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d’une machine ne sont possibles que si, préalablement, l’on connait les symptômes vibratoires
associées à chaque défaut susceptible d’affecter la machine considéré, c’est-à-dire si l’on connait les
images vibratoires induites par ces défauts.
Malheureusement, une même image vibratoire peut correspondre à plusieurs défauts. Il faut donc
généralement établir la liste de tous les défauts correspondant à chaque image et, par déduction,
entreprendre les analyses complémentaires et rechercher d’autres symptômes pour se diriger
progressivement vers l’hypothèse la plus probable.
Dans ce chapitre, sont étudiées les images vibratoires des principaux défauts, mais le lecteur doit
admettre que, même s’il existe des tableaux résumés sur la reconnaissance des anomalies (tableau x)
il va se trouver, à un moment ou à un autre, confronté dans la pratique aux mêmes hésitations et aux
mêmes démarches déductives que l’amateur de champignons qui doit, sous peine de graves erreurs,
se souvenir qu’il y a loin de la représentation idéale des différentes espèces à la réalité trouvée sur le
terrain.
Le lecteur notera que toutes les amplitudes sont données en mode accélération, grandeur physique
souvent utilisée par les spécialistes puisqu’elle permet, à partir d’un accéléromètre, d’éviter les
intégrations nécessaires à l’obtention des autres grandeurs physiques et d’analyser aussi bien les
vibrations de type sinusoïdal que de type impulsionnel.
Tableau x reconnaissance des principales anomalies.
Généralités :
En pratique, il est impossible d’obtenir une concentricité parfaite des centres de gravité de chaque
élément constitutif d’un rotor. De cette « non-concentricité », résulte l’application de forces
centrifuges qui déforment le rotor. Ces déséquilibres proviennent généralement de défauts
d’usinage, d’assemblage et de montage, ou sont les conséquences :
Pour toute machine, il existe donc un déséquilibre résiduel ( normal ou anormal ) qui va se traduire,
sur le spectre vibratoire, par la présence d’une composante dont la fréquence de base correspond à
la fréquence de rotation. Dans ce cas, pour une classe d’équilibrage donnée, comparer l’amplitude de
la vibration induite à des seuils fixés dans des normes ou à des spécifications de constructeur,
permettra de statuer sur le caractère acceptable du déséquilibre et sur la nécessité de procéder ou
non à un équilibrage( xxxxxxxxxxxx )
Conséquences pratiques :
Un déséquilibre va donc induire, dans un plan radial, une vibration dont le spectre présente une
composante d’amplitude prépondérante à la fréquence de rotation du rotor. Généralement, cette
particularité se voit plus nettement sur le spectre issu d’une mesure prise radialement (souvent dans
la direction radiale horizontale), excepté pour les rotors en porte-à-faux pour lesquels on peut
constater également, dans la direction axiale, la prépondérance de la composante correspondante à
la fréquence de rotation.
Défaut engendrant une vibration de type sinusoïdal, le spectre présente que peu d’harmoniques de
la fréquence de rotation.
_ les défauts provenant d’ne contrainte directionnelle ( non tournante ) comme l’effort induit par
une courroie trop tendue, un desserrage de palier, une excentricité de poulie,…(figure x).
En effet, pour deux points de mesure radiaux (situés à 90° sur un même palier), le déphasage entre
composantes de fréquence égale à la fréquence de rotation (composantes d’ordre 1 de la rotation)
est :
_ proche de 90° , dans le cas d’ un défaut lié à un effort rotatif comme le balourd.
_ proche de 0° ou de 180° , dans le cas d’un défaut lié à un effort directionnel.
A cas du balourd
Effort directionnel se produisant simultanément sur les deux points de mesure1 et 2 avec déphasage
Mesures effectuées
en deux points situés à 90° Type de défaut
sur le même palier
Figure 5.1A Déphasage 90° Effort tournant :
Balourd
Figure 5.1B Déphasage nul Effort directionnel :
Excentricité de poulie
Figure 5.1 distinction entre un défaut provenant d’un effort rotatif (balourd) et un défaut
HZ
f0 2f 0 3f 0
Mesure effectuées
en 2 points situés de façon identique Type de balourd
sur chacun des 2 paliers du rotor
Figure 5.4 Déphasage nul Balourd statique
Figure 5.5 Déphasage ≈ 180° Balourd dynamique
Le défaut d’alignement est l’une des principales causes de réduction de la durée de vie des
équipements. Il crée des efforts importants qui vont entrainer la dégradation rapide du système
d’accouplement, non seulement à son niveau, mais aussi au niveau des paliers. Ces efforts outre la
dégradation de l’accouplement, vont avoir pour effet :
_ dans le cas de paliers à billes ou à rouleaux (voir § 8), de déverser l’une des bagues et de précipiter
la dégradation du roulement ;
_ dans le cas de paliers à film d’huile ( voir § 3), de décharger l’un des paliers de la ligne d’arbres et
d’induire des instabilités de paliers mettant très rapidement en péril l’installation.
Généralités :
_ Deux rotors d’une machine : les axes des arbres des deux rotors présentent un désalignement
angulaire au niveau de l’accouplement ou possèdent un défaut de concentricité ( arbres parallèles)
( figure 5.6).
_ Deux paliers du même arbre d’une machine : les axes des deux paliers d’un même corps de
machine ne sont pas concentriques. Cette anomalie peut être la conséquence d’un défaut de
montage d’un palier, mais également d’un mauvais calage des pattes de fixation ou d’un flexion de
l’arbre du rotor ( figure 5.7).
Conséquences pratiques :
La figure 5.8 donne l’image théorique. L’amplitude des raies sera prépondérante :
La figure 5.9 représente le spectre réel d’un désalignement entre multiplicateur et compresseur,
exprimé par le fait que l’ordre 2 de la fréquence de rotation est nettement prépondérant.
Le peigne de raies très marqué, de pas 25 HZ, traduit l’existence de chocs à la fréquence de rotation,
conséquence d’une nette usure de l’accouplement. Il faut rappeler que la représentation des
amplitude en décibel ou à l’ aide d’une échelle logarithmique permet une bien meilleure mise en
évidence du peigne de raies que la représentation à l’aide d’une échelle linéaire classique.
Un défaut d’alignement est révélé par un pic d’amplitude prépondérante à, généralement, 2 fois la
fréquence de rotation ( parfois 3
Comme nous l’avons vu au premier paragraphe, quelle que soit l’origine de la contrainte
( excentricité d’une poulie dans le cas d’une transmission par courroies, déformation d’un bâti par
ses pattes de fixation, …..), ce défaut se manifeste par la présence d’une composante d’amplitude
prépondérante dont la fréquence correspond à la fréquence de rotation, avec donc la même image
vibratoire que le balourd. En revanche, à la différence de ce dernier, le déphasage entre deux
composantes radiales orthogonales est voisin de zéro.
comme pour l’application de contraintes, l’image vibratoire induite par un desserrage ou une
fissuration d’ancrage ou de bâti est également caractérisée par la présence d’une composante
d’amplitude prépondérante dont la fréquence correspond également à l’ordre 1 de la fréquence de
rotation.
Le déphasage relatif pour deux composantes radiales orthogonales est voisin de zéro ou de 180°,
selon la position des capteurs par rapport au plan de desserrage ou de fissuration.
Ce phénomène, générant une vibration de type choc, présente un spectre composé de nombreuses
composantes harmoniques de la fréquence de rotation ( peigne de raies étendu en fréquence).Il peut
souvent être détecté en mode global par le facteur de crête, le kurtosis ou par d’autres indicateurs
de défauts de type choc.
Défauts induits par un frottement rotor/stator
Dans le cas d’un rotor « souple » ( dont la fréquence critique est inférieure à la fréquence de rotation
nominale) reposant sur des paliers à film d’huile, un frottement sur les barrières d’étanchéité, par
exemple, peut avoir des conséquences extrêmement graves. Une composante sous –synchrone
( dont la fréquence est inférieure à la fréquence de rotation) peut, en excitant un mode de résonance
du système rotor/palier induire des vibrations d’amplitude très élevée qui vont conduire à la rupture
du film d’huile et à la dégradation du palier et du rotor.
L’image vibratoire d’un frottement rotor/stator qui se manifeste le plus souvent par la présence
d’une famille de composantes , dont la fréquence de base correspond à l’ordre 1/2 de la fréquence
de rotation, ne doit pas être confondue avec celle d’un tourbillon d’huile dont la fréquence de base
des composantes induites est, comme nous l’avons vu précédemment, généralement comprise
entre0,42 et 0,48 fois la fréquence de rotation.