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LIRE POUR RACONTER

2 DES CONTES D’AILLEURS PAGES 17 À 24 DU MANUEL

Le conte
◗ À l’origine, le conte est un récit oral, le plus souvent anonyme.
Enregistré dans la mémoire d’un conteur, il reprend vie à chaque nouvelle production orale.
En effet, chaque conteur personnalise son récit en utilisant les ressources de la langue
(expressions imagées, vocabulaire, dialogues…) ainsi que celles de son corps et de sa voix.
La relation entre le conteur et son auditoire est essentielle.
◗Certains contes ont été écrits et le conte est devenu un genre littéraire associé à des
auteurs : Charles Perrault,Illes
était uneGrimm,
frères fois, dans la savane
par exemple, africaine,
mais un grosD’Aulnoy
aussi Madame village ou
assez prospère : les taureaux et les vaches ne manquaient
Madame Leprince de Beaumont.
◗ Le conte est un bref récitpas
de dans
fictionlequi
grand
relateenclos
au passé ! Et tout le d’un
le parcours jour,personnage.
tandis que
Ce parcours commence souvent par unes’activaient
les femmes situation initiale
entredésastreuse
leurs casesque, d’étape
et le endes
travail étape,
le héros ou l’héroïne parvient à inverser. Il est fréquent que le personnage principal donne son
5 champs, les enfants bien nourris jouaient gaiment dans
titre au conte.
les environs.
Le conte se distingue d’autres formes d’histoires courtes par sa « fictivité avouée » selon l’ex-
Mais
pression de M. Simonsen : les il y avait
formules un enfant
introductives quiune
(Il était n’était
n’ pas
fois, En ceheureux,
temps-là)qui ne
installent
la distance qui sépare son jouait
universjamais et qui
de notre ne mangeait
monde. Peuvent pas alorsà surgir
sa faim.
des invraisemblances
grâce à la présence du merveilleux (objets magiques, fées, animaux qui parlent…).
■ « Les Cornes d’abondance »
◗ Le conte peut être violent et contenir des scènes de dévoration, des combats, des souf-
in Mille ans de contes nature
frances physiques et morales. Pourtant,
© 2008, plupart du temps, il se termine bien, apaisant ainsi
laMilan.
Éditions
POUR COMMENCER
les inquiétudes de l’auditeur ou du lecteur.
◗ Le conte est un récit divertissant et didactique. Comme dans la fable, la fiction est au
● Quelle expression montre qu'il s'agit
service d’une intention morale qui s’exprime explicitement duou implicitement
début du conte ?au moment de
la chute. Comme dans la fable, l’auteur utilise souvent des animaux pour parler des hommes.
● Quels détails t’ont permis de comprendre
Le site de la Bnf propose des images et des textes d’une exposition qui s’est tenue sur les
qu’il s’agit d’un « conte d’ailleurs » ?
contes en 2001 : http://expositions.bnf.fr/contes/index.htm

Le conte dans les programmes


● Le conte fait partie des genres littéraires que les élèves de cycle 2 doivent rencontrer : textes empruntés

à la littérature de jeunesse et à la littérature patrimoniale (albums, romans, contes, fables, poèmes, théâtre).
● Genre court et compact, le conte convient à de nombreuses activités préconisées au cycle 2 tant en langage

oral (rappel de récits entendus ou lus), en lecture et compréhension de textes (mise en évidence d’univers,
de personnages types et de scripts, notamment) qu’en écriture (début de texte à poursuivre, texte à détourner).

LE CHOIX DES CONTES LE CHOIX DU KAMISHIBAÏ


Les contes du chapitre viennent des trois continents, ● Le kamishibaï déroule l’histoire chronologiquement

Afrique, Europe de l’Est, Asie, pour répondre à l’objectif comme dans les contes.
Raconter des contes d’ailleurs. ● Le rapport texte-image est interrogé dans la concep-

Leur brièveté favorise la mise en voix, la répétition et la tion des panneaux, ce qui favorise la compréhension.
mémorisation.
●Le support de l’image et la modalité de racontage
Leur niveau de langage est accessible à des élèves de
permettent de capter l’attention des auditeurs.
CE2, mais leurs contenus sont riches et variés, permet-
● Le kamishibaï sollicite le langage des arts et du corps :
tant des échanges sur les valeurs qu’ils illustrent (lien
possible avec l’EMC). Sensibilisé aux démarches artistiques, l’élève apprend
à s’exprimer et communiquer par les arts, de manière
II est souhaitable d’appuyer le projet par la lecture
individuelle et collective, en concevant et réalisant des
d’autres contes en intégrant des supports audio.
productions, visuelles, plastiques, sonores ou verbales
Le site éduscol propose une banque de contes enregis-
notamment. Il connait et comprend les particularités des
trés : https://www.conte-moi.net/conte-moi-francophonie
différents langages artistiques qu’il emploie.
(cf. le domaine 1 du Socle commun de connaissances, de
compétences et de culture)

40
Les objectifs du chapitre
Déroulé du chapitre Objectifs
POUR COMMENCER – Faire entrer les élèves dans le chapitre
p. 17 – Les immerger dans l’univers du conte
– Outiller l’élève pour « articuler » son récit oral (connecteurs temporels)

LIRE UN CONTE DE – Faire découvrir aux élèves un conte arménien


MANIÈRE EXPRESSIVE – Les amener à identifier la structure du conte
p. 18-19 – Les amener à dégager ce qui guide la lecture à haute voix (ponctuation, paragraphes)
– Faire verbaliser et échanger autour de la morale du conte

RACONTER UN CONTE – Faire découvrir aux élèves un conte tibétain


DE MÉMOIRE – Leur faire comprendre l’évolution des personnages
p. 20-21 – Les amener à mémoriser la structure du conte
– Les amener à reformuler un texte avec leurs propres mots

FABRIQUER – Faire découvrir aux élèves un conte africain


UN KAMISHIBAÏ – Leur faire comprendre le rôle spécifique de chaque personnage dans le conte
p. 22-23 – Les amener à identifier la structure du conte et à utiliser l’illustration et la mise en voix
pour renforcer la compréhension
– Les accompagner dans la construction du kamishibaï

RACONTER AVEC – Récapituler la méthode construite pour raconter avec un kamishibaï


UN KAMISHIBAÏ – Amener les élèves à réinvestir les savoir-faire pour raconter
p. 24 – Mettre en valeur les productions orales des élèves
– Amener les élèves à évaluer l’utilisation du kamishibaï

Mode mineur : parcours rapide en 6 séances


● Si vous souhaitez traiter ce chapitre en mode mineur (voir Propositions de programmation p. 4),

nous vous conseillons de sélectionner les activités indiquées ci-dessous.


Le travail porte uniquement sur la mise en voix des contes, sans utilisation d’un kamishibaï.
Chaque séance dure 40 minutes.

Séances 1 et 2 – Écoute du conte lu par un comédien


La goutte de miel – Lecture du conte
p. 18-19 – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE 1 et 2
– Atelier 1

Séances 3 et 4 – Écoute du conte lu par un comédien


La Fourmi et l’Oiseau – Lecture du conte
p. 20-21 – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE 1
– Atelier 2
(prévoir des temps en plus si les élèves racontent l’histoire devant la classe)

Séances 5 et 6 – Lecture du conte par l’enseignant


Le grain de maïs – Relecture collective
p. 22-23 – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE
– Atelier 3

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 41


2 LIRE POUR

Raconter des
contes d’ailleurs
POUR COMMENCER Page 17

Les Cornes d’abondance Il était une fois, dans la savane africaine, un gros village
assez prospère : les taureaux et les vaches ne manquaient
pas dans le grand enclos ! Et tout le jour, tandis que
les femmes s’activaient entre leurs cases et le travail des

Compétences
5 champs, les enfants bien nourris jouaient gaiment dans
les environs.
Mais il y avait un enfant qui n’ n’était pas heureux, qui ne
jouait jamais et qui ne mangeait pas à sa faim.

■ « Les Cornes d’abondance »


in Mille ans de contes nature

– Fabriquer l’image mentale d’un récit lu par l’enseignant


© 2008, Éditions Milan.
POUR COMMENCER

● Quelle expression montre qu'il s'agit

du début du conte ?
● Quels détails t’ont permis de comprendre

qu’il s’agit d’un « conte d’ailleurs » ?

– Identifier un genre : le conte


– Repérer les connecteurs qui marquent la progression du conte et les utiliser dans une phrase
– Analyser une illustration
– Repérer quelques paramètres de mise en voix

Déroulement Séance 1 [30 min] Pour commencer

Séance 2 [15 min] Lecture de l’intégralité du conte – Rappel oral de l’histoire –


Échange avec les élèves sur le sens du conte

Matériel Pour l’enseignant :


– une clochette (ou autre objet choisi pour la mise en situation)
– le conte complet
– les étiquettes « Connecteurs » grand format

Pour l’élève :
– les étiquettes « Connecteurs » petit format (ressources p. 308)

ÉLÉMENTS D’ANALYSE Séance 1 [30 min]

■ Le texte fait entrer les élèves dans l’univers du ■ Lire le début du conte. Demander aux élèves de
conte. construire une image mentale de l’histoire.
Il offre une première approche des caractéristiques Si possible, utiliser un petit rituel de mise en situation
de ce genre narratif : formule introductive, connec- (clochette, xylophone, bougie, rythme frappé…) qui
teurs, localisation, et permet d’aborder la notion de sera repris à chaque lecture.
récit oral.
■ Les élèves indiquent à quel genre littéraire appar-
■ La page permet une approche de la notion tient le texte et pourquoi.
« ailleurs », à travers l’emploi d’un lexique spécifique Noter sur une affiche les caractéristiques d’un conte :
à l’Afrique. formule introductive (Il était une fois), exposition de
Le conte appartient à un recueil de 76 contes du la situation initiale.
monde entier rangés par thèmes (Mille ans de ● Les élèves décrivent leur image mentale (celle d’un

contes nature, éditions Milan). À la fin du recueil, deux enfant vivant dans un village en Afrique).
sommaires proposent un classement selon le temps Ils relisent silencieusement le texte et répondent
nécessaire pour raconter l’histoire ou selon l’âge des à la question 2 à l’oral.
auditeurs. Leur faire remarquer que leur image mentale s’est
Les Cornes d’abondance (conte africain) appartient construite à partir de ces « détails » : savane africaine,
au thème Entre chien et loup (histoires d’animaux). gros village, cases…
Résumé du conte
■ Afficher les étiquettes « Connecteurs » au tableau
Dans un village africain, la prospérité régnait sauf pour un et les faire lire par les élèves :
enfant dont personne ne voulait s’occuper.
Il était une fois… ; Et c’est ainsi que… ; Dix jours passèrent
Un jour, l’enfant s’enfuit sur le dos d’un taureau. Lors d’un
et … ; Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’en-
combat, le taureau mourut mais auparavant, il légua ses
cornes à l’enfant. C’étaient des cornes magiques qui lui fants ; Il y a bien longtemps… ; Cette histoire remonte
assuraient de bons repas. à l’époque où… ; Un beau jour…
Peu après, un homme comprit le pouvoir des cornes et les Distribuer ces mêmes étiquettes (petit format) aux
vola mais les cornes ne voulaient obéir qu’à l’enfant. Celui- élèves (ressources p. 308).
ci les retrouva et leur demanda de lui accorder des habits et
● Par deux, ils les classent selon qu’elles corres-
des parures car il avait compris qu’il était rejeté à cause de
son apparence. pondent au début, au milieu, ou à la fin d’un conte (ils
Aussitôt, les cornes le transformèrent en prince : il fut les placent à gauche, au milieu et à droite de leur table).
accepté par tous, honoré, et vécut dans le bonheur et la ● Les élèves écrivent une phrase en utilisant un

prospérité. de ces connecteurs.

42
● La correction se fait à l’oral. Les phrases sont lues et
Cahier de lectures
les étiquettes conservées pour les groupes ayant eu Les élèves collent le résumé du conte sous le titre Les
des difficultés (l’exercice pourra être reproduit plus Cornes d’abondance, conte africain (ressources p. 305).
tard dans la séquence).
■ Demander aux élèves de lire le titre de la page
➜ TRACE
(Raconter des contes d’ailleurs) et d’observer l’illus-
Noter leurs remarques sur une affiche. Elles
tration puis de dire quel est le rapport entre les deux.
serviront lors de l’Atelier 1.
● Mettre en commun : les élèves doivent notamment

s’interroger sur les pliages que l’on voit à différents


Séance 2 [15 min] endroits de l’image.
● Leur dire que le chapitre les fait entrer dans un projet
■ Lire l’intégralité de ce conte très court aux élèves
qu’ils vont découvrir peu à peu, que ce que l’on voit en
(ressources p. 304).
haut au milieu de l’image s’appelle un kamishibaï et
Leur demander de faire un rappel oral de l’histoire puis qu’ils vont en fabriquer un.
de dire quelle est la morale (expliquer brièvement le
sens de ce mot : leçon que le conteur veut donner).

• Le texte lu par
un comédien
LIRE UN CONTE DE MANIÈRE EXPRESSIVE Vocabulaire pour mieux lire
• Le texte à
photocopier
Dans la première phrase (l. 1),
quelle expression est employée à la place 4 * Relis la morale du conte (l. 18 à 24) :

Pages 18-19
du nom miel ? a. Qui parle dans cette partie du conte ?
En t’appuyant sur le contexte, donne b. Que veut-il faire comprendre ?
le sens du verbe bastonner (l. 8). De quel

LIRE UN CONTE DE MANIÈRE EXPRESSIVE nom provient-il ?


Remplace-le par un synonyme.
® Synonymes et antonymes, p. 197.

J’identifie la structure du conte

1 a. Quel est le point de départ de cette


5
J’écris

Écris la morale du conte avec tes mots.

Atelier 1
Notre spectacle
La goutte de mie l histoire ? de contes
b. Reformule la fin de l’histoire (l. 14 à 17).
(un conte d’Arménie) À TROISLisez le conte de manière
STRATÉGIE ® Je crée un film dans ma tête.
expressive.
Un enfant, ayant récolté le nectar d’une ruche,
2 a. Remets en ordre les évènements
l’avait porté à l’épicier du village pour faire bon bénéfice. COMMENT FAIRE ?
(l. 4 à 7).

La Goutte de miel
L’épicier a versé le miel dans un pot mais en a laissé tomber une goutte A. un crapaud a gobé la mouche 1 Relisez le texte dans votre tête.
par terre. Aussitôt, une mouche est venue s’y poser. B. un chien a étranglé le chat 2 Répartissez-vous les phrases : chacun
5 Un crapaud blotti sous l’établi1 a bondi pour la gober. C. une mouche s’est posée sur la goutte surligne celles qu’il devra dire.
Le chat de l’épicier s’est jeté dessus. de miel
3 Soulignez les mots sur lesquels
Un chien qui passait par là a étranglé le chat. D. un chat a croqué le crapaud
vous voulez insister.
Voulant bastonner le chien, l’épicier a estropié2 l’enfant. b. Continue la liste des évènements Marquez les liaisons, entourez
Sa famille est venue le venger. dans l’ordre du conte (l. 8 à 17). la ponctuation.
10 L’épicier a appelé à l’aide. 4 Pour vous aider, notez dans la marge :
Parents et amis sont arrivés. Je comprends la morale du conte – le débit de parole (lent ou rapide) ;

Jean-Jacques FDIDA
De proche en proche, tous les villages alentour ont pris les armes 3 Un enfant […] l’avait porté à l’épicier – le volume de votre voix (plus ou
et le gouverneur a cru bon d’envoyer ses soldats. du village pour faire bon bénéfice (l. 1-2). moins fort) ;
La région s’est aussitôt embrasée3. – le ton (selon les émotions que vous
D’après toi, l’enfant a apporté le nectar voulez partager).
15 Pays après pays, le continent s’y est mis. de la ruche à l’épicier pour :
Par-delà les mers, les autres mondes sont alors entrés en guerre a) le lui faire gouter 5 Tour à tour, entrainez-vous à lire vos
et la Terre entière a sombré dans un chaos4 interplanétaire. b) le lui vendre phrases à voix haute aux camarades
c) se vanter de sa trouvaille de votre groupe.
Tenez compte de leurs remarques
Finalement, de tout cela, pour vous améliorer.
il n’est plus rien resté
Vous pouvez vous enregistrer !

Compétences
20 que la goutte de miel,
Les mots du texte
moi-même pour la gouter,
1. l’établi : la table de travail.
vous dire cette histoire,
2. a estropié : a blessé.
et qu’on évite
de la recommencer. 3. embrasée : enflammée.
4. un chaos : un désordre général.
■ Jean-Jacques Fdida, La Goutte de miel in Contes d’Afrique © Didier jeunesse, 2013.

COMPRÉHENSION DU CONTE
18 RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 19

– Comprendre un texte lu par un adulte


– Repérer la chronologie d’un récit
– Repérer et comprendre la morale d’un conte

PROJET NOTRE SPECTACLE DE CONTES


– Recenser les paramètres de la mise en voix
– Évaluer l’utilisation de ces paramètres
– Lire de manière expressive

Vocabulaire pour mieux lire


• Identifier des mots synonymes
• Donner le sens d’un mot en contexte

Déroulement Séance 1 [30 min] Écoute du conte lu par le comédien – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE
DU CONTE 1 – VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE

Séance 2 [40 min] Relecture collective du conte – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE 2

Séance 3 [30 min] JE COMPRENDS LA MORALE DU CONTE 3 et 4 – J’ÉCRIS 5

Séances 4 et 5 [30 min et 20 min] Atelier 1

Matériel Pour l’enseignant :


– une affiche pour noter les paramètres de la mise en voix
– le texte lu par un comédien (manuel numérique)
– les étiquettes « Sujets des verbes » à positionner au tableau (enfant, épicier, mouche…)
(ressources p. 308)
– la fiche d’évaluation (ressources p. 313)

Pour l’élève :
– quelques étiquettes « Évènements » (activité 2a) (ressources p. 308)
– les étiquettes « Sujets des verbes » en petit format pour l’évaluation (ressources p. 308)
– le conte sur une feuille A4 (ressources p. 306)
– la fiche d’auto-évaluation (ressources p. 313)

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 43


ÉLÉMENTS D’ANALYSE Les élèves donnent le mot nectar à l’oral.
● Un élève cherche le sens du mot miel dans le

■ Ce conte philosophique est adapté d’un récit écrit en dictionnaire, un autre celui du mot nectar.
1909 par le poète arménien Hovhannès Toumanian miel : Produit sucré que fabriquent les abeilles à partir
(1869-1923). des fleurs.
C’est une allégorie de l’engrenage de la violence et nectar : 1 Liquide sucré que contiennent les fleurs et
de l’absurdité de la guerre. les feuilles. Les abeilles butinent le nectar. 2 Boisson à
On peut parler d’écriture en randonnée avec une base de jus ou de purée de fruit. Du nectar d’abricot.
structure répétitive et cumulative dans laquelle les 3 Boisson délicieuse. Ce vin est un vrai nectar.
situations s’imbriquent les unes dans les autres. (Le Robert junior)
La morale est explicite. ● Faire constater que le mot nectar a davantage de
sens que le mot miel.
Séance 1 [30 min] ●Dire que le mot nectar désignait la boisson des dieux
dans la mythologie grecque.
MANUEL NUMÉRIQUE
● Demander aux élèves de donner le sens du nom
Les élèves écoutent le conte lu par un comédien.
nectar dans le texte : il désigne la délicieuse gelée
produite par les abeilles.
J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE
1 stratégie Je crée un film dans ma tête. Les élèves essaient de répondre par deux au
brouillon.
Les élèves peuvent s’aider de la stratégie du même type,
explicitée à la page 203 du manuel. Le verbe bastonner (de registre familier) signifie
frapper avec des coups de bâton (le verbe vient sans
À l’oral.
doute du théâtre de marionnettes lyonnais).
De mémoire, les élèves se mettent d’accord sur
Synonyme : frapper.

le point de départ et sur la fin de l’histoire : les noter


au tableau (à gauche la situation initiale, à droite
la situation finale). Séance 2 [40 min]
● Ils ouvrent leur manuel et lisent le conte silencieu-
J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE
sement : ils vérifient si leur réponse est juste,
la corrigent éventuellement : Les élèves relisent le conte collectivement (un élève
– point de départ : un enfant avait porté du miel à par phrase).
l’épicier du village ; quand il l’a versé dans un pot,
2 Préparer des étiquettes (visibles depuis le fond
une goutte est tombée ;
de la classe) avec les sujets des verbes (ressources
– fin de l’histoire : la Terre entière a sombré dans
p. 308) :
un chaos interplanétaire.
l’enfant – l’épicier – une mouche – un crapaud –
Ajouter l’inférence construite avec les élèves au fichier le chat – un chien – sa famille – parents et amis – tous
Mes stratégies pour comprendre (cf. page 28). les villages – le gouverneur – la région – le continent –
les autres mondes – la Terre entière.
VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE
a. Les élèves lisent les quatre évènements A – B – C –
■ Aider les élèves à utiliser la rubrique Les mots D. Leur faire remarquer la mention des lignes à relire
du texte, p. 19 : (4 à 7).
– leur dire que certains mots sont expliqués dans
Ils répondent par deux au brouillon en notant unique-
le manuel, souvent grâce à un synonyme ;
ment les lettres : C – A – D – B.
– leur expliquer comment fonctionne un renvoi (chiffre
● Seul l’évènement D peut poser problème car les
en « exposant » renvoyant à une note) et où trouver
cette note dans la page ou la double page (ici, à la élèves doivent restituer une information implicite :
page 19) ; s’est jeté dessus = s’est jeté sur le crapaud.
– un élève relit le passage concerné par le premier mot Différenciation Prévoir 3 modalités selon le niveau
(l’établi, l. 5) ; des élèves :
– il remplace le mot par le synonyme de la note en 1. À l’oral avec l’enseignant.
contexte (Un crapaud blotti sous la table de travail 2. À l’aide d’étiquettes à déplacer (prévoir quelques
a bondi pour la gober) ; étiquettes avec les quatre phrases).
– procéder ainsi pour chaque mot expliqué par 3. Individuellement, sur le cahier.
un renvoi de note.
● Corriger à l’oral en positionnant au fur et à mesure

■ Une partie des élèves traite à l’écrit la question , au tableau les étiquettes « Sujets des verbes » :
l’autre la question . une mouche – un crapaud – un chat – un chien.
Les réponses sont mises en commun à l’oral car
elles doivent bénéficier à tous. b. Par deux, les élèves poursuivent la liste des
évènements.

44
● Leur dire de les résumer au moyen d’une phrase
Pour aider à interpréter la morale, rappeler que personne
courte, comme en A, B, C, D. n’a mangé la goutte de miel (la mouche n’a fait que s’y
Selon le niveau de la classe, les élèves traitent poser), un nectar pourtant délicieux.
l’intégralité du conte ou bien la moitié seulement : Le conteur veut donner plusieurs « leçons » au lecteur :
certains élèves traitent les lignes 8 à 12, les autres – aucun des acteurs de cette histoire n’a été capable
les lignes 13 à 17. d’arrêter l’engrenage meurtrier, comme si, inexorablement,
le plus petit acte de violence était appelé à dégénérer ;
● Mettre en commun en positionnant au fur et
le conteur dénonce cet engrenage propre aux hommes
à mesure au tableau les étiquettes « Sujets des comme aux animaux [qu’on évite de [le] recommencer] ;
verbes » restantes. – seul le conteur (le poète) est capable de gouter le nectar
● Aider les élèves à conclure avec leurs mots que de la vie [moi-même pour [le] gouter], comme un dieu sur
la structure du conte est répétitive (effet de son Olympe ;
« randonnée ») et qu’à chaque nouvel évènement, – il faut écouter des histoires (des contes) car si on en tire
la situation s’aggrave. les leçons, elles peuvent changer le monde.
Leur faire remarquer qu’à partir de la ligne 8, les
J’ÉCRIS
animaux cèdent la place aux humains qui se
5
comportent de la même manière (cf. la morale du
conte, question 4 b). Cahier de lectures
Les élèves reformulent la morale en une phrase. Ceux qui
Évaluation Donner les étiquettes « Sujets des le souhaitent la lisent à leurs camarades.
verbes » (petit format) dans le désordre, les élèves
doivent les remettre en ordre. Selon le niveau de Différenciation Aider les élèves en difficulté en pro-
compétences, laisser le conte sous les yeux ou pas. duction d’écrit par une dictée à l’adulte.

Séance 3 [30 min] Séance 4 [30 min]


Les élèves reformulent l’histoire et rappellent sa Atelier 1. NOTRE SPECTACLE DE CONTES
structure. Ils relisent silencieusement le conte.
Annoncer l’objectif de l’atelier : lire le conte de
JE COMPRENDS LA MORALE DU CONTE manière expressive.
3 Au brouillon ou sur leur ardoise, les élèves notent Les élèves travaillent par groupes de 3.
la lettre qui correspond à leur hypothèse. ■ Recenser ce que les élèves connaissent sur la
● Les élèves ayant noté a justifient leur réponse, puis mise en voix d’un texte, et compléter l’affiche
ceux ayant noté b, etc. Commenter les arguments commencée plus haut (page d’ouverture, séance 1).
donnés. Par exemple :
La réponse correcte est la b : faire bon bénéfice = faire – on peut insister sur certains mots ;
un bon bénéfice = gagner de l’argent. – on fait des liaisons ;
– on se sert de la ponctuation ;
Grammaire Écrire au tableau l’expression le lui – on contrôle son débit de parole (lent ou rapide) ;
vendre. – on contrôle le volume de sa voix (plus ou moins
Demander aux élèves ce que ou qui représentent les fort) ;
pronoms le et lui (le = le nectar ; lui = l’épicier). – on met le ton (en colère, triste, agacé…).
Ils reformulent la phrase en remplaçant les pronoms S’ils sont évoqués par les élèves, ajouter d’autres
par leur référent : pour vendre le nectar à l’épicier. paramètres (ils serviront pour les séances prochaines :
gestes, formules introductives ou conclusives, expres-
4 Un élève relit les lignes 18 à 24 à voix haute. sions du visage…).
Demander aux élèves pourquoi on dit que c’est
la morale du conte : expliquer que le mot morale ■Présenter la fiche Atelier 1 Notre spectacle
désigne la partie du texte où le conteur tire la leçon de contes.
de l’histoire. ● Répartir les élèves et leur donner la photocopie

a. Leur demander s’ils devinent qui parle dans ces du conte (ressources p. 306).
lignes et à qui il s’adresse. ● Ils réalisent les trois premières étapes.
Ils relèvent ensuite le mot dans lequel celui qui parle Pour la 3e étape, rappeler les trois critères travaillés
dit « je » : moi-même (= le conteur) et le mot qui plus haut : mots d’appui, liaison, ponctuation.
désigne celui à qui il s’adresse : vous (= les lecteurs Expérimenter ces critères en groupe classe sur la
ou les auditeurs). première phrase (Un enfant, ayant récolté le nectar
b. Les élèves échangent à l’oral autour de la question d’une ruche, l’avait porté à l’épicier du village pour faire
(Que veut-il faire comprendre ?). bon bénéfice.) avant que les élèves ne poursuivent
Noter au tableau les mots qui émanent de cet en autonomie.
échange : ils pourront servir pour l’activité d’écriture
(violence, de plus en plus, empirer, etc.).

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 45


Différenciation Les petits lecteurs lisent une quan- Par exemple :
tité de texte moins importante. Réussites À améliorer
Les intégrer à des groupes hétérogènes ou former avec
eux un groupe plus nombreux pour réduire la quantité J’articule et j’appuie
de texte à lire. sur certains mots.

Je fais les liaisons.


■ Les élèves réalisent l’étape 5 (pour qu’ils n’aient
pas trop de contraintes à gérer dès la première lecture, Je me sers de la
l’étape 4 sera travaillée à la séance suivante). ponctuation.
Dévoiler une fiche d’évaluation qui sera complétée
Je contrôle mon débit
avec la consigne 4 de l’Atelier.
de parole (lent ou
Par exemple : rapide).
Réussites À améliorer
Je contrôle le volume
J’articule et j’appuie de ma voix (plus ou
sur certains mots. moins fort).

Je fais les liaisons. Je mets le ton.

Je me sers de Les élèves annotent leur texte et s’entrainent à le lire


la ponctuation. avec leurs camarades.
Écouter et évaluer les groupes qui sont prêts en
Évaluation Conclure la séance par une lecture de premier.
quelques élèves volontaires.
Évaluer en groupe classe en utilisant la fiche d’évalua- Différenciation Les groupes parfaitement auto-
tion (ressources p. 313). nomes peuvent s’enregistrer.
Les groupes ayant des difficultés de lecture sont
accompagnés dans leur travail.
Séance 5 [20 min]
Certains groupes bénéficient de davantage de temps
et présentent leur travail lors d’une séance ultérieure.
■ Un élève rappelle l’objectif de l’Atelier : Lire le conte
Ils seront également évalués.
de manière expressive à trois. Un autre rappelle les
trois critères travaillés lors de la précédente séance
Prolongement Les enregistrements peuvent être
(mots d’appui, liaison, ponctuation).
mis à disposition sur l’ordinateur de la classe afin que
● Les élèves relisent silencieusement la fiche de l’Ate- les élèves puissent les réécouter.
lier et reformulent la tâche décrite dans l’étape 4.

■L’intégralité de la fiche d’auto-évaluation est dévoilée


avec les six critères (ressources p. 313).

46
• Le texte lu par
un comédien
RACONTER UN CONTE DE MÉMOIRE Vocabulaire pour mieux lire
• Le texte à
photocopier
Dans un dictionnaire, cherche le sens
La Four mi e t l’Oise au de l’adjectif endolori (l. 30). Quel est son 5 « Aïe aïe ouille ! » (l. 27) : qu’est-il arrivé
à l’homme ? Quelle partie du texte

Pages 20-21
(un conte du Tibet) radical ?
® Les familles de mots, p. 194. t’a permis de le comprendre ?
Ce jour-là il faisait chaud, et la petite fourmi avait soif. Elle se STRATÉGIE ® Je fais des liens.
précipita à la rivière pour boire. En t’aidant du contexte, recopie

RACONTER UN CONTE DE MÉMOIRE 5


Soudain elle glissa et tomba dans l’eau ! La voilà ballotée, secouée
par le courant. […] La fourmi, épuisée, commençait à se noyer…
C’est alors qu’un oiseau posé sur une branche apparut et se dit :
« La pauvre ! Elle ne pourra jamais s’en sortir toute seule ! Je vais la
sauver ! »
Il arracha une feuille à l’arbre, s’envola en la tenant dans son bec,
passa au-dessus de l’insecte et lâcha la feuille sur l’eau.
l’expression synonyme de embarcation
de fortune (l. 11) :
a) embarcation richement décorée
b) embarcation construite rapidement

J’identifie la structure du conte


6

7
Quelle qualité l’oiseau a-t-il découverte
chez la fourmi ? Relève la phrase qui le dit.

Entre les lignes

Qu’est-ce que l’oiseau a compris à travers


cette aventure ?

1 Remets dans l’ordre les six parties


10 La fourmi rassembla ses dernières forces et réussit à grimper
du conte.
sur cette embarcation de fortune.
À ce moment, l’oiseau piqua vers
A. L’intervention de la fourmi Notre spectacle
Atelier 2
la rivière et tira la feuille hors de l’eau.
B. L’intervention de l’oiseau
de contes
C. L’oiseau en danger
D. Les remerciements de l’oiseau

La Fourmi et l’Oiseau
La fourmi était si heureuse quand Raconte l’histoire de la fourmi et de
E. Les remerciements de la fourmi l’oiseau à la classe, sans avoir le texte
15 elle posa ses pattes sur la berge1 !
F. La fourmi en danger sous les yeux.
« Oh merci, merci, l’oiseau ! Tu m’as
2 Trouve les points communs entre
sauvé la vie ! Je ne l’oublierai jamais COMMENT FAIRE ?
l’aventure de la fourmi et celle de l’oiseau.
et je te le revaudrai2, c’est promis ! 1 SEUL Dans chaque partie du conte,
– Fourmi, tu es si petite, comment surligne les informations principales
Je comprends le conte
20 pourrais-tu m’aider ? » répondit de quatre couleurs différentes :
l’oiseau, amusé, et il s’en alla. 3 a. Pourquoi l’oiseau vient-il en aide qui ? (Quels sont les personnages ?
à la fourmi (l. 5 à 7) ? Qu’ont-ils en tête ?)
Quelques jours plus tard, sur un arbre

Annie CALDIRAC et Albena IVANOVITCH-LAIR


quoi ? (Que font les personnages ?
b. Comment se sent-il par rapport à elle ?
près de la rivière, l’oiseau nettoyait ses plumes. Pourquoi ?)
Un chasseur le repéra et s’approcha sans faire de bruit… 4 Que signifie la phrase : Fourmi, tu es si où ? (Quel est le lieu ?)
25 Lorsqu’il fut tout près, il s’immobilisa, banda lentement son arc3 petite, comment pourrais-tu m’aider ? quand ? (À quel moment ?)
(l. 19-20)
et visa. La flèche allait partir, quand… 2 À DEUX Devant un camarade, raconte
a) Tu ne pourras pas m’aider car
« Aïe aïe ouille ! » tu es trop petite.
l’essentiel de chaque partie avec tes
L’oiseau, effrayé par les cris de l’homme, s’envola aussitôt. propres mots, en t’aidant
b) Ta petite taille pourra m’être bien utile.
Le chasseur jeta son arc à terre et, tout en jurant, frotta son pied de ce que tu as surligné.
30 endolori : quelque chose l’avait piqué avant qu’il n’ait pu tirer ! 3 Corrigez-vous l’un l’autre : demandez
des précisions, rectifiez les erreurs.
De son côté, la fourmi, contente d’avoir sauvé son ami, s’éloignait

Compétences
rapidement pour se cacher entre les pierres. 4 Racontez-vous l’histoire entière,
d’abord avec le texte sous les yeux,
Du ciel lui parvinrent alors les roucoulements de l’oiseau :
Les mots du texte ensuite de mémoire.
« Fourmi, tu es petite, mais ton courage est grand ! Pour m’avoir sauvé
1. sur la berge : sur le bord de la rivière.
35 la vie, je te suis à jamais reconnaissant ! » Entrainez-vous à faire des gestes
2. je te le revaudrai : je te le rendrai. pour rendre votre récit plus vivant.
■ « La Fourmi et l’Oiseau » in Mille ans de contes du monde entier, 3. banda lentement son arc : tendit lentement
d’Albine IVANOVITCH LAIR et Annie CALDIRAC © 2010, Éditions Milan. la corde de son arc.

COMPRÉHENSION DU CONTE
20 RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 21

– Lire et comprendre un conte traditionnel ayant une portée morale comme dans la fable
– Faire le lien entre le texte et l’image
– Identifier la structure du conte
– Comprendre les valeurs représentées par les personnages

PROJET NOTRE SPECTACLE DE CONTES


– Repérer les données de l’histoire (qui, quoi, où, et quand) pour mieux raconter
– Raconter seul un texte de mémoire
– Évaluer et aider un camarade qui raconte de mémoire

Vocabulaire
• Trouver le sens d’un mot dans le dictionnaire. Donner le mot de base.
• Donner l’expression synonyme d’une autre par le contexte

Déroulement Séance 1 [40 min] Écoute du conte lu par le comédien – VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE –
J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE 1

Séance 2 [30 min] Lecture du conte par l’enseignant – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE


DU CONTE 2 – JE COMPRENDS LE CONTE 3 et 4

Séance 3 [30 min] Lecture collective du conte – JE COMPRENDS LE CONTE 5 et 6 –


ENTRE LES LIGNES 7

Séance 4 [30 min] Atelier 2 points 1, 2 et 3 (temps et lieu)

Séance 5 [30 min] Atelier 2 points 1, 2 et 3 (personnages et actions)

Plusieurs fois dans la semaine : Atelier 2 point 4

Matériel Pour l’enseignant :


– le conte lu par un comédien (manuel numérique)
– La Colombe et la Fourmi, et Le Lion et le Rat de Jean de La Fontaine (manuel numérique)
– les étiquettes « Titres des parties » (ressources p. 308)

Pour l’élève :
– le conte sur une feuille A4 (ressources p. 307)

ÉLÉMENTS D’ANALYSE Séance 1 [40 min]

■ Dans ce conte du Tibet, proche de la fable, les ■ Les activités de rebrassage proposées en début
animaux se comportent comme des êtres humains. de séance sont importantes pour faire du lien entre
On peut rapprocher le conte de deux fables : les contes.
La Colombe et la Fourmi et Le Lion et le Rat de Jean Demander aux élèves quels contes ils ont lus ou
de La Fontaine, lui-même inspiré par Ésope, fabuliste entendus auparavant et ce que le conteur voulait
grec. montrer au lecteur ou à l’auditeur.

■La structure en miroir est facilement identifiable ■Livre fermé, les élèves écoutent le conte lu par
par les élèves : A : l’oiseau sauve la fourmi ; B : la fourmi un comédien (manuel numérique).
sauve l’oiseau. Les inviter à réagir sur le sens du conte et sur les
paramètres de la lecture à haute voix étudiés
■Contrairement au conte précédent, la morale est précédemment.
implicite bien que les paroles de l’oiseau dans les deux
dernières lignes soient faciles à interpréter. ■ Les élèves ouvrent leur manuel et commentent
l’illustration de la page 20 :
– personnages représentés ;

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 47


– situation choisie par l’illustrateur (moment où ● Mettre en commun en manipulant les étiquettes

l’oiseau tire la feuille hors de l’eau (l. 13). au tableau pour justifier leur ordre :
Cet échange favorise le réemploi du vocabulaire F – B – E – C – A – D.
du conte : rivière, berge, feuille, embarcation…
Évaluation Prendre des repères sur la compréhen-
Aider les élèves à donner les mots justes.
sion de l’histoire.
● Ils lisent le conte silencieusement. Distribuer la photocopie du conte aux élèves
VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE
(ressources p. 307). Leur demander de matérialiser
par un trait de crayon les séparations entre ces
■ Clarification du vocabulaire
6 parties.
Vérifier que les élèves ont compris comment utiliser
Découpage du conte :

les notes (Les mots du texte) pour mieux comprendre


F. La fourmi en danger : l. 1 à 4.
certaines expressions.
B. L’intervention de l’oiseau : l. 5 à 15 (C’est alors qu’un
● Leur demander s’il reste des mots dont ils ne
oiseau…).
comprennent pas le sens. Privilégier l’explication par E. Les remerciements de la fourmi : l. 16 à 21 (Oh merci,
les pairs. merci, l’oiseau !).
Par exemple : C. L’oiseau en danger : l. 21 à 26 (Quelques jours plus
– ballotée (orthographe traditionnelle : ballottée) : tard…).
l’expression qui suit explique le mot : secouée par le A. L’intervention de la fourmi : l. 27 à 32 (Aïe Aïe
courant (= projetée dans un sens puis dans un autre) ; ouille…).
– l’oiseau piqua vers la rivière : plongea en ligne droite ; D. Les remerciements de l’oiseau : l. 33 à 35 (Du ciel lui
– reconnaissant : l’oiseau sait ce qu’il doit à la fourmi. parvinrent…).
● Mettre les propositions en commun en amenant
■ Les élèves traitent la question ou mais
les élèves à justifier leur découpage par les mots
les réponses sont mises en commun car elles
de liaison, l’histoire, la forme du texte (alinéas,
doivent bénéficier à tous.
espaces).
Les élèves trouvent le sens du mot endolori dans
un dictionnaire : qui éprouve une douleur.
Séance 2 [30 min]
● Leur dire qu’il s’agit d’un mot dérivé. Éventuellement,
traiter à la même période le chapitre sur Les familles de Relire le conte. Les élèves suivent sur leur manuel.
mots, p. 194-195 du manuel.
2 La question permet de souligner le parallélisme
●Les élèves émettent des hypothèses sur le mot de entre les deux épisodes, travaillé dans l’activité 1.
base qui n’est pas facile à trouver : dol- vient du latin Afficher dans l’ordre les étiquettes « Titres des
dol, dolis, la douleur. parties » (ressources p. 308).
Différenciation L’activité porte sur la lecture et la Les élèves cherchent les points communs au brouillon.
compréhension d’un article de dictionnaire et non sur Points communs :
la recherche du mot : donner cet article directement – La fourmi et l’oiseau sont chacun en danger à un
aux élèves ayant des difficultés. moment du conte.
– La fourmi est sauvée par l’oiseau qui a pitié d’elle et
Les élèves écrivent l’expression synonyme sur l’oiseau est sauvé par la fourmi qui a pitié de lui.
leur cahier de brouillon : une embarcation construite – La fourmi sait se montrer reconnaissante envers
rapidement. l’oiseau comme l’oiseau envers elle.

J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE JE COMPRENDS LE CONTE


1 Expliquer aux élèves qu’ils vont étudier la structure 3 a. La question amène les élèves à prélever dans le
du conte et que, pour cela, le texte a été découpé en texte des informations (lecture sélective).
six parties qu’ils vont devoir remettre en ordre. Solliciter ceux qui ont des difficultés de lecture.
● Installer au tableau et dans le désordre les étiquettes ● Un élève relit à voix haute les lignes 3 à 9 puis
« Titres des parties » (ressources p. 308). répond à la question :
Les élèves les lisent à voix haute. Expliquer si néces- L’oiseau vient en aide à la fourmi parce qu’elle risque
saire le mot « intervention ». de se noyer et qu’il pense qu’elle a besoin d’aide.
● Définir avec le groupe classe quelle étiquette corres- L’expression La pauvre ! montre qu’il a pitié d’elle.
pond à la première partie du conte (F) et pourquoi : la ● Demander à un autre élève de reformuler la tech-

placer en haut du tableau. nique utilisée par l’oiseau en s’aidant du texte et de


● Par deux, les élèves cherchent ensuite l’ordre des l’image :
autres parties et notent les lettres dans le bon ordre L’oiseau arrache une feuille à l’arbre – il prend cette
sur une ardoise ou au brouillon. feuille dans son bec – il s’envole – il passe au-dessus
de la fourmi – il lâche la feuille sur l’eau – quand la
fourmi est montée sur la feuille, il pique vers la rivière –
il tire la feuille sur la berge.

48
Les questions 3b, 4 et 5 amènent les élèves à inter- Ajouter l’inférence construite avec les élèves au fichier
préter le conte. Mes stratégies pour comprendre (cf. page 28).
● Expliquer qu’il s’agit de comprendre ce qui se passe

6 Un élève relit à voix haute les lignes 34-35.


dans la tête de l’oiseau.
Les élèves répondent oralement à la question en rele-
● Dessiner trois bulles sur le tableau. Dire aux élèves
vant les mots utilisés par l’oiseau : courage / grand.
qu’ils vont devoir les remplir après avoir répondu aux
Remplir la bulle de droite.
questions.
Un élève relit les trois bulles qui synthétisent l’évolu-
tion du point de vue de l’oiseau sur la fourmi (Moi
qui suis plus fort, je vais aider la pauvre fourmi / Tu ne
oiseau pourras pas m’aider car tu es trop petite / Tu es petite
3 b. Sur leur ardoise, les élèves proposent chacun mais ton courage est grand).
un ou deux mots pour compléter la phrase : ENTRE LES LIGNES
L’oiseau se sent : plus fort, supérieur, plus intelligent,
7
plus malin…
● Créer un échange autour des différentes réponses Cahier de lectures
puis aider les élèves à écrire ce que pense l’oiseau, par Les élèves répondent individuellement, en s’appuyant sur
exemple : les trois bulles.
Moi qui suis plus fort, je vais aider la pauvre fourmi ! Leur proposer un début de phrase : À travers cette aven-
ture, l’oiseau a compris…
Remplir la bulle de gauche.

4 Un élève relit à voix haute les lignes 16 à 21. Prolongement


Lire Le Lion et le Rat et La Colombe et la Fourmi de Jean
Sur leur ardoise, les élèves notent la lettre qui convient
de La Fontaine (manuel numérique).
selon eux.
Écrire au tableau les deux morales de la fable Le Lion
● Créer un échange autour des différentes réponses
et le Rat puis demander aux élèves laquelle convient
en amenant la réponse a : Tu ne pourras pas m’aider à l’histoire de la fourmi et de l’oiseau :
car tu es trop petite. – On a souvent besoin d’un plus petit que soi.
Remplir la bulle du milieu. – Patience et longueur de temps / Font plus que force ni
que rage.
Séance 3 [30 min]
Séance 4 [30 min]
Les élèves relisent collectivement le conte (un élève
par paragraphe). Atelier 2. NOTRE SPECTACLE DE CONTES
5 stratégie Je fais des liens. ■Un élève lit la consigne de l’Atelier : Raconte l’histoire
de la fourmi et de l’oiseau à la classe, sans avoir le texte
Les élèves peuvent s’aider de la stratégie du même type, sous les yeux. Les élèves reformulent la tâche.
explicitée à la page 202 du manuel.
1 L’objectif de ces relevés n’est pas que les élèves
● Demander aux élèves ce qui arrive au chasseur : retiennent tout par cœur.
il se fait piquer. Leur intérêt réside dans le fait qu’ils facilitent l’appro-
Leur demander ensuite de dire qui a piqué le chas- priation du conte en focalisant l’attention des élèves
seur : la fourmi. sur les éléments clés de l’histoire.
● Pour expliquer comment on sait que le chasseur
Sur sa photocopie du conte, chaque élève surligne les
s’est fait piquer et que c’est la fourmi qui l’a piqué, indicateurs de temps (quand ?) et de lieu (où ?) de
il faut expliciter les inférences. deux couleurs différentes. Expliquer que les informa-
➞ Un élève relit à voix haute les lignes 22 à 32. tions sur qui ? et quoi ? seront traitées plus tard.
➞ Les élèves essaient de formuler un raisonnement. Les deux premières phrases peuvent être traitées en
Classer au tableau les éléments de ce raisonnement groupe classe.
dans l’ordre où ils se situent dans le texte. ● Projeter ou afficher le texte avec les séparations

– En lisant l’expression « Aïe aïe ouille ! » (l. 27), entre les six parties (cf. activité 1 ci-dessus).
on comprend que le chasseur ressent une brusque Mettre en commun les indicateurs de temps et de
douleur. lieu en les surlignant sur ce texte.
– L’expression « les cris de l’homme » (l. 28)
confirme que c’est bien le chasseur qui crie. Indicateurs de temps :
– À la ligne 33, on apprend que la fourmi est Ce jour-là (l. 1) – Soudain (l. 3) – C’est alors qu’un
« contente d’avoir sauvé son ami ». oiseau (l. 5) – À ce moment (l. 12) – quand elle posa
– On sait que les fourmis piquent. ses pattes sur la berge (l. 14-15) – Quelques jours plus
tard (l. 22) – Lorsqu’il fut tout près (l. 25) – quand…
Donc, on peut en conclure que la douleur soudaine
(l. 26) – aussitôt (l. 28) – alors (l. 33)
du chasseur a été provoquée par la piqure de
la fourmi.

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 49


Indicateurs de lieu : Évaluation Les élèves sont associés à l’évaluation :
à la rivière (l. 2) – dans l’eau (l. 3) – posé sur une – enrichir avec eux la fiche élaborée dans l’Atelier 1 ;
branche (l. 5) – sur cette embarcation de fortune (l. 11) – les conteurs disposent de la fiche avant leur
– hors de l’eau (l. 13) – sur la berge (l. 15) – sur un arbre passage ;
près de la rivière (l. 22-23) – tout près (l. 25) – entre – deux ou trois élèves évaluateurs l’utilisent pour
les pierres (l. 32) – Du ciel (l. 33) évaluer la prestation de leurs camarades.
● Aider les élèves à constater que : Par exemple (ressources p. 313) :
– les indicateurs de temps annoncent souvent un
J’évalue ma mise en voix
nouvel évènement (soulignés dans la liste ci-dessus) ;
– les indicateurs de lieu permettent de se représenter Réussites Points à
l’histoire mentalement (ce qui les aidera à mémoriser améliorer
le conte).
J’articule et j’appuie sur
2 et 3 Par deux, les élèves suivent les consignes en certains mots.
ne prenant en compte que les indications de temps Je fais les liaisons.
et de lieu.
Rappeler les paramètres de mise en voix dégagés Je me sers de la
dans l’Atelier 1, page 19. ponctuation.
● Conclure en écoutant un ou deux élèves volontaires. Je contrôle mon débit de
parole (lent ou rapide).
Séance 5 [30 min] Je contrôle le volume de
ma voix (plus ou moins
1 Expliquer aux élèves qu’après avoir repéré les lieux et
fort).
les moments de l’histoire, ils vont repérer les person-
nages et leurs actions. Je mets le ton.
● Les élèves surlignent les noms des personnages
Je raconte une histoire de mémoire
(une seule fois par partie) sur le texte photocopié.
Réussites Points à
Différenciation Accompagner les élèves qui ne sont améliorer
pas autonomes en lecture dans un petit groupe
de besoin. Je raconte toutes les
parties dans le bon ordre.
● Mettre en commun.
Je pense à situer le lieu, le
● Procéder de la même façon pour les actions des
moment.
personnages, en mettant l’accent sur les verbes
d’action. Je raconte ce que font les
●Mettre en commun sur le texte vidéoprojeté personnages.
ou affiché.
➜ Écouter et évaluer les récits des élèves tout au long
2 et 3 Les élèves suivent les consignes en prenant en de la semaine.
compte tous les paramètres : progression de partie
en partie, temps, lieux, personnages, actions des Prolongement Demander à des élèves volontaires
personnages. de raconter de mémoire Le Lion et le Rat en utilisant
la fiche de l’Atelier 2.
Différenciation Regrouper les élèves ayant des dif-
ficultés en production orale et/ou compréhension de
texte. Chacun raconte une partie du conte seulement.
● Conclure en écoutant un ou deux élèves volontaires.

50
• Le conte entier

FABRIQUER UN KAMISHIBAÏ Vocabulaire pour mieux lire

Dans un dictionnaire, cherche le sens


Le g rain de maïs de l’adjectif intègre (l. 32). Entre les lignes

Pages 22-23
(un conte de Côte d’Ivoire) L’adjectif pétrifiés (l. 30) vient du 5 Formule la morale du conte.
nom pierre. Déduis-en le sens de ce mot.
Un roi confie un grain de maïs à chacun de ses trois fils :
Échanger

FABRIQUER UN KAMISHIBAÏ 5
celui qui obtiendra la meilleure récolte sera le prochain roi.
Mais aucun ne parvient à faire pousser son grain.
L’ainé demanda à son oncle de l’aider. Ce dernier
lui trouva une solution en ces termes :
– Mais c’est très simple, si ton grain de maïs ne pousse
pas, tu vas au marché et tu achètes un autre grain de maïs,
car après tout un grain de maïs est un grain de maïs !
Sur ce conseil, l’ainé fit germer un grain de maïs […].
J’identifie la structure du conte

2
Pour répondre, utilise aussi les phrases
en bleu (p. 22).
Qui intervient au début et à la fin du
conte ? Pourquoi ?
a. Voici des titres pour chaque partie
6 Es-tu d’accord avec la décision du roi ?

Atelier 3
Notre spectacle
de contes

du conte. Remets-les dans l’ordre. Kamishibaï est un mot japonais qui signifie
Le deuxième fils demanda lui aussi de l’aide à son oncle,
A. Le conseil de la grand-mère théâtre de papier. Le conteur fait défiler des
qui lui prodigua le même conseil : B. Le défi du roi illustrations dans un cadre appelé butaï.
– Va au marché et achète un autre grain ! C. Le retour auprès du roi Au dos, le conteur peut écrire le texte qu’il
10 Il réussit donc, lui aussi, à faire germer un grain de maïs. D. La révélation du secret des graines doit dire : il est le seul à le voir.

Le grain de maïs
E. La solution des deux ainés
Quant au troisième fils, il recourut1 à sa très vieille grand-mère
F. Des graines qui ne poussent pas À TROISRéalisez un kamishibaï pour
presque centenaire. Les propos qu’elle lui tint lui semblèrent farfelus2 :
b. Pour chaque partie, indique les lignes raconter le conte en images.
– Si ton grain de maïs ne pousse pas, fiston, dis tout simplement à ton
de début et de fin.
père le roi qu’il t’a donné un grain de maïs qui ne pousse pas, c’est tout. COMMENT FAIRE ?
15 Puis le temps passa. 1 Préparez six grandes feuilles épaisses,
Je comprends le sens du conte
Au jour du rendez-vous de la récolte du maïs, […] les trois enfants une par partie du conte. Numérotez-
3 Imagine les différents lieux de l’histoire. les de 1 à 6 et notez le titre de la partie
s’avancèrent vers leur père. Le premier et le second marchaient d’un
STRATÉGIE ® Je crée un film dans ma tête. (voir question 2 ci-contre) : cela vous
pas décisif et sûr, portant sur l’épaule le fruit de leur récolte, qu’ils aidera à vous repérer.

Manfei OBIN
déposèrent au pied du roi. 4 a. Relève les adjectifs qui précisent
2 Sous le titre, recopiez les paroles
20 Le benjamin3, le cœur battant, le pas trainant, finit par arriver devant le roi, l’attitude des fils ainés lorsqu’ils se
des personnages : vous les lirez lors
mais sans rien sur l’épaule. Sans plus tarder, il prit la parole en ces termes : présentent devant le roi.
de votre spectacle.
– Oh ! roi, mon père, je suis désolé. J’ai semé le grain de maïs que b. Relève ceux qui concernent le plus jeune
des trois fils. 3 De l’autre côté, dessinez le décor
tu m’as donné. Je l’ai arrosé de jour, je l’ai arrosé de nuit. Je l’ai
qui correspond. Avant de vous lancer,
convenablement arrosé. J’ai fait ce que j’ai pu et je n’ai point eu de c. Pourquoi n’ont-ils pas la même
discutez-en :
récolte. Père, je suis désolé. attitude ?
25 – où se trouve le roi ?
Le roi se leva et, regardant ses deux ainés droit dans les yeux, leur – comment sont les trois champs ?

demanda : 4 Dessinez ensuite les personnages


– Comment avez-vous réussi à faire pousser un grain de maïs cuit ? qui figureront sur chaque planche.

Compétences
À cette question, les deux frères ne purent donner de réponse. Ils 5 Découpez les personnages et
30 restèrent bouche bée, abasourdis, pétrifiés. Après quoi, le roi ajouta : collez-les sur les décors.
– Quand je ne serai plus de ce monde, ma couronne te sera remise à toi, Les mots du texte
6 Préparez le butaï à l’aide de la fiche
le benjamin, car toi seul es intègre. 1. recourut : demanda conseil. de fabrication donnée par votre
2. farfelus : bizarres. professeur(e).
■ Le Grain de maïs, de Manfei Obin, Olivier Charpentier © Éditions Seuil Jeunesse, 2012.
3. Le benjamin : Le plus jeune.

COMPRÉHENSION DU CONTE
22 RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 23

– Identifier la structure du conte


– Imaginer les lieux de l’histoire
– Comprendre et interpréter le comportement des personnages

PROJET NOTRE SPECTACLE DE CONTES


– Découvrir ce qu’est un kamishibaï
– Repérer les paroles des personnages
– Réaliser un décor et les silhouettes des personnages
– Adapter son illustration à la structure et au sens du texte
– Fabriquer un butaï

Vocabulaire
• Trouver le sens d’un mot dans le dictionnaire
• Déduire le sens d’un mot à partir du mot de base

Déroulement Séance 1 [30 min] Écoute du début du conte lu par l’enseignant – JE COMPRENDS LE SENS
DU CONTE 3 – VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE

Séance 2 [30 min] Présentation du kamishibaï – J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE 1 et 2

Séance 3 [30 min]JE COMPRENDS LE SENS DU CONTE 4 – ENTRE LES LIGNES 5 – ÉCHANGER 6

Séance 4 [40 min] Atelier 3 points 1 à 3

Séance 5 [30 min + 15 min] Atelier 3 points 4 à 6

Matériel Pour l’enseignant :


– le conte intégral (ressources p. 309 à 311)
– les étiquettes « Titres des parties » (ressources p. 312)

Pour l’élève :
– le conte intégral (ressources p. 309 à 311)
– la fiche de fabrication du butaï www.editions-hatier.fr
– les répliques à photocopier au bon format pour les coller au verso des planches
(ressources p. 312)

ÉLÉMENTS D’ANALYSE Dans les années 1950, les kamishibaï connurent


un grand succès. Près de 50 000 conteurs se
■Manfeï Obin, conteur ivoirien, retranscrit ici un conte produisaient alors dans tout le Japon. Les conteurs
de tradition orale. emportaient leur kamishibaï pour créer des anima-
tions de rue.
■Le Grain de maïs est un conte de sagesse, qui donne
On trouve sur le site YouTube des vidéos de spectacles
une leçon de vie en mettant en avant des valeurs
avec un kamishibaï.
universelles : l’intégrité, l’honnêteté. Le message est
implicite et appelle une lecture interprétative.
Séance 1 [30 min]
■ La structure répétitive du conte (3 frères, 3 champs,
3 récoltes) est facilement identifiable. Si le conte a ● Projeter l’illustration de la page 22. Demander aux
été coupé pour les besoins du manuel, la structure élèves de faire des hypothèses sur le conte qu’ils vont
ternaire a été conservée. Il est d’ailleurs possible de découvrir : provenance, personnages, objets, décor.
travailler sur le conte intégral, mis à disposition dans Compléter en apportant des éléments sur l’auteur
cet ouvrage (ressources p. 309 à 311). (Manfeï Obin), son origine (la Côte d’Ivoire), et sa
culture (transmission orale des contes africains).
■ Le kamishibai (紙芝居) littéralement « pièce de
● Dire aux élèves qu’ils vont entendre le début du
théâtre sur papier » est un genre narratif japonais,
sorte de théâtre ambulant qui permet à des artistes conte et qu’ils doivent créer le film de l’histoire dans
de raconter des histoires en faisant défiler des illustra- leur tête, notamment se représenter les lieux.
tions dans un cadre, le butaï.

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 51


● Lire le début du conte, absent du manuel. Traiter tout de suite la question 3 de la rubrique
Je comprends le sens du conte, qui renforce l’image
Il était une fois un roi qui n’avait pas d’enfant. Un soir,
alors qu’il faisait, comme à l’accoutumée, les cent pas mentale que les élèves viennent de construire.
dans son jardin, la question qui le tourmentait depuis fort
longtemps lui revint à l’esprit : « Qui prendra ma place, JE COMPRENDS LE SENS DU CONTE
demain, quand je ne serai plus de ce monde ? » 3 Demander aux élèves de recenser et de décrire
N’ayant, une fois de plus, pas de réponse à son les lieux de l’histoire dans le texte du manuel.
interrogation, il entra se coucher en suivant le fameux
Les répertorier sur une affiche en ajoutant des mots
dicton qui dit : « la nuit porte conseil. »
Mais que fit cette nuit-là ? Elle passa comme les autres de vocabulaire qui pourraient les décrire.
nuits, sauf que cette fois-ci le roi fit un rêve dans lequel – Le marché : des étalages, des marchands – des sacs
cette question le pourchassait : « Qui prendra ma place, de maïs…
demain, quand je ne serai plus de ce monde ? » Et dans – Les champs : des étendues de terre labourées –
son rêve, pour la première fois, il entendit un semblant de des sillons…
réponse. Une voix lui disait : « Adopte ! Oui, adopte un – Le palais du roi (l. 16 à 32) : un trône – une salle
enfant de ton royaume et alors tu verras, car un enfant est d’apparat…
un enfant. » Le lendemain matin, avant le premier chant Dire aux élèves qu’ils utiliseront ce vocabulaire plus
du coq, il rassembla son conseil pour lui annoncer qu’il tard pour des dessins.
effectuerait un long voyage à travers tout le pays.
C’est ainsi qu’il partit pour une tournée royale qui dura VOCABULAIRE POUR MIEUX LIRE
des mois et des mois. Il visita des villes, des villages et
L’emploi de l’adjectif intègre est une des clés de
des hameaux. Il fit la surprise à toutes les classes d’âge et
à toutes les classes sociales. Après avoir effectué le tour compréhension de la morale du conte.
complet de son royaume, il revint avec ses trois enfants Demander à un élève de lire à voix haute les paroles
qu’il adopta selon les règles du pays. du roi, lignes 31-32.
Ce roi était juste et bon. Beaucoup de qualités lui étaient Les élèves qui ont cherché la définition du mot dans
attribuées. On disait même qu’il avait des vertus cachées. le dictionnaire la donnent à leurs camarades.
Avec sa femme, ils éduquèrent leurs trois enfants de la intègre : honnête, qui respecte les règles de la morale
même manière, comme des princes. sociale.
Un jour, alors que le roi se sentait bien vieux et bien fatigué,
il rassembla ses enfants dans la salle des cérémonies. Un élève relit les lignes 29-30.
Devant la cour, il distribua à chacun un grain de maïs et Les élèves qui ont préparé la réponse la donnent
leur dit : à leurs camarades.
– Je me fais vieux, je vous demande de retourner chacun pétrifiés : figés sur place, immobiles comme
dans votre village d’origine pour semer le grain de maïs
des pierres.
que je viens de vous remettre. Celui d’entre vous qui me
rapportera la meilleure récolte à la saison prochaine sera
digne de me succéder quand je ne serai plus de ce monde. Séance 2 [30 min]
Aussitôt, l’assemblée des notables transforma les paroles
du roi en décret, qu’elle consigna dans les archives du ● Les élèves rappellent le titre et l’origine du conte

royaume. Trois jours après, les trois concurrents plièrent Le Grain de Maïs.
bagage pour se lancer dans la compétition.
● Leur présenter l’Atelier 3 en précisant que le spec-
Sitôt arrivés dans leur famille d’origine, ils enfouirent dans
le sol leur grain de maïs. Mais force est de constater que tacle se fera à l’aide d’un kamishibaï. Écrire le mot
deux semaines après la semence, leur grain ne poussait au tableau.
toujours pas. Ils eurent beau arroser, le constat d’échec Si des élèves connaissent le principe, les laisser l’expli-
restait le même. Pris de panique, ils cherchèrent des quer à leurs camarades.
solutions tous azimuts. Présenter ensuite une vidéo pour que tous les élèves
se représentent le fonctionnement d’un kamishibaï
● Laisser les élèves réagir, leur faire valider ou non les
(disponibles sur YouTube).
hypothèses émises avant l’écoute, puis vérifier que
● Amener les élèves à s’exprimer sur la forme de ce
tous les élèves ont globalement compris le récit.
petit spectacle (en ont-ils déjà vu un ? à quoi cela les
● Les élèves ouvrent leur manuel à la page 22 et lisent
fait-il penser ?) et lire avec eux la définition proposée
la fin du conte. à la page 23 du manuel (pavé bleu).
Différenciation Pour pallier les différences de vitesse
J’IDENTIFIE LA STRUCTURE DU CONTE
de lecture et de compréhension, constituer différents
groupes avec des tâches sensiblement différentes : 1 Les élèves qui ont préparé la réponse à cette

– Les élèves parfaitement autonomes lisent silencieu- question la présentent à leurs camarades :
sement le texte et préparent les réponses aux ques- C’est le roi qui intervient au début et à la fin du
tions de vocabulaire. conte :
– Les élèves un peu plus lents lisent silencieusement le – au début parce que c’est lui qui va confier son
texte et préparent à deux les réponses à la question 1. royaume à l’un de ses fils et qui lance le défi à relever ;
– Les élèves ayant des difficultés écoutent le texte lu – à la fin parce que c’est lui qui désigne son
par l’enseignant. S’assurer qu’ils l’ont bien compris. successeur.

52
● Dire aux élèves que le roi sera donc présent sur
4 Rappeler ce qu’est un adjectif en donnant
la première et sur la dernière image du kamishibaï. quelques exemples.
Les élèves du premier groupe répondent à la ques-
2 a. Les élèves lisent la consigne puis le point 1
tion 4 a, ceux du second groupe à la question 4 b au
de l’Atelier.
brouillon.
Leur demander quel est le rapport entre les deux : Mettre en commun :
la remise en ordre des parties du conte est nécessaire Attitude des fils ainés : un pas décisif et sûr (l. 18).
à la préparation des six grandes feuilles du kamishibaï. Attitude du benjamin : le cœur battant, le pas trainant
● Relire le conte (sur le manuel), avec la participation (l. 20).
de quelques bons lecteurs. c. Il est important que les élèves comprennent que
● Afficher au tableau les étiquettes « Titres » le contraste d’attitude entre les ainés et le benjamin
(ressources p. 312). révèle en fait une opposition morale.
Les ainés, qui avancent d’un pas décisif et sûr, sont
Différenciation Pour des élèves lents ou ayant des
des imposteurs qui n’hésitent pas à tromper le roi, leur
difficultés de compréhension : ne garder que cinq
père adoptif.
titres A B C D E.
Le benjamin, qui s’avance le cœur battant et d’un pas
Pour de bons lecteurs : conserver les six titres et
trainant, est un fils sincère qui a honte de son échec.
donner une version plus longue du conte (ressources
p. 309 à 311). ENTRE LES LIGNES
● Après un temps de recherche par deux, demander 5 Demander aux élèves s’ils se souviennent de ce
à un élève de proposer un ordre au tableau. Les autres qu’est une morale (cf. p. 45 et 49). Ils écrivent une
élèves valident ou non. morale par deux.
Ordre attendu : B – F – E – A – C – D. ● Écrire toutes les morales au tableau en aidant les

élèves à les reformuler.


2 b. Distribuer le conte dans sa version longue
Morales possibles :
(ressources p. 309 à 311) pour que les élèves l’an-
Le mensonge est mauvais conseiller. – La vérité finit
notent au crayon. Leur dire que la partie B commence
toujours par triompher. – Celui qui est honnête est
à Un jour, alors que le roi se sentait bien vieux…
toujours récompensé…
Les élèves repèrent les six parties du conte.
● Vidéoprojeter ou afficher le texte photocopié ÉCHANGER
en grand. 6 Les élèves écrivent une phrase pour dire s’ils sont
Mettre en commun le découpage en demandant d’accord avec le roi et pourquoi.
aux élèves de justifier leurs propositions. Marquer Engager l’échange selon les règles établies collecti-
le découpage sur le texte vidéoprojeté ou affiché. vement : droit de prendre la parole, écoute de l’autre,
B. Le défi du roi : Un jour, alors que le roi se sentait prise de notes…
vieux… quand je ne serai plus de ce monde.
F. Des graines qui ne poussent pas : Aussitôt, l’assem- Séance 4 [40 min]
blée des notables… ils cherchèrent des solutions tous
azimuts. Atelier 3. NOTRE SPECTACLE DE CONTES
E. La solution des deux ainés : L’ainé demanda à son ■Afficher au tableau :
oncle de l’aider… Il réussit donc, lui aussi à faire germer – l’affiche avec les différents lieux de l’histoire ;
un grain de maïs. (l. 1 à 10) – le conte découpé en six parties.
A. Le conseil de la grand-mère : Quant au troisième 1 Les élèves lisent entièrement la fiche de réalisation
fils… Puis le temps passa. (l. 11 à 15) du kamishibaï.
C. Le retour auprès du roi : Au jour du rendez-vous… Répartir les élèves par groupes de 3 puis distribuer à
Père, je suis désolé. (l. 16 à 25) chaque groupe 6 grandes feuilles épaisses.
D. La révélation du secret des graines : Le roi se leva… Vérifier que la consigne est bien comprise car elle
car toi seul tu es intègre. (l. 26 à 32) comporte deux actions : numéroter les 6 feuilles et
noter les titres des parties.
Séance 3 [30 min] 2 Aider les élèves à identifier les paroles des person-
nages en les surlignant sur le texte affiché.
JE COMPRENDS LE SENS DU CONTE 3 Rappeler aux élèves qu’ils peuvent s’aider de l’af-
● Vidéoprojeter ou afficher le conte avec le découpage fiche réalisée sur les lieux de l’histoire.
et les titres des parties. Pour les parties B et F, aider les élèves à définir des
Six élèves relisent chacun une partie du conte. éléments de décor.
● Expliquer que les questions 4 à 6 portent sur la Utiliser un médium découvert lors d’une séance
partie C et permettent de comprendre le sens général d’arts plastiques et bien maitrisé (crayons de
du conte. couleur, pastels, papiers de couleur, peinture…)
Séparer la classe en 2 groupes. de sorte que l’attention reste fixée sur le contenu

2 – LIRE POUR RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 53


de l’illustration et non sur la maitrise technique ● Les élèves se mettent d’accord sur la représentation

de l’instrument. des personnages (taille, vêtements, visage…).


Leur montrer au tableau ce qu’est une esquisse
de référence (dessin rapide à main levée).
Séance 5 [30 min + 15 min pour le butaï]
5 Les élèves tracent une esquisse de référence pour
4 Pour chaque partie, lister au tableau les person- chaque personnage.
nages à représenter. Ils dessinent, découpent et collent leurs personnages
Demander aux élèves d’observer les illustrations des sur les décors.
pages 7, 9 et 14 du chapitre « Qui a volé la main de 6 Les élèves ayant fini les premiers peuvent
Charles Perrault ? » et de dire comment, selon eux, commencer à réaliser le butaï en suivant la fiche
l’illustrateur s’y prend pour que l’on reconnaisse le de fabrication (à télécharger sur le site des éditions
personnage d’une page à l’autre : taille, vêtements, Hatier), mais cette étape peut être réalisée de façon
visage… décrochée.

RACONTER DES CONTES D’AILLEURS

Page 24
LA MÉTHODE

RACONTER DES CONTES D’AILLEURS 1


À TROIS , racontez l’histoire du
Grain de maïs à l’aide du kamishibaï.

ENTRAINEZ-VOUS À RACONTER DE MANIÈRE FLUIDE


ET EXPRESSIVE

a. Relisez les 6 parties et répartissez-les entre vous (chaque


élève raconte deux parties).
b. Entrainez-vous :
– à lire de manière expressive vos répliques ; ® Voir atelier 1 p. 19
– à reformuler et à mémoriser les évènements que vous devez
dire de mémoire. ® Voir atelier 2 p. 21

La méthode
c. Répétez l’enchainement de toutes les parties du conte en
intégrant les répliques. Le récit des évènements et les répliques
doivent s’enchainer de manière fluide.

2 PRÉPAREZ VOTRE MATÉRIEL

d. Ordonnez les planches illustrées dans le butaï de façon


à ce que la première image soit visible des spectateurs.
e. Entrainez-vous à manipuler les planches du kamishibaï.

3 SOIGNEZ LE DÉBUT ET LA FIN DE VOTRE SPECTACLE

f. Choisissez comment vous allez commencer et terminer votre


spectacle : en allumant et en soufflant une bougie, en ouvrant

Distribuer aux élèves les six planches réalisées à la séance précédente.


et en fermant les battants du butaï, en prononçant une formule,
en mettant une musique…

■ g. Choisissez comment vous allez le terminer.

Quand vous avez terminé votre récit, laissez la dernière planche

Afficher la fiche d’auto-évaluation utilisée pour les ateliers 1 et 2 (ressources p. 313).


dans le butaï.

24

S’ENTRAINER
1a Veiller à ce que le moins bon lecteur du groupe ait une charge de racontage moins importante.
1b Rappeler les critères établis dans ces précédents ateliers et afficher la fiche d’auto-évaluation.
1c Les élèves doivent reformuler les parties de récit avec leurs propres mots et les mémoriser
(cf. la démarche de l’Atelier 2).
Pour faciliter le racontage, les répliques recopiées ou collées au dos des illustrations sont lues
pendant le spectacle (cf. Atelier 1).
Les élèves s’entrainent pendant 10 minutes.

SE PRÉPARER
2d et e Un élève montre la manipulation des planches en s’appuyant sur la vidéo observée
à la séance 2 (ou projeter à nouveau cette vidéo).

SOIGNER LE DÉBUT ET LA FIN


3f et g Inviter chaque groupe à trouver un début et une fin personnelle.
Laisser les élèves s’entrainer 10 minutes avec leur butaï.

■ Un groupe volontaire présente son spectacle.


● Échanger sur les points positifs ; indiquer un ou deux points à améliorer.
● Pour rendre les élèves spectateurs actifs :

– faire reformuler avant le spectacle les critères à observer ;


– faire passer deux ou trois groupes seulement à la fois (étaler les passages sur une semaine, par exemple).

Prolongements Possibles
● Présenter le petit spectacle devant des élèves plus jeunes.
● Filmer les élèves pour qu’ils évaluent leur prestation.
● Ajouter des éléments sonores (bruitages, musique…).
● Exposer les butaï dans la BCD de l’école avec une notice explicative.

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