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02 - Les Robinsons de L'ile Perdu - Blyton, Enid
02 - Les Robinsons de L'ile Perdu - Blyton, Enid
LES ROBINSONS
DE
L’ÎLE PERDUE
HACHETTE
« Ne sois pas ridicule, Tom, dit Mary. Nous sommes aussi agiles que
toi quand il s’agit de courir sur les rochers. »
Il aimait beaucoup Tom, Jill et Mary et les emmenait parfois avec lui
dans son petit bateau. Il leur avait appris à nager comme des
poissons, à ramer de façon efficace et à grimper au flanc des
falaises comme des chats.
— J’avoue que j’ai été heureusement surpris moi aussi, dit Andy.
Jill jeta un coup d’œil confiant au solide petit bateau de pêche à bord
duquel ils allaient naviguer. Pour l’instant, sa voile brun-rouge était
roulée mais, demain, elle se gonflerait sous la brise et emmènerait
les quatre amis bien loin sur les eaux bleues et vertes.
— Soyez ici à six heures et demie, répondit Andy. J’ai calculé que
nous devrions ainsi aborder l’île vers les trois heures de l’après-midi.
Leur mère était éveillée elle aussi. Tom et ses sœurs l’embrassèrent,
lui dirent au revoir, puis dévalèrent le sentier conduisant à la plage.
Andy était déjà là mais les enfants, surpris, constatèrent qu’il avait
l’air grave. Dès qu’il les aperçut, le jeune pêcheur déclara :
? dit Andy. Il était aussi rouge que le géranium qui orne notre
fenêtre. C’était vraiment un drôle de ciel… J’ai idée qu’une tempête
se prépare pour aujourd’hui ou pour demain.
— Oh, cesse de faire le rabat-joie, Andy ! protesta Tom en grimpant
dans le bateau. Qu’importe une tempête ? Nous aurons atteint l’île
bien avant qu’elle n’éclate… Et si elle ne survient que demain, nous
en serons quittes pour rester un peu plus longtemps sur l’île. Avec
ce que nous emportons, nous ne risquons pas de mourir de faim.
— Je regrette que mon père soit allé pêcher dans le bateau de mon
oncle, soupira Andy. Lui nous aurait empêchés de partir.
— Nous avons tous les trois enfilé nos maillots de bain sous nos
vêtements, déclara Jill. Allez, Andy, pousse ! Il me tarde d’être partie
!»
CHAPITRE II
Perdus dans la tempête
DÈS QUE le bateau eut quitté la baie, Andy hissa la voile. Le vent la
gonfla aussitôt. L’embarcation prit de la vitesse tandis que les
garçons rentraient les avirons.
« Je parie, de mon côté, que vous êtes aussi affamées que moi.
Ce fut un petit déjeuner assez spécial, mais les quatre enfants s’en
régalèrent. Pour faire descendre les œufs, chacun puisa dans un
tonnelet d’eau fraîche. Après quoi, Jill déclara :
Il était exact que le petit voilier donnait l’impression de voler sur les
flots.
— Non, répondit Andy qui avait pâli sous son hale. C’est inutile,
Tom. Dans un instant, nous aurons de nouveau du vent… plus que
nous n’en souhaitons, même. Ce qu’il faut faire, c’est diminuer la
voilure. Si nous laissions toute la voile, le bateau prendrait le mors
— Oh, non ! protesta Jill d’une voix forte. Permets-nous de rester ici
!»
Mais Andy arborait un air si grave et plein d’autorité que les jumelles
n’osèrent désobéir. Elles dégringolèrent plus qu’elles ne
descendirent dans la cabine et fermèrent la porte. Au-dehors, le vent
donnait de la voix… hurlait et se lamentait. Il soulevait la mer en
vagues énormes qui, à tout instant, menaçaient de faire chavirer le
bateau. Autour des deux sœurs, les objets entassés dans la cabine
basculèrent et se mirent à rouler de côté et d’autre. Elles les
ramassèrent et les calèrent tant bien que mal ici et là.
Elles n’avaient pas fini leur rangement quand la pile des disques
apportés par Tom fut projetée sur le sol avec fracas.
Mais le pauvre Andy n’eut pas à aller jusqu’au bout de ses efforts.
— Oui, c’est vrai, répondit Andy sur le même ton. N’empêche qu’elle
paraît faiblir un peu. »
Allons ! elle était encore bonne et, avec l’aide de Tom, sans doute
pourrait-il la mettre en place.
Grâce aux efforts des deux garçons, la vieille voile, mise en place,
remplit correctement son office. Elle se gonfla au vent. Andy mit le
cap au nord. Il était alors cinq heures de l’après-midi et les quatre
amis se sentaient affamés.
Oubliant leur récent mal de mer, Jill et Mary descendirent dans la
cabine y chercher des provisions. Peu après, tous mangèrent avec
Laisse ces pommes, Mary ! Nous serons bien contents de les avoir
pour nous rafraîchir demain matin. »
C’est alors que les enfants subirent un choc terrible… Il n’y avait pas
d’ancre ! Andy, consterné, ne pouvait détacher ses yeux de l’endroit
où elle aurait dû se trouver. Comment avait-il pu oublier que son
père avait emporté l’ancre à bord du bateau de son oncle en lui
recommandant d’embarquer la vieille à la place ?
Andy, désespéré, regarda la mer vide. Hélas ! Il n’y avait plus qu’à
espérer. Les enfants devraient passer toute la nuit à la barre, à tour
de rôle. La lune brillerait, par bonheur… si, du moins, le ciel restait
dégagé. Dans ce cas, peut-être auraient-ils la chance de ne pas
rater une île, s’il s’en trouvait une sur leur route.
Andy demeura seul sur le pont. Le soleil s’était couché dans une
apothéose de pourpre et d’or. Le ciel avait viré au rose,
communiquant cette teinte à la mer. Maintenant, la nuit venait pour
de bon : les premières étoiles s’allumaient au firmament. Le petit
voilier poursuivait vaillamment sa route. Andy espérait de toutes ses
forces qu’une terre surgirait bientôt à l’horizon. Il se rappelait
clairement ce que lui avait dit son père. Au-delà de Little Island, loin
vers le nord, se trouvaient d’autres îles, désertes depuis pas mal de
temps, mais autrefois habitées par quelques fermiers, acharnés à
vivre du maigre produit de leur sol. Si seulement les enfants
pouvaient trouver du secours, là-bas !
Tom se réveilla.
Demeuré seul sur le pont, Tom se sentit tout drôle. La vieille voile
claquait et le mât grinçait un peu. L’eau chantait de part et d’autre du
bateau. La lune semblait glisser dans le ciel et disparaissait par
intermittence derrière les nuages.
« Andy ! Andy ! hurla Tom en tirant de toutes ses forces sur la barre.
Des brisants droit devant ! »
Les
quatre
amis
attendirent
donc,
installés
plus
« Terre ! Terre ! »
quelconque. »
CHAPITRE IV
L’île inconnue
« Il est évident, dit-il enfin, que nous voilà dans un joli pétrin.
« Parfait !
dit-il en arrivant. Voilà un beau feu. Et j’ai trouvé une source. Nous
ne manquerons donc pas d’eau. Où est le cacao ? Et il faut finir
cette boîte de lait condensé puisqu’elle est entamée. »
« Andy est en train de pêcher notre repas, dit Jill. Je suppose, Tom,
que tu es aussi affamé que d’habitude ?
— Je me
— Hé !
— Pourquoi ?
demanda Mary, surprise. Je ne te connaissais pas un tel amour des
vaches.
Qui dit fermier dit ferme. Et, dans une ferme, on rencontre un tas de
gens… et de l’aide ! »
— Droit
« Il ne nous reste qu’à fabriquer une tente, décida Andy après avoir
réfléchi. Je n’ai pas l’intention d’être trempé jusqu’aux os la nuit
prochaine. Les douches de la nuit dernière me suffisent.
— Une
— Je me
Je me dépêche ! »
Mais elles sont trop fragiles pour supporter le poids d’une tente. Il va
donc falloir en détacher des arbres. »
« Ouf ! dit-il.
J’ai bien cru ne jamais pouvoir remonter cette falaise ! Oh, mais
vous avez fait du bon travail ! Ce cercle de branches constituera un
support parfait pour notre tente. »
CHAPITRE V
Les naufragés s’organisent
C’est ainsi que, durant l’heure qui suivit, les jeunes naufragés
s’activèrent à rassembler leurs affaires.
Quand ils eurent finalement tout rassemblé sous la tente, leur faim
était devenue fringale. Ils préparèrent le reste du poisson et ouvrirent
une boîte de pêches. Ils achevèrent ce frugal repas en se partageant
une tablette de chocolat et en buvant du cacao. Le soleil avait
presque complètement disparu et les premières étoiles s’allumaient.
— Nous ne pouvons pas nous laver les dents », fit remarquer Jill
avec ennui.
Tom et moi, nous prendrons l’autre. Par chance, ce ne sont pas les
couvertures qui manquent. »
Les quatre amis n’ouvrirent les yeux qu’aux alentours de huit heures
du matin. Le soleil était déjà haut. Andy, le premier levé, entreprit
tranquillement de rouler la voile, vite aidé par les trois autres. La
journée s’annonçait belle, en dépit de quelques nuages qui
s’effilochaient dans le ciel comme des morceaux de coton. Il fallait
avant tout songer à se restaurer. Encore devait-on pêcher son
déjeuner !
Mais cette île n’était pas la seule. Non loin se trouvaient d’autres îles
! Elles émergeaient ça et là, bien visibles en dépit de la brume bleue
qui les nimbait. Hélas ! on n’y voyait pas trace d’habitation.
Elles semblaient aussi désolées et désertes que celle sur laquelle ils
étaient. Tandis qu’ils se tenaient, silencieux, en haut de la colline,
des cris d’oiseaux de mer leur parvinrent. Mais, en dehors de ces
bruits et de la chanson des vagues, on n’entendait rien. Pas d’appels
de voix, pas de son de corne, pas de vrombissement d’avion. Pour
autant qu’ils pouvaient en juger, ils se trouvaient perdus au beau
milieu de la mer, loin de tout lieu civilisé.
CHAPITRE VI
Un abri providentiel
LES JEUNES naufragés, figés au bord du gouffre, regardaient de
tous leurs yeux. L’espèce de ravin descendait jusqu’à la mer mais,
dans le creux qu’il formait en son centre, se nichaient quelques
petites constructions.
Mais dans quel état ! Les toits n’existaient plus, les cheminées
s’étaient effondrées, à l’exception de celle aperçue par Jill, et les
murs étaient en ruine. Toutes semblaient à l’abandon depuis
longtemps.
« Grand Dieu ! soupira Tom. Que s’est-il donc passé pour que ces
maisons et leurs dépendances soient aujourd’hui dans un tel état ?
A présent, les gens avaient fui, sachant qu’il ne leur était pas
possible de lutter contre les flots qui avaient détruit leur demeure, les
réduisant ainsi à la famine.
« Voilà qui explique les pommes de terre, dit Jill. Nous sommes dans
ce qui était jadis un champ.
proposa Andy.
« Mieux vaut une grande pièce que deux petites, décréta Andy.
— Bonne idée ! s’écria Tom qui avait déjà faim. Au travail, Andy !
Tant que cet endroit n’aura pas été nettoyé, nous ne pourrons rien
faire. »
Mary ne se trompait pas. Quand Andy eut fixé le petit meuble, les
filles placèrent la vaisselle sur les étagères. Il y eut encore de la
place pour la bouilloire, une ou deux casseroles, les jumelles,
l’appareil photographique et quantité d’autres choses encore. Mais le
phonographe, trop encombrant, dut être relégué dans un coin.
CHAPITRE VII
Etrange découverte !
Les enfants se regardèrent. Rester sur l’île tout l’hiver ! C’était sans
doute amusant de jouer aux Robinsons durant trois ou quatre jours.
Mais poursuivre l’aventure à la mauvaise saison, avec le froid
cinglant et les tempêtes dévastatrices, voilà une perspective qui
n’avait rien de réjouissant.
« Ne faites pas cette tête, dit Andy. Nous n’allons pas tarder à être
secourus. Impossible qu’aucun bateau ne passe en vue de notre île.
Après tout, des gens vivaient ici tout récemment encore. Peut-être
même l’une des autres îles est-elle encore habitée. A la prochaine
marée basse, nous verrons si nous ne pouvons pas traverser et
gagner l’îlot voisin que nous visiterons. Il y a là de gros rochers
formant gué. Qui sait, nous rencontrerons peut-être même beaucoup
de monde ! »
Un vrai festin ! »
Il n’y avait rien d’autre à y faire. Rien à faire, non plus, à bord de
l’épave. Quant aux promenades, elles étaient limitées dans une île
aussi petite. Tom proposa de se baigner avant la partie de pêche.
Dans la soirée, Jill fit cuire des pommes de terre en robe des
champs et les mit de côté pour leur expédition du lendemain.
« Juste avant de partir, nous ferons griller des saucisses et nous les
emporterons aussi, expliqua-t-elle. Pour notre souper de demain,
nous aurons toujours le temps de pêcher à notre retour. »
« Mais nous n’avons pas le temps d’en attraper, ajouta-t-il, car nous
risquerions d’être coincés par la marée montante. Il faut même nous
hâter. »
Enfin, la petite troupe aboutit à une curieuse salle ronde qui fut
aussitôt baptisée « la Rotonde ». Elle formait un cercle presque
parfait et, comme le sol s’incurvait en son centre, elle ressemblait un
peu à une sphère creuse.
Mais ce fut moins la forme étrange de cette salle que son contenu
qui fit s’exclamer les enfants.
« Ça, alors ! s’écria Tom qui avait peine à en croire ses yeux. Que
diable peuvent bien contenir ces trucs-là ? Et pourquoi les a-t-on
entreposés ici ? »
— Je n’en sais pas plus que toi, Jill, soupira le jeune pêcheur. J’ai
l’impression de vivre un rêve. En tout cas, une chose est certaine :
nous ne risquons pas de mourir de faim avec de telles réserves !
— Mais nous ne pouvons pas les prendre, protesta Mary. Elles
appartiennent sûrement à quelqu’un.
— Etrange, tu as dit le mot exact, Tom ! fit remarquer Andy d’un air
pensif. Etrange ! Très étrange… Extraordinairement étrange, même !
»
CHAPITRE VIII
De plus en plus étrange !
CHACUN des enfants puisa à sa guise dans ce stock alimentaire,
prenant ce qu’il jugeait le plus utile. Ils avaient besoin de sucre et de
sel. Le beurre était providentiel, ainsi que les conserves de viande et
de fruits. Jill pensa qu’avec de la farine elle pourrait faire des petits
pains et des gâteaux. Elle prit également des boîtes de lait en
poudre.
L’honnête Tom finit par venir à bout de la liste. Puis, l’air satisfait, il
ramassa son fardeau et suivit Andy qui grimpait déjà le flanc rocheux
de la falaise. Une brève exploration de l’île se révéla inutile : il n’y
avait plus rien à découvrir.
Andy en avait un. Les poches d’Andy étaient toujours bourrées d’un
tas de choses aussi diverses qu’utiles. Tom ouvrit une boîte de
langue. Les enfants se régalèrent. Après quoi, ils eurent soif mais
c’est en vain qu’ils avaient déjà cherché une source. Cette seconde
île, exception faite de la Rotonde, semblait moins accueillante que la
première.
Quand ils eurent fini, les enfants enterrèrent les deux boîtes. Bien
que l’île fut désolée et parût déserte, ils n’auraient pas supporté de
laisser traîner des saletés derrière eux.
Andy regarda Tom avec des yeux ronds et parut brusquement aussi
intrigué que lui.
Mary se mit debout et, regardant vers le nord, essaya de voir à quoi
ressemblait la troisième île. Elle lui parut beaucoup plus grande que
les deux autres. On ne voyait aucun rocher entre elle et l’Ile Numéro
Deux : seulement une étendue d’eau bleue. Pour atteindre
— Peu importe. La marée aura vite fait de tout effacer, assura Andy.
Regarde, mon vieux : la mer a déjà pénétré dans la grotte. Une
chance que le ravitaillement soit entreposé a une certaine hauteur !
Fatigués, ils s’assirent sur les lits. Mais Tom n’avait pas l’intention de
se coucher avant d’avoir dîné. Il voulait un bon potage brûlant,
encore de la langue de bœuf, et aussi des pêches en conserve.
Andy alluma donc le poêle et Tom alla remplir la bouilloire.
— Ne dis pas d’âneries ! Une moto sur notre île ! Tu rêves ou quoi
« Je vous assure, dit Tom, que cela ressemblait tout à fait à une
moto. »
« Si je n’étais pas certain qu’il n’y ait aucune piste d’atterrissage sur
ces îles rocheuses, je penserais avoir entendu un avion. Mais l’idée
est ridicule. Pourquoi un avion viendrait-il ici ? Et où se poserait-il ?
— Tu n’as donc pas remarqué le dessin sur les ailes ? » dit Tom
d’une voix soudain pleine d’amertume et de colère.
Les deux filles demeurèrent donc à leur poste tandis que les garçons
se hâtaient en direction du mât de détresse.
« C’est vrai ! Elles nous seront très utiles. Et mon appareil photo
aussi ! Qu’en penses-tu, Andy ? Nous pourrons photographier
l’hydravion. Ainsi, les gens seront bien forcés de nous croire quand
nous raconterons notre aventure… si toutefois nous parvenons à
retourner chez nous.
— Certes, oui ! dit Andy. Tom ! Passe-moi tes jumelles. Je veux voir
ces gens-là ! »
Grâce aux jumelles, Andy les voyait parfaitement. Il est vrai que, de
leur côté, les étrangers auraient pu voir les enfants, mais de très
loin.
Ces îles sont utilisées par l’ennemi comme escales pour lui éviter
d’aller se ravitailler dans son pays. Quelle histoire !
— Vas-y avec Jill et Mary, répondit Andy. Moi, je reste ici à faire le
guet. Préparez-vous un bon repas mais surtout n’allumez pas de
feu. L’ennemi verrait la fumée. Si vous devez à tout prix cuisiner,
servez-vous du poêle. Vous m’apporterez de quoi manger et boire
un peu plus tard.
— Entendu ! »
acquiesça Tom.
Ils mangèrent froid, préférant ne rien faire cuire du tout. Puis ils
préparèrent un paquet pour Andy et se mirent en route pour le
rejoindre.
« Regardez !
Le voilà ! cria Jill. Couchons-nous vite sous ces buissons pour n’être
pas vus ! »
— Moi aussi, avoua Jill, cela m’a fait un choc de voir cet énorme
avion surgir alors que je ne m’y attendais pas. Oh ! là ! là ! Si ça doit
continuer comme ça, je finirai par avoir des cheveux blancs ! »
CHAPITRE X
La troisième île
LE DÉPART de l’hydravion avait vivement soulagé les quatre
naufragés.
« C’est une chance que notre signal de détresse ait été retiré quand
l’appareil a survolé notre île, déclara Andy en dévorant avec entrain
les provisions apportées par ses camarades. Je n’ai pas eu le temps
de vous prévenir. J’ai brusquement entendu le bruit du moteur,
l’hydravion a glissé sur la lagune puis s’est envolé. Je me suis fait
tout petit afin qu’on ne me voie pas.
— Dis donc, Andy, demanda Tom. Crois-tu qu’il y ait quelque chose
d’intéressant sur les autres îles ?
— C’est vrai, soupira Jill avec regret. Je n’en aurai pas la force. La
distance est trop grande. Il faudra que vous vous passiez de nous.
— Nulle part, hélas ! répondit Tom. Tu sais bien qu’il n’y a pas la
moindre cachette sur cette île. Alors, souhaitons simplement ne pas
être découverts. »
— J’aurais tant aimé aller avec vous ! soupira Jill. Peut-être Mary et
moi pourrions-nous vous accompagner jusqu’à l’Ile Numéro Deux et
vous y attendre ? Ce serait plus amusant pour nous de jouer là-bas
que sur notre île.
Tom jeta un coup d’œil aux falaises de l’Ile Numéro Trois. Comme
elles semblaient encore loin ! Il continua vaillamment, obligeant ses
membres fatigués à se mouvoir en cadence. Mais, au bout d’un
moment, il dut constater qu’il lui était impossible de nager plus
longtemps. Il se tourna sur le dos et recommença à faire la planche.
Ainsi qu’il l’avait prédit, les deux garçon avançaient très lentement.
Et puis, au bout d’un moment, Andy, à son tour, ressentit la fatigue.
Remorquer quelqu’un n’est pas de tout repos ! Le jeune pêcheur
avait de plus en plus de difficulté à conserver son souffle.
Tom, à son tour, prit pied sur les rochers. Il se sentit aussitôt
beaucoup mieux. Se tenant alors par la main, lui et Andy avancèrent
à tâtons, et très prudemment, passant d’un écueil à l’autre, se
meurtrissant les orteils et se déchirant parfois la peau jusqu’au sang,
mais approchant peu à peu de la plage. Enfin, le chapelet des
rochers s’interrompit. A présent, les deux garçons ne foulaient plus
que le sable. Quel soulagement !
« Eh bien, s’exclama Tom, voilà une aventure qui a failli mal tourner !
Navré d’avoir été aussi minable, mon vieux. Et merci.
Cette troisième île leur parut identique aux deux autres : il y poussait
des fougères, de la bruyère et une herbe maigre. Des mouettes
tournoyaient dans le ciel.
« Andy, dit-il. Il faut à tout prix retourner chez nous et faire savoir ce
qui se passe ici !
— C’est certain, soupira Andy. Je pense aussi qu’il faut agir, Tom.
— Peu importe les dangers qui nous menacent, déclara Tom qui
pensait réellement ce qu’il disait. Ce qui compte, c’est de rentrer à la
maison et de signaler cette base de sous-marins. Ce nid de frelons
doit être détruit. Andy, c’est sérieux ! »
Mais, dis donc ! Est-ce que les filles ne vont pas être drôlement
inquiètes en ne nous voyant pas reparaître avant la marée montante
de ce soir ?
— Nous irons sur la falaise, de l’autre côté de cette île, et nous leur
adresserons des signaux, décida Andy. Avec les jumelles, elles nous
verront distinctement. Par gestes, nous essaierons de leur faire
comprendre que nos plans sont changés mais que tout va bien.
La nuit tomba enfin. La lune, masquée par les nuages, diffusait une
faible clarté de loin en loin. Andy et Tom descendirent sans bruit
jusqu’à la petit crique, près de la base secrète. Ils avaient, à
l’avance, soigneusement repéré leur chemin. Andy marchait en tête,
leste comme un chat. Tom le suivait de près, faisant très attention à
ne pas buter sur des pierres qui, en roulant au bas de la pente,
auraient risque de trahir leur approche.
Mais ils n’entendirent rien d’autre que le bruit des vagues sur le
sable. Les bateaux se trouvaient tout proches, la quille en l’air.
« Courage ! lança Andy tout bas. Force encore un peu sur les
avirons, Tom. Nous n’allons pas tarder à contourner l’île. »
Jill et Mary guettaient leur retour. Lorsque la nuit était tombée, les
deux sœurs avaient commencé à s’inquiéter pour de bon.
Puis, alors que Jill scrutait une fois de plus la mer à travers ses
jumelles, la lune était réapparue et elle avait distingué un petit
bateau se dirigeant vers elles. Impulsivement, elle avait serré le bras
de Mary.
n’importe où ! »
Les quatre amis s’assirent, serrés les uns contre les autres sur la
saillie rocheuse, battue des vents et glaciale. Pour le moment, ils
avaient oublié le froid et la bise tant ils étaient occupés à parler ou à
écouter. Les filles eurent peine à croire le récit des garçons. Cela
semblait tellement extraordinaire !
L’alarme sera donnée ! Est-ce que ces gens ne fouilleront pas les
îles
— Si… sans aucun doute, répondit Andy. C’est pour cela que nous
devons partir demain de bonne heure. Nous allons prendre des
provisions dans la Rotonde, bien dormir cette nuit… et tenter le tout
pour le tout !
CHAPITRE XII
Une tentative hardie
SI LES ENFANTS avaient espéré bien dormir cette nuit-là, ils durent
déchanter. Ils étaient bien trop énervés… Tous quatre avaient
regagné leur île à bord du bateau volé. Après avoir attaché
l’embarcation, ils s’étaient précipités dans leur abri.
— J’y veillerai, promit Andy. Jill, qu’y a-t-il pour le petit déjeuner
?»
— Flûte ! protesta Mary. Vous vous réservez toujours les choses les
plus agréables ! Pourquoi n’irions-nous pas avec vous ? Qu’est-ce
qui nous en empêche ?
Andy permit aux trois autres de regarder à leur tour. Tom exprima
son contentement :
A plat ventre, ils regardèrent à travers les hautes fougères. Les filles
eurent du mal à étouffer une exclamation de surprise.
« Incroyable, murmura Jill. Un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept…
combien donc y a-t-il de sous-marins ?
« J’ai déjà pris l’hydravion sur les deux premières pellicules, dit-il
tout bas. Je consacrerai le reste du rouleau aux sous-marins. De
retour chez nous, il sera facile de les faire tirer. Personne alors ne
pourra douter de notre parole : ces photos seront la preuve de ce
que
nous aurons vu. Je vais me débrouiller pour cadrer ces deux gros
submersibles, juste au-dessous de nous ! »
Clic ! Clic ! Clic ! Clic ! Tom déployait tous ses talents pour prendre
les meilleures photos possibles. Il eut bientôt terminé son rouleau.
CHAPITRE XIII
Tom disparaît
LES QUATRE AMIS se regardèrent, épouvantés. Il avait fallu que
l’hydravion décollât juste à ce moment-là. Quelle affreuse malchance
!
Les enfants reprirent les rames et, aussi vite qu’ils le purent, se
dirigèrent vers les cavernes de la seconde île. Ils y arrivèrent,
exténués. Personne en vue ! Négligeant leur fatigue, ils tirèrent le
bateau sur le sable et se précipitèrent dans la Rotonde. Ils en
« Nom d’un pétard ! s’écria Tom. Je crois que nous avons là des
vivres pour plusieurs semaines !
— Qui sait si nous n’en aurons pas besoin ! répliqua Andy. Notre
village est loin ! En outre, je n’ai pas d’idée précise sur la direction à
prendre. Enfin, je ferai de mon mieux ! »
Andy sortit alors de sa cachette et héla les filles qui, elles aussi,
s’étaient dissimulées sous des buissons.
Ils travaillèrent dur pour enterrer tous les sacs et toutes les caisses
sous des herbes et du sable. Puis ils tirèrent le bateau encore plus
haut pour mieux le camoufler. Quand ils eurent fini, ils étaient en
nage et à bout de forces. C’est alors que le pauvre Tom poussa un
tel cri de détresse que les trois autres sursautèrent et le
dévisagèrent d’un air effrayé.
— Imbécile est un mot trop faible, dit à son tour Mary. Crétin te
conviendrait mieux. Pour avoir agi aussi bêtement, il faut que tu
n’aies pas une once de cervelle. »
Tom rougit comme une tomate bien mûre. Il cligna des yeux et eut
du mal à avaler la grosse boule qui, soudain, lui obstruait le gosier. Il
savait ce que représentaient les précieuses photos qu’il avait prises.
Comment avait-il bien pu oublier son appareil aussi sottement ?
« Ne fais pas cette tête-là, mon vieux ! dit gentiment Andy. Je me
doute de ce que tu ressens. J’ai éprouvé le même sentiment de
culpabilité quand je me suis aperçu que j’avais oublié de mettre une
ancre dans le bateau. C’est terrible. »
Sautant à l’intérieur, il saisit les avirons et se hâta vers son but. Sitôt
Il eut vite fait de constater que le bateau fugitif était bien le leur.
Jill posa sa bouilloire pleine d’eau à côté d’elle sur le sable. Elle se
sentait soudain très lasse. Mary s’assit et regarda la mer, espérant
voir bientôt Tom reparaître. Andy, incapable de rester en place, ne
cessait d’arpenter la plage. Il comprenait que Tom eût éprouvé le
désir impérieux de récupérer son appareil, rachetant ainsi sa
légèreté et son étourderie. Mais il lui en voulait d’être parti avec leur
précieux bateau.
?»
« A mon avis, dit enfin Andy, il s’est fait pincer. Rien d’autre ne peut
expliquer son absence. Et maintenant, nous voilà tous dans un joli
pétrin ! Plus de Tom… et plus de bateau ! »
CHAPITRE XIV
Prisonnier !
Puis l’un des nouveaux venus se tourna vers le jeune garçon et lui
demanda, en anglais :
Tom put répondre, sans mentir, qu’il était venu seul sur l’île.
Quelle chance que les autres fussent restés sur l’Ile Numéro Un ! Il
parla donc avec une assurance due à sa sincérité :
« Il n’y a personne ici que moi. Fouillez cette grotte et vous verrez
bien. »
que Tom était retourné à l’Ile Numéro Deux afin d’y reprendre son
appareil photo ? Traverseraient-ils à gué, à marée basse, pour se
mettre à sa recherche ? Dans ce cas, ils se feraient prendre eux
aussi, c’était fatal !
Là-bas, sur l’Ile Numéro Un, Andy, Jill et Mary restèrent assis sur le
sable jusqu’au moment où il leur fut impossible de demeurer éveillés
plus longtemps. Ils retournèrent alors à leur abri, se couchèrent,
mais dormirent mal, d’un sommeil coupé de cauchemars, et se
tracassant au sujet de Tom et du bateau chaque fois qu’ils se
réveillaient.
« Ils ont certainement attrapé Tom, leur dit-il. Il n’y a aucun doute là-
dessus, je le crains. Mais je connais suffisamment votre frère pour
savoir qu’il ne révélera pas notre présence. Il ne nous trahira jamais.
Malheureusement, cela n’empêchera sans doute pas l’ennemi de
débarquer ici pour s’assurer qu’il n’y a personne. Il faut donc nous
cacher afin d’échapper aux recherches… et imaginer un moyen de
délivrer Tom.
— Oh, mon Dieu ! Tout cela semble impossible ! s’écria Jill d’une
voix désespérée.
répondit Mary en ravalant ses larmes. Les soldats feront une battue.
Il n’y a aucun arbre, ici, qui soit suffisamment grand ou assez touffu
pour nous dissimuler. Il n’y a même pas la moindre grotte…
Impossible de se cacher !
— Oui, dit Jill d’un air songeur. Il est très, très important de trouver
une bonne cachette. Pensons-y de toutes nos forces. Je suppose,
Andy, que fougère et bruyère ne nous seront d’aucune utilité ?
— En tout cas, fit remarquer Jill, c’est une bonne chose que nous
ayons pensé à camoufler toutes nos provisions sur la plage. Ainsi, si
nous parvenons à échapper à l’ennemi, nous ne risquerons pas de
mourir de faim. Il nous suffira de creuser un peu et de nous servir !
« Les voilà qui arrivent, annonça Andy dans un souffle. Cinq à bord
d’un canot. Vite ! cachons-nous !… Mais où ? »
CHAPITRE XV
— Génial !
Andy fit allonger les deux sœurs côte à côte, puis les recouvrit
entièrement de sable, à l’exception d’un petit espace, à hauteur du
nez, pour les laisser respirer. Comme il n’avait d’autre outil que ses
mains, ce fut une dure besogne.
« Jill ! Mary !
Dès que je lancerai le cri du goéland, soyez sur vos gardes ! Restez
bien immobiles ! »
« Mary ! Jill !
Je crois que l’ennemi est parti pour de bon, mais il faut être prudent.
Commencez à vous débarrasser lentement et sans bruit de votre
camouflage, mais tenez-vous prêtes à vous allonger de nouveau à la
moindre alerte. »
« Eh bien !
« Ecoutez !
dit-il. A l’heure qu’il est, l’ennemi doit avoir quitté l’île. Je pars devant
en éclaireur. Si le chemin est libre, nous regagnerons l’abri,
allumerons le poêle et nous nous sécherons. Puis nous nous
préparerons un chocolat brûlant, ce qui achèvera de nous réchauffer
et de nous réconforter. »
Dix minutes plus tard, les trois enfants se sentaient revivre. Leurs
vêtements fumaient devant le poêle et la boisson brûlante les
!»
CHAPITRE XVI
Le choix des disques était plus que restreint. Il ne restait d’intact que
celui où se trouvaient enregistrées : d’un côté des rondes enfantines,
et de l’autre, une simple berceuse, sans accompagnement musical.
Les filles écoutèrent d’une oreille distraite. Ce disque, qu’elles
avaient entendu plusieurs fois depuis leur naufrage, commençait à
les ennuyer. A la fin, Jill ne put y tenir : « Arrête, Andy, je t’en prie !
Cette voix m’endort. »
Tandis qu’il regardait l’Ile Numéro Deux, il prit une décision, puis alla
retrouver les filles.
« Ecoutez !
leur dit-il. Je crois qu’il serait bon que je traverse à gué ce soir,
quand il fera nuit. Il se peut que j’arrive à joindre Tom d’une manière
ou d’une autre. J’apprendrai ainsi ce qui s’est passé au juste, même
si je ne peux pas le délivrer.
— Oh, Andy !
protesta aussitôt Mary. Tu ne vas pas nous laisser seules ! J’ai peur.
« Parfait !
Comme il prêtait l’oreille, il lui sembla que ce qu’il avait d’abord pris
pour une plainte n’était en fait qu’un long bâillement. Pour le coup,
Andy regarda fixement la bruyère, se demandant si ses oreilles
ne lui jouaient pas des tours. La bruyère qui bâillait ! Cela n’avait pas
de sens. Et pourtant, ce bâillement était très réel.
»
« Nous avons fouillé cette île ainsi que celle où se trouve l’épave de
votre bateau, lui avait-il expliqué. Nous avons découvert l’endroit où
vous vous cachiez… vous et vos amis ! »
A ces mots, le pauvre Tom avait senti son cœur chavirer. En réalité,
l’homme bluffait, dans l’espoir que le prisonnier craquerait et
avouerait qu’il n’était pas seul. Mais Tom n’ouvrit pas la bouche.
« Je vous dis que nous avons découvert vos amis ! répéta l’homme.
Ils se sont vaillamment défendus mais ont fini par succomber et par
être capturés. »
Tom comprit alors que l’ennemi lui tendait un piège, espérant qu’il
trahirait involontairement ses compagnons. En fait, ses ennemis
ignoraient que les complices de Tom n’étaient que deux filles et un
garçon. Peut-être même n’était-il pas certain que Tom fut
accompagné !
Quoi ! Cette île était donc habitée ? Je ne m’en serais jamais douté.
Si j’avais su, j’aurais pu trouver du secours pour renflouer mon
bateau !
Non seulement il n’était pas tombé dans le piège qu’on lui avait
tendu, mais il pensait bien avoir réussi à tromper l’ennemi.
Tout à coup, alors qu’il était là, à ne rien faire, il surprit un bruit
bizarre au-dessus de sa tête… comme une sorte de grattement. Le
prisonnier, intrigué, se demanda ce que cela pouvait être.
« Tom ! Es-tu là ? »
Mais oui, c’était la voix d’Andy, qui, passant par le trou et amplifiée
par la caverne, résonnait de cette façon étrange qui la
dénaturait complètement.
M’entends-tu ? Où es-tu ? »
La voix grondait comme un tonnerre mais, cette fois, Tom n’en eut
pas peur et répondit, aussi fort qu’il l’osa :
« Je suis ici !
Dans la Rotonde ! »
« Bon ! se dit-il. Tom est là, apparemment sain et sauf. Je vais lui
demander ce qui est arrivé. »
CHAPITRE XVII
L’évasion
»
C’est donc à voix basse que les deux amis s’entretinrent. Tom
exprima sa joie quand il apprit comment ses sœurs et Andy s’étaient
camouflés pour échapper aux recherches de l’ennemi.
— C’est une chose très faisable, affirma Andy, car le terrain est
sablonneux. Tu dois pouvoir l’élargir de ton côté, je suppose ?
Essaie
!»
Tom se mit à gratter avec ses mains. Sous ses doigts, le mur s’effrita
aisément. Mais il ne fallait pas songer à s’attaquer au plafond
rocheux.
Dès que Tom eut entendu le « cri du goéland », il se mit à crier pour
faire venir le soldat en faction. Celui-ci répondit à l’appel et
s’engagea dans le boyau pour aller voir ce qui se passait dans la
Rotonde.
Andy put ainsi, en toute sûreté, passer à gué d’une île à l’autre. A
présent, il connaissait bien les rochers et sautait de l’un à l’autre
avec aisance. Il eut vite fait de regagner l’abri.
Andy, qui mourait de faim, fit un très bon repas. Après quoi il alla se
coucher, sachant qu’il devait être bien reposé pour mener à bonne
fin ses projets de la nuit suivante.
« Hep, Tom ! Ça avance ? Moi, j’ai fini. L’orifice est assez large pour
te laisser sortir. J’ai apporté une corde que je peux te lancer si tu es
prêt.
CHAPITRE XVII
Renflouement
LES DEUX GARÇONS se dépêchèrent de passer d’un rocher à
l’autre le plus silencieusement possible. Tom suivait Andy de près
car le jeune pêcheur savait, maintenant où mettre exactement le
pied pour ne pas glisser. De temps à autre, de grosses vagues
noyaient les rochers mais ils n’y prêtaient pas attention.
demanda Jill.
« Nous devons réparer à tout prix, murmura Tom. C’est notre seule
chance. »
Quand Andy rejoignit ses amis sur le pont, il arborait une mine
épanouie.
« Tout va bien !
soupira Tom.
Chose ennuyeuse, le filin n’était pas assez long pour permettre aux
enfants d’atteindre la côte. Ils durent s’arrêter alors qu’ils avaient
encore de l’eau jusqu’à la taille. Ils s’apprêtèrent à haler l’épave.
« Attention !
cria Andy. Voici une grosse vague qui arrive ! Tirez tous ensemble
sur la corde, sans faute, dès qu’elle atteindra le bateau !… Ho-hisse
!»
« Attention !
Les enfants tirèrent encore de toutes leurs forces. Cette fois encore,
le bateau bougea. Dans leur course vers le rivage, les deux grosses
vagues bousculèrent au passage les quatre amis.
« Jill, Mary !
cria Andy, ne lâchez surtout pas la corde ! S’il arrive encore des
vagues aussi énormes, nous serons peut-être renversés. Mais peu
importe si nous restons cramponnés au cordage
!»
« Attention !
Ho-hisse ! Ho-hisse ! »
« Regardez celle-là !
« HO-HISSE !
« Tenez bon ! »
« Venez m’aider !
Vite, Tom ! »
« Ho-hisse !
CHAPITRE XIX
Catastrophe !
filles furent chargées de retirer les vieux clous. Tom aida Andy, en lui
passant ce dont il avait besoin.
— Sans doute, mais elle n’est pas là depuis longtemps, fit remarquer
Andy. De plus, elle se trouve à un endroit qui a été couvert, puis
découvert par la marée depuis que nous avons travaillé sur le
bateau, ce matin. L’un de nous aurait-il craqué cette allumette tout
récemment ? Non ! Nous n’avons pas allumé de feu ici. Alors…
qui ?
— Oh, Andy, tu te trompes certainement, murmura Jill, prête à
pleurer. Personne d’autre que nous n’est venu ici aujourd’hui. S’il y
avait eu quelqu’un, nous l’aurions vu.
« Halt ! »
« Ainsi, vous étiez quatre… et rien que des enfants ! Voici le garçon
qui nous a échappé… Vous vous êtes crus très malins, n’est-ce pas
?
Le cœur lourd, Andy et ses amis virent les hommes tirer le bateau
de pêche et le mettre à l’eau. Ils attachèrent leur petite embarcation
à l’arrière, puis montèrent à bord de leur prise et s’éloignèrent pour
disparaître bientôt au coin de la falaise.
Demeurés seuls, les enfants sentirent la colère et le désespoir les
envahir. Avoir travaillé si dur pour rien ! Maintenant, l’ennemi s’était
emparé de leur unique moyen de fuite, eux-mêmes avaient été
Sa bouche, dans son visage mince et brun, n’était plus qu’une ligne
dure. Andy ne songeait ni à pleurer ni à se désoler. Andy était dans
une rage noire et restait là, assis, regardant droit devant lui, tandis
que son cerveau travaillait ferme.
« Ecoutez, dit-il enfin. Il nous faut à tout prix quitter cette île ! Il nous
faut trouver un moyen de partir pour révéler aux autorités militaires
de notre pays l’existence de cette base secrète, quels que soient les
risques à courir. Aussi longtemps que l’ennemi demeurera dans ces
îles, capable de s’y ravitailler en carburant et en vivres, nos
vaisseaux courront le risque d’être torpillés par leurs sous-marins. »
Jill essuya ses larmes.
CHAPITRE XX
— J’ai
— Bien
raisonné. Continue, pria Tom, certain que son ami avait une
excellente idée en réserve.
Elles auraient trop froid sur un radeau exposé à tous les vents et, du
reste, elles seront plus en sûreté ici.
— Comment !
Tu n’y penses pas ! Nous partirons avec vous. N’est-ce pas, Mary ?
— Ecoute, Jill ! répliqua Andy avec patience. Vous n’avez que onze
ans et vous êtes beaucoup moins résistantes que nous. Je ne veux
pas vous faire courir des risques inutiles. Si nous réussissons à
rentrer chez nous, vous serez délivrées aussitôt… et si nous ratons
notre coup, eh bien, du moins, ce sera une consolation de savoir
que vous êtes ici en sécurité. »
— J’ai
pensé à tout, répondit Andy. Tout d’abord, si nous nous mettons à
démolir notre abri, l’ennemi peut fort bien s’en rendre compte et se
demander ce que nous fabriquons. Mieux vaut éviter ce genre de
questions. Aussi aurons-nous recours à une ruse : nous prétendrons
que l’abri s’est écroulé sur nos têtes et nous réclamerons une tente.
Nous vivrons alors sous cette tente et pourrons tranquillement
construire notre radeau avec le bois de la maisonnette.
— Hé oui !
Bientôt, la tempête éclata. A dire vrai, elle n’était pas bien terrible,
mais les enfants étaient bien contents d’en être protégés par la voile
qu’ils avaient tendue sur le toit sinistré. Le vent se mit à souffler avec
force. Tom et Andy durent lester le bas de la voile avec de grosses
pierres pour l’empêcher de s’envoler. Le tonnerre grondait
Là, voila qui est fait ! Nous raconterons que nous avons été blessés
dans la nuit. »
« Venez voir !
« Nous avons besoin d’une tente pour nous abriter ! » déclara Andy.
— Mon
— J’espère que cet individu va revenir avec une tente, soupira Tom.
Peut-être ferais-tu bien d’aller jusqu’en haut de la falaise, Jill, et de
t’y asseoir, bien tranquille. Comme ça, si l’homme revient, il ne
demandera pas à examiner ta tête ! »
« Et voilà !
Ils installèrent donc leur nouveau logis sur une petite plage, au-delà
d’une avancée de la falaise, en un endroit abrité. Non loin de là
poussaient en abondance bruyère et fougères dont il firent une
ample récolte pour confectionner des lits confortables.
« Eh bien !
Tom s’était fort bien acquitté de sa tâche : vis et clous étaient rangés
dans une boîte de conserve vide. Leur récupération n’avait pas été
chose aisée : il ne s’agissait pas seulement d’extraire les clous.
demain… il suffirait qu’il change d’avis pour que notre plan d’évasion
soit compromis. »
Tom prit l’assiette qu’on lui tendait. Elle était abondamment garnie de
langue froide accompagnée de pommes de terre rissolées et de
petites asperges que l’homme avait apportées la veille. Ce plat de
résistance fut suivi de quartiers de poires en conserve, que les
enfants accommodèrent avec du lait condensé sucré, et du chocolat
chaud. Le dessert parut un tel régal à Tom qu’il en redemanda.
Ils étaient tous exténués. Aussi, à peine allongés sur leurs couches
de bruyère, bien à l’abri sous la tente, s’endormirent-ils d’un profond
sommeil. Tous se réveillèrent tard le lendemain matin. Andy était
perplexe : il n’arrivait pas à décider s’ils devaient se remettre au
travail ou non.
Jill grimpa donc sur la hauteur pour prendre sa faction. Elle voyait
distinctement la plage aux grottes, sur l’Ile Numéro Deux.
Pour parfaire leur ouvrage, les deux garçons ajoutèrent une sorte de
rebord tout autour du radeau afin d’empêcher les vivres de rouler
dans la mer. Andy se révéla habile charpentier. Lorsque la nuit
commença à tomber, le radeau avait pris forme.
Andy sourit.
Trois jours plus tard, le radeau fut enfin prêt : c’était une construction
robuste et bien équilibrée. Andy avait décidé
tarder à venir. Une tente sera insuffisante pour vous abriter. N’y
aurait-il pas un bâtiment quelconque que nous pourrions réparer ?
« C’est une chance, fit remarquer Jill, que cet hydravion soit arrivé
juste à point pour permettre à Tom de détourner l’attention de
l’ennemi. Je suis persuadée qu’il allait entrer sous la tente et
découvrir le radeau.
« Très bien, Andy. Mary et moi, nous nous ferons une raison…
— Compte sur nous ! répondit Andy, tout content de voir que les
jumelles n’insisteraient pas pour les accompagner, Tom et lui. Vous
êtes de braves filles, toutes les deux. Nous sommes fiers de vous.
Les filles insistèrent pour faire emporter aux deux garçons les plus
chaudes couvertures du lot, en dépit des protestations d’Andy. Il
affirmait qu’elles ne leur seraient guère utiles, vu qu’elles seraient
trempées à la première grosse vague balayant le radeau. Ils finirent
par les prendre tout de même.
« Si elles sont mouillées, dit Jill, vous n’aurez qu’à les faire sécher
au soleil pendant la journée. Et vous serez peut-être bien contents
de les avoir. Mary et moi, nous en avons d’autres ! »
Tom, qui avait rejoint son ami à bord, maniait habilement l’aviron
pour guider l’esquif. Andy manœuvra la voile de manière à lui faire
prendre le vent. La toile se gonfla… Un instant plus tard, le radeau
sautait sur les vagues comme un bouchon.
« J’espère que Jill et Mary n’auront pas d’ennuis, murmura Tom d’un
ton soucieux. Les pauvres ! C’est dur de les laisser en arrière.
— Je n’ai pas peur ! affirma Tom avec force. Quant à toi, Andy, je
crois bien qu’il n’y a rien au monde qui puisse t’effrayer !
loin, elles leur semblaient très petites. Bien entendu, les filles étaient
devenues invisibles. Bientôt les îles disparaîtraient à leur tour et les
deux amis se retrouveraient seuls en pleine mer.
Tom laissait pendre ses mains dans l’eau fraîche. Il aimait bien le
balancement du bateau. Le soleil brillait de plus en plus, si bien que
les deux compagnons eurent bientôt très chaud. Tom ôta son
chandail et l’accrocha solidement au mât, hors de portée des
vagues.
accompagner le saumon.
Et Tom s’endormit.
Il frissonna. C’est qu’il n’y avait pas l’ombre d’un abri sur ce radeau
ouvert à tous vents… aucun moyen de se réchauffer non plus, ni
même de se sécher puisque le soleil restait invisible.
« Oui, soupira Andy. C’est bien un hydravion que j’entends. S’il est
lancé à notre poursuite, il ne peut manquer de nous voir. Dire que
Tom, soudain très pâle, scrutait le ciel avec angoisse. A présent, les
deux garçons entendaient distinctement le vrombissement du
moteur. Soudain, l’hydravion surgit. Il volait lentement et à très basse
altitude. Il était clair qu’il écumait la mer, en quête d’une proie.
« Andy ! ANDY ! hurlait Tom, avec frénésie. Regarde les dessins sur
l’hydravion. C’est un appareil britannique. Un appareil
BRITANNIQUE ! »
Debout sur leur radeau, ils dansaient à présent une gigue endiablée.
« Oh, Andy ! Ce sont les nôtres qui arrivent ! Ce n’est pas l’ennemi !
Quelle chance qu’ils nous aient aperçus ! Suppose qu’ils aient cru le
radeau abandonné et qu’ils aient poursuivi leur route ! »
« Ma foi, dit l’un des aviateurs, ce sont des gamins. Et nous qui
pensions recueillir des rescapés d’un bateau ou d’un avion… Que
faites-vous sur ce radeau, mes enfants ?
Alors, Andy reçut un second choc car, cette fois, le hurlement que
poussa Tom le glaça jusqu’à la moelle des os.
— J’espère que mon père ne sera pas trop fâché que j’aie perdu son
bateau, soupira le pauvre Andy. Mais peut-être sera-t-il possible
maintenant de le reprendre à l’ennemi ?
Quand il te reverra, ton père sera bien trop content pour se soucier
d’autre chose. Et puis, loin de t’en vouloir, il sera au contraire fier de
toi. Et maintenant asseyez-vous tous les deux. Nous allons décoller !
CHAPITRE XXIV
Des ennuis pour Jill et Mary
Nous allons dormir bien à l’abri sous la tente, toutes les deux.
L’ennemi ignore encore que les garçons sont partis, c’est l’essentiel.
Les deux filles allumèrent leur petit poêle au seuil de la tente dès
que la nuit fut là. Sa petite flamme était comme une compagnie.
Elles posèrent dessus une bouilloire d’eau et s’assirent à l’entrée de
la tente pour boire un bon chocolat chaud, tandis que les étoiles
s’allumaient dans le ciel.
— Vous ne les avez pas vus ? répliqua Jill. Ils ne doivent pas être
loin. Dans la tente, peut-être. Y avez-vous jeté un coup d’œil ?
— Des signaux ! répéta Jill. Bien sûr que non ! Nous avons fait du
chocolat chaud, tout simplement. Regardez. Voici nos tasses
sales… »
— Vous n’avez qu’à les chercher, rétorqua Jill. Je suis sûre que vous
ne croirez pas un mot de ce que je pourrai vous dire. Alors, mieux
vaut que vous vous rendiez compte par vous-mêmes ! »
Les jumelles se mirent à pleurer, non pas sur leur propre sort, mais
parce que l’idée de savoir les hydravions aux trousses d’Andy et de
Tom leur faisait horreur.
— Je t’y suivrai, décida aussitôt Mary en séchant ses larmes d’un air
plein de détermination. Nous allons attendre que la mer se retire,
puis nous franchirons le bras de mer à gué ! »
Ce jour-là, dès que la marée fut assez basse, les deux filles se
hâtèrent de passer d’un rocher à l’autre jusqu’à la plage de sable de
l’Ile Numéro Deux. Non loin de là s’ouvrait la caverne servant
d’antichambre à la Rotonde.
Après avoir vidé la cantine et camouflé derrière une autre les vivres
qui s’y trouvaient encore, Jill et Mary s’amusèrent à chercher le
tunnel vertical qui faisait communiquer la Rotonde avec le haut de la
falaise. Mais elles ne parvinrent pas à le découvrir.
« Je me demande s’il fait déjà nuit, dit Mary au bout d’un moment.
CHAPITRE XXV
Retour aux îles
SI JILL ET MARY, au lieu de s’affoler, avaient pris la peine de mieux
regarder l’hydravion, elles auraient vu qu’il s’agissait d’un appareil
non pas ennemi mais… britannique ! En fait, c’était celui-là même
qui était venu au secours de Tom et d’Andy. Le commandant, rentré
en toute hâte au quartier général, avait fait son rapport à ses
supérieurs. On avait développé sur-le-champ les rouleaux de
pellicule contenus dans l’appareil de Tom. Les clichés montraient
très distinctement l’hydravion allemand et la flottille de sous-marins.
Andy et Tom, soumis à un interrogatoire serré, firent un récit clair et
complet. Les personnalités militaires qui les écoutaient
s’émerveillèrent des aventures vécues par les quatre enfants.
seront anéantis. Nous étions loin de nous douter qu’il existait une
base secrète si près de nous. Pas étonnant que l’adversaire ait
exercé tant de ravages parmi notre flotte !
— S’il vous plaît, monsieur ! dit Tom d’un air inquiet. Et mes sœurs ?
Vous les délivrerez avant de bombarder la base, n’est-ce pas
« Dès que ces terres seront en vue, expliqua le père de Tom, nous
devrons agir avec la plus extrême prudence. Autant que faire se
peut, évitons de donner l’alarme à l’ennemi. Vous dites, Andy, qu’on
peut facilement se poser sur les eaux de la lagune, près de l’Ile
Numéro Deux. Eh bien, vous nous guiderez quand nous
approcherons et nous amerrirons là-bas. Ensuite, vous, Tom et deux
de mes hommes vous rendrez sur l’Ile Numéro Un et en ramènerez
mes filles. Notre hydravion s’éloignera aussitôt et je donnerai à nos
navires le signal de l’attaque.
« Les voilà !
« La marée est encore trop haute pour que nous puissions traverser
à gué de cette île à la première, constata Tom, déçu.
On mit donc à la mer un petit canot dans lequel prirent place Andy,
Tom, son père et deux hommes. Après avoir accosté, tous
pénétrèrent dans la caverne.
« Regarde, papa, dit-il. Tu vois toutes ces caisses et tous ces sacs ?
En fait d’adversaire, ce furent deux petites filles très émues et, il faut
le dire, pas très propres, qui surgirent de la cantine en criant de joie.
Elles n’avaient pas encore aperçu leur père. Celui-ci se pencha vers
elles, les prit dans ses bras et les embrassa. En le reconnaissant,
elles étaient d’abord restées sans voix. Puis leur allégresse folle se
déchaîna.
« Nous n’allons pas tarder à arriver, mes enfants. C’est votre mère
qui va être heureuse ! Et ton père également, Andy. Tous deux vous
attendent avec impatience. »
Une fois de plus, un sentiment de culpabilité doucha le bonheur du
pauvre Andy. Qu’allait dire son père en apprenant la perte de son
bateau de pêche ?
CHAPITRE XXVI
La fin de l’aventure
L’appareil se posa doucement sur l’eau et resta là, ses grandes ailes
miroitant au soleil.
En un clin d’œil, la petite plage fut envahie par une foule bruyante et
enthousiaste : pêcheurs avec leurs femmes, enfants, étrangers de
passage. Tous criaient et poussaient des acclamations.
Ses yeux, aussi bleus que ceux du garçon, exprimaient son profond
bonheur. Ni le pêcheur ni son fils ne se montrèrent très bavards mais
les regards qu’ils échangeaient étaient éloquents. Le père de Tom
monta lui aussi dans le canot : il avait deux jours de permission et se
réjouissait à l’idée de les passer auprès de sa femme et de ses
enfants.
— Et notre vieux Tom a été lui aussi bien dans son genre, affirma
Jill, taquine, sauf quand il a oublié son précieux appareil photo
Elle fut interrompue par un bruit sourd venant de très loin. Tom
regarda son père et demanda :
Tom se rappelait à quel point Andy avait paru tracassé par la perte
de son bateau et les reproches éventuels de son père, aussi
demanda-t-il vivement :
« Dis-moi, Andy, ton père est-il fâché contre toi ? S’est-il mis en
colère ?
enfin :
Tom, Jill et Mary étaient presque aussi heureux qu’Andy. Voilà qu’il
avait un bateau cent fois plus beau que l’ancien… et tout neuf,
encore ! Aussi tous laissèrent éclater leur joie et se mirent à danser
autour d’Andy en criant et en lui administrant de telles tapes sur le
dos que le jeune pêcheur trébucha et tomba le nez dans le sable.
« Vous avez autant de droits que moi sur ce bateau, dit-il. Il nous
appartient à tous les quatre.
N’est-ce pas que c’est un beau bateau ? Et Andy l’a vraiment mérité
par son courage et son esprit d’initiative. Il a rendu un fier service au
pays. Mais nous profiterons nous aussi de l’aubaine lorsque nous
reviendrons ici en vacances ! »
Le père d’Andy monta à bord pour tout examiner. Ses yeux bleus
brillaient de joie.
Andy ne savait pas très bien manier la plume. Ce fut donc Tom qui
écrivit et posta la lettre à sa place.
Dans la soirée, Andy, son père et les trois enfants prirent place à
bord du bateau neuf et sortirent en mer.
Le père de Tom, qui était descendu sur la plage pour les voir partir,
cria aux enfants :
Document Outline
CHAPITRE PREMIER Le début de l’aventure
CHAPITRE II Perdus dans la tempête
CHAPITRE III Naufragés !
CHAPITRE IV L’île inconnue
CHAPITRE V Les naufragés s’organisent
CHAPITRE VI Un abri providentiel
CHAPITRE VII Etrange découverte !
CHAPITRE VIII De plus en plus étrange !
CHAPITRE IX De mystérieux visiteurs
CHAPITRE X La troisième île
CHAPITRE XI Le secret des îles
CHAPITRE XII Une tentative hardie
CHAPITRE XIII Tom disparaît
CHAPITRE XIV Prisonnier !
CHAPITRE XV Une terrible épreuve
CHAPITRE XVI Andy au secours de Tom
CHAPITRE XVII L’évasion
CHAPITRE XVII Renflouement
CHAPITRE XIX Catastrophe !
CHAPITRE XX Andy tire des plans
CHAPITRE XXI Le radeau
CHAPITRE XXII Le départ
CHAPITRE XXIII Merveilleuse surprise !
CHAPITRE XXIV Des ennuis pour Jill et Mary
CHAPITRE XXV Retour aux îles
CHAPITRE XXVI La fin de l’aventure