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Centre Universitaire Belhadj Bouchaib Ain Témouchent

Institut de lettres et des langues


Département de langue et de littérature
françaises

Mémoire présenté pour l’obtention du diplôme de master français

Option : littérature contemporaine

Intitulé :
L’intertextualité et l’interculturalité
Dans LE DERNIER JUIF DE TAMENTIR
D’Amin Zaoui

Présenté par : Sous la direction de :

Fatima Zahra DJILALI Mme Dya Kamilia Ait Yala.

Devant le jury suivant :

Président : Mr Taleb Sidi-Mohammed M.A.A - C U A T


Rapporteur : Mme Dya Kamilia Ait Yala. M.A.A - C U A T
Examinateur : Mr Yousfi Chakib M.A.A - C U A T

Année universitaire : 2015/2016


Remerciements

Je tiens, tout d’abord, à rendre grâce a Dieu le Tout-Puissant qui m’a donné la

force et la patience d’achever ce travail.

Je présente, de plus, ma sincère reconnaissance à ma directrice de recherche

Mme Kamilia Dya AIT YALA qui a accepté de diriger cette modeste recherche.

Je la remercie particulièrement pour sa patience, sa compréhension et son

dévouement.

Mes remerciements également au membre du jury qui ont accepté de lire et

d’évaluer ce modeste travail. Ainsi qu’à tous mes enseignants du Centre

universitaire d’Ain-Temouchent.

Mes pensées reconnaissantes vont également :

A ma chère famille qui m’a soutenu et m’a donné du courage pour pouvoir

avancer dans ma recherche malgré les entraves.

Sans eux rien n’aurait été possible.

Sans oublier ma chère ami (e)s qui ont été si généreux et compréhensifs avec

moi durant cette période

1
Sommaire
INTRODUCTION 3

CHAPITRE 01 : ANALYSE INTERTEXTUELLE 7

1.1. Analyse du paratexte 8

1.1.1. Titrologie 9

1.1.2. Les intertitres 11

1.1.3. Les épigraphes 13

1.2. Analyse d’intertexte 15

1.1.1. L’intertexte historique 15

1.1.2. L’intertexte religieux 21

1.1.3. L’intertexte mythique 24

1.3. Analyse de personnage 26

CHAPITRE 02 : ANALYSE INTERCULTURELLE 31

2.1. Définition de l’interculturalité 32

2.2. Les aspects artistique 33

2.2.1. La littérture 33

2.2.2. La musique 35

2.2.3. Le cinéma 37

2.3. Les emprunts 37

2.4. Le dialogue interreligieux 39

2.5. La toleronce 42

CONCLUSION 44

BIBLIOGRAPHE 47

ANNEXES 51

2
INTRODUCTION

3
Depuis la nuit des temps, l’acte d’écrire et l’acte de lire sont perçus comme corolaires. En
effet, aucune écriture ne surgit du néant. Elle est toujours précédée et suivie par un processus
de lecture qui l’influence et qui en est influencé. C’est ainsi que nous pouvons dire, à la suite
de Gérard Genette, que « toute écriture est un palimpseste »1.
Historiquement, le palimpseste est une méthode ancienne qui consistait à gratter une surface
sur laquelle était écrit un premier texte, pour transcrire dessus un deuxième, de façon que
quelques traces de l’ancienne graphie restent involontairement visibles, pour le lecteur
derrière le deuxième texte. C’est l’effet d’« influence » ou d’« emprunt » qui s’exerce sur la
littérature. Ainsi :
Tout livre pousse sur d'autres livres, et peut-être que le génie n'est pas
autre chose qu'un apport de bactéries particulières, une chimie
individuelle délicate, au moyen de laquelle un esprit neuf absorbe,
transforme, et finalement restitue sous une forme inédite non pas le
monde brut, mais plutôt l’énorme matière littéraire qui préexiste à lui2.

Dans le domaine littéraire, la notion de « palimpseste » a été longuement étudiée avant


d’être englobée par le concept « d’intertextualité ». Cette notion a été employée pour la
première fois dans les années 60 par la critique littéraire Julia Kristeva qui la définissait
comme étant, une innovation de la théorie polyphonique de Bakhtine, cette théorie dialogique
stipule que « chaque mot est habité par des voix autres »3.

En nous inspirant des recherches des grands théoriciens dans ce domaine littéraire, tels que
J.Kristiva, G.Genette, M.Bakhtine et M. Riffaterre, il nous a semblé nécessaire de nous
interroger sur les dimensions de cette pratique intertextuelle dans le roman d’Amin Zaoui
intitulé Le Dernier Juif De Tamentit. En effet, l’image qu’il donne de la structure
Socioculturelle et Historique de la société qu’il aborde, a animé notre intérêt. Ce roman
reflète fidèlement le tissu social et le vécu algérien à une certaine époque.

Le choix du roman d’Amine Zaoui comme champ d’investigation et de sélection n’a jamais
été arbitraire. Il repose essentiellement sur le manque d’études sur l’œuvre romanesque de

1
G.Genette . Palimpsestes. Littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982
2
G.Julien cité dans « Pourquoi la littérature respire mal, Préférences », revue Jule Verne, n° 10, 1961
3
M.Bakhtine, dialogisme et analyse du discours Paris : Bertrand Lacoste, 1995, p .258.

4
Zaoui. Ce manque ouvre grand les champs devant nous, pour analyser librement notre corpus
sans qu’il y ait aucune contrainte.

Après notre lecture du roman, nous avons été intrigués par le caractère subversif de son
écriture dans une société conventionnelle. En conséquence de quoi, nous nous sommes
interrogés sur l’horizon de la réception du roman.
Par ailleurs, mais toujours au niveau de l’écriture, nous avons était fasciné par le style
protéiforme avec lequel, l’auteur nous présente son roman, regroupant différents espaces,
textes et époques à la fois. Ce corpus constitue une mosaïque de thèmes (érotisme, littérature,
Histoire, Oralité, et Religion.).
À partir de cet ensemble de constats, qui ont profondément suscité notre sens de critique,
nous avons formulé la problématique suivante :

Si la structure de notre corpus a réellement recours à l’expérience romanesque de l’auteur,


ainsi qu’à l’Histoire et à la culture environnante et antérieure, quelles seraient les sources de
cet écho littéraire repéré dans le roman et quel est l’objectif visé par ce processus ?

Dans le but de donner une réponse à notre problématique nous avons proposé deux
hypothèses :

- Il est possible que cette imbrication textuelle ne soit autre qu'un objectif en soi, qui se
résume dans une forme d’esthétique romanesque.
- Par contre il se peut que, la visée de l’auteur dépasse la simplicité du constat, et
qu’elle aspire à transmettre une idiologie a travers cette pratique intertextuelle.

Dans le bute de déceler ce tissage textuelle et de vérifier la véracité de ces hypothèses,


nous allons utiliser la méthode analytique, Toute en optant pour l’approche intertextuelle. Sur
le plan méthodologique Notre mémoire s’articule sur deux chapitres

dans le premier, il est question, d’aborder en premier lieu le paratexte en étudiant ses trois
éléments le titre les intertitres et les épigraphes, ensuite nous allons passer a une analyse
intertextuelle qui va convoquer les différentes formes d’intertextes repéré dans le roman
(Historique, religieux et mythique ) finalement nous allons étudier les personnages pour la
grande charge sémantique qu’ils accordent au texte.

5
Le deuxième chapitre se focalise sur la facette interculturelle et culturelle du roman. Nous
allons au cours de cette partie, repérer les différents épisodes et indices de coprésence
culturelle qui parsème le roman.

6
Chapitre 01 :
ANALYSE INTERTEXTUELLE

7
L’intertextualité est une notion fondamentale dans le domaine littéraire, nous pouvons
dire qu’aucune production littéraire n’’y échappe :
Tout texte se situe à la jonction de plusieurs textes dont il est à la fois
la relecture, l'accentuation, la condensation, le déplacement et la
profondeur. D'une certaine manière, un texte vaut ce que vaut son
action intégratrice et destructrice d'autres textes4

Toutefois l’objet de l'intertextualité n'est pas de repérer seulement les traces des textes
antérieurs, mais d’essayer d'en cerner les enjeux appliqués dans le processus. En effet, ce
n’est pas suffisant de relever les emprunts. L’essentiel est de montrer ce que l’auteur a pu
faire des textes qu'il a repris. En étudiant la manière dont un écrivain redonne vie à une pensée
ancienne, il serait possible d’expliquer non seulement les mutations qu’a subies les
civilisations mondiales, mais aussi l'évolution de la pensée humaine à travers le temps et
l’espace.
Nous voulons tout au long de cette étude intertextuelle, souligner tous les effets transe-
textuels possibles et apparents dans le roman. Et pour cela nous recourons, aux deux types de
transcendance textuelle, le paratextuel, étant donné l’approche globale qu’elle permet du
texte, à travers tous les éléments implicites et distants qu’il laisse apparaitre et l’intertextuel.
Nous clôturons ce chapitre avec une analyse de personnage pour l’étroit rapport qu’il marque
avec le thème de notre recherche.

1.1 Analyse du paratexte :

Le paratexte est l’ensemble des éléments textuels d’accompagnement de l’œuvre, il


présente « l’horizon d’attente5 », il permet au lecteur de s’engager dans sa lecture, de se faire
une idée sur l’œuvre, il l’incite à formuler des hypothèses qui vont orienter sa lecture et
susciter son intérêt. Il s’agit des « seuils du texte6 » comme les qualifie Genette, en parlant de
l’ensemble des éléments scriptovisuels qui précède le récit. Cette élément intégrant du
texte est défini par Genette comme :

4
P. Aron et al. (dir.), «Dialogisme», Le dictionnaire du littéraire, Paris, PUF, 2002, p. 146
5
J. H.Robert, « Littérature médiévale et théorie des genres », in G.Genette et ali, Théorie des genres, Paris,
Seuil, 1986, p. 41
6
G.Genette .Seuils, Seuil, coll. « Poétique », Paris, 1987

8
Ce par quoi un texte se fait livre et se propose comme tel à ses
lecteurs, et plus généralement au public. Plus que d’une limite ou
d’une frontière, il s’agit ici d’un seuil ou [...] d’un «vestibule » qui
offre à tout un chacun la possibilité d’entrer ou de rebrousser
chemin7.

Genette distingue aussi deux sortes d’éléments paratextuels, Il s'agit du péritexte sis à
l’intérieur de l’œuvre et l’épitexte qui comporte toute production littéraire ou journalistique
réalisé en d’hors de l’œuvre, selon Le Dictionnaire du littéraire cet élément :
Désigne aujourd’hui l’ensemble des dispositifs qui entourent un texte
publié, en ce compris les signes typographiques et iconographiques
qui le constituent. Cette catégorie comprend donc les titres, sous-titres,
préfaces, dédicaces, exergues, postfaces, notes infrapaginales,
commentaires de tous ordres mais aussi illustrations et choix
typographiques, tous les signes et signaux pouvant être le fait de
l’auteur ou de l’éditeur, voire du diffuseur. Elle matérialise l’usage
social du texte, dont elle oriente la réception8

Quant à son emploi, Genette distingue quatre fonctions du paratexte : la fonction


d’apprentissage, la fonction de représentation, la fonction d’information, la fonction
diaphonique et la fonction esthétique qui « est à la fois trop évidente et trop insaisissable
incitatrice à l'achat et à la lecture.»9
À cet égard nous avons choisi d’aborder trois constituants du péritexte : le titre les
intertitres et les épigraphes. Notre choix repose essentiellement sur l’importance
de la place,-que leurs accorde le romancier.

1.1.1 Titrologie10 :
Le titre est un signe linguistique qui connote généralement le contenu d’un texte. A cet égard
M. Hausser dit que : « Avant le titre, il y a le texte, après le texte, il demeure le titre11 ».
Depuis l’Antiquité, ces deux éléments sont demeurés indissociables l’un de l’autre, car l’un ne

7
Ibid., p .7.
8
A. Paul, et Saint-Jacques Denis Le Dictionnaire du Littéraire, Paris, Quadrige, 2004, p. 449.
9
G. Genette, Palimpseste, Paris, Ed Seuil 1982, p95
10
Baptisée, ainsi, par Claude Duchet. Voir Seuils, P59.
11
H. Michel , cité par M.Delacroix, F.Fallyn, p.210.

9
peut exister sans l’autre. « L’un annonce, l'autre explique, développe un énoncé programmé
jusqu'à reproduire parfois en conclusion son titre, comme mot de la fin et clé de son texte »12
Selon le dictionnaire du littéraire, étymologiquement le mot titre renvoie au latin titulus qui
signifie une désignation symbolique ou graphique ou inscrite qui servait autrefois à identifier
le contenu du manuscrit. Avec l’invention de l’imprimerie, une page entière du livre imprimé
lui est réservée

Depuis le xixe siècle, le titre a littéralement envahi l’espace du livre :


on le trouve sur la couverture, sur la page de titre et la page de faux
titre, en haut de chaque page dans le titre courant. C’est dire qu’il s’est
de plus en plus rapproché du texte, évolution qui s’est traduite par des
changements formels : jadis long et descriptif, à la syntaxe parfois
complexe, le titre prend de nos jours souvent la forme d’une phrase
sans verbe, voire d’un syntagme nominal13.

En sémiologie ce petit élément représente une ouverture pour pénétrer dans la structure
textuelle d’une œuvre. Le choix du titre est un choix intentionné de la part de l’écrivain, il est
souvent négocier avec l’éditeur pour des intérêts « commerciaux », car avant tout le titre doit
répondre aux critères esthétiques qui font en sorte d’attirer le lecteur.
Outre la visée commerciale, l’appareil titulaire répond à plusieurs finalités.
LE DERNIER JUIF DE TAMENTIT : est un titre thématique et littéral, Il rempli toute les
fonctions que propose genette, y compris la fonction diaphonique qui s'affirme, dans la
référence a ce discours prononcé par Hadj Mimoun qui dit dans ses lignes :
Beaucoup de titres , en arabe et en hébreux transcrits en caractères
arabes, étaient consacrés à la vie tourmentée d’un certain guerrier et
chef spirituel appelé , celui-là même qui a jeté une partie de notre
famille sur un nouveau chemin d’exil, vers des villes d’Afrique
subsaharienne Après Séville Marrakech Tlemcen, Tamentit, une
grande partie de notre famille s’est installée a Ghardaïa . Je suis le
dernier de la grande famille qui, malgré la peur n’a pas voulu quitter
Tamentit, le Tombouctou de touât. (P60)

12
G. Genette, cité par C.ACHOUR et A.BEKKAT in Clefs pour la lecture des récits convergences critiques II
Edition du tell, 2002. p.72.
13
M.ROY, du titre littéraire et de ses effets de lecture, disponible sur : http : //id.erudit.org/iderudit/019633ar,
consulte le 28/04/2016

10
Ce titre affiche au premier coup d’œil son caractère intertextuel, en imitant quelques titres
d’œuvres connues mondialement et qui traitent de la Littérature de l’Holocauste. Nous citons
quelques unes de ces œuvres :
- The Last Jew (le dernier juif) de Noah Gordon, 200014,
- The last Jew in Vinnitsa, l’intitulé d’une photographie célèbre, prise en 1941 en
Ukraine montrant le massacre des juifs de Venis,
- Akher yahoud al-eskandariya ‫(اخر يهود االسكندرية‬Les derniers Juifs d'Alexandrie),
15
roman de Moataz Fatiha ,
- Le Dernier Juif, de Yoram Kaniuk ,16
Ce segment romanesque interpelle aussi le côté religieux du lecteur et le renvoie par allusion
au sujet de la Diaspora juive17 , fait religieux reconnu aussi bien par les Juifs que par les
Musulmans.
À travers cet élément paratextuel, nous apercevons que l'auteur du roman, nous met dans un
cadre spatial bien défini qui est TAMENTIT et dans un moment historique particulier
caractérisé par la disparition des Juifs dans la région du Touat.
Chargé d’une valeur sémantique religieuse, historique et culturelle à la fois,
Ce titre attire immédiatement le lecteur. Sous forme d’une phrase nominale déclarative, il
constitue une annonce au lecteur « qu’il n’existe plus de juif à Tamentit ».

1.1.2 Les intertitres :

Le titre intervient aussi à l’intérieur des œuvres, soit comme moyen


d’identifier une pièce dans un ensemble (titre d’un poème ou d’une
nouvelle à l’intérieure d’un recueil), soit comme désignation d’un
segment (titres de chapitres)18.

L’intertitre est un titre qu’on trouve à l’intérieur du roman, il annonce le début d’un
chapitre ou d’une partie. Ayant le même rôle d’un grand titre, il facilite l'orientation de la

14
N.Gordon, Le Dernier juif / trad. Emmanuelle Farhi, Paris : le grand livre du mois, 2001,
15
, 8002. ‫دار الكتاب‬.‫اخر يهود االسكندرية‬, ‫معتز فتيحه‬
16
K.Yoram, Le Dernier Juif, paris,Fayard, 2010 -
17
Diaspora : Dispersion hors de Palestine des juifs exilés ; ensemble des communautés juives dispersées à
travers le monde. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/diaspora/25253
18
P.Aron, Dennis Saint-Jacques, Alain Viala, Le Dictionnaire du Littéraire, Paris, Quadrige, 2004, p. 619.

11
réception, Toutefois sa particularité vient du fait que le titre globale donne une idée générale
sur le roman, quant à l’intertitre, il fait en sorte que le lecteur pénètre directement dans la
trame narrative, En effet pour Aron Paul c’est :

Une occasion ou une respiration du texte narratif et apparait dans la


plus part des romans où il figure comme une démultiplication du
titre.19

Selon Genette Il existe deux modalités d’intertitres :


Les intertitres thématiques : composés uniquement d'un groupe nominal
Les intertitres rhématiques : qui se composent d'une indication numérique dans le sens
mathématiques.

INTERTITRES
THEMATIQUE RHEMATIQUE
RETOUR A TAMENTIT PREMIER CHAPITRE 01 I
MON ONCLE DEUXIEME CHAPITRE 02 II
CHATONS DU DERNIER VOYAGE TROISI2ME CHAPITRE 03 III

Dans notre corpus, zaoui semble puiser tous ces intertitres, de la thématique de l’œuvre
d’où leur caractère thématique. En effet le roman comporte vingt deux intertitres qui font tous
allusion de prés ou de loin au récit :
Parmi ces intertitre nous citons ceux qui ont rapport aux personnages ou aux évènements :
Mon Oncle, Imran, Hadj Mimoun, La mangeuse D'Homme Wakkalat Ar’djal, Tadjmahal,
l’œil du loup. Le jour de la machine A Coudre Singer, Rival de Shakespeare, Les gouttes
d’une histoire, Fitna, Fièvre de la tulipe

Par ailleurs, d’autres évoquent les espaces ou se déroulent les récits comme : Retour a
tamentit, Ruelle des chardonnerets, Oran, Alger, le jour de mon arrivée, Constantine.

Une autre catégorie comporte l’allusion au coté érotique de l’œuvre : Calligraphie Charnelle
, Flammé, Les petits tétons, Je n’ai pas dit suffisamment, Le lit aveugle

19
G.Genette. Seuils. Seuil, Paris, 1987. p.281.

12
1.1.3 Les Épigraphes :

Zaoui a choisi de débuter son roman par un célèbre poème du grand philosophe et érudit
soufi : Moheïddine Ibn Arabi, Juste au dessous ce même poème on trouve sa traduction en
Arabe .Le texte de ce poème dit :
Encore hier je reniais mon ami . ‫لقد كنتُ قب َل اليوم‬
Si ma religion n'était pas proche de la sienne. ‫يكن ديني إلى دينِه داني‬ ْ ‫إذا لم‬
Mais aujourd’hui, mon cœur est devenu . ‫لقد صار قلبي‬
Capable de toute image. ‫قابالً ك ّل صورة‬
Il est prairie pour gazelles . ‫فمرعى لغزالن‬
Couvent pour moines . . ‫ودير لرهبا‬
ٌ
Temple pour les idoles. .‫وبيتٌ ألوثان‬
Une Kabba pour le pèlerin . ُ‫طائف وكعبة‬
Tables de la Thora Et livre du Coran ‫والواح تورات و مصحف قران‬
je suis La religion de l’amour, ‫الحب‬
ِّ ‫أدين بدين‬
Partout où se dirigent ses montures. ‫أنّى توجّهــت ركائبه‬
L’amour est ma religion et ma foi. .‫فالحب ديني وإيماني‬ُّ

L’épigraphe d’Ibn Arabi ainsi que tous les épigraphes qui sont citées au début des chapitres
manifestent un rôle sémantique, a travers les fonctions proposé par genette20 ils éclairent et
justifient le titre de l’œuvre, le lecteur comprend a travers ces épigraphes qu’il s’agit d’une
prière a la tolérance et a l’amour, ayant rapport avec le culte aussi elle commente le titre qui
abord la judaïté dans un lieu de connotation islamique.
Ayant les mêmes fonctions que l’épigraphe principale, Les autres épigraphes sont comme
suit :
1. RETOUR A TAMENTIT
« Celui qui excelle dans l’amour gagnera haut la main, sans peine,
toutes les guerres cruelles ! » (p9)

2. LES PETITS TÈTENT


Il vaut mieux suivre le bon chemin en boitant que le mauvais d'un pas
ferme " saint augustin (p16)

Dans le deuxième chapitre, l’auteur fait une auto-allusion au personnage Barkahoum


Alkabira, sœur année de Barkahoum, un personnage qui souffre d’une anomalie qui l’oblige à
trainer le pied droit. Jugée comme ayant un caractère honteux dans la société, elle subit la

20
G.Genette, Seuils, Op, Cit. p.159-163

13
mort comme condamnation pour ses comportements
2. DÉMON DE MIDI CHITAN EL GUEILA
« Celui que tu aimes est dans ton cœur les soupirs le tournent et le
retournent " ibn Arabi (p29)

3. LE JOUR DE LA MACHINE A COUDRE SINGER


Dans la vie d'un homme, la mienne compte peu ce qui compte, c'est
l'Algérie, son avenir et l'Algérie sera libre demain " Fernand Yveton21
(p36)
4. MON ONCLE
« Nous ne sommes rien si nous ne gardons pas au fond de nous-
mêmes, une partie de mystère » (p41)

5. CONSTANTINE
« Quand la vérité n'est pas libre, la liberté n'est pas vraie " Jacques
Prévert (p46)

6. HADJ MIMOUN
« Dieu a dit : Soixante-dix fois par jour, je regarde dans le cœur de
l'homme pour y descendre. Mais je le trouve presque toujours plein de
lui-même, et ne puis y pénétrer » Amadou Hampaté Bâ (p58)
7. RIVAL DE SHAKESPEARE
Elle lui pardonne d’être jaloux ; jamais de ne pas l’être. (p87)

8. LE LIT AVEUGLE
L’homme n’est qu’un enfant qui ne peut rester seul. Regardez un
enfant qui vient de naitre :il a les poings fermés comme s’il voulait
saisir tous les biens de ce monde Regardez un agonisant : il meurt les
mains ouvert es lâchant tout ce qu’il croyait posséder » Achel de
Tlemcen (p120)

9. FITNA
‫ميحرلا نمحرلا هللا‬ ‫بسم‬
Dieu accueille les âmes quand elles meurent, et quand elles sombrent
seulement dans le sommeil. Il retient celles dont il a décrété la mort et

21
Fernand Iveton, né le 12 juin 1926 au Clos-Salembier (Alger) et exécuté le 11 février 1957, est un militant
communiste français d'Algérie et anticolonialiste1 rallié au FLN. Auteur d'une tentative d'attentat, il est le seul
Européen gèuuillotiné de la guerre d'Algérie..

14
renvoie les autres jusqu’au terme fixé... (Coran ; az-zumar ; 42).
(P127)

1.2 Analyse d’intertexte :


Selon l’auteur, qui s’est exprimé dans une conférence organisé par l’équipe de la Ballade
littéraire de Bejaïa, a propos de son roman qui représente notre corpus :

Un travail de longue haleine qui lui a pris trois ans. Une période
durant laquelle une visite à Tamentit dans le Touat a été nécessaire. Et
où une recherche sur les archives et les manuscrits a été effectuée22.

A partir de ces propos nous pouvons en tirer une conclusion importante, vis-à-vis de
l’approche que nous avons choisie pour notre étude. Il est évident maintenant que l’outil
intertextuel forme le socle sur lequel le roman est assis notamment, grâce aux manuscrits du
Touat qui, selon le chercheur Saïd Bouterfa23 : « Traitent pour la plupart de tassawùf,
d’histoire, d’astronomie, d’exégèse, de fikh, etc.24 »
Nous souhaitons donc, dans ce chapitre, dégager les déférentes formes d’intertexte
existant dans notre corpus, et aborder chaque type textuel par rapport à sa particularité
générique :

1.2.1 L’intertexte Historique :

Nous nous somme intéressé d’abord à l’intertexte historique, pour son émergente présence
dans l’œuvre, ainsi nous allons dans une première étape relever et identifier ses différentes
formes de coprésence. A la fin de cette analyse nous allons expliquer cet insistant recours à
l’Histoire ses objectifs et ses enjeux. Comme l’exprime Vincent Jouve,
Si le roman est d’abord un fait de langage, un ensemble de formes, il
n’en reçoit pas moins la marque du contexte dans lequel il a vu le jour.
L’époque et la personnalité du romancier ne peuvent manquer de se

22
http://www.lexpressiondz.com/culture/170155-zaoui-et-le-dernier-juif-de-tamentit.html
23
Né à Paris en 1953, Said Bouterfa est auteur, chercheur et photographe. Il est diplômé en conservation et
restauration de manuscrits. Il a présenté de nombreuses expositions de photographies, et publié de nombreux
ouvrages dont Ahellil ou les louanges du Gourara (2006) aux éditions Colorset.
24
S. Bouterfa, Les manuscrits du Touat : sud Algérien, Atelier Perrousseaux, 2005, p53

15
refléter, d’une façon ou d’une autre, dans l’œuvre dont il est la
source25

Plusieurs évènements et/ou personnages marquants sont mis en scène dans le romans. En
ce qui concerne l’Histoire Algérienne, ce qui nous intrigué le plus, c’est la spécificité du cite
qu’applique le romancier. Nous avons remarqué qu’aucun évènement n’a était cité
explicitement, par contre ce processus d’évoquer l’Histoire s’est effectué au niveau de
certaines passages en le mentionnant tous en italique, et contenant une datation exacte des
éventements par contre ce procédé se réalise surtout Par le biais de la références et l’allusion,

Le premier chapitre s’ouvre sur un épisode narratif qui relate des souvenirs de l’enfance
du personnage Abraham, Situé dans un contexte historique qui coïncide avec la guerre de la
libération Algérienne, l’auteur fait allusion à cette évènement Historique en faisant rappeler a
son personnage le premier souvenir qu’il a de son père combattant dans les rangs de ALN 26

- Dés les premier jours au maquis, les moudjahidine m’ont trouvé ce


surnom de Jarw Al Jbal, […] Mon père, par son tempérament, ne
ressemblait pas à mes deux oncles Rizlane et Imran dit Shylock. Moi,
je lui ressemble trait pour trait …il n’a jamais caché sa haine envers
les colonisateurs, français ou autres. Il adorait Ho Chi Minh, Che
Guevara, Messali Hadj et Aissat Idir. […] Mon père, que j’ai vu pour
la première fois au maquis était un dévoradorateur de tout ce qui
ressemblait a des documents politique sa petite bibliothèque était riche
en livre de Marx, Lénine, Mao, auxquels s’ajoutaient quelques
recueils de poésie et des romans. Il s’apprenait des poèmes d’Aragon,
de Lorca, de Baudelaire, de Sidi Lakhdar Benkhlouf de Mohammed
Belkheir et autres… (pp11-12)
- Sa question, je ne sais pourquoi, m’a rappelé l’histoire de mon père
Zohar qui l’image de tous les hommes de tamentit, A tôt fait de
rejoindre l’ALN sur les hauteurs de Djbel Asfour la montagne de
l’oiseau (p34)
L’auteur fait référence dans cet extrait a des grandes figures communistes qui ont inspiré
l’idiologie du Zohar. Loin des appartenances religieuses : ce révolutionnaire algérien de

25
V.Jouve, La Poétique du roman, Paris : SEDES/HER, 1999 .p89
26
Abv : Armée de libération nationale Algérienne

16
confession juive (vu comme un « Rouge » par les membres de sa famille connotation de
communisme ou athéisme) a rejoint le maquis volontiers, pour combattre côte à côte avec ses
frères de patrie.

- Je suis la descendante du mystique et guerrier appelé Abdel Karim


Al Maghili., c’est dans des manuscrits trouvés entassés au fond du
puits désaffecté dans le patio de notre ancienne maisons (P17)
Dans le deuxième chapitre, le deuxième personnage narrateur, Barkahoum prend le relai
de la narration, pour relater sa propre histoire. L’auteur fait référence, dans cet épisode, à
l’érudite extrémiste Karim Al Maghili., connue par son combat contre les Juifs dans le Touat.

- Les hommes puis les femmes puis les enfants c’était disait ma
grand mère la clé de notre maison a Tolède, celle que nous avions
abandonnée Le jour de l’immolation en plein rue, de notre trisaïeul
le médecin et sage Al n’Kaoua .cela était passé quelques années
avant la reconquête de l’Andalousie par les rois catholique. (P39)
- A Séville en 1391 ? Une émeute populaire dirigée contre les
Musulmans et juifs entraina la mort de deux milles personnes. Le père
d’Éphraïm, convaincu de pratiquer en secret le judaïsme, fut arrêté,
jugé et brulé vif. Hémorragie ! Un mardi ; le 31 juillet 1492, plus de
deux cent mille personnes s’expatriaient… (p42)
- Notre arrière arrière-grand-père vénérait la musique dés son arrivée a
Tlemcen ville –refuge, cité des savants de l’eau et de la musique …les
voix de jeunes filles et de chardonnerets algérois… (p43)
- « Éphraïm le sage, avec tant d’autres, musulmans et juifs quitta
l’Andalousie…mettant en relation le pays du soudan à Tlemcen (p43)
- « en 1391, enfourchant le dos d’un lion avec un serpent pour licol, le
sage Éphraïm arriva a Tlemcen….cet évènement imprévu a changé le
sort de juifs de Tlemcen (p44)
- Ce n’est pas par conviction religieuse mais secouée par la violence
d’un amour foudroyant ….il avait décidé de le suivre jusqu'à la capitale
des Zianides Béni Ziyyane. (P45)
Dans l’ensemble de ces passages, l’auteur retrace l’histoire du rabbin Éphraïm
Al n’Kaoua avec exactitude Historique, ce mauresque expatrié de Tolède qui trouve dans la
ville de Tlemcen L’hospitalité qu’il a tant souhaitée pour lui et pour sa communauté, à travers
cette référence l’auteur expose l’image exemplaire de la société harmonieuse d’autrefois.

- Nous somme en 1956/ la ville de Sidi Rached avec ses populations


musulmane, Juive et chrétienne. (p47)

17
- Les constantinois musulmans critiquent la position de quelque voisins
juifs, ceux qui ont rejoint le camp des roumis….Les 12et 13 mai 1956
des juifs ont molesté des musulmans […] Avec grand respect il parlait
à ses élèves du cheikh Abdel Hamid ben Badis fondateur de
l’association des oulémas musulmans algériens et du MOC. (p48)
- A Constantine, on ne parlait que des deux cheikhs : cheikh ben Badis
et Cheikh Raymond le premier grand maitre du savoir religieux de le
second, célèbre maitre de la musique andalouse ‘‘Mon cœur est
partagé entre cheikh Raymond et Cheikh Ben Badis’’ disait mon oncle.
(p48)
Dans ce chapitre intitulé Constantine, l’auteur nous raconte un évènement qui date de la
guerre révolutionnaire. Suite à L’engagement de certain juifs Algérien dans l’armée française.
Les relations se sont enflammées entre les juifs et les Musulmans.

- Ces voix dans le noir parlaient d’un certain Souiah Houari, de rendez-
vous au café El Widad .j’ai bien aimé l’histoire raconter par le jeune
sourd-muet, qui était sourd-muet le jour et… bavard la nuit. il parlait a
ses interlocuteurs d’un groupe de résistants appartenant a l’OS du PPA,
composé d’un certain Ahmed Ben Bella, de Hocine Ait Ahmed et
Hammou Boutlelis. Groupe qui avait dévalisée plain jour la grande
pose d’Oran (p69)
- Nous avons visité l’école Al Falah ou nous avons rencontré un certain
cheikh Miloud Mehadji. Longtemps il nous a parlé de la guerre qui se
préparait et ne disait pas son nom (p69)
A Oran, le personnage de Miloud Mehadji représente l’un des oulémas cofondateur de
l’école El Falah, cette association qui regroupait de nombreux nationalistes, qui formaient des
jeunes algériens pour lutter contre la colonisation française.

- Ce manuscrit retrace la vie d’Abdelkrim al Maghili. Un fkih et savant,


originaire de Tlemcen (P95)
- en première page du manuscrit ? Montrait que ce document avait été
acheté à Conakry[ …] et c’est la qu’il s’est remarié avec la fille d’un
sultan africain qui adorait la langue arabe avait appris la Fatiha du livre
d’Allah et un court poème d’el Mutanabbi (p95)
- aux nom d’Allah le très miséricordieux le tout miséricordieux (...)lui
c’est Abdel Karim al Maghili … (pp 96-97-98-99-100-101)
- Cette nuit la par un hiver glacial de l’an1452, (…) (pp 129-130-131-
132)

18
Au dix-huitième chapitre intitulé « FITNA » le mufti de Tamentit Abdelkrim al Maghili
Déclaré une guerre violente contre les juifs, ces émeutes ont engendré beaucoup de morts des
deux camps, « la haine prit dessus » (p131) et « l’exode commença… » (132)

Au vingtième chapitre intitulé FIÈVRE DE LA TULIPE Abraham rencontre pour la deuxième


fois la femme aux dents recouvertes d’or, cette dernière lui raconte « l’histoire tragique de la
mort de son mari Akamouh »( p141) :

- …Il a été assassiné par un groupe de barbus ils ont débarqué en plein
jour, l’ont égorgé après l’avoir brutalement réveillé de sa sieste ;il est
passé du petit sommeil au repos éternel ,Sous les yeux de nos enfants
après la lecture…….et ils ont détruit le tombeau d’Al Maghili (p141)

Dans ce chapitre l’auteur fait allusion à travers l’appellation « barbus » à la crise islamiste en
Algérie, D’ailleurs le titre du chapitre connote lui aussi cette crise puisque LA FIEVRE DE LA
TULIPE est une nomination qui représente une crise économique qui a frappé les Pays-Bas.
Au milieu du XVIIe siècle.

A travers cette démarche intertextuelle qui consiste en une insertion des éléments Historiques
dans notre corpus, nous constatons avant tout que le romancier a visé essentiellement
l’effondrement des frontières entre la réalité et la fiction, en effet d’après les séquences
narratives que nous avons repérées. Il est question d’une simulation entre des épisodes
Historique tiré de différentes époques, cette comparaison a pour but de confirmé la théorie de
Hegel et Nietzsche qui dit que l’Histoire est circulaire, en effet, elle se répète elle-même.

En abordant la problématique de l’adoption des faits historiques dans notre corpus, nous
souhaitons accentuer sur les outils intertextuels qui ont étaient mis en œuvre pour réussir cette
manœuvre de fusion entre le réel et l’imaginaire. D’abord il faut souligner le rôle de la
Mémoires ou « le Ressouvenir » ensuite celui de la Réécriture de l’Histoire.

- La mémoire et la réécriture de l’Histoire :


Tiphaine Samoyault écrit à propos de cette mémoire :

Dès l’origine, la littérature est doublement liée à la mémoire. Orale,


elle se récite, ses rythmes et ses sonorités son organisés de manière à

19
s’inscrire longtemps dans la tête (…) ensuite et presque
simultanément, la littérature, tout en continuant à porter la mémoire du
monde et des hommes (ne serait-ce que sous la forme du témoignage)
inscrit le mouvement de sa propre mémoire27

A cet égard nous abordant dans ce titre, le rôle qu’à jouer le ressouvenir dans la démarche
intertextuelle, Cet éclatement se manifeste, notamment, par l’entrelacement de l’histoire
personnelle des acteurs romanesques (fiction) et l’histoire collective ou nationale(Histoire),
Dans ce « tissage textuel28 » La majorité des éléments intertextuels sont le produit de la
mémoire des personnages. Nous citons dans ce contexte notamment le personnage de Lalla
Rmilla : la grand-mère d’Abraham ainsi que Si Mansour le père adoptif de Barkahoum, ces
deux personnages en particulier, ont joué un rôle très important dans la restitution de
l’Histoire, grâce à la mémoire.
Le métadiscours qu’une société se raconte sur elle-même, un
métadiscours qui se veut, de par sa déontologie même, approche vraie
du réel passé29

Quant a la réécriture de l’histoire, nous mettons le doigt sur le personnage scripteur


incarné dans la figure de Barkahoum, sans posséder vraiment le statut d’écrivain, ce
protagoniste a joué deux rôles a la fois celui d’un personnage et celui d’un scripteur de
manuscrit, imitant ce personnage réel qu’on rencontre dans la Zaouïa :

- J’ai préparé l’encrier, d’une main tremblante j’ai nettoyé les cinq
calames de roseau. La tête toujours baissée le regard fixé sur mon
giron, j’ai attendu qu’il dicte. Quand j’ai levé mon regard, j’ai trouvé
un autre homme, un étranger, à la place de mon père : il était grand de
taille, plus jeune et plus beau. Sans me regarder il a commencé à
dicter tout en regardant vers le ciel et j’ai écrit...il pleut sur Alger […]
j’ai levé la tête, mon père, de nouveau, était la silencieux pensif,
l’histoire d’amour d’al maghili et de Zineb, fille de Abderrahmane
Ethaàlibi, m’a excité, j’ai regardé autour de moi la nuit était déjà
tombé. Mon père baillait » (p113-114)

27
T.Samoyault, l’intertextualité, mémoire de la littérature, Paris, Nathan, 2001, p. 55,
28
Ibid
29
Extrait du Roman mémoriel. Montréal. Le Préambule. 1989.

20
A un moment donné de la narration (cité dans le passage qui suit) Barkahoum ce personnage
romantique, profite de l’absence de son père, pour inventer une histoire d’amour qui n’a pas
d’existence dans le réel. Barkahoum modifie l’Histoire, ce processus représente la pratique
Hypertextuelle. Dans ce contexte Genette entends par une relation hypertextuelle
Toute relation unissant un texte B (que j’appellerai hypertexte) à un
texte antérieur A (que j’appellerai hypotexte) sur lequel il se greffe
d’une manière qui n’est pas celle du commentaire. [...] B ne parle
nullement de A, mais ne pourrait cependant exister tel quel sans A,
dont il résulte au terme d’une opération que je qualifierai,
provisoirement encore, de transformation, et que en conséquence il
évoque plus ou moins manifestement, sans nécessairement parler de
lui et le citer,30

- Aujourd’hui loin du regard de mon père j’ai décidé de continuer, toute


seule, sans dictée à écrire l’histoire d’amour fou angélique ou
satanique, entre Al Maghili et Zineb, jusqu'à sa fin .Un amour qui
fleuri sous le toit de la grande mosquée, et à l’ombre des versets
coraniques et prières de croyants, j’ai maudit Satan et j’ai écrit (je
m’aperçois que j’ai une belle écriture. La magie de la calligraphie
arabe m’aidera dans mes fantasmes et ma fabulation…) (p115)

- J’ai couru dehors, je me suis jetée dans les bras d’Ibrahim tout en lui
racontant l’histoire d’amour que j’ai inventée au sujet d’Abdel Karim
et de Zineb (p116)

1.2.2 L’intertexte religieux :

Dans ce volet nous nous somme intéressé a l’intertexte religieux, dans ce sens nous allons
relever les traces du texte religieux (le Coran, Les Hadiths, la Sira). Qu’il soit sous forme de
citation, d ‘allusion .Dans le but de les analyser et de démontrer l’objectif de l’auteur derrière
ce choix intertextuel.
On trouve comme Versets cités explicitement dans le roman :

«Rappelle-toi enfin quand Abraham demanda au Seigneur comment


les morts ressuscitent à son Appel : «Auras-tu des doutes à ce sujet ?»
dit le Seigneur – «Que non pas ! fit Abraham, mais je veux en avoir le
cœur net» - «Prends quatre oiseaux que tu couperas en morceaux ;

30
G.Genette. Op cit, 1982, p.13.

21
répartis-en ensuite les membres sur quatre monts distincts, puis
appelle-les : Ils accourront vers toi en toute hâte. Apprends que Dieu
est puissant et sage» (La Génisse II, 260) (p108)
«Qu’as-tu donc à ne pas te prosterner ? lui dit Dieu. Ne t’en ai-Je pas
donné l’ordre ?» «En vérité, fit Satan, je suis d’une essence plus noble
que celle de l’homme, moi, que Tu as tiré d’un feu subtil, quand lui
n’est fait que d’un limon grossier !» «Descends d’ici, dit le Seigneur.
Tu es mal venu de t’enorgueillir en ces lieux … Satan demande alors :
«Que l’on m’accorde un délai jusqu’au jour où les morts seront
rappelés». (Al’Araf VII – 10-14) (p111)

« Certes, nous devons être les uns ou les autres ou dans la bonne voie
ou dans la pire aberration. » (sabaa XXXIV, 24) (p113)
«Vint le jour où ton Seigneur dit aux Anges : «J’ai résolu d’installer
un lieutenant à Moi sur terre», «Y mettras-tu, dirent-ils, un être qui y
sème le désordre et répand injustement le sang, quand nous sommes là
à Te sanctifier et Te glorifier ?» «Il est des choses, dit le Seigneur, que
je suis le seul à savoir» (La Génisse II – 30) (p114)
Moise eût parlé, il dit : « Montre-Toi à moi pour que je puisse Te
voir. » le seigneur lui dit : « Tu ne Me verras pas, mais regarde la
montagne ; si elle demeure immobile en sa place, tu Me verras alors. »
(Al A ‘raf VII 143) (p109)

‫ميحرلا نمحرلا هللا‬ ‫بسم‬


Dieu accueille les âmes quand elles meurent, et quand elles sombrent
seulement dans le sommeil il retient celles dont il a décrété la mort et
renvoie les autres jusqu’au terme fixe.
.( coran az-Zumar, 42) (p127)

Quant aux hadiths ou des textes de la Sira31 , nous repérons, la citation suivante :

Le voyage est une braise de géhenne, a dit le prophète des


musulmans (p62)
Le prophète (QSSL) a dit : «’’il n’ya pas de honte dans la religion »
(p75)
le prophète (QSSL) a recommandé aux croyants cet art dans un
Hadith très connu « apprenez à vos enfants nager, a tirer à l’arc et à
monter à cheval

31
Sīra : la biographie du prophète Mahomet.

22
« Au nom d’Allah le clément …Le nom des épouses du prophète
(Salla Allahou Alaihi wa Sallam) mères des croyants :Khadidja bintou
Khouwailid, Sawda bintou Zamaa, Aicha bintou Abi Bakr, Hafsa
bintou Omar, Zeineb bintou Khouzeima, Oum Salama hind bintou
Outba, Zeineb bintu Djehch, Jouweyrya bintou El Harith, Safia bintou
Houyayi bin Akhteb, Oum Habiba Ramla bintou Abi Soufiyan,
Meymouna bintou Al Harith.(…) Excepté Aicha le Prophète ne s’est
pas marié avec des femmes jeunes et vierges. Elles étaient toutes
arabes sauf Maria qui n’était pas originaire de la péninsule arabique
mais des terres Égyptiennes .Toutes étaient musulmanes, sauf Maria
qui était chrétienne et Safia qui était juive ». (p104)
Notre corpus est parsemé par des emprunts implicites. Selon Samoyault, la citation n’est
pas toujours explicit et évidente au lecteur, elle nécessite souvent ; la sagacité des exégètes32.
Quand elle est engloutie par le texte. Nous citons donc dans cette catégorie la reprise
anaphorique d’un passage qui a démarqué l’entièreté du corpus et qui donne une forme
poétique au texte :

…. (…) !circoncis selon la tradition sacrée judéo-islamique » (p9)

La redondance n’est pas gratuite concernant ce passage, elle sert à insister sur un fait ou
à signifier une monotonie voulue pour exprimer la continuité du thème .
En Abordant le rituel de la circoncision qui représente une tradition religieuse partagée entre
les Juifs et les Musulmans, l’auteur propose à travers cette démarche une simple image de la
ressemblance qui peut rapprocher et relier ces deux peuples,

Beaucoup de silence entrecoupés d’une récitation murmurante de trois


sourates du livre d’Allah : les femmes, les fourmis, les abeilles. (P53)

Ce manuscrit retrace la vie d’Abdelkrim al Maghili. Un fkih et savant,


originaire de Tlemcen (P95)

Et c’est la qu’il s’est remarié avec la fille d’un sultan africain qui
adorait la langue arabe avait appris la Fatiha du livre d’Allah et un
court poème d’el Mutanabbi (p95)

Des versets du livre d’Allah et des hadiths …dans leurs tombes.(p


138)

32
T. Samoyault, op.cit, P44

23
L’auteur cite directement ou fait allusion par le nom a des personnages sacrés tels que (Sidna
Moussa, le prophète, Daoud, Imran ; Abraham. Ibn Badis ; Abdelkrim Al Maghili, Éphraïm el
n’kaoua Abdelbassit Abdel Samad etc.).

Nous avons constaté à partir de cette catégories qui regroupe la présence de l’intertexte
religieux, d’ailleurs très apparente et fait part d’une grande partie des séquences narrativisées
et des dialogues : que le choix narratif, laisse transparaitre les visées du narrateur, la majorité
des verses cités dans le roman, font appelle au dialogue et a la rencontre.

L’auteur expose dans son récit des faits religieux qui nient cette idéologie de haine que
recommandent certaines fanatises qui prétendent parler au nom de la religion.

1.2.3 L’intertexte Mythique :

Les mythes attendent que nous les incarnions. Qu’un seul homme au
monde réponde a leur appel, et ils nous offrent leur sève intacte33
Écrit Camus.
L’auteur nous cite dans deux Histoire Tin Hinan la reine des sables et La Kahina la
reine Berbère connu pour sa résistance à la conquête arabe. Nous citons quelque séquences
qui justifient nos propos,
Mon arrière grand-mère la reine Tin Hinane après avoir vécu une
histoire d’amour avortée, décida de quitter les siens installés dans le
grand Sahara, A Tafilelt, Ainsi , elle prit la tète d’une caverne
composée d’une centaine de cavaliers …..elle recommanda a ses
hommes de chercher quelques nourriture en suivant les traces des
colonnes de fourmis qui les mènent tout droit a leurs réserves de blé et
autres petites graines enfouis dans le sable chaud …L’homme a
toujours envié et enviera toujours l’ingéniosité des fourmis et des
abeilles (p25)

Au fil du roman nous faisons aussi la rencontre d’un autre mythe appelé Chitan el Gueila
qui constitue un mythe populaire très rependu dans le monde arabe et maghrébin, mythe crée
à l’ origine pour empêcher les enfants de sortir jouer L'Après-midi, dans le but de les protèger
des coups de soleil.
A l’heure de la sieste, sous un soleil de plomb, sans raison le
démon frappa a toutes les portes du village, l’une après l’autre … les

33
A. Camus, L’Été, éditions Gallimard,Paris, collection Blanche, 1954

24
hommes de tamentit recommandaient aux femmes et aux jeunes filles
de veiller à maintenir les portes bien fermées afin que le démon de
midi chitan el gueila, ne s’introduit pas chez elle pour partager leur
couche. (p29)

A travers la pratique hypertextuelle que nous avons abordé auparavant dans l’intertexte
Historique, l’auteur et par le biais de son personnage Barkahoum, crée un Hypertexte à partir
de l’hypotexte qui représente l’Histoire de La Kahina, tout en insérant le personnage
(coranique ou/biblique) de Sidna Moussa dans l’épisode.

Il y’a plus de quatorze siècles, cette Montagne dont le sommet


ressemble à un doigt levé cers le ciel en geste de serment ou prière,
déployait deux x grandes ailes. Jadis, elle était plantée dans la terre
promise au cœur du désert divin du Sinaï. Puis vint le jour ou Okba
Ibn Nafi a tué la Kahina, felle de la tribu de Djeraoua une fois le sang
versé une voix parvenant du ciel a ordonné a la montagne de changer
le lieu et de s’envoler vers la terre des Berbères, Ainsi, par un matin
brumeux les Berbères se sont retrouvés face à une montagne dont la
crête présente la forme d’une main qui prie… Nous ne trouvions
pareil acte autorisé ni par le livre ni par la pratique du prophète
(PP54-55)

C’est le burnous tissé en pur poil de chameau appartenant à la Kahina


qui s’est métamorphosé en montagne ailée disaient les habitants des
Ath Yenni. Au sommet de cette montagne, couverte de neige durant
tout l’hiver et une partie de l’automne et du printemps, le prophète
sidna Moussa, a reçu pour la deuxième fois des recommandations
transcrites en langue tamazight sur des tablettes Divine … sur cette
montagne peuplé par les lions et les abeilles La kahina a prié son Dieu
pour la dernière fois. (p55)

25
1.3 Analyse de personnage :

Nous avons jugé nécessaire d’aborder le personnage, pour l’importance du rôle qu’il joue non
seulement par rapport a la création et l’agencement du récit mais aussi dans la démarche
intertextuelle que nos traitons dans notre étude. Ce constituant de la diérèse représente une :

« Figure » de la narration, issu de l’expérience imaginaire ou réelle de


l’auteur, et de l’agencement « mimétique » de ses actions, le
personnage vient vers le lecteur comme une proposition de sens à
achever 34 .

Présenté comme un « Être de papier » par les gens de lettre, ce concept peut déterminer
soit une personne réelle / imaginaire, aussi bien une figure mythique, qu’une idée.
Pour Kundera qui définit ce concept en rapport a la fiction romanesque : « Le personnage
n’est pas une simulation d’un être vivant c’est un être imaginaire, un égo expérimental35. »
Pour Vincent Jouve qui penche dans ces études vers la théorie de la réception. Il est
préférable d’aborder le terme « effet personnage »au lieu du « personnage », en effet pour lui
c’est le lecteur qui a le rôle de donner un sens au personnage.il rejoint et développe la vision
de Kundera qui dit que :
Le personnage romanesque n’est ni complètement « réel » (C’est
une création), ni complètement irréel (un personnage alternatif
complet est, nous l’avons vu, inimaginable). Il s’affirme donc
comme une réalité duelle.36

Pour éviter de faire une analyse partielle des personnages nous avons opté pour la
classification De Philippe Hamon qui se veut d’un ordre sémiologique, ce dernier classe les
personnages dans 3 catégories :

Personnages référentiels :
Personnages historiques (Napoléon III dans les Rougon-Macquart,
Richelieu chez A. Dumas...), mythologiques (Vénus, Zeus...),
allégoriques (l'amour, la haine...), ou sociaux (l'ouvrier, le chevalier, le
picaro...). (...).Intégrés à un énoncé, ils serviront essentiellement

34
F.Mauriac, Le Romancier et ses personnages, Paris, le livre de poche ,1972...P17.
35
M. Kundera, L’art du roman, Paris, Gallimard, 1986, P.51.
36
V. Jouve, L'effet-personnage dans le roman, Presses Universitaires de France, Paris, « Quadrige ». 1998

26
"d'ancrage" référentiel en renvoyant au grand Texte de l'idéologie, des
clichés, ou de la culture (...). 37

Après lectures, nous pouvons donc parler d'instances narratives à deux niveaux dans le
corpus, en premier lieu, indiqués par la présence des premières personnes du singulier (je) et
leurs substituts (me, moi, mien,) et le (nous) équivalant a (plusieurs sujet parlant) nous
pouvons en dégager deux personnage narrateurs explicites :
Abraham et Barkahoum qui prennent tour à tour le relais de la narration.

Cependant, dans l’arrière plan, on voit se dérouler des récits et des discours rapportés, relatés
par les deux protagonistes, parfois par le biais de la lecture et parfois par le biais du
ressouvenir .a partir de ces faits préalablement cité dans d’autres parties ,Ce divergent
plusieurs récits exposant dans leurs majorité des faits biographiques des deux personnages
référentiels d’ordre Historique :
Abdel Karim Al Maghili qui figure pour la première fois dans le deuxième chapitre ou
Barakhoum dit :
- Je suis la descendante du mystique et guerrier appelé Abdel Karim Al
Maghili., c’est dans des manuscrits trouvés entassés au fond du puits
désaffecté dans le patio de notre ancienne maisons (P17)
- Il pleut sur Alger. J’arrive a Bejaia, ville qui a fasciné ibn khaldoun
(1332-1406) […] Ce soir après avoir terminé son cours, sidi
Abderrahmane s’est approché de moi sans préambule, il m’a
dit : « Zineb est a toi ».Silence.je n’ai pas commenté les propos de
mon maitre. Tète baissée ; je me suis éclipsé dans mon petit réduit »
(pp105-114)
Le deuxième personnage s’agit de Éphraïm Al n’Kaoua ou Éphraïm le sage trisaïeul
d’Abraham :
- Les hommes puis les femmes puis les enfants c’était disait ma grand
mère la clé de notre maison a Tolède, celle que nous avions
abandonnée Le jour de l’immolation en plein rue, de notre trisaïeul le
médecin et sage Al n’Kaoua .cela était passé quelques années avant la
reconquête de l’Andalousie par les rois catholique. (P39)
- « Éphraïm le sage, avec tant d’autres, musulmans et juifs quitta
l’Andalousie…mettant en relation le pays du soudan à Tlemcen (p43)

37
P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », in Poétique du récit, Paris,Seuil, coll. Points, 1977.
p.122.

27
Ces passages qui réfèrent aux personnages en question, sont souvent séparés du texte
visuellement et mise en italique ; leur introduction a le même but que celui du recours a
l’Histoire c’est pour marquer une touche réelle dans un cadre de fiction. Nous citons
d’autres personnages historiques introduits dans le texte, mais qui jouent un rôle moins
important dans le déroulement des évènements « Tin Hinan, la Kahina, sidna moussa,
Cheikh sidi Abderrahmane Athaalibi, cheikh Miloud Mehadji, le Sultan Abou Tachfine etc.»

La Deuxième catégorie concerne les :


Les Personnages embrayeurs :
ils sont les marques de la présence en texte de l’auteur, du lecteur ou
de leur délégués : personnages « porte-parole », chœurs de tragédies
antiques, interlocuteurs socratiques, personnages d’Impromptus,
conteurs et auteurs intervenant, (...) personnages de peintres,
d’écrivains, de narrateurs, de bavards, d’artistes, etc. 38

Dans cette catégorie nous rencontrons, plusieurs personnages :


Barkahoum :
… Brkahoum, tel est mon nom, J’ai été le neuvième ventre féminin de
ma mère, Malédiction successive ! A cause de cela ; ils m’ont collé ce
nom : Brakahoum.Et ce nom un peu bizarre baroque signifie en
arabe : Ça suffit ! C’est-a-dire, O ciel, assez de fille pour ces pauvres
parents ! Basta. (p17)
Un prénom féminin typiquement algérien qui semble faire référence au chercheur Barkahoum
Ferhati docteur en histoire et civilisations, cette figure savante en Algérie et connue pour ses
positions féministes et anti fondamentaliste, a pour thèmes récurrents dans ces recherches (la
femme, le soufisme, l’ethnologie, le colonialisme, etc.)

Abraham : surnommé Jarw Al Jabla durant son enfance,


Moi Ibrahim, Abraham ou Éphraïm, peu importe ! La religion ne me
dit rien, (p24)
Et pourtant, il réfère fidèlement au personnage religieux, le prophète Ibrahim le père des
sémites, figure essentiel dans les deux traditions monothéistes : Judaïté, et Islam.

Zohar :

38
P. Hamon, « Pour un statut sémiologique du personnage », in Poétique du récit,Paris, Seuil,
coll. Points, 1977. Pp.122-123.

28
Zohar tel est le nom de mon père. (Barkahoum trouvait dans ce nom
une musicalité religieuse ou poétique : Zohar, Zohar, Zohar !
(...) (p11)
Cette appellation a pour signification dans la religion juive : Le Sepher ha-Zohar : exégèse
ésotérique de la Torah39.

Rislane le tailleur : oncle d’Abraham Personnage passif,


- Rislane qui passait son temps derrière la machine a coudre Singer,
l’œil fixé sur les petits trous des aiguilles, n’a jamais eu le temps de
prendre la mesure de la beauté de sa femme (p80)
-
Daoud : oncle d’Abraham, personnage homosexuel, passionné de la musique malouf.
- Votre oncle Daoud a sept rides profondes gravées en parallèle sur son
large front. Ce sont les rides, signe de prophétie (p41)
- Daoud était un passionné de musique, un musicien complet (p42)
Imran (Bou’oud /Shylock) : l’oncle d’Abraham,
-Tout le monde à Djerba a oublié le nom d’Imran. on l’appelait Bou
‘oud, l’homme au cheval. Il fut un grand admirateur des chevaux, et
un bon connaisseur de toutes les races de ce noble animal. (p77)
- Mon oncle Imran fut unaventurier.il chaussait le vent et agrippait les
chemins faits de nuage. Je voulais lui parler de son injustice.de son
antisémitisme, Shylock me ressemble, j’avais quelque réticence.
Certes, je ne suis pas Shylock de Shakespeare .je suis Imran ben Saïd
de tamentit, ou de Séville, mais ce personnage ne cesse de me scruter
du fond glauque de ce vieux miroir. (p91)
Lalla zhour : Personnage homosexuelle, épouse de Si Mansour et membre de la famille Al
Baranés qui a adopté Barkahoum
- Lalla zhour m’a dit, dés le premier jour : Une étrangère n’a pas le droit
de renifler, comme une chienne en chaleur, l’odeur de la sueur de nos
homes. (p21)
- Lalla zhour ne dormait jamais (p22)
Thamira la mangeuse d’homme :
- On l’appelait la mangeuse d’homme. Elle aimait la couleur jaune et
les hommes, quelle que sous leur couleur !tous les hommes ! Ma tante
la mangeuse d’homme adorait son sobriquet et entretenait une
douzaine de ruches, pourquoi des abeilles ?

39
Le Zohar se présente comme un commentaire de la Torah, écrit en judéo-araméen à la manière des exégèses
rabbiniques de la fin de l’Antiquité, sous forme d’une homélie, d’un dialogue ou d’une discussion entre rabbins.
Il expose la méthode propre à l'exégèse kabbalistique.

29
Dans la vie de l’abeille on connait la reine mais pas le roi disait ma
tante Thamira. (P50)
Hadj Mimoun
- C’était un excellent réparateur de montres et d’horloges, notamment
celles des mosquées […] comment mon grand père Hadj Mimoun a
reçu ce nom ? En réalité, comme l’indique sa pièce identitaire, il
s’appelait Daoud Heym Ben Saïd,[…]Mon grand père lui , parlait
cinq, En qualité de commerçant ambulant, il se devait de connaitre
plusieurs langue ; l’espagnol qu’il vénérait l’arabe, l’hébreu, le
français et le tamazight » (p134-135)

Dhya : selon le discourt rapporté par Abraham Dhya est l’amoureuse de Imran.
- Une marocaine originaire de Tétouan ils entretenant une relation
d’amour et d’admiration mutuels.ils s’entendaient facilement en
communiquant, lui en mozabite elle en Chleuhn Dyhia ne parlait que
le chleuh et l’italien (p77)
Si Mansour : Père adoptif de Brkahoum, le mari de Lalla Zhour
- Mon père sidi Mansour s’est adressé a moi ; et sur un ton sérieux et
docte il m’a dit : j’ai décidé de changer ton nom. (p94)

Personnage anaphore :
Ici une référence au système propre de l'œuvre est seule indispensable.
(...) ils sont en quelques sorte les signes mnémotechniques du lecteur ;
personnages de prédicateurs, personnages doués de mémoire,
personnages qui sèment ou interprètent des indices, etc. 40

Dans cette catégorie, nous citons uniquement Abraham et Barkahoum .car C’est à travers leur
narration que nous avons réussit autant que lecteur à découvrir les autres personnages, ils sont
donc « L’élément à fonction essentiellement organisatrice et cohésive. »41
Cette analyse nous a permit de cerner et confirmer pour une nouvelle fois l’importance de
l’Histoire et le texte sacré dans la logique thématique du corpus, notamment grâce a l’
empruntant des faits et des personnages.

40
P. Hamon, Op., Cit., p.123.
41
Ibid.

30
Chapitre02 :
ANALYSE INTERCULTURELLE

31
2.1 Définition de l’Interculturalité :

Les identités culturelles viennent de quelque part, elles ont des


histoires. Toutefois, comme tout ce qui est historique, elles font aussi
l’objet de transformations constantes.42

Le recours à l'intertextualité comme mode de réécriture constitue, en effet, un des traits


caractéristiques de l'esthétique moderne. Cette notion se présente généralement comme un
phénomène qui ouvre le dialogue entre les textes. Disons même entre les cultures, de ce fait
émerge l’aspect interculturel du roman moderne.
L’Interculturalité est un terme qui prête beaucoup plus a l’utilisé comme un concept, ou un
outil d’analyse, cette notion définit comme la rencontre entre deux ou plusieurs cultures,
dépasse la visé ethnique, qui préfère utiliser le terme « métissage » ou « hybridité ».
L’inetrculturalité connote une dimension plutôt méliorative et intellectuelle, qui a trait au
partage et à la réciprocité de l’échange :

On peut résumer les diverses significations attribuées à la notion


d’interculturel par des chercheurs, (…) Le premier point de vue
perçoit l’interculturel comme établissant la communication entre deux
ensembles distincts. Le second le perçoit comme créant une nouvelle
entité ou production commune. Il existe aussi bien sûr un troisième
point de vue, qui reste dans le doute, soulignant les difficultés du
concept. 43

A partir de sa construction graphique qui comprend « inter » et « culturel », nous apercevons


que l’origine de sa complexité, réside dans la définition de la culture elle même. Comprenant
différents éléments, cette dernière peut être aperçue d’une manière individuelle (liée aux
connaissances personnelles de l’individu) ou d’une manière collective. (Liée aux éléments
communs à un groupe de personne comme la langue la religion et les mœurs.) .
Le fait de parler de :

42
S.Hall.. Identités et cultures. Politique des Cultural Studies. Paris : Éditions Amsterdam, 2007, p. 314.
43
R.de Villanova, Gabrielle VARRO, Construire l’interculturel ? De la notion aux pratiques, Marie-Antoinette
HILY, 2005, p.126.

32
L’interculturation est entendue comme un processus de mise en
rapport de deux cultures ne se réfère pas à une approche systémique.
Car les cultures, appartenant au domaine des explications, sont des
abstractions. Comme les montagnes, elles ne se rencontrent jamais. Ce
sont toujours des gens qui se sont mis en rapport 44

Cette disposition sous-entend que l’inetrculturalité ne concerne pas la culture en elle-même


mais. C’est une affaire de rencontre entre des gens appartenant à des cultures différentes.
Cette interaction nécessite d’abord un sens de coexistence partagé, qui rassure l’échange
culturel entre les groupes, sans engendrer des conflits ou des claches entre les différentes
mentalités.
Ce que nous voulons développer dans ce chapitre. C’est justement cette rencontre amicale,
qui a donné de la poésie a notre roman, sans omettre le coté sombre de l’histoire. Nous allons
nous intéresserons donc, à la représentation et l’insertion des différents fragments culturels
dans notre corpus.

2.2 Les aspectes Artistiques :


Le dernier juif de tamentit, représente un patchwork de formes artistiques, qui se manifestent
à travers trois domaines (littérature, musique cinéma) que nous allons aborder dans l’ordre
indiqué. Dans un deuxième temps nous allons consacrer un titre aux emprunts, ensuite est a
cause de notre Attachement a la notion de l ‘universalité de l’humain nous nous sommes
concentrés sur l’importance du dialogue interreligieux qui va nous conduire vers un dernier
titre qui aborde la tolérance.

2.2.1 La littérature :

Il serait question ici de repérer les différents fragments littéraires existante dans le roman.
Zaoui fait d’ailleurs des allusions aux lectures qu’il a faites, dans leur majorité écrites en
arabe et qui sont multiple et variées dans la forme et dans le fond. Allant de la littérature arabe
classique, à l’idiologie communiste jusqu’au théâtre shakespearien.
J ; Kristeva voit justement que

44
P.Castella, La différence en plus, Paris, L’HARMATAN, 2005, p. 209.

33
Tout texte n’est que la reproduction de plusieurs textes déjà lus et
digérés.45
Cette citation nous donne raison pour justifier la similitude opérée entre le corpus, et les
références littéraires et idéologiques introduites dans le texte.

Dans le premier chapitre l’auteur fait allusion à deux figures de la littérature et la poésie arabe
en comparant les parents d’Abraham au couple tragique Kays et Laila. Figures symboliques
du romantisme arabe.
Le dernier duo de fous de ce temps terne et venimeux ! Kays et
Leila ! (p11)

Pas très loin, nous repérons une idiologie et une poésie qui flânent au dessus du texte, d’abord
par la mention de trois jalons historiques de l’idéologie communiste, Marx Lénine Mao,
ensuite le cite des grandes figures de la poésie française et algérienne. : Aragon, de Lorca, de
Baudelaire, de Sidi Lakhdar Benkhlouf de Mohammed Belkheir
Mon père, que j’ai vu pour la première fois au maquis était un
dévoradorateur de tout ce qui ressemblait a des documents politique sa
petite bibliothèque était riche en livre de Marx, Lénine, Mao, auxquels
s’ajoutaient quelques recueils de poésie et des romans. il s’apprenait
des poèmes d’Aragon, de Lorca, de Baudelaire, de Sidi Lakhdar
Benkhlouf de Mohammed Belkheir et autres… (p12)
Des vers sulfureux de Baudelaire et de René char (p 82)

Zaoui fait ensuite un grand saut dans l’Histoire romanesque pour cité le roman d’Apulée
L'Âne d'or, considéré non seulement comme le premier roman de l’humanité, mais aussi
d’une valeur philologique très grande.
Elle livre d’Apulée ; dans le texte L’âne d’or et les Florides (p51)

L’auteur n’a pas oublié d’accorder une place au genre subversif, il nous propose deux
références littéraires auxquels s’assimile la poétique du roman :
..Livre acheté Chez un célèbre marchant de manuscrits de Tombouctou, et intitulé
Ruses de femmes Hiyalou Annissaé écrit par un certain Ibn Al Djouzi (510-592
H)...C’est le livre des grands ! (p32)
Tropique du Cancer de Henry Miller. (P81)

45
J.Kristeva, Séméiotiké, recherches pour une sémanalyse, Paris, Seuil, 1969, p.52.

34
Pour ce qui concerne le thème juif, centre d'intérêt de notre corpus, Zaoui emprunte le
personnage Shylock à Shakespeare, Pour le coller comme surnom à son personnage Imran.
Dans le Marchand de Venise, Shylock Possède le statut du porte parole des juifs, il est
méprisé de tous, tient aussi une longue tirade sur l'humanité des Juifs et l'absurdité des
préjugés antisémites qui en font, dans certaines représentations,

Ou cachez-vous mon amour mon trésor, mon Shylock … (p83)


Je lisais et relisais Le Marchand de Venise comment suis-je tombé sur
la pièce de William Shakespeare ? … (p89)
Moi Imran alias Shylock… (P90)
De retour de Venise, la ville d’eau et dans l’eau j’ai relu (…) La
première fiche de spectacle daté de l’an 1600 la voici. (pp-91-92)

Dans le même sujet l’auteur fait référence a un livre extrémiste qui témoigne de
l ‘antisémitisme écrit par un certain fkih Habib Al Mawaridi portant le titre de les jugements
royaux ce texte montre une discrimination flagrante contre les juifs.

1. Il est exigé des juifs de ne porter que des vêtements de couleurs


sombres. Le blanc et le vert sont des couleurs réservées aux
musulmans. Il est défendu aux juifs de construire des maisons plus
hautes que celle de leurs voisins musulmans. il est interdit aux
juifs de réciter a voix haute leurs texte ….Il est prohibé pour les
juifs de monter les chevaux, ne leur sont permit que les mulets et
les ânes (p61-62)

L’auteur fait référence aussi au grand littérateur Ibn Khaldoun ainsi qu’a l’écrivaine Eberhardt
isabelle. Pour citer finalement le grand œuvre de Kateb Yacine Nedjma.
Et j’ai pensé au roman Nedjma de Kateb Yacine. littérature
algérienne. (p143)
2.2.2 La musique :
Nous accentuons dans cette étude sur la présence évidente ou la référence musicale Tout en
créant des liens avec le sujet interculturel, nous centrerons notre analyse au départ sur la
citation, Ensuite nous passant à la trace implicite.

Dans le septième chapitre, l’auteur retranscrit le lyrique d’une fameuse chanson de cheikh
Raymond maitre du malouf, intitulé El Baghi :
« Aujourd’hui ma raison m’a quitté
Et l’exil intérieur a détruit mon âme

35
A l’écoute de mes lamentations,
Les corbeaux blanchiraient de vieillesse
En vain j’ai cherché un guérisseur
Afin que sortilèges me libère
Qu’il me guérisse
Avec l’aide de Dieu qu’il me guérisse
J’ai été ensorcelé
J’ai été ensorcelé
Par le tatouage de sa jambe
Comme l’amoureux succombe à un regard
Comme l’infortuné blessé par un dard
On m’a décroché une flèche fatale dont je ne peux guérir
Son bracelet doré a fait naitre mon désir » (p49)

Comme référence rapporté au domaine musicale nous mentionnons deux personnages fictifs
Le personnage de Daoud : « était un passionnée de musique, un musicien complet, bien
qu’autodidacte .il avait l’oreille absolue ma grand mère… nous a confirmé que le luth de son
fils Daoud venait de Tolède .Tolède ? " (p42)
Et Le personnage de barkahoum « J’avais une belle voix depuis l’âge de six ans j’apprenais
beaucoup de Poésie, je jouais du luth et chantais dans une troupe de musique andalouse »
(p73)

Aussi bien que le personnage Historique Éphraïm Al n’Kaoua :

- Notre arrière arrière-grand-père vénérait la musique dés son arrivée a


Tlemcen ville refuge, cité des s avants de l’eau et de la musique …les
voix de jeunes filles et de chardonnerets algérois »… (p43)
- Éphraïm le sage, avec tant d’autres, musulmans et juifs quitta
l’Andalousie…mettant en relation le pays du soudan a Tlemcen »
(p43)
L’auteur mentionne plusieurs noms de célèbre artiste comme : Reinette l’oranaise, Sami
Hellal, jacques Brel et Ahmed Wahbi, Maurice El Medioni, Ahmed Saber Lili Boniche,
Oum Kalsoum et Farid El Atrache

Le chauffeur un homme d’une quarantaine d’années, avait une belle


voix .en bon vivant le long du trajet, il n’a cessé de nous chanter
Reinette l’oranaise, Sami Hellal, jacques Brel et Ahmed Wahbi (p66)
Les chansons de Maurice El Medioni, Ahmed Saber Lili Boniche,
Oum Kalsoum et Farid El Atrache. (p67)

36
Aperçu comme un élément interculturel du premier degré, nous avons vu que la
musique a réussi dans une certaine époque à fraterniser le peuple Algérien, chose que la
religion et la politique a échoué de faire notamment le genre Arabo-Andalou (Malouf et
Haouzi) qui nous a été transmis, à travers Les réinstallations des moresques et notamment les
juifs séfarades de Cordoue, Séville, et Grenade, qui étaient responsables ardents de cette Art.
Nous citons l’épisode ou Éphraïm al n’kaoua arrive à Tlemcen, il fait appelle :
…À multiplié les écoles d’enseignement de musique de poésie et de
langue. (p 42)
A Tlemcen, Oran, Alger comme a Constantine, les Artiste juifs étaient aimés et respectés
aussi bien par les juifs que par les musulmans, il avait le même statut qu’un savant :

A Constantine, on ne parlait que des deux cheikhs : cheikh ben Badis


et Cheikh Raymond... (p48)

2.2.3 Le cinéma :
L’influence cinématographique est indéniable malgré sa rareté, d’ailleurs le texte s’ouvre sur
une scène qui ressemble a celles qu’on voit dans les filme
L’auteur emprunt le nom de la pizzéria ou se déroule la plupart du récit, d’un film intitulé La
Dolce Vita, traduit en français en La Douceur de vivre ce film franco-italien réalisé par
Federico Fellini et sorti en 1960. Semble être composé d’une série d'épisodes en apparence
déconnectés. Reflétant en quelque sorte la structure narrative du roman,

2.3 Les emprunts :


Dans le dernier juif de tamentit Zaoui emploie l’italique pour des vocabulaires qui renvoient à
l’aspect culturel notamment à la tradition judaïque également aux aspects l’linguistiques, qui
relèvent surtout de l’Arabe algérien :

Toubiba (p11) : féminin de « toubib » qui signifie médecin, il a pour origine la langue arabe
d'Algérie qui veut dire sorcier à la base, passé depuis dans le langage courant de la langue
française.son utilisation était fréquentant pendant l’époque de la colonisation.
Katiba (p13) : « Pendant la guerre d'Algérie, il s'agit d'une unité de base de l'ALN (branche
armée du FLN), équivalent d'une compagnie légère, qui peut atteindre cent hommes, ou la
section, d'une trentaine d'hommes. L'action offensive exige de la katiba qu'elle se déplace
clandestinement, et rapidement, d'un point à un autre, aussi éloignés que possible. L'unité de
l'ALN pratique l'effet de surprise. Les marches se font, pour une bonne part, de nuit.
37
Le terme a depuis été repris par les mouvements insurrectionnels maghrébins, notamment
islamistes,»46

Fkih (p18) :c’est en quelque sorte un maitre spirituel qui pratique la voyance et la sorcellerie
Personnage très rependu dans le mande Maghrébin. A qui on s’adresse pour guérir les
maladies ou réglé les problèmes des gens éloigner la malédiction.

Louisa (p23) : dérivation arabe algérienne du mot (Louis d'Or) une pièce de mondée
française fabriqué or pure.
Zénati (p26) : le Zénète ou zenati, est une variété du berbère. Langue parlée au Touat en
Algérie.
M’rah (p29) : signifie un patio dans l’architecture andalouse traditionnelle, c’est une cour
centrale de la maison elle sert généralement pour éclairer Les chambres qui ne possèdent
parfois aucune fenêtre donnant sur l'extérieur.
Chitan el gueila (p29) : un mythe Andalous qui raconte que dans l’après midi une créature
démonique au visage humain et pieds d’âne, fait son apparition dans les rue de la ville, elle
frappe sur les portes et pénètre la maison qui ne sont pas fermées, pour tuer ses habitants.
Saligane (p32) : dérivé de Sénégal, cette désignation a était donné par les Algériens a la
troupe des tirailleurs sénégalais soldats de l’armée coloniale français lors de leur participation
dans la guerre d’Algérie.
Dfina (p39) (p 59) : ou Dafina est un plat traditionnel de la cuisine juive du Maghreb Ce plat
est consommé le shabbat,
hailoula (p39) : Cérémonie juive consistant à se rendre sur les tombeaux des saints juifs le
jour de l’anniversaire de leurs morts, et de commémorer cette mort au moyen d'une fête au
cours de laquelle les pèlerins lisent des Psaumes et autres textes sacrés ou considérés comme
tels.
Ghassoul (p47) : c’est une argile volcanique récoltée dans la région du Maghreb Il s'emploie
comme produit cosmétique par les femmes.
Souak (p47) : une brosse à dent naturelle. Provient d'un arbre appelé « arak », connu en
français sous le nom d'arbre « brosse à dents ». Utilisé en Afrique, en Amérique du Sud, en
Asie, au Moyen-Orient – notamment dans les pays islamistes.
Mazhar (p47) : l'eau de fleur d'oranger.

46
B.Stora, Les Mots de la guerre d'Algérie, Presses universitaires du Mirail, Toulouse, 2006

38
Ksour(47) : Forteresse de l’architecture berbère que l'on trouve en Afrique du Nord.
Construite en pisé, elle est généralement située a coté ou dans une oasis.
Mahia (p48) / (p148) ou Boukha (p56) : eau de la vie boisson alcoolisée juive A base de
figues
Fouta (p57) : étoffe utilisé comme vêtement que porte le hadj pendant la période de l’Ihram,
elle désigne aussi un habit traditionnel de haute couture pour femmes dans des régions du
Maghreb
Hadj (p59) : le pèlerin dans l’islam
Khizana (p75) : c’est une armoire-bibliothèque traditionnelle Cachée dans le dédale des vieux
ksour du Touat et d’autres régions de l’Algérie, gardée par les propriétaires et les cheikhs de
zaouïa elle conserve essentiellement les anciens manuscrits.
Imzad (p134) : une vielle monocorde traditionnelle de la musique des Touaregs,
Makelat afriquia (p135) : marque de tabac à chiquer très connue en Algérie.
Sebci (p146 : est une pipe originaire du Maroc est utilisé également en Algérie. Elle est
confectionnée en bois.
Berrad (p148) : théière traditionnelle utilisé surtout dans la région du Maghreb.
Legmi (p148) : Le vin de palme est une boisson alcoolisée obtenue par fermentation naturelle
de sève de palmier. C'est une boisson traditionnelle dans la plupart des régions tropicales très
répandue en Afrique du Nord .

2.4 Le dialogue interreligieux :


Au cours de l’histoire, et depuis la création de l’homme il nous a était révélé par les Livres :
Que la première guerre de l'humanité était une guerre de religion : la
lutte des fils d'Adam, Caïn et Abel, autour d'un problème religieux :
qui était le plus agréable à Dieu.47

À cet égard, et dans le but de passer d’un Nous « égoïste » a un Nous « universel »qui mettra
fin a cette guerre religieuse, une nouvelle forme d’échange a vu le jour, désigné par « le
dialogue interreligieux » ; Cette notion qui signifie l’interaction positive et constructive entre
les différentes religions et cultes, sur le niveau individuel ainsi que communautaire, se
distingue de l’aménagement interreligieux dans le fait, qu’elle encourage le respect mutuel, la

47
M.Epalza, Islam christianisme et Incroyance, Maison tunisienne d'édition, Tunis, 1973. P.8.

39
tolérance et l’admission de l’autre. Sans voir la nécessité de crée une nouvelle religion ou un
nouveau culte admissible par l’ensemble.
Dans ce contexte L’auteur insiste sur l’importance du fait, en rapportant au lecteur un
ensemble d’épisodes et de passages qui traitent le sujet en question, d’abord c’est par le biais
du verset Coranique que l’auteur partage avec nous la preuve de l’existence d’un tel genre
d’interaction entre (ce qu’on peut appeler) les hétérogénéités religieuses.
Comme l’indique le quinzième chapitre « Alger, le jour de mon arrivée » le Cheikh
Abderrahmane Al Thaâlibi donne une leçon a ses disciples portant sur le dialogue entre Dieu
et les prophètes qui doutait de son pouvoir : d’abord avec Abraham dans Sourat Al-Baqarah :

« Vint le jour où ton Seigneur dit aux Anges : «J’ai résolu d’installer
un lieutenant à Moi sur terre», «Y mettras-tu, dirent-ils, un être qui y
sème le désordre et répand injustement le sang, quand nous sommes là
à Te sanctifier et Te glorifier ?» «Il est des choses, dit le Seigneur, que
je suis le seul à savoir» (La Génisse II – 30) p114

Ensuite avec Moise dans Sourat Al A’raf :

« Moise eût parlé, il dit : « Montre-Toi à moi pour que je puisse Te


voir. » le seigneur lui dit : « Tu ne Me verras pas, mais regarde la
montagne ; si elle demeure immobile en sa place, tu Me verras alors. »
(Al A ‘raf VII 143) (p109)
Outre les Anges et les prophètes, Dieu a également dialogué avec Satan lorsque celui-ci
refusa de se prosterné devant Adam (p111)

« Qu’as-tu donc à ne pas te prosterner ? lui dit Dieu. Ne t’en ai-Je pas
donné l’ordre ?» «En vérité, fit Satan, je suis d’une essence plus noble
que celle de l’homme, moi, que Tu as tiré d’un feu subtil, quand lui
n’est fait que d’un limon grossier !» «Descends d’ici, dit le Seigneur.
Tu es mal venu de t’enorgueillir en ces lieux … Satan demande alors :
Que l’on m’accorde un délai jusqu’au jour où les morts seront
rappelés». (Al’Araf VII – 10-14) (p111)

A partir de ces citations nous apprenons que le code du dialogue, est un fait religieux
Dicté par le texte sacré. Cependant :

40
Le dialogue romanesque pose à l’analyse des problèmes redoutables,
qui tiennent à ce que tout dialogue obéit par principe à une double
logique, étant à la fois conversation et fragment narratif.48

Dans ce sens nous avons pu repérer grâce aux allusions qu’ils projettent, quelque séquence
narrative qui Manifeste l’existence d’un consentement entre les deux religions, Reflétés dans
certaines scènes par une polyphonie harmonieuse entre les personnages des deux religions :
Le romancier décrit les funérailles au touât ainsi :
- Il balançait sa tête coiffée d’une kippa blanche, d’avant en arrière et
d’arrière en avant. Il avait les yeux quasiment fermés. Debout à ses
côtés, l’imam de la mosquée lui aussi lisait sur le même ton, à mi-voix,
des versets coraniques. Dans un balancement monotone, lui aussi,
comme mon grand-père, faisait aller et venir sa tête au crâne rasé,
coiffée d’une calotte blanche brodée de petites étoiles jaunes. Ils
avaient la même voix. La même musique dans le verbe ! (p57)

On lit des versets coraniques en mémoire d’une morte juive ! Ce sont


les coutumes des habitants de notre ville sans frontières et sans
haine. (p57)

Un autre exemple, parle du personnage Hadj Mimoun et son petit fils Abraham :Qui ont
effectué les deux pèlerinages : musulman et juif a la fois . Abraham dit après avoir était
choisit parmi le groupe des hadjis pour accompagner son grand père a la Mecque :

J’ai pris le coran dans mes bras je l’ai embrassé sur les deux faces,
Indécis, je suis rentré chez moi pour mettre au point les préparatifs de
ce voyages…Les aromes du repas, la Dfina, envahissaient la maison,
comme pour un jour de fête, Je n’avais pas d’appétit. (p59)

D’un autre coté nous remarquons le rôle de l’amitié qui aide à surpasser les différences et les
sentiments de haine et de vengeance, dans ce contexte nous proposons l’image de l’amitié
profonde qui unit l’imam de la mosquée du village avec Hadj Mimoun, d’abord elle surgit
dans le lien de parenté qui s’est effectué entre eux après le mariage de Thamira (fille de Hadj
Mimoun) et l’imam. Ainsi que dans l’épisode qui raconte la mort de Hadj Mimoun. Puisque

7
« Le dialogue romanesque dans Le Rivage des Syrtes », in Revue d’histoire littéraire de la France, mars-avril
1983a (83è année- n°2), pp.179-193, p.179

41
« le premier à arriver dans la maison en deuil avec sa cour ombragée par le vieux et grand
murir, fut son ami l’imam » (p153)
Après avoir lu quelque verset coranique sur l’âme de Hadj Mimoun
L’imam aidé par deux hommes, entreprit le rituel de la toilette du
mort, Puis tous les habitants de Tamentit les vieux comme les jeunes,
ont accompagné le corps vers sa dernière demeure » (p154)

Au terme de cette analyse qui vise l’aspect de dialogue interreligieux, nous constatons que ce
dernier a obtenue une place importante dans la structure narrative du roman, il s’avère
sympathique et utile dans la thématique de l’interculturalité, Par conséquent nous pouvons en
déduire que

Le texte littéraire, production de l’imaginaire, représente un genre


inépuisable pour l’exercice artificiel de la rencontre Avec l’Autre :
rencontre par procuration certes, mais rencontre tout de même 49

2.5 La Tolérance :
Dans le but de passer un message de tolérance et de paix, l’auteur revient sur la question
identitaire, car avant d’accepter l’autre il faut s’accepter soi même.

Réinventer l’histoire est une tache moderne qui sert principalement à comprendre l’époque
actuel, nous remarquons qu’ XXIe siècle il est toujours question du conflit judéo-musulman
en lisant le roman, nous constatant que le temps n’a en quelque sorte pas avancé.

A l’arrivé de Éphraïm al n’kaoua a Tlemcen, la vie a progressé plusieurs forme


d’épanouissement en vu le jour, Cependant ce n’est pas grâce a lui précisément mais c’est
grâce a cette culture de tolérance, et d’amour que la vie a changé a Tlemcen :

Les villes que nous habitons deviennent nos destins. Elles ressemblent
aux noms que nous portons ; ou plutôt ce sont les noms qui nous
portent. Le lieu est notre peau. La langue. L’amour. L’enfance. Le
miroir. Tlemcen est une ville fascinante aux yeux des poètes, des rois,
des philosophes et des religieux. Elle fut notre refuge et notre souffle,
après une longue errance et d’innombrables peurs. (p61)

49
M.A.Pretceille, L.Porcher, Éducation et communication interculturelle, Paris : Presses Universitaires de
France, coll. L’éducateur, 1996, p. 138.

42
Non seulement a Tlemcen mais c’est a Tombouctou, Oran, Constantine et a tamentit, que
nous apercevons la richesse culturelle commerciale et surtout celle des valeurs, qu’a pu
apporter cette philosophie de vie.

A partir du texte nous dégageons comme symbole ou porte parle de cette valeur : le
personnage de Hadj Mimoun « ce dernier juif de tamentit » qui nous a fait preuve d’une
grande tolérance :

D’abord pour son consentement vis-à-vis le mariage de Thamira sa fille, avec l’imam du
village :

Thamira n’y renonça pas, têtue elle n’a pas plié, mon grand père quant
a lui ne s’est même pas donné la peine de commenter le fait .ma tente
fut une femme extraordinaire, sensible à la virilité, elle n’a jamais
caché ses penchants sentimentaux envers les Musulmans ils sont doux,
jusque dans leur violence charnelle …on dirait que la religion
islamique est faites pour célébrer la virilité de l’homme et la poétique
du corps humain. (p52)

Ensuite ce passage qui nous informe que le Hadj Mimoun s’est


consacré à entretenir le tombeau d’Abdel Karim Al Maghili « elle a
été mise dans la même tombe que mon grand –père Hadj Mimoun,
gardien du tombeau d’Al Maghili. »(p142)

43
Conclusion

44
Au terme de ce modeste travail, il est nécessaire d’avouer qu’il ne s’agit nullement d’une
exhaustive étude qui porte sur l’analyse intertextuelle et interculturelle du roman : LE
DERNIER JUIF DE TAMENTIT d’Amine Zaoui. Par faute du temps accordé a la recherche et
manque de documentation pertinente.
L’étude a pour tache principale de mettre au clair les cordonné intertextuelle et interculturelle
du corpus qui puissent rependre a notre problématique de base, axée sur deux questions
principales : quelles seraient les sources de cet écho littéraire repéré dans le dernier juif de
tamentit et quel est l’objectif visé par ce processus ?
Dans le premier chapitre. Nous nous somme concentré sur l’inévitable notion d’intertextuelle.
d’abord comme une conception théorique moderne qui a fait sont apparition récemment, dans
le champ de la critique littéraire. Dans le même volet Nous avons notamment réalisé une
petite analyse paratextuelle, dans laquelle nous avons abordé la titrologie les intertitres et
l’épigraphie du roman. Ensuit nous nous somme retourné vers les différents intertextes
repérés dans le roman, cette partie nous a permis de dégager une multitude de formes de
coprésence textuelle ,s’agissant des emprunts Historiques ainsi que des références à des
textes sacrés et mythiques .En guise de clôture de ce chapitre intertextuel une analyse de
personnage a été effectuée ,Vu l’importance référentielle et connotative qu’on lui
a accordé dans le roman.
La deuxièmes et la dernière partie était consacrée aux traits interculturels du roman, nous
avons notamment fait le lien entre l’intertextualité et l’interculturalité pour ainsi convoquer
l’éclatante présence Des différentes traces artistiques et culturelles dans le roman. Dans ce
sens trois titres ont était accordé dans l’ordre cité a la littérature, la musique et au cinéma.
Suivis par trois autres titres le premier concerne les emprunts et le deuxième aborde le sujet
du dialogue interreligieux, le dernier titre était consacré a la problématique de la tolérance
dans le roman.
A travers cette analyse, il nous semble que nous avons pu parvenir à une lecture plus ou
moins approfondi du texte de Zaoui, ce privilège nous permet de dire que l’écrivain s’inspire
pertinemment de son bagage intellectuel, le fait de lire et d’analyser son roman nous pousse à
lui donner le titre d’un intellectuel engagé.
L’intertextualité n’est absolument pas un but ou un style mais un moyen qui a aidé
l’écrivain à transmettre un profond message basé sur la tolérance et le respect de l’autre, a la
manière de la contre-culture qui a lancé le slogan anti guerre « Faites l'amour, pas la
guerre » il semble que la notion été repris par cœur et a la lettre dans le dernier juif de
tamentit. Dans cet égard Émile Zola dit :

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Au cours des siècles, l'histoire des peuples n'est qu'une leçon de
mutuelle tolérance, si bien que le rêve final sera de les ramener tous à
l'universelle fraternité, de les noyer tous dans une commune tendresse,
pour les sauver tous le plus possible de la commune douleur. Et, de
notre temps, se haïr et se mordre, parce qu'on n'a pas le crâne
absolument construit de même, commence à être la plus monstrueuse
des folies.
Si zaoui a fait recours dans son corpus au différent forme de l’enceins texte. Ce n’est pas
pour l’embellir ou pour lui donné du poids dans la balance de la vérité, mais c’est plutôt pour
faire une mise a jour de l’Histoire de l’animer grâce a la fiction, et rappeler au lecteur
« l’eternel retour de l’histoire » dont parle les plus grands philosophes de la nation, Car selon
Winston Cherchell un peuple qui oublie son passé sera condamné à le revivre
perpétuellement. »
Nous constatons ainsi, que l’œuvre de zaoui est par excellence un roman polyphonique
Et représente un sacré patchwork littéraire, d’abord grâce à l’éclatement de ses personnages
Qui véhiculent le récit vers des espaces et des temps hétérogènes ainsi que pour l’ouverture du
roman sur les autres genres artistiques.
Mêler entre le subversif et le commun était une tache embarrassante, et pourtant le romancier
a réussi a la réalisé sans qu’il est la moindre remarque, car la grandeur des thèmes dominant
dans le texte absorbe et dépasse les autres constituants de cette structure romanesque.

Arrivant à la fin de notre conclusion, il parait intrinsèque d’accentuer sur le sujet de la


recherche des valeurs dans le roman Algérien, car avant tout la littérature et une branche des
sciences humaines. S’attaquer a la fiction c’est déjà la tache que peut réussir n’importe quel
écrivain, en revanche c’est aborder la réalité qui reste un privilège donné a certains d’entre
eux, ce qui ouvre grand la porte a la question qui aborde le devoir du romancier de réécrire le
factuel.

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Bibliographie

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I. Roman &Essais :

- ZAOUI Amin, LE DERNIER JUIF DE TAMENTIT Alger, Barzakh,2012.


- GORDON Noah, Le Dernier juif / trad. Emmanuelle Farhi, Paris : le grand livre
du mois, 2001
- . 8002. ‫دار الكتاب‬.‫اخر يهود االسكندرية‬, ‫معتز فتيحه‬
- KANIUK Yoram, Le Dernier Juif, Paris, Fayard, 2010.
- CAMUS Albert., L’Été, Paris, éditions Gallimard, collection Blanche, 1954.

II. Ouvrages de méthodologie et ouvrages critiques :

- ACHOUR C et AMINA B, Clefs pour la lecture des récits, Convergences critiques II,
Éditions du Tell, 2002.
- BAKHTINE Michael, Esthétique de la création verbale, Paris, Gallimard, 1984.
- CASTELLA Paul, La différence en plus, Paris, L’HARMATAN, 2005.
- GENETTE Gérard, Figures III, Paris, Seuil, 1972.
- GENETTE Gérard, Seuils, Paris, Le Seuil, coll. Poétique, 1987.
- GENETTE Gérard, Palimpsestes - La littérature au second degré, Paris, Seuil, 1982.
- GOLDENSTEIN Jean-Pierre, Lire le roman, 8eéd. Bruxelles, De Boeck Supérieur,
« Savoirs en Pratique », 2005.
- HALL Stuart, Identités et cultures. Politique des Cultural Studies. Paris, Éditions
Amsterdam, 2007.
- HAMON Philippe, « Pour un statut sémiologique du personnage », in Poétique du
récit, Paris, Seuil, coll. Points, 1977.
- KRISTEVA Julia, Théorie d’ensemble, coll. Tel Quel, Paris, Seuil, 1968.
- KRISTEVA Julia, Sémiotiké, recherche pour une sémanalyse, Paris, Seuil, coll. Points,
1969.
- KUNDERA Milan, L’art du roman, Paris, Gallimard, 1986.
- MAURIAC François, Le Romancier et ses personnages, Paris, le livre de poche ,1972.
- POUILLON Jean, TEMPS ET ROMAN, Paris, Gallimard, 1946.
- ROBIN Régine, Le roman mémoriel : de l'histoire à l’écriture du hors-lieu, Longueuil
(Montréal), Le Préambule, 1989.
- SAMOYAULT Tiphaine, L'Intertextualité. Mémoire de la littérature, Paris, Nathan

48
- STORA Benjamin, Les Mots de la guerre d'Algérie, Presses universitaires du Mirail,
Toulouse, 2006université, Coll. "128", 2001.
- TADIE Jean-Yves, le récit poétique, paris, PUF, 1978.
- VINCENT Jouve, La littérature selon Barthes, Paris, Minuit, Collection
« Arguments », 1986.
- VINCENT Jouve, la Poétique du roman, Paris, SEDES, 1998.

III. Dictionnaires et encyclopédies :

- Dictionnaire de la Littérature - Larousse


- ARON Paul, DENIS Saint-Jacques, et VIALA Alain, Le dictionnaire du littéraire,
Paris, PUF, Juin2010
IV. Articles, Revues :

- BARTHES Roland, « Théorie du texte », in Encyclopoedia Universalis, XV, 1973.


- Dans un entretien publié par la revu Jule verne, n10
- Revue homonyme (fondée en 1960 et dirigée par Philippe Sollers)
- KRISTEVA Julia, "Bakhtine, le mot, le dialogue et le roman", Critique, avril 1967,
article
- Presses universitaires du MIRAIL, N° : 75, 2008,
- RIFFATERRE, Michel. La trace de l’intertexte in La Pensée n°215- Octobre 1982.
- RIFFATERRE, Michel. L’intertexte inconnu in Littérature n° 41-février 1981

V. Thèses et mémoires :

- BOUGHACHICHE Myriam, Mythe et intertextualité dans Le chien


d’Ulysse et La Kahéna de Salim Bachi, Mémoire de Magister, Univérsité
Mentouri, Constantine, 2006.

- BOUHADJAR Rima. Analyse intratextuelle de Simorgh et Laëzza de


Mohammed Dib Mémoire de Magister Univérsité Mentouri, Constantine, 2009

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VI. Webographie :

https://narratologie.revues.org/314
http://www.univ-reims.fr/
https://books.google.dz/books
http://www.memoireonline.com/

VII. Photographie

The last Jew of Vinnitsa 1941

VIII. Cinéma

- Federico Fellini , La dolce vita , 1960.

IX. Théâtre :

- Jean Giraudoux, Siegfried, acte I scène 2 (1928)

- Le Marchand de Venise de Shakespeare (act scène 1),

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Annexes

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Interview avec Amin Zaoui – « J’ai dit ce qui n’est pas dit dans la littérature algérienne »
Par Bab edd'Art Magazine Dans Littérature | Rencontres le 25 septembre 2012
http://www.babeddart.com/interview-avec-amin-zaoui-jai-dit-ce-qui-nest-pas-dit-dans-la-
litterature-algerienne/

Qu’est-ce qui vous a poussé à écrire ce roman ?

Un des premiers facteurs qui m’a poussé à écrire « Le dernier juif de Tamentit», c’est
d’abord le plaisir de l’écriture, donner plaisir à moi-même. Pour moi l’écriture est d’abord un
plaisir personnel, individuel, qui se voit, qui doit-être, par la suite, partagé avec le lecteur. Je
ne suis pas un écrivain-vendeur d’évènements, je suis un écrivain-visionnaire d’évènements.
Par l’écriture de ce roman je continue ma démarche pour la libération de la littérature de tout
discours donneur de leçon !! Mais aussi pour libérer le lecteur algérien de cette littérature
stéréotypée.

« Le dernier juif de Tamentit » est un roman d’amour, un amour en paix dans un monde en
folie. C’est un roman qui fouille dans l’histoire profonde de l’Algérie plurielle, l’Algérie
diverse et riche en langues, en sensibilités et en croyances. Toute cette quête est délivrée par
un jeune couple, Barkahoum et Abraham.

« Le dernier juif de Tamentit » est un roman qui m’a demandé un travail de préparation de
plus de trois ans. J’ai fait plusieurs déplacements dans la région d’Adrar où j’ai rencontré les
chouyoukh, où j’ai consulté beaucoup de khizanat de manuscrits.

« Le dernier juif de Tamentit » est une histoire qui traverse les temps, du grand Rabin de
Tlemcen, de Maghili, de Sidi Abderrahmane Taâlibi, de Ben Badis, de Kheikh Raymond, etc.
Il est aussi un livre de voyage où on rencontre les personnages dans des villes différentes :
Tlemcen, Bejaia, Alger, Constantine, Timimoun et Tamentit.

« Le dernier juif de Tamentit » c’est un roman qui dénonce la culture de la haine et qui
célèbre le dialogue des cultures. Sans tomber dans le discours idéologique direct et nu, le
roman est aussi une condamnation ferme contre les guerres interreligieuses.

Même si le roman a été écrit avant cette période politique que traverse le monde arabo-
musulman, il décrit les conséquences de cette impasse politique et de cette haine et de cette
intolérance qui de plus en plus prennent le dessus.

On voit que vous continuez dans votre thématique préférée en abordant tout ce qui a
trait à la séduction ?

Certes, le style c’est l’homme, mais dans « Le dernier juif de Tamentit » il y a une nouvelle
problématique c’est l’absence de l’Histoire dans notre quotidien. Par ce texte, et avec un défi
et un courage intellectuel, j’ai dit ce qui n’est pas dit dans la littérature algérienne. C’est un
roman qui par cette approche célèbre la liberté de l’écriture. Je pense que c’est la première
fois qu’un roman algérien revient sur cette période historique de notre pays, mais sans tomber
dans le passéisme. « Le dernier juif de Tamentit », est un roman d’amour charnel où le corps
vit sa liberté sexuelle dès qu’il se sent en paix avec son passé. Le corps est libre parce qu’il a
un rétroviseur qui lui renvoie le passé sans perdre le présent. L’amour entre Barkahoum et

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Abraham est un vécu équilibré qui dénoue les complexités du passé et annonce un avenir en
commun. Cet amour est charnel certes mais spirituel en même temps.

Le roman « Le dernier juif de Tamentit » est construit selon l’esthétique d’un conte populaire
méditerranéen.

Comment voyez-vous la littérature arabe avec tous ces changements de Rabat au Caire ?

A mon sens, la littérature, la noble littérature a besoin d’un espace temporaire pour écrire ce
qui se passe autour d’elle. Ce qui est sûr aujourd’hui c’est que la littérature arabe celle de la
transgression se trouve, de plus en plus, menacée par le salafisme religieux. L’écrivain arabe
libre se voit libérer d’un système despotique policier. Aujourd’hui, les hommes de lettres
arabes, les créateurs, sont appelés à mener un double combat, celui de l’écriture libre et belle
mais aussi celui de la liberté de l’espace politique favorable à l’écriture

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