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L’industrie pharmaceutique:
Nouveau "Business Model"
Déposé le : 14/06/2013
Soutenu le : 26/06/2013
SOMMAIRE
RESUME .................................................................................................................................... 3
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 8
2. Réglementation .......................................................................................................... 14
2. Dysfonctionnements .................................................................................................. 28
3. Disfonctionnements ................................................................................................... 36
4. Conclusion ................................................................................................................. 49
2. Alliances et partenariats............................................................................................. 53
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................... 58
L’autre axe majeur de développement réside dans l’intégration par les laboratoires de
la nécessité de travailler en réseaux interconnectés via la mise en place d’alliances
stratégiques avec des centres académiques, des partenaires disposants de ressources impropres
au laboratoire, voire avec des laboratoires concurrents.
On peut alors se demander, si à l’instar des produits brevetés, le business model de la Big
Pharma exploitant des médicaments blockbusters arrive lui aussi en fin de vie, et que celui sur
lequel l’industrie pharmaceutique se développe actuellement n’est pas viable sur le long
terme, sur quel business model l’industrie pharmaceutique est-elle amenée à se développer ?
FEDRIGO Olivier, 2010, Filière santé, état des lieux, organisation de l'innovation et
perspectives, ALCIMED, présentation faite à Marseille le 30 septembre 2010, 22 p.
DUTHOIT Aurélien, 2012, World Pharmaceutical Groups, Global Xerfi, 193p.
XERFI, 2012/2013, Laboratoires pharmaceutiques, Xerfi 700.
PWC, 2012, From vision to decision Pharma 2020, Price Waterhouse Cooper.
(disponible sur le site http://www.pwc.com/pharma2020) 56 p.
A. Eléments de cadrage
a) Définition du médicament
Une première définition du médicament peut se faire par celle qui est donnée par le
code de santé publique français :
« On entend par médicament toute substance ou composition présentée comme possédant des
propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que
toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou
pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer,
corriger ou modifier leur fonction physiologiques en exerçant une action pharmacologique,
immunologique ou métabolique. » Art. L 5111-1 CSP
10 000 100 10 1
Molécules Molécules Candidats Médicament
testées testées Médicament
Procédures
Commercialisation
Recherche Tests Recherche administratives
&
exploratoire Précliniques clinique (AMM, prix,
pharmacovigilance
remboursement)
Source : Leem.org
Cette version simplifiée du cycle de vie du médicament montre qu’il faut en moyenne
13 à 15 ans entre le moment où un brevet est déposé et la mise sur le marché du médicament
fini, via l’AMM (autorisation de mise sur le marché). Etant donné qu’un brevet dure 20 ans, il
ne reste en moyenne que 5 ans d’exploitation aux laboratoires pour tirer profit d’un
médicament.
Même si des extensions de brevets peuvent être accordées, on comprend bien que le
retour sur investissement d’une molécule doit être rapide. En d’autres termes, le modèle actuel
tel qu’il est nécessite d’avoir un médicament pour lequel la marge du laboratoire est
conséquente et qu’il soit vendu au plus grand nombre. Cette conception est celle qui a permis
le développement de l’industrie pharmaceutique via les blockbusters, qui répondent
entièrement à cette logique. Une fois que le brevet a expiré, le médicament tombe dans le
domaine public est peut alors être "génériqué". [L EEM, 2013]
Le marché des États-Unis, caractérisé par de fortes dépenses en produits de santé, les
produits les plus innovants et les plus chers du marché mondial ;
Le marché Européen et les pays développés, caractérisé par un durcissement des
politiques de santé publique afin de palier aux déficits publics aggravés par la crise
économique ;
Les pays émergeants, qui présentent un fort taux de croissance grâce à une forte
demande en médicaments et une forte densité de population.
2. Réglementation
Afin de garantir la sécurité des consommateurs dans la prise de médicaments,
plusieurs instances publiques et privées sont chargées de réguler ce marché. Pour comprendre
comment est structuré cette réglementation, nous l’étudierons à l’échelle internationale, puis
sur différents marchés : aux États-Unis, en Europe et en France.
D’un point de vue général, quelque soit le pays, la réglementation du médicament porte sur
les aspects suivant [XERFI 700, 2012]:
a) Réglementation internationale
A l’échelle internationale, l’instance réglementaire qui fait loi est l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS). [RAYNEAU A., 2010] Depuis 1946, l’OMS dirige et coordonne
l’ensemble des actions de sécurité sanitaire et met notamment en place les normes de santé
internationales applicables à l’ensemble de ses Etats membres. Concernant la réglementation
des différents marchés, avec entre autre la question de l’autorisation de mise sur le marché
(AMM) d’un médicament, elle est assurée principalement par trois instances majeures:
b) Réglementation Américaine
Aux États-Unis, la FDA est l’agence de santé publique qui s’intéresse à la fois à la
sûreté des denrées alimentaires et des produits de santé. Elle est entre autre responsable de
délivrer les autorisations de mise sur le marché des médicaments et dispositifs de santé, mais
aussi d’assurer la pharmacovigilance des produits commercialisés. Pour ce faire, elle est
constituée de neufs centres ayant des spécificités qui leurs sont propres, avec notamment le
« Center for Drug Evaluation and Research » (CDER), qui est le Centre de recherche et
d’évaluation des médicaments. [RAYNEAU A., 2010]
Le CDER est à la fois responsable des médicaments de prescription et des médicaments OTC
(Over The Counter), autrement dit ceux non soumis à une prescription. Il assure ainsi la
révision des dossiers soumis par les laboratoires pharmaceutiques :
La mise sur le marché d’un médicament se fait selon une procédure unique qui
englobe l’évaluation positive de l’IND et du NDA. Après approbation de cette deuxième
proposition le médicament obtient l’autorisation de mise sur le marché.
Une fois l’AMM obtenue, plusieurs évaluations sont faites au niveau national dans le but de
fixer le prix final du médicament et déterminer son positionnent sur le marché. [SITE LEEM,
2013]
d) Réglementation Française
En France, la réglementation en matière de produits de santé s’est faite de plus en plus
stricte suite aux pressions gouvernementales ayant entre autre pour but une réduction du
déficit de l’assurance maladie. L’autorité compétente en matière de santé sur le marché
Français est l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM, anciennement
AFSSAPS). Fondée en 2011, elle est caractéristique d’une évolution de la réglementation des
pays développés, puisque la création de cette nouvelle agence de sûreté des médicaments
concrétise de nouveaux objectifs réglementaires du marché français [SITE ANSM, 2013]:
L’ANSM assure également l’évaluation d’AMM via une procédure nationale de moins en
moins utilisée puisqu’il s’agit uniquement d’une autorisation sur le marché français ; les
procédures via l’EMA restant privilégiées.
Par ailleurs, la délivrance d’une AMM ne marque pas la fin de l’évaluation du médicament.
En France, après cette autorisation, le médicament est évalué par la Commission de
Transparence (CT) qui détermine son niveau d’intérêt via deux facteurs :
Service Médical Rendu (SMR) : il prend en compte plusieurs critères tels que
l’efficacité et les effets indésirables que présente le médicament, la pathologie à
laquelle il est associé ou encore son intérêt pour les patients. Quatre niveaux de SMR
sont définis, allant de « majeur » à « insuffisant ». Le SMR permet ensuite de justifier
d’une éventuelle prise en charge par les services de santé.
Amélioration du Service Médical Rendu (ASMR) : c’est un critère qui vise à
comparer le médicament par rapport à d’autres issus de la même aire thérapeutique.
L’ASMR comprend ainsi cinq niveaux de « majeure » (I) à « inexistante » (IV)1
Grâce à ces deux niveaux la Commission de Transparence (CT) va ensuite inscrire ou non le
médicament comme produit remboursable (en fonction du niveau de SMR). Suivant cette
décision :
1
Cf. ANNEXE 1 : Niveaux de SMR et ASMR
B. Analyse du marché
Ces premiers éléments de cadrage permettent de comprendre la complexité du secteur
de l’industrie pharmaceutique. L’évolution du marché du médicament est dictée par des règles
en constante évolution qui se ressentent dans l’environnement microéconomique.
fournisseurs Clients
2/5 3/5
Produits de Nouveaux
substitution entrants
1/5 1,5 / 5
b) Produits de substitution
Le développement des produits de substitution de plus en plus important
(phytothérapie, cures thermales…) ainsi que les campagnes de santé publique, incitant à la
pratique du sport ou à une meilleure alimentation dans les pays développés, encouragent la
substitution des médicaments. Malgré ces quelques possibilités qui pourraient constituer des
produits de substitution, la thérapie médicamenteuse est largement majoritaire, sans compter
que dans le cas de pathologies lourdes il n’existe pas de substituant. [XERFI 700, 2013]
L’importance des produits de substitution reste donc faible : 1/5.
c) Intensité concurrentielle
L’intensité concurrentielle est très importante dans le secteur, compte tenu des
mutations qu’il a subies. En effet, les nouvelles réglementations ont notamment permis
l’avènement des laboratoires spécialisés dans les génériques, acteurs qui n’étaient pas présent
auparavant. [XERFI 700, 2013]
d) Nouveaux entrants
Les nouveaux entrants sur le marché de la dernière décennie sont essentiellement les
laboratoires spécialisés dans la fabrication des génériques. Ces derniers se dispensent des
coûts importants de R&D liés au développement des médicaments. En effet, le coût de
développement de médicaments génériques est estimé à environ 20% de celui d’un
médicament princeps, puisque le laboratoire doit seulement prouver la bioéquivalence du
médicament générique par rapport au médicament princeps.
Depuis plusieurs années, les laboratoires de biotechnologies sont devenus les nouveaux
entrants sur le marché. Cependant ces derniers sont très souvent contraints de travailler en
partenariat avec les laboratoires pharmaceutiques, puisque qu’ils ne disposent pas de moyens
suffisants pour palier aux barrières à l’entrée du marché. [XERFI 700, 2013]
Les nouveaux entrants sont donc peu nombreux et ne présentent pas une menace conséquente
pour bouleverser le marché: 1,5/5.
g) Bilan de l’analyse
Cette analyse nous permet de mettre en évidence la forte intensité concurrentielle du
secteur, qui ne laisse pas la place à de nouveaux entrants compte tenu des nombreuses
barrières à l’entrée (financières et réglementaires). Les nouveaux entrants identifiés sont les
laboratoires de biotechnologies qui ont une part de plus en plus importante dans le secteur,
grâce aux différents partenariats que ces sociétés mettent en place avec les laboratoires
pharmaceutiques. En effet, si l’on prend par exemple le nombre d’essais cliniques mis en
place entre 2009 et 2011, une étude de l’institut Biomérieux met en évidence seulement 6
projets de développement de médicaments utilisant les biomarqueurs, contre 55 en 2011.
[BEELER, 2013]
1300
1243
1250
1200 1180
Ventes (millions de $)
1150 1118
1100
1058
1050
1001
1000
955
950 919
900 876
850
800
2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Année
a) Analyse de la demande
Plusieurs facteurs sont à prendre en compte pour évaluer la demande globale du secteur :
Figure 6: Facteurs clefs de l’analyse de la demande
Augmentation de la population
Vieillissement de la population
Urbanisation
Prise en charge des dépenses de santé
Crise financière Source : Adaptation Xerfi 700 2013
D’ici 2020 la population mondiale devrait atteindre les 7.6 millions (contre quasiment
7 milliards aujourd’hui) ce qui devrait contribuer à faire croître la demande mondiale en
médicaments. [DUTHOIT, 2012]
Sous un autre aspect, la demande dépend grandement du marché lui-même. Trois différents
marchés peuvent ainsi être identifiés, avec des demandes qui leur sont propres :
les USA,
l’Europe et les pays développés (Japon, Canada),
les pays émergeants.
Les États-Unis sont une exception notable en matière d’évolution de marché, puisque l’on
y observe une faible espérance de vie et un accès restreint aux médicaments, malgré les
innovations thérapeutique présentes. Cela s’explique par deux facteurs principaux conjoints :
Une faible intervention étatique dans la fixation des prix, en comparaison avec la
France par exemple, qui permet la mise en place par les laboratoires de prix très
élevés, malgré la réforme du gouvernement Obama.
2
Cf. ANNEXE 2 : dépenses publiques de l’industrie pharmaceutique par zone géographique
Concernant l’Europe et les pays développés, ces derniers présentent une faible croissance
due à l’augmentation des déficits et de la crise financière qui ont forcé les gouvernements à
mettre en place des réductions des coûts et une régulation plus marquée dans l’industrie de la
santé. Cependant, d’importantes disparités sont notables au sein de l’ensemble de ces pays,
comme par exemple l’Espagne qui fait partie des plus touchés.
Enfin les pays émergeants présentent une forte demande et des perspectives de croissance
accrues. En effet, ils représentent plus de 20% de la demande mondiale du secteur avec plus
de 80% de la population mondiale. La croissance dans ces pays étant fonction de facteurs à la
fois économiques et politiques.
b) Analyse de l’offre
La croissance annuelle du marché mondial est estimée à 5% jusqu’en 2015, selon une
étude de l’IMS Health de 2011. Cette croissance est en grande partie due aux pays
émergeants, puisqu’entre 2005 et 2010 ils contribuaient à hauteur de 38% à cette dernière,
contre 48% entre 2010 et 2015 selon les prévisions de cette même étude.
Par ailleurs, l’offre devrait se caractériser par une augmentation massive des médicaments
génériques au détriment des médicaments princeps, avec 27% de génériques et 64% de
princeps en 2010 contre respectivement 39% et 53% en 2015 selon cette même étude.
[DUTHOIT, 2012]
c) Conclusion
Globalement, cette analyse met en évidence trois facteurs en faveur d’une forte
augmentation de la demande qui sont : l’augmentation et le vieillissement de la population, et
l’urbanisation. Un quatrième facteur dépend quand à lui fortement de la zone géographique
dont il est question, puisque la prise en charge des dépenses de santé dépend elle-même de
décisions gouvernementales en faveur ou non de cette dernière. Or d’un pays à l’autre comme
nous l’avons vu, les politiques à ce sujet ne sont pas les mêmes.
Pour ce qui est de l’offre, elle devrait suivre ces tendances, avec une augmentation massive
dans les pays émergeant. Dans le détail de cette dernière, une augmentation de la part des
génériques est également à prévoir.
D’un point de vu politique, les gouvernements des pays émergeants mettent en place
des mesures en faveur de l’amélioration à l’accès des soins, tout comme au États-Unis. A cela
s’opposent des mesures draconiennes dans les autres pays développés afin de réduire les
déficits publiques de santé, ainsi qu’une favorisation des médicaments génériques.
Globalement, l’impact politique reste plutôt neutre.
D’un point de vue de l’innovation technologique, l’impact reste malgré tout positif,
étant donné qu’elle constitue de nouveaux challenges pour le secteur et de nouvelles
perspectives de croissance, même si plusieurs technologies ne sont pas encore maîtrisées par
les laboratoires.
Enfin, d’un point de vu légal, le seul point positif notable reste la propriété intellectuelle qui
existe grâce aux brevets et aux extensions que les laboratoires peuvent obtenir, mais les
difficultés réglementaires et l’expiration progressive des brevets constituent autant de points
négatifs qui permettent de classer l’impact des aspects légaux comme étant majoritairement
négatif.
Cette analyse PESTEL nous permet de mettre en évidence les facteurs clefs de succès sur
lesquels l’industrie peut capitaliser :
Après avoir identifié les différents éléments clefs pour comprendre comment le secteur
est structuré et les enjeux à maîtriser, nous allons nous intéresser au fonctionnement de
l’industrie pharmaceutique et appréhender le nouveau business model sur lequel ce secteur va
pouvoir se développer pendant les prochaines années.
Cependant le problème de cette intégration horizontale est qu’elle fait naître des risques
importants qui sont conjoints à des investissements R&D incertains.
2. Dysfonctionnements
Malgré un fort développement économique, cet âge d’or a été mis à mal par plusieurs facteurs
[FEDRIGO OLIVIER, 2010] :
Il en résulte un retour sur investissement plus faible, consécutif aux coûts de développement
plus élevés. En effet, comme l’illustre la figure 8, de la recherche à la commercialisation,
l’ensemble des coûts a augmenté de 55% en seulement quelques années, atteignant quasiment
Figure 8: L’escalade aux investissements pour obtenir des bestsellers (en million de $)
2
Investissement en million de dollar
1,5
Investissement nécessaire à la Commercialisation
commercialisation d’un médicament. Phase III- AMM
1 Phase II
Phase I
Etudes Pre-clinique
0,5 Recherche exploratoire
0
1995 - 2000 2000 - 2002
9% 5% RSI* moyen
30% 15% Probabilité d’atteindre 12%
du RSI
* Retour Sur Investissement
Source : Bain drug economics model, 2003
Ces pertes de brevet successives permettent quant à elles, aux autres laboratoires de copier ces
molécules grâce aux médicaments génériques. Ces produits ont permis l’arrivé de nouveaux
entrants spécialisés uniquement dans le développement de tels médicaments, comme nous le
verrons un peu plus loin dans cette analyse avec le leader mondial sur ce segment, le groupe
TEVA.
Pour bénéficier d’un portefeuille produit diversifié, les Big Pharma ont quasiment toutes eu
recours à des acquisitions ou du développement interne pour se positionner sur de nouveaux
segments de marché. En d’autres termes deux orientations stratégiques majeures : la
diversification et l’internationalisation
Nous allons ici nous intéresser aux deux principales caractéristiques de ce modèle : les
acquisitions et partenariats ainsi que le management du portefeuille produit.
Sanofi
Pfizer
GSK
J&J
Novartis
AstraZeneca
Eli Lilly
Abbott
Merck
Roche
Pour l’ensemble des groupes, cette diversification est plus flagrante lorsque l’on
s’intéresse à l’ensemble des aires thérapeutiques sur lesquels ils sont présents3 . Il est
intéressant de constater que plusieurs laboratoires se recentrent sur certaines aires
thérapeutiques.
3
ANNEXE 3 : Domaines d’activité stratégique, aires thérapeutiques
Tableau 3:Montants des acquisitions les plus chères entre 1999 et 2009
Montant de la
Année Cible Acquéreur transaction (en
milliards de dollars)
1999 Warner-Lambert (US) Pfizer (US) $110.4
2000 SmithKline Beecham (UK) Glaxo Wellcome (UK) $77.2
2009 Wyeth (US) Pfizer (US) $68.1
2004 Aventis (FR) Sanofi-Synthelabo (FR) $67.0
2002 Pharmacia (US) Pfizer (US) $57.8
2008 Genentech (US) Roche Holding (Switserland) $46.7
1998 Astra (Sweden) Zeneca Group (UK) $39.9
2009 Schering-Plogh (US) Merck & Co (US) $32.6
1999 Pharmacia & Upjohn (US) Monsanto (US) $30.7
1999 Hoechst (Germany) Rhone-Poulenc (FR) $27.2
Source : Dealogic; The Wall Street Journal (10 mars 2009)
Par ailleurs selon une étude d’Alcimed [FEDRIGO OLIVIER, 2010], entre 2004 et 2007 les
laboratoires ont passé des accords de licence pour l’obtention de nouvelles molécules afin
d’enrichir leur portefeuille, avec un nombre passé de 30 à 90 milliards de dollar entre ces
deux dates.
De plus, plusieurs laboratoires ont fait le choix de développer des filières génériques pour
capitaliser sur leur savoir-faire ; développant ainsi les médicaments génériques de leurs
propres médicaments princeps ou ceux d’autres laboratoires, pour se positionner sur cette
nouvelle aire thérapeutique.
Ces mouvements ne sont pas seulement propres aux Big Pharma, puisque les leaders
du générique adoptent également les mêmes stratégies de diversification grâce aux
acquisitions, comme par exemple le groupe TEVA. En seulement 3 ans le groupe a ainsi
réalisé sept acquisitions et deux joint-ventures.
Source : http://www.tevapharm.com/About/CompanyProfile/Pages/WhoWeAre.aspx
Ces acquisitions ont ainsi permis au groupe de s’implanter sur de nouveaux marchés, et
diversifier son portefeuille produit.
La joint venture avec P&G, a par exemple permis au groupe TEVA de se positionner sur le
marché des OTC en profitant de l’approche commerciale de P&G. Celle avec Lonza Group
Ltd. s’inscrit dans une stratégie de diversification dans les biomédicaments génériques en
profitant du savoir-faire de cette entreprise spécialisée.
Si les laboratoires ont ainsi tous grandement diversifié leur portefeuille produit, la
nécessité d’améliorer l’efficience de leur gestion s’est d’autant plus fait sentir.
Grace à cette analyse, les entreprises du médicament peuvent entre autres identifier les
menaces que représentent les génériques et rendre les stratégies portant sur le cycle de vie des
produits et les investissements plus performantes. Cette pratique à permis l’avènement de
nouveaux métiers de type « portfolio manager ».
AstraZenca, Pfizer ou Novartis ont ainsi mis en place des business units dédiées à la
restructuration de leur portefeuille produit mature pour le rendre plus compétitif. Cela leur
permet d’avoir une vision claire des composantes de leur portefeuille que certaines Big
Pharma peinent à avoir sans de telles unités dédiées dans l’entreprise.
A la suite de cette analyse préliminaire, il est nécessaire de mettre en place une méthodologie
en cinq étapes :
FOCUS – Il s’agit d’effectuer une collecte d’informations sur l’ensemble des produits dont
bénéficie le laboratoire. Une gestion des produits récemment lancés ou présentant un fort
apport financier doit être menée par des équipes spécialisées. Plusieurs critères de
remaniement sont ensuite définis pour se fixer des objectifs à atteindre (croissance, marge
etc…) et contribuer à l’amélioration de la stratégie d’entreprise.
RESHAPE – Autrement dit remodeler le portefeuille, ce qui signifie identifier les produits
non conformes aux objectifs stratégiques ou qui ne représentent plus d’intérêt financier
suffisant. Ces derniers peuvent ainsi soit être vendus (en terme de licence) soit être stoppés
s’ils ne sont plus brevetés.
Il est également possible d’effectuer des extensions des indications médicamenteuses pour
générer de nouveaux revenus. Ces nouvelles applications pour le médicament déjà
commercialisé, nécessitent uniquement de nouveaux tests cliniques, des actions marketing
ainsi que des déclarations auprès des autorités d’Etat, mais permettent de prolonger la vie du
médicament.
VALUE – Pour finir, le potentiel de profit/perte de telles mesures doit être grandement
évalué grâce à des prévisions de retour sur investissement ou de facteurs clefs de succès à
développer. A terme, cette analyse doit permettre de définir les meilleures décisions à prendre
pour rendre le portefeuille produit le plus efficient possible.
3. Disfonctionnements
Ces stratégies qui caractérisent le model 2.0 permettent aux laboratoires de minimiser
l’impact de la perte des brevets de leurs blockbusters, mais sur le long terme elles ne
permettent pas de résoudre les problèmes majeurs du secteur, à savoir l’efficience de la
recherche et la demande de médicaments plus adaptés aux patients. De plus un troisième
problème sous-jacent à ces deux derniers est la durée de développement des médicaments.
Or, malgré ces investissements plus importants, le nombre de molécules mises sur le marché
n’est pas meilleur. En effet, entre 2007 et 2011 on estimait à 30,4 candidats en recherche
préclinique pour une molécule obtenant une autorisation de mise sur le marché, contre 12.4
candidats pour une molécule entre 2003 et 2007. [HUXLEY, 2012]
De plus ces investissements massifs ne semblent pas être répercutés sur les étapes de
développement des médicaments qui comptent le plus de risques et d’enjeux financiers, selon
ce même rapport. Lorsque l’on s’intéresse à la répartition des coûts en pourcentage sur
l’ensemble des étapes de développement d’un nouveau médicament, on constate qu’un très
faible pourcentage est alloué à la sélection et la validation des molécules cibles, comme en
témoigne le schéma suivant :
Avec seulement 7.1% du budget R&D investi dans cette étape clefs, les risques financiers
restent très élevés pour la suite du développement du médicament.
Par ailleurs, cette diminution de la productivité est notable lorsque l’on s’intéresse au
pourcentage d’attrition dans les phases cliniques comme en témoigne le tableau suivant.
Tableau 5: Augmentations des taux d'attrition dans les étapes de développement cliniques au
cours des 20 dernières années
Il est également intéressant de noter que deux types de problèmes sont responsables de ces
chiffres : la dimension purement scientifique des résultats, mais aussi la dimension
managériale des choix qui sont appliqués.
b) Le management
Comme nous l’avons vu, le management du portefeuille produit représente une part
importante dans la rentabilité financière des médicaments d’un laboratoire. La dimension
managériale intervient également dans les étapes de recherche, comme nous venons de le voir
avec la répartition inégale des dépenses en R&D.
Par ailleurs, le modèle de la Big Pharma entièrement intégrée sur sa chaîne de valeur
(FIPCO) tend à être substitué par un modèle dit d’intégration virtuelle [FEDRIGO, 2010].
Les grands laboratoires se tournent ainsi vers un modèle transversal, diversifié et externalisé
afin de pouvoir bénéficier de ressources externes dont ils ne disposent pas en interne, ou tout
simplement pour répondre à une logique de réduction des coûts. On parle alors de modèle
Cette dernière implique donc une obligation de travailler en partenariat et d’apprendre à gérer
l’accroissement du nombre de ces derniers
c) Le médicament adapté
Lorsqu’il s’agit du traitement de maladies orphelines ou de pathologies telles que le
cancer, il est nécessaire de développer des médicaments plus adaptés aux patients. Or dans
cette logique, les médicaments blockbusters destinés au plus grand nombre ne peuvent
répondre à cette demande. Il y a là une nécessité de développement de médicaments
différents, qui ne s’inscrivent pas dans un modèle de distribution de masse.
Concernant les maladies orphelines, les laboratoires pharmaceutiques ont bien compris
cet enjeu puisque 77% des médicaments traitant des maladies orphelines mis sur le marché en
2011 étaient produits par les Big Pharma. Concernant les pathologies du domaine de
l’oncologie, on observe les prémisses d’un développement de médicaments spécialisés. Le cas
le plus connu est celui de Herceptin pour les traitements du cancer du sein.
Ainsi lorsque l’on s’intéresse aux stratégies des grands groupes pharmaceutiques et des
leaders du générique, ces derniers ont tous la même stratégie triptyque qui répond aux trois
dysfonctionnements identifiés précédemment :
Internationalisation
Diversification
Domination par les coûts
La seule différence est que les Big Pharma adoptent des stratégies « transitoires » pour
minimiser l’impact de la disparition de l’ancien modèle [FEDRIGO, 2010]. Ainsi les
modalités stratégiques varient d’un groupe à l’autre mais sont souvent similaires pour certains
laboratoires :
Concernant les partenariats R&D, cette modalité permet de minimiser les risques liés
aux phases de recherche mais aussi d’accroitre l’innovation.
Merck & Co et Novartis ont quant à eux fait le choix de l’acquisition pour se
diversifier avec pour Merck celle de Schering Plough, lui permettant de se hisser au rang de
troisième groupe mondial afin de bénéficier d’un portefeuille de produits loin de l’expiration
de brevets, pour palier à la perte actuelle de ses propres brevets.
En termes d’acquisition, Johnson& Johnson a fait de même mais pour poursuivre son
développement de produits parapharmaceutiques.
Sanofi a par exemple mis en place une grande restructuration visant soit à
complètement arrêter son activité R&D (fermeture de plusieurs sites R&D) soit de
l’externaliser. Ceci dans un but d’optimiser les investissements, diminuer les risques et
optimiser le temps de développement de médicaments.
Pour ce qui est de la production, Merck a mis en place une restructuration dans une
logique de réduction des coûts et donc d’améliorer sa rentabilité, tout comme BMS qui depuis
2007 a lancé une restructuration via une réduction des effectifs (moins 10%) et du nombre de
sites de production (moins 50%), cela dans le but de redistribuer les bénéfices dans l’activité
de l’entreprise.
AstraZeneca a fait de même avec une restructuration pour limiter les pertes financières
causées par les pertes de brevets avec plus de 15 000 postes supprimés tous secteurs
confondus.
1. La médecine personnalisée
Ce concept pourrait simplement se résumer ainsi: “the right treatment, at the right
dose, to the right patient at the right time” [O’D ONELL, 2011]
En d’autres termes, il s’agit de donner au patient le bon traitement, à la bonne dose et au bon
moment. Cela s’appuie sur la mise en place de tests de diagnostic afin de déterminer quel
traitement est adapté à la pathologie du malade, avec une plus grande précision sur
l’identification de cette dernière. En définissant le sous-groupe de patients ayant la pathologie
la plus similaire possible, cela permet de fournir un traitement le plus adapté possible, d’où
l’appellation de médecine personnalisée.
Elle s’appuie sur la découverte de ce que l’on appelle des biomarqueurs, via des tests de
diagnostic in vitro (IVD). Ces biomarqueurs caractérisent précisément le type de pathologie
que le patient présente et permettent donc de lui attribuer le traitement le plus adapté.
[INSTITUT MERIEUX, 2013]
Comme nous l’avons vu, l’un des principaux enjeux de l’industrie pharmaceutique
d’aujourd’hui est de pouvoir développer un médicament qui satisfasse les attentes de
l’ensemble des acteurs de l’industrie (médecins, patient, autorités de santé et payeur) tout en
préservant des revenus importants sur ces nouveaux médicaments. En ce sens, le théranostic
peut permettre d’accomplir ce challenge puisqu’il répond à un besoin de solutions
thérapeutiques plus sûres et plus adaptés au profil de chaque individu. Cela s’inscrit en
a) Industriels pharmaceutiques
Les laboratoires pharmaceutiques peuvent bénéficier de plusieurs avantages notables
concernant l’optimisation et la commercialisation de médicaments :
Commercialisation simplifiée :
La commercialisation peut être grandement simplifiée grâce à l’obtention d’un meilleur
prix et d’un fort taux de remboursement, dans la mesure où les payeurs, ne délivrent le
traitement qu’à un type de patient pour qui le résultat sera probant. Cela se traduit, pour
l’exemple de la France, par un taux de SMR élevé qui justifie un remboursement important.
Une absence de législation bien définie à ce sujet ne peut cependant pas garantir cela.
[BEELER, 2013]
b) Patients et médecins
Pour les patients, la prise du traitement présente moins de risques d’effets secondaires
compte tenu du fait que le médicament lui est adapté : c’est le principe du théranostic. De plus
la prise en charge est améliorée et le médicament est plus efficace. Dans le domaine de
l’oncologie, le traitement chimiothérapique est administré au patient positif au test, ce dernier
étant alors informé que les chances d’obtention de résultat sont plus importantes. De plus les
tests sont rapides (entre quelques heures et quelques jours) et le diagnostic peut être
rapidement établi. Concernant les médecins, ils peuvent donc être plus réactifs dans le
diagnostic du type de pathologie dont souffre le patient et ainsi lui prescrire le traitement le
plus adapté.
3. Analyse du marché
Afin d’analyser l’attractivité du marché et ses possibilités de croissance nous allons voir
l’ensemble des opportunités et menaces que qu’il présente et analyser les forces qui le
gouvernent via une analyse des 5+1 forces de Porter.
4
Cf. ANNEXE 4 :Companion Diagnostic Devices: In vitro and Imaging Tools
Autorités de
Clients
santé
2/5
4/5
Intensité
Marché du
Marché du fournisseurs
concurrentielle
théranostic 2/5
3/5
Technologique : il y a une nécessité d’expertise forte qui impose d’externaliser via des
partenariats (biologie, diagnostic moléculaire…).
Il faut dans un premier temps mettre en place avec les autorités réglementaires des
processus clairs de mise sur le marché, avec des lois garantissant la propriété intellectuelle des
fabricants (diagnostics et médicaments) ainsi que des systèmes de remboursement adaptés.
Dans un deuxième temps, il est nécessaire de mettre en place dans les laboratoires
pharmaceutiques des départements spécialisés dans la gestion de partenariats entre
laboratoires et entreprises de diagnostic. En effet les laboratoires doivent intégrer la mise en
place d’un diagnostic compagnon dans le développement de leur médicament, et gérer la
relation avec l’entreprise partenaire qui développe le test.
B. Recherche et partenariat
La logique de l’alliance contribue fortement au développement de la recherche, mais
cette modalité stratégique permet également de répondre à plusieurs orientations stratégiques
prises par les laboratoires. L’alliance, simple ou complexe, est primordiale pour le
développement de la médecine spécialisée ou encore le développement de médicaments qui
nécessitent des ressources externes, compte tenu du niveau d’expertise lié à certains domaines
qui n’est pas toujours propre au laboratoire pharmaceutique. Cependant plusieurs axes de
développement permettraient d’améliorer l’efficience de la recherche.
a) Restructuration interne
A l’instar des startups qui développent des médicaments innovants, plusieurs
laboratoires ont fait le choix de restructurer leurs départements R&D, en restructurant
l’ensemble de leur département pour certain, ou en créant de nouvelles entités pour d’autres.
C’est ainsi que GlaxoSmith and Kline, AstraZeneca ou encore récemment Sanofi avec son
projet « Sunrise » ont mis en place des pôles d’excellence sur une ou plusieurs aires
thérapeutiques [FEDRIGO OLIVIER, 2010] [XERFI 700, 2013]. On peut également citer
deux autres exemples :
Le Center of Excellence for External Drug Discovery (CEEDD) ouvert par GSK en
2005, a pour but d’améliorer la capacité R&D du groupe, en utilisant des ressources
externes pour développer un budget et un portefeuille produit propre à l’entité. Plusieurs
collaborations avaient déjà été mises en place par le groupe avec le programme ADI
(Alternative Discovery Initiative) liant majoritairement le groupe à des centres de
recherches académique ou à d’autres entreprises. [OUTSOURCING PHARMA, 2005]
De même Roche avait mis en place un programme similaire avec Disease Biology Area
en 2007. Ce model opérationnel avait pour but d’avoir une vision stratégique globale de
la vie d’un médicament, de la recherche à la commercialisation. [ROCHE, 2007] Cette
vision intégrée permet donc de minimiser les risques, en anticipant la rentabilité du
produit le plus en amont possible.
Cette méthode de développement interne permet donc de diminuer les risques liés au
développement de médicaments, dans les phases de recherches les plus en amont, qui comme
nous l’avons vu présentent le plus de risques. Cependant, l’enjeu majeur du management de la
résistance au changement doit être relevé.
Ces restructurations internes sont en somme bien souvent conjointes à une volonté
d’améliorer le rapport des laboratoires au développement de partenariats d’ « open
innovation ».
Le groupe Teva est par exemple très impliqué dans le processus d’innovation ouverte,
puisqu’il travaille entre autre avec les huit centres de recherche académiques suivant :
University of Haifa, Ben Gurion University, Bat Ilan University, Tel Aviv University,
Weizmann Institute, Technion, Hebrew University. [DUTHOIT AURELIEN, 2012]
Figure 14: Complexité des différents types d'alliance stratégique en fonction de leur degré
d'innovation
c) Licensing in
Afin d’enrichir leur pipeline, limiter les risques d’investissement lourds qui ne sont
pas toujours rentabilisés ou encore développer des médicaments pour des aires thérapeutiques
dont l’expertise à leur développement n’est pas propre au laboratoire, plusieurs ont fait le
choix de profiter des éléments de recherche d’autres laboratoires spécialisés, dans les
biotechnologies par exemple. Cette méthode de rachat de molécules est ce que l’on appelle le
« licensing in ». Par ailleurs, plus le projet est avancé, plus le coût de rachat est élevé.
[FEDRIGO, 2010]
En 2009, une étude du cabinet Ernst & Young comptabilisait 189 accords signés entre
les laboratoires pharmaceutiques et les laboratoires de biotechnologie, d’où un axe de
développement en pleine expansion [ERNST & YOUNG, 2012]. Pour ces sociétés, qui sont
2. Alliances et partenariats
Comme nous l’avons vu, la plupart des nouveaux axes de développement de
l’industrie pharmaceutique s’appuie sur des logiques de partenariat, et donc in fine de création
d’alliances. En effet, cette modalité stratégique présente beaucoup d’avantages, et est parfois
même incontournable. [TWAIT & THOMPSON, 2012]
a) L’alliance classique
L’alliance répond à une logique de travail en réseau de l’industrie, elle permet de répondre à
des objectifs qui sont propres à l’industrie pharmaceutique (cf. tableau 6 page suivante).
L’alliance présente donc beaucoup d’avantages, puisqu’elle permet, en plus d’accomplir les
objectifs cités dans ce tableau, de profiter des avantages que le partenaire offre (son
expérience, ses compétences, son réseau, sa créativité…).
De plus, elle est également plus attractive qu’une acquisition, car plus rapide à mettre
en place, mais surtout moins coûteuse. Elle est également plus facilement adaptable aux
évolutions de marché et moins risquée. Seul le management peut être difficile à gérer mais
pas forcément plus que pour une acquisition.
Comme le montre le tableau matriciel suivant, quatre stratégies différentes peuvent être
adoptées en fonction du degré de coopération et de compétition qu’une entreprise souhaite
développer.
Orientation compétitive
Faible Forte
coopérative
Faible Stratégie de coexistence Stratégie de compétition
La coopétition est donc en somme une alliance qui présente la particularité de se faire entre
concurrents. Cependant leur complexité n’est pas moindre par rapport aux alliances classiques
mais peut être stratifiée de la manière matricielle suivante :
d’activités de la
Coopétition dyadique Coopétition en réseau
chaîne de valeur Plusieurs
complexe complexe
Malgré ces recommandations, plusieurs problèmes ne sont pas soulevés dans cette
analyse. A savoir par exemple la notion de gestion des alliances, qui à terme, si les
laboratoires poursuivent dans cette logique de « réseaux interconnectés », sera essentielle pour
tirer parti de ces alliances. Il s’agit in fine de développer des entités au sein des entreprises
dédiées à cette problématique. De même, la notion de proximité entre les laboratoires et les
clients n’est pas abordée, mais peut constituer une approche commerciale importante dans le
renforcement de la confiance des clients vis-à-vis des médicaments.
Source : http://www.fda.gov/