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ECOLE NATIONALE DE LA MAGISTRATURE

LA PRESIDENCE

DE

L’AUDIENCE CORRECTIONNELLE

Les maîtres de conférences


Avril 2004 Siège pénal application des peines
AVERTISSEMENT

Ce fascicule n’a pas la prétention de traiter de manière exhaustive l’ensemble des


questions relatives à la présidence de l’audience correctionnelle.

Il a pour objet de permettre à l’auditeur de justice en formation initiale


d’appréhender les principes essentiels nécessaires à la présidence de l’audience
correctionnelle.

Les questions relatives au choix de la peine, et à la méthodologie du jugement


pénal, sont abordées de manière succincte ; il convient de se reporter à cet égard aux
fascicules existants sur le même thème pour une étude plus approfondie.

Ce mémento s’inspire largement des documents déjà établis par l’E.N.M. sur le
même thème.

Il intègre les modifications introduites par la loi n°2004-204 du 9 mars 2004 portant
adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité.

LES MAITRES DE CONFERENCES


SIEGE PENAL APPLICATION DES PEINES

Pierre Lemoussu Pierre.Lemoussu@justice.fr


Annie Cautrès-Lachaud Annie.Cautres-Lachaud@justice.fr
Pascal Faucher Pascal.Faucher@justice.fr
Philippe Vigier Philippe.Vigier@justice.fr
SOMMAIRE
pages

RAPPEL DES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PROCEDURE PENALE 1

PREMIERE PARTIE : LA PREPARATION DE L’AUDIENCE 3

CHAPITRE I -VERIFICATIONS PREALABLES A L’EXAMEN DU FOND

A - Les vérifications relatives à la saisine du tribunal correctionnel 3

1- La citation directe 3

a)- Respect du délai de 10 jours 4


b)- Enonciations de la citation 4
c)- Mentions concernant les ressources du prévenu 5
d)- Mode de signification de la citation 5
e)- Citation délivrée par la partie civile 5

2- La convocation par officier de police judiciaire (COPJ) (art. 390-1 du CPP) 5


3- La convocation par procès-verbal du procureur (CPPV) (art. 393 et 394 du CPP) 6
4- La comparution immédiate ( art. 395 et suivants du CPP) 6
Foz
a)- Conditions 7
b)- Procédure 7

5- La comparution volontaire (art. 389 du CPP) 8


6- Le renvoi ordonné par la juridiction d’instruction (art. 179 du CPP) 8
7- L’opposition (art. 489 et suivants du CPP) 9
8- La requête 9
9- La suppression de la saisine par le juge de l’application des peines 10

B- La vérification de la compétence du tribunal correctionnel 11

1- La compétence personnelle, matérielle et territoriale (art. 381 à 383 du CPP) 11


2- Collégialité ou juge unique (art. 398 et 398-1 du CPP) 12

C - Les vérifications relatives aux parties au procès 13

1- Le prévenu 13
2- Le civilement responsable 15
3- La victime 15

a)- La victime doit être avisée de la date d’audience 15


b)- La victime peut se constituer partie civile 16
c)- La victime mineure 16
CHAPITRE II - L’EXAMEN DU FOND DES DOSSIERS 17

A- L’examen de chaque affaire 17

B- La préparation des débats 17

DEUXIEME PARTIE : LA CONDUITE DE L’AUDIENCE 19

CHAPITRE I - REGLES GENERALES D’ORGANISATION DE L’AUDIENCE 19

1- Principes directeurs de l’audience 19


2- Publicité de l’audience 19
3- Déroulement de l’audience 19
4- La police de l’audience (art.401 et suivants cpp) 21
5- La durée de l’audience 22

CHAPITRE II - L’APPEL DU PREVENU 22

1- Principes généraux 23
2- Le prévenu non comparant, non défendu par un avocat 23
3- Le prévenu comparant 24
4- Le prévenu représenté ou défendu par un avocat 25
5- Nouvelles règles tendant à assurer la comparution du prévenu 25

a)- La déclaration d’adresse 25


b)- La délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt 25
c)- Le renvoi pour comparution 26

CHAPITRE III - LA LECTURE DE L’ACTE DE SAISINE 27

CHAPITRE IV - L’APPEL DES TIERS INTERVENANTS AU PROCES 28

1- Le civilement responsable 28
2- La victime 28
3- Les autres intervenants 28
4- Les témoins 29

CHAPITRE V - LES INCIDENTS 29

1- Exceptions que le tribunal doit soulever d’office 29


2- Exceptions soulevées par les parties 30

CHAPITRE VI - L’INSTRUCTION DU DOSSIER 30

1- La personnalité du prévenu 30
2- Les faits 31
3- Les témoins 31
4- La victime 32
5- Les autres intervenants au procès pénal 33
Les organismes sociaux 33
Le Fonds de garantie 34
Les compagnies d’assurances 34

CHAPITRE VII - LES PLAIDOIRIES ET LE REQUISITOIRE 34

TROISIEME PARTIE : LA DECISION 36

CHAPITRE I - L’ELABORATION DE LA DECISION 36

1- La qualification du jugement 36

a)- Nature du jugement à l’égard du prévenu 36


b)- Nature du jugement à l’égard de la partie civile 37
c)- Nature du jugement à l’égard du civilement responsable 38
d)- Nature du jugement à l’égard de l’assureur 38

2- La décision sur l’action publique 38


a)- Incidents et exceptions 38
b)- Culpabilité 38
c)- Requalification 38
d)- La peine 40

3- La décision sur l’action civile 49

CHAPITRE II - LE PRONONCE DU JUGEMENT 50

1- La lecture du dispositif du jugement 50


2- Les avertissements, notifications et convocations à l’audience 50

CHAPITRE II - LA FORMALISATION DE LA DECISION 53

LISTE DES ANNEXES 56


1- Le droit à être jugé dans un délai raisonnable 57
2- Compétence juge unique – article Le droit 398-1 code de procédure pénale 58
3- Fiche synthétique de dossier 61
4- Plan de conduite de l’audience 62
5- Mémento sur le bulletin numéro un du casier judiciaire 63
6- Incidents 66
7- Mise en œuvre du mandat d’arrêt au stade du jugement 74
8- Infractions commises à l’audience 77
RAPPEL DES PRINCIPES DIRECTEURS DE LA PROCEDURE PENALE :

Le président de l’audience correctionnelle doit toujours conserver à l’esprit les


dispositions de l’article 6 de la Convention Européenne de sauvegarde des
Droits de l’Homme et de l’article préliminaire du Code de Procédure Pénale :

La procédure pénale doit être équitable et contradictoire et préserver l’équilibre des


droits des parties.

Elle doit garantir la séparation des autorités chargées de l’action publique et des
autorités de jugement.

Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les
mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles.

Toute personne a le droit d’être jugée publiquement et équitablement, par un


tribunal indépendant et impartial, et dans un délai raisonnable.

Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa
culpabilité ait été légalement établie.

Toute personne a le droit :

- d’être informée dans le plus court délai, dans une langue qu’elle comprend,
et de manière détaillée, de la nature et de la cause de l’accusation portée contre
elle ;
- de se défendre elle-même ou de bénéficier de l’assistance d’un avocat, et
de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa
défense ;
- de bénéficier d’une instruction à charge et à décharge.

Les mesures de contrainte dont une personne peut faire l’objet sont prises sur
décision ou sous le contrôle effectif de l’autorité judiciaire, et doivent être
strictement limitées aux nécessités de la procédure, proportionnées à la gravité de
l’infraction reprochée, et ne pas porter atteinte à la dignité de la personne.

Toute personne condamnée a le droit de faire examiner sa condamnation par une


autre juridiction.

L’autorité judiciaire veille à l’information et à la garantie des droits des victimes au


cours de toute procédure pénale.

Le juge est enfin tenu de respecter et de faire respecter le principe de la


contradiction, et de motiver ses décisions.

Le juge correctionnel doit donc accepter d’examiner les affaires qui lui sont
soumises à la lumière des principes précités.

1
La Cour de cassation a d’ailleurs récemment rappelé que les principes du procès
équitable, de l’équilibre des droits des parties, et du délai raisonnable de jugement
des affaires pénales consacrés par l’article préliminaire du Code de procédure
pénale, et l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, doivent
inspirer les juridictions pénales (Crim 10 décembre 2002 bicc 1er mars 2003 p.42
n°201).

On trouvera en annexe n°1 (p.57) un développement particulier sur les


conséquences du droit à être jugé dans un délai raisonnable.

2
PREMIERE PARTIE :

LA PREPARATION DE L’AUDIENCE

La préparation de l’audience doit permettre au président d’acquérir une


connaissance parfaite du fond de chacune des affaires afin de maîtriser dans les meilleures
conditions l’instruction orale à laquelle il devra procéder ainsi que les débats qui suivront.
Une préparation de qualité évitera, lors de l’audience publique, de perdre inutilement du
temps ou de donner en spectacle un président feuilletant fébrilement ses dossiers.

Préalablement à l’examen du fond des affaires, le président doit procéder à un


certain nombre de vérifications relatives à la saisine du tribunal, à la compétence du
tribunal, et aux intervenants au procès pénal.

La fixation du nombre et des jours d’audience, et la composition prévisionnelle des


audiences correctionnelles, est désormais fixée par l’art.399 cpp (modifié par l’art.131 de
la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate), selon les modalités suivantes :

- le nombre et le jour des audiences, et la composition prévisionnelle des


audiences, sans préjudice des pouvoirs propres du ministère public en matière
d’audiencement, sont fixés par décision conjointe du président du tribunal, et
maig ir
du procureur de la République, après avis de l’assemblée générale des
magistrats du tribunal ;

vaï
- la résolution des conflits éventuels entre les chefs de juridiction se réalise
par la sollicitation préalable du premier président de la cour d’appel et du procureur
général pour avis, puis fixation du nombre et des jours d’audience par le seul
président du tribunal, et la fixation de la composition prévisionnelle des audiences
par le seul procureur de la République.

CHAPITRE I -VERIFICATIONS PREALABLES A L’EXAMEN DU FOND

A - Les vérifications relatives à la saisine du tribunal correctionnel

Un premier travail technique consiste en une analyse de la saisine du tribunal afin


d’en vérifier la nature et la régularité.

1- La citation directe
Ca393 a 400Partiecivile CPA
Mode traditionnel de saisine du tribunal correctionnel, la citation directe tend à
diminuer compte tenu du développement du traitement en temps réel. Elle est délivrée par
un huissier à la demande du parquet (art. 550 et suivants du CPP), de la partie civile (art.
que
392 et 392-1 du CPP), ou d’une administration (en matière fiscale, douanière et rurale). En
mm
542
438à
3
fût
Il convient de vérifier :
541
À
a) que le délai de 10 jours prévu par l’article 552 du CPP entre le jour où la
citation est délivrée et le jour fixé pour la comparution devant le tribunal a été

ça
respecté. Ce délai est augmenté d’un mois lorsque le prévenu cité devant une
juridiction métropolitaine réside outre-mer, ou si, cité devant une juridiction
d’outre-mer, il réside dans un autre DOM-TOM ou en métropole. Ce délai est
amis augmenté de deux mois lorsque
e le prévenu réside à l’étranger.
Si le délai n’a pas été respecté et que le prévenu ne comparaît pas, le
tribunal doit constater d’office la nullité de la citation (art.553 et 565 CPP).
542
ordonnet attlaissée
Si le prévenu comparait, la citation n’est pas nulle mais le tribunal doit,
mastide
si le prévenu le demande, renvoyer l’affaire à une audience ultérieure . En
pratique, il conviendra de demander au prévenu s’il accepte d’être jugé et de faire
gyretik consigner son acceptation sur les notes d’audience.

L’huissier doit faire toutes diligences pour tenter de délivrer la citation à la


personne du prévenu (art.555 cpp).
544

moi
La citation peut être délivrée à personne (art.555 cpp), ou à domicile
(art.556 et 557 cpp), lorsque l’acte est remis à une personne présente autre que le
prévenu à son domicile, ou à mairie (art.558 cpp), lorsque le domicile est connu,
évoisinfille mais que l’acte n’a pu être remis, ou à parquet (art.559 cpp), lorsque le domicile

aime
kEWmimir
est inconnu, ou que le prévenu réside à l’étranger.
ordinaire
ou
Lorsque la citation a été délivrée à domicile ou à mairie, l’huissier doit
impérativement adresser sans délai une lettre recommandée avec demande

a.IE
d’avis de réception au prévenu. La signature de l’avis de réception produira
tous les effets d’une signification à personne , sauf à démontrer que le prévenu n’a
pas signé l’avis (art.557 et 558 cpp).

Lorsque la citation a été délivrée à domicile, le délai de 10 jours doit être


calculé, si l’A.R. de la lettre recommandée a été signé par l’intéressé, à compter de
la remise de l’acte à domicile (art.557 cpp). En revanche, lorsque la citation a été
remise en mairie, ce délai court à compter de la date de signature de l’A.R. de la
lettre recommandée adressée par l’huissier (art.558 cpp).
aol.IT
vivrai b) que la citation énonce précisément les faits poursuivis (dans l’espace et le
temps) et les textes qui les répriment, puisque la citation détermine l’étendue de
la saisine du tribunal (art.551 cpp), et qu’aucune erreur n’existe sur le lieu, la
date et l’heure de l’audience. Si le prévenu n’est pas mis à même de savoir
exactement ce qui lui est reproché, et donc de présenter utilement sa défense, la
citation est nulle, dès lors qu’elle fait grief aux intérêts du prévenu.

Il n’est pas nécessaire que la citation renvoie expressément aux textes prévoyant les
peines complémentaires, le seul renvoi aux peines principales étant suffisant
(Crim.24 janvier 1996 bull.n°46).

4
c) que la citation informe le prévenu qu’il doit comparaître à l’audience en
possession des justificatifs de ses revenus ainsi que de ses avis d’imposition ou

XX
de non imposition, ou les communiquer à l’avocat qui le représente (art.390 cpp
modifié par l’ar.197-I de la loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux
évolutions de la criminalité, applicable à compter du 1er octobre 2004). Cette
disposition a été introduite afin d’améliorer le prononcé et le recouvrement des
amendes pénales (cf. p. concernant les informations données par le tribunal à
l’audience lors du prononcé de l’amende).

d) quel est le mode de signification de la citation (personne, domicile, mairie ou


parquet) afin de déterminer si le prévenu a légalement eu connaissance de la
citation (car délivré à personne ou délivré à domicile ou à mairie et avis de
réception de la lettre recommandée signé).

- Si le prévenu comparaît ou est représenté par un avocat, la


décision rendue sera alors contradictoire.
- Si le prévenu ne comparaît pas, et qu’aucun avocat ne se
a présente pour sa défense, mais que la citation a été délivréeà
personne, ou que l’avis de réception de la lettre recommandée a
a - quitté_
été signé, la décision sera contradictoire à signifier.
Si la citation a été délivrée à parquet, ou bien à domicile ou à
mairie, mais sans avis de réception de la lettre recommandée
signé, la décision rendue sans comparution du prévenu ou
représentation par un avocat sera un jugement par défaut.

e) que lorsque la saisine a été formalisée par la partie civile, cette dernière doit
élire domicile dans le ressort du tribunal, dans l’acte de citation, à moins qu’elle
auto
ne soit domiciliée dans ce ressort (art.392 cpp). Le tribunal doit fixer le montant
Xd’une consignation, en fonction des ressources de la victime et impartir un
délai à la partie civile pour verser cette somme au régisseur du tribunal, fixation
qui intervient à la première audience à laquelle l’affaire est appelée. La partie
civile qui a obtenu l’aide juridictionnelle est dispensée de consignation (art.392-
1 cpp). A défaut de consignation intégrale dans le délai fixé par le tribunal,
l’action publique n’est pas mise en mouvement, le tribunal n’est pas valablement
saisi d’une poursuite pénale, et doit déclarer la citation irrecevable.
à
Égal
394(art. 390-1 du CPP)2
2- La convocation par officier de police judiciaire (COPJ)

Il s’agit d’une convocation remise à la demande du parquet, soit par un officier de


police judiciaire ou un agent de police judiciaire, soit par un greffier, soit par le chef
d’établissement pénitentiaire, à la personne même de celui qui doit comparaître.

La COPJ obéit aux mêmes règles que la citation directe.

La loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la

EX
criminalité a par ailleurs étendu la notification spécifique au prévenu de se présenter à
l’audience en possession de ses justificatifs de revenus et d’avis d’imposition ou de non
imposition (art.197-II de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).

5
3- La convocation par procès-verbal du procureur (CPPV) (art. 393 et 394 du CPP)

Dans ce cas, le procureur invite la personne qui lui est déférée à comparaître devant
le tribunal correctionnel.

Il convient ici de vérifier le délai (minimum 10 jours, maximum 2 mois) entre


l’établissement du procès-verbal et la date de la comparution.

La qualification du jugement sera la suivante :

Délai respecté Délai non respecté


Saisine non valable
Prévenu comparant ou
iI sauf renonciation
représenté par un avocat
Jugement contradictoire expresse du prévenu
disposant d’un mandat
en présence de son
de représentation
avocat
Prévenu non comparant
et non représenté par un Jugement contradictoire à
avocat disposant d’un Saisine non valable
signifier
mandat de
représentation

Il convient également de s’assurer du respect des formalités des articles 393 et 394
du CPP (Possibilité d’avoir un avocat, notification des faits retenus, date, lieu et heure de
l’audience).

La loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions de la


criminalité a par ailleurs étendu la notification spécifique au prévenu de se présenter à
l’audience en possession de ses justificatifs de revenus et d’avis d’imposition ou de non
imposition (art.197-III de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).

4- La comparution immédiate ( art. 395 et suivants du CPP)

Dans cette hypothèse, le parquet fait déférer le prévenu et souhaite le faire


comparaître immédiatement devant le tribunal. Si le tribunal ne peut être réuni le jour
même, le prévenu peut être placé en détention provisoire sur décision du juge des libertés

E
et de la détention. Dans ce cas, la comparution devant le tribunal doit intervenir au
plus tard le troisième jour ouvrable suivant, et non le 2ème jour ouvrable (modification
ÏÏ
de l’art.396 cpp par l’art.128 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate).

Une enquête rapide de personnalité préalable est obligatoire sous certaines


conditions (cf.p.13).

Si le juge des libertés estime que la détention n’est pas nécessaire, il peut désormais
directement soumettre le prévenu, jusqu’à sa comparution devant le tribunal, à une ou
plusieurs obligations du contrôle judiciaire, à charge pour le procureur de notifier à
l’intéressé la date et l’heure de l’audience selon les modalités prévues pour la convocation
par procès-verbal (modification de l’art.396 cpp par l’art.128 de la loi du 9 mars 2004
d’application immédiate).

6
Avant cette modification, lorsque le juge des libertés ne faisait pas droit à la
demande de placement en détention provisoire du procureur, ce dernier devait alors notifier
de nouvelles poursuites au prévenu, et saisir le cas échéant le juge aux fins de placement
sous contrôle judiciaire.

a- Les conditions de la comparution immédiate : la peine encourue doit être d’au moins 2
ans d’emprisonnement, le minimum étant ramené à 6 mois en cas de flagrance.

La loi ne prévoit plus de maximum encouru pour fixer la compétence du Tribunal


(art.395 CPP).

Enfin, la récidive encourue est sans incidence sur la compétence du Tribunal (Crim 19
février 2002 Bull.n°33).

b- La procédure : le président doit d’abord informer le prévenu qu’il ne peut être jugé
immédiatement que s’il y consent. Ce consentement doit être recueilli en présence de
l’avocat du prévenu et consigné sur les notes d’audiences.

* Si le prévenu refuse d’être jugé immédiatement, le tribunal doit renvoyer


l’affaire. Deux hypothèses doivent être distinguées :

Sidmir1 ère pywwInÉmandTN


hypothèse : la peine encourue n’excède pas 7 ans d’emprisonnement.

mg
- Si le prévenu est libre ou sous contrôle judiciaire, le Tribunal doit renvoyer
l’affaire dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines (sauf renonciation du
prévenu), ni supérieur à 6 semaines (art.397-1 CPP).

- Si le prévenu est placé ou maintenu en détention provisoire, le jugement au fond


ne peut intervenir dans un délai inférieur à deux semaines (sauf renonciation du prévenu),
ni être rendu au-delà des deux mois suivant le jour de la première comparution devant le
Tribunal.

2ème hypothèse : la peine encourue est supérieure à 7 ans d’emprisonnement.

Les mêmes règles précédemment décrites s’appliquent, mais la loi a prévu que le
prévenu, informé de l’étendue de ses droits, peut demander que l’affaire soit renvoyée
à une audience qui devra avoir lieu dans un délai qui ne peut être inférieur à 2 mois,
sans être supérieur à 4 mois (art.397-1 2ème al. et 397-3 in fine CPP).

* Si le prévenu accepte d’être jugé immédiatement, le président instruit l’affaire, et


le tribunal apprécie si l’affaire est en état :

- L’affaire est en état : le tribunal rend un jugement sur le fond .

- L’affaire n’est pas en état :

- le tribunal peut ordonner un supplément d’information qu’il confie à l’un de ses


membres ou à un juge d’instruction (art. 397-2 al.1 du CPP) ; la décision au fond doit
intervenir dans un délai de deux ou quatre mois si le prévenu est placé ou maintenu en

wjp
détention provisoire ;

de jugeunique
a 47800
aupdtau cas
7
- le tribunal estime que la comparution immédiate n’est pas appropriée (affaire
complexe), et renvoie le dossier au procureur de la République , après avoir
éventuellement statué sur le maintien du prévenu en détention jusqu’à sa comparution
devant le juge d’instruction qui doit intervenir le jour même (art.397-2 al.2 du CPP).

Dans tous les cas de renvoi de l’affaire en raison du refus du prévenu d’être jugé, ou
que l’affaire ne paraît pas en état d’être jugée, le prévenu ou son avocat peut demander
É
au tribunal d’ordonner tout acte d’information qu’il estime nécessaire à la
manifestation de la vérité relatif aux faits reprochés ou à la personnalité de
l’intéressé, et le tribunal qui refuse de faire droit à cette demande doit rendre un
jugement motivé (art.397-1 dernier alinéa cpp ajouté par l’art.128-IV de la loi du 9 mars
2004 d’application immédiate).

5- La comparution volontaire (art. 389 du CPP)

L’avertissement notifié par le parquet dispense de citation s’il est suivi de la


comparution volontaire de la personne à laquelle il est adressé. Cet avertissement doit
mentionner l’infraction poursuivie et le texte de loi qui la réprime.

En pratique, ce mode de saisine est utilisé lorsque :


- des faits nouveaux sont découverts en cours d’audience ;
- les délais de citations n’ont pas été respectés.

Il appartient au président de s’assurer que le prévenu a bien compris, surtout s’il


n’est pas assisté d’un avocat, les conséquences de son acceptation.

On rappellera toutefois que la récidive peut être relevée d’office par le Tribunal,


sans avoir à recueillir l’accord du prévenu, mais qui doit être mis en mesure de présenter sa
défense sur l’état de récidive au cours des débats.

6- Le renvoi ordonné par la juridiction d’instruction (art. 179 du CPP)

L’ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel détermine les faits


poursuivis et fixe l’étendue et la date de la saisine. Dans ce cas, la citation n’a d’autre
intérêt que celui de faire connaître au prévenu le jour et l’heure de l’audience. En cas de
discordance sur l’étendue de la saisine entre l’ordonnance de renvoi et la citation, seule est
prise en considération l’ordonnance de renvoi.

Si le prévenu est détenu, il doit être jugé sur le fond dans les deux mois de
l’ordonnance de renvoi. Le tribunal peut cependant, à titre exceptionnel, par une décision
mentionnant les raisons de fait ou de droit faisant obstacle au jugement de l’affaire,
ordonner la prolongation de la détention pour une nouvelle durée de deux mois. Cette
décision peut être renouvelée une fois dans les mêmes formes.

Le nouvel article 179-1 cpp créé par l’art.123-I de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1e r octobre 2004, prévoit que la personne renvoyée devant le
tribunal par la juridiction d’instruction est informée qu’elle doit signaler tout
changement d’adresse au procureur, jusqu’au jugement définitif de l’affaire, par
lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Toute citation, notification ou

8
nne
signification faire à la dernière adresse déclarée sera réputée faite à la personne du
prévenu.

Cette modification procédurale ne s’appliquera pas dans les autres hypothèses


(citation directe, convocation par OPJ, convocation par procès-verbal, comparution
immédiate).

7- L’opposition (art. 489 et suivants du CPP)

Lorsque le prévenu n’a pas eu légalement connaissance de la citation (sousmeréserve


des dispositions de l’art.179-1 cpp précité), qu’il n’a pas comparu à l’audience, et
qu’aucun avocat ne se j présente pour sa défense, la décision rendue est un jugement
par défaut (art.487 cpp).
Yzerss
Cette décision fait l’objet d’une voie de recours particulière, l’opposition (mais le
prévenu peut également former appel de la décision) (art.489 cpp).
ggerss
L’opposition vise à mettre à néant la décision rendue par défaut, et à faire rejuger
l’affaire par le même tribunal (art.489 cpp).

Le jugement par défaut est mis à néant par une opposition régulière , c’est à dire
formée par le prévenu en personne dans un délai de 10 jours à compter de la date où il
en a eu connaissance.

Montosaurisucadeneltrager
L’opposition peut désormais être également formée par un mandataire muni d’un
pouvoir spécial (solution implicite de Crim. 30 octobre 2002 Bicc.n°569 p.24).

Lorsque le parquet a connaissance de l’opposition, il fait convoquer l’opposant à


une audience. La date de l’audience doit être notifiée au prévenu soit par procès-verbal,
soit par citation.

L’arrêt précité du 30 octobre 2002 ajoute que la notification faite au mandataire


muni d’un pouvoir spécial de la date à laquelle il sera statué sur l’opposition vaut
notification à la personne du prévenu, et en l’absence de comparution de l’opposant ou de
représentation par un avocat, le Tribunal doitÉEdéclarer l’opposition non avenue et statuer
par itératif défaut.

Il convient de rappeler qu’en cas d’opposition à un jugement par défaut, le


ministère public est tenu d’aviser la partie civile par lettre recommandée avec demande
d’avis de réception (490 CPP).

8- La requête

Il s’agit principalement des requêtes relatives à l’exécution de la peine :

- relèvement des interdictions, déchéances ou incapacités ou mesures de


publication, 6 mois après la décision sauf s’il s’agit d’une mesure résultant
de plein droit d’une condamnation pénale (art.702-1 et 703 du CPP) ;
- dispense de révocation du sursis simple (art.735 du CPP) ;

9
- dispense d’inscription au bulletin n° 2 du casier judiciaire (art.775-1 du
CPP) ;
- incidents contentieux (confusion de peines notamment) (art. 710 et 711 du
CPP)

Dans ces cas, le tribunal correctionnel est saisi par la requête du condamné ou du
parquet, et le condamné est cité à la diligence du parquet aux fins de voir examiner la
requête.

La juridiction compétente est celle qui a prononcé la condamnation.

La juridiction du lieu de détention sera désormais également compétente


(art.710 cpp modifié par l’art.188-I de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er
janvier 2005).

Le tribunal statue en chambre du conseil, ce qui constitue une exception tant à la


publicité des débats qu’à la publicité du jugement.

La juridiction entend le ministère public, l’avocat du demandeur, et le demandeur


lui-même.

Lorsque le condamné est détenu, sa comparution devant la juridiction ne sera


de droit que s’il en fait la demande expresse dans sa requête (art.711 cpp modifié par
er
l’art.188-II de la loi du 9 mars 2004 applicable
Ê à compter du 1 janvier 2005).
On rappellera qu’une telle décision doit toujours être régulièrement signifiée, même en
cas de présence du requérant et/ou de son conseil, pour faire courir le délai d’appel (art.711
dernier alinéa CPP).

9- La suppression de la saisine par le juge de l’application des peines

La loi du 9 mars 2004 a attribué compétence au seul juge de l’application des


peines, à compter du 1e r janvier 2005, pour :

- la révocation en premier ressort des peines d’emprisonnement avec


sursis et mise à l’épreuve (SME), (modifications des art.132-47 cp et 742 cpp par
les art.183-I et –IV de la loi du 9 mars 2004),
- la prolongation du délai d’épreuve du SME, (modification de l’art.742
cpp par l’art.183-IV de la loi du 9 mars 2004),
- la déclaration anticipée du caractère non avenu d’un SME
(modification de l’art.744 cpp par l’art.183-V de la loi du 9 mars 2004),
- la révocation de l’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt
général (sursis TIG) (renvoi de l’art.132-56 cp aux règles du SME sauf
exceptions),
- convertir une peine d’emprisonnement ferme en sursis assorti d’un
travail d’intérêt général (conversion TIG) (modifications des art.132-57 cp et
747-2 cpp par l’art.179 de la loi du 9 mars 2004).

10
Jusqu’au 1er janvier 2005, le tribunal correctionnel ou la juridiction ayant prononcé
la sentence pour la conversion TIG, ont seuls compétence pour statuer, en chambre du
conseil.

A compter du 1er janvier 2005, le juge de l’application des peines statuera en


chambre du conseil, après débat contradictoire, le condamné dûment convoqué, assisté le
cas échéant d’un avocat commis d’office ou choisi, après réquisitions du procureur de la
République, et avis de l’administration pénitentiaire, par jugement motivé, exécutoire par
provision, susceptible d’appel dans le délai de 10 jours à compter de sa notification, devant
la chambre de l’application des peines de la cour d’appel.

B- La vérification de la compétence du tribunal correctionnel

1-La compétence personnelle, matérielle et territoriale (art.384


87
381 à 383 du CPP)
9
En procédure pénale, toutes les règles de compétence sont d’ordre public et leur
inobservation est sanctionnée par la nullité de la procédure et de la décision. Les parties ne

gift
peuvent pas y renoncer.

Le tribunal doit donc vérifier sa compétence et, au besoin, se déclarer d’office


incompétent, et renvoyer le ministère public à mieux se pourvoir.

On rappellera simplement que :

- le Tribunal correctionnel connaît des délits (punissables

Mtf
d’emprisonnement ou d’une amende supérieure ou égale à 3.750 €), et
contraventions indivisibles ou connexes.

- le Tribunal ne peut juger que des personnes majeures à la date des


faits poursuivis, et tous les coauteurs ou complices également majeurs à la date

bikini des faits (383 CPP) ;

- le Tribunal territorialement compétent est celui du lieu de l’infraction,


celui de la résidence du prévenu, ou du lieu d’arrestation ou désormais du lieu
de détention (art.382 cpp modifié par 111-III de la loi du e_ 9 mars 2004
1J
d’application immédiate), même si cette arrestation ou cette détention a été opérée
pour une autre cause ; une extension au Tribunal du domicile ou de la résidence de
la personne créancière d’aliments est prévue pour l’abandon de famille ; les délits
et contraventions connexes ou indivisibles d’un délit poursuivi relevant de la
compétence du Tribunal peuvent également lui être soumis (382 CPP).

Toutefois, l’art.469 cpp (modifié par l’art.124-II de la loi du 9 mars 2004


applicable à compter du 1er octobre 2004), interdit désormais la remise en cause de
correctionnalisation (disqualification artificielle décidée par le magistrat instructeur d’un
crime en délit, par ex. un vol avec arme disqualifié
ÉÉ en vol avec violences) décidée lors de
l’instruction avec l’accord des parties.

L’art.469 cpp interdit aux parties ou au tribunal correctionnel, de soulever


l’incompétence si deux conditions cumulatives sont réunies :

11
- l’affaire a fait l’objet d’un renvoi d’une juridiction d’instruction ;
- la victime était constituée partie civile et assistée d’un avocat lors du renvoi.

Toutefois, même dans ce cas de figure, le tribunal conservera la possibilité de


renvoyer l’affaire au ministère public en raison du caractère criminel des faits, si les faits
qualifiés de délits non intentionnels, se révèleraient avoir été commis de manière
intentionnelle après débats. On peut citer à titre d’exemple, des faits d’homicide
involontaire (délit), qui seraient requalifiés en crime d’homicide volontaire (art.469 cpp
modifié).

L
Dans les autres hypothèses, le tribunal pourra d’office, ou à la demande des parties,
se déclarer incompétent, et renvoyer le ministère public à mieux se pourvoir (saisines sans
instruction préalable : citation directe, COPJ, CPPV, comparution immédiate, ou si la
victime n’était pas constituée pendant l’instruction, ou si la victime constituée n’était pas
assistée d’un avocat durant l’instruction).

Le nouvel art.186-3 cpp (créé par l’art.124-I de la loi du 9 mars 2004 applicable à
compter du 1er octobre 2004), autorise parallèlement les parties à faire appel de
l’ordonnance de renvoi de la juridiction d’instruction lorsqu’elles estiment que les faits
constitueraient un crime.

2- Collégialité ou juge unique (art. 398 et 398-1 du CPP)

Les principes de répartition de compétence entre la collégialité et le juge unique,


qui ont de nouveau été modifiés par les art.129 et 130 de la loi du 9 mars 2004, peuvent se
résumer dans le tableau simplifié suivant (un tableau complet des attributions du juge
unique figure en annexe n° 2 p. du présent fascicule) :

Collégialité Juge unique


Tous les délits non visés à l’art. 398-1 du CPP TOUS LES DELITS VISES A L’ART.398-
Tous les délits lorsque : 1 CPP, commis par une personne physique ou
-le prévenu ou l’un des co-prévenus est en ËËÏÏ morale
DETENTION PROVISOIRE lors de sa comparution
devant le tribunal TOUS LES DELITS POUR LESQUELS
-le tribunal est saisi selon la procédure de UNE PEINE D’EMPRISONNEMENT
COMPARUTION IMMEDIATE N’EST PAS ENCOURUE , à l’exception des
-certains délits relevant du juge unique sont délits de presse (loi 9/09/02)
CONNEXES à des délits non visés à l’art. 398-1 du
CPP
-le tribunal statuant à juge unique a RENVOYE
devant la formation collégiale en raison de la
complexité de l’affaire
TOUS LES DELITS DE PRESSE

En cas d’erreur :

- Si la formation collégiale est saisie à tort d’un délit relevant de la


compétence du juge unique, elle peut renvoyer le dossier à une audience
juge unique sans nécessité d’une nouvelle citation (sauf si c’est un
défaut); le président peut cependant juger l’affaire seul en se séparant de
ses deux assesseurs, afin d’éviter le renvoi.

12
- Si le juge unique est saisi à tort d’un délit relevant de la formation
collégiale, il doit renvoyer à une audience collégiale sans nouvelle
citation (sauf si c’est un défaut).

En cas de requalification des faits poursuivis :

- La formation collégiale demeure compétente pour statuer sur des faits


dont elle estime, après débats, qu’ilsXX
constituent un délit relevant de la
formation à juge unique. (par exemple : un vol commis avec deux
circonstances aggravantes se révèle être un vol commis avec une seule
circonstance aggravante).

- En revanche, si le juge unique estime, après débats, que les faits qui lui
sont soumis constituent un délit de la compétence de la formation
collégiale, il doit renvoyer le ministère public à se pourvoir ainsi qu’il
avisera. (par exemple : des faits qualifiés de vol avec violence sans ITT
se révèlent être un vol avec violence avec une ITT). (art.469 du CPP).

C - Les vérifications relatives aux parties au procès

1- Le prévenu

Le président doit vérifier la présence au dossier des éléments d’information relatifs


à la personnalité du prévenu.

Pour les affaires ayant fait l’objet d’une information préalable, le dossier
comportera une cote spéciale dans laquelle on trouvera éventuellement une enquête de
personnalité, une expertise psychiatrique ou médico-psychologique.

• L’enquête rapide de personnalité

On ajoutera qu’une enquête rapide de personnalité doit avoir été requise par le
Parquet (auprès du SPIP ou association conventionnée) avant de solliciter le placement en
détention provisoire d’un majeur de moins de 21 ans, lorsque la peine encourue n’excède
pas 5 ans d’emprisonnement (art.41al.6 cpp).

L’art.128-I de la loi du 9 mars 2004, applicable à compter du 1er octobre 2004, a


modifié l’art.41 al.6 cpp précité, et a étendu ÉÉ l’obligation de recourir à une enquête
préalable rapide de personnalité, avant toute réquisition aux fins de placement en détention
provisoire à deux hypothèses, indépendamment de l’âge du prévenu, ou de la peine
encourue :

- procédure de comparution immédiate ;


- procédure de comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité
(plaider coupable).

13
ÎhÈÜÊÊ •
Iaafeatmédicalencas d'informelle
L’expertise médicale pour les agresseurs sexuels

air Par ailleurs, il convient de rappeler que pour les infractions de nature sexuelle
visées à l’article 706-47 cpp une expertise médicale est obligatoire avant le jugement
sur le fond, en application de l’art.706-47-1 cpp, quel que soit le mode de saisine de la
juridiction, l’expert doit être interrogé sur l’opportunité d’une injonction de soins dans le
cadre d’un suivi socio-judiciaire, et cette injonction ne pourra être prononcée que si
l’expertise établie que le prévenu est susceptible de faire l’objet d’un traitement (art.131-
36-4 CP).
• Le bulletin numéro un du casier judiciaire
du
Statut prévenu
légale'jursis
En toute hypothèse, un dossier correctionnel doit toujours comporter une notice de
récidive renseignements établie par les enquêteurs, ainsi qu’un bulletin n°1 du casier judiciaire.
révocabilité
Il ne faut jamais juger un prévenu sans avoir au dossier le bulletin n°1 de son
casier judiciaire (cf en annexe n°6 p. mémento sur le B1 établi par le casier judiciaire).

Moi Il convient, dans ce cas, de renvoyer d’office l’affaire à une prochaine audience, ou
de solliciter du Procureur la production d’un B.1 en urgence durant l’audience.

A défaut, le tribunal prendrait le risque de prononcer une sanction illégale au


regard des éventuelles peines antérieurement prononcées ; il méconnaîtrait également le
principe de la personnalisation des peines.

• Défense du prévenu et présence d’un interprète

Le président vérifiera enfin :

me - qu’il a été répondu à une éventuelle demande de désignation d’un


depère avocat commis d’office ; l’inobservation de cette formalité substantielle
statut ÏÏ porte atteinte aux droits de la défense ; le Tribunal ne peut pas passer
du outre (art. 417 du CPP et Crim 22 septembre 1999 bull.n°196) ;

- que l’assistance d’un défenseur a été organisée quand le prévenu est


atteint d’une infirmité de nature à compromettre sa défense, une

telle assistance étant alors obligatoire et substantielle (art.417 cpp ;
Crim.9 mai 1972 bull.n°162) ; pour les prévenus sous tutelle ou
de curatelle, la présence de leur tuteur ou curateur n’est pas exigée pour
statuer sur l’action publique, mais leur présence à l’audience peut être
contenu
témoins très utile, dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice, et
d’une meilleure connaissance de la personnalité du prévenu ;
Prévu des
2 - que le prévenu comprend la langue française (art.407), et à défaut
ïahpète d ordonnera d’office la désignation d’un interprète, des dispositions
423 spécifiques étant par ailleurs prévues pour les personnes atteintes de
Avocat surdité (408 CPP).
La

14
653 CPP
cartbytà
• Le prévenu personne morale

Si le prévenu est une personne morale, il convient de se reporter aux articles 706-41
à 706-46 du CPP qui précisent les conditions de la poursuite, de l’instruction et du
jugement des infractions commises par les personnes morales.

Il sera seulement précisé que l’action publique est exercée à l’encontre de la


personne morale prise en la personne de son représentant légal à l’époque des poursuites ;
mais si des poursuites sont exercées pour les mêmes faits ou pour des faits connexes à
l’encontre du représentant légal, le président du T.G.I. désigne un mandataire de justice
x pour représenter la personne morale. p
2- Le civilement responsable

L’hypothèse la plus fréquente en la matière est celle des infractions dans le


domaine du droit social ou de la circulation routière commises par des préposés à
l’occasion de leur travail. L’employeur devra répondre civilement des conséquences de
telles infractions.

Encore faut-il qu’il ait été régulièrement cité comme tel par le parquet ou la
victime, ou qu’il intervienne volontairement à l’audience. A défaut, il convient d’envisager
le renvoi de l’affaire afin de le faire citer par le parquet.

XXXE
Rappelons enfin qu’en matière d’infraction au code de la route, le tribunal peut
mettre à la charge du commettant civilement responsable, outre les réparations civiles, tout
ou partie des amendes et des frais de justice pénale, à condition d’avoir été cité à
l’audience (art. L 121-1 al. 2 du code la route).

3- La victime
agitante
a)- La victime doit être avisée de la date d’audience par le ministère public (art.
391 et 393-1CPP). Le président vérifiera donc que les victimes ont été avisées dans un
délai suffisant pour exercer leurs droits. En pratique, cette exigence résulte de la copie de
l’avis à victime figurant au dossier, ou du respect des dispositions des articles c53-1 et 75
de CPP, imposant aux enquêteurs d’informer la victime de différents droits.
chuchey
La victime peut ne pas se constituer partie civile, et conserver le statut de témoin,
ou décider de se constituer partie civile, soit en soutenant l’action publique sans demander
l’indemnisation d’un préjudice, soit en sollicitant des dommages et intérêts pour la
réparation de son préjudice, ou la restitution d’objets saisis durant la procédure.

La victime est recevable à se constituer partie civile si elle démontre l’existence


d’un préjudice personnel découlant directement des faits objets de la poursuite (art.2

1435,439 etnsdu CAP


cpp).

15
b)- La victime peut se constituer partie civile avant l’audience ou lors de
l’audience :

• La constitution de partie civile avant l’audience :

- par déclaration au greffe (art.419 et 420 code de procédure pénale)

- par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou par télécopie parvenue à
la juridiction 24 heures au moins avant la date de l’audience, lorsque la victime demande la
restitution d’objets saisis ou des dommages et intérêts, sans limitation de montant ; les

ë
pièces justificatives du préjudice subi doivent être jointes à sa demande et ces documents
sont immédiatement versés au dossier ; la partie civile n’est pas alors tenue de comparaître,
sauf si le juge ordonne sa comparution (art.420-1 al.1er et 460-1 al.2 code de procédure
pénale).
Iiii
- Avec l’accord du procureur de la République, la demande de restitution ou de
dommages et intérêts peut également être formulée par la victime au cours de l’enquête
de police, auprès d’un officier ou d’un agent de police judiciaire, qui en dresse procès-
verbal. Cette demande vaut alors constitution de partie civile si l’action publique est mise
en mouvement par le ministère public.


citation
La constitution de partie civile lors de l’audience : par déclaration consignée par le
greffier ou le dépôt de conclusions . Cette constitution de partie civile doit alors
intervenir, à peine d’irrecevabilité, avant les réquisitions du ministère public sur le
fond, ou, si le président a ordonné l’ajournement du prononcé de la peine, avant les
réquisitions du ministère public sur la peine (art. 419 et 421 code de procédure pénale).

Il appartient donc au juge, en présence d’une victime comparante, non assistée d’un
conseil, de s’assurer qu’elle souhaite, le cas échéant, demander la réparation de son préjudice,
et lui faire préciser le montant de sa demande, avant les réquisitions du ministère public.
LeRMPpeutaider à actualiser
En cas d’opposition à une décision par défaut par le prévenu, le ministère public est tenu
d’aviser la partie civile par lettre recommandée avec demande d’avis de réception (490 CPP).

c)- La victime mineure

Si la victime est un mineur, ses représentants légaux agissent en son nom pour exercer ses
droits.

Deux dispositions organisent la difficulté d’une contradiction d’intérêts entre le mineur et


ses représentants légaux.

Codedel'enfantart283
• L’art.388 code civil, disposition générale

S’il existe une opposition d’intérêt entre le mineur et ses représentants légaux, et
qu’aucun administrateur ad hoc n’a été préalablement désigné, le tribunal correctionnel
désigne un administrateur ad hoc chargé de le représenter (art. 388-2 du code civil applicable
en matière pénale Crim.28 février 1996 bull.n°98).
J

16
• L’art.706-50 cpp, disposition spécifique en matière pénale

L’art.706-50 cpp prévoit que le procureur de la République, le juge d’instruction ou la


juridiction de jugement désigne un administrateur ad hoc, en cas de faits commis volontairement
à l’encontre d’un mineur, et que la protection des intérêts de celui-ci n’est pas complètement
assurée par ses représentants légaux ou par l’un d’entre eux. L’administrateur assure la
protection des intérêts du mineur et exerce, s’il y a lieu, au nom de celui-ci, les droits reconnus à la
partie civile. En cas de constitution de partie civile, le tribunal fait désigner un avocat d’office
pour le mineur s’il n’en pas déjà été choisi un.

Lorsque la partie civile ne parle pas suffisamment la langue française, le président désigne
d’office un interprète (407 CPP).

CHAPITRE II - L’EXAMEN DU FOND DES DOSSIERS

L’examen du fond des dossiers de l’audience correctionnelle mérite les soins les
plus attentifs. C’est en effet la parfaite connaissance des dossiers qui permettra au président
d’avoir, lors des débats, l’autorité qui lui est nécessaire.

Une bonne préparation de l’audience sera également un gain de temps considérable


en ce qu’elle permettra au président de conduire une instruction orale des affaires rapide et
efficace, de mener un délibéré clair, et de rédiger enfin plus commodément les motifs de la
décision.

A - L’examen de chaque affaire

Il convient d’abord de procéder à un examen de chaque affaire le plus complet


possible en prenant connaissance de tous les éléments du dossier sans négliger aucun
détail. Cela évitera qu’un élément donne lieu à une discussion sans intérêt et prolonge
inutilement les débats.

Il est ensuite indispensable, dans l’analyse d’un dossier, d’effectuer un tri entre les
éléments qui n’apparaissent pas contestés ou qui ne sont pas sérieusement contestables
dément et ceux qui, au contraire, apparaissent contestés ou susceptibles de l’être . Ce tri permettra
d’orienter efficacement l’instruction de l’affaire à l’audience.

B - La préparation des débats

Au terme de l’examen du dossier, il nous paraît nécessaire de préparer un récit


simple et synthétique des faits de l’affaire que le président présentera au début de
l’instruction orale du dossier.

Ce récit permettra :

- de fournir aux magistrats assesseurs ainsi qu’au public (la presse


notamment) les éléments d’information qui leur permettront de suivre
utilement les débats ;

17
- de faire ressortir d’emblée les éléments constants ou non sérieusement
discutables du dossier, et donc de bien cerner les véritables limites du
débat de fond qui suivra.

On peut également conseiller au président de préparer, de façon précise, les


questions qu’il lui paraîtra utile de poser au prévenu ou aux autres intervenants lors de
l’audience. Le débat oral a notamment pour but de permettre au prévenu de s’expliquer sur
les faits qui lui sont reprochés, et rares sont les prévenus s’exprimant à l’audience de façon
spontanée.

Le président pourra utilement noter ce récit synthétique, ces questions, ainsi que
tous les éléments relatifs à la saisine et aux parties au procès sur une fiche qui lui servira
d’aide mémoire lors de l’audience (un modèle de fiche synthétique de dossier est proposé
en annexe n° 3 p.61).

18
DEUXIEME PARTIE

LA CONDUITE DE L’AUDIENCE

CHAPITRE I – REGLES GENERALES D’ORGANISATION DE L’AUDIENCE

En introduction, quelques remarques sur le rôle du président dans les domaines de


l’organisation générale de l’audience et de la police de l’audience.

1- Principes directeurs de l’audience

La conduite de l’audience est notamment dictée par plusieurs principes


directeurs : la publicité de l’audience, l’oralité des débats, le respect du contradictoire
et l’impartialité du président dans la conduite des débats. Ces règles, largement
consacrées par l’article préliminaire et l’art.6 de la convention européenne des droits de
l’homme, doivent constamment inspirer l’action du président de l’audience dans sa
conduite des débats.

2- Publicité de l’audience

Les débats devant le tribunal correctionnel doivent être publics ; il s’agit d’un
principe essentiel de la procédure pénale (art.400 cpp).

Ê
Néanmoins, le tribunal correctionnel (et non le président seul)
ne peut ordonner le huis
clos, à la demande d’une partie ou d’office, en constatant que la publicité est dangereuse
pour l’ordre, ou désormais (art.132 de la loi du 9 mars 2004 modifiant l’art.400 cpp,
d’application immédiate) pour la sérénité des débats, la dignité de la personne ou
l’intérêt d’un tiers (notions substituées à celle de mœurs).

Le tribunal sollicitera au préalable les avis des parties : la partie civile, le ministère
public et la défense, et après avoir entendu leurs observations, décidera si les débats se
dérouleront à huis clos.

Le prononcé du huis clos est toujours facultatif en matière correctionnelle, et la


décision doit être motivée par référence à l’ordre, la sérénité des débats, la dignité de la
personne ou l’intérêt d’un tiers.

Les règles applicables en matière de jugement d’un viol devant la cour d’assises (le
huis clos est de droit si la partie civile le demande, et dans les autres cas, le huis clos ne
peut être ordonné que si la partie civile ne s’y oppose pas (art.306 cpp)), ne sont pas
applicables devant le tribunal correctionnel.

Le huis clos ne porte que sur les débats, de sorte que le jugement sera rendu en
audience publique (après réouverture des portes de la salle d’audience). La décisionadonnant
sur le
huis clos et le jugement sur le fond doivent toujours être rendus en audience publique. La
décision sur le huis clos n’a pas, selon la jurisprudence, de caractère contentieux, et n’est
pas susceptible d’appel indépendamment du jugement sur le fond (cass.crim.10 février
1993 bull.n°70). une
mm

19
Le prononcé du huis clos ne fait pas obstacle à ce que le tribunal autorise certaines
personnes (membres de la famille, éducateurs) à rester dans la salle d’audience
(cass.crim.11 décembre 1968 D.69 II 264). Le président pourra utilement le faire
j dans les notes d’audience.
mentionner

3- Déroulement de l’audience

Après être entré dans la salle d’audience, le président déclare l’audience ouverte et
invite les personnes présentes à s’asseoir.

Le président procède alors à un rapide appel de tous les dossiers afin de réguler le
déroulement ultérieur de l’audience :

- par le renvoi d’office des affaires dans lesquelles le tribunal a été saisi de façon
irrégulière ou erronée (sauf comparution volontaire du prévenu) ;

- par le renvoi des affaires dans lesquelles la procédure n’est pas en état, notamment
parce que n’ont pas été appelés à la cause des tiers dont la présence est pourtant nécessaire
voire obligatoire (organismes sociaux, civilement responsable, fonds de garantie…), ou
encore parce que le dossier est incomplet (casier judiciaire, avis du juge de l’application
des peines, enquête sociale rapide, interprète…)

- par l’appréciation des demandes de renvoi présentées par les parties ;

- par la désignation d’un avocat pour les prévenus qui se présentent sans avocat mais
qui désirent être assistés ; le Tribunal ne peut pas passer outre, au moins à une première
demande de renvoi par un prévenu sollicitant l’assistance d’un conseil, même si le prévenu
a disposé d’un long délai à cette fin (ex : pour un prévenu cité depuis 8 mois et demandant

XXX
la désignation d’un conseil à l’audience ; l’inobservation de cette formalité substantielle
porte atteinte aux droits de la défense Crim.22 septembre 1999 bull.n°196) ; le Tribunal
devra solliciter la désignation d’un avocat d’office (art.417 CPP).

- par la prise en compte de l’importance et la nature des affaires, de la présence


d’avocats extérieurs, de parties accompagnées de bébés, ou ayant des m
i pératifs familiaux
ou professionnels …

La décision sur le renvoi d’une affaire appartient au tribunal et non au seul


président . Elle nécessite de provoquer préalablement les observations du parquet et des
autres parties présentes. L’absence du prévenu nécessitera un jugement contradictoire à
signifier ou une nouvelle citation selon qu’il a eu connaissance ou non de l’acte de saisine
du tribunal (sous réserve de la nouvelle jurisprudence issue d’Assemblée 2 mars 2001). Si
le prévenu est détenu, le tribunal doit statuer par décision spéciale et motivée sur le
maintien en détention.

L’ordre de passage des dossiers est traditionnellement le suivant : les prévenus


détenus, les prévenus ou autres parties assistés d’un avocat (le bâtonnier en exercice, les
avocats des barreaux extérieurs, puis les autres par rang d’ancienneté), les prévenus ou
autres parties sans avocat, et les prévenus absents mais régulièrement cités.

20
Bien évidemment, cet ordre de passage, laissé à la discrétion du président de
l’audience, peut être adapté en raison de circonstances particulières : prévenus ou victimes
lourdement handicapés exigeant une attention spéciale, urgences liées notamment à la
procédure de comparution immédiate, etc…

L’huissier audiencier désigné pour assister le président lors de l’audience, sera d’un


utile secours pour organiser l’ordre de passage sur les instructions du président, faire
l’appel des causes, et maintenir l’ordre sous l’autorité du président (art.11 à 14 du décret
n°56-222 du 29 février 1956 portant règlement d’administration publique pour
l’application de l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative au statut des huissiers de
justice).

Un plan type de conduite de l’audience figure en annexe n°4 p.62.


aww
ton
4- La police de l’audience (art. 401 et suivants du CPP)

à
Le président dispose de la police à l’audience et dirige les débats (art.401 cpp).

Aucune disposition ne réglemente de manière précise le comportement que doit ou


non adopter le président lors de l’audience.

Quelques indications essentielles peuvent être rappelées.

Il appartient au président de garder calme et sang froid, d’interroger avec tact et


mesure, de permettre à chaque partie de s’exprimer, même de manière vive le cas
échéant, en fonction du contexte. Le président est garant de l’oralité des débats et du
caractère contradictoire de l’audience.

Bien évidemment, le président doit, en toute circonstance, se garder d’employer


des mots ou d’adopter des attitudes méprisantes, blessantes, vexatoires, voire
humiliantes pour les parties. A cet égard, toute forme d’humour susceptible de
blesser les parties doit être proscrite. Le président doit diriger les débats, mais
demeurer impartial.

Il lui appartient de mener l’audience avec autorité, mais tout en laissant à


chaque partie au procès la place qui lui revient. Le président évitera de confondre
autorité et autoritarisme .

Le prévenu dispose de toute latitude pour organiser son mode de défense, le


rôle du président étant de reprendre les éléments à charge et à décharge, et de les
soumettre au prévenu afin qu’un débat loyal et contradictoire puisse se nouer dans la
sérénité.

Il est également de tradition de ne pas couper un avocat qui soutient la défense


d’une partie civile, ou défend un prévenu, et de le laisser librement développer tous les
éléments qu’il croit utile. L’intervention du président auprès d’une partie jugée trop longue
dans ses explications doit être réalisée avec la plus grande finesse.

L’art.41 de la cloi du 29 juillet 1881 relative à la liberté de la presse a par ailleurs


institué une immunité, bénéficiant aux parties et à leur conseil, destinée à garantir le libre

21
exercice des droits de la défense en justice, applicable aux écrits produits et aux propos
tenus devant toute juridiction, sauf si les écrits ou propos outrageants sont étrangers à la
cause (Crim. 13 février 2001
C D.2004 J 977).
Malgré toutes ces précautions plusieurs difficultés peuvent se présenter.

Il incombe ainsi au président d’expulser de la salle le prévenu ou toute autre


personne perturbant le bon déroulement de l’audience, au besoin avec l’assistance de la
force publique (art. 404 et 405 du CPP), et interdire, le cas échéant, l’accès de la salle aux
Tant
mineurs (art. 402 du CPP). 422
Mio
Le prévenu, même libre, lorsqu’il est expulsé de la salle d’audience, peut être gardé
par la force publique jusqu’à la fin des débats sur l’affaire, à la demande du président. Le
prévenu est ensuite reconduit à l’audience pour que le jugement soit rendu en sa présence
(art.405 cpp).

Une telle disposition ne doit être utilisée que de manière très exceptionnelle, le
principe étant que chaque partie puisse s’expliquer librement, une immunité du prétoire
ayant même été édictée afin de garantir ce libre exercice du droit de se défendre en justice.

L’annexe n°8 p.77 est consacrée aux infractions commises à l’audience.

5- La durée de l’audience

Aucune disposition ne précise la durée d’une audience pénale.

Seule une circulaire du 6 juin 2001 indique qu’une audience pénale organisée sur
une demi-journée ne doit pas, en principe, excéder six heures, incluant le délibéré des
affaires évoquées le même jour d’une part, et pour les audiences organisées sur plus d’une
demi-journée, elles ne doivent pas dépasser, en principe, une durée de huit heures, d’autre
part.

La pratique encore trop courante d’audiences « nocturnes » ne peut être acceptée


comme mode normal de fonctionnement d’une juridiction, et en cas de difficultés
régulières constatées sur ce point, une concertation étroite entre les magistrats du siège et
du parquet apparaît nécessaire afin de trouver une solution admissible.

CHAPITRE II - L’APPEL DU PREVENU

La loi du 9 mars 2004 a confirmé la jurisprudence dégagée sur le fondement de


l’art.6 de la convention européenne des droits de l’homme (CEDH 23 mai 2000 Van Pelt ;
assemblée plénière cour de cassation 2 mars 2001 Dentico bull.n°56 ; crim.16 mai 2001 ;
crim.11 juillet 2001 ; Crim.5 juin 2002 ; Crim.19 février 2003), et a clarifié les règles de
qualification des décisions en cas de présence d’un avocat à l’audience.

Les nouvelles règles entreront en vigueur le 1e r octobre 2004.

22
1- Principes généraux

Quatre principes peuvent être clairement dégagés :

- aime
Le prévenu doit comparaître en personne (art.410 al.1er cpp)
.
- Le prévenu dispose d’un droit à être toujours représenté par un
avocat, disposant d’un mandat écrit de représentation, quelle que
soit la peine encourue (art.411 cpp).

- Le tribunal est tenu d’entendre l’avocat qui se présente pour un


prévenu, quelle que soit la situation procédurale, même à défaut de
mandat écrit de représentation (art.410 et 412 cpp).

- Si l’avocat présent dispose d’un mandat de représentation écrit, la


décision rendue sera contradictoire, et si l’avocat présent ne dispose
pas d’un mandat de représentation écrit, la décision rendue sera
contradictoire à signifier, quel que soit le mode de citation initial du
prévenu (art.498 2° cpp).

2- Le prévenu non comparant, non défendu par un avocat

• Le prévenu ne se manifeste pas

Si la citation est régulière, le prévenu non comparant, ni défendu par un avocat


pourra être jugé par jugement :

réputé
- contradictoire à signifier, s’il a eu légalement connaissance de la
citation à personne, ou avis de réception signé de la lettre recommandée,
ou application de l’art.179-1 cpp, et qu’aucun avocat ne se présente ;

- par défaut, s’il n’a pas eu légalement connaissance de la citation, à


domicile, à mairie ou à parquet, sans signature de l’avis de réception de
la lettre recommandée, et sans application de l’art.179-1 cpp, et
qu’aucun avocat ne se présente ;

- par itératif défaut, lorsque le prévenu a eu légalement connaissance de


la nouvelle date d’audience,
a après avoir fait opposition à une décision
rendue par défaut.

Si la citation n’est pas régulière, le tribunal n’est pas valablement saisi, et le


ministère public devra procéder à une nouvelle poursuite.

• Le prévenu se manifeste pour demander le renvoi


427
Le prévenu peut demander le renvoi de l’affaire en présentant une excuse par
lettre (art 410 cpp) : Si le prévenu adresse un courrier faisant valoir une excuse pour
obtenir un renvoi, le Tribunal devra apprécier la pertinence de cette demande, et décider
soit de renvoyer avec nouvelle citation, par exemple en raison d’une hospitalisation ou de

23
difficultés personnelles avérées, soit de retenir l’affaire, après avoir expressément rejeté la
demande d’excuse.

• Le prévenu ne peut comparaître en raison de son état de


santé

Lorsque l’état de santé du prévenu rend impossible sa comparution


(hospitalisation), justifiée notamment par un certificat médical, la pratique des juridictions
consiste à admettre l’excuse, et renvoyer l’affaire avec nouvelle citation par le parquet.

Lorsque le prévenu n’a pas pu comparaître en raison de son état de santé, et qu’il
existe des raisons graves de ne pas différer le jugement de l’affaire , le Tribunal
ordonne, par décision spéciale et motivée, que le prévenu, éventuellement assisté de son
conseil, sera entendu à son domicile, ou à l’établissement pénitentiaire, par un magistrat
commis à cet effet accompagné d’un greffier, qui dresse un procès-verbal de
l’interrogatoire. Les débats sont alors repris après nouvelle citation du prévenu, qui peut
être représenté par son avocat, la décision rendue étant alors contradictoire si le prévenu
comparaît, ou qu’un avocat le représente (art.416
g cpp et Crim 22 janvier 2003 bull.n°17),
et contradictoire à signifier dans les autres hypothèses. Cette disposition est rarement
appliquée.

3- Le prévenu comparant peut toujours se défendre seul, sans l’assistance d’un conseil.

Même si en pratique une telle demande n’est pas courante, le prévenu a le droit de
solliciter une copie de la procédure avant d’être jugé, en application de l’art.6 § 3 de la
convention européenne des droits de l’homme, sans que les dispositions de droit interne
puissent faire obstacle à l’exercice des droits de la défense (cassation crim. 12 juin 1996,
crim.2 octobre 1996 bull.n°343, crim.17 juin 1998). S’il s’agit d’un première copie, sa
délivrance est toujours gratuite (art.R.165 cpp).

Le président procède d’abord à l’interrogatoire d’identité du prévenu afin de


vérifier ses nom, prénom, âge, profession, et àdomicile, toute erreur ou modification devant
être immédiatement notée par le greffier.

Le président s’assure ensuite de la présence d’un conseil pour le prévenu ; si ce


dernier n’en a pas, une désignation d’office est nécessaire dans tous les cas en comparution
immédiate (sauf refus exprès du prévenu), et si le prévenu le sollicite dans les autres cas de
saisine.

Le président désigne éventuellement un interprète (art. 407 et 408 du CPP) ;


celui-ci, âgé de 21 ans au moins, doit prêter serment devant le tribunal : « Vous jurez
d’apporter votre concours à la justice en votre honneur et en votre conscience. Levez la
main droite et dites : je le jure ».

Le prévenu détenu doit comparaître libre de toute entrave au moment de sa


comparution devant le tribunal (art.803 et D.283-4 cpp).

24
4- Le prévenu représenté ou défendu par un avocat

Un avocat, choisi ou commis d’office, peut toujours représenter un prévenu


devant le tribunal correctionnel, toooo dès lors qu’il dispose d’un mandat écrit de
représentation du prévenu, et la décision rendue sera alors contradictoire, quel que
soit le mode initial de citation du prévenu (art.411 cpp).
En
Un avocat peut également se présenter sans être muni d’un mandat de
représentation du prévenu ; il devra également être entendu, mais la décision sera
contradictoire à signifier (art.410, 412 et 498 cpp).
mm 428
Il en résulte que dans tous les cas, avec ou sans mandat écrit du prévenu, un avocat
qui se présente pour assurer la défense d’un prévenu, doit impérativement être entendu
dans ses observations (art.410 et 412 cpp).

5- Nouvelles règles tendant à assurer la comparution du prévenu

En contrepartie de la libéralisation du régime de comparution du prévenu, la loi du


9 mars 2004 a organisé trois formes de réponse :

a)- La déclaration d’adresse

• Ainsi qu’il a déjà été indiqué précédemment, la personne renvoyée devant le


tribunal par la juridiction d’instruction est informée qu’elle doit signaler tout
changement d’adresse au procureur, jusqu’au jugement définitif de l’affaire ,
par lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Toute citation,
notification ou signification faite à la dernière adresse déclarée sera réputée
faite à sa personne (article 179-1 cpp créé par l’art.123-I de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er octobre 2004).

• Par ailleurs, le prévenu qui forme appel d’un jugement doit, dans tous les cas,
déclarer son adresse personnelle, ou celle d’un tiers chargé de recevoir les
actes s’il produit l’accord de ce tiers. A défaut de déclaration, est considérée
comme adresse déclarée du prévenu celle figurant dans le jugement rendu en
premier ressort. Le prévenu ou son avocat doit signaler au procureur de la
République tout changement de l’adresse déclarée par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception, jusqu’au jugement définitif. Toute citation,
notification ou signification faite à la dernière adresse déclarée est réputée
faite à la personne, et le prévenu non comparant sans excuse reconnue valable
par la cour est jugé par arrêt contradictoire à signifier. Si le prévenu, détenu au
moment de l’appel, est remis en liberté avant la décision au fond, il doit faire sa
déclaration d’adresse préalablement à sa mise en liberté auprès de l’établissement
pénitentiaire (article 503-1 cpp créé par l’art.123-II de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er octobre 2004).

Ç
b)- La délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt par la juridiction de jugement avant le
jugement sur le fond II

L’article 410-1 cpp autorisait déjà le tribunal correctionnel à décerner un mandat d’amener
à l’encontre d’un prévenu non comparant encourant au moins 2 ans d’emprisonnement.

gérais
25
ii er
L’article 410-1 cpp modifié (art.133-II de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du
1 octobre 2004) autorise désormais le tribunal à délivrer un mandat d’arrêt, et non plus
seulement un mandat d’amener, aux fins de comparution d’un prévenu non comparant, sous
trois conditions cumulatives identiques à celles précédemment exigées pour la délivrance d’un
mandat d’amener :

- le prévenu cité à personne, n’est pas comparant ;


- la peine encourue est supérieure ou égale à 2 ans d’emprisonnement ;
- la juridiction doit statuer par décision spéciale et motivée.

Lorsque le prévenu est jugé par défaut, cette disposition est également applicable (art.412
cpp dernier alinéa).

Le tribunal doit renvoyer l’affaire, et donc fixer une nouvelle date d’audience.

Le tribunal devant statuer par décision spéciale et motivée, un jugement doit donc être
rendu.

Lorsque le prévenu est arrêté, l’article 410-1 cpp renvoie à l’article 135-2 cpp qui
réglemente la gestion du mandat d’arrêt devant la juridiction de jugement (art.135-2 cpp créé par

F
l’article 98 de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004) et confiant
notamment au procureur et au juge des libertés et de la détention un rôle essentiel (l’annexe n°7
p.74 développe les règles issues de l’art.135-2 cpp).

Si la personne est placée en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention à

Y
cette occasion, la personne doit comparaître dans les meilleurs délais, et au plus tard dans le
délai d’un mois, devant le tribunal correctionnel, faute de quoi elle est mise en liberté (art.410-
1 cpp).

L’article 410-1 cpp étant général et immédiatement placé après le principe de l’obligation
de comparaître, la possibilité pour le tribunal correctionnel de délivrer un mandat d’amener ou
d’arrêt apparaît limitée aux trois conditions déjà énoncées, et semble s’appliquer en particulier
lorsque le prévenu est représenté par un conseil (art.411 cpp), ou qu’il est jugé par défaut (art.412
cpp).

c)- Le renvoi pour comparution

La juridiction peut toujours ordonner le renvoi d’une affaire, dans l’intérêt d’une bonne
administration de la justice, par simple mention au dossier.

Mais même lorsque le prévenu se fait représenter par un avocat, disposant d’un mandat
écrit à cette
c fin du prévenu, et si le tribunal estime nécessaire la comparution personnelle du
prévenu, il peut ordonner cette comparution, en renvoyant l’affaire à une audience ultérieure. Une
nouvelle date d’audience doit donc être fixée. Le procureur procède alors à une nouvelle citation
du prévenu (art.411 cpp).
Ma
Le prévenu qui ne répondrait pas à cette nouvelle citation peut être jugé contradictoirement
si son avocat est présent et entendu.

26
Le tribunal peu également, le cas échéant, après avoir entendu les observations de l’avocat,

ÈTÈ
renvoyer à nouveau l’affaire en faisant application des dispositions de l’article 410-1cpp.

Lorsque l’avocat du prévenu, ayant demandé à ce qu’il soit jugé en son absence et
représenté par son avocat par lettre, n’est pas présent au cours de l’audience, le prévenu est, sauf
renvoi de l’affaire, jugé par décision contradictoire à signifier (art.411 et 498 3° cpp).

CHAPITRE III - LA LECTURE DE L’ACTE DE SAISINE

Celui-ci doit faire l’objet d’une lecture intégrale après laquelle, en cas de comparution
immédiate, le président demande au prévenu s’il accepte d’être jugé immédiatement.

Cette lecture est nécessaire, car tout prévenu a droit à être informé d’une manière
détaillée de la nature et de la cause de la prévention dont il est l’objet et doit, par suite, être
mis en mesure de se défendre, tant sur les divers chefs d’infraction qui lui sont imputés que
sur chacune des circonstances aggravantes susceptibles d’être mises à sa charge. Ce principe
général du droit est notamment consacré par l’article préliminaire du code de procédure pénale et
l’art.6 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme. La jurisprudence fait
régulièrement application de ce principe (par ex.cass.crim.20 septembre 2000 bull.n°274).

Il est cependant possible, en présence de citations très longues, d’en faire une lecture
« synthétique », celle-ci devant toutefois être suffisamment claire et précise pour que le prévenu et
les assesseurs aient une parfaite connaissance des faits reprochés, notamment lorsque des faits
identiques sont imputés à plusieurs prévenus dans la même affaire, ce qui évite des redites
fastidieuses et inutiles.

Deux difficultés assez courantes peuvent se présenter dès ce stade :

- une erreur matérielle concernant la date des faits a pu se glisser dans la citation, alors qu’il
n’y a aucun doute sur les faits qui lui sont reprochés ;

- une erreur de visa du texte applicable (notamment en cas d’utilisation de trames


informatisés), qui apparaît évidente à la simple lecture de la citation au regard des faits
poursuivis.

Il appartient au tribunal dans les hypothèses simples, dès le début de l’audience, d’inviter
les parties à s’exprimer sur la rectification de ce qui pourrait être qualifié d’erreur purement
matérielle, et de la constater dans les notes d’audience, puis le jugement.

Le plus simple consiste à constater l’accord du prévenu à comparaître sur les faits ainsi
rectifiés, dans les notes d’audience et le jugement.

En cas de refus du prévenu, le tribunal poursuivra son instruction à l’audience jusqu’à son
terme, à charge pour les parties de lui soumettre leurs arguments, et au tribunal de décider s’il ne
s’agit que d’une simple erreur matérielle non préjudiciable au prévenu, ou d’un véritable moyen
de nullité de la citation (qui doit respecter certaines règles précises, en particulier être soulevé
avant toute défense au fond art.459 p.30)

27
Dans les autres situations susceptibles de générer des difficultés et dont la résolution
n’apparaît pas évidente à la simple lecture de l’acte de saisine, il apparaît plus sage d’instruire
l’affaire, à charge pour les parties, le cas échéant, de soulever un incident (cf p.30).

CHAPITRE IV - L’APPEL DES TIERS INTERVENANTS AU PROCES

1- Le civilement responsable

Comme pour le prévenu, le président vérifie l’identité du civilement responsable, le


choix d’un avocat (l’aide juridictionnelle est applicable), et la désignation éventuelle d’un
interprète.

La représentation du civilement responsable est toujours possible.

2- La victime

Le président appelle la victime et lui demande si elle souhaite se constituer partie


civile. Si elle déclare se constituer, elle ne peut plus être entendue comme témoin, c’est à
dire qu’elle ne prêtera pas serment (art. 422 du CPP)
TE
Le président désignera éventuellement, si cela n’a pas déjà été fait, un interprète au
profit de la partie civile constituée, dans les mêmes conditions que pour le prévenu (407 m
CPP).

Après avoir vérifié, si elle est sans avocat, qu’elle n’en attend pas un, il est
souhaitable de lui faire préciser la nature de son préjudice (corporel ou autre) afin de
contrôler la mise en cause éventuelle de l’organisme social tiers payeur.

Le président ne manquera pas enfin de faire état des constitutions de partie civile
par courrier, par télécopie ou par procès-verbal lors de l’enquête (cf p.16 du fascicule).

Il convient également de vérifier que le ministère public s’est conformé à son


obligation d’aviser par lettre recommandée avec demande d’avis de réception la partie
civile, dans l’hypothèse d’une opposition du prévenu à un premier jugement par défaut
(490 CPP).

S’agissant des associations régulièrement déclarées, il convient de se reporter aux

a
textes afin de vérifier la recevabilité de leur constitution, le législateur exigeant parfois la
reconnaissance d’utilité publique, l’écoulement d’un certain délai depuis leur constitution,
et même leur agrément.

3- Les autres intervenants

Le président doit enfin veiller à la présence éventuelle d’autres tiers intervenants :


organismes sociaux, Fonds de garantie, agent judiciaire du Trésor…

28
455à 472 Cpp
C
4- Les témoins

Si des témoins ont été cités, ou si les parties sollicitent que des personnes
présentes soient entendues comme témoins, le président doit les appeler et demander
à l’huissier de les conduire dans une pièce extérieure à la salle d’audience de laquelle
ils ne sortiront que pour venir témoigner ( art. 436 et 444 du CPP).

Le président désignera éventuellement, si cela n’a pas déjà été fait, un interprète
dans les mêmes conditions que pour le prévenu, et la partie civile (407 CPP).

En application de l’art.6§3 de la Convention européenne des droits de


l’homme, les prévenus peuvent interroger ou faire interroger les témoins à charge et
obtenir la convocation et l’interrogation des témoins à décharge dans les mêmes
conditions que les témoins à charge, et que sauf impossibilité dont le Tribunal doit
préciser les causes, la juridiction est tenue, lors qu’elle en est légalement requise,
d’ordonner l’audition contradictoire de ces témoins (Crim 27 juin 2001).

CHAPITRE V - LES INCIDENTS

Le tribunal correctionnel a qualité pour statuer sur les exceptions proposées par le
prévenu pour sa défense, sauf si la loi en dispose autrement ou si le prévenu excipe d’un
droit réel immobilier (art.384 cpp).

Les règles de base seront décrites ci-après (annexe n°6 p.66 relative aux incidents
pour plus de détails).

1- Exceptions que le tribunal doit soulever d’office

Même si leur application demeurera exceptionnelle, trois exceptions essentielles


retiendront l’attention : la compétence, l’amnistie, et la prescription.

Le tribunal doit toujours vérifier d’office va compétence territoriale ou


d’attribution.

Le tribunal est tenu de soulever d’office son incompétence, et de renvoyer le


ministère public à mieux se pourvoir. Les parties ne peuvent pas renoncer à ces exceptions
et elles peuvent être soulevées en tout état de cause, sous la réserve désormais de la
correctionnalisation précédemment évoquée (art.469 cpp modifié par l’art.124-II de la loi
du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).

Le tribunal doit vérifier également d’office l’application éventuelle de l’amnistie


aux faits objets de la poursuite (pour tous les faits commis avant le 17 mai 2002 pour la loi
d’amnistie du 6 août 2002). La juridiction constate alors que l’action publique est éteinte,
mais demeure compétente pour statuer sur les intérêts civils.

Le juge doit enfin vérifier d’office l’éventuelle prescription de l’action publique.

En dehors de ces quelques hypothèses, Le Tribunal ne peut pas, en principe


(ex.553 al.1er CPP), soulever d’office une exception, même substantielle et d’ordre
public, sauf lorsqu’elle affecte la compé tence (art.385 CPP), selon une jurisprudence

29
constante, mais qui ne se concilie pas parfaitement avec l’art.802 cpp (qui autorise les
juridictions à soulever des nullités d’office) et l’art.66 de la Constitution (qui érige
l’autorité judiciaire en gardienne de la liberté individuelle).

2- Exceptions soulevées par les parties

Les incidents et exceptions doivent être soulevées par les parties avant toute
défense au fond, par conclusions écrites visées par le juge et le greffier, le tribunal
doit en principe joindre l’incident au fond, et statuer par un seul et même jugement,
sauf impossibilité absolue ou considération d’ordre public (art.459 et 485 cpp).

Les parties doivent soulever les exceptions de nullité, soit de la citation, soit de
la procédure antérieure, à peine de forclusion, avant toute défense au fond (art.385
cpp).

Le tribunal invitera donc chaque partie à formuler des observations sur les incidents
ou exceptions soulevées, indiquera qu’il joint l’incident ou l’exception au fond, par simple
mention au dossier, et poursuivra l’instruction de l’affaire sur le fond selon la procédure
habituelle. Le tribunal pourra utilement mettre l’affaire en délibéré à une date ultérieure,
afin de se laisser le temps de la réflexion, face à une argumentation qui semble sérieuse.

En principe, la nullité d’un acte de procédure ne sera admise qu’en cas de


méconnaissance d’une formalité substantielle prévue par une disposition de procédure
pénale ayant porté atteinte aux intérêts de la partie concernée (art.565 cpp pour la citation
et 802 cpp pour les autres actes de procédure).

Toutefois, lorsque le tribunal est saisi par une ordonnance de renvoi d’une
juridiction d’instruction, cette ordonnance couvre les vices de la procédure antérieure
(art.179 et 385 du CPP), de sorte que le tribunal ne pourra statuer que sur les nullités
éventuelles de la citation, sauf si l’ordonnance a été prise irrégulièrement ou que la
notification est irrégulière.

Enfin, l’exception tendant à mettre l’assureur hors de cause n’est recevable que si
elle est de nature à exonérer totalement l’assureur de son obligation de garantie.

CHAPITRE VI - L’INSTRUCTION DU DOSSIER

1- La personnalité du prévenu

Il est indispensable que le tribunal soit informé au mieux sur la personnalité du


prévenu afin de connaître le contexte de l’affaire et de réunir les éléments nécessaires à la
personnalisation de la peine.

Ainsi, à l’occasion d’une comparution immédiate, le Tribunal constatera que le


prévenu a bien fait l’objet d’une enquête rapide de personnalité (art.41 CPP modifié par
l’art.128-I de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).
cr

Il s’agit donc d’évoquer ici la situation familiale, professionnelle et financière du


prévenu, les éléments relatifs à son état de santé (expertise psychiatrique notamment) et

30
de donner lecture de l’intégralité du bulletin n°1 de son casier judiciaire (ou de faire état
des éléments les plus marquants en cas de condamnations multiples.

Il conviendra également de s’assurer que le prévenu apporte les jus tificatifs de


ses ressources et avis d’imposition ou de non imposition, dans la perspective de
l’éventuel prononcé d’une peine d’amende ou de jours amende adaptée à sa situation
personnelle (art.707-1 et suivants cpp créés par les art.159 et 196 de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er janvier 2005).

La question peut être débattue de savoir si l’ensemble de la personnalité ainsi


définie est examinée avant l’évocation des faits, ou si seuls les éléments relatifs à l’état
civil sont abordés, les antécédents judiciaires n’étant notamment abordés qu’après
l’instruction sur les faits. Sur ce point les pratiques sont diverses et les textes les autorisent
autant les unes que les autres.

Le président pourra ensuite donner la parole à ses assesseurs, puis aux parties
E
(partie civile – parquet – défense) pour d’éventuelles questions qui seront posées.

Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement des
questions au prévenu, en demandant préalablement la parole au président (442-1
459 al.1er CPP). mu
w
Le prévenu et la partie civile peuvent également poser des questions, mais
seulement par l’intermédiaire du président (442-1 al.2 CPP).
I
2- Les faits

L’instruction des faits débutera utilement par la synthèse des éléments constants du
dossier (conditions d’interpellation, constatations, perquisitions et saisies
éventuellement…) que le président aura préparée avant l’audience (cf.p.17).
aun
Le président poursuivra son instruction par alternance de questions ouvertes et
fermées afin de laisser au prévenu la latitude de s’exprimer tout en cernant de manière
précise les points essentiels ou contestés.

A cette occasion, le président pourra donner lecture des passages importants des
déclarations du prévenu, de la victime, et des témoins aux services enquêteurs. Toute
référence faite par le président à un élément du dossier doit être suffisamment précise (n°
de cote ou de pièce) pour permettre aux parties de s’y reporter.

A l’issue de l’instruction des faits, le président doit donner la parole aux assesseurs

I
et aux parties pour d’éventuelles questions, dans les mêmes conditions précédemment
exposées pour la personnalité (441-2 CPP).
mm
3- Les témoins

L’ordre de passage des témoins est déterminé par le président.

viêt 31
Peuvent également, avec l’autorisation du tribunal, être admises à témoigner, les
personnes, proposées par les parties, qui sont présentes à l’ouverture des débats sans avoir
été régulièrement citées (art.444 dernier alinéa cpp).

Avant d’entendre le témoin, le président doit lui demander d’indiquer ses nom,
prénom, âge, profession et domicile, et s’il est parent ou allié du prévenu, du civilement
responsable ou de la partie civile.(art. 445 du CPP).
Wga
On doit ensuite faire prêter serment au témoin : « Vous jurez de dire toute la vérité,
rien que la vérité, levez la main droite et dites je le jure »(art. 446 du CPP).
pas
La déposition du témoin est orale, sauf aide exceptionnelle d’un écrit soumise à
l’autorisation du président. Elle est suivie des questions jugées utiles par le président et de
celles des assesseurs et des parties.

Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement aux
témoins les questions qu’ils jugent nécessaires, en demandant la parole au président (454
CPP).

Le prévenu et la partie civile peuvent également poser des questions, mais


seulement par l’intermédiaire du président (454 et 442-1 al.2 CPP).
i
Le témoin peut se retirer après son audition, mais il peut être prudent de lui
demander de rester dans la salle jusqu’au terme de l’instruction du dossier.

4- La victime

Il est important de ne pas oublier de donner à la victime la place qui doit être la
sienne.

Il peut être nécessaire d’entendre la victime comme témoin. Il convient dans ce cas
de respecter la procédure relative aux témoins, à condition que al victime ne se soit pas
encore constituée partie civile (art. 422 du CPP).
À
La constitution de partie civile doit impérativement intervenir, sous peine
d’irrecevabilité, avant que le ministère public n’ait pris ses réquisitions sur le fond
(art.421 du CPP). En pratique, elle pourra intervenir à l’issue de l’audition comme témoin.
Tho
Si la victime s’est déjà constituée partie civile, il est toujours possible de l’entendre,
mais pas en qualité de témoin.

Lorsque la victime se présente sans avocat, il est important, sous peine


d’irrecevabilité de sa constitution de partie civile, de bien lui faire chiffrer le montant de sa

gâtait
dur
demande d’indemnisation , sauf pour le tribunal à renvoyer l’affaire à une date ultérieure
pour statuer sur l’action civile (art. 464au
du CPP).

Lorsque la victime s’est constituée partie civile par courrier ou lors de l’enquête,
les
réserver
f1
selon les modalités prévues à l’article 420-1 CPP, le président donne lecture de sa demande
un
dès que l’instruction à l’audience est terminée (460-1 CPP).

méritais
32
Si le Tribunal l’estime nécessaire, il peut ordonner la comparution de la partie
civile, les débats sur l’ensemble de l’affaire ou uniquement sur les intérêts civils étant alors
renvoyés à une prochaine audience dont la date est immédiatement fixée, et les parties sont
tenues de comparaître sans autre citation à l’audience de renvoi (460-1 al.2 CPP).

Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement des
questions à la partie civile, en demandant la parole au président (442-1 CPP).

Le prévenu peut également poser des questions, mais seulement par l’intermédiaire
du président (442-1 al.2 CPP).

Par ailleurs, après avoir statué sur l’action publique, le Tribunal peut, d’office ou
à la demande du Procureur ou des parties, renvoyer l’affaire à une date ultérieure
pour statuer sur l’action civile, afin de permettre à la partie civile d’apporter les
justificatifs de ses demandes (464 al.3 CPP).

Ce renvoi est de droit, et s’impose au Tribunal, s’il est demandé par les parties
civiles (464 al.3 CPP).

Lors de cette nouvelle audience, consacrée aux seuls intérêts civils, la présence du
ministère public n’est pas obligatoire (art.464 cpp), et désormais le président siège à
juge unique, même si l’audience sur l’action publique s’est tenue collégialement (art.464
modifié par l’art.134 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate). Il en sera
notamment ainsi désormais en cas de renvoi de comparution immédiate sur les seuls
intérêts civils.

5- Les autres intervenants au procès pénal

Les organismes sociaux

L’organisme social (caisse primaire d’assurance maladie, mutualité sociale


agricole…) qui a payé à la victime des indemnités ou des prestations doit être appelé à la
cause chaque fois que la victime sollicite l’indemnisation d’un préjudice corporel soumis à
recours (frais médicaux et d’hospitalisation, incapacité temporaire de travail, incapacité
permanente partielle), qu’il s’agisse de blessures volontaires ou involontaires ( art. L 376-1
et L 455-2 du code de la sécurité sociale ; art. 28 et s. de la loi du 5 juillet 1985 ).

Faute pour la victime d’appeler à la cause l’organisme social afin que le jugement
lui soit opposable, ce dernier a la possibilité de faire annuler le jugement pendant deux ans.
Le tribunal veillera donc, dans cette hypothèse, à renvoyer d’office l’affaire afin de
permettre à la victime de procéder à cette formalité.

Si le tribunal souhaite néanmoins retenir l’affaire, il devra constater d’office


l’irrecevabilité de la demande en réparation du préjudice corporel soumis à recours .

Pour la partie du préjudice non soumis à recours (préjudice matériel, souffrances


endurées, préjudice esthétique, préjudice d’agrément), la demande de la victime demeure
recevable et la juridiction devra y répondre.

33
Le Fonds de garantie

Le Fonds de garantie peut être appelé à la cause par la victime lorsque l’auteur du
dommage n’est pas assuré, ou lorsque sa compagnie d’assurance conteste sa garantie (art.
421-5 du code des assurances).

Aucune condamnation ne peut être prononcée contre le Fonds de garantie ; la


décision se borne, après avoir condamné l’auteur du dommage, à déclarer le jugement
opposable au Fonds de garantie.

Les compagnies d’assurances

At
La loi du 8 juillet 1983 permet l’intervention volontaire ou forcée des compagnies
d’assurances garantissant la responsabilité civile des personnes ayant commis seulement
certaines infractions : homicide ou blessures involontaires (388-1 CPP), à l’exclusion de
toute autre infraction.

Le Tribunal est tenu, même d’office, d’assurer le respect de cette règle (Crim 6
mars 1991 bull.n°113, Crim 24 février 1993 bull.n°89), après avoir toutefois provoqué au
préalable un débat à l’audience, afin de respecter le principe du contradictoire.

A noter que la compagnie d’assurance doit obligatoirement se faire représenter par


un avocat (art. 388-1 al. 2 du CPP).

Les articles 388-1 à 388-3 CPP détaillent les conditions de l’intervention de


l’assureur au procès pénal.

Article
47f
CHAPITRE VII - LES PLAIDOIRIES ET LE REQUISITOIRE

Le président donne successivement la parole à la partie civile, puis au ministère


public, enfin à la défense .

Avant de donner la parole à la partie civile ou à son conseil, le président ne

ÆÉ
manquera pas de faire état des constitutions de partie civile par écrit (460-1 cpp) et de faire
communiquer les pièces produites le cas échéant.

Le ministère public doit requérir à peine de nullité (art. 458 du CPP).

La constitution de partie civile doit intervenir impérativement avant les réquisitions


du ministère public sur le fond, ou, si le tribunal a ordonné l’ajournement du prononcé de
la peine, avant les réquisitions du ministère public sur la peine, sous peine d’irrecevabilité
(art.421 cpp).
Yao
La défense du prévenu a toujours la parole en dernier, y compris en cas de
réplique de la partie civile ou du ministère public, qu’il convient d’éviter dans la mesure du
possible (460 CPP).

Yun
La plaidoirie de l’avocat de la défense ne dispense pas le juge de donner la parole
au prévenu s’il le demande, à peine de violation des droits de la défense (Crim 11
décembre 1990 bull.n°425).

34
La clôture des débats résulte juridiquement de la décision sur la culpabilité, de sorte
que les notes en délibéré sont théoriquement admissibles, sous réserve du respect du
contradictoire (en pratique, un élément de conviction porté à la connaissance du tribunal
après la fin de l’audience ne peut être pris en considération faute d’avoir été débattu
contradictoirement).

Enfin, le président prendra soin d’indiquer si le jugement sera rendu le jour même,
en fin d’audience, ou s’il sera rendu à une date ultérieure qu’il précisera (art. 462 du CPP).
F77

35
art 447 toutmodedepreuve intimecomiction
Administrationfaute
yuta 448 aveu discretion ya
449452 p desya
contraventions
10187 452 preuve
TROISIEME PARTIE
60356oz à
pvsinscriptdefauxiloispiciale 454iEpertese
453
ont t.p
d'info LA DECISION
supplément
le
478 CHAPITRE I - L’ELABORATION DE LA DECISION : LE DELIBERE
amen
1- La qualification du jugement Ihegemap pepictine
réputé
Le tribunal doit d’abord préciser la nature du jugement (contradictoire, contradictoire à
signifier,
e défaut, ou itératif défaut). Cette qualification peut être synthétisée selon les
tableaux suivants.

Lorsque le prévenu est absent, l’avocat présent à l’audience ne le représente que s’il
dispose d’un mandat écrit de représentation de son client (décision contradictoire ), et dans
les autres cas, l’avocat présent doit être entendu (mais la décision est contradictoire à
signifier).

wiki a)- Nature du jugement à l’égard du prévenu

Prévenu comparant ou Prévenu non comparant , Prévenu non comparant,


représenté par un avocat ni d’avocat présent à mais défendu par un
muni d’un mandat écrit l’audience * avocat à l’audience non
muni d’un mandat écrit de
représentation
Contradictoire **
Réputé Réputieunfréputé
Contradictoire à signifier
Cité à personne contradictoire à signifier***
au

apiennn
Cité à domicile Contradictoire Contradictoire à signifier
A.R. signé contradictoire à signifier

Cité à domicile Contradictoire à signifier


Contradictoire Défaut
Pas d’A.R. ÇI

députés
Cité à mairie Contradictoire Contradictoire à signifier
A.R. signé Contradictoire à signifier

Cité à mairie Contradictoire à signifier


Contradictoire Défaut
Pas d’A.R.
Cité à parquet Contradictoire Défaut Contradictoire à signifier

* Lorsque la personne aura fait l’objet d’un renvoi d’une juridiction d’instruction, la personne citée à
réputé
la dernière adresse déclarée implique que la décision rendue sera qualifiée de jugement contradictoire à
signifier, alors même que l’intéressé n’aura pas été touché à sa personne, en raison de l’obligation qui lui est
faiteun
de déclarer ses changements d’adresse jusqu’au jugement définitif de l’affaire.
En contrepartie, le nouvel art.498-1 cpp (créé par l’art.133-VII de la loi du 9 mars 2004 applicable à
compter du 1er octobre 2004), a allongé le délai d’appel lorsque trois conditions cumulatives sont remplies :
- le prévenu a été cité à personne (ou assimilée comme tel en application de l’art.179-1 cpp), mais n’a pas
comparu, et n’était pas représenté par un avocat muni d’un mandat écrit de représentation ;
- et qu’il a été condamné a une peine d’emprisonnement ferme ou assortie d’un sursis partiel ;
et que la décision n’a pas été signifiée à sa personne.

Délaisd'appel 518
a
émet 36
Dans cette hypothèse, le délai d’appel ne court à compter de la signification du jugement faite à domicile, à
mairie ou à parquet, que sous réserve de la signaturewtf de l’avis de réception de la lettre recommandée par le
condamné, d’une part, ou de la connaissance de la signification par un acte d’exécution quelconque d’autre
part. La peine devient exécutoire à l’issue de ce délai.
** La décision contradictoire n’a pas besoin d’être signifiée

agi *** Le délai d’appel d’une décision contradictoire à signifier court à compter de la signification,
quel qu’en soit le mode (art.498 cpp), sauf application précitée de l’art.498-1 cpp.

pénal
diners
code
Dans l’hypothèse d’un ajournement simple ou avec mise à l’épreuve du
prononcé de la peine, qui intervient nécessairement après une déclaration de culpabilité
en présence du prévenu, et fixation impérative d’une date d’audience de renvoi pour
la détermination de la pénalité, la décision sur la peine est contradictoire , même en
l’absence du déclaré coupable, sans qu’une signification soit nécessaire (Crim 14 juin 1983
bull.n°180).

Dans l’hypothèse d’un jugement par défaut ayant fait l’objet d’une opposition,
la nouvelle décision est :

-
contradictoire, lorsque l’opposant comparaît, ou est représenté par un avocat muni d’un
mandat écrit du prévenu ;
- contradictoire à signifier,
un lorsque l’opposant ne comparaît pas, mais est défendu à
réputéel’audience par un avocat non muni d’un mandat écrit du prévenu (cette solution est

M
proposée avec réserve, en raison de l’absence de modification de l’art.494 cpp sur l’itératif
défaut d’une part, et des nouvelles règles de représentation par l’avocat, 410, 412, et 498
2° cpp d’autre part) ;
- rendue par défaut, lorsque l’opposant ne comparaît pas à l’audience, qu’aucun avocat ne
se présente pour sa défense, et que le prévenu n’a pas eu connaissance légalement de la
nouvelle date d’audience, décision de défaut qui peut alors faire l’objet d’une nouvelle
opposition (art.492 cpp) ;
- rendue par itératif défaut, c’est-à-dire que l’opposition est considérée comme non
avenue, et que la première décision reprend son plein et entier effet, lorsque l’opposant
à 508 ne comparaît pas à l’audience, qu’aucun avocat ne se présente pour sa défense, et que le
Joy prévenu a eu connaissance légalement de la nouvelle date d’audience, décision d’itératif
défaut qui ne peut être attaqué que par la voie de l’appel jusqu’au 10ème jour suivant la
signification, quel qu’en soit le mode (494 CPP).

b)-Nature du jugement à l’égard de la partie civile


É IK
Mode de citation Mode de comparution Nature du jugement
Quel qu’il soit Présente ou représentée Contradictoire
Article 424 du CPP
Quel qu’il soit Non comparante mais constituée par L.R.A.R. en application de Contradictoire à
l’article 420-1 du CPP- signifier
Article 420-2 du CPP
Quel qu’il soit Non comparante et non représentée : jugement constatant son Défaut
désistement présumé (1) Article au
425
445
(1) Le jugement est signifié à la partie civile et l’opposition est soumise aux dispositions des articles
489 à 495 (article 425 alinéa 3 du CPP).

as
37
c)- Nature du jugement à l’égard du civilement responsable

Mode de citation Mode de comparution Nature du jugement


Quel qu’il soit Civilement responsable présent Contradictoire
Civilement responsable représenté par avocat
Article 415 CPP
A personne Civilement responsable absent et non représenté (mais il a eu Défaut
connaissance de la citation)
Ou AR signé (art.487 cpp)
Non avisé Civilement responsable absent et non représenté Défaut
(art. 487 du cpp)

d)- Nature du jugement à l’égard de l’assureur

Mode de comparution Nature du jugement


* Représenté par un avocat Contradictoire
* Non représenté par un avocat si la mise en cause a été Contradictoire à signifier
régulièrement effectuée, dans les conditions prévues à
l’article 388-2 du CPP

2- La décision sur l’action publique

a)- Le tribunal délibère en premier lieu sur les incidents et exceptions qui ont été
soulevées à l’audience.

b)- Il délibère ensuite, le cas échéant, sur la culpabilité en recherchant si les faits
479,483
84 Rff qui lui sont soumis correspondent à une infraction pénale (élément légal, élément matériel,
élément intentionnel). A défaut le tribunal renvoie le prévenu des fins de la poursuite.
µ c)- Le tribunal peut requalifier les faits qui lui sont soumis : cette requalification ne
pose pas de difficulté si le tribunal retient uniquement une qualification contraventionnelle
entaprès débats une ou plusieurs
(le tribunal correctionnel peut juger les faits qui apparaîtrait,
contraventions art.466 CPP) ou criminelle (le tribunal se déclare incompétent et renvoie le
ministère public à se pourvoir ainsi qu’il avisera art.469 CPP).
Ît
KB
jatte
Le Tribunal peut également envisager de requalifier l’infraction initialement
poursuivie en une autre infraction délictuelle, ce qu’autorise la jurisprudence, sous
certaines conditions, par une application combinée des articles préliminaire, et 388 cpp,
ainsi que de l’art.6 § 1 de la convention européenne des droits de l’homme.

La jurisprudence a dégagé trois principes directeurs (à titre d’exemple récent


cass.crim.28 janvier 2004n°02-85141 bicc15 avril 2004 n°578):

38
- 1er principe : les juges correctionnels ont le droit et le devoir de
restituer aux faits dont ils sont saisis leur véritable qualification, et
ne peuvent relaxer qu’après avoir vérifié que les faits ne sont
constitutifs d’aucune infraction ;

Ainsi, dans une affaire de poursuite pour homicide involontaire par délivrance sans
ordonnance de médicaments composés de substances dangereuses, le tribunal ne pouvait
pas relaxer sans rechercher si une autre qualification était applicable, en particulier celle de
délivrance d’une substance vénéneuse sans ordonnance (cass.crim.28 mars 2000
bull.n°138).

- 2ème principe : les juges correctionnels ne peuvent substituer des faits


distincts à ceux de la prévention, à moins que le prévenu accepte
d’être jugé sur des faits nouveaux ;

Bénin Ainsi, si le Tribunal ajoute de nouveaux faits ou des circonstances non visées dans
au l’acte de saisine, l’accord exprès du prévenu doit être recueilli pour le juger sur la
pas requalification envisagée (ex : requalification de vol simple en vol aggravé, de recel d’abus
de confiance en abus de confiance Crim 27 avril 2000 bull.n°171, de complicité de vol en
vol, de violences volontaires en omission de porter secours Crim 22 mars 2000 bull.
n°133).

- 3ème principe : il suffit que le prévenu soit mis en mesure de


s’expliquer lorsque la nouvelle qualification s’applique aux mêmes
faits.

Ainsi, le tribunal peut retenir une autre qualification délictuelle en mettant le


prévenu en mesure de présenter sa défense, si le Tribunal n’ajoute pas de nouveaux faits
ou circonstances aggravantes à sa saisine initiale (ex : récidive relevée d’office Crim 20
septembre 2000 bull.n°274 et Crim 18 février 2003, requalification d’escroquerie en recel
d’escroquerie Crim 5 mars 2003 bull.n°60, de tentatives d’escroqueries en complicité
d’escroqueries Crim 23 janvier 2003, de banqueroute en abus de biens sociaux, de
violences avec ITT < 8 jours en violences avec ITT > 8 jours, ou blessures involontaires
avec ITT < 3 mois, en blessures involontaires avec ITT > 3 mois).

A titre d’exemple, le tribunal pourra de manière facultative, constater l’existence


mémoire
M'ont d’une récidive légale dans le cadre de poursuite pour conduite d’un véhicule sous
l’empire d’un état alcoolique (art.L.234-13 code de la route, la peine complémentaire
d’annulation du permis est alors obligatoire, le tribunal ne disposant que d’un pouvoir
d’appréciation sur le délai d’interdiction pour solliciter un nouveau permis), mettre le
prévenu à même de présenter sa défense, sans que son accord soit nécessaire, et faire
consigner dans les notes d’audience, puis dans le jugement.

Mais il n’est donc pas possible de relever d’office une telle récidive légale lorsque
le prévenu n’est pas comparant, ni représenté par un avocat (crim.20 septembre 2000
bull.n°274).

Dans tous les cas, la requalification éventuelle, demandée par une partie, ou
envisagée par le Tribunal, doit avoir fait l’objet d’un débat contradictoire à l’audience,

39
Lepinay
constatée notamment dans les notes d’audience par la mention précise de la nouvelle
qualification envisagée, et des textes applicables.

Si une telle difficulté était seulement découverte par la juridiction à l’occasion de


son délibéré, une réouverture des débats s’impose, afin de respecter le principe du
contradictoire, et les droits de la défense. Une requalification n’est donc pas possible
ibidem p lorsque le prévenu n’est ni comparant, ni représenté par un avocat à l’audience.

Cette requalification doit être discutée dans les motifs, et clairement apparaître dans
le dispositif, avec mention des textes applicables.

d)- Le tribunal délibère ensuite sur la peine (qui fait l’objet d’un fascicule
spécifique).

Il sera toutefois rappelé que :


ÏÏ
- Le Tribunal dispose d’un pouvoir discrétionnaire dans le choix de la sanction pénale, à
l’intérieur de l’arsenal répressif qui lui est offert pour chaque infraction, au regard de la
gravité des faits et deÉîÏ la personnalité du prévenu (132-24CP), sauf dans quelques
hypothèses (ex L.234-13 Code de la Route en cas de récidive de conduite d’un véhicule
sous l’empire d’un état alcoolique prévoyant la peine complémentaire obligatoire
d’annulation du permis de conduire) ; il ne peut qu’être conseillé d’expliciter les raisons
ayant guidé le Tribunal dans l’adoption d’une nature de sanction la plus adaptée à la
situation du prévenu.

- Le Tribunal dispose également d’un pouvoir discrétionnaire dans le choix du quantum


de la sanction adoptée (132-19, 132-20 et 132-24 CP), dans la limite du maximum légal
bien sûr, et dans le respect des règles de non cumul (ex : une seule peine de même nature,
sauf cumul de l’amende pour les contraventions) ; le Tribunal doit toutefois déterminer le
quantum de l’amende en fonction des ressources et charges du prévenu pour une sanction
pécuniaire, et doit chercher à expliciter autant que possible les raisons ayant conduit à la
détermination de la peine ; par ailleurs, il existe des guides officieux de sanctions, en
particulier pour certains délits routiers, dont nombre de Tribunaux s’inspirent plus ou
moins directement, et permettant d’établir une « jurisprudence » locale ; il peut également
apparaître très utile de savoir s’il existe des tendances au sein de la Cour d’appel dans les
contentieux les plus courants, afin de pouvoir se déterminer en toute connaissance de
cause.

État
- le Tribunal est tenu légalement de motiver spécialement le choix de la peine
d’emprisonnement sans sursis (132-19 CP), ou le prononcé d’une interdiction du
territoire français dans certaines hypothèses (131-30-1CP).
Lend les
NFP
l'intend
un
- En principe, aucune peine ne peut être appliquée
e étrangers
si la juridiction ne l’a pas
pour expressément prononcée (132-17 CP), tout en observant que de multiples textes hors du
Code pénal ont maintenu l’existence de peines accessoires s’appliquant de plein droit sans

T
que la juridiction ait spécialement à se prononcer (ex loi du 30 août 1947 sur les
incapacités commerciales).
85N
a

40
- Sans être exhaustif, le Tribunal peut décider ainsi :

ya • Et
De déclarer le prévenu coupable et de le dispenser de peine , (art.132-59 cp), si trois
conditions cumulatives sont réunies, constatées dans la décision :
- le reclassement du coupable est acquis,
- le dommage causé est réparé,
- le trouble résultant de l’infraction a cessé.

• Si le prévenu est présent, de le déclarer coupable, et ajourner le prononcé de la peine ,


- soit dans le cadre d’un ajournement simple (132-60 CP)
- soit dans le cadre d’un ajournement avec mise à l’épreuve (132-63
CP), assorti d’un suivi du juge de l’application des peines, et le cas
échéant, d’obligations particulières, (art.132-64 cp renvoyant à 132-45
cp),
si trois conditions cumulatives sont réunies, constatées dans la décision :
- le reclassement du coupable est en voie d’être acquis,
- le dommage causé est en voie d’être réparé,
- le trouble résultant de l’infraction va cesser.

La décision est assortie de plein droit de l’exécution provisoire, lorsqu’il s’agit d’un
ajournement avec mise à l’épreuve (art.132-63 cp).
ËËË
Le Tribunal fixe une date de renvoi, et la décision sur la peine doit intervenir dans
l’année du premier ajournement.

Afin d’éviter cette seconde audience, la loi du 9 mars 2004 a prévu qu’à compter du 1er
janvier 2005, en cas d’ajournement avec mise à l’épreuve, le juge de l’application des peines
chargé de la mise en œuvre de cette mesure pourra désormais, avec l’accord du procureur
de la République, au moins un mois avant la date de renvoi, prononcer une dispense de
peine, après débat contradictoire , l’intéressé dûment convoqué, assisté le cas échéant d’un
conseil choisi ou commis d’office, en présence du procureur de la République, après avis de
l’administration pénitentiaire, par jugement motivé, susceptible d’appel devant la chambre de
l’application des peines de la cour d’appel (art.132-65 cp modifié par l’art.180 de la loi du 9 mars
2004 applicable à compter du 1er janvier 2005).

• De déclarer le prévenu coupable, et d’ajourner le prononcé de la peine, avec


X au
astreinte lorsque la loi le prévoit.
a
injonction (art.132-66 à 132-70 cp), même en l’absence du prévenu, au besoin sous
8
• de prononcer la ou les peines principales encourues (amende et/ou emprisonnement en
général) (132-17 CP).

• de prononcer en outre la ou les pe ines complémentaires encourues ; Le stage de


sensibilisation à la sécurité routière a ainsi été instauré par la loi du 12 juin 2003 relative à
la violence routière (art.131-5-1 cp).

• de prononcer seulement une ou plusieurs peines complémentaires, à titre de peine


principale (131-11 CP).

41
• de prononcer à la place de l’emprisonnement (131-6 cp) ou de l’amende (131-7 cp)
un Bep
encourue, une ou plusieurs peines privatives ou restrictives de droits prévus à l’article
131-6
m CP : 38
- suspension du permis de conduire pour une durée de 5 ans maximum ;

- interdiction de conduire certains véhicules pour une durée de 5 ans


maximum ;

- annulation du permis de conduire avec interdiction de solliciter un


nouveau permis durant 5 ans maximum ;

VoiatVI -

-
confiscation d’un ou plusieurs véhicules appartenant au prévenu ;

immobilisation pour un an au plus, d’un ou plusieurs véhicules


appartenant au condamné ;

- interdiction de détention ou de port d’arme soumise à autorisation,


durant 5 ans maximum ;

l - confiscation d’une ou plusieurs armes dont le condamné est propriétaire


ou à sa libre disposition ;

- retrait du permis de chasser avec interdiction de solliciter un nouveau


permis durant 5 ans maximum ;

- interdiction d’émettre des chèques autres que ceux qui permettent le


retrait de fonds par le tireur auprès du tiré ou ceux qui sont certifiés, et
l’interdiction d’utiliser des cartes de paiement ;

- confiscation de la chose ayant servi à commettre l’infraction, ou destinée


à commettre l’infraction, ou de la chose qui en est le produit, sauf pour
les délits de presse ;

- interdiction d’exercer une activité professionnelle ou sociale pour une


durée de 5 ans maximum, dès lors que les facilités que procure cette

L
-
activité ont été sciemment utilisées pour préparer ou commettre
l’infraction ;

l’art.44-V de la loi du 9 mars 2004 a ajouté 3 nouvelles sanctions


alternatives applicables à compter du 1er octobre 2004, pour les faits
commis postérieurement à cette date :

l’interdiction pour 3 ans au plus de paraître dans certains lieux ou


catégories de lieux déterminés par la juridiction et dans lesquels
l’infraction a été commise ;

l’interdiction pour 3 ans au plus de fréquenter certains condamnés


spécialement désignés par la juridiction, notamment les auteurs et
complices de l’infraction ;

42
l’interdiction, pour 3 ans au plus, d’entrer en relation avec certaines
personnes spécialement désignées par la juridiction, notamment la
victime de l’infraction.

L’inexécution fautive d’une des sanctions précitées constitue un délit (art.434-41


cp).

De prononcer, à la place de l’emprisonnement, une peine de jours-amende (131-5 CP) :

Ï

la juridiction fixe le nombre de jours (360 jours maximum) et le montant à acquitter
par jour (300 € maximum, puis 1.000 € maximum par jour, art.131-5 cp modifié par
l’art.173 de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er janvier 2005).

Le défaut de paiement total ou partiel du montant fixé par la juridiction


entraînera l’incarcération du condamné pour une durée correspondant au nombre de
jours-amende impayés (art.131-25 cp modifié par l’art.173 de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er janvier 2005), et non la moitié comme à présent.

Cette incarcération sera décidée par le juge de l’application des peines.

• De prononcer, lorsque le prévenu présent à l’audience accepte le principe de la peine,


à la place de l’emprisonnement encouru, une sanction de stage de citoyenneté ayant
pour objet de rappeler les valeurs républicaines de tolérance et de respect de la dignité
humaine sur lesquelles est fondée la société ; le tribunal précise si ce stage, dont le coût ne
peut excéder 450 €, doit être effectué aux frais du condamné (art.131-5-1 créé par l’art.44-
II de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1e r octobre 2004 en application de
l’art.207-I, et soumis à un décret d’application pour les modalités du stage). Le président
demandera avant la fin des débats au prévenu son accord, et le fera consigner dans les
notes d’audience.

L’inexécution fautive de la peine constitue un délit (art.434-41 cp).

• De prononcer, lorsque le prévenu présent à l’audience accepte le principe de la peine,


à la place de l’emprisonnement encouru, un travail d’intérêt général non rémunéré
au profit d’une collectivité publique ou d’une association, à titre de peine principale
(131-8 CP).

FFF Le tribunal fixe la durée des heures, comprise entre 40 et 240 heures (210 heures
à compter du 1er janvier 2005, art.131-8 cp modifié par l’art.173 de la loi du 9 mars
2004).

Le tribunal fixe aussi le délai maximum d’exécution, actuellement 18 mois (délai


réduit à 1 an à compter du 31 décembre 2006 art.131-22 cp modifié par l’art.174 2°
de la loi du 9 mars 2004 et art.207-VI de la loi pour l’entrée en vigueur différée).

Le président demande avant la fin des débats au prévenu son accord, et le fait

RH
consigner dans les notes d’audience.

43
Le condamné fait l’objet d’un suivi de la part du juge de l’application des peines du
lieu de sa résidence habituelle. L’inexécution fautive de la peine constitue un délit
(art.434-42 cp).

• A compter du 1e r octobre 2004, lorsque le tribunal prononcera :

ÊÆË
- soit une peine de stage de citoyenneté,
- soit une sanction alternative prévue à l’art.131-6 cp,
- soit une peine de travail d’intérêt général à titre de peine principale,
- soit une peine complémentaire à titre de peine principale,
la juridiction pourra fixer la durée maximum de l’emprisonnement ou de l’amende
encourue en cas de violation des obligations ou interdictions résultant des peines
prononcées (art.131-9 et 131-11 cp).

Le juge de l’application des peines sera alors chargé de décider de mettre à exécution

F
l’emprisonnement ou l’amende et d’en fixer le quantum (art.131-9 cp modifié par
l’art.44-VII de la loi du 9 mars 2004). Les dispositions relatives à la répression des délits
prévus par l’art.434-41 cp ne sont plus applicables.

• De prononcer à titre de peine complémentaire ou de peine principale une peine de suivi


socio-judiciaire pour les infractions de nature sexuelle énumérées par la loi (art.706-47

ÉÉE
cpp).

La juridiction fixe la durée du suivi (maximum 10 ans en matière correctionnelle,


ou depuis la loi du 9 mars 2004, porté à 20 ans par décision spéciale et motivée du
tribunal ; art.131-36-1 cp modifié par l’art.46 de la loi du 9 mars 2004 d’application
immédiate aux faits commis postérieurement à l’entrée en vigueur du texte).

F
La juridiction fixe également la durée de l’emprisonnement encouru en cas de
violation des obligations de cette peine (maximum 2 ans pour un délit, porté désormais à
3 ans (art.131-36-1 cp) par l’art.46 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate aux
faits commis postérieurement à l’entrée en vigueur du texte).

Le tribunal ne peut prononcer une injonction de soins qu’après expertise médicale


établissant que l’intéressé est susceptible de faire l’objet d’un traitement (131-36-1 et 131-

K
36-4 CP).

La peine de suivi socio-judiciaire fait l’objet d’un suivi par le juge de


l’application des peines du lieu de résidence habituelle du condamné, chargé également
de mettre à exécution l’emprisonnement encouru, après débat contradictoire avec le
condamné.

• Une même sanction pouvant à la fois être prononcée à titre de peine principale, de peine
complémentaire ou alternative à l’emprisonnement ou à l’amende, le tribunal doit
préciser à quel titre la sanction a été prononcée. Ainsi, le délit de conduite d’un
véhicule sous l’empire d’un état alcoolique permet de prononcer la suspension du permis
de conduire à titre de peine complémentaire (art.L.234-2 code de la route pour une durée

1
de 3 ans), ou de peine principale (art.131-10 et 131-11 cp pour une durée de 3 ans), ou
encore de sanction alternative à l’emprisonnement (art.131-6 cp pour une durée de 5 ans).
Mais dans cette hypothèse, aucun aménagement n’est possible, quelle que soit la forme

44
1
utilisée pour prononcer la suspension du permis, depuis la loi du 12 juin 2003 relative à la
violence routière.

• Si le Tribunal choisit de prononcer une peine d’emprisonnement, il peut décider plusieurs


formes :
fract95etgoup
sursis
duer
- de l’assortir du sursis simple, en tout ou partie.
art 97 à 107ded
art
Sursis 125
Le prévenu ne doit pas avoir déjà été condamné à une peine
d’emprisonnement ou de réclusion pour crime ou délit dans les 5 ans
gyo précédents les faits poursuivis (132-30 CP) ;
v03
La peine prononcée par le tribunal ne peut dépasser 5 ans (132-
31CP). Au delà (6 ans d’emprisonnement par exemple), le sursis n’est pas
possible. Le sursis peut être total ou partiel.

Le délai pendant lequel le condamné encourt une révocation du


sursis est de 5 ans à compter du caractère définitif de la condamnation.

Le condamné ne fait l’objet d’aucun suivi judiciaire.

- De l’assortir du sursis avec mise à l’épreuve, en tout ou partie, arttotal21


U
Aucune condition d’antécédent judiciaire n’est requise.

La peine prononcée par le tribunal ne peut dépasser 5 ans (art.132-41


cp), le sursis peut être total ou partiel.

Le tribunal fixe le délai d’épreuve, compris entre 18 mois et 3 ans


(art.132-42 cp). A compter du 31 décembre 2006, la durée minimale du
SME sera fixée à 1 an (art.175-II de la loi du 9 mars 2004, entrée en vigueur
fixée par l’art.207-VI).

Le tribunal peut imposer une ou plusieurs obligations particulières


prévues à l’art.132-45 cp (dont le nombre a été augmenté par la loi du 9
mars 2004, art.44-IV et 176).

È
Le condamné est suivi par le juge de l’application des peines du lieu
de sa résidence habituelle, et sera seul chargé de prononcer la
révocation de cette peine à compter du 1e r janvier 2005, après débat
contradictoire.

- De l’assortir en totalité du sursis avec obligation d’accomplir un


travail d’intérêt général, non rémunéré, au profit d’une association ou
parraina
et
d’une collectivité publique, lorsque le prévenu présent accepte le
principe de cette peine (art.132-54 cp). Le président demande avant la
fin des débats au prévenu son accord, et le fait consigner dans les notes
d’audience.

45
Aucune condition d’antécédent judiciaire n’est requise.

La peine prononcée par le tribunal ne peut dépasser 5 ans (art.132-41


cp). Le sursis à l’emprisonnement doit être total.

Le tribunal fixe la durée du travail, compris entre 40 et 240 heures


(durée réduite à 210 heures à compter du 1er janvier 2005, art.132-54 cp,
art.207-II de la loi du 9 mars 2004)

Le tribunal fixe le délai d’exécution, dans un maximum de 18 mois


(délai maximum réduit à 1 an à compter du 31 décembre 2006, art.132-54
cp modifié par l’art.207-VI de la loi du 9 mars 2004).

Le tribunal peut imposer une ou plusieurs obligations particulières


prévues à l’art.132-45 cp, art.132-55 cp (dont le nombre a été augmenté
par la loi du 9 mars 2004, art.44-IV et 176).

Le condamné est suivi par le juge de l’application des peines du lieu


de sa résidence habituelle, et sera seul chargé de prononcer la
révocation de cette peine à compter du 1e r janvier 2005, après débat
contradictoire.

- Lorsque le tribunal prononce une peine pour partie


d’emprisonnement ferme, avec ou sans sursis partiel, une
individualisation de l’emprisonnement est possible sous plusieurs
formes :

Semi-liberté (art.132-25 cp), mais très peu pratiquée ;


Fractionnement (art.132-27 cp), mais très peu pratiquée ;
Placement extérieur (art.132-25 cp), à compter du 1er janvier 2005
(art.185-IV de la loi du 9 mars 2004)
Placement sous surveillance électronique (art.132-26-1 cp) à
compter du 1er janvier 2005 (art.185-VI de la loi du 9 mars 2004).

La partie ferme de l’emprisonnement ne doit pas excéder un an,


même si le quantum global de la peine est supérieur, en raison d’un sursis
partiel (ex : 18 mois d’emprisonnement dont 6 mois avec sursis simple).

Le juge de l’application des peines sera chargé de mettre en


œuvre la mesure dans les 4 mois de son prononcé, et pourra remplacer
une mesure choisie par le tribunal par une autre (entre la semi-liberté, le
placement extérieur, et placement sous surveillance électronique ; art.723-2
et 723-7-1 cpp créés par les art.185-I et –VII de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er janvier 2005).

46
• D’ordonner le sursis simple, en totalité ou en partie, de la sanction autre que
l’emprisonnement, dont le régime obéit à de multiples règles particulières (cf.132-29 et
suivants CP).

• D’ordonner par décision spéciale et motivée que le prévenu et les coauteurs ou


complices insolvables seront solidairement tenus au paiement des amendes (480-1
CPP).

• De statuer sur les demandes de dispense d’inscription de la sanction prononcée au


bulletin n°2 du casier judiciaire (775-1 CPP).

Une dispense du bulletin n°2 est désormais interdite pour les personnes
coupables d’une infraction de nature sexuelle visée à l’art.706-47 cpp (art.202 de la loi
du 9 mars 2004 d’application immédiate).

• Le tribunal statuera d’office, ou à la demande d’une partie sur une confusion avec de
précédentes condamnations (132-4 CP).

• Le tribunal peut également, d’office ou à la demande d’une partie, dispenser, en totalité


ou en partie, de la révocation de plein droit, une précédente peine assortie du sursis
simple (132-38 al.2 CP).

• D’ordonner la confiscation ou la restitution des objets saisis durant la procédure (478,


479 et 481 CPP), d’office ou à la demande du prévenu, de la partie civile ou du civilement
responsable. Cette demande peut également être formulée par un tiers. La restitution peut
être refusée en cas de danger pour les personnes ou les biens .

• De rappeler l’existence d’un droit fixe de procédure forfaitaire dû de plein droit par
toute personne déclarée coupable (90 € art.1018 A du code général des impôts) ; le
tribunal n’a pas à statuer sur les dépens , que ce soit sur l’action publique ou l’action
civile, qui ont été supprimés par la loi du 4 janvier 1993 (art.800-1 cpp).

• Le tribunal n’aura plus à se prononcer sur la contrainte par corps à compter du 1e r


janvier 2005, la loi du 9 mars 2004 ayant transformé la contrainte par corps en contrainte
judiciaire, décidée par le seul juge de l’application des peines, seulement pour les
condamnations supérieures à 2.000 € d’amende. Jusqu’au 1er janvier 2005, le tribunal doit
toutefois continuer à prononcer la contrainte par corps, s’il y a condamnation au paiement
d’une amende d’un montant d’au moins 150 €, sans que le tribunal n’ait à fixer la durée de
cette contrainte ; il s’agit d’une voie d’exécution réservée au Trésor Public pour le
recouvrement des amendes impayées, pour une durée fixée par la loi (art.750 cpp) ; elle
n’est pas applicable aux mineurs au moment des faits, ni aux personnes ayant 65 ans au
moment de la condamnation.

• La juridiction peut également assortir certaines peines ou mesures de l’exécution


provisoire, applicable dès le prononcé de la sanction, et notamment :

- ajournement avec mise à l’épreuve (l’exécution provisoire assortie de


plein droit cette décision, art.132-63 cp),
- ajournement avec injonction (art.132-68 cp), sur décision expresse de la
juridiction ;

47
- le travail d’intérêt général prononcé à titre de peine principale (art.471
cpp et 131-8 cp), sur décision expresse de la juridiction ;
- l’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve (SME), (art.132-41 cp)
- l’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général (sursis TIG),
(art.132-56 et 132-41 cp), sur décision expresse de la juridiction ;
- sanctions prévues à l’art.131-6 cp, alternatives à l’emprisonnement ou à
l’amende (art.471 cpp), sur décision expresse de la juridiction ;
- les sanctions visées à l’art.131-10 cp, prononcées à titre de peine
complémentaire ou de peine principale (art.471 cpp), sur décision
expresse de la juridiction ;
- Suivi socio-judiciaire (art.131-36-7 et 131-10 cp, art.471 cpp).

• Pour l’emprisonnement ferme, les textes ne parlent pas d’exécution provisoire, mais
distinguent deux hypothèses selon que le prévenu est ou non présent lors du prononcé du
délibéré :

Si le prévenu est présent lors du prononcé de la décision, le tribunal peut, sous


certaines conditions, délivrer à son encore un mandat de dépôt (si la personne était libre),
ou la maintenir en détention (si la personne était détenue dans l’affaire considérée par un
titre de détention délivrée antérieurement).

v a 475Lorsque 3mois
d'avis
la personne était libre, la peine doit être d’un an d’emprisonnement sans
sursis au moins pour pouvoir délivrer un mandat de dépôt (art.465 cpp).

En cas de comparution immédiate, le tribunal peut délivrer un mandat de dépôt


quelle que soit la durée de l’emprisonnement ferme prononcée (art.397-4 cpp).

Lorsque la personne était détenue pour l’affaire considérée, le tribunal peut ordonner
le maintien en détention, quel que soit la durée de l’emprisonnement prononcée
(art.464-1 cpp, et pour la comparution immédiate, art.397-4 cpp).

La décision sur le placement ou le maintien en détention doit être spécialement


motivée. ËËË

Si le prévenu n’est pas présent lors du prononcé de la décision, le tribunal peut,


sous certaines conditions, délivrer à son encore un mandat d’arrêt, par décision
spécialement motivée, lorsque les éléments de l’espèce le justifient, et si la peine
prononcée est égale ou supérieure à un an d’emprisonnement ferme (art.465 cpp).

En cas de comparution immédiate, le tribunal peut délivrer un mandat


d’arrêt, quelle que soit la durée de l’emprisonnement ferme prononcée (art.397-4 cpp).

Pour la révocation totale ou partielle d’un SME ou d’un sursis TIG à l’occasion
de la commission d’un nouveau délit par le condamné , le Tribunal peut toujours
ordonner, par décision spéciale et motivée, exécutoire par provision, l’incarcération
du condamné, quel que soit le quantum mis à exécution (art.132-51 CP).

48
3- La décision sur l’action civile

Le tribunal examine d’abord la recevabilité de l’action civile : il s’agit d’aborder la


qualité et la capacité pour agir (notamment pour les associations), et l’existence d’un préjudice
personnel et direct causé par l’infraction .

Le tribunal examine ensuite le bien fondé de la demande pour réparer intégralement le


préjudice subi par l’allocation de dommages-intérêts.

La liquidation du préjudice de la victime peut nécessiter une expertise préalable


(médicale notamment) ; le tribunal ordonne cette expertise, peut assortir cette mesure de
l’exécution provisoire, et doit indiquer la date de l’audience sur intérêts civils à laquelle, lorsque le
rapport d’expertise sera déposé, l’affaire sera rappelée pour qu’il soit statué sur l’indemnisation de
la victime ( si le jugement est rendu par défaut à l’égard du prévenu ou du civilement responsable,
il convient d’inviter le parquet à les faire re-citer pour l’audience sur intérêts civils).

On rappellera qu’après avoir statué sur l’action publique, le Tribunal peut, d’office ou à la
demande du Procureur ou des parties, renvoyer l’affaire à une date ultérieure pour statuer sur
l’action civile, afin de permettre à la partie civile d’apporter les justificatifs de ses demandes (464
al.3 CPP).

Ce renvoi est de droit, et s’impose au Tribunal s’il est demandé par les parties civiles (464
al.3 CPP). La présence du procureur n’est pas obligatoire à cette audience sur les seuls intérêts
civils. Le président siègera désormais à juge unique (art.464 cpp modifié par l’art.134 de la loi
du 9 mars 2004 d’application immédiate).

Il convient également de ne pas oublier la demande éventuelle au titre de l’article 475-1 du


CPP, qui ne peut être sollicitée que par la partie civile, et prononcée seulement à l’encontre du
condamné (ni l’assureur, ni le civilement responsable).

Ainsi qu’il a déjà été précisé précédemment à l’occasion du droit fixe de procédure
forfaitaire, le tribunal n’a pas à statuer sur des dépens, que ce soit sur l’action publique ou l’action
civile, supprimés depuis la loi du 4 janvier 1993 (art.800-3 cpp).

Enfin, lorsque le tribunal condamne l’auteur d’une infraction mentionnée aux articles 706-

Xx
3 et 706-14 du CPP à verser des dommages et intérêts à la partie civile, le Président doit informer
la victime de la possibilité de saisir la commission d’indemnisation des victimes d’infractions
(art.706-15 du CPP résultant de la loi du 15 juin 2000).

En cas de relaxe pour une infraction non intentionnelle (HI ou BI par ex.), lorsque le
Tribunal a été saisi par le Ministère Public ou par renvoi d’une juridiction de l’instruction, la

agit
juridiction pénale demeure compétente, sur demande de la partie civile ou de son assureur,
pour accorder la réparation du préjudice résultant des faits ayant fondé la poursuite, en
application des règles du droit civil (art.470-1 CPP ex : loi 5/07/1985 sur les accidents de la
circulation).

49
CHAPITRE II - LE PRONONCE DU JUGEMENT
1- La lecture du dispositif du jugement

Au regard de la composition du tribunal, il suffit que l’un des magistrats ayant


assisté aux débats prononce le jugement pour que la procédure soit parfaite. (disposition
utile lorsque l’affaire est mise en délibéré à une date ultérieure 485 al.3 cpp).

Lorsque le tribunal rend son délibéré, le président donne lecture du dispositif du


jugement de manière claire et précise, dans l’ordre du délibéré (exceptions, action
publique, action civile).

Le tribunal prendra garde à la présence du prévenu aux débats s’il décide un


ajournement de peine ou d’un travail d’intérêt général.

La présence du ministère public et du greffier à l’audience est prévue à peine de


nullité de la décision rendue.

2- Les avertissements, notifications et convocations à l’audience

Lorsque la décision est contradictoire, cette dernière n’a pas à être signifiée au
prévenu, et aucun document particulier n’a à lui être remis explicitant les modalités de la
sanction, sous réserve, à compter du 1er janvier 2005, de la notification des peines de sursis
avec mise à l’épreuve et de sursis TIG, et des rappels légaux ci-après détaillés.

Il appartient dès lors au président de détailler dans un langage accessible les


conséquences de la sanction au prévenu, lorsqu’elle présente un minimum de
complexité.

a)- Le président doit avertir le condamné dans certaines hypothèses, des


conséquences attachées aux peines prononcées :

ß rappels attachés à une peine avec sursis

- En cas de sursis simple (art.132-29 cp), en lui rappelant qu’il encourt la


révocation totale ou partielle du sursis accordé, en cas de commission
d’un nouveau délit ou crime dans le délai de 5 ans à compter du
caractère définitif de la condamnation ;

- En cas d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve (art.132-40


cp), en lui rappelant qu’il encourt la révocation totale ou partielle de
l’emprisonnement accordé avec sursis, en cas de nouvelle infraction
commise pendant le délai d’épreuve, ou de manquement aux mesures de
contrôle et aux obligations particulières.
Le président informe le condamné de la possibilité qu’il aura de voir
déclarer sa condamnation non avenue s’il observe une conduite
satisfaisante (art.132-40 cp).

50
- En cas d’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général
(art.132-54 et 132-40 cp), le président doit procéder aux mêmes rappels
que pour le sursis avec mise à l’épreuve.

ß rappels attachés à une peine d’amende

A compter du 1e r janvier 2005, lorsque le tribunal prononcera


une peine d’amende, le président devra aviser le condamné que, s’il
s’acquitte du montant de cette amende dans un délai d’un mois à
compter du prononcé du jugement, l’amende est diminuée de 20 %,
sans pouvoir excéder 1.500 €, et le président devra rappeler que le
paiement de l’amende ne fait pas obstacle à l’exercice des voies de
recours.

Cette disposition se situe à la fois dans la logique de la demande faite


au prévenu de se munir de ses justificatifs de ressources et d’avis
d’imposition ou de non imposition en vue de l’audience d’une part, et de
recherche d’amélioration du recouvrement des amendes pénales d’autre part
(art.707-3 cpp créé par l’art.196 de la loi du 9 mars 2004).

ß rappels attachés à une peine de suivi socio-


judiciaire

- En cas de suivi socio-judiciaire, le président doit procéder à trois


rappels :

- Le président doit avertir le condamné des obligations qui


résultent de la peine et des conséquences qu’entraînerait leur
inobservation (art.131-36-1 CP).

- Si la peine de suivi socio-judiciaire est assortie d’une


injonction de soins, (prononcée seulement après expertise médicale
établissant que l’intéressé est susceptible de faire l’objet d’un
traitement), le président avertit le condamné qu’aucun traitement ne
peut être entrepris sans son consentement, mais qu’en cas de refus,
l’emprisonnement précité pourra être mis à exécution (art.131-36-4
CP).

- Si la peine de suivi socio-judiciaire assortie de l’injonction de


soins est prononcée à titre de peine complémentaire à une peine
d’emprisonnement ferme, le président informe le condamné qu’il
aura la possibilité de commencer un traitement pendant
l’exécution de l’emprisonnement (art.131-36-4 cp).

Si le condamné est absent, le rappel ne pouvant être réalisé à ce stade, il apparaît


utile de le mentionner dans le dispositif de la décision.

51
b)- Le président procèdera à certaines notifications à compter du 1e r janvier
2005 :

A compter du 1e r janvier 2005, le président devra notifier au condamné,


lorsqu’il est présent, les obligations à respecter à l’égard de deux peines :

- l’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve


- l’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général (art.132-40
cp modifié par l’art.175-I de la loi du 9 mars 2004).

Une telle notification implique la remise au condamné d’un document


retraçant les éléments essentiels de la condamnation, les obligations générales
et particulières qui y sont attachées.

c)- Le président procèdera à certaines convocations à compter du 1e r janvier


2005, et de manière facultative jusqu’au 31 décembre 2006 :

Le tribunal convoquera le condamné présent à l’audience devant le service


pénitentiaire d’insertion et de probation (spip), en cas :
- d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve
- d’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général
- de travail d’intérêt général à titre de peine principale.

Cette disposition demeurera facultative jusqu’au 31 décembre 2006 (art.474 cpp


modifié par l’art.186 de la loi du 9 mars 2004, et 207-V pour les dispositions transitoires).

Le tribunal convoquera le condamné présent à l’audience devant le juge de


l’application des peines en cas d’emprisonnement comportant une partie ferme
inférieure ou égale à un an, à l’égard d’un condamné libre, ne faisant pas l’objet d’un
mandat de dépôt à l’audience, mais cette disposition demeurera également facultative
jusqu’au 31 décembre 2006 (art.474 cpp précité, et 723-15 nouveau cpp).

d)- Le président doit informer la victime de l’existence de la CIVI

Lorsque le tribunal condamne l’auteur d’une infraction susceptible d’indemnisation


par une commission d’indemnisation des victimes d’infractions (CIVI), prévue aux
art.706-3 et 706-14 cpp, à verser des dommages et intérêts à la partie civile, le président
doit informer cette dernière de la possibilité de saisir la commission (art.706-15 cpp).

A défaut d’avis donné, le délai de forclusion ne court pas (art.706-5 cpp).

52
CHAPITRE II - LA FORMALISATION DE LA DECISION

Tout jugement doit contenir des motifs et un dispositif (485 CPP).

Il s’agit ici d’évoquer brièvement la motivation du jugement pénal.

L’exposé des faits doit être succinct, clair, et objectif en ce qu’il doit contenir les
faits constants pertinents et nécessaires à la compréhension des poursuites. Le procès-
verbal de synthèse ou le réquisitoire définitif sont souvent utiles pour cet exposé. La
décision doit constater l’existence des éléments constitutifs de chaque infraction, et
préciser les circonstances de fait dans lesquelles elle a été commise ; a ainsi été récemment
censurée (cassation crim.16 décembre 2003 n°03-81063) une décision se bornant à énoncer
«qu’il résulte des pièces du dossier et des débats que les faits sont établis et qu’il y a lieu
de déclarer X coupable des faits de la prévention », sans viser le procès-verbal ayant
constaté les faits, ni indiquer la nature et l’origine des faits, et sans répondre aux
conclusions auxquelles il n’était même pas fait référence.

« La motivation, c’est tout à la fois le devoir, le métier, la rigueur intellectuelle,


voire même le courage du juge face à une opinion publique toujours prête à douter de
son impartialité. C’est le prolongement du débat contradictoire, c’est la trace de
l’écoute et de l’influence des arguments échangés, qu’ils soient accueillis ou récusés.
Seule une décision motivée permet la compréhension, et parfois même l’acceptation
du jugement par ses destinataires. La motivation, c’est la règle de droit qui gouverne
la procédure pénale aussi bien que la procédure civile, depuis sa première formulation
par l’art.7 de la loi d’organisation judiciaire du 20 avril 1810 et jusqu’à sa reprise actuelle
par l’art.593 du code de procédure pénale, ou sa confirmation européenne dans les arrêts
Pays-Bas du 19 avril 1994 ou France du 19 février 1998. » (conclusions de Mme
Dominique COMMARET, dans l’affaire du sang contaminé Cassation Crim.18 juin 2003).

La motivation sur la culpabilité doit donc démontrer que le prévenu a bien commis
les faits qui lui sont reprochés, et que ces faits entrent dans le cadre de la qualification
pénale prévue par la loi (sous réserve des développements sur la requalification p.38).

A défaut, le doute doit bénéficier au prévenu qui sera renvoyé des fins de la
poursuite.

La motivation sur la peine doit faire référence à la gravité des faits et à la


personnalité du prévenu. Le tribunal prendra garde à motiver spécialement les peines
d’emprisonnement ferme, ainsi que le maintien en détention ou le mandat de dépôt, et
d’une manière générale le choix des sanctions et leur quantum.

La loi exige en particulier une motivation spéciale pour :

- la délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt avant jugement sur


le fond (art.410-1 cpp) ;

- la décision de renvoi de l’affaire avec maintien en détention, à


l’égard d’un prévenu détenu ayant fait l’objet d’un renvoi d’une

53
juridiction d’instruction, lorsque l’ordonnance de renvoi a été
rendue depuis plus de deux mois (art.179 cpp) ;

- le refus d’une demande d’acte d’information formulée par le prévenu ou


son avocat lors d’une procédure de comparution immédiate (art.397-1
cpp) ;

- le choix de l’emprisonnement sans sursis (art.132-19 cp) ;

- le choix de la peine d’interdiction du territoire français prononcée à


l’égard d’un étranger, dans certaines hypothèses (art.131-30-1 cp) ;

- la fixation à 20 ans de la durée du suivi socio-judiciaire pour un délit


(art.131-36-1 cp) ;

- la décision ordonnant la solidarité pour le paiement des amendes, entre


coauteurs et complices (art.480-1 cpp) ;

- la délivrance d’un mandat de dépôt ou d’arrêt lors du jugement sur


le fond (art.397-4 cpp pour la comparution immédiate, et 465 cpp pour
les autres hypothèses) ;

- la décision de maintien en détention du prévenu (art.397-4 cpp pour la


comparution immédiate, et 464-1 cpp pour les autres hypothèses).

- La décision exécutoire par provision d’incarcérer le condamné dont la


révocation totale ou partielle du sursis avec mise à l’épreuve ou du
sursis et travail d’intérêt général a été prononcée (art.132-51 cp).

S’agissant de l’action civile, il convient de rappeler dans quelles conditions la


victime s’est constituée partie civile, avant d’évoquer les éléments justifiant le préjudice et
son évaluation . Le tribunal n’oubliera pas enfin de motiver l’octroi d’une indemnité au
titre de l’article 475-1 du CPP.

Le dispositif du jugement écrit doit correspondre en tous points au jugement


prononcé oralement à l’audience.

Dans la plupart des cas, le greffe propose au juge un projet de jugement dans lequel
il aura simplement à intégrer la motivation.

Si une motivation particulière n’est pas systématique, elle est incontournable pour
les jugements prononçant une peine d’emprisonnement ferme, les jugements complexes,
les jugements frappés d’appel ou susceptibles de l’être (jugement contradictoire à signifier
notamment), ainsi que tous les jugements qui ne sont pas rendus le jour même.

On rappellera que les notes d’audience sont signées par le greffier, et doivent
être visées par le président au plus tard dans les 3 jours suivant chaque audience (453
al.2 CPP) ; si elles ne peuvent faire échec aux constatations d’un jugement, elles peuvent

54
éventuellement servir à le compléter, notamment en cas d’erreurs purement matérielles, ou
pour établir l’existence d’une prestation de serment d’un témoin.

La minute, signée du président et du greffier, doit être déposée au greffe dans


les 3 jours au plus tard du prononcé de la décision, et ce dépôt doit être mentionné sur
un registre spécial (486 CPP).

Le président devra, pour terminer, s’imposer une lecture très attentive du jugement
avant de le signer (en particulier sur l’identité, la qualification, la motivation, et le
dispositif).

En effet, seule la minute du jugement fait foi, et ne peut pas être détruite pas
les notes d’audience : ainsi, dans une hypothèse où la décision (définitive à défaut de
recours du parquet en temps utiles) mentionnait une condamnation à 5 mois
d’emprisonnement ferme, alors qu’il ressortait des notes d’audience que le Tribunal avait
prononcé en réalité une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme, seule la peine résultant de
la décision pouvait être retenue : il n’appartient pas à une juridiction de modifier, sous
le couvert d’interprétation ou de rectification, la chose jugée en substituant à la
décision initiale des dispositions nouvelles qui ne seraient pas la réparation d’erreurs
matérielles (Crim 17 décembre 2002 cassation sans renvoi bicc 15 mars 2003 n°277).

55
LISTE DES ANNEXES

1 – Le droit à être jugé dans un délai raisonnable

2 – Compétence juge unique – article 398-1 code de procédure pénale

3 – Fiche synthétique de dossier

4 – Plan de conduite de l’audience

5 – Mémento sur le bulletin numéro un du casier judiciaire

6 – Incidents

7 – Uniformisation des règles de mise en œuvre du mandat d’arrêt au stade du


jugement

8 – Infractions commises à l’audience

56
ANNEXE 1
LE DROIT A ETRE JUGE DANS UN DELAI RAISONNABLE
Au delà des dispositions de l’article 6 CEDH et de l’article préliminaire du Code de
Procédure Pénale, il convient de se rappeler que le droit à être jugé dans un délai
raisonnable a été retenu comme principe général du droit gouvernant les juridictions par le
Conseil d’Etat (28 juin 2002 Magiera), les principes dégagés à cette occasion ayant
également vocation à s’appliquer à la procédure pénale.

La France a été condamnée à de multiples reprises pour non respect du droit à être
jugé dans un délai raisonnable par la Cour Européenne.

La simple méconnaissance de cette obligation est sans incidence sur la validité


de la décision juridictionnelle prise à l’issue de la procédure, et le Tribunal
correctionnel doit rejeter le moyen tiré d’une requête en nullité sur ce point.

Mais les justiciables doivent néanmoins pouvoir faire assurer le respect de ce


principe, lorsque la méconnaissance de ce droit a causé un préjudice, en obtenant
réparation du dommage causé par le fonctionnement défectueux du service public de
la justice, devant un Tribunal civil, et fondée sur l’article L.781-1 du Code de
l’Organisation Judiciaire pour les juridictions judiciaires.

Le caractère raisonnable du délai de jugement d’une affaire doit s’apprécier à la


fois de manière globale, compte tenu notamment de l’exercice des voies de recours, et
concrète, en prenant en compte sa complexité, les conditions de déroulement de la
procédure et, en particulier, le comportement des parties tout au long de celle-ci, mais
aussi, dans la mesure où la juridiction saisie a connaissance de tels éléments, l’intérêt qu’il
peut y avoir, pour l’une ou l’autre, compte tenu de sa situation particulière, des
circonstances propres au litige et, le cas échéant, de sa nature même, à ce qu’il soit tranché
rapidement.

Le justiciable est en droit de réclamer la réparation de l’ensemble des dommages


tant matériels que moraux, directs et certains, qui ont pu lui être causés, notamment les
désagréments provoqués par la durée abusivement longue d’une procédure lorsque ceux-ci
ont un caractère réel et vont au-delà des préoccupations causées par un procès, compte tenu
notamment de la situation personnelle de l’intéressé.

Tout grief tiré de la méconnaissance de ce droit doit désormais faire l’objet d’un
recours interne préalable fondé sur l’article L.781-1 précité devant la juridiction civile
compétente, y compris lorsque l’affaire pénale en cours n’a pas été encore jugée, à peine
d’irrecevabilité du recours introduit devant la Cour Européenne (CEDH 11 septembre 2002
Mifsud c/France).

57
pertinent
non ANNEXE 2
COMPETENCE JUGE UNIQUE
ARTICLE 398-1 CPP

- Les délits pour lesquels une peine d’emprisonnement Art 398-1 8 c.p.p°
n’est pas encourue, à l’exception des délits de presse

- violences volontaires ITT + de 8 jours Art. 222-11 c.p.


- idem avec une circonstance aggravante Art. 222-12 1° à
13° c.p.
- violences volontaires sans ITT ou avec ITT inférieure ou Art. 222-13 1° à 13°
égale à 8 jours mais avec une circonstance aggravante c.p.

- appels téléphoniques malveillants, agressions sonores Art. 222-16 c.p.


- menace réitérée, ou matérialisée par écrit, image ou Art. 222-17 c.p.
tout autre objet
- menace avec ordre de remplir une condition Art. 222-18 c.p.
- exhibition sexuelle. Art. 222-32 c.p.
- racolage Art 225-10-1 c.p
- abandon de famille Art. 227-3 c.p.
- défaut de notification de changement domicile (débiteur Art. 227-4 c.p.
d’aliments)
- non représentation d’enfant Art. 227-5 c.p.
- défaut de notification de changement de domicile Art. 227-6 c.p.
(personne hébergeant les enfants)
- enlèvement de mineur sans fraude ni violence Art. 227-7 c.p.
(ascendant)
- idem (tiers) Art. 227-8 c.p.
- idem avec circonstances aggravantes Art. 227- 9 et 10
c.p.
- tentative des infractions prévues aux art. 227-7 et 8 cp Art. 227-11 c.p.
- vol simple ou accompagné d’une circonstance Art. 311-3 et 4 1° à
aggravante 8° cp
- filouteries Art. 313-5 cp

58
- détournement de gage ou d’objet saisi (débiteur, Art. 314-5 cp
emprunteur, tiers donneur de gage) et tentative
- idem (saisi) Art. 314-6 cp
- recel Art. 321-1 cp
- destruction, dégradation, détérioration du bien d’autrui y Art. 322- 1 à 4 cp
compris avec circonstances aggravantes
-installation en réunion, en vue d’y établir son habitation, Art 322-4-1 c.p
même temporaire, sur un terrain appartenant à une
commune ou tout autre propriétaire
- menace de destruction, dégradation ou détérioration dangereuses Art. 322-12 cp
pour les personnes, réitérée ou matérialisée dans un écrit, une
image ou tout autre objet
- menace id. par quelque moyen que ce soit Art. 322-13 cp
- communication ou divulgation de fausse information Art. 322-14 cp
tendant à faire croire qu’une destruction, dégradation ou
détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a
été commise
- menaces et actes d’intimidation contre les personnes Art. 433-3 alinéa 1
exerçant une fonction publique, et à l’égard d’un agent et 2 cp
d’un exploitant de réseau de transport public de voyageur
- outrage Art. 433-5 cp
- rébellion et rébellion armée Art 433-6 à 433-8
al 1 cp
- provocation directe à la rébellion Art 433-10 cp
- sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux Art. 521-1 cp
- Chèques et cartes de paiement :
- retrait abusif de provision ou interdiction faite au tiré Art. 66 D-L
de payer 30.10.35
- acceptation ou endos frauduleux d’un chèque Idem
irrégulier
- émission de chèque malgré injonction Idem
- émission frauduleuse par mandataire (d’un chèque Idem
dont l’émission était interdite à son mandant)
- émission de chèque malgré injonction Art. 69 D-L
- émission frauduleuse par mandataire 30.10.35
(d’un chèque dont l’émission était interdite à son Idem
mandant)

59
Circulation routière :
- délits prévus par le code de la route
- blessures involontaires (ayant entraîné une ITT Art. 222-19-1 et
pendant + ou – de 3 mois) à l’occasion de la 222-20-1 cp
conduite d’un véhicule
- mise en danger Art.223-1 cp
- délit de fuite Art.434-10 cp

- port ou transport d’arme de 6 ème catégorie Art. 32-2° D-L


18.04.39
- usage de stupéfiants Art.L. 3421-1 (ex.
L. 628csp)
- voies de fait ou menace de commettre des violences ou Art L 126-3 du
entrave apportée de manière délibérée à l’accès à la libre Code de la
circulation en réunion dans les entrées, cages d’escaliers construction et de
ou parties communes d’immeubles l’habitation
- tous délits en matière de réglementations relative aux transports terrestres

- délits prévus par le code rural en matière de chasse, de pêche et de protection


de la faune et de la flore, ainsi que délits prévus par D-L du 09.01.1852 en
matière de pêche maritime

60
ANNEXE 3
FICHE SYNTHESE DE DOSSIER

Mode de saisine

Infractions :

Victime(s) : Organisme social : Témoins :

Débats :

Casier judiciaire : Renseignements :

Parties civiles : Réquisitions :

Défense :

Délibéré :

61
ANNEXE 4

T
PLAN DE CONDUITE DE LAUDIENCE
1 – Préalables à l’instruction de l’affaire :
1- Appel du prévenu (en général par l’huissier)
2- Si le prévenu est absent et qu’il est représenté, vérification des conditions de la représentation
3- Interrogatoire ou énoncé de l’identité du prévenu
mmmm 4-
5-
Lecture de l’acte de saisine
Appel des tiers intervenants au procès :
a. Civilement responsable
b. Victime : souhaite-t-elle se constituer partie civile immédiatement ? Penser à donner lecture des constitutions
de partie civile par courrier
c. Organismes sociaux (obligatoire lorsqu’un chef de la demande de la partie civile est soumis à recours)
d. Assureur
e. Témoins (penser à les faire sortir)
6- Demande éventuelle de huis clos
7- Exceptions et nullités éventuelles (conclusions écrites en principe nécessaires)

2 – Instruction de l’affaire :
8 – Personnalité du prévenu (soit à ce stade, soit au n° 10)
9 – Les faits

j g
- résumé des éléments constants du dossier (constatations, conditions de l’interpellation,
perquisitions, enquête, saisies…)
- interrogatoire du prévenu sur les faits
- lecture des passages importants des pièces figurant au dossier et questions aux parties
(mentionner n° de cote ou de pièce)
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
10 – Personnalité du prévenu
- situation familiale, professionnelle et financière
- état de santé (au regard de la peine à prononcer, TIG, emprisonnement…)
- expertise psychologique ou psychiatrique
- notice de renseignements
- enquête de personnalité
- rapport ou avis du service pénitentiaire d’insertion et de probation ou d’une association agréée le

-
-
cas échéant (contrôle judiciaire…)
lecture du casier judiciaire mmmm
questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
11 – La victime (peut être entendue comme témoin tant qu’elle ne s’est pas constituée partie civile)
- demander qu’elle donne sa version des faits
- poser les questions nécessaires
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
12 – Les témoins
- demander nom, prénom, âge, profession et domicile, lien de parenté ou d’alliance avec le

-
prévenu, le civilement responsable ou la partie civile (445 cpp)
MM Y a
prestation de serment (« Vous jurez de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite

-
Un 463
et dites je le jure » 446 cpp
demander au témoin de faire sa déposition
- poser les questions jugées utiles
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
- demander au témoin de rester dans la salle si cela apparaît nécessaire
13 - Les autres intervenants au procès pénal
- les organismes sociaux
- le fonds de garantie
- les assureurs
14 – Dernier tour de questions pour les parties au procès
15 – Plaidoiries et réquisitoire
- plaidoirie de la partie civile
- réquisitions du procureur
- plaidoirie de la défense
- parole au prévenu en dernier

5
16 – Annoncer la date du délibéré (en cours d’audience, ou jour, date et heure de l’audience de jugement)

62
ANNEXE 5
MÉMENTO SUR LE BULLETIN N°1 DU CASIER JUDICIAIRE
DES PERSONNES PHYSIQUES

Le bulletin n° 1 du casier judiciaire ne peut être délivré qu'aux autorités judiciaires (article
774, alinéa 2 du Code de procédure pénale) pour les besoins de procédures judiciaires (Conseil
d'Etat 27 janvier 1982 ; Recueil Dalloz Sirey 1982 page 177). Pour les procédures de nature
administrative, il convient donc de ne demander que le bulletin n° 2, dans le respect des articles
776 et R. 79 du Code de procédure pénale.
Le bulletin n°1 doit être demandé :

• au Casier judiciaire national, 44079 NANTES CEDEX 1 pour les personnes nées en
France métropolitaine, dans un département d'Outre-Mer, à l'étranger, ou dont le lieu de
naissance est inconnu,

• au tribunal de première instance du lieu de naissance pour les personnes nées dans les
territoires et collectivités territoriales d'Outre-Mer.
Pour faciliter les opérations de traitement, il est recommandé de présenter une demande distincte
pour chaque personne concernée.
Le bulletin n° 1 est "le relevé intégral des fiches du casier judiciaire applicables à la même
personne" (article 774, alinéa 1 du Code de procédure pénale) en l'état des informations
parvenues au service gestionnaire à la date de délivrance et application faite des diverses règles
d'effacement.
Cependant lorsqu'un relevé intégral est nécessaire en vue de la communication à la personne
concernée, prévue par l'article 777-2 du Code de procédure pénale, il est conseillé d'en faire la
demande par soit-transmis ou courrier spécifique, afin que soit délivré l'ensemble des extraits
conformément à la circulaire du 19 mai 1992 (Réf : NOR. JUS. D. 92 300 15 C et CRIM.92
9/CJN).
Le bulletin n°1 peut comporter certaines mentions relatives à l'identité de la personne concernée.
A ce sujet il est utile de rappeler que l'identité des personnes nées en France fait l'objet d'une
vérification par comparaison avec les registres d'état civil ou, pour le Casier judiciaire national,
avec un extrait du Répertoire National d'Identification des Personnes Physiques (RNIPP) établi par
l'INSEE à partir des copies d'actes d'état civil transmises par les mairies (article R. 64 du Code de
procédure pénale). En revanche, les identités des personnes nées hors de France, dont le lieu de
naissance est inconnu ou nées en France métropolitaine et dans les départements d'Outre-Mer mais
âgées de moins de douze ans ne sont pas vérifiées.
• "Filiation non vérifiable par le service" : mention propre au Casier judiciaire national ; le
RNIPP ne comportant que les noms patronymiques, prénoms, date et lieu de naissance, il
n'est pas possible de vérifier l'exactitude de la filiation éventuellement portée sur la
demande.
• "Identité non vérifiable par le service (article R. 77 du Code de procédure pénale)" :
mention propre au Casier judiciaire national, concernant les personnes qui ne sont pas
susceptibles de figurer au RNIPP (nées hors de France ou dont le lieu de naissance est
inconnu, nées en France métropolitaine ou dans les départements d'Outre-Mer mais âgées
de moins de douze ans) ; l'indication précise de la filiation sur la demande concernant ces
personnes est donc très utile pour permettre de différencier d'éventuels homonymes.

63
• "Identité(s) différente(s) paraissant concerne r la même personne" : ce tableau, propre
aux extraits édités par le Casier judiciaire national, rappelle s'il y a lieu les différentes
identités portées sur les fiches mentionnées sur le bulletin ; il fait apparaître les
divergences, plus ou moins importantes, avec l'identité portée sur la demande et en dépit
desquelles l'opérateur du Casier judiciaire national a estimé qu'il s'agissait bien de la même
personne ; si des éléments établissent avec certitude que ce choix, ou le regroupement des
différentes fiches au sein d'un même dossier, est erroné, il convient d'en aviser rapidement
le Casier judiciaire national.

• "Aucune identité applicable (article R. 77 du Code de procédure pénale)" : le


document porteur de cette formule, retourné par le Casier judiciaire - et qui en aucun cas
ne peut tenir lieu de bulletin n°1 - signifie que la vérification de l'identité figurant sur la
demande, par comparaison avec le RNIPP, s'est révélée négative, soit par absence, soit par
différence. Il est alors indispensable de corriger l'erreur figurant éventuellement dans
la demande comme dans toutes les pièces du dossier qui serviront de base à
l'établissement ultérieur d'une fiche de condamnation qui, à défaut, subirait le même rejet.
S'il apparaît que l'identité de la demande par comparaison avec la copie de l'acte de
naissance est exacte, il importe de renouveler la demande appuyée de cette pièce. Le
Casier judiciaire délivrera alors le bulletin n°1 et demandera à l'INSEE la correction du
répertoire.
Le bulletin n°1 peut également comporter, au sein des mentions de condamnations, l'indication
de décisions ou d'événements modifiant la situation pénale de l'intéressé ou exerçant une influence
sur les principaux délais de caducité (réhabilitation, non avenu). Ces informations concernent
principalement les sursis (révocation ou dispense de révocation, totale ou partielle), les libérations
conditionnelles (octroi et révocation), les confusions de peines (accordées ou refusées), les fins de
peine (exécution de peine privative de liberté ou de travail d'intérêt général, paiement d'amende),
le sort des voies de recours (rejet de pourvoi).
Le bulletin n°1 peut enfin comporter, également au sein des mentions de condamnations,
certaines informations résultant de l'application de règles juridiques par le service gestionnaire du
casier.
Ces mentions, qui ne concernent que le sort des sursis ("sursis révoqué de plein droit",
"condamnation considérée comme non avenue"), résultent de l'état des informations détenues, à la
date de délivrance du bulletin, par le service gestionnaire et de l'obligation où se trouve ce
dernier, qu'il soit ou non informatisé, de ne délivrer que des extraits conformes aux règles
d'enregistrement et d'effacement définies par la loi. Ces mentions peuvent naturellement être
remises en cause à tout moment par l'enregistrement de l'une des informations visées au
paragraphe précédent, ou d'une nouvelle condamnation.
En cas de difficultés ou d'incompréhensions relatives aux bulletins n°1, il convient de s'adresser,
par courrier, fax ou téléphone suivant l'urgence :
• Au parquet du tribunal de première instance compétent si cela concerne une personne
née dans un Territoire d'Outre-Mer ;
• Au Casier judiciaire national :

o Service Traitement des demandes d'extraits s'il s'agit d'un problème technique
(délais de réponse, présentation, identification, etc.) :
ß demandes faites par courrier : téléphone 02 51 89 89 13

ß demandes adressées par télécopie : téléphone 02 51 89 89 09

64
o Bureau des Affaires juridiques s'il s'agit d'un problème touchant le fond du bulletin
(décisions absentes, mentions paraissant erronées, etc.) :
ß téléphone 02 51 89 89 20
ß fax 02 51 89 89 21

Il est toujours préférable de prendre contact plutôt que d'envoyer un rappel ou de renouveler
sans explication la demande
qui peut engendrer un double travail à la fois inutile et pénalisant pour le service gestionnaire.

65
ANNEXE 6
LES INCIDENTS
Malgré toute l’attention que l’on porte à la préparation de l’audience correctionnelle, on ne
sait pas toujours à l’avance si telle ou telle question va se poser : demande de renvoi, jonction de
deux procédures, demande de mesure d’instruction complémentaire, problème de publicité des
débats, exception préjudicielle, exception d’incompétence, de prescription, ou encore nullité de la
procédure.

Sans prétendre étudier l’ensemble des difficultés de procédure qui peuvent survenir
pendant l’audience correctionnelle, il s’agit d’examiner d’un point de vue très pratique les
principaux incidents et exceptions de procédure devant le tribunal correctionnel afin d’éviter
qu’un incident de procédure ne devienne un « accident d’audience ».

Si l’on veut faire de la rigueur terminologique, on peut distinguer les incidents et


les exceptions selon les critères suivants :

• L’incident est une contestation accessoire au procès pénal qui tend à différer le jugement de
l’affaire (demande de renvoi, de disjonction, mesure d’instruction complémentaire) ;
• L’exception est plutôt un moyen de défense qui dénie à la juridiction le droit de condamner
(incompétence, extinction de l’action publique, nullité de la procédure).

Le cadre procédural de l’incident ou de l’exception est prévu par l’article 459 du code de
procédure pénale (alinéa 3 et 4) :

« Le tribunal est tenu de répondre aux conclusions régulièrement déposées et doit


joindre au fond les incidents et exceptions dont il est saisi, et y statuer par un seul et même
jugement en se prononçant en premier lieu sur l’exception et ensuite sur le fond.
Il ne peut en être autrement qu’en cas d’impossibilité absolue, ou encore
lorsqu’une décision immédiate sur l’incident ou l’exception est commandée par une disposition
qui touche à l’ordre public ».

Il résulte de ce texte quelques principes directeurs :

1- Les incidents et les exceptions doivent être soulevés avant toute défense au fond, c’est à
dire immédiatement après l’interrogatoire d’identité et la lecture des chefs de prévention ;

2- la partie qui soulève un incident ou une exception doit déposer des conclusions écrites qui
doivent être visées par le président et le greffier, le tribunal n’étant tenu de répondre qu’aux
conclusions ainsi régulièrement déposées ; on pourrait admettre des conclusions orales si le
greffier en consigne le contenu dans les notes d’audience car la procédure est orale.
Cependant, dans la pratique, si un avocat soulève oralement un incident ou une exception, il
est souvent préférable de lui laisser le temps de le formaliser par écrit à l’audience.

3- le tribunal doit joindre au fond les incidents et les exceptions dont il est saisi ; Il s’agit d’une
mesure d’administration judiciaire : cette décision n’est donc susceptible d’aucun recours.
Mais s’agissant d’une décision du tribunal et non du président, ce dernier devra en délibérer
avec ses assesseurs si la composition est collégiale. Cette décision n’est soumise à aucune

66
formalité particulière ; il conviendra seulement que le greffier mentionne aux notes d’audience
que l’incident est joint au fond.

Exception : « en cas d’impossibilité absolue, ou encore lorsqu’ une décision


immédiate … est commandée par une disposition qui touche à l’ordre public »

- facultative : le tribunal peut ne pas joindre l’incident au fond : en fait, les


termes assez larges de l’article 459 alinéa 4 du CPP permettent au
tribunal, s’il est persuadé du mérite ou du bien fondé de l’exception, d’y
faire droit par un jugement distinct et de faire ainsi l’économie de
l’examen du fond de l’affaire (ex : prescription ou incompétence
évidente) ; mais attention : la décision rendue sur l’exception est
immédiatement susceptible d’appel.

- obligatoire : le tribunal ne peut pas joindre au fond : lorsque l’exception


d’irrecevabilité de l’action est tirée d’une immunité personnelle (par
exemple : diplomate ou ministre). C’est également le cas en raison de la
nature de certains incidents : il est bien évident qu’on ne joint pas au
fond une demande de renvoi ou une demande de huis clos.

En conclusion sur ce point, et sous réserve de l’exception tirée d’une immunité


personnelle, il est toujours sage de joindre l’incident au fond, en application de l’article
459 du CPP. Saisi d’une exception d’incompétence douteuse, il faut joindre au fond et
poursuivre à toutes fins utiles les débats sur la culpabilité.

S’il s’avère au cours du délibéré que l’exception d’incompétence était bien fondée,
le tribunal pourra toujours rendre un jugement se déclarant incompétent. S’il retient sa
compétence, la procédure n’aura subi aucun retard, et la voie de l’appel restera ouverte tant
sur la compétence que sur le fond. S’agissant d’une exception de prescription en matière
d’abus de biens sociaux, seul l’examen du fond de l’affaire permettra de savoir si les faits
sont prescrits ou non. Le même raisonnement s’impose pour l’amnistie d’un délit
« commis à l’occasion d’un conflit du travail », par exemple.

C’est donc seulement si l’on est certain du bien fondé de l’exception que l’on
pourra y faire droit par un jugement distinct, sans examen de l’affaire au fond.

En tout état de cause, on évitera toujours de rejeter une exception par un jugement
distinct car celui-ci est susceptible d’appel, ce qui retardera l’examen du fond de l’affaire
jusqu’à ce que la décision sur l’exception soit définitive.

Sur un plan procédural : le président appelle les parties, procède à l’interrogatoire


d’identité des prévenus, donne lecture des chefs de prévention, et donne la parole à la
partie qui souhaite soulever l’incident ou l’exception (généralement la défense), puis à la
partie civile, puis au ministère public. Le président prendra soin à redonner la parole à la
défense qui doit l’avoir en dernier. La Cour de cassation juge cependant que, l’exception
étant jointe au fond, le principe est respecté lorsque la défense s’est exprimée en dernier
tant sur l’exception que sur le fond.

67
1- Les exceptions

Le principe est la compétence du juge répressif pour statuer sur les exceptions (art.
384 du CPP).

L’art. 111-5 du code pénal précise notamment que le juge pénal est compétent pour
interpréter tous actes administratifs, qu’ils soient réglementaires ou individuels, et peut en
apprécier la légalité dès lors que la solution du procès pénal qui lui est soumis en dépend ;
il peut soulever d’office la légalité de l’acte administratif, mais n’y est pas tenu.

Les autres exceptions peuvent toucher à la compétence du tribunal, à la prescription


de l’action publique ou à l’amnistie.

Les exceptions doivent être soulevées par les parties avant toute défense au fond,
par conclusions écrites visées par le président et le greffier ; le tribunal doit en principe
joindre l’incident au fond et statuer par un seul jugement sauf impossibilité absolue ou
considération d’ordre public (art. 459 du CPP).

Toutefois, certaines exceptions préjudicielles obligent le juge pénal à surseoir à sa


décision :

-en matière civile : les questions de propriété immobilière, de nullité de mariage, de


filiation ;
-en matière pénale : nécessité d’établir la fausseté du fait dénoncé préalablement à
une poursuite pour dénonciation calomnieuse.

En revanche, l’interprétation des conventions internationales, sous la pression


de la jurisprudence de la Cour européenne, ne semble plus soumise à celle du
gouvernement français, même si ce dernier peut, le cas échéant, être consulté
(CEDH 24 novembre 1994 Beaumartin).

2- Les nullités

Deux textes concernent les exceptions de nullité dans le CPP : les articles 385 et 802.

• Article 385 : « Le tribunal a qualité pour constater les nullités des procédures qui lui
sont soumises sauf lorsqu’il est saisi par le renvoi ordonné par le juge d’instruction ou
la chambre de l’instruction ».

Le texte précise ensuite la conduite à tenir si l’ordonnance ou l’arrêt de renvoi n’a pas
été rendu dans les conditions des articles 183, 184 ou 217 du CPP ou encore lorsque les
conditions de l’article 175 du CPP n’ont pas été respectées.

• Article 802 : « En cas de violation des formes prescrites par la loi à peine de nullité ou
d’inobservation des formalités substantielles, toute juridiction (…) saisie d’une
demande d’annulation ou qui relève d’office une telle irrégularité ne peut prononcer la
nullité que lorsque celle-ci a eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la partie
qu’elle concerne ».

68
D’un point de vue pratique, on peut distinguer les nullités affectant les actes
antérieurs à l’acte de saisine, celles qui affectent l’acte de saisine, et celles qui affectent
l’audience et le jugement.

a)- nullité de la procédure antérieure à l’acte de saisine

1er principe : ces nullités ne peuvent jamais être soulevées d’office ;


2ème principe : l’exception de nullité doit être soulevée avant toute défense au fond, faute
de quoi elle est irrecevable ;
3ème principe : l’exception doit être jointe au fond, sauf si l’on est vraiment certain de la
nullité.

• se pose d’abord la question de la recevabilité

Dans l’hypothèse d’une nullité de procédure soulevée par une partie avant toute
défense au fond ; il convient alors de rechercher comment le tribunal a été saisi :

• s’il est saisi par une ordonnance rendue conformément aux dispositions des articles
183, 184, et 175 du CPP, l’exception est irrecevable ;
• si l’ordonnance n’a pas été rendue conformément aux articles 183 (notifications) ou
184 (identité et charges à l’encontre du mis en examen), le tribunal renvoie la
procédure au parquet qui doit saisir à nouveau le juge d’instruction pour régularisation
(article 385 al.2 du CPP) ;
• si l’ordonnance n’a pas été rendue dans les conditions de l’article 175 du CPP (délai de
20 jours), les parties demeurent recevables à soulever les nullités de la procédure; le
tribunal devra donc en apprécier le bien fondé (article 385 al.3 du CPP) ;
• si le tribunal est saisi par une citation, l’exception est recevable le tribunal devra en
examiner le bien fondé.

• se pose ensuite la question du bien fondé de la nullité

Les nullités les plus souvent soulevées sont celles qui sont relatives à la régularité
de l’interpellation et à la garde à vue (notamment la notification des droits).

Les conditions de l’interpellation du prévenu conditionnent la régularité de


l’ensemble de la procédure : l’article 78-2 du CPP rappelle les conditions dans lesquelles
un OPJ peut vérifier l’identité d’une personne ; la personne qui refuse de justifier de son
identité peut être retenue dans un local de police aux fins de vérification d’identité.

Les policiers doivent donc justifier qu’ils se trouvent dans l’un de ces cas, faute de
quoi le placement en garde à vue serait nul.

Le régime de la garde à vue est prévu par les articles 63 et suivants du CPP en cas
de flagrance, et 77 et suivants du CPP pour l’enquête préliminaire ; c’est sans doute
l’information du procureur (depuis la loi du 15 juin 2000) et la notification des droits qui
retiendront le plus l’attention :
• s’agissant de l’information du parquet, les difficultés peuvent concerner non seulement le
moment de l’information (dès le début de la garde à vue), mais également le moyen utilisé (le

69
parquet doit être en mesure d’exercer effectivement son contrôle, de sorte qu’un fax adressé la
nuit au tribunal ne répond certainement pas à cette exigence).
• s’agissant de la notification des droits, la difficulté réside souvent dans l’appréciation du délai
qui s’est écoulé entre la notification et l’interpellation : il s’agit là d’une pure question de fait
qui dépend de l’éloignement du lieu d’interpellation du lieu du local de service de police, et
des opérations qui seront effectuées sur place par les policiers (fouilles, difficultés
d’interpellation, transport à l’hôpital…) ; l’essentiel reste que les pièces de la procédure
doivent permettre d’expliquer le délai entre l’interpellation et la notification des droits.

On notera que les contraintes des services de police telles que l’absence d’un OPJ ne
devront pas être prises en compte (il leur appartient de s’organiser).

La question de l’audition du gardé à vue avant la notification peut aussi se poser : dans le
cadre d’une enquête préliminaire, lorsque la personne convoquée se présente et que son audition
fait apparaître des indices laissant supposer qu’elle a commis une infraction, la décision de
placement en garde à vue n’intervient qu’à l’issue de cette audition : il n’y a pas de difficulté, étant
précisé que la durée de la garde à vue prendra effet rétroactivement au début de l’audition. En
revanche, en cas de flagrance et d’interpellation, l’audition du gardé à vue avant la notification des
droits entraînera la nullité de la procédure.

Ces nullités sont sans aucun doute substantielles : elles font nécessairement grief et
entraîneront la nullité du placement en garde à vue et de tous ceux qui en sont le support
nécessaire .

Il en résulte en particulier que le placement en garde à vue et les auditions accomplies


durant cette garde à vue pourront être annulés, mais le défèrement, les poursuites,
l’incarcération, et le jugement de l’intéressé pourront être valables, s’ils s’appuient sur des
actes non annulés, en particulier antérieur au placement en garde à vue .

D’autres nullités telles que la nullité de la perquisition lorsqu’elle permet la découverte


d’objets donnant base à la poursuite peuvent être admises.

Pour de plus amples développements sur les nullités de la procédure antérieures au


jugement, cf. :
-Muriel GUERRIN :« Les changements opérés par la loi relative à la présomption
d’innocence sur les nullités de procédure dans la phase préalable au jugement pénal »,
Revue de science criminelle, n° 4-2000, p.753 ;
-Pierre GAGNOUD :« les nullités de la garde à vue : essai d’un bilan », Gaz. Pal., 6-7
décembre 2000,
- Patricia.HENNION-JACQUET, les nullités de l’enquête et de l’instruction, un exemple
du déclin de la légalité procédurale RPDP mars 2003 n°1 p.7, et la double dénaturation des
nullités en matière pénale, note sous Crim.14 octobre 2003 dalloz 2004 J p.1265.

b)- nullité de l’acte de saisine

L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction peut être annulée par le tribunal pour non
respect des articles 183 et 184 du CPP ; nous avons vu dans ce cas que le tribunal n’est pas
valablement saisi et doit renvoyer la procédure au parquet qui saisi à nouveau le juge d’instruction
aux fins de régularisation.

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En revanche, l’article 385 du CPP autorise-t-il le tribunal à constater la nullité de
l’ordonnance de renvoi rendue avant l’expiration du délai de 20 jours suivant la notification de
l’avis de clôture de l’information, en méconnaissance des dispositions de l’article 175 du CPP
(Cass. crim., 7 octobre 1997, Bull. n°327) ? La modification du texte en 1999 semble remettre en
cause cette jurisprudence.

C’est néanmoins la nullité des citations qui donne lieu au contentieux le plus important.

Deux textes régissent la matière : les articles 565 et 553 du CPP :

• le principe : l’article 565 du CPP : la nullité d’un exploit ne peut être prononcée que si elle a
eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la personne qu’il concerne, sauf en cas de non
respect des délais de citation.
• L’exception : l’article 553 du CPP : en cas de non respect des délais de citation, si la personne
citée ne se présente pas, la citation doit être annulée d’office ; si la partie citée se présente, la
citation n’est pas nulle mais le tribunal doit renvoyer l’affaire si la personne le demande.

Le tribunal pourra donc prononcer d’office la nullité de la citation si la personne citée ne se


présente pas et que le délai de 10 jours (augmenté d’un mois pour les DOM-TOM et de deux mois
pour l’étranger) n’est pas respecté .

On assimilera à ce cas l’absence de mention de la date de l’exploit (on ne peut pas vérifier
si le délai est respecté), une erreur sur l’indication du tribunal ou sur l’heure de l’audience,
l’omission de l’indication de l’huissier instrumentaire ou l’absence de sa signature, ou encore
l’incompétence territoriale de l’huissier. La nullité est également encourue lorsque la citation est
délivrée à parquet si les diligences de l’huissier n’apparaissent pas.

Si le prévenu est présent, il vaut mieux lui proposer de comparaître volontairement pour
couvrir la nullité de la citation, sauf si la nullité affecte le délai de citation, dans quel cas le
prévenu peut demander le renvoi, lequel est de droit.

Les autres irrégularités de la citation ne peuvent pas être relevées d’office ; elles sont donc
soumises au régime général des nullités : elles doivent être soulevées avant toute défense au fond
et le prévenu doit rapporter la preuve d’un grief (article 565 du CPP). Cela peut concerner :

- les prescriptions relatives à l’identité du requérant si elles sont


insuffisantes pour permettre au prévenu de l’identifier ou de vérifier sa
qualité à agir (lorsque le prévenu est cité par la partie civile) ;

- l’identité et la qualité du destinataire de l’acte : il doit savoir pourquoi et


en quelle qualité il est attrait (civilement responsable ou pénalement
responsable notamment) ;

- l’énonciation du fait poursuivi et de la loi applicable : l’absence ou


l’erreur dans le texte de répression, l’absence ou l’erreur dans la date des
faits, l’insuffisance de qualification des faits sont souvent soulevées,
mais il n’y a lieu à annulation de la citation que si le prévenu invoque et
démontre l’existence d’un grief, c’est à dire la preuve de son
impossibilité de se défendre. La citation qui ne permet pas au prévenu de

71
connaître l’infraction qui lui est reprochée ou le laisse dans l’incertitude
sur le fondement juridique de l’action doit être annulée ;

- le mode de remise de l’acte : cela est nécessaire pour qualifier le


jugement.

En conclusion sur ce point, si la nullité est soulevée, la question est de savoir si la citation
laisse un doute sur la nature des faits poursuivis et leur qualification :
- Si la citation est vraiment trop imprécise ou comporte trop d’erreurs, le
tribunal devra accueillir l’exception qui lui est soulevée.
- Si l’erreur n’apparaît pas susceptible de laisser un doute pour le
prévenu, il n’y a pas lieu à annulation.

A noter enfin qu’en matière de presse, les prescriptions édictées par la loi de 1881 quant à
la régularité de la citation et de la procédure sont très rigoureuses. La plupart des formalités sont
prévues à peine de nullité sans qu’il soit nécessaire de rapporter la preuve d’un grief.

c)- nullité affectant l’audience et le jugement

Les règles relatives à la composition des juridictions sont d’ordre public ; la mention du
nom des magistrats est essentielle.

La présence du ministère public et du greffier tant aux débats qu’au prononcé du jugement
est également d’ordre public. Si le président donne lecture du jugement hors la présence du
ministère public ou du greffier et qu’il s’en aperçoit, il ne doit pas hésiter à attendre et à
recommencer en présence de tous.

Les règles relatives à la prestation de serment des témoins sont substantielles : les
représentants des administrations (sauf lorsqu’ils interviennent comme parties jointes :
l’administration fiscale ou l’administration des douanes par exemple) doivent être traités comme
tel.

Il en est de même pour la prestation de serment de l’expert, même s’il est inscrit sur la
liste.

Le principe du contradictoire doit être respecté par les parties, et le président doit faire
respecter le contradictoire. Lorsqu’une partie fait état d’un document, il appartient au président de
s’assurer que toutes les autres parties, avec ou sans avocat, ont pu en prendre connaissance afin de
le discuter. Ainsi, lorsqu’un avocat dépose son dossier à l’issue de sa plaidoirie, il n’est pas inutile
de s’assurer que l’ensemble des pièces qu’il soumet au tribunal ont été communiquées tant à la
partie civile qu’au ministère public ; si ce n’est pas le cas, il convient de laisser à chacun le temps
d’en prendre connaissance.

L’ordre de parole à l’audience (art. 460 du CPP) est également essentiel. Les constitutions
de parties civiles doivent intervenir avant les réquisitions du ministère public, à peine
d’irrecevabilité (art.421 cpp).

Le prévenu a toujours la parole en dernier ; s’il est défendu par un avocat, le président n’est
pas tenu de demander au prévenu s’il souhaite ajouter quelque chose, mais c’est néanmoins

72
opportun ; en tout état de cause, si le prévenu demande la parole, le président ne saurait la lui
refuser sans violer les droits de la défense. Cette règle s’applique même si le prévenu formule une
demande (demande de mise en liberté, relèvement d’incapacité).

L’impartialité du tribunal, qui ne se limite pas aux règles de récusation, au regard de


l’interprétation de l’art.6 de la Convention européenne des droits de l’homme, constitue également
un moyen permettant de contester la validité d’une décision.

73
ANNEXE 7
UNIFORMISATION DES REGLES DE MISE EN ŒUVRE DU MANDAT
D’ARRET AU STADE DU JUGEMENT

a)- Champ d’application

• personnes ayant fait l’objet d’un mandat d’arrêt pendant l’instruction


mais interpellées après la clôture de l’information

La loi affirme clairement que le mandat d’arrêt délivré lors de l’instruction conserve sa
force exécutoire après le renvoi de l’affaire devant le tribunal.

Le texte a été conçu pour s’appliquer aux personnes recherchées durant l’instruction,
faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, mais interpellées après le renvoi de l’affaire et avant le
jugement au fond, situation ne faisant pas l’objet d’une réglementation spécifique jusqu’à présent.

Le texte prévoit que deux conditions cumulatives doivent être remplies :

- La personne doit faire l’objet d’un mandat d’arrêt ;


- La personne est découverte après le règlement de l’information ;

La loi prévoit également l’hypothèse de la personne placée sous contrôle judiciaire renvoyée
devant le tribunal, et qui violerait ses obligations. Le procureur peut alors saisir le juge des libertés
et de la détention aux fins de délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt, et le cas échéant de son
placement en détention provisoire selon la procédure ci-après décrite. La juridiction de jugement
n’a dès lors plus vocation à intervenir pour la délivrance du mandat d’arrêt et le placement en
détention provisoire (abrogation de l’alinéa 3 de l’article 141-2 cpp par l’article 100-I 2° de la loi
du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).

• Mandat d’amener ou d’arrêt délivré par le tribunal avant jugement sur le


fond

Le tribunal peut délivrer un mandat d’arrêt avant jugement sur le fond en application de l’article
410-1 cpp (auquel renvoient également les articles 411 et 412 cpp cf.p 50). Si la personne est
placée en détention provisoire, le délai de jugement est toutefois réduit à 1 mois en application de
l’article 410-1 cpp. La procédure ci-après décrite est applicable.

• Mandat d’arrêt délivré par le tribunal en cas d’emprisonnement ferme


d’un an au moins

En cas de condamnation à une peine d’emprisonnement ferme d’au moins un an, le tribunal
peut, en application de l’article 465 cpp, délivrer un mandat d’arrêt, par décision spéciale et
motivée, et la procédure ci-après décrite sera applicable.

74
b)- Diffusion du mandat d’arrêt

Tout mandat d’arrêt est inscrit à la demande du juge d’instruction ou du procureur de la


République, au fichier des personnes recherchées (art.135-3 cpp).

Lorsque la personne est renvoyée devant le tribunal par une décision passée en force de
chose jugée, le fichier en est informé afin qu’il soit fait application de la procédure décrite ci-après
(art.135-3 cpp).

c)- Procédure

a. Si la personne est interpellée à moins de 200 km du siège de la juridiction


de jugement :

La personne est placée en rétention par les services de police ou gendarmerie, et bénéficie du
droit de faire aviser un membre de sa famille (art.63-2 cpp), ou à être examiné par un médecin
(art.63-3 cpp). Le procureur du lieu d’arrestation est avisé dès le début de cette rétention. Elle
ne peut durer plus de 24 heures.

La personne est conduite dans les meilleurs délais, et au plus tard dans les 24 heures de
l’arrestation devant le procureur de la juridiction saisie des faits.

Le procureur vérifie son identité, lui notifie le mandat et présente la personne au juge des
libertés et de la détention.

Le juge des libertés peut, sur réquisitions du procureur, soit placer la personne sous contrôle
judiciaire, soit en détention provisoire jusqu’à sa comparution devant le tribunal, par
ordonnance motivée à l’issue d’un débat contradictoire prévue à l’article 145 al.4 à 8 cpp
(droit à ’lavocat, présence du procureur, droit à demander un délai pour préparer sa défense,
délai de 4 jours ouvrables pour ordonner l’incarcération provisoire, organisation d’un débat
contradictoire dans ce délai).

Si la personne est placée en détention provisoire, elle doit comparaître dans les délais prévus à
l’article 179 cpp (dans les deux mois du placement en détention provisoire le prévenu doit
comparaître devant le tribunal, qui doit avoir commencé à examiner l’affaire au fond ; à titre
exceptionnel, si cet examen au fond ne peut être réalisé, le tribunal peut, par décision
mentionnant les raisons de fait ou de droit faisant obstacle au jugement de l’affaire, ordonner
la prolongation de la détention provisoire pour deux mois ; cette décision peut être renouvelée
une fois ; la comparution personnelle du prévenu est de droit).

Le prévenu peut faire appel dans les 10 jours de la décision du juge des libertés devant la
chambre des appels correctionnels.

b. Si la personne est interpellée à plus de 200 km du siège de la juridiction de


jugement :

La personne peut faire l’objet de la mesure de rétention dans les mêmes conditions
qu’indiquées précédemment.

75
soit la personne peut être conduite devant le procureur du lieu de la juridiction saisie des faits
dans les 24 heures de son arrestation, et la procédure précédemment décrite au a) sera suivie ;
soit la personne ne peut pas être conduite devant le procureur du lieu de la juridiction saisie
des faits dans les 24 heures de son arrestation, la procédure suivante doit être respectée :

- La personne est conduite dans le délai de 24 heures devant le procureur du lieu


d’arrestation, qui vérifie son identité, lui notifie le mandat, et reçoit ses éventuelles
déclarations, après l’avoir avertie qu’elle est libre de ne pas en faire ;
- Le procureur met le mandat à exécution en faisant conduire la personne à la
maison d’arrêt, et avise le procureur du lieu de la juridiction saisie des faits ;
- Le procureur du lieu de la juridiction saisie des faits ordonne le transfèrement de
la personne qui doit comparaître devant lui dans les 4 jours de la notification du
mandat, ou 6 jours en cas de transfèrement entre un DOM et la métropole, ou entre
deux DOM ;
- La procédure de présentation devant le juge des libertés décrite au a) est alors
suivie.

76
ANNEXE 8
LES INFRACTIONS COMMISES A L’AUDIENCE

Le code de procédure pénale réglemente spécifiquement les infractions commises à


l’audience, et notamment l’outrage à magistrat (art. 675 et suivants du CPP, art. 434-24 du
CP). Cette dernière notion est à manier avec d’infinies précautions et la juridiction fera
usage de discernement avant de s’engager dans une voie procédurale qui ne doit demeurer
que très exceptionnelle.

Le tribunal peut dresser procès-verbal du fait, entendre le prévenu, les témoins, le


ministère public, et, éventuellement, le défenseur, et appliquer sans désemparer les peines
prévues par la loi Le tribunal peut décerner mandat de dépôt si la peine prononcée est
supérieure à un mois. Le tribunal peut aussi, après avoir dressé procès-verbal de l’incident,
laisser au ministère public le soin de poursuivre l’infraction selon la procédure de droit
commun.

Si le tribunal n’est composé que d’un seul magistrat (art.398 al.3 et 398-1 cpp),
celui-ci dispose des mêmes pouvoirs.

En cas d’outrage, l’exigence d’impartialité s’oppose à ce que l’auteur soit jugé sur
le champ ; le président dresse un procès-verbal des faits et le transmet au procureur de la
République, et les magistrats ayant participé à l’audience lors de la commission de
l’outrage ne peuvent composer la juridiction saisie des poursuites.

Si l’infraction commise à l’audience est un crime, le tribunal fait arrêter l’auteur,


l’interroge et dresse procès-verbal des faits, puis transmet les pièces et ordonne la conduite
immédiate de l’auteur devant le procureur de la République compétent qui requiert
l’ouverture d’une information.

Ainsi qu’il a déjà été préconisé, le tribunal ne devra utiliser ces dispositions qu’avec
la plus grande prudence, et en les conciliant avec la règle de l’immunité des discours
prononcés et des écrits produits devant les juridictions.

En effet, l’art.41 de la loi du 29 juillet 1881 a institué une immunité, destinée à


garantir le libre exercice du droit de se défendre en justice, applicable aux écrits
produits et aux propos tenus devant toute juridiction, sauf si les écrits outrageants
sont étrangers à la cause (Cassation crim.13 février 2001 D.2004 J 977).

Cette immunité bénéficie aux parties et à leurs conseils.

Même dans l’hypothèse où l’avocat se serait placé en dehors de l’immunité dont il


bénéficie, la juridiction ne peut pas prononcer une sanction immédiate ; la juridiction ne
peut que prononcer la suppression du discours injurieux, outrageant ou diffamatoire, qui
doit, la encore demeurer très exceptionnelle. Ce n’est qu’ultérieurement que des poursuites
disciplinaires pourraient, le cas échéant, être exercées devant le conseil de l’ordre à
l’initiative du procureur général.

Demeurent punissables, quels qu’en soient les auteurs, les infractions de


dénonciation calomnieuse ou de provocation à commettre des crimes et délits.

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