GEOLOGIE POUR L’INGENIEUR

Par Dr. Sâga SAWADOGO

Enseignant-Chercheur, Université Joseph KI-ZERBO
Maitre-Assistant CAMES, Département des Sciences de la Terre
sawsagsam@gmail.com
CHAPITRE 1: NOTIONS DE BASE
SUR LA GEOLOGIE

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 1-Définition de la géologie

La Géologie est la science de la Terre encore appelée géoscience.

Elle s’intéresse particulièrement à l’écorce terrestre à travers ses
constituants, de son histoire et de son évolution. Elle comprend
plusieurs domaines parmi lesquels les principaux sont:
✓ la MINÉRALOGIE pour l’étude des minéraux,
✓ la PALÉONTOLOGIE pour l’étude des fossiles (restes des
cadavres végétaux et animaux,
✓ la SÉDIMENTOLOGIE pour l’étude des dépôts sédimentaires,
✓ la PÉTROLOGIE pour l’étude des conditions de formation des
3

roches),
3
 1-Définition de la géologie

✓ la GÉOTECHNIQUE est la technoscience consacrée à

l’étude pratique de la subsurface terrestre sur laquelle

l’action directe de l’Homme est possible pour son

aménagement et/ou son exploitation, lors d’opérations de

BTP (génie civil, bâtiment, carrières), de gestion des eaux

souterraines (exploitation, drainage) et de prévention des

risques naturels. 4

4
 1-Définition de la géologie

METALLOGENIE  Recherches des gisements métallifères et

de leur éventuelle exploitation.
PETROGRAPHIE  description des roches en vue de leur
identification et de leur classification.

5
 1-Définition de la géologie
✓ la GÉOMORPHOLOGIE pour l’étude des formes du relief terrestre,

✓ la GÉOCHIMIE l’étude de la chimie des roches,

✓ la TECTONIQUE ou géodynamique interne pour l’étude des

déformations de l’écorce).

La géologie intègre aussi des domaines particuliers qui sont

intimement liés aux précédents tel que la volcanologie et la

séismologie, les risques environnementaux naturels et anthropiques

(pollution des sols, des nappes aquifères, ...), l’hydrogéologie 6

(relations eaux souterraines – aquifères), l’hydrochimie, etc. 6

 2. Terre & le système solaire
Le Système solaire est composé du Soleil autour duquel gravitent 8
planètes, dont la Terre, et un ensemble de comètes et d’astéroïdes.
-Mercure,
-Vénus,
-Terre,
-Mars,
-Jupiter,
-Saturne,
-Uranus,
-Neptune,
7

-Pluton*
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7
 2. LA STRUCTURE INTERNE DU GLOBE
TERRESTRE
Croûte Continentale Croûte océanique

7 km Discontinuité
de
Lithosphère 30 km Mohorovicic
Rigide
150 km Supérieur
Ductile
Asthénosphère
700 km
MANTEAU
Rigide

Mésosphère Inférieur

Discontinuité
2900 km
de Gutenberg

Liquide Externe

Barysphère NOYAU
Discontinuité
5100 km
Dur de Lehman
Interne

6400 km

8
 2-Les
structures
internes du
Globe
terrestre

9
3-Le cycle de formation des roches

10

10
CHAPITRE 2: La carte géologique

11

11
1. définition
La Carte géologique est une Carte topographique à la quelle
on superpose des informations d’ordre géologiques de la
même portion de la surface terrestre.
Ces informations sont : La nature des roches - Leur
extension géographique - L’âge des roches - Leur disposition
en surface et leur prolongement en profondeur.
Toutes ces informations ne peuvent êtres figurées sur une
carte que par des conventions de représentation. 12

12
Les conventions sont :
1.1- La Couleur
Chaque couleur correspond à un ensemble de roche de
même nature occupant un espace limité. Cet ensemble
correspond à une formation géologique ou un terrain.
Dans le cas de formations sédimentaires, cette
formation est une couche.
NB : La portion visible d’une couche en surface est un
13

affleurement (affleurer)
13
 1.2- Les contours géologiques ou contacts
La limite entre 2 formations géologiques est
matérialisée par un trait plus épais que les Courbes
de niveau ou un trait de même épaisseur mais
couleur différente de celui qui matérialise les
courbes de niveau. Ce trait s’appelle un contour
géologique ou un contact.
14

14
1.3-Les noms et l’âge des formations géologiques
Les temps géologiques sont subdivisés en ères et
les ères elles mêmes subdivisées en systèmes.
Une formation géologique qui se dépose ou se
forme pendant un système donné va porter
l’initiale du nom de ce système. Exemple : Les
dépôts qui s’opèrent au Jurassique porteront un
nom avec l’initiale J. 15

15
En fonction du fait que le dépôt s’opère au début ou à la fin
du système on ajoutera à l’initial des chiffres. Lorsqu’il s’agit
de chiffre romain les petits chiffres Correspondent aux
formations les plus récentes (Ces chiffres sont marqués en
indices). Lorsqu’il s’agit de chiffres arabes, les petits chiffres
Correspondent aux formations les plus anciennes (Les
chiffres sont en exposant).
Exemple : de notation pour les subdivisions du système
Jurassique. JIII _ JII _ JI _ J1 _ J2 _ J3
16

+ Ancien + Récent
16
1.4- Représentation des structures géologiques
La disposition du terrain en surface est appelée la
direction du terrain. La direction est l’angle que fait
une horizontale du terrain (Couche) avec le Nord
géographique (elle varie de 0° à 360°) mais (0° à
180°) est suffisant pour rendre compte de toutes les
situations.
L’inclinaison du prolongement du terrain (Couche)
17

en profondeur est le pendage du terrain 17

1.4- Représentation des structures géologiques
Le pendage est l’angle que fait la ligne de plus
grande pente sur la couche avec l’horizontale (Il
varie de 0 à 90°)
Le sens de pendage : C’est le sens d’écoulement de
l’eau qui serait versé sur le plan. Il est apprécié par
rapport au 4 points Cardinaux.

18

18
1.4- Représentation des structures géologiques
● NB : La direction est mesurée à la boussole donc
par rapport au Nord magnétique. Il est donc important
de corriger les données obtenues par la déclinaison
magnétique locale pour se rapporter au Nord
géographique.
● L’angle considéré est celui compris entre le Nord et
l’horizontal de la couche donc le sens Nord vers l’Est
19

ou le sens horaire.
19
1.4- Représentation des structures géologiques
Sur une Carte le pendage est noté par un symbole en
forme de “T”. La barre du T représente la direction et
la pointe indique le sens de pendage. La valeur de
pendage est marquée en chiffre à côté de la pointe
du “T”.
NB : Si la pointe n’est pas accompagnée de chiffres on aura une
variation de la taille de la pointe. Sur une même carte, plus la pointe
est longue et moins le pendage est fort et inversement. 20

20
1.4- Représentation des structures géologiques
Dans les cas particuliers on utilise pour le
pendage horizontal une croix ou une croix
qui se termine par des flèches dans ses
quatre extrémités. Le pendage vertical est
symbolisé par une barre discontinue dont
les deux segments sont séparés par un
point. 21

21
 2) Réalisation de la carte géologique
La carte géologique est en général le résultat d’une
interprétation qui s’appui sur la carte d’affleurement.
La réalisation d’une carte géologique nécessite donc
au préalable le levé d’une carte d’affleurement et cela
se fait directement sur le terrain. On complète le
reste des informations géologiques par les
interprétations d’images satellitaires et
22

géophysiques
22
3) lecture de la carte géologique
Elle se fait exactement de la même manière que
celle de la carte topographique en se référant le
maximum possible à la légende qui se trouve en
marge de la carte. Compte tenu de grande
complexité d’une carte géologique, on est souvent
amené à établir en plus de la carte elle-même, une
notice qui décrit les grands ensembles figurant sur
la carte et les détails qu’on n’a pas pu faire figurer :
23
 3) lecture de la carte géologique

C’est la notice explicative. La notice explicative est

un élément essentiel à prendre absolument en
compte dans la lecture de la carte.
C’est la bonne lecture de la carte géologique qui
permet de réaliser une bonne interprétation de la
dimension (dimension profonde) et donc de
proposer un modèle en trois dimensions (3D).
24
4) RÉALISATION DES COUPES GÉOLOGIQUES (3D)

La méthodologie d’interprétation de la troisième

dimension varie suivant les types de formations
géologiques en présence. On distingue en général
deux principaux types de structures :
- Les structures sédimentaires
- Les structures cristallines

25
4.1. Les structures sédimentaires
En structure sédimentaire, on distingue :
- La structure horizontale ou tabulaire qui est propre
aux terrains non tectonisés.
- La structure monoclinale qui est une structure des
bordures des bassins sédimentaires mais peut être
due aussi à la déformation des matériaux.
- La structure plissé caractérise les terrains
tectonisés, ondulés du fait de la déformation.
26
4.1.1. Structure horizontale
Dans les conditions normales de dépôts les
Couches successives se déposent à l’horizontale.
Les Couches les plus anciennes sont en bas et les
plus récentes au dessus : C’est le principe de
superposition des Couches sédimentaires.
C’est donc l’érosion qui permettra de se rendre
compte de l’existence des Couches profondes et de
s’apercevoir de leur pendage.
27
En coupe, toute couche possède une limite
inférieure qui est son mûr et une limite supérieure
qui est son toit. La distance mesurée
perpendiculairement à ces deux limites est
l’épaisseur de la couche. En dehors de la structure
verticale, les couches ne peuvent pas être
directement déduite de la carte. On doit recueillir
l’information sur les épaisseurs de la notice
explicative ou de la légende.
28
• Critères de reconnaissance de la structure
horizontale en carte (par cœur)
(i) Pour une région plate, un seul terrain affleure sur
une grande surface et cela se remarque de prime
abord par une seule couleur sur la carte.
(ii) Pour région accidentée (les accidents étant la
conséquence d’une érosion bien marquée), plusieurs
terrains affleurent et présentent les caractéristiques
suivantes :
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● Les contours géologiques sont digités, sinueux
● L’allure générale des formations géologiques est
plus ou moins concentrique.
● Les courbes de niveaux se confondent ou sont
parallèles aux contours géologiques.
● Les signes de pendage lorsqu’ils existent
indiquent l’horizontale.

30
• Construction de la coupe géologique (troisième
dimension)
* Construire le profil topographique
* Effacer tous les traits de rappelle des Courbes
de niveau.
* Rappeler les Contours géologiques sur le profil
exactement suivant le même principe que les Courbes
de niveau. Arrêter les traits de rappelle exactement sur
le profil.
* La distance horizontale séparant deux traits
consécutifs rappelés sur le profil est une largeur
d’affleurement.
31
 * En structure horizontale La construction consiste à
rejoindre tous les points d’intersection entre le profil et les
traits de rappel des contours géologiques. Si la structure est
réellement horizontale, tous les points d’intersection entre le
profil et les traits de rappel des contours géologiques
correspondant à la base d’une couche devraient être sur une
même horizontale et la même situation devrait s’observer
pour les points correspondant au sommet de la couche. Cela
est justifié par le fait qu’en carte, un contour géologique est
confondu à une courbe de niveau ou lui est en parallèle.
32
En principe on devrait commencer à représenter la
couche la plus récente mais cette couche est
forcement érodé partiellement et donc sa limite
supérieur n’est plus visible en carte. Donc pour une
question de commodité et de précision, on
représente une des couches les plus profondes
dont le sommet (toit) et la base (mûr) sont encore
bien présents. On complète par la représentation
des autres terrains situés au-dessus et au-dessous.
33
Habillage
* Gommer tous les traits de rappel.
* Habiller le profil (libéré) de la même manière que
pour le profil topographique (orientation, noms des
lieux et rivière, points côtés….)
* Habiller les couches en leur attribuant des motifs
appelés figurés et faire en sorte que ces figurés soient
bien contrastés de telle sorte que deux couches
successives n’aient pas des figurés confondus. 34

34
Habillage
* préparer une légende sous forme petits rectangles
dans lesquels on remet le même figuré qu’on a
attribué à chacune des couches avec les noms des
couches à côtés, leur épaisseur et leurs natures.
La légende n’est pas disposée au hasard mais fait
suivre les terrains dans l’ordre des âges croissants
ou des âges décroissants.

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4.1.2. Structure Monoclinale
Ce sont des terrains superposés et identiquement inclinés.
L’inclinaison va du faible (10°) au fort pendage (90° =
verticale)
• Critères de reconnaissance de la structure
Monoclinale en carte
* Les contours géologiques ne sont plus sinueux
comme dans le cas de la structure horizontale.
* Ces contours dessinent une forme en “V”
36

Lorsqu’ils intersectent avec une vallée (rivière); 36

- Les “V” dessinés par les contours géologiques sont tous
orientés dans le même sens : La pointe des “V” indique le sens
de pendage unique pour tous les terrains
-L’amplitude de la pointe permet d’apprécier la valeur de
pendage :
► Si la pointe est longue, le pendage est faible et
inversement.
► Si les contours recoupent de façon rectiligne la vallée
sans dessiner un V, le pendage est vertical.
► S’il existe des signes de pendage, ils indiquent tous le
même sens. 37
- On n’observe pas de répétition de terrain le
long du trait de coupe. Les terrains
s’enchaînent en allant du plus récent situé vers
le sens du pendage au plus ancien en
remontant dans le sens contraire du pendage.

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• Construction de la coupe géologique (3D)
Les premières étapes se succèdent
exactement comme dans le cas de la
structure horizontale jusqu’au rappel des
contours géologiques sur le profil. Pour ce qui
concerne la construction des couches, deux
cas de figure se présentent :

39
(i) Si le pendage n’est pas connu on peut utiliser :
Soit l’intersection de la couche avec la topographie
(relation contours géologiques – Courbes de niveau)
pour trouver la valeur de pendage convenable
(ii) Dans le cas où le pendage est connu, on s’en sert
pour la construction. On commence par construire le
premier terrain (le plus récent généralement).

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Puis on construit les autres terrains en utilisant leurs
épaisseurs et en gardant à l’esprit que l’épaisseur d’une
couche est prise perpendiculairement aux 2 limites (base
et sommet). Soit la relation entre la largeur
d’affleurement et l’épaisseur du terrain pour retrouver le
pendage
La finition de la coupe (orientation du profil, habillage,
légende) se fait exactement de la même façon que pour
la structure horizontale. 41
1.3) Structure plissée
Les contours géologiques sont plus ou moins
rectilignes.
Les terrains qu’ils soient concentriques ou non se
disposent en bandes allongées suivant l’axe des plis.
Certains terrains centraux sont bordés par un même
terrain qui se répète immédiatement de part et
d’autre et correspondent à des charnières.
Si le terrain central est le plus ancien on a un pli
anticlinal (signe de pendage divergent ou contours
géologiques dessinant des « V » à pointes
divergentes).
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Si le terrain central est le plus récent on a un pli
synclinal. (signes de pendage convergents ou
contours géologiques dessinant des « V » à
pointes convergentes.)
NB : Une structure plissée est faite d’une
alternance de plis synclinaux et de plis anticlinaux
à l’échelle d’une région entière.

43
• Construction de la coupe géologique (troisième
dimension)
Pour la construction de la coupe géologique en
structure plissé, on va suivre les grandes étapes
suivantes :
(i) construction du profil topographique
(ii) Projection des contours géologiques sur le
profil.
(iii) On commence à construire les couches les
plus récentes donc les cœurs des synclinaux.

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-Si le pendage est connu s’en servira pour construire la
première couche sans tenir compte de son épaisseur.
Cette couche étant exposée, son épaisseur ne peut
plus être complète.
-Si la valeur de pendage n’est pas connue on se servira
de l’intersection de la couche avec la surface
topographique (relation courbes de niveau contours
géologiques) ou de l’épaisseur du terrain et du sens de
pendage (relation épaisseur-largeur d’affleurement- 45

pendage). 45
Dans le cas où on utilise cette dernière méthode, on
construira d’abord une couche dont on dispose
d’information sur les deux limites (sommet et base) au
lieu de la couche la plus récente.
Les terrains les plus anciens se trouvant en dessous
vont simplement se mouler sous les premières avec la
même valeur de pendage sauf à l’endroit où ces
couches apparaissent à affleurement.
46
(iv) L’habillage de la coupe géologique en structure
plissée : Les figurées doivent épouser le mouvement
des Couches (structure sédimentaire). En effet lorsque
des couches probablement déposées sont
postérieurement déformées par des mouvements
tectoniques, les strates qui les constituent,
nécessairement déformées elles aussi par ces
mouvements doivent néanmoins demeurer parallèles
entre elles. Ainsi les figurés lithologiques doivent se
mouler sur ces déformations. 47
(v) Finition de la coupe
Placer la légende des couches par ordre
chronologique, orienter le profil, ajouter la
Toponymie et les Points côtés sur le profil
éventuellement, mettre le Titre de la Carte et son
échelle
NB : La coupe doit être centrée sur le papier
millimétré.
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Proposition de figurés pour l’habillage des terrains

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TRAVAUX PRATIQUES

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