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MATIERE : Géographie
CÔTE D’IVOIRE – ÉCOLE NUMÉRIQUE
Vous, élèves de la TA2 du Lycée Moderne Inagohi de San pedro, suivez un débat sur la
chaîne de télévision RTI 1, dont le thème est : « la nature des relations entre l'UE et les ACP
après 2020, date de la fin de l'accord de Cotonou ».
Un des spécialistes tient les propos suivants : « si l’Europe n’y prend garde, la Chine risque de
prendre sa place auprès des ACP ; notre vieille histoire de coopération prendrait alors un
coup ». Ces propos éveillent votre intérêt sur la coopération UE/ACP. Vous décidez avec le
soutien de votre professeur d’exploiter divers documents en vue de présenter les partenaires
UE-ACP, de caractériser ces accords et d’en apprécier les forces et les faiblesses.
Introduction
La coopération entre l’Union Européenne (U.E) et les pays d’Afrique, des Caraïbes et du
Pacifique (ACP) s’est manifestée dès 1957 avec le Traité de Rome. Ces relations entre les
pays fournisseurs de matières premières (ACP), et les pays transformateurs de matières
premières (U.E), ont longtemps été considérées comme un modèle de coopération Nord-Sud.
Comment se traduisent-elles ?
En réponse à cette préoccupation, nous présenterons d’abord les pays des zones partenaires,
ensuite le contenu des accords de coopération et enfin le bilan de cette coopération.
- La CECA : créée le 18 avril 1951 par le traité de Paris entre la France, la République
fédérale d’Allemagne, l’Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. La CECA
est une autorité communautaire européenne visant la mise en commun de la gestion du
charbon et de l’acier.
- La CEE : instituée le 25 mars 1957 par le Traité de Rome, est un marché commun
entre six pays européens (la France, les Pays-Bas, la Belgique, l’Italie, la République
Fédérale d’Allemagne, le Luxembourg).
Le succès de cette union douanière attire d’autres pays. Ainsi, on note des élargissements
successifs.
-Pays et Territoires d’Outre-mer (PTOM) avant 1960 regroupaient surtout les colonies
françaises. Plusieurs étapes ont été observées dans l’évolution des ACP.
-Début des années 1960 : 18 Etats regroupés au sein des Etats Africains et Malgaches
Associés (EAMA) qui sont des anciennes colonies européennes, notamment françaises.
-1969 : dans sa politique d’ouverture vers l’Afrique anglophone, la CEE signe l’accord
d’Arusha (Tanzanie) qui permet l’entrée de 3 Etats de l’Afrique de l’Est (Kenya, Ouganda,
Tanzanie) dans le groupe des Etats associés.
-1973 : l’adhésion de la Grande Bretagne à la CEE favorise l’entrée dans le groupe des Etats
associés de 21 pays membres du Commonwealth répartis sur 3 régions : Afrique, Caraïbes,
Pacifique ;
La production du lait représente 133 millions de tonnes soit 19,6% de la production mondiale.
- produits primaires représentent 80% des exportations africaines. Les services rapportent 84
milliards de dollars)
Activité d’application n°1 : Indique par une croix si l’affirmation est Vraie ou Fausse.
-les raisons historiques : les ACP sont pour la plupart des anciennes colonies de l’UE (Pays-
Bas, France, Belgique, Espagne, Grande-Bretagne, Portugal…). Ainsi, à leur indépendance,
les ACP ont gardé des liens privilégiés avec leurs anciennes métropoles ;
-les raisons politiques et culturelles : les Européens veulent renforcer leurs espaces culturels
avec la création de la francophonie pour les pays francophones et le Commonwealth pour les
anglophones ;
-les raisons économiques : les ACP sont pour l’essentiel des pays tropicaux, producteurs de
matières premières dont les anciennes métropoles ont besoin. Les ACP sont aussi des
marchés potentiels pour l’industrie européenne.
En outre, les ACP constituent des lieux d’investissement rentables pour l’UE.
Pour les ACP, l’UE a constitué pendant longtemps le principal bailleur de fonds des
pays ACP. En plus il y a des aides multiformes : aides humanitaires, financement des
projets agricole, industriel et de construction ou de réhabilitation d’infrastructures socio-
économiques. Le système de stabilisation des prix des produits agricoles (stabex) et le
système de stabilisation des prix des produits miniers (sysmin) permettent de réduire les
pertes des recettes d’exportation. On note aussi l’entrée des matières premières et certains
produits industriels des pays ACP sur le marché européen sans droit de douane.
Toutes ces raisons sont à la base de l’établissement de relations privilégiées entre les ACP et
l’UE, qui vont s’exprimer sous forme de convention.
-Le Conseil des ministres ACP/UE : c’est l’organe de décision et d’orientation, il se réunit
une fois par an en session ordinaire et en session extraordinaire lorsque la présidence le juge
nécessaire.
-Le Comité des ambassadeurs ACP/UE : organe exécutif, il comprend les représentants
permanents de l’UE, de la Commission européenne et les ambassadeurs des Etats ACP
auprès de l’UE.
-l’Assemblée parlementaire paritaire (APP) :c’est l’organe consultatif. Elle comprend un
nombre égal de représentants du parlement et de membres des parlements des Etats ACP. Les
recommandations et les résolutions débattues en son sein sont soumises au Conseil des
ministres ACP/UE.
-Le Centre pour le Développement de l’Entreprise (CDE) : son but est d’accompagner le
développement des entreprises du secteur privé des ACP et de favoriser les projets communs
avec les entreprises européennes.
-Le Centre Technique de Coopération Agricole (CTA) :
il améliore l’accès des pays ACP à l’information sur le développement agricole et rural.
Il s’agit d’un traité d’association entre la CEE et les PTOM (Pays et Territoires d’Outre-mer).
Son but est d’assurer des relations suivies dans 2 grands secteurs : l’aide et le commerce. Elle
crée le Fonds Européen de Développement (FED) pour financer les équipements de base
dans les PTOM. Cette aide est non remboursable. L’enveloppe financière allouée au 1er
FED est de 581millions d’écus.
Elle a été signée entre les 6 pays de la CEE et 18 Etats africains et Malgaches Associés
(EAMA). Cette convention favorise la suppression des droits de douanes et des coûts
d’importations en faveur des EAMA. Elle favorise également la coopération financière et
technique par l’élargissement du champ d’action du FED. Elle crée la BEI (Banque
Européenne d’Investissement), envoie les techniciens dans les pays ACP, attribue des bourses
d’étude aux étudiants des pays ACP, crée des infrastructures socio-économiques, aide à la
diversification et à l’amélioration des produits agricoles. Elle adopte le 2ème FED d’un
montant de 666 millions d’écus.
La convention est signée entre 6 pays CEE et 19 Etats africains et Malgaches Associés
(EAMA). Elle encourage la coopération inter africaine et élargit l’éventail des aides dont la
priorité est accordée au secteur de l’industrie et du commerce. Elle adopte le 3ème FED dont
le montant s’élève à 843 millions d’écus en plus des 90 millions d’écus de la BEI.
Lomé I est signée le 28 février 1975 entre 46 pays ACP et 9 pays CEE.
-La promotion des échanges et la garantie des débouchés des produits ACP et surtout le libre
accès des produits ACP au marché de la CEE.
-Coopération financière : 4ème FED 3,072 milliards d’écus et la BEI 390 millions d’écus.
Elle est signée le 31 octobre 1979 par 10 pays de la CEE et 58 pays ACP. Elle favorise :
- la création du Système de Stabilisation des Recettes d’Exportation des Produits Miniers des
pays ACP (SYSMIN) ?
-l’adoption du 5ème FED 4, 724 milliards d’écus et 1685 millions d’écus pour la BEI.
Elle est signée le 8 décembre 1984 par 10 pays CEE et 65 pays ACP. L’accent est mis sur :
La coopération financière : 6ème FED 7, 4 milliards d’écus et BEI 1,100 milliards d’écus.
Elle est signée le 15 décembre 1989 par 12 Etats CEE et 68 pays ACP. Sa durée est de 10 ans.
L’accent est mis sur :
-le non- remboursement des fonds versés aux ACP (transferts Stabex et Sysmin)
-le respect des droits de l’homme,
-le soutien aux ACP devant procéder à des Programmes d’Ajustement Structurel (PAS),
-la promotion du secteur privé des ACP.
-la coopération financière : 7ème FED 10,8 milliards d’écus et BEI 1,2milliards d’écus.
Il est signé le 23 juin 2000 pour 20 ans par l’Union Européenne et les pays ACP avec une
clause de révision tous les 5 ans. Les principaux points de cet accord sont :
-l’éradication de la pauvreté ;
-le respect des droits de l’homme, des principes démocratiques et de l’Etat de droit ;
A B
des matières premières agricoles et minières à bas prix pour les industries de l’UE ;
les ACP sont un vaste marché pour les produits industriels européens ;
l’extension de l’influence politique et culturelle de l’UE sur les ACP.
Des matières premières agricoles et minières à bas prix ; le soutien financier aux secteurs-clés
des économies ; le retard dans le paiement des fonds de garantie ; des aides financières sous
forme de dons non remboursables ; des subventions pour le développement.
Conclusion
Cependant après plus de soixante années de partenariat, le bilan reste mitigé. Pour donner un
nouveau souffle à leur partenariat, ils s’engagent dans de nouveaux accords de partenariat
économiques (APE).
SITUATION D’EVALUATION
COMMENTAIRE DE TEXTE
« Les enseignements qui ressortent de l' évolution dans le temps et dans l'espace des relations
ACP-UE peuvent se ramener à deux constats principaux.
Il s'agit d'un partenariat bâti sur l'héritage colonial qui lie certains Etats membres de l'Union
européenne, d'une part, et les Etats ACP, d'autre part.
Dans cette perspective historique, les préférences commerciales non réciproques et l'aide au
développement (piliers originels du partenariat) accordées par l'Union européenne en faveur
des pays ACP sont parfois, et à juste titre, analysées comme la juste rétribution de
l'exploitation des colonies par les métropoles consacrées par le pacte colonial.
De ce passé, les relations ACP-UE ont conservé un relent néo- colonial qui ne saurait être nié,
en dépit des éléments de modernisation apportés par l'Accord de Cotonou.
Perçues comme un partenariat de solidarité, les relations ACP- UE n'en conservent pas moins
un caractère visiblement asymétrique (préférences commerciales non réciproques et aide au
développement exclusivement offertes par la partie européenne) qui place les Etats ACP dans
une posture fragile de dépendance à l'égard de l’Union européenne.
Le débat sur l'avenir du Groupe ACP et les appréhensions notées quant au possible
désengagement de l'Union européenne, traduisent bien cet état de fait.
Pour en revenir au cas spécifique de la coopération ACP-UE, cette relation me paraît être
encore prisonnière des biais qui inhibent l'efficacité du dialogue Nord –Sud en général. »
Source : Interwiew de Xinhua au Professeur Albert Tévoédjrè sur le partenariat UE/ACP le15/
01/2014, mise en ligne afriquinfos.com , ce 18/04/2020 .
N .B : Xinhua est une agence de presse chinoise
Le Prof Albert Tévoédjrè, est l’ ancien médiateur du Bénin , représentant spécial du
sécrétaire général de l’ONU Kofi Annan de2003 à 2005 lors de la crise ivoirienne.
Consignes/Questions
3-Partages-tu l’avis du Professeur Albert Tévoédjrè quand il dit : «cette relation me paraît
être encore prisonnière des biais qui inhibent l'efficacité du dialogue Nord –Sud en général. »
Justifie ta réponse.
Sujet de dissertation :