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Introduction

◦ Puisque ses amis condamnent le lyrisme et le manque de rigueur dont fait


preuve la tentation de ST Antoine ( poème en prose datant de 1874 ), Flaubert décide de
changer sa façon d’écrire , à la recherche d’une ‘’littérature impossible ‘‘. En 1856, et après 5
années de labeur, Gustave Flaubert publie Madame Bovary. Critiqué et mit en procès pour
l’immoralité de son œuvre, il est finalement acquitté et son roman deviendra célèbre en
1857. Il passe pour le premier écrivain moderne obsédé par la forme où s’affrontent lyrisme,
ironie, grandeur tragique et médiocrité. Flaubert soutiendra ‘’ Bovary aura été un tour de
force inouï et dont moi seul jamais aurai conscience, sujet, personnage, effet, tout est hors
de moi ‘’ .
◦ Pour Flaubert toujours ‘’ Il faut chercher la réalité dans les choses qui la
signifient ‘’.

II) L’auteur
a) Biographie

Gustave Flaubert, né à Rouen le 12 décembre 1821 et mort à Canteleu, au hameau de


Croisset, le 8 mai 1880, est un écrivain français.
Prosateur de premier plan de la seconde moitié du xixe siècle, Gustave Flaubert a marqué
la littérature française par la profondeur de ses analyses psychologiques, son souci de
réalisme, son regard lucide sur les comportements des individus et de la société, et par la
force de son style dans de grands romans comme Madame Bovary (1857), Salammbô
(1862), L'Éducation sentimentale (1869), ou le recueil de nouvelles Trois Contes (1877).
Né dans une famille de la petite bourgeoisie catholique et d'ancêtres protestants, Gustave
Flaubert est le deuxième enfant d’Achille Cléophas Flaubert (1784-1846), chirurgien-chef
très occupé à l'Hôtel Dieu (hôpital) de Rouen, et de son épouse, Anne Justine Caroline
Fleuriot (1793-1872).

Gustave Flaubert passe une enfance sans joie, marquée par l'environnement sombre de
l'appartement de fonction de son père à l'hôpital de Rouen (aujourd'hui musée Flaubert et
d'histoire de la médecine), mais adoucie par sa complicité avec sa sœur cadette, Caroline,
née trois ans après lui.

Il effectue une scolarité sans enthousiasme au Collège Royal puis au lycée de Rouen, à
partir de l'année 1832. Le premier événement à noter dans sa biographie est la rencontre à
Trouville-sur-Mer, durant l'été 1836 de Élisa Schlésinger à qui il vouera toute sa vie une
profonde passion (cette rencontre a été ensuite transposée par Flaubert dans L'Éducation
sentimentale.

Dispensé de service militaire grâce au tirage au sort qui lui est favorable, Flaubert
entreprend sans conviction, en 1841, des études de droit à Paris, ses parents souhaitant
qu'il devienne avocat. Il y mène une vie de bohème agitée[évasif], consacrée à l'écriture. Il y
rencontre des personnalités dans le monde des arts, comme le sculpteur James Pradier, et
celui de la littérature, comme l'écrivain Maxime Du Camp, qui devient son grand ami, et le
poète et auteur dramatique Victor Hugo. Il abandonne le droit, qu'il abhorre, en janvier 1844
après une première grave crise d'épilepsie. Il revient à Rouen, avant de s'installer en juin
1844 à Croisset, au bord de la Seine. Il y rédige quelques nouvelles et une première version
de L'Éducation sentimentale. Au début de l'année 1846 meurent, à peu de semaines
d'intervalle, son père puis sa jeune sœur (deux mois après son accouchement – Gustave
prendra la charge de sa nièce, Caroline). . C'est également au printemps de cette année
que commence sa liaison houleuse et intermittente sur une dizaine d'années avec la
poétesse Louise Colet. Jusqu'à leur rupture — sa dernière lettre à Louise Colet est datée du
6 mars 1855 —, il entretient avec elle une correspondance considérable dans laquelle il
développe son point de vue sur le travail de l'écrivain, les subtilités de la langue française et
ses vues sur les rapports entre hommes et femmes. Gustave Flaubert, au physique de plus
en plus massif, est cependant un jeune homme sportif : il pratique la natation, l'escrime,
l'équitation, la chasse…

Il se rend à Paris avec son ami Louis-Hyacinthe Bouilhet pour assister à la Révolution de
1848. Il lui porte un regard très critique que l'on retrouve dans L'Éducation sentimentale.
Poursuivant ses tentatives littéraires, il reprend entre mai 1848 et septembre 1849 la
première version commencée en 1847 de La Tentation de saint Antoine inspirée par un
tableau qu'il a vu à Gênes en 1843 au cours du voyage de noces de sa sœur qu'il a
accompagnée avec sa famille. Puis, Gustave Flaubert organise, avec Maxime Du Camp, un
long voyage en Orient qui se réalise entre 1849 et 1852.

Flaubert continue sa vie mondaine : il rencontre l'empereur, reçoit la Légion d'honneur en


1866 et resserre ses liens avec George Sand qui le reçoit à Nohant.

Ses dernières années sont assombries par la disparition de ses amis, les difficultés
financières et des problèmes de santé.

Il meurt subitement le 8 mai 1880, à Canteleu, au hameau de Croisset, foudroyé par une
hémorragie cérébrale. Son enterrement au cimetière monumental de Rouen se déroule le 11
mai 1880, en présence de nombreux écrivains importants qui le reconnaissent comme leur
maître, qu'il s'agisse d'Émile Zola, d'Alphonse Daudet, d'Edmond de Goncourt, de Théodore
de Banville ou de Guy de Maupassant, dont il a encouragé la carrière depuis 1873.

b) Bibliographie

Flaubert étant l’un des auteurs du xixe siècle les plus étudiés, la bibliogra- phie concernant
son œuvre est infinie ; aussi n’avons-nous recensé ici que les ouvrages et articles utilisés
par les auteurs du dictionnaire.

Il est l’auteur de:


• Un parfum à sentir, 1836.
• Rêve d'enfer, 1837.
• La Danse des morts, 1838.
• Quidquid volueris, 1837.
• Mémoires d'un fou, 1838.
• Smarh, 1839.
• Madame Bovary, 1857 et 1930 (éd. suivie des actes du procès).
• Salammbô, 1862 et 1874 (éd. définitive)

II) L’œuvre
a) structure

Le roman compte 468 pages et comporte trois parties, dont chacune évoque une étape de
la vie d'Emma et de Charles Bovary : la première, leur enfance, leur mariage et leur vie à
Tostes ; la deuxième, leur vie à Yonville ; la troisième, la double vie d'Emma entre Yonville
et Rouen, la mort d'Emma, puis celle de Charles. Ce roman apparaît ainsi comme une
double biographie d'Emma et de Charles. Le titre du roman suggère d'ailleurs cette dualité
du roman, puisque le personnage féminin ne se définit que dans son rapport à son mari.
Flaubert fait alterner temps forts et chapitres consacrés à la banalité du quotidien. Tous les
trois ou quatre chapitres, le roman comporte des événements singuliers (souvent marqués
par des chapitres avec un nombre de pages plus important), auxquels le romancier fait
ensuite plusieurs allusions et dont on trouve souvent des échos dans la suite du roman. Ces
scènes romanesques ponctuent régulièrement le roman.

b) Résumé

Fille d'un riche fermier, Emma Rouault épouse Charles Bovary, officier de santé et veuf
récent d'une femme tyrannique.
Élevée dans un couvent, Emma aspire à vivre dans le monde de rêve dont parlent les
romans à l'eau de rose qu'elle y a lu. Un bal au château de Vaubyessard la persuade qu'un
tel monde existe, mais le décalage qu'elle découvre avec sa propre vie déclenche chez elle
une maladie nerveuse.
Son mari décide alors de s'installer dans une autre bourgade, siège de comices agricoles
renommées,Yonville-l'Abbaye.
Là, elle fait la connaissance des personnalités locales, Homais, pharmacien progressiste et
athée, le curé Bournisien, Léon Dupuis, clerc de notaire, Rodolphe Boulanger, gentilhomme
campagnard.
La naissance d'une fille la distrait un peu, mais bientôt Emma cède aux avances de
Rodolphe. Elle veut s'enfuir avec son amant qui, lâche, l'abandonne;
Emma croit en mourir, traverse d'abord une crise de mysticisme, puis plus tard, au théâtre
de Rouen, revoit Léon, revenu de Paris. Elle devient très vite sa maîtresse, lors d'une
promenade dans un fiacre.
Installée dans sa liaison, Emma Bovary invente des mensonges pour revoir Léon, et
dépense des sommes importantes, qu'elle emprunte à un marchand trop complaisant,
Lheureux.
Un jour, celui-ci exige d'être remboursé, Emma, par peur du jugement qui va être prononcé
contre elle, tente d'emprunter auprès de Léon, puis de Rodolphe. Tous deux la repoussent,
et Emma s'empoisonne avec l'arsenic dérobé chez le pharmacien.

c) personnages

. Emma Bovary : personnage principal du roman et femme de Charles Bovary. Flaubert s'est
probablement inspiré du suicide à Ry de Delphine Delamare, fille d'un riche propriétaire
terrien. Son mariage avec Eugène Delamare, ancien élève du père de Gustave Flaubert et
officier de santé à la vie sans relief, fut une source de grande frustration jusqu'à son suicide
par absorption d'arsenic en 1848[11].
. Charles Bovary est un des deux personnages principaux de Madame Bovary, roman de
l'auteur rouennais Gustave Flaubert publié en 1857. C'est un anti-héros qui échoue à la fois
dans sa vie professionnelle, comme médecin de campagne, et dans sa vie sentimentale
comme époux d'Emma Bovary née Rouault, femme romanesque, infidèle et insatisfaite qui
finit par se suicider.
• Charles-René Bovary : père de Charles.
• Berthe : fille d'Emma et de Charles.
• Mme Bovary mère : mère de Charles et fille d'un marchand.
• Théodore Rouault : père d'Emma. C'est à la suite de la fracture d'une de ses
jambes que Charles Bovary fera la connaissance de sa fille.
• Léon Dupuis : Emma tombe amoureuse de lui une première fois, mais résiste
à l'attirance qu'elle ressent pour lui. Plus tard, il deviendra le second amant d'Emma. Clerc
du notaire Guillaumin, pensionnaire du Lion d'Or et locataire d'Homais.
• Rodolphe Boulanger : premier amant d'Emma, propriétaire du domaine et du
château de la Huchette, tempérament brutal et intelligence perspicace.
• Héloïse Dubuc : première femme de Charles, veuve de 45 ans « laide, sèche
comme un cotret et bourgeonnée comme un printemps ». Charles se rend compte à sa mort
qu'elle n'avait pas de fortune.
• M. Lheureux : boutiquier à Yonville, marchand d'étoffes, il effectue
régulièrement le trajet Yonville-Rouen. Principal facteur de l'endettement d'Emma, il usera
d'elle en lui vendant toutes sortes de choses futiles (rideaux en soie, tapis d'Orient...). Elle lui
devra 1 000 francs au début du roman, puis 8 000 à la fin.

d) Les thèmes

Dans ce roman Madame Bovary, paru en 1857, les thèmes des deux courants romantique et
réaliste se côtoient.

•La désillusion : Charles n'est qu'un officier de santé et n' a aucune ambition , Berthe est une
fille qu'Emma trouve laide et sa déception est cuisante ( altération du lien affectif amorcé par
le manque d'argent qui avait amené Emma à énoncer au plaisir des achats de naissance) ,
son mari la dégoûte..

. La frustration: l'idéalisation de l'amour a conduit Emma à une frustration et une déception


perpétuelle. On appelle « bovarysme » ce désir forcené d’une autre existence plus
exaltante. Emma cherche à s’échapper sans cesse de ce monde ennuyeux qui l’étouffe.

•La condition de la femme : Madame Bovary nous présente la lassitude de la bourgeoise


moyenne de l'époque de Flaubert. Trop idéaliste, elle ne rêve que d'amour et de "Paris",
symbole de la concrétisation de sa rêverie, qu'elle n'atteindra jamais.

• La médiocrité: Charles incarne la médiocrité ; il a raté ses études, est incapable de


demander lui-même Emma en mariage, échoue dans l'opération du pied-bot, etc. De même,
sa vie à la campagne lui convient et ne cherche aucune élévation sociale ou intellectuelle.
Charles est spectateur plus qu'acteur de son existence.

. Les pouvoirs de la littérature : Madame Bovary est essentiellement une condamnation de


cette propension de l'esprit à tout enjoliver, à parer la réalité la plus triviale des feux de
l'imagination. Flaubert dénonce un certain romantisme par refus de l'invraisemblance et
haine des lieux communs.

e) Le cadre spatio-temporel

Flaubert a écrit Madame Bovary entre 1851 et 1856. L’action du roman se situe pendant la
Monarchie de Juillet (1830–1848) mais se termine avant les événements de 1848, qui
n’apparaissent pas dans l’œuvre.
Quant à l’espace, Yonville est le petit bourg fictif de Normandie où vit, dans le roman
Madame Bovary de Gustave Flaubert (1857), Emma Bovary avec son mari, Charles Bovary.
L’écrivain se serait inspiré du village de Ry, situé dans le département de la Seine-Maritime.

f)Le style

L'écriture est un travail sur le style.


On appelle « style » une façon d'écrire directement liée au genre littéraire jusqu’au 18e
siècle. Ensuite, cette notion s’est transformée pour devenir avant tout le signe d'une
expression personnelle.

Dans Madame Bovary, Flaubert marie le souci de précision du réalisme au rythme du


lyrisme, tout en s’efforçant de rejeter le romantisme qu’il porte au plus profond de lui.
Après ce travail acharné, il déclamait son texte à voix haute, dans ce qu’il appelait son «
gueuloir ». C’est à l’épreuve de l’oralité qu’il décidait si le rythme et la musicalité de ses
phrases étaient satisfaisants. Il avait l’ambition de trouver le style parfait, il visait « l’Art pur ».
Flaubert ne cherche pas à tout savoir de ses personnages comme le narrateur omniscient
de Balzac. Il ne donne pas non plus une peinture exhaustive (complète) de ses
personnages, mais procède par petites touches à travers les chapitres, qui se complètent et
s'enrichissent au fur et à mesure.

En outre, nous notons la présence d’un rythme ternaire, c’est une particularité du style de
Flaubert. Il procède de l'énumération en trois temps et témoigne de la volonté de traduire le
plus précisément possible la réalité : ainsi Charles « le menton sur la poitrine, les mains
jointes, les yeux fixes ». Soit ce rythme ternaire exprime cette volonté de réalisme
scrupuleux, soit il traduit dans le discours des personnages, un effet oratoire et
grandiloquent souvent propre au discours romantique.

C’est ainsi que Flaubert declare :


« Ce qui me semble beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans
attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style, comme la
terre sans être soutenue se tient en l’air, un livre qui n’aurait presque pas de sujet ou du
moins où le sujet serait presque invisible, si cela se peut. Les œuvres les plus belles sont
celles où il y a le moins de matière. […] C’est pour cela qu’il n’y a ni beaux ni vilains sujets et
qu’on pourrait presque établir comme axiome, en se plaçant au point de vue de l’Art pur,
qu’il n’y en a aucun, le style étant à lui seul une manière absolue de voir les choses. »
Conclusion

L’incipit de Madame Bovary rempli bien son rôle informatif puisque le lecteur y
apprend tous les éléments nécessaires pour la suite du livre. Cependant il n’y apporte que le
strict minimum car même si Flaubert est réaliste, il n’y a pas autant de précision de datation
que chez son contemporain Balzac, par exemple, avec La Cousine Bette. Celui-ci comporte
beaucoup plus de détails. D’autre part, le personnage principal, Charles Bovary est
médiocre et ridicule donc comparable à celui de La Cousine Bette. Ce refus d’un
personnage principal « héros » est propre au réalisme qui vise toujours à imiter la vie réelle.

Fin

SOURCES
Classic Garnier
Wikipedia
Étudier.com
Superprof

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