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Résumé :
Dans le cadre de la RSE, l’entreprise doit respecter l’éthique des affaires en tenant
compte dans son activité des relations réciproques entre la population, les ressources,
l'environnement et le développement. Ce qui devra mener incessamment à la genèse de
l’investissement socialement responsable, l’ISR, à la Bourse des Valeurs de Casablanca,
BVC.
Dans cet objectif, nous avons procédé à ce travail d’investigation au sein de la BVC.
Mots clés :
Abstract :
As part of CSR, the company must respect business ethics by taking into account in its
activity the reciprocal relations between population, resources, the environment and
development. This will soon lead to the genesis of socially responsible investment, SRI, at the
Casablanca Stock Exchange, CSE.
For this purpose, we carried out this investigative work within the CSE.
Key words :
Ainsi, pour traiter ce nouveau paradigme au Maroc, nous procéderons en trois points :
Cette analyse du marché boursier, menée dans le cadre de l’ISR, comportera deux
composantes : un volet principal qui traite de ce qui est extra-financier ; un volet secondaire,
mais non moins important, la rentabilité financière.
L’analyse non financière se fera à travers les trois axes de la RSE : l’ESG ! Ainsi, en
termes de RSE, l’investisseur doit porter son attention aussi bien sur la gestion des risques
ESG encourus par l’entreprise cible que sur les opportunités de rentabilité qu’offre cette
dernière. Cela se concrétise par la réalisation de trois types d’audit complémentaires :
1
http://www.credit-agricole.com/Etre-engage-et-responsable/Glossaire
- L’audit social/sociétal : il peut être considéré comme « une démarche spécifique
d'investigation et d'évaluation effectuée à partir d'un référentiel »2. Au Maroc, on peut citer
comme référentiels : le Code du Travail, la Norme SA 8000, les conventions de l’OIT,...
- L’audit de gouvernance : c’est un outil de contrôle interne et de gestion des risques
qui permet d’identifier les dysfonctionnements potentiels au sein des organes de direction,
d’administration et de contrôle, permettant d’évaluer la qualité de la gouvernance d'une
entreprise.
L’analyse financière se fera plus simplement au travers des deux indicateurs phares : la
moyenne et la variance ! Étant entendu qu’une petite partie de la rentabilité financière peut
être sacrifiée sur l’autel de la performance extra-financière vue que l’on se situe du point de
vue d’un investisseur engagé.
Le questionnaire a été le moyen que nous avons retenu pour obtenir les informations
recherchées auprès des épargnants particuliers toutes catégories socio-économiques
confondues. Nous fumes encouragés dans cette démarche par l’accès relativement aisé à la
population ciblée (comparativement aux entreprises cotées à la BVC qui restent
fondamentalement hermétiques), la perspective de pouvoir recevoir suffisamment de réponses
à notre questionnaire pour pouvoir faire des extrapolations viables, en plus du temps
d’acquisition de l’information dont nous avons besoin dans un délai raisonnable.
2
N. BELGHAZI, L'économiste N°1651 du 28/11/2003, « Les premiers pas de l’audit social dans les
entreprises ».
placent leur épargne dans d’autres supports. Par ailleurs, si la question centrale du
questionnaire, correspondant à la problématique traitée, était une question fermée, à choix
binaire (oui/non), les autres questions étaient ouvertes, à choix multiples, à échelle de valeur
et à échelle d’appréciation. Cette grande variation dans la forme des questions visait à éviter
que le prospect ressente le questionnaire comme un interrogatoire.
Ainsi, notre recherche se propose comme point de départ une étude empirique des
comportements des épargnants particuliers afin de déterminer un lien de causalité entre les
convictions personnelles d’un individu au sein d’une société majoritairement musulmane et la
nature de ses placements (en fonction des réponses agrégées à notre questionnaire). D’un
autre coté, étant donné que l’acquisition des réponses pour ce questionnaire s’est faite par
contact direct entre nous et les questionnés, le risque de se retrouver avec des données
erronées ou manquantes a été éludé.
De ce fait, on peut tirer les conclusions suivantes permettant de tracer le profil des
épargnants de l’échantillon questionné :
- Les épargnants sont en majorité des hommes. Cela peut s’expliquer, si l’on se réfère
aux données publiées par le HCP pour le 3 ème trimestre 2014, d’une part, par le taux d’activité
relativement faible chez les femmes : « 25,7% pour les femmes contre 72,3% pour les
hommes »3 ; d’autre part, pour la même période, le taux de chômage a été de « 10,6% chez les
femmes contre 9,2% chez les hommes »4. À cela, on peut ajouter aussi les disparités salariales
entre hommes et femmes pour un même diplôme et pour un même poste ;
- Sur un échantillon de 102 épargnants, 62 femmes et 40 hommes, nous avons 15% des
hommes (soit 6 hommes) qui investissent en bourse, contre 16% des femmes (soit 10
femmes) qui investissent en bourse. Le reste, soient respectivement 85% et 84% préfèrent les
3
http://www.hcp.ma/Taux-d-activite-selon-le-sexe_a360.html
4
http://www.hcp.ma/Taux-de-Chomage-selon-le-sexe_a256.html
autres supports d’épargne disponibles sur les autres marchés. Si ces pourcentages sont
presque égaux, il ne faut pas oublier que plus de 60% des prospects étaient des femmes ! ce
qui renforce notre première constatation ;
- Que ce soient les hommes ou les femmes, l’investissement en bourse se fait en actions,
l’objectif recherché étant surtout la rentabilité alors que la sécurité vient en deuxième
préoccupation. Les critères de choix propres à l’ISR restent fortement secondaires. Ce qui
dénote d’une préoccupation primaire de recherche de l’enrichissement personnel d’abord. On
serait tenté de dire que nos investisseurs engagés, lorsqu’ils existent, pourraient être des
« opportunistes » ;
- 75% des répondants investisseurs en bourse, RIB, ont pour motivation de « recevoir
des dividendes chaque année ». c’est très prometteur pour l’ISR vu qu’il se place dans la
logique du long terme. Toutefois, il faut noter que 50% des RIB ont aussi l’intention de
« revendre dès que le prix augmente », soit une logique court termiste contraire à l’esprit de
l’ISR ;
- 62,5% des RIB construisent leur portefeuille en se basant sur un « choix personnel
et/ou avis des amis/famille » contre 50% qui peuvent recourir aux « conseils de ma
banque/société de bourse » ;
- 37,5% des RIB détiennent leurs actions pour une durée supérieure à un an, 50% pour
une durée entre 3 mois et un an, alors que 12,5% sont dans une logique de pure spéculation
avec une durée moyenne de détention des actions inférieure à 3 mois ;
- « Le niveau de gains souhaité » par nos RIB varie entre 15% et 30%. Ce qui peut
paraitre normal vu le niveau de risque pris par ces épargnants qui investissent d’abord en
actions ;
- Les secteurs privilégiés par nos RIB sont d’abord les assurances et les banques.
Viennent ensuite les secteurs du bâtiment, l’immobilier, l’électricité, le pétrole et les sociétés
de financement. En dernier lieu, on trouve des secteurs comme que les mines, les loisirs et
hôtels, l’agro-alimentaire, les équipements électroniques et électriques ou encore l’industrie
pharmaceutique.
Ainsi, en exploitant les données du questionnaire que nous avons analysées, nous
pouvons dégager les déterminants suivant de l’action sociale des épargnants particuliers
marocains dans le cadre du paradigme de l’ISR :
- Les actions des individus restent fortement imprégnés par leurs niveau intellectuel,
leurs valeurs et leur culture ;
- Malgré le fait que le Maroc soit un pays musulman, les épargnants restent d’abord
préoccupés par leur confort matériel en cherchant avant tout des placements rentables et
moins risqués ;
- La notion d’activisme est quasiment absente de l’esprit des épargnants : leur
investissement ne vise en aucun cas à favoriser un secteur d’activité ou à pénaliser un autre.
Ils veulent surtout éviter une "richesse illicite" qui pourrait impacter négativement leur
patrimoine ;
En nous référant à la notion d’"idéal-type" de Weber, les caractères les plus généraux
observables chez tous les types d’épargnants interrogés nous permettent d’ériger l’ordre des
motivations des investisseurs responsables comme suit : sécurité/rentabilité/légitimité.
Pour mener notre enquête auprès des professionnels, nous avons dû gérer deux
contraintes : le délai de préparation de notre communication et le délai d’obtention des
rendez-vous avec les responsables à interviewer. Nous avons donc décidé de contacter toutes
les sociétés de bourses répertoriées sur le site de la « Bourse des valeurs de Casablanca » et de
retenir celles qui acceptent de nous rencontrer dans les plus brefs délais. Pour accéder aux
répondants potentiels, nous avons opté pour un contact direct par téléphone en exploitant les
numéros de téléphone des sociétés de gestion disponibles sur le site de la BVC.
« Un entretien de recherche n’a rien de commun avec une discussion dans laquelle on
se laisse porter par l’inspiration du moment »6. Conscient de cette contrainte, et avant d’aller
à ces entretiens, nous avons établis au préalable le « plan d’entretien » qui nous servira de
conducteur pour rester focalisés dans notre discussion sur les données dont nous avons besoin
pour compléter l’élaboration de notre modèle de constitution de portefeuille ISR et éviter
5
Roussel P. & Wacheux F., « Management des ressources humaine : Méthodes de recherche en sciences
humaines et sociales », Ed. De Boeck Supérieur, mars 2005, p 104.
6
Roussel P. & Wacheux F., op cité, p 102
ainsi toute dérive de conversation sur des aspects non liés à notre problématique, qui pourrait
s’avérer contre productive, une perte de temps pour les deux parties. Ce guide d’entretien
nous a servis à fixer la consigne de départ (l’ISR au Maroc) et à introduire les divers thèmes
connexes (Développement Durable, RSE, motivation des épargnants investisseurs en
bourse, ...) au fur et à mesure du déroulement de l’entretien, lorsque ceux-ci ne sont pas
abordés spontanément par notre interlocuteur. Cependant, sachant pertinemment que c’est un
domaine relativement méconnu, et que le chercheur doit commencer par briser la glace avec
des questions générales, puis s’orienter progressivement vers des questions spécifiques, notre
première question, qui aboutissait toujours à ce que le questionné soit plus détendu, était la
suivante :
Cette question est la seule partie directive de l’entretien ; mais, elle a l’avantage
d’amener l’interviewé sur un champ qu’il maitrise parfaitement et dont il peut parler plus
aisément, dans son propre langage. Ce qui nous paraissait une bonne entame de conversation
surtout que nous avons dès le début précisé à notre interlocuteur le cadre académique de notre
recherche et que ses réponses resteront parfaitement confidentielles, sauf s’il nous accordait le
droit de reporter littéralement ses paroles et de les citer en son nom. Toutefois, lorsque nous
avons demandé aux répondants d’enregistrer notre entretien, ils étaient réticents et nous ont
proposé de nous contenter de prendre des notes et de leur renvoyer la transcription que nous
en ferons à charge pour eux de compléter et/ou rectifier notre compte rendu. Ce à quoi nous
nous sommes tenus en veillant à rédiger le dit compte rendu immédiatement après notre
départ à la fin de notre rencontre, tant que les informations sont encore fraiches dans notre
mémoire.
Il est à noter que dans certains cas, la première question était lancée par l’interviewé lui-
même, nous demandant de lui faire un bref exposé sur l’ISR. Ce qui lui permettait
évidemment de bien situer notre champ de recherche et de le relier plus ou moins à son
domaine d’activité.
Au cours de nos différents entretiens, nous nous sommes astreint à adopter une attitude
d’écoute, de compréhension, de congruence, d’empathie et de reconnaissance. La mise en
œuvre de cette attitude acquise et développée au cours de l’exercice de notre métier
d’enseignant nous a permis de nous positionner dans le cadre de référence de l’enquêté, en
restant nous même, tout en étant ouverts et réceptifs à son point de vue. Nous avons
également accordé une attention positive aux opinions de notre interlocuteur, sans les évaluer
ni les juger.
Grosso modo, trois moments forts dans les entretiens que nous avons réalisés peuvent
être relevés :
- Nous estimons que nous sommes arrivés à un certain degré de maturité scientifique
qui nous permet de bien maitriser les contours de notre problématique et d’en saisir les
tenants et aboutissants ;
- Nous nous sommes construits une conception assez complète de notre objet de
recherche pour être en mesure de construire un dispositif "convenable" d’évaluation et de
mesure de la rentabilité des ISR, applicable au marché financier marocain, qui soit
scientifiquement articulé ;
- Le marché financier marocain est encore « embryonnaire », ou, si l’on puisse dire, en
instance de développement, dans l’attente de mesures incitatives et efficaces, d’un signal fort
de la part des autorités de tutelle. Dans ce sens, on peut dire qu’« une stratégie globale de
finance durable est en cours de mise en place. Une table ronde a été organisée le 19 mai
(2015) à Rabat par BM et ses partenaires pour définir les prochaines étapes pour une
action concertée du secteur bancaire et financier.»7 ;
- Il y a une demande latente de produits financiers « responsables » ; mais cette
demande est trop averse aux risques du marché financier et exigeantes sur la rentabilité
financière. Nous serions même tentés de dire que la plupart des épargnants particuliers sont
averses au marché financier lui même : peur de l’inconnu ! À notre avis, c’est dans ce sens
que l’essentiel de l’effort des responsables doit être fourni pour démystifier la bourse. Un
programme de vulgarisation proactif devrait être mis en place. Peut être même que le site de
la BVC devrait fournir une application qui permettrait aux investisseurs potentiels de faire des
simulations. Un apprentissage de la bourse qui permettrait de familiariser les investisseurs
potentiels ou réels avec les calculs et les investissements en bourse. Ils disposeraient d’un
capital virtuel qu’ils investiraient en actions selon une stratégie active ou passive et à la fin de
chaque semaine, le vendredi soir ou samedi, ils obtiennent une estimation des résultats qu’ils
auraient obtenus s’ils avaient vraiment investi cet argent en bourse. Ils pourront ainsi faire un
suivi hebdomadaire de leur "investissement" en calculant leurs pertes et gains et, parfois, en
procédant à une réallocation de leur capital, en fonction des nouvelles informations
disponibles ;
7
Le Matin du Sahara, « stratégie nationale pour la finance durable : BAM réunit des experts pour faire le point »,
20/05/2015
- Il y a une grande différence entre les conditions de genèse de l’ISR outre mer et les
préalables à son apparition au Maroc : si d’un point de vue extra-financier, le modèle pourra
être facilement transposable vu les similitudes éthiques entre les religions musulmane et
chrétienne, la sensibilité du critère financier constituera certainement la pierre
d’achoppement : ce sera le talon d’Achille de l’ISR au Maroc ! les épargnants sont encore, en
majorité, en phase de constitution de richesse. En l’absence d’incitations fiscales, ce modèle
d’investissement en bourse serait peu viable. La volonté politique serait ainsi déterminante
pour sa promotion, au moins dans un premiers temps ;
- Face à l’étroitesse du marché financier marocain, la meilleure stratégie, la plus adaptée
à notre cas, serait la stratégie « Best in class ». D’ailleurs, cette stratégie correspond
parfaitement à nos convictions personnelles modérées et pourra être notre allié inconditionnel
pour satisfaire des investisseurs engagés potentiels en leur garantissant un produit
responsable, significativement rentable et à moindre risque (à long terme) ;
- La majorité des placements financiers se font sur le marché obligataire, surtout celui
de la dette publique qui offre le meilleur rapport rentabilité/risque. Ces deux préoccupations,
variables déterminantes dans le choix de portefeuille, peuvent être bien satisfaites avec des
investissements en « ISR actions » conciliant une plus grande rentabilité et un niveau de
risque acceptable. Ce qui pourrait constituer un argument marketing pour faire basculer les
investisseurs de l’obligataire au marché ISR (actions), au moins en partie ;
- En ce qui concerne les critères ESG, les investisseurs responsables sont de plus en plus
sensibles à la gouvernance des entreprises cotées, avec une préférence moindre pour les
sociétés de type "familial". La seconde préoccupation de ces investisseurs est le social avec
une préférence accrue pour les sociétés respectueuses des conditions de travail garants de la
pérennité de l’entreprise. L’environnement vient donc en troisième position des contrariétés
peu tolérées par nos investisseurs engagés. De ce fait, la pondération que nous affecterons à
ces trois critères dans le choix du portefeuille ISR sera variable en conséquence.
Dans le cadre de notre stratégie « Best in class », nous allons retenir les sociétés
suivantes pour étudier leur rentabilité financière et apprécier ainsi jusqu’à quel points ces
sociétés peuvent satisfaire les exigences de sécurité et de rentabilité exprimées par notre
population étudiée :
Parmi ces différentes sociétés, nous retiendrons seulement celles qui les meilleures
performances à même de répondre aux exigences de notre population étudiée.
Variations des cours depuis le début de
l’année (en %)
Secteurs Sociétés
2015 2014 2012 2010
De ce fait, notre étude portera sur ces sept sociétés et s’étendra sur 5 ans 9mois
et 3 semaines : du Lundi 04/01/2010 jusqu’au Vendredi 23/10/2015, soit 303 semaines de
données financières (Ou 1450 jours d’observations).
Le tableau suivant nous donne une synthèse de la rentabilité financière et des risques
des entreprises ISR, classées selon leur rapport rentabilité/risque :
- Cinq entreprises sur les sept étudiées ont une rentabilité positive (environ 71%) ;
- Dari Couspate est l’entreprise qui offre le meilleur rapport rendement/risque parmi nos
ISR. Elle a d’ailleurs la rentabilité la plus élevée associée au plus faible risque ;
- L’augmentation du risque ne se traduit pas obligatoirement par une augmentation de la
rentabilité : les quatre ISR dont le risque est supérieur à l’écart-type moyen ont une rentabilité
inférieure à la moyenne de l’échantillon.
Donc, à long terme, on constate que sur le marché financier marocain, pour la
période étudiée et pour l’échantillon considéré, l’ISR favorise globalement la rentabilité
financière des entreprises. Cependant, il ne garanti pas une meilleure maitrise des
risques. Ce qui nuance largement les affirmations des théoriciens de la RSE et de l’ISR :
meilleur rendement avec une plus grande maitrise des risques.
Pour une meilleure clarté de notre champ d’étude, et pour mieux situer nos entreprises
ISR sur le marché boursier, nous procéderons à une comparaison de la rentabilité des
entreprises étudiées avec les indices MASI et MADEX.
- La moyenne des rentabilités des entreprises ISR (0,0092%) est positive et supérieure
aussi bien au MASI qu’au MADEX ;
- Même si Ciments du Maroc a une rentabilité négative, elle est moins mauvaise que
celle des 2 indices boursiers MASI et MADEX ;
- Une seule entreprise de notre échantillon ISR a réalisé des performances à long terme
pires que celles du marché. c’est un risque acceptable surtout que nous avons al
diversification pour atténuer son impact sur la rentabilité du portefeuille.
Donc, les investisseurs boursiers, engagés ou même opportunistes, qui veulent faire des
placements à long terme à la bourse doivent prendre position sur des entreprises ISR.
Cette surperformance de l’ISR à long terme pourrait s’expliquer par le fait que les
entreprises ISR ont déjà amorti les investissements supportés pour se mettre au diapason de
leur responsabilité sociale et obtenir ainsi leur label RSE. Cette charge supplémentaire est
plus ou moins compensée par un accès plus facile et moins couteux aux capitaux vu l’attrait
particulier que ces entreprises exercent sur les investisseurs. Elles sont ainsi plus rentables et
plus résilientes à long terme. Seul bémol que nous avons relevé, et qui est en contradiction
avec la "théorie" de l’ISR, est que la RSE ne permet pas une meilleure maitrise des risques de
l’entreprise. Cependant, on pourrait dire que les efforts consentis par nos entreprises ISR
marocaines sont encore insuffisants et qu’ils doivent faire preuve de plus d’engagement
social, environnemental et en matière de bonne gouvernance.
CONCLUSION :
Tout au long de cet article, nous avons essayé de relier étude théorique et analyse
empirique afin de situer le paradigme de l’ISR dans le contexte financier marocain. La
relative jeunesse de ce phénomène sur le marché financier marocain nous nous a pas empêché
de situer notre travail d’investigation sur le long terme. Ce qui nous a permis de comparer
nos résultats à ceux des études empiriques des chercheurs dans ce domaine situant leur étude
dans des marchés beaucoup plus développés que le notre. Les résultats auxquels nous avons
aboutit se sont avérés être GLOBALEMNT dans la même lignée.
Pour que notre recherche soit complète, on aurait dû étudier également l’évolution de la
rentabilité des fonds éthiques pour rendre compte de l’effet de la corrélation sur la rentabilité
d’un portefeuille. Cependant, on n’en trouve pas, au vrai sens du terme, au Maroc.
Par ailleurs, une étude complète de l’ISR et de la RSE au Maroc doit s’appuyer sur une
notation extra-financière faite par des cabinets spécialisés et reconnus en la matière. A ce
niveau, notons que la 1ère labellisation RSE au Maroc date de 2008. Au 31/12/2008, la liste
établie par la CGEM contient 12 entreprises labellisées RSE, dont seulement 2 sont cotées à la
BVC et 5 ne figurent plus sur la dite liste en juin 2014. Donc, sur un maximum de 7 ans (2008
à 2014), nous pourrons étudier l’évolution de la rentabilité de 2 entreprises : Lafarge et
Stokvis. Ce qui restreint fortement le champ de toute véritable étude de la rentabilité
financière de l’ISR au Maroc, d’autant plus que Stokvis ne fait pas partie de notre univers
éligible. C’est d’ailleurs ce qui justifie notre étude empirique propre pour constituer notre
échantillon d’entreprises ISR au Maroc.
Une autre contrainte limitative du champ de l’étude proviendrait du qualificatif ISR lui-
même et de sa diffusion aussi bien du coté de l’offre que de celui de la demande. En effet,
depuis son institutionnalisation en 2006, le label RSE de la CGEM ne bénéficie d’une
véritable communication et/ou vulgarisation auprès des consommateurs et investisseurs
particuliers, ni dans les journaux ni à la radio ou la télé. Il s’en suit que même si les
entreprises sont relativement sensibilisées à ce nouveau mode de gestion, en capitalistes
rationnels qui ont une obligation de création de valeur pour leurs actionnaires, les gérants de
ces entreprises n’y voient qu’un gouffre de dépenses futiles puisque la labellisation RSE n’a
pas d’impact sur les parts de marché (RSE méconnue des consommateurs), ni sur la valeur
boursière des titres émis par l’entreprise (les investisseurs potentiels ne sont pas sensibles à
l’argument "éthique des affaires" puisqu’ils sont encore à l’étape de la recherche de
l’enrichissement personnel). Donc l’argument RSE n’aurait pas véritablement un effet sur la
rentabilité des entreprises marocaines. D’où un taux et un rythme d’attribution du label RSE
relativement faibles. Pire encore, certaines entreprises disparaissent de la liste des labellisés
RSE au bout d’une période de labellisation (Lydec, BMCE, BMCI, …).
Les années à venir seront peut être meilleures pour une telle étude, surtout si la RSE, et
par corollaire la finance éthique, arrive à prendre sa place dans nos cursus universitaires.
Bibliographie non exhaustive :
L.Vaute, M-P. Grevêche, « Certification ISO 14001, les 10 pièges à éviter », Editions
Afnor, 2009
www.credit-agricole.com
www.leconomiste.com
www.lematin.ma
http://conte.u-bordeaux4.fr
http://www.larousse.fr
http://rene.corti.pagesperso-orange.fr
http://www.bourse.trader-finance.fr
http://www.universalis.fr
http://www.easybourse.com