MMC Rji 10

27/12/2021
Mécanique des Milieux Continus

2021 - 2022
Pr. JAAFRI
Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 1
Lois de comportement
Elasticité en sollicitations simples
Contrainte uniaxiale
Imaginons un cube unitaire de matériau élastique, et soumettons-le à une traction uniaxiale définie par
le tenseur de contraintes suivant, supposé homogène :
𝜎 0 0 𝑆 𝐹 𝐹
𝜎= 0 0 0 𝜎=
𝑆
0 0 0
En appliquant la loi de Hooke, déterminer le tenseur des déformations issu de cette sollicitation : 𝜎
1
𝜎 0 0
𝐸
𝜈
𝜀= 0 − 𝜎 0
𝐸
𝜈
0 0 − 𝜎
𝐸
La déformation selon 𝑒1 est une extension proportionnelle à la contrainte appliquée.
Le module d’Young est donc le coefficient de proportionnalité entre une déformation axiale et la contrainte
normale qui l’a produite.
1
27/12/2021
1
𝜎 0 0 Les déformations dans les directions 𝑒2 et 𝑒3 ne sont pas nulles,
𝐸 bien qu’elles soient dans les directions normales au chargement.
𝜈
𝜀= 0 − 𝜎 0
𝐸 → rétrécissement de la section selon les axes 𝑒2 et 𝑒3
𝜈
0 0 − 𝜎 C’est l’effet Poisson.
𝐸
Le coefficient de Poisson est donc, au signe près, l’inverse du rapport

entre l’extension dans la direction de chargement et la contraction
dans les deux directions normales.
Coef. de Poisson = − contraction transversale / extension longitudinale
permet de caractériser la contraction de la matière perpendiculairement

à la direction de l'effort appliqué.
1
𝜎 0 0 La loi de Hooke donne :
𝐸
𝜈
𝜀= 0 − 𝜎 0 𝜀22 = 𝜀33 = −𝜈 𝜀11
𝐸
𝜈
0 0 − 𝜎 On distingue 2 cas limites pour le coefficient de Poisson :
𝐸
 Si 𝜈 = 0, une contrainte uniaxiale n’induit pas de déformation transversale; l’effet

Poisson disparaît.
 Si 𝜈 = 0.5, on observe que 𝑡𝑟 𝜀 = 0; ce qui correspond à un milieu parfaitement

incompressible.
On a toujours :
0 < 𝜈 < 0.5
2
27/12/2021
𝜈𝜎
Contrainte uniaxiale 𝐸
Par application d’une contrainte uniaxiale connue sur un 𝜈𝜎

échantillon de matériau, on est en mesure de déterminer très 𝐸
facilement ses propriétés élastiques :
 en mesurant sa déformation axiale, on accède au module de Young.

𝜎
 en mesurant sa déformation transversale, on accède au coefficient de Poisson. 𝐸
La facilité d’accès expérimentalement au module de Young et au coefficient de Poisson est la

raison pour laquelle ces paramètres sont d’usage plus répandu que les coefficients de Lamé.
Cisaillement simple
Sollicitons un milieu continu par un cisaillement simple défini par le tenseur de contraintes suivant :
0 𝜏 0 1+𝜈 𝜈
𝜎𝑖𝑗 = 𝜆 𝜀𝑘𝑘 𝛿𝑖𝑗 + 2𝜇 𝜀𝑖𝑗 𝜎= 𝜏 0 0 𝜀= 𝜎 − 𝑡𝑟 𝜎 𝐼
0 0 0 𝐸 𝐸
En appliquant la loi de Hooke, déterminer le tenseur des déformations issu de cette sollicitation (en faisant
apparaître le module d’Young et le coefficient de Poisson, et puis les coefficients de Lamé)
1+𝜈 1
0 𝜏 0 0 𝜏 0
𝐸 2𝜇
𝜀= 1+𝜈 = 1
𝜏 0 0 𝜏 0 0
𝐸 2𝜇
0 0 0 0 0 0
On constate qu’une sollicitation de cisaillement simple induit une déformation de glissement simple, sans
produire d’extension-contraction, et à volume constant.
3
27/12/2021
Cisaillement simple
1+𝜈 1
0 𝜏 0 0 𝜏 0 Aucun élongation, mais un changement d’angle entre 𝑒1 et 𝑒2
𝐸 2𝜇
𝜀= 1+𝜈 = 1
𝜏 0 0 𝜏 0 0 → Le glissement observé correspond à l’angle :
𝐸 2𝜇
0 0 0 0 0 0 𝜏
𝛾12 = 2𝜀12 =
𝜇
On constate que cet angle est proportionnel à la contrainte de cisaillement

exercée sur le milieu.
Le deuxième coefficient de Lamé, noté 𝝁, apparaît donc comme le rapport

de proportionnalité entre une contrainte de cisaillement et le glissement
induit → raideur de cisaillement
On l’appelle souvent « module de cisaillement », et on le note G.
Cisaillement simple
1+𝜈 1 Ecrire le tenseur des déformations dans la base principale

0 𝜏 0 0 𝜏 0
𝐸 2𝜇
𝜀= 1+𝜈 = 1 1+𝜈 1
𝜏 0 0 𝜏 0 0 𝜏 0 0 𝜏 0 0
𝐸 2𝜇 𝐸 2𝜇
0 0 0 0 0 0 𝜀= 1+𝜈 = 1
0 − 𝜏 0 0 − 𝜏 0
𝐸 2𝜇
0 0 0 0 0 0 Base principale
On voit apparaître des dilatations. Et, par définition, les glissements dans
cette base sont nuls.
On a déjà démontré que cette base principale (à la fois de contraintes et de

déformations) correspond aux bissectrices de la base de départ.
Une sollicitation de cisaillement simple dans un milieu élastique linéaire

isotrope produit deux dilatations opposées selon les bissectrices de la base
de départ, et ces dilatations sont proportionnelles à la contrainte de
cisaillement. Cette proportionnalité fait intervenir le module de cisaillement.
4
27/12/2021
Compression hydrostatique (ou pression uniforme)
Soumettons maintenant notre volume élémentaire à une compression isotrope, aussi appelée
compression hydrostatique, définie par un tenseur de contraintes sphérique de pression 𝑝 :
−𝑝 0 0
𝜎= 0 −𝑝 0
0 0 −𝑝
En appliquant la loi de Hooke, déterminer le tenseur des déformations associé
1 − 2𝜈
−𝑝 0 0
𝐸
1 − 2𝜈
𝜀= 0 −𝑝 0
𝐸
1 − 2𝜈
0 0 −𝑝
𝐸
Du fait de l’isotropie du matériau, on constate qu’une contrainte isotrope conduit logiquement à une
déformation également isotrope.
Compression hydrostatique (ou pression uniforme)
1 − 2𝜈
−𝑝 0 0 On introduit une nouvelle grandeur 𝐾, appelée module de
𝐸
1 − 2𝜈 compressibilité :
𝜀= 0 −𝑝 0
𝐸 𝐸 2
1 − 2𝜈 𝐾= =𝜆+ 𝜇
0 0 −𝑝 3 1 − 2𝜈 3
𝐸
En introduisant cette grandeur dans le tenseur des déformations :

−𝑝
0 0
3𝐾
−𝑝 On constate alors −𝑝
𝜀= 0 0
3𝐾 directement que : 𝑡𝑟 𝜀 =
−𝑝 𝐾
0 0
3𝐾
Le module de compressibilité correspond au coefficient de proportionnalité

entre la pression appliquée à un milieu continu et sa perte de volume.
5
27/12/2021
Modules élastiques approximatifs de quelques matériaux

MMC Rji 10

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

MMC Rji 10

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

27/12/2021

Mécanique des Milieux Continus

Le coefficient de Poisson est donc, au signe près, l’inverse du rapport

Coef. de Poisson = − contraction transversale / extension longitudinale

permet de caractériser la contraction de la matière perpendiculairement

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 3

 Si 𝜈 = 0, une contrainte uniaxiale n’induit pas de déformation transversale; l’effet

 Si 𝜈 = 0.5, on observe que 𝑡𝑟 𝜀 = 0; ce qui correspond à un milieu parfaitement

0 < 𝜈 < 0.5

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 4

Par application d’une contrainte uniaxiale connue sur un 𝜈𝜎

 en mesurant sa déformation axiale, on accède au module de Young.

La facilité d’accès expérimentalement au module de Young et au coefficient de Poisson est la

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 5

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 6

On constate que cet angle est proportionnel à la contrainte de cisaillement

Le deuxième coefficient de Lamé, noté 𝝁, apparaît donc comme le rapport

On l’appelle souvent « module de cisaillement », et on le note G.

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 7

1+𝜈 1 Ecrire le tenseur des déformations dans la base principale

On a déjà démontré que cette base principale (à la fois de contraintes et de

Une sollicitation de cisaillement simple dans un milieu élastique linéaire

En appliquant la loi de Hooke, déterminer le tenseur des déformations associé

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 9

En introduisant cette grandeur dans le tenseur des déformations :

Le module de compressibilité correspond au coefficient de proportionnalité

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 10

Modules élastiques approximatifs de quelques matériaux

Mécanique des Milieux Continus - Pr. Jaafri 11

Vous aimerez peut-être aussi