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TRAVAIL ENCADRE

Exposé sous le titre :


Madame Bovary

De: Gustave FLAUBERT

Réalisé par : GUAOUGAOU Abdellah

Sous l’encadrement de : Mr. DAHMANY


Bibliographie de l’auteur
Gustave Flaubert est né le 12 décembre 1821 à Rouen. Il est le
deuxième enfant d'Achilla Cléophas Flaubert, chirurgien-chef, et
d'Anne Justine Fleuriot. Son enfance a été marquée par un
certain abandon en comparaison de son frère aîné, qui était un
brillant élève admiré par la famille. En tant qu'adolescent
romantique attiré par l'écriture, il a eu une scolarité peu
enthousiaste et a été renvoyé du Collège Royal en 1839 pour
indiscipline. Flaubert a ensuite poursuivi des études de Droit à
Paris, mais il a abandonné en 1844 en raison de crises
d'épilepsie. Il s'est ensuite installé à Croisset, où il a commencé à
écrire.
En 1846, son père et sa sœur sont décédés, marquant le début
d'une liaison tumultueuse avec la poétesse Louise Colet. Flaubert
a également assisté à la Révolution de 1848 et a entrepris un
voyage en Orient de 1849 à 1852 avec Maxime Du Camp. Poussé
par des amis, il a commencé la rédaction de "Madame Bovary" en
1851, qui a été achevé en 1856 après 56 mois de travail. Ce
roman a fait l'objet d'un procès pour atteinte aux bonnes mœurs,
mais Flaubert a été acquitté.
Par la suite, il a rédigé "Salammbô" (1862), un roman historique
inspiré d'un voyage en Tunisie. En 1864, il a entrepris la version
définitive de "L'Éducation sentimentale", qui a été publié en 1869
avec une réception mitigée. Flaubert menait une vie mondaine,
fréquentant les salons parisiens, et il a reçu la Légion d'honneur
en 1866. Pendant la guerre franco-prussienne, il s'est réfugié à
Rouen et a perdu sa mère en 1872.
En 1874, Flaubert publie "La Tentation de saint Antoine" et en
1877, il publie "Trois contes", qui sont tous deux bien accueillis
par la critique. Il consacre ensuite ses années de travail de 1877
à 1880 à "Bouvard et Pécuchet", une œuvre satirique inachevée
qui est publiée en 1881, un an après sa mort.
Les dernières années de la vie de Flaubert sont marquées par des
difficultés financières et de santé. Il décède subitement le 8 mai
1880 à Canteleu, suite à une hémorragie cérébrale. Ses obsèques,
qui ont lieu le 11 mai 1880, rassemblent de nombreux écrivains
qui le considèrent comme leur maître. Parmi ses œuvres notables,
on retrouve "Madame Bovary", "Salammbô", "L'Éducation
sentimentale" et "Trois contes".
Présentation des personnages :
Emma Bovary est la protagoniste du roman et l'épouse de Charles
Bovary. Flaubert s'est peut-être inspiré du suicide de Delphine
Delamare, fille d'un riche propriétaire terrien, pour créer le
personnage d'Emma. Son mariage avec Eugène Delamare, officier
de santé, a été une source de frustration pour elle, jusqu'à ce
qu'elle se suicide en absorbant de l'arsenic en 1848.
Charles Bovary est le mari d'Emma et un officier de santé. Il est le
fils de Charles-René Bovary et le père de Berthe, la fille d'Emma
et de lui-même.
Mme Bovary mère est la mère de Charles et la fille d'un
marchand.
Théodore Rouault est le père d'Emma. Il rencontre sa fille après
s'être fracturé une jambe.
Léon Dupuis est l'amant d'Emma. Au début, elle résiste à ses
avances, mais finit par devenir son deuxième amant. Il est clerc
du notaire Guillaumin, pensionnaire du Lion d'Or et locataire
d'Homais.
Rodolphe Boulanger est le premier amant d'Emma. Il est
propriétaire du domaine de la Huchette et a un tempérament
brutal et une intelligence perspicace.
Mme Lefrançois est une veuve et la propriétaire du Lion d'Or,
l'auberge d'Yonville.
Homais est le pharmacien d'Yonville. Il est marié et a quatre
enfants.
Héloïse Dubuc est la première femme de Charles. Elle est veuve et
âgée de 45 ans. Charles réalise après sa mort qu'elle n'avait pas
de fortune.
Maître Guillaumin est le notaire d'Yonville.
Justin est le commis d'Homais et secrètement amoureux d'Emma.
Hivert est le conducteur de la diligence L'Hirondelle.
Binet est le percepteur à Yonville et le capitaine des pompiers.
Dr Canivet est un grand médecin renommé de Neufchâtel.
Dr Larivière est un médecin réputé qui est appelé en urgence
après l'empoisonnement
L'abbé Bournisien : Prêtre de Yonville.
Madame Rolet est une nourrice qui s'occupe de Berthe, tandis
que son mari est un menuisier. M. Lheureux, quant à lui, est un
boutiquier à Yonville, spécialisé dans la vente de tissus. Il est
considéré comme la principale cause de l'endettement d'Emma.
M. Lieuvain occupe le poste de conseiller à la préfecture de la
Seine-Inférieure et prononce un discours lors des Comices
agricoles. M. Derozerays, de son côté, est le président du jury lors
de cet événement. Hippolyte Tautain est un garçon d'écurie
travaillant au Lion d'Or, mais il souffre d'un pied bot.
Malheureusement, l'opération réalisée par Charles Bovary pour le
soigner est un échec. Artémise est une employée de l'auberge du
Lion d'Or, tandis que Félicité est la bonne d'Emma.

RESUME :
Après avoir passé de nombreuses années à étudier dans un lycée
provincial, Charles Bovary devient médecin et épouse une veuve
fortunée. À la mort de cette dernière, il fait la connaissance
d'Emma Rouault, une jeune femme élevée dans un couvent, et
décide de l'épouser. Emma, avide de romantisme et de passion,
imagine une vie pleine d'aventures aux côtés de son nouveau
mari.
Cependant, la réalité de la vie d'Emma avec Charles est bien
différente de ses rêves. La monotonie et l'étroitesse de sa vie la
laissent insatisfaite, son mari ne répondant pas à ses attentes.
Lors d'un bal chez un vicomte à Vaubyessard, elle croit un
instant vivre la réalité de ses rêves luxueux et mouvementés.
Malheureusement, le retour à la routine la plonge dans une
maladie nerveuse plus psychologique que physique.
Inquiet pour la santé d'Emma, Charles décide de déménager à
Yonville-l'Abbaye. Bien que son état physique s'améliore, Emma
reste déçue par son mari qui ne perçoit pas son malaise. À la
recherche d'évasion, elle entame une liaison avec Rodolphe
Boulanger, un riche propriétaire, mais cette relation se détériore
rapidement. Elle trouve ensuite un réconfort éphémère dans la
religion, puis s'engage dans une seconde liaison avec Léon
Dupuis, un clerc de notaire qu'elle avait connu autrefois.
Les dépenses extravagantes pour ses amants et pour elle-même la
plongent dans une spirale de dettes insurmontables. Abandonnée
par ses amants et sans soutien financier, Emma se tourne vers la
seule solution qu'elle voit : le suicide à l'arsenic emprunté chez le
pharmacien Homais. La découverte des lettres échangées avec ses
amants plonge Charles dans le désespoir, et il meurt de chagrin.
Leur fille Berthe, devenue orpheline, est confiée à sa grand-mère
paternelle. Après la mort de celle-ci, Berthe est envoyée chez une
tante.

Commentaire composé :
Extrait :
Emma se répétait :
- Pourquoi , mon Dieu ! me suis-je mariée? Elle se demandait s'il n'y aurait pas eu moyen,
par d'autres combinaisons du hasard , de rencontrer un autre homme ; et elle cherchait à
imaginer quels eussent été ces événements non survenus, cette vie différente , ce mari
qu'elle ne connaissait pas. Tous , en effet, ne ressemblaient pas à celui-là . Il aurait pu être
beau, spirituel, distingué, attirant, tels qu'ils étaient sans doute, ceux qu'avaient épousés
ses anciennes camarades du couvent. Que faisaient-elles maintenant? A la ville , avec le
bruit des rues, le bourdonnement des théâtres et les clartés du bal, elles avaient des
existences où le cœur se dilate , où les sens s'épanouissent. Mais elle , sa vie était froide
comme un grenier dont la lucarne est au nord , et l'ennui, araignée silencieuse, filait sa toile
dans l'ombre à tous les coins de son cœur. Elle se rappelait les jours de distribution de prix,
où elle montait sur l'estrade pour aller chercher ses petites couronnes. Avec ses cheveux en
tresse, sa robe blanche et ses souliers de prunelle découverts , elle avait une façon gentille ,
et les messieurs, quand elle regagnait sa place, se penchaient pour lui faire des
compliments ; la cour était pleine de calèches , on lui disait adieu par les portières, le maître
de musique passait en saluant, avec sa boîte à violon. Comme c'était loin, tout cela ! comme
c'était loin !

Introduction :
Gustave Flaubert (1821-1880), le grand passionné de la phrase
douloureuse et du genre romanesque prolixe, a apporté une
contribution significative à la littérature réaliste du XIXe siècle.
Son œuvre romanesque est d'une ampleur considérable. Elle est
le fruit d'un travail d'écriture minutieux et sans fin de
corrections. Elle offre aux lecteurs des terrains propices pour
l'étude de la narration et l'analyse de la description, tant sur le
plan rhétorique que thématique. L'extrait proposé à commenter se
situe vers la fin du septième chapitre de la première partie de
Madame Bovary, publié en 1887. Il fait suite à une scène ironique
dans laquelle Emma apparaît très exigeante envers son mari et
semble même prête à se livrer à des débauches adultères. Dans
son ensemble, cet extrait met en évidence le malheur du mariage
d'Emma, qui atteint son paroxysme. L'héroïne aurait préféré
épouser un autre homme que Charles et regrette finalement de ne
pas avoir la même chance dans sa vie conjugale que ses
anciennes amies du couvent.
Donc en quoi le mariage d’Emma est-il tragique ?
Pour approfondir cette problématique, il est pertinent d'étudier
tout d'abord le monologue traumatisant de l'héroïne, puis
d'examiner les tentatives oniriques d'Emma à la recherche d'une
vie conjugale impossible.
Développement :
Le passage commence par un monologue mélancolique et
profondément introspectif d'Emma Bovary. L'héroïne, se sentant
désespérée et isolée en elle-même, décide d'interroger son moi
intérieur longtemps traumatisé. L'interrogation directe, renforcée
par l'inversion du sujet dans la phrase "pourquoi me suis-je
mariée ?", met en évidence l'effet dysphorique d'un mariage
insupportable qui semble continuer à bouleverser l'état d'esprit
d'Emma. D'ailleurs, l'utilisation du passé composé, qui exprime
généralement une action qui n'est pas totalement achevée dans le
passé par rapport au présent du locuteur, n'est pas utilisée de
manière gratuite au début de l'extrait. Elle confirme plutôt la
terrible souffrance de la jeune mariée au moment même où elle
raconte son récit. L'invocation de Dieu, exprimée de manière
exclamative et pathétique avec les mots "mon Dieu !", renforce
l'idée du drame du mariage et présente Emma comme une femme
piégée et condamnée par l'ironie du destin à une souffrance
conjugale. En effet, dans le monologue d'Emma, on peut percevoir
une sorte de voix plaintive à travers laquelle l'héroïne semble
appeler son "je" de femme dédoublée pour émerger et lui
permettre de se libérer, ne serait-ce que momentanément, de ses
conflits psychiques, tout en lançant implicitement une
malédiction sur son sort inattendu.
De plus, il convient de souligner que la problématique du mariage
d'Emma est également abordée dans le texte à travers les rêves
obsessionnels de l'héroïne. Ce retour onirique, empreint de
nostalgie, vers le passé irrévocable de Mme Bovary nous est
transmis par le biais d'un narrateur omniscient. Cela revêt une
importance d'autant plus significative dans l'extrait, car on
observe que le mouvement descriptif du texte passe du discours
direct d'Emma au discours narrativisé du narrateur. On pourrait
dire que la douleur de la jeune mariée atteint son paroxysme,
l'empêchant désormais d'extérioriser ses conflits psychiques
internalisés. Ainsi, dans ce passage, Emma est présentée comme
une femme ballottée entre deux temps incompatibles et
inconciliables : le présent référentiel, où elle s'adresse à elle-
même pour réagir contre son mariage malheureux, et le passé
irréel, en tant qu'étape de vie perdue et déplorable, car
malheureusement non vécue et impossible à rattraper. Ce passé
irréalisable, si regrettable, dans les rêves d'Emma, trouve son
explication dans l'utilisation du conditionnel passé, mais aussi
dans une succession d'images rhétoriques investies dans l'extrait
sous forme de métaphores filées et d'allégories.
Emma exprime des regrets et condamne de manière
impardonnable le fait d'être liée à Charles, un mari indésirable.
Elle aurait préféré rencontrer quelqu'un d'autre, un certain "anti-
Charles" spirituel. Ainsi, elle semble accuser le hasard d'être
cruel envers sa condition de femme misérable, un hasard qui
s'oppose à son paradis perdu. Dans le récit, la vie et l'ennui
d'Emma sont comparés respectivement à "un grenier dont la
lucarne est au nord" et à "l'araignée silencieuse qui tisse sa toile
dans l'ombre à tous les coins de son cœur". Ces deux allégories
comparatives mettent en évidence la froideur de la vie d'Emma et
soulignent les obstacles aux aspirations sensuelles et
romantiques de la jeune mariée. "Mais elle, sa vie était froide
comme un grenier dont la lucarne est au nord, et l'ennui,
araignée silencieuse, filait sa toile dans l'ombre à tous les coins
de son cœur." (p.78) Les souvenirs de son enfance, les moments
inoubliables passés avec ses anciennes amies, sa robe blanche,
ses cheveux en tresse, semblent rendre la jeune fille innocente et
adorable crédible. Le premier jour de son mariage, tous ces
éléments chargés de mémoire contribuent à faire d'Emma une
Bovary doublement pessimiste quant à son passé irrémédiable et
définitivement perdu. C'est pourquoi, à la fin de l'extrait, deux
modalités exclamatives sont utilisées pour exprimer le
pathétique : "Comme c'était loin, tout cela ! Comme c'était loin !".
Conclusion
À la fin de cette analyse, il est essentiel de rappeler que le thème
du mariage d'Emma, remis en question de manière presque
épileptique dans l'extrait, s'inscrit dans le cadre d'un bovarysme
au sens psychotique du terme. Après avoir épousé Charles
Bovary, Emma regrette intensément sa vie conjugale. Son
monologue, à la fois exclamatif et interrogatif au début de
l'extrait, en dit long. En réalité, le récit de cette aventure
amoureuse tragique est également l'histoire d'un mariage que
Flaubert lui-même expérimente à travers son écriture
douloureuse. Cette double tragédie s'explique par le fait qu'Emma
éprouve des difficultés à vivre avec Charles, tandis que Flaubert
semble exprimer sa souffrance d'écrivain en tentant de décrire le
bovarysme d'Emma. Ne pourrait-on pas considérer ce monologue
d'Emma et le portrait de la jeune mariée sous le regard du
narrateur comme des signes prémonitoires annonçant un
aboutissement tragique (le suicide) de l'héroïne de l'histoire ?

Bibliographie :

Flaubert, G. (1981). Madame Bovary.

Document en ligne : Analyse du roman (XIXe siècle)

https://espace-fpn.ump.ma/ftp/etudiants/Cours%20ATM%2020-21/C.%20compose

%20-%20Mme%20Bovary%20de%20Flaubert-%20-%20elyahyaoui%20omar.pdf

Sartre, J. (2018). L’Idiot de la famille (Tome 1) - Gustave Flaubert de 1821 à 1857: Gustave

Flaubert de 1821 à 1857. Editions Gallimard.

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