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2007
Note de Calcul
Basculement, glissement et chute de tartine
Résumé :
Etude dynamique de modèles de tartines en basculement suivi de glissement avant chute (Loi de Murphy)
1. Introduction
On présente la Loi de Murphy comme expliquant la
réception sur la face beurrée / tartinée d’une tartine
tombant du haut d’une table.
2. Modélisation
2.1. Paramétrage et repérage
R0→1 x0
θ x1 y1 y0
(0) G x1
A VG,1/0 θx
0
(1)
Rpes→1 AG = λ ⋅ x1
fig 2. Bilan des actions mécaniques appliquées fig 3. Repérage - paramètre angulaire de la position de (1)
à (1) pour un angle θ < θ 0 quelconque
• Hypothèses
- Soit le solide (1) représentant la tartine ou la biscotte
- Le problème est supposé plan ; la géométrie est symétrique et vecteurs efforts sont supposés coplanaires
- Les puissance internes (dissipation,…) et le frottement de l’air sont négligés devant les actions de pesanteur.
- Soit G la position du centre de gravité de (1) et A le point de contact au droit de G. On note AG = λ ⋅ x1
- Les solides sont supposés homogènes en densité ; beurre, confiture, … n’influent pas sur la position de G
- Tartine et biscotte sont modélisés par les volumes élémentaires simples : demi-cylindre et parallélépipède
- Soit θ0 l’angle de chute séparant les phases de basculement ( θ < θ0 ) et de chute libre ( θ > θ0 )
Nota: Dans le texte ; (i) fera référence à un solide alors que (i) à l’équation repérée n° i.
3. Caractéristiques du mouvement
3.1. Etude du basculement
• Modèle d’étude
x0 x0
θ x1
(1)
(0) (0)
G
G
A A
(1)
La variation de l’énergie cinétique de (1) entre t0 et t < t ( θ0 ) est égale au travail des actions mécaniques
extérieures :
Δ tt0 Ec = Wt0t 1 →1
• Energie cinétique
Ec =
1
2
(
⋅ m ⋅ VG ,1 0 ⋅ VA,1 0 + I Δ ⋅ Ω1 0
2
)
• Travaux extérieurs
Le système est conservatif, la somme des travaux intérieurs est nulle en absence de glissement avant chute.
• Equations de mouvement
Le mouvement de rotation s’effectue autour d’un axe fixe Δ, le torseur cinématique de (1) par rapport à Rg:
⎧Ω1 0 = θ ⋅ z ⎫⎪
{V } = ⎪⎨
10 ⎬
⎪⎩VG ,1 0 = λ ⋅ θ ⋅ y1 ⎭⎪
G
1
Des 2 équations précédentes, ⋅ I Δ ⋅ θ 2 = m ⋅ g ⋅ λ ⋅ (1 − cos θ ) où θ = θ ( t ) . La vitesse de rotation :
2
m⋅λ
θ = 2g ⋅ ⋅ (1 − cos θ ) (1)
IΔ
dθ m⋅λ
θ= = g⋅ ⋅ sin θ (2)
dt IΔ
Le mouvement de (1) est déterminé durant la phase de basculement, état valable jusqu’au glissement.
R0→1 x0 x0
θ x1 θ0 x1
(0) G (0) G
A VG,1/0 A
(1) (1)
Rpes→1
{T } = {D }
1 →1 10
{T } = {T } + {T
1 →1 0 →1 pes →1 } avec R 0 →1 = X 01 ⋅ x1 + Y01 ⋅ y1 et R pes →1 = − m ⋅ g ⋅ x0
• Torseur dynamique
⎧m ⋅ Γ1 0 ⎪⎫
{D } = ⎪⎨ δ
10 (
⎬ avec Γ1 0 = λ ⋅ θ ⋅ y1 − θ ⋅ x1
2
)
⎪⎩ G ,1 0 ⎪⎭G
• Conditions de glissement
Par projection de la résultante dynamique sur les axes x1 et y1 et remplacement des relations (1) et (2), il vient :
⎡ m ⋅ λ2 ⎤
X 01 = m ⋅ g ⋅ ⎢ cos θ − 2 ⋅ (1 − cos θ ) ⎥ (3)
⎣ IΔ ⎦
⎡ m ⋅ λ2 ⎤
Y01 = m ⋅ g ⋅ sin θ ⎢ − 1⎥ (4)
⎣ IΔ ⎦
⎧Y = f ⋅ X
⎪ 01 01
⎪
⎨Y01 ⋅ y1 ∧ VA,1 0 ⋅ y1 = 0
⎪
⎪Y01 ⋅ y1 ⋅ VA,1 0 ⋅ y1 = 0
⎩
−Y01 = f ⋅ X 01 (5)
Nota: Une mesure du coefficient de frottement donne environ f=0,5 entre pain et bois.
• Conditions de glissement
On cherche θ0 l’angle à partir duquel le glissement devient prépondérant sur le basculement.
m ⋅ λ2
A partir de (3), (4) et (5) en définissant c = une constante intrinsèque au solide (géométrie et matériau),
IΔ
la relation traduisant l’équilibre du solide s’écrit :
⎛1− c ⎞
(1 + 2c ) ⋅ cos θ0 − ⎜ ⎟ ⋅ sin θ0 − 2c = 0
⎝ f ⎠
2T 1−T 2
En introduisant l’angle moitié T = tan ( θ0 2 ) où sin θ0 = et cos θ = , il vient le polynôme :
1+ T 2 1+ T 2
0
2 (1 − c ) ⎡⎛ 1 − c ⎞ 2 ⎤
T ⋅ (1 + 4c ) + T ⋅
2
− 1 = 0 avec Δ = 4 ⎢⎜ ⎟ + 1 + 4c ⎥
f ⎢⎣⎝ f ⎠ ⎥⎦
± Δ 4 − (1 − c ) f
T± = avec T − < 0 et T + > 0
1 + 4c
θ0 = 2 arctan (T + ) (6)
{T } = {D }
1 →1 10
⎧− m ⋅ g ⋅ x0 ⎫⎪
{T } = {T
1 →1 pes →1 } = ⎪⎨ ⎬
⎩⎪ 0 ⎭⎪G ,b0
A noter que, en projection sur l’axe z : R0→1 ⋅ z = m ⋅ ΓG ,1 0 , d’où m ⋅ z = 0 donc z = z = 0 . Le mouvement de (1)
( )
reste donc dans le plan d’étude x0 , y0 pendant la chute. L’hypothèse de problème plan est vérifiée.
• Torseur dynamique
⎧ ⎫
{D } = ⎪⎨m ⋅ ×x ⋅ x ⎪⎬
10
0
⎪⎩ ⎪⎭G ,b0
m⋅λ
θ0 = 2 g ⋅ ⋅ (1 − cos θ0 )
IΔ
Nota: Cette conclusion reste évidemment valable sous les hypothèses énoncées (frottement de l’air, …)
• Equation de mouvement
1
x = − g ⋅ t + C1 puis x = − g ⋅ t 2 + C1 ⋅ t + C2
2
G
A t=0, x ( 0 ) = λ ⋅ cos θ0 et x ( 0 ) = VG ,1 0 ⋅ x0 , d’où les constantes : x
λ
A
C1 = −λ ⋅ θ0 ⋅ sin θ0
fig 10. Géométrie à t=0
C2 = λ ⋅ cos θ0
g 2
x=− ⋅ t − λ ⋅ θ0 ⋅ sin θ0 ⋅ t + λ ⋅ cos θ0 (7)
2
• Temps de chute
λ ⋅ θ0 ⋅ sin θ0 ± Δ t
tf =
g
( ) + 2 g ⋅ ( λ ⋅ cos θ0 + h )
2
Avec Δt le discriminant tel que Δ t = λ ⋅ θ0 ⋅ sin θ0
2h
Nota: Pour h λ , il vient la relation bien connue t f ≈ sous-entendant la non influence de l’angle initial θ0.
g
θ f = θ ( t f ) = θ0 ⋅ t f + θ0 (8)
4. Modèles de solides
4.1. Tartine
• Modèle d’étude
x
x
2a z O z O z
O α
G r
G λ dr
A A
Δ
y (1)
⎛ 4 ⎞
et [ AG ] = λ = r ⋅ ⎜1 − ⎟
4r
r [OG ] =
3π ⎝ 3π ⎠
fig 11. Tartine fig 12. Modélisation simplifiée fig 13. Paramétrage
• Inertie équivalente
r π a
⎛ r3 ⎞ ⎛ r 2 a2 ⎞
IO, z =
m
π ⋅ a ⋅ r2 ∫
⋅ ( r 2
⋅ sin 2
θ + y 2
) ⋅ r ⋅ dr ⋅ d θ ⋅ dy =
m
π ⋅ a ⋅ r 2 ∫0 ∫0 −∫a ⎝ 2
⋅ ⎜ ⋅ (1 − cos ( 2θ ) ) sin 2
θ + y 2
⋅ r ⎟ ⋅ dr ⋅ d θ ⋅ dy = m ⋅ ⎜ + ⎟
⎠ ⎝ 4 3 ⎠
I Δ = I A, z = I O , z − I O ( G , m ) , z + I A( G , m ) , z
2 2
⎛ 4r ⎞ ⎛ 4r ⎞
En posant I A(G , m ), z = m ⋅ ⎜ r − ⎟ et I O (G , m ), z = m ⋅ ⎜ ⎟ , il vient finalement :
⎝ 3π ⎠ ⎝ 3π ⎠
m ⎡ 2 ⎛ 15 8 ⎞ ⎤
I Δ ,tartine = ⋅ ⎢a + r 2 ⋅ ⎜ − ⎟⎥
3 ⎣ ⎝ 4 π ⎠⎦
• Masse volumique
m
A partir de l’approximation du volume, on déduit la masse volumique ρ = d’une tartine :
V
m
ρ=
π ⋅ r2 ⋅ a
2a = 7 cm
r = 3,5 cm
Donnent une masse approchée de 5 g. La masse volumique d’une tartine peut être estimée à :
ρ = 371 kg/m3
Nota: La masse du pain (domaine usuel : 150 < ρ < 400 kg/m3) n’est pas aussi « normalisée » que celle d’une biscotte.
4.2. Biscotte
• Modèle d’étude
x
2c
z
2b
G
A
Δ
2a (1)
y
[ AG ] = λ = b
fig 14. Biscotte fig 15. Modélisation simplifiée
• Inertie équivalente
⋅ ( a2 + b2 )
m
IO, z = IG, z =
3
⋅ ( a 2 + 4b 2 )
m
I Δ ,biscotte = I A, z =
3
• Masse volumique
m
A partir de l’approximation du volume, on déduit la masse volumique ρ = d’une biscotte :
V
m
ρ=
8⋅a ⋅b ⋅c
2a = 9 cm
2b = 0,9 cm
2c = 7 cm
Donnent une masse moyenne de 18 g * . La masse volumique d’une biscotte peut être estimée à :
ρ = 317 kg/m3
*
Source : http://www.quid.fr/2007/Alimentation/Poids/1
David PERRIN 8/10
NC050120DP01 - Basculement, glissement et chute de tartine.doc Rév. avr. 2007
5. Mise en oeuvre
5.1. Bloc diagramme
Données angle de basculement vitesse de chute temps chute hauteur h angle de réception
(géométrie, inertie...) θ0 θ'0 tf θf
h=h+1
6. Conclusions
Sous les hypothèses définies en préambule, l’exploitation graphique des équations déterminées dans cette note
montre que pour des tables de hauteur courante soit 0,7<h<0,8 m (limites indiquées en pointillés rouge) :
200
- Selon sa longueur,
une tartine pourra
éviter de se
150
retrouver sur sa face
tartinée car ayant
effectué un tour
100 Angle mini
complet (θf > 270°)
Hauteur maxi
Hauteur mini
On retiendra que ces conclusions restent valables pour les hypothèses faites, les approximations effectuées
(valeurs de f, ρ, …) et les modélisations retenues (solides élémentaires homogènes).
Bibliographie :
[1] Agati Pierre, Lerouge Frédéric et Mattera Nicolas.- « Mécanique appliquée : résistance des matériaux -
2ème édition ».- Paris : Dunod Mécanique. 2002.
[2] Gieck K. &R..- « Formulaire technique – 78ème édition ».- Germering : Gieck Verlag. 1997.
[3] A.J. Matthews Robert.- « La loi de la tartine beurrée, la loi de Murphy, et les constantes
fondamentales. ».- European Journal of Physics 16 172-176 1995-1996. http://www.chez.com/thibierge/
[4] Granier Olivier.- « Le principe de la tartine beurrée ou le principe de l’enquiquinement maximal (loi de
Murphy). ». http://perso.orange.fr/olivier.granier/meca/ex_og/tartine/tartine.htm
[5] « Investigations d’un physicien préoccupé ».- Concours d’admission Ecole Polytechnique, des ponts et
chaussées, des mines. Epreuve de physique filière PSI. 1999
function chute()
//Etude comparative de chute tartine vs biscotte
g=9.80655;
f=.5;
h=linspace(0.5,1,50);
//Tartine 7 cm (demi-cylindre)
ro_t=371;
a_t=0.07/2;
r_t=0.035;
V_t=%pi*r_t^2*a_t;
m_t=ro_t*V_t;
Idelta_t=m_t/3*(a_t^2+r_t^2*(15/4-8/%pi));
lambda_t=r_t*(1-4/(3*%pi));
angle_t=angle_max(f,lambda_t,m_t,Idelta_t,h);
plot(h,angle_t,'b+');
//Tartine 10 cm (demi-cylindre)
ro_t=371;
a_t=0.1/2;
r_t=0.035;
V_t=%pi*r_t^2*a_t;
m_t=ro_t*V_t;
Idelta_t=m_t/3*(a_t^2+r_t^2*(15/4-8/%pi));
lambda_t=r_t*(1-4/(3*%pi));
angle_t=angle_max(f,lambda_t,m_t,Idelta_t,h);
plot(h,angle_t,'gx');
//Biscotte (parallélépipède)
ro_b=317;
a_b=0.09/2;
b_b=0.009/2;
c_b=0.07/2;
V_b=8*a_b*b_b*c_b;
m_b=ro_b*V_b;
Idelta_b=m_b/3*(a_b^2+4*b_b^2);
lambda_b=b_b;
angle_b=angle_max(f,lambda_b,m_b,Idelta_b,h);
plot(h,angle_b,'mo');
function angle=angle_max(f,lambda,m,Idelta,h)
//Angle de réception de tartine chutant
//Vitesse de chute
teta0_=sqrt(2*g*m*lambda/Idelta*(1-cos(teta0)));
//Angle de réception
tetaf=teta0_*tf+teta0;
angle=tetaf*180/%pi;
endfunction