Vous êtes sur la page 1sur 35

Analyse d’œuvre intégrale

Madame Bovary
(1857)
Gustave Flaubert (1821-1880)

Fascicule réalisé avec le Profil Bac publié chez Hatier et rédigé par Jean-Daniel Mallet, agrégé de l’Université
docteur ès Lettres

1
Résumé de l’œuvre :

Première partie

Fille d’un fermier normand, Emma Rouault a épousé Charles Bovary, un médiocre « officier de
santé ». Loin de l’idée qu’adolescente elle se faisait de l’amour, son mariage la déçoit. Charles décide
de s’installer dans le gros bourg d’Yonville, où, espère-t-il, sa femme aura une vie plus agréable.
« Madame Bovary » est alors enceinte.

Deuxième partie

Emma ne guérit pour autant de son ennui ? Yonville est sans attraits : sous ses airs progressistes, le
pharmacien Homais est stupide, et l’abbé Bournisien peu perspicace. Seul un certain Léon Dupuis,
clerc de notaire, offre de l’intérêt. Une complicité s’installe entre eux. Amoureux d’Emma, Léon est
toutefois trop timide pour lui avouer sa passion et part à Paris. Aristocrate cynique, Rodolphe
Boulanger séduit puis abandonne Emma.

Troisième partie

Après une longue maladie consécutive à sa rupture, celle-ci retrouve Léon, devient sa maîtresse, se
lance dans une frénésie d’achats, emprunte. Sommée par Lheureux, son créancier, de rembourser ses
dettes, ne pouvant plus faire face à la situation, Emma s’empoisonne à l’arsenic. Charles meurt
quelques temps après, désespéré, ruiné, ayant trouvé dans les papiers de sa femme les preuves de sa
longue infortune conjugale.

Personnages principaux :

Charles Bovary : « officier de santé », époux benêt et naïf

Emma Bovary : nerveusement fragile, victime de ses lectures et rêves adolescents de grand amour,
maîtresse de Rodolphe puis de Léon.

Rodolphe Boulanger : propriétaire terrien, d’un cynisme absolu.

Léon Dupuis ; Clerc de notaire, subjugué par Emma.

Homais : pharmacien, anticlérical, aussi bavard que stupide.

Bournisien : esprit limité et curé d’Yonville.

Lheureux : marchand de « nouveautés » et redoutables usurier.

2
Clés pour la lecture

1. Un roman réaliste mais jugé d’un réalisme « subjectif »

« Mœurs de province » en est le sous-titre : les mœurs de la campagne normande sont


minutieusement décrites. Le réalisme est toutefois toujours dépendant de la subjectivité des
personnages.

2. Un roman ironique

Omniprésente, l’ironie est l’instrument privilégié de la satire sociale : elle dévalorise tout,
personnages, coutumes et systèmes de valeurs.

3. Un roman d’amour et d’adultère

Flaubert instruit le procès du romantisme et de la condition féminine

4. Un roman jugé scandaleux à sa publication

Traîné devant les tribunaux pour « immoralité », Flaubert oppose à la morale sociale la
morale de l’autonomie de l’art. Il sera acquitté.

5. Le premier des romans modernes

Pour Flaubert, un roman ne vaut pas par ce qu’il raconte, mais exclusivement par son style.
Cette primauté absolue du style annonce les grands romans modernes.

3
Questions d’ensemble pour les trois parties :
Chapitre 1 :
Un incipit tragiquement ridicule
1) Quel personnage ouvre le roman ? Qu’est ce qui le caractérise ?
Le personnage qui ouvre le roman est le petit Charles Bovary. Il est caractérisé par son
manque de personnalité, timidité et son attitude droite illustré dans : « Il avait les
cheveux coupés droit sur le front, comme un chantre de village, l’air raisonnable et
fort embarrassé.
2) Comment qualifier l’entrée du personnage ?
Son entrée est ridicule, drôle et embarrassante illustré par : « Il y eut un rire éclatant
des écoliers qui décontenança le pauvre garçon, si bien qu’il ne savait s’il fallait garder
sa casquette à la main, la laisser par terre ou la mettre sur sa tête. Il se rassit et la posa
sur ses genoux.
3) Quelle est sa profession ?
C’est un officier de santé et il exerce son métier de façon médiocre ratant même une
même opération dans la partie 3 sur Hyppolite : « Docteur en médecine, âgé de
cinquante ans, jouissant d’une bonne position et sûr de lui même, le confrère ne se
gêna pas pour rire dédaigneusement lorsqu’il découvrit cette jambe gangrenée
jusqu’au genou. Puis, ayant déclaré net qu’il la fallait amputer, il s’en alla chez le
pharmacien déblatérer contre les ânes qui avaient pu réduire un malheureux homme en
un tel état. »
4) Comment s’organise son union ?
Charles ne voulait pas demander la main d’Emma donc Mr. Rouault qui est le père
d’Emma lui propose la main de sa fille. Pour les noces ils font appel à un pâtissier qui
n’est pas célèbre et plusieurs convies s’y rendirent. Après ces noces, ils se rendirent a
la mairie.

Chapitre 2 :
1) Quelle est l’occupation de Charles ?
Charles est un officier sous traitant.
2) Quelle rencontre bouleversante fait-il ?
Charles fait la rencontre d’Emma.
3) Quel évènement chamboule la vie de Charles ?

4) Quel tableau nous offre Flaubert de la campagne normande ?

Chapitre 3 et 4 :
1) Comment se scelle l’union entre Charles et Emma ?
2) Décrivez les noces : le repas, les invitations, etc.
Les noces se sont

4
3) Dans quelle mesure peut-on qualifier l’œuvre de réaliste ?

5
Charles Bovary ou la figure du anti-héros
Charles Bovary apparaît dans le roman sous le double signe du ridicule et de l’insignifiance.
Sans lui pourtant il n’y aurait pas de « Madame Bovary ». C’est donc un personnage essentiel,
mais à sa façon. Il est en effet un anti-héros absolu, un mari grotesque qui se change en un
veuf pathétique.

Il ne possède aucune des qualités traditionnelles d’un héros de roman : humainement, c’est un
être sans caractère, professionnellement c’est un praticien médiocre.

1) Dans quelle mesure peut-on dire qu’il est un être sans caractère ?Trouvez trois
éléments de la première partie qui l’attestent. Trouvez des passages pour justifier
chacune de vos réponses.
Charles est sans caractère car il n’est pas capable de faire des décisions pour lui-
même. Sa vie est constamment contrôlée par sa mère ou sa jalouse femme.
1er élément : « Mais à la fin de sa troisième, ses parents leretirèrent du collège pour lui
faire étudier la médecine, persuadés qu’il pourrait se pousser seul jusqu’au
baccalauréat.
2ème élément : Le nouveau resta pendant deux heures dans une tenue exemplaire,
quoiqu’il y eût bien, de temps à autre, quelque boulette de papier lancée d’un bec de
plume qui vînt s’éclabousser sur sa figure. Mais il s’essuyait avec la main, et
demeurait immobile, les yeux baissés.
3ème élément : « Puis il se demanda ce qu’elle deviendrait, si elle se marierait, et à qui
? Hélas ! le père Rouault était bien riche, et elle !... si belle ! »

2) Quelle est la profession de Charles et comment l’exerce-t-il ?


C’est un officier de santé et il exerce son métier de façon médiocre ratant même une
même opération dans la partie 3 sur Hyppolite : « Docteur en médecine, âgé de
cinquante ans, jouissant d’une bonne position et sûr de lui même, le confrère ne se
gêna pas pour rire dédaigneusement lorsqu’il découvrit cette jambe gangrenée
jusqu’au genou. Puis, ayant déclaré net qu’il la fallait amputer, il s’en alla chez le
pharmacien déblatérer contre les ânes qui avaient pu réduire un malheureux homme en
un tel état. »

6
3) Pourquoi peut-on dire que Charles est un mari grotesque, à la fois aimant/aveugle et
bafoué et complaisant ?

4) Comment l’impacte la mort d ’Emma ? Quelle image de veuf et de père apparaît ?

5) Pourquoi peut-on dire que sa mort est pathétique ?

7
Composition de l’œuvre : 35 chapitres répartis en 3 grandes parties
La première partie compte 9 chapitres, la deuxième 15, la troisième 11

Lecture analytique de l’extrait de l’incipit


Du début jusqu’à « envoyé au collège le plus tard possible »
Le titre du roman de Flaubert nous parle d’une femme mariée, installée dans une condition
sociale définie. Or, alors que nous nous préparons à découvrir un univers conjugal ou familial,
nous nous retrouvons au collège ; nous pensions évoluer avec des adultes et nous voici
entouré d’enfants. Dans cet univers masculin, nulle trace donc de notre personnage féminin
éponyme.

Le « nouveau » point de mire de tous les regards – ceux des élèves, mais aussi celui du
lecteur- est un « gars de la campagne » qui ne demande qu’à s’intégrer, un être mal dégrossi
dont l’identité reste confuse : il n’est à ce moment-là, que « Charbovari », un être indistinct
qui n’a pas encore trouvé sa place. Mais quel est le lien avec Madame Bovary ?

Comment ces pages remplissent-elles, par-delà l’effet de surprise, les fonctions de l’incipit ?
Nous découvrons ainsi qu’il existe plusieurs Madame Bovary dans le roman.

Dans la première scène étonnante, un nouvel élève est donc présenté au groupe, un garçon qui
n’est ni vraiment un garçon de la campagne, ni vraiment un bourgeois et qui se trouve
confronté aux codes et aux railleries des autres.

Une scène d’exposition

1) Dans quelle mesure cet incipit s’apparente à une scène de théâtre ?


2) Quels sont les différents personnages présents ?

3) Etudiez la façon dont le narrateur désigne, à l’exception du personnage principal, les


différents protagonistes de la scène.

4) En quoi peut-on dire que le personnage principal est exposé en classe ?

8
Le « nouveau »

5) Expliquez l’emploi des italiques dans le texte.


Différentes classes sociales sont présentées : « Suivant leur position sociale différente
». En effet nous pouvons constater l’utilisation des mots comme : « des voitures,
carrioles à un cheval, chars à bancs à deux roues » ces mots utilises pour designer des
moyens de transport son symbole de richesse à l’époque. Par contre, un tout autre
vocabulaire est utilisé pour désigner la classe la moins aisée comme dans le passage
suivant : « les jeunes gens des villages les plus voisins dans des charrettes ». Il est
également mention de « valets d’écurie pour dételer toutes les voitures » ce qui
signifie qu’il nous montre la présence de bourgeois aux noces.
La différence des tenues entre les différentes classes. Certaines personnes sont vêtues
de vêtements luxueux ainsi que d’accessoires faits de métaux précieux : « Les dames,
en bonnet, avaient des robes à la façon de la ville, des chaînes de montre en or. ».
D’autres portent des vêtements assez modestes comme le montre ce passage : « des
pèlerines à bouts croisés dans la ceinture, ou de petits fichus de couleur attachés dans
le dos avec une épingle. »
6) Commentez plus particulièrement l’emploi des italiques pour le mot « nouveau »
figurant dans la phrase inaugurale.

7) A quels éléments voit-on que le « nouveau » est « un gars de la campagne … habillé


en bourgeois » ? Que peut-on en déduire ? Cela apparaît au niveau de son apparence
vestimentaire, son pantalon est « jaunâtre » , et ses souliers « mal cirés » bien que sa
casquette soit neuve.

8) Quel est l’effet produit par la description de la casquette de Charles ?

9) Quelles sont les attitudes successives de Charles ? Vous vous intéresserez notamment
à ses paroles.

9
Une entrée dans le roman

10) Quels sont les registres dominants ?

11) En quoi cette scène nous montre-t-elle ce que sera Charles dans la suite du roman ?

12) En représentant une classe, quelle image de la société Flaubert nous donne-t-il ici ? Quel
intérêt de cette représentation pour la suite du roman ?

10
Les Points de vue narratif

Un auteur peut décider de faire raconter au narrateur son histoire de trois façons différentes,
sans qu'elles soient exclusives (il n'est, en effet, pas rare d'en trouver plusieurs dans une même
narration). Ces trois points de vue (ou focalisation) sont les suivants :

- Le point de vue omniscient : le narrateur sait tout des personnages, des lieux et du
temps de l'action. Il voit tout et sait tout ; il connaît les pensées de tous les
personnages, leur passé, présent et avenir. Le narrateur omniscient intervient très
fréquemment dans la narration pour donner au lecteur des indications sur l'action ou
les personnages.
- Le point de vue externe : le narrateur n'est qu'un témoin de l'action ; il ne peut donc
raconter que ce qu'il voit sans être capable de formuler autre chose que des
suppositions sur le caractère des personnages, leur histoire passée, etc. Il ne s'implique
pas non plus dans l'action n'y ayant aucune part. Cette semi ignorance transparaît dans
les descriptions qui sont sommaires et superficielles (puisque le narrateur ne connaît
pas les pensées des personnages ni leur psychologie)
- Le point de vue interne : Le narrateur ne raconte que ce que voit et ressent un
personnage. Il est en mesure d'évoquer les sensations (visuelles, auditives, etc.), les
réactions, les pensées du personnages, en utilisant des champs lexicaux révélateurs, en
choisissant un lexique à connotation péjorative ou méliorative. Ce point de vue est
celui des narrations à la première (je) ou à la deuxième personne (tu), mais on le
trouve aussi dans celles à la troisième personne (il)

Interne Externe Omniscient


Pronoms personnels 1e personne : je, me, 3e personne : il/elle, 3e personne : il/elle,
(sujet, compléments, mon/ma/mes… se, le/la, son/sa/ ses… se, le/la, son/sa/ ses…
etc.) 2e personne : tu, te,
ton/ta/tes…
3e personne : il/elle,
se, le/la, son/sa/ ses…
Connaissance des Très peu Les informations que On sait tout sur tout, le
lieux et temps de d'informations sont l'on possède sont narrateur arrose le

11
l'action données puisque le celles que voit le lecteur d'une foultitude
narrateur connaît le narrateur, il faut donc de détails concernant
milieu dans lequel il porter une attention les personnages, le
évolue. Le lecteur peut toute particulière aux milieu dans lequel il
les déduire des descriptions évolue et l'époque de
situations (mobilier, matérielles. l'action.
descriptions
vestimentaires…)
Caractères des On ne connaît que les On ne sait absolument On sait tout des
personnages pensées et la rien du caractère des pensées des
psychologie (qui se personnages sinon à personnages – même
développe peu à peu) faire des conjectures à les plus intimes –, de
du personnage à partir de leurs leur évolution
travers qui on vit actions/paroles. psychologique, etc.
l'action.
Vocabulaire employé Vocabulaire très Vocabulaire objectif. Mélange de
subjectif (puisque la Le vocabulaire vocabulaires objectif
réception des actions cognitif est rare mais et subjectif ; objectif
est conditionnée par celui des sensations est dans les descriptions
l'état d'esprit du assez développé. matérielles et subjectif
personnage qui vit quant il s'agit de parler
l'action) : abondance des motivations, des
du vocabulaire pensées, etc. des
péjoratif/mélioratif, du personnages
voc. des sensations
(voir, entendre, etc.) et
voc. cognitif (penser,
croire, etc.)

12
Chapitre 2 :

1) Où se rend Charles ? dans quel but ?

2) Qui est Monsieur Rouault ?

3) Quelle rencontre primordiale fait Charles ?

4) Comment réagit l’épouse de Charles ? Que lui arrive-t-il ?

Chapitre 3, 4, 5 :

5) Comment la classe sociale se manifeste lors des noces ? Comment les descriptions
fournissent des informations sur les classes sociales des protagonistes ?

6) Décrivez l’atmosphère des noces puis lisez le cours sur la description et répondez aux
questions à partir du chapitre IV relatif aux noces.

L’atmosphère peut être qualifiée de festive, les convives mangent à outrance jouent et se font
des « gaudrioles » (plaisanteries légers, libertines) ils se courtisent. Toutefois une minorité
proche du cousin de la mariée est mécontent du repas.

13
Le texte descriptif

Le texte descriptif interrompt le plus souvent la narration, et constitue alors une pause
narrative. La description a pour rôle de construire un monde. Elle a recours à des termes
exprimant des perceptions.

1) Les différents types de descriptions :

- les descriptions de personnes : - portrait moral - portrait physique - portrait d’un type -
portrait d’un caractère

- les descriptions de choses, lieux, temps, animaux, etc.

2) Comment est organisée la description ?

- Est-elle ambulatoire (qui circule) ou postée(immobile) ?

- Est-elle faite du point de vue d’un personnage (narrateur interne), ou du point de vue d’un
narrateur omniscient (qui sait tout et voit tout) ou externe (qui ne sait et voit que ce qui est

3) Les fonctions de la description

- Fonction mimétique : le rôle de la description est de produire un effet de réel, de montrer la


complexité d’un monde.

- Fonction narrative : le rôle de la description est de conforter et de compléter le récit.

- Fonction esthétique : le rôle de la description est purement esthétique.

Elle entretient souvent une relation privilégiée avec un mouvement littéraire, comme le
romantisme, le réalisme, le naturalisme ou le nouveau roman.

- Certaines descriptions ont pour fonction d’apporter un savoir sur le monde.

Questions à partir de la 1ère partie chapitre 8 :

- Quelles sont les caractéristiques de ce qui est décrit ?

- Quelles parties de l’objet sont choisies pour être décrites ?

Les parties du château décrites sont : l’extérieur et l’intérieur. Pour l’extérieur nous avons des
éléments de description du jardin, de la façade du château, de la rivière et du vestibule, puis la
description se poursuit à l’intérieur du château avec des informations sur les matériaux nobles

14
« marbre » « ivoire » « boiserie » et l’éclairage « lustre » « candélabres » ainsi que
l’existence d’une salle de billard.

- Dans quel ordre sont-elles présentées ?

De l’extérieur à l’intérieur.

- Quel est l’effet recherché par l’auteur ?

Flaubert à travers la description du château a cherché à illustrer la richesse et la beauté du lieu


qui a émerveillé son personnage principal Emma. Il cherche aussi à ce que l’on se représente
mentalement le lieu.

- Quel lien unit l’objet décrit et le reste du décor, les personnages, le récit ?

Tout le chapitre décrit l’évènement du bal et la description du château s’inscrit dans un


ensemble de description telles que celles des tenues, des plats, des coiffures etc. Le lien de
l’objet décrit avec le reste est donc un lien de complémentarité puisque Flaubert met ainsi en
exergue la beauté et la richesse du lieu de rêve et crée un contraste avec le lieu où a grandi
Emma, qui est une modeste ferme.

- L’objet décrit est-il situé dans l’espace et le temps ? (contexte spatio-temporel)

Plusieurs éléments du contexte spatio-temporel sont insérés dans le récit. « à trois heure du
matin » « à sept heure » , par ailleurs à travers les noms des comptes qui ont occupé le château
nous avons des indications sur le contexte spatial « Aubervilliers » .

- Quels sont les procédés utilisés par l’auteur pour animer son tableau : - quelles figures de
styles, pour quel effet ? Flaubert cherche à ce que le lecteur s’imagine le lieu de manière
précise et réaliste, c’est pourquoi il fournit beaucoup de détails descriptifs. Parmi ces détails il
insère également des descriptions de tableaux « toiles » très réalistes (hypotypose),
énumérations qui ont un effet d’amplification, des comparaisons, l’anaphore du superlatif
« plus » avec un effet de surenchère,

- Place et rôle du narrateur, pour quel effet ?

- caractérisation (adjectifs, adverbes, champs lexicaux, etc.)

- progression temporelle ou spatiale - emploi des temps, nature des verbes, pour quel effet ? -
champs lexicaux, pour quel effet ? - rythmes et sonorités, pour quel effet ?

- quel travail sur l’implicite : symboles, connotations – construction ?

15
7) Comment Charles apparaît lors de ces noces ?

8) Relevez un passage qui illustre l’amour de Charles pour sa femme.

9) « Il se sentit triste comme une maison démeublée » Chapitre 4

Dites qui ressent cette émotion, et pour quelle raison, puis comparez ce sentiment avec ceux
de Charles.

10) Dès l’arrivée d’Emma chez elle quelles pensées traversent son esprit ? Sont-elles adaptées
à la situation ? Que devrait-elle ressentir ?

11) Que fait Charles pour lui faire plaisir ?

12) Comment le comportement de Charles contraste avec celui de son épouse ? Trouvez un
passage du texte dans le chapitre V pour l’illustrer.

13) Que se remémore Charles au Chapitre V ? Quelle figure de style est employée pour
exprimer ses réflexions ? Dans quel but ?

14) Comment se comporte Charles en rentrant du travail au Chapitre V et comment réagit son
épouse ?

15) Lisez la fin du chapitre V et dites comment il illustre la déception d’Emma face au
mariage.

Chapitre 6

16
Le temps dans le récit

16) A qui est consacré chapitre 8 ? à quel moment du récit se déroule-t-il ?

Ce chapitre est consacré au marquis de Vaubyessard. Il se déroule

Analepse, Prolepse, Ellipse

Prolepse : C’est une figure de style, qui consiste à anticiper le futur, à se projeter dans
l’avenir. Exemple : J’aurai mon bac l’année prochaine.

Analepse : C’est une figure de style contraire à l’analepse. On fait un retour en arrière, un
flash-back (terme de cinéma). Exemple : Aujourd’hui, je suis dans ce cimetière, alors qu’il y a
15 ans, je jouais près du parc à ses côtés.

L’ellipse : C’est une figure de style, qui consiste à passer sous silence un moment donné de la
pièce, ou de l’histoire, qui ne semble pas important. C’est le fait de raconter quelque chose et
de couper pour passer à autre chose. Exemple : Cette famille était riche. Deux ans plus tard,
on retrouva cette même famille pauvre.

17
Chapitre 7 :

17) « Mais, à mesure que se serrait davantage l’intimité de leur vie, un détachement intérieur
se faisait qui la déliait de lui ». Commentez cette phrase.

18) Par quels procédés Flaubert décrit la « platitude » de Charles ?

19) Quels sont les passages en italique et que signifient-ils ?

20) Quel implicite est présent derrière les observations que fait la mère de Charles concernant
le mode de vie de son fils ?

21) Quel évènement clôture le chapitre tout en se révélant prometteur pour Emma ? Comment
le narrateur souligne la différence de classe sociale ?

Chapitre 8 :

16) Comment qualifier le tempérament d’Emma ? Trouvez des éléments et des passages qui le
justifient.

17) Quelle place tient la littérature romantique dans la vie d’Emma ? Comment l’illustre
Flauvert (procédés stylistiques, choix du lexique).

18) Quelles expressions et passages illustrent le rejet du romantisme ?

Chapitre 9 :

19) Quelles sont les lectures d’Emma Bovary ? Dans quel but ?

20) Comment est présentée la ville de Paris ? Quelle est la figure de style employée pour la
désigner ?

21) Quel regret à Emma et que reproche-t-elle à Charles ?

22) Quel thème est explorer tout au long du chapitre ?

23) Où vivent-ils ?

18
24) Quels évènements clôturent le chapitre ?

Deuxième partie
Chapitre 1 :

1) Où emménagent-ils et comment est décrit l’endroit ? quels qualificatifs sont employés et


quelle image du lieu donnent-ils ?

2) Lisez attentivement la description de la pharmacie et dîtes ce qu’elle nous révèle de la


personnalité du pharmacien ?

3) Quel rapport entretient le pharmacien avec la religion ?

Chapitre 2 :

1) Quel nouveau personnage apparaît et quel est l’effet produit sur Emma ?

2) Quelles connivences entretiennent le nouveau personnage et Emma ?

Chapitre 3 :

1) Quel est le point de vue narratif au début du chapitre ? Quel est l’effet de cette focalisation
narrative ?

2) Quel est le secret du pharmacien et pour quelle raison sympathise-t-il avec Charles ?

3) Dans quel état d’esprit est Charles ? Dans quelle mesure peut-on dire que son état d’esprit
et en discordance avec celui de son épouse ?

4) Comment Emma s’attelle à la maternité ?

5) Pour quelle raison Emma est accusée de se « compromettre » et qu’est ce que cela traduit
des mentalités villageoises ?

6) Dans quel environnement vit la fille d’Emma ? Que traduit-il du tempérament d’Emma ?

Chapitre 4 :

7) Quel quiproquo se présente au début du chapitre concernant Léon ?

8) Quels qualificatifs sont employés pour décrire la personnalité du pharmacien ?

19
9) Faites des recherches sur l’hebdomadaire L’illustration et dites en quoi sa lecture est en
corrélation avec les rêves d’Emma.

10) Comment s’instaure la complicité entre Emma et Léon ?

11) Quel geste fait Emma qui démontre qu’elle souhaite être sa « bonne amie » ?

12) Quelle vision de l’amour le dernier paragraphe du chapitre révèle-t-il ?

Chapitre 5 :

13) Où se rendent les personnages ?

14) Que traduit une fois de plus la description faite de Charles ?

15) Comparez la description de Charles et Léon et relevez les termes mélioratifs et péjoratifs
pour chacune d’entre elle.

16) Quel personnage opportuniste apparaît ?

17) Comment Lheureux fait preuve de discrimination à l’égard d’une minorité ?

18) Quel changement s’opère sur Emma ? « Les bourgeoises admiraient son économie, les
clients sa politesse, les pauvres sa charité » Pour quelle raison ?

Chapitre 6 :

19) Quelle souffrance Emma porte-t-elle sur le cœur et comment cherche-t-elle à s’en
débarrasser ?

20) Comment se comporte Emma avec sa fille Berthe ? Quel est le temps de la phrase qui lui
est adressée ? Qu’est ce que cela traduit du comportement d’Emma ?

21) Que craint Léon lorsque Charles souhaite s’entretenir avec lui ?

22) Quelle décision prend Charles, et pourquoi ?

Chapitre 7 :

23) Quel type de phrases exprime les remords d’Emma ? Relevez en deux.

24) Que suggère la mère de Charles pour résoudre les problèmes de santé d’Emma ?

25) Quelle personne Emma découvre-t-elle depuis sa fenêtre ?

20
26) Quelles réflexions se fait Rodolphe Boulanger au sujet d’Emma et de son mari ?

Chapitre 8 :

27) Comment Rodolphe tente de séduire Emma ?

Analyse d’extrait de « M. Lieuvain se rassit alors (…) jusqu’à « ce demi-siècle de servitude ».

Les comices

Le 18juillet 1852, dans la ville normande de Grand-Couronne, Flaubert assiste à un comice


agricole et sans doute s’inspire-t-il de cette journée pour rédiger le chapitre 8 de la deuxième
partie de Madame Bovary.

Zola procédera-t-il de façon différente lorsqu’il parcourra les mines, un carnet à la main,
avant d’écrire Germinal ? Autrement dit : Madame Bovary est-elle une œuvre réaliste
annonciatrice du naturalisme ? Il n’existe pas de réponse unique. En effet, la scène des
comices, et notamment le passage délimité consacré à la remise des prix, semble saisir la
réalité d’une vie rurale. Des noms, des termes agricoles, des prix… on croirait une
photographie.

L’alternance des deux scènes – celle qui se déroule entre Rodolphe et Emma au premier étage
de la mairie et celle qui a lieu sur la place -renforce cette impression d’instantané, de saisir
brute sans détour littéraire. Ce n’est pourtant qu’une illusion, le résultat minutieux d’un travail
littéraire par lequel le discours amoureux conventionnel et l’éloge de l’agriculture se
répondent, et les échos renvoyés ne font qu’éclairer la médiocrité des deux propos.

Cet artifice littéraire de l’alternance est ici le principal ressort de la satire et de la


parodie. Nous ne sommes donc plus dans le réalisme à ce moment-là, bien que le portrait
minutieux de la servante ne prête pas à sourire et nous incite plutôt à y voit du réalisme… La
description acquiert une épaisseur temporelle, faisant de la servante le symbole de ceux que
des « bourgeois épanouis » broie en toute bonne conscience. Flaubert dénonce ainsi les
valeurs de son temps et les servitudes qu’elles imposent.

21
LES DISCOURS

1. •Définition : Le discours direct rapporte les paroles (ou les pensées) telles qu’elles ont
été formulées par celui qui les a prononcées (ou pensées).
2. •Caractéristiques : Le discours direct est inséré dans le récit. Celui-ci, d’une certaine
façon, s’arrête pour laisser la place à ce qui s’est dit. Aussi trouve-t-on :
3. -une ponctuation spécifique qui encadre le passage au discours direct : guillemets qui
s’ouvrent devant la 1ère réplique et qui se ferment après la dernière ; tirets devant
chaque réplique, sauf la 1ère qui est précédé de l’ouverture des guillemets;
4. -des verbes introducteurs de paroles (dit-il ; cria-t-il ; murmura-t-il…), placés soit
avant la réplique, soit en incise, soit à la fin de la réplique.
5. -une ponctuation reprenant les émotions du locuteur (phrases exclamatives,
interrogatives…) et une syntaxe à l’image des émotions (phrases interrompues…)
6. -le niveau de langue qui est celui du/des locuteur(s)
7. -les temps et les personnes du discours (majoritairement : présent d’énonciation ;
passé composé ; 1ères personnes (je ; nous) et 2èmes personnes (tu ; vous)), le
principe étant de conserver le système d’énonciation du discours d’origine.
Exemple : « Le Loup et l’Agneau », Fables, Jean de La Fontaine

Un agneau se désaltérait

Dans le courant d’une onde pure ;

Un loup survient à jeun, qui cherchait aventure,

Et que la faim en ces lieux attirait.

« Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ?

Dit cet animal plein de rage :

Tu seras châtié de ta témérité.

Sire, répond l’agneau, que Votre Majesté

Ne se mette pas en colère (…) »

Le discours indirect :

1. -Définition : Le discours indirect rapporte les paroles (ou les pensées) par le biais
d’une subordination.

22
2. -Caractéristiques : Le discours indirect est introduit dans le récit et se confond avec
lui. Aussi les caractéristiques du discours direct disparaissent. On aura :
3. -des propositions subordonnées dépendant d’un verbe de parole. Dès lors, la
ponctuation expressive disparaît (plus de phrases exclamatives, interrogatives…) et il
faut être attentif à la correspondance des temps.
4. -les temps et les personnes du récit (majoritairement : imparfait ; passé simple ;
présent de narration ; 3èmes personnes (il/elle ; ils/elles), le principe étant de
transposer les paroles dans le système d’énonciation du récit.
Exemple : (transformation de l’extrait du « Loup et l’Agneau »)
Un agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure ; un loup survient à jeun, qui
cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Le Loup, plein de rage, demanda à
l’Agneau ce qui le rendait aussi hardi pour troubler son breuvage et lui dit qu’il serait châtié
de sa témérité. L’Agneau répondit qu’il ne fallait pas que le Loup se mît en colère.

Le discours indirect libre :

1. •Définition : Le discours indirect libre rapporte les paroles (ou les pensées) de
manière indirecte mais sans utiliser de subordination.
2. •Caractéristiques : Le discours indirect libre se fond dans le récit. Il va donc
conserver des marques du récit :
3. -les temps et les personnes du récit (majoritairement : imparfait ; passé simple ;
présent de narration ; 3èmes personnes (il/elle ; ils/elles), le principe étant de
conserver le système d’énonciation du récit.
Mais il va aussi conserver des éléments du discours direct :
1. -la ponctuation et la syntaxe révélant les émotions du locuteur (phrases exclamatives,
interrogatives…)
2. -le niveau de langue du locuteur
Exemple : (transformation de l’extrait du « Loup et l’Agneau »)
Un agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure ; un loup survient à jeun, qui
cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Qu’est-ce qui rendait l’Agneau si
hardi ? Il troublait son breuvage ! Il serait châtié de sa témérité ! L’Agneau tremblait. Il ne
fallait pas que le Loup se mît en colère !

Le discours narrativisé :

Définition : Le discours narrativisé résume par un verbe intégré au récit, les paroles (ou les
pensées) qui ont été prononcées.

23
Caractéristiques : Le discours narrativisé fait partie du récit. Il conserve donc les données du
récit :
1. -les temps et les personnes du récit (majoritairement : imparfait ; passé simple ;
présent de narration ; 3èmes personnes (il/elle ; ils/elles), le principe étant de
conserver le système d’énonciation du récit.
2.
Exemple : (transformation de l’extrait du « Loup et l’Agneau »)
Un agneau se désaltérait dans le courant d’une onde pure ; un loup survient à jeun, qui
cherchait aventure, et que la faim en ces lieux attirait. Le Loup menaça de punir l’Agneau de
sa témérité. L’Agneau plaida sa cause.

Source : Les discours (ac-grenoble.fr)

24
Questions :

28) Veuillez dégager le plan du passage en justifiant votre réponse par des observations
concernant les discours ou les paroles rapportées.

29) Dîtes en quoi cette scène est-elle double ? En suivant le plan dégagé précédemment,
étudiez la mise en place de ce dédoublement.

30) Dans quelle mesure le dédoublement participe-t-il de l’écriture réaliste ?

31) Quels autres éléments relèvent également du réalisme ?

La déclaration d’amour

32) Quelles sont les étapes de la déclaration d’amour ?

33) Quel est l’effet produit par l’emploi des temps de conjugaison dans le passage « Rodolphe
ne parlait plus … se confondirent » ?

34) Quel est le type de propositions employées dans le même passage ? Pourquoi, selon
vous ?

35) Dans l’extrait allant de « M. Lieuvain » à « existence antérieure » quels points communs
peut-on relever entre le discours du Président et celui de Rodolphe ? Quel est l’effet sur le
lecteur ?

36) Comment les répliques s’enchaînent-elles dans le passage dialogué « Ainsi, nous, disait-il
… Soixante et dix francs »

37) En quoi le dédoublement des scènes est-il bien davantage qu’un simple procédé d’écriture
réaliste ?

38) Quels autres procédés relèvent de la parodie et du discours amoureux ?

Un regard sur la société

39) Quelle sont les différentes catégories sociales représentées dans le passage ?

40) Par quels procédés la description de Catherine-Nicaise-Elisabeth Leroux s’insère-t-elle


dans le fil du récit ?

41) Comment la description s’enrichit-elle de l’histoire de la servante ?

42) Quel est, selon vous, le registre utilisé dans cette description ? Justifiez votre réponse.

25
43) En quoi l’évocation (dialogue, puis description) de Catherine Leroux illustre-t-elle
l’expression « un demi-siècle de servitude » ?

Chapitre 9 :

44) Quel cadeau fait Rodolphe à Emma et comment réagit Charles ?

45) Dans quelle mesure peut-on dire que l’attachement d’Emma pour Rodolphe se construit
graduellement jusqu’à « refroidir » Rodolphe ».

Chapitre 10 :

46) Pour quelles raisons Emma se démarque des autres maîtresses de Rodolphe ?

47) Comment évolue la relation entre Emma et Rodolphe ? Trouvez une figure de style qui
illustre cette évolution.

26
TROISIEME PARTIE

Chapitre 5

Passage analysé à partir de « L’Hirondelle partait au petit trot (…) jusqu’à Quelle étreinte ! »

Après Tostes et Yonville, et à défaut de pouvoir gagner Paris, le lieu de tous les possibles
(Léon y a vécu quelque temps), Emma s’échappe chaque jeudi à Rouen. Après s’être levée de
bonne heure, avoir marche « de long en large » comme un prisonnier ou un animal en cage,
elle prend l’Hirondelle pour retrouver Léon mais aussi pour se longer dans cet espace enfin
ouvert dont elle « hume la brise », penchée à la fenêtre de la voiture.

La plume de l’écrivain progresse au rythme du voyage et le lent cheminement de l’Hirondelle


sert de prétexte à une évocation de la campagne puis de la ville ; on y découvre aussi les
sentiments d’Emma, un amour qui englobe Léon et ce que représente la ville, cette « capitale
démesurée », cette « vieille cité normande » où « le ronflement des fonderies » se mêle au
« carillon clair des églises ».

Mais, si le voyage d’Emma a lieu « chaque jeudi », c’est que la fuite est vaine, l’espace
illusoire, Emma en définitive, ne pourra pas échapper à Yonville.

27
Questions :

L’itinéraire du texte et du voyage

48) En quoi le voyage d’Emma détermine-t-il la progression du texte ?

49) Etudiez le traitement du temps dans le passage.

50) A quels procédés grammaticaux, lexicaux ou stylistiques Flaubert a-t-il recours pour
préciser son récit ou sa description ?

51) Quel est, selon vous, l’effet produit par le souci de la précision dans une scène montrée
comme répétitive ?

Un voyage prétexte à une analyse du personnage

52) Montrez que le point de vue omniscient et le point de vue externe côtoient le point de vue
interne ? Quel est l’intérêt de cette combinaison ?

53) A quoi voit-on l’impatience d’Emma ? Comment peut-on l’expliquer ?

54) Comment Emma associe-t-elle Rouen et son amour pour Léon ? dans ce passage
« quelque chose de vertigineux (…) où elle entrait ».

55) Comment voit-on qu’Emma revit quand elle arrive à Rouen ?

56) Quels sont les différents gestes ou mouvement d’Emma à partir du moment où elle est
entrée dans Rouen ? Quelle en est la signification ?

57) Interpréter le paragraphe « Elle tournait (…) chapeau »

Un voyage prétexte à un regard sur le monde moderne

58) Délimitez précisément les passages où le discours descriptif évoque Rouen.

59) Comment la description s’insère-t-elle dans la narration ?

60) Dans quelle mesure peut-on dire de la description de Rouen « descendant (…) contre une
falaise » qu’elle est « comme une peinture » ?

61) Quelle est la place de la modernité dans ce tableau de la ville ?

62) Quelles sont les différentes fonctions de la description de la ville ?

28
Dernier chapitre du dénouement

Lecture analytique du passage débutant par « Un jour qu’il était allé au marché » jusqu’à la
fin « recevoir la croix d’honneur »

Avec le récit détaillé de l’agonie d’Emma et des heures qui ont précédé son empoisonnement
à l’arsenic, l’intrigue se dénoue ; et pourtant le roman ne se termine pas sur le bref et définitif
« Elle n’existait plus » qui clôt le chapitre 8. Les chapitres 9 et 10 racontent les jours qui
suivent la mort de l’héroïne ainsi que l’enterrement de la jeune femme ; le chapitre 10
s’achève sur la passion de Justin, son « regret immense plus doux que la lune et plus
insondable que la nuit », un amour secret dans lequel Lestiboudois ne voit pourtant qu’une
explication aux vols de ses pommes de terre. Dans ce dernier paragraphe, l’amour pur et la
réalité prosaïque se côtoient, comme on a pu le voir auparavant dans l’épisode des comices et
comme on le retrouve dans les dernières pages du roman.

Le chapitre 11, faisant écho aux premières pages du roman, nous ramène à Charles, un
Charles qui se consume d’amour pour Emma et va jusqu’à chercher dans le visage de
Rodolphe le souvenir de la jeune femme disparue. A la manière des héros qu’Emma a
rencontrés dans ses lectures et poursuivis dans ses rêves, Charles meurt d’amour, une
« longue mèche de cheveux noirs » à la main. Mais le roman ne s’achève pas sur cette image ;
c’est Homais, le pharmacien prêt à tout, y compris à exercer illégalement la médecine, qui a le
dernier mot : la société consacre le triomphe de sa médiocrité en lui donnant la croix
d’honneur.

29
Les valeurs du temps

Le présent.

1. ➡Le présent d'énonciation exprime les faits situés au moment où l’on parle
2. J’écris ceci en ce moment.

3. ➡Le présent de vérité générale.


4. L’eau bout à cent degrés.

5. ➡Le présent d’habitude évoque des actions répétées.


6. Tous les jours il se promène avec son chien.

7. ➡Le présent de narration rapporte des faits passés.


8. Les deux chevaliers se dévisagèrent : l’instant d’après, Yvain dégaine son arme et
se rue sur son adversaire.

9. ➡Le futur proche.


10. Je reviens tout de suite.

11. ➡Le passé récent.


Le boucher sort à l'instant.

Le passé composé.

1. ➡Le passé composé exprime une action passée par rapport au moment où l’on parle
ou écrit.
2. Je l’ai vu hier.

3. ➡Il peut également exprimer l’éventualité après si.


4. Si ça vous a plu, ils le rejoueront demain.

5. ➡Le passé composé évoque une vérité générale ou une action qui se répète.
6. Je me suis souvent souvenu de ma mère.

L’imparfait.

1. ➡L'imparfait évoque l’arrière-plan du récit (description du décor et des personnages


ainsi que les faits dans leur déroulement).
2. Il neigeait depuis trois jours et elle lisait tranquillement.

3. ➡L'imparfait d'habitude évoque des actions qui se répètent.


4. Tous les matins, il promenait son chien.

30
5. ➡L’imparfait peut avoir une valeur modale dans une subordonnée de condition et
ainsi exprimer une hypothèse ou une condition.
6. Si tu parlais, je pourrais comprendre.

7. Je voulais savoir si vous faisiez quelque chose ce soir.

Le passé simple.

1. ➡Evoquant des actions de premier plan qui font progresser l’action, le passé simple
est un temps du récit.
Il reposa son livre, se leva et partir dormir.

Le futur.

1. ➡Le futur simple évoque l’avenir par rapport au présent.


2. Dimanche prochain, nous irons à la mer.

3. ➡Le futur peut aussi exprimer un ordre, une supposition ou un fait soumis à une
condition.
Vous irez à l’école à 8h00.

Du bruit, ce sera ma soeur !

Si je mange autant, je grossirai.

Le futur antérieur.

1. ➡Le futur antérieur évoque une action future, antérieure à une autre action future.
2. Quand le soleil sera revenu, nous irons jouer.

3. ➡Le futur antérieur peut exprimer une supposition.


Ils auront sûrement oublié le rendez-vous.

Le plus-que-parfait.

1. ➡Le plus-que-parfait exprime une action mise à l’arrière-plan.


2. Le soleil avait disparu quand mon frère rentra.

3. ➡Le plus-que-parfait exprime une hypothèse non réalisée dans une subordonnée de
condition.
4. Si j’avais mieux travaillé, j’aurais mieux réussi.

31
Le passé antérieur.

1. ➡Le passé antérieur évoque un fait qui est antérieur à un fait énoncé au passé simple.
Dès qu’ils eurent fini, ils prirent la poudre d’escampette.

Le conditionnel.

1. ➡Le conditionnel peut exprimer un fait probable.


2. Le score serait de 53% pour le maire sortant.

3. ➡Il peut aussi évoquer une action future dans le passé.


4. J’étais sûr qu’elle oublierait.

5. ➡Il peut exprimer une demande atténuée par politesse.


6. Je voudrais vous parler.

7. ➡ Le conditionnel passé peut aussi exprimer l’hypothèse.


Si j’avais voulu, je serais venu

Source : Les valeurs des temps (ac-grenoble.fr)

32
Questions

La forme particulière du dénouement

63) Dégagez et commentez la composition du passage.

64) En vous appuyant sur un relevé précis des indices temporels, étudiez le traitement du
temps.

65) Analysez le glissement du passé simple à l’imparfait dans chacune des deux scènes.
Quelle valeur Flaubert attribue-t-il à chaque temps ? Que cherche-t-il à traduire par ce
glissement ?

66) Etudiez les différentes valeurs du présent dans le texte en soulignant l’ambiguïté de
certains verbes.

67) En vous appuyant sur votre réponse à la question 66, commentez le choix des temps dans
les deux derniers paragraphes.

Un miroir du roman, le destin des personnages

68) Comment Rodolphe apparaît-il dans ce passage ?

Pourquoi selon vous, Flaubert a-t-il choisi de le mettre en scène à la toute fin du roman ?

69) A l’exception de Charles, que sont devenus les différents personnages du roman évoqués
ici ?

70) Comment Flaubert rend-il présente son héroïne éponyme bien que son enterrement ait lieu
au chapitre précédent ?

Un dénouement tragique ? romantique ? réaliste ?

71) Comment Flaubert nous amène-t-il à nous interroger sur le caractère tragique de ce
dénouement ?

72) Comment expliquer la mort de Charles ?

73) Dans quelle mesure peut-on dire que Charles est un héros romantique tel qu’Emma en
rêvait ? Qu’en pensez-vous ?

33
74) Commentez la dernière phrase du roman. Pourquoi Flaubert termine-t-il en évoquant
Homais ?

75) En quoi le dénouement fait-il écho aux premières pages du roman.

34
35

Vous aimerez peut-être aussi