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Chapitre 2 : Elément barre

2.1. Introduction
Ce chapitre vous présente l'élément structurel unidimensionnel (1-D) le plus simple, à savoir
l'élément barre, et l'analyse par éléments finis des structures en treillis utilisant cet élément. Les
treillis sont couramment utilisés dans les différents domaines de l’ingénierie. Il s'agit de structures
triangulées composées de barres minces dont les extrémités sont reliées par des boulons, des
broches, des rivets, etc. Les structures en treillis offrent des solutions légères et économiques à de
nombreuses situations d'ingénierie. Si un treillis, avec la charge appliquée, se trouve dans un seul
plan, on l'appelle un treillis plan. Si ses éléments et ses joints s'étendent dans l'espace
tridimensionnel (3-D), il s'agit alors d'une un treillis spatial.
La plupart des problèmes d'analyse structurelle, tels que l'analyse des contraintes et des
déformations, peuvent être traités comme des problèmes de statiques linéaires, sur la base des
hypothèses suivantes :
1. Petites déformations
2. Matériaux élastiques (pas de plasticité ou de ruptures)
3. Charges statiques (la charge est appliquée à la structure de manière lente ou régulière).

2.2. Formulation de l'élément barre


Dans cette section, nous formulerons les équations de l'élément barre sur la base de la théorie de
l'élasticité 1-D. Le comportement structurel de l'élément, ou la matrice de rigidité de l'élément,
peut être établi en utilisant deux approches : l'approche directe et l'approche énergétique. Ces deux
méthodes sont discutées dans ce qui suit.

2.2.1. Matrice de rigidité : méthode directe


Un élément de barre avec deux nœuds d'extrémité est présenté à la Figure 2.1.
Figure 2.1. Notation pour un élément de barre.

En supposant que le déplacement 𝑢 varie linéairement le long de l'axe de la barre, c'est-à-dire en


fonction des deux valeurs nodales 𝑢𝑖 et 𝑢𝑗 , on peut écrire :
𝑥 𝑥
𝑢(𝑥) = (1 − 𝐿 ) 𝑢𝑖 + 𝐿 𝑢𝑗 (2.1)

Nous avons
𝑢𝑗 −𝑢𝑖 ∆
𝜀= = 𝐿 (∆= 𝑒𝑙𝑜𝑛𝑔𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛) (2.2)
𝐿
𝐸∆
𝜎 = 𝐸𝜀 = (2.3)
𝐿

Nous avons également


𝐹
𝜎 = 𝐴 (𝑓𝑜𝑟𝑐𝑒 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑙𝑎 𝑏𝑎𝑟𝑟𝑒) (2.4)

Ainsi, les équations 2.3 et 2.4 conduisent à


𝐸𝐴
𝐹= ∆= 𝑘∆
𝐿
𝐸𝐴
où 𝑘 = est la rigidité de la barre. C'est-à-dire que la barre se comporte comme un ressort dans
𝐿
ce cas et nous en concluons que la matrice de rigidité de l'élément est
𝐸𝐴 𝐸𝐴

𝑘 −𝑘
𝑘=[ ]=[ 𝐿 𝐿]
−𝑘 𝑘 𝐸𝐴 𝐸𝐴

𝐿 𝐿
ou bien
𝐸𝐴 1 −1
𝑘= [ ] (2.5)
𝐿 −1 1
Ceci peut être vérifié en considérant l'équilibre des forces aux deux nœuds.
L'équation d'équilibre de l'élément est
𝐸𝐴 1 −1 𝑢𝑖 𝑓𝑖
[ ] {𝑢 } = { } (2.6)
𝐿 −1 1 𝑗 𝑓𝑗

Degré de liberté (DOF) : Nombre de composantes du vecteur déplacement à un nœud. Pour un


élément de barre 1-D le long de l'axe x, nous avons un degré de liberté à chaque nœud.

2.2.2. Matrice de rigidité : Approche énergétique


Nous dérivons la même matrice de rigidité pour la barre en utilisant une approche formelle qui
peut être appliquée à de nombreuses autres situations plus compliquées.
Tout d'abord, nous définissons deux fonctions de forme linéaire comme suit (Figure 2.2) :
𝑁𝑖 (𝜉) = 1 − 𝜉, 𝑁𝑗 (𝜉) = 𝜉 (2.7)


𝑥
𝜉 = 𝐿, 0≤𝜉≤1 (2.8)

À partir de l'équation 2.1, nous pouvons écrire le déplacement comme


𝑢(𝑥) = 𝑢(𝜉) = 𝑁𝑖 (𝜉)𝑢𝑖 + 𝑁𝑗 (𝜉)𝑢𝑗

ou bien
𝑢
𝑢 = [𝑁𝑖 𝑁𝑗 ] {𝑢𝑖 } = 𝑵𝒖 (2.9)
𝑗

𝑑𝑢
La déformation est donnée par 𝜀 = 𝑑𝑥 et en tenant compte l’équation 2.9, on peut écrire :
𝑑𝑢 𝑑
𝜀 = 𝑑𝑥 = [𝑑𝑥 𝑵] 𝒖 = 𝑩𝒖 (2.10)

Figure 2.2. Les fonctions de forme pour un élément de barre.

où 𝑩 est la matrice déformation-déplacement de l'élément, qui est


𝑑 𝑑 𝑑𝜉
𝑩 = 𝑑𝑥 [𝑁𝑖 (𝜉) 𝑁𝑗 (𝜉)] = 𝑑𝜉 [𝑁𝑖 (𝜉) 𝑁𝑗 (𝜉)] 𝑑𝑥

c'est,
𝑩 = [−1/𝐿 1/𝐿] (2.11)
La contrainte peut être écrit comme
𝜎 = 𝐸𝜀 = 𝐸𝑩𝒖 (2.12)
Considérant l'énergie de déformation stockée dans la barre
1 1 𝑻
𝑈 = 2 ∫𝑉 𝜎 𝑇 𝜀𝑑𝑉 = 2 ∫𝑉 (𝒖𝑻 𝑩 𝐸𝑩𝒖) 𝑑𝑉
1 𝑻
𝑈 = 2 𝒖𝑻 [∫𝑉 (𝑩 𝐸𝑩) 𝑑𝑉] 𝒖 (2.13)

Le travail effectué par les deux forces nodales est :

1 1 1
𝑊 = 𝑓𝑖 𝑢𝑖 + 𝑓𝑗 𝑢𝑗 = 𝒖𝑻 𝒇 (2.14)
2 2 2

Pour un système conservateur, on dit que

𝑈=𝑊
ce qui donne
1 1
𝒖𝑻 𝒇 = 𝒖𝑻 [∫𝑉(𝑩𝑻 𝐸𝑩)𝑑𝑉]𝒖 (2.15)
2 2

Donc, on peut conclure que :

𝒇 = [∫𝑉(𝑩𝑻 𝐸𝑩)𝑑𝑉]𝒖
on obtient

𝒇 = 𝑘𝒖 (2.16)

𝑻
𝑘 = [∫𝑉 (𝑩 𝐸𝑩) 𝑑𝑉] (2.17)

est la matrice de rigidité de l'élément.


L'équation 2.17 est un résultat général qui peut être utilisé pour la construction d'autres types
d'éléments.
Maintenant, nous évaluons l'équation 2.17 pour l'élément barre en utilisant l'équation 2.11

𝑳 −1/𝐿 𝐸𝐴 1 −1
𝒌 = ∫𝟎 { } 𝐸[−1/𝐿 1/𝐿]𝐴𝑑𝑥 = [ ]
1/𝐿 𝐿 −1 1
qui est la même formule que nous avons obtenue précédemment en utilisant la méthode directe.
Notez qu'à partir des équations 2.13 et 2.17, l'énergie de déformation dans l'élément peut être écrite
comme
1
𝑈 = 𝒖𝑻 𝒌𝒖 (2.18)
2

Exemple
Trouvez les contraintes dans l'assemblage de deux barres qui est chargé d'une force P, et limité
par deux extrémités, comme indiqué sur la Figure.

Résolution
On peut utiliser deux éléments de barre 1-D.
Donc :

𝑢1 𝑢2
2𝐸𝐴 1 −1
Elément 1 : 𝒌𝟏 = [ ]
𝐿 −1 1

𝑢2 𝑢3

𝐸𝐴 1 −1
Elément 2 : 𝒌𝟐 = [ ]
𝐿 −1 1

Le nœud 2 relie les deux éléments et nous pouvons assembler l'équation FE globale comme suit,
𝐸𝐴 2 −2 0 𝑢1 𝐹1
[−2 3 −1] {𝑢2 } = {𝐹2 }
𝐿
0 −1 1 𝑢3 𝐹3

Les conditions de charge et aux limites (BC) sont,

𝑢1 = 𝑢1 = 0, 𝐹2 = 𝑃

L’équation devient,
𝐹1
𝐸𝐴 2 −2 0 0
[−2 3 −1] {𝑢2 } = { 𝑃 }
𝐿 𝐹3
0 −1 1 0

En supprimant la 1ère et la 3ème ligne, on obtient,

𝐸𝐴
[3]{𝑢2 } = {𝑃}
𝐿

Alors :
𝑃𝐿
𝑢2 =
3𝐸𝐴
𝑢1
𝑃𝐿 0
𝑢
{ 2} = {1}
𝑢3 3𝐸𝐴
0

La contrainte dans l'élément 1 est

𝑢 𝑢2 − 𝑢1 𝐸 𝑃𝐿 𝑃
𝜎1 = 𝐸𝜀1 = 𝐸𝑩1 𝒖1 = 𝐸[−1/𝐿 1/𝐿] {𝑢1 } = 𝐸 = ( − 0) =
2 𝐿 𝐿 3𝐸𝐴 3𝐴

Similairement, la contrainte dans l'élément 2 est

𝑢 𝑢3 − 𝑢2 𝐸 𝑃𝐿 𝑃
𝜎2 = 𝐸𝜀2 = 𝐸𝑩2 𝒖2 = 𝐸[−1/𝐿 1/𝐿] {𝑢2 } = 𝐸 = (0 − )=−
3 𝐿 𝐿 3𝐸𝐴 3𝐴

ce qui indique que la barre 2 est en compression.


Exemple
Considérons la poutre d’axe x représentée sur la Figure ci-dessous. Soit E le module de Young
du matériau. La rigidité linéique est égale à EA entre les nœuds 1 et 2, 2 EA entre les nœuds 2 et
4.

La poutre est encastrée en 1 et 4. Elle est sollicitée au nœud 2 par une force (F, 0, 0) et au nœud 3
par une force (3 F, 0, 0) avec F > 0.
1. Calculer les déplacements nodaux et les actions de liaison.
2. Représentations graphiques : tracer 𝑢(𝑥), 𝑁(𝑥) et 𝜎𝑥𝑥 (𝑥)
Résolution

[𝑘1−2 ] =
𝐸𝐴 1 −1 [𝑘2−3 ] =
2𝐸𝐴 1 −1 [𝑘3−4 ] =
2𝐸𝐴 1 −1
[ ], [ ], [ ]
𝐿 −1 1 𝐿 −1 1 3𝐿 −1 1

L’assemblage conduit à la relation [𝐾]{𝑈} = {𝐹}


1 −1 0 0 𝑢1 = 0 𝐹1𝑥 =?
𝐸𝐴 −1 1 + 2 −2 0 𝑢2 =? 𝐹
[ ]{ }={ }
𝐿 0 −2 2 + 2/3 −2/3 𝑢3 =? 3𝐹
0 0 −2/3 2/3 𝑢4 = 0 𝐹4𝑥 =?
Donc
𝐸𝐴 3 −2 𝑢2 𝐹
[ ] {𝑢 } = { }
𝐿 −2 8/3 3 3𝐹
d’où
13 11
𝐹1𝑥 = − 𝐹 , 𝐹4𝑥 = − 𝐹
6 6

L’équilibre de la barre est vérifié :


13 11
𝐹1𝑥 + 𝐹2𝑥 + 𝐹3𝑥 + 𝐹4𝑥 = − 𝐹 + 𝐹 + 3𝐹 − 𝐹 = 0
6 6
L’effort normal 𝑁(𝑥) et la contrainte normale 𝜎𝑥𝑥 (𝑥) sont représentés sur la figure ci-dessous.

2.3. Traitement de la charge répartie


une charge répartie 𝑞 (N/mm, N/m, lb/in) (Figure 2.3) peut être convertie en deux forces nodales
équivalentes à l'aide des fonctions de forme. Considérons le travail effectué par la charge répartie
𝑞,
𝐿 𝐿 𝐿
1 1 1 𝑁𝑖 (𝑥)
𝑊𝑞 = ∫ 𝑢(𝑥)𝑞(𝑥)𝑑𝑥 = ∫(𝑵𝒖)𝑇 𝑞(𝑥)𝑑𝑥 = [𝑢𝑖 𝑢𝑗 ] ∫ [ ] 𝑞(𝑥)𝑑𝑥
2 2 2 𝑁𝑗 (𝑥)
0 0 0
1 𝐿
= 2 𝒖𝑇 ∫0 𝑵𝑇 𝑞(𝑥)𝑑𝑥 (2.19)

Figure 2.3. Conversion d'une charge répartie sur un élément.


Figure 2.4. Conversion d'une charge répartie d'intensité constante 𝑞 sur deux éléments.

Le travail effectué par les forces nodales équivalentes est


1 1 1
𝑊𝑓𝑞 = 2 𝑓𝑖𝑞 𝑢𝑖 + 2 𝑓𝑗𝑞 𝑢𝑗 = 2 𝒖𝑇 𝒇𝒒 (2.20)

En posant 𝑊𝑞 = 𝑊𝑓𝑞 et en utilisant les équations 2.19 et 2.20, nous obtenons le vecteur de force
nodale équivalente
𝑞
𝑓𝑖 𝐿 𝐿 𝑁𝑖 (𝑥)
𝒇𝒒 = { 𝑞 } = ∫0 𝑵𝑇 𝑞(𝑥)𝑑𝑥 = ∫0 [ ] 𝑞(𝑥)𝑑𝑥 (2.21)
𝑓𝑗 𝑁𝑗 (𝑥)

qui est valable pour toutes les distributions de 𝑞. Par exemple, si 𝑞 est une constante, on a
𝐿 1 − 𝑥/𝐿 𝑞𝐿/2
𝒇𝒒 = 𝑞 ∫0 [ ] 𝑑𝑥 = { } (2.22)
𝑥/𝐿 𝑞𝐿/2
c'est-à-dire que des forces nodales équivalentes peuvent être ajoutées pour remplacer la charge
répartie, comme illustré à la Figure 2.4.
Exemple
Une barre de longueur L est soumise à une charge linéaire axiale distribuée linéairement qui varie
de zéro au nœud 1 à un maximum de CL au nœud 2 (Figure 2.5). Déterminer les charges nodales
équivalentes.
Figure 2.5. Elément soumis à une charge linéaire axiale variant linéairement.
Résolution
En utilisant l'équation 2.21 nous résolvons les forces nodales équivalentes énergétiques du
chargement réparti comme suit :
𝐿 𝐿
𝑓𝑖𝑞 𝑁𝑖 (𝑥)
𝒇𝒒 = { 𝑞 } = ∫ 𝑵𝑇 𝑞(𝑥)𝑑𝑥 = ∫ [ ] 𝑞(𝑥)𝑑𝑥
𝑓𝑗 𝑁𝑗 (𝑥)
0 0

Donc
𝑳
𝐿 𝐶𝑥 2 𝐶𝑥 3 𝐶𝐿2
𝑓𝑖 𝑞
1 − 𝑥/𝐿 −
𝒇𝒒 = { 𝑞 } = ∫ [ ] (𝐶𝑥)𝑑𝑥 = 2 3𝐿 = 62
𝑓𝑗 𝑥/𝐿 𝐶𝑥 3 𝐶𝐿
0
{ 3𝐿 }𝟎 { 3 }

Notez que la charge totale (la surface sous la courbe linéaire) est donnée par
1 𝐶𝐿2
𝐹 = (𝐿)(𝐶𝐿) =
2 3
Par conséquent, en comparant l'équation (3.10.31) avec (3.10.32), on trouve que les charges
nodales équivalentes pour une charge variant linéairement sont
1
𝑓𝑖𝑞 = 𝐹 = 𝑢𝑛 𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
3
2
𝑓𝑗𝑞 = 𝐹 = 𝑑𝑒𝑢𝑥 𝑡𝑖𝑒𝑟𝑠 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑐ℎ𝑎𝑟𝑔𝑒 𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒
3
En résumé, pour l'élément de barre simple à deux nœuds soumis à une charge variant linéairement
(charge triangulaire), placer un tiers de la charge totale au nœud où la charge distribuée commence
(extrémité zéro de la charge) et deux tiers de la charge totale au nœud où se termine la valeur
maximale de la charge distribuée.
Exemple
Une barre chargée axialement comme illustré à la Figure 2.6, déterminer le déplacement axial et
la contrainte axiale. Soit 𝐸 = 2 × 1011 N/m², 𝐴 = 12.5 × 10−4 m² et 𝐿 = 1.5 𝑚
Considérer les deux cas : (a) un et (b) deux éléments dans les solutions par éléments finis.
Résolution
(a) Solution à un seul élément (Figure 2.6)
Figure 2.6. Modèle à un élément.
De l'équation 2.21, la matrice de charge répartie est évaluée comme suit :
𝑳
𝐿 −80000𝐿2 80000𝐿2 −80000𝐿2
𝑓𝑖 𝑞
1 − 𝑥/𝐿 +
𝒇𝒒 = { 𝑞 } = ∫ [ ] (−80000𝑥)𝑑𝑥 = 2 3 = 6
𝑓𝑗 𝑥/𝐿 −80000𝐿2 −80000𝐿2
0
{ 2 }𝟎 { 3 }

−80000(1.5)2
𝑞
𝑓𝑖 6 −30000 𝑁
{ 𝑞} = 2 = {−60000 𝑁 }
𝑓𝑗 −80000(1.5)
{ 3 }
Noter que, nous aurions pu déterminer les mêmes forces aux nœuds 1 et 2, c'est-à-dire qu'un tiers
de la charge totale est au nœud 1 et les deux tiers de la charge totale est au nœud 2.
On peut trouver que la matrice de rigidité est donnée par
1 −1
𝒌𝟏 = 16.67 × 107 [ ] 𝑁/𝑚
−1 1
Les équations de l’élément est
1 −1 𝑢1 −30000
16.67 × 107 [ ]{ } = { }
−1 1 0 𝑅2𝑥 − 60000
En résolvant la première ligne de l'équation précédente, on obtient
𝑢1 = −0.18 𝑚𝑚
La contrainte est obtenue à partir de l'équation suivante :
𝟏 𝟏 𝑢1 𝑢2 − 𝑢1 0 + 0.00018
𝜎 = 𝐸𝜀 = 𝐸𝑩𝒖 = 𝑬 [− ] {𝑢 } = 𝐸 ( ) = 2 × 1011 ( )
𝑳 𝑳 2 𝐿 1.5
𝜎 = 24 𝑀𝑃𝑎
(b) Solution à deux éléments (Figure 2.7)

Figure 2.7. Modèle à deux éléments.

Nous obtenons d'abord les forces des éléments.


Pour l'élément 2, nous divisons la charge en une partie uniforme et une partie triangulaire,
comme le montre la Figure 2.7. Pour la partie uniforme, la moitié de la charge uniforme totale est
placée à chaque nœud associé à l'élément. Par conséquent, la partie uniforme totale est
𝑁
(0.75 𝑚) × (−60000 ) = −45000 𝑁
𝑚
donc
1 1
𝑓2𝑞 − (45000) − (22500)
−30000 𝑁
{ 𝑞} ={ 2 3 }={ }
𝑓3 1 2 −37500 𝑁
− (45000) − (22500)
2 3
Pour l'élément 1, la force totale provient uniquement de la charge répartie en forme de triangle et
est donnée par
1 𝑁
(0.75 𝑚) × (−60000 ) = −22500 𝑁
2 𝑚
Cette charge est séparée en forces nodales comme indiqué
1
𝑓1𝑞 − (22500)
−7500 𝑁
{ 𝑞} = { 3 }={ }
𝑓2 2 −15000 𝑁
− (22500)
3
Le vecteur force nodale finale est alors
𝐹1 −7500
𝐹
{ 2} = {−30000 − 15000} =
𝐹3 𝑅3𝑥 − 37500
Les matrices de rigidité des éléments sont maintenant
[𝒌𝟏 ] = [𝒌𝟐 ] = 33.34 × 107 [ 1 −1] 𝑁/𝑚
−1 1
La matrice de rigidité globale assemblée est
1 −1 0
[𝒌] = 33.34 × 107 [−1 2 −1] 𝑁/𝑚
0 −1 1
Les équations globales assemblées sont alors
1 −1 0 𝑢1 −7500
7
33.34 × 10 [−1 2 −1] { 𝑢2 } = { −45000 }
0 −1 1 𝑢3 = 0 𝑅3𝑥 − 37500
on obtient
𝑢1 = −0.18 𝑚𝑚
𝑢2 = −0.1575 𝑚𝑚
Les contraintes des éléments sont les suivantes :
Elément 1
1 1 𝑢 = −0.00018
𝜎 = 𝐸 [− ]{ 1 } = 6 𝑀𝑃𝑎
0.75 0.75 𝑢2 = −0.0001575
Elément 2
1 1 𝑢 = −0.0001575
𝜎 = 𝐸 [− ]{ 2 } = 42 𝑀𝑃𝑎
0.75 0.75 𝑢3 = 0

2.4. Comparaison de la solution des éléments finis à la solution exacte pour la


barre
Nous allons maintenant comparer les solutions d'éléments finis pour l'exemple précédent en
utilisant un, deux, quatre et huit éléments pour modéliser l'élément barre et la solution exacte.
La solution exacte du déplacement est obtenue en résolvant l'équation
1 𝑥
𝑢 = 𝐸𝐴 ∫0 𝑃(𝑥)𝑑𝑥 (2.23)

en utilisant le diagramme suivant,


Nous avons
1
𝑃(𝑥) = 𝑥(80000𝑥) = 40000𝑥 2 𝑁
2
Par conséquent, en remplaçant équation précédente dans l’équation du déplacement, on obtient :
𝑥
1 2
40000𝑥 3
𝑢= ∫ 40000𝑥 𝑑𝑥 = + 𝐶1
𝐸𝐴 3𝐸𝐴
0

Maintenant, en appliquant la condition aux limites en 𝑥 = 𝐿, on obtient


40000𝐿3
𝑢(𝐿) = 0 = + 𝐶1
3𝐸𝐴
Donc
40000𝐿3
𝐶1 =
3𝐸𝐴
Maintenant, on peut écrire :
40000𝐿3 3
𝑢= (𝑥 − 𝐿3 )
3𝐸𝐴
En substituant 𝐴 = 12.5 × 10−4 𝑚2, 𝐸 = 2 × 1011 𝑁/𝑚2 et 𝐿 = 1.5 𝑚3, on obtient
𝑢 = 5.333 × 10−5 𝑥 3 − 0.00018
La solution exacte de la contrainte axiale est obtenue en résolvant l'équation
𝑃(𝑥) 40000𝑥 2
𝜎(𝑥) = = = 32𝑥 2
𝐴 12.5 × 10−4
Figure 2.8. Comparaison des solutions d'éléments exacts et finis pour le déplacement axial.
Figure 2.9. Comparaison des solutions d'éléments exacts et finis pour les contraintes axiales.

2.5. Elément barre dans 2-D et 3-D


Pour analyser les structures de treillis en 2-D ou 3-D, nous devons étendre la formulation des
éléments de barre 1-D à 2-D ou 3-D. Dans ce qui suit, nous examinons la formulation pour le cas
2 D.

2.5.1. Cas 2-D

Locale Globale

𝑥, 𝑦 𝑋, 𝑌

𝑢𝑖′ , 𝑣𝑖′ 𝑢𝑖 , 𝑣𝑖

1 DOF au nœud 2 DOFs au nœud

Notez que le déplacement latéral « 𝑣𝑖′ » ne contribue pas à l'allongement de la barre dans le cadre
de la théorie linéaire (Figure 2.8). Les vecteurs de déplacement dans les coordonnées locales et
globales sont liés comme suit :

Figure 2.10. Coordonnées locales et globales d'une barre dans un espace bidimensionnel.
Transformations

𝑢
𝑢𝑖′ = 𝑢𝑖 × 𝑐𝑜𝑠(𝜃) + 𝑣𝑖 × 𝑠𝑖𝑛(𝜃) = [𝑐 𝑠] {𝑣𝑖 }
𝑖

𝑢
𝑣𝑖′ = −𝑢𝑖 × 𝑠𝑖𝑛(𝜃) + 𝑣𝑖 × 𝑐𝑜𝑠(𝜃) = [−𝑠 𝑐] {𝑣𝑖 }
𝑖

avec 𝑐 = cos(𝜃) et 𝑠 = sin(𝜃)

Sous forme matricielle,

𝑢′ 𝑐 𝑠 𝑢𝑖
{ 𝑖′ } = [ ]{ }
𝑣𝑖 −𝑠 𝑐 𝑣𝑖

ou,

̃ 𝐮𝐢
𝐮′𝐢 = 𝐓

̃=[𝑐 𝑠
où la matrice de transformation 𝐓 −𝑠 𝑐
]

Pour les deux nœuds de l'élément barre, nous avons

𝑢𝑖′ 𝑐 𝑠 0 0 𝑢𝑖
𝑣𝑖′ −𝑠 𝑐 0 0 𝑣𝑖
=[ ]{ }
𝑢𝑗′ 0 0 𝑐 𝑠 𝑢𝑗
′ 0 0 −𝑠 𝑐 𝑣𝑗
{𝑣𝑗 }

ou,
̃
𝒖′ = 𝐓𝐮 avec 𝑻 = [𝐓 𝟎]
𝟎 ̃
𝐓
Les forces nodales sont transformées de la même manière,

𝐟 ′ = 𝐓𝐟

Dans le système de coordonnées locales, nous avons

𝐸𝐴 1 −1 𝑢′𝑖 𝑓′𝑖
[ ]{ } = { }
𝐿 1 1 𝑣′𝑗 𝑓′𝑗

En augmentant cette matrice, on écrit

1 0 −1 0 𝑢′𝑖 𝑓′𝑖
𝐸𝐴 0 0 0 0 𝑣′𝑖 0
[ ] ={ }
𝐿 −1 0 1 0 𝑢′𝑗 𝑓′𝑗
0 0 0 0
{𝑣′𝑗 } 0

ou,

𝐤 ′ 𝐮′ = 𝐟 ′

En utilisant les transformations, on obtient

𝐤 ′ 𝐓𝐮 = 𝐓𝐟

T T
En multipliant les deux côtés par 𝐓 et en remarquant que 𝐓 𝐓 = 𝐈, on obtient

𝐓 T 𝐤 ′ 𝐓𝐮 = 𝐟

Ainsi, la matrice de rigidité de l'élément k dans le système de coordonnées global est la suivante
𝐤 = 𝐓T𝐤′𝐓

qui est une matrice symétrique 4 × 4

𝑢𝑖 𝑣𝑖 𝑢𝑗 𝑣𝑗

𝑐² 𝑐𝑠 −𝑐² −𝑐𝑠
[ 𝑐𝑠 𝑠² −𝑐𝑠 −𝑠²]
𝐸𝐴
𝐤=
𝐿 −𝑐² −𝑐𝑠 𝑐² 𝑐𝑠
−𝑐𝑠 −𝑠² 𝑐𝑠 𝑠²

La matrice de rigidité de la structure est assemblée en utilisant les matrices de rigidité des éléments
de la manière habituelle, comme dans le cas 1D.

2.5.2. Cas 3-D


Similairement au cas 2-D, les matrices de rigidité des éléments dans le cas 3-D sont d'abord
calculées dans les systèmes de coordonnées locales, puis transformées dans le système de
coordonnées global (X, Y et Z) où elles sont assemblées (Figure 2.11).

Les logiciels FEM effectueront cette transformation automatiquement.

Par conséquent, les inputs pour les éléments de barre sont simplement :

 Coordonnées (X, Y, Z) pour chaque nœud.


 E et A pour chaque élément (la longueur L peut être calculée à partir des coordonnées des
deux nœuds).
Figure 2.11. Coordonnées locales et globales d'une barre dans un espace 3D.

2.5.3. Contrainte de l'élément


Une fois que le déplacement nodal est obtenu pour un élément, la contrainte à l'intérieur de
l'élément peut être calculée en utilisant les relations de base. Par exemple, pour les cas 2-D, on
procède comme suit :

𝑢𝑖
𝑢𝑖′ 1 1 𝑐 𝑠 0 0 𝑣𝑖
𝜎 = 𝐸𝜀 = 𝐸𝑩 { ′ } = 𝐸 [− ][ ]{ }
𝑢𝑗 𝐿 𝐿 0 0 𝑐 𝑠 𝑢𝑗
𝑣𝑗

C'est-à-dire,

𝑢𝑖
𝐸 𝑣𝑖
𝜎= [−c −𝑠 𝑐 𝑠] {𝑢 }
𝐿 𝑗
𝑣𝑗

qui est une formule générale pour les éléments de barres 2-D.

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