Petroacoustique FF 2022

PETROACOUSTIQUE ET DIAGENESE DES
RESERVOIRS
François Fournier
CEREGE – case 67 -3, Place Victor Hugo 13331 MARSEILLE cedex 03
- 2021-
INTRODUCTION
POURQUOI S’INTERESSER AUX PROPRIETES ACOUSTIQUES DES RESERVOIRS?
-L’évaluation des volumes d’hydrocarbure en place nécessite:

1) une délinéation en 3D du réservoir=>interprétation sismique 3D
2) une caractérisation en 3D de la distribution des propriétés réservoirs et du
contenu en fluides;
 Utilisation de la sismique 3D (inversion sismique)
et des diagraphies de puits
Question fondamentale:
Qu’est-ce qui contrôle les variations d’amplitude sismique?
Lithologie, porosité, type de pore, fluide, contrainte….?
Chenal turbiditique, offshore Inde (Hariral and Biskal, 2010)

STRATA TO RESERVOIR SCALE
MICRON TO PLUG SCALE (mm-cm scale) (cm-10m scale)
Depositionnal facies Depositionnal stacking pattern

+ diagenetic overprint + diagenetic overprint
Acoustic stacking pattern

Bulk density Reflection coefficient series
Pore fluid
P and S-wave velocity AVO effect
Effective Seismic Tuning effect

stress source
SEISMIC EXPRESSION OF
CARBONATE RESERVOIRS
SEISMIC SCALE
(10m-100m scale) Seismic processing
INTRODUCTION
Inversion sismique en impédance acoustique
Cook and Cant, 2010 Impédance acoustique= r.Vp

INTRODUCTION
Porosity model
Impedance-Porosity relationship
Impédance acoustique= r.Vp

PROPRIETES ACOUSTIQUES DES
1 ROCHES: PRINCIPES PHYSIQUES
LES DIFFERENTS TYPES D’ONDE SISMIQUE
Ondes P et S
Les solides élastiques, sous l’effet d’une contrainte quelconque, subissent

des déformations de deux types : compression et cisaillement.
La théorie de l’élasticité et le principe fondamental de la dynamique montrent

qu’il en résulte une propagation d’ondes sismiques par deux mécanismes
différents, qui donnent naissance a deux types d’ondes se propageant de
manière indépendante :
-> Les ondes de compression P

-> Les ondes de cisaillement S
NATURE ONDULATOIRE DES VIBRATIONS SISMIQUES
LA LOI DE HOOKE
Tenseur des contraintes Tenseur des déformations
Le tenseur des
déformations est formé
Le tenseur des
des dérivées des
contraintes permet de
composantes du
déterminer le vecteur
vecteur déplacement en
contrainte s’exerçant
un point du solide. Il
sur une surface du
traduit la variation de
corps en fonction de
longueur élémentaire
son orientation.
par suite de la
déformation.
La loi de Hooke relie les composantes du tenseur des contraintes à celle du

tenseur des déformations:
avec
l, m: paramètres de Lamé
LA LOI DE NEWTON (EQUATION DU MOUVEMENT)
Contraintes s’appliquant sur un élément infinitésimal cubique:
syy(y+dy)
syy(y)
dy
y y+dy
Rappel:
développement limité au 1er ordre
f(y+dy)=f(y)+(df(y)/dy).dy
LA LOI DE NEWTON (EQUATION DU MOUVEMENT)
L’application de la loi de Newton (Sforces = masse x
accélération) sur l’axe y donne:
[-syy(y) + syy(y+dy)].dx.dz
+[-sxy(x) + sxy(x+dx)].dy.dz
+[-szy(z) + szy(z+dz)].dx.dy
=r.dx.dy.dz.ay
Rappel: f=s.S
Ce qui donne:
VITESSE DES ONDES DE COMPRESSION (ONDES P)
Exemple d’une
déformation uniaxiale
(dans l’axe x):
Equation du mouvement sur l’axe x:
Exercice: A partir de la loi de Hooke et de l’équation du mouvement, trouver

une relation entre les dérivées spatiales et les dérivées temporelles du
vecteur déplacement. Qu’en déduit-on sur la nature du mouvement?
VITESSE DES ONDES DE COMPRESSION (ONDES P)
Equation du mouvement sur l’axe x: (1)
Loi de Hooke:
avec
Soit sxx=l+2m exx =l+2m x

sxy=2m exy =0 (car déformation unidirectionelle)
sxz=2m exz =0 (car déformation unidirectionelle)
( 1 ) s’écrit alors: soit: (2)
( 2 ) est une équation d’onde de la forme avec

VITESSE DES ONDES DE CISAILLEMENT (ONDES S)
Exemple d’une
déformation dans l’axe
x, perpendiculairement
x
à la direction de
propagation y: y
Equation du mouvement sur l’axe x:
Les seules composantes non nulles de la déformation sont eyx, ezx et exx, d’où en
combinant avec la loi de Hooke: soit:
Cette équation correspond à une équation d’onde de la forme :
D’où la vitesse des ondes S:

VITESSE DES ONDES DE CISAILLEMENT (ONDES S)
Cisaillement nul dans les fluides => pas
d’onde S dans les fluides;
Vs toujours inférieur a Vp => S onde

Seconde, P onde Premiere
Il existe 2 ondes S :
-Sv : Le mouvement des particules est

contenu dans le plan vertical,
perpendiculairement au sens de
propagation
Propagation d’une onde S - Sh : Le mouvement des particules est

contenu dans le plan horizontal,
perpendiculairement au sens de
propagation
VITESSES DES ONDES P et S et densité dans les matériaux naturels
1.8-2.1
Bourbié et al., 1987

DEFINITION ET SIGNIFICATION PHYSIQUE DES PARAMETRES ELASTIQUES
Modules d’incompressibilité (=Bulk modulus)

et de cisaillement (=«Shear modulus)
La grandeur M= K+ (4/3)m est appelée module élastique
Déformation triaxiale: Déformation uniaxiale cisaillante

sxx=syy=szz=3K. exx (=perpendiculairement à la contrainte)
Modules d’incompressibilité (=Bulk modulus)
De manière plus générale, la compressibilité b =1/K

d’un solide homogène, élastique peut s’écrire:
Déformation triaxiale: V: volume de l’échantillon

sxx=syy=szz=3K. exx s: contrainte hydrostatique=pression de confinement
(positive en tension), mais à pression de pore constante!
Le module d’incompressibilité (bulk modulus) traduit la variation relative de

volume d’un corps en réponse à un incrément de pression de confinement, à
pression de pore constant.
Coefficient de
Poisson
n est le coefficient de Poisson : c’est le rapport de la compression

dans une direction a l’extension dans la direction perpendiculaire
(contrainte uniaxiale):
Essai de contrainte uniaxiale

Le cas de la déformation des pores dans un solide élastique

Considérons un solide homogène et élastique contenant une cavité
(vide).
La combinaison des lois de l’élasticité (Hooke) et du théorème de
cavité l réciprocité* permet d’aboutir à la relation théorique générale:
Solide élastique
Kdry: module d’incompressibilité (=bulk modulus) du solide poreux sec
K0: module d’incompressibilité (=bulk modulus) de la fraction solide
F: porosité (rapport entre le volume du pore vp et le volume du solide)
vp: volume du pore
Ce qui peut s’écrire: avec:
est appelé module d’incompressibilité du pore sec. Il dépend de la forme des

pores et de l’abondance des pores
*Théorème de réciprocité: travail des forces s’exerçant du solide vers le pore est égale au travail des forces s’exerçant
du pore vers le solide.
Le cas de la déformation des pores dans un solide élastique
1
K/K0
Solide homogène comprenant

des pores ellipsoïdaux de même
facteur de forme
0 10 20 30 40 50
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5
a : facteur de forme (aspect ratio = l/L)
Porosité (%)
l
L
Plus un pore est plat, plus il est compressible (plus Kf est faible)!
PARAMETRES ELASTIQUES ET SISMIQUE REFLEXION
-En physique des roches, on cherche à mesurer les modules élastiques et les vitesses
-En sismique réflexion, les paramètres importants sont le temps de transit (travel
time) et la réflectivité (coefficient de réfléxion)
Le coefficient de réfléxion d’une onde P à incidence normale est:
: impédance acoustique
FACTEURS GEOLOGIQUES, PHYSIQUES ET TECHNOLOGIQUES
CONTRÔLANT L’EXPRESSION SISMIQUE DES CARBONATES
Depositionnal facies Depositionnal stacking pattern

+ diagenetic overprint + diagenetic overprint
Acoustic stacking pattern

Bulk density Reflection coefficient series
Fluid
P and S-wave velocity AVO effect
Effective Seismic Tuning effect

stress source
SEISMIC EXPRESSION OF
CARBONATE RESERVOIRS
Seismic processing
LES DOMAINES FREQUENTIELS
INFRASONIQUE SONIQUE ULTRASONIQUE
20 Hz 20 kHz
Sismique pétrolière
(10-100Hz)
Sismique THR
(100Hz-10kHz)
Sonic log
(3kHz-20kHz)
Mesures ultrasoniques
de laboratoire
(100kHz-1MHz)
MESURE DES VITESSES DES ONDES ELASTIQUES EN LABORATOIRE
Principe de mesure de vitesse d’ondes ultrasoniques en laboratoire:
La vitesse est définie comme le rapport de la longueur de l’échantillon L sur

le temps de transit t de l’onde:
Dispositif expérimental (Vrije Universiteit Amsterdam)
transducers
Plug placé dans

une gaine de
caoutchouc
Le dispositif est plongé dans le bain d’huile Tuyau d’entrée

de fluide pour
réglage de la
pression de
fluide dans
l’échantillon Ppore
(ici Ppore~ 0)
Pression du bain d’huile (=pression de

Piston (réglage de la pression du bain d’huile) confinement): 0-70MPa
Pointé des temps de

transit des ondes P et S
Principe de mesure de vitesse d’ondes ultrasoniques en laboratoire:
Pression effective (MPa) Pression effective (MPa)

En laboratoire, les paramètres que l’on fait varier sont la pression de
confinement et la saturation en fluide (et/ou le type de fluide).
Peffective = Pconfinement - Ppore
Roche sèche (dry rock) ≠ roche saturée en gaz (gas-saturated rock)!
Le module d’incompressibilité (bulk modulus) traduit la déformation d’un

corps en réponse à un incrément de pression de confinement, à pression de
pore constant.
On peut calculer ces modules à partir des mesures de vitesses, à condition que la pression de
pore reste constante au cours de l’expérience (« drained experiment »), c’est-à-dire que les
fluides des pores peuvent circuler librement et s’échapper de l’échantillon. Dans ce cas.
On appelle une roche sèche :

1) une roche dont les fluides des pores restent à pression constante au
cours des mesures de vitesse,
2) une roche contenant un fluide dont le module d’incompressibilité est
nul (ou négligeable par rapport à celui du solide).
Dans la pratique, on utilise des échantillons saturés en air, en laissant le plug en
communication avec le milieu extérieur. On fait donc l’approximation que l’air est
un gaz à module d’incompressibilité négligeable dans les conditions ambiantes
de T et P. Ce n’est pas le cas pour les gaz dans les conditions de réservoir!
Expérience drainée (drained experiment)
Expérience drainée
(drained experiment)
-La pression de pore ne varie pas
avec l’augmentation de pression
Pression de confinement (à condition que le
de pore Pp réseau poreux soit bien connecté!).
-Dans le cas d’une expérience sèche

(roche saturée à air):
Peffective = s – Patmosphérique,
et à forte pression de confinement:
Peffective ≈ s
Pression de confinement s
Expérience non-drainée: la notion de pression de pore induite
Expérience non-drainée
(un-drained experiment)
-Les pores les plus plats sont les plus

Pression compressibles.
de pore Pp
-Dans les pores les plus compressibles,
la diminution de volume va induire une
forte augmentation de pression de pore
Pore compressible: soft pore

Pore peu compressible: stiff pore
Pression de confinement s
PROPRIETES ELASTIQUES DES
2 ROCHES: FACTEURS DE CONTROLE
FACTEURS INFLUENCANT LES PROPRIETES ELASTIQUES DES ROCHES
Tous les paramètres élastiques précédemment définis (Vp, Vs, K, m, n, Ip)

sont influencés, à des degrés divers, par les paramètres suivants:
- Pression effective
- Minéralogie
- Porosité
- Forme des pores
- Saturation en fluide
- Nature du fluide dans les pores
- Fréquence de la vibration
FACTEURS INFLUENCANT LES VITESSES DES ONDES ELASTIQUES
Influence de la pression effective
Mesures des vitesses des ondes P en laboratoire, sur des échantillons de roches saturés et non-
saturées, en utilisant une fréquence de source ultrasonique, et en augmentant progressivement la
pression effective:
P effective = Pconfinement - Ppore

-Un microcrack est un pore très plat (L/l >20) avec l < 1mm
l
L
3 types de microcracks:
1 microfracture
2 Contour des grains/cristaux
3 plans de clivage
3
1
Calcite sparitique (Indiana limestone):
Vajvoda et al., 2012 2
-L’abondance en microcracks dépend de la texture de la roche, des contraintes

subies, de l’altération de surface, des conditions de prélévement de l’échantillon.
-Les vitesses augmentent généralement quand la pression effective

augmente et atteignent généralement un palier.
-Ce phénomène est lié à la présence de micro-craquelures (microcracks) qui

se referment sous l’action de la pression effective exercée.
-La différence entre la vitesse mesurée à pression ambiante et la vitesse au

palier est liée à l’abondance en microcracks.
-La pression à laquelle le palier est atteint est lié à la forme des microcracks:
plus ils sont plats, plus la pression nécessaire pour les refermer est faible et
plus le palier sera atteint rapidement.
-Les échantillons saturés en fluides sont moins sensibles à ce phénomène: la

pression du fluide dans les microcracks s’oppose à leur fermeture.
-L’origine des microcracks est très diverse et est souvent non-géologique:

altération de l’échantillon à l’affleurement, conditions de prélévement sur le
terrain etc…
Influence de la température
-Les vitesses Vp et Vs diminuent lorsque la température augmente. Mais

cette diminution est faible, lorsque le fluide saturant la roche est de l’eau
ou du gaz.
-En moyenne la décroissance de Vp et Vs n’excède pas 5% pour un ΔT de

100°C, pour un réservoir saturé en eau.
-Si on a fusion, Vs décroit brutalement.

Influence de la température
Tosaya et al., 1985
Pour les réservoirs imprégnés à huile, l’effet de la température sur les vitesses est
très significatif.
Influence de la fréquence de la vibration
Pour une même lithologie, les vitesses mesurées aux fréquences sismiques (1-100 Hz)
sont en général inférieures à celles mesurées en laboratoire à des fréquences
ultrasonique (>20000Hz).
On appelle dispersion la différence de vitesse qui peut exister pour un milieu entre des
ondes basses fréquences (sismique) et hautes fréquences (laboratoire).
La dispersion des vitesses a trois origines principales:
1) La présence d’hétérogénéités de taille supérieure ou égale à la longueur d’onde;

L
li
-A haute fréquence (donc à petite longueur d’onde), chaque intervalle est traversée par l’onde
comme s’il s’agissait d’un milieu infini: le temps de transit à travers l’échantillon de roche est
égal à la somme de tous les temps de transit ti dans les différents intervalles:
Donc : Vhf = S ti / L= S (li /Vi) / L
-A basse fréquence, la vitesse est égale à la racine carré de la moyenne harmonique des modules
élastiques sur la moyenne arithmétique des densités:
Vbf = √[S (li / Mi)-1 / S (li .ri)]
On peut vérifier que Vbf <Vhf

2) La dissipation d’énergie au cours de la propagation de l’onde dans un milieu par des

forces de friction (conversion énergie élastique en énergie thermique) s’accompagne d’une
diminution de l’amplitude de l’onde (atténuation thermo-élastique) et une dispersion des vitesses. Cet
effet est maximal à basse fréquence (<100 Hz).
3 ) Aux mouvements de fluides dans les pores saturant la roche
Ecoulement global (théorie de Biot): la théorie de Biot traite du couplage

fluide-solide lors de la propagation d’une onde élastique dans un milieu saturé en
fluide.
-à basse fréquence: fluide et solide vibrent en phase => pas d’atténuation ni de
dispersion.
-à haute fréquence: découplage entre mouvement du solide et du fluide; il apparaît un
écoulement relatif du fluide par rapport au solide => atténuation et dispersion des
vitesses
Ecoulement local (« Squirt flow »): La différence de compressibilité entre

les pores en fonction de leur forme (les pores plats sont plus compressibles que les
pores équi-dimensionnels) induit des différences de pression de fluide dans les
pores au passage de l’onde élastique; d’où l’apparition de micro-écoulements à
l’échelle des pores.
=> A haute fréquence (>1000Hz), ces écoulements à petite-échelle induisent une
atténuation des amplitudes et une dispersion des vitesses. L’effet est négligeable aux
fréquences sismiques.
Variations relatives du module élastique d’un milieu poreux homogène, saturé en fluide, en fonction de
la fréquence (d’après Pimenta et al., 2014; Borgomano et al., in prep.):
Influence de la minéralogie
La vitesse des ondes P et S dans les roches dépend de la vitesse de ses minéraux
constitutifs.
Sable argileux (d’après Han, 1986)
Ligne des sables propres
C: teneur en argile
F: porosité
La teneur en argile a tendance a diminuer les vitesses des réservoirs gréseux

(même résultat pour les réservoirs carbonatés)
Sable argileux (d’après Yin et al., 1988)

Sable argileux: relation vitesse perméabilité (d’après Yin et al., 1988)
Clay
supported
Grain supported
-C: 0 à 40%: macroporosité

intergranulaire présente
Vitesses élevées
-C>40%: nannoporosité
seulement
-=>chute des vitesses
Argilosité critique
~40%
Pure dolomite Pure limestone
Mavko et al. (1998), compilé d’après Geertsma (1961) Mavko et al., 1998, compilé d’après Lucet (1989);
etYale and Jamieson (1994) Cadoret (1993); Yale and Jamieson (1994)
Calcite: Vp~6500m/s
Dolomite: Vp~7000m/s
La dolomite est plus « rapide » que la calcite.
Calcaires dolomitiques du Néogène de Floride

(Anselmetti et al., 1997)
Calcite: Vp~6500m/s
Dolomite: Vp~7000m/s
-Difficile de discriminer l’impact

de la minéralogie de celui de la
porosité dans les mélanges
calcaires-dolomies.
-Existence d’un seuil de porosité

(35%) correspondant à une chute
brutale des vitesses. Ce seuil
correspond au développement
d’un réseau continu de cristaux de
dolomites au cours de la
dolomitisation du précurseur
calcaire.
Porosité seuil: 35%

Influence de la porosité
SILICOCLASTIQUES
Vitesses des ondes P sur des grès propres et
secs (pression de confinement: 30-40MPa):
-Tendance générale à la diminution de vitesse

quand la porosité augmente.
-Mais, large fourchette de valeurs mesurées de

vitesses pour une porosité donnée (ex: à 20%
de porosité, les valeurs de vitesse sont
comprises entre 2000m/s et 4500m/s).
=> Difficulté de prédire une porosité à partir de

l’impédance acoustique lors du processus
d’inversion sismique.
SILICOCLASTIQUES
Vitesses des ondes P sur des grès propres et
secs (pression de confinement: 30-40MPa):
=>L’éparpillement des valeurs de vitesse

pour une porosité donnée est liée à la
diversité d’architecture du réseau poreux.
=> L’architecture du réseau poreux est liée

aux conditions de dépôt qui conditionnent la
granulométrie, le classement et à l’évolution
diagénétique (compaction, cimentation,
dissolution, recristallisation…)
CARBONATES
-Grande dispersion des valeurs de

vitesse pour une porosité donnée.
-Porosité et type de pores sont les

principaux paramètres contrôlant la
vitesse;
Eberli et al., 2003

Lois empiriques vitesse-porosité
Time average (Wyllie et al., 1956)
Time average (Wyllie et al., 1956)

SILICOCLASTIQUES
Dans les silicoclastiques,

l’équation de Raymer est
plus juste que celle se Wyllie.
En revanche aucune des 2
lois ne rend compte des
sables non consolidés.
CARBONATES
Les lois de Raymer et

Raymer de Wyllie rendent
Wyllie compte de la tendance
générale de diminution
de vitesse avec
l’augmentation de
porosité mais pas de la
dispersion des valeurs
autour de cette
tendance.
Brigaud et al., 2010

Lois empiriques vitesse-porosité: notion de porosité critique (sensu Nur, 1999)

Sables saturés en eau
Sables secs
Certains sédiments non-consolidés,

saturés en fluides se comportent
comme une suspension au passage
des ondes P:
=>souvent le cas pour les sables et

boues (carbonatées et
silicoclastiques) modernes!
=>la vitesse mesurée est proche de

celle du fluide.
Lois empiriques vitesse-porosité: notion de porosité critique (sensu Nur, 1999)

Application à des formations mixtes carbonates-silicoclastiques microporeuses
du Crétacé sup. de Provence (Fournier and Borgomano, 2009)
Bulk modulus (GPa)
1 mm
Porosity (%)
Interpretation: la porosité est localisée dans les grains

(microporosité) qui peuvent être assimilés à de petites
inclusions de matériel granulaire (micrite) non consolidé.
Influence de la géométrie du réseau poreux
Modèles numériques: modèle d’inclusion
7
66
P-wave velocity (km/s)
55
44
Solide homogène comprenant
33 des pores ellipsoïdaux de même
22 facteur de forme
11
00
00 10
0,1 20
0,2 30
0,3 40
0,4 50
0,5
a : facteur de forme (aspect ratio = l/L)
Porosité (%)
l
L
Plus les pores sont plats, plus les vitesses sont faibles à une porosité donnée
« Equivalent pore aspect ratio » (sensu
Fournier and Borgomano, 2011)
After Fournier and Borgomano, 2009 - GEOPHYSICS
a=1 a>0.15 : macroporosité intergranulaire

et moldique dominante
San Andres Fm (Kenter et al., 1997)
Mission canyon Fm (Rafavich et al., 1984)
Great Oolite Fm (Assefa et al., 1984)
Jackfork Fm (Wilkens et al., 1984)
a=0.1 Gargano (Bracco Gartner et al., 1997)
8
Maiella (Anselmetti et al., 1993)
Urgonian limestone (Fournier and
Borgomano, 2011)
a<0.15 : microporosité dominante
a=0.01 a=0.05
La Ciotat: microporous carbonates
Yellow: dry samples

White: water-saturated samples
a=1
Dominantly macroporous
carbonates
a=0.1
moldic carbonates
Cantrell and Hogherty, 1999

a=0.05
Microporous carbonates
Les pores dans la micrite sont très plats

ou allongés
( = faible aspect ratio )
Resine pore cast in microporous

intragranular micrite, Abqaq Field,
Saudi Arabia, Arab-D
Quel est le paramètre de forme influençant le plus les relations vitesses-

porosité dans le carbonates?
Les classification génétiques des types poreux (de type Choquette and Pray) ne permettent pas de
discriminer des lois vitesses-porosité.
Intercrystalline
Vuggy porosity
microporosity
1 mm
Interparticle porosity moldic porosity
1 mm
Weger et al., 2009

Aucun paramètre géométrique ne permet d’expliquer parfaitement les variations de vitesse à
porosité donnée…
Weger et al., 2009
La grandeur « périmètre sur aire » semble être un bon paramètre déterminant

les relation vitesses-porosité dans les carbonates.

Les modèles d’inclusion d’ellipsoïdes permettent de mettre en évidence sur un cas simple l’impact
de la forme du pore sur les vitesses. En revanche, les pores des roches sédimentaires réelles sont
loin d’être ellipsoïdales. Le facteur de forme (aspect ratio) ne suffit pas pour expliquer les relation
V=f(f) dans les réservoirs carbonatés et silicoclastiques.
Weger et al., 2009

DETECTION DES TYPES POREUX A PARTIR DE LA VITESSE ET DE LA POROSITE
Représentation graphique de la méthode de Saleh et Castagna (2004) pour

déterminer la répartition de l’espace poreux entre porosité « sphérique » (pores
moldiques ou vacuolaires) et porosité intercristalline ou intergranulaire.
L’échantillon A a une porosité totale de 15% qui se répartie en une porosité
moldique/vacuolaire (10%) et une porosité intergranulaire et intercristalline (5%).
APPROCHE « ISO-FRAME » (craies de Mer du Nord): Fabricius et al., 2009
1m
La craie est un milieu

microporeux constitué
d’une trame rigide
(cristaux de micrite en
contact, cimentés) et
d’une fraction de cristaux
libres de micrites.
APPROCHE « ISO-FRAME » (craies de Mer du Nord): Fabricius et al., 2009
a b
a) Relation entre le module M=rVp2 et b) Représentation du cadre

la porosité de craies, en fonction du géométrique du modèle iso-frame :
paramètre iso-frame IF ; un IF de 0 les particules solides en
signifie que l’ensemble du matériel suspension sont situées au sein de
solide formant la roche est en pores sphériques inclus dans un
suspension alors qu’un IF de 1 encaissant minéral calcitique
signifie que l’ensemble de la roche (d’après Fabricius et al., 2009).
constitue une trame rigide.
Impact de l’évolution diagénétique des carbonates?

Exemple de calcaires du Jurassique moyen du bassin de Paris
Faible impact de la texture et du faciès de dépôt dans les calcaires

Impact de l’évolution diagénétique des carbonates
Exemple de calcaires du Jurassique
moyen du bassin de Paris
Non-compacted, non
cemented ooid and bioclastic
grainstone (oolite de Fréville)
Early-compacted, ooid
grainstone with burial
cements (oolite de Fréville)

Impact de l’évolution diagénétique des carbonates
Exemple de calcaires du Jurassique moyen du bassin de Paris

L’histoire diagénétique apparaît comme un facteur de contrôle déterminant
pour les relations vitesse-porosité!
Influence de la cimentation et du tri granulométrique (réservoirs silicoclastiques)
-La pente des lois vitesses-porosité est

controllée par le processus géologique
controlant les variations de porosité.
-Si la porosité est contrôlée par la

cimentation, la pente est forte.
-Si la porosité est controlée par le tri

granulométrique, la décroissance des
vitesse est plus douce.
Diagenèse et propriétés élastiques: exemple de la cimentation des sables
Modèles numériques de
propriétés élastiques de
sables cimentés (modèle
de Dvorkin)
Résultat: 2 tendances
d’évolution module-porosité
selon si les ciments connectent
les grains entre eux ou non:
Diagenèse et propriétés élastiques: exemple de la cimentation des sables
Ciments quartzeux
Avseth et al., 2000
Ciments argileux
Prasad, 2002
Application: diagnose de l’évolution diagénétique du réservoir à partir des diagraphies
Exemple de sables de mer du Nord

Influence de saturation en fluide
Exemple des carbonates de Mallorca Silicoclastiques (Han et al., 1986)

(Verwer et al., 2008)
Pour une roche sèche nous avons vu la relation théorique générale:
Pour une roche saturée, une relation similaire existe:
où est la compressibilité du pore saturé en fluide, avec:
Implications:
-Si une roche poreuse est peu compressible (K élevé et vitesses élevées), cela
signifie que Kf est élevé, et donc que l’impact du fluide sera faible.
-En revanche, pour les roches poreuses très compressibles, l’impact du fluide
sera très important
Relations de Gassmann (1951)

La relation de Gassman relie les modules élastiques de la roche saturée à
ceux de la roche sèche et des minéraux et à la porosité:
C’est une loi très générale, mais qui n’est valide que dans les hypothèses
suivantes:
-La roche est isotrope.

-Les modules des minéraux sont homogènes.
-La fréquence est basse.
Relations de Gassmann (1951): substitution de fluides
Problème: calculer les vitesses d’une roche saturée avec un fluide 1 connaissant celle de la roche
saturée avec un fluide 2.
Méthode:
1) Mesurer les vitesses et la densité de l’ échantillon saturé avec un fluide 1:
2) Calculer les modules élastiques correspondant:
3) Transformer les modules élastiques pour un échantillon saturé avec un fluide 2 d’après Gassmann:
Modules d’incompressibilité de la roche saturée avec les fluides 1 et 2 resp.

Modules d’incompressibilité des fluides 1 et 2 resp.
Densités de la roche saturée avec les fluides 1 et 2 resp.
Module d’incompressibilité de la phase solide.
Densités des fluides 1 et 2 resp..
4) M1=m2
5) Transformer la densité:
6) Recalculer les vitesses:
Représentation graphique de la substitution de fluide

Pourquoi la saturation en fluide n’affecte pas le module de cisaillement?
Supposons un échantillon de roche

contenant un pore sphérique. Si on le soumet
à un cisaillement pur (perpendiculairement
au plan de la figure), le volume du pore
restera inchangé, seule sa forme changera.
Comme il est facile de changer la forme d’un
fluide, la compressibilité de la roche ne sera
pas modifiée par la présence de fluide dans
le pore.
Pourquoi la loi de Gassmann n’est applicable qu’à basse fréquence?
Le volume du pore diminue
=>Ppore augmente si le fluide ne
peut s’écouler hors du pore.
Le volume du pore augmente

=>Ppore diminue si aucun fluide
ne peut pénétrer dans le pore.
Dans le cas d’un cisaillement pur (perpendiculairement à la figure ci-dessus), il n’y a pas de changement
de volume de roche, ni de volume de pore: certains pores se ferment, d’autres s’ouvrent.
-Si la fréquence est trop grande, la pression dans les pores qui se referment va augmenter, celle dans les
pores qui s’ouvrent va baisser => la pression des pores n’étant pas constante, la valeur de m est faussée.
-Si la fréquence est basse, les fluides ont le temps de circuler d’un pore à l’autre et d’équilibrer la
pression => m correct!
Les relations de Gassmann ne fonctionnent qu’à basse fréquence
Grès argileux (d’après Han, 1986)
Les mesures de vitesses mesurées aux fréquences ultrasoniques sont presque toujours plus grandes
que celles prédites à partir des lois de Gassmann à partir d’échantillons secs.
Saturation partielle en eau (mélange huile eau)
(oil-wet)
(water-wet)
La distribution spatiale de l’huile dans l’eau dépend fortement de la mouillabilité du réservoir.

Le « problème » des sables à gaz
Réservoirs turbiditiques du Golfe du Mexique
King-Kong: Lisa Anne:
commercial Non-commercial
Il suffit de moins de 10% de gaz pour

faire la chuter drastiquement la vitesse
des ondes P et le coeff. de Poisson.
=> Pas de différence de propriétés
élastiques entre un sable saturé à 10% de On exploration, on détecte très souvent la
gaz et un sable saturé à 100% de gaz. présence de gaz par de très fortes amplitudes
correspondant à une forte décroissance de
l’impédance acoustique (ici en jaune).
L’étude des anomalies d’amplitude permet seulement de détecter la présence
de gaz mais est insuffisante pour estimer la saturation du réservoir en gaz!
Application: effet AVO et détection de gaz en

sismique
3 THEORIES DES MILIEUX EFFECTIFS
THEORIES DES MILIEUX EFFECTIFS
Objectifs et méthodes
Les roches sont composées de plusieurs constituants: divers minéraux et fluides.
L’objectif des théories des milieux effectifs est d’estimer les propriétés élastique
d’une roche connaissant sa composition minéralogique, sa porosité et son contenu
en fluide (pour une pression effective donnée et une fréquence de source donnée).
Pour estimer de manière exacte les propriétés élastiques d’une roche on doit donc
connaître:
-Les modules élastiques de chacun des constituants (minéraux et fluides)
-Le pourcentage volumétrique de chacun des constituants
-L’agencement spatial de chacun des constituants

LES METHODES DES LIMITES (Bounding Methods)
-Il est assez aisé, à partir d’un échantillon, de connaître sa composition minéralogique, sa porosité
et son contenu en fluides.
-Les valeurs de modules élastique pour chacun des constituants (minéraux et fluides) sont connus
et publiés dans la littérature.
-En revanche, il est beaucoup plus difficile de connaître l’architecture en 3D de notre roche c’est-à-
dire l’agencement spatial de chacun de nos constituants.
Si l’on connaît la composition d’une roche et les modules élastiques de tous

les constituants, mais que l’on ignore l’agencement spatial de ces
constituants dans la roche, il n’est pas possible d’estimer de manière exacte
les propriétés élastiques de la roche.
On pourra donner en revanche une valeur minimale et une valeur maximale
possible (=>limites)
Les limites constituent un puissant outil permettant notamment de vérifier la validité d’une mesure
de laboratoire, connaissant sa composition.
Les limites de Voigt et de Reuss
Limite supérieure = limite de Voigt

Moyenne arithmétique
(Voigt)
Limite supérieure = limite de Reuss
Moyenne harmonique
(Reuss)
M: modules élastiques K, m
Modèle iso-déformation de Voigt Modèle iso-contrainte de Reuss
Limite supérieure = limite de Voigt Limite supérieure = limite de Reuss

Moyenne arithmétique Moyenne harmonique
M: modules élastiques K, m
Comparaison de mesures de
laboratoire sur des
réservoirs gréseux et des
limites de Voigt et de Reuss
pour un mélange eau+Qz:
Comme la limite de
Reuss correspond à un
modèle iso-contrainte,
elle s’applique
parfaitement aux
suspensions.
Les limites de Hashin-Shtrikman

Elles définissent la fourchette la plus étroite possible de valeurs de modules pour
une composition donnée. Elles donnent donc une estimation plus précise des
modules (et des vitesses):
Pour un mélange à 2 constituants, on a:
Limite supérieure: on utilise les formules ci-dessus en

prenant pour matériel 1 le moins compressible (K1>K2). Interprétation géométrique des limites de
Hashin-Shtrikman: milieu composé de
Limite inférieure: on utilise les mêmes formules en sphères entourées d’une coquille. La limite
interchangeant 1 et 2. sup. est obtenue quand la coquille est
constituée du matériel le moins compressible
(K maximum) et vice-versa pour la limite inf.
Formule plus générale (Berryman, 1980) pour un milieu à n constituants:
avec:
Le symbole représente la moyenne pondérée par les fractions voumiques des constituants

La distance entre les limites supérieures et inférieures dépend de l’écart entre les modules. Quand l’écart
de module entre les 2 constituants est grand (ex.: calcite + eau), les 2 limites vont être écartées. En
revanche, quand cet écart est faible, les limites sont très proches (ex.: Calcite + dolomite)
HS+: limite sup. de Hashin-Shtrikman eau calcite dolomite
HS-: limite inf. de Hashin-Shtrikman K (Gpa) 2,2 70 76

VRH: moyenne de Voigt-Reuss-Hill = ½*(Reuss + Voigt) m (Gpa) 0 30 50
APPROXIMATIONS AUTO-COHERENTES (Self-consistent approximations)
Ces approches numériques permettent d’estimer les modules élastiques des roches, connaissant
leur composition (minéraux + fluides), les modules de chacun des constituants ainsi que
l’agencement spatial des constituants.
Ces approches sont utilisées pour modéliser des milieux poreux, en considérant les pores
comme des inclusions.
Il s’agit d’une méthode itérative dans laquelle à chaque étape un nouvelle inclusion (de
morphologie connue et de volume relatif xi) est ajoutée et des modules élastiques du milieu
effectif sont calculées.
Étape 1:
pore (Ki, mi)

(xi=vi/V)
Minéral (Km, mm)
Milieu effectif (K*SC, m*SC)

Étape 2:
pore (Ki, mi)

(xi=vi/V)
Encaissant
(K*SC, m*SC) Milieu effectif (K*SC, m*SC)
L’itération est répétée jusqu’à obtenir le volume poreux désiré. La méthode fonctionne pour de petits
incréments xi.
APPROXIMATIONS AUTO-COHERENTES (Self-consistent approximations)
Coefficients P et Q pour différentes formes spécifiques (Berryman, 1995):

METHODES VARIATIONNELLES: Differential Effective Model (DEM)
L’approche DEM consiste à ajouter par incréments, une inclusion de la phase 2, dans la
matrice. Dans l’état initial, la matrice est la phase 1. L’incrémentation continue jusqu’à
obtenir la proportion souhaitée de phase 2. Contrairement à la méthode auto-cohérente,
matrice et inclusions ne sont pas traités symétriquement. Le choix de la phase matrice et de
la phase inclusion est déterminant.
La méthode consiste à résoudre le système d’équations différentielles suivant:
K* et m* étant les modules élatiques du milieu effectif, y étant la proportion d’inclusion et P et Q

étant des facteurs dépendant de la forme de l’inclusion (ce sont les même que pour la méthode
auto-cohérente).
Hypothèses et limitations:
Les méthodes variationnelles et autocohérentes sont fondées sur les hypothèses suivantes:
-la roche est isotrope et élastique
-les inclusions ont une forme géométrique idéale déterminée
-les inclusions sont isolées vis-a-vis de l’écoulement. Ces méthodes sont bien adaptées pour
modéliser des mesures de laboratoire. Si l’on souhaite modéliser des propriétés à basse-fréquence,
pour des roches saturées, il est recommandé de réaliser les modèles effectifs sur roche sèche, puis
de convertir les propriétés avec les relations de Gassmann.
Exemple: modèle d’inclusions ellipsoïdales (sèches) dans un encaissant calcitique

Application à la modélisation des grainstones microporeux
1mm
Application: propriétés élastiques des milieux micritiques

Application: propriétés élastiques des milieux micritiques
Notion de « facteur forme de pore équivalent » (Equivalent Pore Aspect Ratio)
=> Outil de détection de tendance diagénétique

Actual porous medium Equivalent porous medium
Un milieu poreux est équivalent

au modèle d’inclusion lorsque:
Kequivalent = Kmeasured et mequivalent
= mmeasured
« Equivalent pore aspect ratio »

Aperçu des différentes approches
EXPRESSION SISMIQUE DES
4 RESERVOIRS CARBONATES
METHODS FOR ANALYZING THE DEPOSITIONAL AND DIAGENETIC
CONTROL ON THE SEISMIC EXPRESSION OF CARBONATES
Depositional and diagenetic control on porosity, Size and shape of depositional /

pore type, mineralogy on elastic properties diagenetic bodies
Synthetic seismic
SEISMIC EXPRESSION OF CARBONATE SYSTEMS AND RESERVOIRS

AIMS OF SEISMIC DIAGENESIS OF CARBONATES
SEISMIC INTERPRETATION
1) Providing concepts and tools for detecting and characterizing
diagenetic overprints from seismic data
2) Improving the stratigraphic interpretation of seismic profiles
3) Assessing the chronostratigraphic significance of seismic reflectors in

diagenetized carbonate
SEISMIC INVERSION
1) Predicting pore types and reservoir properties of carbonate rocks
from seismic data.
2) Improving the static and dynamic modelling of carbonate reservoirs

QUESTIONNING THE SEISMIC INTERPRETATION CONCEPTS…
Lower Cretaceous platform, Oman

N S
Apparent toplaps
Habshan clinoforms
Lagoonal complex (Lekhwair Fm.)
Basinal facies and lower slopes (Rayda and Salil Fm.)
Droste and Van Steenwinkle, 2004

Toplap terminations of dipping reflectors (Habshan clinoforms) below high
amplitudes, horizontal reflectors => change in carbonate elastic properties
related to changes in depositional and diagenetic facies
QUESTIONNING THE SEISMIC INTERPRETATION CONCEPTS…
Pliocene carbonate buildup : Banc de Colombie, Guadeloupe Islands
(Kashallow cruise 2008,

High-amplitude, low frequency, unpublished)
subhorizontal reflectors
Low-amplitude, higher frequency, -Shallow-water high-energy facies

steeply dipping reflectors (Gst, Rdst);
-Marine cements
-Possible meteoric overprint
Interpretation 1 Interpretation 2
prograding/ One single
aggrading prograding/
upper wedge aggrading
wedge
Erosional
unconformity Depositional
facies/
diagenetic
Forced-regression boundary
wedge -Low energy, slope facies (Pst, Wst)
EFFECT OF DIAGENESIS ON SEISMIC
EXPRESSION OF CARBONATE RESERVOIRS
AND SYSTEMS:
A : EVIDENCES FROM LITTERATURE

SIZE OF DIAGENETIC BODIES vs SEISMIC VERTICAL RESOLUTION
Z1
Z2
Z3
0 l/4 l/2 3l/4 l
f= 100 Hz 0m Unresolved 12.5m Partially 25m Fully resolved 50m

Vp=5000m/s
diagenetic resolved diagenetic bodies
bodies diagenetic
bodies
-Miocene, -Oligo-Miocene, Philippines -Upper Cretaceous chalk, Paris Basin
Offshore Sarawak (Fournier and Borgomano, (Hanot and Thiry, 1999)
(Vahrenkamp 2007) -Ordovician dolomites, Ontario
et al., 2003) -Oligo-Miocene, Liuhua (Ogiesoba, 2010)
(Zampetti et a., 2004)
-Miocene, Papua-Guinea
(Golberg et al., 2010)
-Upper Jurassic, Arab D
(Grötsch et al., 2003)
FULLY RESOLVED DIAGENETIC BODIES: IMAGING OF DIAGENETIC
FRONTS
FAULT-RELATED DOLOMITE
Ordovician, Rochester Field (Ontario)
Normal amplitude section Amplitude-envelope section
Tight Limestone
Ogiesoba (2010)
Dolomitized zone
500m
Pull-down effect
FULLY RESOLVED DIAGENETIC BODIES: IMAGING OF DIAGENETIC
FRONTS
FAULT-RELATED DOLOMITE

Porosity volume
Fault-related dolomite
Ogiesoba (2010)
PARTIALLY RESOLVED DIAGENETIC BODIES ( l/4 < h < l/2 )
Diagenesis and timeline-crossing reflectors
Kingdom Abo Field, Permian, Texas

High-impedance tight mudstone Low-impedance porous
grainstone
High-impedance tight
wackestone
After Zeng and Kerans, 2003

Timeline-crossing reflector at the boundary
between 2 depositional/diagenetic units
The Arab Formation, Upper Jurassic, Abu-Dhabi
Apparent onlap of
Hith and Arab ABC
lagoonal
carbonates and
evaporites over
Arab D porous
grainstones
AL SUWAIDI et al., 2011

The Arab Formation, Upper Jurassic, Abu-Dhabi
W W E
Bida Al Qemzan Bab Bu Labyad Al Dhabbi’ya Jarn Yaphour E
Habshan
Manifa
Hith
Qatar Mbr.
Arab ABC
Arab Formation
Prograding Intra-
shelf Basin Ramp
(slope angles < 0.1°)
Fahahil Mbr.
Poor/Non-Reservoir Moderate/Good Reservoir

Arab D
Playa/Sabkah Anhydrite Oolitic Ridges / Reef Bodies

Phyritic Limestone Bioclastic Grain-Packstone
Intra-shelf Basin Lagoonal Dolomite/Limestone
Fore-slope Porous Streak
Hanifa
(After Grötsch et al., 2003)

Shallow Platform / Playa Intra-shelf Basin
Vertical Exaggeration: 300x
25 km
W The Arab Formation, Upper Jurassic, Abu-Dhabi E
Bab-161 Arab Shelf Edge with Prograding Oolite Ridge Jumaylah-1
35 km
Facies-related
diagenetic
boundary (not
only facies
boundary)!!!
(After Grötsch et al., 2003)
Intra-Shelf Basin
Seismic reflector occurs at the boundary between porous
Upper Arab-D oolithic grainstone/packstone and tight
lime-mudstones of the Lower Arab-ABC
Seismic imaging of « seismo-diagenetic units »
Oligo-Miocene buildup, Malampaya field, Offshore Palawan
500m
Fournier and Borgomano, 2007
Signal spectrum pick in carbonates ~30 Hz => wavelengh ~100m

« seismo-diagenetic units » in the Malampaya gas field

Definition: a seismo-diagenetic unit is a volume of rock characterized by a given
pattern of diagenetic evolution, and whose bounding surfaces are expressed in seismic
by a reflector or an enveloppe of reflectors.
500m

Seismo-diagenetic
units
Type II
Type IIIa
Type IIIb
Porosity evolution in Type IIIb units
INVERSION OF THE POROSITY PROFILE
Alveolar structures in calcretes 1m
with preserved porosity
Early meteoric phase Burial stage 1: Burial stage 2:

Exposure surface with Fluid circulation in Corrosive fluid
calcrete profile: high high-K calcrete circulation in the
porosity/permeability intervals=> sparry higher permeability
(alveolar structures) calcite cementation intervals =>
Dissolution vugs
Miocène inf., champ de

gaz de Malampaya
(Philippines)
Tightly cemented calcretes
Dissolution vugs 1 mm
Seismo-diagenetic units and tuning effect
Correct shape +
Fournier and Borgomano, 2007 Diagenetic bodies are detected amplitude anomaly
as amplitude anomalies.

MA-1 MA-5 Matrix porosity / no cement
W E Porosity=26%
SM3-IIIb
SM2-IIIb
SM1.2-IIIb
SM1.1-IIIb
Porosity=16%
Meteoric cements
- Negative amplitudes:
Top of meteorically cemented
carbonates
- Positive amplitudes:
Base of meteorically cemented
carbonates

LIUHUA 11-1 Field, Miocene (Offshore P.R. China)
SYNTHETIC SEISMIC
LIUHUA ORIGINAL
SISMOGRAM DATA
POROSITY
LOG
MALAMPAYA
Late
leaching
Meteoric cements
Late
leaching
-Burial leaching is the Stylolithes

dominant control on acoustic
Ricker
impedance contrast Late + Frequency-
development; leaching
IN DEPTH IN TIME
-The spatial distribution of the
diagenetic units is conform to Zampetti et al., 2005
stratigraphic units
« Seismo-diagenetic units » and imaging of carbonate buildup boundaries
Western flank = tightly cemented Algal/Foraminiferal Rudstone
MA-3 Continuous negative amplitude reflector

(i.e flank carbonates are always tigher than overlying Pagasa shales
W E
NW SE
1mm
Tightly cemented Halimeda
Rudstone
500m
1 Km
« Seismo-diagenetic units » and imaging of carbonate buildup boundaries
Eastern flank = alternating tight and porous platform units
Discontinuous reflector / enveloppe of seismic terminations

=>balance in acoustic impedance between Pagasa shales and carbonate
diagenetic units
W E
500m
1 Km
NON-RESOLVED DIAGENETIC BODIES (h < l/4 )
Diagenetic features as amplitude anomalies
KARST FEATURES
Miocene, Luconia
buildups, offshore
Sarawak
Vahrenkamp et al., 2003

Chronostratigraphic significance of seismic reflectors
The Neogene of the Bahamas
Anselmetti et al., 2000

Unda
acoustic properties are mainly controlled by Site 1003
mineralogy and early diagenesis;
=>seismic reflectors are consistent with timelines

(Eberli et al., 2002)
Chronostratigraphic significance of seismic reflectors
The Neogene of the Bahamas
-Very high frequency vertical changes

in velocity and density compared to
signal frequency (100-200Hz)
=> Seismic reflectors represent
composite reflections (top and base
of diagenetic/depositional bodies
are not imaged)
-The chronostratigraphic significance

of seismic reflections results from the
simultaneity of sedimentary and
diagenetic changes along the transect
-Sea-level fluctuations caused

simultaneous changes in sediment
composition and early diagenetic
pattern =>surface-related impedance
contrasts
Eberli et al., 2002

Perspectives: le rôle de la modélisation “forward”
THE FIRST CHALLENGE OF SEISMIC DIAGENESIS: THE STRATIGRAPHIC AND DIAGENETIC
ARCHITECTURE OF CARBONATE SYSTEMS
La Nesque Platform margin (Lower Cretaceous, Provence)
1 km
SW NE
Proximal Microporous/moldic Microporous pack- Distal

Microporous/moldic Tight pack-wackestone
grainstone packstone wackestone
1cm 1cm 1cm 1cm
Muddy facies
Porosity
THE FIRST CHALLENGE OF SEISMIC DIAGENESIS: THE STRATIGRAPHIC AND DIAGENETIC
ARCHITECTURE OF CARBONATE SYSTEMS
1 km
SW NE
F 25% 10% 5%
On PF top: alternating
tight and microporous
intervals (thickness: 10-
30m)
Tight units form below
local exposure surfaces
From Léonide et al., in Prep.
THE SECOND CHALLENGE OF SEISMIC DIAGENESIS: LINKING DIAGENETIC HISTORY AND
ELASTIC PROPERTIES
7000 intergranular
6500 microporosity
moldic
6000
vuggy
5500
fournier2011
5000
4500
4000
5 10 15 20 25 30
3500
3000
0 5 10 15 20 25 30
-Microporosity probably developped in shallow burial environment (=> presentation

by Leonide et al.).
-Moldic and vuggy porosity developped in a later phase of mesogenesis or during
telogenesis.
SYNTHETIC SEISMIC MODELLING FROM OUTCROPS
100 Hz Ricker wavelet

100 ms TWT
500m
F 25% 10% 5%
Toullec, 2012 (in prep.)
=> Polarity inversions along timelines (ex.: Top UnitR2)

SYNTHETIC SEISMIC MODELLING FROM OUTCROPS
Maximum amplitude 100 Hz Ricker wavelet

100 ms TWT
Top unit R2
500m
Apparent downlap
F 25% 10% 5%
Toullec, 2012 (in prep.)
=> Picking of maximum amplitude may not correspond to timelines on the top of PF.
SEISMIC EXPRESSION OF DIAGENESIS IN CARBONATES:
INSIGHTS FROM STRATIGRAPHIC AND DIAGENETIC FORWARD MODELLING
COUPLING
STRATIGRAPHIC
AND DIAGENETIC
FORWARD Facies
MODELLING
(Reactive Transport
Paterson et al., 2008

Modelling)
Calcite Cement
Low
7000
High
6500 Porosity
6000 intergranular
7000
5500 6500 microporosity
5000 moldic
6000 intergranular
4500 vuggy
5500 microporosity
4000 fournier2011
5000 moldic
3500
3000
4500 vuggy ACOUSTIC MODEL
4000 fournier2011
0 5 10 15 20 25 30
3500
3000
0 5 10 15 20 25 30
Vp-porosity relationship
SYNTHETIC SEISMIC
as a function of diagenetic
overprint MODELS AT VARIOUS
STEPS OF DIAGENETIC
HISTORY
CONCLUSIONS / PERSPECTIVES
-Evidences are shown from litterature of a strong impact of diagenetic

transformations on the seismic expression of carbonates.
-Seismic interpretation and seismic inversion of reservoir properties require a

quantitative approach regarding the impact of diagenesis on porosity, pore type
and elastic properties in carbonates.
2 approaches need to be implemented in order to quantify the impact of

diagenesis on the seismic expression of carbonates:
=>Synthetic seismic modelling from high-resolution acoustic models (in

2D and 3D) of selected outcrops, coupled with a detailed diagenetic
characterization of carbonates.
=> Synthetic seismic modelling from stratigraphic and diagenetic forward

models (Carb3D, Dionisos…)

Petroacoustique FF 2022

Transféré par

Informations du document

Titre original

Copyright

Formats disponibles

Partager ce document

Partager ou intégrer le document

Options de partage

Avez-vous trouvé ce document utile ?

Ce contenu est-il inapproprié ?

Droits d'auteur :

Formats disponibles

Petroacoustique FF 2022

Transféré par

Droits d'auteur :

Formats disponibles

PETROACOUSTIQUE ET DIAGENESE DES

-L’évaluation des volumes d’hydrocarbure en place nécessite:

Chenal turbiditique, offshore Inde (Hariral and Biskal, 2010)

Depositionnal facies Depositionnal stacking pattern

Acoustic stacking pattern

Effective Seismic Tuning effect

Inversion sismique en impédance acoustique

Cook and Cant, 2010 Impédance acoustique= r.Vp

Impédance acoustique= r.Vp

Les solides élastiques, sous l’effet d’une contrainte quelconque, subissent

La théorie de l’élasticité et le principe fondamental de la dynamique montrent

-> Les ondes de compression P

La loi de Hooke relie les composantes du tenseur des contraintes à celle du

Contraintes s’appliquant sur un élément infinitésimal cubique:

Equation du mouvement sur l’axe x:

Exercice: A partir de la loi de Hooke et de l’équation du mouvement, trouver

Equation du mouvement sur l’axe x: (1)

Soit sxx=l+2m exx =l+2m x

( 1 ) s’écrit alors: soit: (2)

( 2 ) est une équation d’onde de la forme avec

Equation du mouvement sur l’axe x:

Cette équation correspond à une équation d’onde de la forme :

D’où la vitesse des ondes S:

Vs toujours inférieur a Vp => S onde

-Sv : Le mouvement des particules est

Propagation d’une onde S - Sh : Le mouvement des particules est

Bourbié et al., 1987

Modules d’incompressibilité (=Bulk modulus)

La grandeur M= K+ (4/3)m est appelée module élastique

Déformation triaxiale: Déformation uniaxiale cisaillante

Modules d’incompressibilité (=Bulk modulus)

De manière plus générale, la compressibilité b =1/K

Déformation triaxiale: V: volume de l’échantillon

Le module d’incompressibilité (bulk modulus) traduit la variation relative de

n est le coefficient de Poisson : c’est le rapport de la compression

Essai de contrainte uniaxiale

Le cas de la déformation des pores dans un solide élastique

Ce qui peut s’écrire: avec:

est appelé module d’incompressibilité du pore sec. Il dépend de la forme des

Le cas de la déformation des pores dans un solide élastique

Solide homogène comprenant

Le coefficient de réfléxion d’une onde P à incidence normale est:

Depositionnal facies Depositionnal stacking pattern

Acoustic stacking pattern

Effective Seismic Tuning effect

INFRASONIQUE SONIQUE ULTRASONIQUE

La vitesse est définie comme le rapport de la longueur de l’échantillon L sur

Plug placé dans

Le dispositif est plongé dans le bain d’huile Tuyau d’entrée

Pression du bain d’huile (=pression de

Pointé des temps de

Pression effective (MPa) Pression effective (MPa)

Le module d’incompressibilité (bulk modulus) traduit la déformation d’un

On appelle une roche sèche :

-Dans le cas d’une expérience sèche

et à forte pression de confinement:

-Les pores les plus plats sont les plus

Pore compressible: soft pore

Tous les paramètres élastiques précédemment définis (Vp, Vs, K, m, n, Ip)

P effective = Pconfinement - Ppore

2 Contour des grains/cristaux

-L’abondance en microcracks dépend de la texture de la roche, des contraintes

-Les vitesses augmentent généralement quand la pression effective