ISSN 0983-4443 N° 300 - septembre 2013 - 2,5 EUROS

LA
SPHÈRE
magazine édité par Amis Sans Frontières

www.amis-sans-frontieres.com

Journées
européennes
du patrimoine

La truffe

Billet d’humeur
 COUVERTURE TOUT AU POINT MOUSSE Réalisée par Odile Verlaguet
IDÉE La couverture terminée mesure 60 x 60 cm. Ce sont les dimensions d’une cou-
DE verture berceau.

TRICOT FOURNITURES :
6 pelotes de laine n° 5.5 à tricoter aux aiguilles n° 6.5 (pour un rendu plus
moelleux). De la laine de couleur plus foncée pour la confection des
quatre pompons.

EXPLICATIONS :
Monter 90 mailles et tricoter tout au point mousse
avec les aiguilles n° 6.5 jusqu’au bout des pelotes
de laine. Si vous souhaitez que la couverture soit
plus grande, prévoir une pelote de laine supplé-
mentaire.
Confectionner 4 jolis pompons et les coudre soi-
gneusement sur chaque coin de la couverture.

Amies lectrices, amis lecteurs

La Sphère Ça fait pratiquement 27 ans que l’association Amis Sans Frontières
édite son magazine « La Sphère ». A l’origine, pour se lancer dans
fête son n°300 cette aventure, elle s’est attachée des services de Denis Huguenin,
ancien Directeur de l’Ecole de Journalisme de Lille. Il a su donner
les bases professionnelles indispensables à la cohésion d’un journal.
Depuis le premier numéro, le magazine n’a jamais manqué une
seule parution. Si, dans les premières années, quatre personnes as-
suraient la rédaction du magazine, aujourd’hui, et depuis la création
et le développement des délégations et des associations affiliées,
c’est en moyenne une quinzaine de rédacteurs qui assurent tous les
mois ce travail, avec plaisir.
Comme vous pouvez le constater avec les illustrations ci-dessous
« La Sphère » a connu des changements. La présentation a évolué,
l’équipe de rédaction, correction, administrative s’est structurée.
Un journal qui ne change pas, qui n’évolue pas, qui ne s’enrichit
pas, c’est comme une langue, il est voué à disparaître.
« La Sphère » connaîtra donc d’autres changements.
Vous retrouvez, tous les mois, dans « l’ours » (P 15 ou 16), sorte
de carte d’identité du magazine, les noms de ceux, qui pour chaque
numéro, assurent la pérénité de votre journal. La liste n’est pas
exhaustive, donc, bienvenue à ceux qui souhaitent enrichir cette
équipe et faire un bout de chemin avec elle.

Couverture couleur Couverture et intérieur Couverture et intérieur Couverture et intérieur

intérieur en en noir et blanc avec en noir et blanc avec en couleur avec
noir et blanc changement du logo changement du logo changement du logo

N°1 N°117 N°146 N°253

décembre janvier septembre mai
1986 1997 1999 2009

2

Où VONT
Liste de quelques
établissements
LES
ou associations
bénéficiaires du travail
DONS
des bénévoles
de l’Association durant
ces dernières semaines
L’Agora E.H.P.A.D. La verte colline d’Ivry La Bataille,
le Secours Populaire de Vernon (27), la pédiatrie du
Centre Hospitalier de Dax(40), le Centre Hospita-
lier Saint Cyr de Villeneuve-sur-Lot (47), le Centre
d’Action Sociale de Cambrin et de Verquin, le Se-
cours Populaire d’Houdain, de Lapugnoy et d’Arras,
la Polyclinique de Divion, et de Riaumont, le Centre
Hospitalier de Béthune, la Maison de la Solidarité de
Bully-les-Mines, l’Aide aux mères de Famille de Lié-
vin, l’A.D.E.P.A.P.E. Parcours de vie d’Arras (62), le
Secours Populaire de Clermont-Ferrand (63), l’Ass.
Caritas de Colmar, les Restos du Cœur de Neuf-Bri-
sach et de Mulhouse, le Centre Hospitalier de Mul-
house, le centre maternel l’Ermitage de Mulhouse, le
Secours Populaire de Munster, l’Ass. Caroline Bin-
der de Colmar (68), la maternité de l’Hôpital Bichat
Paris 8ème, la CAFDA rue Planchat Paris 20ème, la
PMI Goscinny Paris 13ème, la maternité de l’Hôpi-
tal Robert Debré Paris 19ème, le CADA Bercy Paris
12ème (75), les Restos du Cœur d’Eu (76).
Nous souhaitons
un joyeux anniversaire
aux abon n é s n é s e n s e p t e m bre
Mme Rue Andrée à Vichy (03), Mme D’Ambrosio
Helène à Plan de Cuques , Mme Bourrely Pierrette
à La Ciotat (13), Mme Desmoulin Suzanne à Saint-
Dizier Leyrenne (23), Mme Lafontaine Jeanne Andrée
à Montbéliard (25), Mme Dumazer Paulette à Ville-
neuve-lès-Avignon (30), Mme Pavan Lydie à Eaunes
(31), Mme Durand Annick à Tours (37), Mme Bressy
Danielle à La Côte-Saint-André (38), Mme Duboscq
Lucette à Pontenx-les-Forges (40), Mme Legeay
Huguette à Rézé (44), Mme Uzureau Bernadette à
Angers (49), Mme Petitbon Gisèle à Les Pieux (50),
Mme Poulat Françoise à Granville (50), Mme
Berger Perrier Suzanne à Clermont-Ferrand (63),
Mme Jolivot Jacqueline à Cournon-d’Auvergne (63),
Mme Roussel Nicole à Vellefaux (70), Mme Godet
Monique à Les Herbiers (85), Mme Phelut Andrée à
Poitiers (86), Mme Prévot Suzanne à Le Thillot (88).
SOMMAIRE
P4-5 Journées du patrimoine
P6-7 La truffe
P8 Billet d’humeur
P 9… Les régions.
Photo de couverture : Gérard Léoka - Le moulin
de Saint- Michel L’observatoire/Lincel (04)
E
L’été s’est terminé avec le soleil, important
pour notre santé. Nous pourrons aborder
l’automne et l’hiver en bonne forme.
L’ Les catastrophes climatiques du printemps
ÉDITO sont toujours en tête.
Françoise Combien de villages dévastés, de maisons
H U S E R détruites, et surtout de cultures saccagées
par des grélons quelquefois gros comme
des oeufs de poule !
Qu’avons-nous fait pour notre planète ? Qu’avons-nous fait
pour la préserver ?
On nous encourage à trier nos déchets, à économiser les
énergies, à penser au développement durable ! Pensez du-
rable ! Et pourtant, les arbres longeant les rivières ont été
abattus sans penser aux conséquences de ces actes.
Nos responsables devraient envisager les actions à long
terme et non pas à court terme.
Chacun d’entre nous est reponsable de cette situation. Il faut
arrêter de consommer n’importe quoi, n’importe quand. Privi-
légions les produits de saison et les produits locaux.
Si chacun y met du sien, les petites gouttes d’eau feront de
grandes rivières !
Vous trouverez, dans votre Sphère, des articles sur les Jour-
nées européennes du patrimoine.
Ces moments nous permettent de visiter ou revisiter des
hauts lieux, témoignages de notre histoire.
Des endroits, habituellement interdits au public, sont ouverts
et des visites guidées organisées.
Profitons de cette opportunité pour voir ces lieux. Com-
prendre notre passé permet de mieux envisager notre avenir.
Je vous souhaite une bonne lecture de votre journal, riche
des nombreuses activités réalisées depuis le printemps par
les délégations et associations Amis Sans Frontières.
COURRIERS - COURRIERS - COURRIERS -
Internet : « Bonjour et merci
beaucoup de m’avoir prévenue
pour la réception du colis. Les
tricots ne sont pas de moi, c’est
Marcelle, tricoteuse d’un village
voisin qui réalise tous ces tricots.
Je voulais lui donner d’autres
modèles de brassières, mais elle
aime faire les brassières à rangs
raccourcis. Je lui ai demandé de
tricoter des brassières ou des
bonnets unis, rien à faire non
plus. Elle a plus de 80 ans.
Mais si vous arrivez à les donner à ceux qui en ont besoin,
c’est d’autant plus valorisant pour elle. Je suis sûre qu’elle a
de nouveau préparé un carton plein de bonnets, de panta-
lons et de brassières. Je dois venir tous les débuts du mois
chez elle pour récupérer ce qu’elle a fait. Parfois, il y l’une ou
l’autre de ses amies tricoteuses qui lui donnent un coup de
main pour le remplissage du carton, parfois c’est moi. Bien
cordialement. Bonne continuation et à plus. »
Liliane, par courriel
Petite méprise concernant Madame LEDUC de la Haute Savoie.
L’article qui lui est consacré en page 9 de La Sphère n° 299, la pré-
nomme Geneviève alors qu’il s’agit bien de Christiane. Toutes nos
excuses de la part de la rédaction auprès d’elle et de nos lecteurs.
3
 INFOR Journées européennes
MATION du patrimoine
GÉNÉRALE les 14 et 15 septembre
Les prochaines Journées européennes du patrimoine fêteront,
Par Jean-Pierre THOMAS
en cette année 2013, un double anniversaire exceptionnel : la
Photos : Gérard Léoka
30e édition de la manifestation et le centenaire de la loi fonda-
trice sur les monuments historiques du 31 décembre 1913.
Événement popu-
laire, aujourd’hui
incontournable, les
journées du patri-
moine, conformé-
ment au principe
originel, ont gran-
dement contribué à
sensibiliser les visi-
teurs à l’importance
de la sauvegarde et la conservation du
patrimoine. D’abord, Journée Portes
Ouvertes des Monuments historiques,
dès 1984, elles sont devenues les Jour-
nées européennes du patrimoine à
partir de 1991 et se déroulent chaque
troisième week-end de septembre.

Le patrimoine, une notion du

XIIe siècle.
Un des précurseurs qui a mis en lumière
l’importance du patrimoine, en France,
est certainement le généalogiste et
collectionneur François Roger de Gai-
gnières (1642-1715). Dès le XIIe siècle,
cet écuyer du duc de Guise parcourt
toute la France pour sauver la mémoire
du moyen-âge. Il fait alors dessiner les
monuments et objets d’art, sceaux,
pierres tombales, vitraux… et dresse
un premier inventaire du patrimoine
français vers 1700. Onze ans plus tard,
il offre au roi Louis XIV, l’ensemble de
sa collection dont la plus grande partie
est, encore aujourd’hui, conservée à la
Bibliothèque Nationale.
Au XVIIIe siècle, c’est la Révolution fran-
çaise qui lance la protection des biens
culturels. Lors d’un de ses rapports à
la Convention, l’abbé Grégoire, qui est
également juriste et homme politique
révolutionnaire, affirme que : « le res-
pect public entoure particulièrement les
objets nationaux qui, bien que n’étant
à personne, sont la propriété de tous
(…). Tous les monuments de sciences
et d’arts sont recommandés à la surveil-
lance de tous les bons citoyens. » Les
livres sont ainsi protégés de la vente et
leur conservation est organisée dans
Le moulin de Saint-Michel L’observatoire/Lincel (04)
chaque département avec la création
des dépôts littéraires révolutionnaires.
L’abbé Grégoire suit particulièrement le
bon fonctionnement de ces dépôts.
Si les livres, et plus généralement les
bibliothèques, sont protégés au titre de
l’instruction du peuple, il n’en est pas de
même pour les œuvres architecturales,
et notamment ecclésiastiques ou sei-
gneuriales. Il faudra un certain temps
pour fédérer le peuple à l’importance de
conserver le patrimoine immobilier qui
ne bénéficie d’aucune protection. En
effet, les édifices, châteaux, églises…
sont bien souvent vendus à des particu-
liers et libre aux nouveaux propriétaires
de les démolir pour en revendre, par
exemple, les matériaux de construction
ou de les transformer en logements,
écuries, étables, porcheries…
1887, une première
ébauche de loi
L’histoire de la protection des monu-
ments historiques commence déjà en
1830 grâce à l’action d’un ministre,
François Guizot. Si ce dernier est plus
4
connu pour avoir promu et organisé
l’éducation primaire en France avec
obligation pour les communes de plus
de 500 habitants d’avoir une école de
garçons, il sera également à l’origine de
la création de l’Inspection générale des
monuments historiques. En effet, le 23
octobre 1830, alors qu’il était ministre
de l’Intérieur, il présenta au roi, Charles
X, son rapport sur l’importance de la
création d’une inspection générale des
monuments historiques en France.
On ne peut alors pas encore parler de
véritable « protection » des monuments
historiques. En effet, les premières
listes de 1842 à 1875 ont pour principal
objectif de répartir les aides financières
de l’État.
Parallèlement, des voix de personnali-
tés s’élèvent depuis plusieurs années
comme celles de Victor Hugo qui écrit
le poème « La Bande noire », une véri-
table ode au patrimoine et une satire aux
« héros» de la Bande noire. La Bande
noire, était un groupe d’hommes de la
Révolution et de l’après, qui rachetèrent
châteaux, églises, abbayes, domaines,
moulins afin de les revendre le plus
souvent en pièces détachées.
« Il faut une loi ». Ce leitmotiv des dé-
fenseurs du patrimoine, en faveur de la
mise en place d’un système de contrôle
par les services spécialisés de l’État,
sera finalement entendu : la première
loi française sur les monuments histo-
riques est adoptée le 30 mars 1887. Elle
normalise les règles de la conservation
du patrimoine et détermine les condi-
tions de l’intervention de l’Etat pour la
protection des monuments historiques.
Toutefois, sa portée est limitée car elle
restreint le classement aux monuments
appartenant à des personnes publiques
(le consentement des propriétaires pri-
vés étant exigé pour le classement).
Elle instaure également le corps des
architectes en chef des monuments
historiques.
Il faudra alors attendre la loi du 31
décembre 1913 pour pallier aux insuf-
fisances de la législation en vigueur.
Cette nouvelle loi, plus ambitieuse,
reste un acte fondateur, le véritable
« monument » de la politique de pro-
tection des monuments historiques que
nous connaissons encore aujourd’hui.
Elle ancre dans l’appareil juridique fran-
çais un ensemble de dispositifs, de pra-
tiques et de réflexes qui vont contribuer
à forger, au fil du temps, une véritable
pensée du patrimoine dans notre pays.
Nous y trouvons, entre autres, la pos-
sibilité de classer un immeuble ou un
objet mobilier au titre des monuments
historiques sans l’accord de son pro-
priétaire, même dans le cas de biens
privés.
Mais la première guerre mondiale et
ses conséquences retardent considé-
rablement la préparation et l’entrée en
vigueur du décret d’application de la loi
du 31 décembre 1913, qui ne sera fina-
lement adopté que le 18 mars 1924.
Le second conflit mondial ne sera pas
sans effet sur la politique patrimoniale,
à l’image des nombreux arrêtés de
classement pris pour placer des biens
sous la protection de l’article 56 de la
convention de La Haye et éviter leur
réquisition et leur destruction. En effet,
20 % des 6 000 cloches, classées en
France, ont par exemple été protégées
en 1941 et 1942 pour leur éviter d’être
fondues pour l’effort de guerre alle-
mand.
Le gouvernement de Vichy a égale-
ment laissé une trace importante dans
la législation patrimoniale française : le 25
février 1943 est adoptée la loi qui fonde
la notion de « champ de visibilité » des
François Guizot.
monuments historiques. Elle va don-
ner un rôle central aux architectes des
bâtiments de France (alors architectes
départementaux des monuments his-
toriques), désormais ils sont chargés
de s’assurer que les travaux conduits
« aux abords » des monuments, clas-
sés et inscrits, ne portent pas atteinte à
ces derniers.
L’idée des patrimoines
a évolué
Si, au XIIe siècle, les monuments et
objets d’art constituaient l’essentiel du
patrimoine, aujourd’hui, son champ
d’action s’est largement diversifié et se
définit comme l’ensemble des biens,
matériels ou immatériels ayant une
importance artistique et/ou historique
certaine.
Le patrimoine dit « matériel » est surtout
constitué des paysages construits, de
l’architecture et de l’urbanisme, du pa-
trimoine industriel (outils, instruments,
machines, bâti, etc.), militaire, maritime
et fluvial, des sites archéologiques et
géologiques, de certains aménage-
ments de l’espace agricole ou forestier,
d’objets d’art, mobilier…
Le patrimoine immatériel peut, quant à
lui, revêtir différentes formes : chants,
costumes, danses, traditions gastro-
nomiques, jeux, mythes, contes et
légendes, petits métiers, témoignages.
La découverte de nouvelles technolo-
gies contribuent largement à capter et à
archiver des documents écrits, sonores
ou audio-visuels.
Mondialisation de la notion de
patrimoine culturel
C’est le philosophe français, Henri
Bergson, qui eut l’idée d’étendre la notion
de patrimoine culturel en participant, en
5
1921, à la naissance de la Commis-
sion internationale de la coopération
intellectuelle, ancêtre de l’UNESCO
(en anglais United Nations Educational,
Scientific and Cultural Organization).
L’UNESCO, créée en 1945, et dont le
siège international est à Paris, a établi,
en 1972, une liste du patrimoine mon-
dial. Dans cette liste, la notion de patri-
moine culturel inclut l’héritage humain
subaquatique inaccessible ou ignoré
avant l’invention du scaphandre ou du
sous-marin.
Cette conception du patrimoine cultu-
rel a évolué depuis une quinzaine
d’années. On lui a, entre autres, adjoint
une liste Mémoire du monde (1992) qui
recense les collections documentaires
d’intérêt universel comme la Déclara-
tion des droits de l’homme et du citoyen,
l’instauration du système métrique, la
mémoire du canal de Suez…
La protection des monuments histo-
riques, et plus largement celle de tous
les patrimoines, ne représente pas
qu’une simple construction juridique.
Elle est avant tout un engagement hu-
main. En France, trois ministres ont per-
mis l’émergence d’une véritable prise
en compte de l’architecture du XXe
siècle par le service des monuments
historiques : André Malraux, qui fit entre
autre classer, en 1965, la villa Savoye
de Le Corbusier et le « Palais idéal » du
facteur Cheval ; Michel Guy qui, dix ans
plus tard, fit établir une liste de plusieurs
centaines d’édifices des XIXe et XXe
siècles susceptibles d’être classés ou
inscrits et enfin, Jack Lang, qui insista
sur la prise en compte du patrimoine de
la deuxième moitié du XXe siècle.
A l’heure où la société est en carence
de repères, le patrimoine peut certaine-
ment lui en apporter. Il fait appel à l’idée
d’un héritage légué par les générations
qui nous ont précédées, et que nous
devons transmettre intact ou augmenté
aux générations futures.
La loi de 1913 et ses adaptations
successives ont permis de garantir
la continuité des sites patrimoniaux
et, par extension, du tissu culturel et
touristique de chaque région. Cet héri-
tage fondamental se reflète aujourd’hui
dans le volontarisme des milliers de
propriétaires, publics comme privés
qui, chaque année,
ouvrent leurs portes à
tous les publics ; alors
profitons-en !
Sources : Source VMF
- culturecommunication.
gouv.fr - .journeesdupa-
trimoine.culture.fr
 MÉMOIRE Entre arbre
POUR
DEMAIN et
Par Annie Rivault-Moine
champignon
En Egypte, le pharaon Khéops, en Le mot truffe est le nom populaire donné à la fructification
2600 avant J.-C., aimait à déguster comestible d’un champignon qui se présente sous une forme
des truffes lorsqu’il recevait les délé-
globuleuse et qui peut produire plusieurs truffes.
gations qui venaient l’honorer.
Dans la Bible, ensuite, il est possible Certaines espèces sont particulièrement appréciées des
que les « pommes d’amour » que gourmets depuis l’Antiquité.
Léa, femme de Jacob, dispute à
Rachel, vers les années 1700 avant
J.-C., correspondent à des truffes.
Théophraste (372-287 avant J.-C.)
pensait que les truffes pouvaient être
des « végétaux engendrés par les
pluies d’automne accompagnées de
coups de tonnerre. »
Plutarque la considérait comme le
produit de la fusion de trois éléments
(foudre + eau + terre.)
En Italie, la truffe a une histoire de 2 000
années. Elle est citée par le natura-
liste Pline l’Ancien et par de nombreux
écrivains latins.
Le Piémont, la Toscane, l’Ombrie et
les Marches produisent, aujourd’hui,
les meilleures récoltes en Italie.
Pour les latins, Terrae tuber serait
le nom de ce champignon, mais au
Moyen-âge, d’autres mots particuliers XXIe siècle, le premier département constitués de fins filaments - qui
définiraient la truffe. producteur est le Vaucluse, suivi de vivent en association avec les racines
L’historien, Giordano Berti, a su dé- loin par la Bourgogne, le Poitou et le de chênes ou de noisetiers.
montrer que les naturalistes usaient Périgord. Cette association s’effectue par le
d’un mot particulier pour définir la biais d’organes mixtes liant une
truffe : on trouve ce mot dans la Les naturalistes recensent six es- plante chlorophyllienne au mycélium
légende d’une illustration du XIVe pèces différentes de truffes comes- d’un champignon.
siècle, qui représente la récolte de la tibles. La plus prisée, mais la plus De ces organes s’échappent des fila-
truffe noire. chère, provient d’Italie et de Croatie. ments dont il naîtra une nouvelle truffe
Le nom terrae tufule naîtrait de la res- Elle se présente sous la forme d’une qui mettra plusieurs mois à grandir.
semblance physique entre la truffe et truffe blanche nommée l’Alba. Une Lorsqu’elle est mûre, la truffe libère
le tuf, pierre poreuse typique de l’Italie truffe blanche, d’un poids record de des spores qui germent et produisent
centrale. 1,012 kilo, a été offerte à Barack les premiers filaments qui pénètrent
Tufule se décline en tertufole et tar- Obama pour sa réélection. dans les « radicelles » de l’arbre.
tufo en Italie, truffe en France, trüffel Il s’agit d’une véritable symbiose entre
en Allemagne, truffle en Angleterre. On l’a écrit plus haut, la truffe est le le champignon et l’arbre ; pour son
résultat de la fructification d’un cham- développement, celui-ci profite de la
François 1er sert pour la première fois pignon souterrain (hypogé.) présence du champignon qui fabrique
de la truffe sur sa table, en France. Elle se constitue d’une chair enve- divers produits comme des sucres,
Elle vient d’une petite ville de Bour- loppée d’une écorce lisse et verru- des vitamines et des hormones.
gogne, Is-sur-Tille, à côté de Dijon. queuse. La durée de vie des truffes est com-
Vers 1850, les truffes proviennent La truffe est issue d’un mycélium - prise entre 200 et 290 jours, ce qui
surtout du Lot, alors qu’au début du appareil végétatif des champignons assure environ trois mois de récolte
6

allant de novembre à janvier.
D’abord, veinée de blanc, la truffe
s’assombrit par un phénomène de
mélanisation. Quelques semaines
seront nécessaires pour qu’elle déve-
loppe ses qualités organoleptiques,
son goût, sa texture, son aspect et
son odeur légèrement soufrée, qui
demeure particulière d’une truffe à
l’autre et d’une espèce à l’autre.
La truffe sauvage est récoltée au
voisinage des chênes verts, chênes
rouvres, mais aussi des noisetiers et
des charmes ainsi que des pins noirs
d’Autriche. On la trouve plus rare-
ment au pied des hêtres, des prunel-
liers, des aubépines ou des troènes.
Les terroirs truffiers sont des terrains
calcaires variés et bien drainés.
Il y aurait environ 20 000 trufficulteurs
en France.
La culture des truffes, sur des truf-
fières aménagées et cultivées, s’est
fortement développée au point de
fournir aujourd’hui 80 pour cent des
truffes françaises du marché.
La Tuber melanosporum, dite truffe
noire ou truffe du Périgord, du Tricas-
tin ou truffe de Provence, ou encore
la reine des truffes, se trouve unique-
ment dans les sols calcaires au pied
d’arbres dits « truffiers ».
Les ramasseurs de truffes, appe-
lés « caveurs » ou « rabassiers »,
utilisent de plus en plus de chiens,
chiens truffiers, plutôt que le cochon
qui est difficile à contrôler. Ces chiens
sont spécialement éduqués à cher-
cher les truffes. Le museau au ras du
sol, ils reniflent jusqu’à trouver l’odeur
recherchée, qu’ils marquent de leurs
pattes où ils se mettent à creuser. Le
caveur intervient et récompense le
chien d’un bout de galette. Le flair du
chien peut détecter la présence d’une
truffe enterrée jusqu’à 40 cm de pro-
fondeur.

Les anciens préfèrent chercher la
truffe à la mouche. Une fois celle-
ci repérée, le caveur l’extrait du sol,
avec précaution, à l’aide d’un piochon
nommé « cavadou », en essayant
de ménager les couches de sol pour
que le mycélium reconstitue d’autres
truffes les années suivantes. Chacun
possède sa recette secrète pour le
dressage ou pour la recherche, ainsi
que pour la collecte des précieux
champignons…
On trouve la truffe majoritairement en
France, dans le Vaucluse, dans le sud
de la Drôme, dans le Lot et dans le
sud-est de la France (Gard, Bouches-
du Rhône, Alpes-de-Haute-Provence)
ainsi qu’en Bourgogne. La Lorraine
récolte une espèce de truffe qui pos-
sède une odeur agréable de réglisse
et d’amande. Le département de la
Meuse est favorable aux truffes qui
mûrissent tôt en automne car il pos-
sède un sol calcaire couvert de forêts
riches. Cet ensemble fournit 83% de
la production française. Pourtant, on
peut lire aux abords du village de
Sorges en Dordogne, que la meilleure
truffe se trouve en Périgord, et que la Messe de la Truffe à Richerenches.
meilleure truffe du Périgord se trouve
à Sorges !
La terfesse, truffe des sables, encore
appelée truffe du désert, se réfère
à une appellation commerciale de
truffes comestibles, récoltées dans
les pays de l’Afrique du Nord, tels que
l’Algérie, la Tunisie et le Maroc.
La Chine offre sur le marché une qua-
lité voisine de la truffe noire du Péri-
gord mais dont les qualités gustatives L’église de Richerenches (Drôme)
ne se comparent pas. célèbre la Messe de la Truffe, le deu-
On raconte que Molière, très averti de xième dimanche de janvier.
culture italienne, se serait inspiré du Les traditions populaires ont coutume
nom italien de la truffe, tartufo, pour d’accorder à la truffe certaines vertus.
donner le titre à sa célèbre comédie. Celles-ci ne sont pas prouvées. Dans
On peut visiter des Maisons de la le doute, Brillat-Savarin tranche la
Truffe à Sorges en Dordogne ou à question : « … continuons d’y croire
Saint-Paul-Trois-Châteaux dans le et surtout d’en manger »… surtout, si
Tricastin (Drôme) qui organise une elles sont en chocolat !
Fête de la Truffe, le deuxième di-
manche de février. Source : Wikipédia
7
 BILLET Quand on parle patrimoine, on pense

D’HUMEUR monuments historiques, architectures,

biens culturels, Bibliothèques Nationales…
De Mar yse Degallaix On parle peu du patrimoine linguistique.

J
’ai envie de vous parler des pa-
trimoines animaux et végétaux
aussi importants à notre culture
et à notre évolution que les construc-
tions humaines. Ces patrimoines vi-
vants qui ont traversé les millénaires
sont en danger comme les vieilles
pierres. Certains sont même en voie
de disparition à cause des modifica-
tions de leur écosystème, souvent en
relation avec les travaux des hommes
à travers les siècles, même si ces tra-
vaux ont plus d’impact sur la nature
qu’autrefois : ainsi le déboisement,
l’assèchement, l’extension des zones
bâties, des zones bétonnées, la dis-
parition de l’usage pastoral entrainent petit cheval sauvage mais abordable Photo : Centre d’élevage du
des pertes d’habitat, de nourriture. et affectueux retrouve sa place dans Cheval de Mérens
La pollution chimique des eaux, des l’environnement pyrénéen. (émis- Domaine de Sié - 09500 Mirepoix
terres, le braconnage, la cueillette sion : des Racines et des Ailes Languedoc Roussillon juillet 2013).
excessive mettent réellement en voie
Le second, des semences potagères et céréalières, de variétés anciennes
de disparition des espèces dans tous
ou modernes, libres de droits et reproductibles sont préservées et utilisables
les règnes et dans tous les milieux
grâce à tout un réseau de producteurs. Kokopelli est une association à but
aérien, aquatiques ou terrestre.
non lucratif, fondée en 1999 par Dominique et Sofy Guillet, et qui a pris le
La découverte du patrimoine entraine
relais de Terre de Semences et du Jardin Botanique de la Mhotte fondés,
sa protection et sa valorisation. Deux
dans l’Allier, respectivement en 1992 et en 1994. L’association maintient
exemples.
une collection planétaire unique de plus de 2200 variétés, à savoir plus de
650 variétés de tomates, près de 200 variétés de piments, 150 variétés de
Le premier, les chevaux de Mérens
courges... Dans le cadre de la campagne “Semences sans Frontières”,elle
en France, (comme les chevaux de
distribue gratuitement et annuellement près de 350 colis de Semences de
Przewalski en Asie) sont considérés
Vie aux communautés rurales, associations ou ONGs qui en font la de-
comme des chevaux préhistoriques,
mande. (source : Kokopelli)
C’est dans les grottes de Niaux que
L’équipe de Kokopelli.
plusieurs peintures magdaleniennes
représentent des têtes, des corps de
chevaux rappellant de manière sais-
sissante les traits spécifiques de la
race de Mérens. Ce petit cheval noir
des montagnes ariégeoises a de-
puis toujours été le compagnon des
agriculteurs de montagne. Ils sont
de plus en plus élevés dans d’autres
régions de France et dans d’autres
pays, un véritable Mérens est celui
qui a galopé en liberté dans les
montagnes des Pyrénées comme
l’ont fait ses ancêtres depuis des De même qu’on valorise les trésors architecturaux privés ou publics lors des
milliers d’années. Des éleveurs Journées du Patrimoine, de même on attire l’intérêt du public et des services
proposent à d’excellents écuyers en charge de la gestion de la nature lors de la Journée de la Biodiversité, le 22
de les accompagner lors de l’estive mai, journée mondiale décrétée par l’ONU. Nous avons eu la chance de suivre à
( transhumance vers les sommets à Grande-Synthe en 2012, des Assises nationales de la Biodiversité qui réunissent
la saison chaude) et d’autres com- chercheurs, techniciens, élus et citoyens autour de tables rondes très documentées.
mencent à en acheter pour guider Elles ont eu lieu à Nantes en juillet 2013. La biodiversité est notre fabuleux, et néan-
leurs troupeaux en montagne. Ce moins fragile, patrimoine commun.

8
 Le Lot par Claude Moine

Au festival « le Lot et la laine »

Qui nous dit que le tricot est en perte
de vitesse par rapport aux vêtements
de confection industrielle ? A en croire
le nombre de sites qui s¹exposent
sur le média internet sous la passion
de jeunes tricoteuses pleines d’en-
thousiasme créateur, si on recense
le nombre de « cafés-tricot » ou de Des rencontres enrichissantes.
« tricots-thé », on peut affirmer le
contraire.
Non seulement il existe, depuis
quelques années, la Journée Mon-
diale du Tricot, mais il se crée, ici et là,
des festivals autour de la matière pre-
mière laine et de son utilisation. Ce fut
le cas, les 13 et 14 juillet dernier, dans
le bucolique cadre de l’Ecomusée de la deuxième année consécutive. Des Des ateliers initiant aux différentes
plein air de Cuzals, près de Sauliac- éleveurs, producteurs de laine, tous techniques de la laine étaient propo-
sur-Célé dans le Lot. animaux confondus, des fileurs, des sés aux visiteurs de tous âges. Sous
Trois jeunes personnes, Myrtille Bernon, tisserands, des teinturiers, des créa- les ombrages recherchés, Amis Sans
Anne Franke et Maria Jitomiriskaia, teurs designers et évidemment des Frontières national y avait un stand. Il a
passionnées par l’usage que l’on peut tricoteuses formaient les 70 expo- permis d’établir de nombreux contacts
tirer de la laine, avaient organisé une sants venus de très loin pour cette avec des personnes souhaitant donner
rencontre, au niveau national, pour occasion ensoleillée. une suite solidaire à leur passion.

La Moselle par Françoise Huser

La fête de la laine et du fil à Bénestroff

Paulette Misset, vice-présidente d’ASF
Moselle et les tricoteuses avaient orga-
nisé, avec efficacité, la dixième fête de
la laine et du fil à Bénestroff avec le
comité des fêtes de la commune et son
président, Jacky Thurnherr. Le temps,
plutôt clément de ce dimanche, a per-
mis de passer une belle journée au vert
et d’attirer les nombreux visiteurs qui
ont pu se procurer des tricots « qualité
boutique », tous réalisés pour la vente
par l’équipe de Paulette. La journée fut
très réussie et a permis aux bénévoles
d’acheter de nombreuses pelotes de
laine et autres fournitures de mercerie.

Présence du maire de Bénestroff, Présentation de la laine angora et Démonstration de la fabrication d’une

Monsieur Paul Piotrowski. de la laine de lama. tête de poupée en porcelaine.

Les tricots exposés façon « art déco ». La laine de lama est filée. «Les ch’ti boutons» de M. Eichenhauer.

9
 Tournée Sud-Ouest Par Françoise Huser et Claude Moine

Fin juin, Françoise Huser, Présidente nationale d’Amis Sans Frontières,

Annie et Claude Moine, Administrateurs, sont allés à la rencontre des tricoteuses
de Riscle, dans le Gers, de Soulan dans l’Ariège et de Cavanac dans l’Aude.
Dans le Gers Lors de la projection du DVD.
Madame Annick Capmartin, qui faisait
le relais pour ce secteur, avait orga-
nisé cette rencontre dans la jolie rési-
dence Bel Adour. Madame Ghislaine
Cordier, Directrice de l’établissement,
Michelle, animatrice et Jacqueline
Dufau, Présidente de l’association Arc
en Ciel et animatrice de l’atelier de tri-
cot, ont été très heureuses de faire la Intervention à radio Dartagnan.
connaissance des administrateurs na-
tionaux. Nicole Cassagne, Déléguée mieux connaître l’association de solida- goûter de fin d’après-midi. A signaler
du Gers et Administratrice, était venue rité dont toutes font partie. La projection la présence de radio Dartagnan dont
avec ses amies de la région d’Auch. du nouveau DVD d’Amis Sans Fron- l’animateur enthousiaste a débordé le
Ce fut une belle après-midi, riche de tières a été appréciée. Les tricoteuses temps d’antenne qui lui était accordé.
rencontres, qui a permis à l’auditoire, avaient installé une exposition de leurs Merci de tout cœur à Annick Capmar-
tricoteuses bénévoles de l’établisse- travaux qui a ravi le regard. Les conver- tin d’avoir concocté cette chaleureuse
ment ainsi que du département, de sations ont pu se poursuivre pendant le rencontre.

Dans l’Ariège la connaissance d’un beau réseau de

Le lendemain, les mêmes administra-
teurs se sont rendus dans l’Ariège, à
Soulan.
Ils ont retrouvé chez l’une des trico-
teuses quelques personnes de la
délégation. C’est Madame Teyche-
né, Déléguée du département, qui
avait organisé la rencontre. Ce fut un
agréable moment dans ce joli village
pyrénéen, les administrateurs ont fait
solidarité, de nombreux tricots offerts
surtout aux Restos du Cœur, des dou-
dous très mignons qui agrémenteront
les paquets cadeaux layette, des amies
très dévouées pour les personnes en
grande difficulté sociale. Comme pour
le groupe précédent, le DVD d’Amis
Sans Frontières a été projeté. Les trico-
teuses bénévoles se sont senties fières Découverte des actions nationales
d’appartenir à cette belle association. et internationales.

Dans l’Aude centre maternel La Passerelle. cellente après-midi, auprès de dames

Dernière étape, à Cavanac, près de Le maire de la commune, Monsieur dynamiques, gaies, contentes aussi
Carcassonne. Sournies est venu rendre une visite de faire la connaissance d’adminis-
Madame Marie-Louise Berger a eu la au groupe en affirmant : « Je suis très trateurs nationaux qui se sont dépla-
bonne idée de créer un groupe ASF content d’avoir dans ma commune cés pour les rencontrer et surtout très
dans sa commune, il y a déjà fort long- une association de solidarité sans pro- intéressées par les actions nationales
temps. blème. » et internationales présentées dans le
Deux sœurs, Odette Gorlin et Gene- Les administrateurs ont passé une ex- nouveau DVD de l’association.
viève Soler ont poursuivi, dans le
même esprit, les actions de solidarité
entreprises.
Actuellement, c’est un bon nombre
de tricoteuses qui se réunissent sous
la houlette de Geneviève Soler dans
une jolie salle prêtée par le maire de
Cavanac.
De nombreux tricots sont offerts es-
sentiellement aux Restos du Cœur, Toujours le même plaisir
à la maternité de Carcassonne et au de se retrouver.

Ces trois belles rencontres démontrent le formidable réseau qu’Amis Sans

Frontières a permis de tisser dans le Sud-Ouest de la France.
10
 Le Puy-de-Dôme par Josette Alvin

Une longue et belle histoire…

C’est l’été et donc la fin de la saison
2012/2013 pour le petit groupe des tri-
coteuses auvergnates qui s’apprête à
faire un pique nique… plutôt instructif.
Suzanne, « baptisée » ministre des fes-
tivités, s’est chargée d’organiser cette
belle journée. Le temps est idéal, pas
trop chaud, tant mieux. Il est prévu de
se retrouver dans la jolie salle de Saint-
Genès-l’Enfant. On y déposera les pa-
niers avant de prendre la direction de
l’Atelier de lave émaillée Saint Martin.
C’est là que commence l’histoire, celle
de cet atelier de lave émaillée. En 1827,
C. Marteleque, chimiste à la manufac-
ture de Sèvres, met au point l’émail-
lage de la lave. Ce sont les dalles de
Volvic, d’abord émaillées en blanc, qui,
par la suite, seront installées dans les
urinoirs de Paris ! D’abord installé à
Paris, l’atelier revient à Saint Martin.
Les hommes et les aventures s’y suc-
cèderont. En1973, Léopold Chevalier
reprend l’activité avec son épouse et
sa fille. Puis, en 1982, c’est au tour
de Marie-Line Chevalier de continuer
cette activité avec son époux au lieudit
Saint Martin.
Cet atelier familial est connu dans le
monde entier. On y fabrique, en par-
ticulier, des tables d’orientation, la
première se trouve à la Basilique de
Fournières à Lyon. C’est ainsi que,
Repas et échanges avec les artisans.
Devant le château de Saint-Genès-l’Enfant photo
depuis le début du siècle souvenir pour notre album.
et jusqu’au 31 décembre
1992 : 660 tables ont été
réalisées dont certaines
sont parties à l’étranger et
presque au bout du monde.
N’oublions pas de préciser
que l’utilisation de l’eau
de Volvic, particulièrement
pure, est indispensable
pour toutes les phases de
fabrication et, en particu-
lier, pour diluer la poudre
d’émail. L’une des réalisa-
tions de l’Atelier est celle
des pavés ornés de la fleur
de Lys, que l’on peut admirer dans Les truites nous ont vu arriver !
les jardins du château de Chantilly où
ils viennent d’être placés pour paver bénévoles essaieront en vain d’attraper
la « gloriette ». ces beaux poissons sous le regard de
Après avoir admiré ces chefs d’œuvre, Messieurs Mordier et Aguillé qui sur-
entièrement réalisés avec minutie et veillent les opérations. Avec les fous
l’amour du travail bien fait, l’équipe est rires, les truites ne risquent pas grand-
revenue à la salle invitant les artisans chose .... Jusqu’à ce que Suzanne, en
à se joindre à elle. Tout en discutant, et enfant du pays, ne décide de prendre
en mangeant salades, cakes, viande les choses en mains .... Avec succès !!!
froide et gâteaux, l’on a parlé bien sûr Reste aux dames et ces messieurs à
des activités d’Amis Sans Frontières. se regrouper sur les escaliers du ma-
Puis la journée s’est poursuivie, direc- gnifique château de Saint Gènes pour
tion la pisciculture de St Genès l’En- la photo souvenir avant de regagner
fant. Là aussi coule la belle eau de les voitures. Cette superbe journée
Volvic, dans des bassins ombragés où s’achève, il est temps de rentrer chez
l’on trouve de belles truites Arc-en-ciel soi. On s’est souhaité de belles va-
et Fario. cances avant de se retrouver le 28 août
« Armées » de cannes à pêche, les dernier, jour de rentrée à Entraigues.
11
 Le Lot-et-Garonne par Edith Delas

Collecte d’été
En plein mois de juillet, alors qu’il faisait très chaud, Annick,
Odile et Pierrine, de l’équipe des bénévoles du siège natio-
nal de Villeneuve, se sont mises de suite au travail. En effet,
des grands sacs de laine avaient été portés par Mme Annie
Remaud, administratrice générale et par Mme Jeanine Gui-
ral, trésorière, toutes deux à la Conférence Saint Vincent de
Paul de Villeneuve.
D’habitude, il y a juste un sac ou deux, le tri est vite fait. Mais
là, c’était différent, la grande table centrale était entièrement
De gauche à droite, Odile, Annick et Pierrine
(De gauche à droite), Mme Guiral et Mme Remaud de la
trient les pelotes de laine.
Conférence Saint Vincent de Paul de Villeneuve sur lot.

couverte par des sacs énormes. Annick, Pierrine et Odile ont

alors commencé par jeter un coup d’œil car il est bien rare
d’avoir autant de laine à la fois. Mais qu’allaient-elles trouver
dans ces sacs ? La curiosité aidant, impossible d’attendre
plus longtemps, ne serait-ce que pour mettre un peu d’ordre
et voir ce que contenaient ces fameux sacs.
Et très vite, elles découvraient une quantité de pelotes et
des séries de laine importantes mais surtout de belle qualité.
Devant ce très beau cadeau, elles oubliaient vite la chaleur
ambiante. Le tri n’était pas une corvée, c’était devenu un plai-
sir. En plein été, le stock de laine avait bien diminué, c’était
une chance qu’il se soit reconstitué en si peu de temps et
bien avant le lancement de la collecte de laine nationale.

L’Isère par Guy Chabeaudy

Rencontre avec Valérie et Anne

Les tricoteuses grenobloises ayant bien tra- Préparation
vaillé ces derniers mois, les livraisons ont pu des dons.
être effectuées, fin juin, avant des vacances bien méritées.
Le jeudi 20 juin, ce fut tout d’abord une préparation intensive
mobilisant l’ensemble des tricoteuses présentes pour trier les
différentes pièces destinées à la maternité du CHU de Gre-
noble d’une part, aux Restos Bébés du Cœur de Grenoble
d’autre part, afin de préparer les paquets-cadeaux.
Ensuite, en fin d’après-midi, l’équipe a eu le plaisir de recevoir
ses amies, Valérie et Anne, assistantes sociales en charge
de la maternité. Au delà de la remise des pièces offertes, ce
fut l’occasion d’échanger sur les besoins des mamans au De gauche à droite, Claude et Ginette reprennent les
niveau de la maternité. aiguilles, Valérie et Anne exposent leur point de vue sur les

Rencontre avec un
besoins à la maternité.

Club Café Tricot

Le mercredi 26 juin, Liane et son mari, Michel, assuraient la
livraison aux Restos Bébés du Cœur. Au cours de la remise
des dons à Lucienne Jarrier, responsable du vestiaire, une
très agréable surprise attendait Liane, Michel et Guy Cha-
beaudy, Délégué ASF de l’Isère : La rencontre avec un autre
groupe de tricoteuses bénévoles venues offrir également
leurs productions aux Restos Bébés. Représenté par deux Tricot étant implanté à Claix, commune voisine du Pont de
personnes dont la présidente Denise Gerelli, le Club Café Claix où réside Guy. Encore des visites en perspectives.
12
 Paris et sa Région par Nicole Vachon

Des tricots à la Bibliothèque

Le club-tricot de la Biblio-
thèque Nationale de France
François Mitterrand, à Paris,
a fêté son 3ème anniversaire
et, pour l’occasion a invité
l’équipe des tricoteuses pari-
siennes afin de leur remettre
la layette réalisée par les tri-
coteuses du club. Toutes les
pièces (plus de 80) étaient
joliment suspendues sur
des cordes à linge accro-
chées avec des épingles ou
exposées dans des vitrines,
c’était ravissant. Une idée
judicieuse pour mettre en
valeur non seulement les ou-
vrages mais aussi le travail
d’une belle équipe tout aussi
généreuse que talentueuse.

Les artistes de la Biblio-

thèque Nationale de France
et leurs ouvrages.

La Sarthe sud par Eliane Jupin

Amis Sans Frontières s’exporte

jusqu’à l’île Maurice
Marie Panchèvre, Déléguée
du Sud Sarthe, a l’habitude
Marie Panchèvre
avec les enfants.
d’aller tous les ans avec
son époux sur l’île Maurice.
Ils sont hébergés par une
famille mauricienne qu’ils
ont connue quinze ans
auparavant dans la région
parisienne où ils travaillaient.
Marie a plaisir d’emmener
dans ses bagages des tricots
et doudous qui font le bon-
heur des enfants du village.
Elle les connait tous, elle
est leur « mamie bonheur »
comme ils l’appellent. Elle
se plait à retrouver les aînés
qu’elle a connus quand ils
étaient petits. C’est toujours
la fête dans cette belle île,
au milieu des grands et des
petits, qui aiment chanter et
danser !

13
 L’Indre-et-Loire nord par Marcelle Marzais

Pique-Nique à la campagne.
Le soleil était présent, fin juin, pour le
pique-nique de fin d’année qui s’est
déroulé à la campagne chez Marcelle
Marzais, Présidente d’ASF Indre-et-
Loire nord. Toute l’équipe des trico-
teuses n’avait malheureusement pu
venir, on sait bien que les retraités
partent souvent en vacances à cette
période ! Pour celles qui étaient là, la
journée ne fut pas assez longue pour
parler de tout, et notamment du pro-
jet qui leur tenait à cœur, prévu pour
octobre. Octobre, le mois rose, celui
des personnes atteintes du cancer

Pique-nique à la campagne chez

Marcelle Marzais.

et, en particulier, du cancer du sein.

Les tricoteuses d’Amis Sans Fron-
tières Indre- et-Loire Nord ont décidé
de se joindre à toutes celles qui tri-
cotent, en France, pour offrir un bon-
net tout doux aux dames qui suivent
une chimiothérapie dans le cadre de
leurs soins. Tous les bonnets collec-
tés seront distribués dans les centres
hospitaliers de grandes villes, un sou-
tien collectif pour vaincre la maladie.

La Meurthe-et-Moselle par Michèle Karbung

Les tricoteuses participent au

Z’PIMM Festival tricot rouge et blanc afin que
celui-ci s’élève fièrement,
elles comptent bien se faire remarquer
pour leurs talents créatifs et artistiques.
Dès le début de l’été, pour mettre toutes durant tout le festival, dans un cadre féé- Souhaitons leur bonne chance et aussi
les chances de leur côté, les tricoteuses rique au milieu de l’étang de Chaligny. beau temps pour que la fête ne soit pas
nancéennes ont commencé à tricoter du Un challenge énorme qu’elles ne vou- gâchée par la météo.
rouge et du blanc quand elles ont appris, laient pas manquer et l’occasion pour
avec plaisir, que leur équipe allait partici- elles de participer à une belle fête où De gauche à droite, Josiane, Madeleine,
per à la grande fête de Chaligny les 4,5 Marie-Paule, Michèle et Claudine.
et 6 octobre prochains. La Communauté
des communes Moselle et Madon, qui
organise le Z’PIMM Festival (Zone Por-
tuaire Internationale de Moselle et Ma-
don), a conçu un projet culturel assez ori-
ginal. Celui-ci consiste à créer une zone
portuaire maritime imaginaire sur le site
connu des étangs de Chaligny. Nouvelle
plateforme d’échanges commerciaux et
touristiques, le site sera donc métamor-
phosé et animé durant trois jours. Dans
ce lieu exceptionnel dédié à la création,
des spectacles en tous genres et des
concerts vont être proposés ainsi que
des jeux au milieu des chapiteaux de
cirque et d’un décorum maritime. C’est
là qu’interviendront les tricoteuses dont
la mission principale est de confection-
ner un phare grandeur nature habillé de
14
 Le Maine-et-Loire par Michèle Lemesle et Danielle Fourrier
Quand les animaux
s’invitent aux Justices !
Pour fêter les trente années d’exis-
tence du foyer logement des Justices
à Angers, lieu de leurs permanences,
l’équipe d’ASF Anjou participait, le 19
Le Bas-Rhin par Nadine Hess
Pas de répit pour le
groupe d’Eckartswiller
Les tricoteuses d’Eckartswiller ont
d’abord tenu un stand à la maison de
retraite d’Ingwiller où un accueil très
sympa leur a été réservé au sein de
l’établissement. Quelques pension-
naires ont été impressionnés de voir les
ouvrages aussi diversifiés et très réus-
sis. Outre les tricots, Bernadette Lentz,
A la maison de retraite d’Ingwiller,
Suzanne (à gauche derrière le stand)
et Bernadette (assise).
Juin, à une expo-vente de leurs tri-
cots pas tout à fait comme les autres.
L’équipe d’animation avait invité une
mini-ferme mobile de la région de
Déléguée ASF du Bas-Rhin avait pré-
paré de charmants paniers remplis de
chocolats et Suzanne avait fait des
agneaux de Pâques en pâte à biscuit.
Tout le stock est vite parti, une belle
vente pour le groupe qui a permis aux
bénévoles d’acheter très vite la laine
layette qui leur manquait cruellement.
Puis, ce fut la traditionnelle rencontre
Andrée avec l’un des bavoirs
qu’elle a confectionné.
15
Fin de la promenade en calèche pour
Odile Pithon, nouvelle présidente
d’ASF Anjou.
Pouancé. Un spectacle inhabituel
quand poules, poussins, moutons, la-
pins et un cochon se sont mêlés à la
centaine de résidents et aux enfants
des centres de loisirs, venus visiter
cette joyeuse ménagerie. Les animaux
avaient été retranchés à l’intérieur du
foyer logement en raison du mauvais
temps. Ce fut une belle fête, associée à
un sympathique moment de convivialité
intergénérationnel, suivie de balades
en calèche dans la rue Manet fermée à
la circulation pour l’occasion.
Même attirance pour les animaux
qu’on soit enfant ou adulte !
chez Hélène, toujours très attentive aux
besoins de chacune. De superbes ou-
vrages ont été déposés par toutes ces
petites mains, des astuces ont été don-
nées, de beaux échanges aussi quant
aux points de tricot ou de crochet.
Des petits cours d’initiation ont été éga-
lement donnés comme à chaque réu-
nion.
Après les ouvrages, c’était au tour des
gâteaux de faire leur apparition et,
là aussi, de belles surprises en goût.
Après cette belle ambiance qui a régné
tout au long de l’après-midi, on s’est
promis de se revoir à l’automne, avant
de repartir avec de gros ballots de laine.
Traditionnelle rencontre chez Hélène.
 Collecte de laine
Mensuel édité par :
Amis Sans Frontières
1, Chemin de la Coopérative
47300 Villeneuve/Lot
pour des tricots tendresse Tel 05 53 41 04 94
site
amis-sans-frontieres.com
Donner une pelote de courriel
amis.sans.frontieres@wanadoo.fr
laine layette, c’est :
La Sphère
(même adresse postale)
Permettre à des bénévoles
courriel
modestes,
lasphereredaction@orange.fr
Collecte de tricoter de la layette et de
se sentir parfaitement utiles et
Directeur de la Publication : Bernard Larhant
nationale
intégrées dans le tissu social.
Rédacteur en chef : Jean-Pierre Thomas
Permettre à des bénévoles
de laine
Secrétaire de rédaction : Edith Delas
modestes,
Relecture : Gérard Léoka
touchées gravement par la
maladie ou le handicap, Abonnement-Routage : Dominique Thomas
de “s’évader” le temps de
Du samedi l’activité.
Ont participé à la rédaction de ce numéro :

19 octobre Permettre à des jeunes

mamans
F. Huser - A. Rivault-Moine - M. Degallaix -
C. Moine - G. Chabeaudy - J. Alvin - N. Vachon

au samedi en difficulté de bénéficier d’un

cadeau matériel empreint
- E. Jupin - M. Marzais - M. Karbung -
M. Lemesle - D. Fourrier - N. Hess - J. Jouin.

26 octobre
Si vous n’avez pas un
représentant de l’Associa-
tion près de chez vous,
envoyez vos pelotes de
laine à :
Amis Sans Frontières -
1 chemin de la Coopérative
47300 Villeneuve-sur-Lot
d’affectif.
Prix abonnement annuel (11 n°) 25 €
Prix au numéro 2,5 €
Vous pouvez adresser C.P.P.A.P. 0511 G 88065
vos pelotes de laine
à l’un des représentants Imprimé par
d’Amis Sans Frontières de IMPRIMERIE GRAPHIC-SUD
ZAC de Rigoulet
votre département. 47550 Boé
(Vous pouvez demander la Tous droits de reproduction, même partielle,
des textes et des illustrations, doivent être
liste au siège de l’association) demandés à la rédaction.

ADHÉSION - DON - ABONNEMENT

VOS DONS SONT DÉDUCTIBLES DES IMPÔTS SOUS CERTAINES CONDITIONS.

1 J’ADHÈRE à AMIS SANS FRONTIÈRES (Pour l’année 2013) M, Mme, Mlle

(rayer les mentions inutiles)
Adhésion 12 € ou plus (par personne) …………… € Nom : ………………
2 JE FAIS UN DON à AMIS SANS FRONTIÈRES
Prénom : ……………
…………… €
Adresse :……………
3 JE M’ABONNE à La Sphère (11 numéros par an)
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reproduire) accompagné
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règlement àà ::Amis
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Sans Frontières
Frontières 1,
1, Chemin
Chemin de
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