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Dr L.

Rahmoun
Biophysique

Production des REM ionisants, Rayons X et Rayons Gamma

C’est l’aspect corpusculaire qui domine car l’énergie est grande. Ce sont des photons
d’énergie supérieure à 10keV. En médecine le domaine d’énergie le plus utilisé est
compris entre 30keV et 10MeV. La différence entre rayons X et rayons γ tient
uniquement à leur origine :
• Les rayons X prennent naissance hors du noyau : origine électronique.
• Les rayons γ prennent naissance dans le noyau.
Un photon X et un photon γ de même énergie sont rigoureusement identiques.
1 Production des rayons X :
Découvert par hasard par le physicien Roentgen en 1895, il s’agissait d’un rayon
invisible, capable de traverser les corps opaques et pouvant noircir une plaque
photographique ; ne pouvant expliquer ni son origine, ni sa nature, il l’appela rayon X
(X : inconnu).
Les rayons X prennent naissance chaque fois que des particules chargées (électrons),
animées d’une vitesse suffisante, entre en collision avec la matière. Il faut que les
électrons fortement accélérés percutent une cible métallique. L’appareil de base porte le
nom de tube de Coolidge.
Les électrons sont produits à partir d’un filament en tungstène porté à haute température
par un courant de chauffage. Les électrons sont ensuite accélérés grâce à une différence de
potentiel ddp qui est maintenue entre le filament porté à un potentiel négatif (cathode) et
la cible métallique (anode)qui se trouve à un potentiel positif.
Pour éviter une divergence trop grande due à la répulsion des électrons entre eux, le
filament de la cathode est entouré d’un cylindre chargé négativement : c’est la pièce de
concentration ou de focalisation.
L’ensemble du dispositif est placé dans une enceinte de verre ou règne un vide poussé
(pas d’air) afin que les électrons interagissent seulement avec la cible (anode)
L’émission de rayon X est la conséquence des interactions qui se produisent entre les
électrons rapides et les particules du métal (anode).

2 Production des rayonnements particulaires et gamma :


La principale source de rayonnement particulaires (électron, proton, alpha…) et de
rayonnement gamma (Rγ) est la désintégration des radioéléments (radioactivité).
La désintégration des noyaux instables suit la loi de désintégration radioactive donnée
par :
N= N0 e − λ ×t
Où N est le nombre de noyaux non désintégré à l’instant t,
N0 est le nombre initial de noyaux
λ est la probabilité de désintégration par unité de temps appelée aussi la constante
radioactive.
On définit aussi la demie vie ou période T par : T= ln 2/ λ
T = La période est le temps au bout duquel la moitié des noyaux se sont désintégrés.
Dans le domaine médical à la période physique TP s’ajoute une période biologique TB.
Cette période est le temps au bout duquel les noyaux radioactifs sont éliminés par une
voie biologique (les urines, la sueur…) ; La période effectif T eff est donnée par :
1/ Teff = 1/TP + 1/TB
On définit aussi l’activité d’une source par la grandeur A donnée par :
A= λN = λN0 e- λxt = A0e- λxt
Où A0 est l’activité à t=0.
L’activité s’exprime en désintégration par seconde (dps) ou en Becquerel (Bq) ou en
Curie (Ci) avec :
1Ci = 3,7x1010Bq = 3,7x1010 dps
Il existe différents types de désintégration dont les principales sont :
Le rayonnement « alpha » [α] est constitué de particules composées de deux protons et
de deux neutrons (noyau d’hélium). Il concerne les noyaux lourds : l’uranium 238, par
exemple, se transforme en thorium 234. Ce rayonnement, qui perd très vite son énergie, a
un pouvoir de pénétration très faible. Il ne parcourt que quelques centimètres dans l’air.
Une feuille de papier ou les couches superficielles de la peau l’arrêtent.
Le rayonnement « bêta » [β] provient de la transformation dans le noyau soit d’un
neutron en proton (il y a alors émission d’un électron β-) soit d’un proton en neutron (il
y a émission d’un positon, « électron » de charge positive β+ ). Ce rayonnement ne
parcourt que quelques mètres dans l’air. Il est stoppé par une vitre ou une feuille
d’aluminium.

Le rayonnement « gamma » [γ] est un rayonnement électromagnétique, comme la


lumière visible ou les rayons X, mais plus énergétique. Il est émis le plus souvent par
des noyaux possédant encore un excès d’énergie à évacuer après une désintégration α ou
β. Son parcours dans l’air est de plusieurs centaines de mètres et de fortes épaisseurs de
plomb ou de béton sont nécessaires pour l’atténuer.

3 Applications médicales des rayonnements :


Pour les rayons X :
La radiographie est une technique d’imagerie médicale, elle possède un intérêt
diagnostique majeur dans de nombreux domaines de la médecine. Utilisant les rayon X,
elle est basée sur leur capacité de traversé la matière. Elle est très fréquemment utilisée
pour détecter des fractures ou des anomalies survenues au niveau du squelette. On utilise
également la radiologie thoracique pour observer le cœur, les poumons et les artères
principales. Utilisées aussi en cancérologie pour détecter des tumeurs (exp :
mammographie)
La tomodensitométrie (scanner) : est une technique d’imagerie médicale qui permet
d’observer la structure anatomique d’organe grâce aux rayons X et à des systèmes
informatiques. Elle consiste à réaliser des images de coupes fines du corps.
La radiothérapie : Le principe de la radiothérapie est d’exposer les cellules cancéreuses
à un rayonnement X qui va modifier la composition de l’information génétique des
cellules cancéreuses. Qui peuvent être détruites ou devenir incapables de se développer
dans l’organisme.

Pour les rayons particulaires et gamma


Certains radio- isotopes émettent des rayonnements alpha ou beta, qui sont utilisés pour
traiter des maladies comme le cancer, d’autres émettent un rayonnement gamma et /ou
des positrons grâce auxquels des caméras et des scanners permettent de générer des
images montrant des processus et des structures internes et de diagnostiquer des maladies.
La médecine nucléaire date des années 50, technique plus récente que le radiodiagnostic
(RX),elle consiste à injecter des substances radioactives dans le corps des patients. Elle
est indiquée :
 Quand le radiodiagnostic est insuffisant, par exemple contraste très faible.
 Quand on veut réaliser des explorations physiologiques, comme la thyroïde
avec iode radioactive.
 Pour réaliser des études dynamiques quantifiées de fonctionnement
d’organes exp : cœur, reins
 Applications thérapeutiques : en cancérologie pour le traitement des
tumeurs thyroïdiennes avec de fortes doses d’iode 131 ou en hématologie
pour le traitement des polyglobulies avec du phosphore 32.
Le dosage radio-immunologique est un test immunologique utilisant l’analyse
radiochimique in vitro de composés radioactifs associés à des antigènes. Elle sert à doser
de manière très précise des substances biologiques tels que les anticorps, les hormones,
les enzymes ou les stéroïdes.
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