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Module 

: Etudier les caractéristiques du conte philosophique : candide de Voltaire


Séquence 4
Fiche n0 : 2

Fiche pédagogique 
Les registres :
Polémique et satirique
Activité : de langue.
Durée : 1h
Niveau : 2ème année du baccalauréat
Compétence : Étudier les registres 
Capacité : Étudier les registres : polémique, satirique et reconnaître l’effet recherché
Démarche : cours dialogué

Support : Corpus tiré de Candide, Voltaire

Le déroulement de l’activité

I. Phase d’observation :

- Lire les phrases du corpus.


- Inviter les élèves à réfléchir et les aider à découvrir les figures contenues dans ces phrases
- Les inviter à leur esquisser une définition et préciser l’effet recherché par leur emploi.

1. L’humanité est toujours divisée en deux classes, celle qui tire en avant et celle qui
tire en arrière. Les uns vont trop vite ; mais les autres n’aspirent qu’à reculer, et
ils arrêtent les premiers, ils retardent la pensée, entravent la science…

2. Voir le chapitre I de Candide de Voltaire

II. Phase de conceptualisation :

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Tableau récapitulatif :
Les registres Définition et caractéristiques
Satirique Critique les travers des hommes et des institutions.
 Utilise des procédés lexicaux et stylistiques : connotations, antiphrase,
hyperbole…pour dévaloriser, grossir des défauts
 Dramatisation de la situation d’énonciation : champs lexicaux opposés, figures
d’opposition, d’ironie.
Effet recherché : dénoncer, critiquer, se moquer, condamner des travers sociaux, des
comportements, des vices
Polémique Traduit une forme de combat verbal : le locuteur mène l’offensive et se veut persuasif.
Lexique dévalorisant, figures d’opposition (antithèse, ironie….)
Effet recherché : réfuter les idées d’autrui, discréditer l’adversaire, faire sa caricature.

III. Phase d’appropriation : Exercice d’application :

Exercice : Identifiez les registres dont relève les textes suivants. Indiquez les indices
qui vous ont aidé dans cette identification.
1. «Remarquez bien que les nez ont été faits pour porter des lunettes, aussi avons-nous des
lunettes. Les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées, et nous avons des
chausses. Les pierres ont été formées pour être taillées, et pour en faire des châteaux,
aussi monseigneur a un très beau château ; le plus grand baron de la province doit être le
mieux logé ; et, les cochons étant faits pour être mangés, nous mangeons du porc toute
l'année : par conséquent, ceux qui ont avancé que tout est bien ont dit une sottise ; il
fallait dire que tout est au mieux. »

2. « Non, je ne me tairai pas ! je veux savoir comment je m’y prendre, moi aussi, pour être
heureuse. Tout de suite, puisque qu’il faut choisir. Vous dites que c’est si beau la vie. Je
veux savoir comment je m’y prendrai pour vivre. »

3. Ces histoires d’animaux qui parlent, qui se moquent les uns des autres, qui sont
égoïstes, railleurs, avares, sans pitié, sans amitié, plus méchants que nous, me
soulevaient le cœur. Les Fables de la Fontaine sont plutôt la philosophie dure, froide et
égoïste d’un vieillard, que la philosophie aimante, généreuse, naïve et bonne d’un
enfant…

Satire des philosophes : "ceux qui ont avancé que tt est bien ont dit une sottise ; il fallait dire que tt est au
mieux", Voltaire se moque de Leibniz en jouant sur les mots
La satire de la théorie des causes et des effets. Leibniz prétend expliquer rationnellement tous les faits :

 "les nez ont été faits pour porter des lunettes"


 "les jambes sont visiblement instituées pour être chaussées"
 "les pierres ont été formées pour être taillées et pour en faire des châteaux"
ces exemples sont absurdes, car ils sont inversés.

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4. Voici venus les jours du carnaval, les jours où le bétail humain s'amuse par masses, par troupeaux, montrant
bien sa bestiale sottise [...]. Quel bonheur stupide peuvent trouver ces gens à aveugler les passants avec du plâtre
? Quelle joie à heurter des coudes, à bousculer ses voisins, à s'agiter, à courir, à crier ainsi sans aucun résultat
pour ces fatigues, sans aucune récompense après ces mouvements inutiles et violents ?
Quels plaisirs éprouve-t-on à se réunir si c'est uniquement pour se jeter des saletés à la face ? Pourquoi cette
foule est-elle délirante de joie, alors qu'aucune jouissance ne l'attend ?
Pourquoi parle-t-on longtemps d'avance de ce jour, et le regrette-t-on lorsqu'il est passé ? Uniquement parce
qu'on déchaîne la bête, ce jour-là ! On lui donne liberté comme à un chien que la chaîne des usages, de la
politesse, de la civilisation et de la loi tiendrait attaché toute l'année. La bête humaine est libre ! Elle se soulage
et s'amuse selon sa nature de brute.

Guy de Maupassant (1850-1893), « Causerie triste », Le Gaulois, 1884.

1. Relevez et étudiez la métaphore dévalorisante utilisée par Maupassant pour attaquer le carnaval.
2. Quel est le rôle joué par les fausses questions dans le texte ?

Exemple : « On vous a dit que les vieilles valeurs morales ont rejoint les vieilles lunes. C’est faux. Si vous
décapez l’humanité présente des mots qui la masquent, vous retrouverez l’homme, l’homme éternel.  », A.
Maurois
Exemple : « Je vis un petit homme si fier, il prit une prise de tabac avec tant de hauteur, il se moucha si
impitoyablement, il cracha avec tant de flegme, il caresse ses chiens d’une manière si offensante pour les
hommes, que je ne pouvais me lasser de l’admirer. », Montesquieu

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