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8.2 Application à travers la physique.

Les transformées de Legendre apparaissent un peu partout en physique, à

chaque fois que les dérivées prennent une vie propre. Par exemple, nous pou-

vons imposer la valeur d’une fonction en un point comme paramètre de contrôle,

où au contraire, la valeur de la tangente comme paramètre de contrôle.

L’action en mécanique.

En mécanique classique, le lagrangien est définie par

L( ˙x, x, t) = (m/2) ˙x2 − V (x, t)

Noter que L est considéré comme une fonction de deux variables indépendante, x

et ˙x. Nous pouvons prendre la transformée de Legendre du lagrangien par rapport

à ˙x

H(p, x, t) = p ˙x − L( ˙x, x, t) = (1/2m)p2 + V (x, t)

p = ∂L

∂ ˙x

Le très grand avantage de ce passage est que nous passons des équations de

second degrés en ¨x en équation de premier degrés en ˙p. Formellement, on ne

change pas grand chose, une équation de second degrés ou deux équations de

premiers degrés à priori nécessitent le même effort ; mais les équations du premier

degrés ont une interprétation géométrique immédiate en terme de flux et même

si on ne sait pas les résoudre exactement, on peut démontrer beaucoup de choses.

En mécanique relativiste, l’action est donné par

S=

ˆb

−m.ds

où ds2 = dt2 − dx2 est l’élément d’arc entre deux événements. En notant β =

dx/dt, nous avons

L(β) = −m√1 − β2

Ce qui nous donne

p = dL/dβ = mβ/√1 − β2
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18 Les Transformées de Legendre.

ou encore β = p/√p2 + m2 ou finalement

H(p) = √p2 + m2

Relations que nous voyons plus souvent sous la forme

E2 − p2 = m2

Les potentiels thermodynamiques.

Prenons d’abord un exemple simple. Supposons que l’on connaisse l’énergie

libre d’un système F (V, T, ...) pour toute température et volume fixée (penser :

gaz parfait dans un cylindre à volume fixe). Nous allons mettre en contact notre

système avec un réservoir de pression (une force constante par unité de surface) et

laisser libre le volume (penser : piston capable de se mouvoir dans le cylindre pour

). L’énergie libre de notre système est maintenant G(V, T, p, ...) = F (V, T, ...)+pV .

F ()est toujours notre énergie libre à volume fixe, pV le travail effectué par

le changement de volume. Le principe du minimum en thermodynamique nous

affirme que le volume V va varier (penser : le gaz se détend ou se compresse)

jusqu’à atteindre une valeur d’équilibre V ∗ telle que l’énergie libre soit minimum.

Dans ce cas, V ∗ est une fonction de p,T,... est l’énergie libre vaut

G(T, p, ...) = F (V ∗, T, ...) + pV ∗

où V ∗ est tel que p = −∂F/∂V |V =V ∗ .

Nous voyons donc que G(T, p, ...) est la transformée de Legendre de l’énergie

libre F (V, T, ...) par rapport à la variable V . On appelle d’ailleurs G enthalpie libre

pour bien marquer cette distinction. Vous avez remarqué que les conventions de

signe en thermodynamique ont induit quelques changement de signe par rapport

à nos définitions d’avant, mais cela ne change pas les concepts.

De façon générale, considérons l’énergie libre d’un système F (T, X1, X2, ...Xn)

où les Xi sont des paramètres extensifs. La variable conjuguée au paramètre

extensif Xi est xi = −∂F/∂Xi.

Si maintenant nous mettons notre système en contact avec un réservoir de

Xi à xi fixée, la quantité extensive X_i va évoluer pour minimiser la quantité

Φ = F (T, X1, X2, ...Xn) + xiXi où xiXi est le travail effectué par le changement
de Xi. Le nouveau potentiel thermodynamique Φ dépend du paramètre intensif

xi et non du paramètre extensif Xi. Nous pouvons ainsi passer d’un potentiel

thermodynamique à un autre en prenant des transformée de Legendre successif.

Le choix du potentiel thermodynamique adéquat pour un problème se fait en

fonction des paramètres (intensif ou extensif) que l’expérimentateur peut contrô-

ler. Les délices des définitions de la thermodynamique font que le signe de la

variable conjuguée xi n’est pas toujours - la dérivée partielle , mais parfois + . Il

faut prendre cela en compte lors des passages entre les potentiels.

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18 Les Transformées de Legendre.

Optique géométrique et caustiques.

Quand on regarde la surface de la mer par une belle journée, on distingue des

endroits sur la mer fortement éclairés : la surface n’étant pas plane, certaines

directions concentrent la lumière. De façon générale, considérons une courbe que

l’on présente comme l’interface d’une surface réfléchissante. Quand on éclaire

cette courbe par une lumière parallèle, l’enveloppe des rayons réfléchis forme une

nouvelle courbe qu’on appelle une caustique. Cette courbe n’est rien d’autre que

la transformée de Legendre de la courbe réfléchissante.

La forme des cristaux et les évolutes.

Certaines classe d’équations différentielles.

Des équations différentielles où la dérivée apparaît sous une forme plus com-

pliquée que la fonction peuvent avoir une solution simple en transformée de Le-

gendre. Considérons par exemple l’equation pour y(x)

y = xy′ + f (y′)

Il est évident que si l’on passe de (x, y) à (p, z) où la fonction z(p) est la transfor-

mée de Legendre de y(x), nous avons par définition des transformée de legendre

y − xy′ = −z et donc

z(p) = −f (p)

Il suffit donc simplement d’inverser la transformée pour trouver la fonction y(x).

Exemple. Résoudre y = xy′ − y′2/2. Nous avons immédiatement z(p) = p2/2,et

donc y(x) = x2/2


Un peu plus sur les enveloppes.

Notre façon de calculer les enveloppes était légèrement limité, et par exemple

ne nous permet pas de calculer de quelle famille un cercle est l’enveloppe. Cela

vient de notre définition d’une droite par l’équation y = px − g. Généralisons un

peu l’équation d’une famille de droite, paramétré par une variable t :

∆t : u(t)x + v(t)y + w(t) = 0

où nous supposons que u(t) et v(t) ne s’annule pas ensemble. L’enveloppe de

ces droites peut également être paramétré par la même variable t et nous le

représentons donc par (x(t), y(t)). L’équation d’enveloppe s’écrit donc

u(t)x(t) + v(t)y(t) + w(t) = 0 (18.3)

u(t)x′(t) + v(t)y′(t) = 0 (18.4)

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18 Les Transformées de Legendre.

En différentiant (18.3) et en y retranchant (18.4), nous obtenons deux nouvelles

équations :

u′(t)x(t) + v′(t)y(t) + w′(t) = 0

u(t)x(t) + v(t)y(t) + w(t) = 0

Ce qui nous donne directement l’équation de l’enveloppe :

x(t) = vw′ − v′w

uv′ − u′v

y(t) = vw′ − v′w

uv′ − u′v

Exercices.

Parabole. Soit une ligne D et un point F en dehors de cette ligne. Soit la

famille de ligne bissectrice du segment joignant F à un point de D. Quelle est

l’enveloppe de ces lignes ? [Réponse : parabole de foyer F et de directrice D.

Pour voir cela, choisir D comme l’axe des x, et F = (0, a) sur l’axe y. L’équation

des droites bissectrices est donnée par y = px − (1/2)ap2 où p est la pente de la

bissectrice. Comme g(p) = (1/2)ap2, la transformée de legendre, f (x) = (1/2a)x2

est l’enveloppe].

Arc minimum. Trouver la courbe y(x) entre deux points x0 et x1 de longueur


d’arc minimum tel que y′(x0) = p0 et y′(x1) = p1 et p0p1 < 0

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