse en termes
de liquidité, des risques de concentration et d'efficacité opérationnelle.
Moin (2008) a mesuré la performance de la première banque islamique au Pakistan en comparaison avec 5 banques
conventionnelles. La mesure de la performance de cette étude a été effectuée en utilisant des ratios financiers tels que la
rentabilité, la liquidité, le risque et l'efficacité. En plus, il a constaté que les banques conventionnelles sont plus rentables et
significativement différentes de la première banque islamique en termes de rendement des capitaux. Ses résultats ont montré que
les banques islamiques se rapprochent de ceux conventionnels en termes de la rentabilité. Il a également conclut qu'il y a une
relation positive des bénéfices nets avec l'indicateur de la rentabilité. De plus, il n'a pas trouvé de différence entre la banque
islamique et les banques classiques en termes de la liquidité. Mais, les banques conventionnelles sont plus risquées et moins
solvables que la banque islamique en raison de la forte rentabilité.
Widagdo et Ika (2008), ont déterminé si la performance financière des banques islamiques dans la période qui précède la Fatwa
est différente de celle dans la période qui suit la Fatwa. En outre, cette étude propose d'examiner la performance financière
comparative des banques islamiques et des banques classiques dans la période qui précède et suit la Fatwa. Dans l'évaluation de la
performance des banques, cette étude a utilisé des ratios financiers classés comme la rentabilité, la liquidité, le risque et la
solvabilité et l'efficacité. Cette étude a utilisé le test-t indépendants pour déterminer la différence. Le résultat de cette étude
indique qu'en général la comparaison de la performance financière des banques islamiques dans la période avant et après la Fatwa
ne montre pas de différence statistique. Quant au résultat de l'analyse inter-banque, elle indique également qu'il n'y a pas de
différence majeure entre les performances des banques islamiques et celles des banques conventionnelles dans la période avant
et après Fatwa.
Alimshan Faizulayev (2011) a évalué la performance de la banque islamique empiriquement en utilisant différents ratios
financiers. Selon leur résultat empirique, il a expliqué que les banques islamiques ont un avantage de l'imperfection du marché. En
outre, il a constaté que les banques islamiques ont une faiblesse en termes de liquidité, des risques de concentration et d'efficacité
opérationnelle.
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Rima Turk (2010) a analysé l'état concurrentionel dans les marchés bancaires islamiques et classiques en examinant la
différence de la mesure de la rentabilité entre les deux banques. Notre modèle de travail est la CAMEL. Leurs résultats affirment
que les banques islamiques allouent une grande quantité de leurs actifs pour financier des activités telles que, Mousharaka,
Mudaraba et Ijara. En comparaison avec ses paires classique, le capital des banques islamiques est meilleur.
Mona Esam Fayed (2013) a analysé et évalué la performance de la banque islamique et conventionnelle en Égypte. Il a utilisé
7 ratios financiers tels que la rentabilité, la liquidité, le risque de crédit et la solvabilité pour savoir qui des flux bancaire est plus
performante que l'autre. Notre modèle d'étude est l'analyse du rapport pour calculer et interpréter les ratios financiers. Ainsi, le
résultat indique la supériorité des banques conventionnelles par rapport aux banques islamiques en matière de la rentabilité. La
banque islamique est relativement supérieure à la performance financière à celle des banques classiques fondées sur les intérêts.
Hanif, Tariq, Tahir, et Momeneen (2012) ont analysé et comparé la performance de 22 banques classiques et 5 banques
islamiques au Pakistan en utilisant des ratios financiers. Les indicateurs clés de la performance ont été exprimées en facteurs
bancaires internes et externes. Le résultat de l'étude indique que les banques classiques fondées sur les intérêts sont meilleurs que
les banques islamiques. Mais la rentabilité, la liquidité et la solvabilité des banques islamiques sans intérêt sont supérieures
à celles des banques conventionnelles.
Siraj et Pillai (2012) ont étudié la présence et la similitude de la croissance des indicateurs des performances des banques
classiques et des banques islamiques dans la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG). L'étude a sélectionné de six banques
islamiques et de six banques classiques. Cette étude comparative a été réalisé sur la base des indicateurs de la performance tels
que le ratio du bénéfice d'exploitation (REL), le taux de la marge nette (NPR), le retour sur actifs (ROA), le retour sur capital (ROCA) et
le retour sur l'équité totale (ROE). Ainsi, ils ont conclu que les indicateurs de performance ont été influencés par les crises
financières depuis 2007 pour deux banques.
Alkassim (2005) a examiné la performance des banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles dans la région du
Conseil de coopération du Golfe (CCG). Il a étudié si les caractéristiques internes peuvent expliquer la différence de rentabilité entre
les banques islamiques et les banques conventionnelles dans cette région au cours de la période 1997–2004 selon la méthode du
Moindre carré ordinaire (MCO). Les résultats indiquent que les banques classiques ont été moins rentables que les banques
islamiques car les ratios du fond propre de celle-ci sont plus élevés. En outre, les résultats montrent que les dépôts des clients ont
un impact plus négatif sur la rentabilité des banques islamiques que sur la rentabilité des banques classiques.
Elsayed Elsiefy (2013) a essayé d'examiner la performance des deux groupes des banques en utilisant 18 ratios financiers classés
à cinq ratios financiers pour mesurer la performance spécifique liée à la rentabilité, la qualité des actifs, l'efficacité, la liquidité et de
la solvabilité. Nos résultats indiquent que les indicateurs d'efficience montrent que les banques conformes à la Charia étaient plus
efficaces dans l'utilisation des actifs que les banques conventionnelle. En outre, les indicateurs de liquidité révèlent que les
banques islamiques sont moins liquides que leurs homologues. Enfin, les indicateurs du risque montrent que les banques
islamiques sont plus adéquatement capitalisées et moins endettés que les banques classiques.
Asma et al. (2014) ont examiné la performance des banques islamiques par rapport aux banques classiques au cours de la
récente crise financière dans 18 pays de l'organisation de la conférence islamique. C'est la première étude qui examine l'efficacité
des banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles en utilisant deux analyses d'efficacité : l'analyse
d'enveloppement des données (DEA) et l'analyse stochastique exploratoire (SFA). Les résultats qui ont été basés sur DEA et
SFA indiquent que les banques classiques sont plus efficaces que leurs homologues islamiques.
Une autre étude de Hajer (2014) a examiné l'effet de la crise financière de la performance des 43 banques islamiques dans
10 pays de la région de Moyen Orient et Afrique du Nord durant la période (2005–2010). Les résultats montrent que les institutions
financières islamiques ne sont pas immunisées contre les effets de la crise financière mondiale, mais elles indiquent également
que la rentabilité et la liquidité des banques islamiques en Conseil de coopération du Golfe (CCG) ont diminué d'une manière
drastique après la crise. Les banques islamiques dans les pays autres que les pays du Golfe étaient efficaces et plus rentables par
rapport au pays du Conseil de coopération du Golfe.
Ben Khediri, Charfeddine, et Ben Youssef (2015) ont examiné si les ratios financiers peuvent être utilisés pour mesurer et
comparer la performance des banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles. Selon cette étude, nous devrons
avoir si les ratios financiers ont bien analysé et évalué des performances des banques islamique par les tests du panel, puis nous
testerons la validité des hypothèses par l'analyse de la régression linéaire multiple des variables dépendantes et indépendantes
à condition que la valeur de p ≤ 5 %.
El Massah et al-Sayed (2015) ont analysé et comparé les performances des banques islamiques par rapport aux banques
conventionnelles aux États Arabes Unis en utilisant l'analyse des ratios financiers, pour savoir lequel des flux bancaires
fonctionnent mieux que l'autre. Ils ont utilisé des données de panel pour les banques islamiques et conventionnelles au EAU au
cours de la période (2008–2014), pour tester statistiquement la performance des 11 banques classiques et 5 banques islamiques. Les
ratios financiers sont estimés à partir des rapports annuels et des états financiers, pour mesurer la performance est représentée
par la rentabilité, la liquidité, la solvabilité et le risque de crédit. Les résultats de l'étude indiquent la supériorité des banques
classiques par rapport aux banques islamiques concernant la rentabilité, la gestion du risque de crédit ainsi que la solvabilité.
Selon cette étude, nous proposerons d'ajouter d'autres ratios financiers pour répondre à l'objectif de notre recherche. De plus,
nous utilisons un autre échantillon et une autre période plus grande pour obtenir des résultats plus robuste.
Hamidah et Mohd Sharrizat (2016) ont analysé la rentabilité des banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles
en Malaisie. Ils ont utilisé dans leur étude le modelé t-test, la régression et la corrélation. Ainsi, les données sont collectées à partir
de la Bursa Malaisie et le site Web de la banque en Malaisie. Selon cette étude, nous devrons ajouter autres ratios financiers pour
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répondre à la problématique de notre étude. Dans cette étude, les chercheurs ont conclu que les banques islamiques sont plus
rentables que les banques classiques alors que total prêt par rapport au total d'actifs pour la banque islamique est plus élevé que la
banque conventionnelle. Selon le test de corrélation, le rendement sur les capitaux propres a une influence de la rentabilité des
banques conventionnelles. Mais, la relation de rendement sur les actifs et sur les capitaux propres pour les banques islamiques,
sont significatifs avec la variable indépendante qui est le total des capitaux propres par rapport au total des actifs.
Muhammad et al. (2016) ont analysé empiriquement l'efficacité des banques islamiques, les branches islamiques
appartiennent aux banques conventionnelles et les banques conventionnelles au Pakistan. Ils ont utilisé dans leur étude
l'analyse d'enveloppement des données pour mesurer et comparer l'efficacité des banques. Ainsi, Trois mesures de l'efficacité,
telles que l'efficacité technique totale, l'efficacité technique pure et l'efficacité de l'échelle sont calculés pour atteindre notre
objectif. Les résultats montrent que les banques islamiques sont moins efficaces en matière d'efficacité technique totale et
d'efficacité technique pure que les banques conventionnelles. Mais, les filiales islamiques qui appartiennent aux banques
conventionnelles sont très efficaces que leurs homologues.
Mohammad (2016) a analysé la performance financière des trois banques islamiques du Bangladesh sur une période de huit ans
(2007–2014). Cette étude utilise une analyse de l'approche CAMEL. Il a constaté que les banques islamiques au Bangladesh sont
satisfaisants à tous égards à savoir : la suffisance du capital, la qualité des actifs, la qualité de la gestion, aussi, ils ont gagné des
conditions de capacité et de liquidités.
Ameenullah, Saqib, et Imtiaz (2016) ont évalué et comparé les performances des banques conformes à la charia avec leurs
homologues classiques au Pakistan. En outre, ils ont comparé les mesures d'efficacité du marché des banques islamiques avec
celles des banques conventionnelles. Sur la base des ratios financiers de deux types de banques, ils ont montré que le modèle
d'affaires des banques islamiques est inférieur au modèle des banques conventionnelles. Les banques islamiques sont moins
rentables que les banques conventionnelles. Cependant, les banques islamiques ont une qualité d'actifs avec la position de
meilleure stabilité bancaire. Aussi, ils ont constaté que les actions des banques islamiques sont moins volatiles par rapport aux
banques classiques après contrôle des facteurs qui influent sur la mesure de la volatilité des prix.
Abdul et Sana (2016) ont examiné empiriquement les déterminants financiers et macroéconomiques de la performance des
banques islamiques par rapport aux banques conventionnelles au Pakistan durant la période 2006 jusqu'à 2012, en utilisant des
données annuelles. Pour cela, ils ont construit un indice de performance financière sur la base de ratios « CAMELS pour calculer
les déterminants. Ainsi, les résultats de la régression linéaire multiple (GLS) montrent que l'efficacité opérationnelle, les
réserves et les frais généraux sont des déterminants importants de la performance des banques classiques, par contre,
l'efficacité opérationnelle, les dépôts, et la concentration du marché sont importants pour évaluer la performance des banques
islamiques.

3. Méthodologie de la recherche et interprétation des résultats empiriques

3.1. La méthodologie de recherche

Sur le plan empirique, il semble que le nombre des travaux focalisés sur la mesure de la performance des banques islamiques
augmente continuellement. L'intérêt général de l'analyse par les ratios consiste à expliquer le niveau de la performance d'une
banque par sa capacité à réaliser des revenus et à maîtriser des coûts. Les ratios financiers sont les indicateurs de la performance
financière de la banque.
Notre objectif d'étude est de mesurer les déterminants interne qui évaluent de la performance des banques islamiques dans
8 pays de la région Moyen Orient et Afrique du Nord (MENA) durant la période (2004 jusqu'à 2014). De plus, dans notre étude, nous
utilisons un échantillon de 22 banques islamiques cotés en Bourse et ils ont appliqué la même norme comptable internationale
(avec N égale 242) pour évaluer la performance interbancaire des banques en termes de la rentabilité, de la liquidité, du risque et de
la solvabilité, de la suffisance du capital, de l'efficacité opérationnel et de l'efficacité de l'allocation des ressources. En générale,
l'intérêt de notre contribution est d'ordre méthodologique. Pour cela, nous pouvons utiliser des méthodes et des tests adéquats
pour avoir des résultats plus robustes dans notre recherche.
En fait, les ratios financiers ont été estimés à partir des rapports annuels et des états financiers à savoir les comptes du résultat
et du bilan pour la période allant du 2004 jusqu'à 2014. Enfin, notre étude utilise onze ratios financiers pour la mesure des
performances des banques islamiques. Ces ratios sont regroupés sous six grandes catégories. Nous les présentons comme suit :

3.1.1. Les ratios de la rentabilité


Les ratios de rentabilité mesurent l'efficacité managériale. Ces ratios utilisent l'analyse des marges et présentent aussi le
rendement des actifs, des dépôts, des investissements et des capitaux propres. Si le ratio de rentabilité est un indicateur plus élevé,
il y aura une bonne performance. Ben Khediri et al. (2015) ont utilisé deux ratios de rentabilité pour évaluer la performance de la
banque islamique et de la banque conventionnelle en CCG. Ces ratios provenaient du rendement de l'actif (ROA) et du rendement
des capitaux propres (ROE). Ces deux procurations sont largement utilisées dans la littérature bancaire empirique (par exemple,
Abedifar et al., 2013 ; Iqbal, 2001).
Notre étude utilise la même mesure de rentabilité pour analyser la performance des banques aux Moyen Orient et l'Afrique du
Nord :
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 rendement de l'actif = revenu net/total de l'actif ;


 rendement des capitaux propres = résultat net/capitaux propres.

3.1.2. Les ratios de la liquidité


Les ratios de liquidité mesurent la capacité de la banque à respecter ses obligations à court terme. Les banques font face au
problème de la liquidité en raison du retrait excédentaire du compte courant et d'épargne. Nous mesurons la liquidité par le ratio
de trésorerie des actifs et des dépôts. Ces deux procurations sont largement utilisées dans la littérature bancaire empirique (par
exemple, Iqbal, 2001 ; Karima Ben Khediri et al., 2015 ; Wasiuzzaman et Nair Gunasegavan, 2013). Les rapports les plus élevés
indiquent une plus grande liquidité.
La position de liquidité des banques au Moyen Orient et l'Afrique du Nord est mesurée en utilisant les deux ratios ci-dessus :

 trésorerie à des actifs = trésorerie/total de l'actif ;


 trésorerie à des dépôts = trésorerie/total des dépôts de la clientèle.

3.1.3. Les ratios de risque du crédit et de solvabilité


Les ratios de solvabilité donnent une idée sur la capacité d'une banque à générer des flux de trésorerie et à payer ses obligations
financières à long terme. Si la valeur totale des actifs bancaires est supérieure à ses fonds propres, la banque sera solvable. Ces
ratios sont mesurés selon l'étude antérieure telle que Samad et Hassan (1999) qui ont utilisé trois ratios du risque et de solvabilité
dans leur étude. Ces ratios incluent le ratio d'endettement (DER), la dette par rapport au total de l'actif (DTAR) et le taux de prêt au
dépôt (LDR).
Notre étude utilise le même rapport pour mesurer le risque et la solvabilité des banques aux Moyen Orient et l'Afrique du Nord.
Les ratios mentionnés ci-dessus sont calculés à l'aide de formules suivantes :

 le ratio d'endettement (DER) = total dette/capitaux propres ;


 le ratio de la dette par rapport au total de l'actif (DTAR) = total dette/total actif ;
 le ratio de prêt au dépôt (LDR) = total des prêts/total des dépôts.

3.1.4. Les ratios d'adéquation du capital


Les ratios du capital indiquent la capacité d'une banque à résister aux chocs des pertes. Ces ratios identifient les problèmes au
sein des banques. Ainsi, les tendances négatives dans ces ratios peuvent accroître le risque et les problèmes d'adéquation du
capital. Nous signalons des études empiriques antérieures qui mesurent le ratio du capital tel que l'étude d'Iqbal (2001) qui a utilisé
le ratio capital par rapport à l'actif (CAR) comme mesure de la suffisance du capital. Hassan et Bashir (2003) ont adopté le ratio des
fonds propres par rapport aux passifs pour mesurer l'adéquation du capital dans leur étude. Notre étude a porté sur un seul ratio du
capital compatible avec l'étude précédente. Il est calculé comme suit :

 le ratio des capitaux propres par rapport aux passifs = total des fonds propres/total des passifs.

3.1.5. Les ratios d'efficacité opérationnelle


L'efficacité opérationnelle ou excellence opérationnelle est une dénomination récente qui regroupe plusieurs démarches
d'amélioration de la performance sur l'ensemble d'une organisation, des individus et des équipes qui la constituent.
Dans des études, les ratios opérationnels indiquent l'efficacité d'une institution concernant ses opérations et l'utilisation des
actifs. Il y a plusieurs façons de mesurer ces ratios. Par conséquent, Iqbal (2001) a utilisé des frais par rapport au revenu pour
évaluer l'efficacité opérationnelle des banques. Hassan et Bashir (2003) ont utilisé treize ratios d'exploitation pour évaluer
l'efficacité opérationnelle des banques dans leur étude.
Dans notre étude, nous utilisons une seule mesure pour calculer ce ratio en fonction des coûts et des revenus. Nous prenons
compte de l'étude Ansari et Rehman (2010). Ce dernier mesure l'efficacité de la banque dans ses activités et l'utilisation des actifs
selon quatre ratios tels que la marge nette d'intérêt (NIM), les autres revenus choisies/actif moyen, frais autres que d'intérêt/actif
moyen et le ratio des coûts par rapport aux revenus.
Dans notre étude, cet indicateur permet de mesurer la qualité du système de la gestion et de saisir la dynamique
d'efficacité. Nous pouvons l'apprécier par un seul ratio tel que le coût par rapport au revenu qui permet de mesurer l'efficience
de la banque et la capacité de ses revenus à couvrir ses coûts. Nous examinons également la manière du travail des employés
qui s'effectue d'une façon plus efficace, plus productive et plus rentable. En général, ce ratio est formulé selon des études
antérieures :

 ratios des coûts par rapport aux revenus = total des charges d'intérêts + total des charges hors intérêts + provision pour pertes
sur prêts/total des revenus avec intérêts + total des revenus hors intérêts.
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3.1.6. Les ratios d'efficacité d'allocation des ressources


Ces ratios sont utilisés pour évaluer le succès de l'utilisation de la banque de ses ressources. Iqbal (2001) a utilisé deux ratios
pour évaluer la performance des banques islamiques et des banques conventionnelles. Notre étude a utilisé les mêmes ratios pour
estimer l'efficacité d'allocation des ressources dans les banques islamiques :

 le rapport des investissements par rapport aux capitaux propres et aux dépôts = total des investissements/total des capitaux
propres + total des dépôts ;
 le rapport des investissements par rapport aux passifs = total des investissements/total des passif.

3.2. Les hypothèses de recherche

H1 : la liquidité a un impact sur la performance financière des banques islamiques plus que les banques conventionnelles.
H2 : l'augmentation du risque financier de l'insolvabilité entraîne une diminution de la performance des banques islamiques.
H3 : l'augmentation du capital entraîne une amélioration de la performance des banques islamiques.
H4 : l'efficacité opérationnelle des banques islamiques a un effet positif sur la performance financière que les banques
conventionnelles.
H5 : l'efficacité d'allocation des ressources a un effet négatif sur la performance financière des banques islamiques plus que sur
les banques classiques.

3.3. Présentation du modèle retenu

Notre étude qui aborde l'analyse de la performance financière, en se basant sur les déterminants internes des banques
islamiques dans les pays des Moyen Orient et Afrique du Nord sera menée dans le cadre d'un modèle à une régression linéaire
multiple. Le choix d'un type d'une fonction a fait l'objet d'études notamment de la part de Short (1979). Les résultats montrent
qu'une analyse linéaire produisait des résultats « aussi bons qu'à partir de n'importe quelle autre type de fonctions ».
Pour tester cet effet, nous considérons le modèle suivant :

X
J
Performanceit ¼ a0 þ bK XKit þ et
K¼1

Avec :

 variables dépendantes :
 performanceit : représente la performance financière de la banque i pour l'année t (mesurée par le ROA, le ROE). C'est un
variable exogène qui sera expliqué selon la mesure des ratios financiers de la deuxième parité de l'équation, avec i = 1. . .N ;
t = 1. . .T ;
 variables indépendantes :
 XKit est le vecteur des variables explicatives, tels que :
- LQ : est la liquidité d'une banque mesurée par deux ratios,
- RDCES : est le risque du crédit et de la solvabilité d'une banque mesuré par trois ratios,
- ADC : est l'adéquation du capital d'une banque mesurée par deux ratios,
- EO : est l'efficacité opérationnelle d'une banque mesurée par quatre ratios,
- EAR : est l'efficacité d'allocation des ressources d'une banque mesurée par deux ratios.

De plus,

 bk est le vecteur des coefficients constants à travers les banques ;


 a0 est un terme constant fixe pour toutes les banques à travers toutes les périodes ;
 e : est un terme d'erreur.

Le modèle de base est représenté au-dessus à travers l'équation. Ainsi, les spécifications empiriques de ce modèle sont
présentées comme suit :

ROAit ¼ c þ b1 LQ þ b2 RDCES þ b3 ADC þ b4 EO þ b5 EAR þ et (1)

ROEit ¼ c þ b1 LQ þ b2 RDCES þ b3 ADC þ b4 EO þ b5 EAR þ et (2)

Avec i : de 1 à 220 pour les banques islamiques et t : allant de 2004 jusqu'à 2014.
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4. Analyse et interprétation des résultats empiriques

Dans cette partie, nous proposons d'analyser les déterminants internes de la performance des banques islamiques.
Premièrement, nous essaierons de présenter une analyse descriptive, aussi, nous étudierons une analyse de corrélation du
Pearson pour avoir s'il y a un problème du multicolinératié entre les tous les variables. Puis, nous estimerons notre régression des
données de panel avec ces différents tests pour l'analyse de la rentabilité des banques islamiques. Deuxièmement, nous nous
intéresserons à la validation des hypothèses de recherché pré-énoncées.

4.1. Analyse descriptive entre les variables dépendantes et les variables indépendantes

Le Tableau 1 présente les statistiques descriptives des indicateurs de la performance pour les banques islamiques au MENA, en
utilisant des ratios financiers en termes de rentabilité, de liquidité, de risque de crédit et de solvabilité, d'adéquation du capital,
d'efficacité opérationnelle et d'efficacité d'allocation des ressources. Alors, ces résultats statistiques sont relatifs aux statistiques
descriptives des variables dépendantes ainsi que des variables indépendantes de notre échantillon, nous montrent qu'au cours de
la période 2004–2014.
La performance de la rentabilité des banques est analysée à l'aide de deux mesures de rentabilité ROA et ROE. Ainsi, le
coefficient du rendement ou « return on assets » appelé encore le (ROA), est le rapport des bénéfices par rapport aux actifs. C'est un
étalon fondamental de la profitabilité d'une banque qui permet d'évaluer par référence aux périodes antérieures ou par référence
aux concurrents, la capacité de l'administration d'un établissement de crédit à bien gérer les ressources et sa disposition. Il mesure
ainsi la rentabilité globale. Le coefficient de rentabilité ou « return on equity » appelé encore la rentabilité financière (ROE), désigne
le rapport des bénéfices par rapport aux fonds propres. Ce ratio permet de mesurer la capacité bénéficiaire d'une banque ainsi que
la rentabilité des capitaux investis par les actionnaires puisqu'il met en évidence la profitabilité de leur investissement. Les
résultats montrent une situation certaine dans toutes les mesures de la profitabilité des banques islamiques durant la période
2004–2014. Il y a une tendance à la hausse de la banque. En moyenne, le ratio ROA est égal à 1,57 %. Le coefficient de retour aux
actifs varie entre 0,4435 et 0,1514 avec une valeur d'écart-type non dispersé de 0,0458. Par contre, la moyenne de retour aux
capitaux propres est de 11,64 % varie entre 3,0047 et 1,9851. Alors, nous conclurons que la rentabilité des banques islamiques est
statistiquement plus au moins importante dans cette période. Cette période est incluse dans la période de la crise financière. Ayant
un écart-type de 0,3521. Ce résultat prouve que la rentabilité des capitaux propres des banques islamiques n'est pas, généralement
trop dispersée.
En ce que concerne la liquidité, elle est mesurée par deux ratios tels que le ratio de trésorerie par rapport aux actifs (CTA) et la
trésorerie par rapport aux dépôts (CTD). Le score moyen de CTA des banques est de 12,06 %. Ce score varie entre 0 et 0,5087. L'écart-
type présente 0,1130 ce que montre que la liquidité aux actifs n'est pas dispersée. Aussi, pour CTD, la valeur en moyenne est de
19,36 % avec la variation entre 0 et 5,2524. Ce résultat montre que la liquidité des dépôts dans les banques islamiques ne varie pas
dans cette période qu'égale à 0,3107. Ainsi, la liquidité des banques islamiques est statistiquement importante. Ces résultats sont
cohérents avec ceux de Ben Khediri et al. (2015).
En effet, le ratio du risque du crédit et de solvabilité est mesuré par le ratio d'endettement (DER), le ratio de la dette par rapport
au total de l'actif (DTAR) et le ratio de prêt aux dépôts. Ces ratios ont été utilisés pour évaluer le niveau des ratios des banques.
Ainsi, le premier ratio (DER) mesure la capacité de la banque à absorber les chocs financiers. Le deuxième ratio (DTAR) est
l'indicateur de la solidité financière de la banque à payer ses débiteurs. En moyenne, les trois ratios pour la banque islamique sont
égaux à 26 %, 4,1 % et 114,2 %. Ils varient entre 0 et 18,5541. Ce résultat prouve que ces coefficients varient considérablement dans
les banques pour des valeurs 0,5975, 0,0885 et 1,9481. Ces indicateurs montrent que le risque de crédit et la solvabilité adoptée au
sein de ces banques islamiques sont moins dispersés. Ainsi, si les ratios du risque et de solvabilité sont plus faibles, la banque est
bonne et n'a qu'un faible risque. Les résultats de l'indicateur du risque et de solvabilité montrent que les banques islamiques ont
un plus faible pourcentage dans cette période. Nous conclurons que la banque islamique a la capacité d'absorber les chocs

Tableau 1 – Statistiques descriptives des variables.


Variables Nombre des observations Moyenne Écart-type Min Max Skewness Kurtosis
ROA 242 0,0157196 0,0458268 0,4435018 0,1514712 0,000 0,000
ROE 242 0,1164282 0,3521735 3,004747 1,985121 0,000 0,000
CTA 242 0,1206709 0,1130204 0 0,5087011 0,000 0,0002
CTD 242 0,1936838 0,3107486 0 4,252456 0,000 0,000
DER 242 0,2597186 0,5059746 0 4,865242 0,000 0,000
DTAR 242 0,0415635 0,0885488 0 0,5556101 0,000 0,000
LDR 242 1,142419 1,948151 0 18,5541 0,000 0,000
ELR 242 0,5975506 4,635226 0,0109916 70,42654 0,000 0,000
CIR 242 0,1461128 2,507949 36,70679 0,9663656 0,000 0,000
IEDR 242 0,1064939 0,1382036 0 0,7712193 0,000 0,000
ILR 242 0,0965818 0,098559 0 0,5678822 0,000 0,000
la revue gestion et organisation 9 (2017) 92–103 99

financiers. Elle a une solidité financière pour payer les débits par rapport à leurs homologues. Ces résultats sont cohérents avec
ceux de Moin (2008) et Samad (2004).
Dans notre étude, le ratio de la suffisance du capital est mesuré à l'aide de ratios des capitaux propres par rapport aux
passifs. Ce ratio permet d'évaluer la solidité financière d'une banque de résister aux chocs des pertes. En moyenne, ce ratio est
égal à 60 % pour les banques islamiques et une dispersion, moyennement forte par rapport aux autres variables de 4,6352.
Cependant, cet indicateur varie entre 0,0109 et 70,4265. Alors, nous pouvons montrer que les banques islamiques ont élevé la
responsabilité du capital c'est-à-dire plus le rapport est fort, plus la solidité financière d'une banque résister aux chocs des
pertes est élevée.
En plus, le ratio d'efficacité opérationnelle est mesuré par le coût par rapport au revenu. En moyenne, le ratio coût/revenu des
banques islamiques est égal à 14,6 %. Ayant un écart-type de 2,5079 au sein de ces banques. Ce résultat prouve que le coût par
rapport au revenu des banques islamiques n'est pas, généralement trop dispersé. Cependant, il est mieux pour une banque si le
ratio coût/revenu baissé. Nous conclurons à partir de ces résultats que le ratio de coût/revenu est en faveur des banques islamiques
au MENA au cours de la période d'étude.
En effet, le dernier ratio pour évaluer et analyser la performance financière est le ratio d'efficacité d'allocation des ressources.
Dans notre étude, l'efficacité de la répartition des ressources est mesurée par deux rapports. Le plus élevé de ces ratios est le mieux.
En moyenne, le rapport d'investissement/fonds propres et des dépôts et le rapport d'investissement/passif sont égaux à 10,6 % et
9,7 % des banques islamiques. Ces deux indicateurs présentent un écart-type de 0,1382 et 0,09855 considérablement faible donnant
une idée sur la non-dispersion existant au sein de notre échantillon. Cette efficacité d'allocation des ressources se balance entre
0 et 0,7712. Ainsi, selon ces résultats, les rapports moyens de cette efficacité d'allocation des ressources des banques islamiques
sont faibles. Alors, nous concluons que l'efficacité d'allocation des ressources au sein des banques islamiques est mauvaise entre
2004–2014.
Enfin, à partir du Tableau 1, les statistiques du kurtosis et du skewness semblent indiquer que la distribution est normale
puisque les propriétés de symétries et d'aplatissements de toutes les variables sont validées.

4.2. Étude de la corrélation entre toutes les variables

L'objectif de cette matrice à vérifier dans le cadre des données est celui de l'absence d'un problème de multicolinéarité entre les
variables introduites dans le modèle. Nous examinons la matrice des corrélations de Pearson de toutes les variables.
L'examen des coefficients de corrélation de Pearson contenus dans le Tableau 2 montre qu'il y a des corrélations critiques
peuveut être relevées à partir de ce tableau. Selon Andersen et al. (1990) ont suggéré que tout coefficient de corrélation est
supérieur à (0,7) indique un problème potentiel. Alors, nous pouvons constater que le DER et DTAR semblent être fortement
corrélées avec r égale à 0,857, cette corrélation est aussi significative à 1 % avec p = 0,000. D'où, toute corrélation élevée pourrait
biaiser les résultats, ainsi, pour tester les performances des banques, elle doit éliminer cette relation.
En conséquence, nous prenons une décision d'éliminer DER comme l'un des indicateurs financiers qui mesure la performance
des banques, où il est inutile de garder dans le modèle deux variables qui donnent la même quantité d'information. La matrice de
corrélation montre aussi une corrélation négative entre la variable dépendante ROA et celle des variables indépendantes DER,
DTAR, ELR et IEDR, ainsi, pour la variable dépendante ROE et celle des variables indépendantes CTD, DER, DTAR, LDR et ELR sont
corrélées négativement, c'est-à-dire à toute augmentation au niveau de ces variables explicatives correspond une diminution au
niveau de ROA et ROE.
Par conséquent, les deux variables dépendantes et les autres variables indépendantes varient dans deux sens opposés et avec
une intensité similaire. En effet, le signe de coefficient de corrélation de ces variables est inverse à celui attendu. Concernant les
coefficients liés aux autres variables, ils ont gardé les sens des signes attendus.

Tableau 2 – Matrice de corrélation de Pearson entre les variables.


roa roe cta ctd der dtar ldr elr cir iedr ilr
roa 1,000
roe 0,6607a 1,000
cta 0,0342 0,0189 1,000
ctd 0,1003 0,0184 0,3454a 1,000
der 0,4443a 0,4408a 0,1088 0,1051 1,000
dtar 0,3376 0,3547a 0,2024a 0,1434b 0,8571a 1,000
ldr 0,0841 0,0162 0,1654a 0,5837a 0,1220 0,1364a 1,000
elr 0,0203 0,0303 0,0885 0,0314 0,0429 0,0278 0,1050 1,000
cir 0,6459a 0,6255a 0,0974 0,0503 0,6199a 0,4685a 0,0410 0,1517a 1,000
iedr 0,0186 0,0344 0,1654a 0,1424a 0,1962a 0,2083a 0,3010a 0,0608 0,0822 1,000
ilr 0,0811 0,1481b 0,1471* 0,0692 0,2249a 0,2430a 0,3208a 0,0078 0,0811 0,7250a 1,000
a
Significatif à 1 %.
b
Significatif à 5 %.
100 la revue gestion et organisation 9 (2017) 92–103

4.3. Les tests sur les données du panel

Les données de panel possèdent deux dimensions : une pour les individus (dans notre modèle les banques) et une pour le
temps. Elles sont généralement indiquées respectivement par l'indice i et t. Il est souvent intéressant d'identifier l'effet associé
à chaque individu. C'est un effet qui ne varie pas dans le temps mais qui varie d'un individu à l'autre. Cet effet peut être fixe ou
aléatoire. Ces effets fixes ou aléatoires se résument dans le test de la présence d'effets individuels, le test d'Hausman, aussi, le test
d'endogénite et le test d'héteroxcedatisitité.

4.3.1. Interprétation des résultats des deux modèles


4.3.1.1. Test de la présence d'effets individuels. Les résultats de ce test sur notre échantillon des 22 banques islamiques observées
sur dix ans (2004–2014) permettent de vérifier la présence des effets individuels pour ce modèle. Dans ce cas, il faut passer par le
test d'Hausman pour spécifier la nature des effets individuels soit aléatoire ou fixe (Tableau 3).

4.3.1.2. Test de spécification des effets individuels : test d'Hausman. Le test d'Hausman est un test de spécification qui permet de
déterminer si les coefficients des deux estimations (fixes et aléatoires) sont statistiquement différents. L'idée de ce test est que,
sous l'hypothèse nulle d'indépendance entre les erreurs et les variables explicatives, les deux estimateurs sont non biaisés. Dès
lors, les coefficients estimés devraient peu différer. Le Tableau 4 récapitulera le test d'Hausman pour les deux variables endogènes
qui décrivent la performance financière des banques islamiques.
Les résultats du test d'Hausman figurant dans le tableau ci-dessus, montrent que les effets sont fixes pour les deux modèles
puisque la probabilité (valeur de p) est inférieure à 10 %.
D'après les résultats du test, nous avons opté pour le modèle à effet fixe (estimateur Within) pour les deux modèles, et nous
avons rejeté l'hypothèse nulle d'absence de corrélation entre les effets individuels et les variables explicatives.

4.3.1.3. Problème d'endogénéité. Selon le résultat dans le Tableau 5, nous pouvons constater que, le coefficient du V est
statistiquement significatif pour ROA et ROE. Ceci suggère la présence de problème d'endogénéité entre les ratios financiers et les
deux modèles.
Donc, cela donne la preuve de l'endogénéité qui se compose de causalité inverse entre les deux modèles et les différents ratios
financiers internes dans notre étude. En d'autre terme cela signifie que notre estimateur sera biaisé et non convergent, autrement
dit les relations incorrectement mesurées.
Il existe une méthode : 2MCO pour corriger le biais occasionné par ce problème. Les doubles moindres carrés ordinaires
permettent d'effectuer une régression en substituant la variable qui souffre potentiellement d'endogénéité par une variable
instrumentale.

4.3.1.4. Test d'hétéroscédasticité des résidus. Les résultats du test d'hétéroscédasticité montrent que toutes les probabilités
associées aux coefficients sont inférieurs à 0,05. Donc, nous rejetons l'hypothèse nulle d'homoscédasticité et supposons
l'hétéroscédasticité des résidus (Tableau 6).
Par conséquent, nous ré-estimons la régression MCO du modèle ROA avec la correction de l'hétéroscédasticité des erreurs.

Tableau 3 – Le test d'effets individuels.


Variables Test du Fisher Probabilité ( p)
ROAit 30,63 0,000
ROEit 33,54 0,000

Tableau 4 – Test d'Hausman (1978).


Variables ROA ROE
Statistiques d'Hausman 49,83 336,03
(0,000) Probabilité trop faible
Les effets individuels sont Fixe Fixe

Tableau 5 – Résultat du test d'endogénéité.


ROA ROE
Durbain (score) Chi2 (1) 29,1246 ( p = 0,000) 36,5134 ( p = 0,000)
Wu-Hausman F(1,238) 32,562 ( p = 0,000) 42,2907 ( p = 0,000)
la revue gestion et organisation 9 (2017) 92–103 101

5. La vérification des hypothèses de recherche

Dans notre étude, nous devons utiliser la valeur de p selon l'analyse de la régression linéaire multiple de notre modèle pour
tester la variation des variables dépendantes (ROA et ROE) en fonction des variables explicatives. Nous allons procéder après à une
analyse multi-variée avec la correction du problème d'hétéroscédasticité en prenant en compte la variation de toutes les variables
pour tester les hypothèses de notre étude.
En effet, nous constatons premièrement que les ratios de liquidité sont mesurés par deux rapports CTA et CTD. Ainsi, le rapport
CTA et CTD est statistiquement significatif au seuil de 1 %, c'est-à-dire les deux variables ont un impact sur le rendement des actifs.
Par contre, pour le ROE le rapport de cash sur les actifs est statistiquement significatif à 10 %. Par conséquent, cette variable affecte
le rendement des capitaux propres. Ce résultat signifie que la liquidité influence sur la performance financière des banques
islamiques par rapport aux banques conventionnelles.
Alors, les banques islamiques sont exposées au risque de liquidité dans un contexte de faiblesses structurelles du système
financier qui pèsent sur leur solvabilité et leur liquidité Sundararajan et Errico, (2002). Cette constatation confirme notre première
hypothèse. Aussi, ce résultat est cohérent avec certains résultats d'études tels qu'Elsayed Elsiefy (2013), Faizulayev (2011) et
Hassoune (2002). D'autre part, nos résultats sont en contradiction avec les résultats rapportés par d'autres études par exemple,
Fayed (2013), Hanif et al. (2012), Mohammad (2016) et Rosly et Abou Baker (2003). Bien qu'un autre courant littéraire n'indique
aucune différence significative entre les deux banques en matière de liquidités par exemple, Moin (2008). Ce résultat affirme que
l'hypothèse 1 de recherche est conformée.
La lecture du Tableau 7 montre que les variables DTAR et LDR pour ROA sont statistiquement non significatives, aussi que le
rapport DTAR pour le ROE. Mais l'autre rapport LDR est significatif pour ROE au 5 %. Ce constat signifie que les deux rapports sont
corrélés négativement avec la performance des banques islamiques. Pour cela, l'étude de la gestion du risque est essentielle pour
améliorer la performance des banques islamiques Abdul et Sana (2016). Nos résultats soutiennent ceux de Ansari et Rehman
(2010), Elsayed Elsiefy (2013), Faizulayev (2011) et Hassoune (2002) ont conclue que les banques islamiques sont moins risquée que
les banques conventionnelles. Alors, nous analysons que la capacité des banques islamiques à absorber les chocs financiers et leur
solidité financière pour payer leur débiteur est plus élevée que les banques conventionnelles. Aussi, autres études comme Moin
(2008) et El Massah et al-Sayed (2015) affirment que les banques conventionnelles sont plus endettées et plus risqué par rapport les
banques islamiques. Ainsi, nous concluons à partir de ces résultats que la banque islamique est moins risquée que les banques
conventionnelles. Ces résultats sont compatibles avec Moin (2008), Samad (2004) et Hassan (1999). Ce résultat ne confirme pas
notre deuxième hypothèse.
Comme le montre le modèle ROA, le coefficient d'ELR est significatif au niveau de 5 %. Cela prouve que les ressources sont
satisfaisantes pour couvrir leurs besoins. Nous constatons que les banques n'ont pas besoin d'emprunter. Or, pour le modèle ROE,
cette variable est significative au niveau de 1 %. Ce qui indique que les apports des actionnaires sont bien importants plus que le
rendement est élevé. Nous pouvons déduire que ces banques ont une capacité à générer un revenu à partir des ressources fournies
par l'ensemble de ses actionnaires. Ces résultats corroborent les études de Elsayed Elsiefy (2013) et Wasiuzzaman et Nair
Gunasegavan (2013). Par contre, ces résultats ne confirment pas avec des études antérieures telles que Ansari et Rehman (2010) qui
ne fournissent aucune preuve dans l'une ou l'autre manière que les banques islamiques sont bien capitalisées. Alors, notre
troisième hypothèse de recherche est donc confirmée.

Tableau 6 – Résultat du test d' hétéroscédasticité.


Chi2 (10) Prob > Chi 2
ROA 201,11 0,0000
ROE 1622,11 0,0000

Tableau 7 – Résultats du test des hypothèses.


Variables Modèle d'étude ROA Modèle d'étude ROE Validation des hypothèses

Valeur de p Valeur de p
b
CTA 0,041 0,061c Confirmée
CTD 0,001a 0,170
DTAR 0,775 0,187 Infirmée
LDR 0,459 0,065c
ELR 0,012b 0,000a Confirmée
CIR 0,000a 0,000a Confirmée
IEDR 0,003a 0,008a Confirmée
ILR 0,006a 0,008a
a
Une signification statistique à 1 %.
b
Une signification statistique à 5 %.
c
Une signification statistique à 10 %.
102 la revue gestion et organisation 9 (2017) 92–103

En ce qui concerne les coefficients CIR à deux régressions, ils sont égaux à 0,000 et 0,000 et ils sont signifiants au seuil de 1 %. Ce
constat signifie que l'efficacité opérationnelle a un effet positif associé à la performance des banques islamiques au contraire que
leurs homologues. Donc, ce résultat trouve un soutient avec les études de Ansari et Rehman (2010) et Moin (2008). De plus, dans
d'autres études antérieures l'efficacité opérationnelle des banques islamiques est meilleure que les banques conventionnelles.
Ces résultats sont cohérents avec Iqbal (2001). Nous constatons alors que ce résultat est confirmé à l'hypothèse 4.
En ce que concernent les deux derniers variables IEDR et ILR pour les régressions ROA et ROE, ils sont significatives au seuil de
1 %. Ce résultat suggère que la répartition des ressources dans les banques islamiques affecte négativement la performance
financière. Ces résultats corroborent à l'étude de Ansari et Rehman (2010). Ce dernier a conclu que l'efficacité de l'allocation de
ressources des banques islamiques est inférieure à celle des banques classiques. Nous concluons de nos résultats que les deux
ratios d'efficacité d'allocation des ressources sont favorables aux banques conventionnelles et qu'ils utilisent beaucoup mieux
leurs ressources. Ainsi, nous remarquons que ce résultat est confirmé à l'hypothèse 5.

6. Conclusion

La doctrine qui régit les banques et autres institutions financières qui se définissent comme « islamiques » peut se résumer
comme suit : le prêt à intérêt (Riba), assimilé à l'usure, est interdit par le Coran. Il est remplacé par une clé de répartition déterminée
à l'avance par un partage des risques et des profits entre l'épargnant, la banque et le capital productif. Le fonctionnement d'une
banque islamique est basé sur la conception islamique de la valeur du capital et du travail. La relation prêteur–emprunteur laisse
place à une relation axée sur un partage plus équitable du risque entre le prêteur et le propriétaire d'entreprise. Les banques
islamiques tirent profit des bénéfices générés par les transactions auxquelles elles participent. L'objectif poursuivi de cette étude
est de mesurer les déterminants internes qui évaluent la performance des banques islamiques du Moyen Orient et l'Afrique du
Nord en utilisant des ratios financiers sur la période 2004 à 2014.
Les résultats de ce travail montrent que la performance d'une banque islamique, en tant qu'entreprise basée sur des principes
d'éthiques, qui opère dans un milieu de culture intense est déterminé par des variables internes de nature quantitative comme les
variables financières des études de cas – réalisée au Moyen Orient et Afrique du Nord. Enfin, cette recherche a montré que la
liquidité, l'adéquation du capital, l'efficacité d'allocation des ressources et l'efficacité opérationnelle des banques islamiques sont
des déterminants significatives de leur performance.

7. Limites et voies futures

Il y a au moins deux limitations apparaître dans cette étude. Tout d'abord, cette étude contient ses propres limites quant
à l'échantillon choisi et l'hétérogénéité des données. D'autre part, notre étude empirique ne peut pas être généralisée à tous les cas.
Par conséquent, la recommandation de mettre ici pour les études futures dans cette étude sont les suivants : (i) d'obtenir
d'autres déterminants dans l'analyse et (ii) d'utiliser la méthode plus sophistiquée d'analyse afin d'obtenir des résultats plus
robuste.

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