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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :

Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP


E S
ECOLE SUPERIEURE D’ECONOMIE APPLIQUEE
A.T.E. R A
Département Aménagement du Territoire, Environnement et G.U
Gestion Urbaine (ATEGU) E.D.
A.

I.T.
E P.E.
A

S. G.O.
T C

Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers


traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du diplôme d’Etudes Supérieures


Spécialisées en Aménagement, Décentralisation et développement territorial

Présenté par Directeur de mémoire

Mr Thiama Konaté Dr Ibrahima NDIAYE

Année académique : 2011 / 2012


Sommaire

Mémoire de fin de formation DESS II ESEA


Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

REMERCIEMENTS

Mes remerciements vont spécialement à :

 A tout le département ATEGU de l’ENEA plus particulièrement Katy et


tous les professeurs et conférenciers intervenant dans le cadre du DESS/ADT,

 A mon directeur de mémoire Dr Ibrahima NDIAYE,, pour le temps et la


peine qu’il a bien voulu consacrer à l’encadrement de ce mémoire,

 Mamadou Fofana chef de département DECOF et Badiane, pour l’appui


et les conseils précieux qu’ils ont pu nous donner dans le cadre de cette
recherche,

 Mr Moundiaye Cissé secrétaire exécutif de l’ONG 3 D

 A Mr Dominique Dias architecte DPLG Directeur du Cabinet d’études


Urbalterre

 A tous mes camarades auditeurs DESS/ADT de l’ENEA plus


particulièrement

 A Mr Alioune Badara Sambe Directeur des services techniques


communaux de Rufisque (DST)

 El H Babou Malik FALL : Directeur de l’Aménagement Urbain d la ville d


Rufisque (DAU)

 Mr Moussa Sambe et Idrissa Diagne pour leur appui et conseil

 A tous le personnel de l’ONG 3D

 A toutes les personnes, personnels et/ou membres des


organisations/institutions/structures que nous avons eu à solliciter au cours de
nos recherches

 A tous mes amis (où qu’ils soient) et à toutes les personnes qui tiennent à
moi.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Au nom d’Allah le tout miséricordieux et saluts à notre prophète Mohamed (PSL) à


ses compagnons et à toute sa communauté,
Je remercie mes défunts parents et que le bon dieu continue de leur accorder la
miséricorde

DEDICACES

Je dédie ce travail

 A mon père Makha KONATE et à ma mère Aïda Sissokho sans l’amour,


l’affection, le soutien et le dévouement desquels je n’aurai jamais atteint ce
niveau. Que le seigneur vous soit reconnaissant de tous les efforts que vous avez
toujours accepté de consentir pour mon éducation et ma réussite réussite sociale.

 A mon épouse Maïmouna Sissokho pour son soutien moral

 A tous mes enfants à leur tête ma fille ainé Niakhalé KONATE

 A mon cousin Cheikhna Traoré et mon grand frère Fadiala KONATE qui n’ont
jamais cessé de me soutenir, de me conseiller

 A mes sœurs et à leurs familles.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES


ADM : Agence de Développement Municipale
AGETIP : Agence des travaux d’interét publique

ANDS : Agence nationale de la Statistique et de la Démographie


ATEGU : Aménagement du Territoire, Environnement et Gestion Urbaine
CETUD : Centre d’Etudes Pour les Transports Urbains à Dakar.
CL : Collectivité Locale
CM : Chef de Ménage
CSP : Catégorie Socio Professionnelle
CREPA : Centre Régional pour l’Eau Potable et l’Assainissement
DPS : Direction de la Prévision et de la Statistique
DTGC : Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques
DAU : Direction de L’aménagement Urbain
DSt : direction des services techniques

DUD : Développement Urbain Durable

ENEA : Ecole Nationale d’Econome Appliquée


INSEE :Institut national de la statistiqu et d’etude économique

IAGU : Institut Africaine de gestion Urbaine

OCB : Organisations Communautaires de Base

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

OMD : Objectifs du Millénaire pour le Développement

ONAS : Office National d’Assainissement

ONG : Organisations non gouvernementales

ONU : Organisation des Nations Unies

PDU : Plan Directeur d’Urbanisme

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PRECOL : Programme d’Equipement des collectivités locales

UN Habitat : Programme des Nations Unies pour les Etablissements Humains

UCAD : Université Cheikh Anta Diop

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FIGURE 1 CARTE DE LA VILLE D RUFISQUE......................................................................... 30

FIGURE 2:COUP RELIEF DE RUFISQUE ................................................................................... 31

FIGURE 3:CARTE VILLE D RUFISQUE DANS LE DEPARTEMENT ........................................ 34

FIGURE 4 :CARTE DECOUPAGE ADMINISTRATIVE : SOURCE AEL .................................... 37

FIGURE 5 : CARTE COMMUNE ARRONDISSEMENT EST …………………………………….39

PHOTOS

PHOTO 1: CANAL DE DRAINAGE DES EAUX PLUVIALES ENVAHI PAR LES

ORDURES :SOURCE DESS THIAMA KONATE 2003 45

PHOTO 2 : CANAL DEFECTUEUX EN PIERRE DE RUFISQUE :SOURCE MEMOIRE DESS 2013

THIAMA KONATE 46

PHOTO 3 :RUE PRINCIPALE DE QUARTIER A SANTHIABA AVEC ABSENCE DE VOIERIE :

SOURCE MEMOIRE DESS THIAMA KONATE 51

PHOTO 4 : REHABILITATION ET FERMETURE DE CANAUX A CIEL OUVERT :SOURCE

MEMOIRE DESS THIAMA KONATE 52

PHOTO 5 :PANNEAU DE CHANTIER POUR LA LA REHABILITATION DE LA VOIERIE

URBAINE SOURCE MEMOIRE DESS THIAMA KONATE 55

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RESUME

Selon l’organisation des nations Unies les villes en développement accueilleront 4


milliards d’habitants, soit 80 % des citadins du monde d’ici 2030. Mais cette redistribution
de la population n’est pas sans conséquences sur les conditions de vie déplorables
(difficultés d’approvisionnement en eau, manque d’hygiène, insuffisance de logements,
pauvreté, chômage, maladie… etc.). Aujourd’hui, selon le Programme des Nations unies
pour le développement (PNUD), un quart de la population urbanisée vit en dessous du
seuil de pauvreté. Et un citadin sur trois (soit un milliard de personnes à l’échelle de la
planète) vit dans un bidonville, sans électricité, ni eau, ni accès aux services sociaux de
base. D’après le rapport des Nations unies, si la tendance actuelle se poursuit, ce chiffre
atteindra 1,4 milliard d’ici 2020. De fait, la gestion de l’environnement urbain, thème qui
se pose déjà avec acuité, deviendra une priorité dans le monde entier.

C’est le cas de la ville de Rufisque avec ses quartiers traditionnels comme Dangou
,Santhiaba et Colobane qui sont confrontés à une inégale répartition des infrastructures,
notamment le réseaux d'eau potable, l'assainissement, l'électricité , les équipements
sanitaires, alors que les services urbains sont à la base de la cohérence territoriale et de la
cohésion sociale en ce sens qu’ils jouent un rôle déterminant dans la couverture de toutes
les dimensions de la vie quotidienne.

. A ce titre, l’étude en soi de quartiers traditionnels, permet à la fois de contribuer à


l’analyse de politiques municipales dans le cadre des services urbains, mais aussi de relier
cette recherche à une réflexion plus globale sur l’organisation spatiale des quartiers.

Pour cela notre question générale de recherche s’intitule :«Les autorités publique privés
apportent-t-elles des réponses appropriées aux besoins des populations des quartiers
traditionnels en matière d'accès aux services ? »

Pour mieux aborder cette question nous avons défini l’objectif général de recherche qui
est de : « Cerner les problèmes liés à l’accès aux services urbains dans les quartiers
traditionnels » en posant comme hypothèse générale « L’accès aux services urbains de
base est une problématique de développement durable des quartiers traditionnels »

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Pour notre méthodologie nous avons débuté par une phase exploratoire suivie de recherche
documentaire avant de terminer par des enquêtes
Pour cette dernière nous l’avons réalisées avec soixante dix huit ménages(78) ménages ,
réalisées vingt cinq ( 25 ) entretiens semi structurés et cinq (05) focus group .

Cette recherche a été facilitée par les outils de collecte que sont : Les guides d’entretien, le
questionnaire et l’observation directe

Les résultats montrent que 78% des ménages enquêtés ont une mauvaise appréciation des
services liés à l’assainissement .Cela montre la difficulté des habitants de ces quartiers
pour accéder à des systèmes d’assainissement adéquats est ainsi plus ardue que pour l’eau
potable .Ce dernier ne pose pas trop de problème dans la mesure où prés 43% d’enquêtés
trouvent le service d’une qualité assez bonne, et 28% qui la trouve bonne, contre 29%
seulement pas bonne.

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I INTRODUCTION
La croissance démographique et la disparité dans l’aménagement de l’espace urbain se
traduit par un accroissement très important de la demande en services urbains (eau potable,
assainissement, gestion des ordures ménagères, voirie, transport, électricité, éducation,
santé, mobilité.). Cette préoccupation rythme le quotidien des habitants des villes
africaines en générale et sénégalaises en particulier. Elles se manifestent sous plusieurs
aspects :
insuffisances techniques des réseaux, inadaptation de leur dimensionnement ou de leur
conception à la croissance spatiale des agglomérations, au nombre de consommateurs,
défaut d’entretien vétusté et, surtout, inégalités criardes de la desserte entre fractions de la
ville(réguliers et irréguliers).
Dans la perspective de remèdiation des multiples problèmes que pose les services urbains,
le sujet : «la problématique l’accès aux services urbains dans les quartiers
traditionnels » a été choisi pour les besoins de notre mémoire de fin d’étude.

Les actions menées dans les quartiers cibles, ont révélé une grande complexité des
questions que pose la planification urbaine d’une manière générale .Notre propos ne seras
pas d’étudier cette question qui requiert une étude plus poussée, mais se limitera sur les
aspects liés à la problématique que pose l’accès aux services urbains..

Pour mener cette étude, nous allons d’abord dans une première partie intitulée « cadre de
référence » passer en revue l’état des connaissances sur le sujet et notre zone d’étude,
ensuite il sera question de définir les concepts clés utilisés dans ce document, poser la
problématique et définir le cadre opératoire qui renseigne clairement sur les questions de
recherche, enfin lister les objectifs attendus et dégager l’opérationnalisation des variables.
Dans une seconde partie nous apporterons des détails sur notre choix méthodologique.
Nous y présenterons également notre zone d’étude. Enfin la troisième partie, sera
consacrée à la présentation des résultats que nous avons obtenus à l’issu des enquêtes sur le
terrain. Ces résultats nous serviront de base pour formuler des recommandations.

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CHAPITRE I : REVUE DE LITTERATURE

La question de l’accès aux services urbains dans les pays en développement doit être
envisagée dans un contexte d’espace urbain étalé et ségrégé depuis ses origines, en
croissance rapide et globalement pauvre. Les réformes libérales accompagnant les

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programmes d’ajustements structurels (PAS) introduits sous la pression des bailleurs de


fonds dans les années 80 ont eu des conséquences profondes sur l’accès aux services
urbains. D’abord, le mode de financement de réseaux coûteux et centralisés (eau,
assainissement, électricité, enlèvement des ordures...) a mené fréquemment au
phénomène paradoxal selon lequel la population aisée du centre bénéficie de services
subventionnés alors que les populations périphériques paupérisées en paient l’accès au
prix fort (Couret et Metzger, 2002). Mais surtout, ces réformes ont orienté les modalités
de gestion et de développement des services urbains : remise en cause de l’idéal du
“service universel” au profit du “service pour le plus grand nombre”, réduction des
dépenses publiques par un désengagement de l’Etat, introduction de logiques marchandes
(recouvrement des coûts, privatisations...) endogénéisées ensuite par les autorités locales
(Dorier-Apprill et Jaglin, 2002).

Le modèle d‟organisation sur une base industrielle des services urbains s’est imposé
comme un moteur particulièrement efficace de l’intégration sociale et économique des
territoires depuis le milieu du XIXe siècle et sur différents continents. Or, dans le
contexte néolibéral actuel, il serait devenu un accélérateur de la fragmentation socio-
spatiale, combinant une différenciation de plus en plus poussée dans l‟accès des
territoires au service avec de nouvelles règles de gestion, en particulier le passage de
situations de monopoles étatiques à la généralisation de la délégation du service au privé.
Cette hypothèse renvoie notamment à la théorie du Splintering urbanism34 de Graham et
Marvin (2001).

Mais d‟autres chercheurs, à l‟instar d‟Olivier Coutard (2008) ou de Sylvy Jaglin (2005),
appellent à relativiser une théorie par trop généralisante et plus adaptée aux évolutions en
cours dans les pays industrialisés qu’aux réalités du Sud. Si la situation des pays
industrialisés peut, dans certains cas, s’analyser comme une régression par rapport au
standard du service universel, tel n’est pas le cas de nombreux pays du Sud où la norme
du service universel n‟a jamais été effective. La situation initiale des pays du Sud
inviterait alors à considérer des évolutions bien plus complexes, notamment au regard de
la participation du secteur informel et « à dépasser la seule thématique de la privatisation

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» (VERDEIL, 2010). La question est alors celle de l’efficacité des modèles


d‟organisation des services urbains jugée à l’aune du paradigme du service public et de
son accès universel. La réforme est ainsi évaluée en termes d’effets sociaux, traduits,
dans les pays du Sud, en termes de développement socio-économique et équilibré des
territoires. Alors que Graham et Marvin accusent la réforme néolibérale de pervertir le
modèle d’organisation des services publics et de renforcer ainsi les inégalités socio-
spatiales, Coutard dénonce davantage le « postulat indiscuté du monopole » du « tout-
réseau » (2010, p. 123), soit un modèle de développement universaliste, qui, faisant fi des
contextes géographiques, n’entraîne pas le résultat escompté.
Dans ses recherches portant sur des pays d’Afrique Australe, Sylvi Jaglin pose la
question du lien entre services urbains et cohésion sociale au sein de sociétés ségréguées,
et fortement inégalitaires Le délitement des sociétés urbaines du à la fragilisation de
l’économie industrielle et la montée des mouvements citadins, a provoqué une nécessaire
redéfinition des services urbains à partir des principes d’égalité et d’équité. L’arrivée de
néo ruraux et la dégradation de l’accès à l’emploi liée aux difficultés économiques ont eu
pour conséquence une importante croissance urbaine à la périphérie des villes, où se sont
concentrées les situations de pauvreté. Sylvi Jaglin montre comment la diversité des
situations de pauvreté ont brouillé les schémas traditionnels de répartition et localisation
dans les villes, discréditant d’une part les mécanismes de redistribution et développant
d’autre part les comportements d’évitement et de désolidarisation ainsi que des micro-
différenciations volontaires multipliant les oppositions au sein des populations pauvres.
L’ensemble du fonctionnement des services urbains, l’offre, les outils de pilotage, le
financement, s’est révélé inadapté à ces nouvelles situations, ce qui a pu provoqué leurs
détériorations ainsi que la volonté de réformer leurs fonctionnements à travers des
réformes qui revêtent deux caractéristiques : la première est une redéfinition de
l’engagement des pouvoirs publics sous deux formes principales : la commercialisation
(transformation d’une administration publique en société de droit privé à capitaux
publics) et la délégation à un partenaire privé (collectif ou individuel, à vocation
commerciale ou non lucrative). La seconde caractéristique est qu’en marge de ces
privatisations « classiques » ont été réalisées des privatisations « restreintes » :
délégations officielles, encadrées par un contrat écrit, concernant seulement un des

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segments de la chaîne d’un service ou une portion du territoire ; délégations informelles


et privatisations artisanales.

La gestion des services urbains en Afrique Australe paraît s’éloigner progressivement de


l’objectif de cohésion sociale D’une manière générale les privatisations des services
urbains n’ont pas apporté de solution à l’accès des pauvres aux services. Dès lors, la
solvabilité des citadins les plus démunis devient généralement la condition principale de
la desserte. De plus les institutions gestionnaires ont progressivement développé des
stratégies restrictives quand à l’accès des pauvres aux services. Sylvi Jaglin y voit trois
principes : une spécification territoriales des enclaves de desserte, une
autonomisation /diversification des filières de desserte et une mobilisation / participation
des usagers. Dans l’ensemble ces transformations dans la gestion des services remettent
en cause les mécanismes de transfert et abandonnent des segments de services urbains à
des pouvoirs locaux informels. Elles ont aussi pour conséquences l’accentuation de
compétition intra et intercommunautaire pour l’accès au ressource et provoquent des
risques de fragmentation urbaine. Face à ces constats, l’auteur conclue que seuls les
pouvoirs publics peuvent créer des mécanismes pour une plus grande cohésion sociale
notamment à travers des dispositifs de régulations sociales qui vont à l’encontre de la
fragmentation spatiale.

LITTERATURE SUR LE SERVICES URBAINSAU SENEGAL


Au Sénégal la littérature sur les services urbains est surtout enrichi par les écrits de
DIOUF Latyr qui développe la ., Problématique de l’accès à l’eau potable et à
l’assainissement des quartiers périphériques de l’agglomération Dakaroise : le cas des
communes d’arrondissement de Grand Yoff et de Médina Gounass, ENEA, 48 p.
« Comment placer les pauvres au centre de l’organisation des services en donnant plus
de pouvoir aux plus démunis et les moyens de contrôler la prestation des services et
inciter davantage les prestataires de services à répondre aux préoccupations
fondamentales de ces derniers ? »1

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L’intégration des pauvres dans les organes d’orientation et de décision dans les services
d’eau et d’assainissement est l’enjeu fondamental de leur accès aux investissements
destinés à ce secteur.
Cependant, les mesures qui ont accompagné ces stratégies ont beaucoup amoindri les
possibilités des plus pauvres d’accéder à l’eau potable. Il s’agit de la suspension de la
fourniture d’eau à la plupart des collectivités locales débiteuses (services communaux,
écoles élémentaires publiques, mosquées et autres espaces publics gérés par les
communes qui fournissaient de l’eau gratuitement) et la vente de l’eau à la borne fontaine
à partir des années 1980.
Ces deux mesures ont amené des pressions supplémentaires sur la bourse des pauvres.
Dans l’accès aux services d’assainissement les facteurs limitant procèdent
essentiellement :
• des difficultés d’accès aux quartiers, mal situés géographiquement (cuvettes inondables,
buttes..) et au statut foncier irrégulier
• de l’exigence de contribution au financement pour le recouvrement des coûts
• de la complexité des procédures et des montages institutionnels des projets et
programmes importés au sein des communautés et des collectivités locales. La difficulté
des pauvres pour accéder à des systèmes d’assainissement adéquats est ainsi plus ardue
que pour l’eau potable. La complexité des techniques d’assainissements collectifs, les
coûts des investissements initiaux, la configuration des quartiers spontanés sont amplifiés
par la faiblesse des revenus des pauvres et l’insuffisante offre publique de services
d’assainissement. La possibilité la plus répandue pour les pauvres d’éliminer leurs eaux
usées, c’est l’adoption de systèmes individuels peu coûteux et techniquement plus
simples avec l’espoir d’accéder un jour aux réseaux collectifs dans un processus
d’intégration à la ville. Ces systèmes individuels
artisanaux d’assainissement (latrines, puisards) entraînent des coûts supplémentaires
d’entretien et de vidange fréquents. De plus, les plus pauvres se trouvent souvent
marginalisés dans l’accès aux financements externes destinés à l’amélioration des
systèmes d’assainissement des quartiers spontanés du fait de leur capacité de contribution
financière limitée et de leur faible implication dans les structures associatives locales qui
constituent les portes d’entrée des appuis extérieurs.

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CHAPITRE II : CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL

L’étude repose sur un certain nombre de concepts qu’il nous faut définir afin de mieux
préciser notre cadre théorique

URBANISATION
Plusieurs définitions officielles de l’urbain sont utilisées au Sénégal. Pour les services de
l’urbanisme, une localité de plus de 5000 habitants
En 2002, la définition de l’urbain se réfère implicitement à celle de la commune. « Ainsi,
le milieu urbain est constitué par l’ensemble des localités érigées en communes, et ce, quel
que soit leur nombre d’habitants. Toutefois, la définition comporte un critère
démographique par défaut puisque selon le code des collectivités locales de 1996 (article
79), « ne peuvent être constituées en commune que les localités ayant un développement
suffisant pour pouvoir disposer des ressources propres nécessaires à l’équilibre de leur
budget. Aucune commune ne peut être constituée si elle ne comprend pas une population
groupée d’au moins 1 000 habitants »
La Direction de la Statistiques utilise parfois aussi un seuil démographique plus élevé
(10.000 habitants) que celui donné dans les rapports de recensements.
Conséquence de cette définition de l’urbain, la deuxième agglomération du pays (Touba,
450 000 habitants en 2002) morphologiquement née d’un agrégat de villages est donc
officiellement considérée comme rurale.
L’application de la définition Geopolis à la définition de l’urbaine montre que certaines des
plus importantes agglomérations sénégalaises sont en réalité formées à partir d’un
regroupement de localités. Touba est en ce sens exemplaire. L’agglomération comptait
plus de 300 000 résidents en 2000 répartis sur 26 villages. Dakar-Rufisque forte de plus de
2 millions d’habitants s’étend sur 5 localités, et Thiès, troisième agglomération du pays
avec plus de 200 000 habitants,. Ces morphologies extensives s’observent également dans

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les cas d’agglomérations nettement plus petites comme celle de Darou Mousty dont les 20
000 habitants sont répartis sur 12 localités.

LA VILLE

Le concept de ville est toujours un terme mal défini, il n’existe pas de définition du terme
ville dans les traités de géographie urbaine. On continue à se référer à l’obsolète définition
de l’INSEE, pour qui une ville est une agglomération de 2000 habitants regroupés sur un
espace limité.

Pour un géographe, la ville est l’espace géographique par excellence, de dimensions


variables, conçu dans un souci d’éviter les coûts, efforts et difficultés. Est-ce une utopie ?

Le critère statistique est dépassé ; rassemblement humain sur une surface restreinte ou,
autrement dit, des hommes agglomérés en nombre suffisant pour former une forte densité
spatiale. Selon les pays, ce critère est très variable, les comparaisons sont donc
impossibles. Ex. France : commune dont la population agglomérée dépasse 2000 hab. Le
statut politique des villes varie d’un pays à l’autre.

Du point de vue géographique, le terme de ville recouvre deux sens :

 spatial : agglomération caractérisée par une certaine densité de l’habitat et une


population relativement nombreuse ; aspect morphologique, mode d’occupation du sol.
 fonctionnel : la ville est un lieu d’échange, un nœud de flux de personnes, de
capitaux, de marchandises, de « culture », d’informations, d’idées, etc. Elle est l’élément
fondamental de l’organisation de l’espace, du fait qu’elle entretient des relations et exerce
une influence importante sur l’espace qui l’entoure.

La ville est un système, c’est-à-dire un ensemble d’éléments en interaction


dynamique. Ce système, comprenant des sous-ensembles (hommes, capitaux,
marchandises), est complexe. Les parties du système n’évoluent pas de la même manière,
ni au même rythme.

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Sur le plan social, la ville abrite des citadins, des gens qui ne travaillent pas la terre. Cette
notion a beaucoup évolué avec la société ; Il faut considérer, socialement, que l’homme
utilise et façonne la ville et réciproquement ! Le cadre urbain, l’ambiance urbaine influent
sur les habitants. les citadins étant devenus majoritaires dans le monde, et leur mode de vie
s’est étendu à la quasi-totalité de la population, même rurale de très nombreux pays.

VILLAGES URBAINS ET /OU QUARTIER TRADITIONNELS

Le concept de « Village urbain » dérive de la notion de quartier. Il n’a rien à voir avec
les quartiers actuels qui le plus souvent, dans le cadre de l’urbanisme moderne de ces
cinquante dernières années, sont des zones monofonctionnelles (habitat en lotissement ou
en grands ensembles ; zones commerciales ; zones d’entreprises ou encore de loisirs…).
« Le Village urbain reprend les caractéristiques positives de l’ancien urbanisme des
quartiers, avant l’urbanisme industriel. En rupture avec l’actuel modèle dominant, il vise à
redynamiser les villes et les villages, à fournir les moyens de la convivialité et de la
solidarité entre les habitants. C’est loin d’être secondaire : dans un monde qui comptera
plus de cinq milliards de citadins dans les années 2030, les zones monofonctionnelles
accentuent le cloisonnement entre les gens alors que déjà dans nos pays les personnes
isolées, les personnes âgées, les familles monoparentales constituent plus du tiers de la
population des villes.
« Le Village urbain s’inscrit dans les recommandations de l’Agenda 21 adopté par le
sommet de la Terre (Rio, 1992) dont l’objectif est de mettre en œuvre le développement
durable à l’échelle des collectivités territoriales. Le programme d’actions de l’Agenda 21
vise à améliorer la qualité de vie des habitants en s’appuyant sur un habitat de Haute
Qualité Environnementale, une valorisation de l’habitat existant et une valorisation des
espaces disponibles. Il favorise les économies d’énergie, l’utilisation des ressources
renouvelables, la diversité des modes de déplacement en privilégiant les transports en
commun, le vélo et la marche à pied.
.

DECENTRALISATION

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La décentralisation définit comme un instrument de transfert d’autorité et de responsabilité


des fonctions et des compétences du pouvoir central aux collectivités locales. Ainsi les
collectivités locales ont reçu une délégation de l’Etat pour la gestion des affaires qui
concernent directement la vie de leurs citoyens.
En effet, dans un système décentralisé, grâce à la proximité des institutions locales de
leurs citoyens, la prise en compte et la satisfaction des besoins locaux des populations sont
mieux appréhendées et mieux assurées si les mécanismes de la démocratie jouent
parallèlement à la disponibilité des ressources et à une bonne gouvernance. L’Etat
conscient de ses questions a transféré certaines de ses compétences aux collectivités locales
parmi lesquelles les domaines, de l’urbanisme et de l’habitat et de l’aménagement du
territoire.

SERVICES URBAINS
Les services urbains sont l’eau (traitement, distribution et assainissement), les déchets
(collecte, traitement et valorisation), la distribution d’énergie et la mobilité. Leur
dénominateur commun est qu’il s’appui sur des infrastructures (réseaux d’eau,
d’assainissement , de transport, ) à l’échelle de l’agglomération.
Les services urbains sont à la base de la cohérence territoriale et de la cohésion sociale.
La ville existe d’abord pour les services aux individus, aux entreprises, qu’ils soient
offerts par les administrations publiques ou par le secteur privé ou le secteur
communautaire. En ce sens, les services urbains jouent un rôle déterminant, si ce n’est
qu’ils couvrent toutes les dimensions de la vie quotidienne.
Les services urbains évoluent sans cesse, comme en témoigne l’émergence récente du
concept de transport durable. Alors que les systèmes de transport ont été conçus pour
déplacer personnes et marchandises de façon efficiente, de plus en plus nous sommes
conscients des problèmes que posent les transports motorisés sur la santé.

D’autres facteurs sont également en cause pour expliquer cette évolution. Notamment, les
administrations publiques semblent souvent incapables d’offrir tous les services
qu’attendent les citoyens et les entreprises, surtout dans les pays du Sud. Mais les villes

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

du Nord sont aussi aux prises avec des difficultés croissantes, qui les forcent à repenser
leur panier de services, alors que des besoins nouveaux s’affirment, conséquence de
l’évolution des modes de vie, du vieillissement de la population ou des mouvements de
populations à l’échelle du monde. Ainsi, l’offre de services urbains est-elle en constant
renouvellement. La gestion des services urbains se transforme également, surtout parce
que la capacité financière des gouvernements est restreinte, comme en témoigne, dans
certains cas, le mauvais état des infrastructures. Aussi, les façons de rendre les services
évoluent-elles. Le secteur communautaire peut participer à l’offre de services urbains,
selon des modèles qui varieront d’une ville à l’autre

MOBILITE URBAINE

Le terme de mobilité, tout d’abord, contient une idée de mise en mouvement. Il fait
référence à une notion de déplacement. De manière très générale, un déplacement est une
opération qui consiste à se rendre d’un lieu à un autre, dans le but de réaliser une activité,
en utilisant un ou plusieurs modes de transport. Le déplacement est donc défini par la
motivation, ou encore, la réalisation d’une activité, par le biais de l’utilisation d’un mode
de transport (Orfeuil, 1996).

La mobilité urbaine concerne les déplacements des individus pris dans un environnement
urbain , pour l’opposer aux déplacements interurbains ou ruraux réalisés dans un
environnement non urbain. Traditionnellement, la mobilité urbaine intéresse l’ensemble
des déplacements effectués de manière quotidienne par les individus en milieu urbain.

La mobilité urbaine exclut par conséquent les déplacements exceptionnels comme les
déplacements professionnels de longue distance ou les déplacements pour vacances. Elle
concerne au contraire les déplacements récurrents liés au travail, aux services éducatives ,
de soins , aux achats et aux loisirs.

La notion d’espace urbain dans cette définition reste cependant relativement floue. Il
convient donc de préciser le champ spatial de réalisation de la mobilité urbaine. Un exposé

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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du contexte urbain et de ses mutations permet de cadrer la mobilité urbaine et son


évolution.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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CHAPITRE 3 : PROBLEMATIQUE ET CADRE OPERATOIRE

3.1 PROBLEMATIQUE
La population urbaine des pays en développement s’accroît à un taux supérieur à 3 % par
an, soit trois fois plus vite que la population rurale. Si l’on y ajoute les phénomènes des
migrations vers les villes et de l’accroissement naturel, on peut dire que 100 million de
personnes viennent chaque année grossir les agglomérations du monde en développement
dont les habitants devraient être plus nombreux que les ruraux en 2007. Près d’un urbain
sur trois (presque un milliard de personnes) vit dans un quartier défavorisé, dans des
conditions caractérisées par la promiscuité, le manque d’emplois, la précarité de l’habitat,
l’insalubrité de l’eau, le déficit d’infrastructures sanitaires, et l’insécurité générale.

A partir de ce moment la communauté internationale est confrontée à un gigantesque défi


dans sa lutte contre la pauvreté en milieu urbain car jamais on n'a affirmé en termes aussi
clairs l'importance du développement durable que lors du Sommet Mondial du
Développement Durable de Johannesburg.

Il importe dans cette situation d’envisager la problématique de l’aménagement urbain des


quartiers sous l’angle de l’accès aux infrastructures sociaux de base dans le cadre des
Objectifs du Millénaire pour le développement, que sont l’Objectif sept (7) qui stipule
d’assurer un environnement durable et réduire de moitié, d’ici à 2015, le pourcentage de la
population qui n’a ni accès à un approvisionnement en eau potable ni à des services
d’assainissement de base, et enfin améliorer sensiblement, d’ici à 2020, les conditions de
vie de 100 millions d’habitants des quartiers défavorisés.

Au Sénégal les services urbains sont en déphasage avec la croissance démographique et la


nature de certains quartiers, beaucoup d’établissements humains s’offrent comme des sites
sous équipés. Dans des études de l’ADM portant sur les audits urbains des communes de la
région de Dakar et le plan de développement de la région, il s’entrevoit que beaucoup
d’entre elles ne sont pas correctement équipées. Ces études soulignent avec force détails la
répartition incohérente des équipements, services et infrastructures sur le plan spatial. Ce

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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qui crée une iniquité notoire quant à l’accès aux services urbains notamment l’accès à l’eau
potable où les besoins ne sont pas encore entièrement satisfaits comme en témoigne le
déficit (100.000 m3 / jour en période moyenne et 162.000 m3 / jour en période de pointe.
La gestion des déchets ménagers solides est un défi majeur pour les municipalités
sénégalaises. Elles rencontrent d'importantes difficultés pour assumer correctement ce
service : une partie importante du territoire urbain demeure peu ou pas desservie par les
dispositifs de collecte ; les initiatives privées ou associatives de pré-collecte restent
insuffisamment articulées avec le service communal ; la privatisation complète du service
ne résout pas la question des quartiers populaires. Dès lors, sur quelles bases fonder des
politiques communales cohérentes et efficaces ?

L’autre problématique est Les modalités de redistribution des pouvoirs entre Etat, société
civile, collectivités locales et secteur privé à travers les mutations que connaissent deux
services urbains ; l’eau et l’assainissement. Le système de gouvernance urbaine à
l‘oeuvre au Sénégal, c’est-à-dire « le processus d’intégration des formes diversifiées
d’intervention sur le développement urbain », sera alors interrogé, et ceci selon deux axes
: Le premier concerne la lutte contre la pauvreté : l’élargissement de l’éventail des acteurs
intervenants engendre-t-elle une meilleure intégration urbaine ou à une aggravation des
inégalités socioéconomiques?

3.2 CADRE OPERATOIRE

Le cadre opératoire met en exergue les questions de recherche, les objectifs et les
hypothèses d’études

3.2.1 Question générale de recherche

Les autorités publique privés apportent-t-elles des réponses appropriées aux besoins des
populations des quartiers traditionnels en matière d'accès aux services ?

3.2.2 Questions spécifiques :


- Quel est le niveau d’accès des services urbains dans les quartiers traditionnels ?

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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- Comment les populations apprécient-elles les services urbains au niveau des


quartiers traditionnels ?
-

3.2.3 Objectif général de recherche


Cerner les problèmes liés à l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels

3.2.4 Objectifs spécifiques


 Identifier les services urbains disponibles
 Analyser le niveau d’accès des quartiers traditionnels aux services urbains
 Examiner le niveau d’appréciation de la qualité des servies urbains dans les
quartiers traditionnels.

3.2.5 Hypothèse générale


Les habitants des quartiers traditionnels ont un inégal accès aux services urbains

3.2.6 Hypothèses spécifiques


- Les quartiers traditionnels ne disposent pas de tous les types de services urbains .
- L’accès aux services urbains est diversement apprécié par les habitants des
quartiers traditionnels.

Tableau 1 : Identification des variables


Hypothèses Variables dépendantes Variables indépendantes

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Les quartiers traditionnels L’accès à types de services Absence de politique


ne disposent pas de tous urbains d’investissement aux
les types de services niveaux des quartiers
urbains

Ecart entre les besoins en

- L’accès aux services - Diversité des opinions services urbains et la

urbains est diversement méconnaissance des

apprécié par les habitants - Perception variées des réalités

des quartiers traditionnels. services urbains

Tableau 2 : Identification des variables et indicateurs


Hypothèses Variables Indicateurs
Variables Dépendants Variables
Independant
L’accès aux types de - Nombre d’équipements
services et d’infrastructures
Absence de sociaux
- Eau potable politique
Les quartiers traditionnels - Localisation des
d’investissement
ne disposent pas de tous - Assainissement aux niveau des équipements
les types de services quartiers
urbains - Nombre de voies
- Eclairage public
- Etat de la voierie
- Mobilité - Moyens de déplacement

- Infrastructure

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sociaux de
base(poste de
santé , école

,centre sociaux educatives

- Diversité des
opinions
Dynamiques socio politique

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- Niveau de connaissances
Perception variées des des services urbains
services urbains
- Niveau d’accés aux
equipements
-

- Capacité financiére

- Mode d’accés

- Degré d’implication
- Capacité financière des
autorités
- L’accès aux services Ecart entre les
- Capacités technique des
urbains est diversement besoins en
services urbains collectivités locales
apprécié par les habitants et la
des quartiers traditionnels. méconnaissance
des réalités

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CHAPITRE 4 : PRESENTATIONS DE LA ZONE D’ETUDE

4.1. HISTORIQUE
Née de mouvements « Lébous », de la presqu’île du cap vert, elle fut découverte au 14 ème
siècle par un chasseur « Ouolof » qui aurait suivi avec son chien, le long des cours d’eaux (
marigot de Sangalcam – Rufisque). De son retour au village de « Kounoune » situé à 4km
au Nord de la Communauté Rurale de Sangalcam, la chasseur fut suivi par quatre (4)
groupes familiaux : les Diop, Ndoye, Guèye et Mbengue qui s’établirent au bord de la mer
et fondèrent successivement les premiers quartiers de la ville : Ndunkou, Thiawlène,
Mérina et Diokoul. L’arrivée des explorateurs et missionnaires Européens lui valut les
noms de Rio

Fresco (rivière fraîche) pour les Portugais et Rufisque pour les Français. A l’instar du nom
donné par les portugais, l’autre appellation Ouolof est « Teng Gëcc » (le niveau de la mer
est plus haut que le niveau de la ville)

Figure 1 Carte de la ville d Rufisque

source :DAU Ville de Rufisque

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4.2 CADRE PHYSIQUE ET GEOGRAPHIQUE

4.2.1 RELIEF ET GÉOLOGIE

Le site sur lequel est implantée la ville de Rufisque se trouve dans l’ensemble géologique
de la presqu’île du Cap Vert. Il est situé approximativement entre deux dômes constitués,
à l'ouest, par la tête de la presqu’île et, à l’est, par le Massif de Ndiass. .

Il convient également de souligner que le massif de Ndiass présente un versant doux vers
le Sud-Est du côté de la Somone et un versant Nord-Ouest plus abrupt vers Rufisque-
Bargny. Cette Partie de la Presqu’île comprend un ensemble de collines et de plateaux bas,
d’altitude croissante (tout en restant généralement inférieure à 50 mètres ) depuis le littoral
jusqu’à Sébikotane et Pout.

Ainsi, il est à retenir que le sol et le sous-sol de la ville de Rufisque sont caractérisés
essentiellement par une forte présence des marno-calcaires, d’argile attapulgite et d’indices
importants de bancs de calcaire phosphaté silicifié.

Figure 2:Coup relief de Rufisque

Source :mémoire DESS Thiama KONATE

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4.2 .2 Contexte climat


La Ville de Rufisque se trouve dans une zone de climat tropical marqué par l’alternance
d’une saison sèche et d’une saison des pluies qui ne dure que trois mois dans l’année (de
fin juin à fin septembre).

Ce climat est modéré par l’influence rafraîchissante des alizés maritimes engendrés par
l’Anticyclone des Açores.

Températures

Les températures relevées varient selon les périodes de l’année. Elles oscillent entre 17°C
et 25°C pendant la période dite fraîche (de mi-décembre à mars) et de 25°C à 35°C, au
cours des périodes les plus chaudes (d’avril à novembre).

Les amplitudes thermiques sont plus marquées pendant les mois de janvier, février et mars.

Humidité
Depuis 1951, l’humidité relative moyenne la plus élevée est observée pendant l’hivernage
(81,1% et 82,7% respectivement pour les mois d’août et de septembre), tandis que les
valeurs les plus faibles sont enregistrées en décembre avec 65,4 %.

Dans cette ville côtière, l’humidité relative est généralement élevée et favorable au
développement de l’horticulture.

Vents

Le régime des Alizés secteur Nord prédomine de novembre à mai. Quant à l’Harmattan
Nord Nord-Ouest, il souffle par intermittence généralement en mars, mais il est adouci, à
cette période, par les Alizés. Les vents de Mousson de secteur Ouest à Sud-ouest
n’évoluent que durant la courte saison des pluies.

4.2.3 RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE


Il est établi, par l’analyse géomorphologique, que le site de Rufisque était naguère sillonné
par de nombreux cours d’eau. Ce système hydrographique superficiel n’a pas survécu à la
sécheresse.

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L’étude du sous-sol révèle la présence de nappes phréatiques relativement fournies et très


affleurantes dans certaines parties de la Ville, notamment dans les quartiers Keury Kao et
Keury Souf. Il convient de signaler que quelques-unes de ces réserves hydriques
souterraines sont gagnées par la langue salée si ce n’est par la pollution liée aux activités
humaines.

4.2.4 LA VÉGÉTATION
A l’origine, le site de Rufisque était très boisé. Une multitude de cours d’eau et la présence
d’un type de sol rétenteur d’eau avaient favorisé le développement d’une végétation très
abondante avec des essences nombreuses et variées.

Cette végétation s’est progressivement amoindrie du fait de la forte pression de


l’urbanisation qui a colonisé les espaces ruraux.

4.3 EVOLUTION SPATIAL

La Ville de Rufisque est située à 25 km de Dakar, au Nord-Est, sur le littorale atlantique et


est limitée à l’Est par la Commune de Mbao (département de Pikine), à l’Ouest par la Ville
de Bargny, au Nord par la Communauté Rurale de Sangalcam et au Sud par l’océan
atlantique.

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Figure 3:carte Ville d Rufisque dans le département Source : mémoire DESS Enea :
Gora Ndoye , Mamadou Ndiaye

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L’évolution spatiale montre que l’urbanisation qui a démarré autour des anciennes
installations portuaires s’est timidement propagée sur un axe Est-Ouest avant de se
développer brutalement vers le Nord.

Le tissu urbain est caractérisé par l’occupation du sol mal organisée et le nombre de
quartiers non lotis (60% environ). On distingue deux grandes parties : l’ancienne ville et
les quartiers récents.

4.3.1 L’ANCIENNE VILLE


Elle est comprise entre l’océan et la ligne du chemin de fer. C’est une zone plate et
quelquefois en contrebas qui abrite les vieux quartiers tels que Thiawlène, Mérina et
Diokoul.

A l’est et à l’Ouest, elle est limitée par les installations industrielles. Elle connaît, surtout
dans sa moitié Est, des tassements de sol qui auraient favorisé l’avancée de la mer et
occasionné ainsi le déplacement de populations vers le Nord. Pour arrêter l’avancée de la
mer, une digue de protection en enrochements de prés de six kilomètres de long (de l’ex-
usine BATA à Diokoul) a été construite en plusieurs phases entre 1985 et 1990.

Ces anciens quartiers, y compris Keury Kao et Keury Souf (escale ou quartier européen),
sont entrecoupés par des canaux à ciel ouvert d’évacuation des eaux de pluies orientés dans
le sens Nord-Sud.

4.3.2LES QUARTIERS RÉCENTS


Il s’agit principalement de quartiers situés au Nord de la voie ferrée et qui sont de création
plus récente, à l’exception de Dangou, Guendel, Santhiaba et Darou Salam dont la création
remonte au début de ce siècle.

La majorité des quartiers constitutifs de ce groupe (Gouye Mouride, Diorga, Ndargou


Ndaw, etc.) sont de type irrégulier. Ils sont caractérisés par l’absence de lotissements,
l’insuffisance de réseaux (voirie, éclairage, eau potable).

L’occupation régulière (21 quartiers sur un total de 90) regroupe deux types de quartiers :

 les quartiers d’habitat planifié : HLM, Cité Castors, Cité SOCOCIM, etc. ;

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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 les lotissements récents : Arafat, Dangou Résidence, Cité Millionnaire, Santa Yalla, et
les coopératives d’habitat qui s’installent progressivement au Nord des HLM (ORSTOM,
Imprimerie Nationale, ASECNA, etc.).
S’agissant des liaisons entre quartiers, seules les zones loties permettent une circulation
facile.

Au Nord de la Route Nationale N°1, les voies de desserte primaire (Routes de Sangalcam,
des HLM et de SOCOCIM) et secondaire (Routes de Dangou et de Santhiaba) sont toutes
pratiquement orientées Nord-Sud, donc quasiment parallèles entre elles.

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4.4 ORGANISATION DE LA VILLE

Figure 4 :Carte découpage administrative : Source AEL

Le décret n° 96-745 du 30 août 1996 portant création de communes d’arrondissement dans


les villes de Dakar, Pikine, Guédiawaye et Rufisque a divisé la ville de Rufisque en trois
communes d’arrondissement :

 la commune d’arrondissement de Rufisque Ouest ;


 la commune d’arrondissement de Rufisque Nord, et
 la commune d’arrondissement de Rufisque Est.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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Ces trois collectivités locales ont fait l’objet chacune d’une délimitation de son périmètre
au Nord, au sud à l’est et à l’ouest.

 la commune d’arrondissement de Rufisque-Ouest comprend 23 quartiers pour une


superficie de 259,5 hectares et une population de 40 549 habitants ;

 la commune d’arrondissement de Rufisque Est comprend 31 quartiers pour une


superficie de 390,5 hectares et une population de 56 552 habitants ;

 et la commune d’arrondissement de Rufisque Nord comprend 36 quartiers pour une


superficie de 327,31 hectares et une population de 48 366 habitants.
4.5 EVOLUTION DEMOGRAPHIQUE

La population de Rufisque n’a été recensée officiellement que trois fois en 1960, en 1976
et en 1988, il convient de préciser que les données du recensement de 1976 n’ont pas été
établies par quartier contrairement à celles de 1988.

De façon globale, entre 1878 et 1998, soit pendant plus d’un siècle, la population de
Rufisque à doublé presque tous les vingt (20) ans avec cependant des années de chute
remarquable comme en 1926, où elle est passée de 17 100 habitants en 1925 à 9 000
habitants en 1926; en 1927 elle remonte par contre de façon vertigineuse pour atteindre
20 000 habitants. L’année 1947 s’est caractérisée par un « boom démographique », la
population étant passée de 43 000 à 61 000 habitants en l’espace d’un an. L’année
suivante, on observe une baisse importante qui s’est poursuivie jusqu’en 1966 où une
augmentation signifiante a été enregistrée.

4.6 Les caractéristiques socio-économiques

Rufisque était une ville très dynamique avec de nombreuses activités développées autour
du port (de nombreuses unités de transformations et de conservation).Mais avec le
transfert du port à Dakar et la politique de démantèlement des usines, le cadre socio-
économique se caractérise aujourd’hui par l’absence d’activités économiques et donc le

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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dépérissement du tissu industriel, la faiblesse des revenus, un chômage grandissant et


surtout une pauvreté urbaine.
On remarque alors que hormis les quartiers à habitat planifié, plus on s’éloigne du noyau
central où se concentre l’essentiel des équipements, plus la pauvreté s’intensifie.

4.6 PRESENTATION DES QUARTIERS DE LA ZONE D’ETUDE

4.6.1 COLOBANE

Figure 5 : carte commune Arrondissement Est :source Enda Graf 3 D PIC CARE

Le quartier de Colobane, qui s'étire sur 900 mètres au Nord de la route nationale, entre
Keuri Kao (l'Escale "haute") et l'usine ICOTAF.
Formé en majorité d'immigrants venant du Cayor et du Baol, Colobane apparaît en 1946 et
le quartier atteint ses limites actuelles, entre la route et la voie ferrée, vers 1963. Cet espace
était en partie contrôlé par la municipalité
Le maire de Rufisque y installa d'abord une partie des habitants qui résidaient sur le littoral
de Mérina et Tiawlène, et dont les maisons étaient menacées par les inondations ; puis il
attribua généreusement des parcelles fictives à des immigrants, en distribuant parfois des
permis d'occuper, lesquels n'avaient de valeur qu'à ses propres yeux, puisque les
représentants de l'administration coloniale n'en ont jamais reconnu la légalité. Ainsi,
tractations, cessions illégales et calcul politique sont à l'origine de Colobane, quartier

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

contrôlé aujourd'hui par 1'Etat sur le plan foncier, mais dont la trame comme le degré
d'équipement révèlent l'absence totale d'aménagement : Colobane est ainsi un faux
lotissement

4.6.2 SANTHIABA
Auparavant les habitants de Santhiaba étaient logés à l’actuel Keury souf car les terres
devaient accueillir le Wharf et l’ancien Port. Ils ont été déplacés par les autorités coloniales
vers 1896 ensuite sans lotissement préalable en 1904, à la suite de l'incendie et de
l'épidémie de fièvre jaune, sur un interfleuve sablonneux dont la forme en échine joue rôle
protecteur contre l'inondation des marigots.
Le quartier englobe trois « pinthie » que sont Wague, Ndiobene et Thiarene.
Il est limité au Nord par le quartier de chérif, au Sud par Diamaguene à l’Ouest par Dangou
et à l’Est par la route de Sangalkam.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

4.6.3 DANGOU
Historiquement le quartier de Dangou se trouve aux bords de la mer c’est l’actuel zone
d’implantation d’une partie du quartier Keury Souf et du marché central de Rufisque.
Selon certains notables, c’est la suite d’incendies répétés et l’épidémie de la peste que les
autorités coloniales de l’époque avaient décidées en 1904 du transfert du village vers
l’emplacement actuel. L’accroissement des concessions aboutit à la création des satellites
comme Dangou Miname, Dangou sud et Dangou Alouar.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Chapitre 5 : PRESENTATION DU SERVICE URBAIN DANS LA VILLE DE


RUFISQUE.

5.1 : COMPOSITION DU SERVICE URBAIN DANS LA VILLE

Le patrimoine du service urbain est principalement composé des éléments suivants :

L’infrastructure qui comprend :

- la santé ;
- l’éducation ;
- la voirie ;
- le réseau d’assainissement ;
- le réseau des eaux usées ;
- le réseau basse tension ;
- le réseau des eaux potables ;
- l’éclairage public.
.
Nous noterons que :

 l’assainissement et le réseau des eaux usées sont du ressort de l’ONAS


 le réseau de l’eau potable est du ressort de la SDE
le réseau basse tension est du ressort de la SENELEC

- ;

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Carte de localisation des services urbains : source ADM

Mémoire de fin de formation DESS II ESEA


Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

5.1 COMPOSITION DU SERVICE URBAIN DANS LES QUARTIERS


TRADITIONNELS DE SANTHIABA , DANGOU ET COLOBANE.

5.1.1 CANALISATION EAU POTABLE


Le réseau de distribution d’eau potable couvre tous les quartiers. Les investissements
réalisés ces dernières années par la SDE et le Programme de Nutrition Communautaire
ont permis l’extension de l’adduction d’eau

5.1.2 ASSAINISSEMENT

5.1.2.1 Eaux pluviales

Les quartiers Dangou, Colobane et Santhiaba sont moyennement dotés de canaux de


drainage des eaux mais certaines parties du quartier de Dangou et Santhiaba en sont
dépourvus

Photo 1 : Canal de drainage des eaux pluviales envahi par les ordures :Source DESS
Thiama Konate 2003

45
MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Canaux d’évacuation bouché par les ordures au niveau de Dangou

Leur niveau de dégradation avancée est marqué par des fissures et des déformations
multiples de radiers et de parois en béton ou en pierres de Rufisque qui sont à lier à la
présence d’argile gonflante.

La stagnation quasi-permanente d’eau à l’intérieur de ces ouvrages est imputable aux


dégradations qui ont engendré des contrepentes, à l’ensablement et à la prolifération de
déchets solides du fait du déficit d’entretien courant.

Photo 2 :
Canal
défectueu
x en
pierre de
Rufisque
:source
Mémoire
DESS
2013
Thiama
KONAT
E

5.1.3.2
EAUX USEES

Dans ce cadre, l’assainissement autonome (fosses étanches ou septiques) est le plus


courant à Rufisque.

Très peu de quartiers de Rufisque disposent d’un système collectif d’évacuation des eaux
usées qu’il convient de décliner en deux catégories : système conventionnel et système dit
« alternatif ».

46
MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Contrairement à l’assainissement conventionnel pour lequel le diamètre minimal des


conduites est imposé (150 mm), l’assainissement dit alternatif se distingue par le petit
diamètre des tuyaux utilisés (de l’ordre de 110 mm) et la faible distance entre les regards
(50 mètres environ).

47
MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Tableau 3 :Occupation spatiale dans les quartiers

Habitat Voirie EquipemLibres Activités Espaces verts Autres Superficie Population Densité
ents Total
QUARTIERS (Po. / Ha)

REGROUPES

Habitat Habitat sous-Habitat Total (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) (Ha) (Ha)
Equipé équipé irrégulier
(Ha)
(Ha) (Ha)

2 COLOBANE 3,05 4,95 - 3,02 - 8,54 47,15 16 297 346


23,94 11,62 38,62 0,57

6 DANGOU 1,96 3,45 3,95 - - 11,24 62,92 18 388 292


41,45 8,32 51,73 3,84

7 SANTHIABA 9,91 1,55 - - - 1,55 63,89 12 795 200


38,65 13,78 62,34 -

Source données ADM

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

5.1.3.3 Écoles primaires


Tous les quartiers disposent au moins d’une école primaire, à l’exception de Santhiaba où
tous les enfants vont au niveau de chérif et de champs de courses ce qui posent des
problèmes de polarisation pour ce quartier

la population par salle de classe est supérieure à 500 habitants au niveau des trois
quartiers

5.1.3.4 Postes de Santé


A l’exception de Dangou, les quartiers COLOBANE, SANTHIABA en sont totalement
dépourvus, On peut ainsi conclure que ces derniers sont d’un niveau de desserte très
médiocre.

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Les besoins en santé calculés globalement sur les 15 ans à venir ont été établies suivant
les normes de l’organisation mondiale de la santé (O.M.S) appliquée par le Ministère
Sénégalais de la Santé Publique ; à savoir :

- 1 hôpital pour 50.000 à 150.000 Habitants ;


- 1 centre de santé pour 15.000 à 50.000 Habitants ;
- 1 poste de santé pour 10.000 à 15.000 Habitants ;
- 1 lit d’hospitalisation au poste de santé pour 500 habitants ;et
- 1 lit de maternité pour 50 naissances vivantes .

5.1.3.4 Voirie

Les quartiers DANGOU, SANTHIABA, n’ont que des voies défectueuses. Quant au
quartier COLOBANE la voirie existante est en bon état. et il s’agit uniquement de la
route de SOCOCIM qui vient d’être réhabilitée .

Tableau 4 : Présentation d la voierie urbaine

N° Quartier libellé V.R.B.E. V.R.M.E. V.N.R.B.E V.N.R.M. PISTES TOTAL


. E. M.

2 COLOBANE 2 250 - - 2 697 - 4 947

6 DANGOU - 2 150 - 1 300 - 3 450

7 SANTHIABA - 750 - 800 - 1 550

Tota 2250 2900 3797


l

VRBE = Voies revêtues en bon état VRME = Voies revêtues en mauvais


état
VNRBE = Voies non revêtues en bon état VNRME = Voies non revêtues en
mauvais état

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Photo 3 :Rue principale de quartier à Santhiaba avec absence de voierie : source


Mémoire DESS Thiama KONATE

Voirie éclairée
Faut-il préciser tout simplement que les voiries de Rufisque ont un niveau d’éclairage
public insuffisant tant pour ce qui concerne le « Moderne » que le « Standard » au niveau
de tous ces quartiers .

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

5.2 PROJETS DE DEVELOPPEMENT DES SERVICES URBAINS EN COURS

5.2.1 Les grands travaux pour la réhabilitation et la modernisation des voieries


urbaines et des canaux

Photo 4 : Réhabilitation et fermeture de canaux à ciel ouvert :Source mémoire


DESS Thiama KONATE

Les travaux de réhabilitation concernent les canaux de l’intérieur de la Ville, le canal de


l’Ouest, les 5 axes routiers validés par le Conseil Municipal les travaux de réhabilitation
vont permettre à Rufisque d’amoindrir le problème de la mobilité urbaine et de la
circulation ;

 Axe RN1 - Quai de pêche


 Axe TACO
 Axe DAROU Rahman
 Axe principale Gouye Aldiana
 Axe principale Gouye Mouride

Pour ce projet la somme de Soixante Quinze Millions (75 000 000) francs CFA a été
mobilisé pour le paiement des impenses.

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

En effet le montant de cette indemnité pour chaque famille est déterminé à sa juste
valeur, conformément à la réglementation en vigueur, par la commission d'évaluation des
impenses présidée par le Préfet.

Photo :Canal de drainage réhabilité

mémoire DESS Thiama KONATE

5.2 .2 PROGRAMMES D’ADRESSAGE DES RUES

Dans le cadre de l’exécution du contrat de ville en cours de Rufisque, il était prévu de


procéder à la poursuite de l’adressage initié dans le cadre du PAC et d’étudier son
extension à d’autres zones. Chose qui est maintenant effective

Les opérations d’adressage entrent dans l’appui institutionnel et visent les objectifs
suivants :

Pour les collectivités locales :

 Outil de gestion des services techniques ;


 Outil d’amélioration de la fiscalité locale.

Pour les populations et les visiteurs :

 Améliorer le repérage et l’orientation ;


 Faciliter les interventions d’urgence (police, ambulance, pompier…) ;

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

 Localiser les services urbains.

Pour le secteur privé et les concessionnaires :

 Meilleure gestion des réseaux en matière d’installation et de recouvrement.

La mise à jour de l’adressage de Rufisque comporte toute les phases de l’adressage à


l’exception de la pose des plaques de voies qui sera exécutée par une entreprise. Elle
comprend deux étapes telles que mentionnées dans les termes de référence :

1ère étape : l’organisation et la mise à niveau de la cellule locale d’adressage, l’assistance


pour la médiatisation, la mise à jour de la codification, de la cartographie, de l’index des
voies et du panneautage existant ; la codification des nouvelles zones d’adressage, leur
cartographie, leur codification et panneautage.

2ème étape : réalisation de l’enquête de la numérotation des entrées des zones déjà
adressées ainsi que des nouvelles zones intégrées. Cette opération tiendra compte de la
numérotation cadastre des parcelles. Les produits de cette étape permettront d’établir la
base de données des adresses.

5.3 PROGRAMME D’EQUIPEMENT DES COLLECTIVITES LOCALES :


5.3.1 PRECOL RUFISQUE : Programme d’équipements des collectivités locales
Dans le cadre de l’exécution du programme des équipements des collectivités locales, la
ville de Rufisque a entamé des travaux dans les volets suivants :
1-volet voirie :
- réhabilitation de la rue NGALAM
- réhabilitation de la rue Faidherbe (Garage Bargny)
- réhabilitation de la rue Léon Armand
- réhabilitation de la rue Nationale
5.4 PROGRAMME D’EXECUTION DE VOIRIE
Construction de chaussée
- Axe Gouye Aldiana
- Axe Gouye Mouride

Ouverture de Routes

- route cité Taco

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

- route pénétrante Darou Rahmane

– Grosses réparations de chaussées

- Réhabilitation de la route RN1-QUAI DE PECHE longeant le canal de L’OUEST

5.5 PROGRAMME COMMUNAUTE DES AGGLOMERATION DE RUFISQUE


(CAR)

- Aménagement en 2 X 2 voies avec terre plein central et eclairage moderne de


l’axe Rond point Shell dioutyba – Keur Massar en passant par les HLM de Rufisque

- Aménagement en 2 X 2 voies avec terre plein central et éclairage moderne de


l’axe intersection CASTOR – YOUSSOU MBERGANE

Photo 5 :Panneau de chantier pour la la réhabilitation de la voierie urbaine source


mémoire DESS Thiama KONATE

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

CHAPITRE 6 : DU DISPOSITIF DE GESTION DES SERVICES URBAINS A


RUFISQUE

6.1 Eau Potable


Le système de gestion de l’eau au Sénégal est issu d’une série de réformes entreprises au
début des années 90, à l’instigation notamment de la Banque mondiale, qui s’inscrivent
dans un contexte général de retrait de l’État des services essentiels. La réforme
institutionnelle de 1996 a conduit à la création de trois structures en lieu et place de
l’ancienne SONEES (Société Nationale d’Exploitation des Eaux du Sénégal) :

La Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES)

La SONES est un établissement public chargé par l’Etat des investissements dans les
infrastructures du service de l’eau potable et en particulier :
 La gestion de patrimoine (comptabilité, plans, fonds de renouvellement, etc..) ;
 La programmation des investissements de renouvellement (convention avec DES)
dont la durée d’amortissement est supérieure à 10 ans;
 la programmation des investissements d’extension (convention avec SDE) ;
 la recherche de la mobilisation des financements et emprunts ;
 la maîtrise d’ouvrage des programmes d’investissement ;
 les programmes de sensibilisation ;
 le contrôle de l’exploitation

La SONES est liée à l’Etat par un contrat de concession d’une durée de trente ans
renouvelable par périodes de dix ans, et complété en annexe par un contrat entre les mêmes
parties. Par ce contrat, l’Etat, Autorité concédante, concède à la SONES le droit exclusif de
construire, d’acquérir et de gérer le patrimoine de l’hydraulique urbaine et périurbaine,
ainsi que la gestion physique, comptable et financière des biens et droits immobiliers de
l’hydraulique urbaine faisant partie du domaine public de l’Etat.

La SONES perçoit pour l’exécution de ses obligations une rémunération destinée à couvrir
aussi bien ses frais de fonctionnement et de contrôle de l’exploitant que les travaux de

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

renouvellement de l’infrastructure, les constructions, acquisitions et autres réalisations lui


incombant au titre de la concession. Cette rémunération qui doit être versée par le fermier
(SDE) est appelé « Prix Patrimoine ».
Le contrat plan contient des obligations techniques les plus susceptibles d’évoluer avec le
temps et ne pouvant pour cette raison être coulées dans la partie principale du contrat
conclu pour trente ans. Il est prévu qu’il soit révisé tous les trois ans.

La Sénégalaise des Eaux (SDE)

La SDE est une entreprise privée dont la SAUR (Groupe BOUYGUES) est l’actionnaire
majoritaire, le reste du capital étant détenu par des nationaux. Elle gère le service public de
la production et de la distribution d’eau potable.
La SDE intervient dans le cadre d’un contrat d’affermage signé entre la République du
Sénégal (Autorité affermante ), la SDE, et la SONES, d’une durée de 10 ans, renouvelables
d’accord parties par périodes de 5 ans. Il est complété par un contrat de performance
périodiquement révisable et signé uniquement par la SONES et la SDE et par une
convention programme d’investissement SONES/SDE également révisable
périodiquement.

A ce titre la SDE prend en charge et assure :

 l’exploitation des moyens de production et de distribution qui font partie du


patrimoine de l’Autorité Affermante ou de celui de la SONES,
 la production et la distribution de l’eau potable sur toute l’étendue du territoire
affermé,
 la réalisation des travaux d’entretien et de réparation de toute nature de tous les
biens affectés à l’exploitation du service affermé,
 la réalisation des travaux de renouvellement des biens affectés à l’exploitation du
service affermé,
 la réalisation des travaux d’extension ou de renforcement.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Un périmètre précis et limitatif est attribué à la distribution d’eau potable à travers une liste
de centres insérée en annexe du contrat, qui est révisable par l’Autorité affermant.
L’affermage de la production couvre tout le territoire du Sénégal.

La SDE facture aux abonnés leur consommation d’eau selon les prix fixés par l’Autorité
affermant, tous impôts et taxes inclus. Sa rémunération est égale au solde des sommes qu’il
aura facturées et collectées après versement des sommes revenant à la SONES. Elle
exploite donc le service public de l’eau à ses risques et bénéfices. Cette rémunération,
dénommée « Prix Exploitant » est destinée à couvrir aussi bien les frais d’exploitation et
d’entretien des installations de production et de distribution d’eau, que les travaux de
renouvellement du réseau à assurer par le fermier et ses frais généraux.
Le contrôle des activités et performances de la SDE est effectué par la SONES au nom et
pour le compte de l’Etat, qui est en même temps l’Autorité » affermant et l’Autorité
concédante.

6.2 ASSAINISSEMENT

L’ONAS (Office National de l’Assainissement du Sénégal) est un établissement public à


caractère industriel et commercial (EPIC) chargé du développement et de l’exploitation des
infrastructures et équipements du secteur de l’assainissement collectif et autonome des
eaux usées et excréta et du drainage des eaux pluviales.

La loi sur le service public de l’eau potable et de l’assainissement (LPSEPA) collectif,


promulguée en 2008, a fixé le cadre juridique du service public de l’alimentation en eau
potable et de l’assainissement et précisé la politique de l’État pour développer le dit service
public. Dans le cadre de cette loi, l’État détient l’Autorité délégante du service public de
l’eau. Il assume vis à vis de la collectivité la responsabilité ultime de la gestion, de la
maintenance et du développement des installations d’eau ainsi que, de manière générale, de
toute activité nécessaire à leur fonctionnement adéquat. Les opérateurs sectoriels de l’eau
sont la Société Nationale des Eaux du Sénégal (SONES), la Sénégalaise Des Eaux (SDE) ;
les Collectivités locales et les associations de consommateurs exercent un contrôle direct
sur la qualité du service public et sont étroitement associées à la mise en œuvre des

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

programmes à caractère social. Un comité interministériel de suivi désigné par décret est
chargé de la régulation contractuelle des secteurs de l’eau et de l’assainissement en milieu
urbain (contrôle et suivi des contrats, arbitrage).

Cette configuration va évoluer prochainement dans le cadre des réformes dites « de


troisième génération ». En effet, le gouvernement a annoncé de manière soudaine que le
contrat ne serait pas renouvelé et qu’un appel d’offres serait lancé en avril 2011 pour le
choix d’un nouvel opérateur, dans le cadre d’une « concession totale, c’est-à-dire une
personne morale qui ne se limitera plus à distribuer l’eau et la facturer, mais qui va réaliser
des investissements ». Un avenant de prolongation du contrat avec la SDE jusqu’en fin
2012 a été signé, sans que le gouvernement donne plus de détails sur ses projets ni sur le
chronogramme de la réforme qu’il envisage.

6.3 ECLAIRAGE PUBLIQUE :

LA SENELEC

Senelec est une société anonyme à capitaux publics majoritaires, concessionnaire de la


production, du transport, de la distribution et de la vente de l’énergie électrique mais
également, de l’identification, du financement et de la réalisation de nouveaux ouvrages
sur son périmètre. Elle fonctionne avec ses seules ressources et dit assurer l’équilibre de
son compte d’exploitation.

L’Etat assure la régulation et le contrôle du secteur pour la recherche de l’efficacité du


système économique eu égard à la position stratégique de l’industrie électrique dans
l’économie nationale. L’Etat assure ces fonctions à travers le Ministère de l’Energie et
des Mines qui assure la tutelle administrative et technique du secteur de l’énergie par
l’intermédiaire de la Direction de l’Energie et de la Commission de Régulation du
Secteur de l’Energie .

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

6.5 LA COMMUNAUTE DES AGGLOMERATIONS DE RUFISQUE ( CAR)


Le CAR a été créé par le décret n°2004-1094 du 04 Août 2004.C’est un groupement
d’intérêt communautaire entre les communes et les communautés rurales du département
de
Rufisque.

Attributions de la communauté des agglomérations de Rufisque


La communauté des Agglomérations de Rufisque est chargée :

 de la gestion de l’éclairage public ;


 de la construction et de l’entretien de la voirie locale ;
 du nettoiement et de l’enlèvement des ordures ménagères.

6.7 ACTEURS DES SERVICES URBAINS

« La réforme de 1996 a créé un cadre favorable à l’intervention de nouveaux acteurs aux


logiques parfois divergentes. On peut les classer en quatre catégories : les partenaires
financiers, les collectivités locales, le secteur privé, et la société civile.

6.7.1 LES PARTENAIRES FINANCIERS

« Les bailleurs de fonds sont : l’AFD, la KFW, La BEI, la BOAD, la BADEA, et surtout
l’IDA , BAD, Banque Mondiale, Union Europeenne., Ces partenaires ont avant tout une
logique financière cherchant à garantir le remboursement des prêts contractés par l’Etat du
Sénégal (Carole Albouze 2003). Cette logique financière se traduit par une démarche
allant dans le sens du renforcement des capacités institutionnelles et opérationnelles de
gestion du sous secteur et par une approche techniciste des programmes et des projets qui
sont d’abord lus à travers le prisme de la rentabilité financière et de la rationalité
économique. » (Latyr DIOUF, Montréal 2007)

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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6.7.2 LES COLLECTIVITES LOCALES

La réforme de 1996 est considérée comme une réforme fondamentale en ce qu’elle érige la
région en collectivité locale (loi 96-06 du 22 mars 1996) et consacre aux trois niveaux de
collectivités locales le transfert de neuf domaines de compétences : domaine,
environnement et gestion des ressources naturelles, santé, population et action sociale,
jeunesse, sports et loisirs, culture, éducation, planification et aménagement du territoire,
urbanisme et habitat (loi 96-07 du 22 mars 1996). La réforme a aussi crée les communes
d’arrondissement qui n’existent dans l’agglomération dakaroise (Dakar, Pikine,
Guédiawaye et Rufisque)

Pour la question spécifique de l’eau potable au Sénégal, la compétence n’est pas transférée
aux collectivités locales, malgré le fait que le contrat d’affermage entre la SDE et l’Etat du
Sénégal leur confère un rôle décisif dans le choix de sites d’implantation de canalisations
et de bornes fontaines, d’un commun accord avec la SONES et la SDE. Aussi, les
collectivités locales gèrent l’identification des demandes en bornes fontaines(BF), le choix
des fontainiers.
Notons que, bien que l’eau ne soit pas une compétence transférée, les communes urbaines
assurent comme elles le peuvent et avec leurs faibles moyens, la maitrise d’ouvrage de
projets d’eau de petite envergure, en collaboration avec les services techniques de l’Etat.
La réalisation et la gestion d’infrastructures lourdes (forage, stations de traitement) sont du
domaine de l’Etat. Une telle situation n’engage que très peu la responsabilité locale dans la
fourniture du service aux populations.

Au niveau de la région, L’Agence Régional de Développement (ARD) se présente comme


l’espace d’intégration des actions des différents acteurs dans les domaines de l’eau et
l’assainissement. A travers son rôle de coordination et d’harmonisation des interventions
(programmes et projets) au niveau local et sur la base du répertoire des projets et
programmes qu’elle a établi dans les domaines de l’eau et l’assainissement, l’ARD assure
la cohérence des interventions des différents acteurs avec les politiques au niveau national.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

6.7.3 LE SECTEUR PRIVE

La réforme de l’hydraulique urbaine a conduit à l’émergence d’un acteur privé majeur, La


Sénégalaise Des Eaux (SDE), issue de la redéfinition du rôle de l’ancienne Société
Nationale d’Exploitation des Eaux du Sénégal (SONEES) et de la mise en place d’un
Partenariat public-privée au milieu des années 1990.
Le secteur privé formel national est activement présent, depuis une trentaine d’années, à
tous les stades d’exécution des projets d’eau et d’assainissement, via des entreprises
(forages, génie civile, matériel d’exhaure, électrification, maintenance) et des bureaux
d’études (études, contrôle, animation-sensibilisation, formation). La capacité de réalisation
ne constitue pas donc véritablement un frein au Sénégal.
Le Sénégal dispose aussi d’un réseau de petits opérateurs privés locaux, formels ou
informels, qui participent aux services de l’eau potable (fontainiers, livreurs d’eau, etc…)

6.7.4 LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG)

Quelques ONG interviennent dans le secteur de l’hydraulique urbaine. On citera


principalement l’ONG ENDA-Tiers Monde qui travaille depuis plusieurs années avec les
communautés de base, la SONES, la SDE pour le développement des services d’eau et
d’assainissement dans les quartiers pauvres et particulièrement vers les quartiers spontanés
où vivent les populations les plus démunies, qui sont souvent les derniers arrivants des
zones rurales venues s’installer dans la région de Dakar. Du fait qu’ils ne soient pas lotis,
ces quartiers sont difficilement atteignables par le réseau de distribution d’eau et l’objectif
est d’y installer un service de base provisoire par borne-fontaine en attendant une
structuration formelle. ENDA-Tiers Monde a ainsi accompagné la construction de 400
bornes fontaines en menant les actions d’accompagnement suivantes :

 Identification des sites ;


 Sensibilisation à l’hygiène ;

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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 Préparation à la désignation des préposés aux Bornes Fontaines, formation de ceux-


ci.
Par sa connaissance du milieu, ENDA est en mesure d’apporter une information et un
conseil à la SONES sur les priorités d’investissement au niveau des quartiers populaires,
tout en conduisant une action de plaidoyer en faveur de ceux-ci pour qu’ils bénéficient au
maximum des programmes de branchements sociaux financés par la SONES.
Les entités d’ENDA-Tiers-Monde qui interviennent en vue d’améliorer l’AEP en milieu
urbain sont : ENDA Eau Populaire, ENDA Ecopole, ENDA Ecopop, ENDA Graf et
ENDA République Dominicaine. Les programmes qu’elles mettent en œuvre privilégient
les extensions de canalisation, l’objectif étant qu’à terme la majorité de la population
urbaine bénéficie d’un branchement particulier. Ceci dit, ils n’excluent pas la réalisation et
la réhabilitation de bornes-fontaines.

A coté d’ENDA d’autres ONG comme Plan International, AFVP (Association Française
des Volontaires du Progrès), le CREPA (Centre Régional pour l’Eau Potable et
l’Assainissement) développent, de nos jours, des micros projets soit intégrés à d’autres
actions, soit sectoriels dans les quartiers de la banlieue. La plus part de ces projets sont
financés de l’extérieur ou relèvent simplement d’un contrat de prestation de services pour
l’Agence d’Exécution des Travaux d’Intérêt Public (AGETIP) dans le cadre du Programme
Eau Long Terme. Dans les deux cas les ONG sont des intermédiaires entre bailleurs,
techniciens et communautés de base et servent d’interface entre le social, le politique et le
technico-financier.
TABLEAU DES ACTEURS URBAINSORGANISATION INTERVENANT DANS
LA MISE EN PL ACE DE SERVICE URBAIN
ORGANISATIONS/STRUCTURES ROLES
DST (VILLE DE RUFISQUE) -Définition Stratégie d’intervention
Planification,
ONAS -Maitrise d’ouvrage du réseau
-Contrôle de l’exploitant
SDE -Exploitation du réseau

SENELEC - Exploitant de reseau


Communes d’arrondissement - suivi des activités de services urbains

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PARTIES ROLES
PRENANTES
;
- L’Etat doit définir et veiller à l’application des normes de conception,
ETAT ET
de réalisation et d’exploitation des ouvrages ;
STRUCTURE
S
TECHNIQUE
- L’Etat doit encadrer, apporter un appui/conseil aux collectivités
S
locales ;

- S’impliquer dans la rechercher des financements dans ce sens ;


- Etre membre du comité de veille ;
COLLECTIVI - Conseiller et orienter les interventions au niveau local ;
TES - Veiller au bon fonctionnement d et à la qualité des services urbains
LOCALES - Elaborer le plan de développement communal envers les quartiers
traditionnels ;
- Déléguer et contrôler la gestion des infrastructures sociaux de base.
- Sensibiliser, informer pour un usage rationnel et hygiénique de l’eau ;
- Participer à la mise en œuvre de la politique de l’eau ;
- Accompagner les organisations de quartiers à prendre les décisions
concernant : le choix d’un service d’eau plus sur le plan hygiénique, plus
ONG ET OCB
proche, et payant ; l’emplacement des bornes fontaines ; et la
désignation des comites de gestion, des prix pratiqués et des fontainiers.
- Jouer un rôle intermédiaire entre l’exploitant et les usagers ;
- Faire des suggestions pour l’amélioration du service.
- Participer à la conception et à la définition des modalités de gestion des
services urbains ;
- S’organiser, si nécessaire, en association pour traiter les réclamations
USAGERS des usagers et donner leur avis à la collectivités locales sur la
hiérarchisation des priorités dans le choix des quartiers devant bénéficier
de programmes urbains

- Jouer le rôle de relais ou facilitateurs ou intermédiaire, dans le cadre de


LEADERS l’information, de la communication, et la sensibilisation ;
LOCAUX - Porter les doléances des populations
;

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- Jouer le rôle de veille sur la qualité et le bon fonctionnement du service


urbain existant

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CHAPITRE 7 : METHODOLOGIE DE RECHERCHE

7.1 Choix du sujet


L’intérêt que suscite notre recherche, à travers le sujet porte sur certains aspects pour notre
formation personnelle en nous permettant de produire des conaissances qui vont contribuer
à la recherche sur le developpement des services urbains

7.2 Recherche documentaire

Les lectures d’ouvrages, comptes-rendus de colloques ou séminaires et articles de revues


spécialisées ont permis de mettre en place le cadre général de ma réflexion, à savoir les
problématiques de l’accès aux services urbains qui gravitent autour de la question de
l’urbanisation et de façon spécifique l’accès de ses services aux niveau des quartiers
traditionnels
Les documents de littérature m’ont permis de rentrer dans les détails au sujet des
politiques de services urbains dans les quartiers, et de leur concrétisation. Ces politiques
étant relativement récentes, les principaux textes dont le nombre reste réduit aujourd’hui,
sont descriptifs et peu analytiques, ce qui constitue une difficulté particulière en terme de
prise de recul.
Le choix d’étudier les trois quartiers suivants n’est pas anodin :
Dangou Santhiaba Colobane étant des quartiers traditionnelles qui sont le produit des
autochtones offre un cadre d’études très intérressantes par la mixité sociale et la diversité
des habitants.pour débuter je me suis essentiellement basé sur les écrits de Alain
Dubresson dans son ouvrage : L’ESPACE DAKAR-RUFISQUE EN DEVENIR: de
l’héritage urbain à la croissance industrielle
Marc VERNIÈRE Géographe de 1’0RSTOM Campagne, ville, bidonville, banlieue :
Migrations intra-urbaines vers Dagoudane, Pikine, Ville nouvelle de Dakar (Sénégal)
La nouvelle coutume urbaine : Evolution comparée des filières coutumières de la gestion
foncière urbaine dans les pays d’Afrique sub-saharienne Le cas de Dakar, sénégal avec
comme Auteur : Rasmus precht Université paris 7 – denis diderot

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

, PAPA DEMBA FALL (1986), Du village à la banlieue : l’évolution des villages lébou du
rivage méridional de Dakar, Thèse de Doctorat de Géographie, Université Pais 10-
Nanterre,
Jeux d’acteurs autour de la gestion des services d’eau et d’assainissement à Dakar, entre
global et local Carole Albouze, Latyr Diouf, Jérôme Klefstad-Sillonville : Université de
Toulouse le Mirail, CIRUS/CIEU
Ecole Nationale d’Economie Appliquée, Département ATEGU, Dakar
Ecole Nationale d’Architecture, LabHAUT, Rabat Février 2004

La coproduction de services collectifs urbains en afrique de l’ouest SAMBOU NDIAYE


est doctorant en sociologie à l’université du québec à montréal (uqam).

Le renforcement de la maîtrise d’ouvrage communale des services


urbains. La gestion des déchets ménagers à Saint Louis Demba Niang

La gestion déléguée des services d’eau et d’assainissement à


Casablanca : entre ruptures et continuités
Sinda Haouès-Jouve

Dimension sociale de l’accès à l’eau et à l’assainissement dans un


quartier des marges de la médina de Fès : Sehrij Gnaoua
Programme de Recherche Urbaine pour le Développement. Projet n°82 -Rapport final
Les services urbains liés à l’environnement entre mondialisation et participation
Regards croisés Maroc – Sénégal
Université de Toulouse le Mirail, CIRUS/CIEU
Ecole Nationale d’Economie Appliquée, Département ATEGU, Dakar( latyr Diouf)
Ecole Nationale d’Architecture, LabHAUT, Rabat

Décentralisation et gouvernance de la diversité


Les services urbains en Afrique anglophone
Sylvy Jaglin

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Au-delà du choix de ces quartiers traditionnels, le fait d’en étudier trois découle d’une
réflexion sur la meilleure manière de mettre en valeur les réalités récurrentes et communes
de l’ensemble des quartiers.
Notre vocation n’est pas de réaliser seulement un diagnostics urbains pour chaque quartier,
mais de réaliser une étude quantitative à l’échelle de chaque quartier sur les services
urbains suivante que sont : Acces a l’eau potable , à l’électricité ,assainissement des eaux
usées , la mobilité urbaine .

7.3 Phase exploratoire


Après avoir choisi notre sujet de recherche et notre zone d’étude, et pour une meilleure
orientation nous avons rencontré le Directeur des services technique communaux, certains
membres du conseil municipal, des personnes ressources. Ce qui nous a permis une
meilleure connaissance des projets et une descente concrète avec des agents du DST dans
les quartiers choisi pour l’étude. En plus de l’expérience que nous avons de la ville en tant
que résident, nous avons rencontré les populations, les autorités municipales et les services
comme la SDE, La Senelec et l’ONAS

7.4 Echantillonnage
Nous travaillé avec 78 ménages , 25 entretiens semi structurés et 05 focus group
Nous avons utilisé la méthode des quotas, elle consiste à miniaturiser la population selon
des variables de contrôle. L’échantillon est identique à toute la population en ce sens
qu’elle concerne la distribution de certains caractères connus dans les variables de
contrôle. Donc par cette méthode nous aurons un pourcentage de représentation acceptable
pour chacun des trois quartiers.
Méthode de calcul : P*100/m avec p : population du sous secteur ; m : nombre total de
ménages.

Ainsi vu le nombre pléthorique de ménages et le temps qui nous est imparti, nous allons
choisir un taux d’échantillonnage qui est de 2 %. Si on applique ce taux on a :m*2% = t ,
nous aurons 3809X 2/100 =76,18
Le total de ménages à enquêter sera réparti selon l’importance numérique du quartier.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Tableau 4: Echantillonnage

Pourcentage Nombre de ménage


Nombre de ménages
appliqué(%) enquêtés
Quartiers
Santhiaba 1162 23,24 24
1233
Dangou 24,66 25

Colobane 1414 28,28 29

3809 76 ,18 78
TOTAL
Source Mémoire Konaté
En plus de cela nous avons réalisé, 25 entretiens semi structurés et 05 focus group

7.5 Outils de collecte des données


7.5.1 Les guides d’entretien
Nous avons confectionné un guide entretien pour les responsables de la (DST) ,et La
Direction de l’Aménagement urbain de Rufisque(DAU) .
L’objectif visé ici est de recueillir des informations concernant les activités de ces
structures dans l’accès des services urbains dans les quartiers traditionnels . Nous avons
aussi rencontré les délégués de quartiers et notable qui sont témoins des mutations de ces
quartiers ainsi des populations à travers des focus group.
7.5.2 : Le Questionnaire
Une enquête-ménages est une enquête répondant à des règles de représentativité statistique,
dont l’unité statistique de base est le ménage. Le questionnaire concerne à le fois le
ménage dans son ensemble et les personnes qui composent le ménage.Pour avoir des
informations sur l’accés et l’appréciation des services urbains.
L’information ainsi recueillie est d’une richesse très grande et complexe car elle porte sur
trois niveaux, celui du ménage, celui de l’habitat ,et des services urbains . Ce

7.5.3 L’observation directe

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

L’observation reste un puissant instrument de collecte d’informations spatiales. Elle nous a


permis de vivre sans intermédiaire la réalité du terrain en ce sens que nous sommes
oculaires de ce qui se produit dans le quartier
Ce faisant nous avons fait recours à cet instrument pour mieux décrire la physionomie
actuelle du secteur. Les photographies que nous avons prises pour illustrer notre propos
résultent de cette observation.

7.6 Population enquêtée


Nous avons enquêté les personnes à travers leur appartenance à un ménage, qui dépend lui-
même d’une unité d’habitation et toutes les enquêtes ont été faites à domicile

7.7 Dépouillements et exploitation des données

Après avoir recueilli les informations dont nous avons besoin pour cette étude, nous nous
sommes attelés au traitement des données. Pour une meilleure analyse et une bonne
présentation des résultats nous avons procédé de la manière suivante :
Nous avons dans un premier temps informatisé nos questionnaires avec l’outil excel dans
le but de faciliter le dépouillement et le traitement thématique des informations.
Nous avons utilisé ce même progiciel pour la création des graphes , figures et dressé des
tableaux qui ont aidé notre analyse ;
Enfin l’outil word nous ont permis de saisir et de mettre en forme notre document d’étude

Pour les cartes de localisation ont été utilisées à partir de carte d’adressage ou d’images,
satellitaires couvrants la zone d’étude sur un minimum de deux ans.

7.8 Les limites de l’étude


Notre premier handicap est le manque de document actualisée sur ses quartiers car les
dernières productions ayant trait à notre préoccupation datent des années 90 avec l’Audit
urbain réalisé par l’ADM mais qui ne sortait pas des spécificités réels des quartiers
traditionnels. Aussi l’absence de personnel disposé et qualifié fait grandement défaut au
niveau des services techniques communaux pour trianguler certaines informations
recueillis et il faut toujours attendre le Directeur alors qu’il a son agenda et son emploi du
temps propres.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

L’étude nous a permis de constater le manque de carte actualisé sur la vile de Rufisque et
celle qui existe (en nombre infime sont réalisé par la Direction du service géographique) et
sont vendu à travers le net.
L’autre difficulté concerne les questions sur les titres de propriétés car nous sommes
confrontés au mutisme de certains des que celles-ci sont abordés surtout dans les
concessions ou il ya des litiges entres familles dans la grande concession hérités de leur
ancêtres communs.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

CHAPITRE 7 : CARACTERISTIQUE HUMAINES

8.1 Caractéristiques socio démographique de la population enquêtée


Graphique 1: Tranche d’âge des chefs de ménage

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Nous constatons que 78% des chef de ménage ont plus de 55 ans, suivi dela tranche d’age
35 à 50 ans.Il n’est pas rare de voir dans une concession plusieurs chef de ménage ce qui
pose un probleme car le veritable propriétaire
est souvent le grand père premier occupant du sol. et les logement sont souvent le fait
d’héritage c’est pourquoi la majorité se disent hebergé.

8.2 TEMPS DE RESIDENCE

Graphique 3 : Nombres d’années de résidence

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Ce graphisme montre que montre 84% des ménages soutiennent qu’ils sont là depuis plus
de 20 ans. Certains disent même que leurs habitats font

partis des premières installations qui ont donné à leur quartier. Mais les personnes qui y
résident moins de 25 ans est de 15 %. Cette proportion confirme que la zone accueille de
plus en plus de nouveaux résidents.. La tendance est plus constatée à Dangou et Santhiaba,
dans la vie courante il y a pas de différence entre les nouveaux et les anciens.

8.3 Nombre de personne par menage

Graphique 4 : Nombre de personnes par ménage

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Les résultats des enquetes montre que 62 % des concessions regroupe plus de 10
personnes qui y vivent en permanence. Les concessions qui ont cinq personnes font
seulement 10% et il n’est pas rare de rencontrer plus de trois ménages dans une des
concessions au niveau de ces quartiers. En effet, les habitants sont très liés à travers les
forts liens parentaux consolidés quotidiennement par les multiples mariages interfamiliaux.
Finalement, les différentes familles sont toutes liées et entretiennent d’excellentes relations
sociales.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

CHAPITRE 9 : CARACTERISTIQUE DE L’HABITAT

Graphique 5 :Tailles des parcelles

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Dans ces quartiers les parcelles ne sont pas uniformes.la plupart des maisons font entre 300
et 500 m2 et certaines concessions (61%) font même plus de 500 m2.Aujourd’hui la norme
la plus usité pour l’attribution de parcelle est de 150m2 qui représente que 5% des maisons
de la zones.
9.2 Nombre de chambre par ménage
Graphique 6 :Nombre de chambre par menage

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Nous voyons que 30% des concessions ont plus de 6 chambres et 6% seulement de
menages ont 2 chambres
A l’intérieur des concessions beaucoup de logement n’obéissent pas à des critères
esthétique mais fonctionnelle ce qui fait que l’espace est pratiquement occupé par des

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

chambres. Toutefois, ces quartiers sont assez désorganisés sur le plan de leur structure
spatiale, autant ils disposent de structures familiales coutumières et ancestrales très fortes
et bien organisées. Elles sont perceptibles dans l'organisation spatiale et les modes de vie
solidaires et communautaires.

9. 3 TYPE D’OCCUPATION SPATIALE

Graphique 7 : Nature juridique des parcelles

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Nous constatons une prépondérance des permis d’occuper à hauteur de 62%. Cette
situation était liée à une simple décision du Délégué du Chef du Territoire, qui octroyait un
droit d'occupation conditionnel (un mois pour clôturer le lot, trois mois pour achever la
construction) et surtout assorti d'une clause d'inaliénabilité pendant 30 ans.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

9.4 NATURE DU LOGEMENT

Graphique 8 : Nature des matériaux

Graphique 9 : Nature du sol

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Au niveau de ces quartiers la plupart des maisons sont en dur mais la qualité de certains
ouvrages laissent à desirer surtout au niveau des dalles . les constructions en bois se font
de plus en plus rares mais certains vestiges de ces constructions en barraque s demeure
toujours au niveau de ces quartiers.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Photo 5 : Maison clôturé en Zinc : source Mémoire DESS Thiama KONATE

Dans plusieurs concession, on relève la présence de sols halomorphes, dont

la forte teneur en sel ajoutée à l’humidité due à la proximité de la nappe phréatique,


provoque l’érosion progressive des fondations des bâtiments. Cependant, ces dépressions
peuvent recevoir des constructions légères si et seulement si un remblaiement de bonne
qualité est effectué. La zone de Colobane est caractérisée par une forte présence de
couches marno - calcaires, révélées lors des études géologiques et géotechniques.
- Ces formations sont hautement sensibles au contact de l’eau.

Photos 6 : Toilette en ruine par affaissement causé par le sol hydromorphe ,Mémoire
DESS Thiama KONATE

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

9.4 NATURE DE LA ZONE

Graphique 10 :Situation des menages durant l’hivernage

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Graphique 11 :situation lotissement

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Les resultats montre que les quartiers ne sont pas loti et l’occupation spatiale anachique par
leur aspect irrégulier , une grande proportion de maison son parfois inondés durant
l’hivernage.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Les trames irrégulières sont le lot commun de ces quartiers oû l’existence de quelques
alignements ou voies de pénétration résultent d'abord de la conservation d'anciennes
voies de communication, qui ont été reprises par une expansion urbaine qu'elles ont
quelquefois' orienté. Santhiaba est traversé par une longue ligne droite Sud-Nord qui est un
tronçon de la vieille piste Rufisque- Kounoune, Mais les alignements sont quelquefois le
fruit d'ajustements spontanés : les rues transversales de Colobane I sont toutes dans l'axe de
celle de Mérina,

Si nous analysons la nature des quartiers traditionnels nous constatons qu’ils sont classés
par les autorités urbaines comme « quartiers irrégulier » à cause de leur statut foncier
majoritairement irrégulier. Dans les deux cas, l’installation des habitations a été faite sans
l’obtention d’une autorisation administrative préalable. Les données disponibles couvrent
alors l’habitat issu des pratiques « informelles » et non pas « néo-coutumières ». Pour
déterminer si l’origine d’un quartier informel relève plutôt des pratiques informelles ou s’il
y a un lien à la propriété coutumière,

Photo 7 :Quartier dangou dans sa partie denommée miname

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

CHAPITRE 10 :ACCES AUX SERVICES URBAINS

10.1 EQUIPEMENT DU MENAGE

Figure 12 :Equipement des ménages

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Les quartiers dans leur grande majorité ont tous accès à l’électricité mais disposent d'un
réseau dans un état de grande précarité : poteaux de bois pourris et plantés de travers,
ruelles sans éclairage public (d'où une insécurité pour les résidents), câbles aériens mal
tendus (d'où des coupures fréquentes en cas de pluie ou de vent fort), faible nombre de
transformateurs. Cette situation a fait naître dans le quartier l'habitude de retirer les prises
des appareils électroménagers quand le temps laisse craindre de fortes pluies.

10.2 ACCES A L'EAU POTABLE

Figure 13 :Mode d’accés à l’eau potable

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Le taux d'accès à l'eau potable a connu des progrès sensibles, car 82% des ménages
disposent de robinet intérieur. Cette progression est notamment due à l'exécution de
programmes ambitieux de branchements sociaux par la SONES.. D'autre part, 18% des
ménages urbains, les plus modestes, dépendent des bornes fontaines et payent ce service de
l'eau 3 à 5 fois plus cher que les ménages disposant d'un branchement domiciliaire.
L’accès à l’eau potable a été amélioré dans la ville de Rufisque à partir de deux stratégies :
la multiplication des branchements sociaux et l’augmentation de l’implantation de bornes
fontaines à partir de 1996. Cependant les mesures qui ont accompagné ces stratégies, ont
beaucoup amoindri les possibilités des plus pauvres des villes à accéder à l’eau potable ; il
s’agit de la suspension de la fourniture d’eau à la plupart des collectivités locales débitrices
(services communaux, écoles élémentaires, mosquées et autres espaces publics gérés par
les communes qui fournissaient de l’eau aux plus vulnérables …) et la vente de l’eau à la
borne fontaine à partir des année 1980. Ces deux mesures ont posé des pressions
supplémentaires sur la bourse des pauvres :
-d’abord le prix de l’eau devient plus cher que pour les abonnés à domicile ; à raison de 25
cfa pour une bassine de 30 litres, l’eau devenait trois fois plus chère que même pour les
tranches sociales des abonnés (l’achat à la fontaine revient à 1000cfa le m3 contre 323,1cfa
pour les abonnés).
Ensuite la nécessité de stockage de l’eau de boisson, de l’eau de cuisine et de l’eau de
toilette a entraîné les coûts supplémentaires les plus visibles. Les familles sont obligées de
s’équiper en fûts, en seaux, en bassines et même en citernes de réserve pour stocker l’eau
qu’elles achètent des bornes fontaines.
Enfin, les coupures d’eau consécutives aux travaux de réhabilitation et de raccordement au
réseau, sont beaucoup plus préjudiciables aux quartiers traditionnels qui manquent souvent
d’informations à ce sujet et ont peu de possibilités de stocker des réserves d’eau au-delà
d’une journée. Parfois les pénuries d’eau peuvent durer plusieurs jours durant lesquels les
femmes parcourent de longues distances pour trouver quelques litres du liquide précieux.
Cette situation affectent plus les non abonnés qui ne peuvent profiter des deux ou trois
heures d’ouverture du réseau situées la plupart du temps entre quatre heures et huit heures
du matin en cas de rationnement pour longue coupure ou délestage.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

10.3 ASSAINISSEMENT
Figure 14 : Mode d’évacuation des eaux usées

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

En matière d’assainissement, le taux d'accès est de 19 % et, 79% des ménages ne


disposent d'aucun système d'évacuation des eaux usées, Il en résulte des problèmes
environnementaux aigus liés aux déversements 48% non contrôlés de ces eaux dans les
canaux à ciel ouvert, dont sont d'abord victimes les ménages des quartiers, vivant à
proximité des canaux à ciel ouvert.

Photo 8 mode d’évacuation eaux usées :Thiama KONATE Mémoire DESSII


La gestion des eaux usées n’est présente que dans le quartier de Colobane avec un réseau
d’égout limité aux maisons bordant la route nationale. Mais les quartiers Dangou et de
Santhiaba n’en disposent pas ce qui fait que les eaux usées sont rejetés au niveaux des

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

canaux à ciel ouvert qui initialement étaient destines pour le drainage des eaux pluviales
qui constitue un problème environnemental majeur. Et il n’est pas rare de voir des familles
désemplir l’eau des fosses septiques dans les ruelles

Photo 9 Evacuation eaux usées (fosse septique):Thiama KONATE Mémoire DESS

Parmi les dysfonctionnements dans ces trois quartiers, ceux ayant trait à l’assainissement
sont les plus aigus et les plus urgents à résoudre, car ils pèsent négativement sur l’image
même de la ville et se posent, par ailleurs, comme préalables à la mise en œuvre de tout
programme de développement.

 Assainissement pluvial

La collecte et l’évacuation des eaux pluviales s’effectuent grâce :

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- à un réseau de canaux à ciel ouvert qui traverse dangou et santhiaba

- Photo10 canal d’évacuation eaux pluviales:Thiama KONATE Mémoire DESS


Dans l’ensemble, ces ouvrages, construits pour la plupart durant la période coloniale,
souffrent de vétusté et d’obsolescence. Ils ne répondent plus à leurs fonctions initiales de
drainage d’eaux pluviales, eu égard aux nombreux raccordements illicites de concessions
riveraines qui y évacuent des eaux usées.

10.4 EVACUATION DES ORDURES MENAGERES


Figure 15 : Modes de gestion des ordures ménagers

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

L’évacuation des ordures est assuré par des sociétés concessionnaire à un rythme peu
régulières ce qui incite certains pratiques consistant à déverser les ordures dans des dépôts
sauvages qui sont visibles dans tous les quartiers.

Figure 16 : Modes de gestion des ordures ménagers

Source : Mémoire DESS Thiama KONATE

Le problème est que le mode de collecte des ordures n’est pas adapté à la morphologie de
ces quartiers c’est pourquoi les camions de ramassage ne passe que par des artères. Ce qui
ne fait qu’accroître le manque d’efficacité du dispositif de collecte des ordures mise en
place.

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Photo11 :Dépôt d’ordures sauvages source mémoire DESS Thiama KONATE

10.5 LA MOBILITE

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Nous constatons que 39% des habitants de ces quartiers se deplace à pied , 3% ont une
voiture personnelle .Ainsi nous avons % de mobilité qui se fait par taxi , bus ou en caleche

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Les populations de ces quartiers constituent une des catégories sociales les plus mobiles et
même si les moyens de transports font largement défaut. S’agissant des liaisons entre
quartiers, seules les zones loties permettent une circulation facile.
Ainsi, l’absence de voiries transversales dans cette partie de Rufisque est un facteur
limitant pour les déplacements intra-urbains. Ceci oblige, la plupart du temps, les usagers
en véhicule à revenir sur la Route Nationale ; d’où les problèmes d’encombrements
souvent observés sur cette voie principale.

LA MARCHE À PIED SOLUTION A LA CHERETE DE LA MOBILITÉ


La marche est de loin le premier mode de transport au niveau de ces quartiers .La plupart
des déplacements à pied sont courts, mais les longs déplacements à pied ne sont pas rares,
symptôme de leurs tarifs trop élevés pour les populations pauvres. Les conditions dans
lesquelles s’effectuent les déplacements à pied sont souvent difficiles surtout avec
l'emprise de la gare qui sert aussi de passage piétonnier pour les populations des quartiers
de Colobane, Santhiaba, Dangou

Figure 18 : Mobilité lieux à l’accés des services

Source : Mémoire KONATE , ESEA 2013

Mobilité lié au lieu de travail :


Lorsqu’ils travaillent au centre ville, ils sont plus nombreux à devoir s’y rendre à pied… et
parcourent alors de plus longues distances.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Beaucoup dépense une part très importante de leurs revenus pour les trajets domicile-
travail.
Le recours exclusif à la marche à pied ou l’usage d’un taxi , ou d’un car, la pénibilité et la
cherté semble être le dénominateur commun de nombre de trajets domicile-travail.

Mobilité liée à l’éducation


L’accès à l’éducation tient une place centrale. Dans les quartiers, le plein accès des enfants
à l’école primaire est assez difficile pour les quartiers comme Santhiaba ou les enfants font
deux kilomètres pour accéder à des écoles car le quartier n’en dispose pas . A peine plus
de trois enfants scolarisés sur quatre ont effectivement fréquenté les écoles des quartiers
environnants .Tout le reste fréquente l’établissement scolaire concentré au niveau de
l’escale et ils ont recours plus généralement à la marche à pied.

Mobilité liée aux services de santé :


Les deux structures sanitaires de références sont peu accessibles. le temps moyen d’accès
des ménages passe ainsi de moins de 30 mn pour les quartiers
. La fréquentation du service s’en ressent fortement.
Quant aux postes de santé publique il n’existe que dans le quartier de Dangou mais très
excentré. Face à l’insuffisance de l’offre sanitaire les risques de l’automédication constitue
un risque énorme pour la santé de ces populations .

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Photo 12 :Calèches servant de transport Photo Source : Mémoire KONATE ,

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CHAPITRE 11 : APPRECIATION DES SERVICES URBAINS DANS LES


QUARTIERS TRADITIONNELS

11.1 APPRECIATION PAR TYPE DE SERVICE

ASSAINISSEMENT

Le graphisme montre que 78% des ménages enquêtés ont une mauvaise appréciation des
services liés à l’assainissement .Cela montre la difficulté des pauvres pour accéder à des
systèmes d’assainissement adéquats est ainsi plus ardue que pour l’eau potable. La
complexité des techniques d’assainissement collectifs, les coûts des investissements
initiaux, la configuration des quartiers spontanés sont amplifiés par la faiblesse des
revenus des pauvres et l’insuffisante offre publique de services d’assainissement. La
possibilité la plus répandue pour les pauvres d’éliminer leurs eaux usées, c’est l’adoption
de systèmes individuels peu coûteux et techniquement plus simples avec l’espoir
d’accéder un jour aux réseaux collectifs dans un processus d’intégration à la ville.

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MEMOIRE PRESENTE PAR THIAMA KONATE : DESS II ADT /ATEGU/ESEA
Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

EAU POTABLE

Nous remarquons à travers ce graphisme que le service en eau potable dans la commune
de Rufisque ne pose pas trop de problème dans la mesure où prés 43% d’enqêtés
trouvent le service d’une qualité assez bonne, et 28% qui la trouve bonne, contre 29%
seulement pas bonne.

GESTION DES ORDURES

Les résultats des enquêtes montrent que 74% des enquêtés trouvent qu’il ya des
problèmes dans l’accès aux services urbains contre seulement 27% qui pensent le

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

contraire. Cette situation fait que des solutions durables devraient être mises en œuvre
pour gommer définitivement les désagréments relevés par les cibles enquêtés.

MOBILITE

Par ailleurs, l’offre de transport urbain, qu’elle soit publique ou privée est jugée assez
bonne mais 23% la juge mauvaise
Nous disons que le transport urbain est pris en charge par le secteur informel dans un
environnement déréglementé ce qui ne permet pas de réaliser des objectifs de services
publics.

ECLAIRAGE PUBLIC

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

les résultats montrent nettement que beaucoup de choses restent à faire. En effet, 71%
des cibles enquêtés l’ont jugé mauvaise, contre seulement 10% qui pensent que
l’éclairage public est bonne. Ainsi, des efforts doivent être faits à ce niveau pour assurer
l’entretien et la réparation permanente du réseau à tous les niveaux .

Appréciation Sur la qualité

Nous constatons que les critères de qualité et de quantité ne sont pas réunis. Car souvent
les matériaux de base ne sont pas conformes aux normes d’utilisation en fonction de la
réalité des quartiers. Et pour la quantité c’est par rapport au niveau de couverture qui n’est
pas effective pour un bon nombre de ménages et de concessions urbaines. En somme le
bilan d’appréciation est plutôt mitigé concernant cet indicateur.

11.2 Appréciation de la régularité des services

Ici la régularité est un indice du taux de satisfaction ainsi elle est diversement apprécié par
les populations

11.3 Appréciation sur la qualité des services

En effet pour les populations, la qualité est jugée par des critères de durabilité
d’efficacité et donc la moitié de la population ont une perception assez acceptable des
services urbains octroyés

11.4 Appréciation sur la tarification des services

La difficulté de l’accés résulte de la logique marchande de certains services qui


consciemment ou inconsciemment développe l’idée de non rentabilité dans ces
quartiers. alors que la majorité de tous ces habitants paient leur services (eau , électricité)
Par ailleurs, toujours dans le prolongement du sujet ci-dessus abordé, le tableau ci- après
récapitule les problèmes notés par les enquêtés et les solutions préconisées, pêle-mêle,
pour améliorer les services urbains

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

CHAPITRE 12 : PROBLEMES ET SOLUTIONS NOTES DURANT DURANT


LES ENQUETES ET FOCUS GROUP

Par ailleurs, toujours dans le prolongement de l’appréciation des services urbains, le


tableau ci- après récapitule les problèmes notés durant les enquêtes et les solutions
préconisées, pour améliorer les services urbains

Secteurs Problèmes Solutions proposées


- Baisse de la pression aux heures  Augmenter le diamètre des
de forte consommation canalisations
- Bris de conduite ;
- Coupure fréquente d’eau ;  Entretenir le réseau en
- Difficultés d’accès à l’eau changeant les conduites
potable à certains ménages anciennes ;
Eau potable
 Promouvoir et faciliter l’accès
aux branchements sociaux,
aux populations des plus
démunies ;

 Mettre en synergie les services


de l’urbanisme, du cadastre, de
la SDE, pour anticiper sur les
besoins en eau des des
ménages non pourvues
-

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

 Faiblesse du réseau semi  Eradiquer les dépôts sauvages


collectif et collectif  Doter des populations des bacs
d’évacuation des eaux à ordures et mettre en place
usées des sites relais
 Prolifération de dépôts  Réaliser un système
sauvages d’évacuation des eaux
 Inaccessibilité de certains pluviales adapté à la
Assainissement ménages par le véhicule de morphologie du quartier
ramassage  Mettre en place un réseau semi
 Fréquence d’affaissement collectif pour les eaux usées
de fosses septiques pendant  Inciter les ménages à la
l’hivernage dus aux eaux participation financière dans la
stagnantes et à la nappe mise de latrines de qualité
phréatique affleurante
 Débordement des canaux
pendant l’hivernage
envahissant les maisons

 Existence de maisons non


électrifiées  Extension du réseau dans
 Problèmes d’entretien du certains quartiers à certains
réseau d’éclairage public : ménages
Eclairage
publique  -Ampoules non  Réhabiliter les poteaux et
renouvelées, destruction remplacer les ampoules
des poteaux grillées
 Déficit d’éclairage public : .

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 Les quartiers connectés au


réseau sont faiblement
éclairés

 Occupation anarchique des  Désensabler les routes et


Voierie trottoirs réhabiliter toutes les voies
 installation anarchique sur
la voie publique
 Ensablement des routes
goudronnées

Mobilité  embouteillages, notamment  Désenclaver certains zones par


aux heures de pointe des voies pénétrantes
 Désorganisation du
transport urbain  Désengorger certains ruelles
 Cohabitation entre les
étalages et les voitures dans
la voie publique
 Accès difficile pour
certains ménages

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Equipement  Insuffisance préscolaire  Construire et équiper une


sociaux publique nouvelle école dans le quartier
 Répartition de Santhiaba
disproportionnelle des  Création de postes de santé et
infrastructures scolaires de maternité dans les zones
 Déficit de couvertures desservis.
sanitair

12.1 FACTEURS BLOQUANTS IDENTIFIEES PAR LA MUNICIPALITE

 Problèmes d’accessibilité et étroitesse des rues pour les services de collectes


d’ordures
 Tracé anarchique des quartiers
 Densification incontrôlé du bâti ce qui pose des accès pour l’eau et l’électricité
 Problème de connexion au réseau d’assainissement
 Absence de réserve foncière
 Installation anarchique de tables, cantines et garages automobiles sur la voie
publique
 Construction de maison sur les emprises d’eau pluviales.
Solutions préconisés

 Mettre en place un système alternatif de collecte et d’évacuation des ordures Faire


un nivellement des trottoirs
 Faire la numérotation des maisons et l’adressage des rues
 Eradication des fosses septiques implantées dans la voie publique
 Rectifier les incursions de certaines maisons sur la voie publique

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Exemple de Santhiaba, Dangou et Colobane

Les conceptions divergent également sur la temporalité des solutions. La municipalité


préfèrent réaliser des transformations en profondeur dans le cadre d’un seul projet défini
par avance entre les différents acteurs, alors que d’autres préfèrent réaliser des
transformations progressives, en modifiant les modes d’intervention en fonction de
l’évolution du quartier générée par la dynamique du processus engagé. Les projets de
services de grande ampleur définis de manière globale conduisent à différer de plusieurs
années l’engagement effectif du processus d’intervention en raison des contraintes
financières qu’elles représentent et des difficultés de maitrise d’œuvre sociale.
Certains au niveau de la mairie pense que la mise en place de projets progressive
permettent d’avoir des résultats plus rapide qui permettent un développement plus rapide
des quartiers.

CHAPITRE 13 : RECOMMANDATIONS

Il apparait au vu des résultats de formuler des recommandations générales et spécifiques


dans le but de résoudre ces problèmes et d’apporter notre modeste dans le champ de la
gestion urbaine.

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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13.1 Recommandations Générales


Acteurs Recommandations générales Recommandations Spécifiques
Mettre la planification urbaine au cœur des - Créer une direction d’appui pour le développement des
activités des services techniques quartiers traditionnels
communaux
Respect des actions planifiées dans les PDU Recrutement d’un personnel qualifié
et PUD
Institutionnels
- Doter les services étatiques et
communaux de ressources humaines
pluridisciplinaires (Urbaniste, aménagiste,
sociologue, Travailleur social et de socio
économiste)
- Développer une maitrise d’œuvre
sociale des formes et des équipements
urbains
Développer le partenariat Public Privé pour
le développement des services urbains

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- Mettre e place en place un système


- Renforcer l’unité des quartiers par la d’assainissement collectif dans les quartiers
mise en cohérence des services urbains - Mettre en place une infrastructure sanitaire et
Au niveau des - Adapter la restructuration à la forme scolaire au niveau de santhiaba
quartiers urbaine des quartiers - changer le réseau défectueux d’adduction des
traditionnels eaux potables
- Curage des canaux pour une évacuation des eaux
pluviales
- Eradiquer les dépôts d’ordures sauvages
- Renforcer l’éclairage public au niveau des
quartiers
- Refection de la voierie au niveau des quartiers

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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CONCLUSION GENERALE
Pour traiter ce thème de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels, la
méthodologie utilisée se résume autour du cadre d’étude comprenant la présentation de la
commune de Rufisque et des trois quartiers cibles et la stratégie de recherche. Par
rapport à ce cadre d’étude la commune de Rufisque a été présentée à travers les facteurs
suivants : historique, géographique, social, et économique.
Concernant la stratégie de recherche, nous avons privilégié la recherche documentaire à
travers internet et quelques bibliothèques, qui nous ont permis d’avoir des connaissances
sur le secteur aussi vital et problématique que sont les services urbains. Le questionnaire
a été choisi comme instrument de collecte de données sur le terrain. Celui ci a été
directement administré à nos cibles (collectivités locales, ONG, diverses associations de
développement communautaire).

Dans notre étude, nous avons mis en évidence les appréciations faites par les enquêtés
concernant l’accès aux services urbains ; et le système de gestion dans les quartiers.

Nous avons découvert au terme de notre analyse que les quartiers traditionnels souffrent
de contraintes liées à leur nature qui fait qu’ils sont sous équipés.
. Le problème majeur de cette série d’appréciation concerne l’absence de réseau
d’assainissement , d’école et de poste de santés au niveau de deux quartiers qui
concernent notre étude. Nous constatons aussi dans ces endroits que les populations sont
trop mobiles du fait que ces quartiers ne disposent pas de commodités urbaines ainsi elles
sont contraintes à des déplacement fréquents.

Au plan institutionnel les collectivités locales doivent progresser au l’aspect planification


urbaine tant au niveau central qu’au niveau communal car elle permet d’éviter le

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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renoncement à toute ambition de planifier sur le long terme des outils de l'ingénierie des
services urbains.
La mise en œuvre des outils de planification urbaine ( SDAU,PDU,PUD) se pose d’abord
en terme de management, de temps d’échanges même s’il ne faut pas négliger le coût et le
temps d’une remise à niveau de la gestion urbaine par des questions comme : quelles sont
les nouvelles approches qui s’imposent aux gestionnaires et techniciens pour assurer les
mutations nécessaires aux services urbains ?
Pour cela il faut mettre une véritable politique d’aménagement urbain qui constitue un
support potentiel au développement des pratiques sociales citadines, en tenant compte des
habitants et de l’ensemble des acteurs concernés par les enjeux du territoire.

Pour les habitants nous disons que l’aménagement est un nouveau chalenge pour les
quartiers traditionnels dans un contexte de paupérisation et le difficile accès aux services
urbains de base avec un défi double :

Le renouvellement perpétuel des services urbains et la question des intérêts privés dans la
gestion urbaine.

QUESTIONNAIRE

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Problématique de l’accès aux services urbains dans les quartiers traditionnels de Rufisque :
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5. Pourquoi avez-vous choisi d'habitez ici?


Date de l’enquête :_________________  Loyer moins cher
Enquêteur :__________________  2. Accès à la propriété
Quartier :_____________________  3. Quartier mieux équipé
 4. Quartier plus sécurisant et
I identification tranquille
Prénom et nom du chef de  5. Quartier mieux desservie par les
ménage…………………………………… transports
…….  6. Se rapprocher de mon lieu de
1 Age travail
 1 – 35  7. Réduire le coût du transport
 35- 50  8. Se rapprocher de la famille
 Plus de 55
lieude naissance…………………………
6 Quel est le statut d'occupation du
2 Sexe ménage?
 M
 F  1. Propriétaire
 2. Copropriétaire
 3. Locataire
3 Depuis combien de temps habitez-vous ce  4. Logement gratuit/hébergé
logement?
 5. Logement employeur
 1. 5-10 ans
 6. Autres
 2. 10 -20 ans
 3. Plus de 20 ans Caractéristiques démographique du
ménage
7 Combien vous êtes vous dans la maison?.
4 Ou habitez-vous avant?  1. 1 – 5 pers
 Le même quartier  2. 5 – 10 pers
 2. Un autre quartier  3. Plus 10 pers
 3. Autre ville
 4. AU village 8. NOMBRE ?
 5. A l'étranger  1. Hommes
 6. Autres  2 .Femmes
Caractéristiques du logement

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14. Quelle est la nature du toit du logement?


9 Quelle est la superficie de votre  1. Béton
parcelle ?  2. Zinc
 1. Moins de 150 m²  3. Tuile/ardoise
 2. Entre 150 et 200 m²  4. Paille/tiges
 3. Entre 200 et 300 m²  5. Autres
 4. Entre 300 et 500 m²
 5. Plus de 500 m² 15. Quelle est la nature du sol du logement?
 1. Carrelage
10. Si propriétaire: Comment l'avez-vous  2. Ciment
acquis?  3. Sable
 1. Achat  4. Autres
 2. Attribution
 3. Occupation spontanée Nature de la zone
 4. Héritage
 5. Autres 16. Votre parcelle est-elle située dans une
zone lotie?
11. Quel titre de propriété avez-vous?  1. Oui
 1. Titre foncier  2. Non
 2. Bail
 3. Droit de superficie 17. Votre parcelle est-elle située dans une
 4. Autre zone inondable?
 1. Oui
 2. Non
12. Quel est le nombre de pièces pour
dormir? 18. Si oui: Pendant la dernière saison des
pluies, votre logement a t-il été inondé?
 1. 1 – 2 chambres  1. Tous les jours
 2. 2 – 4 chambres  2. De temps en temps
 3. 4 - 6 chambres  3. Rarement
 4. Plus  4. Jamais

19. Avez-vous changé de lieu d'habitation


Nature du logement lors de l'inondation?
 1. Oui
13. Quelles est la nature des murs du  2. Non
logement?
 1. Brique/ciment 20. Si oui: Ou étiez-vous logé?
 2. Bois  1. Ecole
 3. Paille/tiges  2. Hebergé
 4. Autres  3. Location
 4. Autre

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21. Existe t-il dans votre ménage?


 1. Téléviseur
 2. Cuisinière Accès à l'énergie
 3. Téléphone fixe
 4. Connexion internet 25. Quel est le principal mode d'éclairage
 5. Climatiseur du ménage?
 6. Réfrigérateur  1. Pétrole
 7. Ventilateur  2. Gaz
 9. Autres  3. Electricité
 4. Energie solaire
Accès à l'eau potable  5. Bougie

22. Quel est votre principal mode Mode d’évacuation des eaux usées
d'approvisionnement en eau potable?
 1. Robinet intérieur 26. Quel est le principal mode d'évacuation
 2. Puits des eaux usées?
 3. Borne fontaine  1. Réseau égout
 4. Vendeur ambulant  2. Puisard
 5. Autres  3. Dans la rue
 4. Canal à ciel ouvert
Si oui pour 1 aller à la question 25  5. Dans la mer
 6. Autres

23. A quelle distance du logement se situe Mode d’évacuation des ordures


la source d'eau?
 1. Moins de 50m 27. Comment cous débarrassez-vous de vos
 2. 51-100m ordures?
 3. 101-300m  1. Véhicule ramassage
 4. 301-500m  2. Incinération
 5. 501-1000m  3. Enfouissement
 6. Plus de 1000m  4. Dépôt sauvage
 5. Autres
24. Combien de temps faut-il pour se rendre
à cette source d'eau? 28. Quelle est la périodicité de ramassage
 1. Moins de 5mn des ordures?
 2. 5-10mn  1. fois par semaine
 3. 11-15mn  2. fois par semaine
 4. 16-20mn  3. fois par semaine
 5. 21-30mn  4. fois par semaine
 6. Plus de 30mn  5. Plus de quatre fois par semaine

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30. De quel type de véhicule?


 1. Pirogue
 2. Vélo
Equipement de transport du ménage  3. Motocycle
 4. Véhicule particulier
29. Quelqu’un dans votre ménage dispose t-  5. Taxi urbain
il de véhicule motorisé ou non?  6. Taxi de banlieue
 1. Oui  7. Car de Transport collectif
 2. Non (Si non passez au  8. Autres
module suivant)

. Quels sont les deux modes de transport public que vous utilisez le plus fréquemment

 Clando
 Bus
 Minibus
 Caleche

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Appréciation des service urbains

1. Type de Mauvai Asse bonn Très Pas Assez efficac Tres


service de base se z e bonn efficac efficac e efficac
bonn e e e e
e
assainissement

Adduction eau
potable
Eclairage
publique
Enlevements des
ordures
Transport/mobil
ité
Poste de santé

Voierie

Ecoles

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BIBLIOGRAPHIE

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Evolution comparée des filières coutumières de la gestion foncière urbaine dans les pays
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Regards croisés Maroc – Sénégal
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Sylvy Jaglin :Décentralisation et gouvernance de la diversité les services urbains en


Afrique anglophone
Bacqué M.H., Guérin-Pace F., Le quartier. Enjeux scientifiques, actions politiques et
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Wolfgang Meyer Président de l'UITP


Phillipe Attey
Vice-président de l'UITP
Division Afrique : Pour une meilleure mobilité urbaine
dans les pays en développement

Cláudio Luiz Zanotelli, Professeur du Master et de la Licence en Géographie de


l’Université Fédérale de l’Espírito Santo, Brésil – Docteur en géographie par
l’Université de Paris X – Nanterre
Victor Araújo Galvão, Géographe – Université Fédérale de l’ Espírito Santo et
Univérsité Fédérale de Rio de Janeiro :
La ville fragmentée : l'accès à l'électricité dans deux quartiers de la Région
métropolitaine de Vitoria (Espirito Santo, Brésil).

CHEIKH MBACKE SENE : Contribution à l’étude des mutations socioéconomiques


et spatiales dans les espaces urbains à Dakar : cas de la Commune d’Arrondissement de
la Médina. Mémoire de fin d’études
Présenté par CHEIKH MBACKE SENEPour l’obtention du diplôme d’ingénieur des
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Missions 1 et 2, Dakar, 2002, 250 p.

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