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DIRECTION DES LANCEURS

&

CENTRE NATIONAL D'ÉTUDES SPATIALES


CENTRE SPATIAL D'ÉVRY - Rond-point de l'Espace - 91023 ÉVRY Cedex - Téléphone : 01.60.87.71.11
SIRET 775 665 912 000 66 - APE 731Z
SIEGE SOCIAL : 2, place Maurice Quentin 75039 PARIS Cedex 01 - Téléphone : 01.44.76.75.00 - R.C.S. PARIS B 775 665 912
Classification :
1. Grand Public
2. CNES
3. Diffusion Restreinte
4. Confidentiel Industrie
CENTRE NATIONAL
D'ETUDES SPATIALES
N° Contrat :
Requis contractuellement :
Direction des Lanceurs
N° Lot Contrat :
N° Lot Travaux :

TITRE :

MOTEUR FUSEE A ERGOLS LIQUIDES

Nombre total
Référence Référence interne Date Nombre d'annexes
de pages
standardisée
Edition 13 DLA/CT 03-194 20/09/2015 330 5
DLA/AET/A/331/00
Auteur(s) : Sigle(s), Nom(s), Visa(s)

Pascal PEMPIE - DLA/AQ/D

Résumé d'auteur :
Ce document décrit les éléments de dimensionnement d'un moteur fusée à propulsion liquide.
Il est particulièrement axé sur le "système moteur", définition et analyse des différents cycles
thermodynamiques.
Il indique les éléments de dimensionnement des composants principaux Chambre propulsive et
Turbopompes.
À titre d'exemple et d'application, le dernier chapitre présente l'avant projet d'un moteur premier
étage LOX-CH4 Expander et celui d’un moteur cryotechnique Expander d’étage supérieur.

Vérification - Accord
Mots clés Diffusion
(Sigle, Nom, Date, Visas)
8

SOMMAIRE

I. DEFINITION - RELATIONS FONDAMENTALES


1.1 Équation fondamentale de la propulsion par réaction
1.2 ISP
1.3 Puissance
1.4 Rendement propulsif
1.5 Vitesse caractéristique - équation de Tsiolkovski

II. ÉCOULEMENT DANS LA CHAMBRE ET LE DIVERGENT


2.1 Rappel des équations relatives à ces hypothèses
2.2 Vitesse caractéristique C*
2.3 Coefficient de poussée Cf
2.4 ISP
2.5 Prise en compte des irréversibilités
2.6 Cf et ISP maximum
2.7 Resisto Jet

III. ERGOLS
3.1 Mono ergol
3.2 Bi ergols
3.2.1 Ergols stockables
3.2.2 Ergols cryotechniques
3.3 Sélection des ergols
3.4 Rapport de mélange

3.5 Rapport de mélange moyen "Bulk Density"

IV. THERMODYNAMIQUE DE LA COMBUSTION


4.1 Objectifs
4.2 Définition
4.3 Équation fondamentale
4.4 Loi des masses
4.5 Chaleur de réaction et ISP
4.6 Constantes d'équilibres
4.6.1 Exemple : Réaction simple H2/O2
4.6.2 Réaction générale
4.7 Calcul de la température de combustion
4.8 Détente des gaz brûlés
4.9 Estimation des caractéristiques thermodynamiques des gaz
4.10 Estimation des propriétés de transport
9

4.11 Influence du rapport de mélange RM


4.12 Compléments
4.12.1 Mac Bride
4.12.2 TDK

V. LE SYSTEME MOTEUR
5.1 Objectifs
5.2 L'optimisation
5.2.1 Les entrées
5.2.2 Paramètres d'optimisation
5.2.3 Coefficients d'échange
5.3 Les cycles thermodynamiques
5.4 Cycle sur pressurisation réservoir
5.4.1 Avantages
5.4.2 Les applications
5.4.2.1 Contrôle d'attitude
5.4.2.2 Moteurs satellites
5.4.2.3 Étage économique
5.5 Cycle à turbopompes
5.5.1 Cycles intégrés
5.5.1.1 Expander
5.5.1.2 Moteur à combustion étagée
5.5.2 Moteur à Cycle dérivé
5.5.2.1 Bleed
5.5.2.2 Tap Off
5.5.2.3 Cycle à générateur de gaz auxiliaire
5.5.2.4 Cycle à générateur de gaz
5.6 Éléments de calcul des cycles thermodynamiques
5.6.1 Équilibrage des puissances
5.6.2 ISP - FV
5.6.3 Expander
5.6.4 Cycle intégré
5.6.4.1 Reconstitution du moteur Japonais LE-7
5.6.5 Bleed
5.6.6 Cycle à générateur de gaz
5.6.6.1 Optimisation du cycle à générateur de gaz
5.6.7 Variable d'équilibrage et d'optimisation des cycles
5.6.8 Comparaison Expander-Bleed-Générateur de gaz
5.6.8.1 Expander
5.6.8.2 Bleed froid
5.6.8.3 Bleed chaud
5.6.8.4 Cycle à générateur de gaz
5.6.9 Dimensionnement du Vulcain
10

VI. L'EXISTANT DES MOTEURS A PROPULSION LIQUIDE


6.1 Objectifs
6.2 Paramètres globaux
6.2.1 Moteur Lox Fuel
6.2.2 Moteurs stockables
6.2.3 Moteurs cryotechniques
6.2.4 Moteurs mono ergol
6.3 Paramètres sous-systèmes
6.3.1 Chambre de combustion et injecteur
6.3.2 Turbopompes
6.3.3 Générateurs de gaz
6.4 Galerie de portraits

VII. LA CHAMBRE PROPULSIVE


7.1 Description
7.2 L'injecteur
7.2.1 Relations générales
7.2.2 Injecteur à impact "impinging"
7.2.3 Injecteur coaxial
7.3 La chambre de combustion
7.3.1 L*
7.3.2 Géométrie
7.4 Circuit regénératif
7.4.1 Équations du transfert thermique
7.4.2 Circuit regéneratif
7.4.3 Coefficient d'échange coté chaud
7.4.4 Coefficient d'échange côté froid
7.4.4.1 Prise en compte de l’effet d’ailette
7.4.5 Qualité des fluides de refroidissement
7.4.6 Analyse. Limitations
7.4.7 Perte de charges
7.5 Le divergent
7.5.1 Divergent conique
7.5.2 Divergent parabolique
7.5.3 Décollement

VIII. TURBOPOMPES
8. 1 Fonction
8. 2 Architectures
8. 3 Performances d'une turbopompe
8.3.1 Fiabilité
8.3.2 Masse
8.3.3 Pression d'aspiration
11

8.3.4 Débit turbine


8.4 État de l'art
8.5 Eléments constitutifs d'une pompe
8.5.1 Un inducteur ou hélice de gavage (figure 8.6)
8.5.2 Une roue de pompe centrifuge
8.5.3 Un diffuseur aileté figure 8.10
8.5.4 Une volute
8.5.5 Canal de retour
8.6 Dimensionnement hydraulique d'une pompe centrifuge
8.6.1 Triangles des vitesses
8.6.2 Théorème d'Euler : Calcul du couple, de la hauteur d'élévation
8.6.2.1 Calcul du couple
8.6.2.2 Calcul de la puissance hydraulique
8.6.3 Mécanisme d'accroissement de la pression
8.6.3.1 Dans la Roue
8.6.3.2 Diffuseur : Rôle du diffuseur
8.6.4 Puissance / Rendements
8.6.4.1 Puissance utile
8.6.4.2 Rendements
8.6.4.2.1 Rendement global
8.6.4.2.2 Rendement hydraulique : h
8.6.4.2.3 Rendement volumétrique : v
8.6.4.2.4 Rendement mécanique
8.6.5 Équations caractéristiques de fonctionnement
8.6.5.1 Roue avec un nombre d'aubes infini
8.6.5.2 Roue avec un nombre d'aubes fini
8.6.5.3 Effets visqueux, Pertes
8.6.5.4 Influence du débit
8.6.6 Analyse dimensionnelle
8.6.6.1 Application au théorème de Waschy Buckingham
8.6.6.2 Coefficient manométrique, coefficient de débit
8.6.6.3 Vitesse et diamètre spécifiques
8.6.7 Vitesse et diamètre spécifiques
8.6.7.1 Définition de Ns
8.6.7.2 Relation entre Ns et coefficients caractéristiques
8.6.7.3 Diamètre spécifique
8.6.7.4 Relation entre Ns, Ds et le rendement
8.6.8 Constantes de tracé
8.6.8.1 Constates de tracé
8.6.9 Similitude des pompes
8.6.10 Cavitation
8.6.10.1 Définition
8.6.10.2 Influence de la cavitation
8.6.10.3 Vitesse spécifique d'aspiration
12

8.6.10.4 Influence des fluides sur la cavitation - Aperçu sur le


coefficient thermodynamique de cavitation
8.6.10.5 NPSH disponible
8.7 Turbine axiale
8.7.1 Éléments constitutifs d'une turbine
8.7.2 Expression du couple moteur - triangle de vitesse
8.7.3 Diagramme thermodynamique d'un étage de turbine axiale (figure 8.14)
8.7.3.1 Calcul Des Enthalpies
8.7.3.2 Calcul des vitesses
8.7.3.3 Calcul des pressions, températures, masse volumique,
nombre de mach
8.7.3.4 Calcul de H chute utilisée
8.7.3.5 Rendement
8.7.4 Degré de réaction
8.7.5 Étude de la turbine à action
8.7.6 Turbine Curtiss
8.7.7 Roue à étage de pression
8.7.8 AN2
8.7.9  

IX. AVANT PROJETS MOTEUR

9.1 AVANT PROJET MOTEUR 1ERETAGE GENERATEUR DE GAZ LOX-


CH4
9.1.1 Bouclage du cycle
9.1.1.2 Cycle
9.1.1.3 Dimensions chambre de combustion
9.1.1.4 Géométrie divergent
9.1.1.5 Températures paroi chambre
9.1.1.6 Dimensionnement Injecteurs
9.1.1.7 Dimensionnement de la turbopompe
9.1.1.8 Dimensionnement de la turbine Curtiss.
9.1.2. Calcul de la chambre propulsive
9.1.2.1 Géométrie chambre de combustion
9.1.2.2 Calcul du divergent
9.2 AVANT PROJET MOTEUR EXPANDER CRYOTECHNIQUE.
9.2.1 Cycle
9.2.2 Chambre propulsive
9.2.3 Dimensionnement des pompes
9.2.3.1 Pompe Oxygène
9.2.3.2 Pompe Hydrogène.
9.2.4 Turbines
13

X. LA PROPULSIION NUCLEO-THERMIQUE
10.1 Introduction
10.2 Rappel de physique
10.2.1 L’atome
10.2.2 Energie nucléaire
10.2.3 Radioactivité
10.2.4 La fission
10.3 Le système moteur nucléo-thermique
10.4 Le cœur nucléaire
10.4.1 Les composants
10.4.2
10.5 L’état de l’art
10.5.1 Le programme NERVA US
10.5.2 Le moteur Russe RD 0410
10.5.3 MAPS Le programme Français
14

I DEFINITION RELATIONS FONDAMENTALES


Hypothèses :

 Vol sans perte (ni aérodynamiques, ni par champ gravitationnel).

 Écoulement sans perte - mono dimensionnel.

1.1. ÉQUATION FONDAMENTALE DE LA PROPULSION PAR


REACTION

F Force propulsive

V2 Vitesse des produits éjectés

p2 Pression dans le champ de sortie

F pa Pression atmosphérique

S2 Section de sortie

pa i débit massique des produis éjectés


 V2 
n = vecteur unitaire normal à S2

L'équation de la quantité de mouvement.


 
 F i V2 + (p2 - pa) S2 n 1.1

pa = O (propulsion dans le vide)


  
F = i V2 + p2 S2 n

pa = p2 = tuyère adaptée
 
F = i V2

Par analogie on peut écrire :


 
 F i Ve 1.2
15

1.2. ISP

Par définition Isp l'impulsion spécifique est :

F
ISPseconde  1.3
i.go
Kg/s m/s2

La figure 1.1 indique l'Isp caractéristique des différents modes de propulsion à réaction.

1.3. PUISSANCE
La puissance du jet est prédite par la relation suivante.

Ve 2
Wjet = i.
2

1
soit Wjet = go .F.ISP
2

Application numérique

Puissance du moteur Vulcain

F= 1025 K

ISPV = 432 s

W = 2100 MW

1.4. RENDEMENT PROPULSIF


Soit la puissance nécessaire à propulser le véhicule

Wpropul = F x Vvehicule

La puissance du jet Wjet

Soit ηpropu le rendement propulsif


16

Wjet
ηpropu =
Wjet  Wpropu

Ve
2
= Vvehicule
2
 Ve 
  1
 Vvehicule 

AN :

ISP = 450s ISP typique ergols Lox/LH2

Véhicule = 10 000 m/s typique mission GTO

Ve
ISP   Ve = 4414 m/s
go

 prop = 0,7389

1.5. VITESSE CARACTERISTIQUE - EQUATION DE TSIOLKOVSKI

dm
Soit i  masse éjectée
dt
 
γ, M, V accélération, masse et vitesse du lanceur à l'instant t.
 
 F  t F
γ V  dt
M oM


 t iVe
en utilisant la relation 1.2 = V dt
o M


t dm Ve
=  dt
o dt M

en supposant Ve = Constante

dM
V  Ve ot soit
M

Masse initiale
mi
V = Ve ln Masse finale 1.4
mf
17

La prise en compte de la notion d'Isp (1.3) et (en la supposant constante) :

mi
V  go ISP ln
mf 1.5

soit : ms masse de structure


me masse d'ergols
mu masse utile
 indice constructif = ms/me

 mu 
1    me 
V  go ISP ln   1.6
   mu 
 me 

Le V correspond au besoin mission (voir remarque ci dessus). Les deux


paramètres clés sont l'indice structural qui doit être le plus bas possible et l'impulsion
spécifique la plus élevée possible.

La figure 1.2 présente les différentes missions et ΔV correspondants

La figure 1.3présente les indices structuraux de différents lanceurs.


La figure 1.4 présente les rapports de masse [(mu/(mu + ms + me)] des principaux lanceurs
au décollage

Aperçu sur la notion de Delta V


Application de la loi de NEWTON :Vitesse de libération

- Quelle est la vitesse minimale o qu'il faut communiquer à un corps m lancé verticalement depuis
une planète pour échapper à son champs gravitationnel.

Loi de Newton
- F=-GMm/r2

G constante de gravitation = 6.67 10-11 m3/kg.s2


M masse de la Planete
Terre M= 5.97 1024 kg

Hypothèses : Planète fixe


Résistance aérodynamique négligeable,
Soit à une altitude r


H
o r
d GMm
R m =-
dt r2
18

 NE DÉPEND PAS DE LA MASSE m du corps lancé.

d dr GM
=- 2
dr dt r

dr
d = - GM
r2

 2 GM
= + Constante
2 r
1 1 
r = Ro  = o 2 = 2 GM    + o2
 r Ro 

2GM
r tend vers ∞ alors 0 ≥
Ro
o
Soit pour la Terre 11,18 Km/s
Lune 2,37 Km/s
Mars 5 Km/s

Vitesse de satellisation

Pour que la trajectoire circulaire de rayon r soit stable il suffit que l’effort centrifuge
GM .m
Fc  m. 2 .r équilibre la force gravitationnelle Fg  ; soit sachant que Vcirc   .r
r2
GM
Vcirc 
r
A.N Z= 36000 km ; r= 42378 km __________Vcirc=7,9 km/s

Remarque relative à l’équation de TSIOKOLSKI

V = go ISP ln (minitiale/mfinale)
Il peut être déduit la quantité d'ergols me =f(ISP,ΔV,ms)

mu = charge utile
ms = me masse inerte

e ΔV/go.ISP 1
me  mu
 
1   1  e ΔV/go.ISP 
Cette fonction tend vers l'infini lorsque le dénominateur tend vers zéro.
Il existe par conséquent une valeur d'ISP minimale

ΔV
ISP min 
go ln 1  1 /  
19

La figure suivante illustre l’influence de l’ISP sur la masse d’ergols

M ergols = f(ISP )
k=0.15 Mu= 1t
deltaV = 7.78 km/s (Vcirc. 200 km )

120

100

80
M ergols (t)

60

40

20

0
390 395 400 410 425 450 500 600 700 800 900 1000
ISP (s)

Lanceur mono étage (SSTO) :


Soit un lanceur mono étages SSTO "Single stage to orbit" ; en sacrifiant le besoin de
charge utile ! mu = 0

1 
V = go Isp ln  
  

Avec la technologie propulsive d'aujourd'hui : Isp moyenne = 400 s

V = 11 200 m/s

1
ω
V
e go.ISP  1

 = 0,05 valeur irréaliste !

La figure 1.4 présente une analyse paramétrique du lanceur SSTO.


20

Figure 1.1 Performances for Key Technologies.

The table shows performance and advantages of our more common rocket technologies. Higher Isps are desirable Larson and Wertz, 1992.

Technology Isp Thrust Advantages Disadvantages


(s) (N)
Cold Gas 0.1 -50  simplicity  low specific impulse
N2 60  safe
H2 250  low contamination
Chemical 0.1 - 12,000,000  high thrust  moderate performance
Liquid  heritage
Monopropellant 140-235  combustion complications
Bipropellant 320-460
Solid 260-300  safety concerns
Hybrid 290-350
Nuclear up to  high specific impulse  unproven
Solid core 800-1100 12,000,000  politically unattractive
Liquid core 3000  expensive
Gas core 6000  low thrust/weight
Electric 0.0001-20  very high specific impulse  high system mass
Electrothermal 500-1000  low thrust levels
Electromagnetic 1000-7000  limited heritage
Electrostatic 2000-10,000
from [2]
21

Figure 1.2 ΔV Typiques


22
23

FIG 1.3: EXISTING STAGES STRUCTURAL FACTORS

FIG 1.4: PERFORMANCE COMPARISON OF LAUNCHERS

Launcher payload to gross/lift-off ratio

0,025

0,02 AT LAS IIIB

AT LAS IIIA

AT LAS IIA
AT LAS IIAS H IIA 202
0,015 H II AT LAS V401 AT LAS V551
DELT A IVH
Mo/Mu

DELT A III
LM 3B
LM 3A LM 3C ZENIT 3SL
ARIANE 44LP ARIANE 44L ANGARA 5A
0,01 ARIANE 44P DELT A IVM
ARIANE 40 ARIANE 5
MV ARIANE 42L
DELT A 7925 ARIANE 42P PROT ON M
LM 3 LM 2E
PROT ON K
DELT A 7325 LM 2C/SD
GSLV BA 2
0,005 SOYUZ ST
LM 4

PSLV

0
0 200 400 600 800 1000 1200

Me
24

2 exemples de Projets US de SSTO Delta Clipper et X33 Venture-Star (1997)


25

Example of a Parametric Analysis for a Single-Stage-to-Orbit Launch Vehicle. This figure shows initial vehicle mass versus
engine specific impulse for various possible inert mass fractions. The indacated limit curves are due to various mission
constraints such as allowable launch pad mass (23,000 kg), allowable inert mass (2000 kg), and structural and propulsion
technology limits (Isp = 430 s and finert = 0.08). The shaded area indicates the performance region that allows us to meet the
mission requirements.
20

BIBLIOGRAPHIE

[1] Space Propulsion Analysis and Design


R. W. HUMBLE - G.N. HENRY, W.J. LARSON
Space Technology Force

[2] Rocket Propulsion Elements


G. SUTTON, J.W. and SONS
[3] D K Huzel ; D.H.Huang . Modern Engineering for Design of liquid-Propellant
Rocket Engine
[4] C. D. Brown. Spacecraft Mission Design AIAA Educations Series
[5] R.Bate ; D . D. Mueller; J.E White. Fundamentals of Astrodynamics Dover
[6] P;Pempie Mécanique Orbitale
[7] P;Pempie . Le Lanceur .
21

II ECOULEMENT DANS LA CHAMBRE ET LE


DIVERGENT
Pour obtenir la plus grande vitesse d'éjection il convient de détendre et d'accélérer l'écoulement.

Dans les moteurs conventionnels cette fonction est réalisée par un divergent en écoulement
supersonique.


V2
M>1

PC i
M<1
TC

S2
col sonique p2

Hypothèse : écoulement adiabatique, isentropique mono dimensionnel de gaz parfaits.

2.1. RAPPEL DES EQUATIONS RELATIVES A CES HYPOTHESES

Isentropique :

V2
Tc  t 
2Cp

Tc  γ - 1 2 
 1 M 
t  2 

Pc  Tc  γ/γ -1
 
p  t 

V  2Δ H  2C p (Tc - t)

Au col : M = 1

t col 2

Tc γ 1
γ
Pcol  2  γ -1
 
Pc  γ  1 
22

Débit :
L'écoulement est sonique au col, le débit massique (i) est donc déterminé par les conditions
thermodynamiques et la dimension au col.
γ 1
Pc γ 2  2(γ 1)
i   Sc
R  γ  1 
2.1
Tc

8314
R m = masse molaire
m
Dans le plan de sortie :

 γ 1 
2γ 8314   p2  γ 
V2  Tc 1     2.2
γ -1 m   Pc  
 

La pression statique est déterminée par la relation suivante :

1
1/ 
 2   1  Pc 
   
S2   1  p2 
ε  2.3
Sc   1 
 1    
 2  
p
1 
  1   Pc  
 

 : Rapport de section du divergent ; M2 Mach de sortie


 1
    1  2  2 1
1  M 2 
S2 1  2 
ε   
  1
2.3 bis
Sc M 2  
 
 2 

2.2. VITESSE CARACTERISTIQUE C*

C*= Pc Sc/i
PaM 2   m / s 2.4
Kg/s 
"équivalent" à un coefficient de débit

en utilisant l'équation 2.1


γ 1
RTc  γ  1  2γ1
Cm/s    2.5
γ  2 

Ce paramètre caractérise la combustion uniquement.


23

2.3. COEFFICIENT DE POUSSEE Cf

La poussée créée par la détente des gaz équation (1.1) peut s'écrire :
F = i V2 + (p2 - pa) S2
= pcol Scol Vcol V2 + (p2 + pa) S2

et compte tenu des équations 2.2., 2.1 :


γ 1
 γ 1

  γ 
  
p2 γ 
 p 2  pa S 2
2γ 2 2 1
F  Pc .Scol   1 
γ  1  γ  1    pc   IS
 
Ps
ol
On appelle coefficient de poussée Cf 0

F
Cf = 2.6
Pc S col

S2
ε
S col

γ 1
 γ 1

2γ  2 
2 γ 1   γ
1   p 2    p2 ε
 
γ  1  γ  1 
Cfvide = 2.7
  p c   pc
 

En tenant compte des équations 2.3 et 2.7 :

1  1
 2   1  p2  
 1
  1
    
2 2
 2  1)  
 ( p2       1   Pc 
  1    
  1    1   
Cfvide = 2.8
Pc     1

   1   p2  

  
  1   Pc  
1
 

On peut définir le Cfsol :

pa
Cfsol = Cfvide - 
pc

La figure 2.1 représente l'évolution de Cf vide en fonction du rapport de section .


24

Remarque

Pa
La figure ci-dessous compose le ISPvide et ISPsol. On constate que le terme correctif  pénalise
Pc
les performances au sol des moteurs à grand  divergent.

Moteur LOX/LH2 .
Pc =100 bar , Rm =4,5
Isp vide et sol
500
450 ISPv ide
Isp ( s )

400
350
300
ISPsol
250
20 40 60 80
Epsilon du divergent

Pour des moteurs "premier étage" décollant au sol l'optimisation du  sera pilotée par l'ISP
moyenne vol.

ε
ISP  C* Cf vide  t
o p(t ) dt
Pc Δt

p(t) pression de l'atmosphère

t temps du vol

En particulier pour des moteurs de propulseur d'appoint fonctionnant un centaine de secondes à


qui on demande une forte poussée au décollage.

Pa
Fsol = i.g. ISPsol =igC* (Cfvide - )
Pc

On ne cherchera pas à augmenter le .

2.4. Isp

En reprenant la définition (1.3) de l'Isp et en utilisant pour le débit la relation 2.5 et la poussée la
relation 2.7, on obtient :

C P 
Isp =  Cf vide  a ε  2.9
go  Pc 

C * Cf vide
Isp vide = 2.10
go
25

2.5. PRISE EN COMPTE DES IRREVERSIBILITES

 Le caractère imparfait de la combustion est caractérisé par 

Pour les moteurs modernes 0,95 <  c* < 0,99

 L'écoulement non isentropique (présence de couche limite en paroi des divergents) s'exprime
par  cf.

0,95 <  cf < 1

 La non planéité de la surface sonique est caractérisée par Cd  0,99.

ISP : ISp th cf c 


vide, réelle

ηc  C   P 
ISP :  Cf  a 
sol, réelle go  cf vide P 
 2 

2.6. Cf ET ISP MAXIMUM

Le coefficient de Poussée; Cf; atteint une valeur maximum bornée lorsque P2 tend vers zéro (détente
infinie).

 1
2 2  2  2( 1)
 
  1    1 
Cf max =

Soit pour un typique de 1.2 Cf max = 2,2466

Compte tenue de la relation (2.2)

2 RTc
V 2max =
(  1)m

Compte tenu de la relation (2.10)

1 R 2
Ispmax = Tc
go m   1

1
Ispmax = V2 max
go
26

Application numérique : Propulsion chimique : Propulsion Nucléaire à Fission

Considérant la propulsion chimique la plus performante et la propulsion nucléaire à fission :

Chimique Nucléaire (fission)

Fluide H2 + O2 H2

Tc 3500 K 2500 K

 1,2 1,3

m 14 2

Cfmax 2,246 1,964

C 2218 m/s 4811 m/s

ISPmax 508 s 963 s


27

2.7. RESISTO-JET

Application numérique :

Calcul d'un "resito jet"

Micro propulseur utilisé pour le maintient à poste le stockage se fait à l'état liquide pour réduire le
volume. Il est donc souhaitable d'utiliser un gaz liquide sous faible pression. La poussée est de
l'ordre de 0,5 N maximum.

Le fluide le plus couramment utilisé est l'ammoniac (NH3).

Quelquefois on utilise aussi la propulsion gaz froid à l'azote (N2).

TABLE 1 - RESISTOJET FLIGHT HISOTRY

Spacecraft First Total Propellant Manufacturer Function


flight flights
Vela 1965 2 N2 TRW Orbit adjustment
Advanced Vela 1967 4 N2 TRW Orbit adjust/control
Navy satellite 1965 5 NH3 GE Attitude control and orbit
control
ATS-A.C 1966 2 NH3 AVCO Experiment
ATS-D.E 1968 2 NH3 AVCO Attitude control
Navy satellite 1971 4 NH3 AVCO Operational System
Navy satellite 1971 1 N2H4 AVCO Experiment
INTELSAT V 1980 12 N2H4 TRW N/S Station keeping
RCA STATCUM G 1983 4 N2H4 RRC N/S Station keeping
RCA Spacement 1983 2 N2H4 RRC N/S Station keeping
RCA G-STAR 1984 1 N2H4 RRC N/S Station keeping
RCA ASC 1985 1 N2H4 RRC N/S Station keeping
28

soit NH3 N2

M masse molaire 17 28

R 489 296

Tébu à P = 1 bar 239,8 K 77 K

 1,312 1,4

Estimation de C* = C* (Tc , M)

Tc (K) 800 300

C* m/s 931 435

Estimation de Cf = Cf (Pc, , )

Pc (bar) 7 7

 80 80

P2 (mbar) 3,7 2,5

Cf vide 1,8 1,74

Estimation de Isp (s)

Isp (s) 170 77

Estimation du débit

F vide (N) 0,020 0,020

i (Kg/s) 1,210-5 2,6410-5

Estimation de la masse "ergols" à embarquer

Impulsion totale 1000 Ns 1000 Ns

m ergols kg 0,6 1,32


29

ADVANCED DEVELOPMENT ENGINEERING


MODEL RESISTO-JET

RESISTO-JET DESIGN GOALS RESISTO-JET PERFORMANCE PARAMETERS


CONSTANT INLET PRESSURE, TWO POWER SETTINGS
▪ Life (h) 10,000 (minimum) PIN = 40 psia

▪ Total Impulse (lb-s) 2 x 106 (minimum) Fluid Input TGAS W Isp F


Power
▪ Propellants CO2, N2, Krypton, (W)
(°C) (lb/h) (s) (lbf)
Argon, He, H2, N2
Argon 250 1400 1.96 135 0.074
Steam, O2
CO2 500 1370 1.94 130 0.070
▪ Specific Impulse 130 s (CO2), Helium 500 850 0.74 348 0.072
500 s (H2) at 1300 C Hydrogen 500 380 0.61 312 0.053
Nitrogen 250 750 1.92 125 0.067
▪ Thrust (Ibf) 0.030-1.100
Mixed Gases 500 1400 1.11 235 0.072
▪ Thrust Chamber Pressure 40 - Steam 500 1200 1.31 188 0.068
(psia) O2 250 725 2.10 115 0.068
Includes 20% thermal loss
▪ Maximum Mas of Thruster 2
(kg)
30

 = 1.15

 = 1.20
 = 1.25
Altitude Thrust Coefficient (Cf) vac

 = 1.30

 = 1.40

Nozzle Expansion Area Ratio  = Ae/At


Figure 2.1. - Altitude thrust coefficient as function of aera ratio and specific heat ratio. from 2
31

BIBLIOGRAPHIE

[1] SUTTON. Rocket Propulsion Elements JW and Sons

[2] D.K. HUZEL and D.H. HUANG

Design of Liquid Propellant Rocket Engines

NASA SP 125
32

III ERGOLS
Le terme "ergols liquides" définit l'état de stockage dans le lanceur des ergols.

Les ergols liquides peuvent être classés selon la classification suivante.

3.1. MONO ERGOL

Sous ce terme on peut caractériser les :

- "propulseurs gaz froid" (N2)

- Ergols à décomposition catalytique (N2H4, H2O2).

Les ergols sont utilisés pour des moteurs d'une poussée inférieure à 400 N et pour du
contrôle d'attitude.

3.2. BI ERGOLS

Cette famille, la plus nombreuse, utilise un ergol "oxydant" et un ergol "réducteur" (fuel),
si ces ergols s'enflamment spontanément lorsque le réducteur et l'oxydant sont mis en
présence, on parlera alors d'ergols hypergoliques.

Sinon la combustion doit être initiée par un "allumeur" (pyrotechnique, torche,


acoustique).

Les bi ergols peuvent être sous-divisés en deux sous familles.

3.2.1. ERGOLS STOCKABLES

Ergols liquides à la pression et température ambiante.

Les couples typiques sont les suivants :

UDMH ((CH3)2 N.NH2) / N2O4 Hypergolique

MMH (CH3 NH-NH2) / N2O4 Hypergolique

Lox / RP1 (Kérosène)

Lox - C2 H5 0H (Ethanol)

L'intérêt de ce dernier couple d'ergols est d'être "non toxique".


33

3.2.2. ERGOLS CRYOTECHNIQUES

- Couple typique : Lox / LH2

- Le couple Lox / CH4 (méthane) est un couple d'ergols destiné à réduire les coûts.

Additifs

Quelques additifs peuvent être utilisés comme l'UH25 dans l'UDMH pour stabiliser
la combustion ou le triethyl aluminium pour rendre l'allumage LOX/LH2
hypergolique.

3.3. SELECTION DES ERGOLS


Les critères de choix sont les suivants :

1) Valeur énergétique associée à une faible valeur de la masse molaire des produits
2) Allumage
3) Stabilité de combustion
4) Forte densité à l'état liquide pour réduire la taille des réservoirs
5) Bonne capacité thermique (Cp et  et T critique élevée) pour permettre un bon
refroidissement des organes de combustion.
On insistera sur la valeur de la Température critique et de la pression critique ; En effet
travailler au dessus du point critique affranchit d’une part, de devoir gérer des gouttes
lors de l’injection et de la combustion ; d’autre part du diphasique dans les circuits de
refroidissement. Il est d’usage pour les moteurs récents Vulcain, Vinci que la pression
de combustion soit supérieure à la pression critique des ergols.
Le tableau suivant indique les conditions critiques des ergols cryotechniques :
Tcrit (K) Pcrit(bar)
O2 154.5 50.43
H2 33.2 12.98
CH4 190.5 45.96
6) Bonne stabilité thermique en particulier dans les circuits de refroidissement pour éviter
les dépôts (coking) et le cracking.
7) Bonne compatibilité avec les matériaux usuels
8) "Faible toxicité"
9) Approvisionnement à faible cout.
10) Absence de dépôt solide (suie) à bas Rm.
34

3.4. RAPPORT DE MELANGE


massed' oxydant O
Rm   3.1
massede réducteur F
Les tableaux suivants présentent les principales caractéristiques des ergols.

On utilisera aussi les relations suivantes :

Rm
Débit oxydant : i o (kg/s)  i 3.2
Rm  1

1
Débit Fuel : i f (kg/s)  i
Rm  1

3.5. RAPPORT DE MELANGE MOYEN - "BULK DENSITY"

Du point de vue "Système Lanceur" le paramètre essentiel est le volume des réservoirs.
i i
Ce volume V dépend (hormis le temps de fonctionnement) de o  F ; la masse
ρo ρF
d'ergols embarquée étant de io +iF, la masse volumique apparente ou moyenne et :

io  iF Rm  1
d soit d 
io iF Rm 1
 
ρo ρF ρo ρF

L'optimisation du "Système Lanceur" sera piloté par le terme : ISP x d .

Maximisation de l'ISP et minimisation du volume des réservoirs.


35

BIBLIOGRAPHIE

1 D. MARTY

Systèmes Spatiaux Conception et technologie

1994, MASSON

2 D. K. HUZEL and D. H. HUANG

Design of Liquid Propellant Rocket Engines

NASA SP 125

3 DADIEU DAMM SCHMIDT

Raketen Treib Stoffe Springer-Verlag


36

Oxydants : caractéristiques physiques

(Cf. réf 75 et 76)

TEMPERATURE MASSE CONDUCTIVITÉ CHALEUR DE VISCOSITE CHALEUR PRESSION DE


D'EBULITION VOLUMIQUE THERMIQUE VAPORISATION (poises) SPECIFIQUE VAPEUR
(K) (kg/m3) (W/m °C) (J/kg) (J/kg °C) (Pa)
OXYGENE 90 1 144 0,15 2,13.105 19.10-4 1 697 8.104 A 88 K
LO2 (90 K)

FLUOR 85 1 505 - 1,72.105 24.10-4 1 534 -


LF2 (85 K)

TETROXYDE 294 1 434 0,14 4,14.105 39,3.10-4 1 547 9,5.104 à 20°C


D'AZOTE (25°C) 3,6.105 à 50°C
N2O4

ACIDE 357 1 504 0,23 5,68.105 74,6.10-4 1 743 27,6.103 à 50°C


NITRIQUE (25°C) 63,3.103 à 70°C
NO3H
EAU 423 1 450 - 1,39.106 116.10-4 1 120 1,79.102 à 20°C
OXYGENEE 1 (25°C) 13,2.102 à 50°C
H2O2 4,07.103 à 70°C
1
Peroxyde d'hydrogène

From 1
37

Combustible : caractéristiques physiques

(Cf. réf 75 et 76)

TEMPERATURE MASSE CONDUCTIVITÉ CHALEUR DE VISCOSITE CHALEUR PRESSION DE


D'EBULITION VOLUMIQUE THERMIQUE VAPORISATION (poises) SPECIFIQUE VAPEUR
(K) (kg/m3) (W/m °C) (J/kg) (J/kg °C) (Pa)
HYDROGENE 20,2 71 0,12 4,51.105 1,31.10-6 9 365 4,55.104 à 23,5 K
LH2 (20 K)
2,3.105 à 18 K

UDMH1 336 785 0,204 5,81.105 0,5.10-2 2 725 2,1.104 à 25°C


N2H2(CH3)2 (25°C) (25°C) 6.104 à 50°C
13,35.104 à 70°C

HYDRAZINE 386,5 1 004 0,5 1,25.106 0,9.10-2 3 080 7,6.103 à 50°C


N2H4 (25°C) 19,35.103 à 70°C

MMH2 360,5 874 0,5 1,26.106 0,8.10-2 2 925 2,3.104 à 50°C


(25°C) 5,3.104 à 70°C
N2H3 (CH3)
KEROSENE distillation dès 800 0,15 2,45.105 1,86.10-2 1 965 140 à 20°C
180°C (25°C)
CHX 3,4.103 à 70°C
1
Diméthylhydrazine sissymétrique
2
Monométhylhydrazine

From 1
38

COMBUSTIBLE r  T0 M C* Isp (s)


3
(kg/m ) (K) (g/mole) (m/s) (standard)

Hydrogène 4,02 280 2 995 10 2 435 391


UDMH 1,65 980 3 590 21,3 1 865 310
Kérosène (RP1) 2,56 1 020 3 670 23,3 1 805 300
MMH 1,5 1 015 3 581 21,27 - 311
OXYDANT : OXYGENE
Hydrazine* 1,34 1 220 3 245 20,9 1 780 292
UDMH* 2,61 1 180 3 410 23,6 1 720 285
Kérosène (RP1) 4,04 1 250 3 445 25,7 1 660 276
MMH* 2,16 1 200 3 386 - 1 743 288
OXYDANT : TÉTROXYDE D'AZOTE
Hydrazine* 2,17 1 260 2 850 19,5 1 725 282
UDMH* 4,54 1 240 2 920 21,7 1 685 278
Kérosène (RP1) 7,35 1 300 2 910 22,1 1 645 273
OXYDANT : EAU OXYGENEE
Hydrazine* 1,47 1 280 3 080 20,8 1 735 283
UDMH* 2,99 1 260 3 220 23,7 1 675 276
Kérosène (RP1) 4,8 1 350 3 225 25,8 1 610 268
OXYDANT : ACIDE NITRIQUE
Hydrogène* 7,6 450 3 865 11,8 2 550 410
Hydrazine* 2,3 1 310 4 670 19,4 2 210 363
OXYDANT : FLUOR

Performances théoriques des principaux propergols liquides From 1


* Réaction hypergolique

r Rapport de mélange (oxydant/combustible) Conditions de référence (mélange en équilibre)

 Masse volumique

T0 Température de combustion  Pression de combustion p0 = 6,9 MPa

M Masse moléculaire moyenne  Rapport de détente p0/ps = 68/l


des gaz de combustion

C* Vitesse caractéristique  Tuyère adaptée (1000 psi = 68,04 atm. = 6,895


MPa)

Isp Impulsion spécifique standard. (Valeurs moyenne de Y = Cp/Cv des produits de combustion entre
1,2 et 1,3).
39

Theoretical performance of rocket propellant combinations (prepared by Rocketdyne


Chemical and Material Technology)
To Approximate Iopt at Other
Pressures
Conditions Symbols and Units Propellants Pressures Multiply by
Adiabatic l Theoretical maximum specific Impulse, s JANAF thermochemical data used throughout 1,000 1,00
Isentropic expansion r Mixture ratio-mass oxidizer/mass fuel  EARTH-STORABLE : at room temperature, 77°F 900 0,99
One-dimenional expansion d Bulk density M/V, g/cm3  SPACE-STORABLE : arbitrarily, nbp > -238°F 800 0,98
700 0,97
Shifting equilibrium Tc Chamber temperature, F  CRYOGENIC 600 0,95
C*Characteristic velocity, ft/s 500 0,93
400 0,91
300 0,88

Optimum Expansion, Pc = 1,000 psia  Pe = 14.7 psia Vaccum Expansion, Pc = 1,000 psia   = 40
Oxidizer Fuel Iopt r Tc d C* 300 350 400 450 500 Oxidizer Fuel Iopt r Tc d C* 350 400 450 500 550

 H2 389.4 4.13 4964 0.29 7927  H2 455.3 4.83 5392 0.32 7828
 H2-Be 49/51  459.0 0.87 4636 0.23 9293  H2-Be 49/51  540.3 0.91 4692 0.24 9350
CH4 30.6 3.21 5900 0.82 6091 CH4 368.9 3.45 5954 0.83 6030
  5986
C2H6 306.7 2.89 6008 0.90 6038 C2H6 365.7 3.10 6064 0.91
 311.5 6150  370.9 2.59 6370 0.89 6085
C2H4 2.38 6307 0.88 C2H4
LOX   RP-1 300.1 2.58 6157 1.03 5902 LOX   RP-1 358.2 2.77 6202 1.03 5850
 N2H4 312.8 0.92 5669 1.07 6207  N2H4 353.1 0.98 5695 1.07 6162
B5H9 318.8 2.12 6933 0.92 6218 B5H9 383.5 2.16 6985 0.92 6215
 
B2H6 341.9 1.96 6312 0.74 6696 B2H6 409.8 2.06 6445 0.75 6689
  6224
C4/H292.6/7.4 319.0 3.36 5873 0.71 6298 C4/H292.6/7.4 379.5 3.63 5949 0.72
 
GOX   GH2 407.9 3.29 4669 - 8366 GOX   GH2 457.7 3.92 5184 - 8263
 H2 411.8 7.94 6672 0.46 8385  H2 479.3 9.74 7205 0.52 8301
H2-11 65.2/34.0  434.3 0.96 3326 0.19 8792 H2-11 65.2/34.0  515.3 1.08 3585 0.21 8714
CH4 348.4 4.53 7084 1.03 6786 CH4 415.8 4.74 7111 1.04 6773
 
C2H6 340.3 3.68 7077 1.09 6624 C2H6 406.8 3.78 7093 1.10 6607
F2   MMH 348.3 2.39 7365 1.24 6769 F2   MMH 415.4 2.47 7396 1.24 6520
 N2H4 365.3 2.32 8062 1.31 7281  N2H4 430.1 2.37 8074 1.31 6963
 NH3 360.3 3.32 7839 1.12 7199  NH3 422.8 3.35 7846 1.12 7196
B5H9 357.3 5.14  B5H9 427.7 5.58 9181 1.25 7020
 9122 1.23 7045
 H2 409.6 5.92 5992 0.39 8341  H2 477.4 7.37 6489 0.44 8198
 CH4 355.6 4.94 7515 1.06 7085  CH4 421.5 5.58 7605 1.09 7017
C2H6 358.3 C2H6 422.1 3.86 8200 1.13 7139
 3.87 8202 1.13 7140 
OF2  RP-1 349.4 3.87 8017 1.28 6994 OF2  RP-1 410.3 3.85 8010 1.28 6989
 MMH 349.7  MMH 415.0 2.58 7471 1.26 6909
2.28 7367 1.24 6952
 N2H4 345.0 1.51 6816 1.26 6848  N2H4 409.0 1.65 6897 1.27 6828
 BA1185 335.3 1.75 6739 1.24 6643  BA1185 398.8 1.92 6816 1.25 6621
 B2H6 372.8 3.95 8094 1.01 7363  B2H6 445.6 3.98 8107 1.02 7109
 B5H9 361.1 4.16 8717 1.20 7096  B5H9 432.5 4.30 8751 1.21 7090
30/70  H2 395.0 4.80 5349 0.32 8049 30/70  H2 461.2 5.70 5783 0.36 7930
 30/70 RP-1 316.6  30/70 RP-1 377.2 3.30 6677 1.10 6198
 3.01 6629 1.09 6260
FLOX

FLOX 70/30 RP-1 344.6 3.84 7882 1.20 6910
70/30 RP-1 403.6 3.84 7881 1.20 6904
87.8/12.2  359.7 87.8/12.2  MMH 423.3
MMH 2.82 8049 1.24 7188 2.83 8047 1.23 7172
 
 CH4 319.1 6.44 6701 1.15 6289  CH4 376.7 6.51 6705 1.15 6282
 C2H4 309.7 3.67 6766 1.13 6051  C2H4 368.6 3.71 6769 1.14 6046
MMH 322.8 3.35 6906 1.32 6325 MMH 380.6 3.39 6913 1.32 6318
N2F4   N2F4  
N2H4 335.0 3.22 7617 1.38 6755 N2H4 390.5 3.25 7621 1.38 6751
 NH3  NH3 379.9 4.58 7343 1.22 6629
326.9 4.58 7344 1.22 6627
 B5H9 332.5 7.76 8656 1.34 6551  B5H9 397.8 8.31 8677 1.35 6535
 
 MMH 302.2 2.82 6470 1.40 6027  MMH 355.9 2.83 6474 1.40 6027
N2H4 313.2 2.66 7041 1.47 6350 N2H4 365.3 2.71 7061 1.47 6346
CLF5   CLF5  
MHF3 303.2 2.78 6467 1.41 6049 MHF3 356.9 2.81 6474 1.41 6050
  357.1 2.49 6732 1.46 6112
MHF5 305.0 2.46 6723 1.46 6114 MHF5
 
 MMH 284.6 2.97 6165 1.42 5706  MMH 334.1 3.01 6175 1.42 5706
CLF3  CLF3 
N2H4 294.4 2.81 6602 1.49 5985 N2H4 342.4 2.89 6631 1.50 5977
 
 MMH 288.5 2.17 5652 1.19 5726  MMH 341.5 2.37 5657 1.20 5657
 MMH-BE 76.6/29.4 316.9 0.99 5779 1.17 6096  MMH-BE 76.6/29.4 379.6 1.10 6244 1.21 6066
 MMH-AL 63.0/27.0 295.0 0.85 5961 1.27 5855  MMH-AL 63.0/27.0 353.1 0.87 6242 1.31 5810
N2O4   N2H4 292.0 1.36 5418 1.21 5843 N2O4   N2H4 343.8 1.42 5419 1.22 5808
 N2H4-UDMH 50/50 288.9 1.98 5603 1.12 5731  N2H4-UDMH 50/50 341.7 2.15 5605 1.20 5679
 N2H4-BE 80/20 327.4 0.51 5500 1.20 6293  N2H4-BE 80/20 392.8 0.60 5846 1.22 6277
 B5H9 298.7 3.18 6653 1.11 5848  B5H9 358.5 3.26 6703 1.11 5842
 MMH 289.7 2.28 5707 1.17 5751  MMH 342.9 2.50 5716 1.18 5682
MON-25  N2H4 293.1 1.43 5473 1.19 5862 MON-25  N2H4 345.0 1.51 5479 1.20 5825
 
269.2 3.26 5158 1.30 5339  318.7 3.41 5142 1.31 5304
IRFNA  Hydyne IRFNA Hydyne
274.5 2.59 5160 1.27 5464 324.3 2.71 5146 1.28 5429
(III-A)   MMH (III-A)   MMH
UDMH 272.2 3.13 5205 1.26 5406 UDMH 322.1 3.31 5187 1.27 5361
 
IRFNA  Hydyne 274.4 3.06 5358 1.32 5432 IRFNA  Hydyne 352.2 3.25 5344 1.33 5385
279.8 2.43 5160 1.29 5563 (IV-HDA)  MMH 330.8 2.58 5337 1.31 5512
(IV-HDA)   MMH 
UDMH 277.4 2.95 5205 1.28 5498 UDMH 328.6 3.12 5391 1.29 5452
 
MMH 284.7 3.46 4928 1.24 5663  MMH 336.8 3.69 4905 1.24 5623

N2H4 286.7 2.05 4804 124 5745 N2H4 337.6 2.12 4793 1.25 5723
H2O2   H2O2  
 N2H4-Be 74.5/25.5 335.6 0.48 5279 1.21 6375  N2H4-Be 74.5/25.5 403.5 0.57 5608 1.24 6364
 B5H9 307.8 2.20 4833 1.02 5996  B5H9 371.6 2.09 4707 1.01 5961
 B2H6 341.0 1.16 4048 0.63 6823  B2H6 403.4 1.16 4048 0.63 6823
N2H4  N2H4 
 B5H9 326.9 1.27 4426 0.80 6432  B5H9 389.7 1.27 4426 0.80 6431

BA1185: 50.5% MMH 29.8% N2H4 19.7% H2O HYDYNE : 60% UDMH, 40% DETA
MHF-3 : 86% MMH, 14% N2H4 IRFNA III- A : 83.4% HNO3, 14% NO2, 2% H2O, 0,6% HF
MHF-5 : 55% MMH, 26% N2H4, 19% N2H5NO3 IRFNA IV HDA : 54.3% HNO3, 44% NO2, 1% H2O, 0,7% HF
MON-25 : 25% NO, 75% N2H4 RP-1 : MIL- P-25576C
40

IV THERMODYNAMIQUE DE LA COMBUSTION

4.1. OBJECTIFS

 Déterminer la température de combustion et les valeurs Cp, , R des gaz brûlés.

 Connaître les corps formés et l'évolution de leurs caractéristiques


thermodynamiques au cours de la détente.

4.2. DEFINITION


 Chaleur de formation  H f ou enthalpie de formation :

 Énergie nécessaire à la formation d'un produit.


Par définition la chaleur de formation est nulle pour les corps simples O2, H2....

 "Réactifs" corps qui en brûlant donnent des "produits".

 Chaleur de réaction  H : Énergie nécessaire pour amener les "produits" à même


température, à même pression que les "réactifs".

4.3. ÉQUATION FONDAMENTALE. LOI DE HESS

Combustion Adiabatique Isobare

La chaleur de réaction s'exprime par la relation suivante :

 
ΔH   np  H f p -  nr  H f r
p r

np, nr : nombre de mole respectivement des produits, des réactifs

4.4. Loi des masses

1 A1 + 2 A2 + ........... n An = 0 4.1

i Coefficients Stœchiométriques algébriques

i >0 pour les réactifs


i<0 pour les produits
41

Ai Moles
1
ex : H 2  O2  H 2 O
2
1
H 2  O2  H 2 O  0
2
1 = 1 ; 2 = 1/2 ; 3 = -1
4.5. CHALEUR DE REACTION ET ISP

La chaleur de réaction libérée par la combustion constitue pour la propulsion


chimique la source primaire d’énergie .Cette énergie d’origine chimique est ensuite
transformée en énergie cinétique

En supposant l’ensemble des processus sans pertes la vitesse maximale d’éjection


et par conséquent l’ISP seraient respectivement

V2 MAX  2 * H reaction

ISPMAX  V2 MAX / g

 Combustion stochiométrique H2/O2

1
H 2  O2  H 2 O
2
1
H réaction  H H0 2O , gaz  (H H0 2  H O0 2 )
2

=57,798kcal/mole-(0+1/2*0)

=13,421 kj/kg

V2 max  5184m / s
ISPmax  528s

 Combustion stochiométrique Méthane/O2

CH 4  2O2  CO2  2 H 2 O
H reac  H CO
0
2  2H H 20  H CH 4
0 0

= (94+2*58-18) kcal/mole

V2 MAX  4480m / s
ISPmax  456s
42

4.6. CONSTANTES D'EQUILIBRES

soit la réaction suivante réalisée dans une enceinte isobare (p1) et isotherme (T)

Les réactifs entrent dans l’enceinte à la pression p1 ; température T et les produits


sortent à la pression p1 ; température T

a1R1  a2 R2  b1P1  b2 P2

p1  p R1  p R 2  p P1  p P 2 pxi étant les pressions partielles des corps

Le travail réalisé correspond à la détente des réactifs de p1 à pRi et à la compression


des produits de pPi à p1 soit :

p R1 p p p
W  a1 RT ln( )  a 2 RT ln( R 2 )  b1 RT ln( P1 )  b 2 RT ln( P 2 )
p1 p1 p1 p1
  p b1 p b 2  b1 b 2  a1 a 2 
W  RT  ln  Pa11 Pa 22   ln( p1 ) 
  p R1 p R 2  

p Pb11 p Pb 22
Soit K p  Kp Cœfficient d’équilibre
p Ra11 p Ra 22

Pour la réaction générale :

Kp = p11.p22......... pnn

En considérant la fraction molaire

ni
Fraction molaire x i 
 nj

Proportion molaire du corps i dans l'ensemble des produits nj.

ni pi
 pi pression partielle Loi de Dalton
 nj p

Kp est relié à la composition par la relation suivante

x1 x22....... = p-(1 + 2...).Kp 4.2

Les valeurs de KP sont tabulées (Annexe 1 )

1
H 2  O2  H 2 O  0
2
Exemple :
p
K p H 2O  H 2O1 / 2
p H 2 pO 2
43

4.6.1 EXEMPLE : REACTION SIMPLE H2/O2

H2 + lO2  mH2O + n H2 + qO2


(on pourrait introduire d'autres produits OH, H...O, H2 O2...

Voir paragraphe compléments.

Masse de O 32
Rm =
Masse de F
 x
2
l 16 l
 Réaction stœchiométrique :

1
H 2  O2  H 2O
2
l = 0,5
Rm = 8

 Données : Rm : 16 x l, Pc Pression Combustion

Inconnues : m, n, q

Conservation H2  m + n = 1 

Conservation O2 m + 2q = 2l 

Loi des masses 

1 H2O + 2 H2 - 3 O2 = 0

Loi d'équilibre 

m.n-1 (l + q) -½ = Pc½ Kp
ou en utilisant les relations suivantes :
m
PH20  Pc
mnq
n
PH2  Pc
mnq
q
PO2  Pc
mnq
En considérant

PH20
K PH20 
PH2PO 21/ 2
Valeur indiquée par les tables JANNAF Annexe 1.

On peut écrire :
44

½ (m  n  q) 1 / 2 m
Pc K PH20 
q n

La combinaison de   

Aq3 + Bq2 + Cq + D = 0
  1 
A  41   
2 
  Pc Kp 
 1 
B  41  2 l1  2 
 Pc Kp 
  4 l  
C  1  2 l      
2
2 
2 l 
  PcKp  
D = -4l 2 / Pc Kp2
Exemple :
Rm = 6,4  l = 0,4
Pour Tc (à confirmer) 4000 K
Pc = 10 bar

KP H20 = 100,238
m = 0,6145 H2O
n = 0,3855 H2
q = 0,09277 02
Rm < Rm stochio les gaz sont réducteurs.

4.6.2 REACTION GENERALE

La prise en compte d'autres produits :


H2 + lo2 = m H2O + nH2 + qO2 + pH + rO + sOH
Cette prise en compte conduit à déterminer 6 inconnues et nécessite 6
équations.
2 équations régissent la conservation des espèces H2 et O2.
4 équations supplémentaires sont relatives aux constantes d'équilibre :
PO
Kp O  1/ 2
PO2

PH
Kp H 
PH21/ 2
POH
KpOH  1/ 2 1/ 2
PH2 .PO2
45

PH2O
KpH2O  1/ 2
PH2 .PO2
Le tableau 4.1 (ref 2) indique les valeurs numériques de ces coefficients
d'équilibre.

4.7. CALCUL DE LA TEMPERATURE DE COMBUSTION

Inconnue : Tc

Soit :

T réf : Température de référence utilisée pour connaître les chaleurs de formation



 H f To

T in : Température d'entrée des réactifs.

L'Enthalpie produite par la réaction de combustion :

 
   
 H = -   np ΔH f Td   nr ΔH f Td 
p r 
 

L'enthalpie nécessaire pour amener les produits de Td à Tc et pour amener les


réactifs de Tin à Td est :

Hreq =  nrH Td  H Tin    npH Tc  H Td 


r p

Le fait que la combustion soit adiabatique conduit à :

 Hreq = -  H
Le calcul est fastidieux :

 Estimer Tc

 Déterminer la composition

 Déterminer  H et  Hreq

 Refaire une estimation de Tc

Application numérique : Calcul de température de combustion d’un générateur


de gaz LOX/LH2

Pc = 80 bar

Rm=0.9
46

Tin = 298 K

En considérant la réaction simplifiée

H2 + l O2  m H2 O + n H2 combustion trés réductrice .

Rm=16*l
Conservation des espèces :
H2 / m+n=1
O / 2*l =m

Soit
H2+0.0563O2 = 0.1125H2O+0.8874H2

Compte que la chaleur de formation des corps purs est nulle par convention

En utilisant les valeurs JANNAF

ΔH=m*57.798 kcal/m = 6.50

ΔHrequis = m*( H0-H0298)H2O*Tc + n*( H0-H0298)H2*Tc

Tc = 1000K ΔHrequis= 0.1125*6.209*1000+0.8874*4.944*1000 = 5.085

Tc = 1100K ΔHrequis= 0.1125*7.210*1100+0.8874*5.670*1100 = 6.426

Tc = 1200K ΔHrequis= 0.1125*8.24*1200+0.8874*6.404*1200 = 7.931

ΔH = ΔHrequis pour Tc = 1105 K

4.8. DETENTE DES GAZ BRULES


Au cours de la détente la chute en pression et température modifie les équilibres
chimiques, les constantes thermodynamiques R, , Cp varient au cours de la
détente.
On supposera la détente isentropique, adiabatique (dans la réalité il faudra tenir
compte des échanges thermiques à la paroi et des pertes aérodynamiques internes).
On distinguera deux types d'évolution :

Détente figée :
Avec cette hypothèse, la composition et en conséquence les caractéristiques
thermodynamiques sont figées au col et constantes au cours de la détente

Détente en équilibre :
Cette hypothèse plus réaliste nécessite de calculer itérativement tranche par tranche
la T, puis la composition, l'entropie et de vérifier que cette valeur d'entropie est
égale à l'entropie au col sinon il faut essayer une nouvelle température.
47

La vitesse des gaz à la sortie sera prédite par la formule suivante :

Ve = 2h 2  hc

4.9. ESTIMATION DES CARACTERISTIQUES


THERMODYNAMIQUES DES GAZ

L'hypothèse gaz parfait étant retenue, on retiendra les équations barycentriques en


masse.

MC = masse molaire des gaz brûlés

MC =  ni Mi/  ni ni : nombre de moles du produit


i i

R = 8315 / MC
 mi
Cpc  Cpi mi proportion massique du produit
Mc

Cpc
γ
Cpc  R

4.10. ESTIMATION DES PROPRIETES DE TRANSPORT

L'estimation de la viscosité et de la conductivité thermique pourra se faire avec les


formules suivantes :

 = 1,184 10-7 MC0,5 Tc0,6 N.s/m2

5 8315
 =  (Cp + ) W/mK
4 MC

μCp 4γ
Pr =  Pr < 1 pour les gaz
λ 9γ  5

4.11. INFLUENCE DU RAPPORT DE MELANGE RM

Le paramètre essentiel régissant la combustion est le rapport entre la masse


d'oxydant et la masse de réducteur Rm = O/F.

On distingue le Rm stochiométrique, rapport du mélange où tous les réactifs sont


consommés (Rm = 8 pour O2/H2) et où par conséquence la TC est la plus élevée.
48

Rm < Rm stochiométrique

La combustion est dite réductrice : les réactifs "fuels" ne sont pas entièrement
consommés : il en reste dans les produits.

Rm > Rm oxydant

La combustion est dite oxydante.

Les produits (à haute température) restent en surplus d'oxydant et peuvent de


nouveau réagir avec tout corps réducteur tel les parois métalliques des chambres de
combustion !

Cas H2/O2

Le tableau IV.2 et la figure IV.1 présentent les propriétés thermodynamiques de la


combustion à 100 bar du couple H2/O2.

On remarquera le Rm optimum en terme d'ISP maximale est très inférieur au Rm


stochio.

Rm optimum = 4,5

Cas N2O4/UDMH Tableau IV.3 - Figure IV.2

Le Rm optimum est de 2,8 et correspond sensiblement au stochiométrique.

On remarquera que la masse molaire des produits pour ce couple N2O4/UDMH est
supérieure à la masse molaire des produits issues de la combustion O2, H2, la
conséquence est une vitesse caractéristique C* plus faible et donc une ISP
inférieure.

La formule chimique de l'UDMH étant (CH3)2 NNH2, la présence de C, Carbone


peut induire à bas Rm, donc basse Tc la formation de Carbone Solide (Suie).
"Propriété" particulièrement néfaste pour le fonctionnement des générateurs de gaz
entraînant les turbines.

Cette présence de carbone solide explique l'allure de la courbe figure 4.2. (Cf.
(Rm)).

Il existe deux méthodes pour s'affranchir de ce défaut : soit combustion oxydante


(on tombe de Charybde en Scylla !) soit combustion stochiométrique et
refroidissement des gaz par de l'H20 (cas des générateurs de gaz du moteur
VIKING !).

Cette formation de suie est naturellement possible pour tous les réducteurs carbonés
(UDMH, MMH, Kérosène, CH4...).
Cas Lox/CH4 Tableau IV.4 - Figure IV.3.
49

4.12. COMPLEMENT

La prise en compte de plus de 3 espèces produites nécessite le recourt au calcul


numérique.

Deux méthodes sont à la base de la prédiction des performances des moteurs


fusées ; il s’agit de

4.12.1. Mac BRIDE 3

Un calcul complet de prédiction des espèces produites et de la détente en


équilibre peut être effectué à l'aide du code de calcul "Mac BRIDE".

L’algorithme de résolution suppose un écoulement unidimensionnel,


isentropique. Cette méthode est appelée ODE : One Dimensionnal
Equilibrium.

Les produits sont supposés se produire instantanément, sans délai.

Il convient donc de corriger les résultats des irréversibilités : rendement de


combustion, pertes visqueuses et ondes de chocs ( si elles existent )

Cette méthode n’utilise pas les constantes d’équilibre, qui demande une
grande quantité de données mais utilise la minimisation de l’énergie libre
(Gibbs)

On trouvera, ci-joint, un fichier "résultats".

4.12.2. TDK [4]

TDK : Two-dimensional Kinetic , est une amélioration de la méthode ODE


par la prise en compte de la cinétique chimique : le taux de création des
produit suit le loi d’Arrhenius .Par ailleurs un calcul de la couche limite est
effectué.
50

Sortie Mac Bride


LOX/LH2; Rm=6.4; Pc=100 bar
CHAMBER THROAT EXIT
Pressure (atm) : 98.692 56.945 0.203
Temperature (K): 3582.553 3390.346 1537.961
H (kJ/kg) : -955.495 -2076.943 -9881.396
U (kJ/kg) : -3063.386 -4049.286 -10738.616
G (kJ/kg) : -62216.927 -60051.644 -36180.433
S (kJ/(kg)(K) : 17.100 17.100 17.100
M (g/mol) : 14.131 14.292 14.917
(dLnV/dLnP)t : -1.02879 -1.02313 -1.00001
(dLnV/dLnT)p : 1.50129 1.42582 1.00027
Cp (kJ/(kg)(K)) : 8.83633 8.22690 3.00630
Cv (kJ/(kg)(K)) : 7.54732 7.07097 2.44862
Cp/Cv : 1.17079 1.16348 1.22775
Gamma : 1.13802 1.13717 1.22774
Vson (m/s) : 1548.81468 1497.62925 1025.88712
Ae/At : 1.00000 45.00000
A/dotm (m/s/atm) : 23.12705 997.10552
C* (m/s) : 2282.46252 2282.46252
Cf : 0.65615 1.85113
Ivac (m/s) : 2814.60612 4428.02471
Isp (m/s) : 1497.62925 4225.13915
Isp/g (s) : 152.71568 430.84429

Molar fractions
CHAMBER THROAT EXIT

H 3.2504e-002 2.6944e-002 2.5249e-005


HO2 5.9179e-005 3.2051e-005 0.0000e+000
H2 2.0959e-001 2.0230e-001 1.8340e-001
H2O 6.9551e-001 7.1107e-001 7.6388e-001
H2O2 1.9506e-005 1.0533e-005 0.0000e+000
O 4.6375e-003 3.1939e-003 0.0000e+000
OH 5.1784e-002 4.0849e-002 3.3970e-006
O2 5.8948e-003 4.3411e-003 0.0000e+000
O3 2.0004e-008 0.0000e+000 0.0000e+000
51

ANNEXE 1

Tables JANNAF

JANNAF: Thermochemical Tables

2nd Ed. Office of Standard Ref. Data

National bureau of Standards


52

CHEMICAL ROCKETS
Table 3.1 Equilibrium Constants for Hydrogen (H2) (ideal gas, reference states, molecular weight 2.016,
H2  H2, KpH2 = PH2/PH2 = 1)
o
Cp S°   
 F   H 298  H°-H°298 Hf° Ff°
 
 T

 

T(K) (cal. mole -1. deg-1) (kcal.mole -1) Log Kr


0 0.000 0.000 Infinite -2.024 0.000 0.000 0.000
100 5.393 24.387 37.035 - 1.265 0.000 0.000 0.000
200 6.518 28.520 31.831 -0.662 0.000 0.000 0.000
298 6.892 31.208 31.208 0.000 0.000 0.000 0.000

300 6.894 31.251 31.208 0.013 0.000 0.000 0.000


400 6.975 33.247 31.480 0.707 0.000 0.000 0.000
500 6.993 34.806 31.995 1.406 0.000 0.000 0.000

600 7.009 36.082 32.573 2.106 0.000 0.000 0.000


700 7.036 37.165 33.153 2.808 0.000 0.000 0.000
800 7.087 38.107 33.715 3.514 0.000 0.000 0.000
900 7.148 38.946 34.250 4.226 0.000 0.000 0.000
1000 7.219 39.702 34.758 4.944 0.000 0.000 0.000

1100 7.300 40.394 35.240 5.670 0.000 0.000 0.000


1200 7.390 41.033 35.696 6.404 0.000 0.000 0.000
1300 7.490 41.628 36.130 7.148 0.000 0.000 0.000
Symbols and Terminology for JANNAF Tables 1400 7.600 42.187 36.543 7.902 0.000 0.000 0.000
1500 7.720 42.716 36.937 8.668 0.000 0.000 0.000
The standard state is taken as the state at 1 atm pressure at the temperature under consideration for 1600 7.823 43.217 37.314 9.446 0.000 0.000 0.000
the solid, liquid, and ideal gas states. Only homogeneous substances are considered here. 1700 7.921 43.695 37.675 10.233 0.000 0.000 0.000
The reference state applies to elements in their stable standard state. Consequently, the reference 1800 8.016 44.150 38.022 1.030 0.000 0.000 0.000
1900 8.108 44.586 38.356 11.836 0.000 0.000 0.000
state tables presented here are either single-phase or poly-phase tables ; all other tables are single- 2000 8.195 45.004 38.678 12.651 0.000 0.000 0.000
phase.
A circular superscript ° indicates the thermodynamic standard state. The numerical subscript, as 2100 8.279 45.406 38.989 13.475 0.000 0.000 0.000
2200 8.358 45.793 39.290 14.307 0.000 0.000 0.000
298.15, denotes temperature in degrees Kelvin. 2300 8.434 46.166 39.581 15.146 0.000 0.000 0.000
2400 8.506 46.527 39.863 15.993 0.000 0.000 0.000
2500 8.575 46.875 40.136 16.848 0.000 0.000 0.000
o denotes the specific heat at the constant pressure of the substance in the thermodynamic
Cp 2600 8.639 47.213 40.402 17.708 0.000 0.000 0.000
standard state. S° represents the absolute entropy of the thermodynamic standard state at the 2700 8.700 47.540 40.660 18.575 0.000 0.000 0.000
2800 8.757 47.857 40.912 19.448 0.000 0.000 0.000
absolute temperature T. (-F°-H°298.15)/T denotes the free energy function in the standard state at 2900 8.810 48.166 41.157 20.326 0.000 0.000 0.000
temperature T and is defined as S° -(H° - H°298.15)/T(H° - H°298.15) indicates the enthalpy (or heat 3000 8.859 48.465 41.395 21.210 0.000 0.000 0.000
content) in the standard state at the temperature T less the enthalpy in the standard state at 298.15
3100 8.911 48.756 41.628 22.098 0.000 0.000 0.000
K. H°f represents the standard heat of formation, which is the increment in enthalpy associated 3200 8.962 49.040 41.855 22.992 0.000 0.000 0.000
with the reaction of forming the given compound from its elements, with each substance in its 3300 9.012 49.317 42.077 23.891 0.000 0.000 0.000
thermodynamic standard state at the given temperature. 3400 9.061 49.586 42.294 24.794 0.000 0.000 0.000
3500 9.110 49.850 42.506 25.703 0.000 0.000 0.000
When the reaction or process evolves heat, the sign of the heat term is arbitrarily taken to be
negative. Conversely, when the reaction or process absorbs heat, the sign of the heat term is 3600 9.158 50.107 42.714 26.616 0.000 0.000 0.000
positive. 3700 9.205 50.359 42.917 27.535 0.000 0.000 0.000
3800 9.252 50.605 43.116 28.457 0.000 0.000 0.000
 H°f denotes the standard free energy of formation, which is the increment in free energy 3900 9.297 50.846 43.311 29.385 0.000 0.000 0.000
associated with the reaction of forming the given compound from its elements, with each 4000 9.342 51.082 43.502 30.317 0.000 0.000 0.000
substance in its thermodynamic standard state at the given temperature. 4100 9.386 51.313 43.690 31.253 0.000 0.000 0.000
Log Kp stands for the logarithm (to the base 10) of the equilibrium constant for the reaction 4200 9.429 51.540 43.874 32.194 0.000 0.000 0.000
forming the given compound from its elements, with each substance in its thermodynamic 4300 9.472 51.762 44.055 33.139 0.000 0.000 0.000
4400 9.514 51.980 44.233 34.088 0.000 0.000 0.000
standard state at the given temperature. 4500 9.555 52.194 44.407 35.042 0.000 0.000 0.000
53

GAS TURBINE AND ROCKET PROPULSION CHEMICAL ROCKETS


Table 3.2 Equilibrium Constants for Diatomic Oxygne (O2) Table 3.3 Equilibrium Constants for Water (H2O) (ideal gas, molecular
(ideal gas, reference state, molecular weight 32.00, 1
O2  O2, KpO2 = PO2/PO2 = 1) 1
weight 18.016, H +  H O, K
2 = P /(p  p 2 )z
2 pHO2 H2O H2 O2
2

Cp
o S°   
 F   H 298  H°-H°298 Hf° Ff° Cp
o S°   
 F   H 298  H°-H°298 Hf° Ff°
   
 T
  T

   

T(K) (cal. mole -1. deg-1) (kcal.mole -1) Log Kr T(K) (cal. mole -1. deg-1) (kcal.mole -1) Log Kr
0 0.000 0.000 Infinite -2.075 0.000 0.000 0.000 0 0.000 0.000 Infinite -2.367 -57.103 -57.103 Infinite
100 6.958 41.395 55.205 -1.381 0.000 0.000 0.000 100 7.961 36.396 52.202 -1.581 -57.433 -56.557 123.600
200 6.961 46.218 49.643 -0.685 0.000 0.000 0.000 200 7.969 41.916 45.837 -0.784 -57.579 -55.635 60.792
298 7.020 49.004 49.004 0.000 0.000 0.000 0.000 298 8.025 45.106 45.106 0.000 -57.798 -54.636 40.048

300 7.023 49.047 49.004 0.013 0.000 0.000 0.000 300 8.027 45.155 45.106 0.015 -57.803 -54.617 39.786
400 7.196 51.091 49.282 0.724 0.000 0.000 0.000 400 8.186 47.484 45.422 0.825 -58.042 -53.519 29.240
500 7.431 52.722 49.812 1.455 0.000 0.000 0.000 500 8.415 49.334 46.026 1.654 -58.277 -52.361 22.886

600 7.670 54.098 50.414 2.210 0.000 0.000 0.000 600 8.676 50.891 46.710 2.509 -58.500 -51.156 18.633
700 7.883 55.297 51.028 2.988 0.000 0.000 0.000 700 8.954 52.249 47.406 3.390 -58.710 -49.915 15.583
800 8.063 56.361 51.629 3.786 0.000 0.000 0.000 800 9.246 53.464 48.089 4.300 -58.905 -48.646 13.289
900 8.212 57.320 52.209 4.600 0.000 0.000 0.000 900 9.547 54.570 48.749 5.240 -59.084 -47.352 11.498
1000 8.336 58.192 52.765 5.427 0.000 0.000 0.000 1000 9.851 55.592 49.382 6.209 -59.246 -46.040 10.062

1100 8.439 58.991 53.295 6.266 0.000 0.000 0.000 1100 10.152 56.545 49.991 7.210 -59.391 -44.712 8.883
1200 8.527 59.729 53.801 7.114 0.000 0.000 0.000 1200 10.444 57.441 50.575 8.240 -59.519 -43.371 7.899
1300 8.604 60.415 54.283 7.971 0.000 0.000 0.000 1300 10.723 58.288 51.136 9.298 -59.634 -42.022 7.064
1400 8.674 61.055 54.744 8.835 0.000 0.000 0.000 1400 10.987 59.092 51.675 10.384 -59.734 -40.663 6.347
1500 8.738 61.656 55.185 9.706 0.000 0.000 0.000 1500 11.233 59.859 52.196 11.495 -59.824 -39.297 5.725

1600 8.800 62.222 55.608 10.583 0.000 0.000 0.000 1600 11.462 60.591 52.698 12.630 -59.906 -37.927 5.180
1700 8.858 62.757 56.013 11.465 0.000 0.000 0.000 1700 11.674 61.293 53.183 13.787 -59.977 -36.549 4.699
1800 8.916 63.265 56.401 12.354 0.000 0.000 0.000 1800 1.869 61.965 53.652 14.964 -60.041 -35.170 4.270
1900 8.973 63.749 56.776 13.249 0.000 0.000 0.000 1900 12.048 62.612 54.107 16.160 -60.099 -33.786 3.886
2000 9.029 64.210 57.136 14.149 0.000 0.000 0.000 2000 12.214 63.234 54.548 17.373 -60.150 -32.401 3.540

2100 9.084 64.652 57.483 15.054 0.000 0.000 0.000 2100 12.366 63.834 54.976 18.602 -60.198 -31.012 3.227
2200 9.139 65.076 57.819 15.966 0.000 0.000 0.000 2200 12.505 64.412 55.392 19.846 -60.242 -29.621 2.942
2300 9.194 65.483 58.143 16.882 0.000 0.000 0.000 2300 12.634 64.971 55.796 21.103 -60.282 -28.229 2.682
2400 9.248 65.876 58.457 17.804 0.000 0.000 0.000 2400 12.753 65.511 56.190 22.372 -60.321 -26.832 2.443
2500 9.301 66.254 58.762 18.732 0.000 0.000 0.000 2500 12.863 66.034 56.573 23.653 -60.359 -25.439 2.224

2600 9.354 66.620 59.057 19.664 0.000 0.000 0.000 2600 12.965 66.541 56.947 24.945 -60.393 -24.040 2.021
2700 9.405 66.974 59.344 20.602 0.000 0.000 0.000 2700 13.059 67.032 57.311 26.246 -60.428 -22.641 1.833
2800 9.455 67.317 59.622 21.545 0.000 0.000 0.000 2800 13.146 67.058 57.667 27.556 -60.462 -21.242 1.658
2900 9.503 67.650 59.893 22.493 0.000 0.000 0.000 2900 13.228 67.971 58.014 28.875 -60.496 -19.838 1.495
3000 9.551 67.973 60.157 23.446 0.000 0.000 0.000 3000 13.304 68.421 58.354 30.201 -60.530 -18.438 1.343

3100 9.596 68.287 60.415 24.403 0.000 0.000 0.000 3100 13.374 68.858 58.685 31.535 -60.562 -17.034 1.201
3200 9.640 68.592 60.665 25.365 0.000 0.000 0.000 3200 13.441 69.284 59.010 32.876 -60.596 -15.630 1.067
3300 9.682 68.889 60.910 26.331 0.000 0.000 0.000 3300 13.503 69.698 59.328 34.223 -60.631 -14.223 0.942
3400 9.723 69.179 61.149 27.302 0.000 0.000 0.000 3400 13.562 70.102 59.639 35.577 -60.666 -12.818 0.824
3500 9.762 69.461 61.383 28.276 0.000 0.000 0.000 3500 13.617 70.496 59.943 36.936 -60.703 -11.409 0.712

3600 9.799 69.737 61.611 29.254 0.000 0.000 0.000 3600 13.669 70.881 60.242 38.300 -60.741 -10.000 0.607
3700 9.835 70.006 61.834 30.236 0.000 0.000 0.000 3700 13.718 71.256 60.534 39.669 -60.782 -8.589 0.507
3800 9.869 70.269 62.053 31.221 0.000 0.000 0.000 3800 13.764 71.622 60.821 41.043 -60.822 -7.177 0.413
3900 9.901 70.525 62.267 32.209 0.000 0.000 0.000 3900 13.808 71.980 61.103 42.422 -60.865 -5.766 0.323
4000 9.932 70.776 62.476 33.201 0.000 0.000 0.000 4000 13.850 72.331 61.379 43.805 -60.910 -4.353 0.238

4100 9.961 71.022 62.682 34.196 0.000 0.000 0.000 4100 13.890 72.673 61.651 45.192 -60.957 -2.938 0.157
4200 9.988 71.262 62.883 35.193 0.000 0.000 0.000 4200 13.927 73.008 61.917 46.583 -61.006 -1.522 0.079
4300 10.015 71.498 63.081 36.193 0.000 0.000 0.000 4300 19.963 73.336 62.179 47.977 -61.056 -0.105 0.005
4400 10.039 71.728 63.275 37.196 0.000 0.000 0.000 4400 13.997 73.658 62.436 49.375 -61.109 1.311 -0.065
4500 10.062 71.954 63.465 38.201 0.000 0.000 0.000 4500 14.030 73.973 62.689 50.777 -61.164 2.729 -0.133
Equilibrium constants with respect to the elements in their standard states1
T, °K Kp, 1 Kp, 2 Kp, 3 Kp, 4 Kp, 5
-41 -36 -7 40
298.16 4.8978 x 10 2.4831 x 10 2.8340 x 10 1.1143 x 10 1.9187 x 10-60
300 9.0157 x 10-41 4.2560 x 10-36 3.1311 x 10-7 6.1235 x 1039 4.6559 x 10-60
400 5.5335 x 10-30 1.3459 x 10-26 2.1419 x 10-5 1.7418 x 1029 1.8323 x 10-44
500 1.7140 x 10-23 6.9984 x 10-21 2.6984 x 10-4 7.6913 x 1022 4.3351 x 10-35
600 3.7239 x 10-19 4.6452 x 10-17 1.4555 x 10-3 4.2954 x 1018 7.8886 x 10-29
700 4.7315 x 10-16 2.5351 x 10-14 4.8362 x 10-3 3.8282 x 1015 2.3768 x 10-24
800 1.0162 x 10-13 2.9040 x 10-12 1.1869 x 10-2 19454 x 1013 5.4828 x 10-21
900 6.6681 x 10-12 1.1700 x 10-10 2.3757 x 10-2 3.1405 x 1011 2.2856 x 10-18
1000 1.9055 x 10-10 2.2693 x 10-9 4.1295 x 10-2 1.1482x 1010 2.8708 x 10-16
1100 2.9703 x 10-9 2.5852 x 10-8 6.4834 x 10-2 7.6015 x 108 1.5066 x 10-14
1200 2.9390 x 10-8 1.9715 x 10-7 9.4287 x 10-2 7.8759 x 107 4.0926 x 10-13
1300 2.0469 x 10-7 1.1052 x 10-6 1.2900 x 10-1 1.1497 x 107 6.7143 x 10-12
1400 1.0824 x 10-6 4.8596 x 10-6 1.6899 x 10-1 2.2060 x 106 7.4131 x 10-11
1500 4.5973 x 10-6 1.7575 x 10-5 2.1324 x 10-1 5.2541 x 105 5.9402 x 10-10
1600 1.6315 x 10-5 5.4300 x 10-5 2.6104 x 10-1 1.4955 x 105 3.6787 x 10-9
1700 4.9911 x 10-5 1.4710 x 10-4 3.1180 x 10-1 4.9204 x 104 1.8420 x 10-8
1800 1.3493 x 10-4 3.5752 x 10-4 3.6495 x 10-1 1.8302 x 104 7.7215 x 10-8
1900 3.2885 x 10-4 7.9232 x 10-4 4.2004 x 10-1 7.5422 x 103 2.7861 x 10-7
2000 7.3350 x 10-4 1.6233 x 10-3 4.7664 x 10-1 3.3931 x 103 8.8491 x 10-7
2100 1.5174 x 10-3 3.1110 x 10-3 5.3394 x 10-1 16458 x 103 2.5194 x 10-7
2200 2.9383 x 10-3 5.6247 x 10-3 5.9208 x 10-1 8.5212 x 102 6.5283 x 10-6
2300 5.3753 x 10-3 9.6627 x 10-3 6.5041 x 10-1 4.6677 x 102 1.5585 x 10-5
2400 9.3821 x 10-3 1.5874 x 10-2 7.0871 x 10-1 2.6847 x 102 3.4610 x 10-5
2500 1.5574 x 10-2 2.5090 x 10-2 7.6648 x 10-1 1.6127 x 102 7.2161 x 10-5
2750 7.7424 x 10-2 6.8250 x 10-2 9.0910 x 10-1 5.3272 x 101 3.5917 x 10-4
3000 1.2010 x 10-1 1.5762 x 10-1 1.0478 2.0999 x 101 1.3515 x 10-3
3250 2.6381 x 10-1 3.2048 x 10-1 1.1788 9.5786 4.2678 x 10-3
3500 5.1807 x 10-1 5.8993 x 10-1 1.3046 4.9295 1.1311 x 10-2
3750 9.3022 x 10-1 1.000 1.4218 2.7498 2.6363 x 10-2
4000 1.5528 1.5933 1.5315 1.6623 5.5361 x 10-2
4250 2.4416 2.4010 1.6351 1.0568 1.0668 x 10-1
4500 3.6521 3.4602 1.7322 7.0307 x 10-1 1.9134 x 10-1
4750 5.2349 4.8029 1.8229 4.9181 x 10-1 3.2321 x 10-1
5000 7.2395 6.4506 1.9067 3.5465 x 10-1 5.8174 x 10-1
1
By permission, from NBS Circular 500, Selected Values of Chemical Thermodynamic
Properties, 1 February 1952. The equilibrium constants are defined as follows :
1 1 1 1 1
Kp, 1 = po/po2 2 , Kp, 2 = pH/pH2 2
, Kp, 3 = poH/po 2
pH2 2
, Kp, 4 = pH2o/pH2.Po2 , 2
1
2
Kp, 5 = pN/pN2.P , The partial pressures are those of the (ideal) gas, unless the contrary is
indicated explicitly
Tableau IV.1
LOX/LH2
Pc 50
Rm 1 2 3 4 4,5 5 6
Tc 1060,81 1869,27 2514,32 2990,71 3165,65 3303,2 3481,97
M 4,0319 6,0476 8,0503 9,9767 10,888 11,7574 13,357
Gamma 1,35214 1,2805 1,22973 1,19 1,17811 1,17154 1,13803
R 2062,05511 1374,76024 1032,75654 833,341686 763,592946 707,129127 622,44516
C* 2182 2410,94 2458,44 2441,67 2418,24 2387,97 2341,24
Cf(30) 1,7496 1,7861 1,8219 1,8411 1,8608 1,9
Isp(30) 430,13 447,75 453,63 453,99 453,11 448,37
Cf(45) 1,769 1,809 1,8491 1,8705 1,8925 1,9366
Isp(45) 434,9 453,51 460,39 461,24 460,84 457,02
Cf{60) 1,7808 1,8231 1,8659 1,8888 1,9125 1,9599
Isp(60) 437,81 457,05 464,58 465,77 465,7 462,51
Cf(75) 1,7892 1,833 1,8778 1,9018 1,9266 1,9766
Isp(75) 439,86 459,52 467,53 468,97 469,14 466,45

Pc 100
Rm 1 2 3 4 4,5 5 6
Tc 1057,49 1867,39 2518,41 3015,8 3205,31 3357,89 3563
M 4,0319 6,0477 8,054 10 10,9294 11,8191 13,4621
Gamma 1,35241 1,28086 1,23289 1,19499 1,18238 1,17447 1,17157
R 2062,30313 1374,90286 1032,40626 831,5 760,791992 703,522265 617,659949
C* 2178,8 2409,56 2458 2444,39 2423,76 2396,53 2328,16
Cf(30) 1,7495 1,786 1,8203 1,8379 1,856 1,8928
Isp(30) 429,87 447,66 453,73 454,25 453,57 449,36
Cf(45) 1,7689 1,809 1,8474 1,8671 1,8874 1,9287
Isp(45) 434,64 453,41 460,47 461,46 461,24 457,9
Cf{60) 1,7808 1,8231 1,8641 1,8853 1,9071 1,9516
Isp(60) 437,55 456,95 464,65 465,97 466,06 463,32
Cf(75) 1,7894 1,8329 1,8759 1,8982 1,9211 1,968
Isp(75) 439,66 459,41 467,59 469,15 469,48 467,21

Pc 150
Rm 1 2 3 4 4,5 5 6
Tc 1055,65 1866,62 2520,64 3028,73 3226,26 3387,57 3609,04
M 4,0319 6,0477 8,0557 10,0125 10,95 11,8519 13,521
Gamma 1,35256 1,281 1,23435 1,19766 1,18484 1,17631 1,17168
R 2062,30313 1374,90286 1032,18839 830,461923 759,360731 701,575275 614,969307
C* 2176,84 2409 2458 2445,87 2426,64 2401,05 2335,84
Cf(30) 1,7475 1,786 1,8196 1,8365 1,8537 1,8889
Isp(30) 429,76 447,65 453,83 454,43 453,85 449,93
Cf(45) 1,7689 1,809 1,8466 1,8656 1,8849 1,9245
Isp(45) 434,53 453,41 460,56 461,63 461,49 458,41
Cf{60) 1,7808 1,8231 1,8634 1,8837 1,9045 1,9472
Isp(60) 437,45 456,94 464,74 466,12 466,3 463,8
Cf(75) 1,7896 1,8329 1,8751 1,8966 1,9184 1,9634
Isp(75) 439,6 459,41 467,68 469,3 469,75 467,66

Pc 200
Rm 1 2 3 4 4,5 5 6
Tc 1054,81 1866,58 2522,53 3037,47 3240,38 3407,73 3641,09
M 4,0319 6,0477 8,0568 10,0199 10,9641 11,8734 13,5612
Gamma 1,35263 1,28108 1,23522 1,19941 1,18653 1,17764 1,14747
R 2062,30313 1374,90286 1032,04746 829,848601 758,384181 700,304883 613,146329
C* 2175,94 2408,93 2458,27 2447,02 2428,66 2404,14 2341,14
Cf(30) 1,7495 1,786 1,8192 1,8356 1,8522 1,8864
Isp(30) 429,75 447,71 453,95 454,59 454,08 450,34
Cf(45) 1,7689 1,809 1,8462 1,8646 1,8833 1,9218
Isp(45) 434,52 453,46 460,68 461,78 461,71 458,78
Cf{60) 1,7809 1,8231 1,8629 1,8828 1,9029 1,9443
Isp(60) 437,46 456,99 464,85 466,27 466,5 464,16
Cf(75) 1,7898 1,8329 1,8747 1,8956 1,9168 1,9604
Isp(75) 439,64 459,46 467,79 469,45 469,9 468

Tableau IV.2
LOX/LH2

LOX/LH2
Pc = 100 bar

2500
2450
2400
C* (m/s)

2350
2300
2250
2200
2150
0 1 2 3 4 5 6 7

Rm

LOX/LH2

475
470
465
460
455
ISP (s)

450
445
440
435
430
425
1 2 3 Rm 4 5 6 7

50 bar; Eps= 30 100 bar; Eps = 45 150 bar; Eps = 60 200 bar; Eps = 75

Figure IV.1
Pc=50bar N2O4/UDMH 2,06
2,04
2,02
1,5 2 2,5 3 4 2
2647,9 3176,38 3372,6 3382,61 3255,32 1,98

Cf
1,96
18,79 21,37 23,27 24,588 26,3156
1,94
1648,5 1723,63 1723,7 1683,95 1595,08 1,92
1,88 1,9093 1,9742 2,04226 2 1,9
316,3 335,58 347 350,75 325,33 1,88
1,86
Tableau IV.3
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rm

355 1740
350 1720
345 1700
340 1680
ISP (s)

C*
335 1660
330 1640
325 1620
320
1600
315
1580
310
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rm Rm

Figure IV.2
67

LOX/CH4
Pc 50
Rm 2 2,5 3 3,5 4
Tc 2566,66 3166,13 3449,41 3529,19 3528,97
M 16,0165 18,4272 20,3485 21,795 22,94
R 519,1521244 451,2351307 408,6296287 381,5095205 362,467306
Gamma 1,2284 1,17989 1,16946 1,17754 1,17862
C* 1762,47 1856,91 1866,1 1830,41 1785,52
Cf(30) 1,8137 1,8452 1,8973 1,9434 1,9547
Isp(30) 325,96 349,4 361,03 362,74 355,89
Cf(45) 1,8449 1,8771 1,9342 1,988 2,0035
Isp(45) 331,57 355,44 368,06 371,05 364,79
Cf(60) 1,8656 1,8976 1,9579 2,0167 2,036
Isp(60) 335,29 359,32 372,57 376,42 370,69
Cf(75) 1,8809 1,9125 1,975 2,0375 2,0599
Isp(75) 338,04 362,13 375,83 380,31 375,05

Pc 100
Rm 2 2,5 3 3,5 4
Tc 2581,87 321023 3531,6 3627,51 3628,96
M 16,0235 18,4854 20,488 21,9814 23,141
R 518,9253284 449,8144482 405,8473253 378,2743592 359,3189577
Gamma 1,231 1,18455 1,17015 1,1773 1,17852
C* 1766,26 1863,11 1878,71 1845,86 1801
Cf(30) 1,8148 1,843 1,8905 1,9375 1,9509
Isp(30) 326,86 350,13 362,17 364,69 358,29
Cf(45) 1,8465 1,8747 1,9269 1,9809 1,9992
Isp(45) 332,57 356,17 369,14 372,86 367,15
Cf(60) 1,8675 1,8951 1,9502 20,009 2,0311
Isp(60) 336,36 360,04 373,61 378,14 373,01
Cf(75) 1,8831 1,91 1,9671 2,0292 2,0547
Isp(75) 339,16 362,85 376,54 381,96 377,34

Pc 150
Rm 2 2,5 3 3,5 4
Tc 2593,63 3236,25 3579,96 3686,59 3689,28
M 16,0267 18,5142 20,5642 22,0878 23,2566
R 518,8217163 449,1147336 404,3434707 376,4521591 357,5329154
Gamma 1,23203 1,18709 1,17072 1,17721 1,17852
C* 1769,69 1867,28 1886,21 1855,18 1810,35
Cf(30) 1,8156 1,842 1,887 1,934 1,9487
Isp(30) 327,65 350,73 362,95 365,87 359,74
Cf(45) 1,8476 1,8737 1,9231 1,9769 1,9966
Isp(45) 333,42 356,76 369,89 373,98 368,58
Cf(60) 1,8688 1,894 1,9463 2,0045 2,0283
Isp(60) 337,25 360,64 374,34 379,2 374,43
Cf(75) 1,8845 1,9088 1,963 2,0245 2,0516
Isp(75) 340,08 363,44 377,56 382,99 378,73

Pc 200
Rm 2 2,5 3 3,5 4
Tc 2602,92 3254,68 3614,23 3729,09 3782,83
M 16,0287 18,5327 20,6162 22,1625 23,3382
R 518,7569797 448,6664113 403,3235999 375,1833051 356,2828324
Gamma 1,23264 1,1888 1,17119 1,17716 1,17853
C* 1772,53 1870,41 1891,53 1861,87 1817,1
Cf(30) 1,8163 1,8414 1,8847 1,9316 1,9472
Isp(30) 328,29 351,21 363,53 366,72 390,8
Cf(45) 1,8485 1,8731 1,9206 1,974 1,9948
Isp(45) 334,11 357,25 370,45 374,78 369,62
Cf(60) 1,8698 1,8934 1,9437 2,0014 2,0263
Isp(60) 337,96 361,13 374,9 379,98 375,45
Cf(75) 1,8856 1,9081 1,9603 2,0212 2,0494
Isp(75) 340,81 363,93 378,11 383,74 379,74
Tableau IV.4
68

LOX/CH4

C* = f(Rm)

1900

1880

1860

1840
C* (m/s)

1820

1800

1780

1760

1740
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rm

50 bar; Eps = 30 100 bar; Eps = 45 150 bar; Eps = 60 200 bar; Eps = 75

LOX/CH4

390

380

370

360

350
Isp (s)

340

330

320

310

300
1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5
Rm
50 bar; Eps = 30 100 bar; Eps = 45 150 bar; Eps = 60 200 bar; Eps = 75

Figure IV.3
69

BIBLIOGRAPHIE

Références (1) G. OATES


Aerothermodynamics of Gas Turbine and Rocket Propulsion - AIAA

(2) PENNER
Chemistry Problems in Jet Propulsion. Pergamon Press.

(3) S. GORDON - B.J. Mac BRIDE - NASA SP 273

(4) G.R.Nickerson ; L.D.Dang ; D.E. Coats

TDK NASA CR 178628


70

V. LE SYSTEME MOTEUR

5.1. OBJECTIFS

Ce chapitre décrit les différentes architectures possibles pour un ensemble propulsif, les
paramètres d'optimisation, et donne les éléments pour calculer un cycle
thermodynamique.

L'ensemble propulsif est l'ensemble des éléments réservoirs, ligne, vannes, détendeurs,
pompe(s), générateur de gaz et chambre de combustion nécessaire à la production d'une
force propulsive.

5.2. L'OPTIMISATION

5.2.1 LES ENTREES

Les entrées, les spécifications préalables à l'étude d'optimisation sont les


suivantes :
 Isp
 Force propulsive
 Masse
 Encombrement (Longueur, Diamètre maxi)
 Coût récurrent
 Mission (durée, nombre de réallumage)
 Moteur d'un premier étage ou d'un étage supérieur
5.2.2 PARAMETRES D'OPTIMISATION

Les paramètres d'optimisation sont les suivants :


1. Ergols
2. Rapport de mélange
3. Nature du cycle thermodynamique
4. Pression de combustion
5.  du divergent
6. Coût de développement
7. Régulation : possibilité d'ajuster Fv et le Rm.
D'autres paramètres sont propres au cycle choisi, on pourra citer :

. Pression d'aspiration des pompes.

. Pression et Température de combustion des générateurs de gaz.


71

5.2.3 COEFFICIENTS D'ECHANGE

Il est d'usage d'établir entre les différents paramètres quantifiables des coefficients
d'échange :

Cu
ISP

Cu
 Rm étage

Cu
= 1 pour les étages terminaux
 Masse Moteur

 Coûtrécurrent
 Coûtde développement

5.3. LES CYCLES THERMODYNAMIQUES

La figure 5.1 représente un classement des cycles thermodynamiques.

Les deux grandes familles de cycles sont :

 Les moteurs à réservoirs pressurisés, cycles dans lesquels la pression de combustion


est obligatoirement inférieure à la pression de pressurisation des réservoirs.

 Les moteurs dont la pression de combustion, supérieure à la pression des réservoirs est
accrue par un "système" de pompe : moteurs à Turbopompes.

5.4. CYCLE SUR PRESSURISATION RESERVOIR

C'est le cycle le plus simple. Le (ou les) réservoir(s) pressurisé(s) alimente(nt)


directement la chambre de combustion.

La pression chambre étant inférieure à la pression des réservoirs, et celle-ci pour des
raisons évidentes de masse ne pouvant être élevée, la pression de combustion de tel
moteur est modeste de l'ordre de 10 bar (inférieure à 20 bar).

5.4.1 AVANTAGES

Simplicité, fiabilité, coût, grande facilité de pouvoir être allumé plusieurs fois, à
condition toutefois que les ergols soient correctement situés dans les réservoirs
dans le cas d'allumage sous 0g.
72

5.4.2 LES APPLICATIONS

Ces moteurs à pressurisation par réservoir furent naturellement, historiquement les


premiers moteurs à ergols liquides à être mis au point.
A ce titre, on citera les moteurs "Valois" figure 5.2, précurseurs du moteur Viking
d'ARIANE 1 à 4.
Afin de ne pas dégrader drastiquement ses qualités de simplicité fiabilité, les
ergols utilisés sont les ergols stockables.

L'application typique de ce type de cycle est la propulsion satellite, le contrôle


d'attitude (qui nécessite de nombreux allumages) et les étages économiques.

5.4.2.1 Contrôle d'attitude

Pour illustrer l'application contrôle d'attitude, la figure 5.3 présente le


système de contrôle d'attitude (SCA) d'ARIANE 5.

Les réservoirs sont pressurisés au sol à l'azote et une détente s'effectue au


cours du vol (blow-down). La pressurisation en début de vol est de l'ordre
de 25 bar pour finir à 10 bar.

Afin que les ergols soient toujours correctement plaqués dans les
réservoirs la pressurisation est transmise à l'hydrazine par une membrane
(bladder) d'élastomère.

La propulsion est assurée par un moteur mono ergol à décomposition


catalytique d'hydrazine.

5.4.2.2 Moteurs satellites

La figure 5.4 présente un schéma d'ensemble propulsif biliquide, dual


mode de N2O4/N2H4. On notera les nombreuses redondances pour
accroître la fiabilité.

5.4.2.3 Étage économique

L'objectif d'ARIANE 5 étant la réduction des coûts le choix d'un étage


pressurisé comme étage supérieur fut retenu.

La figure 5.5 présente cet étage.

Les réservoirs sont pressurisés à une valeur de 20 bar par un système Capa
HP (225 bar) d'Hélium gazeux détendu par un régulateur de pression
maintenant à pression constante 11 bar la chambre de combustion.

Les ergols utilisés sont N2O4/MMH (hypergolique).


73

5.5. CYCLE A TURBOPOMPES

Dans de tels cycles la pression de la chambre de combustion est beaucoup plus élevée que
la pression des réservoirs. Cette pression de combustion est assurée par un système de
turbopompes.

Les pressions des réservoirs peuvent être très faibles, inférieures à 5 bar et ces pressions
sont fonction du besoin en entrée pompe (NPSP) et du besoin de tenue structurale de
l'étage.

Les pressions de combustion sont de l'ordre de 30 bar en limite inférieure et jusqu'à 200
bar pour le RD 0120.

La figure 5.6 représente les principes de tel moteur.

La figure 5.7 représente un classement des différents cycles conventionnels

La figure 5.8 représente les schémas des principaux cycles.

Ces cycles à turbopompes peuvent être classés en 2 grandes familles.

5.5.1 CYCLES INTEGRES

Dans de tels cycles l'ensemble des ergols participent à la poussée, c'est-à-dire que
les deux ergols sont brûlés dans la chambre de combustion.

Le rapport de mélange moteur et l'ISP moteur sont équivalents au rapport de


mélange et ISP de la chambre propulsive.

5.5.1.1 Expander

Le cycle intégré le plus simple est l'Expander figure 5.9.

Les turbines sont entraînées par un ergol vaporisé par le refroidissement de


la chambre de combustion, ergol qui est ensuite mélangé et brûlé dans la
chambre.

La chaleur de vaporisation prélevée pour l'entraînement des pompes est


réintégrée dans le cycle.

Les deux moteurs représentatifs de ce cycle sont le RL 10 moteur d'étage


supérieur cryo développé dans les années 60 (figure 5.10) et le VINCI
moteur en développement pour ARIANE 5 (figure 5.11).
74

5.5.1.2 Moteur à combustion étagée

Ce moteur utilise comme source de puissance, pour entraîner les


turbopompes une chambre de précombustion, à Rm de mélange faible afin
de limiter la température de combustion à une valeur admissible (800K à
900 K) pour les aubes de turbine.

Après détente dans les turbines les gaz sont injectés dans la chambre de
combustion. La pression de la chambre de précombustion est supérieure à la
pression chambre, du taux de détente nécessaire à l'entraînement des
pompes.

Ce cycle est le plus complexe qui nécessite des pompes haute pression et
dont l'allumage et le démarrage est très délicat.

Ce cycle est toutefois celui qui permet d'obtenir les Isp et les pressions
chambre les plus élevées.

Les moteurs représentatifs d'un tel cycle sont

 pour les ergols stockables le RD153 figure 5.12 qui propulse le


PROTON Russe

 pour les ergols cryotechniques le SSME (USA) figure 5.13 de la navette


spatiale, le LE.7 (JApon) figure 5.14 du lanceur HII, le RD0120 (Russie)
figure 5.15 du lanceur Energya

 pour les ergols LOX/KERO le RD0180 (Russe) qui propulse Atlas III et
Atlas V figure 5.16

On remarquera que les pré burner du RD153, du RD180 sont oxydant, c'est
une particularité des moteurs Russes.

5.5.2 MOTEUR A CYCLE DERIVE

Dans un tel cycle les gaz entraînant les turbines sont éjectés par une tuyère annexe
et ne participent à la combustion dans la chambre propulsive.

Les gaz à faible Rm et "froids" Tc 900 K sont naturellement d'une qualité


énergétique très inférieure au gaz détendus par la chambre de combustion
principale.

Les gaz froids sont quelquefois comme dans le cadre du VULCAIN MK2 utilisés
pour "refroidir" le divergent en étant réinjectés adroitement le long de sa paroi.

Les moteurs à cycle dérivés peuvent être classés en deux sous familles.

Moteurs n'utilisant pas de générateur de gaz (Bleed et Tap off) et ceux l'utilisant.
75

5.5.2.1 Bleed

Dans un tel cycle les gaz entraînant les turbopompes sont prélevés à la sortie
du circuit de refroidissement de la chambre ou du divergent et détendus à
très faible pression, puisque l'échappement se fait "au vide".

Le cycle est équivalent dans sa simplicité à l'Expander , mais du fait de sa


perte "par débit dérivé" ses performances sont plus faibles d'une dizaine de
secondes d'Isp.

La figure 5.17 représente le LE5A moteur représentatif du cycle "bleed".


Une fraction du débit et d'hydrogène de refroidissement de la chambre
continue de se réchauffer dans la partie supérieure du divergent pour être
ensuite détendue en série par les turbines d'entraînement des pompes.

5.5.2.2 Tap Off

Dans ce cycle les gaz d'entraînement des turbines sont prélevés directement
dans la chambre et refroidi par mélange avec une fraction du fluide de
refroidissement de la chambre. Le J2S (évolution du J2) est le seul moteur
connu (qui n'a d'ailleurs jamais volé) : figure 5.18.

5.5.2.3 Cycle à générateur de gaz auxiliaire

Dans un tel cycle les gaz d'entraînement des turbopompes sont produits par
un générateur de gaz utilisant d'autres ergols que ceux brûlant dans la
chambre principale. Ce peut même être soit un générateur de gaz
pyrotechnique, ou soit un générateur de gaz mono ergol à décomposition
catalytique.

L'exemple "historique" d'un tel moteur est le V2 figure 5.19 dont la turbine
est entraînée par de la vapeur d'eau provenant de la réaction chimique entre
le peroxyde et le permanganate.

5.5.2.4 Cycle à générateur de gaz

Une fraction des deux ergols prélevée sur l'alimentation de la chaleur est
brûlée dans un générateur de gaz et les gaz sont détendus soit en série soit
en parallèle dans la ou les turbines. La température est toujours limitée à
900 K (tenue mécanique du générateur, des lignes chaudes, des aubes de
turbines).

La pression du GG est inférieure à la pression de la chambre.

Les moteurs représentatifs de ce cycle sont :

. D’une part le J2, figure 5.20, moteur des deuxième et troisième étages du
lanceur mythique Saturn V. Lanceur qui a permis d'aller sur la Lune.
76

Le générateur de gaz alimente en série les turbopompes hydrogène et


oxygène.

. D'autre part, le Vulcain, figure 5.21, le générateur de gaz alimente en


parallèle les turbines et les gaz sont ensuite éjectés par des tuyères
auxiliaires le long de la chambre propulsive. Le Vulcain 2, figure 5.22,
utilise ces gaz "froids" issus de la détente des turbines pour protéger par
film le divergent.

La figure 5.23 représente le synoptique du Moteur VIKING, moteur qui a


propulsé les premiers, deuxièmes et propulseur d’appoint d’Ariane 1 à 4 .Il
consomme du N2O4 et de l’UDMH.

On constatera que ce moteur est à Générateur de gaz. La particularité


concerne le générateur de gaz. Son rapport de mélange, 2.4 est très proche
du stchiométrique ,2.53. Ceci pour éviter la formation de suie en cas de
mélange réducteur ou la problématique de la tenue à haute température des
materiaux en cas de combustion oxydante. Pour respecter la température
maximale admissible en entrée turbine (858 K) une injection d’eau est
effectuée dans le GG.

On notera l’asservissement hydraulique du rapport de mélange « moteur «


et de la pression de combustion.

La figure 5.24 représente un cycle à générateur de gaz mono ergol.


L'oxydant, le Peroxyde d'Hydrogène alimente la turbine via un gg à
décomposition catalytique.
77

5.6 ÉLEMENTS DE CALCUL DES CYCLES THERMODYNAMIQUES

5.6.1 ÉQUILIBRAGE DES PUISSANCES

Le bouclage complet d'un cycle moteur suppose de connaître l'ensemble des


pertes de charges des lignes, et les rendements énergétiques des machines
( pompes,  turbines, c*, cf).

Le cycle est "bouclé" lorsque les puissances pompes et turbine s'équilibrent.

 W pompes =  Puissance turbines 5.1

Les puissances des pompes peuvent s'écrire, respectivement pour l'oxydant O ou


le Fuel F sous la forme générale suivante :

i O,F pompeO,F
WpompeO/F = 5.2
ρ O/F η pompeO,F

En considérant le cas d'une chambre refroidie régénérative :

P pompeF = Pc + P circuit regénératif + PF injection - Pasp

O P pompe O = Pc + P injo - Pasp


Pinj F
injecteur
Preg PinjF
PC Kinj F = (valeur typique 1,15)
PC

F Preg
Kreg = (valeur typique 0,5)
PC

PinjO
KinjO = (valeur typique 1,4)
PC

PpeF = PC (KinjF + Kreg) - PaspF

PpeO = PC KinjO - PaspO

Les puissances des turbines s'expriment par :

1
Wtu, = itu Cptu Tet (1 - γ 1
) tu
γ
Π tu

Tet température des gaz entrée turbine

Cptu Caractéristiques thermodynamiques des gaz turbine.


78

Pad
tu = Taux de détente de la turbine.
Pre f

Si ce taux de détente est supérieur à 2,5 environ ; Cas des cycles dérivés les
turbines seront, "supersoniques", sinon elles seront "subsoniques".

Le fait d'égaler les puissances équation 5.1 permettra de déduire le débit à extraire
du générateur de gaz (du Bleed, du Tap Off) ou de la température Tet requise à
l'entrée de la turbine (cas de l'Expander).

La table III indique les constantes thermodynamiques de gaz issus de générateur


de gaz.

5.6.2 ISP - FV

Par définition (équ. 1.3) l'Isp est le quotient entre la somme des forces propulsives
et la somme des débits éjectés (divisés par go).

Soit, dans le cas général :

Fchambre  Ftuyèresauxiliaires
ISP =
(ichambre  iturbines )g o

Soit

i ch i
ISPmot = ISPch + ISPech ech 5.6
iauxiliaire i i

ichambre

L'ISP des tuyères auxiliaires étant plus faible que l'Isp de la chambre l'Isp moteur
sera pénalisé.

Ex. : Isp ch = 440 sec


FV = 950 KN
i chambre = 220 Kg/s

Isp éch = 200 secondes


FV = 15,7 KN
i échappe = 8 Kg/s

Isp moteur = 431,6 secondes

soit une "perte" par flux dérivé de 8,4 secondes.

Il convient après avoir bouclé l'équilibre des puissances pompe de vérifier


équation 5.6, le respect de l'Isp moteur et de la force propulsive Fv spécifiée.
79

5.6.3 EXPANDER

Les conditions d'équilibre des puissances pompes et turbines permettent d'écrire


l'équation générale suivante en remarquant que l'ensemble du débit fuel est utilisé
par les turbines.

 
Rm  K injo x Pc - Paspo  1  Pc Π tu K inj F  K reg  Pasp F 
   
ρo  ηppe o  ρf 
 ηppe F 
Tet  5.7
 
 1 
C p F 1  γ 1  η tu
 
  tu  

io
Rm =
iF

La pression sortie pompe Fuel : P2f = Pc (tu x KinjF + Kreg).

La pression sortie pompe oxydant P2o = PC. Kinjo.


Paspo PaspF

PinjF
P2F
Tet
Pinjo
PC
Preg

La figure 5.25 représente la valeur de Tet en fonction de Pc pour des valeurs


typiques des paramètres.

La puissance thermique qui doit être extrait du circuit régénératif est :

Wth = iF CPF TCreg

C'est généralement le facteur, compte tenu des coefficients d'échange le facteur


limitant de ce cycle.

Pour des Tet admissible de l'ordre de 250 K la pression chambre est limitée à
60 bar et la poussée ne dépasse guère 150 KN.
80

5.6.4 CYCLE INTEGRE

PPB

ppe2
ppe1 TuO TuF

Pc  Preg

Le schéma présenté concerne un cycle à combustion étagé "Fuel Rich"


comparable au LE7A (figure 5.14).

On rappelle que dans un tel cycle la pression de combustion du Pré-burner est


supérieure à la pression de combustion dans la chambre.

On notera la pression d'une pompe surpresseuse (ppe2), Kick-off pump, côté


oxydant.

On fera l'hypothèse que l'ensemble du fuel subit une première combustion très
réductrice (TPB < 900 K) dans le pré-burner.

Puissance Pompe "Fuel"

iF
Wppef = (Kinjpb.PPB + Kreg.Pc - Pasp)/ppef (5.10)
F
81

Puissance Pompe "Oxydant"

io if
Wppeo = (Kinjo.Pc - Pasp)/ppe1 + Rmpb (KinjoPB.PPB - Kinjo Pc)/ppe2
o o
(5.11)

ioPB
RmPB = Rapport de mélange du Pré-Burner.
iF

Puissance turbine

PPB
Le rapport de détente turbine tu =
KinjF. Pc

1
Wtu = iF (RmPB + 1) CpPB TPB (1 -  1 ).tu. (5.12)
 tu 

Équation d'équilibre du cycle

Wtu = Wppef + Wppeo

Considérant la relation suivante :

Rm=io/if

1 Kinj F PPB  Kreg.Pc - Pasp Rm Kinjo Pc - Pasp Rm PB Kinjo PB PB  Kinjo Pc


 
F  ppeF o  ppe01 o  ppe02
 
 
 Rm PB  1 Cp PB
1
TPB 1  η tu
  1

   
 tu 
(5.13)

Considérant que RmPB est choisi en fonction de TPB (< 900 K) la variable qui
permet l'équilibre des puissances est PPB, pression du Pré burner.
82

5.6.4.1 Reconstitution du moteur Japonais LE7.

Le LE7-a est le moteur qui propulse le premier étage du lanceur japonais HII-A.
C‘est un moteur LOX/LH2 à cycle intégré ; combustion étagée .Hormis le cycle il est
comparable au Vulcain, il a d’ailleurs été développé en parallèle.

Data : ref AIAA -1997-2817

Data complémentaires estimées :

Pasp=3 bar
ρo =1140 kg/m3 ; ρf =70kg/m3
kinjf=1.15; kinjo=1.4; kreg=0.5
ηppe=0.8; ηtu =0.5
Rmpb=0.9; Tpb=920 K; Cppb= 8591; γpb=1.367

Calcul des debits:

if=Fv/((1+Rm)*9.81*ISP) =35.26kg/s
io=if*Rm=211kg/s

Estimation de la pression Ppb nécessaire pour équilibrer le cycle

Selon la relation 5.13 on déduit Ppb=205 bar (as built=210bar)


Naturellement il convient de vérifier l’équilibre des puissances.

Πtu= PPB
KinjF. Pc
Πtu = 1.4
83

La puissance de la pompe fuel :


P2f= Kinjpb.PPB + Kreg.Pc=299bar (as built= 270 bar)
iF
Wppef = (Kinjpb.PPB + Kreg.Pc - Pasp)/ppef
F
Wppef = 18MW
La puissance des pompes « oxydant « (pompe principale + kick-off pompe qui alimente le
préburner)
Wppeo = io /ρo(Kinjo.Pc - Pasp)/ ppe1 +if/ρo Rmpb (KinjoPB.PPB - Kinjo Pc)/ ppe2
Wppeo = 4.44 MW
La puissance requise de la turbine = 22.4 MW
La puissance calculée :
1
Wtu = iF (RmPB + 1) CpPB TPB (1 -  1
).tu.
 tu 

Soit Wtu = 23 MW
OK à 2% !

Estimation du divergent
Rmtc= 6
Pc = 127 bar
C* = 2331 m/s
γ = 1.17
Cftheo = ISP*9.81/C*= 1.877
ηc*= 0.99
ηcf= 0.975
Cfpratique = 1.94
Soit p2 = 19800 Pa selon la relation 2.8
Soit ε = 55 selon la relation 2.3
Le ε « as built » est de 52 (le ηcf doit être meilleur qu’estimé)

Comparaison avec le Vulcain 1 :


Vulcain 1 LE7
Fv kN 1000 1080
ISP s 430 446
Rmep 5.1 6
ε 45 52
Pc bar 100 127
Pgg,pb bar 80 210
P2ppef bar 150 270
Wtu MW 13.85 23
On note le gain en ISP crée par la nature du cycle intégré et par l’augmentation du ε, rendu
possible par la Pc plus importante.

On note toutefois que les pressions et donc les puissances sont plus élevées
84

5.6.5 BLEED

L'équilibre des puissances pompes et turbine permet d'établir la relation générale


du Bleed :

 
Rm  K injo x Pc - Paspo  i F  Pc K injF  K reg  Pasp F 
iF    
ρo  ηppeo  ρ F  ηppeF 
Tet  5.8
 

iT u Cp 1 
1 

 γ 1
 tu
  tu 

P2F = Pc (KinjF + Kreg)

PC .KinjF
tu =
Pech

On notera que tu pour le cycle Bleed est une valeur "fixe" (détente de
refoulement "au vide") alors que c'est un paramètre pour l'Expander.

On notera que l'Isp doit être calculée en tenant compte de la "perte par flux
dérivé" correspondant à iF turbine.

Afin d'obtenir une Isp équivalente la Tet devra être beaucoup plus élevée que pour
l'Expander, ou le  du divergent devra être plus important.

Paspo PaspF

PinjF
P2F

itu
PC
Pech Preg

ISPbleed=ISPTC*itc/imot+ISPechap*iechap/imot
85

5.6.6 CYCLE A GENERATEUR DE GAZ

iF
io
GG

igg

Dans ce cycle, les turbines sont entraînées par des gaz chauds produits par un
générateur de gaz alimenté par les ergols.

L'équilibre des puissances pompes-turbines permet d'écrire :

Rm  Pc x Kinjo  Paspo  i f  Pc(KinjF  Kreg)  PaspF 


if     
ρo  ηppeo  ρf  ηppeF 
igg  5.9
 
 1 
Cp gg .Tgg  1  γ1 .η tu
  
 tu 

Tgg

gg Caractéristiques thermodynamiques des gaz du générateur f(Rmgg)

Cpgg

Le Tgg est limitée à 900 K (tenue du GG, des lignes des turbines).

La Pgg est inférieure à la Pc.


86

5.6.6.1 Optimisation du cycle à générateur de gaz

Compte tenu des pertes par "flux dérivé" il y a lieu de minimiser le débit
du générateur de gaz (igg).

i gg
Soit K 
i moteur

 Rm  Pc.Kinjo  Paspo  1  Pc(Kinj  Kreg)  Pasp  


    F F 

 ρo  ηppe o   
1    ρ f  ηppe F
K
Rm  1  
 1 
Cp gg Tgg  1 - .η
 -1  tu
   
 tu 

Par ailleurs

 ISPmoteur = ISPchambre (1-K) + ISPech. K

Le rapport du mélange chambre Rmc est

 Rm  1 
Rm  K 
 Rm gg  1 
Rm c   
 Rm  1 
1  K 
 Rm gg  1 
 

Rmc>Rmep

Rmc<Rmstochio.

 Optimisation du Rapport de mélange (Rm)

La figure 5.26 présente l'influence du RM pour un moteur LOX/LH2.

On observera que l'optimisation moteur (ISP) est différent de l'optimisation


"étage" ISP x d .

Cette observation permet d'expliquer l'évolution du rapport de mélange entre le


VULCAIN 1 (Rm = 5.1) et le VULCAIN 2 (Rm = 6,15).

L'optimisation en ISP. d est limitée par le fait que l'on doit éviter un Rm
chambre oxydant.
87

 Optimisation de la Pression Chambre

La figure 5.27 compare l'ISP d'un moteur Flux Intégré à l'ISP d'un moteur à
générateur de gaz.

On constate un optimum pour la Pc d'un moteur à générateur de gaz.

En effet les puissances pompes s'accroissant avec la pression chambre, le débit


générateur s'accroît et pénalise l'ISP moteur.

5.6.7 VARIABLE D'EQUILIBRAGE ET D'OPTIMISATION DES CYCLES

Les équations des différents cycles thermodynamiques 5,7 pour l'Expander 5,13
pour la combustion étagée, 5,8 pour le bleed et 5,9 pour le générateur de gaz
possèdent une variable permettant l'équilibrage des puissantes turbines et pompes
et une variable d'optimisation tel que présenté dans le tableau suivant.

Variable d'équilibrage Variable d'optimisation

Expander Tet tu

Bleed itu Tet

GG igg Tgg

Combustion étagée PPB TPB


88

5.6.8 COMPARAISON EXPANDER-BLEED-GENERATEUR DE GAZ

Spécifications :

FV = 150 KN

Rmmoteur =6 Moteur d'étage supérieur

ISPmoteur = 460 s

On choisit :

Pc = 60 bar

KinjF = 1,15

Kinjo = 1.4

Kreg = 0,5

On suppose ppeo = ppeF = 0,8

tu = 0,5

Connaissant : Cp H2  16508J/kg ρH2  70 Kg/m 3

γ H2 1,37

RH2 = 4157 J/Kg/K ρO2  1140 Kg/m 3

Débits des pompes

iO + iF = FV/go ISP = 33,24 Kg/s débits massiques

iO = (iO + iF). Rm = 28,5 kg/s entrée pompes


Rm  1
iF = 4,75 Kg/s

5.6.8.1 Expander

On choisit tu = 2,2

L'équation 5.7 indique Tet = 235,3 K

P2H2 = 181,8 bar


89

5.6.8.2 Bleed froid

En utilisant cette chambre d'Expander en Bleed, c'est-à-dire : Tet =


235,3 K.

On choisit Pech = 4,5 bar.

Pc x KinjF
tu = = 15,33
Pech

Pppe H2 = Pc (KinjF + Kreg) - PaspF = 60 (1,15 + 0,5) - 3 = 96 bar

Wppe H2 = 96 105 x 4,75 / (70 x 0,8) = 814,3 Kw

Pppe O2 = Pc KinjO - PaspO = 81 bar

Wppe O2 = 81 105 x 28,5 / (1140 x 0,8) = 253 Kw

Wtu =  Wppe = 1067 Kw

1
Wtu = itu Tet CPF (1 - γ 1
).tu
Πtu γ

Wtu
itu = = 1,05 Kg/s
1
Tet CPf (1  γ 1
)tu
Πtu γ

En supposant ISP chambre Bleed = ISP chambre expander = 460 s

33,24  1,05 1,05


ISPmoteur = 460 x  200. = 451,78 s
33,24 33,24

Soit ISP par "flux dérivé" de 8,2 s.

Remarques

P2 H2 bleed << P2 H2 expander


90

H2
o 3 bar
3 bar

69 bar
181,8 bar
84 bar
io = 28,5 151,8 bar
Tet = 235,3
60 bar
P = 30 bar iF = 4,75 Kg/S

ISP ch : 460S
iO + iF = 33,24
33 Kg/s

Expander

H2
O2 3 bar
3 bar

69 bar
84 bar 99 bar
235 K
itu
60 bar
P = 30 bar iF = 4,75 Kg/s

4,5 bar
ISPchambre = 460 s
ISP = 200 s

Bleed "Froid"
91

tu bleed >> tu Expander

Rm chambre Expander = Rm moteur

iO
Rm chambre bleed = (= 7)
i F  i tu

Un exemple de Bleed Froid : Le LE-5B (figure 5.28), moteur du dernier


étage de la fusée japonaise H-IIA.

5.6.8.3 Bleed chaud

Pour améliorer l'ISP il faut réduire le débit turbine. Pour ce faire il


"suffit" d'augmenter Tet !

L'augmentation de Tet nécessite d'accroître très sensiblement les surfaces


d'échange avec le Flux principal.

O2 H2
3 bar 3 bar

99 bar
84 bar 69 bar

60 bar
itu iF = 4,75 Kg/s

4,5 bar

Tet

Bleed chaud

Tet = 600 K
92

Le circuit pour réchauffer le fuel étant plus long le tu est réduit des
pertes de charge induites (soit - 10%).
tu = 13,8 Kg/s

itu = 0,413 Kg/s

Soit ISPmoteur = 456,77 s

Soit une perte d'ISP de 3,2 s

Perte qui pourrait être "récupérée" en augmentant  du divergent (au


détriment de la masse et de la taille).
Un exemple de Bleed chaud : le LE 5 A (figure 5.29), moteur de la fusée
japonaise H II.
Moteur qui était d'origine un moteur à cycle "générateur de gaz".

5.6.8.4 Cycle à générateur de gaz

Les paramètres de ce cycle sont :


Pgg

Tgg : f (Rmgg)
Tous les autres paramètres (Pcc, KinjF, KinjO, Kreg...) étant égaux par
ailleurs.
On choisit : Pgg = 40 bar
Rm (gg) = 0,9
Les constantes thermodynamiques des gaz du G.G.

Tgg = 920 K
 = 1,368
Cp = 8591 J/Kg
R = 2309 J/Kg/K

Le  turbine compte tenu d'une pression d'échappement de 4,5 bar et


d'une perte de charge entre Pgg et l'admission turbine :
tu = 8
L'équation 5.9 permet de déterminer avec tu = 0,5
igg = 0,63 kg/s

L'ISP moteur est, compte tenu de cette "perte par Flux dérivé" :

33,24  0,63 200 x 0,63


ISPmot = 460 x   455 s
33,24 33,24
93

Soit ISP = - 5s

Malgré la Tgg plus élevée que le bleed chaud ce cycle est pénalisé par le
tu plus faible et des gaz générateur moins énergétiques.

Un exemple de cycle à gg : le LE5 figure 5.30

Conclusion

Expander Bleed Chaud Bleed froid gg


ISP (s) 460 456,8 451,8 455
Tet (K) 235 600 235 920
P2H2 (bar) 182 99 99 99
tu 2,2 13,8 15,3 8

Le cycle le plus performant est naturellement l'Expander (pas de perte


par cycle dérivé).

La figure 5.31 compare la géométrie des différents cycles à ISO


spécification ; FV, ISP.

Les pertes d'ISP des cycles dérivés sont corrigés par augmentation du 
du divergent.
94

5.6.9 Dimensionnement du Vulcain


Cycle à Generateur de Gaz
Spécifications

Fv = 1000 kN
ISPv = 430 secondes
Rmep = 5 .1
Rmgg = 0.9 soit Tgg = 900 K
Pc = 100 bar
Pgg = 80 bar
Pasp pompes = 3 bar
P echap. Tu = 4.5 bar

Data
KinjH = 1.15
KinjO = 1.30
Kreg = 0.35

Estimation des débits « entrée pompes «


.
m  F * ISP  237kg / s
g
.
mo  Rm ( Rm  1)  198.2kg / s
.
. .
m f  m mo  38.9kg / s
Puissance pompe H2

.
mf
WH  * ( Pc * ( KinjH  Kreg )  Pasp) / 0.75  10892kW
70

Puissance pompe O2

.
m
Wo  o * ( Pc * Kinjo  Pasp) / 0.75  2944kW
1140
Générateur de gaz
Tgg = 1000 K
Rmgg = 0.9
R = 2171 kJ /kg/K
 1
 0.27

Cp = 8038
95

Turbines

Wt  13836kW
  80 / 4.5  17.8
1
His  Cp * T 0 * (1   1
) = 434515 J/kg

tu  0.5

.
mtu  6.37kg / s
.
mgg o  3kg / s
.
mgg f  3.35kg / s

Chambre de combustion

.
mTCo  198.2  3  195.2kg / s
.
mTCf  38.9  3.35  35.55kg / s
RM TC  195.2 35.55  5.5
.
mTC  230.75kg / s

Pc = 100bar
Rm = 5.5
Tc = 3441 K

C *  2349m / s
  1.20

ISPechap.= 200 secondes


430=ISPV,TC *230.75/237+200*6.37/237
ISPV,TC = 436 secondes

 C  0.99
*

 CF  0.975

Cfv = 436*9.81/(0.99*2349*0.97) = 1.8969


Selon formule 2.8 p2 = 17161 Pa
Selon formule 2.3 ε= 46.67 Vulcain ε = 45
96

BIBLIOGRAPHIE

P. PEMPIE Éléments de dimensionnement d'un moteur


fusée à cycle Expander
CNES - ED/PL 93-058

N. GIRARD Moteurs à cycle Expander - État de l'existant


CNES - ED/PL 93.094

A. LEKEUX Bleed/Expander
CNES - ED/PL 97

SUTTON Rocket Propulsion Elements


6ème édition - Wiley

D.K. HUZEL and D.H. HUANG Modern Engineering for Design of Liquid
Propellant Rocket Engines
AIAA - Vol 147

P. PEMPIE and H. BOUSSIF Cryogenic upper Stage trade off


AIAA – 2000.3449

NASDA H-IIA Brief Description


FAD 98007A (E)

K. KISHIMOTO Development at LE-5 Series Engine - M.H.I.

P. PEMPIE and H. GORECKI High thrust Lox-CH4 engine


ISTS – 2000 A-01-V

P. PEMPIE, T. FROHLICH, Lox/Methane and Lox/Kerosene


H. VERNIN High thrust engine trade-off
AIAA – 2001.3542

P.Pempie , L.Boccaletto LOX/CH4 Expander upper stage engine


IAC-04-S.1.03 Vancouver 2004
97

Pressurisation
Réservoir/s

Pressurisation Via une membrane


Directe
1

Gaz inerte stocké Vapeur Gaz de Autogène


H2, N2 combustion

Froid Chaud Liquide inerte


Ergol Cartouche Pyro Générateur de
Hélium Liquide
3 4
gaz auxiliaire
5

Régulé Détente
2 1

Pc < Préservoir Pc > Préservoir


Alimentation directe de Alimentation par
la Chambre de Pompe(s) de la chambre
Combustion de combustion

Cycles à
Turbopompes

Exemples pratiques :

1) Système Contrôle d'Attitude ARIANE 5


2) Étage Supérieur ARIANE 5
3) Réservoir H2 ARIANE 5
4) Réservoir Lox ARIANE 5
5) Moteur Valois

Figure 5.1
98

Figure 5.2
99

Figure 5.3
100

Figure 5.4
101

Figure 5.5
102

Figure 5.6
103

Cycle à turbopompes

Cycle Intègré Cycle dérivé

Combustion étagée Expander


3
1

1 Pre burner 2 Pre burners


1 2

A générateur de gaz Bleed Tap off


7 8

Génération de gaz
auxiliaire
4

Turbines en série Turbines en parallèle


5 6

Exemples d'application

1) LE7, RD 153, RD 0210


2) SSME
3) RL 10, MESCO
4) V2
5) J2
6) Vulcain/Vulcain MK2
7) LE5 A
8) J2S
Figure 5.7 - Cycle à Turbopompes
104

Typical rocket engine cycles and turbine installations

Figure 5.8
105

Figure 5.9
106

RL10A-3-3A propellant flow schematic


Figure 5.10
107

Figure 5.11
108

Moteur RD 153/PROTON URSS

Figure 5.12
109

FV = 2 277 KN
Pc = 225 bar
Psortie ppe LH2 : 485 bar
Psortie ppe LOX : 552 bar
Débit LH2 70 Kg/s
Débit LOX 440 Kg/s
ISPV = 452 s
Rm = 6
 77,5
SSME PROPELLANT FLOW SCHEMATIC

Figure 5.13
110

Figure 5.14
111

RD 0120

Figure 5.15
112

Figure 5.16
113

The LE-5A engine is a pump-fed expander bleed cycle engine. The following schematic diagram shows the LE-5A engine system

LE 5 A
FV = 100 KN
ISPV = 445 s
Pc : 37 bar
Rm = 5,5

Figure 5.17
114

Figure 5.18
115

Figure 5.19 Synoptique V2


116

Moteur J2 - Figure 5.20


117

Figure 5.21
118

Figure 5.22
119

Figure 5.23 Moteur Viking


120

FV = 29 KN
ISPV = 246 s
Pc = 38 bar
Rm = 6.5
 = 12

Figure 5.24
Cycle à Générateur de gaz Catalytique
121

Table III - Turbine Working-Fluid Gas Properties

Working Chamber pressure Turbine inlet Ratio of Specific heat at Specific gas
fluid* of working-fluid temperature (T ) specific heats constant pressure constant (R)(ft-
source, psi lbf)/(lbm-°R)
°F () (Cp)
LOX/RP-1 1000 1100 1.097 0.635 44
1300 1.115 0.648 52
1500 1.132 0.656 59
1600 1.140 0.660 63
1700 1.148 0.662 67

LOX/LH2 1500 1000 1.374 1.998 423


1200 1.364 1.910 396
1500 1.348 1.802 362
1700 1.337 1.738 341
1900 1.326 1.687 323

LF2/LH2 750 900 1.395 2.765 626


1100 1.388 2.608 574
1300 1.380 2.509 529
1500 1.373 2.318 491
1700 1.366 2.192 457

FLOX/CH4 750 1300 1.176 0.857 100


1500 1.189 0.855 106
1700 1.215 0.834 113
1900 1.233 0.810 116
2100 1.242 0.791 117

Hydrogen - 700 1.396 3.481 766


800 1.394 3.490 766
900 1.392 3.501 766
1000 1.390 3.516 766
1100 1.388 3.531 766

N 2O4 1500 1700 1.248 0.726 112


5050* *
1750 1.249 0.719 111
1800 1.254 0.708 111
1850 1.260 0.694 111
* Products of combustion of propellant combinations listed

** Hydrazine-UDMH
122

Exemple d'évolution de la température entrée turbines en fonction de la Pression


Te turbine (K) chambre pour un moteur Expander

PI turbine = 1,5
PI turbine = 2

Valeurs usuelles de l'Expander :


KCReg = 0,5
KinjH = 1,15
KinjO = 1,4
ETA pompe = 0,7
ETA turbines = 0,6
Avec RM = 6

Remarque importante :

 Une limitation apparaît clairement dans le choix de la pression chambre Pc :

Plus la Pc choisie pour le cycle est grande, plus la température entrée turbine nécessaire est élevée et devient difficilement
réalisable.
Figure 5.25
123
Cycle à Générateur de gaz
Lox/LH2 Pc=100 bar eps=45
436 180000

160000
435
ISP.d 140000

434 120000

Isp (s) 100000


433
ISP
80000

432 60000

40000
431
20000

430 0
3,5 4 4,5 5 5,5 6
Rm moteur
Figure 5.26

Comparaison Combustion étagée / cycle à GG


Moteur Premier Etage
LOX/LH2
455

Flux Integré
450

445

Isp
(s
) 440
GG ( Pgg=.8*Pc )

435
GG ( Pgg=40ou 80 bar )

430

425
10 30 50 70 90 110 130 150 170 190 210
Pc ( bar )

Figure 5.27
124

Second stage engine (Le-5B) system schematic

FV = 137 KN
Pc = 38.4 bar
 = 110
ISP = 450 s
Tet = 380 K

Figure 5.28
125

FV = 122 KN
ISP = 453 s
Rm = 5
Pc = 39,8 bar
 = 130

Figure 5.29
126

LE-5 Family Characteristic


A B C D E
1 UNIT LE-5 LE-5A LE-5B
2 Fvac ton 10.5 12.4 14
3 ISPvac sec 450.2 452.9 450
4 MRe - 5.5 5 5
5 MRc - 6.03 5.51 5.82
6 PC kg/cm2A 37.2 40.6 36.4
7 WF kg/s 3.59 4.56 5.2
8 WO kg/s 19.73 22.83 26.02
9 TT1F(TI) K 837.3 603.9 355.1
10 NF rpm 51128 50534 51103
11 NO rpm 16808 17363 17772
12 Dt mm 136 143 160
13 Exp. Ratio - 140 130 110
14 Weight kg 255 248 269
15 Cycle - Gas Generator Nozzle Expander Chamber
Bleed Expander Bleed

Figure 5.30
124

COMPARATIF DES ETAGES EXTRAPOLES

Générateur de Gaz à 40 bar Extrapolation du LE-5B Expander à 40 bar

Masse = 565 kg Masse = 520 kg Masse = 447 kg

H moteur = 6395 mm H moteur = 5307 mm H moteur = 4878 mm

Fv = 155 KN Fv = 150 KN Fv = 155 KN

ISPv = 466 s ISPv = 466 s ISPv = 466 s

Figure 5.31
125

VI.L'EXISTANT DES MOTEURS A PROPULSION


LIQUIDE

6.1. OBJECTIFS
Lors de la phase de spécification et d'avant-projet d'un moteur il est important de
comparer avec l'état de l'existant afin d'éviter des aléas de développement
pénalisant les coûts et le planning.

6.2. PARAMETRES GLOBAUX


Les paramètres globaux descriptifs d'un moteur sont :

La poussée Fv

L'impulsion spécifique Isp

Le rapport de mélange Rm

Le rapport de section du divergent 

La pression chambre Pc

La masse

On distingue les 4 grandes familles suivantes :


6.2.1. Moteur Lox Fuel Tableau 6.1
Moteurs de forte poussée généralement de 1er étage
6.2.2. Moteurs stockables Tableau 6.2
6.2.3. Moteurs cryotechniques Tableau 6.3
6.2.4. Moteurs mono ergol

6.3. PARAMETRES SOUS-SYSTEMES


6.3.1. Chambre de combustion et injecteur Tableau 6.4
6.3.2. Turbopompes Tableau 6.5
6.3.3. Générateurs de gaz Tableau 6.6
126

6.4. GALERIE DE PORTRAITS

Les figures suivantes représentent :

Moteur Ergols Lanceur Fv kN Pcbar


6.1 GODDARD
6.2 AESTUS N204/MMH ARIANE 5 30 11
6.3 VIKING N2O4/N2O4 ARIANE 4 760 58, 5
6.4 RD0107 LOX./RP1 SOYOUZ 1050 48
6.5 F-1 LOX/RP1 SATURN V 7776 68
6.6 RD180 LOX/Kero ATLAS V 4150 256
6.7 SSME LOX/LH2 NAVETTE 2093 205
6.8 J2 LOX/LH2 SATURN V 1023 49,4
6.9 RL-10-A3 LOX/LH2 CENTAUR 66 44
6.10 HM7-b LOX/LH2 ARIANE 4;5 62 35,5
6.11 VULCAIN 1 LOX/LH2 ARIANE 5 1025 100
6.12 VULCAIN 2 LOX/LH2 ARIANE 5 1360 117
6.13 RL-10-b2 LOX/LH2 ATLAS 5 113 44
6.14 LE7b LOX/LH2 HIIa 1100 128
6.15 LE5a LOX/LH2 HII 122 40
6.13 RL-10-b2 LOX/LH2 ATLAS 5 113 44
6.14 LE7b LOX/LH2 HIIa 1100 128
6.15 LE5a LOX/LH2 HII 122 40
6.16 VINCI LOX/LH2 ARIANE 5 155 60
6.17 RS 68 LOX/LH2 DELTA4 3313 97
6.18 SCA N2H4 ARIANE 5 0,4 10
127

Moteurs LOX RP1

Moteur Lanceur Oxydant Fuel Fv kN ISPv Rmep Pc (bar) Eps Div. Débit Masse (kg)

RD-170 ENERGIA LOX RP1 7908 336 2,63 250 36,87 2400 9500

F1 SATURN 5 LOX RP1 7776 304 2,27 67,7 19 2606 8444

MA-5-bo ATLAS LOX RP1 1779 274 2,25 44,8 8 660 1373

RD-107 SOYOUZ LOX RP1 1050 295 2,23 48,35 8 363 909

RD-108 VOSTOK LOX RP1 1020 314 60 150 331 1155

RD-120 ZENITH LOX RP1 941 323 2,47 52 296 1250

MA-5-su ATLAS LOX RP1 834 350 2,6 166 106,64 243 1125

375 308,5 2,27 50,5 25,8 63 465,4

RS 76 LOX RP1 4130 340 184 4100

Tableau 6.1
128

Moteurs Stockables

Moteur Lanceur Oxydant Fuel Cycle Fv kN ISPv Rmep Pc Eps Div. Débit Masse Pgg Tgg
RD-253 PROTON N204 UDMH Etagé 1635 316 2,67 150 40 302,3 1280
VIKING 4b L33 N204 UH25 GG 792 290,7 1,688 58 31 277,4 886 36,6 888
VIKING 5c L220 N204 UH25 GG 760 278,9 1,706 58,5 10,48 277,9 826 37,1 893
VIKING 6 PAL N204 UH25 GG 758,5 278,4 1,706 58,5 10,48 277,8 808 37,1 858
LMDE APOLLO N204 A50 Pressu 44,48 293 2 8,4 47,5 15,5 178,72
J10-118 TITAN 3 N204 A50 Pressu 43,38 320,5 1,9 8,84 65 12,86 109,7
AESTUS ARIANE 5 N204 MMH Pressu 27,5 324 2,05 10,3 84 8,8 111,5
OMS SHUTTLE N204 MMH Pressu 26,6 316 1,65 8,6 55
XLR132 N204 MMH GG 16,68 340 2 102 400 5 54

Tableau 6.2
129

Moteurs Cryotechniques

Moteur Lanceur Cycle Fv kN ISPv Rmep Pc Eps Div. Débit Masse Pgg Tgg
SSME Shuttle Etagé 2093 452 6 205 77,5 472 3170 342 962
RD-0120 Energia Etagé 1998 455 6 220 87,5 352 3451 422 880
LE7 H2 Etagé 1080 445 6 128 52 268 1692 240 890
J2S Tap off 1178 436 5,5 83,8 40 275 1467
VULCAIN Ariane GG 1025 432 5,1 100 45 242 1600 85 871
J2 Saturn 5 GG 1023 425 5,5 49,4 27,5 247 1566 47 921
D57 Etagé 400 456 5,7 106 143 840 154 820
LE5-A H2 Bleed 121,5 452 5 39,27 130 27,4 247
LE5 H1 GG 103,5 450 5,5 36 140 23 255 25,6 840
YF-75 CZ3A/4A GG 78,4 440 5 36,7 80 18,6 550
RL10A33 Atlas Expander 73,4 444 5 32,7 61 16,8 138,5
KVD1 Etagé 69,63 462 55,9 15,3 282
HM7B Ariane3/4 GG 62,2 445 4,56 35,5 82,9 14,3 152,6 23,85 854
HM7 Ariane 1 GG 61,67 443 4,43 30,5 62,5 14,2 149 24
YF-73 CZ3 GG 44,15 420 5 26,24 40 10,9 236
RS68 Delta 4 3313 410 6 97 21,5 6123

Tableau 6.3
130

Combustion chamber parameters


Engine Lenght (m) DIA (m) L (m) Mass (kg) Contraction ratio
HM7B 0.283 0.180 0.68 69.0 2.78
RL10A-3-3A 0.335 0.262 0.95 - 2.95
LE-5 0.351 0.240 0.84 40.8 3.11
S-4(MA-3) 2.18 0.303 1.09 166.0 1.66
LR91 0.391 0.367 0.97 71.2 2.51
5C - 0.5 1.29 478.0 1.3
H-1 2.18 0.53 0.983 331.0 1.67
HM60 0.426 0.415 0.84 430.0 2.99
J-2 0.4572 0.47 0.62 446.8 1.58
RS-27 2.34 0.52 0.99 415.0 1.62
LE-7 0.37 0.40 0.78 145.5 2.75
LR87 0.51 0.55 1.07 155.0 2.08
SSME 0.356 0.45 0.80 390.0 2.96
F-1 3.35 1.02 1.22 - -

Injector parameters
Inj P drop (Kpa) Feed P drop (Kpa) mass flow (kg/s)
Engine Fuel Oxi Fuel Oxi Fuel Oxidizer Total
HM7B 920 1110 1930 1400 2.26 11.64 13.9
RL10A-3A 558 317 3951 1076 2.8 14.0 16.8
LE-5 549 1215 2390 1540 3.24 19.5 22.74
S-4(MA-3) 490 745 2489 2241 33.8 83.1 116.9
LR91 1338 1338 3210 2770 50.8 95.2 146.0
5C - - 1250 1550 101.0 171.0 272.0
H-1 965 965 2980 2180 96.5 232.9 329.4
HM60 - - 5800 3000 34.0 198.0 232.0
J-2 683 683 3220 2240 36.1 206.2 242.3
RS-27 427 427 2220 2380 102.4 244.4 346.8
LE-7 1038 1038 14300 4700 35.2 211.1 246.3
LR87 2000 2000 3980 2340 135.2 270.3 405.5
SSME 1200 1200 21600 6700 67.0 402 469.0
F-1 641 641 5240 3240 742 1784 2526

Tableau 6.4.
131

Feed system pump parameters


Flow rates (kg/s) Dischg press Stages Efficiency
(Mpa)
Engine Fuel Oxi Total Fuel Oxi Fuel Oxi Fuel Oxi
HM7B 2.57 11.7 14.27 5.55 5.02 1 1 60.0 73.0
RL10A-3-3A 2.8 14.0 16.8 7.18 4.31 2 1 57.0/55.5 64.0
LE-5 3.59 19.7 23.29 6.04 5.19 1 1 61.2 65.3
S-4(MA-3) 36.9 84.1 121.0 7.05 6.8 - - - -
LR91 53.5 96.3 149.8 9.11 8.67 1 1 60.0 66.5
5C 103.0 173.0 276.0 7.1 7.4 1 1 65.0 66.0
H-1 104.4 234.9 337.3 7.1 6.3 1 1 71 75
HM60 39.7 202.5 242.2 15.8 13.0 2 1 73.0 76.0
J-2 38.2 212.1 250.3 8.62 7.64 7 1 73.0 80.0
RS-27 111.3 251.8 363.1 7.09 7.25 1 1 71.8 77.9
LE-7 35.7 211.1 246.8 27.0 17.4 2 1/1 69.7 76.5/78.6
LR87 141.8 270.9 412.7 9.89 8.25 1 1 63.0 67.0
SSME 67.7 407.0 474.7 42.1 27.2 3 1/1 76.0 68.1/80.5
F-1 796 1804 2600 13.0 11.0 1 1 - -

Feed system turbine parameters


Stage-type Press ratio Efficiency Power (kw)
Engine Fuel Oxi Fuel Oxi Fuel Oxi Fuel Oxi
HM7B 2-IMP - 16.7 - 45.0 - 404 -
RL10A-3-3A 2 - 1.41 - 72.0 - 563 -
LE-5 2-VCI 2-VCI 4.59 1.85 47.6 39.2 472 132
S-4(MA-3) 2 - - - - - 1257 -
LR91 2 - 21.2 - 53.0 - 1721 -
5C 2 - 16.6 - 50.0 - 2495 -
H-1 2-PCI - 18.21 - 66.0 - 2830 -
HM60 2 1- 17.0 13.6 59.0 27.0 11200 3000
J-2 2 2- 7.2 2.65 60.0 47.0 6403 1717
RS-27 2-PCI - 22.0 - 58.9 - 3346 -
LE-7 1-IMP 1-IMP 1.49 1.38 68.9 47.9 18000 4500
LR87 2 - 15.7 - 52.0 - 4200 -
SSME 3-RI 2-RI 1.44 1.55 84.2 76.9 55896 21058
F-1 2-IMP - 16.3 - 60.5 - 40000 -

Tableau 6.5
132

Gas generators parameters

Engine Flow rate (kg/s) Comb temp (k) Comp press (Mpa) Mixture ratio
HM7B 0.25 860.0 2.3 0.87
RL10A-3A N/A N/A N/A N/A
LE-5 0.436 837.0 2.63 0.85
S-4 (MA-3) 4.00 843.8 5.15 0.297
LR91 2.71 1172 3.21 0.09
5C 6.36 888 3.66 2.4
H-1 7.86 922 4.22 0.342
HM60 8.4 871 8.5 0.9
J-2 3.19 922+ 4.7 0.94
RS-27 9.13 916 4.7 0.33
LE-7 N/A N/A N/A N/A
LR87 7.23 1255 4.3 0.084
SSME N/A N/A N/A N/A
F-1 75.7 1062 6.76 0.416

Tableau 6.6
133

Figure 6-1 GODDARD et son premier moteur LOX/Kero


16 Mars 1926
134

Figure 6.2 AESTUS ARIANE 5G


135

Figure 6-3 VIKING 5C


Fv = 760 Kn
ISP = 279 s
Rm = 1,7
Pc = 58,5
 = 10,45
Masse = 826 Kg
136

Figure 6-4 RD 0 107


Soyouz
LOX/KERO
Fv 992 kN
ISP: 314 s
Pc: 58.5 bar
Masse = 1200 kg
137

Figure 6-5 F-1 Saturn V


LOX/RP1
Fv = 7776 kN
Isp = 304 s
Rm = 2,27
Pc = 67,7 bar
ε = 19
Masse = 8444 Kg
138

Figure 6-6 RD-180 . Atlas V


LOX/Kéro
Fv = 4150 kN
Isp = 337 s
Pc = 256 ba
Rm = 2,72
ε = 36,4
Masse = 5545 Kg
139

Figure 6.7 SSME Navette


LOX/LH2
Fv = 2093 kN
Isp = 452 s
Rm = 6
Pc = 205 bar
ε = 77,5
Masse = 3170 Kg
140

Figure 6.8 J2 Saturn V


LOX/LH2
Fv = 1023 kN
Ispv = 425 s
Rm = 5,5
Pc = 49,4 bar
 = 27,5
Masse = 1566 Kg
141

Figure 6-9 RL-10-A3


LOX/LH2
Fv = 66 kN
Ispv = 444 s
Rm = 5,5
Pc = 28 bar
ε= 57
Masse = 131 Kg
142

Figure 6-10 HM7b ARIANE 3 ; 4 ; 5ECA


LOX/LH2
Fv = 62,2 kN
Isp v = 445 s
Rm = 4,56
Pc = 35,5 bar
ε = 83
Masse = 153 Kg
143

Figure 6-11 VULCAIN 1 ARIANE 5


LOX/LH2
Fv 1025 kN
ISP : 432 s
Pc 100 bar
ε=45
masse: 1600kg
144

Figure 6-12 VULCAIN 2 ARIANE 5ECA


Fv = 1360 kN
Ispv = 432, 60 s
Pc = 117 bar
Rm = 6,10
 = 60
Masse = 1850 Kg
145

Figure 6.13 RL-10-B2 ATLAS V


LOX/LH2
Fv = 110 kN
Isp = 464 s
Pc = 50 bar
ε = 285
Rm = 5.85
Masse = 277 Kg
146

Figure 6-14 Le-7b HIIa


Fv : 1100 kN
ISP : 445 s
Pc : 128 bar
ε= 52
Rm= 6
Masse= 1800 kg
147

Figure 6-15 Le-5a HII


LOXH2
Fv 122 kn
ISP : 425 s
Pc : 40 bar
ε= 130
Masse= 248 kg
148

Figure 6-16 VINCI ARIANE V


LOX/LH2
Fv = 155 kN
Isp = 464 s
Rm = 5,8
Pc = 60 bar
 = 280
Masse = 480 Kg
149

Figure 6.17 RS-68 Delta IV


LOX/LH2
Fv 3313kn
ISP : 420 s
Pc : 97 bar
ε= 21.5
Masse= 6597 kg
150

Figure 6.14

S.C.A.
Figure 6-18 Thruster SCA ARIANE V
151
BIBLIOGRAPHIE

Mc Hugh Numerical Analysis of existing liquid


Rocket Engines as a Design Process Starter - AIAA 95.2970
Mark Wade Astronautix.com. Encyclopedia Astronautica
152

VII LA CHAMBRE PROPULSIVE

7.1. DESCRIPTION
La chambre propulsive produit par éjection de gaz à vitesse supersonique la poussée.

La chambre propulsive est composée des éléments suivants figure 7.1.

a) Système d'alimentation, vannes, chambre, tore et dôme d'alimentation.

b) Injecteur

c) Chambre de combustion avec son système de refroidissement et si


nécessaire son dispositif d'allumage

d) Divergent

La chambre transmet sa poussée par l'intermédiaire d'un cardan et est orientée pour le
pilotage par deux vérins.

7.2. L'INJECTEUR
Le rôle de l'injecteur est de pulvériser les ergols afin que ceux-ci puissent réagir.
L'injecteur doit aussi servir de filtre afin de découpler les oscillations de combustions du
système d'alimentation.

Selon le cycle on distingue les injecteurs liquide-liquide ou liquide gaz.

De la qualité de la pulvérisation dépend le rendement de combustion  : Les moteurs


c*
modernes atteignent des rendements de combustion de l'ordre de 99%.

La qualité de l'injecteur joue un rôle majeur sur la stabilité basse fréquence (couplage
combustion - système d'alimentation) de la stabilité haute fréquence (couplage entre
champ acoustique de la chambre de combustion et gouttes).

Les différents types d'injecteurs sont présentés figure 7.2.

Les injecteurs à Impacts sont decrits figure figure 7.3

On distinguera par ordre de difficulté de mise au point et satabilité selon la phase des
ergols les injecteurs suivants :

 Liquide-liquide

 Liquide-gaz

 Gaz-gaz

Il est désormais recommandé d’injecter les ergols au dessus de leur point critique Tcri,
Pcri pour éviter d’avoir à gérer des gouttes. En particulier lors du couplage entre le
champ acoustique de la chambre et les gouttes le risque d’instabilité Haute fréquence
(HF) est très élevé .Instabilités HF qui conduit à la destruction de la chambre.
153

7.2.1. Relations générales

L'ergol est injecté et mis en vitesse à travers un orifice.

Vinj

ΔP

Le débit massique peut être produit par l'équation suivante :

i  Cd  A  2P  

Cd : coefficient de débit

A : section de l'orifice

La vitesse est déduite par :

2P
Vinj  Cd

La figure 7.4. Indique des valeurs usuelles de Cd.

En considérant le rapport de mélange Rm les paramètres des injecteurs Fuel et


oxydant doivent suivre la relation suivante :

O Cdo Ao  f Po
Rm  
F Cdf Af  o PF

La granulométrie, taille des gouttes est gérée par les nombres adimensionnels
suivants :

VDh
Re Reynolds =

V 2 Dgoutte
We Weber = Force d'inertie


Tension de surface
Oh  Oh 
We
Ohnesorge
D ou encore Re
Remarque : lorsque la pression de combustion est supérieure à la pression
critique des ergols, la tension de surface est nulle et l'existence de goutte est
hypothétique

On distingue deux familles d'injecteurs selon la manière dont est réalisée la


pulvérisation.
154
.

7.2.2. Injecteur à impact "impinging"

Les injecteurs à impact sont principalement utilisés pour pulvériser les ergols sous
forme liquide (toutefois par moment un des ergols peut être gazeux ) : deux jets
liquides se percutent et se brisent pour former des gouttelettes , qui après
évaporation pourront bruler.

La figure 7.5. Présente le schéma de fonctionnement d'un tel injecteur : les ergols
sont injectés à travers des trous de manière à ce que les jets se percutent, se brisent
et s'atomisent. Si se sont les jets de mêmes ergols qui s'impactent, l'injecteur est
"like-like".

Sinon si le jet Fuel percute le jet oxydant, l'injecteur est qualifié de "like-unlike";

L'injecteur "like-like" est couramment utilisé dans les moteurs stockables.

On notera que l’on évite généralement les like-unlike pour les ergols
hypergoliques : la réaction entre les gouttes créant des effets indésirables type
« poping « (expérience des injecteurs Aestus).

La figure 7.6. Présente l'injecteur du moteur VIKING.

La figure 7.7(From Ballardi ) presente l’influence des nombres de Weber et


Reynolds sur la configuration de deux jets s’impactant .

7.2.2.1 Dessin d’un Triplet

From Ferrenberg . Atomization and mixing Study . Rockwell International RI/RD85-312

On préferera la configuration FOF : En effet le coeur est chaud et oxydant


favorable à l’allumage et la combustion .
From NASA SP 8089), le rapport optimum du rapport des diamètres des injecteurs « fuel »
(noté df) sur le diamètre des injecteurs « oxydant » (noté do) est :

df  do /(1.265 * (  f / o ) * rm2 )0.35 )

Il existe deux autres critères d’optimisation :


155
1.75
 1    o
2
 d o2 
    2 
Elverum-Morey :
 rm    f  2 d  valeur optimum= 0.66
 f 
Nota : cette valeur de paramètre est uniquement valable pour des angles d’injection de 60 °,
pour des angles de 90°, la valeur optimum est de 0.42

f 
0.25 0.56
V f 
0.29
 df 
     
Ferrenberg :
 Vo   o   do 
paramètre à maximiser

Momentum Ratio :

Le rapport des quantites de mouvement est reconnu pour etre un paramètre dominant
.
.
moVo
MR 
.
m f Vf
Soit pour un triplet F-O-F :
2
f  d f 
MR  2(rm2 ) 
 d


 o  o 

On notera que sachant le rapport de mélange fixé, la seule variable est df/do.
La figure 7.8 presente l’influence de ces parametres sur le rendement de combustion .

Il existe deux autres critères d’optimisation :

1.75
 1    o
2
 d o2 
    2 
Elverum-Morey :
 rm    f  2 d  valeur optimum= 0.66
 f 
Nota : cette valeur de paramètre est uniquement valable pour des angles d’injection de 60 °,
pour des angles de 90°, la valeur optimum est de 0.42

f 
0.25 0.56
V f 
0.29
 df 
     
Ferrenberg :
 Vo   o   do 
paramètre à maximiser

Momentum Ratio :

Le rapport des quantites de mouvement est reconnu pour etre un paramètre dominant
.
.
moVo
MR 
.
m f Vf
Soit pour un triplet F-O-F :
156
2
f  d f 
MR  2(rm2 ) 
 d


 o  o 

On notera que sachant le rapport de mélange fixé, la seule variable est df/do.

7.2.2.2Dessin d’un Pintle

Le Pintle est un monoinjecteur à impact les jets Oxydants sont pulverisés par un film Fuel
Il fut developpé par G. Elverum , TRW Lunar Descent Engine [Remembering the Giants]
La figure 7.9 présente le pintle de ce moteur LDME
N2O4/Aerozine50 Pc=7bar , Pressure fed
Il peut alimenter des moteurs de forte poussée par exemple le
TR107 ( LOX/LH2 ) 4900kN, PC=177bar)
Il est proposé pour du low cost application sur les moteurs Merlin de
Space-X
Par ailleurs comme sur le LDME , il peut etre à géometrie variable
permetant de réguler la poussée (de 45kN à 4.5kN)
La conception du Pintle est tres peu documentée , peu de modèle
numerique , et sa mise au point est essentiellement experimentale .
Comme sur tous les injecteurs le principal paramétre est le Total
Momentum Ratio TMR= io*Vo /(if*Vf)
Les vitesses sont de l’ordre de 10 à 50m/s
La figure 7.10 presente l’effet du TMR sur le rendement de
combustion .
Les autres facteurs importants sont
-le facteur de blocage BF =Ndo/πdp
ou N est le nombre d’orifice sur la partie centrale
(préferentiellement pour
l’oxydantce qui permet un cœur chaud)
dp , le jeu annulaire injectant le fuel.
20<BF<40
-Le rapport Dc/dp Diametre Chambre /diametre
du pintle , variant de 3 à5
-le saut relatif (skip ) ls/dp de l’ordre de 1’unité

7.2.3. Injecteur coaxial

La figure 7.11 représente la plaque d'injection du moteur VULCAIN.

Dans ce type d'injecteur, le jet oxydant toujours au centre est atomisé par le jet
fuel en périphérie.

Afin d'améliorer l'éclatement du jet Ox et de favoriser son atomisation, on utilise


quelquefois un swirl, hélice qui donne une rotation d'ensemble au jet oxydant.

La pulvérisation est créée par la turbulence initiale et l'échange de quantité de


mouvement :
157

 g Vg2
J
  V 2

La taille des gouttes, si elles existent peut être prédite par une relation empirique
suivante :

0,93 2,65 0, 26


 Vg  V    
2, 25
 Dg   R 
Dm  127 
   
 3 
  
 160   2     D 

D , Dg Diamètre hydraulique cote Ox, cote Fuel

R Recess

Le rendement de combustion de tels injecteurs est très élevé et peut être estimé
par la relation suivante :

c *  1  0,412  e 0,151c

0, 5
Vf  Pc(bar ) 
L ch  0,4  
Vo  35 
c  7.1.
Dch / 

L CH Longueur chambre en centimètres

D CH Diamètre chambre en centimètre

N Nombre d'injecteurs

Vf Vitesse Fuel = Vg

Vo Vitesse Oxydant

La figure 7.12. Illustre la dépendance entre c * et  c .

La figure 7.13. Illustre les différentes qualités de la pulvérisation en fonction des


vitesses des espèces liquides et gaz.

La figure 7.14. Présente les caractéristiques des injecteurs cryo de différents


moteurs.
158
On retiendra les valeurs typiques suivantes :

We 45  We  100 103

 o Vg D g
R eg 400  R eg  800  10 3
g

  V D 
R e = 200  R e  300  10 3


Vg
~ 20
V

g V 2g
J = ~ 10
 V 2

Vg ~ 300 m/s

V ~ 10 m/s

La tendance est d'augmenter le débit par élément afin de réduire le nombre


d'éléments et par conséquent le coût : débit max. 1,3 kg/s pour le RS 68.

7.3. LA CHAMBRE DE COMBUSTION

7.3.1. L*

Les différents processus qui se déroulent dans la chambre de combustion sont


décrits par la figure 7.15.

Afin de pouvoir se réaliser complètement, avant le col conique, les processus


nécessitent un certain temps s temps de séjour.

Le paramètre clé de dimensionnement de la chambre est la longueur


caractéristique L* définie

Vc Volume de la chambre propulsée


par : L* =
At Section au col
7.2.

Naturellement, la valeur de L* dépend de la rapidité des différents processus et


donc des ergols. Les valeurs typiques sont les suivantes :

Moteur cryo 0,7 < L* <1 m

LOX - Kéro 1,02 < L* <1,27 m

N2O4/UDMH 1 < L* < 1,3 m

La cinétique 02/H2 étant rapide, L* est faible.


159
Le temps de séjour s correspondant à la durée des processus, pulvérisation -
évaporation mélange et combustion est estimé par :

Vc sPc
s  Ou L* 
 gaz  C *
i o  i F  1
 gaz

 gaz = masse volumique moyenne des gaz brûlés.

Les valeurs typiques de s sont de 1 ms à 40 ms.

La figure 7.16 compare les valeurs caractéristiques de chambres de moteurs


cryotechniques.

7.3.2. Géométrie de la chambre de combustion :

La figure 7.17 présente les paramètres géométriques d'une chambre de


combustion.

Simplement, on peut considérer la forme suivante :

Dcol

Dch

T
θ
Lcy
Lf

La section Sc est déterminée à l'aide du C*

i  i   C*
Sc Section au col = o F
Pc   *
C

4 i o  i F   C*
Dcol 
 Pc   *
C

Dch

Le diamètre de la chambre est tel que la vitesse de l'écoulement soit : 0,3<M<0,4.

Cette règle de l'art conduit à :

2
Schambre  Dch 
   c
Scol  Dcol 

2<εc<5
160
Ou

0,6
c  8  D ch  1,25

D ch En centimètres.

θ
Les valeurs usuelles :
20<θ<25°
Vc
La chambre considérée comme un volume cylindre et un volume conique.


Vc  S cLcy  c 
3 

1 Sc 3 / 2
c  1
1 

tg 
 7.3

7.4. CIRCUIT REGENERATIF


Les températures de combustion de l'ordre de 3.500 K nécessitent de refroidir les parois
de la chambre.

Les procédés usuels sont :


- refroidissement par film,
- chambre ablative,
- circuit régénératif. Pour ce dernier concept, les parois de la chambre sont refroidies par
une circulation dans des canaux fraisés ou des tubes. On utilise généralement le fuel,
afin qu'en cas de fuite, la combustion étant réductrice Rm<Rm stochio, cette fuite ne
soit pas catastrophique par augmentation de la Tc.
La figure 7.18 présente une chambre VULCAIN régénérative.

7.4.1. Equations du transfert thermique

Tg
Adiabatique Ф=0
Tw
Twg

T a 

w / m2 A

Tg  T iC  T
  7.5
1 e 1 A
 
hg  h

φ  hgTg  Twg 
conductivité thermique
du matériau de la
chambre
φ  hTw  T e épaisseur de la Paroi
161

φ Twg  Tw
e

hg : Coefficient d’échange coté gaz

hl : Coefficient d’échange coté fluide de refroidissement

Le critère de durée de la chambre s'applique sur :

Twg <800 K Température de la paroi chaude


hgTg hlTl  hlhgTg
Twg e 7.5 bis

hghl hg  hl l
e

Température paroi froide Twl : (pour les hydrocarbures tenir compte des
limitations relatives au cocking et cracking)


 hgTg hlTl  hlhgTl
Twl  e 7.5 ter

hghl  hg  hl 
e

Le flux φ peut être estimé par la relation 7.5 ; il peut atteindre pour les chambres
cryotechniques la centaine de MW/m2.

Tg est corrigée de la température de combustion Tc par la relation suivante


(écoulement turbulent) ; Pr étant le nombre de Prandt.

7.8
 1
1 Pr0.33 M2
Tg Tc 2
 1
1 M2
2
T
Tg

Twg

Tw 

T

   
e e 
hg hg hg h 
Droite de Schmidt

7.4.2 Circuit regénératif


162

7.4.3 Coefficient d'échange gaz chaud

On utilisera l'équation de Bartz

0, 8 0,1 0, 9
0,026  0,2  C P  Pc   Dcol   Ac 
hg         7.5.
0, 2
Dcol Pr 0,6  C *   Rcol   A

Rcol = Rayon de courbure au col

En première analyse σ = 1

Rcol

Dch Dcol

Pour estimer les constantes thermodynamiques des gaz chauds on pourra utiliser les relations
suivantes (M masse molaire des produits) :

µg=17.858(46.61.10-10M0.5((9/5)Tg)0.6 7.10

Cpg=8314 γ/((γ-1)M) 7.11

λg= µg(Cpg+8314.5/4M 7.12

Pr=4γ/(9γ-5) Pr<1 pour les gaz 7.12 bis

7.4.4. Coefficient d'échange côté froid

Sans changement en phase, on utilisera l'équation de Colburn :

hDhy
Nu   0,023Re 0,8 Pr 0,4 7.6.

163
Dhy étant le diamètre hydraulique des canaux : 4S/P=H.c/(2(H+c)

7.4.4.1 Prise en compte de l’effet d’ailette :

La prise en compte des parois des Z canaux du circuit de refroidissement , parois


qui peuvent être considérées comme des ailettes de hauteur H d’épaisseur δ , d’un pas c
conduit aux relations suivantes :

  D  H  e  Zc

Z

m 2hl /  7.14

Le coefficient d’échange corrigé de l’effet d’ailette hlcor est alors le suivant :

tanh mH 
0.5
 Zc    D  
hlcor  hl   Z  2 hl  c   7.15
 l    Z  D

7.4.5 : Qualité de refroidissement :

La qualité de refroidissement sera quantifiée par le paramètre :

0,6 Cp 0, 4
h =
 0, 4

Le tableau ci-dessous compare les différents fuels (l'eau est donnée à tire
d'information).
LH2 CH4 EAU MMH KERO
T(K) 20 100 288 288 288
P bar 50 50 50 50 50
Lamda ( W/M ) 0,1661 0,219 0,588 0,249 0,14
Cp ( J/Kg) 9302,602 3363 4141 2917 1874
2
Mu (Ns/m ) 0,000014 0,0001552 0,00114 0,0009326 0,002126

h 1151 345 305 172 73


164

Capacite de refroidissement

1400
1200
1000

H moyen
800
600
400
200
0
LH2 CH4 EAU MMH KERO

7.4.6. Analyse - Limitation

La figure 7.18 représente l'évolution de la température de paroi et du flux


thermique selon la longueur de la chambre. Le flux est maximal au col.

La figure 7.19 représente les flux thermiques des moteurs en fonction de la


pression chambre Q  Pc 0,8 . Des valeurs de 100 MW/m2 sont atteintes pour des
moteurs haute pression.

Les facteurs limitants sont les suivants :

- Twg tenue des matériaux Twg < 800 K

- Pour les hydrocarbures afin d’éviter le cocking et le cracking Twl<700k selon


les SP NASA.

- Monophasique liquide.

Il convient d'éviter de bouillir dans le circuit régénératif. Les pertes de charges


augmentant entraînant la réduction du débit et l'augmentation de la température de
paroi.

Le flux doit naturellement être inférieur au flux critique ou flux de Burn out.

Flux Burn out

Ebullition

Monophasique
Twall

La figure 7.20 donne quelques caractéristiques des ergols pouvant refroidir une
chambre.
165
La figure 7.21 présente la détermination expérimentale du flux critique pour de
la MMH à 10 bar.

Pour les chambres refroidies par un hydrocarbure (Kérosène, CH4), un critère sera
d'éviter le "cocking" dépôt de Carbone à la paroi.

7.4.7. Pertes de charges

Les pertes de charge du circuit régénératif, sans changement de phase seront


estimées par la formule classique suivante :

V2 L V2
P  f      1,5   
2 Dh 2
frottement singularité

4S
Dh diamètre hydraulique =
P

f coefficient de flottement

1  Ra 2,59 
 2 log  
f  3,7Dh Re f  Ra Rugosité

7.5. LE DIVERGENT
Le divergent accélère par détente l'écoulement issu du col sonique M = 1.

Le dessin du divergent doit obéir aux contraintes suivantes :

- générer en sortie un écoulement uniforme axial afin d'éviter les pertes par divergence.

- éviter les décollements.

- être le plus court possible.

A l'exception des divergents des premiers étages, sensibles au décollement (voir


paragraphe particulier) le taux de divergence ε est déterminé par l'Isp souhaitée :

 cC  cf C f
ISPréelle =
go

goISPréelle
Cf =  f  
 c cf C 
166

7.5.1. Divergent conique

Rcourbure
Re  Rt 

α
Rt

LN

Géométrie la plus simple du divergent :

0,5 Rt  Rcourbure  1,5Rt

Rt    1
  1  Rcourbure 

 1
LN   sin  
tg

La valeur standard de   15

L'écoulement en sortie étant conique, un facteur de correction  doit être appliqué sur la
poussée.

 appelé perte par divergence



1
1  cos  
α = 15°  > = 0,983 2

7.5.2. Divergent parabolique

RAO a mis au point un profil de divergent optimum, optimum pour la longueur,


pour l'uniformité et l'axialité de l'écoulement en sortie, et qui maximise la poussée
dans le vide.

Le profil de RAO peut être approximé par un profil parabolique.

La figure 7.22 présente les données pour dessiner un profil parabolique.


167

La procédure de calcul est la suivante :

Lf Longueur équivalente de la tuyère en % de l'équivalent d'une tuyère conique


à 15° de demi-angle

ex. Lf = 0,8

1) Choisir Lf en fonction du rendement choisi connaissant Rcourbure, Rt (φc/2),


ε, θe, θs

L'équation du profil est alors la suivante :

y
v

Parabole v=a.u-b(c.u+d)0.5
YS
S
E
RCourb
Ye

Rt

O XE L XS x

Xe  Rcour sin  e

Ye  Rt  Rcour 1 cos  e 

On rappelle que Rcour ~ 0,382Rt

  1
Rt   1  Rcour   
 1
X s  Lf  cos 15 
tg15

Ys   Rt

En utilisant le repère u,v l’équation du profil est v=a.u-b(c.u+d)O.5

Les coordonnées us et vs sont :

us=Xs-Xe vs=Ys-Ye

Les coefficients de la parabole sont :

vsTang e  vsTang s  2usTang eTang s


a
2vs  usTan s  usTan e
168
Tan e  a 
c  vs  aus 
2

usTan e  vs

c
b
2Tan e   a

d  b2

Dans le repère principal l’équation du profil est la suivante :

y  Ye  ax  Xe   b  cx  Xe   b
0.5

Les courbes e, s peuvent être approximées par :

e  (5.427  L2f %  10,16  L f %  8,69662)  L N ()  19,1198  Lf %  32,4843

s  70,5799  L3f %  130,436  L2f %  80,1168  Lf %  19,054 L N 


36,9699  L f %  45,5411

La figure 7.23 décrit quelques divergents de moteurs cryotechniques.

Application numérique : cf chap IX.1

7.5.3. Décollement

Pour les divergents devant fonctionner dans l'atmosphère, c'est-à-dire avec une
pression extérieure.

Or, si le taux de détente est trop élevé dans la tuyère, la courbe limite subira un
gradient de pression inverse et décollera réduisant de façon sensible la poussée et
créant par ailleurs de fortes oscillations vibratoires : le décollement n'étant pas
stationnaire.

La recompression de Ps à Pa pouvant s'effectuer par onde de choc (écoulement


supersonique), créant des pertes supplémentaires. Figure 24

Il n'existe pas aujourd'hui de critère fiable de prévision du décollement : la figure


7.25 présente une série de résultats expérimentaux.

La détermination de Ps, c'est-à-dire de  limite est toutefois essentielle pour


obtenir la meilleure Isp.

La prédiction du décollement nécessite la connaissance de Pwall, pression


statique à la paroi et du Mwall, Mach local à la paroi, valeurs qu'il ne faut pas
confondre avec Ps et Ms valeur de la pression statique et du Mach calculée
suivant la théorie 1 D :



  1 2  1
Ps  Pc 1  MS 
 2 
169
 1
A 1  2  1 2  2  1

   M 
Ac M    1   1 

Critère de Sumerfield

Décollement si :

Pw  0,4Pa   15   15

Ou :


Psep  Pa  1,88  M 2 w  1 0, 64

La figure 7.26 représente  en fonction de la pression chambre pour des moteurs


"sol". On constatera la dispersion liée à la qualité du dessin des divergents et à la
recherche de performance.

La figure 7.27 présente une carte thermodynamique de la chambre propulsive du


SSME.
170

BIBLIOGRAPHIE

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2nd Symposium on LR Propulsion
ONERA 1995

R. HUMBLE
Space Propulsion Analysis and Design
Space Technology Series

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Coaxial Injector Atomatisation
L.R.E. Combustion Instabilité - AIAA

CHERON-CREMEL
Modélisation numérique du profil
Optimal d'un divergent de tuyère de moteur fusée
CNES DLA/ED/PL 96.170

Pascal Noir. Communication privée.

Narayanan Komerath: Nozzle

N. Ashgriz Handbook of Atomization and Sprays Theory and Applications


171

Figure 7.1
172

Propellant Mixing Performance Combustion Stability Compatibility


Key
Injection Element Type State Atomization
Design Parameters Characteristic Control Method
Application
▪Very good when
Oxid Fuel
▪Orifice size ▪Very poor used as fuel film
Liquid/Liquid ▪Generally detuned
▪Injection velocity ▪Poor but well ▪Used generally for ▪Not generally coolant Injection
Gas/Liquid ▪Very poor from chamber
▪Chamber characterized film or barrier required ▪Potentiel for LOX
Gas/Gas acoustic modes
Showerhead gasdensity cooling impingement on
chamber walls
▪Very sensitive to
▪Orilice Size unlike impingement ▪Good for wide
▪Good ▪Very good with
▪Like impingement angle range of ▪Multiple chamber
▪Independent of
(Oxid) (Oxid)
proper spray
Fuel Fuel
Liquid/Liquid angle ▪Insensitive to applications when ▪Burning rate acoustic damping
momentum orientation
Gas/Liquid ▪Unlike conditions or relative proper unlike coupled ▪Derate performance
ratio and ▪May require film
Gas/Gas impingement orifice size impignement ▪Non linear by increasing
relative orifice cooling between
Like-on-Like Doublet angle ▪Generally requires angle & thrust thrust/element
size elements
▪Spray overlap inter element mixing /Element are used
for high em
Figure 7.2

▪Good with proper


▪Excellent intra
▪Excellent for spray orientation
(Oxid) Fuel (Oxid) element mixing with
Fuel (Oxid) Fuel ▪Superlor limited design ▪Maximize ▪Generally requires
Liquid/Liquid ▪Orifice size equal orifice diameter ▪Burning rate
▪Sensitive to conditions (equal thrust/element film or barrier
Gas/Liquid ▪Relative orifice ▪Sensitive to design coupled
relative orifice orifice size) ▪Chamber acoustic cooling
Gas/Gas size operating conditions ▪Non linear
size ▪Best for maximum damping particularty, with
Triplet
with unequal orifice
thrust/element the OFO
size
configuration
▪Excellent with ▪Injection velocity
▪LOX tube size ▪Moderate
Fuel limited ▪Injection coupled and velocity ratio ▪Generally good
▪Velocity ratio ▪Controlled by ▪Intra element
Gas/Liquid thrust/element ▪Linear ▪Limit operating potentiel for LOX
▪Tube recess
Oxid
shear controlled
Gas/Gas ▪Fuel to oxygen ▪Total time lag region impingement on
Fuel
▪Fuel injection ▪Not well ▪Element size limited
velocity ratio sensitive ▪Chamber/manifold chamber walls
velocity characterized
Shear coaxial sensitive acoustic damping
▪Injection velocity, ▪High potential for
▪Good
velocity ratio and - LOX impingement
Fuel ▪LOX tube size ▪Controlled by ▪Intra element ▪Excellent ▪Injection coupled
LOX swirl angle on Chamber walls
Oxid Gas/liquid ▪Degree of swirl LOX swirl and controlled ▪Less Restricted ▪Linear
Swirl
▪Limit operating ▪Increased
Fuel Gas/Gas ▪Fuel injection fuel shear ▪Improved over shear thrust/element ▪Total time lag
condition sensitivity to
velocity ▪Not well coaxial element constraint sensitive
▪Chamber acoustic operating
Swirl coaxial characterizd
damping conditions
Réf : NASA CR 191058 Vol 1
Figure 7.2 Panorama des Injecteurs
173

Figure 7.3 Injecteurs à Impact


174

Injector Discharge Coefficients

Orifice Type Diameter (mm) Discharge Coefficient


Sharp-edged orifice Above 2.5 0.61
Below 2.5 0.65 approx.

Short tube with rounded entrance 1.00 0.88


L/D >3.0 1.57 0.90
1.00
(with L/D ~1.0) 0.70

Short tube with conical entrance 0.50 0.7


1.00 0.82
1.57 0.76
2.54 0.84-0.80
3.18 0.84-0.78

Short tube with spiral effect 1.0-6.4 0.2-0.55

Sharp-edged cone 1.00 0.70-069


1.57 0.72

Figure 7.4 Valeur usuelle Cd


175

Figure 7.5 Injecteur à Impact


176

Figure 7.6 Injecteur Like/Like Viking


177

Figure 7.7 Effet du re et We sur l’atomisation de deux jets s’impactant


From Ballardi On the Atomization Behavior of NewtonianFluids with an Impinging Jet Injector
178

Figure 7.8 Influence du Momentum Ratio sur le de Combustion d’un Triplet


179

Figure 7.9 Injecteur Pintle du LMDE


From par G. Elverum , TRW Lunar Descent Engine [Remembering the Giants]
180

7.10 Parametes d’optimisation d’un Pintle


From J Calvignac ,L Dang Design and Testing of Non-Toxic RCS Thrusters for Second Generation
Reusable Launch Vehicle AIAA 2003-4922
181

Figure 7.11 Injecteur Vulcain


Figure 7.12
C1-efficient vs.c for actual H202 engines
182
183

Figure 7.13
184

J-2 J-2S RL 10 M1 SSME ASE Dasa hi pe HM 7 HM 60 flight


Vacuum trust kN 1024 1171.3 80 6680 2093 89 198 60 1007.6
Total mass flow. inj kg/s 242 270.6 18.5 1583 469 19.2 45 13.9 232.3
Chamber diameter mm 472 472 262 1016 450 121.9 182 180 415
Throas diameter mm 374 309 152.5 812 261.8 63.7 69 108 262.4
Contraction ratio - 1.58 2.34 2.95 1.74 2.96 3.66 6.95 2.78 2.5
Chamber pressure bar 54 83.8 27.5 71 205 151 210 35 100
No of injection el. - 614 614 216 3248 600 108 90 90 516
Inj. area/element cm^2/El. 2.83 2.85 2.5 2.5 2.65 0.98 2.89 2.83 2.62
Mass flow/ch. area g/s*cm^2 141.2 154.4 34.3 195 295 181 173 70.7 171.7
(Mass flow/ch. (g/s*cm^2)*bar 2.61 1.84 1.37 2.75 1.44 1.2 0.82 2.02 1.72
area)*Pc
Mass flow/element g/s*el. 375 441 85.6 441 782 178 470 147 450
LOX post ID mm 4.6 5.05 2.2 6.35 4.8 2.36 4.3 2.9 4.6

J-2 J-2S RL 10 M1 SSME ASE Dasa hi pe HM 7 HM 60 El-type HM 60 flight


LOX post OD mm 6.1 6.45 3.5 7.37 3.18 5.7 4.2 6.95 6.95
LH2 gap mm 1.15 0.7 0.65 0.56 0.52 0.35 0.7 0.475 0.47
LOX post recess mm 5 5.1 0 6.1 5.8 2.3 5 2.5 3 3
LOX inj. velocity m/s 16 16.8 10.7 29 25.9 18.3 8.2 10.9 10.9
LH2 inj. velocity - 166 185.9 180 432 338 220 320 241 241
Vel. ratio VH2/VO2 - 10.4 11.1 17.3 14.9 13.1 12 39 22.1 22.1
H2 inj. temp. K 105 137 180 80 850 850 190 136 97 97
02 inj. pressure drop bar 13 14.5 3.3 27 64 21 11 12.9 12.9
H2 inj. pressure drop bar 8 12 5.6 14 27 13 25 10 20.3 20.3
C* efficienty - 0.978 0.99 0.985 0.96 0.99 0.988 0.98 0.987 ~0.99 0.99

figure 7.14
185

PROPELLANT
INJECTION

LIQUID STREAM ATOMIZATION VAPOUR STREAM


IMPINGEMENT FORMATION

DROPLET DROP VAPOUR VAPORIZATION DROPLET


COLLISION MIXING HEATING

LIQUID PHASE LIQUID VAPOUR VAPOUR PHASE SUPER CRITICAL


MIXTURE MIXTURE MIXTURE MIXTURE

TURBULENT
ATOMIZATION DIFFUSION
MIXING

VAPORIZATION

LIQUID PHASE GAS PHASE


REACTION REACTIONS

TURBULENT
MIXING

INTERMEDIATE
REACTION PRODUCTS FINAL
REACTION PRODUCTS

TURBULENT
MIXING

EXPANSION IN
EXHAUST NOZZLE

DELAYED RECOMBINATION
REACTIONS PROCESSES

EXHAUST JET

Figure 7.15
J-2 J-2S RL 10 M1 SSME ASE Dasa hi pe HM 7 HM 60 flight

mm 450 762 355.6 215 385 283 426


Chamber lenght

Characteristic
m 0.625 0.835 0.98 1.07 0.8 0.8 2.3 0.7 0.84
lenght (L*)

Chamber diameter mm 472 472 262 1070 450 212.9 182 180 415

No of inj. elements - 614 614 216 3248 600 108 90 90 516

Figure 7.16
Inj. vel. ratio - 10.4 11.1 17.8 14.9 13.1 12 39 22.1

Chamber pressure bar 54 83.8 27.5 71 205 151 210 35 100

Lenght parameter
- 27.2 45.8 27.2 27.6 26.2 23.2 34.4
Lc
C Chamber length parameter of actual H2/O2 engines (*target value)

C* efficiency - 27.2 45.8 27.2 27.6 26.2 23.2 34.4


186
187

Geometrical data for the combustion chamber

Figure 7.17
188

Figure 7.18
189

Figure 7.18
190

Throat peak heat flux trend

Figure 7.19
191

Heat transfer charasteristics of several liquid propellants

Boiling charasteristic Nucleate boiling characteristics


Boiling Critical
Liquid coolant Pressure Critical pressure Temperature Pressure Velocity max
temperature temperature
(Mpa) (K) (K) (Mpa) (K) (Mpa) (m/sec) (MW/m2)
Ammonia 0.101 240 406 11.5 277.7 3.45 10 8.7
0.689 287 20 12.9
3.45 345 10 4.2
6.89 378 20 4.9
Hydrazine 0.101 387 652 14.7 322.2 4.13 10 22.1
0.689 455 20 29.4
Figure 7.18

3.45 540 405.6 4.13 10 14.2


6.89 588 20 21.2
Kerosene 0.101 490 678 2.0 297.2 0.689 1 2.4
0.689 603 8.5 6.4
1.38 651 297.2 1.38 1 2.3
1.38 651 8.5 6.2
Nitrogen 0.101 294 431 10.1 288.9 4.13 20 11.4
tetroxide 0.689 342 322.2 9.3
4.13 394 366.7 6.2
Unsymmetrical 0.101 336 522 6.06 300 2.07 10 4.9
dimethyl 1.01 400 20 7.2
hydrazine 3.45 489 300 5.52 10 4.7
3.45 489 20

Figure 7.20
Heat transfer charasteristics of several liquid propellants
188

Figure 7-21
189

Figure 7-22
190

Figure 7.23
191

Figure 7.24
192

Figure 7.25
193

ε=0.35421*Pc+8.944
Figure 7.26
194

Figure 7.27
195

VIII. TURBOPOMPES

8.1. FONCTION

Les turbopompes doivent fournir à la chambre de combustion le débit d'ergols liquides à


la pression nécessaire pour assurer la fonction propulsive du moteur.

On distinguera une partie "pompe", machine réceptrice et une partie "Turbine", machine
motrice fournissant la puissance nécessaire à l'entraînement de la pompe soit directement,
soit par l'intermédiaire d'un boîtier d'engrenage.

8.2. ARCHITECTURES

La figure 8.1 présente les différentes architectures possibles pour les turbopompes.

Turbopompe mono arbre

La figure 8.2 représente la Turbopompe du Moteur VIKING : Une turbine unique


entraîne directement, sur le même arbre la pompe UDMH et la pompe oxydant N2O4
(Turbine beetween pumps).

Turbopompe à engrenage

La figure 8.3 représente la Turbopompe du Moteur HM7 : une turbine bi-étage assure
directement l'entraînement de la pompe LH2 et par un réducteur de vitesse à engrenages
la pompe LOX (Single Geared Pumps).

Turbopompes séparées

Chacune des pompes est entraînée par sa propre turbine. La figure 8.4 présente les
turbopompes du Moteur VULCAIN (Turbines in parallel).

8.3. PERFORMANCES D'UNE TURBOPOMPE

La qualité des turbopompes a un impact direct sur les performances du lanceur. Les
critères de qualité recherches sont les suivants.

8.3.1 FIABILITE

Les allocations de fiabilité attribuées aux Turbopompes représentent 50% de la


fiabilité moteur.

Les composants suivants seront particulièrement analysées et feront l'objet d'un


développement sans compromis et d'un suivi qualité rigoureux : Roulements à
bille, Joint d'étanchéité dynamique séparant la partie pompe de la turbine, Aubes
de turbine très sollicitées mécaniquement et thermiquement, Engrenages.
196

8.3.2 MASSE

Pour réduire la masse on sera conduit à promouvoir des turbopompes à vitesse de


rotation élevée et à réduire le nombre d'étages : 2 étages de pompes et 2 étages de
turbine au maximum.

La turbopompe LH2 du SSME fait exception avec 3 étages de pompe.

8.3.3 PRESSION D'ASPIRATION

La pression des ergols à l'intérieur des réservoirs influe directement sur l'épaisseur
et par conséquent la masse. Elle influe par ailleurs sur la quantité des gaz de
pressurisation.

On cherchera à minimiser la pression des ergols nécessaire à l'aspiration des


pompes et à ce titre on utilisera un inducteur (voire des pompes de gazage).

8.3.4 DEBIT TURBINE


Dans le cas de cycles moteur dérivés, les gaz d'entraînement de la turbine sont
prélevés sur les ergols et sont ensuite éjectés sans être utilisés par la chambre de
combustion, le débit devra être minimisé : Ce critère nécessite un dessin soigné
des pompes et turbines.

8.4. ETAT DE L'ART


Le tableau suivant présente les principales caractéristiques globales de différentes
turbopompes.
Tableau 1 : Caractéristiques des turbopompes
MOTEUR P Ergol P ref N NPSP TETurb W Masse Archi- Etages Etages
Chambre (bar ) (tr/mn ) (bar) (K) (kW ) (kg ) tecture pompe Turbine
(bar )

VULCAIN 101,4 LOX 131 12660 0,7 870 2900 115 Tu en 1 1


//
LH2 151 32290 0,15 870 10280 227 2 2
VULCAIN 2 116,2 LOX 170 12300 1,4 870 5115 241 Tu en 1 2
//
LH2 184,5 36070 0,2 870 14250 244 2 2
HM7B 36,7 LOX 50,6 12900 1,5 857 71,5 27,3 Geared 1 2
LH2 55 60500 1,15 332 1
RL10 26,6 LOX 41,2 12100 197 68 37 Geared 1 2
LH2 68,3 30250 428 1
VINCI 61 LOX 82 17860 0,7 218 310 35 Tu en 2 1
serie
LH2 204 84180 0,3 249 1900 48 1 1
LE7A 121 LOX 260 18040 Tu en
serie
LH2 284 41270
LE5B 36,4 LOX 55,1 17500 0,84 328 Tu en 1 2
serie
LH2 69,4 52100 0,3 410 1 2
SSME 207 LOX 283 27263 Boost p 845 17185 202 TU en 2 2
serie
LH2 421 34386 Boost p 996 45787 251 3 2
F1 67,7 LOX 110 5490 2,21 1116 40535 Single 1 2
RP1 127 5,5 1
VIKING 58 N2O4 74 9980 2,3 886 1250 318 single 1 2
UDMH 71 1,2 1200 1
197

8.5. ELEMENTS CONSTITUTIFS D'UNE POMPE


La figure 8.5 présente la partie pompe.

En suivant le fluide de l'amont à l'aval on rencontrera :

8.5.1 UN INDUCTEUR OU HELICE DE GAVAGE (FIG 8.6)

La particularité de ce composant est de pouvoir fonctionner avec une très faible


pression d'aspiration (faible NPSP) et même en diphasique.

On utilisera un inducteur "double grille" fig 8.7 dans le cas d'un besoin d'une forte
sur pression les montages suivants sont possibles :

a) l'inducteur précède la roue et peut même en faire partie : fig 8.8 Pompe LOX
du J2.

b) l'inducteur est suivi d'un redresseur. Ce montage offre une meilleure


performance hydraulique et permet d'utiliser le redresseur comme support de
palier.

c) Ce montage pénalise les capacités d'aspiration.

8.5.2 UNE ROUE DE POMPE CENTRIFUGE

Cet élément figure 8.9 fournit l'essentiel de la suppression. Son diamètre extérieur
(D2) est le paramètre essentiel quant à la taille et la masse.

8.5.3 UN DIFFUSEUR AILETE FIGURE 8.10

Son rôle est de récupérer l'énergie cinétique du fluide à la sortie de la roue et de la


transformer en pression statique.

Son absence peut être justifiée soit par des arguments de masse, de gabarit, de
coût, soit par le fait que l'énergie cinétique ne représente que quelques % de la
suppression : cas des pompes à grand Ns.

8.5.4 UNE VOLUTE

La volute complète l'action du diffuseur et assure l'interface (bride). Par souci


d'optimisation la volute peut être de forme évolutive (Cor de chasse).

8.5.5 CANAL DE RETOUR


Dans le cas d'une pompe multi-étage (figure 8.12) le fluide à la sortie du diffuseur
est guidé vers l'aspiration de la roue suivante par le "Canal de retour" figure 8.11.
198

DIRECT DRIVE GEARED DUAL SHAFTS

hot gas

A. PUMPS A. PANCAKE
BACK-TO-BACK

A. TURBINES IN SERIES

B. OFF-SET TURBINE
B. TURBINE
BETWEEN PUMPS hot gas

B. TURBINES IN PARALLEL
: OXIDIZER PUMP
: FUEL PUMP
: TURBINE
: GEARS C. SINGLE GEARED PUMP
199

Figure 8.2
200

TURBOPOMPE HM 7

FIGURE 8.3
201

FIGURE 8.4 - TURBOPOMPES HM 60


202

Support de Taher
Redresseur
Inducer
Volute Diffuseur

Roue
FIGURE 8.5 - POMPE MONO ETAGE
203

FIGURE 8.6 - INDUCTEUR FIGURE 8.7 - INDUCER DOUBLE GRILLE

FIGURE 8.8 - POMPE LOX DU MOTEUR J2


204

ROUE CENTRIFUGE

FIGURE 8.9
205

FIGURE 8.10- DIFFUSEUR AILETTE

FIGUR E 8.11 – CANAL DE RETOUR


206

FIGURE 8.12
Le-7 Fuel Turbopump (FTP)
207

8.6. DIMENSIONNEMENT HYDRAULIQUE D'UNE POMPE


CENTRIFUGE
L'objectif de ce chapitre est la présentation du dimensionnement hydraulique : nombre
d'étage, vitesse de rotation, diamètre des rouets, rendement et puissance compte tenu de la
surpression, du débit et de la pression d'aspiration spécifiée.

8.6.1 TRIANGLES DES VITESSES



Soit V vitesse absolue

U vitesse périphérique U =  x D x N / 60
   
W vitesse relative V  W  U
  
β Angle entre W et U
 
 Angle entre V et U

N vitesse de rotation tr/mn

i débit massique kg/s

 Masse volumique km/m3

Q débit volumique m3/s Q = i/

S Section débitante

Indices 1 entrée roue

2 Sortie roue

m composante méridienne ou débitante

i Q
Vm  
ρS S

Vu projection de la vitesse sur U
208

Triangles de vitesses entrée-sortie Roue


b2

Vm2
v2 w2 2 métal N
2
u2 2 fluide

w1
v1
D2

1 u1
Vm1
D0
d1

8.6.2 THEOREME D'EULER : CALCUL DU COUPLE, DE LA HAUTEUR D'ELEVATION

8.6.2.1 Calcul du couple

"La dérivée des quantités de mouvement des moments cinétiques par


rapport au temps est égale au couple agissant sur le système".

 moments cinétiques = r2V2 cos 2 - r1V1 cos 1

= r2Vu2 - r1Vu1

 quantité de mouvement des moments cinétiques :

dm = di2r2Vu2 - di1r1Vu1

En régime permanent di2 = di1

dm
C  i(r2Vu 2 - r1 Vu 1 )
dt

8.6.2.2 Calcul de la puissance hydraulique

La puissance hydraulique : W = i H 8.1

w kg/s J/Kg

H est l'énergie transmise au fluide par la roue

U
=C=C
r
N.m rad/s
209

iH = i (r2 Vu2 - r1 Vu1)

H = U2 Vu2 - U1 Vu1

Cette hauteur est appelée quelquefois hauteur théorique ou


hauteur interne.

Notes très importantes

 H s'exprime en J/Kg dans le système SI.

H = P/1
J/Kg Pa/kg/m3

Pa
ΔP
Hmètre = Hauteur d'élévation 8.2
ρg
Kg/m3

 une pompe communique de l'énergie à un fluide


l'accroissement de pression dépend de la masse volumique du
fluide.

ex : H = 1 000 m

PLOX = 1 000 x 1 140 x 9,81/105 = 111,72 bar

PLH2 = 1 000 x 70 x 9,81/105 = 6,8 bar

8.6.3 MECANISME D'ACCROISSEMENT DE LA PRESSION

8.6.3.1 Dans la Roue

W
V
  H = U2 Vu2 - U1 Vu1 (1)
U
W22  U22  V22 - 2 U2 V2 cos 2 (2)

W12  U12  V12 - 2 U1 V1 cos 2 (3)

En substituant dans  les valeurs de Ui Vui = Ui Vi cos i des relations


2 et 3.

V22 V12 U22 U12 W12 W22


ΔH       (4)
2 2 2 2 2 2

P1 V12 P2 V22
H1   ; H2  
ρ 2 ρ 2
210

P2 V22 P1 V12
H2 - H1 = H =    (5)
ρ 2 ρ 2

L’égalité (4) = (5) permet d'écrire :

P2  P1 U22  U12 W12  W22


  (6)
ρ 2 2

L'équation 6 correspond à une Roue parfaite, où la totalité du couple


fourni à l'arbre est transformée en hauteur.

La prise en compte des pertes s'écrit :

p 2  p1 2
-U2 2
-W 2  2 -U 2 2
-W 2 
 U2 1  W1 1   roue  ηroue  U2 1  W1 1 
ρ 2 2  2 2 

(p2 - p1) représente l'accroissement de la pression statique dans la Roue


mobile.

Le 1er terme correspond à l'action des forces centrifuges et le second


terme à l'accroissement de pression par diffusion ou ralentissement de la
vitesse.

Ce ralentissement pilote le comportement de la couche limite sur les


aubages et par voie de conséquence les pertes ; il doit donc être modéré
W2
(  0,7) .
W1

On voit ici l'intérêt d'une machine centrifuge : la suppression peut être


essentiellement réalisée par la vitesse de rotation (U2).

ΔP
À ce titre, on utilise le coefficient adimensionnel  (ou) ou  ψ U22
ρ
chiffrant le pourcentage de l'énergie cinétique de rotation transformée en
pression.

V u2
Remarques : 1) On vérifiera que lorsque Vu1 = 0 ;  =
U2

2) L'accroissement de hauteur d'une roue centrifuge est


limité par les contraintes mécaniques sur la roue, de
hautes vitesses périphériques > 500 m/s requièrent
l'usage du titane forgé usiné dans la masse.
211

Hu = f (U2)  LOX

LH2
212

8.6.3.2 Diffuseur : Rôle du diffuseur

La pression totale sortie Roue Po2 vaut :

V 22
P2  ρ
2

V 22
L'énergie cinétique sortie Roue ρ peut être encore transformée en
2
pression statique, cela ne peut se faire que par ralentissement contrôlé,
par diffusion.

L'application du théorème de Bernouilli :

V32 V 24
ρ3  ρ  ρ4  ρ   DIF DIF pertes dans le diffuseur
2 2

V32 V 24
4 - 3 =  diffuseur = ρ ρ   diff
2 2

V32  V 24 
=ρ 1     diff
2  V32 

Nota : b2 D2 Vm2 = b3 D3 Vm3 Continuité

D2 Vu2 = D3 Vu3 Conservation du moment cinétique

En utilisant l'équation de continuité :

i = V3 S3 = V4 S4 =V3 O3 Zd = =V4 O4 Zd

Zd étant le nombre d'ailes du diffuseur

V32 
2
O 
 P DIF  ρ 1   3     DIF
2   O4  

213

On constate que pour qu'il y ai accroissement de pression statique


O4 > O3.

 DIF    , O4 
 O3 

Lorsque l'engin cinétique sortie roue est faible ou lorsque existent des
contraintes d'encombrement le diffuseur peut être supprimé. Le fluide est
alors récupéré dans une volute de préférence de section évolutive.

Remarque : On note que plus une roue se rapproche d'une roue radiale
2 = 90°, plus le U2 x VU2, donc l'accroissement de
pression, peut être important, mais l'énergie cinétique
sortie roue est alors élevée et le dessin du diffuseur délicat.

8.6.4 PUISSANCE / RENDEMENTS

8.6.4.1 Puissance utile

P
WU = I.HJ/Kg = I = Q.P
ρ
w kg/s m3/s Pa
I Hmètre
Wkw =
102

iLOX
Application : Rapport de mélange = 5 = ; P identique.
iLH2

WLH2 1 P 1140
 .  3,25
WLOX 5 70 P

d'où l'importance des performances de la TP LH2 sur un moteur.

8.6.4.2 Rendements

8.6.4.2.1 Rendement global

WU représente la puissance utile

Warbre représente la puissance à l'arbre


Wu
Soit  global =
W arbre
La différence entre la puissance fournie à l'arbre et la puissance utilisable
provient des pertes hydrauliques, des pertes par fuite et des pertes
mécaniques.

On distingue alors les rendements suivants.


214

8.6.4.2.2 Rendement hydraulique : h

Correspond aux pertes visqueuses, aux pertes par recirculation et aux


pertes par incidence (appelées aussi pertes par choc).

ΔHutile
ηh 
ΔHEuler

ηh 1-0,0712 Q-0,25 (Karassik)


m3/s

ou h = h (D2, Ns) (Rutschi)

8.6.4.2.3 Rendement volumétrique : v

Correspond aux pertes par fuites internes

iutile
ηv 
iutile  ifuite

8.6.4.2.4 Rendement mécanique

Correspond aux pertes dans les paliers, les garnitures, les frottements de
disque.

 Putile 1 1 1
Warbre  iutile 8.3
ρ ηu ηv ηm
215

8.6.5 ÉQUATIONS CARACTERISTIQUES DE FONCTIONNEMENT

Hypothèse : Vu1 = 0 ; cas habituel d'une pompe centrifuge à aspiration axiale.

8.6.5.1 Roue avec un nombre d'aubes infini

L'équation d'Euler (1) s'écrit :


Vu200
Vu2
Vm2
Hi = U2 Vu2 = U22 (1  ) (10)
U2 tg β2mét
V2
2 fluide 2 métal

Hi hauteur interne (J/kg) appelée quelquefois Ht hauteur théorique.

8.6.5.2 Roue avec un nombre d'aubes fini

Le fluide ne suit pas rigoureusement le profil,

 Vm 2 
Hi =  U2 Vu200 = U22 1  

 U2 tg β2fluide 

 appelé d'une façon imagée, facteur de glissement (slip factor).

 dépend du nombre d'aubes (Z) et de la géométrie

sin β2m
σ  1
Z0,7

Formule empirique de Wiesner.

8.6.5.3 Effets visqueux, Pertes

Caractérisé par h rendement hydraulique

, Hu hauteur utile

 Vm 2 
Hu = h U2 Vu2 = h U22 1  
 (12)
 U 2 tg β 2métal 
216

8.6.5.4 Influence du débit

Q =  D2 b2 Vm2 b2 largeur sortie roue

D2 diamètre

L'équation (12) peut s'écrire :

 Q2 
Hu  U22 ηh σ 1 - 
  D2 U2 b2 tg β2métal

Hu  Vm 2 
ou ψ   ηh σ 1 - 
U22  U2 tg β2métal

On peut représenter graphiquement l'allure de ces différentes équations


dans le champ débit-pression :
1
2métal

 oo

i

u

pertes
Vm 2
U2
Qopt

Remarques : 1) Plus l'angle d'aubage est élevé, plus la courbe i se


rapproche de l'horizontale.

2) Si 2 > 90° la courbe caractéristique est croissante


(très rare en pompe, utilisé en ventilateurs à ailes en
Avant).
217

8.6.6 ANALYSE DIMENSIONNELLE

L'analyse dimensionnelle appliquée aux problèmes de similitude en hydraulique


permet de découvrir les relations fonctionnelles entre les paramètres en cause et
d'établir les nombres sans dimension pouvant caractériser les écoulements.

L'analyse dimensionnelle appliquée aux pompes centrifuges établi à partir de


principes très généraux les similitudes existantes entre des pompes soit de
géométries différentes soit véhiculant des fluides différents.

Dans le cas de pompes cryogéniques dont les essais grandeur nature et avec
ergols, sont très difficiles et très chers, l'application de ces cycles de similitude
permet de conduire le développement de ces pompes cryogéniques en utilisant des
essais simples de caractérisation en eau ou en air.

Les chapitres suivants, vitesses et diamètre spécifiques, constantes de tracé,


similitude des pompes décrivent les applications essentielles de l'analyse
dimensionnelle pour les pompes centrifuges.

8.6.6.1 Application au théorème de Waschy Buckingham

Il existe 6 paramètres descriptifs du fonctionnement d'une turbomachine


(fluide incompressible).

1 - Q Débit volumique L3/T (m3/s)

2 - H Variation d'enthalpie, Hauteur L2/T2 (J/kg)

3 -  Vitesse de rotation 1/T (rad/s)

4 - D Diamètre de la Roue L (m)

5 -  Masse volumique M/L3 (kg/m3)

6 -  Viscosité M/LT (Ns/m2)

Il existe 3 grandeurs fondamentales M, L, T

En utilisant le théorème de Waschy Buckingham il existe 6 -3 = 3


groupements adimensionnels des paramètres que l'on peut écrire et
regrouper en deux familles suivantes :

8.6.6.2 Coefficient manométrique, coefficient de débit


2
ΔH ρωD
; 
Q
ψ
* *
 ; Re  Nombre de Reynolds
ω D
2 2
ωD
3

ψ    TL 
   L3 1 
2
T-2 L2  o;    σ   o
* *

  σ L 
2 3
218

L'analyse fonctionnelle décrite au paragraphe précédent permet de


transformer ces constantes.

H Vm2 ρ U 2 D2
ψ ;  ; Re 
U22 U2 μ

Q
(On utilise quelquefois  coefficient de Rateau
U 2 R 22

Ces coefficients dont tout le tracé de la roue dépend, sont appelés à ce


titre constantes de tracé.

On peut aussi utiliser le coefficient de puissance

Wu
τ
ρ N3 D52

Il n'est pas indépendant de  et  en effet,

Π 4 b 2 Vm 2 Vu 2
τ
603 D 2 U 2 U 2

Remarque : Pour des nombres de Reynolds supérieurs à 500 000 il est


licite de prendre en compte que  et .

8.6.6.3 Vitesse et diamètre spécifiques

ω Q D H1/4
ωs  ; Ds  ; Re
H3/4 Q

ωs   1 L1/2 T3/2   0 Ds  L L1/2 T3/2   0


3/2 3/2 1/2 1/2

T T L   T L 

8.6.7 VITESSE ET DIAMETRE SPECIFIQUES

8.6.7.1 Définition de Ns

L'analyse dimensionnelle a mis en évidence le nombre adimensionnel


suivant (cf. § 6.1.3.).

ω Q
ωs  0,75
 rad/s P : Pa
 Δρ 
 
 ρ 
Q : m3/s  : kg/m3

A même s les pompes seront semblables, mêmes triangles de vitesses,


géométrie semblable.
219

Historiquement le nombre a été mise en évidence par Camerer pour des


unités usuelles.

N Q
Ns  0,75
N (tr/mn) ; Q (m3/s), H (mètre) 8.4
H

Nsus = 51,65 Ns

Ns = 52,82 s

Ce coefficient est appelé aussi coefficient de forme par la relation entre le


Ns et l'allure de la pompe.

Ns = 20 Ns = 35 Ns = 60 Ns = 100 Ns = 330

8.6.7.2 Relation entre Ns et coefficients caractéristiques

La relation suivante peut être établie


1/2 1/2 3/ 4
 b 2   V m2   Vu 2 
Ns  188      
 D2   U 2   U 2 

On constate en effet que Ns rassemble l'ensemble des coefficients


caractéristiques d'une pompe.

8.6.7.3 Diamètre spécifique

Ce coefficient, par analogie à la vitesse spécifique, traduit la taille de la


pompe.

D2 g Hm 
0,25
Ds  (Adimensionnel) 8.5
Qm 3 /s

On peut établir la relation suivante :


1/2 1/4 1/2
1  b2   Vu 2   Vm 2 
Ds       
Π  D2   U2   U2 

Cette équation regroupe sous une forme différente les mêmes termes que
ceux traitant du Ns.
220

8.6.7.4 Relation entre Ns, Ds et le rendement

La figure suivante résume l'influence du Ns et Ds sur le rendement global


prévisible d'une pompe. La courbe (Ns, Ds) à max s'appelle la ligne de
Cordier.

Titan II second-stage fuel (centrifugal)


Titan II first-stage oxidizer (centrifigal)
M-1 main-stage LH2 (axial)
Mark 9 main-stage LH2 (axial)
Mark 25 main-stage LH2 (axial) NERVA
Atlas sustainer oxidizer (centrifugal)
H-1 oxidizer (centrifugal)
x-8 LH2 (centrifugal)
H-1 fuel (centrifugal)

Dsus  ft5/4 gpm

Specific diameter, Ds

 m5/4 
Dsus  0.0354Ds 
 m3 /s 

Specific speed Nsus Ns = 0.01958 Nsus

- Representative Ns - Ds diagram for centrifugal and axial flow turbopumps.


221

8.6.8 CONSTANTES DE TRACE

Le relevé et la mise sous forme adimensionnelle des résultats d'essais ont permis
de tracer des abaques relatives aux meilleures pompes réalisées ; inversement, il
est possible, grâce à de tels abaques, de concevoir une nouvelle pompe semblable
ou proche d'une pompe existante ayant des qualités démontrées, et de prévoir avec
une bonne précision ses performances.

8.6.8.1 Constantes de tracé

Les deux paramètres qui guident les choix de tracé d'une pompe sont
Vm 2 Vu 2
donc et , et sont appelés à ce titre "constantes de tracé".
U2 U2
L'abaque suivant présente leurs valeurs moyennes en relation avec le Ns.

Constantes de Tracé
0,65 0,15

0,6 0,14

0,55 0,13

0,5 0,12

Vm/U
Vu/u

0,45 0,11

0,4 0,1

0,35 0,09

0,3 0,08
10 15 20 30 40 50
Ns (N (tr/mn ); Q(m3/s);H(m)) Vu/U
Vm2/U
222

Remarques sur les critères de choix des constantes de tracé

Le choix du  est important. Il dimensionne, à N = Cste, le diamètre de la


g Hm 60
roue D 2  
N ΠN
Vu 2
et l'allure du triangle de vitesse μ 
U2

Il s'avère que le  à débit nul (Q = 0) d'une roue centrifuge vaut environ


0,585.

Si l'on choisit un  au point de


dessin supérieur à o la
courbe caractéristique sera
bossue, causant ainsi des
instabilités de fonctionnement.

(deux points de fonctionnement possibles)

8.6.9 SIMILITUDE DES POMPES

Deux pompes sont dites semblables si les mécanismes d'accroissement de pression


sont identiques, c'est-à-dire si elles ont des triangles de vitesses et des géométries
semblables (l'effet de la viscosité, et de la compressibilité sont négligés).

Vu Um
En écrivant que , et  sont identiques pour deux pompes et en appelant
U U
D1 b1
KG l'échelle géométrique ( K G   ... ).
D2 b2
Q1 N1
KQ   K 3G
Q2 N2
2
H1 2 N1 
KH   KG  
H2  N2 
3
W1 ρ1 5  N1 
KW   K  
W2 ρ2 G  N 2 

Remarques :  On notera la grande importance de KG.


 Attention KH  KP !
 Attention pour une même pompe
Q =  N, H =  N2, W =  N3,
La similitude est souvent utilisée pour tester les pompes hydrogène en air et les pompes
Lox en eau en égard à la complexité des mesures en ergols cryotechniques.
223

8.6.10 CAVITATION
8.6.10.1 Définition

Il y a cavitation lorsqu'il existe sur l'aubage une poche de vapeur, celle-ci


apparaît dès que la pression statique atteint la pression de vapeur
saturante.

Le volume de cette poche dépend de la portion de surface ou règne une


pression statique inférieure à la pression de vapeur saturante.

La figure suivante illustre ce phénomène

p1 V12 Pvap
NPSH   
ρg 2g ρg

Le coefficient de pression sur


P P
l'aubage Cp  1 local
1
ρ W12
2

Il y aura cavitation lorsque le


coefficient de pression vaudra

P1  Pvap
Cp cav 
1
ρ W12
2

D'où la relation suivante :

V12 W12
NPSH requis   Cp cav 8.6
2g 2g

Il est d'usage d'appeler Cpcav ;  coefficient de cavitation.

Le coefficient de cavitation dépend de la répartition de pression sur le


profil. Il dépend par conséquent de la forme du profil, de la charge
aérodynamique et de l'incidence, c'est-à-dire du débit.
224

La figure suivante illustre pour un même profil, à vitesse de rotation


constante, l'influence du débit.

À faible débit, la poche de cavitation existe sur l'extrados, à grand débit sur l'intrados.

Les incidences négatives étant particulièrement défavorables sur les pertes et la cavitation, il est
d'usage de dessiner le profil à Qoptimum avec une légère incidence.

Le Qoptimum correspondant à Cpcav minimum, ne correspond pas généralement au débit à rendement


maximum. Il se situe généralement à droite de Qmax.
225

8.6.10.2 Influence de la cavitation

La figure suivante présente les différents phénomènes apparaissant à


l'ouïe d'une pompe lorsque, à débit et vitesse de rotation constantes, la
pression à l'aspiration (NPSH disponible) décroît.

Hmt

NPSH (E) NPSH ( p) NPSH (I)


x% de Hmt

NPSH (D) NPSH (f ') NPSH (F)


NPSH (C)

NPSH (G)

NPSH disponible

I : Initialisation de la cavitation - Apparition des premières bulles.

F : Apparition des premières figures (en général assez stables).


~
p : Évolution des fluctuations de pression.

F' : Apparition de figures instables.

E : Apparition d'érosion de cavitation.

D : Début de l'altération de la hauteur totale d'évaluation.

C : Chute de x% de la hauteur totale d'élévation (en général 3%).

G : Chute très importante de la hauteur totale d'élévation.


226

On notera 3 événements importants :

I : Apparition des premières bulles (incipient cavitation)

F' : Apparition de figures instables. Ce phénomène crée des charges


mécaniques fluctuantes et augmente le niveau vibratoire de la
machine.

C : Chute de la pression de refoulement (NPSP 5%). Cette chute de


la caractéristique est causée par l'augmentation de la taille des
poches de vapeur et l'obstruction importante des canaux inter-
aubes.

Pour le NPSP 5% de chute caractéristique, les ordres de grandeur du


coefficient de cavitation sont les suivants (Fluide : H20).

 = 0,2 à 0,4 Roue centrifuge conventionnelle.

 = 0,15 Bonne roue aspiratrice.

 < 0,1 Inducer ou Hélice de gavage

8.6.10.3 Vitesse spécifique d'aspiration

De la même façon que pour le Ns, nous pouvons quantifier la qualité


d'aspiration par : tr/mn
m3/s
N Q
S 8.7
(NPS H)0,75
m

S = 150 Pompe standard

SH20 = 400 - 600

SLOX = 800 Inducer

SLH2 = 1000

On atteint S = 1200 avec des inducteurs en hydrogène liquide.

Relation entre S, et le diamètre de l'ouie

Pour obtenir, à  donné, les meilleures performances aspiratrices, il faut


V12 W12
minimiser : NPSH  λ
2g 2g
227

En écrivant que :

Q
V1  ; W12  U12  V12 (Vu1  0)
Do  d1 
Π 2 2
4

1/ 6  2  1 / 6
1  
1/ 3
Doopt  3,25   1   d1   Q
 
     Do    N
 

1  
1/ 6 1/ 3
Q
Doopt  3,25    
    N
2/3
1/3  Q N
2

NPSH min  0,04348 λ 1  λ  2   
 2g 
NPSH
σ th  Coefficient de THOMA
ΔH
0,04348  2 1   
1/ 3
Ns 4/3
σ th opt 
2g 2 / 3
 = K N34/3
228

La figure suivante présente l'allure de ce coefficient de Thoma fonction du Ns.

 = f (Ns) Ns tr/mn
m3/s
m
229

8.6.10.4 Influence des fluides sur la cavitation - Aperçu sur le


coefficient thermodynamique de cavitation

Généralités

Le changement de phase de liquide à vapeur (vaporisation) nécessite un


apport d'énergie (chaleur latente de vaporisation). Cette chaleur est
prélevée au liquide environnant la poche.

Ce phénomène d'abaissement de la température et de la pression dans la


poche de cavitation constitue l'effet thermodynamique.

Selon les propriétés thermodynamiques du fluide pompé, cet effet peut


être important, et retarder de façon notable l'accroissement des poches de
vapeur et par conséquent la détérioration de la hauteur délivrée par la
pompe.

Ce phénomène se décrit sur le diagramme thermodynamique T.S.


T Pc, Tc étant respectivement
la pression et la température
de la vapeur dans la poche de
Liq cavitation
P1, T1
Pc < P1
Pv

Pc, Tc
Vap.

On peut donc écrire :

P1  Pc P1  Pvap (T1 ) Pvap (T1 ) - P c


Cp cav   
1 1 1
ρ W12
ρ W1 2
ρ W12
2 2 2

1
Le second terme  Pv/  W12 correspond à l'accroissement du NPSP
2
en relation avec l'effet thermodynamique.

B facteur (Stepanoff)

En supposant une évolution isentropique, la quantité de chaleur


nécessaire pour évaporer un volume Vv de vapeur vaut Vu Lv.

L chaleur latente de vaporisation (j/kg).

v masse volumique de la vapeur (Kg/m3).


230

Cette quantité de chaleur doit être égale à la quantité extraite de la phase


liquide.

Ve
Cp e T
We

Ve volume de liquide.

l masse volumique du liquide

Cpl chaleur spécifique de liquide.

Vv
On appelle B le rapport .
V

Remarque : Un grand B correspond à un rapport vapeur/liquide


important et se traduit par une dégradation importance des
caractéristiques hydrauliques de la pompe.

ρV L
ΔT  B
ρ Cp 

De façon identique en linéarisant la courbe d'équilibre liquide vapeur au


voisinage de T1.

 dPv 
ΔP v     T
 dT T T1

et en utilisant la relation de Clapeyron.

dPv L

dT 1 1
T1   
 ρv ρ 

ρv B
Δ Pv  L2  Cp .T
ρ 1 1 e 1
  
 ρ v ρ 
231

Application numérique

Le tableau suivant présente les caractéristiques thermodynamiques de


l'eau, LOX et LH2.

THERMODYNAMIC CHARACTERISTIC FOR WATER, LIQUID


HYDROGEN AND LIQUID OXYGEN

H20 LOX LH2 CH4

TEMPERATURE (K) 373 90 20,5 110

LIQUID SPECIFIC MASS (l) 958 1 144 70,8 425

VAPOR SPECIFIC MASS (v) 0,6 4,43 1,2 1,6


(kg/m3)

l/v 1 596 258 59 265,6

Cp LIQUID (KJ/kgK) (Cpl) 4,18 1,7 9,82 3,479

LATENT HEAT OF 2 256 213 454 510


VAPORIZATION (KJ/kg) (L)

VISCOSITY (Ns/m2) 2,83 10-4 1,9 10-4 1,35 10-5 1,5210-4

L'expression de B = f( Pv) s'écrit :


K
ρ 1  1 1
B    Cp  T1 ΔPv 8.9
2
ρ L  ρ v ρ 

J/kg kg/m3 J/kg K Pa

Le facteur K vaut pour les différents fluides :

H20 LOX LH2

K 8,14 10-4 1,958 10-4 0,472 10-4


232

La figure suivante présente pour ces fluides la courbe B = B (Pv).

Coefficient thermodynamique

Volume vapeur
B  f(Pv)
Volume Liquide

Conclusion

Pour une figure de cavitation donnée caractérisée par une valeur de B,


l'eau ne présentera pas de coefficient thermodynamique de cavitation
(Pv), par contre, l'hydrogène présentera un très fort coefficient
thermodynamique et une amélioration sensible du NPSP 5%.

La même pompe, fonctionne en similitude (même triangle de vitesse)


présentera des courbes de NPSP différentes, comme l'illustre la figure
suivante.

Les ergols LH2 et LOX, de par leur coefficient thermodynamique de


cavitation, présenteront des capacités d'aspiration supérieures à celles de
l'eau.
233

correlation
deviation from correlation
200 x 103
Test Range
2
d 
1   o 

 d1 

S'(tr/mn, m3/D,m)
S' = S
2000
100

1200

1000
50
800
Nrpm Qgpm
S
NPSHft o
500
d1
do
20
0.03 0.05 0.10 0.20

Vm 1
Design inlet tip flow coefficient, It1 =
U1

8.6.10.5 NPSH disponible

Po Vo 2 Pvap(t)
NPSH d  
ρoγ 2γ ρoγ

Pa Pvap(t)
NPSH d   za  ξ 
ργ ργ

Za

 pertes de charge

 =  (Q2)

 accélération
234

Le NPSH disponible dépend de la température (Pvap) et du débit

NPSH

 P = KQ2
NPSH 

Cavitation

La pompe "cavité" lorsque le NPSH disponible est inférieur ou égal au


NPSH requis par la pompe.

Pression réservoir minimale

PR > NPSPrequis Pvap (Te) - h + (Pligne + Pvanne).


235

8.7. TURBINE AXIALE


L'utilisation de Turbine axiale (Écoulement moyen cylindrique) est générale comme
machine motrice d'entraînement de la pompe. L'énergie provient de la détente d'un gaz,
soit provenant d'un pré-burner ou gg (haute enthalpie) pour les cycles à combustion
étagée ou à générateur de gaz, soit provenant du circuit regénératif de la chambre de
combustion pour les cycles "expander" et "Bleed".

Par analogie avec les turbines hydrauliques on parlera de "chute" (hauteur d'élévation
pour les pompes).

Pour les applications spatiales le nombre d'étage est faible (1 ou 2 !), ceci afin de réduire
la masse et les problèmes associés de conception mécanique (capacité de charge radiale
des roulements, vitesse critique du Rotor).

On rappelle que la vitesse de rotation d'une turbopompe est fixée par la capacité
d'aspiration, ie le NPSP de l'inducteur.

On distinguera les cycles à grand rapport de détente : cycle générateur de gaz ; Bleed ;
Tap-off et les cycles à faibles taux de détente Turbine Expander et Combustion étagée.

Dans le cas de cycles dérivés la pression théorique d'échappement est le vide. Toutefois
la détente jusqu'au vide conduirait à des vitesses, donc des pertes très élevées à
l'échappement, aussi dispose-t-on à l'échappement un col sonique.

Ce col sonique rend, par ailleurs le fonctionnement de la turbine, de la Turbopompe


indépendant de la pression extérieure donc de l'altitude.

Moteur HM60
236

8.7.1 ÉLEMENTS CONSTITUTIFS D'UNE TURBINE

La figure 8.13 présente la vue méridienne d'une turbine mono étage.

Le gaz à haute enthalpie est admis dans un tore généralement de section évolutive
(forme de cor de chasse), afin de minimiser les pertes, puis dans une couronne
d'aubage de distributeur.

Les fonctions de ces distributeurs sont :

a) De mettre en vitesse les gaz, c'est-à-dire de transformer une partie notable de


l'enthalpie totale disponible en énergie cinétique.

b) D'incliner le vecteur de vitesse.

Remarques : Au delà d'une certaine détente (P/P = 2,5), la vitesse de sortie du


distributeur sera supersonique et les profils présenteront une forme
de tuyère convergente avec un col sonique (tuyère DE LAVAL).
237

8.7.2 EXPRESSION DU COUPLE MOTEUR - TRIANGLE DE VITESSE



U vitesse périphérique

V vitesse absolue

W vitesse relative

 angle de la vitesse absolue/ U

 angle de la vitesse relative/ U

Vu projection de la vitesse absolue sur la direction de U Vu = Vcos (1)


Vm vitesse débitante ou vitesse méridienne projection de la vitesse sur la
direction normale à la section débitante Um = V sin (1)

indices e entrée turbine


o entrée distributeur
1 sortie distributeur, entrée roue
2 sortie roue
3 échappement
Vu1
Vm1 Distributeur
V1
W1
f1
u1 1

V2 W2

Vu2 U2

Pour une roue axiale, D diamètre moyen constant


U1  U 2
THEOREME D'EULER (rappel)
En écrivant que la dérivée du moment cinétique par rapport au temps est égale au
couple agissant sur la rue
C  i Vu 1  Vu 2  R 8.10
/ / / /
Couple Nnm débit m/s Ray on
kg/s (m)

Nm   M.L.L
2 
  M  L 
    .L
 T   T  T 
la puissance disponible sur l'arbre
Wt  i U Vu 1  Vu 2
/ / /
Watt kg/s m/s /
m/s
238

8.7.3 DIAGRAMME THERMODYNAMIQUE D'UN ETAGE DE TURBINE


AXIALE (figure 8.14)
8.7.3.1 Calcul Des Enthalpies

L'utilisation du diagramme-enthalpie entropie (enthalpie caractérisant le


travail et l'entropie les pertes) permet de visualiser les mécanismes de
transfert d'énergie et permet dans le cas de gaz non parfait (vapeur d'eau)
d'effectuer simplement, (sans passer par les équations d'état souvent très
lourdes) le calcul simplifié d'une turbine en utilisant le diagramme de
MOLLIER associé au gaz.
Hoe Poad Enthalpie et pression totale admission
Poe Pression totale admission (Poad-Poe - Perte tore
admission)
h*1 Enthalpie statique sortie distributeur évolution
isentropique
h*2 Enthalpie statique correspondant à une détente
isentropique de Poe à p2
p2 Pression statique sortie roue
h1 Enthalpie statique obtenue par évolution réelle
p1 Pression statique sortie distributeur
h'2is Enthalpie statique sortie roue correspondant à une
détente isentropique dans la roue
h2 Enthalpie statique sortie roue obtenue par évolution
réelle
Po2 Pression totale sortie roue
H Chute utilisée
 γ 1 
 
Chute isentropique  CpToe 1   2  
P γ
his 8.11
  Poe  
 
r* = degré de réaction théorique
 his effectuée dans la roue
r* =
 his étage
239

8.7.3.2 Calcul des vitesses

Les vitesses associées aux différentes chutes se calculent à l'aide de


l'équation de l'énergie dans l'espace absolue pour le stator et à l'aide de
l'équation de l'énergie dans l'espace relatif pour la roue.

Il est convenu d'appeler Co  2his 8.12

Pour le distributeur

V1is  1  r * 2his  1  r * Co 8.13

La perte dans le distributeur se caractérise par un ralentissement .

V1   V1 is
 1

Pour la roue

L'équation de l'énergie en relatif permet d'écrire

W12 U12 W22is U 22


h1    h '2is  
2 2 2 2

soit dans le cas d'une turbine axiale U1  U2

W22is
2
 
 h1  h2' is 
W12
2

en simplifiant

h1  h '2is  h1*  h *2  r * Δhis W2is  2r * Δhis  W12

De même que pour le distributeur les pertes dans la roue correspondent à


un ralentissement.

W2  ψW2is
1
240

8.7.3.3 Calcul des pressions, températures, masse volumique, nombre de


mach

γ 1
Cas d'un gaz parfait R, Cp, = Constantes
γ

Sortie distributeur

V12 is
t 1is  Toe 
2Cp

γ
 t 1is  γ 1
p1  Poe 

 To 

ρ1  P1/R t 1

M1  V1/ γR t 1

Sortie Roue

 V 2  W22  W12 
t 2  Toe   1 
 2 cp 

p2
ρ2 
Rt 2

M 2  V2 / γR t 2

To2  t 2  V22 /2Cp Conditions totales


 To   1
Po 2  p 2  ' 2  Sortie Roue
t 
 2is 
241

8.7.3.4 Calcul de H chute utilisée

H  V1  V22  W22  W12  U12  U 22 


1 2
2

En tenant compte des triangles de vitesse,

W12  V12  U12  2 U1 V1cosa1

W22  V22  U22  2 U2 V2 cos 2

H  U1V1cos1  U 2 V2 cos 2

On retrouve le théorème d'EULER

H  U1Vu 1  U 2 Vu 2

8.7.3.5 Rendement

H U1Vu 1  U 2 Vu 2
TS  
his C 02 /2

Ce rendement est appelé total à statique parce qu'il se réfère à la chute


isentropique depuis les conditions totales à l'entrée jusqu'aux conditions
statiques sortie roue.

Il suppose l'énergie cinétique roue perdue, lorsque celle-ci est utilisée


dans l'étage suivant, il y a lieu d'exprimer le rendement sous la forme
suivante.

H
 TT 
 h is  V22 / 2

Cela revient à considérer la chute isentropique entre Hoe et Ho2is

  1

  Po  
H is  Cp To e 1    
2
  Poe  
 

Il est clair que TT  TS et cette notion de rendement est soit utilisée par
les commerçants peu scrupuleux (!) mais est licite lorsque l'on qualifie un
étage d'une turbine multi-étage.
242

Remarque : Influence des qualités du fond d'échappement

La détente dans l'étage de turbine dépend de la pression statique sortie


roue.

Pour un étage terminal les pertes à l'échappement se traduisent par une



mauvaise récupération de l'énergie cinétique sortie roue V22 / 2 et 
finalement par une pression statique sortie étage plus élevée et une chute
isentropique utilisable plus faible, pour une pression totale échappement
imposée.

La qualité du fond s'exprime par le coefficient de récupération.

h récupérée H
CR  Po 2 Po 3
h disponible
To 2 = To 3
V 2 réelle
CR  2 2 2
V2 is V2
2
V 2 is 2 p2
2
t3
t2 S

Po3 Pression totale sortie échappement

Po3 < Po2

 γ 1   γ 1 
V22   P2  γ  V22   P  γ 
is  CpTo 2  t 2   CpTo 2 1     ;  CpTo 2 1   2  
2   Po 2   2   3  
Po
 

γ 1
To 2  t 3 1  P2 /Po 3  γ
CR   γ 1
To 2  t 2
1  P2 /Po 2  γ
en incompressible

ρV22
C R  Po 2  Po 3 /
2
On peut assimiler Po3 à p3 - (V3 faible)

Conclusion :

La grandeur initialement connue lors du dimensionnement est la pression


totale échappement Po3.
243

Afin d'initier le calcul de la turbine, il est nécessaire de connaître his


donc d'estimer V22 / 2 et le coefficient de récupération du
fond C R  0,5 . Le calcul est donc itératif et doit converger sur Po3.

8.7.4 DEGRE DE REACTION

Le degré de réaction caractérise le rapport entre la chute dans la roue et la chute


dans l'étage.

On distinguera :

h is Roue W22 is  W12


d° de réaction théorique r 
*

 h is C 20
et U1  U2
h Roue W2  W2
d° de réaction réelle r   2 2 2 1 2
H é tage V1  W2  W1

La figure 8.15 présente l'allure des triangles de vitesse en fonction du degré de


réaction.

Remarques

1. Si r* = 0 turbine à action

W2is  W1 mais W2  ψW2is  W1

Il y a donc ralentissement dans la roue et par conséquent risque de


décollement des couches limites et accroissement des pertes. Il est donc
préférable de dessiner une roue avec un léger degré de réaction.

2. L'avantage théorique de la turbine à action P2 = P1 est que le disque, le rotor


de la TP ne subit pas de poussée axiale.

3. Le degré de réaction n'est nul qu'au point de dimensionnement. En régime


hors adaptation, lorsque la perte roue augmente, celle-ci peut travailler en
compresseur, ce qui est évidemment défavorable.

4. Le degré de réaction dépend du filet de courant, pour les aubages vrillés le


degré de réaction évolue du pied à la tête de l'aube.
244

W2 W1
 V2 V1
base
r = 0,64
U

r=0
W2
V1
V2
base W1

L'exemple ci-dessus présente les triangles de vitesse de pied et de tête d'un


aubage dessiné à vitesse débitante constante (RVu = K) et montre
l'accroissement du degré de réaction avec le diamètre.

5. En conclusion la notion de turbine à action n'est valable que pour des aubages
courts et à son point d'adaptation.

8.7.5 ETUDE DE LA TURBINE A ACTION

- COURBE DE RENDEMENT

Cas d'une turbine axiale U1 = U2 = U

r* = 0

p1  p 2

V1   2his

W2  W1

Le rendement   UVu1  Vu2  / his s'écrit en tenant compte des relations


suivantes tirées du triangle de vitesse

Vu 1  U  Wu 1

Vu 2  U  Wu 1

Wu 1  V1 cos 1  U

2 2 1   UV1 cos 1  U 
TS 
V12

soit   U V1   nombre de PARSON

TS   2 1   2cos 1   8.14


245

Le rendement suit en fonction de  une loi parabolique et s'annule pour  = 0 et


 = cos  1

cos  1 1  
Son optimum est obtenu pour   et vaut : opt   2   cos 2 1
2  2 

U
On utilise couramment * 
co

*   /  Les valeurs courantes de  étant de l'ordre de 0,95, on admet souvent


*   (pour une turbine à action).

EX. : Cas d'une turbine spatiale

Caractéristiques du gaz générateur (Rm = 0,9)

 = 1,37

 1
R = 2 171 J/kg  0, 27


Cp  R  8 039 J / kg
 1

soit : To = 875 K

Po = 80 bar (pression chambre ~ 100 bar)

Po3 = 4,5 bar

en supposant p2  Po3

  4,5 0,27 
h is  8039 .875 x 1    
  80  

his  3, 8 106 H / kg

Co = 2 760 m/s

Uopt  1380 m / s

La limitation en contrainte centrifuge en pied d'aubage impose de ne pas


dépasser 450 m/s. Cette limitation dépend naturellement des matériaux utilisés
et de la température (figure 8.16).

U/Co = 0,16 pour une turbine mono étage

pour 1 = 16°  = 0,9  = 0,75

opt  0, 654
246

(pour u/co = 0,16) = 0,363

Soit un rendement pratiquement moitié du rendement optimal.

La figure 8.17 présente l'influence de 1 sur le rendement et montre l'intérêt


d'une faible valeur de l'angle d'injection (on descend rarement en dessous de
12°).

On notera la pente important de la courbe de rendement vers les faibles valeurs


de .

Dans le cas des turbines spatiales le  est de l'ordre de 0,2 (diamètre et vitesse
limités). On comprend ainsi les rendements modestes des turbines spatiales des
moteurs à cycle Tap off ou avec générateur de gaz.

Les optimisations aérodynamiques des profils améliorent uniquement le  et le


.

Exemple :

U
1°  1  10 ;   0,9 ;   0,75 ;  0,2 ;  Re f  0,431
V1

2° soit une augmentation de 10 % de U

U
 0,22   2  0,463
V1

gain de 7,26 % sur le rendement

3° à même U/V1 = 0,2 ;  = 0,945 (+ 5 %) ;  = 0,787 (+ 5 %)

3 = 0,485 soit un gain de 12,7 %

4° En cumulant les gains U/V1 = 0,22

 = 0,945 ;  = 0,787

4 = 0,52 gain de 20,6 %


247

- COURBE DE COUPLE

C  iRVu 1  Vu 2 
 iR1  V1 cos 1  U

Pour une turbine supersonique à Po, To = cte  i = cte à  rapport de détente


constant V1 = cte.

La courbe du couple est donc linéaire en fonction de U

C = 2 Copt

Copt
= iR (1 + ) V1 cos 1
2

U=0 Uopt = V1 cos 1 U = 2 Uopt


2

Le couple de démarrage vaut 2 fois le couple à l'adaptation optimum et la


vitesse d'emballement, à couple nul est le double de vitesse à l'adaptation.

Les contraintes centrifuges étant proportionnelles au carré de la vitesse, on


conçoit le danger à laisser s'emballer une turbine à action, cela d'autant plus si
le point de fonctionnement se situe vers de faible .
248

8.7.6 TURBINE CURTISS

La turbine Curtiss, appelée aussi roue double ou étage de vitesse est une turbine à
action dans laquelle l'intégralité de la chute s'effectue dans la 1ère couronne de
distributeur mais cette turbine possède 2 roues séparées par un aubage fixe dit
redresseur.

Par principe P1 = P2 = P3 = P4

le théorème d'EULER permet d'écrire


H  U Vu 1  Vu 2   Vu 3  Vu 4  

Expression du rendement

Par soucis didactique exprimons le rendement pour des aubages idéaux ( = 1 ;


 = 1).

Il est facile dès lors de construire les triangles de vitesses puisque en l'absence de
frottement et de détente la vitesse se conserve durant la traversée d'un aubage.

W2 = W1 ; V3 = V2 ; W4 = W3.

En construisant les aubages à hauteur constante l'équation de conservation du


débit

S =  D h roue h hauteur de l'aubage

i  1 W1 sin 1   2 W2 sin  2   2 V2 sin  2   3 V3 sin  3

La pression étant constante et l'évolution sans frottement  = cte.


249

Les aubages sont donc symétriques et les triangles de vitesses sont les suivants :

W2
W4 W3 V1
V4 V3 W1
V2
U
U U U
 Vu (II)

 Vu (I)

VuI  2Vu1  U 1ère Roue

VuII VuI  4U 2ème Roue

  8 cos  1  2 

Même forme parabolique du rendement que pour la roue simple toutefois

cos  1
 opt  opt  cos 2  1
4

d'où les propriétés importantes de la roue à étage de vitesse.

1° A vitesse tangentielle égale elle épuise la même chute que 4 roues simples.

Cette particularité est particulièrement intéressante lorsque la vitesse


tangentielle est limitée, cas des turbines spatiales ( faible).

2° A l'adaptation ; la puissance de la 1ère roue est 3 fois plus grande que celle de
par la 2ème roue.

Vu I  2V1 cos 1  U

U1 cos 1
 ; Vu I   6U et Vu II  2U
V1 4

Une étude semblable à celle menée pour la roue simple peut être conduite
avec la prise en compte du frottement

W2  W1 ; V3  ' V2 ; W4  " W3


250

et conduit aux expressions suivantes :

  2 2a cos 1  b 8.15

a
 opt  cos  1
2b

a2
 opt   2 cos 2  1
2b

a  1    .' 1  " b  a  1  '1  "

Application numérique

 = 0,9

a = 2,952

 = ' = " = 0,8  b = 6,192

 1  16

 opt  0,23

opt  0, 527

Pour une roue simple de mêmes performances d'aubage

  0,9 ;   0,8 ;  1  16

 opt  0,48 opt  0,6736

La figure 8.18 présente et compare les courbes de rendement entre une roue
simple et une roue double.

On notera à pertes aubages identiques un moins bon rendement optimum de la


roue double mais son avantage à faible.
251

8.7.7 ROUE A ETAGE DE PRESSION

Afin d'améliorer le rendement de la roue à étage de vitesse à degré de réaction nul.

Il y a lieu de toujours accélérer dans les grilles et par conséquent de fractionner la


détente dans l'ensemble des aubages p1 > p2 > p3 > p4. Une telle turbine sera
appelée à étages de pression.

L'ordre de grandeur de l'étagement est 60% pour le premier étage et 40% pour le
second. La poussée axiale ne sera plus nulle mais le gain en performance fera
retenir cette conception à étage de pression.

Le rapport des puissances entre la turbine pour TP LH2 et la turbine pour TP LOX
est de l'ordre de 3. On favorisera par conséquent le gain en performance sur la
Turbine LH2. Cela explique le choix habituel d'une turbine à 2 étages de pression
pour la TP hydrogène et d'une turbine monoétage pour la TP oxygène.

8.7.8 AN2

Au stade de l'avant projet ; l'expérience du dimensionnement des turbines


spatiales conduit à retenir comme paramètre prioritaire de dimensionnement les
contraintes centrifuges dans les aubages mobiles.

La contrainte centrifuge s'écrit

2 Rt
r   Rn r a r dr 
Ws
a r  ah
R
T
a(r) section de l'aubage (m²)
Rh  masse volumique de l'aubage (kg/m3)

 vitesse angulaire (rad/s)

WS  M frette R t  2

(r) s'exprime en Pa (N/m²)

2 2  N   M   ML2   ML2 


 max  R t  R 2 h * KG  Ws  L2    LT 2    L3T 2    L2T 2 
2 ah

KG étant le facteur de forme géométrique dépendant de l'évolution des sections


des profils de l'aubage.

Pour un aubage à profil constant, cas fréquemment rencontré dans les turbines
spatiales KG = 1
252

- Roue non frettée


A   Rt 2  Rh 2  section frontale de la turbine

N

30

 max 1800
A. N 2 
 

 L2   M   L3 
 T 2    LT 2   M 

Soit pour des aciers type INCO 718  = 8190 kg/m3

R à 700°C = 52h bar

R à 700°C avec 107 cycle ~ 25h bar

1800
AN 2  2510 7  1.7x10 7
8190
  tr  2 
m 2   
  mn  

Remarque :

AN² permis sera d'autant plus élevé que  max/ est élevé ce qui explique le
choix du Titane pour des roues froides.

- Conversion de AN² en unité US

 hbar
AN 2  8, 452 1012
kg / m3

la valeur courante est de 2,7 1010 cela correspond pour  = 8200 kg/m3 à  max
= 26 h bar

- Contraintes aérodynamiques liées à AN²

Le débit volumique étant le plus élevé dans la dernière roue c'est celle-ci qui
sera critique en AN²

La conservation du débit s'écrit

p2
i  A V2 sin  2
R t2

U/V1 sera limité par ce critère et l'on sera conduit lorsque le  sera jugé trop
faible d'augmenter le nombre d'étage.
253

8.7.9  

Au stade de l'avant projet : - les pertes du distributeur  sont


essentiellement fonction du nombre de Mach
Figure 8.19.

1
 - les pertes de la Roue  dépendent de  et de
1  R
h/c et du Reynolds

 c
 
 1  1   *  0,975  0,075   1
 h

0 , 25
100 000 
ou Re  Dh V   R    1
 Re 

2 h t sin 
Dh (diamètre hydraulique  )
h  t sin 

 *  est donnée figure 8.20.


254

Distributeur Roue

Diffuseur
Tore
d'admission
Figure 8.13

TURBINE
255

H KJ/Kg

Hoe

U 2/ 2 U 2/ 2
2 1

W 2 is / 2
1

H
H R1 = HR2

2 / 2 V 2 is  2(1  *)his
his  C 0
2
W 2 is / 2
2

P1 W 2 is / 2
2

h1
Po2

2
h*1 V 2/ 2
Roue
R2
*his

Ho2is
h'2 is

h*2
S entropie

Diagramme thermodynamique

Figure 8.14
256

Influence du degré de réaction sur les triangles de vitesse

Figure 8.15
257

Figure 8.16
258

Turbine à Action
1,2

0,8
Rendement

0,6

0,4

0,2

U/V1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Alpha1=10° Alpha1=15° Alpha1=20°

Influence de 1 sur TS

Figure 8.17
259

Comparaison Roue double / Roue simple


0,8
Renement

0,7
0,6
0,5
0,4
0,3
0,2
0,1
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
U/V1
Roue Simple Roue Double

Figure 8.18
260

Typical values for nozzle velocity coefficients


Figure 8.19
261

  f    
1

1 

Figure 8.20
262

IX. AVANT PROJETS MOTEUR


"~;
IX.1 AVANT PROJET MOTEUR 1erETAGE GENERATEUR DE
GAZ LOX/CH4
Spécifications :
Moteur Premier étage
Fv: 1000kN
ISP: 345s
Ergols: LOXlCH4
Pasp: 3 bar
Tasp Lox; 90 K
Tasp CH4: 1l0K
NPSP: 1.5 bar
RMep: 3
Choix de conception:
 Cycle à Générateur de Gaz
 Pc=100bar
 Pgg = 80 bar
 Tgg= 900k
 Turbopompe mono-arbre entrainée par une Curtiss
Paramètres de conception:
 Kinjf=1.15
 Kinjo=1.4
 Kreg = 0.5
 ηpompes = 0.75 (tbc)
 ηtu=O.5 (tbc)
 ηC*=0.99
 ηCf=0.975
 Péchap=4.5 bar
Data:
 ρlox =1140 kg/m3
 ρCH4=425 kg/m3
 RMgg=O.4
 Tgg=913 K
 Rgg=535.5
 Cpgg=3419
 ygg=1.185
 ISP échap = 200s
263

9.1.1.1. Estimation des débits


imot. = Fv/(9 .81 */SP}=295.46 kg/s
iO=imot*RMep/(RMep+l}=221.6 kg/s
If=imot/(RMep+ 1}=73.86
Estimation des Δp pompes
P2o=Kinjo*Pc=140 bar
ΔPo=137 bar
P2F (Kinh+Kreg}*Pc=165 bar
ΔPf=162 bar
WtPpeO=io/ρo* ΔPo/ηPpe=3551 kW
Wtppef=if/pf* ΔPf/ ηPpe=3754 kW

Estimation de la puissance de la turbine; du débit; et des débits oxydant et fuel du


générateur de gaz
Wttu=ΣWtppe=7305kW
Пtu=Pgg/pechap=17.78
ΔHis=Cp*Tgg*(1-(1/Пtu/(γ-1/γ}=112976/kg
itu=Wttu/( ΔHis* ηtu)=12.93kg/s
iogg=itu *Rmgg/(Rmgg+ 1)=3. 69kg/s
ifgg=itu/(Rmgg+ 1)=9.23kg/s

Estimation du débit chambre et de son rapport de mélange Rmtc


Estimation du C*
itc=imot-itu=282.5 kg/s
Rmtc=(io-iogg) /(if-ifgg}=3.3 7
Inferieur au RM stoechio = 4
Par interpolation C*=1854.4m/s

. Estimation de ce que doit être l'ISP de la chambre propulsive


ISPmot=ISPtc* itc/imot+ISPech op*itu/imot
ISPtc=351.7 s

. Estimation du Σ du divergent.
le calcul est réalisé en 'figée"
Cf=9.81 *ISPtc/(ηcf*ηC**C*}=1.928
par interpolation γ=1.176
Selon la formule 2.8 :
p2=18040 pa
Selon la formule 2.3 :
Σ=48.49
Nous sommes en limite de décollement!
264
On notera, en examinant les tables Mac bride, calcul en équilibre, que l'ISP théorique de la
chambre propulsive pour un Σ de 45 serait de 372 s, soit compte tenu des pertes de 359 s en
pratique.

En réalisant un calcul 1-D avec toutes les réserves.


Selon la formule 2.3 bis
M2=4.22
Psep = Pa. (1,88.M2w-1)-0.64
Psep=10889 Pa <P2

9.1.1.3. Estimation des dimensions de la Chambre de Combustion:


Sc=C*ηC*iTC/Pc =0.051m2
φthroat=256 mm
εTC=3
φTc= φthroat εTC0.5=443 mm
L*=Vc/Sc
Vc=0.06223m3
θ=22°
On déduit en utilisant la formule 7.3
Lcyl=252 mm
Lcon=( φTc- φthroat)/(2tg θ)=231 mm
LTC=483 mm

9.1.1.4 .Estimation des dimensions du divergent

φ2=φthroat*ε0.5=1783 mm
Lf=0.8
θe=32.3°
θs=7°
Longueur Xs=2652mm
265
9.1.1.5.Estimation des températures paroi chambre :
Pc (pa) 10000000 10000000
Masse Molaire 22,8 22,8
C* m/s 1854 1854
Y 1,176 1,176
Tc K 3627 3627
µlg 7.10 7,7282E-05 7,7282E-05
CPg 7.11 2436,519 2436,519
λg 7.12 0,224 0,224
Prg 7.12 bis 0,842 0,842
Mach 0,3 1
Tg (K) 7.8 3625,43 3610,86
ΦTC 0,443 0,443
ΦC 0,256 0,256
Rcourbure Col m 0,192 0,192
debit gaz kg/s 240 240
Reg 8,9E+06 8,9E+06
iiniiinjecteur col
Φ(m) 0,443 0,256
hg Bartz 7.5 5148,8 13816,7
Le circuit regenératif se compose de 360
canaux d’une hauteur de 8mm
Z (nbre Cannaux) 360 360 La paroi chambre est de 1.5 mm
c pas canaux ( m) 1,50E-03 1,00E-03
H hauteur canaux 8,00E-03 8,00E-03
e(m)epaisseur (m) 1,50E-03 1,50E-03
δ (m) 2,45E-03 1,32E-03 Le rapport optimum est de 8
H/c 5,3 8
debit regen. (kg/s) 64,63 64,63
TI (K) 120 120
ρ (kg/m3) 425 425
µl 1,20E-04 1,20E-04
λl 1,97E-01 1,97E-01
λTC 330 330
Cpl 3379 3379
V (rn/s) 35,20 52,80
Dhy 2,53E-03 1,78E-03
Rel 3,15E+05 3,32E+05
Prl 2,06 2,06
hl Colburn 7.6 67757,70 100543
Twg (K) 7.5 bis 436,92 702 On constate la grande efficacité des
Twl (K) 7.5 ter 362,29 520 « ailettes «
Les températures sont OK
Φflux (MW/m2) 7.5 16,42 40
hl avec ailette 7.15 110211,72 173122
Twg avec ailette 7.5bis 349,70 555
(K) 7..5 ter 372
Twl avec ailette 275,35

Φflux (MW/m2) 7.4 16,87 42


266

9.1.1.6. Dimensionnement des injecteurs


 Il convient de choisir le nombre d'éléments d'injection.
Si l'on se réfère à l'existant, c'est à dire aux moteurs
Suivants: Vulcain, Vulcain 2, Vinci, HM7, J2, RL10,
LE5et SSME on constate une moyenne de densité
moyenne d'éléments d'injection de 3857inj/m2 ((1=396)
Soit pour φTc=443 mm N=595 éléments d'injection.
Par comparaison le Vulcain en possède 516 pour
φTc = 415mm et le J2 614 pour φTc =472mm

 En supposant que les éléments d'injection sont disposés en triplets équilatéraux les relations
suivantes peuvent être établies:

Les valeurs de a et c sont naturellement à ajuster pour que le nombre de rangées et le nombre
d'injecteurs par rangée soient des entiers naturels.

• oxydant Fuel
débit Tc (kgls) 218 65
débit /inj 0.366 0,109

ρ(kglm3) 1139 188

µ 1.9E-04 2.07E-05
V (m/s) 8 60
J 9.28
φ (mm) 7.15 8.31
Re 3.43E+05 3E+06

Soit λc=29.38 cf figure 7.1 et le rendement de combustion >à 0.99


On remarquera un entrefer (D-d)/2 faible; 0.4 mm mais de l'ordre de grandeur du
Vulcain 1 : 0.47mm
267

9.1.1.7 Dimensionnement des pompes centrifuges en tenant compte du caractère mono-


arbre
La méthode consiste à paramétrer le Ns d'une pompe, la Lox en l'occurrence la vitesse de
rotation étant identique de, vérifier le Ns de l'autre pompe L'optimum sera telle que la puissance
specifications
Pasp (bar) 3 3
Tasp (K) 91 91
Prefoulement (bar) 140 165
NPSP (bar) 1,5 1,5
i Debit massique (kg/s] 221,6 73,86
Fluide LOX CH4

ρ (kg/m3) 1140 425

calculs genéroux

ΔP (bar) 137 162


ΔH (m ) =ΔP/(ρg) 1225,029955 3885,59093
ΔH (feet) 4019,127149 12748,0018
Q Debit volumique (m3/s) 0,194385965 0,17378824
"gpm 3081,41556 2754,89937
NP5H (m) 13,41273673 13,4127367

Wu (kW) =Q*ΔP 2663,087719 2815,36941

Paramétraqe en Ns

Ns (tr/mn, m, m3/s) 15 20 30 40 50 5,97 7,96 11,93 15,91 19,89


Ns (US) 774,75 1033 1549,5 2066 2582,5 308,2 411,0 616,4 821,9 1027,4

N 7044,80 9393,07 14089,61 18786,14 23482,7 7044,8 9393,1 14089,6 18786,1 23482,7

S 443,163 590,884 886,325 1181,767 1477,2 419,0 558,7 838,1 1117,4 1396,8
µ=f(Ns) 0,581 0,545 0,484 0,433 0,388 0,657 0,639 0,605 0,574 0,546

U2 (m/s) 143,83 148,49 157,59 166,66 175,93 240,85 244,17 250,98 257,69 264,28

D2 (mm) 390,14 302,08 213,73 169,52 143,16 653,29 496,72 340,37 262,11 215,05

"ft 1,280 0,991 0,701 0,556 0,470 2,143 1,630 1,117 0,860 0,706
'--

Ds 5,24 4,05 2,87 2,27 1,92 12,37 9,41 6,45 4,96 4,07

Ds (US) (ft,ft,gpm) 0,184 0,142 0,101 0,080 0,067 0,434 0,330 0,226 0,174 0,143
η global 0,650 0,726 0,822 0,838 0,609 0,709 0,726

Wt(kW) 3669,55 3239,62 3179,14 4371,23 3969,31 3877,28

WTturbine 7148,45 8248,51

de la turbine sera minimale.


256
3.
4.

9.1.1.8. Dimensionnement de la Turbine Curtiss.


Les spécifications sont les suivantes:
Padm =80bar
Pecha = 4.5 bar
N=19000 tr/mn
Wt = 7150 kW
On supposera que p2 = Pecha.
ΔHis=1129767 j /kg
Co = ΔHis0.5=1503 m/is
Pour une turbine simple à action l'optimum serait une vitesse périphérique de U/co = 0.5 soit
751 m/s, vitesse inacceptable pour la tenue mécanique.

Par contre pour la turbine Curtiss en supposant les pertes distributeur φ de 0.9 et les pertes roue
ψ de 0.8, un angle α1 de 16° le ζ opti est de 0.23 correspondant à une vitesse périphérique de
345 m/s parfaitement acceptable.
Le rendement estimé est de 0.56 légèrement supérieur au rendement utilisé pour la calcul du
cycle.(cf 8.15 )
Le diamètre de la roue est de 346 mm semblable aux diamètres des rouets des pompes .
Le degré de réaction est nul et si l’on admet que p1=p2=p3=péchappement =4.5 bar ; alors
V1= φC00.5=1352 m/s
t1=TET/(V12*2*Cp)=645K
p1=4.5 bar
ρ1=1.4 kg/m3
Et conduit à une hauteur d’ailette hd1de 24 mm.
257

IX.2 AVANT PROJET MOTEUR EXPANDER


CRYOTECHNIQUE D’ETAGE SUPERIEUR
Étage supérieur  Pa = o
Fv = 150 KN

ISPV = 450 s

Rm = 6

Pc = 60 bar

9.2.1. BOUCLAGE DU CYCLE

 Wpompes =  Wturbines

Rm  Kinjo x Pc  Pasp o  1  Pctu x KinjF  Kreg   Pasp F 


   
1140  ηppeo  70  ηppeF 
Tet 
 
 1 
Cp H2 1  .
γ 1  Tu
 Πtu γ  

Soit : KinjF = 1.23


Kinjo = 1.31
Kreg = 0,51
ppeo = 0,63
ppeF = 0,65
Tu = 0,7
avec CPH2 = 16 508 J/Kg
H2 = 1,37
R = 4 157 J/Kg/K
tu = 2,23

Tet = 215,7 K

Psortie Ppe H2 = 195,2 bar

Psortie Ppe o2 = 78,8 bar


258

La figure 9.1 indique la carte thermo du cycle.

On notera le by pass de 0,10 le débit pour permettre le réglage.

9.2.2 CALCUL DE LA CHAMBRE PROPULSIVE

F
io  i F   34Kg/s
9,81 x ISP

io = (io + iF).Rm/(Rm + 1) = 29,185 Kg/s

iF = 4,85 Kg/s

C*th = 2 318 m/s Figure 9.2

c* = 0,99

C* = 2 295 m/s

io  i F C *  13 10-3m2
Sc 
Pc

Dcol = 128,7 mm

9.2.2.1 GEOMETRIE CHAMBRE DE COMBUSTION

c = 3

c = 22°

DcyL = 128,7 x 3 = 223 mm

L* = 1 m plutôt longue pour augmenter la surface d'échange.

Vc = L* Sc = 13 10-3 m3


Vc = Sc L cy .ε c 
1 Sc
3 Π
ε 3/2
c
 tg1 
1
 

Lcyl = 259 mm

223  128,7
Lcône =  116,7 mm
2tg

Lfoyer = 375 mm
259

9.2.2.2 CALCUL DU DIVERGENT

Calcul en "figé"  , Cp, R = Constant dans la détente.

c = 1,17162
From Mac Bride
Rc = 8315/13,38 = 621,4

Soit c* = 0,99

CF = 0,975

ISP = 450 secondes

ISP x 9,81
Cf   1,973
η c * C * ηcf

 de l'équation 2.8 P2 = 6156 Pa

de l'équation 2.3  = 77,65

On prendra  = 80 pour garder de la marge

 = 80

Lf = 0,8

e = 34,9°

s = 5,87°

Rt
Soit Rayon de Courbure au col = = 64,3 mm
2

Rcol = 64,35 mm

Xe = 36,82 mm

Ye = 75,92 mm

Ys = 575,6 mm

Xs = 1 469 mm

La Figure 9.3 présente la géométrie calculée.


260

Remarque :

Calcul du divergent en équilibre

La figure 9.2, Résultats de calcul de la combustion détente selon Mac Bride en


équilibre indique pour un  de 80 une ISP théorique d 467,77 s.

Soit après correction du c*, CF.

ISPréelle = 467,7 x 0.99 x 0.975 = 451,44 s

Soit 1,4 seconde de "marge".

La figure 9.4 Résultats de Calcul de l'écoulement en 2 D, (avec prise en compte de


la cinétique chimique) réalisés par T.D.K. présente le champ de pression et de
Mach.

On notera que dans le plan de sortie ni le Mach, ni la pression statique est


uniforme.
261

EXPANDER 150 kN
Pchambre = 60 bar
Turbine hydrogène DTcr = 180 K
Pe = 165.4 bar
Qe = 4.37 kg/s
Ps = 87.3 bar
Ts = 195.3 K Turbine oxygène
0.10 Q
etatt = 78.0 % VPBH Pe = 84.4 bar
Qe = 3.88 kg/s
LH2 Ps = 74.2 bar
Ts = 193.4 K
0.10 Q etatt = 69.0 % Pompe oxygène
VBPO Pe = 3.0 bar
Te = 91.0 K
Pompe hydrogène LOX Qe = 29.11 kg/s
Pe = 3.0 bar
N = 16500 tr/mn
Te = 21.0 K
W = 0.30 MW
Qe = 4,85 kg/s
VCO Ps = 78.8 bar
N = 85000 tr/mn
Figure 9.1

VCH Ts = 94.8 K
W = 2.04 MW
eta = 63.0 %
Ps = 212.1 bar
Ts = 42.8 K
eta = 65.0 %

Chambre 165,4
Pc = 60.0 bar Πtu   2,23
74,2
74,2
ΔPinjF   1,23
Résultats
60
78,8
Fv = 150 kN ΔPinjo   1,31
Circuit régéneratif RMM = 6.000 60
Phecr = 206.9 bar Ispv = 450.4 s 206,9 - 176,5
Phscr = 176.5 bar ΔPcr   0,51
Thscr = 223.8 K 60
Divergent
 = 77.3
262

Figure 9.2
263
264

 223

375
 col 128,7

e 34.9°
1469

2 1151
s = 5,87°

Figure 9.3
265

Pc = 60 bar  = 80 Lox/LH2

Rm = 6

Figure 9.4 Champs de pression et de Mach


266

9.2.3. DIMENSIONNEMENT DES POMPES

9.2.3.1 POMPE OXYGENE

Data : io = 29,2 Kg/s

Pasp = 3 bar

NPSP = 1,5 bar

Pref = 78.8 bar

 = 1 140 kg/m3

qv = 0,0256 m3/s

choix  ns = 20

N = 16 600 tr/mn N = ns H0,75/ q v

choix  u = 0,45

9H
U2 =  121m/s aucun problème mécanique

S = N q v NPSH0,75  380 nécessite un inducteur sans


performance exceptionnelle

U x 60
D2   0,140
ΠN

ds  D2 Δ H0,25 q v  4,45

g = f (NS, DS) = 0,674

i
Wu  ΔP  194Kw
ρo

Wt = Wu/g = 288 Kw
267

9.2.3.2 POMPE HYDROGÈNE

Data : iH = 4,85 Kg/s

Pasp = 3 bar

NPSP = 0,5 bar

Pref = 195,2 bar

 = 70 kg/m3

qv = 0,0693 m3/s

choix  Ns = 20

N = 164 417 tr/mn Rapide !

choix  u = 0,45

U2 = 781 m/s Inacceptable !

Pompe bi étage

P étage = Ppompe/2 = 96,1 bar

NS = 20

N = 97 763 tr/mn

S = 1032 Nécessite un inducteur avancé

u = 0,45

U2 = 552 m/s Nécessite l'emploi du Titane

D2 = 0,108 mm

Ds = 4,4586

g = 0,674

Wu = qv.Ppompe = 1 331 Kw

Wt = Wu/g = 1 975 Kw
268

9.2.4 TURBINES

Data : Tet = 215 K

Pe = 165,4 bar

Ps = 74,2 bar

i = 4,85 Kg/s

CpH2 = 16 508 J/Kg

H2 = 1,37

R = 4 157 J/Kg/K

 1 

His = Cp Tet 1  = 690 892 J/Kg
 Πtuγγ1 
 

Partage des chutes "turbine"

Wu ppeH 2
 His tu LH2 = His = = 603 000 J/Kg
 Wu

Pression échappement Tu LH2 = 83 bar

 tu LH2 = 1.99

Co = 2his = 1 098 m/s

Choix   = u/Co = 0,5

U = 550 m/s  élevé

choix U = 500 m/s

 = 0,455 presque optimum

 = 0,9
TS = 2 (1+) 2  (cos  1 -) = 0,69
 = 0,85

Wt= 2 000 Kw OK

N = 97 763 tr/mn

D = 0,0977 m
269

choix : r = 0,1 degré de réaction

V1 = 937 m/s

t1 = 188 K

p1 = 89,47 bar

1 = 11,42

hd1 hauteur roue = 0,0054 m

Faible mais réalisable

M1 Mach sortie distributeur = 0,905

W1 = 477 m/s

Mr1 Mach entrée roue : 0,46

La figure 9.5 présente les vues méridiennes des Turbopompes.


270

TPH

TPO ARRANGEMENT

Figure 9.5
271

X. LA PROPULSION NUCLEO-THERMIQUE
10.1. INTRODUCTION

Dés la découverte de l’énergie « atomique « les pionniers du spatial, Tsiokolsky,


Goddard, Esnault-Pelterie ont compris l’intérêt soit sous sa forme « radioactive «,
soit sous sa forme « Fission « de cette énergie pour le transport spatial. [1]
La Radioactivité est utilisée aujourd’hui dans le domaine spatial soit pour produire
de la chaleur uniquement (RHU : Radio contrôlée Unit), soit pour grâce à cette
chaleur, produire quelques watt d’électricité ; (RTG : Radio Thermal Generator)
La propulsion « Nucleo-Thermique « qui consiste à réchauffer de l’Hydrogène
dans un cœur de fission nucléaire a été étudiée aux USA, en Russie et en Europe.
Dans le cadre du programme Nerva des essais au sol de moteurs Fusée être se sont
déroulés aux USA jusqu’en 1972, sans incident majeur
La Fusion reste l’objet d’études et de projets [2]

10.2. RAPPEL DE PHYSIQUE

10.2.1 L’ATOME
Un atome est constitué de Z électrons porteurs d’une charge électrique négative e- (Z
nombre atomique) et d’un noyau comprenant A nucléons : Protons et Neutrons. Il y a
Z Protons chargés électriquement e+ (A nombre de masse).Les Neutrons, eux, ne
portent pas de charge électrique. On représente le noyau par le symbolisme
A
suivant : Z M
Un élément peut comporter plusieurs isotopes dont les noyaux contiennent des
nombres différents de Neutrons.
Les isotopes ont même nombre de Protons et d’Electrons, seule la masse diffère
.Chimiquement ils sont indiscernables .ex : 234 235 238
92U ; 92U ; 92U

10.2.2 ENERGIE NUCLEAIRE


La masse M d’un noyau est inférieure à la somme des masses de ses nucléons. Cet
écart de masse correspond à l’énergie de liaison El et vaut El= ∆m/c2.
∆m = Z * mproton+N*mneutron-A
L’énergie de liaison par nucléon dépend de la masse du noyau, elle est faible pour les
noyaux légers ; augmente jusqu’à élément « Fe » (56) et décroît ensuite : Figure X-1.
272

Figure X-1 Energie et Masse Atomique

Par conséquent toutes les transformations (Transmutations chères à Nicolas Flamel)


de noyaux produisant des éléments de masse atomique moyenne libéreront de
l’énergie nucléaire.

Cette énergie nucléaire, correspondante à l’écart de masse, peut être libérée de deux
façons.
 Soit par « Fusion » de deux noyaux « légers » ;

Ex
2
1 H 13H 24 He 01n  17Mev

Si cette réaction était réalisée et maîtrisée l’ISP serait de l’ordre de 130 000
secondes.
 Soit par « Fission « d’un noyau très lourd en deux éléments (Produits de fission)
de taille moyenne

.Ex :
235
92 U  n38
94
Sr 140
54 Xe  2n

Les produits fissiles peut se trouver sous forme « Solide «, « Liquide « ou «


Gazeux « (Figure X-2-a et b). Seul l’utilisation du « combustible « sous forme
solide (Solid core reactor) est aujourd’hui technologiquement mature.

Figure X-2-a Cœur liquide (T=6500 K ; ISP = 1550 s)


273

X-2-b Cœur Gazeux (T=55000 K ,ISP=7000 s)


10.2.3 RADIOACTIVITE
La première forme d’énergie « atomique « découverte est la Radioactivité . Il s’agit de
la désintégration d’un noyau « instable « est un noyau plus léger . Cette désintégration
peut s’effectuer selon trois types d’émissions appelées « rayonnement radioactif «

1. Rayonnement Alpha : il s’agit de l’émission d’un noyau d’Hélium . Son énergie est
faible et absorbée par une simple feuille de papier .L’énergie associée est de l’ordre
de 5,6 MeV, soit 0,558W/g de Pu-239

2. Rayonnement Bêta : Il s’agit de l’émission d’un électron.

3. Rayonnement Gamma : Il s’agit réellement d’une émission radioélectrique de haute


énergie . le rayonnement Gamma modifie l’énergie de liaison mais n’affecte ni la
charge électrique ni la masse.

10.2.4 LA FISSION

10.2.4.1 Principe
Le Neutron , comme projectile , offre deux avantages :
 Il est indifférent à la charge électrique positive du noyau puisqu’il est neutre .

 Il apporte au noyau son énergie cinétique Ec et l’énergie de liaison El qui


interviennent lors de son absorption par le noyau cible .La condition de fission ,
rupture du noyau cible , doit respecter la relation énergétique El+Ec>Ecr . Par
conséquent l’énergie cinétique minimale que doit posséder le neutron projectile doit
valoir les valeurs suivantes :
274

232 234 235 238 239


Noyau Th
90 92U U
92 U
92 94 Pu
Es ( MeV) 1,05 0,28 0 1,2 0

Ces éléments constituent les matériaux de choix pour fissionner ; seul l’Uranium 235
existe dans la nature .
Le neutron « projectile « casse le noyau fissile en deux « produits de fission « qui
emportent l’énergie correspondante au défaut de masse en énergie cinétique . Cette
énergie cinétique est transformée en chaleur par freinage et chocs des produits de fission
.Cette chaleur doit être contrôlée pour éviter la fonte des éléments fissiles (Syndrome
Chinois) et dans le cas de la propulsion Fusée nucleo-thermique, cette chaleur élève la
température de l’hydrogène qui est ensuite éjecté.
Chaque fission produit en moyenne deux à trois neutrons : neutrons prompts
Les produits de fission sont instables ; ils se désintègrent en émettant du rayonnement
Bêta qui peut être suivi quelquefois de l’émission d’un neutron, appelé « neutron différé
«. Le nombre de neutrons différés représente environ 0,6 % du nombre de neutrons
prompts dans le cas de l’U 235.
Le principal souci est de maîtriser cette création de neutrons pour éviter que la réaction
s’emballe.

10.2.4.2 Les neutrons


Les neutrons émis lors de la fission ont un spectre d’énergie très large de 0,1 à 10MeV
environ, sa valeur moyenne pour U235 est de l’ordre de 2MeV. Les neutrons sont alors
classés selon leur énergie et en fonction des noyaux qu’ils rencontrent les types
d’interactions sont diverses.

10.2.4.2.1 Les interaction Neutron- Noyau


1. Diffusion élastique : Tel une bille le neutron est dévié par le noyau rencontré et ne
fait qu’échanger de la quantité de mouvement.

2. Diffusion inélastique : Le neutron est absorbé et le noyau excité revient à l’état stable
en émettant un neutron d’énergie inférieure à celle du neutron incident puis un
rayonnement Gamma qui emporte l’énergie excédentaire.

3. Capture radiative : Le neutron est absorbé et il se forme un noyau qui comporte le


même nombre de protons mais avec un neutron supplémentaire .Le delta d’énergie se
dissipant en Gamma .Ce phénomène est aisé pour l’U 238 qui est la forme la plus
courante de l’Uranium naturel (99,3% de U 238 et 0,7 % de U 235). U 238 capturant
un neutron se transmute en U 239 et finalement en Pu 239 .C’est la raison pour
laquelle on enrichit en U 235 l’uranium naturel.

4. La Fission : Le neutron est absorbé et le noyau crée très instable se divise en deux
« produits de fission « Figure X-3
275

Figure X-3 Fission

10.2.4.2.2 Les différents types de Neutron


Les neutrons selon leur énergie peuvent être classés selon le schéma suivant :

1. Neutrons rapides : Neutrons dont l’énergie est comprise entre celle qu’il avait au
moment de la fission environ 2 MeV et celles au dessous de laquelle il ne fissionne
plus l’U238 : environ 0,8MeV.

2. Neutrons épi thermiques : Neutrons très ralentis par diffusion élastique et avec une
grande probabilité de capture radiative. Le cadmium Cd est employé à cet usage
comme barre de contrôle.

3. Neutron thermiques Neutrons « lents », « thermalisés « en équilibre


thermodynamique avec le milieu. Leur énergie moyenne dépend, par conséquent de la
température de ce milieu, elle est de l’ordre de 0,130MeV pour une température de
1000 K .Ce sont ces neutrons qui dans la cas de la filière « Thermique «
entretiendront la fission.

10.2.4.3 Le bilan énergétique


En considérant la fission de U 235 par des neutrons d’énergie inférieure à 0,1 eV le bilan
énergétique est le suivant
Noyaux formés : 166 MeV
Rayonnement Gamma : 15 M eV
Rayonnement Bêta : 7 MeV
Neutrons 5 MeV
Neutrinos 10 MeV

Soit un total de 203 MeV soit 483 .10-13 Joule, l’énergie des neutrinos étant perdue, mais
compte tenu des captures radiatives qui libère des gammas l’énergie moyenne
récupérable est de l’ordre de 200 MeV.
276

10.3. LE SYSTEME MOTEUR NUCLEO-THERMIQUE


Deux cycle thermodynamiques sont possible pour la Propulsion nucleo-thermique :
 Le cycle « Bleed ».
 Le cycle « Expander » figure X-4

Figure X-4 Cycle Expander


277

10.4. LE CŒUR NUCLEAIRE


10.4.1 LES COMPOSANTS
La figure X-6 représente un cœur à fission utilisant des neutrons « thermiques « utilisé pour
la propulsion Spatiale.
Il existe aussi des projets pour mettre en œuvre les neutrons « rapides « (CERMET)
On notera que le « réacteur « comprends les éléments fissiles « Combustible « et
l’ensemble des dispositifs pour maîtriser et contrôler le flux neutronique. Il s’agit

 Du « Modérateur « chargé de ralentir les neutrons rapides pour les thermaliser

 Des « barres de contrôles « qui peuvent absorber les neutrons

 De « Réflecteur », cet équipement est particulier aux réacteurs spatiaux. Ces barres
reflectrices permettent de renvoyer des neutrons à l’intérieur du cœur ou de laisser ces
neutrons « fuir »

Les rayonnements sont « arrêtés « par un écran et par le réservoir H2 .Cet écran pénalise la
masse du système propulsif.

Figure X-6 Cœur de réacteur nucléo-thermique à fission


278

10.4.2 La figure X-4-3 représente le combustible « Nerva «

L’Uranium utilisé est très enrichi : à 93,5 % de U 235 .Il se présente sous forme de particules de
carbure d’Uranium UC2 d’un diamètre de 50 à 150 microns protégé par du carbone pyrolisé .Ces
particules sont ensuite noyé dans une matrice Carbone qui fait office de « Ralentisseur « .Un
dépôt de carbure de Niobium ou de Zirconium est ensuite appliqué pour protégé le combustible
de l’Hydrogène chaud (2450 K)
Les puissances massiques sont importantes : 4500 MW /m3 maximale utilisé à 1570 MW/m3
 Le combustible peut se présenter sous forme de billes ( Pellet ) (Figure X-4-3 et le cœur
peut être à lit fluidisé .C’est cette technologie qui fut retenue dans le cadre du projet
MAPS.

Figure X-4-3 Billes de combustible


 Les moteurs russes utilisent un combustible sous forme de Ruban ( Figure X-4-4 )

Figure X-4-4 Combustible « Russe «


279

10.5. L’ETAT DE L’ART


10.5.1 LE PROGRAMME NERVA US
Ce programme très intensif , à démarrer en 1958 par la construction d’un premier réacteur
expérimental « KIWI « .Ensuite , en 1961, la NASA avec l’objectif de développer un
troisième étage destiné à Saturn V pour des missions Martiennes a développer un moteur
nucléo thermique ; Les spécifications initiales étaient Fv= 22kN et une puissance thermique
du cœur de 1000 MW .
Au cours du programme NERVA 20 coeurs nucléaires ont été réalisés .Les plus
représentatifs sont les suivants :

La figure suivante synthétise les essais réalises

Les essais se sont déroulés à ciel ouvert à Jackson Flat dans le Nevada
Les données obtenues en essais sont
 Puissance thermique maximum : 4100 MW
 Poussée maxi : 930 kN
 ISP max : 838 s
 T H2 max : 2550 K ( soit 2750 pour le combustible )
280

Le moteur NERVA issu de ce développement présentait les caractéristiques suivantes :

Poussée : 33 kN
ISP 825 s
Pc : 31 bars
P sortie pompe H2 : 96,5 bars
TH2 : 2360 K
Puissance thermique : 1560 MW
Masse du moteur avec son bouclier : 15700 kg

Suite aux priorités NASA de développer la navette le programme a été arrêté en 1972 .
281

10.5.2 LE MOTEUR RUSSE RD 0410


Un programme de propulsion nucléo thermique s’est aussi « naturellement « réalisé en
URSS qui a conduit au RD0410 , développé par CADB.

.
Figure X RD0410 Synoptique du RD0410

Les figures présentent ce moteur . ( On notera la taille du bouclier ) et son synoptique

Les caractéristiques de ce moteur sont :

Poussée : 35,3 kN
ISP : 910 s
Puissance thermique : 196 MW
Pression sortie pompe : 170 bars
Masse : 2000 kg
282

10.5.3 MAPS LE PROGRAMME FRANÇAIS


Le CEA [] a étudié un moteur nucléo thermique Expander à cœur à lit particulaire pour
propulser une mission lunaire .

Les données relatives au cœur nucléaire sont :


Puissance thermique : 300 MW
Masse de combustible enrichi à 93% de U-235 : 19,2 kg
Masse du cœur : 976 kg + 375 kg de bouclier
Les caractéristiques du moteur sont :
Poussée: 72 kN
ISP: 816 s
Pc: 43 bar
P sortie pompe H2: 115 bars
TH2: 2200 K
283

Bibliographie

[1] P; Pempie. History of the Nuclear Thermal Rocket Propulsion AAAF –Versailles – 2002

[2] T;Kammash ; Fusion in Space . AIAA series

[3] X;Raepset ; La propulsion nucléaire thermique . Rapport CEA 1996

D ;Blanc ; Les réacteurs atomiques ; Que sais je . 2243

Les réacteurs nucléaires à eau ordinaire ; Eyrolles

R ;W ;Humble and al . Space Propulsion Analysis and Design. Space Technology Series

J.A.Angelo . Space Nuclear Power. Orbit


284

MULTIPLY VALUE GIVEN IN US CUSTOMAG BY CONVERSION FACTOR TO OBTAIN


EQUIVALENT VALUE IN SI UNIT

g 32,2 ft/sec2

Masse lbm kg 0,4536

0 kg 0,02835

lenght ft m 0,3048

in mm 25,4

Force lbf N 4,448

T. °F K K = 5/9 (F + 459,67)

°R K K = 5/9 R

Pressure psi N/m2 6895

psi bar 0,0689


Head Energy ft. lbf J/kg 2,989
lbm

Btu J 1054

Btu/lbm J/kg 2324


Specific gas Constant ft-lbf J 5,380
lbm - °R kg.K

in-lbf/lbm°R J/kg°K 0,4483


Specific heat ft-lbf J 4184
lbm-°R Kg.K

thrust lbf N 4.448

Power hp W 745,7

Moment in - lbf N-m 0,1130

density lbm/m3 kg/m3 2,768 104

Volume gal m3 3,785 10-3

Viscosity lbf.sec/ft2 N-sec/m2 47,88

Rotational rpm rad/sec 0,1047


285

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