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Abstract
In the automotive industry, the transformation of the product and the production process, modifies the international competition
between the automobile-manufacturing countries.
After a description of the evolution of this competition during the last twenty years, this article tries to define the main parameters
of the future automotive cornpetitiveness.
In this prospective point of view, the consequences of the internationalisation of the automotive industry have been also
analysed.
Résumé
Dans l'industrie automobile, la profonde transformation du produit et du processus de production, observée depuis quelques
années, modifie durablement les conditions de la concurrence à l'échelle mondiale. Son enjeu est la définition d'une nouvelle
norme internationale de production et de consommation.
Après avoir dégagé les grandes tendances de la concurrence automobile au cours des vingt dernières années, cet article
cherche à mieux cerner les principaux paramètres de cette nouvelle norme aujourd'hui en gestation.
Est enfin évalué l'impact du mouvement d'internationalisation sur la définition de cette nouvelle norme.
De Mautort Laurent. Concurrence internationale et norme de production dans l'industrie automobile. In: Revue d’économie
industrielle, vol. 19, 1er trimestre 1982. pp. 1-14;
doi : https://doi.org/10.3406/rei.1982.2030
https://www.persee.fr/doc/rei_0154-3229_1982_num_19_1_2030
Cette approche n'est pas en opposition avec une analyse des firmes et de leurs
stratégies. Elle se veut complémentaire, mais essentielle pour comprendre les
mouvements structurels de longue période. Il s'agit en quelque sorte de souligner
les contraintes macro-économiques et multi-sectorielles dont doivent tenir
compte les firmes dans l'élaboration de leurs stratégies et qui sont principalement
nationales.
La concurrence automobile, qui met principalement aux prises six grands pays
producteurs (les Etats-Unis, le Japon, la RFA, la France, l'Italie et le Royaume-
Uni) n'a fait que se renforcer au cours des vingt dernières années. Aucune
stabilité n'apparaît véritablement dans les rapports de force au niveau mondial.
Le Japon progresse sur tous les marchés. Sa part dans les exportations de
voitures particulières des six grands pays producteurs (évaluées en unités physiques)
est passée de 2,1 °7o en 1964 à 14,7 °7o en 1970 et 35,6 °7o en 1979. Cette poussée
exportatrice s'est manifestée d'abord sur le marché américain, où la part de
marché réelle de l'industrie japonaise est passée de 0,2 °/o à 14,5 % entre 1964 et
1979, puis en Europe où le Japon a progressé au Royaume-Uni à partir de 1970 et
en RFA à partir de 1977.
L'industrie britannique, dont les exportations stagnent depuis 1964 est, des six
grandes industries automobiles, celle dont le marché intérieur est le plus pénétré
par les importations (61,6 % en 1979). Parallèlement au Japon, dont la part de
marché réelle est passée de 0,4 °/o à 10 % entre 1970 et 1979, les industries
automobiles européennes (France, Italie et RFA) ont fortement progressé sur le
marché britannique à la suite de l'entrée du Royaume-Uni dans le Marché commun.
Globalement leur part est passée en neuf ans de 12,7 °/o à 37,7 °7o.
L'Italie a connu une forte dégradation de ses positions intérieures. La part des
importations sur le marché italien est passée de 12,6 % à 43,7 % entre 1964 et
1979, en grande partie sous l'impulsion de l'industrie automobile française qui
fournissait, à elle seule, près de 49 °/o du total des importations en 1979. A
l'exportation les performances italiennes sont médiocres, la part relative de
l'Italie dans les exportations de voitures particulières des six grands pays est en
régression : 10,1 % en 1964, 9,1 °7o en 1973, 8,5 °/o en 1976 et 7,4 % en 1979.
Aux Etats-Unis, les producteurs nationaux, centrés sur leur propre marché
intérieur et peu exportateurs, ont vu leurs positions intérieures se dégrader par
paliers. La part des producteurs nationaux sur le marché américain est passée de
93,1 °7o à 75,6 °/o entre 1964 et 1970 ; elle s'est stabilisée jusqu'en 1977 pour
ensuite baisser à nouveau et atteindre 71,7 °7o en 1979. Cette pénétration
étrangère, sensible surtout sur les petits modèles (sub-compact) n'est devenue une con-
J79
RFA60
RU60<■
F60
RU79
160
EU Etats-Unis
F France
J70 1 Italie
J Japon
RFA Allemagne
RU Royaume Un
EU79
M
EU60 EU70 P + M - X
J60
10 20 30 40 50 60
Note .Les calculs ont été faits à partir de données en unités physiques portant sur
les voitures particulières et commerciales.
D'ores et déjà, il est possible d'en dégager trois dimensions qui interagissent les
unes sur les autres. Il s'agit de la liaison produit/processus de production, de
l'antagonisme entre les économies d'échelle et la flexibilité de la production et
enfin de la maîtrise de la filière de production automobile.
(6) W.J. ABERNATHY : « the productivity dilemna, Road block to innovation in the Automobile
industry », The Johns Hopkins University Press., Baltimore and London, 1978.
(7) P.J.S. DÜNNET : « The decline of the British Motor Industry », Cromm Helm, London 1980.
(8) J.J. FLINK : « The car culture », The M.I.T. Press, Cambridge, 1975.
(9) L. de MAUTORT : « L'industrie automobile américaine : une mise en mouvement » in
Economie Prospective Internationale, n°2, avril 1980, La Documentation Française.
Note : La production mondiale d'une industrie automobile est égale à sa production nationale
augmentée de la production des principales filiales de production à l'étranger sous forme
d'établissements propres ou d'établissements sous licence. Les établissements d'assemblage ont donc été exclus
du recensement. Les données portent uniquement sur les voitures particulières.
Source : L'Argus de l'Automobile, calcul de l'auteur.
(13) M. WILKINS et F.E. HILL : « Américain Business Abroad : Ford on six continents », Wayne
State University Press, 1964.
(14) J.P. BARDOU, J.J. CHAÑARON, F. FRIDENSON, J.M. LAUX : La révolution automobile,
Albin Michel, 1977.