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Travaux pratiques de Mécanique des Solides

Caractérisation des matériaux


Essai de traction statique
Les séances de travaux pratiques durent 4h00 et doivent se conclure par la remise d'un
rapport qui constituera une base importante de la notation. Le compte-rendu devra être clair,
rédigé dans un français correct et contenir les informations indispensables que sont : un rappel
des objectifs ; une description concise du montage (structure étudiée, sollicitations, capteurs
utilisés) ; les résultats des manipulations ainsi que leur interprétation et analyse critique. Les
graphes devront être présentés de façon à être exploitable par une tierce personne. Ils devront
être agrémentés de titres, légendes, unités et incertitudes. Il sera de plus demandé une
conclusion montrant la compréhension des phénomènes étudiés et un prolongement possible.

1 Problématique

Lors du dimensionnement d’une structure, le cahier des charges impose


généralement des capacités en termes d’efforts et de déplacements admissibles.
Pour choisir un matériau conforme aux exigences, il faut connaître ses capacités
pour n’importe quel type de chargement. La caractérisation des matériaux
nécessite donc la détermination de grandeurs intrinsèques. Celle-ci peut être
réalisée à l’aide d’un essai de traction statique (lente). Cet essai fait l'objet
d'une norme (NF EN 10 002-1 octobre 2001).

2 But de la manipulation et dispositif expérimental

Les essais seront réalisés sur une


machine de traction compression
Avery-Denison.
Son principe de fonctionnement sera
exposé pendant le TP (voir annexes).
Les mesures de déplacement pendant
l'essai seront réalisées à l'aide de
jauges de déformations et d'un
extensomètre à couteaux dont le
fonctionnement sera détaillé pendant le
TP (voir annexes) ainsi que d’un capteur
de déplacement.

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On se propose de caractériser une éprouvette métallique à l’aide d’un essai de


traction en déterminant les caractéristiques élastiques ainsi que toutes les
grandeurs définies dans la norme mise à disposition dans le laboratoire.
Les mesures de force et de déplacements pour l'essai à rupture seront
réalisées à l'aide des capteurs machine (extensomètre et capteur à fil).

3 Travail demandé

3.0 Description du banc d’essai et du système de mesure

A l’aide schéma, décrire le fonctionnement mécanique de la machine ainsi que


les différents capteurs présents. Rappeler les phénomènes physiques utilisés par
ces capteurs.

3.1 Comportement élastique : Eprouvette munie de jauges de déformations

L’objet de cette partie est de déterminer uniquement les caractéristiques


élastiques (E, ν). d’un matériau métallique isotrope.

3.1.1 Etude préalable

- Déterminer l’effort maximal que l’on peut appliquer à l’éprouvette sans


dépasser la limite élastique. (Acier σY=200MPa , Alu Acier σY= 100MPa)
- Que mesurent les jauges ? Pourquoi utilise-t-on 4 jauges ?

3.1.2 Essai

Réaliser l’essai jusqu’à l’effort maximal à une vitesse de 0.3 mm/min.

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3.1.3 Exploitation

A partir du fichier résultat, tracer les courbes Contrainte/Déformation et


déterminer les constantes E et ν.

3.2 Comportement élasto-plastique : Eprouvette sans jauges

3.2.1 Etude préalable

On se donne σY (100MPa), la limite élastique de notre matériau (valeur


approximative).
- déterminer l’effort correspondant (mesure de la section)
- choisir la vitesse de l’essai selon la Norme
- estimer le déplacement relatif à rupture

3.2.2 Préparation de l’éprouvette

- mesure de la géométrie
- Dépôt d’une grille à l’aide d’un tampon et scanner AVANT l’essai, dans
l’objectif de mesure de déformation locales post-mortem (noter l’échelle du
scan).
- Tracer 2 traits dont la distance est à calculer selon la norme et qui serviront
à déterminer l’allongement à rupture.

3.2.3 Préparation de l’essai

- réglage machine (+essai à vide)


- mise en place de l’éprouvette
- mise en place de l’extensomètre. Rappeler le principe de fonctionnement des
extensomètres. Indiquer pourquoi deux extensomètres sont utilisés
simultanément.

3.2.4 Préparation de l’acquisition

On utilise le logiciel traction.exe (sur le bureau !)

3.2.5 Réalisation de l’essai

Afin de réaliser l’essai jusqu'à rupture :


- Démarrer l’acquisition

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- Mettre en charge l’éprouvette (faire une décharge intermédiaire)


En fin d’essai, enlever précautionneusement l’extensomètre, puis l’éprouvette.

3.2.6 Observation de l’éprouvette

- faciès de rupture, localisation, variation de température, orientation de la


grille, …

3.3 Exploitation des mesures

3.3.1.1 Exploitation des courbes (contrainte-déformation et effort-


déplacement)

- tracer les courbes effort-déplacement puis contrainte-déformation


- que voit on sur ces courbes ?
- déterminer le module d’élasticité (module d’Young) ainsi que la limite
élastique. Quelle est l’incertitude sur le module d’Young ? On donne la
précision sur l’extensomètre de 1µm, et la précision sur l’effort de 2 N.
- déterminer la limite d’élasticité conventionnelle à 0.2 %. A quoi sert elle ? Est
elle différente de la limite élastique ?
- déterminer le module d’Young pendant la décharge, le comparer au module
initial.
- En se référant systématiquement aux définitions données dans la norme (les
rappeler sur le compte-rendu) déterminer grâce à l'exploitation de la courbe
enregistrée lors de l'essai à rupture ou des mesures réalisées directement
sur l'éprouvette :
- L'allongement % après rupture
- La charge maximale et la charge unitaire correspondant
- La charge ultime
- La charge à la limite conventionnelle d'élasticité
- A l'aide du diagramme enregistré, calculer la valeur de la résistance vive de
rupture (énergie emmagasinée dans l'éprouvette pendant l'essai). (courbe
effort-déplacement, aire sous la courbe avec excel, méthode des trapèzes
avec 5 points significatifs)

3.3.1.2 Exploitation de la méthode des grilles

- définir une maille significative dans la configuration non-déformée et dans la


configuration déformée.
- Mesurer le tenseur bidimensionnel des déformations à partir des
déformations de la maille choisie.

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- Interpréter les composantes du tenseur des déformations et corréler les


résultats avec les déformations obtenues juste avant la rupture sur la courbe
contrainte-déformation

3.4 Conclusions

- conclure sur la précision des mesures et la pertinence des modèles utilisés

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Annexes
Les différents diagrammes utilisés dans l'étude de la
traction uniaxiale jusqu'à rupture

1. Diagramme charge - déformation absolue (déplacement)

F C'est le diagramme des efforts F en


fonction des allongements ∆L que l'on
enregistre directement sur la machine
de traction.

∆L = L-L0

0 10 20 30 40 50

2. Diagramme contrainte conventionnelle - déformation relative

La contrainte conventionnelle s0 est le rapport de la charge F à la section


initiale S0 de l'éprouvette :
F F
σ0 =
S0 σ0 = . La déformation
S0
relative est le rapport
∆L
ε= , L0 étant la longueur
L0
L − L0 initiale à partir de laquelle on
ε=
L0 a enregistré les déformations
0 0.05 0.1 0.15 0.20 0.25 absolues (déplacements) ∆L.
Or, ∆L = L-L0, donc
L − L0
ε= .
L0

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3. Diagramme contrainte vraie - déformation relative

F La section de l'éprouvette
σ=
S variant pendant tout l'essai de
traction, la contrainte vraie σ
est donnée à tout instant par
F
σ = . On peut donc tracer un
S
L − L0 diagramme contrainte vraie -
ε=
L0 déformation relative qui sera
0 0.05 0.1 0.15 0.20 0.25 différent du diagramme
précédent.

4. Diagramme contrainte vraie - allongement de striction

L'utilisation de
F l'allongement unitaire
σ=
S L − L0
ε= , déduit de
L0
σ = Kε n l'allongement ∆L d'une
longueur fixe L0, n'est pas
S0 − S logique dans le domaine de la
ε= striction puisque ε mesure la
S
valeur moyenne des
0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5
allongements qui sont à ce
moment très inégalement
répartis tout le long de l'éprouvette.
Il est donc préférable de déterminer ε par la variation des sections, que ce
soit avant ou après la phase de striction.
L'expérience prouve en effet que le volume de l'éprouvette ne varie
pratiquement pas dans un essai de traction car le coefficient de Poisson passe
très rapidement de 0.3 dans la phase élastique à 0.5 au delà de la limite
S0 L
élastique. On peut donc écrire : S0 L0 = SL d'où = On peut ainsi
S L0
L − L0 S −S S −S
remplacer ε = par ε = 0 . Le rapport 0 présente donc sur
L0 S S

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L − L0
l'avantage d'être valable aussi bien dans la phase des allongements
L0
uniformément répartis que dans la phase de striction, tandis que le rapport
L − L0
n'est valable que dans le seul domaine des allongements uniformément
L0
S −S
répartis. Si l'on désigne par q = 0 la réduction de surface pendant l'essai
S0
(q représente ce que la norme définit sous le terme de coefficient de striction)
S −S q
on peut encore écrire : ε = 0 =
S 1−q

5. Diagramme contrainte vraie - allongement naturel

L − L0 q
Par définition, l'allongement relatif ε = = est équivalent à :
L0 1−q
L
1
ε= ∫ dL . Au lieu de définir l'accroissement relatif d'allongement par :
L0 L0
dL
dε =
, il est tout aussi légitime de le
F L0
σ=
S dL
définir par dε = , c'est à dire que l'on
L
ne rapporte plus à chaque instant
l'allongement dL à la longueur initiale L0
σ = K' εn'
mais à la longueur instantanée L. Cette
S0
ε = ln définition de la dilatation, proposée par
S
divers auteurs, a été adoptée
0 0.5 1 1.5 2 systématiquement par Hencky. On a donc
coutume de l'appeler dilatation de
Hencky et on la représente par ε pour la différencier de la dilatation
précédente que l'on appelle dilatation de Cauchy et que l'on représente par ε. On
peut écrire:
L
dL L S
ε= ∫ = ln soit encore ε = ln (1 + ε ) = ln 0
L0
L L0 S

Dans le cas d'une éprouvette à section circulaire de diamètre initial D, dont le


diamètre devient d au cours de l'essai de traction, on peut donc écrire :
D
ε = 2ln .
d

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∆L
Si est faible, les dilatations de Cauchy et de Hencky sont pratiquement
L0
identiques, mais les différences peuvent devenir sensibles pour des allongements
importants.
6. Diagramme contrainte vraie – striction
Les courbes représentant la
σ=
F contrainte vraie en fonction de la
S S −S
striction q= 0 se révèlent
S0
particulièrement intéressantes dans
S −S
l’étude de l’influence du raidissement
q= 0 100
S0 plastique. On fait donc appel à cette
0 20 40 60 80 100
représentation, notamment dans le cas
des essais sur les matériaux fortement
écrouis tels que les fils. En abscisse, on porte généralement 100p plutôt que q.

7. Expression analytique des courbes contrainte vraie – allongement de striction,


ou contrainte vraie – allongement naturel

Pour les matériaux ductiles et pour des allongements qui ne sont pas trop
grands, l’expérience prouve que la contrainte vraie σ et l’allongement de striction
n'
ε ou l’allongement ε sont reliés par la relation : σ = Kεn = K' ε où K, K’, n et n’
sont des constantes propres au matériau considéré.

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Mesure des déformations par la méthode des grilles

Y Y

B
B0
δb
δb0 δa
β A
δa0 α
M0 A0 X M X

Configurations non-déformée (a) et déformée (b)

Mesurer les quantités δa0, δa0, δb0, δa, δb, α et β.


Dans la base (X,Y), on peut écrire les coordonnées des vecteurs suivants :
uuuuuur δ a uuuuuur 0 uuuur δ a cos α uuuur δ b cos β
M 0 A0 0 , M 0B0 , MA , MB
0 δ b0 δ a sin α δ b sin β

On définit ensuite le gradient de la transformation par :


uuuur uuuuuur
 A B MA = F M 0 A 0 (1)
F=  avec uuuur uuuuuur
C D MB = F M 0 B 0 (2)

A partir du système d’équations précédent (1) et (2), déterminer les constantes


A, B, C et D.
On en déduit une mesure de la matrice symétrique des déformations (de Green-
Lagrange) à l’aide de la définition :
 Exx Exy 
E= 1
2 (F F - I ) =  E
T
d 
E yy 
 xy

Interpréter physiquement les quantités Exx, Eyy et Exy.

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On obtient après linéarisation (dans le cas où δa ≈ δa 0 et δb ≈ δb0 ) le tenseur des


déformations infinitésimales :


δa − δa 0 1  δa δb 

 cos( β − α )  
 δa 0 2  δa 0 δb0 
ε= 
 1  δa δb cos(β − α ) 
 δb − δb0 
 2  δa δb  δb0 
  0 0  

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