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La surveillance en exploitation des enceintes de

confinement et des aéroréfrigérants à tirage naturel du parc


nucléaire d’EDF
Alexis COURTOIS, EDF Division Technique Générale
Jean-Marie HENAULT, EDF Division Recherche & Développement
Alexandre SIMON, EDF Division Technique Générale
Yves-Laurent BECK, EDF Division Technique Générale
Jean SALIN, EDF Division Recherche & Développement

EDF surveille l’ensemble des ouvrages de son Parc de production électronucléaire pendant toute leur
durée de vie. Dans cet article, on s’intéresse à la surveillance des enceintes de confinement des
réacteurs à eau sous pression (REP) et des coques d’aéroréfrigérant. On présente les objectifs de la
surveillance de ces ouvrages, quelques technologies ainsi que les traitements associés à certaines
mesures. On évoque également l’organisation d’EDF pour préparer l’avenir et développer de
nouveaux outils et méthodes, notamment au travers de partenariats.

1 Introduction
Que ce soit au titre de la maîtrise de la sûreté nucléaire ou de la gestion de son patrimoine industriel,
EDF exerce une surveillance régulière et une auscultation des ouvrages de Génie Civil de ses
centrales. Cette surveillance se décline dans sa doctrine de maintenance et dans les règles d’essais
périodiques. Les 58 enceintes de confinement ainsi que les 28 aéroréfrigérants à tirage naturel qui
équipent le Parc nucléaire en exploitation font l’objet d’une surveillance particulière.

2 Généralités sur la surveillance des ouvrages


La surveillance des ouvrages de génie civil, quels qu’ils soient, consiste à mettre en place un certain
nombre d’actions pour s’assurer qu’ils sont aptes à remplir les fonctions pour lesquelles ils ont été
conçus. Généralement, cette surveillance peut s’exercer via des inspections visuelles, des essais
périodiques et l’auscultation des ouvrages.

Les inspections visuelles constituent la base de toute surveillance en génie civil. Les outils modernes
de télédétection permettent désormais d’inspecter à distance des ouvrages difficilement accessibles
ou/et de grandes dimensions, en disposant d’informations relativement précises sur plusieurs familles
de défauts (étendue, longueur, espacement et ouverture des fissures…).

Les essais périodiques dépendent bien évidemment de la fonction de l’ouvrage. Ils supposent une
instrumentation de l’ouvrage pour quantifier la réaction de l’ouvrage lors du test.

L’auscultation repose sur une instrumentation permanente ou occasionnelle de l’ouvrage (via des
essais destructifs ou non, par exemple), et s’intéresse à son comportement en exploitation.

La conception du mode et des systèmes de surveillance liés à un ouvrage particulier découle en


principe d’une analyse de risques. Celle-ci doit prendre en compte les exigences de sûreté, les
paramètres d’exploitation à contrôler, les coûts de perte d’exploitation et la durée de vie de l’ouvrage.
En sont alors déduits les grandeurs physiques à caractériser, le type de surveillance, l’instrumentation
éventuelle et la fréquence des mesures.

3 Les enceintes de confinement


La tenue mécanique des enceintes de confinement est évidemment cruciale pour la sûreté,
puisqu’elles constituent la troisième et ultime barrière de confinement. Leur caractère non remplaçable
rend leur surveillance particulièrement importante.

En France, le choix d’injecter les câbles de précontrainte au coulis de ciment présente des avantages
en terme de prévention contre la corrosion des armatures et de reprise des efforts en cas de rupture
d’un câble. Cette option interdit en revanche toute opération d’inspection ou de maintenance des

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câbles a posteriori, contrairement à une précontrainte injectée à la graisse pratiquée couramment
dans d’autres pays. Cette spécificité a donc entraîné la mise en place d’un système de surveillance
comprenant des tests de résistance et d’étanchéité à la pression d’accident lors des visites
décennales ainsi qu’une auscultation relativement importante pour suivre le comportement de
l’enceinte au cours de sa vie.

3.1 Rappels sur les exigences et la conception relative aux enceintes de


confinement du parc d’EDF

3.1.1 Les exigences de sûreté et de conception


L’enceinte de confinement des REP constitue la dernière barrière de protection des populations et de
l’environnement en cas d’accident interne ou d’agression externe. Ainsi, la principale exigence est
formulée en terme de taux de fuite admissible dans la situation de l’accident de référence Ce taux de
fuite correspond à un débit journalier du mélange gazeux air-vapeur contenu dans l’enceinte ramené
au volume libre de l’enceinte. Le Décret d’Autorisation de Création (DAC) prescrit des critères à
respecter tout au long de la vie de l’ouvrage. Pour transposer les conditions d’accident aux conditions
d’essai et pour provisionner une marge vis-à-vis du vieillissement, EDF s’est fixé dans ses Règles
Générales d’Exploitation des critères d’essai.

En outre, EDF demande au constructeur de l’enceinte un test de résistance qui démontre que
l’ouvrage se comporte tel que le prévoyaient la conception. Il s’agit en quelque sorte d’un essai de
réception. L’ouvrage est mis en pression (éventuellement au-delà de la pression accidentelle) et on
mesure sa réaction en terme de déplacement ou de déformation dans différentes parties. La
démonstration du comportement correct de l’enceinte est basée sur la cohérence entre la réponse de
l’ouvrage et les calculs de dimensionnement.

L’instrumentation mise en œuvre pour l’essai de résistance est ensuite exploitée tout au long de la vie
de l’ouvrage pour surveiller le système de précontrainte en exploitation, en mesurant l’évolution des
déformations de retrait et de fluage du béton, pour vérifier qu’elles restent compatibles avec les
hypothèses prises à la conception ou dans les démonstrations de sûreté.

En pratique, les tests de résistance et d’étanchéité sont réalisés quasi simultanément, afin d’optimiser
les opérations dans le bâtiments réacteur. Ils sont réalisés tous les dix ans, lors des visites
décennales.

3.1.2 Les deux conceptions retenues


Deux conceptions d’enceintes de confinement existent actuellement sur le parc en exploitation d’EDF :
• sur les paliers 900 MWe (34 unités), les enceintes à simple paroi (ESP) avec liner métallique
(concept initial issu de Westinghouse) : le confinement repose sur une enceinte en béton
précontraint (90 cm d’épaisseur) apportant la rigidité nécessaire pour résister aux agressions
éventuelles (séisme, chute d’avion, APRP…) à laquelle est associée une peau métallique de
6 mm d’épaisseur qui assure l’étanchéité en cas d’accident ;
• sur les paliers 1300 et 1450 MWe (24 unités), les enceintes à double parois (EDP) sans liner
métallique (évolution du concept précédent) : le confinement repose sur l’étanchéité du béton
précontraint de l’enceinte interne (épaisseur entre 90 cm et 1,20 m) et sur un système de
filtration d’air situé dans l’espace entre enceintes. La tenue face aux agressions externes est
assurée par l’enceinte externe en béton armé (50 cm d’épaisseur).

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Figure 1 : coupes schématiques des enceintes simples et double parois des REP EDF

3.2 Principaux phénomènes suivis pour les enceintes


Au vu des exigences, les systèmes de surveillance et d’auscultation mis en place sur les enceintes
visent à mesurer principalement :
• les tassements de l’ouvrage sur son sol de fondation ;
• la réponse mécanique de l’enceinte lors des épreuves décennales ;
• l’état de fissuration du parement externe du bâtiment réacteur ;
• les indices éventuels de corrosion ;
• la précontrainte de certains câbles, dont les gaines n’ont pas été injectées au coulis de ciment
afin de pouvoir faire des mesures directes de tension ;
• les effets de déformations différées dans le béton (retrait et fluage) et dans l’acier (relaxation
des torons), qui renseignent de manière indirecte sur la précontrainte effectivement présente
dans les câbles.

On distinguera les mesures réalisées lors des épreuves des enceintes en béton précontraint et les
mesures réalisées en exploitation.

3.3 Aperçu des appareils d’auscultation des enceintes de confinement


Pour fournir des mesures relatifs aux phénomènes suivis, les enceintes sont équipés de capteurs.
Certains capteurs, installés sur l’ouvrage de façon permanente sont régulièrement interrogés sur toute
la durée de fonctionnement, d’autres ne sont installés qu’en situation d’épreuve.

EDF a défini un Dispositif d’Auscultation Optimal (DAO) qui doit être maintenu jusqu’à l’arrêt
d’exploitation de la tranche. Etant donné que certains capteurs sont noyés et non accessibles, des
dispositifs palliatifs ont été développés pour les remplacer en cas de défaillance.

Après un aperçu global des appareils installés pour la surveillance du comportement mécanique de
l’enceinte, quelques précisions sont apportées sur les extensomètres noyés et les capteurs de
parement qui les remplacent en cas de défaillance provoquant le non respect du DAO sur une
enceinte.

3
3.3.1 Tour d’horizon des capteurs utilisés par EDF
L’auscultation des enceintes des REP d’EDF repose principalement sur les capteurs suivants
• des thermomètres noyés dans le béton (thermocouple ou sonde platine Pt100). Leur
redondance et leur durée de vie sont telles qu’il n’est pas nécessaire de prévoir des palliatifs
en cas de défaillance ;
• des extensomètres à corde vibrante noyés dans le béton (mesure locale de déformation).
Certains font partie du DAO et doivent être remplacés par des extensomètres de parement en
cas de défaillance;
• des pendules (mesure globale de déplacements horizontaux) ;
• des fils invar (mesure globale de déplacements verticaux) ;
• des dynamomètres sur les quelques câbles de précontrainte injectés à la graisse ;
• des pots de nivellement noyés dans le radier, pouvant éventuellement être remplacés par des
pots posés en surface.

Dynamomètre

Fil invar et pendule en parement Extensomètre à corde


vibrante noyé dans le béton

Thermocouple

Pots de nivellement

Figure 2 : Exemple de capteurs utilisés par EDF sur l’ensemble de ses enceintes de
confinement

3.3.2 Extensomètres à corde vibrante


Comme pour la précédente génération de réacteur (filière Graphite Gaz), les capteurs de
déformations qui équipent les enceintes sont des extensomètres à corde vibrante noyés au cœur du
béton à la construction des ouvrages. Ces capteurs, développés et mis en œuvre sur des ouvrages de
génie civil au début des années 1930, sont toujours exploités sur les enceintes nucléaires pour suivre
leur vieillissement et encore couramment installés dans les ouvrages neufs (EPR par exemple).

Le principe physique du capteur est simple puisqu’il s’agit d’une corde à piano tendue et dont les deux
extrémités sont solidaires du béton. Lorsque le béton évolue à la compression les extrémités se
rapprochent et la fréquence propre de vibration mécanique de la corde diminue. Réciproquement,

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lorsque le béton évolue à la traction les deux extrémités s’éloignent et la fréquence de vibration
augmente.

Bobine
excitatrice Bobine de
réception

Corde vibrante

Figure 3 : extensomètre à corde vibrante : principe et photo du capteur et montage avant


installation sur site

La justesse de ce capteur est reliée à la transformation fréquence/déformation qui se fait grâce au


coefficient extensométrique. Ce coefficient extensométrique peut être approché de manière théorique
mais il n’est pas certain que toutes les hypothèses simplificatrices pour ce calcul analytique soient
validées. Ainsi, des éprouvettes de béton ont été confectionnées afin de vérifier la relation théorique
fréquence-déformation. Une mesure de déplacement en surface sert de référence pour la
comparaison des déformations. L’analyse des résultats de ces éprouvettes montre une bonne
correspondance entre la mesure par corde vibrante et la mesure en surface puisque les écarts
n’excèdent pas 5 %.

3.3.3 Extensomètres de parement


Les capteurs à technologie corde vibrante, quoique fort robustes et fidèles, peuvent parfois connaître
des défaillances soit parce qu’on atteint la limite basse de mesure de fréquence (corde détendue sur
les bétons ayant beaucoup flué) soit par défaut du système électrique qui excite la corde.

Pour remplacer certains capteurs devenus définitivement défaillants, il a fallu innover et trouver un
moyen alternatif de mesure de déformation. EDF a donc développé un extensomètre destiné à être
fixé en parement externe de l’enceinte. Celui-ci est constitué d’une barre en Invar (alliage métallique
de très faible coefficient de dilatation thermique) de un mètre de longueur, la mesure de déplacement
relatif entre les deux extrémités de la barre se faisant par un capteur inductif de type LVDT.

Figure 4 : extensomètre de parement en place sur site

La difficulté technologique liée à cette mesure réside dans les très faibles déplacements à mesurer.
En épreuve, l’incertitude maximale doit être de l’ordre de 10 µm/m. En exploitation, le système doit
mesurer des vitesses de fluage faibles, de l’ordre de 5 µm/m/an.

Les mesures comparatives entre extensomètres noyés et en parement ont montré des évolutions
identiques, à la fois en épreuve enceinte et pour l’auscultation long terme. Ce nouveau type capteur
est déployé depuis quelques années lorsque le système d’auscultation d’une enceinte se dégrade.

5
3.4 Mesures en épreuve
Tous les dix ans, l’exploitant doit démontrer que son installation remplit bien toutes les exigences de
sûreté imposées dans le Rapport de Sûreté et qu’elle pourra ainsi être à nouveau exploitée pour les
dix années suivantes. Cette démonstration passe par la réalisation d’essais de résistance et
d’étanchéité, au cours desquels les enceintes sont éprouvées à une pression représentative de celle
de l’accident de référence (environ 5 bars absolus), en air et à température ambiante.

3.4.1 Mesure de taux de fuite


Les critères de sûreté sont de 0,3 %/jour pour les enceintes 900 MWe (ESP) et 1,5 %/jour pour les
enceintes 1300-1450 MWe (EDP). En condition d’épreuve et en faisant des hypothèses très
simplificatrices, le taux de fuite maximum admissible des EDP correspond à une fissure de 10 m de
long et de 200 µm d’ouverture.

La mesure du taux de fuite se fait par la méthode dite « absolue » : il s’agit d’évaluer la variation de la
masse d’air sec présente dans une enceinte via les évolutions de température et d’hygrométrie, en
supposant que l’air est un gaz parfait. Une fois le volume libre de l’enceinte estimé, le taux de fuite
s’évalue via des mesures de pression (2 capteurs), de température (44 sondes à résistance de la
platine) et d’humidité (10 hygromètres à miroir mesurant la température de rosée).
3
Les mesures de débit sont exprimées en normaux-mètres-cubes par heure (Nm /h), unité
proportionnelle à un débit massique. Le taux de fuite qui en découle (et qui se compare directement
au critère d’essai) est exprimé en pourcentage de la masse d’air contenu dans l’enceinte qui
s’échappe par jour.
3
L’incertitude de la mesure est généralement inférieure à 5 Nm /h, ce qui représente environ 3 % de la
valeur du critère d’essai.

3.4.2 Évaluation du comportement mécanique


Un autre élément d’appréciation de l’état de la troisième barrière est donné par le dispositif
d’auscultation. La réponse mécanique de la structure à une pression interne est évaluée au travers
des mesures locales (capteurs de déformations noyés dans l’enceinte, capteurs de déplacement dans
des zones particulières, topographie du tampon d’accès) et des mesures globales (pendules, pots de
nivellement et fils invars verticaux, mesures de tension pour les quelques câbles de précontrainte
injectés à la graisse). Des mesures de température permettent de contrôler cette dernière et de
corriger les mesures dimensionnelles des effets de dilatation thermique. Enfin une inspection visuelle
est réalisée, avant et pendant l’essai pour surveiller l’évolution de certaines fissures. L’exploitant
vérifie alors que l’état général et le comportement mécanique de l’enceinte sont satisfaisants.

A titre indicatif, quelques ordres de grandeur pour les incertitudes :


• mesure de température par thermocouple : entre 0,5 et 2 °C (selon les époques et
fabricants) ;
• mesure de déplacement par pendule : inférieure à 0,5 mm ;
• mesure de déformation par capteur noyé : estimée entre 10 et 20 µm/m.

3.5 Surveillance en exploitation


La surveillance en exploitation est régie par des Plans de Base pour la Maintenance Préventive
(PBMP). Elle est essentiellement axée sur l’évolution mécanique de l’ouvrage (retrait et fluage du
béton, pertes de précontrainte dans les câbles) mais concerne aussi l’évolution de défauts et de la
fissuration. Outre la détection de comportements anormaux, ces informations servent de données
d’entrée pour évaluer l’état de l’ouvrage en fin de vie.

Le système d’auscultation utilisé en épreuve permet de faire régulièrement des acquisitions pour
suivre le comportement de l’ouvrage (tassement et basculement du sol, retrait-fluage du béton, perte
de précontrainte…). Ces mesures ont lieu à des fréquences variables selon les cinétiques de
déformation observées, entre 15 jours et trois mois. En outre, des inspections visuelles partielles sont
également mises en œuvre, notamment pour les sites bord de mer, entre chaque visite décennale.

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3.6 Traitement et validation des données
EDF récolte tous les jours plusieurs centaines de données en provenance des différents ouvrages
auscultés. Avant d’être stockée dans une base de 10 millions de données environ, chaque mesure
subit une validation de premier niveau, pour détecter tout problème matériel ou erreur flagrante de
mesure.

Pour les mesures dimensionnelles sur ouvrage, des traitements sont effectués pour corriger les
valeurs de certains effets dits « réversibles » comme les variations de température ou de pression au
sein d’une enceinte. Ce traitement permet de comparer les mesures acquises dans des conditions
quasi-identiques.

Pour les enceintes de confinement, la méthode de prise en compte de ces effets est fondé sur un
modèle statistique de comportement d’ouvrage, utilisant une régression linéaire multiple et
développée à partir de l’expérience acquise sur le parc hydraulique (Willm et al., 1967). Les
principales variables explicatives sont la température, la pression et le temps (pour tenir compte des
effets différés dans le béton).

L’expérience et la connaissance du comportement des ouvrages montrent que les mesures brutes
enregistrées sur les enceintes résultent de la superposition de 3 états principaux :
• un état correspondant à une évolution du phénomène dans le temps t (comportement propre
de l’ouvrage sur le long terme). Sur une enceinte de confinement, cet état correspond au
développement du retrait et du fluage, combinés à la relaxation des câbles de précontrainte.
• un état dû à l’effet élastique de la pression interne relative de l’enceinte. Il n’est pas utilisé lors
de l’analyse des déformations différées en exploitation.
• un état réversible lié à la distribution spatiale dans la structure des températures θ, dans
l’ouvrage.

L’objet de l’analyse des données est de séparer ces effets, pour se concentrer sur les effets
représentatifs du vieillissement de la structure.

Le principe de la méthode suit le cheminement suivant :


• on admet que le phénomène étudié est lié à un certain nombre de variables (température,
pression et temps, par exemple) ;
• on remplace cette relation inconnue par une fonction algébrique de ces variables, fonction
dont la forme cherche à traduire le plus fidèlement possible l’influence des variables sur le
phénomène. On définit ainsi un « modèle » dans lequel apparaissent les variables et les
coefficients de ces variables ;
• on ajuste le modèle aux mesures déjà réalisées.

Les variables explicatives de température sont choisies de façon à être représentatives de l’état
thermique de l’ouvrage, localement ou par zone : température locale associée à un extensomètre,
température moyenne de la section, gradient thermique.

L’expression algébrique classique du modèle comprend les lois suivantes


• loi du temps représentant les phénomènes différés au sein de l’ouvrage f1(t) = b1.e + b2.t ;
-t/t0

loi de la pression f2(P) = b3.P, traduisant le comportement réversible et linéaire généralement


observé ;
• loi de comportement thermique f3(θ) = b4.θ + b5.θ + … + bq+3.θq. Un nombre limité de points de
mesures suffit à bien caractériser le profil thermique d’une enceinte.

A ces termes s’ajoutent un terme de recalage constant A à identifier ainsi qu’un terme de résidu des
erreurs et effets secondaires négligés, ε. Le modèle complet a donc la forme suivante

X0 = A + b1.e + b2.t + b3.P + b4.θ1 + b5.θ2 + … + bq+3.θq + ε


-t

L’effet des correction est illustré par les graphiques suivants.

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Aval
BC 490-399
mm Pendules

10,0

5,0

0,0

-5,0

-10,0

-15,0

-20,0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Mesures brutes
Aval
BC 490-399
mm Pendules

10,0

5,0

0,0

-5,0

-10,0

Analyse HST classique sur 13/01/1987 - 29/11/2004


-15,0
R = 0,98, S' = 1,11

-20,0
1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004

Mesures corrigées
Figure 5 : exemples de mesures de pendules brutes et corrigées, en exploitation

3.6.1 Exploitation des mesures et diagnostic


Au plan mécanique, il n’existe pas de critère explicite, cependant un système d’alerte soit prévu en
cas de comportement observé jugé anormal. L’évaluation du comportement de la structure repose sur
l’observation de l’évolution du comportement (déformation, variation de diamètre, rigidité de la
structure calculées via les appareils situés à mi fût et dans le dôme) et sur la comparaison entre
mesures et prédictions des modèles numériques.

D’une façon générale, il s’agit de vérifier :


• en épreuve la linéarité et la réversibilité des déplacements et déformations ainsi que
l’évolution des amplitudes d’une épreuve à l’autre ;
• en exploitation que les déformations différées de l’enceinte restent bien compatibles avec les
prévisions des modèles de conception ou servant à la dernière démonstration de sûreté.

8
Paramètre Evaluer la linéarité et la réversibilité du phénomène durant l’épreuve
mesuré

Date
t
Pression (t)
Température (x,t)

Epreuve
t
dispersion
Epreuve

Epreuve

Evaluer la précontrainte résiduelle => Retrait et fluage


Figure 6 : exemple de série de mesures en exploitation et en épreuve

En cas d’écart, une vérification approfondie de la chaîne de mesure est engagée. Si le comportement
inattendu se confirme, d’autres unités d’ingénierie viennent apporter leur expertise pour analyser
l’écart et son éventuelle nocivité vis-à-vis du confinement.

4 Les coques d’aéroréfrigérants


Pour les sites qui en sont équipés, les aéroréfrigérants constituent la source de refroidissement du
condenseur de la centrale.

Ces ouvrages, de dimensions exceptionnelles, n’intéressent pas directement la sûreté des


installations nucléaires. Néanmoins, ils sont indispensables à la disponibilité des tranches et leur bon
fonctionnement conditionne les performances des sites de production d’électricité. De ce fait, les
aéroéfrigérants font l’objet d’une surveillance spécifique et régulière.

4.1 Description sommaire des ouvrages


Les aéroréfrigérants à tirage naturel sont pourvus d’une grande cheminée constituée d’une coque en
béton armé, relativement mince (20 cm en partie courante) et élancée (comparable à l’élancement
d’une coquille d’œuf).

Figure 7 : dimensions types d’un aéroréfrigérant à tirage naturel

9
4.2 Principaux phénomènes suivis pour les aéroréfrigérants
A part les mesures de tassement qui peuvent être comparés aux calculs géotechniques de
conception, la méthode de surveillance des tours s’est construite autour du retour d’expérience
français et étranger en matière de comportement des tours. En France, l’analyse du comportement
des tours des sites de production thermique classique construites dans les années 1960 a été
déterminante, que ce soit pour définir des règles de conception ou pour la surveillance préconisée par
EDF.

Les systèmes de surveillance et d’auscultation mis en place sur les coques d’aéroréfrigérant visent à
mesurer principalement :
• les effets du tassement de l’ouvrage sur son sol de fondation ;
• l’état de fissuration de la coque ;
• la déformée réelle de l’ouvrage ;
• les indices éventuels de corrosion.

4.3 Principe de la surveillance des coques


L’auscultation des coques repose sur l’application de trois techniques :
• les mesures topographiques classiques pour le nivellement (tassements et mouvements
d’ensemble, tous les un à quatre ans) ;
• le contrôle géométrique (déformation globale, tous les quatre à six ans) ;
• les inspections visuelles (état de fissuration et de corrosion, tous les trois à six ans).

On présente de manière un peu plus approfondie les techniques de contrôle géométrique et


d’inspections visuelles à distance.

4.3.1 Contrôle géométrique des d’aéroréfrigérants


La géométrie des coques n’étant pas parfaite, son évolution dans le temps est suivie via des
techniques de photogrammétrie et plus récemment de lasergrammétrie ou scanning laser 3D. Le but
est ainsi de détecter toute apparition ou évolution significative des défauts.

La photogrammétrie est une technique assez ancienne, dont le principe est de restituer le relief d’un
objet via la superposition de prises de vue sous différents angles. L’appareil utilisé est une chambre
de prise de vue argentique, de dimension 13 x 18 cm, équipée de différentes focales pour englober
les différents champs d’images nécessaires.

Les stations de prise de vue, au nombre de 16, sont uniformément réparties sur la périphérie de
l’ouvrage. Les axes de prises de vue se situent le plus près possible des plans méridiens des
cocardes. L’ouvrage est caractérisé ainsi par environ 32 clichés. Les prises de vues sont réalisées à
l’arrêt, dans des conditions météorologiques et d’exposition les plus favorables (ciel couvert,…), afin
d’obtenir la meilleure définition, netteté et contraste possible.

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Figure 8 : photogrammétrie : appareil et restitution 3D

Après traitement des clichés, la tour est modélisée par environ 8000 points.

Plus récente, la technique du scanning laser donne plus directement une image en 3D de l'objet
mesuré. A titre indicatif, les appareils utilisés par EDF pour les barrages et les aéroréfrigérants ont les
caractéristiques suivantes :
• portée comprise entre 2m et 800m ;
• précision (écart type) de ± 3mm à ± 6mm selon la distance ;
• cadence d’acquisition 10000 points/seconde.

Chaque point scanné sur le terrain est immédiatement connu en coordonnées X, Y, Z. Cette
technologie est intéressante car elle amène un gain en temps en traitement et permet d’acquérir plus
de données (plusieurs millions de points).

Figure 9 : scanning laser : appareil, restitution 3D et iso-déformée projetée en plan

4.3.2 Inspection visuelle


Cette technique consiste à observer le parement extérieur de l’aéroréfrigérant, lorsque ce dernier est
en fonctionnement pour relever les défauts du béton (fissures, aciers apparents,…), à l’aide d’un
système télévisuel piloté par informatique. Chaque défaut est identifié et caractérisé tant en éléments
géométriques que qualitatifs. La figure 10 montre un exemple de matériel, de clichés et de
présentation des résultats.

L’ensemble de ces informations, y compris les images, est stocké dans une base de données gérée
par EDF. Ces informations sont mises à disposition, soit des unités ingénieries ou propriétaires des
ouvrages.

11
Étant donnée la taille de la structure, des outils de prise et de traitement d’image ont été spécialement
développés pour réaliser ses opérations à plusieurs centaines de mètres des défauts.

Figure 10 : matériel utilisé pour les inspections visuelles des tours et exemples de clichés et de
restitutions des informations collectées.

4.4 Diagnostic
La périodicité et la nature des mesures faites sur les coques d’aéroréfrigérant étant différentes de
celles des enceintes, la démarche de traitement est naturellement différente. Il est admis que le
principal facteur de vieillissement est la corrosion des armatures passives, dont la dégradation pourrait
fragiliser la résistance de la tour lors d’évènements exceptionnels (vent, canicule, Grand froid…).

Chaque année, EDF élabore une synthèse sur l’état des tours du Parc nucléaire, comportant un
certain nombre d’indicateurs jugés pertinents pour le vieillissement (vitesse de tassement différentiel,
nombre et linéaire de fissures, déformation globale, traces de corrosion…). Chaque ouvrage fait l’objet
d’une fiche de synthèse des mesures et observations qui lui sont propres et est classé soit
« satisfaisant », soit « en observation », soit « sensible ».
Ces résultats sont transmis à l’exploitant et à l’ingénierie qui décide de la stratégie de maintenance et
de travaux éventuels à mettre en place pour les prochaines années.

12
Figure 11 : exemple de fiche de synthèse pour un ouvrage

Des travaux de développement sont en cours à EDF pour améliorer et rendre plus objective
l’interprétation de ces informations, en les croisant avec des analyses complémentaires (matériaux et
structures).

5 Développer les systèmes de surveillance de demain


5.1 Concevoir de nouveaux capteurs

5.1.1 Les capteurs distribués par fibre optique


Depuis une dizaine d’années, les différentes technologies de capteurs à fibre optique (interférométrie,
réseaux de Bragg ou mesures réparties) trouvent des applications de plus en plus nombreuses dans
le domaine de la surveillance et de l’auscultation des structures. Les ouvrages de génie civil
n’échappent pas à la règle, au vu des avantages potentiels : faible intrusion du capteur dans le milieu,
portée, possibilité de multiplexage important et insensibilité à la corrosion et aux phénomènes
électromagnétiques.

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Les systèmes de mesures réparties par fibre optique sont composés d’un interrogateur déporté et
d’une fibre optique intégrée dans un câble adapté à l’environnement. Ces systèmes, complémentaires
de l’instrumentation traditionnelle permettent d’obtenir des profils de mesure de température et/ou de
déformation le long de la fibre optique continûment sensible, avec un pas de mesure métrique voire
centimétrique et une portée kilométrique à multi-kilométriques.

Les travaux menés depuis une décennie sur les systèmes de mesure de température par effet
Raman, notamment pour l’application de détection de fuites dans les ouvrages en terre dans le
domaine hydraulique, montrent leur maturité technologique (Hénault et al, 2010a). Deux techniques
de détection de fuites sont en cours de déploiement industriel : l’étude des variations naturelles de
températures mesurées par la fibre optique, appelée méthode passive (Beck et al., 2010), et l’étude
de zones d’anomalies thermiques locales en réponse à un échauffement du câble optique, appelée
méthode active (Perzlmaier et al., 2007). Allié à un algorithme de traitement des données évolué, ce
système de mesure permet de localiser et détecter les fuites dans l’ouvrage avec un seuil de l’ordre
de 1l/min. L’interprétation des mesures, grâce à la modélisation des phénomènes dans l’ouvrage,
permettra à court terme d’estimer le débit de fuite, paramètre primordial pour le Maître d’Ouvrage pour
diagnostiquer l’état de l’ouvrage.

c
a

b d e

Figure 12 : mesure distribuée par fibre optique, schéma (a) et photo (b) d’une fibre, fibre placée
dans une structure en béton armé (c), posée sur site expérimental ou sur une digue

La mesure de déformations, par effet Brillouin ou Rayleigh, dans les ouvrages grâce à ces systèmes,
est quant à elle, encore soumise à la levée de plusieurs verrous. Deux interrogations persistantes
concernent les propriétés de transfert de la déformation de la matrice environnante (béton ou
géomatériaux) à la fibre optique via le revêtement du câble, et la durabilité du câble à fibre optique
dans son milieu d’emploi. Pour y pallier, des actions de recherche ont été engagées suivant le guide
européen de qualification des procédés d’essais non destructifs FD CEN TR 14748 afin d’aboutir à
l’expression des performances de ces systèmes avec les incertitudes associées (Hénault et al,
2010b).

5.1.2 La mesure de teneur en eau


Un autre volet récent de R&D s’intéresse aux capteurs de teneur en eau dans le béton. Connaître
l’état hydrique du béton paraît essentiel pour suivre le vieillissement de l’ouvrage, notamment vis-à-vis
de son retrait et de son fluage. La plupart du temps, cet état hydrique est estimé via des simulations,
sensibles aux données d’entrée qui sont au mieux recalées sur des essais en laboratoire à petite
échelle. Pour disposer d’informations pertinentes à l’échelle de l’ouvrage, EDF évalue les différentes
techniques disponibles sur le marché. Un benchmark impliquant plusieurs technologies de capteurs

14
est actuellement en cours (Moreau, 2010). Là encore, la connaissance sur le comportement et le
vieillissement de ces capteurs dans un milieu comprenant béton et ferraillage doit être approfondie.

5.2 Construire un réseau de partenariats


EDF dispose d’une grande expérience en matière de surveillance des ouvrages de génie civil de son
Parc. Cette démarche est fondamentale dans les démonstrations de sûreté et des opérations de
maintenance. Aussi EDF entretient depuis bientôt quinze ans un programme de R&D pluriannuels qui
s’appuie sur des partenariats nationaux et internationaux.

Certaines collaborations impliquent des partenaires historiques d’EDF partageant de semblables


préoccupations d’exploitant nucléaire :
• le CEA pour les développements de capteurs par fibre optique de type réseaux de Bragg et
pour les développements concernant la détection de corrosion (projet ANR APPLET
notamment) ;
• l’ANDRA, qui anime un groupe d’experts auscultation en vue de proposer des solutions
adaptées pour le stockage des déchets radioactifs. Les technologies de mesure de
déformation (corde vibrante ou fibre optique) ou de teneur en eau sont évaluées sur structures
réelles.

Au niveau national, l’Institut Français des Sciences et Technologie des Transports de l’Aménagement
et des Réseaux (IFSTTAR), via les équipes qui était rattachées à l’ex Laboratoire Central des Ponts et
Chaussées (LCPC), est depuis longtemps un partenaire majeur de R&D pour EDF en génie civil. Le
volet « auscultation des ouvrages » de cette coopération s’est articulée notamment autour du projet
ANR ACTENA pour les mesures de tension dans les câbles et tirants non accessibles, par différentes
techniques d’essai non destructifs. D’autres laboratoires contribuent aux efforts dans ce domaine
comme le LCND d’Aix en Provence pour l’étude des techniques d’ultrasons. Enfin, les projets
nationaux Comportement et Évaluation des Ouvrages Spéciaux (CEOS.fr) et Analyse et Capitalisation
pour le Diagnostic de la Construction (ACDC) sont d’importants catalyseurs de R&D, avec des
partenariats couvrant l’ensemble de la profession du Génie Civil.

A l’international, EDF compare ses pratiques à celles des exploitants étrangers sur les ouvrages du
nucléaire :
• via des coopérations européennes : guide de maintenance des tours d’aéroréfrigérants avec
les exploitants européens (groupe de travail animé par VGB PowerTech, Allemagne), état de
l’art des méthodes d’inspection pour le génie civil de l’industrie nucléaire élaboré au sein d’un
projet de développement britannique (Kelly et al., 2009), projet NULIFE sur la gestion de la
durée de vie des centrales nucléaires (sur les actions de développement relatives à la
surveillance de la peau métallique des enceintes à simple paroi) ;
• via les coopérations intercontinentales : groupe de travail OCDE sur l’évaluation et la
surveillance des enceintes de confinement, collaboration sein de l’Electric Power Research
Institue (EPRI) et du Materials Ageing Institute (MAI) sur le vieillissement des structures en
béton équipant les sites nucléaires.

Cet aperçu est à compléter pour les développements et la mise en œuvre sur site des partenariats
industriels tout aussi nombreux et variés, soit au niveau de la mise au point du produit (câbles à fibre
optique par exemple ) que dans la fonction d’intégration et d’inspection (scanning d’aéroréfigérant tel
que présenté au paragraphe 4.3.1).

6 Conclusion
La diversité des ouvrages du parc amène EDF à mettre en place des stratégies de surveillance
adaptées à chaque cas.
L’expérience d’EDF acquise sur ses Parcs hydrauliques et nucléaires l’a doté d’une panoplie
d’appareils et de méthodes d’auscultation fiables et robustes. Ceci permet une surveillance optimale
des installations et de leur fonctionnement et met à disposition des données de validation des
modèles numériques en support des démonstrations de sûreté.
L’amélioration de la sûreté et de la disponibilité des installations passe nécessairement par une
meilleure connaissance des phénomènes physiques. Atteindre cet objectif nécessite désormais
l’intégration d’informations de diverses sources : simulations du comportement des structures, analyse

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des matériaux en place, contrôles non destructifs et auscultation. Au delà de la mesure elle-même, qui
fait l’objet d’amélioration régulière via les progrès scientifiques et techniques, le traitement et
l’interprétation constituent encore des sujets de développements importants.

7 Références bibliographiques
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