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Nations Unies TD/B/62/2

Conférence des Nations Distr : Général


10 juillet 2015
unies sur le commerce et le
Original : Anglais
développement

Conseil du commerce et du développement


Soixante-deuxième session
Genève, 14-25 septembre 2015
Point 6 de l'ordre du jour provisoire

L'évolution du système commercial international et ses


tendances dans une perspective de développement

Note du secrétariat de la CNUCED

Résumé
Les deux dernières décennies ont été caractérisées par une intégration commerciale
sans précédent. Le commerce international de biens et de services a connu une croissance
spectaculaire, passant d'environ 5 000 milliards de dollars américains en 1994 à environ
24 000 milliards de dollars américains en 2014. Le processus d'intégration
commerciale a apporté de nombreux avantages au monde et a créé d'énormes
opportunités pour le développement économique de nombreux pays. Cependant, les
avantages et les opportunités de l'intégration commerciale n'ont pas toujours été
inclusifs et ne se sont pas toujours traduits par un bien-être économique, social et
environnemental durable.
Pour atteindre l'objectif ultime d'un développement inclusif et durable,
l'intégration commerciale ne devrait pas seulement favoriser la croissance économique,
mais aussi répondre aux préoccupations socio-économiques et de développement telles
que la réduction de la pauvreté, la création d'emplois, la sécurité alimentaire, l'égalité des
sexes et la durabilité de l'environnement. Le lien étroit entre le commerce, le
développement durable et la réduction de la pauvreté sera une caractéristique
déterminante du paradigme de développement post-2015 si le commerce doit avoir un
impact sur les objectifs de développement durable.
GE.15-11702(E)
*1511702*
TD/B/62/2

I. Introduction
1. Le paragraphe 18(d) du mandat de Doha de la treizième session de la Conférence
des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED XIII) stipule que
la CNUCED devrait "continuer à suivre et à évaluer l'évolution du système commercial
international et ses tendances dans une perspective de développement". En conséquence,
le présent rapport (a) examine la relation entre le commerce international et le
développement inclusif et durable dans le contexte de l'intégration commerciale sans
précédent des deux dernières décennies ; (b) passe en revue les questions relatives à : la
dimension de genre de la politique commerciale, les chaînes de valeur et les réseaux
de production, la sécurité alimentaire, le commerce et la durabilité environnementale,
et la dépendance à l'égard des produits de base ;
(c) analyse les tendances récentes du commerce international des biens et des services et de la politique
commerciale ;
(d) examine les questions actuelles liées au système commercial multilatéral et aux
accords commerciaux régionaux (ACR). À la veille de l'expiration du programme de
développement axé sur les objectifs du Millénaire pour le développement et de la
transition vers un nouveau paradigme de développement caractérisé par un
développement inclusif et durable, le rapport examine la contribution apportée par le
commerce international.

II. Intégration commerciale


2. Les deux dernières décennies ont été caractérisées par une intégration commerciale
sans précédent. Le commerce international de biens et de services a connu une croissance
spectaculaire, passant d'environ 5 000 milliards de dollars américains en 1994 à environ 24
000 milliards de dollars américains en 2014, malgré le ralentissement des années de la
grande récession. Le commerce mondial a doublé tous les dix ans au cours des quatre
dernières décennies, grâce notamment à la réduction des coûts commerciaux, y compris les
barrières tarifaires (voir figure 1). Les pays développés restent les principaux acteurs du
commerce international. Cependant, les pays en développement représentent une
part de plus en plus importante. En 2013, les pays en développement
représentaient plus de 45 % du commerce mondial. Le processus d'intégration
commerciale a apporté de nombreux avantages au monde et a créé d'énormes
opportunités pour le développement économique de nombreux pays.

2
TD/B/62/2

Figure 1
Exportations mondiales de marchandises
(millions de dollars courants)

20 000 000
18 817 705
18 000 000
16 000 000
14 000 000
12 000 000
10 000 000
9 223 169
8 000 000
6 000 000
4 000 000 4 322 609

2 000 000 2 140 703


58 5571 130
641
1948
1951
1954
1957
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
3. Le commerce peut être un puissant catalyseur de la croissance économique, de la
réduction et de l'éradication de la pauvreté et du développement durable. C'est ce que
montre, par exemple, la part des échanges de biens et de services dans le produit intérieur
brut (PIB) mondial, qui est passée de moins de 20 % en 1980 à plus de 30 % en 2013 (voir
figure 2). Le commerce permet aux pays de partager leurs avantages comparatifs uniques
dans la production de biens et de services destinés à être consommés sur les marchés des
autres pays. En tant que tel, il offre des opportunités de marché à toutes les nations.
Lorsque ces opportunités sont saisies, en particulier par les pays en développement, elles
induisent des investissements et des transferts de technologie qui renforcent la capacité du
commerce à créer des emplois et des revenus, à approfondir la diversification économique
et à faire progresser la transformation structurelle. Au fil du temps, les revenus des
pays les plus pauvres augmentent et la pauvreté et le chômage diminuent, ce qui
stimule la réalisation des objectifs sociaux (par exemple, dans le domaine de la
santé et de l'éducation). Le développement doit être durable sur le plan environnemental
dans tous les secteurs économiques, sans causer de dommages nets aux écosystèmes et
aux ressources naturelles (terrestres, océaniques ou atmosphériques), ni les épuiser.

3
TD/B/62/2

Figure 2
Part des échanges de biens et de services dans le produit intérieur brut, 1980-2013
(Pourcentage)

35

30

25

20

15

10

0
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
Source : CNUCED : CNUCED.
4. Soutenus par une croissance commerciale dynamique, les pays en
développement ont dans l'ensemble enregistré des taux de croissance du PIB bien plus
élevés que les pays développés au cours des quatre dernières décennies. Depuis 2000, les
pays en développement ont enregistré des taux de croissance annuels moyens de
5,7 %, contre une moyenne annuelle de 1,6 % pour les pays développés. Avec de tels
taux de croissance, il faut moins d'années pour doubler la production par habitant,
ce qui montre que les pays en développement rattrapent lentement les pays développés
en termes de PIB.
5. Cependant, les avantages et les opportunités de l'intégration commerciale n'ont pas
toujours été inclusifs et ne se sont pas toujours traduits par un bien-être
économique, social et environnemental durable. La croissance du commerce s'est
principalement produite en Chine et en Asie de l'Est et du Sud (voir figure 3). Les pays
les moins avancés (PMA) en particulier (à l'exception de certains pays exportateurs de
pétrole) restent moins intégrés dans l'économie mondiale et en marge de celle-ci. Les
exportations par habitant sont très faibles pour les pays africains (moins de 200
dollars) par rapport aux autres pays développés et en développement. La croissance des
exportations a également été inégale, les pays d'Asie de l'Est affichant une croissance
des exportations beaucoup plus rapide que les autres pays en développement.

4
TD/B/62/2

Figure 3
Croissance du commerce
(en milliers de dollars)

9 000 000
8 432 934
8 000 000
7 000 000
6 000 000
2 683 222
5 000 000
4 000 000
3 000 000 2 209 007
2 000 000
1 000 000
0
1948
1951
1954
1957
1960
1963
1966
1969
1972
1975
1978
1981
1984
1987
1990
1993
1996
1999
2002
2005
2008
2011
Asie de l'Est et du Sud-Est, à l'exclusion de la
Chine
Chine
Economies en développement
Source : CNUCED : CNUCED.

III. Commerce international et développement


inclusif et durable
6. Pour atteindre l'objectif ultime d'un développement inclusif et durable,
l'intégration commerciale devrait non seulement favoriser la croissance économique,
mais aussi répondre aux préoccupations socio-économiques et de développement
telles que la réduction de la pauvreté, la création d'emplois, la sécurité alimentaire,
l'égalité des sexes et la durabilité de l'environnement. Le lien étroit entre le commerce,
le développement durable et la réduction de la pauvreté sera une caractéristique
déterminante du paradigme de développement post-2015 si le commerce doit avoir un
impact sur les objectifs de développement durable. Ce chapitre examine certains des
domaines critiques dans lesquels des approches plus inclusives et durables du
commerce international, de la politique commerciale et du système commercial sont
nécessaires.

A. La dimension de genre dans la politique commerciale

7. La promotion de la perspective de genre est une condition sine qua non. La


CNUCED a bien établi que la politique commerciale a des impacts différents sur les
différents segments de la population et qu'elle affecte différemment les hommes et les
femmes. À leur tour, les inégalités fondées sur le genre peuvent avoir un impact
significatif sur les résultats de la politique commerciale et les performances commerciales. Il
existe des contraintes structurelles clairement identifiables auxquelles il convient de
s'attaquer si l'on veut que les femmes bénéficient de l'expansion du commerce et
contribuent pleinement au développement économique. Il s'agit notamment de la
segmentation du marché du travail et des écarts de salaires entre hommes et femmes, de
l'accès limité aux ressources productives, à la formation, au crédit, à la technologie et à
l'information sur les marchés, et de la pauvreté en temps. Le genre est une question clé
5
TD/B/62/2
dans le traitement intégré du commerce, de la finance, de l'investissement et de la
technologie. Les obstacles à l'offre spécifiques au genre sont multidimensionnels. Ils se
situent à cheval sur la finance (inégalités fondées sur le sexe dans l'accès aux ressources
financières) et sur la technologie (inégalités fondées sur le sexe dans l'accès aux
ressources financières).

6
TD/B/62/2

La reconnaissance et l'intégration de la dimension de genre dans la politique


commerciale incitent donc à un traitement intégré du commerce, de l'investissement et
de la finance pour un développement inclusif et durable. La reconnaissance et
l'intégration de la dimension de genre dans la politique commerciale incitent donc à un
traitement intégré du commerce, de l'investissement et du financement pour un
développement inclusif et durable.

B. Chaînes de valeur et réseaux de production

8. La structure du commerce international a radicalement changé au cours des


deux dernières décennies. Dans le passé, le commerce consistait essentiellement
en l'échange de biens produits dans le pays. Aujourd'hui, les échanges concernent
de plus en plus des entreprises qui fragmentent géographiquement leurs processus
de production dans le cadre de chaînes de valeur et de réseaux de production. Les
chaînes de valeur et les réseaux de production sont devenus une caractéristique
dominante de l'économie mondiale, impliquant des pays à tous les niveaux de
développement, des plus pauvres aux plus avancés. Environ 60 % du commerce mondial
consiste en échanges de biens et de services intermédiaires qui sont incorporés à
différents stades du processus de production de biens et de services destinés à la
consommation finale.1 La production de biens et de services est de plus en plus souvent
réalisée là où les compétences et les matériaux nécessaires sont disponibles à un
coût et à une qualité compétitifs. Cette fragmentation croissante de la production au-
delà des frontières a des implications importantes pour les modèles et les politiques
de commerce et d'investissement, et offre de nouvelles perspectives de
croissance, de développement et d'emploi.
9. Pour les petites entreprises des pays en développement, la participation à des
réseaux de production mondiaux est essentielle pour accéder à la technologie et au
savoir-faire, ce qui, en fin de compte, augmentera leur productivité. Les politiques
facilitant l'intégration des entreprises nationales dans les processus de production
internationaux et encourageant l'adoption de technologies et de savoir-faire étrangers sont
donc très importantes pour que le commerce se traduise par une augmentation de la
productivité et, en fin de compte, du développement économique. L'internationalisation
des processus de production pose des défis aux pays en développement, car leurs
entreprises peuvent souvent se retrouver enfermées dans des activités à faible valeur
ajoutée. Le passage d'activités à faible valeur ajoutée à des activités à plus forte valeur
ajoutée nécessite un dosage des politiques qui favorise la modernisation des
processus industriels et l'augmentation de la sophistication des exportations. Des
mesures politiques délibérées doivent être prises pour garantir une plus grande participation
des femmes dans ces chaînes, ainsi que l'incorporation de processus de production
efficaces sur le plan énergétique et respectueux du climat.

C. Sécurité alimentaire

10. La sécurité alimentaire constitue un défi majeur. La demande alimentaire


mondiale augmente rapidement en raison de la hausse des revenus et de la forte
croissance démographique. Bien que de nombreux pays aient développé et puissent
éventuellement continuer à développer des politiques de sécurité alimentaire,
notamment en subventionnant la production d'aliments de base, ces stratégies ne sont
pas toujours possibles (par exemple, en raison de facteurs géographiques),
économiquement viables ou optimales (ces politiques peuvent entraver la diversification et la
transformation structurelle), ou écologiquement durables (elles peuvent impliquer
l'utilisation de terres marginales et la déforestation). À quelques exceptions près, toute
stratégie de sécurité alimentaire ne peut être dissociée du commerce international (voir
figure 4).
7
TD/B/62/2

1
D'après UNCTADStat, 2015.

8
TD/B/62/2

Figure 4
Sécurité alimentaire - indice de dépendance agricole basé sur les échanges nets de produits agricoles
produits

Source : CNUCED : CNUCED.


Note : La dépendance alimentaire est estimée comme les exportations de produits agricoles
d'un pays moins ses importations de produits agricoles. Le chiffre obtenu est ensuite normalisé
en le divisant par le commerce agricole du pays (importations plus exportations). L'indice varie
entre -1 et 1, les valeurs positives signifiant que le pays exporte plus de produits agricoles qu'il
n'en importe.
Clause de non-responsabilité : Les frontières indiquées sur cette carte n'impliquent pas l'approbation
ou l'acceptation officielle par les Nations Unies.
11. En général, les pays d'Amérique latine, d'Afrique de l'Est et d'Asie du Sud
tendent à être des exportateurs nets de denrées alimentaires, tandis que la plupart des
autres pays d'Asie et d'Afrique sont des importateurs nets de denrées alimentaires et
dépendent donc des marchés internationaux pour leur sécurité alimentaire. L'indice de
dépendance alimentaire de la CNUCED montre que depuis 2008, de nombreuses
économies africaines et asiatiques dépendent de plus en plus des importations de
produits alimentaires, par exemple le Bhoutan, le Botswana, le Myanmar, le Niger et
la République arabe syrienne (le Bhoutan et le Niger sont tous deux des PMA et des
pays enclavés). Étant donné que la demande alimentaire mondiale devrait
augmenter de 20 % d'ici 2030, les marchés internationaux devraient devenir encore
plus importants pour la sécurité alimentaire.
12. Dans ce contexte, il est nécessaire de garantir que les marchés agricoles sont
équitables et, surtout, prévisibles. La disponibilité et les prix des denrées alimentaires ayant
des effets sociaux et politiques réels, en particulier sur les pauvres, il est essentiel de
réduire au minimum l'incertitude sur les marchés alimentaires. À cet égard, les
accords multilatéraux devraient garantir l'ouverture et la fiabilité des marchés afin d'assurer
l'accès aux denrées alimentaires de base. Il est également nécessaire d'accroître les
investissements dans le renforcement de la production alimentaire et, conformément aux
exigences de durabilité, de mettre davantage l'accent sur l'agriculture durable, y
compris les produits alimentaires issus de l'agriculture biologique, qui méritent une plus
grande attention.

D. Énergie et durabilité environnementale

13. Un avenir énergétique durable et plus propre constitue un autre défi majeur,
notamment pour répondre aux besoins énergétiques tout en réduisant le changement
climatique. La croissance économique et démographique entraîne une augmentation de
la demande d'énergie et, par conséquent, des émissions de CO2 . Les sources d'énergie
9
TD/B/62/2
fossiles continuent de dominer la consommation énergétique des pays, les énergies propres
représentant environ 20 % de la consommation mondiale. Si les problèmes de disponibilité
de l'énergie et de changement climatique ne sont pas résolus, la prospérité à laquelle toutes
les nations aspirent légitimement sera compromise. En mettant l'accent sur la
nécessité de

10
TD/B/62/2

la durabilité environnementale, le programme de développement post-2015 et les


objectifs de développement durable reconnaissent qu'il n'est plus possible de négliger la
gestion efficace de la pollution, des déchets et de la surconsommation des ressources
naturelles.

E. Les économies verte, bleue et créative

14. Les processus de production (et de consommation) durables seront un thème


politique majeur qui influencera les stratégies de développement nationales, régionales
et internationales dans le cadre du programme de développement durable post-2015.
La production de biens et de services destinés à l'exportation devra de plus en plus
tenir compte de la durabilité environnementale, et de nouvelles opportunités
économiques découlant de la production et de l'exportation de biens et de services verts
devront être développées. À cet égard, l'économie verte et l'économie bleue constituent
deux domaines potentiels, qui pourraient avoir un impact significatif sur les moyens de
subsistance des communautés rurales d'agriculteurs et de pêcheurs.
15. Pour soutenir l'écologisation de l'économie mondiale, les pays pourraient
examiner et développer les possibilités, aux niveaux national et régional, d'examiner, de
produire et d'échanger des exportations vertes. Les pays intéressés peuvent s'engager
dans des plans d'action nationaux avec des réformes politiques spécifiques à effectuer
et des actions à entreprendre pour saisir les opportunités d'écologisation des
marchés mondiaux. Au Vanuatu, par exemple, la CNUCED soutient un examen
national des exportations vertes axé sur la valorisation des exportations traditionnelles,
notamment la noix de coco, le cacao et le bois de santal. De même, en Équateur, la
CNUCED a soutenu l'élaboration de plans d'action nationaux visant à promouvoir une
production et des exportations plus durables de cacao et de chocolat à valeur ajoutée, ainsi
qu'une pêche durable. De nouveaux débouchés sont étroitement liés aux produits et
services issus de la biodiversité et produits de manière durable dans un large éventail de
secteurs tels que l'alimentation, les soins personnels, la mode, les produits
pharmaceutiques, le tourisme durable et l'artisanat, entre autres. Les opportunités créées
par le "biocommerce" sont une source d'emplois, de revenus, de diversification des
exportations et de développement rural pour les populations, les petites et moyennes
entreprises et les multinationales. Les bénéfices pour les communautés rurales en
termes d'emplois, de revenus et d'amélioration des modes de vie peuvent être
considérables.
16. En ce qui concerne l'économie bleue, les océans et les mers couvrent plus des deux
tiers de la surface de la terre, fournissent de la nourriture et des minéraux, produisent de
l'oxygène, absorbent les gaz à effet de serre et freinent le changement climatique,
déterminent les modèles météorologiques et les températures, et servent d'autoroutes pour
le commerce international par voie maritime. L'économie mondiale basée sur les océans est
estimée entre 3 000 et 6 000 milliards de dollars par an. Plus de 3 milliards de
personnes dépendent des océans pour leur subsistance et plus de 350 millions
d'emplois sont liés aux océans dans le monde. Des océans et des mers sains,
productifs et résilients sont essentiels dans la quête d'un avenir plus durable, mais ils
sont soumis à des pressions et à des menaces importantes liées au changement
climatique, à la surexploitation et à la mauvaise gestion des ressources marines ou à la
pollution. Mettre l'économie des océans au service d'un développement durable
sera un défi majeur. Il est nécessaire d'aider les pays en développement à créer des
environnements politiques et réglementaires nationaux et régionaux favorables à la
conservation et à l'utilisation durable des ressources océaniques, ainsi qu'à élaborer des
stratégies économiques et commerciales en utilisant "l'espace océanique" pour promouvoir
le commerce durable des ressources océaniques. Il s'agit notamment de ressources telles
que le poisson et les fruits de mer, le potentiel de l'énergie houlomotrice, la bioénergie des
algues, la bioprospection marine et la biotechnologie, ainsi que le tourisme maritime et

11
TD/B/62/2
côtier.
17. L'économie et les industries créatives constituent un troisième domaine
dans lequel le champ de production des pays peut être amélioré. 2 De nombreux
pays reconnaissent déjà l'importance de la culture et de l'économie créative et
soutiennent l'élaboration de politiques nationales en matière de culture et d'économie
créative.

2
Voir le rapport 2010 sur l'économie créative, CNUCED et Programme des Nations unies pour le
développement, disponible à l'adresse http://unctad.org/en/Docs/ditctab20103_en.pdf.

12
TD/B/62/2

des plans visant à la stimuler et à repositionner les industries créatives en tant que
vecteurs importants de la transformation économique et sociale. Les politiques ciblant
l'économie créative répondent non seulement aux besoins économiques, mais aussi
aux besoins spécifiques des communautés locales en matière d'éducation,
d'identité culturelle, d'intégration sociale et de protection des ressources naturelles et
environnementales locales, ainsi qu'à l'intégration de ces dernières dans les marchés
locaux, régionaux et internationaux. Les industries culturelles et créatives améliorent
également l'avantage concurrentiel des pays grâce à des produits innovants
enracinés dans le pays, qui renforcent la construction de la marque et l'image du
pays. Par exemple, la Chine fait progresser sa stratégie de développement en
passant du "made in" au "created in" China. La CNUCED estime que le marché mondial
du commerce des biens et services créatifs a atteint le chiffre record de 547 milliards
de dollars en 2012, dont 69 % pour le design et les nouveaux médias et 31 % pour
l'édition, les arts visuels, l'artisanat d'art et les arts du spectacle.

F. Produits de base

18. La dépendance à l'égard des produits de base est une caractéristique de nombreux
pays en développement et PMA, en particulier dans la région africaine. Ces derniers
temps, la plupart des exportations des pays d'Afrique et d'Amérique latine se sont
tournées vers les produits de base. Toutefois, il est évident que le boom des matières
premières, qui a duré près d'une décennie, touche à sa fin. À cela s'ajoute une situation
difficile sur les marchés financiers mondiaux, qui ont donné l'impulsion à ce boom.
19. La demande mondiale de biens intermédiaires, de biens de consommation et de
biens d'équipement est principalement satisfaite par les exportations des pays développés.
De même, les échanges dans les secteurs de l'agriculture et de l'industrie manufacturière
proviennent en grande partie des pays développés. Toutefois, l'importance des
pays développés en tant que fournisseurs des marchés mondiaux pour ces catégories de
produits est en baisse. En revanche, les pays en développement restent, de loin, les
principaux fournisseurs des marchés internationaux pour les produits primaires et les
ressources naturelles. Les exportations des pays en développement représentent environ
deux tiers du commerce international des produits primaires et environ trois quarts de celui
des ressources naturelles. Depuis 2008, la part des exportations des pays en développement
a augmenté dans toutes les catégories, à l'exception des produits primaires et des
ressources naturelles.
20. Le degré de recommoditisation est mesuré en comparant la part des
produits de base dans les exportations totales sur deux périodes. Des valeurs
négatives impliquent une décommoditisation, ce qui signifie que le panier d'exportation
est moins orienté vers les produits de base, tandis que des valeurs positives impliquent
une tendance encore plus forte à exporter des produits de base. La figure 5 montre
l'évolution des produits de base au cours des deux périodes 2008-2013 et 2011-2013.

13
TD/B/62/2

Figure 5
Évolution de la banalisation, 2008-2013

Source : CNUCED : CNUCED.


Note : Le degré de banalisation est mesuré en comparant la part des produits de base dans les
exportations totales au cours de deux périodes. Des valeurs négatives impliquent une
décommoditisation, c'est-à-dire que le panier d'exportation est moins orienté vers les produits de
base, tandis que des valeurs positives impliquent une tendance encore plus forte à exporter des
produits de base (recommoditisation).
Clause de non-responsabilité : Les frontières indiquées sur cette carte n'impliquent pas l'approbation
ou l'acceptation officielle par les Nations Unies.

IV. Tendances économiques et commerciales mondiales

A. Principales tendances économiques

21. L'économie mondiale croît en 2015 à des taux légèrement supérieurs à ceux des
trois années précédentes. Toutefois, cette amélioration reste modeste, inégalement répartie
entre les différentes régions et vulnérable aux chocs financiers. La production mondiale
devrait augmenter d'environ 2,7 % en 2015, contre un taux annuel de 2,4 % entre 2012 et
2014. Ceci est principalement le résultat d'une meilleure performance économique
dans les pays développés, qui devraient croître d'environ 2 pour cent contre 1,6 pour
cent en 2104 ; en particulier, la croissance au Japon et dans la zone euro connaît
une accélération modérée, bien qu'à partir de taux très bas.
22. Les pays en développement dans leur ensemble continueront à croître à un rythme
proche de 4,5 %, grâce notamment à la résistance de la croissance dans la majeure
partie de la région asiatique et, dans une moindre mesure, en Afrique subsaharienne.
Toutefois, d'autres régions connaissent un ralentissement significatif, en raison de
la baisse des prix des matières premières et des sorties de capitaux qui, dans certains
pays, ont entraîné un resserrement des politiques macroéconomiques. L'Amérique
latine, l'Asie occidentale et les économies en transition sont parmi les plus touchées ;
dans ces dernières, des conditions de récession sont déjà présentes.
23. Le problème central de l'insuffisance de la demande mondiale résultant de la
crise financière mondiale n'a pas encore été résolu. Lorsque la crise mondiale a
éclaté en 2008, l'effondrement de la demande globale dans les économies d'importance
systémique a été si brutal qu'il n'y avait guère de place pour une réponse politique ambiguë.
Les dépenses publiques ont cherché à compenser la baisse des dépenses des ménages
et des entreprises, tandis que l'expansion monétaire a permis de faire face à la
tendance à la déflation, à la chute des prix des actifs et à la détérioration des bilans.
14
TD/B/62/2
Cependant, il y a eu

15
TD/B/62/2

il n'y a pas eu de tentative concertée d'adopter des mesures concrètes pour lutter contre
l'augmentation des inégalités de revenus, en particulier la détérioration de la part du travail
dans le revenu total, qui a diminué dans une majorité d'économies depuis le début des
années 1980.
24. En l'absence d'augmentations généralisées et soutenues des revenus du travail,
ni la consommation ni l'investissement n'ont repris suffisamment de vigueur dans la plupart
des pays directement touchés par la crise. En conséquence, début 2015, la plupart des pays
développés se retrouvent avec des niveaux de consommation privée inférieurs aux
projections à long terme, des investissements atones et une faible demande du
secteur public. Les améliorations récentes de l'activité économique dans les pays
développés sont dues à une orientation budgétaire moins stricte et à une certaine
reprise de la consommation des ménages, à la suite d'une réduction des prix de l'énergie
et, dans certains pays (notamment les États-Unis d'Amérique, le Royaume-Uni de
Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord et, dans une moindre mesure, l'Australie et le
Canada), d'un fort rebond des prix des actifs et des "effets d'équilibre réel" qui y sont liés.
25. Les tendances économiques dans les économies en développement ont suivi un
schéma différent. En réponse au choc initial de 2008 -2009, certains ont appliqué des
politiques anticycliques plus ambitieuses, y compris une augmentation des dépenses
budgétaires et des politiques de revenus qui ont été maintenues suffisamment
longtemps pour encourager une hausse continue des dépenses des ménages et,
par extension, de l'investissement privé. Certains de ces pays sont en train de réduire,
voire d'inverser la politique de relance, car ils sont confrontés à des sorties de capitaux ou à
une baisse des prix à l'exportation ; en revanche, pour les importateurs de pétrole,
l'amélioration récente des termes de l'échange élargit la marge de manœuvre.

B. Tendances générales du commerce

26. Bien que le commerce mondial se soit rapidement remis des effets de la
crise économique mondiale, il n'a connu qu'une croissance modeste depuis 2011.
Après le fort rebond de 2010 et 2011, les taux de croissance des exportations se sont
stabilisés à des niveaux plus bas (figure 6). De 2011 à 2013, le commerce mondial a
progressé à un rythme d'environ 2 % par an, ce qui est nettement inférieur au taux de
croissance de plus de 5 % par an observé au cours de la période précédant la crise.
Entre 2011 et 2014, le commerce mondial des biens et des services a augmenté de
près de 1 000 milliards de dollars US pour atteindre environ 24 000 milliards de
dollars US en 2014 (les services représentant environ 5 000 milliards de dollars US),
les pays en développement représentant environ 11 000 milliards de dollars US des
exportations mondiales. 3
27. Alors que la plupart des flux commerciaux internationaux sont aujourd'hui
généralement supérieurs à leurs niveaux d'avant la crise de 2008, l'augmentation du
commerce mondial depuis 2011 a été relativement limitée et presque exclusivement due à
l'augmentation de la demande d'importations en provenance de la région de l'Asie de
l'Est. Les faibles niveaux de croissance du commerce depuis 2010 sont
préoccupants car ils reflètent un affaiblissement de la demande d'importations dans
certains pays développés et marchés émergents. Si cette tendance persiste, associée à la
baisse des prix des matières premières, elle pourrait affecter de manière
disproportionnée les stratégies de croissance axées sur les exportations dans de
nombreux pays en développement.

16
TD/B/62/2

3
D'après UNCTADStat, 2015. Les statistiques pour les pays en développement incluent les économies en transition.

17
TD/B/62/2

Figure 6
Valeurs et taux de croissance du commerce mondial de biens et de services

Croissance des
exportations Service développé
Biens développés
Services en
développement 30

Biens en
développement 20

Pourcent
10

age
0

-10

-20
2004 2006 2008 2010 2012 2014
Année

Commerce de biens et de
services Biens Services
20

15
Trillions de
dollars US

10

0
2004 2006 2008 2010 2012 2014
Anné
e
Source : CNUCED (les chiffres pour 2014 sont préliminaires) : CNUCED (les chiffres pour 2014 sont
préliminaires).
28. Depuis le sommet atteint en 2008, le commerce international a continué de
croître, parfois de manière substantielle, mais aussi de manière très diverse selon les
régions (figure 7). Alors que le commerce des pays développés n'a que très peu
augmenté, les pays en développement s'en sont généralement beaucoup mieux
sortis. Parmi les régions de pays en développement, c'est le commerce de l'Asie de l'Est
(importations et exportations) qui a le plus progressé, avec une augmentation de 40 % ou
plus entre 2008 et 2013. En revanche, les exportations de l'Afrique subsaharienne n'ont
augmenté que d'environ 15 % pour les biens et de 22 % pour les services au cours de la
même période. L'augmentation récente du commerce mondial a été principalement attribuée
au fort rebond réalisé entre 20 09 et 2011. Depuis 2011, le commerce international a connu
une croissance nettement plus faible, voire un déclin dans un certain nombre de cas. Pour
un grand nombre de pays d'Amérique latine et d'Afrique, les exportations se sont
contractées. En particulier, les exportations totales de l'Afrique subsaharienne ont diminué
18
TD/B/62/2
d'environ 5 pour cent en 2013 par rapport à 2011.

19
TD/B/62/2

Figure 7
Croissance des échanges de biens et de services et valeur des échanges

Croissance des Commerce par rapport au PIB


exportations Développé En développement
80
Biens Services 60
Pourcentage
Développé 2008-2013 0 20 40
2011-2013
70
Asie de l'Est 2008-
2013

Pourcent
2011-2013

A m é r i q u e latine 2008-2013 60

age
2011-2013

Asie du Sud 2008-2013


2011-2013
50
A f r i q u e subsaharienne 2008-2013
2011-2013

E c o n o m i e s e n transition 40
2008-2013

2011-2013
2004 20062008 20102012 2014
Ann
Asie occidentale et A f r i q u e
ée
Sourcedu: Nord
CNUCED
2008-2013
: CNUCED.
2011-2013

29. En 2013, les pays développés sont restés les principaux acteurs du commerce
international, représentant environ la moitié de la valeur du commerce mondial des
biens et environ deux tiers de la valeur du commerce des services. En 2013, les
importations de biens des pays développés ont atteint environ 10 000 milliards de dollars,
tandis que les importations de services se sont élevées à 2 500 milliards de dollars
(figure 8). Les exportations totales étaient du même ordre de grandeur (figure 8). Au cours
des dernières années, les pays en développement ont poursuivi leur intégration dans
l'économie mondiale, bien qu'à un rythme généralement plus lent et dans des proportions
diverses. D'une part, les pays d'Asie de l'Est ont continué à surpasser de nombreux
autres pays en développement en termes de croissance des exportations et des
importations. En 2013, l'Asie de l'Est a échangé près de 4,5 billions de dollars de
marchandises et environ 800 milliards de dollars de services. D'autre part, ces
dernières années ont été marquées par un déclin du commerce international pour un
certain nombre de pays d'Amérique latine et surtout d'Afrique subsaharienne.
30. En ce qui concerne les secteurs économiques spécifiques, les matières premières
(environ 3 000 milliards de dollars en 2013) et les produits chimiques (environ 2 000
milliards de dollars) continuent de représenter les catégories de produits les plus
importantes en termes de valeur des échanges. Depuis 20 11, les flux commerciaux
dans de nombreux secteurs liés aux produits de base ont diminué, alors qu'ils ont
augmenté dans les secteurs manufacturiers tels que les véhicules à moteur, les machines et
l'électronique. Les échanges de produits agricoles sont restés à peu près stables. Dans le
cas des services, la plupart des secteurs ont continué à enregistrer des taux de
croissance significatifs, les transports, les voyages et les services aux entreprises
atteignant des valeurs d'environ 1 000 milliards de dollars américains en 2013.

20
TD/B/62/2

Figure 8
Valeur des échanges de biens et services par région

Importations de biens et Exportations de biens et


services services
Biens Services Biens Services
Trillions de Trillions de
dollars US dollars US
2008
0 5 10 15 2008
0 5 10 15
Pays développés 2011 Pays développés 2011
2013 2013
2008 2008
Asie de l'Est2011 Asie de l'Est2011
2013 2013
2008 2008
Amérique latine 2011 Amérique latine 2011
2013 2013
2008 2008
Asie du Sud 2011 Asie du Sud 2011
2013 2013
2008 2008
Afrique subsaharienne 2011 Afrique 2011
2013 2013
subsaharienne
2008
Economies en transition2011 2011
2008 2013 2013
Economies en
2008
Asie de l'Ouest et Afrique du
2011 2011
Nord 2008 2013 transition Asie de l'Ouest 2013

et Afrique du Nord
Source : CNUCED : CNUCED.
31. L'offre et la demande internationales pour les différentes catégories de produits
tendent à être associées au niveau de développement d'un pays. À l'exception des
catégories de produits liés aux industries de transformation, le commerce mondial est
encore largement alimenté par la demande des pays développés. En 2013, les pays
développés représentaient environ 75 % des importations mondiales de vêtements (contre
environ 80 % en 2008) et environ deux tiers des importations d'une série de produits
tels que le tannage, les véhicules à moteur, les produits alimentaires, les produits du
bois et les meubles, les produits d'origine animale, le caoutchouc et les plastiques,
ainsi que les produits du papier et l'édition. Les pays en développement, en
revanche, ont été les principaux importateurs de minerais et de métaux,
d'équipements de communication, de machines électriques et de plusieurs produits
agricoles. Du côté de l'offre, la part des pays développés sur les marchés mondiaux a
diminué dans presque tous les secteurs, mais est restée dominante dans certains grands
secteurs tels que les véhicules à moteur (75 %), les produits chimiques (70 %) et diverses
machines (65 %). Les secteurs où les marchés internationaux sont largement
approvisionnés par les pays en développement sont le pétrole, le gaz et le charbon,
l'habillement, les équipements de communication, les textiles, les machines de bureau, les
huiles et les graisses, et le tannage.
32. Le commerce mondial des services reste largement dominé par les pays
développés, tant du point de vue de la demande que de l'offre, en particulier dans des
secteurs tels que les services informatiques et d'information, les services financiers,
les redevances et droits de licence, et les services de communication. Bien que
l'importance des pays en développement en tant qu'importateurs de services ait augmenté
ces dernières années, ils ne représentent la plus grande part que pour les services de
construction et de transport. Les parts de marché à l'exportation révèlent que les marchés
internationaux sont principalement approvisionnés par les pays développés (la seule
exception étant les services de construction, où la part de marché est plus ou moins
égale). Par exemple, les pays développés représentent plus de 95 % des exportations
mondiales de redevances et de droits de licence, et environ 80 % des services financiers et
d'assurance.
33. Bien qu'il ait considérablement augmenté au cours de la dernière décennie, le
commerce entre les pays en développement (Sud-Sud) stagne également depuis 2011. En
2013, les échanges de marchandises Sud-Sud ont été évalués à environ 5 000
milliards de dollars, soit une valeur proche de celle des échanges entre pays
développés (Nord-Nord). Ce chiffre représente plus de la moitié du commerce global
21
TD/B/62/2
des pays en développement (figure 9). Cette part varie selon les régions, allant de plus de
40 % en Amérique latine et dans les économies en transition à près de 70 % en Asie
du Sud et en Asie de l'Est. Bien qu'une partie du commerce Sud-Sud englobe des flux
intrarégionaux, la plus grande partie concerne le commerce avec la région de l'Asie
de l'Est. Depuis 2008, l'Asie de l'Est est devenue un partenaire commercial de plus en
plus important pour toutes les régions des pays en développement.

22
TD/B/62/2

L'importance significative et croissante de l'Asie de l'Est dans le commerce Sud-


Sud est également évidente lorsqu'on se concentre sur le commerce des produits
intermédiaires (figure 9). Cela indique la présence de réseaux de production non
seulement à l'intérieur de l'Asie de l'Est, mais aussi reliant l'Asie de l'Est à d'autres
pays en développement.
Figure 9
Composition régionale du commerce Sud-Sud

Commerce Sud- Commerce Sud-Sud


SudIntra-régional Avec l'Asie de Autres pays du Sud
(intermédiaires) Autres pays du Sud
Intra-régional Avec l'Asie de
l'Est l'Est

Pourcentage du total des Pourcentage du total des échanges de biens


0 20 échanges 40 60 80 0 intermédiaires
20 40 60 80

2008 2008
Asie de l'Est 2011 Asie de l'Est 2011
2013 2013

2008 2008
Amérique latine 2011 Amérique latine 2011
2013 2013

2008 2008
Asie du Sud 2011 Asie du Sud 2011
2013 2013

2008 2008
Afrique 2011 Afrique subsaharienne 2011
subsaharienne
2013 2013

2008 2008
Economies en 2011 Economies en transition 2011
transition
2013 2013

2008 2008

Asie de l'Ouest et Afrique du Asie de l'Ouest et Afrique du

Nord 2011 Nord 2011


2013 2013

Source : CNUCED : CNUCED.


34. Les échanges entre pays développés et pays en développement (Nord-Sud et Sud-
Nord) ont également augmenté de manière substantielle au cours de la période, et
représentaient une part d'environ 40 % du commerce mondial en 2013, comprenant
principalement les exportations des pays en développement vers le monde
développé. Les produits intermédiaires ont représenté l'essentiel des échanges, sauf
dans le cas des flux Sud-Nord. Les produits primaires représentent une part importante des
échanges Sud-Sud et Sud-Nord. Tirés par la demande des pays développés, les
produits de consommation représentent une part importante des échanges Nord-
Nord et Sud-Nord. Les biens d'équipement représentent environ 20 % des échanges des
pays développés vers les pays en développement.

V. Politique commerciale et accès au marché


Tarifs
35. Au cours de la dernière décennie, le commerce international a été caractérisé par un
changement progressif dans l'utilisation des instruments de politique commerciale.
Alors que la protection tarifaire ne reste un instrument important que dans certains
secteurs et/ou pour un nombre limité de pays, l'utilisation d'autres mesures non tarifaires de
restriction des échanges s'est généralisée.
36. En 2013, environ un tiers du commerce mondial était libre en vertu des régimes
de la nation la plus favorisée (NPF), un autre tiers étant exempté de droits de douane
en raison d'un accès préférentiel. Toutefois, les droits de douane appliqués au reste
du commerce international peuvent être relativement élevés. En 2013, les échanges
soumis à des droits de douane étaient soumis à un tarif moyen d'environ 7 % dans
l'industrie manufacturière et d'environ 18 % dans l'agriculture. À cet égard, l'accès
préférentiel continue de jouer un rôle clé pour l'accès aux marchés agricoles.

23
TD/B/62/2

Commerce agricole et accords commerciaux préférentiels


37. La plupart des échanges agricoles se font dans le cadre d'accords commerciaux
préférentiels. Seuls 20 % des échanges internationaux de produits agricoles sont
soumis aux tarifs NPF, qui s'élèvent en moyenne à 18 %. Il convient toutefois de noter
que, par rapport aux dispositions de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), des
progrès limités ont été accomplis dans certains ACR en ce qui concerne plusieurs domaines
réglementaires, notamment les sauvegardes agricoles, les subventions à l'exportation et les
droits à l'exportation, avec une absence significative de discipline ou de mesures
affectant le soutien interne à l'agriculture.
38. La question de savoir comment les ACR peuvent compléter le système commercial
multilatéral ou fournir une orientation vers des solutions appropriées aux questions clés en
suspens dans les négociations du cycle de Doha sur l'agriculture - qui comprennent
une réduction des droits de douane et du soutien interne et l'élimination des
subventions à l'exportation - et au-delà de ces négociations, reste ouverte. Cela peut donc
limiter le potentiel global des ACR pour promouvoir une libéralisation du commerce
agricole convergente et axée sur le développement.
39. La figure 10 compare les moyennes finales des tarifs consolidés de l'OMC
avec les moyennes des tarifs actuellement appliqués sur les produits agricoles des pays
développés, des pays en développement et des PMA. Alors que les moyennes des tarifs
appliqués ne sont pas très différentes dans ces trois groupes de pays, avec
respectivement 12 %, 16 % et 12 %, l'écart entre leurs tarifs moyens consolidés est
très élevé, avec 19 %, 54 % et 112 % pour les pays développés, les pays en
développement et les PMA, respectivement. La différence entre le tarif moyen consolidé et
le tarif moyen appliqué (également connue sous le nom d'excédent) est donc beaucoup
plus importante pour les PMA et les pays en développement que pour les pays
développés, comme le montre la figure 10. Le dépassement pour ces trois groupes de
pays est respectivement de 100 %, 37 % et 7 %.
Figure 10
Tarifs moyens sur les produits agricoles

120 112
100 100
80
Pourcen

60 54 Développé
tage

40 19 37 PMA en
20 12 16 12
7 14 9 développe
0
Liaiso ment
Appliqu
n Surplomb
é TRQ
Produits agricoles

Source : Système d'analyse et d'information commerciale de la CNUCED/Solution commerciale


mondiale intégrée, sur la base des dernières données disponibles.
Note : CT = contingent tarifaire.

Mesures non tarifaires


40. Le commerce international est de plus en plus réglementé et influencé par
un large éventail de politiques et d'instruments allant au-delà des tarifs douaniers.
En 2013, les mesures et exigences techniques régissaient environ deux tiers du
commerce mondial, tandis que diverses formes de mesures sanitaires et phytosanitaires
s'appliquaient à la quasi-totalité des échanges agricoles. Les mesures non
techniques, telles que les mesures relatives aux quantités et aux prix, affectent encore près
24
TD/B/62/2
de 30 % des flux commerciaux, souvent dans des secteurs économiques importants pour
les pays en développement. Les dernières années

25
TD/B/62/2

Ces dernières années ont également été marquées par une augmentation du recours
aux mesures de défense commerciale dans le cadre de l'OMC.
41. Les données sur les mesures non tarifaires sont encore fragmentaires et ne
permettent donc pas de calculer des statistiques comparatives. Il se peut également
que les données ne soient pas totalement représentatives du commerce mondial.
Néanmoins, certaines statistiques préliminaires peuvent être tirées des données
disponibles. La figure 10 illustre la répartition des mesures non tarifaires en cinq
grandes catégories. Pour chaque catégorie, l'indice de fréquence (c'est-à-dire le
pourcentage de lignes à 6 chiffres du SH couvertes) et le taux de couverture (c'est-à-dire le
pourcentage du commerce affecté) sont indiqués. Le commerce international est
fortement réglementé par l'imposition de barrières techniques, avec plus de 25 % des
lignes de produits et près de 80 % du commerce mondial concernés. Les mesures de
contrôle des quantités et des prix (qui comprennent également les licences non
automatiques), ainsi que les mesures sanitaires et phytosanitaires, affectent encore environ
15 % du commerce mondial et couvrent plus de 25 % des lignes pour les premières et
environ 15 % pour les secondes. Les mesures à l'exportation et les inspections avant
expédition sont appliquées moins fréquemment au commerce international, car elles
sont soit spécifiques à des secteurs particuliers, soit utilisées par un groupe
spécifique de pays (par exemple, les inspections avant expédition dans les pays à
faible revenu). Si l'on considère la couverture des mesures non tarifaires par
grande catégorie (figure 10), on peut observer que l'agriculture est la plus touchée,
avec la quasi-totalité du commerce mondial et près de la moitié des lignes à 6
chiffres du SH couvertes. Dans le cas des ressources naturelles et de l'industrie
manufacturière, les mesures non tarifaires affectent respectivement près de 90 pour cent et
80 pour cent de leurs échanges respectifs.
Figure 11
Prévalence des mesures non tarifaires, par type et grande catégorie (2013)

Les MNT dans le Les MNT dans le


commerce mondial commerce
Indice de
mondial
Indice de Ratio de Ratio de
fréquence fréquence
couverture couverture
0 20 40 60 80 0 20 40 60 80 100
Pourcentage Pourcentage

Mesures SPS
Agriculture

Obstacles
techniques

Quantité-Prix Ressources
naturelles

Mesures à
l'exportation

Fabrication
Contrôle avant
expédition

Source : CNUCED : CNUCED.

4
Le système harmonisé (SH) de l'Organisation mondiale des douanes utilise des numéros de code pour
définir les produits. Un code comportant un petit nombre de chiffres définit de grandes catégories de
produits ; les chiffres supplémentaires indiquent des subdivisions dans des définitions plus détaillées.
Les codes à six chiffres sont les définitions les plus détaillées qui sont utilisées comme norme. Les
26
TD/B/62/2
pays peuvent ajouter des chiffres supplémentaires pour leur propre codage afin de subdiviser
davantage les définitions en fonction de leurs propres besoins. Les produits définis au niveau le plus
détaillé sont les "produits tarifaires".
lignes".

27
TD/B/62/2

VI. Accords commerciaux régionaux


42. L'importance accrue des ACR du XXIe siècle, en particulier des "méga" ACR
émergents, caractérise la configuration récente du système commercial international.
Les méga ACR - tels que l'accord de partenariat transpacifique et l'accord de partenariat
transatlantique de commerce et d'investissement - sont qualitativement différents des ACR
précédents par leur taille, leur profondeur et leurs conséquences systémiques. Ils
sont orientés vers une intégration plus profonde et globale, avec un accent particulier
sur la réglementation, afin de fournir une plateforme viable pour les chaînes de valeur
régionales en garantissant un environnement commercial exempt de droits de
douane et de barrières non tarifaires, grâce à une intégration réglementaire
approfondie visant à rendre les systèmes réglementaires plus compatibles et plus
transparents. Outre l'ouverture totale des marchés, ces accords englobent désormais une
série de mesures réglementaires à l'intérieur des frontières, notamment en matière
d'investissement, de politique de concurrence, de mouvements de capitaux, de droits de
propriété intellectuelle et de marchés publics. En induisant une libéralisation plus
profonde et une harmonisation réglementaire de pointe couvrant une part croissante
du commerce mondial, ces ACR risquent d'affecter davantage les incitations à
négocier une libéralisation NPF au niveau mondial, même si certaines questions
d'importance systémique, notamment le soutien interne à l'agriculture, continuent
d'être négociées au niveau multilatéral.
43. Les méga ACR émergents seront probablement de plus en plus axés sur
l'harmonisation réglementaire afin de réduire les divergences entre les normes
nationales qui affectent le commerce. L'harmonisation réglementaire et la
reconnaissance mutuelle pourraient supprimer les obstacles découlant de la diversité
des normes techniques applicables aux biens et aux services. Certaines nouvelles
disciplines proposées dans le cadre des méga ACR incluent la cohérence réglementaire.
Pour un pays tiers adoptant des normes moins strictes, cela pourrait représenter une
harmonisation vers le haut des normes régionales et pourrait avoir des effets négatifs sur
l'exportation vers les marchés régionaux des pays en développement. Bien qu'elles
facilitent les échanges, certaines dispositions réglementaires sont considérées comme
limitant la capacité des pays en développement à poursuivre des stratégies de
développement proactives. Par exemple, les négociations sur les méga ACR
(notamment l'accord de partenariat transpacifique) ont également cherché à traiter l'effet
potentiellement anticoncurrentiel des entreprises d'État en garantissant la "neutralité
concurrentielle" ; toutefois, ces entreprises continuent de jouer un rôle clé dans les pays en
développement dans certains secteurs stratégiques tels que l'énergie et les services
financiers. Le règlement des différends entre investisseurs et États, de plus en plus
souvent incorporé dans les ACR, est considéré comme conférant des droits plus
importants aux investisseurs étrangers et peut s'avérer propice au "refroidissement
réglementaire", car les régulateurs pourraient s'abstenir de prendre certaines mesures
réglementaires par crainte d'une contestation juridique dans le cadre de ce type d e
règlement.
44. Du point de vue du développement, les méga ACR, et plus généralement les
ACR du XXIe siècle, pourraient représenter un risque pour les pays en développement les
plus faibles et les plus vulnérables, car ils pourraient tout simplement être laissés de
côté. Les pays en développement plus grands et plus compétitifs sont confrontés à
des défis pour garantir efficacement un meilleur accès au marché, car les ACR
préservent souvent des droits de douane élevés sur les importations de produits sensibles
qui avaient bénéficié d'une protection élevée sur une base NPF. En revanche, la garantie
d'un contenu, d'un rythme et d'une séquence adéquats de leur propre libéralisation est une
préoccupation majeure des pays en développement, en particulier compte tenu des
disciplines réglementaires "OMC+" ou "OMC-X" plus strictes à l'arrière des frontières,

28
TD/B/62/2
de plus en plus souvent incorporées dans les ACR. Il est donc important que les
objectifs d'ouverture des marchés soient équilibrés de manière critique avec la
flexibilité nécessaire pour concevoir et mettre en œuvre des mesures visant à renforcer
les capacités de production essentielles et à progresser dans l'échelle de valeur.
45. Dans le même temps, de nombreux accords régionaux de coopération économique
et monétaire Sud-Sud sont introduits et/ou renforcés pour approfondir la coopération
commerciale et économique entre les pays en développement membres afin de soutenir
la croissance et le développement. En Afrique, par exemple, la création de la zone de
libre-échange tripartite en 2015, puis le lancement de la zone de libre-échange
continentale africaine d'ici 2017, sous l'égide de l'Union européenne, ont permis de
renforcer la coopération économique et commerciale entre les pays en développement
membres et de soutenir la croissance et le développement.

29
TD/B/62/2

La création de la Banque de développement du Brésil, de la Fédération de Russie, de l'Inde,


de la Chine et de l'Afrique du Sud (BRICS) et, plus récemment, celle de la Banque asiatique
d'infrastructure, devraient toutes deux générer des avantages commerciaux et
économiques substantiels. La création de la Banque de développement du Brésil, de la
Fédération de Russie, de l'Inde, de la Chine et de l'Afrique du Sud (BRICS) et, plus
récemment, celle de la Banque asiatique d'infrastructure, annoncent une nouvelle forme
de coopération financière entre des économies principalement émergentes afin de financer,
entre autres, le développement des infrastructures, qui a été un obstacle majeur à la
croissance économique et au développement dans les pays en développement.

VII. Évolution du système commercial multilatéral


46. À la suite de la neuvième conférence ministérielle de l'OMC à Bali en décembre
2013, les membres de l'OMC avaient jusqu'au 31 juillet 2014 pour adopter un protocole
visant à modifier l'accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce
afin d'incorporer l'accord sur la facilitation des échanges (AFE) sur une base définitive.
Toutefois, cela ne s'est pas concrétisé en raison des préoccupations exprimées par
certains pays en développement concernant les implications de la "récolte précoce" de
l'AFC pour le reste du programme de négociation de Doha. Cette impasse a été débloquée
par les décisions du Conseil général du 27 novembre 2014, qui ont ouvert la voie pour
que le TFA devienne opérationnel, pour que les négociations visant à une solution
permanente sur les questions de sécurité alimentaire commencent sérieusement, et pour
lancer un processus visant à développer "un programme de travail clairement défini" d'ici
juillet 2015. En mai 2015, cinq pays avaient achevé la ratification du TFA et quelque 60
pays avaient notifié leurs engagements de "catégorie A". Il est important que le
mécanisme de facilitation des échanges soit devenu opérationnel pour aider les pays
en développement, en particulier les PMA, à mettre en œuvre le TFA. La dixième
conférence ministérielle de l'OMC, prévue du 15 au 18 décembre 2015 à Nairobi, devrait
fournir de nouvelles orientations sur la voie à suivre, notamment en adoptant certains des
résultats attendus.
47. Les efforts de négociation actuels se concentrent sur l'élaboration d'un programme
de travail post-Bali d'ici juillet 2015 sur les questions restantes du cycle de Doha. Les
discussions en cours ont mis en évidence des principes clés : (a) la nécessité
d'une approche équilibrée de l'agriculture, de l'accès aux marchés pour les produits
non agricoles (AMNA) et des services, en abordant toutes les questions essentielles
d'accès aux marchés de manière simultanée (et non séquentielle) ; (b) la centralité de
la dimension du développement, en particulier des questions relatives aux PMA ; (c) la
nécessité de se concentrer sur les "choses réalisables". Au moment de la rédaction du
présent rapport, en juin, ces travaux n'ont pas encore abouti à un résultat concret. Par
exemple, les progrès dans les questions fondamentales d'accès aux marchés continuent
d'être conditionnés par les progrès dans le domaine de l'agriculture. Les avis divergent
également sur la question de savoir s'il convient ou non d'utiliser comme base les
projets de textes sur les modalités concernant l'agriculture et l'accès aux marchés
pour les produits non agricoles (AMNA) de 2008. Certaines approches nouvellement
proposées, telles que l'utilisation de l'approche "demande et offre" au lieu de la formule
suisse dans le cadre de l'AMNA, n'ont pas fait l'objet d'un consensus. Dans le domaine
des services, à la suite de la présentation d'une demande collective par les PMA, une
réunion de haut niveau s'est tenue en février 2015 au cours de laquelle les pays
développés et certains pays en développement ont indiqué les domaines dans lesquels
ils avaient l'intention d'accorder un traitement préférentiel aux PMA.
48. L'un des principaux défis auxquels sont confrontés les pays est de trouver
un moyen de mieux adapter les approches de négociation à l'évolution de
l'environnement économique et politique depuis 2008. Par exemple, la hausse des prix
des produits de base et les processus de réforme des politiques agricoles nationales ont
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conduit à une réduction substantielle de l'utilisation du soutien ayant des effets de distorsion
des échanges et des subventions à l'exportation dans les pays traditionnellement
subventionnés. La forme du programme de travail post-Bali est également susceptible
d'être influencée par des processus plurilatéraux et régionaux parallèles. Les
négociations sur l'élargissement de la gamme de produits couverts par l'accord de
l'OMC sur les technologies de l'information visent à parvenir rapidement à un accord,
qui devra également être présenté et approuvé lors de la dixième conférence
ministérielle. Quatorze pays représentant 86 % du commerce mondial des biens
environnementaux ont lancé depuis 2014 des négociations plurilatérales en vue
d'un accord sur les biens environnementaux. Les négociations en vue d'un accord
sur le commerce des services, auxquelles participent 23 membres de l'OMC
représentant 70 % du commerce mondial des services, visent à une libéralisation
complète et ambitieuse des services.

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VIII. Conclusions
49. Le commerce international et le système commercial ont connu une
transformation significative vers des processus de production fragmentés, la
multipolarisation et la régionalisation, l'intégration dans l'économie mondiale se faisant à
des rythmes différents selon les pays. Le commerce continue de jouer un rôle majeur
dans le développement et devrait être fermement ancré dans l'agenda du
développement post-2015 en tant qu'instrument majeur d'un développement inclusif et
durable.
50. La contribution générale attendue du commerce aux divers objectifs de
développement durable de l'après-2015 nécessiterait des politiques actives soutenant une
interface positive entre le commerce et les politiques publiques connexes pour soutenir
l'autonomisation des femmes, la réduction de la pauvreté, la création d'emplois et la
durabilité de l'environnement. L'évolution des besoins et des priorités des politiques
nationales nécessiterait la mise en place d'un environnement favorable au niveau
international, garantissant un environnement commercial équitable et ouvert et
permettant aux pays de mettre en œuvre de telles politiques, afin que le commerce puisse
prospérer et que les dividendes du développement puissent être équitablement partagés
entre les pays et à l'intérieur de ceux-ci.
51. Au niveau international, la coopération multilatérale devrait être poursuivie et
renforcée. Il est nécessaire de redynamiser le système commercial multilatéral en
tant que bien public mondial en lui donnant un nouvel élan, une nouvelle crédibilité
et une nouvelle pertinence afin de relever les défis du XXIe siècle en matière de
développement inclusif et durable auxquels sont confrontés les pays les plus
pauvres et les plus vulnérables. Il convient également de renforcer la cohérence
entre les accords multilatéraux et régionaux, de manière à ce que l'ensemble de ces
accords puisse être transformé en un environnement propice au développement.
52. L'impératif de répondre à la nécessité de protéger et de préserver l'environnement -
terrestre, océanique et atmosphérique - et de l'utiliser de manière durable pour soutenir la
croissance économique et le développement inclusif nécessite un réexamen et une
réorientation des politiques commerciales et économiques vers des modèles de
production et de consommation plus respectueux de l'environnement et plus
résistants au changement climatique. L'écologisation des modes de production et de
commerce internationaux devrait être une priorité majeure de la période de
développement post-2015.

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