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LA PRESIDENCE
DE
L’AUDIENCE CORRECTIONNELLE
Ce mémento s’inspire largement des documents déjà établis par l’E.N.M. sur le
même thème.
Il intègre les modifications introduites par la loi n°2004-204 du 9 mars 2004 portant
adaptation de la justice aux évolutions de la criminalité.
1- La citation directe 3
1- Le prévenu 13
2- Le civilement responsable 15
3- La victime 15
1- Principes généraux 23
2- Le prévenu non comparant, non défendu par un avocat 23
3- Le prévenu comparant 24
4- Le prévenu représenté ou défendu par un avocat 25
5- Nouvelles règles tendant à assurer la comparution du prévenu 25
1- Le civilement responsable 28
2- La victime 28
3- Les autres intervenants 28
4- Les témoins 29
1- La personnalité du prévenu 30
2- Les faits 31
3- Les témoins 31
4- La victime 32
5- Les autres intervenants au procès pénal 33
Les organismes sociaux 33
Le Fonds de garantie 34
Les compagnies d’assurances 34
1- La qualification du jugement 36
Elle doit garantir la séparation des autorités chargées de l’action publique et des
autorités de jugement.
Les personnes se trouvant dans des conditions semblables et poursuivies pour les
mêmes infractions doivent être jugées selon les mêmes règles.
Toute personne accusée d’une infraction est présumée innocente jusqu’à ce que sa
culpabilité ait été légalement établie.
- d’être informée dans le plus court délai, dans une langue qu’elle comprend,
et de manière détaillée, de la nature et de la cause de l’accusation portée contre
elle ;
- de se défendre elle-même ou de bénéficier de l’assistance d’un avocat, et
de disposer du temps et des facilités nécessaires à la préparation de sa
défense ;
- de bénéficier d’une instruction à charge et à décharge.
Les mesures de contrainte dont une personne peut faire l’objet sont prises sur
décision ou sous le contrôle effectif de l’autorité judiciaire, et doivent être
strictement limitées aux nécessités de la procédure, proportionnées à la gravité de
l’infraction reprochée, et ne pas porter atteinte à la dignité de la personne.
Le juge correctionnel doit donc accepter d’examiner les affaires qui lui sont
soumises à la lumière des principes précités.
1
La Cour de cassation a d’ailleurs récemment rappelé que les principes du procès
équitable, de l’équilibre des droits des parties, et du délai raisonnable de jugement
des affaires pénales consacrés par l’article préliminaire du Code de procédure
pénale, et l’article 6 de la Convention européenne des droits de l’homme, doivent
inspirer les juridictions pénales (Crim 10 décembre 2002 bicc 1er mars 2003 p.42
n°201).
2
PREMIERE PARTIE :
LA PREPARATION DE L’AUDIENCE
vaï
- la résolution des conflits éventuels entre les chefs de juridiction se réalise
par la sollicitation préalable du premier président de la cour d’appel et du procureur
général pour avis, puis fixation du nombre et des jours d’audience par le seul
président du tribunal, et la fixation de la composition prévisionnelle des audiences
par le seul procureur de la République.
1- La citation directe
Ca393 a 400Partiecivile CPA
Mode traditionnel de saisine du tribunal correctionnel, la citation directe tend à
diminuer compte tenu du développement du traitement en temps réel. Elle est délivrée par
un huissier à la demande du parquet (art. 550 et suivants du CPP), de la partie civile (art.
que
392 et 392-1 du CPP), ou d’une administration (en matière fiscale, douanière et rurale). En
mm
542
438à
3
fût
Il convient de vérifier :
541
À
a) que le délai de 10 jours prévu par l’article 552 du CPP entre le jour où la
citation est délivrée et le jour fixé pour la comparution devant le tribunal a été
ça
respecté. Ce délai est augmenté d’un mois lorsque le prévenu cité devant une
juridiction métropolitaine réside outre-mer, ou si, cité devant une juridiction
d’outre-mer, il réside dans un autre DOM-TOM ou en métropole. Ce délai est
amis augmenté de deux mois lorsque
e le prévenu réside à l’étranger.
Si le délai n’a pas été respecté et que le prévenu ne comparaît pas, le
tribunal doit constater d’office la nullité de la citation (art.553 et 565 CPP).
542
ordonnet attlaissée
Si le prévenu comparait, la citation n’est pas nulle mais le tribunal doit,
mastide
si le prévenu le demande, renvoyer l’affaire à une audience ultérieure . En
pratique, il conviendra de demander au prévenu s’il accepte d’être jugé et de faire
gyretik consigner son acceptation sur les notes d’audience.
moi
La citation peut être délivrée à personne (art.555 cpp), ou à domicile
(art.556 et 557 cpp), lorsque l’acte est remis à une personne présente autre que le
prévenu à son domicile, ou à mairie (art.558 cpp), lorsque le domicile est connu,
évoisinfille mais que l’acte n’a pu être remis, ou à parquet (art.559 cpp), lorsque le domicile
aime
kEWmimir
est inconnu, ou que le prévenu réside à l’étranger.
ordinaire
ou
Lorsque la citation a été délivrée à domicile ou à mairie, l’huissier doit
impérativement adresser sans délai une lettre recommandée avec demande
a.IE
d’avis de réception au prévenu. La signature de l’avis de réception produira
tous les effets d’une signification à personne , sauf à démontrer que le prévenu n’a
pas signé l’avis (art.557 et 558 cpp).
Il n’est pas nécessaire que la citation renvoie expressément aux textes prévoyant les
peines complémentaires, le seul renvoi aux peines principales étant suffisant
(Crim.24 janvier 1996 bull.n°46).
4
c) que la citation informe le prévenu qu’il doit comparaître à l’audience en
possession des justificatifs de ses revenus ainsi que de ses avis d’imposition ou
XX
de non imposition, ou les communiquer à l’avocat qui le représente (art.390 cpp
modifié par l’ar.197-I de la loi du 9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux
évolutions de la criminalité, applicable à compter du 1er octobre 2004). Cette
disposition a été introduite afin d’améliorer le prononcé et le recouvrement des
amendes pénales (cf. p. concernant les informations données par le tribunal à
l’audience lors du prononcé de l’amende).
e) que lorsque la saisine a été formalisée par la partie civile, cette dernière doit
élire domicile dans le ressort du tribunal, dans l’acte de citation, à moins qu’elle
auto
ne soit domiciliée dans ce ressort (art.392 cpp). Le tribunal doit fixer le montant
Xd’une consignation, en fonction des ressources de la victime et impartir un
délai à la partie civile pour verser cette somme au régisseur du tribunal, fixation
qui intervient à la première audience à laquelle l’affaire est appelée. La partie
civile qui a obtenu l’aide juridictionnelle est dispensée de consignation (art.392-
1 cpp). A défaut de consignation intégrale dans le délai fixé par le tribunal,
l’action publique n’est pas mise en mouvement, le tribunal n’est pas valablement
saisi d’une poursuite pénale, et doit déclarer la citation irrecevable.
à
Égal
394(art. 390-1 du CPP)2
2- La convocation par officier de police judiciaire (COPJ)
EX
criminalité a par ailleurs étendu la notification spécifique au prévenu de se présenter à
l’audience en possession de ses justificatifs de revenus et d’avis d’imposition ou de non
imposition (art.197-II de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).
5
3- La convocation par procès-verbal du procureur (CPPV) (art. 393 et 394 du CPP)
Dans ce cas, le procureur invite la personne qui lui est déférée à comparaître devant
le tribunal correctionnel.
Il convient également de s’assurer du respect des formalités des articles 393 et 394
du CPP (Possibilité d’avoir un avocat, notification des faits retenus, date, lieu et heure de
l’audience).
E
et de la détention. Dans ce cas, la comparution devant le tribunal doit intervenir au
plus tard le troisième jour ouvrable suivant, et non le 2ème jour ouvrable (modification
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de l’art.396 cpp par l’art.128 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate).
Si le juge des libertés estime que la détention n’est pas nécessaire, il peut désormais
directement soumettre le prévenu, jusqu’à sa comparution devant le tribunal, à une ou
plusieurs obligations du contrôle judiciaire, à charge pour le procureur de notifier à
l’intéressé la date et l’heure de l’audience selon les modalités prévues pour la convocation
par procès-verbal (modification de l’art.396 cpp par l’art.128 de la loi du 9 mars 2004
d’application immédiate).
6
Avant cette modification, lorsque le juge des libertés ne faisait pas droit à la
demande de placement en détention provisoire du procureur, ce dernier devait alors notifier
de nouvelles poursuites au prévenu, et saisir le cas échéant le juge aux fins de placement
sous contrôle judiciaire.
a- Les conditions de la comparution immédiate : la peine encourue doit être d’au moins 2
ans d’emprisonnement, le minimum étant ramené à 6 mois en cas de flagrance.
Enfin, la récidive encourue est sans incidence sur la compétence du Tribunal (Crim 19
février 2002 Bull.n°33).
b- La procédure : le président doit d’abord informer le prévenu qu’il ne peut être jugé
immédiatement que s’il y consent. Ce consentement doit être recueilli en présence de
l’avocat du prévenu et consigné sur les notes d’audiences.
mg
- Si le prévenu est libre ou sous contrôle judiciaire, le Tribunal doit renvoyer
l’affaire dans un délai qui ne peut être inférieur à deux semaines (sauf renonciation du
prévenu), ni supérieur à 6 semaines (art.397-1 CPP).
Les mêmes règles précédemment décrites s’appliquent, mais la loi a prévu que le
prévenu, informé de l’étendue de ses droits, peut demander que l’affaire soit renvoyée
à une audience qui devra avoir lieu dans un délai qui ne peut être inférieur à 2 mois,
sans être supérieur à 4 mois (art.397-1 2ème al. et 397-3 in fine CPP).
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détention provisoire ;
de jugeunique
a 47800
aupdtau cas
7
- le tribunal estime que la comparution immédiate n’est pas appropriée (affaire
complexe), et renvoie le dossier au procureur de la République , après avoir
éventuellement statué sur le maintien du prévenu en détention jusqu’à sa comparution
devant le juge d’instruction qui doit intervenir le jour même (art.397-2 al.2 du CPP).
Dans tous les cas de renvoi de l’affaire en raison du refus du prévenu d’être jugé, ou
que l’affaire ne paraît pas en état d’être jugée, le prévenu ou son avocat peut demander
É
au tribunal d’ordonner tout acte d’information qu’il estime nécessaire à la
manifestation de la vérité relatif aux faits reprochés ou à la personnalité de
l’intéressé, et le tribunal qui refuse de faire droit à cette demande doit rendre un
jugement motivé (art.397-1 dernier alinéa cpp ajouté par l’art.128-IV de la loi du 9 mars
2004 d’application immédiate).
On rappellera toutefois que la récidive peut être relevée d’office par le Tribunal,
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sans avoir à recueillir l’accord du prévenu, mais qui doit être mis en mesure de présenter sa
défense sur l’état de récidive au cours des débats.
Si le prévenu est détenu, il doit être jugé sur le fond dans les deux mois de
l’ordonnance de renvoi. Le tribunal peut cependant, à titre exceptionnel, par une décision
mentionnant les raisons de fait ou de droit faisant obstacle au jugement de l’affaire,
ordonner la prolongation de la détention pour une nouvelle durée de deux mois. Cette
décision peut être renouvelée une fois dans les mêmes formes.
Le nouvel article 179-1 cpp créé par l’art.123-I de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1e r octobre 2004, prévoit que la personne renvoyée devant le
tribunal par la juridiction d’instruction est informée qu’elle doit signaler tout
changement d’adresse au procureur, jusqu’au jugement définitif de l’affaire, par
lettre recommandée avec demande d’avis de réception. Toute citation, notification ou
8
nne
signification faire à la dernière adresse déclarée sera réputée faite à la personne du
prévenu.
Le jugement par défaut est mis à néant par une opposition régulière , c’est à dire
formée par le prévenu en personne dans un délai de 10 jours à compter de la date où il
en a eu connaissance.
Montosaurisucadeneltrager
L’opposition peut désormais être également formée par un mandataire muni d’un
pouvoir spécial (solution implicite de Crim. 30 octobre 2002 Bicc.n°569 p.24).
8- La requête
9
- dispense d’inscription au bulletin n° 2 du casier judiciaire (art.775-1 du
CPP) ;
- incidents contentieux (confusion de peines notamment) (art. 710 et 711 du
CPP)
Dans ces cas, le tribunal correctionnel est saisi par la requête du condamné ou du
parquet, et le condamné est cité à la diligence du parquet aux fins de voir examiner la
requête.
10
Jusqu’au 1er janvier 2005, le tribunal correctionnel ou la juridiction ayant prononcé
la sentence pour la conversion TIG, ont seuls compétence pour statuer, en chambre du
conseil.
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peuvent pas y renoncer.
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d’emprisonnement ou d’une amende supérieure ou égale à 3.750 €), et
contraventions indivisibles ou connexes.
11
- l’affaire a fait l’objet d’un renvoi d’une juridiction d’instruction ;
- la victime était constituée partie civile et assistée d’un avocat lors du renvoi.
L
Dans les autres hypothèses, le tribunal pourra d’office, ou à la demande des parties,
se déclarer incompétent, et renvoyer le ministère public à mieux se pourvoir (saisines sans
instruction préalable : citation directe, COPJ, CPPV, comparution immédiate, ou si la
victime n’était pas constituée pendant l’instruction, ou si la victime constituée n’était pas
assistée d’un avocat durant l’instruction).
Le nouvel art.186-3 cpp (créé par l’art.124-I de la loi du 9 mars 2004 applicable à
compter du 1er octobre 2004), autorise parallèlement les parties à faire appel de
l’ordonnance de renvoi de la juridiction d’instruction lorsqu’elles estiment que les faits
constitueraient un crime.
En cas d’erreur :
12
- Si le juge unique est saisi à tort d’un délit relevant de la formation
collégiale, il doit renvoyer à une audience collégiale sans nouvelle
citation (sauf si c’est un défaut).
- En revanche, si le juge unique estime, après débats, que les faits qui lui
sont soumis constituent un délit de la compétence de la formation
collégiale, il doit renvoyer le ministère public à se pourvoir ainsi qu’il
avisera. (par exemple : des faits qualifiés de vol avec violence sans ITT
se révèlent être un vol avec violence avec une ITT). (art.469 du CPP).
1- Le prévenu
Pour les affaires ayant fait l’objet d’une information préalable, le dossier
comportera une cote spéciale dans laquelle on trouvera éventuellement une enquête de
personnalité, une expertise psychiatrique ou médico-psychologique.
On ajoutera qu’une enquête rapide de personnalité doit avoir été requise par le
Parquet (auprès du SPIP ou association conventionnée) avant de solliciter le placement en
détention provisoire d’un majeur de moins de 21 ans, lorsque la peine encourue n’excède
pas 5 ans d’emprisonnement (art.41al.6 cpp).
13
ÎhÈÜÊÊ •
Iaafeatmédicalencas d'informelle
L’expertise médicale pour les agresseurs sexuels
air Par ailleurs, il convient de rappeler que pour les infractions de nature sexuelle
visées à l’article 706-47 cpp une expertise médicale est obligatoire avant le jugement
sur le fond, en application de l’art.706-47-1 cpp, quel que soit le mode de saisine de la
juridiction, l’expert doit être interrogé sur l’opportunité d’une injonction de soins dans le
cadre d’un suivi socio-judiciaire, et cette injonction ne pourra être prononcée que si
l’expertise établie que le prévenu est susceptible de faire l’objet d’un traitement (art.131-
36-4 CP).
• Le bulletin numéro un du casier judiciaire
du
Statut prévenu
légale'jursis
En toute hypothèse, un dossier correctionnel doit toujours comporter une notice de
récidive renseignements établie par les enquêteurs, ainsi qu’un bulletin n°1 du casier judiciaire.
révocabilité
Il ne faut jamais juger un prévenu sans avoir au dossier le bulletin n°1 de son
casier judiciaire (cf en annexe n°6 p. mémento sur le B1 établi par le casier judiciaire).
Moi Il convient, dans ce cas, de renvoyer d’office l’affaire à une prochaine audience, ou
de solliciter du Procureur la production d’un B.1 en urgence durant l’audience.
14
653 CPP
cartbytà
• Le prévenu personne morale
Si le prévenu est une personne morale, il convient de se reporter aux articles 706-41
à 706-46 du CPP qui précisent les conditions de la poursuite, de l’instruction et du
jugement des infractions commises par les personnes morales.
Encore faut-il qu’il ait été régulièrement cité comme tel par le parquet ou la
victime, ou qu’il intervienne volontairement à l’audience. A défaut, il convient d’envisager
le renvoi de l’affaire afin de le faire citer par le parquet.
XXXE
Rappelons enfin qu’en matière d’infraction au code de la route, le tribunal peut
mettre à la charge du commettant civilement responsable, outre les réparations civiles, tout
ou partie des amendes et des frais de justice pénale, à condition d’avoir été cité à
l’audience (art. L 121-1 al. 2 du code la route).
3- La victime
agitante
a)- La victime doit être avisée de la date d’audience par le ministère public (art.
391 et 393-1CPP). Le président vérifiera donc que les victimes ont été avisées dans un
délai suffisant pour exercer leurs droits. En pratique, cette exigence résulte de la copie de
l’avis à victime figurant au dossier, ou du respect des dispositions des articles c53-1 et 75
de CPP, imposant aux enquêteurs d’informer la victime de différents droits.
chuchey
La victime peut ne pas se constituer partie civile, et conserver le statut de témoin,
ou décider de se constituer partie civile, soit en soutenant l’action publique sans demander
l’indemnisation d’un préjudice, soit en sollicitant des dommages et intérêts pour la
réparation de son préjudice, ou la restitution d’objets saisis durant la procédure.
15
b)- La victime peut se constituer partie civile avant l’audience ou lors de
l’audience :
- par lettre recommandée avec demande d’avis de réception ou par télécopie parvenue à
la juridiction 24 heures au moins avant la date de l’audience, lorsque la victime demande la
restitution d’objets saisis ou des dommages et intérêts, sans limitation de montant ; les
ë
pièces justificatives du préjudice subi doivent être jointes à sa demande et ces documents
sont immédiatement versés au dossier ; la partie civile n’est pas alors tenue de comparaître,
sauf si le juge ordonne sa comparution (art.420-1 al.1er et 460-1 al.2 code de procédure
pénale).
Iiii
- Avec l’accord du procureur de la République, la demande de restitution ou de
dommages et intérêts peut également être formulée par la victime au cours de l’enquête
de police, auprès d’un officier ou d’un agent de police judiciaire, qui en dresse procès-
verbal. Cette demande vaut alors constitution de partie civile si l’action publique est mise
en mouvement par le ministère public.
•
citation
La constitution de partie civile lors de l’audience : par déclaration consignée par le
greffier ou le dépôt de conclusions . Cette constitution de partie civile doit alors
intervenir, à peine d’irrecevabilité, avant les réquisitions du ministère public sur le
fond, ou, si le président a ordonné l’ajournement du prononcé de la peine, avant les
réquisitions du ministère public sur la peine (art. 419 et 421 code de procédure pénale).
Il appartient donc au juge, en présence d’une victime comparante, non assistée d’un
conseil, de s’assurer qu’elle souhaite, le cas échéant, demander la réparation de son préjudice,
et lui faire préciser le montant de sa demande, avant les réquisitions du ministère public.
LeRMPpeutaider à actualiser
En cas d’opposition à une décision par défaut par le prévenu, le ministère public est tenu
d’aviser la partie civile par lettre recommandée avec demande d’avis de réception (490 CPP).
Si la victime est un mineur, ses représentants légaux agissent en son nom pour exercer ses
droits.
Codedel'enfantart283
• L’art.388 code civil, disposition générale
S’il existe une opposition d’intérêt entre le mineur et ses représentants légaux, et
qu’aucun administrateur ad hoc n’a été préalablement désigné, le tribunal correctionnel
désigne un administrateur ad hoc chargé de le représenter (art. 388-2 du code civil applicable
en matière pénale Crim.28 février 1996 bull.n°98).
J
16
• L’art.706-50 cpp, disposition spécifique en matière pénale
Lorsque la partie civile ne parle pas suffisamment la langue française, le président désigne
d’office un interprète (407 CPP).
L’examen du fond des dossiers de l’audience correctionnelle mérite les soins les
plus attentifs. C’est en effet la parfaite connaissance des dossiers qui permettra au président
d’avoir, lors des débats, l’autorité qui lui est nécessaire.
Il est ensuite indispensable, dans l’analyse d’un dossier, d’effectuer un tri entre les
éléments qui n’apparaissent pas contestés ou qui ne sont pas sérieusement contestables
dément et ceux qui, au contraire, apparaissent contestés ou susceptibles de l’être . Ce tri permettra
d’orienter efficacement l’instruction de l’affaire à l’audience.
Ce récit permettra :
17
- de faire ressortir d’emblée les éléments constants ou non sérieusement
discutables du dossier, et donc de bien cerner les véritables limites du
débat de fond qui suivra.
Le président pourra utilement noter ce récit synthétique, ces questions, ainsi que
tous les éléments relatifs à la saisine et aux parties au procès sur une fiche qui lui servira
d’aide mémoire lors de l’audience (un modèle de fiche synthétique de dossier est proposé
en annexe n° 3 p.61).
18
DEUXIEME PARTIE
LA CONDUITE DE L’AUDIENCE
2- Publicité de l’audience
Les débats devant le tribunal correctionnel doivent être publics ; il s’agit d’un
principe essentiel de la procédure pénale (art.400 cpp).
Ê
Néanmoins, le tribunal correctionnel (et non le président seul)
ne peut ordonner le huis
clos, à la demande d’une partie ou d’office, en constatant que la publicité est dangereuse
pour l’ordre, ou désormais (art.132 de la loi du 9 mars 2004 modifiant l’art.400 cpp,
d’application immédiate) pour la sérénité des débats, la dignité de la personne ou
l’intérêt d’un tiers (notions substituées à celle de mœurs).
Le tribunal sollicitera au préalable les avis des parties : la partie civile, le ministère
public et la défense, et après avoir entendu leurs observations, décidera si les débats se
dérouleront à huis clos.
Les règles applicables en matière de jugement d’un viol devant la cour d’assises (le
huis clos est de droit si la partie civile le demande, et dans les autres cas, le huis clos ne
peut être ordonné que si la partie civile ne s’y oppose pas (art.306 cpp)), ne sont pas
applicables devant le tribunal correctionnel.
Le huis clos ne porte que sur les débats, de sorte que le jugement sera rendu en
audience publique (après réouverture des portes de la salle d’audience). La décisionadonnant
sur le
huis clos et le jugement sur le fond doivent toujours être rendus en audience publique. La
décision sur le huis clos n’a pas, selon la jurisprudence, de caractère contentieux, et n’est
pas susceptible d’appel indépendamment du jugement sur le fond (cass.crim.10 février
1993 bull.n°70). une
mm
19
Le prononcé du huis clos ne fait pas obstacle à ce que le tribunal autorise certaines
personnes (membres de la famille, éducateurs) à rester dans la salle d’audience
(cass.crim.11 décembre 1968 D.69 II 264). Le président pourra utilement le faire
j dans les notes d’audience.
mentionner
3- Déroulement de l’audience
Après être entré dans la salle d’audience, le président déclare l’audience ouverte et
invite les personnes présentes à s’asseoir.
Le président procède alors à un rapide appel de tous les dossiers afin de réguler le
déroulement ultérieur de l’audience :
- par le renvoi d’office des affaires dans lesquelles le tribunal a été saisi de façon
irrégulière ou erronée (sauf comparution volontaire du prévenu) ;
- par le renvoi des affaires dans lesquelles la procédure n’est pas en état, notamment
parce que n’ont pas été appelés à la cause des tiers dont la présence est pourtant nécessaire
voire obligatoire (organismes sociaux, civilement responsable, fonds de garantie…), ou
encore parce que le dossier est incomplet (casier judiciaire, avis du juge de l’application
des peines, enquête sociale rapide, interprète…)
- par la désignation d’un avocat pour les prévenus qui se présentent sans avocat mais
qui désirent être assistés ; le Tribunal ne peut pas passer outre, au moins à une première
demande de renvoi par un prévenu sollicitant l’assistance d’un conseil, même si le prévenu
a disposé d’un long délai à cette fin (ex : pour un prévenu cité depuis 8 mois et demandant
XXX
la désignation d’un conseil à l’audience ; l’inobservation de cette formalité substantielle
porte atteinte aux droits de la défense Crim.22 septembre 1999 bull.n°196) ; le Tribunal
devra solliciter la désignation d’un avocat d’office (art.417 CPP).
20
Bien évidemment, cet ordre de passage, laissé à la discrétion du président de
l’audience, peut être adapté en raison de circonstances particulières : prévenus ou victimes
lourdement handicapés exigeant une attention spéciale, urgences liées notamment à la
procédure de comparution immédiate, etc…
L’huissier audiencier désigné pour assister le président lors de l’audience, sera d’un
iÆ
utile secours pour organiser l’ordre de passage sur les instructions du président, faire
l’appel des causes, et maintenir l’ordre sous l’autorité du président (art.11 à 14 du décret
n°56-222 du 29 février 1956 portant règlement d’administration publique pour
l’application de l’ordonnance du 2 novembre 1945 relative au statut des huissiers de
justice).
à
Le président dispose de la police à l’audience et dirige les débats (art.401 cpp).
21
exercice des droits de la défense en justice, applicable aux écrits produits et aux propos
tenus devant toute juridiction, sauf si les écrits ou propos outrageants sont étrangers à la
cause (Crim. 13 février 2001
C D.2004 J 977).
Malgré toutes ces précautions plusieurs difficultés peuvent se présenter.
Une telle disposition ne doit être utilisée que de manière très exceptionnelle, le
principe étant que chaque partie puisse s’expliquer librement, une immunité du prétoire
ayant même été édictée afin de garantir ce libre exercice du droit de se défendre en justice.
5- La durée de l’audience
Seule une circulaire du 6 juin 2001 indique qu’une audience pénale organisée sur
une demi-journée ne doit pas, en principe, excéder six heures, incluant le délibéré des
affaires évoquées le même jour d’une part, et pour les audiences organisées sur plus d’une
demi-journée, elles ne doivent pas dépasser, en principe, une durée de huit heures, d’autre
part.
22
1- Principes généraux
- aime
Le prévenu doit comparaître en personne (art.410 al.1er cpp)
.
- Le prévenu dispose d’un droit à être toujours représenté par un
avocat, disposant d’un mandat écrit de représentation, quelle que
soit la peine encourue (art.411 cpp).
réputé
- contradictoire à signifier, s’il a eu légalement connaissance de la
citation à personne, ou avis de réception signé de la lettre recommandée,
ou application de l’art.179-1 cpp, et qu’aucun avocat ne se présente ;
23
difficultés personnelles avérées, soit de retenir l’affaire, après avoir expressément rejeté la
demande d’excuse.
Lorsque le prévenu n’a pas pu comparaître en raison de son état de santé, et qu’il
existe des raisons graves de ne pas différer le jugement de l’affaire , le Tribunal
ordonne, par décision spéciale et motivée, que le prévenu, éventuellement assisté de son
conseil, sera entendu à son domicile, ou à l’établissement pénitentiaire, par un magistrat
commis à cet effet accompagné d’un greffier, qui dresse un procès-verbal de
l’interrogatoire. Les débats sont alors repris après nouvelle citation du prévenu, qui peut
être représenté par son avocat, la décision rendue étant alors contradictoire si le prévenu
comparaît, ou qu’un avocat le représente (art.416
g cpp et Crim 22 janvier 2003 bull.n°17),
et contradictoire à signifier dans les autres hypothèses. Cette disposition est rarement
appliquée.
3- Le prévenu comparant peut toujours se défendre seul, sans l’assistance d’un conseil.
Même si en pratique une telle demande n’est pas courante, le prévenu a le droit de
solliciter une copie de la procédure avant d’être jugé, en application de l’art.6 § 3 de la
convention européenne des droits de l’homme, sans que les dispositions de droit interne
puissent faire obstacle à l’exercice des droits de la défense (cassation crim. 12 juin 1996,
crim.2 octobre 1996 bull.n°343, crim.17 juin 1998). S’il s’agit d’un première copie, sa
délivrance est toujours gratuite (art.R.165 cpp).
24
4- Le prévenu représenté ou défendu par un avocat
• Par ailleurs, le prévenu qui forme appel d’un jugement doit, dans tous les cas,
déclarer son adresse personnelle, ou celle d’un tiers chargé de recevoir les
actes s’il produit l’accord de ce tiers. A défaut de déclaration, est considérée
comme adresse déclarée du prévenu celle figurant dans le jugement rendu en
premier ressort. Le prévenu ou son avocat doit signaler au procureur de la
République tout changement de l’adresse déclarée par lettre recommandée avec
demande d’avis de réception, jusqu’au jugement définitif. Toute citation,
notification ou signification faite à la dernière adresse déclarée est réputée
faite à la personne, et le prévenu non comparant sans excuse reconnue valable
par la cour est jugé par arrêt contradictoire à signifier. Si le prévenu, détenu au
moment de l’appel, est remis en liberté avant la décision au fond, il doit faire sa
déclaration d’adresse préalablement à sa mise en liberté auprès de l’établissement
pénitentiaire (article 503-1 cpp créé par l’art.123-II de la loi du 9 mars 2004
applicable à compter du 1er octobre 2004).
Ç
b)- La délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt par la juridiction de jugement avant le
jugement sur le fond II
L’article 410-1 cpp autorisait déjà le tribunal correctionnel à décerner un mandat d’amener
à l’encontre d’un prévenu non comparant encourant au moins 2 ans d’emprisonnement.
gérais
25
ii er
L’article 410-1 cpp modifié (art.133-II de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du
1 octobre 2004) autorise désormais le tribunal à délivrer un mandat d’arrêt, et non plus
seulement un mandat d’amener, aux fins de comparution d’un prévenu non comparant, sous
trois conditions cumulatives identiques à celles précédemment exigées pour la délivrance d’un
mandat d’amener :
Lorsque le prévenu est jugé par défaut, cette disposition est également applicable (art.412
cpp dernier alinéa).
Le tribunal doit renvoyer l’affaire, et donc fixer une nouvelle date d’audience.
Le tribunal devant statuer par décision spéciale et motivée, un jugement doit donc être
rendu.
Lorsque le prévenu est arrêté, l’article 410-1 cpp renvoie à l’article 135-2 cpp qui
réglemente la gestion du mandat d’arrêt devant la juridiction de jugement (art.135-2 cpp créé par
F
l’article 98 de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004) et confiant
notamment au procureur et au juge des libertés et de la détention un rôle essentiel (l’annexe n°7
p.74 développe les règles issues de l’art.135-2 cpp).
Si la personne est placée en détention provisoire par le juge des libertés et de la détention à
Y
cette occasion, la personne doit comparaître dans les meilleurs délais, et au plus tard dans le
délai d’un mois, devant le tribunal correctionnel, faute de quoi elle est mise en liberté (art.410-
1 cpp).
L’article 410-1 cpp étant général et immédiatement placé après le principe de l’obligation
de comparaître, la possibilité pour le tribunal correctionnel de délivrer un mandat d’amener ou
d’arrêt apparaît limitée aux trois conditions déjà énoncées, et semble s’appliquer en particulier
lorsque le prévenu est représenté par un conseil (art.411 cpp), ou qu’il est jugé par défaut (art.412
cpp).
La juridiction peut toujours ordonner le renvoi d’une affaire, dans l’intérêt d’une bonne
administration de la justice, par simple mention au dossier.
Mais même lorsque le prévenu se fait représenter par un avocat, disposant d’un mandat
écrit à cette
c fin du prévenu, et si le tribunal estime nécessaire la comparution personnelle du
prévenu, il peut ordonner cette comparution, en renvoyant l’affaire à une audience ultérieure. Une
nouvelle date d’audience doit donc être fixée. Le procureur procède alors à une nouvelle citation
du prévenu (art.411 cpp).
Ma
Le prévenu qui ne répondrait pas à cette nouvelle citation peut être jugé contradictoirement
si son avocat est présent et entendu.
26
Le tribunal peu également, le cas échéant, après avoir entendu les observations de l’avocat,
ÈTÈ
renvoyer à nouveau l’affaire en faisant application des dispositions de l’article 410-1cpp.
Lorsque l’avocat du prévenu, ayant demandé à ce qu’il soit jugé en son absence et
représenté par son avocat par lettre, n’est pas présent au cours de l’audience, le prévenu est, sauf
renvoi de l’affaire, jugé par décision contradictoire à signifier (art.411 et 498 3° cpp).
Celui-ci doit faire l’objet d’une lecture intégrale après laquelle, en cas de comparution
immédiate, le président demande au prévenu s’il accepte d’être jugé immédiatement.
Cette lecture est nécessaire, car tout prévenu a droit à être informé d’une manière
détaillée de la nature et de la cause de la prévention dont il est l’objet et doit, par suite, être
mis en mesure de se défendre, tant sur les divers chefs d’infraction qui lui sont imputés que
sur chacune des circonstances aggravantes susceptibles d’être mises à sa charge. Ce principe
général du droit est notamment consacré par l’article préliminaire du code de procédure pénale et
l’art.6 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme. La jurisprudence fait
régulièrement application de ce principe (par ex.cass.crim.20 septembre 2000 bull.n°274).
Il est cependant possible, en présence de citations très longues, d’en faire une lecture
« synthétique », celle-ci devant toutefois être suffisamment claire et précise pour que le prévenu et
les assesseurs aient une parfaite connaissance des faits reprochés, notamment lorsque des faits
identiques sont imputés à plusieurs prévenus dans la même affaire, ce qui évite des redites
fastidieuses et inutiles.
- une erreur matérielle concernant la date des faits a pu se glisser dans la citation, alors qu’il
n’y a aucun doute sur les faits qui lui sont reprochés ;
Il appartient au tribunal dans les hypothèses simples, dès le début de l’audience, d’inviter
les parties à s’exprimer sur la rectification de ce qui pourrait être qualifié d’erreur purement
matérielle, et de la constater dans les notes d’audience, puis le jugement.
Le plus simple consiste à constater l’accord du prévenu à comparaître sur les faits ainsi
rectifiés, dans les notes d’audience et le jugement.
En cas de refus du prévenu, le tribunal poursuivra son instruction à l’audience jusqu’à son
terme, à charge pour les parties de lui soumettre leurs arguments, et au tribunal de décider s’il ne
s’agit que d’une simple erreur matérielle non préjudiciable au prévenu, ou d’un véritable moyen
de nullité de la citation (qui doit respecter certaines règles précises, en particulier être soulevé
avant toute défense au fond art.459 p.30)
27
Dans les autres situations susceptibles de générer des difficultés et dont la résolution
n’apparaît pas évidente à la simple lecture de l’acte de saisine, il apparaît plus sage d’instruire
l’affaire, à charge pour les parties, le cas échéant, de soulever un incident (cf p.30).
1- Le civilement responsable
2- La victime
Après avoir vérifié, si elle est sans avocat, qu’elle n’en attend pas un, il est
souhaitable de lui faire préciser la nature de son préjudice (corporel ou autre) afin de
contrôler la mise en cause éventuelle de l’organisme social tiers payeur.
Le président ne manquera pas enfin de faire état des constitutions de partie civile
par courrier, par télécopie ou par procès-verbal lors de l’enquête (cf p.16 du fascicule).
a
textes afin de vérifier la recevabilité de leur constitution, le législateur exigeant parfois la
reconnaissance d’utilité publique, l’écoulement d’un certain délai depuis leur constitution,
et même leur agrément.
28
455à 472 Cpp
C
4- Les témoins
Si des témoins ont été cités, ou si les parties sollicitent que des personnes
présentes soient entendues comme témoins, le président doit les appeler et demander
à l’huissier de les conduire dans une pièce extérieure à la salle d’audience de laquelle
ils ne sortiront que pour venir témoigner ( art. 436 et 444 du CPP).
Le président désignera éventuellement, si cela n’a pas déjà été fait, un interprète
dans les mêmes conditions que pour le prévenu, et la partie civile (407 CPP).
Le tribunal correctionnel a qualité pour statuer sur les exceptions proposées par le
prévenu pour sa défense, sauf si la loi en dispose autrement ou si le prévenu excipe d’un
droit réel immobilier (art.384 cpp).
Les règles de base seront décrites ci-après (annexe n°6 p.66 relative aux incidents
pour plus de détails).
29
constante, mais qui ne se concilie pas parfaitement avec l’art.802 cpp (qui autorise les
juridictions à soulever des nullités d’office) et l’art.66 de la Constitution (qui érige
l’autorité judiciaire en gardienne de la liberté individuelle).
Les incidents et exceptions doivent être soulevées par les parties avant toute
défense au fond, par conclusions écrites visées par le juge et le greffier, le tribunal
doit en principe joindre l’incident au fond, et statuer par un seul et même jugement,
sauf impossibilité absolue ou considération d’ordre public (art.459 et 485 cpp).
Les parties doivent soulever les exceptions de nullité, soit de la citation, soit de
la procédure antérieure, à peine de forclusion, avant toute défense au fond (art.385
cpp).
Le tribunal invitera donc chaque partie à formuler des observations sur les incidents
ou exceptions soulevées, indiquera qu’il joint l’incident ou l’exception au fond, par simple
mention au dossier, et poursuivra l’instruction de l’affaire sur le fond selon la procédure
habituelle. Le tribunal pourra utilement mettre l’affaire en délibéré à une date ultérieure,
afin de se laisser le temps de la réflexion, face à une argumentation qui semble sérieuse.
Toutefois, lorsque le tribunal est saisi par une ordonnance de renvoi d’une
juridiction d’instruction, cette ordonnance couvre les vices de la procédure antérieure
(art.179 et 385 du CPP), de sorte que le tribunal ne pourra statuer que sur les nullités
éventuelles de la citation, sauf si l’ordonnance a été prise irrégulièrement ou que la
notification est irrégulière.
Enfin, l’exception tendant à mettre l’assureur hors de cause n’est recevable que si
elle est de nature à exonérer totalement l’assureur de son obligation de garantie.
1- La personnalité du prévenu
30
de donner lecture de l’intégralité du bulletin n°1 de son casier judiciaire (ou de faire état
des éléments les plus marquants en cas de condamnations multiples.
Le président pourra ensuite donner la parole à ses assesseurs, puis aux parties
E
(partie civile – parquet – défense) pour d’éventuelles questions qui seront posées.
Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement des
questions au prévenu, en demandant préalablement la parole au président (442-1
459 al.1er CPP). mu
w
Le prévenu et la partie civile peuvent également poser des questions, mais
seulement par l’intermédiaire du président (442-1 al.2 CPP).
I
2- Les faits
L’instruction des faits débutera utilement par la synthèse des éléments constants du
dossier (conditions d’interpellation, constatations, perquisitions et saisies
éventuellement…) que le président aura préparée avant l’audience (cf.p.17).
aun
Le président poursuivra son instruction par alternance de questions ouvertes et
fermées afin de laisser au prévenu la latitude de s’exprimer tout en cernant de manière
précise les points essentiels ou contestés.
A cette occasion, le président pourra donner lecture des passages importants des
déclarations du prévenu, de la victime, et des témoins aux services enquêteurs. Toute
référence faite par le président à un élément du dossier doit être suffisamment précise (n°
de cote ou de pièce) pour permettre aux parties de s’y reporter.
A l’issue de l’instruction des faits, le président doit donner la parole aux assesseurs
I
et aux parties pour d’éventuelles questions, dans les mêmes conditions précédemment
exposées pour la personnalité (441-2 CPP).
mm
3- Les témoins
viêt 31
Peuvent également, avec l’autorisation du tribunal, être admises à témoigner, les
personnes, proposées par les parties, qui sont présentes à l’ouverture des débats sans avoir
été régulièrement citées (art.444 dernier alinéa cpp).
Avant d’entendre le témoin, le président doit lui demander d’indiquer ses nom,
prénom, âge, profession et domicile, et s’il est parent ou allié du prévenu, du civilement
responsable ou de la partie civile.(art. 445 du CPP).
Wga
On doit ensuite faire prêter serment au témoin : « Vous jurez de dire toute la vérité,
rien que la vérité, levez la main droite et dites je le jure »(art. 446 du CPP).
pas
La déposition du témoin est orale, sauf aide exceptionnelle d’un écrit soumise à
l’autorisation du président. Elle est suivie des questions jugées utiles par le président et de
celles des assesseurs et des parties.
Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement aux
témoins les questions qu’ils jugent nécessaires, en demandant la parole au président (454
CPP).
4- La victime
Il est important de ne pas oublier de donner à la victime la place qui doit être la
sienne.
Il peut être nécessaire d’entendre la victime comme témoin. Il convient dans ce cas
de respecter la procédure relative aux témoins, à condition que al victime ne se soit pas
encore constituée partie civile (art. 422 du CPP).
À
La constitution de partie civile doit impérativement intervenir, sous peine
d’irrecevabilité, avant que le ministère public n’ait pris ses réquisitions sur le fond
(art.421 du CPP). En pratique, elle pourra intervenir à l’issue de l’audition comme témoin.
Tho
Si la victime s’est déjà constituée partie civile, il est toujours possible de l’entendre,
mais pas en qualité de témoin.
gâtait
dur
demande d’indemnisation , sauf pour le tribunal à renvoyer l’affaire à une date ultérieure
pour statuer sur l’action civile (art. 464au
du CPP).
Lorsque la victime s’est constituée partie civile par courrier ou lors de l’enquête,
les
réserver
f1
selon les modalités prévues à l’article 420-1 CPP, le président donne lecture de sa demande
un
dès que l’instruction à l’audience est terminée (460-1 CPP).
méritais
32
Si le Tribunal l’estime nécessaire, il peut ordonner la comparution de la partie
civile, les débats sur l’ensemble de l’affaire ou uniquement sur les intérêts civils étant alors
renvoyés à une prochaine audience dont la date est immédiatement fixée, et les parties sont
tenues de comparaître sans autre citation à l’audience de renvoi (460-1 al.2 CPP).
Le ministère public et les avocats des parties peuvent poser directement des
questions à la partie civile, en demandant la parole au président (442-1 CPP).
Le prévenu peut également poser des questions, mais seulement par l’intermédiaire
du président (442-1 al.2 CPP).
Par ailleurs, après avoir statué sur l’action publique, le Tribunal peut, d’office ou
à la demande du Procureur ou des parties, renvoyer l’affaire à une date ultérieure
pour statuer sur l’action civile, afin de permettre à la partie civile d’apporter les
justificatifs de ses demandes (464 al.3 CPP).
Ce renvoi est de droit, et s’impose au Tribunal, s’il est demandé par les parties
civiles (464 al.3 CPP).
Lors de cette nouvelle audience, consacrée aux seuls intérêts civils, la présence du
ministère public n’est pas obligatoire (art.464 cpp), et désormais le président siège à
juge unique, même si l’audience sur l’action publique s’est tenue collégialement (art.464
modifié par l’art.134 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate). Il en sera
notamment ainsi désormais en cas de renvoi de comparution immédiate sur les seuls
intérêts civils.
Faute pour la victime d’appeler à la cause l’organisme social afin que le jugement
lui soit opposable, ce dernier a la possibilité de faire annuler le jugement pendant deux ans.
Le tribunal veillera donc, dans cette hypothèse, à renvoyer d’office l’affaire afin de
permettre à la victime de procéder à cette formalité.
33
Le Fonds de garantie
Le Fonds de garantie peut être appelé à la cause par la victime lorsque l’auteur du
dommage n’est pas assuré, ou lorsque sa compagnie d’assurance conteste sa garantie (art.
421-5 du code des assurances).
At
La loi du 8 juillet 1983 permet l’intervention volontaire ou forcée des compagnies
d’assurances garantissant la responsabilité civile des personnes ayant commis seulement
certaines infractions : homicide ou blessures involontaires (388-1 CPP), à l’exclusion de
toute autre infraction.
Le Tribunal est tenu, même d’office, d’assurer le respect de cette règle (Crim 6
mars 1991 bull.n°113, Crim 24 février 1993 bull.n°89), après avoir toutefois provoqué au
préalable un débat à l’audience, afin de respecter le principe du contradictoire.
Article
47f
CHAPITRE VII - LES PLAIDOIRIES ET LE REQUISITOIRE
ÆÉ
manquera pas de faire état des constitutions de partie civile par écrit (460-1 cpp) et de faire
communiquer les pièces produites le cas échéant.
Yun
La plaidoirie de l’avocat de la défense ne dispense pas le juge de donner la parole
au prévenu s’il le demande, à peine de violation des droits de la défense (Crim 11
décembre 1990 bull.n°425).
34
La clôture des débats résulte juridiquement de la décision sur la culpabilité, de sorte
que les notes en délibéré sont théoriquement admissibles, sous réserve du respect du
contradictoire (en pratique, un élément de conviction porté à la connaissance du tribunal
après la fin de l’audience ne peut être pris en considération faute d’avoir été débattu
contradictoirement).
Enfin, le président prendra soin d’indiquer si le jugement sera rendu le jour même,
en fin d’audience, ou s’il sera rendu à une date ultérieure qu’il précisera (art. 462 du CPP).
F77
35
art 447 toutmodedepreuve intimecomiction
Administrationfaute
yuta 448 aveu discretion ya
449452 p desya
contraventions
10187 452 preuve
TROISIEME PARTIE
60356oz à
pvsinscriptdefauxiloispiciale 454iEpertese
453
ont t.p
d'info LA DECISION
supplément
le
478 CHAPITRE I - L’ELABORATION DE LA DECISION : LE DELIBERE
amen
1- La qualification du jugement Ihegemap pepictine
réputé
Le tribunal doit d’abord préciser la nature du jugement (contradictoire, contradictoire à
signifier,
e défaut, ou itératif défaut). Cette qualification peut être synthétisée selon les
tableaux suivants.
Lorsque le prévenu est absent, l’avocat présent à l’audience ne le représente que s’il
dispose d’un mandat écrit de représentation de son client (décision contradictoire ), et dans
les autres cas, l’avocat présent doit être entendu (mais la décision est contradictoire à
signifier).
apiennn
Cité à domicile Contradictoire Contradictoire à signifier
A.R. signé contradictoire à signifier
députés
Cité à mairie Contradictoire Contradictoire à signifier
A.R. signé Contradictoire à signifier
* Lorsque la personne aura fait l’objet d’un renvoi d’une juridiction d’instruction, la personne citée à
réputé
la dernière adresse déclarée implique que la décision rendue sera qualifiée de jugement contradictoire à
signifier, alors même que l’intéressé n’aura pas été touché à sa personne, en raison de l’obligation qui lui est
faiteun
de déclarer ses changements d’adresse jusqu’au jugement définitif de l’affaire.
En contrepartie, le nouvel art.498-1 cpp (créé par l’art.133-VII de la loi du 9 mars 2004 applicable à
compter du 1er octobre 2004), a allongé le délai d’appel lorsque trois conditions cumulatives sont remplies :
- le prévenu a été cité à personne (ou assimilée comme tel en application de l’art.179-1 cpp), mais n’a pas
comparu, et n’était pas représenté par un avocat muni d’un mandat écrit de représentation ;
- et qu’il a été condamné a une peine d’emprisonnement ferme ou assortie d’un sursis partiel ;
et que la décision n’a pas été signifiée à sa personne.
Délaisd'appel 518
a
émet 36
Dans cette hypothèse, le délai d’appel ne court à compter de la signification du jugement faite à domicile, à
mairie ou à parquet, que sous réserve de la signaturewtf de l’avis de réception de la lettre recommandée par le
condamné, d’une part, ou de la connaissance de la signification par un acte d’exécution quelconque d’autre
part. La peine devient exécutoire à l’issue de ce délai.
** La décision contradictoire n’a pas besoin d’être signifiée
agi *** Le délai d’appel d’une décision contradictoire à signifier court à compter de la signification,
quel qu’en soit le mode (art.498 cpp), sauf application précitée de l’art.498-1 cpp.
pénal
diners
code
Dans l’hypothèse d’un ajournement simple ou avec mise à l’épreuve du
prononcé de la peine, qui intervient nécessairement après une déclaration de culpabilité
en présence du prévenu, et fixation impérative d’une date d’audience de renvoi pour
la détermination de la pénalité, la décision sur la peine est contradictoire , même en
l’absence du déclaré coupable, sans qu’une signification soit nécessaire (Crim 14 juin 1983
bull.n°180).
Dans l’hypothèse d’un jugement par défaut ayant fait l’objet d’une opposition,
la nouvelle décision est :
-
contradictoire, lorsque l’opposant comparaît, ou est représenté par un avocat muni d’un
mandat écrit du prévenu ;
- contradictoire à signifier,
un lorsque l’opposant ne comparaît pas, mais est défendu à
réputéel’audience par un avocat non muni d’un mandat écrit du prévenu (cette solution est
M
proposée avec réserve, en raison de l’absence de modification de l’art.494 cpp sur l’itératif
défaut d’une part, et des nouvelles règles de représentation par l’avocat, 410, 412, et 498
2° cpp d’autre part) ;
- rendue par défaut, lorsque l’opposant ne comparaît pas à l’audience, qu’aucun avocat ne
se présente pour sa défense, et que le prévenu n’a pas eu connaissance légalement de la
nouvelle date d’audience, décision de défaut qui peut alors faire l’objet d’une nouvelle
opposition (art.492 cpp) ;
- rendue par itératif défaut, c’est-à-dire que l’opposition est considérée comme non
avenue, et que la première décision reprend son plein et entier effet, lorsque l’opposant
à 508 ne comparaît pas à l’audience, qu’aucun avocat ne se présente pour sa défense, et que le
Joy prévenu a eu connaissance légalement de la nouvelle date d’audience, décision d’itératif
défaut qui ne peut être attaqué que par la voie de l’appel jusqu’au 10ème jour suivant la
signification, quel qu’en soit le mode (494 CPP).
as
37
c)- Nature du jugement à l’égard du civilement responsable
a)- Le tribunal délibère en premier lieu sur les incidents et exceptions qui ont été
soulevées à l’audience.
b)- Il délibère ensuite, le cas échéant, sur la culpabilité en recherchant si les faits
479,483
84 Rff qui lui sont soumis correspondent à une infraction pénale (élément légal, élément matériel,
élément intentionnel). A défaut le tribunal renvoie le prévenu des fins de la poursuite.
µ c)- Le tribunal peut requalifier les faits qui lui sont soumis : cette requalification ne
pose pas de difficulté si le tribunal retient uniquement une qualification contraventionnelle
entaprès débats une ou plusieurs
(le tribunal correctionnel peut juger les faits qui apparaîtrait,
contraventions art.466 CPP) ou criminelle (le tribunal se déclare incompétent et renvoie le
ministère public à se pourvoir ainsi qu’il avisera art.469 CPP).
Ît
KB
jatte
Le Tribunal peut également envisager de requalifier l’infraction initialement
poursuivie en une autre infraction délictuelle, ce qu’autorise la jurisprudence, sous
certaines conditions, par une application combinée des articles préliminaire, et 388 cpp,
ainsi que de l’art.6 § 1 de la convention européenne des droits de l’homme.
38
- 1er principe : les juges correctionnels ont le droit et le devoir de
restituer aux faits dont ils sont saisis leur véritable qualification, et
ne peuvent relaxer qu’après avoir vérifié que les faits ne sont
constitutifs d’aucune infraction ;
Ainsi, dans une affaire de poursuite pour homicide involontaire par délivrance sans
ordonnance de médicaments composés de substances dangereuses, le tribunal ne pouvait
pas relaxer sans rechercher si une autre qualification était applicable, en particulier celle de
délivrance d’une substance vénéneuse sans ordonnance (cass.crim.28 mars 2000
bull.n°138).
Bénin Ainsi, si le Tribunal ajoute de nouveaux faits ou des circonstances non visées dans
au l’acte de saisine, l’accord exprès du prévenu doit être recueilli pour le juger sur la
pas requalification envisagée (ex : requalification de vol simple en vol aggravé, de recel d’abus
de confiance en abus de confiance Crim 27 avril 2000 bull.n°171, de complicité de vol en
vol, de violences volontaires en omission de porter secours Crim 22 mars 2000 bull.
n°133).
Mais il n’est donc pas possible de relever d’office une telle récidive légale lorsque
le prévenu n’est pas comparant, ni représenté par un avocat (crim.20 septembre 2000
bull.n°274).
Dans tous les cas, la requalification éventuelle, demandée par une partie, ou
envisagée par le Tribunal, doit avoir fait l’objet d’un débat contradictoire à l’audience,
39
Lepinay
constatée notamment dans les notes d’audience par la mention précise de la nouvelle
qualification envisagée, et des textes applicables.
Cette requalification doit être discutée dans les motifs, et clairement apparaître dans
le dispositif, avec mention des textes applicables.
d)- Le tribunal délibère ensuite sur la peine (qui fait l’objet d’un fascicule
spécifique).
État
- le Tribunal est tenu légalement de motiver spécialement le choix de la peine
d’emprisonnement sans sursis (132-19 CP), ou le prononcé d’une interdiction du
territoire français dans certaines hypothèses (131-30-1CP).
Lend les
NFP
l'intend
un
- En principe, aucune peine ne peut être appliquée
e étrangers
si la juridiction ne l’a pas
pour expressément prononcée (132-17 CP), tout en observant que de multiples textes hors du
Code pénal ont maintenu l’existence de peines accessoires s’appliquant de plein droit sans
T
que la juridiction ait spécialement à se prononcer (ex loi du 30 août 1947 sur les
incapacités commerciales).
85N
a
40
- Sans être exhaustif, le Tribunal peut décider ainsi :
ya • Et
De déclarer le prévenu coupable et de le dispenser de peine , (art.132-59 cp), si trois
conditions cumulatives sont réunies, constatées dans la décision :
- le reclassement du coupable est acquis,
- le dommage causé est réparé,
- le trouble résultant de l’infraction a cessé.
La décision est assortie de plein droit de l’exécution provisoire, lorsqu’il s’agit d’un
ajournement avec mise à l’épreuve (art.132-63 cp).
ËËË
Le Tribunal fixe une date de renvoi, et la décision sur la peine doit intervenir dans
l’année du premier ajournement.
Afin d’éviter cette seconde audience, la loi du 9 mars 2004 a prévu qu’à compter du 1er
janvier 2005, en cas d’ajournement avec mise à l’épreuve, le juge de l’application des peines
chargé de la mise en œuvre de cette mesure pourra désormais, avec l’accord du procureur
de la République, au moins un mois avant la date de renvoi, prononcer une dispense de
peine, après débat contradictoire , l’intéressé dûment convoqué, assisté le cas échéant d’un
conseil choisi ou commis d’office, en présence du procureur de la République, après avis de
l’administration pénitentiaire, par jugement motivé, susceptible d’appel devant la chambre de
l’application des peines de la cour d’appel (art.132-65 cp modifié par l’art.180 de la loi du 9 mars
2004 applicable à compter du 1er janvier 2005).
41
• de prononcer à la place de l’emprisonnement (131-6 cp) ou de l’amende (131-7 cp)
un Bep
encourue, une ou plusieurs peines privatives ou restrictives de droits prévus à l’article
131-6
m CP : 38
- suspension du permis de conduire pour une durée de 5 ans maximum ;
VoiatVI -
-
confiscation d’un ou plusieurs véhicules appartenant au prévenu ;
L
-
activité ont été sciemment utilisées pour préparer ou commettre
l’infraction ;
42
l’interdiction, pour 3 ans au plus, d’entrer en relation avec certaines
personnes spécialement désignées par la juridiction, notamment la
victime de l’infraction.
Ï
•
la juridiction fixe le nombre de jours (360 jours maximum) et le montant à acquitter
par jour (300 € maximum, puis 1.000 € maximum par jour, art.131-5 cp modifié par
l’art.173 de la loi du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er janvier 2005).
FFF Le tribunal fixe la durée des heures, comprise entre 40 et 240 heures (210 heures
à compter du 1er janvier 2005, art.131-8 cp modifié par l’art.173 de la loi du 9 mars
2004).
Le président demande avant la fin des débats au prévenu son accord, et le fait
RH
consigner dans les notes d’audience.
43
Le condamné fait l’objet d’un suivi de la part du juge de l’application des peines du
lieu de sa résidence habituelle. L’inexécution fautive de la peine constitue un délit
(art.434-42 cp).
ÊÆË
- soit une peine de stage de citoyenneté,
- soit une sanction alternative prévue à l’art.131-6 cp,
- soit une peine de travail d’intérêt général à titre de peine principale,
- soit une peine complémentaire à titre de peine principale,
la juridiction pourra fixer la durée maximum de l’emprisonnement ou de l’amende
encourue en cas de violation des obligations ou interdictions résultant des peines
prononcées (art.131-9 et 131-11 cp).
Le juge de l’application des peines sera alors chargé de décider de mettre à exécution
F
l’emprisonnement ou l’amende et d’en fixer le quantum (art.131-9 cp modifié par
l’art.44-VII de la loi du 9 mars 2004). Les dispositions relatives à la répression des délits
prévus par l’art.434-41 cp ne sont plus applicables.
ÉÉE
cpp).
F
La juridiction fixe également la durée de l’emprisonnement encouru en cas de
violation des obligations de cette peine (maximum 2 ans pour un délit, porté désormais à
3 ans (art.131-36-1 cp) par l’art.46 de la loi du 9 mars 2004 d’application immédiate aux
faits commis postérieurement à l’entrée en vigueur du texte).
K
36-4 CP).
• Une même sanction pouvant à la fois être prononcée à titre de peine principale, de peine
complémentaire ou alternative à l’emprisonnement ou à l’amende, le tribunal doit
préciser à quel titre la sanction a été prononcée. Ainsi, le délit de conduite d’un
véhicule sous l’empire d’un état alcoolique permet de prononcer la suspension du permis
de conduire à titre de peine complémentaire (art.L.234-2 code de la route pour une durée
1
de 3 ans), ou de peine principale (art.131-10 et 131-11 cp pour une durée de 3 ans), ou
encore de sanction alternative à l’emprisonnement (art.131-6 cp pour une durée de 5 ans).
Mais dans cette hypothèse, aucun aménagement n’est possible, quelle que soit la forme
44
1
utilisée pour prononcer la suspension du permis, depuis la loi du 12 juin 2003 relative à la
violence routière.
È
Le condamné est suivi par le juge de l’application des peines du lieu
de sa résidence habituelle, et sera seul chargé de prononcer la
révocation de cette peine à compter du 1e r janvier 2005, après débat
contradictoire.
45
Aucune condition d’antécédent judiciaire n’est requise.
46
• D’ordonner le sursis simple, en totalité ou en partie, de la sanction autre que
l’emprisonnement, dont le régime obéit à de multiples règles particulières (cf.132-29 et
suivants CP).
Une dispense du bulletin n°2 est désormais interdite pour les personnes
coupables d’une infraction de nature sexuelle visée à l’art.706-47 cpp (art.202 de la loi
du 9 mars 2004 d’application immédiate).
• Le tribunal statuera d’office, ou à la demande d’une partie sur une confusion avec de
précédentes condamnations (132-4 CP).
• De rappeler l’existence d’un droit fixe de procédure forfaitaire dû de plein droit par
toute personne déclarée coupable (90 € art.1018 A du code général des impôts) ; le
tribunal n’a pas à statuer sur les dépens , que ce soit sur l’action publique ou l’action
civile, qui ont été supprimés par la loi du 4 janvier 1993 (art.800-1 cpp).
47
- le travail d’intérêt général prononcé à titre de peine principale (art.471
cpp et 131-8 cp), sur décision expresse de la juridiction ;
- l’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve (SME), (art.132-41 cp)
- l’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général (sursis TIG),
(art.132-56 et 132-41 cp), sur décision expresse de la juridiction ;
- sanctions prévues à l’art.131-6 cp, alternatives à l’emprisonnement ou à
l’amende (art.471 cpp), sur décision expresse de la juridiction ;
- les sanctions visées à l’art.131-10 cp, prononcées à titre de peine
complémentaire ou de peine principale (art.471 cpp), sur décision
expresse de la juridiction ;
- Suivi socio-judiciaire (art.131-36-7 et 131-10 cp, art.471 cpp).
• Pour l’emprisonnement ferme, les textes ne parlent pas d’exécution provisoire, mais
distinguent deux hypothèses selon que le prévenu est ou non présent lors du prononcé du
délibéré :
v a 475Lorsque 3mois
d'avis
la personne était libre, la peine doit être d’un an d’emprisonnement sans
sursis au moins pour pouvoir délivrer un mandat de dépôt (art.465 cpp).
Lorsque la personne était détenue pour l’affaire considérée, le tribunal peut ordonner
le maintien en détention, quel que soit la durée de l’emprisonnement prononcée
(art.464-1 cpp, et pour la comparution immédiate, art.397-4 cpp).
Pour la révocation totale ou partielle d’un SME ou d’un sursis TIG à l’occasion
de la commission d’un nouveau délit par le condamné , le Tribunal peut toujours
ordonner, par décision spéciale et motivée, exécutoire par provision, l’incarcération
du condamné, quel que soit le quantum mis à exécution (art.132-51 CP).
48
3- La décision sur l’action civile
On rappellera qu’après avoir statué sur l’action publique, le Tribunal peut, d’office ou à la
demande du Procureur ou des parties, renvoyer l’affaire à une date ultérieure pour statuer sur
l’action civile, afin de permettre à la partie civile d’apporter les justificatifs de ses demandes (464
al.3 CPP).
Ce renvoi est de droit, et s’impose au Tribunal s’il est demandé par les parties civiles (464
al.3 CPP). La présence du procureur n’est pas obligatoire à cette audience sur les seuls intérêts
civils. Le président siègera désormais à juge unique (art.464 cpp modifié par l’art.134 de la loi
du 9 mars 2004 d’application immédiate).
Ainsi qu’il a déjà été précisé précédemment à l’occasion du droit fixe de procédure
forfaitaire, le tribunal n’a pas à statuer sur des dépens, que ce soit sur l’action publique ou l’action
civile, supprimés depuis la loi du 4 janvier 1993 (art.800-3 cpp).
Enfin, lorsque le tribunal condamne l’auteur d’une infraction mentionnée aux articles 706-
Xx
3 et 706-14 du CPP à verser des dommages et intérêts à la partie civile, le Président doit informer
la victime de la possibilité de saisir la commission d’indemnisation des victimes d’infractions
(art.706-15 du CPP résultant de la loi du 15 juin 2000).
En cas de relaxe pour une infraction non intentionnelle (HI ou BI par ex.), lorsque le
Tribunal a été saisi par le Ministère Public ou par renvoi d’une juridiction de l’instruction, la
agit
juridiction pénale demeure compétente, sur demande de la partie civile ou de son assureur,
pour accorder la réparation du préjudice résultant des faits ayant fondé la poursuite, en
application des règles du droit civil (art.470-1 CPP ex : loi 5/07/1985 sur les accidents de la
circulation).
49
CHAPITRE II - LE PRONONCE DU JUGEMENT
1- La lecture du dispositif du jugement
Lorsque la décision est contradictoire, cette dernière n’a pas à être signifiée au
prévenu, et aucun document particulier n’a à lui être remis explicitant les modalités de la
sanction, sous réserve, à compter du 1er janvier 2005, de la notification des peines de sursis
avec mise à l’épreuve et de sursis TIG, et des rappels légaux ci-après détaillés.
50
- En cas d’emprisonnement avec sursis et travail d’intérêt général
(art.132-54 et 132-40 cp), le président doit procéder aux mêmes rappels
que pour le sursis avec mise à l’épreuve.
51
b)- Le président procèdera à certaines notifications à compter du 1e r janvier
2005 :
52
CHAPITRE II - LA FORMALISATION DE LA DECISION
L’exposé des faits doit être succinct, clair, et objectif en ce qu’il doit contenir les
faits constants pertinents et nécessaires à la compréhension des poursuites. Le procès-
verbal de synthèse ou le réquisitoire définitif sont souvent utiles pour cet exposé. La
décision doit constater l’existence des éléments constitutifs de chaque infraction, et
préciser les circonstances de fait dans lesquelles elle a été commise ; a ainsi été récemment
censurée (cassation crim.16 décembre 2003 n°03-81063) une décision se bornant à énoncer
«qu’il résulte des pièces du dossier et des débats que les faits sont établis et qu’il y a lieu
de déclarer X coupable des faits de la prévention », sans viser le procès-verbal ayant
constaté les faits, ni indiquer la nature et l’origine des faits, et sans répondre aux
conclusions auxquelles il n’était même pas fait référence.
La motivation sur la culpabilité doit donc démontrer que le prévenu a bien commis
les faits qui lui sont reprochés, et que ces faits entrent dans le cadre de la qualification
pénale prévue par la loi (sous réserve des développements sur la requalification p.38).
A défaut, le doute doit bénéficier au prévenu qui sera renvoyé des fins de la
poursuite.
53
juridiction d’instruction, lorsque l’ordonnance de renvoi a été
rendue depuis plus de deux mois (art.179 cpp) ;
Dans la plupart des cas, le greffe propose au juge un projet de jugement dans lequel
il aura simplement à intégrer la motivation.
Si une motivation particulière n’est pas systématique, elle est incontournable pour
les jugements prononçant une peine d’emprisonnement ferme, les jugements complexes,
les jugements frappés d’appel ou susceptibles de l’être (jugement contradictoire à signifier
notamment), ainsi que tous les jugements qui ne sont pas rendus le jour même.
On rappellera que les notes d’audience sont signées par le greffier, et doivent
être visées par le président au plus tard dans les 3 jours suivant chaque audience (453
al.2 CPP) ; si elles ne peuvent faire échec aux constatations d’un jugement, elles peuvent
54
éventuellement servir à le compléter, notamment en cas d’erreurs purement matérielles, ou
pour établir l’existence d’une prestation de serment d’un témoin.
Le président devra, pour terminer, s’imposer une lecture très attentive du jugement
avant de le signer (en particulier sur l’identité, la qualification, la motivation, et le
dispositif).
En effet, seule la minute du jugement fait foi, et ne peut pas être détruite pas
les notes d’audience : ainsi, dans une hypothèse où la décision (définitive à défaut de
recours du parquet en temps utiles) mentionnait une condamnation à 5 mois
d’emprisonnement ferme, alors qu’il ressortait des notes d’audience que le Tribunal avait
prononcé en réalité une peine de 5 ans d’emprisonnement ferme, seule la peine résultant de
la décision pouvait être retenue : il n’appartient pas à une juridiction de modifier, sous
le couvert d’interprétation ou de rectification, la chose jugée en substituant à la
décision initiale des dispositions nouvelles qui ne seraient pas la réparation d’erreurs
matérielles (Crim 17 décembre 2002 cassation sans renvoi bicc 15 mars 2003 n°277).
55
LISTE DES ANNEXES
6 – Incidents
56
ANNEXE 1
LE DROIT A ETRE JUGE DANS UN DELAI RAISONNABLE
Au delà des dispositions de l’article 6 CEDH et de l’article préliminaire du Code de
Procédure Pénale, il convient de se rappeler que le droit à être jugé dans un délai
raisonnable a été retenu comme principe général du droit gouvernant les juridictions par le
Conseil d’Etat (28 juin 2002 Magiera), les principes dégagés à cette occasion ayant
également vocation à s’appliquer à la procédure pénale.
La France a été condamnée à de multiples reprises pour non respect du droit à être
jugé dans un délai raisonnable par la Cour Européenne.
Tout grief tiré de la méconnaissance de ce droit doit désormais faire l’objet d’un
recours interne préalable fondé sur l’article L.781-1 précité devant la juridiction civile
compétente, y compris lorsque l’affaire pénale en cours n’a pas été encore jugée, à peine
d’irrecevabilité du recours introduit devant la Cour Européenne (CEDH 11 septembre 2002
Mifsud c/France).
57
pertinent
non ANNEXE 2
COMPETENCE JUGE UNIQUE
ARTICLE 398-1 CPP
- Les délits pour lesquels une peine d’emprisonnement Art 398-1 8 c.p.p°
n’est pas encourue, à l’exception des délits de presse
58
- détournement de gage ou d’objet saisi (débiteur, Art. 314-5 cp
emprunteur, tiers donneur de gage) et tentative
- idem (saisi) Art. 314-6 cp
- recel Art. 321-1 cp
- destruction, dégradation, détérioration du bien d’autrui y Art. 322- 1 à 4 cp
compris avec circonstances aggravantes
-installation en réunion, en vue d’y établir son habitation, Art 322-4-1 c.p
même temporaire, sur un terrain appartenant à une
commune ou tout autre propriétaire
- menace de destruction, dégradation ou détérioration dangereuses Art. 322-12 cp
pour les personnes, réitérée ou matérialisée dans un écrit, une
image ou tout autre objet
- menace id. par quelque moyen que ce soit Art. 322-13 cp
- communication ou divulgation de fausse information Art. 322-14 cp
tendant à faire croire qu’une destruction, dégradation ou
détérioration dangereuse pour les personnes va être ou a
été commise
- menaces et actes d’intimidation contre les personnes Art. 433-3 alinéa 1
exerçant une fonction publique, et à l’égard d’un agent et 2 cp
d’un exploitant de réseau de transport public de voyageur
- outrage Art. 433-5 cp
- rébellion et rébellion armée Art 433-6 à 433-8
al 1 cp
- provocation directe à la rébellion Art 433-10 cp
- sévices graves ou actes de cruauté envers les animaux Art. 521-1 cp
- Chèques et cartes de paiement :
- retrait abusif de provision ou interdiction faite au tiré Art. 66 D-L
de payer 30.10.35
- acceptation ou endos frauduleux d’un chèque Idem
irrégulier
- émission de chèque malgré injonction Idem
- émission frauduleuse par mandataire (d’un chèque Idem
dont l’émission était interdite à son mandant)
- émission de chèque malgré injonction Art. 69 D-L
- émission frauduleuse par mandataire 30.10.35
(d’un chèque dont l’émission était interdite à son Idem
mandant)
59
Circulation routière :
- délits prévus par le code de la route
- blessures involontaires (ayant entraîné une ITT Art. 222-19-1 et
pendant + ou – de 3 mois) à l’occasion de la 222-20-1 cp
conduite d’un véhicule
- mise en danger Art.223-1 cp
- délit de fuite Art.434-10 cp
60
ANNEXE 3
FICHE SYNTHESE DE DOSSIER
N°
Mode de saisine
Infractions :
Débats :
Défense :
Délibéré :
61
ANNEXE 4
T
PLAN DE CONDUITE DE LAUDIENCE
1 – Préalables à l’instruction de l’affaire :
1- Appel du prévenu (en général par l’huissier)
2- Si le prévenu est absent et qu’il est représenté, vérification des conditions de la représentation
3- Interrogatoire ou énoncé de l’identité du prévenu
mmmm 4-
5-
Lecture de l’acte de saisine
Appel des tiers intervenants au procès :
a. Civilement responsable
b. Victime : souhaite-t-elle se constituer partie civile immédiatement ? Penser à donner lecture des constitutions
de partie civile par courrier
c. Organismes sociaux (obligatoire lorsqu’un chef de la demande de la partie civile est soumis à recours)
d. Assureur
e. Témoins (penser à les faire sortir)
6- Demande éventuelle de huis clos
7- Exceptions et nullités éventuelles (conclusions écrites en principe nécessaires)
2 – Instruction de l’affaire :
8 – Personnalité du prévenu (soit à ce stade, soit au n° 10)
9 – Les faits
j g
- résumé des éléments constants du dossier (constatations, conditions de l’interpellation,
perquisitions, enquête, saisies…)
- interrogatoire du prévenu sur les faits
- lecture des passages importants des pièces figurant au dossier et questions aux parties
(mentionner n° de cote ou de pièce)
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
10 – Personnalité du prévenu
- situation familiale, professionnelle et financière
- état de santé (au regard de la peine à prononcer, TIG, emprisonnement…)
- expertise psychologique ou psychiatrique
- notice de renseignements
- enquête de personnalité
- rapport ou avis du service pénitentiaire d’insertion et de probation ou d’une association agréée le
-
-
cas échéant (contrôle judiciaire…)
lecture du casier judiciaire mmmm
questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
11 – La victime (peut être entendue comme témoin tant qu’elle ne s’est pas constituée partie civile)
- demander qu’elle donne sa version des faits
- poser les questions nécessaires
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
12 – Les témoins
- demander nom, prénom, âge, profession et domicile, lien de parenté ou d’alliance avec le
-
prévenu, le civilement responsable ou la partie civile (445 cpp)
MM Y a
prestation de serment (« Vous jurez de dire toute la vérité, rien que la vérité, levez la main droite
-
Un 463
et dites je le jure » 446 cpp
demander au témoin de faire sa déposition
- poser les questions jugées utiles
- questions pour les assesseurs, la partie civile, le ministère public et la défense
- demander au témoin de rester dans la salle si cela apparaît nécessaire
13 - Les autres intervenants au procès pénal
- les organismes sociaux
- le fonds de garantie
- les assureurs
14 – Dernier tour de questions pour les parties au procès
15 – Plaidoiries et réquisitoire
- plaidoirie de la partie civile
- réquisitions du procureur
- plaidoirie de la défense
- parole au prévenu en dernier
5
16 – Annoncer la date du délibéré (en cours d’audience, ou jour, date et heure de l’audience de jugement)
62
ANNEXE 5
MÉMENTO SUR LE BULLETIN N°1 DU CASIER JUDICIAIRE
DES PERSONNES PHYSIQUES
Le bulletin n° 1 du casier judiciaire ne peut être délivré qu'aux autorités judiciaires (article
774, alinéa 2 du Code de procédure pénale) pour les besoins de procédures judiciaires (Conseil
d'Etat 27 janvier 1982 ; Recueil Dalloz Sirey 1982 page 177). Pour les procédures de nature
administrative, il convient donc de ne demander que le bulletin n° 2, dans le respect des articles
776 et R. 79 du Code de procédure pénale.
Le bulletin n°1 doit être demandé :
• au Casier judiciaire national, 44079 NANTES CEDEX 1 pour les personnes nées en
France métropolitaine, dans un département d'Outre-Mer, à l'étranger, ou dont le lieu de
naissance est inconnu,
• au tribunal de première instance du lieu de naissance pour les personnes nées dans les
territoires et collectivités territoriales d'Outre-Mer.
Pour faciliter les opérations de traitement, il est recommandé de présenter une demande distincte
pour chaque personne concernée.
Le bulletin n° 1 est "le relevé intégral des fiches du casier judiciaire applicables à la même
personne" (article 774, alinéa 1 du Code de procédure pénale) en l'état des informations
parvenues au service gestionnaire à la date de délivrance et application faite des diverses règles
d'effacement.
Cependant lorsqu'un relevé intégral est nécessaire en vue de la communication à la personne
concernée, prévue par l'article 777-2 du Code de procédure pénale, il est conseillé d'en faire la
demande par soit-transmis ou courrier spécifique, afin que soit délivré l'ensemble des extraits
conformément à la circulaire du 19 mai 1992 (Réf : NOR. JUS. D. 92 300 15 C et CRIM.92
9/CJN).
Le bulletin n°1 peut comporter certaines mentions relatives à l'identité de la personne concernée.
A ce sujet il est utile de rappeler que l'identité des personnes nées en France fait l'objet d'une
vérification par comparaison avec les registres d'état civil ou, pour le Casier judiciaire national,
avec un extrait du Répertoire National d'Identification des Personnes Physiques (RNIPP) établi par
l'INSEE à partir des copies d'actes d'état civil transmises par les mairies (article R. 64 du Code de
procédure pénale). En revanche, les identités des personnes nées hors de France, dont le lieu de
naissance est inconnu ou nées en France métropolitaine et dans les départements d'Outre-Mer mais
âgées de moins de douze ans ne sont pas vérifiées.
• "Filiation non vérifiable par le service" : mention propre au Casier judiciaire national ; le
RNIPP ne comportant que les noms patronymiques, prénoms, date et lieu de naissance, il
n'est pas possible de vérifier l'exactitude de la filiation éventuellement portée sur la
demande.
• "Identité non vérifiable par le service (article R. 77 du Code de procédure pénale)" :
mention propre au Casier judiciaire national, concernant les personnes qui ne sont pas
susceptibles de figurer au RNIPP (nées hors de France ou dont le lieu de naissance est
inconnu, nées en France métropolitaine ou dans les départements d'Outre-Mer mais âgées
de moins de douze ans) ; l'indication précise de la filiation sur la demande concernant ces
personnes est donc très utile pour permettre de différencier d'éventuels homonymes.
63
• "Identité(s) différente(s) paraissant concerne r la même personne" : ce tableau, propre
aux extraits édités par le Casier judiciaire national, rappelle s'il y a lieu les différentes
identités portées sur les fiches mentionnées sur le bulletin ; il fait apparaître les
divergences, plus ou moins importantes, avec l'identité portée sur la demande et en dépit
desquelles l'opérateur du Casier judiciaire national a estimé qu'il s'agissait bien de la même
personne ; si des éléments établissent avec certitude que ce choix, ou le regroupement des
différentes fiches au sein d'un même dossier, est erroné, il convient d'en aviser rapidement
le Casier judiciaire national.
o Service Traitement des demandes d'extraits s'il s'agit d'un problème technique
(délais de réponse, présentation, identification, etc.) :
ß demandes faites par courrier : téléphone 02 51 89 89 13
64
o Bureau des Affaires juridiques s'il s'agit d'un problème touchant le fond du bulletin
(décisions absentes, mentions paraissant erronées, etc.) :
ß téléphone 02 51 89 89 20
ß fax 02 51 89 89 21
Il est toujours préférable de prendre contact plutôt que d'envoyer un rappel ou de renouveler
sans explication la demande
qui peut engendrer un double travail à la fois inutile et pénalisant pour le service gestionnaire.
65
ANNEXE 6
LES INCIDENTS
Malgré toute l’attention que l’on porte à la préparation de l’audience correctionnelle, on ne
sait pas toujours à l’avance si telle ou telle question va se poser : demande de renvoi, jonction de
deux procédures, demande de mesure d’instruction complémentaire, problème de publicité des
débats, exception préjudicielle, exception d’incompétence, de prescription, ou encore nullité de la
procédure.
Sans prétendre étudier l’ensemble des difficultés de procédure qui peuvent survenir
pendant l’audience correctionnelle, il s’agit d’examiner d’un point de vue très pratique les
principaux incidents et exceptions de procédure devant le tribunal correctionnel afin d’éviter
qu’un incident de procédure ne devienne un « accident d’audience ».
• L’incident est une contestation accessoire au procès pénal qui tend à différer le jugement de
l’affaire (demande de renvoi, de disjonction, mesure d’instruction complémentaire) ;
• L’exception est plutôt un moyen de défense qui dénie à la juridiction le droit de condamner
(incompétence, extinction de l’action publique, nullité de la procédure).
Le cadre procédural de l’incident ou de l’exception est prévu par l’article 459 du code de
procédure pénale (alinéa 3 et 4) :
1- Les incidents et les exceptions doivent être soulevés avant toute défense au fond, c’est à
dire immédiatement après l’interrogatoire d’identité et la lecture des chefs de prévention ;
2- la partie qui soulève un incident ou une exception doit déposer des conclusions écrites qui
doivent être visées par le président et le greffier, le tribunal n’étant tenu de répondre qu’aux
conclusions ainsi régulièrement déposées ; on pourrait admettre des conclusions orales si le
greffier en consigne le contenu dans les notes d’audience car la procédure est orale.
Cependant, dans la pratique, si un avocat soulève oralement un incident ou une exception, il
est souvent préférable de lui laisser le temps de le formaliser par écrit à l’audience.
3- le tribunal doit joindre au fond les incidents et les exceptions dont il est saisi ; Il s’agit d’une
mesure d’administration judiciaire : cette décision n’est donc susceptible d’aucun recours.
Mais s’agissant d’une décision du tribunal et non du président, ce dernier devra en délibérer
avec ses assesseurs si la composition est collégiale. Cette décision n’est soumise à aucune
66
formalité particulière ; il conviendra seulement que le greffier mentionne aux notes d’audience
que l’incident est joint au fond.
S’il s’avère au cours du délibéré que l’exception d’incompétence était bien fondée,
le tribunal pourra toujours rendre un jugement se déclarant incompétent. S’il retient sa
compétence, la procédure n’aura subi aucun retard, et la voie de l’appel restera ouverte tant
sur la compétence que sur le fond. S’agissant d’une exception de prescription en matière
d’abus de biens sociaux, seul l’examen du fond de l’affaire permettra de savoir si les faits
sont prescrits ou non. Le même raisonnement s’impose pour l’amnistie d’un délit
« commis à l’occasion d’un conflit du travail », par exemple.
C’est donc seulement si l’on est certain du bien fondé de l’exception que l’on
pourra y faire droit par un jugement distinct, sans examen de l’affaire au fond.
En tout état de cause, on évitera toujours de rejeter une exception par un jugement
distinct car celui-ci est susceptible d’appel, ce qui retardera l’examen du fond de l’affaire
jusqu’à ce que la décision sur l’exception soit définitive.
67
1- Les exceptions
Le principe est la compétence du juge répressif pour statuer sur les exceptions (art.
384 du CPP).
L’art. 111-5 du code pénal précise notamment que le juge pénal est compétent pour
interpréter tous actes administratifs, qu’ils soient réglementaires ou individuels, et peut en
apprécier la légalité dès lors que la solution du procès pénal qui lui est soumis en dépend ;
il peut soulever d’office la légalité de l’acte administratif, mais n’y est pas tenu.
Les exceptions doivent être soulevées par les parties avant toute défense au fond,
par conclusions écrites visées par le président et le greffier ; le tribunal doit en principe
joindre l’incident au fond et statuer par un seul jugement sauf impossibilité absolue ou
considération d’ordre public (art. 459 du CPP).
2- Les nullités
Deux textes concernent les exceptions de nullité dans le CPP : les articles 385 et 802.
• Article 385 : « Le tribunal a qualité pour constater les nullités des procédures qui lui
sont soumises sauf lorsqu’il est saisi par le renvoi ordonné par le juge d’instruction ou
la chambre de l’instruction ».
Le texte précise ensuite la conduite à tenir si l’ordonnance ou l’arrêt de renvoi n’a pas
été rendu dans les conditions des articles 183, 184 ou 217 du CPP ou encore lorsque les
conditions de l’article 175 du CPP n’ont pas été respectées.
• Article 802 : « En cas de violation des formes prescrites par la loi à peine de nullité ou
d’inobservation des formalités substantielles, toute juridiction (…) saisie d’une
demande d’annulation ou qui relève d’office une telle irrégularité ne peut prononcer la
nullité que lorsque celle-ci a eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la partie
qu’elle concerne ».
68
D’un point de vue pratique, on peut distinguer les nullités affectant les actes
antérieurs à l’acte de saisine, celles qui affectent l’acte de saisine, et celles qui affectent
l’audience et le jugement.
Dans l’hypothèse d’une nullité de procédure soulevée par une partie avant toute
défense au fond ; il convient alors de rechercher comment le tribunal a été saisi :
• s’il est saisi par une ordonnance rendue conformément aux dispositions des articles
183, 184, et 175 du CPP, l’exception est irrecevable ;
• si l’ordonnance n’a pas été rendue conformément aux articles 183 (notifications) ou
184 (identité et charges à l’encontre du mis en examen), le tribunal renvoie la
procédure au parquet qui doit saisir à nouveau le juge d’instruction pour régularisation
(article 385 al.2 du CPP) ;
• si l’ordonnance n’a pas été rendue dans les conditions de l’article 175 du CPP (délai de
20 jours), les parties demeurent recevables à soulever les nullités de la procédure; le
tribunal devra donc en apprécier le bien fondé (article 385 al.3 du CPP) ;
• si le tribunal est saisi par une citation, l’exception est recevable le tribunal devra en
examiner le bien fondé.
Les nullités les plus souvent soulevées sont celles qui sont relatives à la régularité
de l’interpellation et à la garde à vue (notamment la notification des droits).
Les policiers doivent donc justifier qu’ils se trouvent dans l’un de ces cas, faute de
quoi le placement en garde à vue serait nul.
Le régime de la garde à vue est prévu par les articles 63 et suivants du CPP en cas
de flagrance, et 77 et suivants du CPP pour l’enquête préliminaire ; c’est sans doute
l’information du procureur (depuis la loi du 15 juin 2000) et la notification des droits qui
retiendront le plus l’attention :
• s’agissant de l’information du parquet, les difficultés peuvent concerner non seulement le
moment de l’information (dès le début de la garde à vue), mais également le moyen utilisé (le
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parquet doit être en mesure d’exercer effectivement son contrôle, de sorte qu’un fax adressé la
nuit au tribunal ne répond certainement pas à cette exigence).
• s’agissant de la notification des droits, la difficulté réside souvent dans l’appréciation du délai
qui s’est écoulé entre la notification et l’interpellation : il s’agit là d’une pure question de fait
qui dépend de l’éloignement du lieu d’interpellation du lieu du local de service de police, et
des opérations qui seront effectuées sur place par les policiers (fouilles, difficultés
d’interpellation, transport à l’hôpital…) ; l’essentiel reste que les pièces de la procédure
doivent permettre d’expliquer le délai entre l’interpellation et la notification des droits.
On notera que les contraintes des services de police telles que l’absence d’un OPJ ne
devront pas être prises en compte (il leur appartient de s’organiser).
La question de l’audition du gardé à vue avant la notification peut aussi se poser : dans le
cadre d’une enquête préliminaire, lorsque la personne convoquée se présente et que son audition
fait apparaître des indices laissant supposer qu’elle a commis une infraction, la décision de
placement en garde à vue n’intervient qu’à l’issue de cette audition : il n’y a pas de difficulté, étant
précisé que la durée de la garde à vue prendra effet rétroactivement au début de l’audition. En
revanche, en cas de flagrance et d’interpellation, l’audition du gardé à vue avant la notification des
droits entraînera la nullité de la procédure.
Ces nullités sont sans aucun doute substantielles : elles font nécessairement grief et
entraîneront la nullité du placement en garde à vue et de tous ceux qui en sont le support
nécessaire .
L’ordonnance de renvoi du juge d’instruction peut être annulée par le tribunal pour non
respect des articles 183 et 184 du CPP ; nous avons vu dans ce cas que le tribunal n’est pas
valablement saisi et doit renvoyer la procédure au parquet qui saisi à nouveau le juge d’instruction
aux fins de régularisation.
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En revanche, l’article 385 du CPP autorise-t-il le tribunal à constater la nullité de
l’ordonnance de renvoi rendue avant l’expiration du délai de 20 jours suivant la notification de
l’avis de clôture de l’information, en méconnaissance des dispositions de l’article 175 du CPP
(Cass. crim., 7 octobre 1997, Bull. n°327) ? La modification du texte en 1999 semble remettre en
cause cette jurisprudence.
C’est néanmoins la nullité des citations qui donne lieu au contentieux le plus important.
• le principe : l’article 565 du CPP : la nullité d’un exploit ne peut être prononcée que si elle a
eu pour effet de porter atteinte aux intérêts de la personne qu’il concerne, sauf en cas de non
respect des délais de citation.
• L’exception : l’article 553 du CPP : en cas de non respect des délais de citation, si la personne
citée ne se présente pas, la citation doit être annulée d’office ; si la partie citée se présente, la
citation n’est pas nulle mais le tribunal doit renvoyer l’affaire si la personne le demande.
On assimilera à ce cas l’absence de mention de la date de l’exploit (on ne peut pas vérifier
si le délai est respecté), une erreur sur l’indication du tribunal ou sur l’heure de l’audience,
l’omission de l’indication de l’huissier instrumentaire ou l’absence de sa signature, ou encore
l’incompétence territoriale de l’huissier. La nullité est également encourue lorsque la citation est
délivrée à parquet si les diligences de l’huissier n’apparaissent pas.
Si le prévenu est présent, il vaut mieux lui proposer de comparaître volontairement pour
couvrir la nullité de la citation, sauf si la nullité affecte le délai de citation, dans quel cas le
prévenu peut demander le renvoi, lequel est de droit.
Les autres irrégularités de la citation ne peuvent pas être relevées d’office ; elles sont donc
soumises au régime général des nullités : elles doivent être soulevées avant toute défense au fond
et le prévenu doit rapporter la preuve d’un grief (article 565 du CPP). Cela peut concerner :
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connaître l’infraction qui lui est reprochée ou le laisse dans l’incertitude
sur le fondement juridique de l’action doit être annulée ;
En conclusion sur ce point, si la nullité est soulevée, la question est de savoir si la citation
laisse un doute sur la nature des faits poursuivis et leur qualification :
- Si la citation est vraiment trop imprécise ou comporte trop d’erreurs, le
tribunal devra accueillir l’exception qui lui est soulevée.
- Si l’erreur n’apparaît pas susceptible de laisser un doute pour le
prévenu, il n’y a pas lieu à annulation.
A noter enfin qu’en matière de presse, les prescriptions édictées par la loi de 1881 quant à
la régularité de la citation et de la procédure sont très rigoureuses. La plupart des formalités sont
prévues à peine de nullité sans qu’il soit nécessaire de rapporter la preuve d’un grief.
Les règles relatives à la composition des juridictions sont d’ordre public ; la mention du
nom des magistrats est essentielle.
La présence du ministère public et du greffier tant aux débats qu’au prononcé du jugement
est également d’ordre public. Si le président donne lecture du jugement hors la présence du
ministère public ou du greffier et qu’il s’en aperçoit, il ne doit pas hésiter à attendre et à
recommencer en présence de tous.
Les règles relatives à la prestation de serment des témoins sont substantielles : les
représentants des administrations (sauf lorsqu’ils interviennent comme parties jointes :
l’administration fiscale ou l’administration des douanes par exemple) doivent être traités comme
tel.
Il en est de même pour la prestation de serment de l’expert, même s’il est inscrit sur la
liste.
Le principe du contradictoire doit être respecté par les parties, et le président doit faire
respecter le contradictoire. Lorsqu’une partie fait état d’un document, il appartient au président de
s’assurer que toutes les autres parties, avec ou sans avocat, ont pu en prendre connaissance afin de
le discuter. Ainsi, lorsqu’un avocat dépose son dossier à l’issue de sa plaidoirie, il n’est pas inutile
de s’assurer que l’ensemble des pièces qu’il soumet au tribunal ont été communiquées tant à la
partie civile qu’au ministère public ; si ce n’est pas le cas, il convient de laisser à chacun le temps
d’en prendre connaissance.
L’ordre de parole à l’audience (art. 460 du CPP) est également essentiel. Les constitutions
de parties civiles doivent intervenir avant les réquisitions du ministère public, à peine
d’irrecevabilité (art.421 cpp).
Le prévenu a toujours la parole en dernier ; s’il est défendu par un avocat, le président n’est
pas tenu de demander au prévenu s’il souhaite ajouter quelque chose, mais c’est néanmoins
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opportun ; en tout état de cause, si le prévenu demande la parole, le président ne saurait la lui
refuser sans violer les droits de la défense. Cette règle s’applique même si le prévenu formule une
demande (demande de mise en liberté, relèvement d’incapacité).
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ANNEXE 7
UNIFORMISATION DES REGLES DE MISE EN ŒUVRE DU MANDAT
D’ARRET AU STADE DU JUGEMENT
La loi affirme clairement que le mandat d’arrêt délivré lors de l’instruction conserve sa
force exécutoire après le renvoi de l’affaire devant le tribunal.
Le texte a été conçu pour s’appliquer aux personnes recherchées durant l’instruction,
faisant l’objet d’un mandat d’arrêt, mais interpellées après le renvoi de l’affaire et avant le
jugement au fond, situation ne faisant pas l’objet d’une réglementation spécifique jusqu’à présent.
La loi prévoit également l’hypothèse de la personne placée sous contrôle judiciaire renvoyée
devant le tribunal, et qui violerait ses obligations. Le procureur peut alors saisir le juge des libertés
et de la détention aux fins de délivrance d’un mandat d’amener ou d’arrêt, et le cas échéant de son
placement en détention provisoire selon la procédure ci-après décrite. La juridiction de jugement
n’a dès lors plus vocation à intervenir pour la délivrance du mandat d’arrêt et le placement en
détention provisoire (abrogation de l’alinéa 3 de l’article 141-2 cpp par l’article 100-I 2° de la loi
du 9 mars 2004 applicable à compter du 1er octobre 2004).
Le tribunal peut délivrer un mandat d’arrêt avant jugement sur le fond en application de l’article
410-1 cpp (auquel renvoient également les articles 411 et 412 cpp cf.p 50). Si la personne est
placée en détention provisoire, le délai de jugement est toutefois réduit à 1 mois en application de
l’article 410-1 cpp. La procédure ci-après décrite est applicable.
En cas de condamnation à une peine d’emprisonnement ferme d’au moins un an, le tribunal
peut, en application de l’article 465 cpp, délivrer un mandat d’arrêt, par décision spéciale et
motivée, et la procédure ci-après décrite sera applicable.
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b)- Diffusion du mandat d’arrêt
Lorsque la personne est renvoyée devant le tribunal par une décision passée en force de
chose jugée, le fichier en est informé afin qu’il soit fait application de la procédure décrite ci-après
(art.135-3 cpp).
c)- Procédure
La personne est placée en rétention par les services de police ou gendarmerie, et bénéficie du
droit de faire aviser un membre de sa famille (art.63-2 cpp), ou à être examiné par un médecin
(art.63-3 cpp). Le procureur du lieu d’arrestation est avisé dès le début de cette rétention. Elle
ne peut durer plus de 24 heures.
La personne est conduite dans les meilleurs délais, et au plus tard dans les 24 heures de
l’arrestation devant le procureur de la juridiction saisie des faits.
Le procureur vérifie son identité, lui notifie le mandat et présente la personne au juge des
libertés et de la détention.
Le juge des libertés peut, sur réquisitions du procureur, soit placer la personne sous contrôle
judiciaire, soit en détention provisoire jusqu’à sa comparution devant le tribunal, par
ordonnance motivée à l’issue d’un débat contradictoire prévue à l’article 145 al.4 à 8 cpp
(droit à ’lavocat, présence du procureur, droit à demander un délai pour préparer sa défense,
délai de 4 jours ouvrables pour ordonner l’incarcération provisoire, organisation d’un débat
contradictoire dans ce délai).
Si la personne est placée en détention provisoire, elle doit comparaître dans les délais prévus à
l’article 179 cpp (dans les deux mois du placement en détention provisoire le prévenu doit
comparaître devant le tribunal, qui doit avoir commencé à examiner l’affaire au fond ; à titre
exceptionnel, si cet examen au fond ne peut être réalisé, le tribunal peut, par décision
mentionnant les raisons de fait ou de droit faisant obstacle au jugement de l’affaire, ordonner
la prolongation de la détention provisoire pour deux mois ; cette décision peut être renouvelée
une fois ; la comparution personnelle du prévenu est de droit).
Le prévenu peut faire appel dans les 10 jours de la décision du juge des libertés devant la
chambre des appels correctionnels.
La personne peut faire l’objet de la mesure de rétention dans les mêmes conditions
qu’indiquées précédemment.
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soit la personne peut être conduite devant le procureur du lieu de la juridiction saisie des faits
dans les 24 heures de son arrestation, et la procédure précédemment décrite au a) sera suivie ;
soit la personne ne peut pas être conduite devant le procureur du lieu de la juridiction saisie
des faits dans les 24 heures de son arrestation, la procédure suivante doit être respectée :
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ANNEXE 8
LES INFRACTIONS COMMISES A L’AUDIENCE
Si le tribunal n’est composé que d’un seul magistrat (art.398 al.3 et 398-1 cpp),
celui-ci dispose des mêmes pouvoirs.
En cas d’outrage, l’exigence d’impartialité s’oppose à ce que l’auteur soit jugé sur
le champ ; le président dresse un procès-verbal des faits et le transmet au procureur de la
République, et les magistrats ayant participé à l’audience lors de la commission de
l’outrage ne peuvent composer la juridiction saisie des poursuites.
Ainsi qu’il a déjà été préconisé, le tribunal ne devra utiliser ces dispositions qu’avec
la plus grande prudence, et en les conciliant avec la règle de l’immunité des discours
prononcés et des écrits produits devant les juridictions.
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