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LE
MONDE
PAIEN
OU
DE LA MYTHOLOGIE UNIVERSELLE
PAR
PAR
M. II. D'ANSELME .
AVIGNON
BIBLIOTHÈQUE
DES
R. P. JESUITES
DE
LILLE
BIBLIOTHECA
RESIDEN
TIAL
R64/2
S.J.
BIBLIOTHÈQUE S.J.
Les Fontaines
60 CHANTILLY
TRIPLE QUESTION.
LIVRE III
DE L'ÉCRITURE .
CHAPITRE PREMIER .
ÉTAT DE LA QUESTION .
(1 ) V. sup. p. 338.
20
446 LIV. III . CHAPITRE 1 .
}
DE L'ÉCRITURE . 451
II
(1 ) Berlin , 1834 .
(2) Wiseman. Disc. 11. Entre les rapports signalés , on
doit remarquer celui des deux lettres m et s qui , non - seu-
lement se trouvent de la même manière dans les deux al-
phabets hébreu et sanskrit, mais dans l'un et l'autre alphabet,
offrant la même singularité de deux lettres sans affinité ,
rendues par des figures presqu'entièrement semblables.
(3) Cette origine est reconnue par Plutarque , qui dit que
le mot Alpha signifie bœuf en phénicien , (Sympos. ix, 11 .
etc.) D'autres auteurs ont mieux aimé avoir recours à des
fables ; et c'est ainsi que, suivant Ptolémée Héphæstion , Her-
cule aurait placé l'Alpha en tête de l'alphabet , en mémoire
du fleuve Alphée . ( Ap. Photium . Cod . 190. p . 486. )
(4) Euseb. Præp. x. 5.
462 LIV . III. CHAPITRE Í.
iti
- (2)
(1 ) Talmud , cit. par M. Drach. ib . p. 300 et 301.
Drach. ib. p. 303. (3) Id. ib. p. 302 . - (4) Id. ib. p. 3o3.
DE L'ÉCRITURE. 465
au yo
au σιγμα Σ D
le samech
ο Γομικρον o et à υψιλον Υ le ôin
y voyelle ;
au Q le phé פ
au le tsadé צ
au x le khou ph p
au pav P le resch
au E le schin ש
au του T le tau ת
L'autya , voyelle , a
w , se forme duy doublé , et voyelle par
conséquent à l'état simple dans l'hébreu , comme à l'état
double dans le grec. Voir sur l'identité de l'y hébreu et de
l'o grec Renan. Hist . t . 1. p . 183.
468 LIV. III . CHAPITRE I.
1 1
SJ
ה ע ב J
ח א כ ת ט צ
מ P ס ש
il y a génération dans les traits , génération aussi facile-
ment saisissable à l'œil que conforme à la nature des
sons.
Au-dessus de chaque groupe de son , figure un carac-
tère qui a pu d'abord paraître suffisant pour exprimer
DE L'ÉCRITURE . 469
24 .
472 LIV . III . CHAPITRE II .
CHAPITRE 11.
(1 ) Gen. x . 6.
(2) Φοινικες και Σύριοι , dit Damascius , τον Κρονον Ηλ.....
STоvoμalovoir. (Damascius, ap. Phot. Cod. 242. p . 1050. ) Et
nous voyons dans Philon de Byblos , Ixov TOY και Κρόνον ,
puis Iov Tov Kpovov . (Eus . Præp . 1. x. p. 26 , 28. )
DE L'ÉCRITURE CHEZ LES PHÉNICIENS . 487
De ces derniers faits ajoutés à tout ce qui précède , il
résulte bien évidemment que les Phéniciens avaient connu
les livres des Hébreux, et sans doute aussi le fait de l'é-
criture (quæ scripsi) donnée par Jéhovah avec les Tables
de la Loi, au milieu des feux et des secousses du Sinaï ; qu'ils
n'avaient écrit qu'après ces mêmes Hébreux en qui ils re-
connaissaient des inventeurs de l'écriture, et dont ils
avaient copié les livres en les défigurant.
Il en est probablement de même des Syriens à qui Dio-
dore semble donner la priorité sur les Phéniciens . Si ,
sous ce nom , il faut entendre les peuples établis dans
la Syrie postérieurement à la conquête de Josué , leurs
lettres seraient donc aussi postérieures à celles des Hé ..
breux , à moins de voir dans ces prétendus Syriens , et
comme le pense Eusèbe (1 ) , les Hébreux eux - mêmes éta-
blis sur une partie des terres des Chananéens . Si , au con-
traire , on identifie les Syriens inventeurs des lettres aux
Chananéens, qui, avant l'invasion de la race d'Abraham ,
occupaient tout le territoire de la Syrie , nous dirons
qu'à cette époque reculée ces populations ne connaissaient
pas encore l'écriture , ou n'en faisaient point usage . La
preuve s'en trouve , d'abord , dans la complète ignorance
où les patriarches Abraham , Isaac et Jacob , qui avaient
si longtemps vécu au milieu des Chananéens et si sou-
vent traité avec eux , étaient encore de l'écriture et de
son usage à l'époque de l'entrée en Égypte ; fait noté par
M. Renan après tous les autres critiques . (2)
(1 ) Num. XXXIII .
(2 ) Diod. Sicul. 111. 67. 1. 11 Ces mêmes Pélasges les au-
raient portées en Italie (Solinus Polyph. 11. 7. p. 33. ) : Pe-
lasgi... qui primi in Latium literas intulerunt . In Latium eas
(literas) attulerunt Pelasgi . ( Plin. Nat . Hist. v11 . 57. )
(3) V. Inf. 2 App.
DE L'ÉCRITURE CHEZ LES PHÉNICIENS . 489
Hébreux ; et telle est l'uniforme conclusion à laquelle
la critique nous ramènera pour tous les autres peuples .
Nous terminerons par un double fait matériel qui nous
paraît également concluant. Nous avons vu que la voyelle
la plus aigue , offrant le son le plus réduit , et dont les
autres sont comme une extension à divers degrés , l'i ,
était représentée dans l'alphabet hébreu ou parfait par
le plus réduit de tous les signes ( ) . Or , dans les alpha-
bets que l'on peut regarder comme ayant été le plus an-
ciennement calqués sur l'alphabet primitif , l'i est unifor-
mément le plus réduit de tous les signes , et se forme
d'un simple trait ou crochet ; en étrusque , I en
ombrien , I ou en samnite et en osque , en celti-
bérien , en romain , λ, R ... en araméen d'Égyp-
te ;
9 >... en palmyréen , ) , en sassanide , en
zend , 4 , ou s (1 ) en grec cadméen et plus récent. Or ,
dans l'alphabet dit phénicien ou samaritain, l'i étant repré-
senté par un des caractères les plus chargés , tels que m ,
cet alphabet n'est donc pas le type primitif sur lequel ont pu
se modeler les autres ; et comme , aux lieux où la tradition
fait apparaître l'écriture , l'alphabet hébreu est le seul
qui offre le trait caractéristique d'abord fidèlement con-
servé par tous les autres , c'est donc aux Hébreux , sous
le nom de Phéniciens , que la même tradition attribuait
l'invention de l'art d'écrire ou la promulgation du pre-
mier alphabet .
Enfin , les inscriptions en caractères grecs cadméens
remontant jusqu'au sixième ou septième siècle avant notre
ère , et aucun monument de l'écriture phénicienne ne
pouvant être authentiquement reporté à une pareille an-
CHAPITRE III .
( 1 ) Exod . XXIV . 12 .
(2 ) Syncell. Chron. p . 40. ― Εκ των εν Τη Σηριαδική γη
κειμένων στηλαν ιερα , φησί , διαλεκτῳ και ιερογραφικοίς γράμμασιν
κεχαρακτηρισμένων υπο Θωθ του πρώτου Έρμου , και ερμηνευθείσαν
μελα τον κατακλυσμον εκ της ιερας διαλεκίου εις την Ελληνίδα φωνην
γραμμασιν ιερογλυφικούς , και αποτεθέντων εν βίβλοις απο του
Αγαθουδαίμονος υιου του δευτέρου Ερμου , παῖρος δε του Ταλ , εν
τοις αδύλοις των ιερών Αιγυπίου .
500 LIV. III . CHAPITRE III.
( 1 ) Paus. IX. 22. 1.— ( 2) Huet. Dem . 1v.- (3) Diod. Sicul.
I. 16. 1 . - (4) Diod. ib.
-- Syncell. Chron.
(5) Maneth. ap. Eus. Præp. ix. p. 35 .
Εν τοις γεννικοις Έρμου . - Γενικα του Ερμου.
(6) Diod. Sicul, 1. 16 , 2 .
DE L' ÉCRITURE CHEZ LES EGYPTIENS . 503
CHAPITRE IV.
I.
CHAPITRE V.
le n, id. au n , sassanide ,
le 1 n, id. au 1
n , syriaque ,
le S , id . au u s , sassanide ,
H
le 3 th , id. au th , syriaque ,
et auth , arabe .
II
(1 ) Gen. XLI. 40 .
(2) Clavier avoue que l'Egypte a souvent été confondue
avec la Phénicie . (Sur Apollod. 11. 193. ) Hérodote, en trans-
portant en Égypte le Phénix et son culte, fait croire qu'il a
confondu lui-même les traditions de la Phénicie avec celles
de l'Égypte . (Herod . 11. 6. )
DE L'ÉCRITURE PAR ANUBis . 523
Hébreux. Judæi , dit-il , usi non sunt vitioso cyclo (Ad Da-
niel. Præp. Vat. Necnon etc. Amsterdam . 1737. in-4. c.
11. p . 113. )
Scaliger , excellent juge en ce genre , décide qu'il n'y a
rien de plus exact , rien de plus parfait que le calcul de l'an-
née judaïque ; il renvoie même les calculateurs modernes à
l'école des Juifs (De Emend. temp . l. viu . Genev . 1629 .
in-f. p. 656.) , et leur conseille sans façon de s'instruire à
cette école ou de se taire . (St-Victor sur M. de Maistre ; Soi-
rées. t . 11. p . 210. )
(1 ) Huet. Dém. 1v. 4. p. 641 .
DE L'ÉCRITURE PAR ANUBIS . 529
CHAPITRE VI.
(1) Herod. 11. 18. ― (2) Hérod. 111. 20. ― (3) Herod. ib.
-· (4) Diod. Sicul . 111. 9. 4. --- (5) Diod. Sicul. 111. 6. 1 et 2 .
11. 58. 6. et 57. 5. (6) Herod. 11. 23.
538 LIV . III , CHAPITRE VI .
CHAPITRE VII .
( 1 ) V. sup. p . 488.
DE L'ÉCRITUre donnée de DIEU . 553
CHAPITRE VIII .
- (2 ) Bailly. Lett. t . 1 .
(1 ) Sanch. ap. Eus. Præp. 1. x.
p. 51 .
(3) Sketches. London. 1790. p . 111. -Brimha. ---- Wrote...
rules... and he delivered them so the Brahman , with power
to read and to explain them. Ne semble -t - il pas lire une
transcription de la bible ; dabo tibi legem ac mandata (rules)
quæ scripsi (wrole) ut doceas eos ? (Exod. xxiv . 12. ) -
L'histoire du personnage qui aurait directement reçu de
Brahma le livre de la loi et que l'on nomme Atri , ( Asiat.
Research. t . 1. p. 316. ) offre plusieurs traits de ressem-
blance avec celle de Moïse ; nous y reviendrons ailleurs .
In eo libro , dit le P. Georgi , quem Brahmanes Veda appel-
tant et a Deo ipso Brahma traditum tanquam religionis fon-
tem.... celebrant. (Alph. Tib. p . 95. )
DE L'ÉCRITURE Donnée de dieu . 557
Dans les mêmes contrées , une autre version attribuait
l'invention à Boudha : mais il y avait plusieurs Boudha . (1 )
L'un , nommé aussi Adi - Boudha , l'intelligence suprême ,
est identique soit à l'Ashar ou Brahma des mêmes peu-
ples, soit à l'Isis, au Ménon ou au premier Thot des Égyp-
tiens , soit au Jupiter ou au premier Hermès des Grecs ,
c'est-à -dire , soit au Dieu suprême , soit à son Esprit ou
à son Verbe.
Un autre Boudha , dont on place la naissance entre le
dixième et le quinzième siècle avant Jésus - Christ , vers
les temps de Moïse , offre , dans son histoire , de singu-
liers traits de ressemblance avec ce grand homme et avec
ses diverses copies.
Comme Hermès , il était né d'une vierge à qui un Dieu
se serait uni .
Comme Hermès , il avait été baigné à sa naissance dans
une eau sainte .
Comme Anubis , Hercule, et leur type Moïse , il avait été
élevé à la cour d'un roi , et l'aurait quitté en fugitif , pour
se retirer dans le désert.
Comme Hermès et son type Moïse , il était beau et por-
tait en conséquence le surnom de Sudhodhana , beau ,
bienfait. (2)
Comme Hermès , Hercule , et leur type Moïse , il s'était
fait berger , - circonstance à laquelle on attribue le nom
de Gaudama ou pasteur des vaches , qui lui était donné .
Septante nymphes , dont sept étaient toujours auprès
de lui , eurent soin de son enfance , et rappellent à la fois
les suivantes de la fille de Pharaon qui recueillirent Moïse
sur les eaux , les sept filles de Jéthro au milieu desquelles
resta Moïse jusqu'au moment de sa vocation par le Sei-
gneur, et les sept filles d'Atlas secourues par Hercule-Moïse .
( 1 ) Edd. Sæm. 111. 636. a. (2) Id. ib. 533. a. -- (3) Id.
ib. 533. b. (4) Id ib. 534 a . 558 b. -- (5) Diod. Sicul. 1.
18. 4. 6) Id. iv. 4. 3 . (7) Exod. xv. 3 .
564 LIV . III . CHAPITRE VIII.
25.
568 LIV . III . CHAPITRE IX ,
CHAPITRE IX.
-
( 1 ) Hist. des Lang. Sém. t . 1. p. 105. — ( 2 ) Renan , ib, p.
107.f. (3) V. sup . p. 452.
570 LIV . III . - CHAPITRE IX .
( 1 ) Schlegel ... croit 9... avec Abel Rémusat , que les ca-
ractères écrits des Chinois doivent avoir quatre mille ans
d'antiquité ; ce qui en ferait remonter l'origine à trois ou
quatre générations après le déluge . (Wiseman. Disc. p. 285 )
- - Suivant Klaproth, les traditions chinoises placent cet évé-
nement (l'invention des lettres) , plus de 25 siècles avant
notre ère , et il y aurait des raisons de croire que les carac-
tères de l'Inde , les sémitiques ne datent pas d'une époque
beaucoup plus moderne. (Klaproth. Gramm . gén . p. 2. )
Balbi dit à son tour : voilà l'homme avec l'usage de l'al-
phabet ; l'Egypte s'en servait deux mille ans avant l'ère chré-
tienne. (Allas. Astr. Intr. p . 95. ) — Enfin M. Oppert , à qui
le style des inscriptions du temps de Darius annonçait l'en-
fance de l'art d'écrire , n'en fait pas moins remonter l'inven-
tion pour l'Assyrie à 36 siècles avant notre ère . (V. Ann .
Phil. Chrét. t . 53. p. 152. sq.)
(2) J. Asiat. 5° série t . 1 p . 520.
DE L'ÉCRITURE CHEZ LES ASSYRIENS . 575
qui , dix siècles plus tard , empruntait elle-même les
siennes à tous les peuples dont elle était environnée ;
que ces lettres n'ont pas été inventées chez elle , et que
les 36 siècles attribués à son écriture , au-dessus de notre
ère , sont une illusion scientifique dont nous doit suffi-
samment garantir , d'un côté , la présence du déluge fixé
par le texte hébreu à dix siècles en dessous de cette épo-
que , de l'autre , l'état de l'art d'écrire qui (1 ) , au rapport
de la science elle -même , était encore dans l'enfance ,
au temps de Darius. Et quant à l'alphabet hindou , sur
quelque document que se fonde l'opinion de son antiquité ,
de quelque nom qu'elle s'autorise , elle n'est pas sans
difficultés non plus.
Vingt-cinq siècles avant Jésus-Christ , nous touchons
au déluge , que le texte hébreu place vers l'an 2,350 ,
ou , si nous voulons nous appuyer sur la chronologie al-
longée par les Septante , nous sommes reportés du moins
à une époque où chacune des grandes familles divisée
depuis en divers peuples et dialectes devait être encore
réunie en corps de nation . Or , si la famille indo -germa-
nique avait dès lors un alphabet , comment se ferait - il
que cet alphabet fût resté inconnu , nous ne disons pas
des Slaves et des Germains , des Latins et des Grecs , qui
auraient pu le perdre dans leurs longues migrations ,
mais des Persans eux-mêmes qui , après la dislocation ,
sont demeurés si près de leurs voisins de l'Indus et du
Gange ?
Comment tous ces peuples auraient-ils de préférence
adopté l'alphabet sémitique , venu si tard et , compara-
tivement , si imparfait ?
Comment cet alphabet sémitique , source avérée et directe
de toutes les lettres connues en occident , aurait- il , d'au-
Dans les Indes , les Védas auraient été retirés des eaux
du déluge sous lesquelles le démon les avaient submer-
gées. Dans la Chaldée et l'Assyrie, les annales conservées
à Babylone dataient de deux cent quinze mille ans . ( 1 )
Elles traitaient de la création primitive , du ciel , de la
terre , des mers , des rois et de leurs actes . A l'époque
du déluge, ces livres auraient été enfouis par ordre de la
Divinité et remis en lumière après le cataclysme . (2)
Qu'a-t-il manqué jusqu'à ce jour à toutes ces traditions
pour trouver crédit auprès de certains enthousiastes ?
quelques inscriptions garanties contemporaines et reçues
pour telles, ainsi que le sont des cartouches de prétendus
rois égyptiens antérieurs au déluge ou même au pre-
mier homme. Peut-être s'en produira-t-il un jour. Mais ,
en tout cas , si les Arabes et quelques autres peuples ont
négligé de fabriquer des monuments à l'appui de leurs.
prétentions et de leurs contes , il n'en a pas été de même
pour tous. Certains d'entre eux ne se sont épargné en ce
genre ni frais ni peines, ainsi que nous aurons bientôt lieu
de le conjecturer.
Assez souvent au reste , les Juifs n'ont fait que s'appliquer
les contes débités autour d'eux et remplacer le nom
étranger par celui de quelqu'un d'entre leurs ancêtres.
On en trouve un remarquable exemple dans ce que Jo-
sèphe raconte de deux prétendues colonnes , l'une d
brique , l'autre de pierre , sur lesquelles les enfants de
Seth auraient inscrit toutes leurs connaissances pour les
transmettre sûrement ainsi au delà , soit du déluge , soit
de l'embrasement que devait successivement éprouver la
terre . (3)
Suivant Shukford , ces colonnes , dont Josèphe pensait
issus , les contes des Rabbins , tout comme ceux des pro-
fanes , deviennent autant de preuves en faveur d'une
vérité à laquelle ils pouvaient sembler d'abord totalement
opposés.
Un trait encore . Dans sa description de l'île Panchée ,
espèce d'île des bienheureux doublement modelée sur
l'Eden et la terre promise , Evhémère admet aussi des
inscriptions tracées de la main d'un dieu , et ce dieu est
ici Jupiter (as Quσar Tor Alα TETTOinotas) (1) , dieu dont le nom
se montre presque toujours , dans la fable grecque , comme
forme profane du nom de Jéhovah qui avait écrit les ta-
bles ou colonnes du Sinaï .
De tous les faits précédemment soumis à notre examen
et produits sous leur véritable jour , il ressort donc et
reste démontré, ce nous semble , qu'à un Dieu , identique
au Verbe du Sinaï , à Jéhovah , sous les divers noms de
Saturne , de Prométhée , de Boudha ou d'Odin , de Brah-
ma , d'Isis , de Ménon , de Theut ou de Jupiter , on faisait
en général remonter le don de l'écriture ou de la pre-
mière loi écrite (2) ;
Que les fables des Indiens et des autres peuples mon-
trant cette même loi sauvée des eaux d'un déluge par le
même Dieu , à qui ils la devaient ainsi une seconde fois,
mais dans une autre langue , ont leur analogue dans la
CHAPITRE X.
26
ნეი LIV III. - CHAPITRE X.
26.
592 LIV . III. CHAPITRE X.
II
L
DE L'ÉCRITUre . VALLUR DES MONUMENTS . 595
Rien ne prouve qu'il n'en ait pas été ainsi parmi les
chroniqueurs égyptiens ; rien ne prouve qu'ils n'aient pas
établi leurs synchronismes par la simple application ,
après coup , d'un cycle quelconque à des listes chronolo-
giques existantes, vraies ou fabriquées. Dès lors le renou-
vellement de ce cycle tomberait sur tel règne de la partie
supposée vraie , sans en fixer la date réelle ; puis , en re-
montant , sur tel et tel autre règne de la partie évidem-
ment fabuleuse , sans communiquer à ceux- ci la moindre
réalité. Rien ne prouve que Théon d'Alexandrie ( 1 ) , dont
on invoque l'autorité , n'ait pas été porté à fixer le règne
de Ménophrès sous le renouvellement du cycle cynique
qui se fermait en l'année 138 de notre ère , par la seule
règnes . (1)
Et , chose remarquable , une traduction des livres hé-
breux faite par l'ordre du même prince , paraît avoir
subi en sens inverse la même pression de la part de l'in-
fluence grecque sur la chronologie . Tandis que Manéthon
écourtait la chronologie des listes généalogiques consacrées
dans les temples , les Septante distendaient les temps du
texte sacré qu'ils avaient à traduire . (2) Le premier ne
laissait plus que cinq mille et quelques cents ans à partir
du règne des hommes jusqu'à Jésus - Christ ; les autres
portaient à cinq mille et quelques cents ans le temps
p. 56 )
DÉ L'ÉCRITURÉ . -― VALEUR DES MONUMENTS . 603
( 1) V. Revue . t. 1. p. 25. sq .
•
cet art.
Passant à l'examen des difficultés que le témoignage
des monuments semble opposer à cet unanime aveu de la
tradition , nous avons reconnu que , dans le but avoué
de s'assurer l'antériorité sur tous les autres , chaque peu-
ple avait autrefois fabriqué de faux monuments et de
fausses inscriptions ; que ces faux monuments et ces
fausses inscriptions , appelés à constater un passé fabu-
leux , étaient dans une énorme proportion par rapport
aux autres , et que , bien loin de pouvoir trouver dans
les monuments écrits un élément de critique de la chro-
nologie hébraïque , c'était dans cette même chronologie
et en prenant les livres de Moïse pour point de départ de
DE L'ÉCRITURE . VALEUR DES Monuments . 617
PREMIER APPENDICE
II
(1 ) Gen. xv. 7.
DES PROGRÈS DE L'IDOLATRIE AVANT MOISÉ. 629
III
IV
( 1) V. sup. 1. 2 .
(2) « Rien de ce que j'ai vu , dit l'abbé Dubois (Mœurs
* des peuples de l'Inde. t. 1. p . 136. ) , n'a pu me convaincre
que leur mythologie (des Indiens ) soit , pour le fonds ,
“ beaucoup plus ancienne que celle des Grecs . »
644 PREMIER APPENDICE .
98*
646 DEUXIÈME APPENDICE .
DEUXIÈME APPENDICE.
II
III
II
-
(1 ) Spanheim. de Us . et Præst. num. t. 1. p. 575. - (2)
Dionys. Hal. v. 169. p. 229. Clavier , Hist. t. 11. p. 22 .
- (3) Hom. Hymn. 1. 389. sq. et 463. sq. - (4) Pausan.
- (5) Josephus. Ant -
x. 5. 7. — . 1. 12. 5 . - (6) Thucydides. -
(7) Herod, vi . 57. - (8) Hecatée. Fra. 260 . -d (9) Apol-
----- -
lod. Frag. 63. ( 10) Steph. Byz. v. Aapos. ( 11 ) Ptolé-
mée. l. v.
DIFFUSION DES LIVRES DE MOISE . 663
DES TYRRHENIENS .
VI
DES PÉLASGES .
VII
(1) Gen. xxxi . 46 (2) Exod. xx. 25. (3) Rev. Britann,
1843. p. 132.
DIFFUSION DES LIVRES DE MOISE . 683
VIII
CONCLUSION.
les peuples.
Une tradition , celle de Noé ; une langue , l'hébraïque ;
un livre , la Bible ; telle est la triple base , l'espèce de tré-
pied révélateur sur lesquels doit s'appuyer toute étude
sérieuse de l'antiquité profane , au triple point de vue de
la cosmogonie , de la philosophie et de l'histoire tel est
le triple flambeau dont il est indispensable de s'éclairer ,
au milieu des champs ténébreux de la mythologie , si l'on
veut ne s'y point égarer , et dès les premiers pas , à tra-
vers les mille et mille formes qu'y prend tour à tour ou
simultanément une même vérité .
A ce flambeau viendra se joindre celui de l'Évangile ,
lorsqu'il s'agira des peuples auxquels le christianisme est
anciennement parvenu , sans les arracher aux erreurs
antiques.
Mais pour nous borner en ce moment à l'ère anté-
rieure à Jésus- Christ , nous la voyons se diviser , dans
l'ordre des temps et à partir du déluge , en deux grandes
époques l'une , où la tradition noachique forme la seule
histoire de toutes les nations de l'univers encore réunies
ou récemment dispersées ; l'autre , où le premier livre
qui ait montré cette histoire écrite et dans toute l'inté-
grité de son expression originale , le Pentateuque , est
adopté par tous les peuples auxquels il parvient , avec
tous les nouveaux détails dont la tradition noachique s'y
30*
694 CONCLUSION .
H
CONCLUSION . for
C'est donc en ces mêmes lieux que le seul homme
échappé alors à la destruction , et de quelque nom qu'on
l'appelât , Noé , Noach , Niu , Noh , Nanna , Nannacos ,
Ogygès ou Deucation , You , Manou , Coxcox , Xisuthros
ou Bergelmer , s'était sauvé dans une barque avec sa
femme , ses enfants et des animaux de toute espèce
- en ces mêmes lieux que , guidé par une main
divine , il était revenu débarquer après la retraite
des eaux .
Et de là l'erreur , non-seulement des anciens , mais de
tant de savants mêmes de nos jours , qui ont vu et persis-
tent à voir dans toutes ces traditions du déluge autant
d'événements distincts , et par la seule raison que le théâ-
tre en est diversement placé dans l'Attique ou l'Arcadie ,
la Béotie ou l'Egypte , l'Islande , la Chine , les Indes , le
Mexique et sur cent autres points de la terre . Erreur uni-
quement due , on ne saurait trop bien s'en pénétrer , à
ce que chaque nation s'étant partout fait suivre de la tra-
dition tout entière , l'a implantée aux lieux où elle se
fixait , et y a rattaché le déluge de Noé aussi bien que le
II
(1 ) Gen. 111. 5.
(2) Suivant le P. Lafitau, on avait fait des espèces de divi-
nités des symboles différents de la Divinité même . (Mœurs . t .
1. p . 132. in- 12 . )
(3) « Le fétiche du noir , dit Ferdinand Denis , n'est sou-
vent qu'un talisman . » (Scienc. occult . p. 127.)
CONCLUSION . 717
Nos philosophes se plaisent à le considérer au contraire
comme le premier pas du genre humain dans la voie des
croyances , son premier essai de religion , la grossière et
lointaine ébauche qui devait aboutir enfin au dogme d'un
Dieu pur Esprit ; sublime et finale conception qui , suivant
eux cependant , ne saurait plus être admise aujourd'hui
que par la bêtise ou l'ignorance , si l'on considère ce Dieu
comme distinct de la matière ou de la raison humaine .
Singulière contradiction ! Quoi ? le fétichisme est la reli-
gion des peuples dans leur enfance ; c'est seulement à la
pleine maturité de leur raison qu'ils auraient dù la con-
naissance d'un Dieu ayant tout fait de rien ; et la même
raison à son apogée les conduirait nécessairement , com-
me on le voit aujourd'hui , à ne plus distinguer ce Dieu
de l'intelligence humaine , indistincte elle-même de la
matière ! A ce point culminant , comme au point de dé-
part , tout serait Dieu encore , parce que Dieu serait tout !
Et bien sûr ainsi de n'adorer en toutes choses que la Divi-
nité , on pourrait également la reconnaître et dans le
champignon qui se développe en une nuit sur sa couche
de fumier , et dans le reptile qui sillonne incessamment
la fange dont il se nourrit , et dans le philosophe entin
qui , du haut de sa chaire , offre sa raison à l'adoration
de ses auditeurs ! Avouons - le , une pareille apogée de la
perfectibilité des peuples , si tristement voisine de la pré-
tendue imbécillité de leur enfance , ressemble bien plu-
tôt à la décrépitude , fruit d'une trop longue corruption des
cœurs et des intelligences .
Mieux que tous les philosophes , parce que nous n'avons
rien cherché dans notre imagination , mais dans une
étude comparée des traditions profanes et sacrées , et
dans les plus sûrs interprètes de celles- ci , mieux que
tous les philosophes , nous pensons avoir indiqué la véri-
table marche de l'esprit humain dans le passage de la
31*
718 CONCLUSION .
III
IV
VI
- (2) V. Bossuet .
(1) Virg. Georg. 1. 497.
CONCLUSION . 735
EXPOSÉ PRÉLIMINAIRE .
TRIPLE QUESTION .
FIN DE LA TABLE.
ERRATA .
DU MONDE PAIEN