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Droit pénal Mr Jacquelin

Droit pénal (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne)

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PLAN DE COURS

PARTIE INTRODUCTIVE

SECTION PREMIÈRE : La notion de droit criminel


I. Le contenu du droit criminel
A. Définitions et fonctions
B. Les différentes composantes du droit criminel
II. La place du droit criminel
A. Le droit criminel, branche du droit
1. Les rapports entre droit criminel, droit public et droit privé
2. L’autonomie du droit criminel
B. Le droit criminel, droit répressif
1. Le caractère sanctionnateur d’autres branches du droit
2. L’appartenance du droit criminel à la matière pénale
C. Le droit criminel, réponse au phénomène criminel
1. Les rapports entre droit criminel, sociologie pénale et politique criminelle
2. Les rapports entre droit criminel et sciences criminelles
III. L’objet du droit criminel
A. Le phénomène criminel
1. La relativité du phénomène criminel
a. La variabilité du crime dans l’espace
b. La variabilité du crime dans le temps
2. La mesure du phénomène criminel
B. La sanction du phénomène criminel
1. Le principe de la sanction pénale
a. Le principe de subsidiarité du droit pénal
b. Le principe de nécessité des peines
2. Les fonctions de la sanction pénale

SECTION DEUXIÈME : Une brève histoire des doctrines pénales


I. L’Antiquité
A. La philosophie grecque
B. La pensée romaine
II. L'Ancien Régime
III. Kant et la théorie de la justice absolue
IV. L’École classique
A. Cesare Beccaria
B. Jeremy Bentham
V. L’École néo-classique
VI. La doctrine positiviste
VII. Les orientations principales de la criminologie au vingtième siècle
A. L’étude des carrières criminelles
B. La théorie des conflits de cultures
VIII.Les Écoles de Défense sociale
A. L’Union Internationale de Droit Pénal
B. L’École italienne de Défense sociale
C. La Défense sociale Nouvelle de Marc Ancel

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IX. Le système pénal en question


A. Le constructivisme (ou la critique du droit criminel)
B. Le mouvement abolitionniste (ou le retrait du droit criminel)
C. Le droit pénal de l’ennemi (ou la scission du droit criminel)

PREMIÈRE PARTIE :

THÉORIE GÉNÉRALE DE LA LOI PÉNALE

CHAPITRE PREMIER : L’EXISTENCE DE LA LOI PÉNALE

SECTION INTRODUCTIVE : Exposé du principe de légalité des délits et des


peines I. La description du principe de légalité
A. L’émergence
B. Les fondements
C. La signification
II. La valeur constitutionnelle du principe de légalité

SECTION PREMIÈRE : LEX SCRIPTA : La légalité formelle : les sources du droit


pénal I. Les sources nationales
A. La loi proprement dite
B. Les actes du pouvoir exécutif
C. Les sources non écrites
1. Les principes généraux du droit
2. La coutume
a. Un moyen auxiliaire de répression
b. Un moyen de justification
II. Les sources internationales
A. Les conventions internationales ordinaires
B. Les conventions internationales particulières
1. Le Traité de Rome et les actes dérivés
a. L’impulsion donnée au droit pénal
b. La neutralisation de le norme pénale
2. La CESDH
SECTION DEUXIÈME : LEX CERTA : La légalité matérielle : la qualité de la loi
pénale I. Les fondements des exigences relatives à la qualité de la loi
II. La nature des exigences relatives à la qualité de la loi
A. La position du Conseil constitutionnel français
1. Exposé des exigences
2. Application des exigences
B. La position de la CEDH
1. Exposé des exigences
2. Application des exigences

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SECTION TROISIÈME : LEX STRICTA : La légalité organique : l’interprétation stricte de la


loi pénale
I. Les fondements de l’interprétation stricte de la loi pénale
II. Le champ d’application du principe de l’interprétation stricte de la loi pénale
A. Une règle contre l’arbitraire
B. L’interprétation large des dispositions favorables au mis en cause
III. Les techniques d'interprétation
A. L’absence d’obligation d’une interprétation littérale
B. La nécessité d’une interprétation constructive
C. La prohibition de l’analogie
D. La possibilité d’une interprétation téléologique

SECTION QUATRIÈME : LEX PRAEVIA : l’application d’une loi


préexistante I. L'application dans le temps des lois pénales de fond
A. Le principe de non rétroactivité de la loi pénale plus sévère
1. Fondements, signification et valeur du principe
2. Exceptions au principe
a. La prise en compte de la volonté du législateur
b. La prise en compte des principes généraux de droit reconnus l’ensemble des Nations
c. La prise en compte de la nature particulière de certaines lois pénales
B. Le principe de rétroactivité de la loi pénale plus douce
1. Fondements, signification et valeur du principe
2. Conditions de mise en oeuvre
II. L'application dans le temps des lois pénales de forme
A. Le principe de l’application immédiate
B. Les exceptions au principe

CHAPITRE DEUXIÈME : L’ÉTENDUE DE LA LOI PÉNALE

SECTION INTRODUCTIVE : Le principe de solidarité des compétences judiciaire et


législative en matière répressive

SECTION PREMIÈRE : Les infractions commises en France : la compétence


territoriale I. Les fondements du principe
II. La mise en oeuvre du principe
A. La notion de territoire français
1. L'espace terrestre
2. L’espace maritime
3. L’espace aérien
B. La localisation de l’infraction sur le territoire
1. La localisation de l’infraction principale
a. Le double critère de localisation (ubiquité)
b. L'extension de la compétence de la loi française par l’interprétation large du critère
de localisation
c. L'extension de la compétence de la loi française par le recours à la connexité et à
l’indivisibilité
2. La localisation du fait accessoire
C. L’effet en France des décisions répressives étrangères
1. Le principe Ne bis in idem
2. L'inapplicabilité du principe en matière de compétence territoriale

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SECTION DEUXIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence


personnelle I. Les infractions commises par un français (personnalité active)
A. La condition tenant à la nature de l’infraction
B. L'exigence de double incrimination
C. La condition tenant à la nationalité de l’auteur
II. Les infractions commises contre un français (personnalité passive)
A. La condition tenant à la nature de l’infraction
B. L'exigence de double incrimination
C. La condition tenant à la nationalité de l’auteur
III. Les règles communes
A. La mise en mouvement des poursuites
B. La subsidiarité des poursuites

SECTION TROISIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence réelle

SECTION QUATRIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence


universelle I. Fondements et origines du principe
II. Mise en oeuvre du principe
A. Exemples d’hypothèses visées
B. Modalités de mise en oeuvre

DEUXIÈME PARTIE :

THÉORIE GÉNÉRALE DE L’INFRACTION PÉNALE

CHAPITRE PREMIER : LA QUALIFICATION

SECTION PREMIÈRE : La qualification des faits


I. Le concours réel
II. Le concours idéal

SECTION DEUXIÈME : La qualification des infractions


I. Exposé de la distinction
II. Enjeux de la distinction

CHAPITRE DEUXIÈME : LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION

SECTION PREMIÈRE : L’élément matériel


I. La nécessité d’un comportement
A. La nature du comportement
1. Commission et omission
2. La commission dans l’omission
B. La durée du comportement
C. L’unicité du comportement
II. La question du résultat
A. Typologie des infractions en fonction de l'exigence d’un résultat
1. Le résultat nécessaire : les infractions matérielles
2. Le résultat superflu :
a. Les infractions formelles
b. Les infractions-obstacles

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B. L'infraction inachevée
1. La définition de la tentative
a. Le commencement d’exécution
b. L’absence de désistement volontaire
2. La sanction de la tentative
a. Le champ d’application
b. La mesure de la sanction
III. Le lien de causalité

SECTION DEUXIÈME : L’élément moral


I. Le dol criminel (l’intention)
A. La notion générale de dol
1. Le contenu du dol
2. L’exclusion des mobiles
a. Le principe
b. La question des exceptions
B. Les différents types de dol
II. Les fautes pénales
A. Les fautes délictuelles (les imprudences)
1. La détermination préalable du lien de causalité
a. Le lien de causalité direct
b. Le lien de causalité indirect
2. La détermination de la faute nécessaire
a. Les fautes simples
b. Les fautes qualifiées
3. La détermination du préjudice
B. La faute contraventionnelle (l’irrespect)

TROISIÈME PARTIE :

THÉORIE GÉNÉRALE DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE CHAPITRE

PREMIER : Les conditions de mise en oeuvre de la responsabilité pénale

SECTION PREMIÈRE : La détermination des personnes


responsables I. Le principe de responsabilité du fait personnel
A. L’exclusion de la responsabilité pénale du fait d’autrui
1. Les implications du principe
2. Le cas particulier du chef d'entreprise
3. Le cas litigieux des fusions-absorptions
B. L’exclusion de la responsabilité pénale collective
1. Les implications du principe
2. Le cas particulier de la scène unique de violence

II. La responsabilité pénale des personnes morales


A. Les conditions
1. Les personnes morales visées
2. Les agissements réprimés
a. L’existence d’une infraction
b. L’imputation de l’infraction à un organe ou un représentant
c. Le nécessaire objet social de l’infraction
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B. Les poursuites

SECTION DEUXIÈME : La participation punissable


I. L’action
A. L’auteur matériel
B. Le coauteur
1. La coaction dans la loi
2. La coaction dans la pratique jurisprudentielle

II. La complicité
A. La détermination du complice
1. Le fait principal punissable
2. L’acte matériel de complicité
a. La provocation
b. La fourniture d’instructions
c. L’aide ou l’assistance
3. L’élément moral de la complicité
B. La sanction du complice

CHAPITRE DEUXIÈME : Les causes d’exclusion et d’atténuation de la responsabilité pénale

SECTION PREMIÈRE : Les causes subjectives : les hypothèses affectant


l’imputabilité I. La minorité
A. Les principes gouvernant le droit pénal des mineurs
B. Les règles applicables aux mineurs
1. Mineurs de moins de 10 ans
2. Mineurs de 10 à 13 ans
3. Mineurs de 13 à 16 ans
4. Mineurs de 16 à 18 ans
II. Le trouble psychique ou neuropsychique
A. Les conditions d’application du mécanisme
1. La nature du trouble
a. La notion
b. La preuve
2. Le moment du trouble
B. Les effets du trouble
1. L'abolition du discernement : l’exclusion de la responsabilité
a. La matérialisation procédurale de l’irresponsabilité
b. Le sort de la personne irresponsable
2. L’altération du discernement : l’atténuation de la responsabilité
III. La contrainte
A. La contrainte physique
1. L’origine de la contrainte physique
2. Les caractères de la contrainte physique
B. La contrainte morale
1. La contrainte morale externe
2. La contrainte morale interne
IV. L’erreur
A. L’erreur sur le droit
B. L’erreur de fait

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SECTION DEUXIÈME : Les causes objectives : les faits justificatifs


I. L’ordre de la loi et le commandement de l’autorité légitime A.
L’ordre de la loi
B. Le commandement de l’autorité légitime
1. La notion d’autorité légitime
2. La conformité de l’ordre à la loi
II. La légitime défense
A. Champ d’application
B. Composantes
1. L’agression
2. La riposte
C. Preuve
III. L’état de nécessité
A. La situation de nécessité
B. L’infraction nécessaire
IV. Le lancement d’alerte
V. Le fait justificatif tiré de l'exercice des droits de la défense
VI. La question du consentement de la victime

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Habituellement, droit répressif, droit qui étudie la répression, c’est plus complexe que ça. C’est une
approche précise et détaillée des rapports en société et plus particulièrement de la manière dont une
société, des façons, a choisi de répondre aux atteintes qui lui sont portés. Régir les rapports en société c’est
le but du droit, le droit pénal lui règle les atteintes privées.

Permet la bonne appréhension des autres branches du droit pénal. Elle est fondamentale et
fondatrice, et c’est aussi la sous branche la plus difficile, ou l’on se pose plus de questions. Il peut rapidement
devenir abstrait et conceptuel, philosophie pénale.

Outils : lecture du code pénal, lexique ou vocabulaire juridique.


Ouvrage, grands arrêts du droit pénal général, récap des grands principes et notions fondamentales.
- Jacques Leroy, LGDJ, droit pénal général, 7e édition 2018.
- Xavier Pin, droit pénal général, Dalloz 11e édition 2019.
Matières en TD :
- Emmanuel Deryer Lexisnexis, 5e édition 2019
- Yves Mayaud, presse universitaire de France, Puf 6e édition, 2018
- Jean Pradel, Cujas, 22e édition, 2019.

Examen :
Droit au code, au choix entre un exo pratique et un théorique. Commentaire d’arrêt ou dissertation.

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Introduction :

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Notion de droit pénal, de droit criminel, mais aussi on va aborder une brève notion de doctrine de
droit pénal.

Section 1 : La notion de droit pénal

Si on parle de droit pénal on met l’accent sur la réponse, si on parle de droit criminel, on met
l’accent sur le fait générateur de l’action.

§ 1. Le contenu du droit pénal

On envisage la morphologie du droit pénal, son visage mais également son anatomie. A quoi il
ressemble et de quoi il est constitué.
Le visage du droit pénal : il est ambigu, il montre plusieurs visages.

A. La définition et les fonctions du droit pénal (visage)

Le droit pénal évoque une certaine réalité, une réalité d’autant plus proche que le droit pénal fait
référence à la violence, violence des personnes contre ls biens, violence entre les personnes entre elles. Les
faits divers sont souvent des affaires de droit pénal ou qui relèvent du crime, dont les médias se font l’écho.
Parfois ce sont aussi les procès qui sont menés.

Le droit pénal est très technique en tant que discipline juridique. Il est tellement technique que lorsque l’on
essaye d’avoir une discussion avec quelqu’un qui n’y connait rien, dialogue de sourd. Mais elle doit l’être,
c’est le droit pénal appliqué par les cours d’assisses, tribunaux correctionnels, cours d’assisses peines très
importantes dans la vie d’une personne. On peut aller à la réclusion criminelle à perpétuité. Décision
dont l’enjeu est la prison à vie pour une personne, ne pas oublier des éléments pour une infraction. C’est
important sur tous les détails et les aspects, il faut faire preuve de rigueur.

Il a aussi une outre difficulté, une richesse, ce dernier renvoi à l’étude des infractions donc du
crime, un fait social, humain. On peut faire une distinction entre comprendre le viol, le crime, distinguer
les acteurs, mais le droit pénal ne se pose pas ses questions. La question du pourquoi, les raisons, l’explication
relève plutôt de la criminologie ou de la psycho criminelle. Le travail du juriste c’est étudier la manière dont
une société a choisi de répondre à ce phénomène social.
Dans cette perspective, on se rend compte que le droit pénal à son propre vocabulaire et sa propre
terminologie.

Visibilité du droit pénal

Il y a un paradoxe, le droit pénal renvoi au phénomène sociaux les plus graves, les plus préoccupants,
socialement mais aussi parce qu’on mène un procès, la personne risque gros et chère, il s’agit d’aller derrière
les barreaux parfois jusqu’à la fin de ses jours.
Mais le droit pénal n’est pas très visible dans les universités. Approche assez discontinue de la
matière, c’est un domaine dans lequel qu’il est particulièrement important d’avoir des personnes qui ont des
réflexes. Le pouvoir politique aime aussi joue et utilisé le droit pénal.

Le droit pénal a plusieurs visages,

Il a plusieurs fonctions. C’est une branche du droit qui a pour objet l’étude de l’incrimination, les
comportements réprimés par le droit pénal, et de la réponse de la répression par l’Etat des faits qui
correspondent à ce qui est incriminer.
Etude de ce qui est interdit et étude de la manière dont l’Etat va répondre aux faits qui viendrait
correspondre à ce qui est interdit.

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C’est étudier le mode de détermination d’un crime, mode de détermination des infractions et mode
de sanctions des infractions.

Mais quelle est la fonction du droit pénal ?


Exemple : meurtre, presque en tête du code pénal, article 221-1 du code. Il nous explique que le meurtre

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est puni de 30 ans de réclusion criminelle.


Ce meurtre, il est incriminé, prohibé dans le code pénal dans un certain endroit, c’est le deuxième
livre qui est consacré aux atteintes contre les personnes, par exemple le vol est une atteinte aux biens.
Dans ce livre, il est dans une section consacrée aux atteintes volontaires à la vie.
C’est en amont, une remarque sur la déf du meurtre, « le fait de donner volontairement la mort à autrui ». Il
reçoit une certaine punition, dans une certaine section, dans une certaine définition.

Fonction répressive, punitive du droit pénal, il est là pour sanctionner mais pas seulement. Il punit, il
réprime les comportements qui portent atteinte aux valeurs qu’une société juge les plus importantes. 30
ans de réclusion criminelle. En termes de proportionnalité le droit pénal réprime quelque chose de grave.

Le droit pénal en prohibant le meurtre, manière négative, cela signifie que l’on attache une
valeur importante à la vie.

Deuxième fonction du droit pénal, une fonction expressive, parce que le droit va exprimer les
valeurs fondamentales d’une société, d’une manière négative. On dit parfois qu’il est normatif, il n’est
pas simplement sanctionnateur.
Jean Pradel a écrit « que le droit pénal était la véritable institutrice de la nation », à prendre avec du recul,
mais une idée que si on lit le code pénal, on peut prendre la mesure des valeurs considérées comme
essentielles par la société.

Le droit pénal est-il moral ? les deux ne se confondent pas, le droit pénal et la morale peuvent
avoir une surface commune mais les deux ne se superposent pas.il peut y avoir des décalages. Il ne faut pas
non plus qu’ils soient trop désolidarisés, cela voudrait dire qu’il y a un décrochement entre le droit pénal et
l’état des mœurs.

Fonction qui témoigne d’une subtilité supplémentaire. Meurtre, fait de donner la mort mais de façon
volontaire, à autrui. Tentative de suicide : atteinte à la vie mais atteinte à la sienne. Fonction protectrice
du droit pénal, quelque chose qui existe parce que le droit pénal réprime des comportements qui portent
atteinte à la société, il les définit, dans le droit pénal moderne. En 1810, le viol n’avait pas de définition.
Aujourd’hui on définit les infractions, donc les comportements, c’est donc le délimité, c’est tracer
un contour et ce qu’il y a à l’intérieur c’est interdit mais ce qu’il y a l’extérieur ce n’est pas interdit ou en tout
cas pas dans ce texte.
Si cela ne concerne pas autrui, cela relève de notre liberté, tentative de suicide, mais la
provocation de suicide est incriminée, plus une seule personne engagée.

Le droit pénal précise les comportements interdits et donc il nous protège, il délimite, il trace
une frontière entre ce qui est interdit et ce qui est autorisé. Tout ce qui n’est pas expressément prohibé
est autorisé, article 5 de la DDHC.

Le droit pénal a trois fonctions simultanées. Mais il a un double visage, d’un coté on incrimine
des comportements, on veut protéger autrui, sa vie, sa liberté, d’un coté le droit pénal est un vecteur de
protection de nos droits, de notre sécurité…
Et pourtant il est très ambivalent. Quel est la première branche du droit que les systèmes
totalitaires utilisent ? le droit pénal. Il peut aussi rapidement devenir un instrument d’oppression, de
terreur, s’il est mal utilisé, un instrument autoritaire. Ambiguïté du droit pénal.

Composantes du droit pénal, voir de quoi il est constitué, l’anatomie du droit pénal.

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Droit pénal c’est une expression générique. Le droit pénal est une branche du droit mais sur
cette branche, il y a des ramifications.

Première distinction, entre le droit pénal de fond et le droit pénal de forme. - Droit

pénal substantiel : droit pénal de fond, études des incriminations et des sanctions.

- Droit pénal procédural : droit pénal de forme, ce dernier n’a pas le même objet, observer et étudier

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le fonctionnement et l’organisation des juridictions pénales, des juridictions dites répressives.


C’est l’étude du procès pénal au sens large.

Un procès pénal c’est une infraction soupçonnée d’avoir été commise, on va mener des
investigations sur ses preuves, mener par les services de police, elle commence par l’enquête de police, mais
aussi peuvent être judiciaire, c’est l’instruction ou l’information judiciaire. Le ministère public, le parquet
décide ou non d’engager des poursuites contre une ou plusieurs personnes. Le procès au sens strict c’est le
jugement, l’audience principalement, dans lequel on va statuer. Il ne peut y avoir de jugement que s’il y a eu
une enquête et si le ministère public a engagé des poursuites.

Pour le droit pénal de fond distinction ;

- Droit pénal général


On s’occupe des conditions générales de l’incrimination et des modalités générales de la sanction.
Composantes générales, les conditions de l’infraction, un élément matériel et un élément moral

- Droit pénal spécial


On observe chaque incrimination. Là on regarde quel est l’élément matériel et quel est l’élément moral et
les sanctions propres à chaque incrimination.

Pédologie ou le droit de la peine, à l’intérieur du droit pénal général qui ne s’occupe que de la sanction
pénale.

Siège du droit pénal général, le code pénal, un 1er le code pénal ancien de l’époque napoléonienne de 1810.
Aujourd’hui un nouveau code pénal qui a été mis en place par des lois adoptées en 1992, un ensemble de
lois et entrées en vigueur le 1er mars 1994.

Le nouveau code pénal n’est pas numéroté normalement. Le premier article du code pénal est
l’article 111-1. Les trois premiers chiffres dans l’ordre :

- 1er chiffre numéro du livre, 1er livre du code


- 2eme chiffre : le titre du livre
- 3ème chiffre : renvoi au chapitre
- Après le tiret : renvoi à la numérotation a l’intérieur.
434- 1 : 4eme livre, 3ème titre, 4ème chapitre.

Le droit pénal général se trouve principalement dans le livre premier, dispositions générales,
suivi de la définition des différentes infractions contre les personnes, livre deuxième, livre troisième
infraction contre les biens…

Le droit pénal spécial lui envisage chaque infraction, chaque texte, avec les conditions
exécutives. Il se morcèle en une multitude de droit pénal spéciaux qui vont prendre pour appellation et avoir
pour objet des domaines des zones spécifiques de l’activité humaine, droit pénal des affaires, droit
pénal du travail, droit pénal de la consommation, droit pénal de l’environnement, droit pénal des médias,
droit pénal des sociétés commerciales…

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Ces disciplines correspondent aux développements des activités de tous les jours mais surtout
aux développements des infractions pénales dans des domaines de plus en plus variées dans la société. Cela
témoigne d’un droit pénal assez galopant, qui s’étend à de plus en plus de domaine de la vie en société.
Il est pris dans un mouvement d’expansion permanent, il ne contracte jamais, il se détend. Si on consacre
des sous genres particuliers, il existerait des règles spécifiques, ce qui est préoccupant, technicisation
renforcée.

Le code pénal lui-même ne réunit pas toutes les infractions pénales. Par exemple dans le code
de la route. Parfois même des infractions pénales non codifiées mais présents dans des lois. Quand une loi

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qui est adoptée, c’est rare qu’il n’y ait pas de dispositions pénales dans cette loi.

Combien d’infractions pénales en France ? plusieurs dizaines de milliers de comportements qui sont
sanctionnés, juste en France. « Nul n’est censé ignorer la loi », et beaucoup de ces textes ne sont jamais ou
rarement appliqué.

Droit pénal international du droit pénal national.


§ 2. La place du droit pénal

3 choses : le droit pénal est une branche du droit, rapports du droit pénal avec les autres branches. Le
droit pénal est un droit répressif.
Le droit pénal est une réponse aux phénomènes criminels mais ce n’est pas la seule matière qui s’y
intéresse.

A. Le droit pénal, branche du droit

Droit privé ? droit public ? ni l’un ni l’autre ?


Dans nombres de pays étrangers, rattaché au droit public, chez nous il est rattaché au droit privé. Point
commun dans l’organisation juridictionnelle du droit privé.
Un auteur disait que le droit pénal était une branche du droit public interne.

1. Rapports entre droit pénal, droit privé et droit public

Liés du droit pénal avec le droit public :

Les autorités compétentes en matière répressive sont des protagonistes rattachés à des organes de
l’Etat, qui détermine les infractions ? le pouvoir législatif. Pour certaines infractions mineures : l’exécutif.

L’enquête de police, elle est réalisée par la police qui relève du pouvoir exécutif. Les poursuites, le
ministère public, dépend du ministère de la justice donc du pouvoir exécutif. L’exécution des peines,
administration pénitentiaire : administration placée sous la tutelle du ministère de la justice, exécutif.

Les acteurs sont les organes de l’Etat, le droit pénal est marqué « du sceau de la puissance étatique ».

Si on étudie les fondements du droit pénal, on remarque l’importance des principes constitutionnels.
Tous les fondamentaux pénaux ont une part de principes constitutionnels. Par exemple : le principe
d’égalité et le principe de non-rétroactivité de la loi pénale. Il n’est pas possible d’appliquer un texte à
un fait qui a été commis avant l’entrée en vigueur du texte.

Lien entre DP et droit privé. Lien semble plus relâché les juridictions compétentes en matière
judiciaire sont aussi compétentes en matière civile. C’est purement juridictionnel et organisationnel. On
peut ajouter que le personnel est formé même endroit, ce sont tous des magistrats.

Derrière chaque infraction, il y a l’intérêt général, l’intérêt social mais aussi des intérêts privés. Meurtre
atteinte à une valeur fondamentale mais aussi atteinte à la vie d’une personne. Cela étant le droit pénal n’est
quasiment jamais seulement une atteinte aux droits privés.
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2. Autonomie du droit pénal

Elle n’a pas été mise en lumière par tous les auteurs. Portalis écrivait que « Le droit pénal était moins
une loi particulière que la sanction de toutes les autres ». Certains auteurs comparent le droit pénal a un gendarme
du droit, c’est une vision assez lacunaire. Le droit pénal peut créer des obligations autonomes.

Il ne sanctionne pas toutes les, c’était vrai mais moins qu’avant. Avant que le législateur inscrive que les
animaux étaient doués de sensibilité, le droit pénal n’a pas attendu pour sanctionner les actes de cruauté
envers les animaux.

Il y a donc une autonomie fonctionnelle du droit pénal.

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Mais il y a une autre forme d’autonomie, liée aux fonctions, technique, spécificité des concepts.
Spécifique au droit pénal, comme la complicité comme la légitime défense.

D’autres notions que l’on retrouve ailleurs mais autre conception en droit pénal, comme pour le
domicile. En droit civil c’est le lieu du principal établissement de la personne, en droit pénal tout lieu clos
ou une personne peut se dire chez elle.

B. Le droit criminel est un droit répressif

D’autres branches du droit ont un caractère sanctionnateur mais on peut faire une différence. Certaines
branches vont au-dessus du droit pénal, on est remonté à un concept plus large que le droit pénal.

1. D’autres branches du droit ont un caractère sanctionnateur

En droit public et droit privé, en droit civil.

En droit privé : des sanctions, comme la nullité, c’est une sanction, la condamnation aux
versements de dommages et intérêts c’est une sanction mais en général caractère compensatoire pour réparer
un préjudice subi.

2. Sanctions très sanctionnatrices

Comme des sanctions disciplinaires dans les ordres professionnels, ou de nature administrative,
sanctions douanières, sanctions fiscales, sanctions prononcées par l’autorité des marchés financiers… qui
peuvent parfois atteindre des montants importants par exemple plusieurs millions d’euros.

Difficulté pour le législateur, extraire des sanctions du droit pénal pour les intégrer dans
d’autres branches du droit, sanction qui peut être la même, pécuniaire souvent. C’est pour que ces
sanctions ne soient plus soumises au droit pénal. Notamment le principe de la non-rétroactivité.

C’est pour cette raison que la cour européenne des droits de l’Homme, a construit la matière
pénale. C’est une notion plus large que le droit pénal, qui englobe le droit pénal c’est un sous ensemble de
cette matière.
Quels sont les critères ? la sévérité de la sanction prononcée. Cela veut dire, par exemple : une
sanction prononcée de manière pécuniaire, peut être rattachée au droit pénal même si elle n’appartient pas
au droit pénal. Article 6 de la CEDH qui envisage des principes et des garanties fondamentaux à partir
d’un présupposé qui est l’existence d’une accusation en matière pénale.

13
§ 3. L’objet du droit pénal (le phénomène criminel et la réponse)

On peut s’interroger sur la manière dont le droit pénal répond, exemple du viol, étudier le viol
dans une perceptive du droit pénal, quel type d’infractions, conditions de l’infraction, les éléments
constitutifs, les sanctions prévues pour l’infraction et identifier la qualification du viol c’est un crime et tout
crime est de la compétence de la cour d’assisse.
On peut faire des constats hors juridique, applications du texte. S’interroger sur le travail des
juridictions sur le viol et aboutir à la conclusion que les magistrats ont encore aujourd’hui du mal à
reconnaitre un viol sans violence physique, alors qu’il n’est pas limité à la condition d’atteintes physiques.
Relève donc de la sociologie pénale, elle va être intéressé de porter un regard sur l’objet du droit pénal,
elle a pour objet d’étudier les juridictions pénales et ses effets sur le droit pénal.
Ouvrage de Jean Carbonnier, « droit et passion du droit sous la Ve république ».

Autre discipline que l’on appelle la politique criminelle. C’est plus large que le droit pénal donc
la pensée remonte au début du XIXe siècle, 1803 sous la plume d’un allemand, Feuerbach. Marc Ansène,

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grands penseurs, année 1975 et 90 Mireille Delmas-Marty.


« La politique criminelle est plus large que le droit pénal, étude de la réaction organisée et délibérée contre le crime,
contre les activités délictueuses, déviantes ou antisociales ».
La déviance n’est pas interdite en soit c’est un comportement pas contraire à la norme pénale mais
en dehors de ce que la majorité des gens ont l’habitude de faire, écart de comportement, marginalité. Cela
peut concerner le droit si la personne a des troubles mentaux, intéresse le droit parce qu’on sort du DP mais
la personne peut faire l’objet de ce qu’on appelle des soins psychiatriques sans consentement.

Réfléchir sur l’intervention de l’Etat mais aussi d’autres réponses. On peut aussi dédoubler le
type d’actions, hypothèses ou ce n’est pas l’Etat qui intervient. Exemple : dans une résidence, des voisins
entretiennent des relations, subissent des nuisances et considérant que les services de police n’agissent pas,
les résidents vont eux même agir pour patrouiller. Ce n’est plus l’Etat qui intervient, la réponse vient d’en
bas, comité d’autodéfense, sauf si les activités de ces personnes commettent des infractions. Parfois d’autres
formes de sanctions, par exemple au Japon, des entreprises vont punir des écarts aux normes, si des salariés
arrivent trop en retard au travail, ils doivent arriver en power ranger.

Dans certains cas, on va s’intéresser au crime différemment, d’autres disciplines qui ont pour
objet le crime et qui ont pour objet de l’identifier et de l’expliquer. C’est ce que l’on appelle les sciences
criminelles. On utilise ça pour identifier l’infraction et faire des recherches sur l’infraction.

- Des sciences criminalistiques, ensemble des procédés techniques utilisés pour rechercher des
infractions et identifier leurs acteurs. Les autopsies, la toxicologie, la balistique, la médecine légale,
l’anthropométrie (mesurer les aspects anatomiques d’une personne), la dactyloscopie (étude et
savoir relatif aux empreintes digitales), relever ADN…

- Deuxième branche : sciences criminologiques ou criminologie. Etude du crime dans une


perspective que l’on qualifie d’étiologique. La genèse, les causes. Les criminologues se fixent comme
objectif les moyens de limiter ce crime, d’endiguer, de remédier en quelques sortes au crime. La
criminologie est née à la fin du XIX e siècle, en plein positivisme. Elle est née dans le contexte du
positivisme d’Auguste Comte, elle est née sous la plume de l’école positiviste. 1876, ouvrage célèbre
« l’Homme criminel », auteur Cesare Lombroso. Ennuyeux pour la criminologie, il prétendait
identifier les criminels en fonction de caractéristiques physiques surtout de leur crane, emprunt d’un
grand déterminisme.

La criminologie s’intéresse aux causes, aux facteurs sociaux et psychologiques avec plusieurs
remarques. On peut avoir dans certains cas des causes physiques au crime mais c’est très limité.

On distingue la police technique et la police scientifique. Deux activités différentes.


Activités de terrains : relever des empreintes : police technique
Activités de laboratoire : analyser et exploiter : police scientifique.
14
On est en dehors du droit pénal mais cela permet d’apporter la preuve du droit pénal. Ce sont ces
activités qui apportent la preuve.
Rapport entre la criminologie et le droit criminel, le criminologue travaille sur le criminel. Pas déf
criminologique du crime, mais on s’en tient à sa déf normative. D’un autre coté la criminologie va
essayer de proposer des mesures préventives et le législateur peut s’en inspirer concernant le choix des
réponses pénales qu’il apporte. Les travaux de criminologies peuvent influencer le législateur.

Suivi socio judiciaire, injonction de soin., loi du 17 juin 1998, lié aux constats que certains
délinquants sont atteints de troubles de la personnalité et il est possible de travailler sur ces troubles pour
tacher d’en corriger les conséquences en termes infractionnels.

§ 3. L’objet du droit criminel

Comment faire pour mesurer le phénomène criminel ? le nombre de crimes, ce sont les aspects
quantitatifs du phénomène. Et il y a aussi les aspects qualitatifs du phénomène, la relativité du phénomène
criminel.

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A. Les phénomènes criminels

1. Le caractère relatif du phénomène criminel

Le crime est une notion universelle et intemporelle mais la question du contenu du droit pénal, et
le contenu de crime varie dans le temps et dans l’espace. Liée au contenu des normes et des lois pénales et
codes pénaux. Distinction entre le crime en tant que principe et la question de savoir exactement quelle
réalité, à quelle réalité renvoie ce crime.
Dans les sociétés étatiques, il faut constater l’universalité de la notion de crime, il n’y a pas société
sans crime même si cette formule est ambiguë. Il n’y a pas de société qui n’a pas conçue la notion de crime
mais aussi pas société ou il n’y a pas de crime. Une société fonctionne avec le concept juridique, mais
phénomène social aussi.

Question de savoir ce qui relève du concept juridique de crime, la notion de crime est universelle
mais est ce que le contenu du droit pénal est constant et universel ? est ce que les législateurs nationaux,
principalement les parlements, spontanément arriveraient aux mêmes conclusions érigées sur les
comportements pénalement repréhensibles.
Oui pour certaines infractions par pour d’autres. Et nous allons voir par ailleurs ces conceptions
sont susceptibles d’évaluer dans l’espace mais aussi dans le temps.

Christine Lazerges a écrit à propos de l’infraction et du crime, elle écrivait :

« le crime est un acte ou une omission qui a causé, crée suffisamment d’inquiétude à une société
pour qu’elle s’estime dans l’obligation de se défendre, de se protéger contre l’auteur de ce comportement
par des mesures spéciales qui visent à prévenir et à réprimer le crime. »
La phrase est au passé.

Plusieurs remarques, le crime « est donc le résultat d’un contexte socio culturel », qui varie selon les
lieux mais aussi selon les époques en fonction des valeurs, de la culture de tout ce qui fait l’histoire d’une
société.
Les législateurs ne légifèrent pas par hypothèse mais par réaction d’un comportement qui s’est
produit, on réagit et on intervient en réponse à des comportements considérés comme inadmissibles et
condamnables. On intervient pour les comportements qui suscitent le plus d’inquiétude. Parfois on réagit
trop, et on réagit trop vite. Il suffit de penser à certains évènements, particulièrement marquants, qui
suscitent des réactions plus ou moins inspirés du législateur.

15
Le droit pénal intervient mais trop émotive parfois. Le résultat ce sont des lois pénales tout à fait
nécessaires, des incriminations et de l’autre côté des infractions qui le sont moins et qui viennent épaissir le
code pénal d’une manière peu profitable.
Exemple sur la tendance du législateur sur sa tendance à faire des législations-faits divers, une loi
adoptée à la suite d’un fait divers, et encore faut-il en avoir connaissance. Exemple : le bizutage, le fait de
soumettre dans le milieu scolaire, des nouveaux a certaines épreuves qui peuvent porter atteintes à l’intégrité
physique, psychique… il y a eu un certain nombre d’affaires de bizutage il y a une vingtaine d’années, loi du
17 juin 1998. A l’époque il y avait déjà des infractions applicables mais on a introduit une nouvelle infraction,
c’est une réaction du législateur et une intervention du droit pénal, trop rapide et pas forcément nécessaire
qui peut être critiquable.

Loi du 20 juin 2008, un législateur est intervenu pour renforcera la répression des infractions non
intentionnelles, l’hypothèse d’aggravation, ce sont des agressions canines, pourquoi juste les chiens ? avant
affaires avec des dommages importants dans lesquels étaient intervenus des chiens, mais il existait déjà
d’autres moyens de gérer ces agressions.

Citation de Montesquieu, « il ne faut toucher aux lois que d’une main tremblante », cela signifie
toucher à la loi surtout pénale est lourde de conséquences.
« Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires », c’est purement mécanique et vrai en droit pénal.
S’il y a quelques interdits en DP c’est marquant, si on les multiplie ils deviennent moins forts. Mais il existe

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tout de même une hiérarchie entre les infractions.

A. La variabilité du crime dans l’espace

Il y a des points communs et des différences, à un même moment les législations peuvent avoir des
orientations différentes tout en s’accordant sur un certain nombre d’infractions, autour des interdits
fondamentaux, le meurtre et le viol par exemple. On fait à cet égard une distinction entre les infractions
naturelles et plus artificielles. On parle aussi d’infractions conventionnelles.

Les infractions naturelles seraient universelles.


Les infractions artificielles seraient liées aux particularités sociales économiques culturelles, aux sociétés.

Meurtre, viol, violences, correspondent à des comportements qui susciteraient la réprobation dans toutes les
sociétés, est ce qu’on a nécessairement la même définition et la même conception ? est ce que ce sont les
mêmes éléments constitutifs de ces infractions ?

Le viol, atteinte à la liberté sexuelle de la victime, le fait d’obtenir sans consentement ou d’imposer
des actes de nature sexuelle, il s’agit d’imposer des relations sexuelles à autrui, sans son consentement. Mais
au-delà de ça on peut se rendre compte que tous les systèmes juridiques n’ont pas la même conception du
viol.
Quels sont les moyens retenus par le droit pénal ? quels sont les façons dont on envisage la réalisation du
viol ? quels sont les moyens prohibés par le droit pénal pour porter atteinte à la liberté ? Ce sont des
adminicules, ces atteintes, ce sont les instruments, les moyens de l’infraction.

En droit français, le viol est un acte de pénétration sexuelle commis par violence contrainte,
menace ou surprise.

Violence, contrainte, menace, incrimination : violence, violence directe et indirecte. D’après le


droit pénal français, article 222-23 du code pénal.
Mais la surprise n’est pas une violence, c’est par l’emploi de la ruse. Viol par surprise d’après
une affaire, par exemple un homme qui se fait passer pour l’époux d’une femme, la victime se méprenait sur
l’identité du partenaire.
Tous les systèmes juridiques ne prévoient pas toujours les mêmes moyens.

16
Le code pénal portugais retient le viol par la contrainte, pas de référence à la ruse. En Italie, le viol c’est le
fait de forcer qqn à des actes sexuels, par violence, menace ou abus de pouvoir. Abus de pouvoir on le
retrouve dans d’autres codes comme la fédération de Bosnie Herzégovine.

Deuxième question : le viol c’est quoi ? une pénétration, sinon agressions sexuelles. Mais qui
pénètre qui ? l’agresseur pénètre l’agressé, en France jusqu’à la loi du 20 aout 2018, « acte de pénétration sur
la personne d’autrui », « sur la personne d’autrui ou la personne de l’auteur », après 2018. Affaires avec des
agresseurs qui exécutent des actes de fellation forcée, il peut y avoir la qualification de viol.
Contraindre une autre personne à subir ou à pratiquer des actes sexuels, dans le code portugais pour la
définition du viol.

Est-ce que toute personne peut s’estimer victime d’un viol en cas de pénétration sans son
consentement ? question du viol conjugal, est ce que le lien du mariage fait obstacle à la qualification de
viol. Il y a eu en France une évolution sur ce lien. Avant on ne pouvait pas porter plainte contre l’époux,
début des années 90, le juge a accepté qu’un viol pouvait être concevable même avec des gens qui sont liés
par les liens du mariage.

Dans d’autres pays le viol est difficilement concevable pour les personnes dans les liens du
mariage, cela marche pour les mineurs, pour l’instance de divorce.

On peut voir des différences sur la manière dont on définit et réprime ces comportements.

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B. La variabilité du crime dans le temps

Cette idée qu’une société n’éprouve pas le besoin de se protéger contre les mêmes
comportements à toutes les époques. Pour le viol c’est une évolution, ne change rien que l’on réprime le
viol.

Remonter dans le temps en France :


Avant 1791, ou l’aspect religieux était important, le blasphème était sanctionné pénalement. Le suicide était
sanctionné pénalement. On a puni le cadavre de la personne, Simon Paladin, on le traine dans la ville, c’est
lié à l’exemplarité de la peine.

1975, deux choses importantes concernant la femme, d’abord la disparition de l’infraction dite «
d’adultère », est comme on le dit dépénalisé, ce n’est plus une infraction. Et également, en plusieurs étapes,
la dépénalisation de l’IVG. En réalité cette décriminalisation était censée être provisoire mais on la pérennisé.
Par ailleurs, le regard a complétement changé sur cette IVG. On en parle actuellement, en France, on se
demande jusqu’à quand on peut pratiquer l’IVG.

Jusqu’en 1975, l’IVG est une sanction pénale. Mais aujourd’hui il existe des infractions à l’entrave de
l’IVG, non seulement dépénalisation mais basculement total de la perceptive, on sanctionne les personnes
qui pourraient l’entraver.

Légalisation, dépénalisation, décriminalisation

Dépénalisation, le comportement n’est plus sanctionné, plus d’infractions pénales. Mais cela signifie qu’il
peut donner lieu à d’autres mesures, civiles, médicales…

Légalisation : un comportement n’est plus sanctionné pénalement mais il est devenu totalement licite.
Meilleur exemple l’usage de stupéfiant, signifie que des produits peuvent être vendus, mais sous contrôle.

17
Les infractions sont organisées sous 3 catégories :

- Les crimes, matière criminelle

- Les délits, matière délictuelle ou correctionnelle, délictueux : contraire à la loi pénale en général.
Délictuel relève techniquement du délit au sens strict.

- Les contraventions, matière contraventionnelle

Correctionnalisation, : soit une contravention élevée à la catégorie du délit, soit un crime baissé à la
catégorie du délit.
Contraventionnalisation : auparavant un délit qui s’est transformé en

contravention 2. La mesure du phénomène criminel

La quantification du phénomène criminel, on ne peut que modestement l’évaluer ou l’estimer. Il y


a 4 concepts à retenir :

- La criminalité apparente : c’est celle qui est constater par les services de police. C’est le plus gros
chiffre que l’on puisse avoir précisément. On la nomme aussi l’écume du crime, ce qui affleure, ce qui est
visible. Mais ne rend pas compte de la totalité de la chose que l’on cherche à quantifier A l’intérieur, on a
la criminalité légale.

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- La criminalité cachée : le chiffre noir de la criminalité, celle que l’on ne connait pas.

- La criminalité légale : portion de la criminalité apparente, qui donne lieu à des poursuites devant
les tribunaux répressifs. C’est un sous ensemble de la criminalité apparente.

- La criminalité réelle : il faut additionner la criminalité cachée et apparente, c’est toutes les
infractions commises.

On peut quantifier avec des chiffres mais intéressant d’avoir une approche de regarder la criminalité
dans son évolution domaine par domaine. Augmentation de tel type d’infractions dans telle région. Cela
ne signifie pas nécessairement qu’il y a eu plus d’infractions, peut-être juste les victimes ont plus porté plainte
ou dans cette région les services de police se sont organisés pour être plus efficace ou ont eu plus de moyens.
C’est souvent lacunaire et c’est dur d’établir des liens entre les chiffres et la réalité.

L’interprétation des statistiques doit être faite avec des paramètres géographiques et culturels,
et économiques et matériels, sociaux et psychologiques. Et ensuite on va distinguer les infractions les
plus connues.
En matière de violence intrafamiliale, criminalité apparente est éloignée de la criminalité réelle. Dans les
vols de voiture ou cambriolage, criminalité apparente plus proche, souvent il y a des déclarations aux
compagnies d’assurances. Cette criminalité est mieux mesurée.

Les paramètres culturels jouent beaucoup, en Suède aucun soucis pour signaler le viol, en Sicile
par exemple le viol reste tabou et il peut être tabou d’aller porter plainte, il peut y avoir une règle de non
dit.

18
C. La réponse au crime, la sanction criminelle

1. Le principe de la fonction pénale

Il y a deux idées, une idée qui relève de la philo pénale et une qui relève du droit constitutionnel pénal.

1ère idée : celle de subsidiarité, le droit pénal est subsidiaire, philosophie pénale.
2ème idée : principe de nécessité des peines d’une certaine façon dit aussi nécessités des incriminations et
des interdits.

a. principe de subsidiarité du droit pénal

Postulat, le droit pénal quelques soit ses spécificités, inflige le mal au coupable, au condamné, il est
créateur de souffrance. On dit qu’il est afflictif, idée de la création de la souffrance, peine d’emprisonnement
peine de limitation de liberté.

Par ailleurs le droit pénal est infamant, il stigmatise, il fait peser sur le dos du condamné le poids de
la sanction pénale.
La sanction pénale c’est le moyen le plus dur, le plus extrême qu’un corps social puisse utiliser contre les
individus. Pour cette raison, le DP doit être utilisé avec prudence, précaution et mesure.

Subsidiaire, la sanction pénale a vocation à être utilisé en dernier recours, quand toutes les
autres réponses sociales sont tenues en échec. On parle également du DP « utilma ratio ». Notre DP galopant

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et tentaculaire laisse assez septique sur cette conception. Le DP est là pour marquer l’importance que la
société accorde à certains comportements.
Si on multiplie les interdictions sorte d’émoussement du DP.

b. Principe de nécessité des peines

Article 5 et 8 de la DDHC de 1789, « la loi n’a le droit de défendre que les actions nuisibles à la société », article 8
dispose que « la loi ne doit établir que des peines strictement et évidement nécessaires ».
En théorie, cela signifierait que le législateur ne sera pas entièrement libre. Libre dans son
pouvoir d’incriminer des comportements.

En pratique, pas grande répercutions, qui va vérifier cela ? le CC, va vérifier ce principe de
nécessité, mais il souligne régulièrement qu’il ne lui appartient pas de se substituer au législateur. Sauf cas
de disproportion manifeste, on porte atteinte au principe de proportionnalité. Question d’équité.

Proportionnalité de la sanction par rapport au comportement ou la nécessité de l’infraction en elle-même ?


il arrive que l’acquis pénal soit validé mais l’infraction est trop importante.

D’autres hypothèses ou le juge Const, va considérer qu’il n’est pas nécessaire de créer une infraction.
Exemple : 1996, censure d’une loi qui prévoit une nouvelle loi pénale dans le domaine du terrorisme, le CC
a fait observer, qu’il existait déjà dans l’arsenal répressif s’autres dispositions qui permettent de réprimer le
comportement que vous législateur voulez atteindre avec cette nouvelle infraction.

2. Les fonctions de la sanction pénale

Plusieurs remarques, ces fonctions il y en a plusieurs, et ces dernières sont parfois mutuellement
exclusives, elles ne sont pas toujours compatibles.

- La rétribution : 1er but avoué, infligé un mal au coupable en compensation du mal qu’il a fait subir ou
qu’il risque de faire subir. Cela ne signifie pas que le mal est de même nature. Probablement ici que
l’on va convoquer le principe de proportionnalité, entre la réponse apportée et l’infraction commise
dans son degré. Aspect rétributif, tribut.
19
- L’intimidation : on parle aussi de dissuasion, c’est un mal qui est prévu par une loi dans notre
système et parce qu’il est prévu par une loi, il prévient. Un mal qui est destiné à détourner les
personnes de la tentation de commettre des infractions. Il est difficile de mesurer l’étendue et
l’efficacité de cette dissuasion. Exemplarité aussi. Dans tous les cas on souligne le fait que la
sanction permet une réaction au crime, elle en donne les moyens, elle prévu, elle est censée
prévenir le crime. Elément qui semble le plus dissuasif, ni l’importance de la peine, ni la rapidité, ni
la célérité avec laquelle elle intervient. Entre un crime puni de 15 et 30 ans de réclusion, les 30 ans
ne sont pas plus dissuasifs. Ce qui jouerait en revanche c’est la certitude de la sanction, que l’on va
être puni si on fait quelque chose. L’apport de la criminologie, le fait que l’on sache que l’on va être
sanctionner avec certitude.

Deux types d’intimidation : collective et individuelle.

L’intimidation collective : prévention générale. On renvoi à la menace de la sanction pénale qui est
censée dissuadé tout le corps social de la sanction.

Individuelle : prévention spéciale. Ce serait l’idée que la soumission de l’auteur de l’infraction a une sanction
pénale est de nature à dissuader celui-ci en particulier, de persister dans son comportement criminel, de
récidiver. Commettre la même infraction mais aussi une infraction au sens large.

- La réparation (dans certains cas) : de qui ? de la victime de l’infraction. La sanction est une réparation
faite à la société mais réparation au sujet passif de l’infraction qui souffre de l’infraction, qui subit
un préjudice. Comment ? de différentes façons, peine de sanction réparation par exemple. Pourquoi
? influence et importance de la victime sur la scène pénale. Infraction pénale peine causée à une
société mais derrière les infractions une ou plusieurs victimes, dans cette idée on envisage cette

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fonction de réparation.

- La réinsertion : différentes notions, autrefois de correction, relèvement, redresser, ce sont des idées
qui ne sont pas exactement les mêmes mais le point commun, la peine est censée améliorée la
personne. Vieille idée de l’amélioration morale de l’individu. Relèvement c’est cette idée. Elle est un
peu tombée en désuétude, la sanction est supposée de permettre au condamné de se resocialiser ou
se socialiser. C’est très compliqué mais c’est plus une démarche de soutien. Affaire d’Outreau :
personnes qui ont été même pas condamné mais mis en cause pénalement, perdre leurs amis,
demande de divorce, perte de conjoint et des enfants. Cette idée de réinsertion est compliquée, dans
les faits. Dans les droits de la peine c’st une question des plus complexes, dur de la mesure. C’est
une obsession des pouvoirs publics, du législateur, meilleure moyen d’espérer que la personne ne
recommence pas.

- La neutralisation : peut renvoyer à des mécanismes classiques. La sanction pénale est censée rendre
inoffensive la personne qui y est soumise au moins momentanément. Peine de prison de 5 ans, a
priori elle ne récidive pas. C’est-à-dire que pendant 5 ans on neutralise les actions de l’individu.
D’autres exemples : peine d’amende, appauvrissement de la personne, limite la personne. Par ex la
castration chimique, anti androgène à des délinquants sexuels. Dans ce cas on agit directement.

Elle devient problématique quand elle est portée à des extrémités, forme d’élimination de neutralisation
définitive. Il y a différentes formes d’élimination, 4 formes différentes.

- 1ère neutralisation : élimination physique qui n’existe plus dans notre système juridique, la peine de
mort, abolie en France en 1981. Elle a été abolie grâce au travail de Robert Badinter. (« l’abolition »
et « l’exécution »). L’atteinte irrémédiable au faculté mentale, lobotomie, trépanation. Notamment
dans l’ex union soviétique.

20
- L’éloignement physique définitif : entre 1885 et 1970, la France a connu un mécanisme qu’on
appelait la relégation, il y a eu la transportation, même philosophie. Les multi récidivistes étaient
tout simplement exclus du territoire métropolitain français. Transporter outre-mer définitivement.
Il s’agissait des délinquants cités « incorrigibles », destination la Guyane, la Nouvelle Calédonie avec
des travaux forcés pour les punir et pratique à l’époque pour apporter un soutien à la colonisation.

- 3ème forme : l’exclusion non plus physique mais du corps social par la mort civile. Sous l’empire du
code pénal ancien elle existe jusqu’en 1854. La succession était ouverte, le mariage est dissous mais
surtout la personne est privée de son nom et porteuse d’un simple numéro. Exclu du corps social
et privé de toute personnalité juridique. Les Etats autoritaires ou totalitaires ont tendance à toujours
utilisé ces mécanismes. On appelait ça la peine dite de « mort de l’honneur ». Perte de la nationalité
et mise au ban du pays. Code pénal de 1926 de l’URSS, privation de la citoyenneté et expulsion
obligatoire de la personne dès lors qu’elle avait été déclarée « ennemie des travailleurs ».

- Privation de liberté perpétuelle, prison à vie, infractions graves voir très graves, la personne n’a pas
vocation à retrouver sa liberté à aucun moment, il n’existe pas de possibilité de revoir le jour.
Badinter a dit « que la réclusion criminelle à perpétuité peine de mort qui ne s’arrête jamais ».
Rétention de sureté : différence notable avec la réclusion elle n’est pas fondée sur la commission
d’une infraction en tant que telle. Elle est liée à la dangerosité de la personne, la rétention n’est pas
prononcée à raison de l’infraction mais du potentiel nocif relevé par cette infraction. C’est une
mesure de sureté d’une durée potentiellement illimité. La personne n’a pas vocation à survivre
socialement.

Section 2 : Brève histoire des doctrines pénales

Logique et rationalité qui peuvent être différentes sur le crime et sur la peine.
La justice et l’utilité.
La justice renvoi à l’idée de sanction d’un individu dans une analyse rétrospective. Sanction en raison de la

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faute qu’il a commise. Orienté vers le passé, on punit en fonction de l’acte puni

L’utilité renverrait en revanche à l’idée de la meilleure protection de la société en fonction de la protection


de ses intérêts. Orienté vers l’avenir. Est-ce qu’on puni en fonction de l’utilité sociale de la réflexion ?

Dans quelque chose de moral, une sorte de paiement d’expiation de dette ou dans l’efficacité de la
protection du corps social.

Justice, expiation morale, fonction rétributive de la peine.


Si on est dans l’idée de la protection de la société, idée de l’utile, on est plus dans l’idée de l’amendement,
neutralisation, élimination.

Ces deux concepts clés ont des répercussions sur la fonction de la peine. C’est l’histoire d’un mouvement
de balancier entre la justice et le juste.

Lié à la représentation que l’on se fait de celui qui commet l’infraction et elle peut varier selon les époques,
selon les moments, selon les cultures mais elle peut varier selon les catégories de criminels à un moment.
On peut identifier 3 figures :

- Celle du malade au sens pathologique du terme : celui qui accomplit un crime en raison d’une
pathologie de l’esprit.

- Celle du pêcheur : idée chrétienne de pêcher. Cette idée est écartée de notre philosophie pénale
contemporaine. Délinquant, être en faute au sens moral.

21
- Celle du monstre, de l’anormal : que l’on va voir dans l’antiquité, à l’origine un être merveilleux,
porteur de la volonté divine. La monstration c’est le fait d’attirer l’attention sur, montrer. Le monstre
sous la plume des penseurs du DP est celui qui mêle d’une façon confuse l’humanité et l’animalité.
Celui qui mêlerait ces deux aspects, le crime violation des lois de la société mais aussi des lois
de la nature chez l’individu. Monstre pas seulement dans ce qu’il fait mais aussi de ce qu’il sera,
en raison de son apparence physique, le monstre dans les écrits c’est l’être primitif, insensible,
barbare, avec cette question que l’on retrouve dès l’Antiquité, Michel Foucault a posé « est ce que a
lui qui est différent ou que l’on prétend diffèrent, on va lui appliquer les mêmes lois qu’aux autres ? dans la mesure
ou il serait différent de notre nature, est ce que la société ne devrait pas s’en débarrasser sans même passer par les lois
normales, ». Souvent on le distingue avec des traits physiques, la déformation, la laideur seraient les
caractéristiques de ce trait de monstre. Gustave Lebon les comparait à des chiens enragés.

On retrouve souvent cette distinction entre le simple délinquant, celui qui a commis l’infraction, et le
délinquant incorrigible qui serait irrécupérable puisqu’il serait naturellement porté vers le crime.

Dans l’esprit de certaine distinction entre le libre arbitre : choix de la personne et celle du déterminisme
ce n’est plus un choix mais commander par quelques choses à l’intérieur.
Libre arbitre il y a une sorte de liberté de la personne, mais le déterminisme la personne ne pouvait pas
faire autrement.

I. L’Antiquité

A. La philosophie grecque

Institutionnellement, le crime en Grèce antique, est une souillure une impureté qui est considéré
comme une injure faite aux dieux devant être châtié. La peine est au carrefour de deux idées. La victime doit
voir son honneur rétabli et ou son patrimoine et que le sujet actif, qui a causé l’infraction doit être outragé
et humilié. Lien entre les deux. C’est par l’outrage humiliant de l’auteur de l’infraction que la victime voit
son honneur réparé.

Platon et Aristote, P les causes du crime on trouve déjà la distinction avec les délinquants

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normaux et les délinquants anormaux, pervers.

Pour les délinquants normaux, cause du crime, une des trois affections de l’âme, répertorié par Platon lui-
même, la colère, le plaisir ou l’ignorance. Ces affections sont considérées comme des maladies, qu’il faut
guérir, on peut guérir l’individu.

Délinquants anormaux, cause du crime plus perverse, pour ces être-là la seule sanction qui tienne c’est
l’élimination et la mort, certains atteints congénitalement d’une tare qui les vouerait au crime et il faudrait
les supprimer.

Pour les délinquants normaux on répare le préjudice subi, reconstituer l’ordre naturel perturbé
par le crime, intimider les habitants de la cité et trouver une cure à la maladie du criminel. Il s’agit de guérir
la personne, l’idée du châtiment et de la peine n’ont pour fin que la faute à venir. Le crime est sanctionné
dans la mesure ou il est un indice de la faute qui pourrait venir ou revenir, soit celle du condamné soit celle
des habitants de la cité.

Pour Aristote, plus de maladies de l’âme à la source du crime mais l’exercice d’une liberté, il reconnait le
libre arbitre. Capacité de penser d’agir et de vouloir par soi-même. Seul l’acte accompli volontairement peut
être réprimer. La peine chez Aristote doit restaurer l’ordre naturel, et elle doit permettre de restituer à la
victime ce qui doit lui être restituer, sorte d’équivalence entre ce que doit avoir la victime et ce que doit
perdre le condamné.

22
B. La pensée romaine

Les romains double finalité : la rétribution et la prévention par l’intimidation. La


rétribution idée de proportionnalité, gradation de la peine en fonction de la gravité du crime.

Prévention : la peine doit être une leçon d’éducation civile.

Sénèque, dans le sillage de Platon, on doit punir non pas parce qu’on a péché mais pour qu’on ne
pêche plus. « Tout fait consommé est irrévocable on ne prévient que pour l’avenir ». Peine dans une perceptive curative,
pour Sénèque comme pour Platon, crime commis contre une victime et ce crime relève un mal spirituel
donc thérapie de soin. Par ailleurs lié à son analyse de la peine au sens de l’utile exemplarité de la peine
pour la victime.

II. L'Ancien Régime

On va s’intéresser du XIII e au XVIII e siècle. Un auteur pénaliste spécialiste de l’histoire du droit


pénal, Jean Marie Carbasse, a écrit à propos du droit pénal que cette période présente finalement une
grande homogénéité, « une incontestables homogénéité ». Mais vaut aussi sur la pensée sur le crime et sur la peine.
Un criminologue, Maurice Cusson, canadien, a écrit qu’à cette époque il y a les juristes qui écrivent
sur la question criminelle, des philosophes mais également des théologiens. Ils vont réfléchir sur la
question criminelle et on ne distingue pas nettement le droit, la religion et la morale.

Cela signifie que la faute, le péché et l’infraction sont des conceptions qui peuvent se
superposer, le crime va être mâtiné d’une réflexion sur les trois.
Un auteur, Jousse dans ses écrits on a l’illustration de cette ambigüité. Pour Jousse le criminel est un
homme comme les autres. Et pour lui le criminel comme tous les autres hommes est condamné à la
souffrance, à la douleur et à la mort, conception chrétienne à cause du péché originel qui l’aurait
irrémédiablement souillé et corrompu.

Il est également porté au mal, naturellement. Soit l’Homme essaye de contenir sa proportion
naturelle à faire le mal, soit il ne la contient pas, soit il laisse libre court à ses passions qui pour Jousse sont
la source du mal que l’on cause à autrui soit il endigue ses passions.
L’homme qui commet le crime, « celui est impétueux », incapable de dominer ses émotions, de

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chasser les mauvaises pensées qui l’habitent.

Pour Jousse ses passions sont soit la colère soit la concupiscence. Il faut cultiver la vertu, une
forme de rectitude morale, sinon on peut tomber dans le crime.
Il y a chez Jousse comme chez Aristote, et aussi pour Saint Thomas d’Aquin, l’Homme est libre, il est
pensé comme une créature divine, il est capable de penser de faire comme il lui plait, libre arbitre de
l’homme.

Chez Saint Augustin et saint thomas d’Aquin, le crime ne relève pas d’une force intérieure, mais
de l’acte conscient de l’Homme. Mais ces théologiens réservent la question aux personnes qui n’ont plus
leurs libres arbitres. On ne peut reprocher à un homme son acte conscient. On croit au libre arbitre mais on
part du principe qui si on reproche qqc à qqn c’est dans son état conscient.

En langage commun on vérifie que la personne a agit avec discernement, si elle a agi avec
suffisamment d’intelligence, de la réalité. En DP on parle de la question de l’imputabilité, question de
savoir si la personne a agi avec suffisamment de lucidité. Aspect de la responsabilité capitale qui distingue
le droit pénal du droit civil.

Le droit canon tente de distinguer le péché et le crime.


Le péché serait une transgression de la loi divine et relèverait du for interne ou intérieur qui
débouche sur par exemple : sur la mécanique de la confession. Il suppose le dol ou la faute mais le péché
n’est pas toujours assimilable au crime.

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Le crime serait toujours un péché. Cela étant c’est plus qu’un péché, il marque un trouble à l’ordre
public, pas simplement question du for intérieur mais aussi le for externe. S’il concerne le for externe, il
concerne la société et donc la justice elle-même.

La peine, la réaction remplit plusieurs fonctions. Globalement deux idées :

- Le condamné doit expier sa faute, purifier son âme, c’est la rétribution attribuée en retour comme
une dette que l’on doit s’acquitter, voire une expiation. On a des analogies pour nous expliquer que
le criminel doit expier sa faute par sa peine comme le Christ lors de la passion.
- La peine s’inscrit aussi dans une volonté d’amélioration, de perfectionnement, de relèvement de
l’individu qui a chuté, qui s’est révélé mauvais et qui doit être rendu meilleur. Idée de correction,
relèvement, rédemption (trop religieux).

Cette conception ne se retrouve pas dans l’ordre séculier et Domat écrit que la question de la correction
de l’homme relèverait de la justice spirituelle. Mais la justice séculière aurait pour tâche de réprimer le
trouble à l’ordre social, de punir et de venger le crime avec par ailleurs cette idée de publicité imposée au
criminel.

III. Kant et la théorie de la justice absolue

Les idées d’Emmanuel Kant, deux ouvrages, la critique de la raison pratique (1788) et les
éléments métaphysiques de la doctrine du droit (1796). Pour Kant la faute pénale est également une faute
morale.
La faute morale doit donc être pénalement condamnée. Au niveau de la réponse Kant l’axe sur
l’expiation par la peine. Souffrance infligée à l’offenseur en réponse à la souffrance que l’offenseur a
préalablement fait subir à l’offensé. Aucune idée d’utilitarisme, pure justice d’où la théorie de la justice
absolue.

Wilfried Jeandidier écrit que la répression doit être assurée indépendamment de la question de
savoir si elle est utile ou non à la société.

L’apologue de l’Ile abandonnée montre cette conception extrême du juste, ou l’indifférence de l’utile.
L’auteur imagine d’une société est contrainte de quitter une ile sur laquelle elle s’était établie, les membres
vont se disperser. Les membres physiques se dispersent et la société se dissout. Or, juste avant le départ des
membres, juste avant l’abandon de l’ile, se pose la question de l’exécution de la peine capitale d’un individu

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criminel qui a commis une faute passible de la peine capitale et condamné à mort.

Question doit on exécuter la peine capitale ?

Par rapport à l’utilité elle est relativement nulle, si on résonne par rapport au juste, elle doit être exécutée.
Selon Kant elle doit être exécutée même si elle n’est pas utile, l’exigence de Kant relève d’un impératif
catégorique.

IV. L’École classique

Plus ou moins contemporaine de Kant, autour de deux auteurs principaux, qui ont beaucoup écrit
sur le droit pénal

A. Cesare Beccaria

En Italie, né en 1738-1794, son ouvrage « traité des délits et des peines » 1764. Ce traité a influencé notre
droit pénal contemporain notamment en ce qui en consiste la clef de voute, et les fondations : la légalité
criminelle.
C’est la légalité des délits, la légalité des peines mais aussi la légalité procédurale. Or, cela
signifie qu’une personne ne peut pas être inquiété pénalement pour un fait qui n’est pas expressément

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réprimé par la loi et prévu par la loi. Aucune personne ne peut être soumise à une peine non prévue par la
loi.

Légalité procédurale : on ne peut pas être arrêté ou détenu ou mis en accusation hors les cas prévus par
la loi, selon les formes que cette loi a prescrite.

Pourtant lorsque Beccaria fait paraitre son traité, les réactions sont mitigées, certains accueillent
très favorablement les idées de ce dernier notant qu’il aurait « éclairé le ciel européen ». Mais les réactions ne
sont pas toutes positives.

17 février 1765, la gazette de l’Europe recense l’ouvrage mais le nom de l’auteur n’est pas
mentionné. Important par rapport à la pensée, cette gazette précise simplement que « l’auteur a manqué de
respect aux pénalistes qui l’ont précédé ».

Il y avait à la fin de l’ancien régime un juriste pénaliste, Muyard de Vouglans, très imbu de son savoir
écrit à propos de cet auteur italien, que c’est un jeune impertinent et qu’il est illuminé. Il a même écrit en
1766 une réponse à Cesare, « réfutations des principes hasardés dans le traité des délits et des peines ».

Cesare résonne à partir de la notion de nécessité. Quelqu’un de très rationnel, on ne doit


réprimer pénalement que ce qui est strictement nécessaire. Deuxièmement, la peine elle-même doit être
nécessaire, ce n’est pas l’idée de la peine mais la peine en elle-même.
Il est pour l’abolition de la peine capitale, il propose cette abolition. Il a eu une grande
influence en droit pénal et en procédure pénale.

En droit pénal :

Il prône le principe de la légalité criminelle. C’est la clef de voute du droit fondamental pénal,
les lois seules peuvent définir une infraction et fixer la peine qui lui est attachée. Il préconise également
l’interprétation stricte de la loi pénale, des mots employés par le législateur.
Il prônait le principe d’égalité des peines, cela veut dire que selon lui les personnes commettant la
même infraction devaient être punie de la même façon. Ce n’est plus le cas aujourd’hui.

On fixe la peine en fonction de deux choses, et en amont on fonctionne avec des quantums de
peine, il y a des plafonds, le juge peut aller jusqu’à la peine maximale de l’infraction. La peine est fixée
par le juge, sans dépasser le max prévu par la loi.
Les deux principes :

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- Les circonstances de l’infraction


- La personnalité de l’auteur de l’infraction

La peine ne dépend pas juste de la nature de l’infraction dans l’absolu on tient compte des
circonstances, des modalités de l’infraction mais aussi de la personnalité de l’auteur, des aspects
objectifs liés à la réalisation de l’acte mais aussi plus subjectif lié à la personnalité de l’auteur. Individualisation
de la peine, contexte de l’exécution de l’infraction.

Beccaria parle aussi de l’individualisation de la peine mais pour autre chose. On pouvait
appliquer la peine de manière collective. Exemple : texte littéral, la chanson de Rolland, illustration, une
personne qui est considérée comme traitre, ganelon et il est écartelé, peine de mort. Et on nous explique que
ses parents sont pendus avec lui. Cela signifie, écrit dans la chanson « quiconque trahi se perd et les autres
avec lui ».

Deux remarques :

Il n’était pas rare que lorsqu’un individu était reconnu coupable d’un crime, les proches étaient châtiées
avec lui et ils subissaient les répercussions de l’infraction.

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Quand Beccaria parle de l’individualisation de la peine, on punit juste la personne, on s’oppose à l’idée de
peine collective, au niveau du droit pénal, la répression ne s’adresse qu’à la personne qui a reconnu les faits.

Beccaria prône également la modération des peines, selon une optique qui s’inscrit dans une
logique de proportionnalité entre la réponse de la société et le mal.

En droit procédure pénale : il prône la présomption d’innocence, une preuve par intime
conviction des juges, liberté dans la production de la preuve en justice et liberté dans l’appréciation de la
preuve. Pourquoi ? à son époque on fait l’inverse. Système de tarif, preuves classées, organisées, hiérarchisées
et avec une valeur a priori. La reine des preuves était l’aveu. Pour chercher à obtenir l’aveu par la violence,
donc la torture si la personne ne parle pas.
Le corollaire, « le doute profite à l’accusé » adage latin. Il a donc inspiré les articles 6, 8 et 9 de la DDHC.
Beccaria est un peu ambigu sur la question de la torture, mais en principe son idée est claire, il écrit un
chapitre dessus « barbarie consacrée par l’usage ».

B. Jeremy Bentham

1748-1832
Il a beaucoup écrit notamment sur le modèle architectural pénitentiaire, le panoptique, «
panoptikon » (1787) ainsi que les principes du code pénal (1789). Théorie des peines, l’utilitarisme accent
dessus. Le législateur serait un mathématicien suprême pour Bentham, qui doit trouver la meilleure manière
de gouverner les hommes. Tout doit être un calcul de gains et de pertes. Les peines doivent être orientées
vers l’avenir, de nature à prévenir la commission d’infractions semblables.

On trouve l’idée de l’exemplarité de la sanction pénale. Par ailleurs, Bentham ne considère pas
que tout le monde doit être puni pareil pour la même infraction. Il est plus proche de notre conception
moderne, il considère que la peine doit être proportionné à l’acte concret, pas seulement au type d’infraction
mais également elle doit tenir compte du degré de responsabilité morale.

V. L’École néo-classique

Dite école éclectique, on le trouve chez Rossi d’origine italienne qui a écrit un traité de droit pénal
1829 et Ortolan (1802-1873), deux universitaires qui incarnent la doctrine néoclassique, synthèse entre les
idées de la République Française et de l’ancien droit. On combine ici l’utilité sociale et la justice morale.
Punir ni plus qu’il n’est juste ni qu’il n’est utile.

La pensée néoclassique insiste beaucoup sur le libre arbitre, il s’oppose au déterminisme, capacité
de vouloir, de juger et penser par lui-même. Mais on progresse dans le savoir dans la science, on se rend
compte qu’il existe plusieurs degrés de liberté, de discernement, de lucidité dont il faudrait tenir compte dans

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l’optique de ce qu’ils appellent « l’individualisation ». Cette dernière elle trouve ses lettres de noblesse avec
un auteur qui s’appelait Saleilles 1898, « l’individualisation de la peine ».

Chez Saleilles, il y a une individualisation légale, premièrement, judiciaire deuxième et


administrative troisièmement.

Légale : on prend en compte par exemple une série de paramètres, circonstances aggravantes par
exemple, prise en compte in abstracto des éléments de l’acte.
Judiciaire : globalement on l’a déjà vu, idée que le juge doit être doté d’un pouvoir d’appréciation
de la peine en fonction du cas concret qui se présente à lui.
Administrative : idée que la personne qui est condamnée est un être humain qui évolue, appel de
l’auteur à tenir compte de l’évolution du condamné et permettre l’adaptation de la peine au cours de son
exécution.

Rossi illustre cette exigence sur le meurtre, sur l’usure, le fait par appât du gain de prêter à un taux
d’intérêt astronomique et sur le duel, affront en combat singulier.

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Le meurtre : doit être incriminé car sa répression est utile à la société et moralement juste par rapport à
l’auteur.
L’usure : il serait opportun socialement de la réprimer donc utile mais au niveau de la justice elle ne serait
pas suffisamment immorale pour imposer un châtiment pénal.
Le duel : pour Rossi il serait juste de le sanctionner mais pour lui il serait inutile de le faire parce que cet
acte ne serait pas socialement très dangereux.

VI. La doctrine positiviste

Elle nait en Italie à la fin du XIX e siècle sous la plume de 3 auteurs Cesare Lombroso, médecin
à Turin, « l’Homme criminel » 1776, Enrico Ferri, professeur à Rome « Sociologie criminelle »1881, Raphaele
Garofalo magistrat à Naples 1885 « Criminologie ».
Point commun entre ces auteurs, ils ne reconnaissent pas le libre arbitre, pour eux l’être humain
est déterminé, il est le jouet de force qui le dépasse, qui l’influence d’une manière déterminante. L’homme
n’agit pas, il est agi, il est conduit par des forces qu’il ne pourrait contrôler. Genèse de ces idées, il
serait possible de distinguer les criminels de ceux qu’ils ne le sont pas. Distinction physique chez ses
auteurs.

Le crime est présenté comme une sorte de réaction chimique, mécanique placé sous le signe de
la fatalité puisque tout est déterminé ils suffiraient d’identifier ces facteurs pour prévoir le crime. Lien
choquant entre ce qu’une personne fait et ce qu’elle est, constitutivement parlant et sociologiquement
parlant.

Pour Lombroso, le crime serait la résurgence des instincts primitifs de l’Homme. Pour Ferri,
l’explication est plus sociologique, la détermination vient du milieu de l’Homme. Causes exogènes.
Ils nient la liberté de l’être humain, pour eux le vrai sujet du DP se devrait être le délinquant et non l’acte,
on parle de criminologie du délinquant.

Par ailleurs ces auteurs considèrent que certains modes de vies sont dangereux en soit et il faudrait
s’en méfier, et faire l’objet d’un contrôle social renforcé, voire être neutralisé voire même définitivement
donc éliminer.

Modes de vies dangereux : ceux qui sont en marge du point de vue de ceux qui parlent : les mendiants,
les vagabonds, les alcooliques, les prostitués, les chômeurs.
La réponse du corps social devrait être adapté à chaque type de criminalité, il y a chez ferri 5 classes
principales de criminels.

Les 3 premiers groupes sont à éliminer les plus dangereux, et les deux derniers clémences,
indulgence car ils seraient moins dangereux.
3 premiers : les criminels nés, qui porteraient des stigmatiques anatomiques physiques permettant
de les reconnaitre. Les criminels aliénés, les déments les fous et ce que l’on appelait les personnes dépourvues

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de tout sens moral, les criminels d’habitude les récidivistes incorrigibles.


Deux derniers : les criminels occasionnels, réponse mesurée et les criminels passionnels, hommes
ordinaires simplement dépassés par leurs passions ou leurs émotions.

Ils privilégient une politique criminelle assurant la défense de la société. Deux moyens de lutte,
d’abord des mesures préventives. Ce que l’on appelle des mesures de prophylactiques sociales on les qualifiait
« des substituts pénaux », intervention avant toute infraction à l’égard d’individu non déterminé ou identifier.
L’exemple retenu de Ferri, rue sombre ou se commette de nombreuses infractions, le meilleur moyen d’y
mettre fin c’est de mettre un éclairage violent. Démolition des taudis, tracés de voies droites…
Vue de l’esprit, désordre urbain comme le désordre social.

Dangerosité des personnes, donnent lieu à des mesures de sureté et non plus à des peines, s’oppose
à la peine, la culpabilité on est reconnu coupable d’un acte que l’on a commis, dangerosité on peut commettre
des actes contraires à la loi pénale, on parle souvent d’actes infractionnels, d’état dangereux.
27
VII. Les orientations principales de la criminologie au vingtième siècle

Jean Pinatel, autre idée avec le sociologue Durkheim

A. L’étude des carrières criminelles

Jean Pinatel, 1960-70, l’auteur étude le délinquant en tant qu’individu et l’évolution de son
comportement depuis les débuts de sa carrière criminelle jusqu’à son abandon de cette carrière criminelle.
Pour lui, il n’y a pas de différences de nature entre les criminels et les autres, mais il y aurait quand même
chez l’homme, 4 éléments qui seraient réunis sur une personne pour qu’elle commette des crimes d’une
certaine gravité.
- l’égocentrisme
- l’agressivité
- l’indifférence affective, l’absence d’empathie
- la labilité, tendance de qqn ou de qqc d’être fluctuant de changer. Par extension pour une personne, une
personne instable sujette à des défaillances, d’une humeur changeante.

Il analyse chez les autres des particularités affectives et comportementales pour prévoir les futurs
délinquants, erreur logique répandue, chercher les facteurs de ces phénomènes pour procéder à une
inversion logique prendre les phénomènes, regarder les facteurs puis inversion, on prend les facteurs et
penser que les facteurs vont nécessairement impliquées les phénomènes. Toute cause va entrainer cet effet,
c’est faux.

B. L’approche de Durkheim

La clé d’explication du crime c’est l’anomie, nomos : la norme, une situation dans laquelle les sujets n’ont
plus le sentiment d’être gouverner par des normes précises. Ils ont le sentiment d’évoluer dans un cadre
normatif non clair. Cette rupture du lien social de l’individu qui expliquerait le passage à l’acte criminel.

C. La théorie des conflits de cultures

Idée simple, certains groupes au sein desquels évoluent sur les individus influent négativement sur
eux car ils sont criminogènes. Gabriel Tarde a développé des théories de limitations de l’individu par d’autres
individus, 1880.

Dans les années 1940, Sutherland auteur qui nous explique que le comportement criminel est
appris, on acquière des techniques d’exécution de l’infraction.

D. La criminologie de l’acte

Qui s’inscrit clairement en faux par rapport à l’école positiviste, on a cherché la clé du crime chez
le criminel. Maurice Cusson par exemple, on s’intéresse à l’entreprise criminelle en elle-même et on se
déplace de l’auteur vers l’acte.
Deux choses :

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Permet de ne plus considérer, de ne plus essentialiser le crime.


Rémond Gassin, le crime est le résultat loin d’être prévisible d’un processus d’interaction entre un auteur,
un individu et une situation qui se déploie dans le temps. A chaque étape de cette situation, l’individu fait
des choix qui ne sont pas prévisibles, pas toujours et pas totalement.

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VIII. Les Écoles de Défense sociale

Le droit pénal est remis en cause dans 3 lignes directrices. 3 idées

A. L’Union Internationale de Droit Pénal

Auteurs : Prins, von Liszt, von Hammaen Néerlandais, former par ces 3 auteurs. Ils reprennent la
thèse de l’Etat dangereux et le principe des mesures de sureté. Positivisme réduit, l’acte compte peu mais
l’état permanent de l’individu l’être mais pas le fait. Le juge a pour mission exclusive de défendre la société,
règne de l’utile.

B. L’École italienne de Défense sociale

S’établie autour d’un auteur, avocat à Gênes, Gramatica 1934, il veut éliminer les notions d’infractions et de
délinquants, il propose de substituer la notion d’infractions à l’anti-socialité. Ce qui n’a pas plus aux juristes,
c’est flou, c’est obscur, ne fonctionne pas pour la prévisibilité du droit pénal. Et il propose de développer
des mesures pour l’amélioration des êtres devenus antisociaux.

C. L’école française, la défense sociale nouvelle

Marc Anselm, président de chambre, 1954, « la défense sociale nouvelle », auteur marqué par la
seconde guerre mondiale mais aussi les atrocités qui ont été commises. Caractérisation fondamentale de cette
doctrine, son humanisme et une grande personnalisation. Humanisme attention à l’égard de l’être humain
et de la personne, une doctrine qui se veut proche de la personne en vue de sa resocialisation.

Pour lui la justice pénale doit être une justice humaine. Déjà il faut s’intéresser à la personne
observer le délinquant, examiner sa personnalité, l’entendre le comprendre…
Deuxième il faut insister sur une pédagogie de la responsabilité, faire naitre par le DP le sentiment de
responsabilité, faire prendre la mesure du mal qu’il a commis. On place aussi l’accent sur l’idée de
réconciliation, avec notamment une rencontre du délinquant avec la victime, la médiation aujourd’hui. On
veut en faire ou refaire un être social.

XIX. Le système pénal en question

A. La critique du droit pénal, le constructivisme


Un auteur, Becker, 1963 écrit un ouvrage capital sur la critique du droit pénal, constructivisme,
théorie de l’étiquetage, criminologie critique ou radicale, courant mouvement distinct mais pour point
commun la remise en cause la notion même de crime, au sein du droit pénal.

Les personnes ici remettent en cause la notion de crime, le crime n’est pas quelque chose de naturel, de
donner, qqc qui est construit socialement et juridiquement. Le crime est juridiquement créé par la norme.
Ces courants qui posent deux questions,
Pourquoi on considère comme crime certains comportements et pas d’autres ?
Pourquoi une application discriminatoire des normes existantes ?

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La réaction sociale crée le crime comme concept, pour beaucoup d’auteurs. Pour eux c’est le droit
pénal qui fabrique les crimes à coup d’incrimination, de textes et qui va stigmatiser de pauvres personnes
d’où l’idée de théorie de l’étiquetage, pour certains le système pénal est au service des puissants pour placer
les faibles sous leurs services.

La déviance c’est juste une déviation d’une règle, ce n’est pas une propriété de l’être humain mais créée de
l’extérieur. Exemple typique : le vol incrimination bourgeoise créée par des nantis, des personnes riches
pour protéger une richesse qu’ils sont seuls à posséder contre les atteintes des personnes démunies. Les
attroupements dans les cages d’escaliers on vise des comportements sociaux.

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Usage de stupéfiants, de manière discriminatoire, cela cristallise la pertinence des questions des auteurs.

B. Le mouvement abolitionniste ou le retrait du droit pénal

Ceux qui veulent abolir le droit pénal

Nils Christie Norvégien, Luke Hulsman Pays bas, Jacqueline Barnat de Cemis, française.

Exemple concret de la doctrine :

5 étudiants en colloc. L’un des étudiants casse la télé, l’écran plat et des assiettes communes aux collocs.
Actes de dégradations affectant la communauté des colloc.

Deuxième étudiant déclare en réaction à cet acte « dehors, dégage ».


Troisième étudiant régit sors les billets tu payes, tu dédommages.
Quatrième étudiant observe la scène réfléchi et dit « il a une araignée dans le plafond qu’il aille se faire
soigner », sérieux problème mental, nécessité de soins
Cinquième personne, examen de conscience on va s’assoir autour d’une table et parler.

Réponse thérapeutique : soins mentaux


Réponse du droit civil : le dédommagement, de réparation
Réponse fondée sur la médiation et la conciliation : examen de conscience
Réponse de droit pénal : dehors

Pour les abolitionnistes, réponse la plus violente, geste d’exclusion, de violence du droit pénal. Ils ne goutent
pas ce geste d’exclusion et ils envisagent les autres réponses au geste que le droit pénal. La réponse civile
n’est pas suffisante, la réponse thérapeutique n’est pas adaptée. La solution est la médiation et de la
conciliation, ils proposent de supprimer le mot même d’infractions, et de le remplacer par le mot « situation
problème » qui serait repérable grâce aux troubles engendrés dans une communauté. Forme de société
autogérée, l’Etat n’intervient pas la société règle elle-même la solution.

C. Le droit pénal de l’ennemi ou la scission du droit pénal

La scission, la fracture du droit pénal, la fracture du DP. C’est une doctrine assez terrifiante qui avait
été développé par un prof de droit à l’université de Bones, Gunther Jakobs. Doctrine du droit pénal de
l’ennemi. D’un côté il aurait des personnes simplement coupables d’avoir commis des infractions, pour ces
personnes on applique le droit pénal « normal », les délinquants. Elles méritent d’être pénalement punies.
Mais ce n’est pas suffisant, d’autres personnes, celles qui ont une tendance au crime, celle qui persistent dans
le crime, parlait des personnes dont « on ne peut plus attendre un comportement conforme à la loi dans le futur ». Cette
non-conformité est durable, multirécidivistes ou terroristes.

Ces personnes ne seraient plus des délinquants mais des ennemis, on passe d’une terminologie
juridique à une terminologie militaire. Philosophie militaire terminologie martiale. Cet ennemi est exclu de
ses droits, droits de la défense… ne fonctionnent pas pour ces personnes, le droit pénal normal ne devrait
s’appliquer qu’aux citoyens normaux. Ces personnes devraient être exclues de la communauté sociale et
perdre les garanties qui s’y attachent, plus vraiment des sujets de droit, détention de sureté à durée

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indéterminée, privation de liberté.

Carl Smith même idée de perte de droit « les amis à l’intérieur, les ennemis à l’extérieur ». La plupart des
pénalistes allemands ne partagent pas cette doctrine. Malheureusement des pouvoirs politiques ont pu s’en
inspirer.

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Un homme aussi délinquant soit-il il doit rester sujet de droit, car s’il ne l’est plus quand il est un
délinquant quand peut-il l’être ? pour lui mais surtout pour nous.
L’Etat de droit dans lequel nous sommes s’attache à des valeurs, l’attachement d’un Etat a ses
valeurs se mesurent particulièrement dans les moments de crise de peur, et non pas simplement dans les
situations ou tout va bien.

Partie 1 : Théorie générale de la loi pénale (questions des sources)

Chapitre 1 : L’existence de la loi pénale

S’intéresser à ce principe de légalité des délits et des peines, mais également prendre la mesure de
ces dimensions.

Section Introductive : Principe de légalité des délits et des peines

§ 1. La description du principe

A. L’émergence du principe

Il émerge à la RF, consacré en réaction contre le système pénal de l’ancien régime, placé sous le
signe de l’arbitraire. A l’époque arbitrer la peine c’était choisir celle-ci en fonction des circonstances de
l’affaire, cela révélait l’absence de ligne directrice du droit pénal.

Le juge avait trop de liberté. Les juges s’inscrivent dans un contexte où les pouvoirs ne sont pas
conçus séparément. A l’époque les juges doivent d’abord identifier l’infraction, en leur âme et conscience.
Pas de référence à un texte incriminateur la plupart du texte pas de textes, et s’il y en a un il est trop flou et
large, il n’est pas contraignant pour le juge.

Lien entre la clarté et la précision d’un texte de droit pénal et sur la marge d’appréciation du
juge. Plus un texte est flou et imprécis plus il est facile pour le juge de disposer d’une large marge
d’appréciation. Limiter par le précédent, seule chose qui peut limiter le pouvoir d’apprécier du juge.
Ils doivent aussi décider de la sanction la plus appropriée, ils ne peuvent pas inventer des sanctions mais
on n’a pas associé les peines aux infractions.

C’est aussi le juge qui s’assure de l’exécution de la peine, personne à la fois qui applique le droit,
mais en réalité crée du droit en partie et qui est chargé de l’exécution de la décision qu’il a lui-même prise.
Le droit pénal est imprévisible, aléatoire, incertain. Les peines sont souvent d’une grande brutalité.
Pendaison, écartèlement, supplice de la roue. Le droit pénal frappe aussi brutalement
qu’inopinément, sans avoir prévenu de son intervention.

Il est profondément inégalitaire, selon le lieu où l’on est jugé mais également selon la personne que
l’on est, le DP ne frappe pas de la même façon, pas toujours les mêmes comportements et pas avec le
même degré de violence.

Montesquieu qui le premier exprime l’idée selon laquelle les incriminations et les peines
applicables doivent être fixées par la loi, c’est dans l’Esprit des lois, développer et approfondie par Beccaria.
Chapitre 3 de son traité, que ce pouvoir de fixer les peines qui correspondent au délit ne peut être détenu
que par le législateur car seul ce législateur représente la société.

Ce qui a donné lieu, ce dont à découler les articles 5 et 8 de la DDHC. Le règne de la loi. Le fait
que c’est la loi qui fixe les limites de la liberté.

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Le principe de légalité a été repris dans le code pénal napoléonien celui de 1810. 1994 nouveau
code pénal en vigueur.
Article 4 du code de 1810, nulle contravention, nul délit, nul crime, ne peuvent être punis de
peines prononcées par la loi avant qu’ils fussent commis ». Cela n’a pas été sans peine. Entre l’ancien
régime et
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1810 que quelques années. Napoléon, était loin d’être convaincu par le principe de légalité, il ne le
comprenait pas vraiment. Il avouait qu’il aurait préféré des lois en termes généraux. On voit parfois passer
une expression en latin « nullum crimen, nulla poenna sine lege », pas de crimes pas de peines sans lois, allemand.

C’est une formule résumée d’autres choses sont appliqués. A coté le principe de légalité procédural,
horizontalement. Mais il ne suffit pas de définir les peines et les infractions mais aussi les personnes
responsables mais aussi les modes de participation punissable.

La légalité criminelle concerne donc le droit pénal de forme et de fond, et dans le droit pénal
doit être prévu par un texte.

Code pénal nouveau 1er mars 1994, il affirme aussi le principe de légalité article 111-2, « la loi détermine
les crimes et délits et fixe les peines applicables à leurs auteurs ». L’article 111-3 y fait écho de manière plus précise, «
nul ne peut être puni pour un crime ou un délit dont les éléments ne sont pas définis par la loi, nulle ne peut être puni d’une
peine non prévue par la loi ».

B. Les fondements de ce principe de légalité

Première idée qui le justifie, c’est la défense de la société, couplée à la défense de l’individu. Deux
idées maitresses, très liées l’une à l’autre. Si c’est le juge qui déterminait ce qui était interdit pénalement. Qui
représente le peuple ? aujourd’hui la justice est rendue au nom du peuple mais le juge ne peut pas interpréter
la volonté du peuple. La loi pénale exprime les valeurs essentielles d’une société, fonction expressive de la
loi pénale.

Or, la détermination des valeurs de la société ne peut être fait que par des représentants sociaux
donc les parlements. Le pouvoir législatif est là pour déterminer la loi pénale, le pouvoir judiciaire est
là pour l’appliquer.
Ces valeurs essentielles doivent être déterminées clairement, ce sont les comportements interdits doivent
être clairement définis.

D’un autre côté, il est essentiellement pour la vie en société, pour la sécurité et la liberté que ces
comportements interdits soient clairement déterminés pour que tout un chacun puisse délimiter sa sphère
de liberté. Frontière de ce qui est autorisé et interdit. Lien permet à chaque individu de prendre conscience
des valeurs essentielles pour une société à un moment donné, à un endroit donné.
Effet dissuasif, si la loi ne prévoit pas ce qui est interdit, cela ne peut pas dissuader les personnes
d’un comportement interdit. Il faut un minimum de précisions sur l’interdit.

Ce principe de légalité est critiqué, on dit que cela permettrait à des délinquants de contourner
l’application de la loi pénale en ce familiarisant avec la loi pénale et en adoptant des comportements qui se
situent dans les interstices, qui ne figurent pas dans le champ d’application des textes qui prévoient ces
interdits. Le maillage du droit pénal est assez étendu et c’est le prix à payer pour la liberté et notre sécurité.

Moins socialement dérangeant qu’un comportement ne soit pas réprimé, que l’on puisse tout
réprimer tout le temps sans le principe de légalité.
Dans le même ordre d’idée, des criminologues disent que ce principe désarme la société. Elle ne la
désarme que par rapport à ce qui n’a pas encore été prévu, en droit pénal on a un arsenal plus précis.
Signification du principe ou plutôt implications.

C. Les implications du principe

Globalement il y a en a deux, des délits et des peines

1. Pour les infractions

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Cela signifie que le juge ne saurait rendre une personne responsable pénalement pour un fait qui
n’est pas prévu et assorti d’une peine prévue par la loi. En réalité pour toutes infractions il y a des éléments
constitutifs, et pour qu’il y est responsabilité il faut que tous les éléments soient réunis.

S’il n’y a pas de volonté, il n’y a pas de meurtre par exemple, mais pour l’homicide involontaire il
faut avoir commis une faute. S’il n’y a ni intention ni faute, il n’y a pas de responsabilité pénale.

2. Pour les peines

Le juge ne peut pas librement déterminer le type de peine applicable. Il ne peut pas prononcer
pour une infraction, une peine qui n’est pas prévue dans le code pénal. Il ne peut pas prononcer une peine
alors que cette peine est prévue pour une autre infraction. Pour chaque infraction, il y a des peines
spécifiques.

Il ne peut pas dépasser le maximum légal. Il ne peut pas non plus cumuler pour une même infraction
des peines là où le législateur prévoit une alternative. Exemple : arrêt 13 mai 1997, le juge fait application de
l’article 131-35 du code, et prend pour des peines complémentaires à l’égard de sa propre décision, la
publication de la décision pénale de condamnation et l’affichage de la condamnation. La cour de cassation
sanctionne ce raisonnement de la cour d’appel, en notant que l’article 131-35 prévoit l’affichage ou la
publication et non les deux ensembles. Le juge ne pouvait donc pas cumuler ces peines.

Légalité procédurale : certaines procédures ne peuvent être utilisées que pour certaines
infractions. Exemple : le plaider coupable à la française, la comparution sur reconnaissance préalable de
culpabilité. Cette procédure n’est pas envisageable pour les crimes.

§ 2. La valeur du principe

La légalité figure à l’article 8 de la DDHC, fait partie du bloc de constitutionnalité, le conseil l’a
clairement affirmé dans une décision des 19 et 20 janvier 1981, décision sécurité et liberté, nom de la loi
déférée au CC.
Le CC a évoqué à cette occasion, la valeur constitutionnelle de la règle selon laquelle nul ne peut
être puni qu’en vertu d’une loi.

Les crimes et les délits sont prévues par la loi, compétence exclusive du parlement article 34 de
la C. cela étant par une interprétation de l’article 35 de la C, on accepte que les contraventions soient l’œuvre
du pouvoir exécutif pour la définition des contraventions. Ce qui veut dire que l’on parle de principe de
légalité, on a un principe de textualité derrière. Il est consacré par de nombreux textes, article 7 de la
convention européenne des droits de l’Homme. Article 15 du pacte international sur les droits civils et
politiques de 1966.
Cette conception de la légalité est insuffisante, plusieurs dimensions de la légalité.

Voyage dans le temps avec un exemple pour comprendre ces dimensions.


Début du XIX e siècle, dimanche, deux personnes sont en train de se promener à la campagne et
qui vers l’heure du déj se mettent en quête d’un endroit pour se restaurer et se reposer. Ils demandent à des
gens et on leur indique une auberge. Ils s’installent et commandent des boissons et de la nourriture. Ils se
sustentent, et arrive l’addition. Les deux compères n’ont pas les moyens de s’acquitter de cette note. Quid
iuris ?

33
Le restaurateur dit que ce n’est pas dans les usages et la coutume de sanctionner le non-paiement. Il
faut un texte. Pourquoi on ne peut pas les condamner ? le texte définit le vol dans des termes précis,
soustraction frauduleuse de la chose d’autrui. L’escroquerie est définie comme l’emploi de manœuvre
frauduleuse dans le but de provoquer la remise d’une chose contre la victime. Ici, il n’y a pas de soustraction,
soustraire c’est prendre.

Atteinte au patrimoine, étendre les textes, mais en droit pénal, l’interprétation est une interprétation
stricte. Le temps passe et l’aubergiste vient à apprendre que ce comportement c’est répété et le législateur a

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réprimé cette attitude. Il revient questionné le juriste, mtn il y a une loi spécifique pour punir le
comportement, donc on peut renvoyer les compères devant le juge. La loi a été adopté après les faits et une
loi en droit pénal est là pour régir les faits postérieurs à son entrée en vigueur on pourrait faire rétroagir la
loi.

4 dimensions essentielles :

- Principe de textualité : on ne peut pas fonder la responsabilité pénale sur la coutume ou les usages
sur un principe non écrit. On appelle cela la légalité formelle, la forme, question du contenant de la
règle de droit pénal.

- Question de la définition des infractions, on a le texte mais c’est aussi les termes du texte, précis,
accessible, question de la qualité de la loi pénale, de la norme. Certains auteurs parlent de légalité
matérielle.

- Principe de l’interprétation stricte du texte que l’on appelle légalité organique. On distingue
l’organe chargé de l’élaboration de la loi pénale et l’organe chargé de l’application de la loi pénale ou
du texte pénal.

- Principe de non-rétroactivité de la loi pénale, certains auteurs à l’étranger, emploient des


expressions latines, légalité formelle : lex scripta, légalité matérielle : lex certa, interprétation stricte :
lex stricta, et pour le principe de non-rétroactivité : lex praevia, loi existante avant aux faits.

SECTION PREMIÈRE : LEX SCRIPTA : La légalité formelle : les sources du droit pénal

La qualification, savoir si un comportement constitue ou non une infraction pénale, ce que l’on
appelle la qualification des faits. Et cette qualification ne peut être opéré qu’en comparant l’attitude adoptée
par X ou Y aux prévisions de la norme pénale.

On parle d’un texte incriminateur, c’est un texte qui prévoit un interdit. On parle également de
l’incrimination, c’est la norme pénale, c’est l’aspect normatif, la description légale ou textuelle, abstraite du
comportement prohibé.
Le champ d’application de l’incrimination, c’est son aspect normatif.

L’infraction c’est le fait, un comportement particulier qui correspond aux prévisions de cette norme
pénale. On a commis une infraction ou une infraction est constituée, ou consommée. C’est le fait juridique
qui rentre dans les prévisions de la loi pénale. Cette norme pénale prévoit toujours plusieurs éléments,
matériel et moral.

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I. Les sources nationales

A. La loi proprement dite

1. La typologie des lois

Quelles sont lois visées ? et les techniques utilisées ?


Il s’agit des lois au sens formel, les normes votées par le pouvoir législatif. Il faut ajouter les lois
référendaires, article 11 de la C. elles nous intéressent en droit pénal, loi du 9 novembre 1988, loi

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référendaire issue d’un référendum à propos de l’autodétermination de la nouvelle Calédonie, intéresse le


droit pénal car elle portait amnistie de certaines lois.

Ordonnances, article 38 de la C, prises par le gouvernement dès lors qu’elles sont ratifiées par le
parlement. Il y a d’autres données.
Comment on fait avec les textes antérieurs à la V e république ? les décrets lois pris par le
gouvernement sur délégation du parlement et soumis à ratification, rentrent dans la catégorie de loi pénale.

Est-ce que l’ordonnance du 2 février 1945, qui concernant l’enfance délinquante, avait valeur
constitutionnelle ? pas prise en l’application de l’article 38, textes adoptés par le pouvoir exécutif mais
considérés comme de nature législative qui était prise jusqu’en 1945 par le gouvernement provisoire juste
pendant la 2ème guerre.

Il suffirait d’observer le contenu d’une loi pour être informé du contenu du droit pénal mais c’est
plus compliqué. On a certains textes de nature législative qui prévoit un interdit pénal mais cet interdit n’est
que la sanction du non-respect d’une autre disposition législative.

La loi pénale de l’environnement renvoi à d’autres textes et cela constitue l’infraction pénale en
prévoyant la peine applicable. Dans certains cas, partage de compétence entre le législatif et l’exécutif. Code
la santé publique avec l’usage de stupéfiants, le législateur prévoit l’interdiction de l’usage de stupéfiants mais
c’est le pouvoir règlementaire qui définit ce qu’est un stupéfiant.

Question de légitimité, pour avoir le contenu de l’interdit on doit se référer à plusieurs textes, en
termes de clarté ce n’est peut-être pas la meilleure technique.

2. La soumission de la loi à la constitution

La C n’est pas une source d’incrimination du droit pénal. Mais cette C est surtout le bloc de
constitutionnalité contient des règles et des principes qui vont peser sur la matière pénale. Cela veut dire
qu’ils constituent des contraintes pesant sur le législateur en matière pénale. Si on lit les décisions du CC en
matière pénale, il y a d’abord la DDHC de 1789 et aussi les principes fondamentaux reconnus par les lois d
la république.

Les principes et règles constitutionnelles vont s’imposer à l’autorité normative, éléments qui
vont limiter la liberté de l’autorité normative. Exemple : la France a connu des peines accessoires pendant
longtemps elles étaient automatiquement attachées à des infractions, sans même que le juge avait à les
prononcer et sans possibilité pour le juge de les modifier sur la durée et le quantum. Sans pouvoir pour le
juge d’en régler les modalités. Le CC a considéré que ces règles étaient contraires au principe
d’individualisation des sanctions pénales.

Le contrôle a posteriori est important aussi dans la QPC. Il n’est d’ailleurs pas rare en droit
pénal pour le CC de moduler dans le temps, les effets de sa déclaration d’inconstitutionnalité. Moduler dans
le temps, on retarde les effets de la déclaration, retarder l’abrogation de la loi pénale qui est jugée
inconstitutionnelle. Surtout pour des questions de sécurité juridique et pour permettre au législateur de
prévoir une loi de substitution et de réagir.

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B. Les actes du pouvoir exécutif

1. La typologie des actes

Il s’agit du règlement au sens constitutionnel du terme. Il ne s’agit donc que des décrets pris par le
PM, pris par le PR a deux conditions, s’ils ont délibéré en conseil des ministres et ils doivent porter le
contreseing du PM. Acte pour la détermination des contraventions.
La plupart du temps, conseil d’Etat, avis préalable du conseil.

L’article 111-2 al 2 du code pénal prévoit que « le règlement détermine les contraventions et fixe
les peines applicables aux contrevenants. » Mais le même texte précise que ceci intervient dans les limites et

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selon les distinctions établies par la loi.


Un exemple : contravention, 5 classes de contraventions, selon leurs gravités, les contraventions
sont définies par le pouvoir exécutif mais c’st le législateur qui a organisé les contraventions. Ce même
article a été adopté par le pouvoir législatif, qui pourrait lui-même décider d’abroger cet article. Le contenu
des contraventions pouvoir règlementaire mais le cadre est délimité par le pouvoir législatif.

Le pouvoir règlementaire n’a jamais le pouvoir d’édicter des peines privatives de liberté. Donc
techniquement, si le pouvoir règlementaire ne peut le faire, une contravention n’est jamais soumise à une
peine privative de liberté, donc pas d’emprisonnement. Le juge constitutionnel l’a affirmé dans une décision
du 23 novembre 1993.

2. La soumission des règlements à la loi

Article 111-5 du code « les juridictions pénales sont compétentes pour interpréter les actes administratifs,
règlementaires ou individuels et pour en apprécier la légalité lorsque de cet examen dépend la solution du procès pénal qui leur
est soumis ».

Ouvre une autre possibilité d’exercer un recours pour excès de pouvoir, devant les TA. Les normes
visées, actes administratifs, réglementaires ou individuels. Normalement les contrats administratifs devraient
en être exclus mais ce n’est pas toujours le cas. Ces actes incluent les arrêtés, les décrets. Le rôle de la norme,
soit l’acte administratif, constitue le fondement de la poursuite ou alors il est invoqué comme moyen de
défense.

Pouvoir du juge répressif, il peut interpréter cet acte et aussi en apprécier la légalité. Deux
possibilités qui lui sont données.

Le règlementaire déclaré illégal, n’est pas annulé par les juges répressifs. Il est simplement écarté
pour l’affaire en cours. Ce qui signifie que cet acte pourrait être appliqué dans une autre affaire et voire
même être apprécié différemment par un autre juge.

C. Les sources non écrites

1. Les principes généraux du droit

Ils ne sont jamais une source d’incrimination. Comme exemple ancien code pénal, « il ne peut pas y
avoir de crime sans intention ».
Ces principes ne peuvent qu’éventuellement complétés la loi, valeurs infra-législatives. Ils ont
souvent un accent philosophique ou moraliste et ils sont conformes à l’esprit général de la législation. Le
juge pénal va les déduire de textes.

2. La coutume

Elle n’est jamais à elle seule une source d’incrimination. La chambre criminelle l’a dit dans une
décision du 17 juin 2003. Elle a écrit que « la coutume ne saurait pallier l’absence de textes incriminateurs ».
36
Mais la coutume peut être utilisée comme un moyen auxiliaire de la répression voire même un
moyen de justification.

a. Un moyen auxiliaire de répression

Hypothèse où l’on va utiliser la coutume pour remédier à une lacune de la loi. On va permettre ainsi
de déployer le droit pénal. L’exemple le plus simple c’est celui de l’affaire Le Guern, jugé par la cour de
cassation en date du 5 octobre 1976. Droit pénal applicable à la vente, le juge répressif est saisi d’un problème
crucial, si l’on peut vendre un gâteau quatre quarts, et matière grasse non beurre. Sans précision la
composition du 4 quarts.

Le juge s’est intéressé à des usages bretons. Le juge n’a pas utilisé la coutume comme texte
incriminateur mais il l’a utilisé pour utiliser la règle de droit pénal, pour permettre l’application qui elle était
prévue par un texte. La coutume praeter legem, qui vient remédier à une lacune de la loi pour y remédier.

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b. Un moyen de justification

Deux exemples en droit pénal au moins.


Article 521-1 du code pénal. On va voir que la coutume ou les usages peuvent être invoqués pour
échapper à des poursuites pénales. Incrimination des actes de cruauté envers les animaux. Alinéa 5, prévoit
les dispositions ne sont pas applicables aux courses de taureaux, lorsqu’une tradition locale ininterrompus.
La loi pénale est d’interprétation stricte, vaut juste pour les taureaux et les coqs. On appelle ici la loi
fait référence à la coutume, tradition locale ininterrompue, la coutume est utilisée par la loi, une coutume
secundum legem.

Pour qu’il y est coutume il faut qu’il y ait une constance dans la coutume.

Coutume utilisée par le juge contre la loi pénale, la coutume contra legem, exemple de la petite
tape sur les doigts administrés par un parent à l’enfant en bas âge. Ou une amie ou un ami qui arrive derrière
qui met une grosse tape sur l’épaule quand on est de dos. Normalement c’est pénalement condamnable de
manière mesurée.

II. Les sources internationales

Les traités internationaux, article 55 de la C ont une valeur supérieure à la loi pour toutes les
conventions internationales. L’article 55 dispose que les traités ont dès leur publication une autorité
supérieure aux lois, sous réserve de leur application par l’autre partie pour les traités. Or, l’applicabilité de
certains traités n’est pas conditionnée par cette condition de réciprocité. On appelle ces traités des traités
privilégiés.

A. Les conventions internationales ordinaires

Elles ne peuvent jamais constituer des fondements de la répression pénale. Les tribunaux
répressifs français ne peuvent pas se fonder seulement sur une convention internationale pour condamner
pénalement une personne. Mais certains traités peuvent imposer aux Etats partis de créer une ou plusieurs
incriminations.

La France est partie mais le législateur n’intervient pas.


Deuxième hypothèse la France crée ce texte, le juge se fonde sur le texte français. Convention de
décembre 1948, convention sur la prévention et la répression de crime de génocide. Nous avons besoin du
relais de la norme interne pour pouvoir condamner pénalement. Jusqu’à récemment, les juridictions
françaises considéraient que l’interprétation d’un traité relevait du ministère des affaires étrangères de
manière exclusive. La juridiction manquait d’indépendance, avis des ministres pour la CEDH. Arrêt de la
cour européenne 24 novembre 1994, la chambre criminelle a donc modifié sa jurisprudence par un arrêt
du 11 février 2004. Le juge interprète donc lui-même le traité international.

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B. Les conventions internationales particulières, privilégiées

1. Le Traité de Rome et les actes dérivés

Soit le droit de l’UE donne une impulsion au droit pénal soit il le pénalise, effet positif ou
négatif.
Le droit communautaire peut aller dans le sens du déploiement du droit pénal, création de texte.
Ou alors il va paralyser le droit pénal pour neutraliser certaines infractions.

a. L’impulsion donnée au droit pénal

Le droit communautaire ne peut être la source d’une incrimination. Si une directive possède des
dispositions pénales, elles doivent être transposés en droit pénal français.
Effet positif que l’on qualifie d’indirect il faut le relais de la norme interne.

b. La neutralisation de la norme pénale interne

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Hypothèse est celle d’une norme pénale qui incrimine d’un comportement, une infraction pénale
dans un comportement qui pourtant sera autorisé par le droit communautaire. Contrariété entre les deux.
Les choses sont plus simples ici. Arrêt de 1994, 21 février, « il appartient au juge répressif d’écarter l’application
d’un texte d’incrimination de droit interne » lorsqu’il méconnait soit le droit originel soit le texte pris dans son
application.

Effet négatif direct. Lorsque le juge répressif écarte le texte parce qu’il contrevient sur un principe
supérieur, il n’abroge pas le texte, il n’en a pas le pouvoir, écarte l’application dans la procédure en cours.
Dans certains cas c’est la cour européenne qui peut apprécier la conformité des normes françaises.

2. La CESDH

La CEDH intéresse particulièrement en DP, 4 novembre 1950, ratifier par la France en 1972,
publiée par un décret de 1974. Mais aussi 9 octobre 1981, décret pris à l’initiative de Badinter qui a permis,
ouvert le droit de recours individuel devant la cour européenne des droits de l’Homme. Avant droit de
recours interétatique.

La CEDH ne prévoit pas d’infractions mais elle intervient souvent pour contenir le droit pénal,
aspect négatif. Concerne la procédure pénale mais aussi de fond, article 4 interdit le travail forcé ou
obligatoire, peut on imposer des travaux d’intérêts généraux ? non il faut le consentement du condamné.
Article 7 non-rétroactivité en matière pénale. Article 10 liberté d’expression, lorsqu’une personne a
infiltré un groupe d’extrême droite pour obtenir des informations et a menti sur ses intentions et sa personne.
Poursuivie pour escroquerie et invoque l’article 10 et lui permet d’échapper à ses poursuites, qui vient servir
d’écran. Décision du 26 octobre 2016, chambre criminelle.

Contrôle de conventionnalité faite par la cour européenne mais aussi par le juge national.
Qu’est ce qui se passe à la suite d’une décision inconventionnalité d’une règle nationale. La cour ne peut
abroger le texte, elle va pouvoir exercer la satisfaction d’une dette efficace, une somme d’argent mais
parfois pas possible, donc le procès peut se rouvrir. Procédure de réexamen du procès. Loi du 15 juin
2000, et prévu dans le code de procédure pénale.

Hypothèse de conformité du droit pénal par rapport à la convention. Mais la cour européenne rend
des décisions de justice, le droit pénal doit être conforme aux textes ou aussi à la jurisprudence de la cour ?
depuis une dizaine d’années les juridictions françaises ont affirmé elles même la nécessité de se conformer à
la jurisprudence de la cour, 15 avril 2011, assemblée plénière, 4 arrêts sur la procédure pénale, sur la garde
à vue. Les Etats membres doivent se conformer aux décisions de la cour européenne des droits de l’Homme,
sans attendre d’être attaqué devant elle ni d’avoir modifier la législation.

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SECTION DEUXIÈME : LEX CERTA : La légalité matérielle : la qualité de la loi

pénale I. Les fondements des exigences relatives à la qualité de la loi

Cette qualité de la loi pénale est cruciale et qualité matérielle est liée à la légalité formelle et
organique. Il ne suffit pas de nommer un comportement pour dire qu’il est passible de telle ou telle peine
pour que le principe soit respecté.

Si le texte est flou ou imprécis : on ne sait pas à quoi s’en tenir et le juge lui-même peut agir à sa
guise. Même avec un principe de textualité, on ouvre la porte de l’arbitraire. Ça a existé, 1810 on incrimine
le viol, est passible de la réclusion. Le législateur ne définit pas le viol en 1810, il nomme le comportement
mais il ne donne aucune précision. Le juge a donc dû définir le viol, le législateur ne s’empare pas de la
question. Le juge considère que le viol c’est le fait d’entretenir des relations sexuelles avec une femme qu’on
sait ne point consentir. Défini aussi les actes contenus dans le viol, rapport pénien, vaginal et insertif
(pénétration), il n’y a pas de viol anal ou buccal, le juge ne le met pas dedans. On a laissé la main au juge, le
législateur ne fait pas son travail.

Lien avec la légalité formelle et organique, le principe de légalité impose au juge


d’interpréter strictement la loi pénale. Si le comportement n’est pas défini strictement, le principe ne sert

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à rien. Sans précisions ni clarté de la loi pénale, le principe n’a pas d’assisse.

Le CC qui est souvent timide à l’égard du principe de nécessité, se rattrape quelque peu par rapport
aux exigences par rapport à la qualité de la loi. Parfois il ne va contester l’existence de l’interdit mais il va
critiquer la manière dont l’interdit est formulé. La CEDH a des exigences en termes de qualité de la loi.

II. La nature des exigences relatives à la qualité de la loi

A. La position du Conseil constitutionnel français

1. Exposé des exigences, les principes

Décision 19 et 20 janvier 1981, le CC y affirme la nécessité pour le législateur de définir les


infractions en termes suffisamment clair et précis pour exclure l’arbitraire. Que cela signifie ? il y a deux
choses essentielles : l’accessibilité et l’intelligibilité.

L’accessibilité : caractère accessible de la loi, les citoyens doivent pouvoir disposer d’une
connaissance suffisante des normes qui leur sont applicables. Accès physique, sur l’ouverture de moyens
pour consulter la norme et en apprendre le contenu. Donc la loi a-t-elle fait l’objet d’une publication au
journal officiel ?

L’intelligibilité qui se décompose entre la précision et la clarté, qui sont cumulatives.

La précision : signifie que le législateur doit identifier avec suffisamment de détails, de précisions le
comportement pénalement sanctionné. Il doit signaler le but prohibé en droit pénal mais aussi les moyens
d’y parvenir. Article 331-1 du droit pénal ancien, contre-exemple pas de but ni de moyens. Aujourd’hui on
a une définition plus claire et précise issue de plusieurs réformes, loi du 3 aout 2018.

Clarté : absence de formule ambigüe, équivoque, absence d’obscurité, relativement transparence,


aisément compréhensible. Mais il y a un lien et pas toujours vertueux entre la précision et la clarté. Une
norme imprécise n’est jamais claire.
Une norme précise peut être claire. Une norme précise peut être tellement précise que sa précision
est excessive et elle nuit à sa clarté.
Le style peut être un obstacle à sa compréhension. Langage très précis.

Article 398, 1810, qui voulait donner une approche de la fausse clé. Approche de l’escalade aussi.
Des textes techniques de l’énumération, mauvaise technique, le texte très précis et il est saturé de mot. On
39
perd l’idée générale de l’infraction. Plutôt que de donner des critères, on donne des exemples, plutôt
mauvaise technique. La liste peut être lacunaire. Risque d’obsolescence rapide. Ces textes sont très précis
mais pas clairs.

2. Application par le CC des exigences

Le harcèlement sexuel a été une innovation du code pénal de 1994. Article 222-33, définit d’une
manière assez claire et précise. On punissait le fait d’harceler autrui en usant d’ordre de menace ou de
contrainte dans le but d’obtenir des faveurs de natures sexuelles par une personne abusant de l’autorité que
lui confère ses fonctions.
Loi du 17 juin 1998, modification, en donner des ordres en proférant des menaces… voir fiche 2 de TD.
Préfère d’autres expressions.

On garde le but 4 ans après mais on supprime les moyens et la référence à l’abus
d’autorité. 2002, modification de la déf dans le sens d’une répression.
Le harcèlement sexuel n’était plus défini véritablement, approche tautologique, on dit ce qui est
évident, suppression les moyens, les adminicules, les pressions. Cette infraction était définie dans des termes
larges. On avait également retiré toutes références à l’abus d’autorité, deux séries d’éléments, texte plus large
et plus flou, plus facile à mettre en œuvre, le champ d’application est plus large.

QPC 4 mai 2012, que l’article du code pénal permet que le harcèlement sexuel soit punissable sans que les

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éléments constitutifs de l’infraction soit suffisamment définis. L’article ne correspondait pas au principe de
légalité.
Nouvelle définition loi du 6 aout 2012, très précise et dédoublée, deux paragraphes, harcèlement est décrit
précisément.

Le CC hésite à subsister au législateur, le rôle du CC en matière de légalité, l’action du conseil


concerne plus ses exigences matérielles pour la qualité de la loi. La plupart du temps, le conseil a conclu
plutôt souvent dit que c’est clair.

Décision du 11 octobre 1984


Décision du 18 janvier 1985, le conseil avait censuré une disposition qui avait censuré un délit mais sans que
le législateur ait défini le délit. De quoi s’agit-il, la malversation ? mais si on parle à une personne qui n’a
jamais fais de droit, la personne non juriste va demander ce que cela veut dire malversation. Quand on
prévoit une infraction il faut donner des précisions sur l’infraction.

Entre le blanc et le noir, entre c’est conforme ou non, parfois zone de gris, technique de la réserve
d’interprétation. Blanc « conforme », noir pas conforme, technique de la réserve d’interprétation, ; le conseil
déclare conforme la disposition à conditions qu’elle soit interprétée comme le conseil l’a dit, oui sous
conditions.

Exemple : délit de harcèlement moral, article 222-32 du code pénal, il y a eu des modifications,
« le fait de harceler autrui… porter atteinte à ses droits, à sa dignité, la santé mentale… » que faut-il entendre
par droit ? et il a émis dans la décision du 12 janvier 2002, une réserve d’interprétation. Le texte n’a pas
précisé les droits du salarié auxquels les agissements incriminés, viser les droits de la personne au travail,
ceux qui étaient énoncés dans une disposition du code du travail pour le conseil constitutionnel.
Illustre que le conseil peut valider une loi pénale pour des termes claires et précis, peut censurer et
enfin valider selon une certaine interprétation pour le juge pénal quand il fait application de la loi pénale.

B. La position de la CEDH

Elle semble très proche du CC mais elle l’est moins que l’on pense.
La CEDH fonctionne à partir de l’article 7 de la convention européenne, droit à prévisibilité du droit
pénal. Deux notions, accessibilité et intelligibilité du CC
Accessibilité et prévisibilité de la loi.

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Accessibilité : les destinateurs de la règle doivent avoir les moyens d’apprendre le contenu de la
règle, accès pratique, physique de la loi. Ce n’est pas ça qui retient notre attention et pose rarement
difficulté.

Prévisibilité : deuxième condition de la loi. Pour la cour européenne, on ne peut considérer comme
une loi une norme énoncée avec assez de précisions pour le citoyen pur régler sa conduite. Prévoir à un délai
raisonnable les conséquences d’un comportement déterminé, savoir quel acte et omission engage la
responsabilité de la personne.

1. Exposé des exigences


Accessibilité et prévisibilité de la loi.
Accessibilité : les destinateurs de la règle doivent avoir les moyens d’apprendre le contenu de la
règle, accès pratique, physique de la loi. Ce n’est pas ça qui retient notre attention et pose rarement
difficulté.

Prévisibilité : deuxième condition de la loi. Pour la cour européenne, on ne peut considérer comme
une loi une norme énoncée avec assez de précisions pour le citoyen pur régler sa conduite. Prévoir à un délai
raisonnable les conséquences d’un comportement déterminé, savoir quel acte et omission engage la
responsabilité de la personne.

La cour a une application assez souple, dans certains cas l’emploi de termes généraux est souhaitable,
et ce n’est pas nécessairement incompatible avec cette exigence et l’interprétation jurisprudentielle est à

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prendre en compte. On sort de la rationalité du CC, il ne considère pas la jurisprudence. Le CC est dans
un contrôle à priori souvent, si on est avant l’entrée en vigueur de la loi on ne peut pas voir la
jurisprudence.

Pour la cour, on a fait application de la peine car on a saisi la cour spécifiquement. Elle intervient
pour tous les Etats membres, de Common law aussi, la cour européenne a une philosophie différente, elle
rompt avec le modèle légaliste continental qui réserve au législateur du droit pénal. La cour donne un rôle
fondamental pour le juge.

2. Application des exigences

Jurisprudence de la cour, différence de philosophie de positionnement, la cour a pu considérer dans


l’arrêt Hashour contre France, 29 mars 2006, parfois nécessaire de recourir à l’interprétation judiciaire,
les exigences peuvent être satisfaites par la jurisprudence. Elle est plus favorable à la jurisprudence qu’à la
clarté et la stabilité des textes légaux.
Question de récidive, elle s’est fondée sur une jurisprudence claire et constante de la cour de
cassation dans la chambre criminelle, depuis le XIX e siècle, certaine continuité.

Arrêt Cantoni contre France, 15 novembre 1996, dans cet arrêt la cour a considéré qu’un élément
constitutif de l’infraction pouvait être considérer comme légal, la jurisprudence pouvait ne pas été constante
ni convergente.
La condition de prévisibilité ne requière pas que la loi soit si précise et on ne requière pas que la
jurisprudence qui est donnée une jurisprudence unique.
Les conditions sont remplies alors que plusieurs solutions peuvent être soulignées. La prévisibilité
on peut satisfaire cette condition avec la précision de la loi et de la jurisprudence et la jurisprudence peut
être plurale.

Le juge communautaire a des conditions encore moins contraignantes, dans certains cas
l’imprécision de la loi pénale fait partie de son efficacité. Droit de la concurrence, les acteurs économiques
peuvent avoir une tendance à faire un bilan cout avantage, pour une infraction pour savoir combien elle
coute l’infraction s’ils se font prendre, ce calcul est fréquent et le juge ne veut pas que les entreprises puissent
faire ça à l’avance, limite à l’exigence de prévisibilité, on veut parfois que le comportement soit défini
clairement mais les sanctions pas toujours pour éviter que les acteurs économiques voient leurs bénéfices
dans l’infraction au vu d’un avantage qu’il va retenir dans la commission de l’infraction.

41
Les juges européens sont moins directifs et contraignants que les exigences du conseil
constitutionnel.

SECTION TROISIÈME : LEX STRICTA : La légalité organique : l’interprétation stricte de la loi


pénale

Légalité organique, philosophie politique, séparation des pouvoirs, séparation entre l’autorité qui est
chargée de l’élaboration et de l’application de la norme.
Autorité élaboration de la norme théoriquement le pouvoir légalité mais aussi exécutif. Autorité
de l’application de la norme : pouvoir judiciaire. Pas censé participer à l’élaboration de la norme, dans
le principe de l’interprétation stricte.

L’interprétation stricte, le juge n’a pas la possibilité d’interprétation comme il le souhaite. La


loi pénale d’interprétation stricte, elle doit donc être interpréter, on exigence pas du juge qu’il soit un esclave
de la loi et des termes de la loi prévues par le législateur.

Système dans lequel les juge peuvent interpréter le droit pénal largement, système ou l’on dit que
les juges font du droit pénal.

I. Les fondements de l’interprétation stricte de la loi pénale

Système dans lequel les juge peuvent interpréter le droit pénal largement, système où l’on dit que les juges
font du droit pénal, ils créent du droit pénal.

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Analogie, une règle de droit régit une situation, l’analogie on a une autre situation qui se rapproche
de la situation prévue, on applique la règle de droit sous prétexte qu’elle se rapproche, on fonctionne par
ressemblance.

Elle a pu être utilisée cette technique dans des lieux et temps spéciaux, Allemagne nazie par exemple.
Source du DP allemand, la « saine conception du droit allemand », il étendait le champ d’application de
la peine. On avait des textes et on pouvait les étendre à cette conception. Degré fort de subjectivité dans ce
principe.

Code pénal de l’union soviétique de 1922, conscience socialiste du droit, le juge n’était pas tenu
par le texte mais par ce principe.

Dans ces deux exemples le juge était érigé comme organe de la volonté du peuple. Par
rapport au pouvoir législatif, le juge n’a pas la même position, ni même la même fonction.

Interprétation stricte : l’autorité judiciaire n’empiète pas sur les compétences du pouvoir législatif
et exécutif. Enjeu c’est que le droit pénal frappe des comportements arbitraires et qu’il soit prévisible.

A l’autre bout du spectre, Montesquieu écrivait que les juges de la nation ne sont que les bouches
qui prononcent les paroles de la loi, des êtres inanimés qui ne peuvent en modifier ni la forme ni la valeur.
Portalis, « en matière criminelle il n’y a qu’un texte formel et préexistant, il faut des lois précises et point de jurisprudence. »
Beccaria notait que le pouvoir d’interpréter des lois pénales ne peut pas être confié au pouvoir du
juge criminel, car il n’est pas le législateur.

Ici le juge aurait les mains liées par le texte de DP, l’opinion faite par ces auteurs est trop rigide et
ne correspond pas à notre législation. Article 111-4 loi pénale d’interprétation stricte. Mais interprétation
stricte c’est encore interpréter.

42
Décision du 13 janvier 2005, CC, il souligne qu’en dépit de tout ce qu’il a dit sur les exigences de
clarté et prévisibilité de la loi, l’autorité judiciaire concerne son pouvoir « d’appréciation et d’interprétation, pouvoir
inhérent à l’application d’une règle de porter générale ». La loi est entre la liberté totale du juge et un juge esclave de
la loi.

Le juge n’est pas un esclave de la loi, expression la plus juste, Philipe Comte : le juge est le
serviteur de la loi pénale, il est censé la respecter mais cela ne signifie pas qu’il est privé de son pouvoir
d’interprétation.

II. Le champ d’application du principe de l’interprétation stricte de la loi pénale

Deux idées qui compliquent un peu l’approche mais qui sont simples à comprendre, ce principe
d’interprétation vaut pour tous les textes constituants des infractions, sources des incriminations, idée
que ce principe est une règle qui constitue un rempart contre l’arbitraire et onc interprétation stricte des
dispositions pénales, relatives à la source des incriminations.

Il y a la possibilité d’interprétation large pour des dispositions favorables au mise en cause.

A. Une règle contre l’arbitraire

Les textes constituants la source d’incrimination sont d’interprétation stricte, les lois et les
règlements. Mais aussi les textes qui déterminent les personnes responsables. L’interprétation stricte pas
seulement de la définition mais de toutes les règles de DP général.

Exemple des personnes qui sont parti sans payer, se faire servir quelque chose, ne correspond au
vol, ni à l’abus de confiance, le juge a considéré que ce n’était pas possible de rentrer en voie de
condamnation.

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Arrêt du 5 novembre 1847, la Cour de cassation a opté pour une relaxe.


Le législateur a dû intervenir, la filouterie d’aliments, la resquille d’aliments, grivèlerie, le terme
légal c’est filouterie d’aliments. On a aussi la filouterie de carburant aujourd’hui. De transports aussi ou dans
un hôtel.

Article 313-5 actuel, cet article est lui-même d’interprétation stricte, comportements qui peuvent
se rapprocher mais qui ne sont pas prévus, par exemple : aller chez le coiffeur et ne pas payer, c’est proche
d’une filouterie mais ce n’est pas expressément prévu.
On introduit ces textes pour faire face à des difficultés pratiques mais cela ne concerne pas toutes ces
difficultés.

Ce principe est un rempart contre l’arbitraire.

B. L’interprétation large des dispositions favorables au mise en cause

Il est possible pour le juge d’interpréter largement des dispositions favorables au mise en
cause, l’interprétation stricte n’est pas censée aggraver le cas de la personne.
Les causes d’exonération, dispositions favorables destinées à permettre l’exonération de la
responsabilité pénale.
Par exemple : la légitime défense, l’état de nécessité, la contrainte…
Circonstances qui peuvent permettre l’application du droit pénal, et savoir si on va interpréter ces
conditions d’une manière stricte ou large, le juge peut le faire, le juge est tenu d’interpréter strictement les
autres règles mais s’il le fait on ne lui en fera pas reproche.

Exemple : interprétation large des dispositions favorables à la personne, état de nécessité,


consacré dans le nouveau code pénal, mais il y a eu une intervention du juge, affaire célèbre de la cour
d’Amiens, 22 avril 1898, affaire Dame Ménard, avec le juge Maniaux, le juge avait relaxé une personne
accusée de vol sur le fondement d’un état de nécessité, personne qui était une mère de famille. Le juge s’est
déporté du droit pénal.
43
Tribunal correctionnel de Colmar, personne qui était accusée de construire sans permis, une
cabane pour protéger une famille du froid, le juge a cherché des textes épars et avait déduit une cause
d’exonération.

L’état de nécessité, 25 juin 1958 chambre criminelle, l’a consacré et le législateur l’a consacré.
Déjà le juge pénal a généralisé des situations particulières et il n’a pas étendu un texte incriminateur mais
étendu le champ d’exonérer la personne de sa responsabilité pénale. Aspect humain des exemples, des
personnes en détresse, philosophie d’un juge qui considère qu’il faut parfois modérer l’application du droit
pénal.

Un juge pénal a pu considérer que le vol pouvait être excusé, licenciement abusif, pour faute grave
mais la faute est montée de toute pièce, en termes de compétences prudhomme. Mais si le salarié avait
soustrait des documents à son employeur mais uniquement pour apporter la preuve que le licenciement était
abusif. Soustraire à l’employeur un document, le vol ne suppose pas une appropriation définitive.

Mais le juge se dit que ce salarié a agit pour la défense de ses internes, le juge pénal a considéré que
l’on, 11 mai 2004 rendu par la chambre criminelle, il est possible de ne pas rentrer en voie de condamnation
pour vol si la chose soustraite était dans les droits de la défense pour un licenciement abusif. Principe à
valeur constitutionnelle, les droits de la défense.

16 juin 2011, extension à l’abus de confiance pour l’exonération pour garantir les droits de la
défense.

29 juin 2000, accident de la route, homicide involontaire d’un fœtus. L’assemblée a considéré que
l’enfant à naitre ne pouvait pas être considérer comme autrui, interprétation stricte de la loi pénale

III. Les techniques d'interprétations

Techniques d’interprétation judiciaire, hypothèse pour des interprétations législatives, cette

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interprétation devrait s’imposer au juge. A propos de cette interprétation, « interprétation authentique »,


elle peut figurer dans le corps même de la loi, elle peut aussi être donnée après l’entrée en vigueur de la loi,
loi d’interprétative.

Exemple : dispositions pénales, code de l’environnement L 218-11, l’infraction est consommée, rejet
de substance polluante pour un capitaine et l’article précise que le terme capitaine désigne la personne
responsable à bord d’un navire. Exemple d’une interprétation authentique.

Dans la plupart des hypothèses, l’interprétation de la loi pénale n’est pas faite. Soit la loi pénale est
claire donc pas de problème d’interprétation, le juge doit appliquer le texte aux hypothèses prévues par le
texte, il doit tirer le sens utile de la disposition.

Mais des problèmes peuvent se poser quand la loi n’est pas claire ou se pose des questions, des
ambiguïtés. Il y a 4 positionnements, idées à retenir.
Le principe d’interprétation stricte n’impose pas l’interprétation littérale, il suppose parfois une
interprétation constructive, interdiction de l’analogie et il est possible de faire une interprétation téléologique
(but) et ici but de la loi.

A. L’absence d’obligation d’une interprétation littérale

Le droit pénal n’impose pas l’interprétation littérale, le juge ne doit pas être rivé sur la lettre du
texte car il pourrait conduire à des résultats absurdes. Cela signifiera que la loi est parfaite et que le droit
est figé.
Surtout cette idée qu’applique trop scrupuleusement un texte mal rédigé, résultats absurdes. Décret
de 1847, qui interdisait aux voyageurs de monter ou de descendre ailleurs que dans des gares et lorsque le
train est complétement arrêté. Une personne était descendue en gare à une époque ou les portes pouvaient
s’ouvrir avant l’arrêt du train. Affaire Bailli, 8 mars 1930, les juges répressifs ont redonné au texte la vraie
valeur du texte.

B. La nécessité d’une interprétation constructive

C’est à la fois étonnant et simple à comprendre. Exemple du viol, dans certains cas les textes sont
imprécis ou flous, soit le flou est un choix, soit un manque de compétence ou de motivation mais donne
une certaine marge de manœuvre. Avant, le viol n’avait pas de définition de la part du législateur. C’est le
juge qui a dû à partir de 1810 construire la définition du viol.

Le juge est tenu de l’interprétation au vu de l’absence de définition du législateur.


Relativement critiquable pour le viol. Article exhibition sexuelle, elle est imposée à la vision d’autrui, dans
un lieu au regard du public mais on ne nous dit pas ce qu’est cette exhibition. Cela permet au juge
d’adapter la norme aux mœurs de la société et l’adapter à certaines circonstances. La notion n’est pas
précisée ce qui ‘n’est pas toujours une mauvaise chose, permet au juge de faire varier son curseur.

C. La prohibition de l’analogie

Raisonnement par analogie, situation prévue par la loi pénale se retrouve confronter à un cas
semblable et elle applique cette règle à ce cas semblable, la loi pénale prohibe ce raisonnement par
analogie. Ressemblances avec la situation, mais on ne peut pas utiliser les mêmes effets juridiques, ne
correspond pas aux présupposés hypothétiques de la règle de droit.

D. La possibilité d’une interprétation téléologique

Téléologie, on fait référence au but de la loi, à la finalité au but de législateur pour prendre
cette loi et faire entrer dans le champ d’application de la loi des phénomènes pas spécialement prévus.
Exemple : des individus avaient pris l’habitude de brancher des prises sur des parties communes d’un
immeuble.la question juridique était de savoir si on pouvait identifier ici un vol, « soustraction frauduleuse
de la chose d’autrui », le législateur à l’époque n’avait pas pensé à l’électricité, la chambre criminelle a
considéré que c’était possible de dire que l’électricité est une chose, 3 aout 1912. Dans le nouveau code
pénal, le vol et aussi une autre disposition spécifique sur la soustraction d’énergie.

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Exemple : appel téléphonique malveillant, créer à une époque où les téléphones portables et les SMS
n’existaient pas. Si le délit d’appel pouvait être caractériser aussi par les messages, si on se réfère au but de
la loi, on peut le considérer, 30 septembre 2009, chambre criminelle, « signal sonore intempestif », le critère
est assez peu juridique, il est instable, recevoir 300 ou 400 textos en 3 jours, même sans signal sonore, c’est
pénible de recevoir autant de message, le juge semble avoir voulu coller le plus possible au délit d’appel.
Certains auteurs ont relevé le problème de la preuve de savoir si le portable était sur silencieux ou non.

Interprétation analogique et téléologique, frontières fines. On pourrait dire qu’appliquer un


texte qui se rapproche à un texte prévu, l’envoi de textos et l’électricité, ambiguïté sur les deux
interprétations.

Article 388 du code pénal de 1810, questions « quiconque aura volé dans les champs des chevaux ou bêtes de
charges, gros et menus bestiaux, des récoltes sera puni de la réclusion. » mot chevaux et champs, si on vole un seul
cheval, est ce que l’on est repréhensible aux yeux de ce texte ? si on vole un cheval dans un pâturage et non
dans un champ ?

21 janvier 1913 réponse de la cour de cassation. Espèce de vol, le nombre n’est pas déterminé. Vol
dans les champs même idée que dans la campagne, fond rural du vol, hors des maisons et des bâtiments.
45
SECTION QUATRIÈME : LEX PRAEVIA : l’application d’une loi préexistante

Cette loi concerne l’application de la loi pénale dans le temps, non rétroactivité de la loi pénale.
Survie de la loi ancienne aussi. Ce qu’il faut dire, principe de non rétroactivité de la loi pénale nouvelle plus
sévère, et on va parler de la loi ancienne plus douce.
Négativement si la loi pénale nouvelle est moins dure le principe de non rétroactivité ne s’applique
pas spécialement.
Ce principe vaut l’application dans le temps des lois pénales de fonds, mais il y a d’autres
principes pour les lois pénales de forme ou de procédure.

I. L'application dans le temps des lois pénales de fond

Les lois qui déterminent des infractions et fixent les conditions pour être pénalement sanctionnés.

A. Le principe de non rétroactivité de la loi pénale plus sévère

1. Fondements, signification et valeur du principe

Cette idée fondamentale qui est énoncée à l’article 112-1, « seuls punissables les faits d’une
infraction… » voir code pénal.
Pour le harcèlement sexuel, la loi a élargi le champ d’application du délit d’harcèlement sexuel, si ce
dernier s’élargit, plus de comportements peuvent être saisi, donc la réforme rend la règle plus sévère, donc
on ne peut pas appliquer cette nouvelle définition au fait plus ancien.

Arrêt Pauletto, 21 avril 1982 chambre criminelle de la cour de cassation, le crime de viol était défini
par le juge avant. Octobre 1977, pénétration sexuelle annale sur une personne mineure. Les faits sont
antérieurs à la loi de 1980, qui inclut la pénétration annale. La loi de 1980 élargit la définition du viol donc
elle rend cette disposition plus sévère donc le juge pénal que par rapport aux faits on ne peut pas faire
application de la loi de 1980, rétroactivité de la loi pénale plus sévère pas possible, donc ici pas de viol à
proprement parler.

Une loi pénale qui crée ou étend une infraction est donc plus sévère. Une loi pénale modifie
la peine en donnant une incrimination plus forte, la loi pénale n’est donc pas rétroactive. Adage latin, «
la loi doit avertir avant de frapper », Bernard Boulock, fouet muni d’un sifflet qui doit avertir avant un
comportement. Protection de la société et avertissement de la personne.

Valeur juridique de la règle c’est une valeur constitutionnelle, elle appartient 15 décembre 1987,
principe général du droit.
Décision sécurité et liberté, 19 et 20 janvier 1981. « Nul ne peut être puni qu’en vertu d’une loi … »
article 8 de la DDHC, principe de la non rétroactivité de la loi pénale de fonds. Article 7 § 1 de la CEDH et

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article 15 §1 du pacte de solidarité et civil.

2. Exceptions au principe

a. La prise en compte de la volonté du législateur

Dans certains cas, loi pénale de fond plus sévère qu’antérieurement.


Le CC, 3 septembre 1986, le CC sanctionne l’application rétroactive voulu par le législateur d’une
loi pénale de fonds plus sévère. Mais si la loi n’est pas soumise au conseil, le juge a malheureusement
l’obligation de l’appliquer.

Délit de malversation, loi du 30 décembre 1985, application rétroactive, dans un arrêt de 1989, la
cour dit que le juge répressif devait appliquer toutes les dispositions de la loi, mais aujourd’hui on pourrait
faire une QPC.

46
Le juge de droit commun n’est pas juge de la constitutionnalité mais de la
conventionnalité, d’accord pour le contrôle de constitutionnalité on ne peut rien faire et contrôle de
conventionalité, écartement de la loi pénale, car rétroactivité de la loi pénale est plus sévère.

b. La prise en compte des principes généraux de droit reconnus l’ensemble des Nations

Article 7 § 2, CEDH, « le présent article ne portera pas atteinte au jugement et à la punition d’une
personne coupable d’une action ou une omission d’une action, reconnus par les nations civilisées. ». Atrocité
des nazis en 1945, on crée les crimes contre l’humanité après les faits, à partir du constat des atrocités
commisses. Le crime de génocide aussi, mais il n’a pas été appliqué à Nuremberg.
Et on a appliqué ces textes à des infractions antérieures.

c. La prise en compte de la nature particulière de certaines lois pénales

Il y a déjà les lois déclaratives et interprétatives.

Déclaratives, déclarent une règle existante et donc n’innovent pas donc elles peuvent valoir
pour le passé, loi par exemple qui constate les crimes contre l’humanité, donc pas de problème pour
l’application à des faits antérieures, exemple dans un arrêt Barbie chambre criminelle en 1984.

Lois interprétatives, précisent la disposition d’une loi antérieure et sans en modifier le contenu,
elles ne font qu’interprétées donc en principe pas de non rétroactivité.

Aussi les mesures de suretés, la peine est fondée sur la culpabilité de l’individu, la mesure de sureté
: dangerosité de l’individu, il pourrait en commettre une. Il y a une hésitation car on considère souvent que
le principe de non rétroactivité ne vaut pas, chambre criminelle 15 octobre 1970…
Mesures qui préviennent l’infraction, la cour de cassation considère qu’elle n’est pas soumise au
principe de non rétroactivité.

Les mesures de sureté, poids de fragilité de ce principe de non rétroactivité, il est trop simple pour
le législateur de jouer avec les étiquettes, peine et mesure de sureté pour modifier le régime.

B. Le principe de rétroactivité de la loi pénale plus douce

Lorsque la loi pénale nouvelle est plus douce.

5 septembre 2000, infractions non intentionnelles, dommages causés de manière non intentionnelle
notamment la question de l’enfant à naitre. Une personne avait été condamné par la cour d’appel 16 mars
1999, pour des dommages, sous l’empire du droit applicable, une faute simple pouvait mettre en place la
responsabilité pénale. La loi du 10 juillet 2000, nouvelle loi pénale, faute caractérisée, plus une faute simple,
il est plus dur de démontrer une faute caractérisée pour engager la responsabilité pénale, donc la loi pénale
nouvelle est plus douce, car le champ d’application de la norme est plus réduit.
Donc la cour de cassation en 2000 a appliqué la loi rétroactivement aux faits.

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1. Fondements, signification et valeur du principe

Il s’agit d’une rétroactivité qui agit en faveur de la personne poursuivie, l’application


rétroactive profite à la personne mise en cause car elle est plus douce.

Au-delà, du point de vue de la société, elle n’a plus intérêt à maintenir un texte trop rigoureux, car
elle a décidé de le rendre moins sévère, soit abrogation de la loi.

La règle elle figure à l’article 112-1 al 3 du code pénal, toutefois les dispositions nouvelles
s’appliquent aux infractions antérieures, pas passées en force de choses jugée. Valeur de cette règle dans
l’ordre juridique.

47
Cette règle est consacrée dans le pacte international dans les droits civils et politique, article 15. Ce
qui est intéressante ici, la convention européenne des droits de l’homme ne contient pas de stipulations sur
la rétroactivité, pas de dispositions expresses sur ce principe.

La cour européenne des droits de l’Homme, arrêt Scoppola contre Italie, 17 septembre 2009. La
cour de justice de l’UE l’a aussi consacré, 3 mai 2005, arrêt Berlusconi, peine plus légère. Ce principe
vaut pour les champs d’incrimination, pour les textes mais aussi pour les peines plus légères.

Il y a dans notre ordre juridique interne une décision du CC sécurité et liberté, 19 et 20 janvier,
valeur constitutionnelle, consacrant le principe de la nécessité des peines. Si la loi supprime une
incrimination c’est donc que les peines prévues ne sont plus nécessaires.

Chambre criminelle, on a des exceptions et du conseil constitutionnel aussi.

Le CC a jugé le 3 décembre 2010, mais il l’avait fait avant, décision QPC, ce principe de rétroactivité
de la loi pénale plus douce peut être écarter par le législateur dans la législation économique. « Quand la
répression antérieure plus sévère est inhérente et liée à la nature même des règles auxquelles la nature même
s’est substituée … ». La législation économique change très souvent. Législation provisoire et contingente.

La chambre criminelle n’applique ce principe de rétroactivité, qu’en l’absence de dispositions


législatives contraires. Si le législateur fait échec à ce principe la cour ne l’applique donc pas.

2. Conditions de mise en œuvre

L’infraction ne doit pas avoir été définitivement jugé. On ne va pas rouvrir une procédure si
l’infraction a été définitivement jugé. Mais il est possible d’invoquer une loi nouvelle après un jugement juste
en première instance, à conditions que les délais d’action soient respectés. Si la personne a été condamné,
cela ne veut dire qu’il ne se passe plus rien. Article 112-4 du code pénal, précise que l’application immédiate
de la loi nouvelle est sans effet sur la validité des actes accomplis, mais toutefois la peine cesse de recevoir
exécution. Ne vaut pas pour toutes les hypothèses.

Si l’infraction disparait, suppression d’un texte, la peine a été prononcée pour un fait
incriminateur qui n’existe plus. Abrogation d’un texte incriminateur. Conséquences : cette règle met fin
à l’exécution de la peine mais la sanction pénale est toujours mise en place dans le casier.

La loi doit être plus douce lorsqu’elle vient rendre plus compliquée la responsabilité pénale,
aussi quand la loi nouvelle abroge un texte. Quand la loi nouvelle supprime une circonstance aggravante,
ou un nouveau fait justificatif.

Quand elle va changer la qualification d’une infraction, on va la réprimer moins sévèrement,


passage d’un crime à un délit.
Avant d’être abrogé, l’avortement avait vu sa qualification modifiée, après 1923, l’avortement
devient un délit, changement de qualification, loi pénale nouvelle plus douce.

Lorsque les peines sont abaissées ou modifiées pour une plus grande douceur, loi 9 octobre
1980, nouvelle loi pour l’abolition de la peine de mort, donc rétroactive. La chambre criminelle l’a précisé

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dans un arrêt du 5 novembre 1981.

Loi à la fois plus sévère et plus douce, des dispositions des deux côtés. On va « ventiler », on
fait une distinction, on applique rétroactivement les dispositions plus douces, application distributive de
la loi à conditions que la loi soit divisible.

Loi du 23 décembre 1981, définition du viol plus large, sur ce point n’est pas rétroactive qu’avant
et à modifier en délit l’attentat à la pudeur, une correctionnalisation de l’attentat à la pudeur, pour cet
aspect

48
la loi est plus douce que la loi ancienne. Arrêt Pauletto, du 21 avril 1982, qui illustre ce point. Commentaire
de cet arrêt dans les grands arrêts du droit pénal général.

Parfois la loi nouvelle forme un tout dont les éléments sont indissociables, la loi est indivisible.
Dans cette hypothèse on considère la loi dans son ensemble pour savoir si elle est plus ou moins favorable,
soit on cherche la disposition principale soit la tendance dominante.

Il faut une loi plus douce et il ne faut pas que le fait infractionnel ait été définitivement juge pour
l’application de la loi plus douce.

II. L'application dans le temps des lois pénales de forme

A. Le principe de l’application immédiate

Règles relatives à la procédure pénale, la constatation et la poursuite des infractions, applications


immédiates, elles s’appliquent aux procédures en cours, et visent des faits antérieurs à ces procédures. Cela
signifie qu’elle est d’application immédiate et donc applicable pour des faits antérieurs.
On a le détail de ces lois de formes à l’article 112-2 du code pénal, les lois de compétences,
d’organisation judiciaire, loi relative au régime d’application et d’exécution des peines, question de la
prescription…

A propos de la prescription, il y avait une règle particulière qui était qu’il ne pouvait pas avoir une
application immédiate si la prescription aggravait la situation de la personne. On a supprimé cette disposition
dans la loi du 9 mars 2004, les prescriptions ne sont pas acquises. Exemple : vol commis en 2013,
prescription de 3 ans, 2017, modification du délai de prescription à 6ans. On ne peut donc pas appliquer la
nouvelle loi, on ne fait pas revivre la prescription, la prescription est acquise.

B. Les exceptions au principe

Deux limitations importantes, articles 112-3 et 112-4

Article 112-3, absence de possibilité de remettre en cause un droit acquis, il s’agit, le domaine c’est
les voies de recours, concerne la nature, les cas d’ouverture des voies de recours et la qualité des personnes.
Cela signifie que les recours sont soumis aux règles en vigueur au jour ou ils sont exercés.

Article 112-4, l’application de la loi nouvelle n’a pas d’effet sur les éléments de forme, impossible
qu’une loi nouvelle soit annulée sous les conditions de la loi ancienne s’ils ont été faits légalement.

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CHAPITRE DEUXIÈME : L’ÉTENDUE DE LA LOI PÉNALE

SECTION INTRODUCTIVE : Le principe de solidarité des compétences judiciaire et législative


en matière répressive

L’idée c’est qu’en principe la loi pénale française a vocation à s’appliquer en premier lieu sur
le territoire français, peu importe la nationalité du sujet passif ou actif, dès lors que c’est fait sur le territoire
français ce sont les juridictions françaises qui sont compétentes donc la loi pénale française.

Elle est seule applicable aux infractions commises en France, un délinquant étranger qui
commet une infraction en France ne peut pas invoquer la loi pénale du pays dont elle relève de sa nationalité.
Même idée pour la victime.

Les juridictions répressives françaises sont compétentes et cela entraine la compétence de la loi
pénale française. Le juge français n’applique pas de loi répressive étrangère, il peut seulement consulter des
lois répressives étrangères et appliquer des lois étrangères non répressives, mais pas appliquer des lois
répressives étrangères.

Principe de solidarité des compétences judiciaire et législative aussi principe de


coïncidence ou encore un principe d’unité de la compétence judiciaire et législative en matière
répressive.

La loi pénale est applicable sur le territoire français, article 112-2, mais ce principe de territorialité
de la répression est insuffisant à lui tout seul. Notamment la criminalité est transnationale, car elle tire parfois
son efficacité avec les frontières et du jeu des frontières avec les Etats. Il faut aussi envisager des infractions
faites à l’étranger, critères de rattachement d’une infraction faite à l’étranger et le système pénal français.

D’abord, la nationalité des protagonistes, compétence personnelle. Soit une personne qui
commet une infraction à l’étranger mais de nationalité française, soit une personne victime d’une infraction
commise à l’étranger mais de nationalité française.
Compétence personnel passif ou actif de l’infraction.

L’infraction pas commise sur le territoire français, pas sur un français pas par un français mais qui
va compromettre les intérêts de l’Etat français. Dans ce cas-là, les juridictions françaises sont compétentes,
compétence réelle, « res », la chose, compétence par rapport à la nature de l’intérêt protégé par l’infraction,
par rapport au bien juridique protégé.

Dans certains cas, l’infraction n’est pas commise en France, par un français, sur un français, ne
compromet pas d’intérêt français mais elle est tellement grave et importante comme infraction que les
juridictions françaises sont compétentes, c’est la compétence universelle.

SECTION PREMIÈRE : Les infractions commises en France : la compétence territoriale

I. Les fondements du principe

Ce principe de territorialité est lié à la souveraineté de l’Etat, Montesquieu. Habiter sur le territoire
c’est se soumettre à la souveraineté de l’Etat.

Plus logique sur le plan du droit pénal de fond que l’infraction soit réprimée sur le lieu de
commission de l’infraction, cela a un impact plus important sur les populations
Sur le plan du droit processuel, satisfait une bonne institution de la justice, plus évident
d’apprécier le trouble à l’ordre social français par des juridictions françaises, mais aussi pour la question de
la preuve, car elle se recherche sur les lieux de commission.

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II. La mise en œuvre du principe

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Autour de ce qu’on doit entendre sur la notion de territoire français. Article 113-2 du code
pénal. « La loi pénale française est applicable aux infractions commises sur le territoire de la République. L'infraction est
réputée commise sur le territoire de la République dès lors qu'un de ses faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire. »

Si le délinquant qui commet une infraction sur le territoire français et il est étranger, la loi pénale s’applique
si dans l’état de l’étranger l’acte n’est pas incriminé. On ne regarde.
Conditions de réciprocité de l’infraction, on ne va pas ici vérifier cette condition dans la question
de la compétence de territorialité.

1er mars 2000 ? deux arrêts, indifférence du juge français au regard de la loi étrangère, si
l’infraction est faite sur le territoire français. Une personne qui est en France déjà, même si est étrangère doit
se renseigner sur la loi pénale française.

A. La notion de territoire français

Il s’agit, 23 février 1884 arrêt de la chambre criminelle, « tout territoire sur lequel s’exerce la souveraineté
de la France ». Article 113-1 « Pour l'application du présent chapitre, le territoire de la République inclut les espaces maritime
et aérien qui lui sont liés. » qui précise que le territoire français inclut les espaces maritimes et aérien.

1. L'espace terrestre

Il est formé des départements métropolitains, des collectivités d’outre-mer et certains


territoires spécifiques.

Contrairement à ce qu’on dit souvent, les ambassades et consulats en France ne dérogent pas à cela.
Quand on est sur le terrain d’une ambassade comme si le territoire français serait étranger, fiction de
l’extraterritorialité mais qui est révolue depuis presque 80 ans, la chambre criminelle a rendu une décision
en date du 3 novembre 1942, pour dire que cette fiction n’est plus réelle. La loi pénale française est
compétente si une infraction est commise en ces lieux.

Le personnel diplomatique, tout autre question.

2. L’espace maritime

Le territoire inclut les espaces maritimes qui lui sont liés. Il comprend l mer territoriale française,
bande maritime comprise entre les cotes françaises et une ligne fictive, située à 12 miles marins de ces
cotes.

La loi ne le spécifie pas, mais juger qu’une infraction commise sur un navire étranger relève de la loi
française dès lors qu’il écume sur la mer territoriale française, 3 mai 1995, chambre criminelle. L’infraction
a souvent la relation avec un navire, sur un navire exactement.

Si une infraction est commise dans les eaux étrangères elle n’est pas compétente ? mais elle
prévoit une extension, les juridictions sont avides de compétence et elles n’hésitent pas de rogner la
compétence des autres. Le législateur prévoit une extension de compétence, à l’intérieur du principe de
territorialité, se manifeste à propos des prévisions du législateur et du comportement du juge. Extension
de compétence dans plusieurs cas, article 113-3

« La loi pénale française est applicable aux infractions commises à bord des navires battant un pavillon français, ou à l'encontre
de tels navires ou des personnes se trouvant à bord, en quelque lieu qu'ils se trouvent. Elle est seule applicable aux infractions
commises à bord des navires de la marine nationale, ou à l'encontre de tels navires ou des personnes se trouvant à bord, en
quelque lieu qu'ils se trouvent. »
51
et 113-12 du code pénal « La loi pénale française … en quelque lieu qu’il se trouve, elle est seule applicable aux navires
de la marine française »

Il n’y a pas de réciprocité, pose la question si un état étranger adopterait la même règle.

Article 113-12 signale que la loi pénale française s’applique au-delà des 22km dès lors que les

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conventions internationales et la loi le prévoient. Un exemple : cas des rejets d’hydrocarbures, si un tel fait
est constaté il relève de la loi française dès lors que les substances sont rejetées dans la zone de 200 miles
marins, prévoit le code de l’environnement, l’article L 218-21.

Illustre la tendance du droit français à aller plus loin que sa compétence stricte.

3. L’espace aérien

Il est simplement situé au-dessus des espaces terrestres et maritimes français. Il faut retenir que la
loi française est compétente, si un aéronef étranger vol au-dessus du sol français. Loi pénale française
qui est compétente, article 113-11. On va au-delà, même s’il n’évolue pas dans l’espace français. Première
hypothèse quand l’appareil atterrit en France après le délit, immatriculer à l’étranger, qui n’évolue pas dans
l’espace français.
Deuxième hypothèse, location sans équipage à une personne qui a le siège principal ou
exploitation sur le territoire de la république. Dans ce cas, aéronef loué coque nue.

Un aéronef français, article 113-4 du code pénal, prévoit que la loi pénale française est
applicable en quelque lieux qu’il se trouve.

B. La localisation de l’infraction principale sur le territoire

1. La localisation de l’infraction principale

Article 113-2 du code pénal qui prévoit que l’infraction est réputée commise sur le territoire français
dès lors que l’un de ces faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire. En réalité, cela soulève des difficultés
d’interprétation.

Si l’infraction est faite en France pas de soucis. Mais partiellement faite en France, les choses
deviennent compliquées. A propos de l’infraction, au niveau des composantes, les faits constitutifs
correspondent aux éléments constitutifs de l’infraction ? mais il y a deux réalités différentes.

a. Le double critère de localisation (ubiquité)

La théorie de l’ubiquité, double critère de localisation. Système de l’ubiquité, maxime « je n’ai


pas le don d’ubiquité » on ne peut pas être à deux endroits en même temps, l’infraction si.

Exemple : décision rendue dans l’affaire dite du Lotus, 7 septembre 1927, à l’époque ou siégeait la
cour permanente de justice internationale. Paquebot français avait heurté un charbonnier turc, qui
finalement à sombrer et provoque la mort de 8 personnes.

Le capitaine français est poursuivi et arrêté pour homicide. L’infraction commise par ce paquebot
français doit elle être localisée au lieu de l’action, c’est-à-dire ici le navire français ou au lieu du résultat de
l’infraction ? subi l’infraction le charbonnier turc, donc territoire turc. Réponse de la cour, les deux critères
sont applicables.

Le premier tribunal saisit, la première juridiction est compétente, système de l’ubiquité. On parle
également d’une théorie de l’indifférence, peut importe que ce soit le lieu de l’action ou du résultat.

La théorie additionne les deux théories. Il y a pour comprendre la suite, nécessité, présenter ce que
l’on appelle le chemin du crime, « inter criminis »
52
C’est quelque chose mis en lumière par les criminologues notamment Etienne de Greff. Qui a
distingué les étapes de ce chemin du crime.

Exemple et ensuite qualifier. Par exemple quelqu’un qui a des problèmes d’argent et finalement il
serait bien d’avoir une rentrée d’argent, j’ai une tante malade fragile, tiens si j’étais mal intentionnée je
pourrais accélérer sa mort car elle est fortunée et je suis son héritier direct. Le temps passe, sans empathie,
je vais décider de mettre en place cette accélération. Je vais réfléchir à la question et m’arranger pour lui
rendre visite quand il n’y a personne, et me renseigner pour commettre le méfait. Renseigner sur le moyen

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d’y procéder, consulter des personnes et résultat étouffer avec son oreiller.
Je me rends le jour choisi pour l’étouffer jusqu’à ce que mort s’en suive.

1ère étape : sans argent, je pourrais hériter, et je pourrais éventuellement accélérer la mort, c’est
l’idée du crime.
2ème étape : mettre en pratique l’idée, c’est la résolution criminelle
3ème étape : renseignement des allers et venues… préparation de l’acte, les actes préparatoires.
4ème étape : le commencement d’exécution du crime
5ème étape : la consommation de l’infraction, donc la mort de la personne.

Le lieu où l’agent a agi, s’entend de l’acte matériel qu’il a accompli. On s’intéresse pour l’action au
commencement de l’exécution du crime et pour le résultat : la consommation de l’infraction. Décision du
27 juillet 1933, le commencement d’exécution est bien un acteur de localisation du crime.

b. L'extension de la compétence de la loi française par l’interprétation large par le juge répressif du critère
de localisation

Elle est le fait d’une attitude du juge, l’extension de la compétence de la loi française et également
une référence du juge à certaines notions, la connexité et l’indivisibilité.

Premier facteur de cette extension, interprétation large du critère de la localisation, le juge va pouvoir
dans certains cas pour rattacher l’infraction à la loi française, va s’intéresser à des actes avant l’infraction ou
des actes qui sont postérieurs à l’infraction, qui ne rentrent pas dans les éléments constitutifs ou faits
constitutifs.

Avant l’infraction, il remonte avant l’exécution pour s’intéresser aux actes préparatoires 11 avril
1988, une tentative d’escroquerie est réputée commise en France, si des actes préparatoires ont été faits sur
le territoire français. Emploi de manœuvre frauduleuse, pour provoquer la remise d’un bien de la part de
la victime, on trompe à l’avance la personne. On vise ici les actes préparatoires. Les manœuvres frauduleuses
c’est l’exécution. Les actes préparatoires on est sur une étape différente et normalement on n’en tient pas
compte.

Il étend le champ de compétence de la loi française en faisant référence à des éléments autres.

Parfois il fait référence à des éléments postérieurs, notion de lieu ou le dommage est survenu,
exemple la loi française est applicable en matière de délit de contrefaçon si l’œuvre contrefaite est française
mais aussi si la contrefaçon est commise au préjudice d’une personne résident en France. Nationalité de la
victime de la contrefaçon n’a pas grande chose à faire avec le principe de territorialité.

Affaire Giacometti, 6 juin 1991, chambre criminelle. On part du principe dans cette affaire que
les droits de l’auteur sont réputés atteints en France. On sent la volonté du juge d’étendre le champ de la loi
f=pénale, et quand ça l’arrange des éléments relativement accessoires pour rattacher l’infraction à sa
compétence.

53
c. L'extension de la compétence de la loi française par le recours à la connexité et à l’indivisibilité des
infractions

il y a cette idée, article 382 du code de procédure pénale, la compétence d’un tribunal peut
s’étendre, pour former un ensemble indivisible.
La connexité, article 203 du code pénal. Indivisibilité notion prétorienne.
La connexité est fondée sur le fait que les infractions ont été commises en même temps, par plusieurs
personnes par un concert, …

Jonction de procédure, elle est facultative mais elle peut intervenir. L’indivisibilité lien très étroit
entre des faits délictueux. Ces jonctions on les imagine par les tribunaux français. Le juge pénal s’en est servi
pour étendre la compétence, 23 avril 1981, la chambre criminelle a fait application du système de

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l’indivisibilité pour étendre sa compétence.

Elle a considéré à propos d’un ressortissant yougouslave, fait commis à l’étranger, vol qualifié à
Rotterdam, tentative de vol qualifié et tentative d’assassinat, en dehors du territoire français et des faits
commis en France, usurpation d’état civil entre autres. Les juges du fond avaient retenu que les faits
dénoncés par les autorités étrangères se rattachaient à ceux commis en France. Il y a avait entre ces faits
commis en France et à l’étranger des liens d’indivisibilité et c’est aussi l’avis de la cour de cassation « formant
un tout indivisible avec les actes commis en France », l’enjeu c’est comme il y a des lieux étroits, la juridiction
française peut juger tous les faits même commis à l’étranger, indivisibilité.

Le juge français va chercher à rattacher des faits pour se rendre compétent pour des infractions à
proprement parler pas commises en France.
2. La localisation du fait accessoire

Le fait accessoire fait des complices et des coauteurs.


Première hypothèse : personne accomplie à l’étranger un acte de complicité d’une infraction
principale commît en France, la complicité par provocation, par aide ou assistance par exemple. Cet acte
suit le sort de l’acte principal et relève de la loi pénale française, solution jurisprudentielle, 30 avril 1908
chambre criminelle pour les complices, pour les coauteurs personnes qui accompliraient les éléments
constitutifs de l’infraction, 16 décembre 1926.

Deuxième hypothèse : personne accomplie en France un acte de complicité d’une infraction


principale à l’étranger. Cet acte de complicité est susceptible de relever de la loi pénale française sous réserver
de deux conditions cumulatives, article 113- 5 du code pénal « … » mais il s’applique à titre subsidiaire de
l’article 113-6 si ce dernier ne peut pas être appliqué.

Conditions dites de réciprocité d’incrimination si le crime est puni à la fois par la loi française et
étrangère et ce crime ou délit doit avoir été constaté par une décision définitive. Peut importe si l’acte de
complicité lui est répréhensible dans la loi étrangère.

Cette règle s’applique seulement si l’auteur du fait principal ne peut pas être juger par les
juridictions françaises. Article 113-6 du code pénal n’est pas applicable, concerne la compétence
personnelle active.

On change de compétence, compétence personnelle active, si l’auteur a la nationalité française.

Chambre criminelle, 20 février 1990, subsidiarité de l’article 113-5. Loi du 3à juillet 2020, loi
récente, en vertu de cet article la loi française complicité pour un délit commis à l’étranger, la loi pénale
française est applicable aux actes de complicité, et les crimes au livre deuxième. Le fait principal est commis
à l’étranger, l’acte de complicité est commis en France. Le fait principal doit être un crime prévu au livre II,
nouvel alinéa, crime contre les personnes, on a un acte de complicité en France et infraction criminelle
commis à l’étranger. Tous les actes de complicité ?

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Premier alinéa le complice, la complicité par provocation ou fourniture d’instruction. Apport de
cette disposition ? acte de complicité d’instigation, les conditions prévues au premier alinéa ne sont pas
exigées.

Conditions de réciprocité, normalement infraction punie par la loi française et étrangère, et le


constat de l’infraction par une décision définitive d’une juridiction étrangère. Le législateur a facilité la
répression et la compétence des juridictions françaises, la compétence de la loi pénale française. Savoir si la
décision du 20 février 1990, l’article 113-6 prévoit sur l’article 113-5, si nationalité de l’auteur.

C. L’effet en France des décisions répressives étrangères

Exemple d’un français qui réalise à Rome des fausses clefs pour faire des cambriolages en France. Si on
applique l’indivisibilité on peut en conclure que le juge pourrait se reconnaitre compétent, dans la réalisation

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proche des deux.

Mais le droit italien soit également applicable étant donné que l’infraction de fausse clef est commise
sur le territoire italien. Si un tribunal répressif a déjà jugé cet individu pour l’infraction de commission de
fausse clé, effet paralysant pour la compétence française ?
Ou possible pour les tribunaux français d’être aussi compétent, et donc juger deux fois pour les
mêmes faits.

Problème c’est que cela choque le sentiment de justice, une personne pourrait être juger et
condamner deux fois pour les mêmes faits.

Principe ne bis in idem, normalement on ne juge pas deux fois pour une chose, pour les mêmes
faits. Ce principe est inscrit principalement à l’article 113-9 du code pénal. Qui explique qu’aucune poursuite
ne peut être engagée contre une personne, justifiant qu’elle a été jugée définitivement par la juridiction
étrangère.

Principe qui ne joue pas dans la compétence territoriale

1. Le principe Ne bis in idem

Ce principe, article 113-9, quel est le champ d’application de cet article ? également présent dans les
textes internationaux, protocole n°7 de la convention européenne des droits de l’homme, article 4 §1, le
droit de ne pas être juger ou puni deux fois. Ne vaut qu’à l’intérieur d’un même système juridique, juridictions
d’un même état.

Mais pour l’exemple ne rentre pas dans le cham d’application.

Pacte international 1966, article 14-7, « nul ne peut être poursuivie en raison d‘une infraction pour laquelle il a
déjà été acquitté ou condamné par un jugement définitif conformément à la loi et à la procédure pénale de chaque pays. », on
peut imaginer que cela fonctionne mais non, le comité des droits de l’homme la règle ne vaut que pour un
état donné.

Problème, si on fait la somme des deux, on ne peut pas invoquer le DI, pour affirmer que l’on doit
appliquer le principe ne bis in idem.

2. L'inapplicabilité du principe en matière de compétence territoriale

Article 113-9 ne s’applique pas en matière de compétence territoriale. Dès le XIX e siècle, 11
septembre 1893, l’exception du principe ne peut s’appliquer que pour les tribunaux de la même souveraineté.
La solution est la même aujourd’hui, 11 mars 1999, rien n’a changé, viol et assassinat fait en France par des
individus marocains. Le juge marocain fait jouer le critère de nationalité de l’auteur, une cour d’assisse
française a été saisie pour ces faits. Elle note qu’une sanction a été fait, donc extinction de l’action publique,
la chose a été jugée.
55
La cour de cassation « aucune disposition de droit interne n’interdit cette condamnation pour un crime ou délit
commis en France ».

Un même fait est jugé deux fois, une personne est jugée deux fois pour les mêmes faits, ce qui est
choquant.

La seule hypothèse pour que le principe joue par rapport à l’article 113-11, qui concerne l’espace
aérien si l’aéronef atterrit sur le territoire français.

SECTION DEUXIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence personnelle

I. Les infractions commises par un français (personnalité active)

Ici application de la loi française en raison de la nationalité de l’auteur. La question de la compétence


personnelle juridiquement fourmille de détails et d’exceptions. On ne peut pas voir toutes les hypothèses

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particulières, avec les dérogations, les conditions spécifiques…


Essentiel de comprendre la philosophie de la chose.

A. La condition tenant à la nature de l’infraction

Article 113-6, comprend deux alinéas, le premier dispose que la loi pénale française est applicable à
tous crimes commis en dehors des territoires de la république. al 2, à conditions que .

1ère idée : pour les crimes et les délits on peut envisager la compétence personnelle, mais pas les
contraventions, cela ne vaut que pour les délits et les crimes.

B. L'exigence de double incrimination ou réciprocité d’incrimination.

Article 113-6 al 2, faits punis par la législation du pays où ils ont été commis. Cela signifie que le
juge répressif français n’applique pas la loi du pays étranger mais il la consulte pour vérifier que l’infraction
commise à l’étranger est bien incriminée à l’étranger. Mais il n’applique pas la loi pénale étrangère.

Si la condition est remplie, il consulte la loi pénale étrangère pour les crimes.

Réciprocité d’incrimination, ne veut pas dire identité, peu importe que la qualification n’est pas
la même et peu importe que les peines applicables ne soient pas les mêmes. Il faut procéder à une vérification,
elle ne débouche pas une application.

Il y a des exceptions sur cette réciprocité. Article 113-11, non immatriculée en France…

C. La condition tenant à la nationalité de l’auteur

C’est compliqué, l’auteur doit être de nationalité française. Posant la question de savoir à quel
moment, au moment où les faits sont commis.
Mais particularité de l’article 113-6 al 4 du code pénal, il est fait application alors même que le
prévenu aurait acquis la nationalité postérieurement aux faits.

Infraction commise à l’étranger par un étranger sur un étranger et on veut poursuivre en France, il
a acquis la nationalité entre le moment de l’infraction et les poursuites.

56
II. Les infractions commises contre un français (personnalité passive)

A. La condition tenant à la nature de l’infraction

Infractions commises contre un français à l’étranger.


Article 113-7 du code pénal
Il faut une peine d’emprisonnement. Moralité compétence personnelle passive, crime et délit punie
d’une peine d’emprisonnement.

B. La condition tenant à la nationalité de l’auteur

La victime doit être de nationalité française au moment de l’infraction, soit-elle ne le l’est pas et si elle le
devient après, peu importe.

C. L'exigence de double incrimination ?

Non, la réciprocité d’incrimination n’est pas exigée pour la compétence personnelle passive.

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III. Les règles communes

A. La mise en mouvement des poursuites

Pour les crimes aucune règle particulière.


Par contre pour les délits, article 113-8, le parquet peut engager les poursuites mais seulement par
lui et elle doit être précédé d’une plainte de la victime, de ses ayants droits ou une dénonciation. Deux
conditions procédurales.

B. La subsidiarité des poursuites, principe ne bis in idem


La subsidiarité des poursuites, le principe va jouer, article 113-11 et ici l’article 113-6 et 113-7,
article 113-19.
Consécration du principe sous conditions, les compétences personnelles des articles 113-6 ey 7 ne
pourront être invoquées qu’en l’absence de poursuites, l’autorité de la chose jugée à l’étranger est opposable
si on veut engager des poursuites en France. Autorité négative de la chose jugée, elle a un effet paralysant
pour les poursuites en France.

Cette autorité est une fin de non-recevoir à l’action publique. Quelques conditions.

La décision doit émaner d’une juridiction compétente, caractère définitive de la décision. Peu
importe que la décision affirme ou nie la culpabilité de la personne, peu importe le sens de la décision.

Lorsqu’il y a condamnation la décision étrangère est prise en compte si la peine a été entièrement
exécutée. Si la peine n’a pas été exécutée ou partiellement exécutée, cela peut arriver mais réponses trop
techniques.

Le principe joue pour les compétences personnelles.


Le fait que la juridiction doit être compétente, elle doit avoir définitivement statuée et la peine doit
être exécuté.

57
SECTION TROISIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence réelle

Idée d’un état français qui donne compétence à ces tribunaux pour des infractions commises à
l’étranger qui porterait atteinte à ces intérêts supérieurs, article 113-10 du code, compétence de la loi française
a propos d’infractions à conditions.
Elle s’applique aux crimes et aux délits pas aux contraventions.

Deuxième condition : qualifié d’atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, réprimé par le
titre premier livre 4ème. Aussi falsification du sceau étatique, fausse monnaie…

Ces infractions sont la compétence des tribunaux français, que les faits soient ou non incriminés
dans la législation française et peu importe le principe ne bis in idem.

SECTION QUATRIÈME : Les infractions commises à l’étranger : la compétence universelle

Idée générale de la compétence universelle, liée à l’idée que des infractions, des crimes d’une telle gravité
qu’ils menacent l’existence même la société internationale toute entière.

Il y a deux points, quels sont ces infractions ? qu’est-ce qu’on vise en droit pénal spécial et les

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conditions ?
Les conditions peuvent varier selon les infractions visées.

- Les infractions visées

Article 689 et suivants du code de procédure pénale, revoit aux conventions internationales, actes de
torture article 689-2. 689-3 terrorisme avec la convention européenne de 1997. Et les crimes contre
l’humanité Et les génocides.

Les conditions varient, globalement on met en œuvre deux critères. La plupart du temps, valable pour
les actes de tortures ou de terrorisme, il y a une première hypothèse qui est celle de la présence sur le territoire
français de la personne suspectée, article 689-1.

Pour les crimes contre l’humanité et le génocide, écho au statut de Rome on exige que l’un des accusés
a établi une résidence habituelle en France.

58
DEUXIÈME PARTIE : THÉORIE GÉNÉRALE DE L’INFRACTION

PÉNALE CHAPITRE PREMIER : LA QUALIFICATION

SECTION PREMIÈRE : La qualification des faits

C’est cette idée j’ai un certain nombre de fait, ministère public on voit si les faits rentrent dans les
textes incriminateurs, les faits soumis sont constitutifs d’une infraction au vu du droit pénal ? Le juge a un
minimum d’intuition et d’expérience pour retenir les qualifications. Premier problème un même fait
peut tomber sous le coup de plusieurs infractions. Et aussi on peut hésiter sur le champ d’application d’un
fait.

Certains cas plusieurs faits matériels à qualifier et à juger. Cette hypothèse on peut la distinguer.
Soit un fait commis et juger et ensuite un deuxième fait, là c’est de la récidive.

Problème infraction commise par une personne avant qu’elle ait fini de purger sa peine.

I. Le concours réel

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Article 132-2, 132-3 et 132-4.

Une infraction commise par une personne avant qu’elle ait été condamnée définitivement
pour une autre infraction. Principe du non cumul. Cela veut que l’on part du principe que si on a pas
jugé une première infraction, on ne peut pas aller au-delà sur une autre.

Acte soit chronologiquement proche soit des actes qui englobent au moins un acte qui n’a pas été
traité pénalement.

Article 132-4, même procédure, la personne poursuivie est reconnue coupable pour plusieurs
infractions en concours, à l’occasion de procédure distincte. On ne peut prononcer qu’une seule peine de
même nature, dans la limite du maximum légal le plus élément.
Si pour chaque infraction on a une peine d’emprisonnement et ces infractions sont jugées en
concours, est ce qu’on peut prononcer 15 ans ? non si une peine vaut 5 et l’autre 10 ans, on ne peut
prononcer qu’une peine de maximum 10 ans.

Il y a des exceptions et des modalités sur la confusion des peines. Article 132-2 qui prévoit le
cumul possible de certaines peines d’amendes.

On juge deux infractions, on ne peut prononcer qu’une seule peine de même nature dans la limite
du plafond maximum légal.

II. Le concours idéal

Un seul fait pourra aller sur le coup de plusieurs infractions. Est-ce qu’on peut retenir plusieurs
déclarations de culpabilité ? en principe la réponse est négative. On va tacher de retenir la qualification la
plus appropriée.

Exemple : une personne a donné volontairement la mort à autrui en prévoyant son geste. Est-ce
qu’on va retenir, le meurtre et l’assassinat ? non on va retenir la qualification qui constitue la plus haute
expression pénale.

Le meurtre est entièrement absorbé par l’assassinat, c’est un meurtre et en plus avec préméditation.

Dans certains cas, on a une personne qui va utiliser de l’arsenic pour mettre fin aux jours d’une
personne. Substance mortifère, est ce que l’on retient si l’empoisonnement est prémédité et
l’empoisonnement et l’assassinat ? on utilise donc l’infraction spécifique.
59
Normalement on choisit une qualification si on a plusieurs qualifications possibles.

Dans certains cas on peut envisager un cumul de qualification. Une hypothèse particulière,
imaginons une personne qui tire avec une arme à feu sur plusieurs personnes plus ou moins éloignés et qu’il
atteint plus ou moins gravement. On va potentiellement avoir des victimes mais qui n’auront pas le même
préjudice. On peut avoir des textes différents selon la gravité du dommage. On doit distinguer le dommage
par victime et donc un texte différent pour chaque dommage.

Le régime du concours idéal, quand il y a plusieurs qualifications c’est celui qui concours
réel, une seule peine de même nature.

Pluralité des victimes atteintes mais on ne peut prononcer qu’une seule peine.

Deuxième hypothèse : des valeurs protégées qui seraient distinctes. Pendant longtemps la
chambre criminelle a considéré que l’on pouvait prononcer plusieurs peines, Ben Haddadi, 3 mars 1960, un
geste lancé une grenade dans un café, dégâts matériels mais aussi atteintes aux personnes. Tentative
d’assassinat d’un côté et tentative de destruction par explosif. Ici il y a deux crimes simultanés qui sont
commis par le même moyen, mais deux valeurs protégées différentes.

Arrêt du 19 octobre 1982, des intentions coupables essentiellement différentes.

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Arrêt du 26 octobre 2016, rendu au visa au principe ne bis in idem, il y a un déplacement du


raisonnement de la chambre criminelle, elle explique à l’occasion de cet arrêt que des faits qui procèdent de
manière indissociable de manière unique, ne peut donner lieu à deux déclarations de criminalité.
On ne tient plus compte de la pluralité des valeurs protégées. On ne peut plus qualifié plusieurs
fois.

SECTION DEUXIÈME : La qualification des infractions

Elle se pose une fois que la première question est positive. Si les faits sont constitutifs d’une
infraction et il y a plusieurs types de qualification.

I. Exposé de la distinction

Article 111-1, « … » en réalité le législateur va apprécier la gravité du comportement et en déduire


la peine la plus adaptée et c’est la peine précisée de la qualification. Une peine de réclusion valable juste pour
les crimes. Le juge pour reconnaitre la catégorie va observer la peine prévue et va en induire la qualification.

Le quantum de la peine peut être inférieure ce qui est prévue par la loi, elle prévoit que des
maximums.

Peines de référence : pour les peines criminelles : perpétuité, 30 ans, 20 ans, 15 ans, réclusion
criminelle au moins 10 ans.
Pour les peines correctionnelles on ne parle plus de réclusion mais d’emprisonnement va jusqu’à
10 ans, article 131-4.

Contraventionnelle : amende contraventionnelle, 5 degrés, 5 classes, article 131-13 du code pénal.

Hypothèses de délits punis d’une amende, 3750€ minimum sinon c’est une contravention.

60
CHAPITRE DEUXIÈME : LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION

Elément matériel et moral, mais aussi élément légal ce n’est pas vraiment un élément
constitutif, savoir quel est l’élément matériel et moral. L’élément légal c’est ce qui prévoit ces deux éléments,
élément plutôt constituant, il vient prévoir l’infraction, expression du prof Jacques Henri Robert. On se
réfère à la loi, à un texte de droit interne pour voir l’élément matériel ou moral.

Eléments constitutifs : éléments matériel et moral.

Une infraction suppose toujours un élément matériel et moral, pas d’infraction purement matériel
et pas d’infraction qui relèverait de la seule intention morale.
Elément matériel : aspect physique ce qui extériorise, manifestation concrète de l’infraction, ce
sont les éléments qui vont concrétiser l’acte. Pour un vol : l’élément matériel c’est l’action de soustraire une
chose à autrui.

En matière de meurtre, l’élément matériel ici le fait de donner la mort. Violences, extériorisation des
violences un coup de poing par exemple. Cet élément matériel est important, mais on est réticent à incriminer
la seule intention de commettre une infraction.

Exemple limite article 412-2, qui incrimine le complot, « résolution criminelle arrêté entre plusieurs personnes
», la résolution criminelle est avant l’idée du crime, mais cet article exige que cette résolution soit tout de
même concrétisée par un ou plusieurs actes matériels.

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A l’inverse, on peut envisager l’hypothèse, pas seulement un élément moral, mais on incrimine
seulement l’élément matériel, mais il y a toujours un aspect psychologique.

Une infraction c’est forcément un élément matériel et un élément moral : irrespect, intention.

Mais il y a des hypothèses limites notamment sur la contravention, mais aussi on peut faire jouer
des présomptions, mais c’est sur le droit de la preuve, théoriquement même s’il y a des présomptions pour
l’élément moral, il y en a toujours un présent.

L’élément moral c’est tout ce qui renvoi aux aspects psychologiques de la personne, l’état
d’esprit qui peut varier. Par exemple : parce qu’on a provoqué la mort d’autrui, volontairement avec intention
: le meurtre, mais elle peut être renforcée par la préméditation, le dessin de donner la mort a été arrêté avant,
l’assassinat.
Mais on peut provoquer l amort d’autrui d’autre façon, on peut provoquer au suicide, problème de
matérialité, on n’a pas tué la personne mais on l’a poussé à le faire, l’intention au suicide.

Hypothèse provoquer la mort sans intention, sans préméditer, accident de la route, inattention, on
provoque la mort d’autrui mais il s’agit d’une infraction non intentionnelle, homicide involontaire.

Entre les deux, les coups mortels, techniquement les « violences ayant entrainées la mort sans intention de
la donner ». Violences sont intentionnelles mais résultat la mort que l’on ne souhaitait pas. Ni le meurtre ni
l’homicide non intentionnel.

61
SECTION PREMIÈRE : L’élément matériel

Interrogation sur le comportement, l’attitude de la personne, et sur quoi débouche ce


comportement, le résultat du comportement.

I. La nécessité d’un comportement

A. La nature du comportement

Hypothèse peut-être la plus évidente. Le vol prendre une chose, le meurtre : donner la mort à
autrui, les violences donner un coup de poing.
Deuxième hypothèse : passer un dimanche aprèm auprès d’un lac, une personne se noie et ne pas
intervenir.

Entre ces deux exemples : différences entre agir, un acte positif, et de ne pas intervenir.
Infractions de commissions et d’omission, soit un acte positif soit une abstention, l’omission.

1. Commission et omission

Dans la majorité des hypothèses, élément matériel c’est un acte positif que la loi interdit de faire,
c’est une infraction de commission. Violation d’une interdiction de faire. Il peut s’agir, le coup de
poignard, le coup de poing, le fait de prendre de soustraire, ce sont des gestes.
Il peut s’agir aussi de menacer quelqu’un avec un dessin, un écrit par lequel on menace ou l’on fait
chanter. D’avantages sur une œuvre de l’esprit.

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Troisième hypothèse, l’injure ou la diffamation, peut être à l’écrit mais aussi à l’oral, par ce que l’on
dit, crie, déclare.

L’infraction de commission est localisée au lieu où l’acte positif est accompli. Dans certains
cas, le droit pénal peut sanctionner l’abstention d’une personne, qui n’a pas agi, qui s’est abstenue
d’accomplir un acte.
Un acte que le droit pénal imposait, la loi ne sanctionne plus l’interdiction de faire, mais le non
respect d’une obligation de faire, infraction d’omission.

Infraction d’omission, par exemple : article 223-6 al 2, non-assistance à personne en danger,


juridiquement « omission de porter secours à une personne ». Pourquoi on incrimine cela ? on met en valeur un
certain altruisme et un minimum d’attention par rapport à autrui et par rapport à ce qui se passe autour de
lui.

On condamne une attitude égoïste de passer son chemin. Qu’attend-on de la personne ? soit
qu’elle intervienne elle-même soit qu’elle provoque un secours.
Le droit pénal a affaire à la fraternité, renvoi à cette idée parfois.

Cette infraction a été créé sous le régime de Vichy, originellement elle ne s’appliquait au profit de
l’envahisseur allemand. Et finalement généraliser après, il faut le reconnaitre, une société libérale, un droit
pénal général est en général réticent à sanctionner des actes d’abstention. L’idée d’une infraction d’omission
est plus choquante, moins d’infraction d’omission.

L’infraction est localisée sur le lieu où l’exécution du devoir aurait dû se produire.

2. La commission dans l’omission


Ensemble de questions, si le texte exige un acte positif pour la constitution d’une infraction, est ce
que les tribunaux sont autorisés à considérer que si une abstention aurait provoqué le même résultat et que
l’omission est intentionnelle.

62
Article 221-1, on peut se poser la question, le fait de laisser mourir une personne en s’abstenant de
nourrir une personne, la personne meurt.

Dans certaines hypothèses, le législateur a expressément prévu, l’assimilation de l’omission à la


commission, en vertu du principe de légalité c’est prévu dans la loi pénale, on peut retenir soit
l’omission soit la commission.

Si le législateur ne la pas prévu, l’assimilation n’est pas prévue, interprétation par analogie, on
prévoit la commission, en pratique on a une omission et sous prétexte que cela se rapproche on applique le
texte, cela ne marche pas.

Troisième hypothèse, principalement dans les infractions non intentionnelles, conducteur


accusé d’imprudence pour ne pas avoir freiner à temps pour un ralentissement, il conduit, il freine, mais il
freine trop tard. Mélange d’actions et d’omission, omission dans l’action, il y a bien des hypothèses
dans les infractions non intentionnelles qu’elles sont parfois indissociables.

Formule de Loysel, « qui peu et n’empêche pêche ». En réalité, cela reflète l’ancien droit, sous l’ancien
régime, l’auteur d’une omission pouvait être condamner comme une commission.

Affaire de la séquestrée de Poitiers, on se rend compte du refus de la part des juges, de l’omission
à la commission. 22 mai 1901, le procureur reçoit une lettre anonyme. Responsable de la situation ? la mère
et le frère de cette femme étaient à l’origine de ce délaissement. Dans un premier temps, les tribunaux
estiment des actes de violence du frère contre la sœur. Mais la violence exercée certains gestes, un acte
positif. Or, ici on a délaissé la personne, on ne l’a pas maltraité directement, on la laisser mourir dans ses
propres déchets. La cour d’appel rend un arrêt le 20 novembre 1901 par lequel elle infirme la décision de
1ere instance, on ne saurait comprendre un délit de violence, sans un acte positif. Sans acte positif pas de
violence.

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Violence acte émotif aussi, un automobiliste sort de la voiture et taper sur le capot de la voiture,
mais les coups sur le capot sont très violents, ça peut être très impressionnant pour une victime, la violence
peut être constituée, on sort un couteau, on peut imaginer les violences.

Aujourd’hui on peut réprimer, la violence ne n’est pas seulement des coups. Délaissement ce ne
sont pas les violences, mais un acte positif quand même dans les violences.

B. La durée du comportement

La durée de l’élément matériel.

Exemple : le meurtre avec l’utilisation d’une arme à feu, le temps de l’action va correspondre de
faire feu sur autrui, temps très court et réduit. Question de savoir si la victime décède rapidement ou non,
mais cela peu importe c’est le résultat.
Comportement qui s’accompli sur un temps très réduit.

Deuxième hypothèse, article 224-1, incrimine la séquestration, retenir quelqu’un dans un lieu fermé,
on la retient, atteinte à la liberté, notamment aller et venir. Ce comportement s’inscrit dans la durée, il dure
un certain temps. On ne peut pas séquestrer quelqu’un en quelques secondes, maintient dans un lieu
confiné. Et règles différentes, seuils différents selon la durée de la séquestration.
Troisième exemple : une personne contracte un second mariage, alors que le premier mariage n’est
pas dissout, délit de bigamie, article 433-20 du code pénal. Situation plus complexe, l’acte matériel de
l’infraction est constitué par le fait de contracter la seconde union, l’acte de bigamie s’exécute rapidement.
Le mariage est établi par un acte de mariage, écrit à l’issu de la cérémonie à la maire, document authentique
établi. Cet acte il est établi de manière rapide.

63
Une fois cette union célébrée, le mariage est contracté et produit des effets, aussi longtemps
que l’infraction commisse perdure. Donc cet acte de bigamie, accompli de manière rapide, va produire
des effets qui vont durer dans le temps, indépendamment de toute invention de l’auteur. Dans la
doctrine pénaliste, trois figures :

- Meurtre c’est une infraction instantanée. Un temps très court, le vol aussi.

- Séquestration, la doctrine évoque la notion d’infraction continue, le comportement se prolonge


pendant une certaine durée du fait de la volonté constante de l‘auteur. Moins un acte infractionnel
qu’une activité, elle s’étale dans le temps.

- Bigamie, infraction réalisée vite mais effets qui vont durer dans le temps, infraction
permanente. Pour cette dernière, le comportement s’exécute dans un trait de temps mais les effets
continuent, sans qu’il y ait besoin de nouveau comportement de l’auteur.

Intérêt de la classification, enjeux techniques, prescription, elle débute au moment où


l’infraction cesse. Point de départ où le jour ou l’infraction cesse ou l’infraction est commise.

Pour l’infraction permanente, jour ou l’acte est commis ou le jour où les effets cessent ? la
prescription commence à partir que l’infraction est commise indépendamment de ces effets. Par
exemple : bigamie, délit, 6 ans, l’infraction peut être prescrite avant d’avoir été connue.

Infraction continue, il est clair que s’il y a une séquestration qui dure entre le 1er janvier et le 1 mars
et on vient incriminer l’infraction à partir du 1er février, loi pénale nouvelle plus sévère, on l’applique pour
les faits 1er février, 1er mars, infraction continue.

Application de la loi pénale dans le temps, on déplace une personne séquestrée, l’infraction est
réputée commisse sur les territoires. Personne séquestrée en UK, ensuite Allemagne et libérer en France,
le juge répressif français est compétent.

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La notion d’infraction instantanée ou continue est une notion doctrinale, elles ne sont pas légales.
Pour autant le juge n’hésite pas à parler de ces notions, pour exercer sa compétence pénale, il mobilise
l’infraction continue. Rarement le cas que le juge prenne des notions doctrinales, indirectement c’est une
source de droit pénal ?

Délits successifs, infractions continuées, notion complexe.

C. L’unicité du comportement

1ère hypothèse : une personne fait la queue, et subtilise le portefeuille d’une personne, vol est
consommé, un seul acte suffit.

2ème hypothèse, une personne va dans une entreprise maquillée l’inventaire et va établir un inventaire
frauduleux qui fait apparaitre de manière fictive de dividendes. Malversation par rapport à des documents,
dividendes fictifs. Ensuite, elle va répartir ces dividendes entre plusieurs personnes. Exemple différent,
deux actes, établissement de l’inventaire et la répartition de dividendes sur des bénéfices fictifs. Deux actes,
deux natures différentes des actes.

3ème exemple : personne qui n’a pas de diplôme de médecin, ouverture d’un cabinet pour procurer
différents types de soins. Reçoit plusieurs personnes. Plusieurs actes identique, exercice illégal de la
médecine.

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3 figures juridiques :

- Un acte unique : infraction simple, un seul acte suffit pour violer le droit pénal

- Infraction complexe : plusieurs actes sur le plan matériel, et les actes doivent être de nature
différente.

- Infraction d’habitude : réalisations de plusieurs infractions identiques, mais pris isolement ces
actes ne sont pas sanctionnables. L’exercice illégal de la médecine, habitude, mais elle caractérisé
quand il y a répétition, donc à partir de deux actes semblables.

Point de départ, la prescription est placée au dernier jour de la commission de l’infraction. Infraction
d’habitude, jour du dernier acte.

Application de la loi pénale dans le temps, infraction d’habitude avec encore une fois 3 actes de
soins, après cela une nouvelle loi qui rend la répression plus sévère et ensuite des soins, la loi pénale est
applicable pour les 3 derniers soins.

L’application de la loi pénale dans l’espace, infraction complexe, si on établit frauduleuse le doc
au RU mais je répartis les bénéfices en France, au moins un fait constitutif commis en France. Dès lors dans
cette hypothèse le juge britannique est compétent, mais aussi le juge français est compétent. Même règle
pour l’infraction d’habitude.

II. La question du résultat

On organise les infractions en fonction de l’exigence ou non d’un résultat. Inter criminis,
consommation de l’infraction, pour la consommer il faut un résultat ou non ?

A. Typologie des infractions en fonction de l'exigence d’un résultat

1. Le résultat nécessaire : les infractions matérielles

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Idée d’une infraction matérielle, cela correspond à la plupart des infractions, un résultat tangible,
donc un préjudice souvent que va subir ou d’où va souffrir la personne, personne privée ou non. Idée
d’un préjudice derrière le résultat, ils vont établir d’une atteinte effective à la valeur protégée.

Le meurtre est là pour protéger la vie d’autrui, est ce qu’on sanctionne l’atteinte effective ? oui.
Dans ce cas-là on exige un résultat, souvent un préjudice et cela correspond à une atteinte effective à ce texte
incriminateur.
Le vol aussi porte atteinte à la propriété d’autrui.

Autrement, le mal du délit, le résultat qui provoque un préjudice, accompli par le sujet actif de
l’infraction, le sujet passif subi un préjudice, il souffre de l’infraction directement.

2. Le résultat superflu :

Cela veut dire que l’on peut envisager que l’infraction soit consommée en l’absence de résultat.
En l’absence même de préjudice, il n’y a pas d’atteinte effective à la valeur protégée. Soit on est proche ou
éloignée du résultat.
L’empoissonnement, on n’exige pas que la mort survienne, le seul fait d’administrer un poison, la
personne est censée mourir. On est proche du résultat mais ici l’infraction se consomme en l’absence
du résultat.

65
a. Les infractions formelles

Pour l’infraction formelle, la loi incrimine un comportement, la mise en péril d’autrui,


comportement non pour le mal qu’il aurait causé, mais pour le mal qu’il aurait pu commettre.
L’empoisonnement article 221-5.

Article, appel malveillant, « en vue de », sont de nature à troubler la tranquillité d’autrui. On n’a pas
besoin de rapporter la preuve, seuls les appels téléphoniques.

On anticipe dans la répression. Pas d’atteinte effective à la valeur protégée, pas de préjudice.

b. Les infractions-obstacles

On anticipe encore plus l’infraction, on s’éloigne sur le plan causal, incrimination qui consiste à
conduire en état d’ivresse, ne tend pas spécialement vers un résultat, la personne peut de ne pas provoquer
un accident.

Mais on peut provoquer un accident, et statistiquement on a plus de risque de provoquer un


accident, si le discernement est altéré, la conduite est dangereuse. C’est une infraction, le port d’arme
prohibé, on reproche de porter une arme.
Comportement dangereux aussi.

On n’est pas sur l’infraction formelle, on est encore plus éloigné du résultat, infraction obstacle,
les textes du droit vont incriminer un comportement dangereux qui n’a pas de conséquences
dommageables immédiates, mais danger d’avoir pour effet d’avoir le dommage. Ici on incrimine la
situation particulière avec l’idée que la survenance d’un dommage change.

On conduit en état d’ivresse et on provoque un accident, entraine des blessures ou même la mort.
Si on tue quelqu’un, on est porteur d’une arme prohibée, article 222-22.
Soit à titre général, la production du préjudice permet de retenir deux infractions. Ou la
production du préjudice fait disparaitre l’infraction obstacle pour une infraction matérielle.

Etat d’ivresse si on provoque un accident, aggravation, on retient les deux aspects, on retient une
infraction matérielle aggravée.

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Vol sous la menace d’une arme, infraction matérielle du vol aggravé, mais cela dépend des
infractions.

S’il y a un dommage avec une infraction obstacle, soit disparition de l’infraction soit cumul
des deux soit infraction matérielle aggravée par l’infraction obstacle.

B. L'infraction inachevée

L’infraction ne se serait pas consommée, cela de la tentative, répression de la tentative. On


peut imaginer un exemple, le fait de quelqu’un qui tente de faire quelque chose et qui n’y parvient pas. Et
jusqu’où l’individu a été dans l’essai.

Exemple du meurtre : il ne va pas jusqu’au bout, article 221-1, donner la mort à autrui. Une
personne, la personne pointe l’arme sur la personne, tire mais ne touche pas. Aucun trouble réel à l’ordre
social n’a été causé. Le dommage n’est pas commis. Le fait de tirer sur quelqu’un manifeste une agressivité
et une dangerosité certaine. Préjudice en germe, aucun dommage causé la mais par la suite peut-être.
Mais aussi pourquoi, il n’a pas atteint sa cible, soit il a fait dévier son arme au dernier moment. Ou
mauvais tireur ou quelqu’un a fait dévier le geste.

La première relève d’une catégorie, on pourrait dire qu’il n’a pas atteint sa cible, il a
volontairement renoncé à atteindre la victime.
Dans les autres cas, l’absence de succès est indépendante de sa volonté.
66
A partir de quand le droit pénal peut intervenir, ce ne sont pas des infractions complètes, infractions
inachevées. Soit parce qu’elle a été, son exécution a été empêchée, soit on a exécuté le comportement
mais pas de résultat.

Article 121-5 du code pénal, l’action d’essayer de commettre une infraction, « La tentative est constituée dès lors
que, manifestée par un commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou n'a manqué son effet qu'en raison de circonstances
indépendantes de la volonté de son auteur. »

Les deux conditions sont cumulatives, il faut le commencement d’exécution soit suspension
soit manquement à son effet.

1. La définition de la tentative

a. Le commencement d’exécution

Deux difficultés, deux questions, à quel moment on place le commencement d’exécution. Chemin
du crime, le commencement d’exécution après les actes préparatoires avant la consommation de
l’infraction.

Première idée, la location dans le temps du commencement de l’exécution. Deuxième difficulté


savoir quelle définition du commencement de l’exécution.

Deux critères :

- Critère objectif, paramètres liés à la causalité, la proximité temporelle, par exe 25 octobre 1962, « le
commencement d’exécution doit avoir pour conséquence directe et immédiate de consommer le crime, ce crime étant entré
dans sa période d’exécution ». Conséquence directe : causalité, et immédiate dans le temps, temporelle.

- Critère subjectif : acte qui tend directement au délit avec l’intention de le commettre, intention
irrévocable de commettre une infraction.

Arrêt Ruiz et autres, 8 novembre 1992, définition du commencement d’exécution qui emprunte
aux deux critères.

Selon les faits pas la même solution, parfois l’un des deux critères, soit les deux.

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Chambre criminelle, 3 septembre 1996, a propos d’une évasion, recherche d’un pilote d’hélico pour
poser l’appareil dans la cour d’une prison. Le fait de rechercher cela, ne pas s’arranger sur les détails de
l’action, mais être en quête de cela, un acte pour conséquence directe de consommer l’infraction ? non, et
surtout pas avec une conséquence immédiate. Pourtant, on a retenu une tentative.

Tribunal correctionnel de Douai, 11 aout 2004, détenu réprimé pour tentative d’évasion, excavation
sous sa fenêtre, signal à priori, conséquence immédiate de la consommation de l’infraction. On est plutôt
sur l’objectif.

Si l’acte exécuté est un acte constitutif de l’infraction ou une circonstance aggravante, le


commencement de l’exécution est caractérisé. Mais cela ne veut pas dire que s’il y a un acte qui ne
correspond pas à ces hypothèses, cela peut être un commencement.

Hypothèse d’une personne qui force une porte, effraction, circonstance aggravante de vol. cela
fonctionne pour qualifier le commencement d’exécution.

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b. L’absence de désistement volontaire

La tentative est suspendue ou elle a manqué son objectif.

- Exécution interrompue, tentative suspendue. Tous les actes matériels n’ont pas été accomplis.

Par exemple : une personne veut tuer une autre personne, en pénétrant dans sa maison. La personne va
entrer par effraction dans la maison, et elle entre armée avec une arme à feu, cette personne est rentrée,
l’arme à feu est sortie et le cran de sureté est levée, tout est prêt pour finaliser. La personne prend peur et
renonce, présume que sa victime n’est pas seule. Les choses sont enclenchées, absence d’exécution de tous
les éléments.
Exécution interrompue, mais pourquoi elle est interrompue ?

Il faut pour que le droit pénal intervienne, le désistement doit être involontaire, sinon le
désistement volontaire, le droit pénal n’intervient pas.

On ne peut pas parler de l’intervention d’un tiers, il n’agit pas consciemment, juste le bruit
provoqué, perçu par l’agent. Les juges cherchent « la cause prépondérante du renoncement » Jean Pradel.

Arrêt du 10 janvier 1976, de la chambre criminelle, dans cette hypothèse on est en présence dans
une tentative de viol, une personne, un homme s’était approché d’une fille, après avoir caresser sa poitrine
et mis un préservatif. Les juges ont considéré qu’il y avait commencement d’exécution.
Cet individu a été pris d’une déficience momentanée, il n’a pas été au bout du projet, mais on a
retenu le commencement, avec un désistement involontaire.

6 mai 2003, tribunal correctionnel de Douai, un détenu creuse et demande à un maton de


surveiller les dégâts, pas de tentative d’évasion, volontairement renoncé à son projet. Exécution
interrompue.

Infraction déjà consommée, repentir actif ou remords. S’il y a repentir, la tentative est déjà
constituée, mais le droit pénal adopte un traitement de faveurs, mais ce ne sont pas des règles générales.

On sort parfois de la question de la tentative ou de la répression, si le désistement intervient après,


le droit pénal va intervenir.

Parfois des solutions curieuses, arrêt pas isolé, 27 mars 2019, chambre criminelle, qui pose question
sur l’analyse sur le repentir. On a une personne qui met le feu aux vêtements d’une autre et qui en réalité va
se précipiter sur sa victime pour éteindre le feu, enlever son vêtement. Désistement volontaire ? ou dans
autre chose. La cour de cassation a considéré que le fait de projeter le fait de vouloir donner la mort, repentir

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actif, problème logique, repentir actif intervient après la consommation de l’infraction, et ici on est sur du
meurtre.

- Exécution infructueuse, quand elle ne remplit pas ses objectifs.


Tentative achevée, tous les actes matériels sont accomplis mais le résultat recherché ne s’est pas

accompli. Une personne vise une personne avec une arme et qui n’atteint pas sa cible.

Infraction manquée, dans la mesure ou on a raté l’exécution, on n’a pas touché la cible mais elle
aurait pu exister.
Infraction impossible : le résultat ne pouvait pas être atteint, soit le résultat ne pouvait pas être
atteint en tant que tel, on ne peut pas tuer qqn de mort, impossibilité absolue.
Les moyens employés sont impropres à y parvenir, impossibilité relative, j’utilise un produit
abortif alors qu’il ne l’est pas, je n’y parviens pas.

Ces actes sont réprimés sur la base de la tentative. La possibilité du résultat n’est pas une condition
nécessaire de la tentative.

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1928, chambre criminelle, 9 novembre, arrêt Fleury, domestique enceinte, les époux avaient
injecté des injections d’eau de vie pour la faire avorter, manœuvres caractérisées, mais insuffisantes à
produire le résultat auxquels elle tendait, « n’étaient qu’une circonstance indépendante de leur volonté ».

Arrêt 23 juillet 1969, arrêt Joao, visite de voiture pour voler une voiture mais absence d’objet à
voler dans les voitures. L’absence d’objet dans les voitures.

Exemple, 16 janvier 1986, Perdereau, un individu était accusé d’avoir donner des coups de nature
à entrainer la mort, mais la personne était déjà morte. Oui, on peut être condamner quelqu’un qui est déjà
mort, intention de donner la mort, la circonstance était indépendante de la volonté de l’auteur.

2. La sanction de la tentative

Article 121-4, la tentative est toujours répréhensible. Elle ne l’est jamais pour les contraventions.
Elle l’est pour les délits si la loi le prévoit expressément, principe de spécialité, il faut une disposition
spéciale qui l’indique.

Comment on réprime ? il y a une idée simple, en vertu de cet article est auteur de l’infraction la
personne qui la commet mais aussi celle qui la tente, l’infraction tentée est passible des mêmes peines que
l’infraction consommée, mais le juge peut apprécier si cette peine doit être la même ou non, principe
d’assimilation.

III. Le lien de causalité

Deux types de situation, le lien de causalité peut être exigé ou superflu.

A. Le lien de causalité superflu

La causalité superflue, infraction formelle, infractions obstacles, elles se constituent


indépendamment du résultat, c’est seulement le comportement qui est prohibé. Dans tous les cas, la
causalité est absente. Le lien de causalité est entre le comportement et le dommage. Si le dommage n’est
pas un élément constitutif il n’y a donc pas de lien de causalité.

Article 223-1 du code pénal, curiosité par rapport ce qu’on vient de dire, il incrimine le risque
causé à autrui. Ce qui est curieux, il s’agit d’une infraction obstacle, on incrimine d’exposer autrui à un risque,
mais beaucoup de détails et parle d’exposer autrui « directement ». Ici, le dommage n’est pas exigé, s’il y a un
dommage, l’article ne s’applique pas, imprudence consciente. Mais le législateur dit directement et de surcroît
ce risque doit être immédiat. Donnée sur la causalité, le fait d’exposer autrui au risque et l’aspect
chronologique. Lien de causalité entre un comportement dangereux et un dommage qui n’est pas survenu
un risque, donc c’est un contre-exemple.

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On peut réfléchir aux infractions d’omission a priori, il n’y a pas de causalité, non-assistance
à une personne en péril. La législation incrimine l’absence de secours d’une personne qui risque quelque
chose.

Toutes les infractions de commission, obstacles et formelle donc lien de causalité superflu.

B. Le lien de causalité est exigé

1. Les infractions intentionnelles

Il est exigé pour les infractions intentionnelles matérielles, une personne va par exemple être
frappé par une autre et subir un dommage, le lien de causalité découle des faits. Il est exigé mais ne pose pas
de problème.

Mais dans certains cas, il peut poser un problème, personne frappée à coups de couteaux, mais qui
meurt des suites d’une imprudence commise à l’hôpital. D’un coté un coté intentionnel, les coups et de
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l’autre coté une faute, une imprudence, les deux se cumulent. Est-ce qu’on prend en compte les coups ou
l’imprudence pour le fait générateur du dommage ? le lien de causalité peut être apprécier largement, ici on
résonne sur l’équivalence des conditions.

La condamnation de la personne pour les coups de couteaux, ici on serait probablement dans les
coups mortels, le résultat dommageable va au-delà de ce qu’il voulait. La condamnation pour violence ayant
entrainé la mort. Mais les coups ne sont pas la cause exclusive du dommage. Les coups ne sont qu’un des
faits générateurs du dommage.

Exemple : l’agent porte à la victime deux coups de couteau qui entraine la mort, parce que la victime
était atteinte de maladie chronique, prédispositions physiques. On reproche la mort tout de même, 12 juillet
1844, malgré les prédispositions de la victime on retient la responsabilité de l’auteur des coups de couteaux.

Exemple : coups administrés à une personne alcoolisée, mort médicalement entrainée, insuffisance
respiratoire, élément contextuel et un élément plus structurel d’une prédisposition. Les coups peuvent être
retenus à la charge de la personne, 26 avril 1994.

Mais hypothèse, ou l’on exclut la causalité, 8 janvier 1991, les coups, ce n’est pas qu’ils constituent
la cause du dommage mais ce n’est plus vraiment la cause. Coups qui ne sont pas fait pour entrainer la mort,
et la mort vient de la défaillance de l’appareil de réanimation, à la suite d’une opération pour des blessures
légères.
Ici, la cour a considéré qu’il y a une rupture dans la causalité, la mort était liée à la défaillance de
l’appareil à la suite d’une opération.

2. Les infractions non intentionnelles

La causalité doit exister et être certaine. En cette matière on distingue la causalité directe et indirecte.
Dans les deux cas il peut y avoir répression. Voie de relaxe s’il n’y a pas de causalité. Seules hypothèses ou il
n’y a pas de responsabilité pénale, dans les infractions non intentionnelles sont celles sans lien de causalité.

Si on est dans la causalité indirecte, le comportement à a source est plus éloignée du dommage.
Le droit pénal va être plus exigeant dans les conditions d’engagement de la responsabilité pénale.

En cas de causalité directe, Une faute simple, une imprudence simple est suffisante pour
engager la responsabilité.

En cas de causalité indirecte, la faute simple ne suffit plus, il faut une faute qualifiée et elle se
subdivise en deux soit une faute caractérisée soit une faute délibérée.

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SECTION DEUXIÈME : L’élément moral

En droit français, on n’a pas d’infraction qui n’incriminera l’idée du crime. Et ne connait pas
d’infractions purement matériels. On s’intéresse à l’attitude psychologique de l’agent pour savoir s’il est
pénalement responsable. Il y a plusieurs attitudes.

On s’intéresse à la culpabilité, culpa : faute, idée de la faute au sens large, le fait d’avoir au moins
un minimum d’attitude psychologique.
L’agent a eu un état d’esprit, socialement répréhensible, soit négligence, imprudence,
maladresse, modèle d’une culpabilité peu élevée, mais aussi deuxième hypothèse, hostilité, une intention qui
ne correspond pas à la volonté de nuire. L’intention c’est simplement la conscience de provoquer le
dommage.
Pour les infractions formelles cela ne change rien.

Question distincte en amont, l’imputabilité, imputare mettre au compte de. Question


antérieure, chronologiquement. L’imputabilité, capacité de comprendre et de vouloir de la part de l’agent.
Capacité de compréhension, entendement, intelligence, conditions qui renvoient à un état au moment des
faits, le discernement de la personne.

Lien entre le droit pénal et une sorte de présupposé, qui est celui du libre arbitre. On va considérer
quelqu’un comme responsable, respondere répondre de, on ne doit répondre que de ce que l’on a commis
consciemment. En tout état de cause, seul un individu doit de libre arbitre au sens de la conscience de la
réalité, peut se voir reprocher un fait sur le plan pénal.
Soit un problème d’intelligence soit un problème mental.

Il y a différents degrés de culpabilité :


- L’intention criminelle
- Imprudences pénales, les fautes pénales

I. Le dol criminel (l’intention)

Article 121-3 du code, il est très directif mais aussi péremptoire, assez flou.
« Il n'y a point de crime ou de délit sans intention de le commettre.
Toutefois, lorsque la loi le prévoit, il y a délit en cas de mise en danger délibérée de la personne d'autrui. Il y a également délit,
lorsque la loi le prévoit, en cas de faute d'imprudence, de négligence ou de manquement à une obligation de prudence ou de
sécurité prévue par la loi ou le règlement, s'il est établi que l'auteur des faits n'a pas accompli les diligences normales compte
tenu, le cas échéant, de la nature de ses missions ou de ses fonctions, de ses compétences ainsi que du pouvoir et des moyens
dont il disposait.
Dans le cas prévu par l'alinéa qui précède, les personnes physiques qui n'ont pas causé directement le dommage, mais qui ont
créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou qui n'ont pas pris les mesures permettant de
l'éviter, sont responsables pénalement s'il est établi qu'elles ont, soit violé de façon manifestement délibérée une obligation
particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui
à un risque d'une particulière gravité qu'elles ne pouvaient ignorer.
Il n'y a point de contravention en cas de force majeure. »

Aliéna premier, pas de crime ni de délit sans intention de le commettre, mais c’est quoi
l’intention. Le législateur ne définit pas ici, l’intention, le fait d’avoir voulu la commission de l’action.

Circonscrire l’intention : dire ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas, le dol criminel et les mobiles.

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A. La notion générale de dol

1. Le contenu du dol (positivement)

La loi française ne défini pas l’intention criminelle mais les textes du droit pénal spécial, qui incriminent les
comportements y font parfois référence, pour signaler cette exigence.
Article 221-1 « volontairement la mort à autrui »
Article 311-1 « soustraction frauduleuse »
222-14-2 « sciemment »
Article 225-15, atteintes aux correspondances « de mauvaise foi »

Tous ces termes renvoient à la même idée, l’idée d’agir volontairement, sciemment. La liste n’est
pas limitative.

Aussi dans la partie générale du code, définition d’une circonstance aggravante, la


préméditation. Elle est intéressante, avoir le dessein de commettre l’infraction et l’avoir avant de commettre
l’infraction. L’intention est le dessin de commettre, conception par l’esprit d’un but à atteindre d’une fin à
réaliser, se déterminer à accomplir quelque chose.

Donc l’intention renvoi à la volonté. Interdere, tendre vers, une direction un but, un objectif,
mais aussi donner de la tension à un muscle. Philipe Comte, tendre son arc pour toucher la cible. L’intention
est une volonté tendue pour atteindre la cible délictueuse. Mais c’est insuffisant.

C‘est une volonté qui suppose une certaine connaissance, une double connaissance, il faut avoir
connaissance de la réalité factuelle mais aussi de la réalité légale.

Si on n’a pas connaissance de la réalité légale, on n’aurait pas conscience de l’illicéité de l’infraction.
Mais l’agent doit aussi toujours se représenter correctement les faits.

Exemple : une personne qui sort d’un diner, invitée chez des amis et qui récupère ses affaires, il a
un manteau et un chapeau, et une autre personne a exactement le même chapeau, il va le prendre par erreur.
On peut imaginer qu’il y ait vol, soustraction de la chose d’autrui mais il n’est pas conscient que ce soit le
chapeau d’autrui. Il a toutes les raisons de le croire, les deux sont très similaires. Donc il n’est pas responsable
pénalement car il n’a pas une bonne connaissance de la volonté factuelle.

Le Corbeau, Brandon Lee a été tué sur le tournage d’un film mais ici il a été tué réellement. La
personne devait être à blanc, mais ici un projectile a été mis, mais il a été atteint par la balle. Question
juridique qui iuris ? est ce que l’on considère que la personne qui a tiré à donner volontairement la mort à
autrui. En réalité, le problème est en amont pour la préparation de l’arme. Ici une personne qui provoque la
mort, mais pas de volonté, pas de réalité factuelle.

Cette connaissance de la réalité factuelle reste présumée, c’est à celui qui invoque l’erreur sur le fait
qui doit apporter la preuve de l’erreur.
Bénéfice d’une erreur de fait.

Si on prétend de ne pas connaitre le droit, erreur de droit.

L’intention c’est une volonté, c’est une tension et idée que l’on a l’intention on se détermine à
faire quelque chose.la volonté suppose une double connaissance, de la réalité factuelle et légale.

2. L’exclusion des mobiles (ce que le dol n’est pas)

Le dol se distingue des mobiles.

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a. Le principe

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Un mobile c’est l’intérêt ou le sentiment qui vient déterminer l’action aussi le support affectif
de l’action. C’est une notion subjective, et normalement est propre à chaque agent, pas propre aux auteurs
des actions, mais propres à chacun.

Mobile, la cause impulsive et déterminante de l’acte criminel, la règle du droit pénal,


indifférence de principe à l’égard des mobiles. Les tribunaux n’ont pas pour répondre à la question de ces
mobiles. Cela ne veut pas dire qu’ils ne s’y intéressent pas pour comprendre la personne. Pour la question
de la condamnation, normalement le mobile n’entre pas en ligne de compte.

Jean Pradel « la personne sera sanctionnée en droit pénal pour un mobile immoral ou un sentiment plus noble
comme la pitié, l’amour ou la passion ».

Cela veut dire que le mobile ne détermine pas la constitution de l’infraction. Deuxième idée, le
mobile n’est pas une cause d’exonération pour les infractions, ne permet de s’exonérer de la responsabilité
pénale.

Deux idées cumulatives et complémentaires. Le prévenu ou l’accusé ne peut pas invoquer


l’absence d’un mobile pour prétendre que l’infraction ne sera pas caractérisée parce qu’il en manquerait une
de ces composantes.
L’accusé ne saurait invoquer un mobile comme obstacle à sa responsabilité.

Le mobile ne détermine pas l’infraction ni une cause d’exonération.


Un vol peut être réprimé avec une notion de cupidité et la haine peut-elle justifiée le vol ?

La première question, 22 juin 1992, chambre criminelle, on avait une société victime d’un
cambriolage, vol d’argent, mais l’auteur du vol était inconnu. Soupçons portés sur une personne dans
l’entreprise, aucune charge relevée, mais il s’est livré à un chantage sur le caissier de l’entreprise. Il a dû
accepter de subir une retenue mensuelle, et il a finalement été déterminé que le véritable coupable n’était pas
le caissier, le président a continué d’imposer la même retenue à son caissier. Il s’agit une atteinte violente au
patrimoine, c’est une extorsion de fonds, et notamment la mauvaise foi du prévenu. Il avait souligné, qu’il
n’avait pas agi dans un dessin de cupidité. Le fait que les juges n’avaient pas spécifié ce dessin, ce n’était pas
grave pour les juges de la cour de cassation. Ce dessein n’est pas un élément constitutif de l’infraction.

Est-ce que l’existence de la haine peut faire échec à la responsabilité pénale, 8 février 1997, arrêt
Lahore, le délit de vol est constitué peu importe le mobile dès lors qu’il y a soustraction de la chose d’autrui.
En l’espèce, une personne avait arraché des fleurs et vases d’une tombe. Les premiers juges avaient retenu
que ces actions étaient inspirées par la haine, mais la cour souligne que cela n’aurait pas dû avoir
d’incidence. Leurs mobiles ne peuvent être retenus autrement que pour l’application de la peine.

b. La question des exceptions

La question des prétendues exceptions, on souligne parfois que le législateur aurait dans certains
cas pris en compte les mobiles. On cite par exemple : le terrorisme article 421-1, comportement ayant pour
but de troubler l’ordre public par la terreur. Support émotionnel les mobiles et support intellectuel,
l’intention.

Une intention enrichie en droit pénal, pour but de… plusieurs résultats, plusieurs cibles dans
l’intention. Le meurtre on donne la mort et le deuxième aspect, donner la mort pour accomplir un autre
objectif, troubler gravement l’ordre public. Cumul de cibles, de buts, qui permet de dire que l’intention est
enrichie.

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L’intention coupable est le seul élément de mesure de la culpabilité de l’agent. On peut
imaginer un mobile dernier le but. Le premier but, donc provoquer la mort d’autrui, mais aussi troubler
l’ordre public.

Questions d’atteindre une personne en vertu de son orientation sexuelle supposé ou ethnies… ce
sont les motifs, dans les hypothèses d’aggravations, le code pénal parle d’infractions commises, dans le cadre

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d’une optique discriminatoire.

En droit la véritable exception, indivisibilité des faits, on prend en compte le mobile commun
de deux infractions, elles ont vocation à être juger ensemble, arrêt de la chambre criminelle 28 juillet 1929.
Ce n’est pas une exception textuelle. La définition ne figure pas et le mot n’apparait pas.

Ce ne sont pas vraiment des exceptions, cela ne concerne pas l’évaluation de la responsabilité. Cela
permet juste de rapprocher les affaires, mais ne présage pas du rendu du tribunal, aspect procédural pour
joindre deux procédures.

L’intention c’st une volonté vers un but prohibé par le droit pénal. Cet aspect suppose une
double connaissance du droit et des faits ; elle se distingue des mobiles, ce n’est pas une cause d’exonération.
Simplement des hypothèses dans lesquelles l’intention est enrichie et donc elle est plus complexe a
démontré.

B. Les différents types de dol

Aurtolin expliquait que l’ancienne jurisprudence avait joint des divisions, « subtiles et compliquées
». Si cela sert à l’autorité tant mieux et sinon ce n’est pas grave. L’auteur avait relégué ces distinctions dans
une note de bas de page.

On distingue le dol général du dol spécial. Quasi autant de définitions que d’auteurs, caractères
fluctuants.

Dol général serait la volonté abstraite de violer la loi pénale.


Dol spécial intention spécifique de faire une action spécifique.

D’autres, dol général c’est comportemental et le dol spécial c’est atteindre un résultat.
D’autres considèrent que le dol spécial est un mobile spécifique.
Distinction doctrinale en plus.

Dol déterminé, indéterminé et dépassé

Dol déterminé, l’agent a voulu commettre un dol précis à l’encontre d’une personne. Dol interminé,
l’agent a voulu l’acte délictueux mais d’une manière imprécise, frapper une personne, on sait que l’on crée
un dommage mais on ne sait pas lequel.
Dol dépassé, infraction praeter intentionnelle, au-delà de l’intention.

Dol spontané, acte pris en fonction d’une impulsion. Dol réfléchi par exemple la préméditation,
article 132-72.

II. Les fautes pénales

A. Les fautes délictuelles (les imprudences)

Matière réformée au travers deux interventions du législateur. Dans le domaine des infractions non
intentionnelles, loi 13 mai 1993 et 10 juillet 2000. Article 121-3 modifie, avant ces deux lois, on était
préoccupé par une mise en jeu de la responsabilité pénale de personnes qui n’étaient pas condamnables. Elle
intervenait à tort et à travers.

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On avait établi une unité de la faute civile et pénale, solution qui avait pu avoir du sens à
l‘époque. 18 décembre 1912, unité des fautes civiles et pénale, la règle pas d’indemnisation civile sans
condamnation au pénal. Optique de réparation en civil mais il donnait aussi une infraction pénale, on met le
droit pénal au service de la réparation. Situation éloignée, juridiquement et matériellement et sans possibilité
d’agir sur ces faits.

Affaire du Drake, avant les réformes, une institutrice avait emmené ses élèves en classe de nature,
ils ont passé un cours d’eau à sec, mais le barrage a été ouvert. Responsabilité de l’institutrice avait la réforme

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mais en regardant la nature des fautes.

Appréciation in concreto après la réforme. Supprime l’unité des fautes civiles et pénales.
Article 4 du code procédure pénale. L’absence de faute pénale n’empêche pas l’action civile.

Articulation des fautes pénales autour du lien de causalité.

Violence routière, mouvement de répression accrue. Droit pénal qui se place en retrait mais loi du
12 juin 2003, le législateur a prévu dans le domaine des infractions non intentionnelles, aggravation s’il y a
un véhicule terrestre a moteur et aussi sous influence de stupéfiants.

1. La détermination préalable du lien de causalité

Article 121-3 élément moral de l’infraction, on ne s’intéresse aux deux premiers alinéas, mais au 3ème et

4ème. a. Le lien de causalité direct

Le législateur ne définit pas ce lien de causalité. Circulaire de la cour et réflexion doctrinale. La


circulaire dit qu’il aurait causalité directe quand la personne aura elle-même frappée ou heurtée la victime,
contact physique matériel avec la victime, la personne aura initié, contrôler le mouvement d’un objet. Dans
ces cas-là il y a nécessairement causalité directe mais elle peut l’être aussi dans d’autres moments.

Madame Comarret, « cause unique, exclusive soit la cause immédiate ou déterminante de l’atteinte à l’intégrité de
la personne. » part de subjectivité là-dedans.

La jurisprudence utilise la notion de paramètre déterminé, 25 septembre 2001, un prévenu qui roule dans
sa voiture, excès de vitesse et surgit un sanglier, le véhicule heurte l’animal, et ensuite heurte plusieurs autres
voitures, d’abord une femme, qui est décédée et plusieurs toupies en sens inverse de son sens initial. Les
premiers juges considèrent que la cause principale c’est le sanglier et finalement même sans excès de vitesse,
le même enchainement pouvait avoir le même effet. Une faute simple suffit

b. Le lien de causalité indirect

Alinéa 4 de l’article 121-3, soit l’individu à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage, soit il a
contribué à la réalisation, soit l’agent n’a pas pris les mesures permettant d’éviter le dommage. Pour la
personne morale, une faute simple suffit.

2. La détermination de la faute nécessaire

Cela vaut seulement pour les personnes physiques.

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a. Les fautes simples

Suffit pour les liens de causalité directe. Il y en a 5 :

- L’imprudence et la maladresse, faute de commission. Défaut de dextérité manuel, c’est un ouvrier


qui mal manipulé un outil et laisse tomber l’outil de l’échafaudage. Imprudence : méconnaissance
des règles de prudence, par exemple excès de vitesse. Besoin d’un acte positif
- Négligence et inattention : acte négatif, manque de vigilance de concentration, l’étourderie.
Négligence, le laisser aller, s’abstenir des conditions nécessaires.

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- Le manquement à une obligation prévue par les textes. Obligations de prudence ou de sécurité.
Les textes, prévus par la loi ou le règlement au sens constitutionnel du texte.

Le point commun c’est que si on lit l’article, l’auteur est responsable s’il est établi qu’il n’a pas accompli les
diligences normales en fonction du pouvoir. Deux conditions, il faut rapporter la faute. Mais les juges
considèrent, il constate la faute et quand il démontre la diligence normale, ce n’est pas compatible.

b. Les fautes qualifiées

Article 121-3 al 4, lien de causalité indirecte. Il faut l’une ou l’autre, une faute caractérisée ou
délibérée.
Il faut un lien de causalité indirecte

Pour être responsable, l’agent doit avoir commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à
un danger caractérisé auxquelles elle ne pouvait ignorer.

Violation manifestement délibérée d’une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue


par la loi ou le règlement. Ce n’est plus le manquement c’est la violation donc plus une faute simple donc ici
c’est une faute délibérée. Obligation textuelle ici elle est précise.

La faute caractérisée, le juge répressif va d’abord aller regarder s’il y a une faute délibérée, et
ensuite il va aller vers la faute caractérisée.
1. La faute délibérée

Somme hallucinante d’arrêt et de jurisprudence, et elle est organisée de manière technique.

Exemple : code de la route, une personne dont on constate qu’elle a fait usage de stupéfiants au
volant, plus sévèrement puni si une personne a pris le volet, 2 ans d’emprisonnement, L 235-1 du code de
la route. Une personne qui cause un lien à autrui avec un lien de causalité indirect, violation manifestement
délibérée. Est-ce qu’on va exiger un élément de preuve en plus ? pas vraiment mais cela arrive, la chose pose
peu de soucis.
Délibérée, attention à la référence à l’intention, ce qui est intentionnelle c’est la violation du
texte, même si la violation est délibérée mais le dommage n’a pas été voulu, cela reste une infraction non
intentionnelle.

Exemple : chambre criminelle, 12 septembre 2000, pas d’arrêt de principe, il illustre la faute délibérée
en dehors de la circulation routière, ouvriers qui travaillaient dans une tranchée, creusée dans le sol, et la
terre il peut y avoir des mouvements, des effondrements, les textes prévoient l’étaiement ou blindé le sol.
Une tranchée s’est éboulée sur un salarié et ce dernier est décédé, homicide non intentionnel. Les juges ont
retenu que le chef d’entreprise était responsable, la tranchée n’était pas étayée. Et le chef avait décidé de
laisser au dépôt les éléments d’étayée, violation de façon manifeste.

2. La faute caractérisée

Exemple ou le droit pénal est déprimant, agissement stupide et inconsidéré, 3 exemples de fautes
caractérisées, 3 décisions pas de principe.

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23 octobre 2012, chambre criminelle, un salarié est victime d’un accident du travail, pas de problème
de la responsabilité du chef d’entreprise, et un médecin a pris en charge la personne qui était brulé, soin dans
un établissement non adapté, par un médecin non spécialisé. Et il n’a effectué aucune démarche pour les
soins et aggravation du cas, et le médecin a été poursuivi pour homicide involontaire, on s’intéresse à la
personne non pas qui a causé l’accident mais la personne qui a effectué les soins.

Chambre criminelle, 14 décembre 2010, plusieurs personnes dont une alcoolisée qui demande à une
autre de lui prêter une voiture, sachant que la personne est soule et sans permis. Pourtant il lui remet les
clefs, l’individu a perdu le contrôle du véhicule et ai décédé. La personne qui avait remis les clefs, l’a fait
volontairement, faute caractérisée qui exposait la personne a une situation particulière gravité.

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Chambre criminelle 15 juin 2010, anniversaire d’un jeune homme et son père lui fait un cadeau, une
moto, il l’achète a un individu qui l’avait trafiqué et porté à une puissance telle qu’il fallait être en possession
d’un permis A. le jeune homme était mineur, le vendeur sait-il que la personne vient pour une personne
mineure ? le vendeur le sait, il ne prévient pas le père. Il n’informe pas le père des changements effectués
sur l’engin. Le père offre la moto à son fils, qui le jour même utilise pour l’essayer, et il a un accident, il
décède à la suite. Lien de causalité entre le comportement du vendeur et le décès du jeune homme, faute
caractérisée.

3. La détermination du préjudice

Plus nécessaire en droit pénal spécial. On distingue le plus grave, la mort et les blessures. La chambre
criminelle avait considéré que l’article 221-6, matière non intentionnelle et la cour de cassation considère que
l’enfant à naitre ne peut pas être tué de façon non intentionnelle.

B. La faute contraventionnelle (l’irrespect)

Article 121-3 ne caractérise pas l’élément moral en matière de contravention. Seule matière ou il n’y
a pas de précision. Souligner qu’une contravention ne suppose pas pour être démontrer un préjudice.
Contravention de stationnement gênant, ne tend pas vers un préjudice, pas d’atteinte effective aux droits
d’autrui, elles consistent souvent à une désobéissante de mesures de police à une règle nécessaire au maintien
de l’ordre ou prévenir la sécurité ou un dommage, Bernard Boulock.

La plupart du temps, simple inobservation d’une prescription légale ou règlementaire. Souvent


matériellement accomplissement du fait, on est dans cette situation, le simple fait d’accomplir matériellement
le fait prohibé établi la faute.

Simplement d’accomplir matériellement quelque chose d’interdit, pas d’imprudence, pas


d’intention, pas de respect de la loi.
Concerne certaines contraventions.

Mais il y a des contraventions qui sont intentionnelles ou imprudentes. On exige une intention,
une imprudence et troisième catégorie pour le fait non respecté.
Violence volontaire intentionnelle, ce sont des contraventions, entrainent une capacité de travail
inférieure à 8 jours.
Atteinte non intentionnelle à la personne contravention par imprudence par exemple.

Le reste, ni sur l’intention ni sur l’imprudence, faute contraventionnelle, l’irrespect, le


stationnement gênant, on n’observe pas la prescription légale ou règlementaire.

L’imputabilité, n’importe quelle faute il faut une volonté libre et éclairée.

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TROISIÈME PARTIE : THÉORIE GÉNÉRALE DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE

Respondere répondre de, on s’intéresse à deux choses, répondre de. Deux questions, a qui une
infraction peut-elle être imputée, quelles sont les personnes pénalement responsables et aussi els modes
répréhensifs ; et dans quels cas peut-il voir sa responsabilité pénale exclu ou atténué ?

CHAPITRE PREMIER : Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité pénale

Deux questions, d’abord la détermination des personnes responsables et pour quel type de
comportement ?

SECTION PREMIÈRE : La détermination des personnes responsables

D’abord un principe de responsabilité du fait personnel et ensuite la responsabilité pénale des

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personnes morales, elles peuvent aussi être responsables.

I. Le principe de responsabilité du fait personnel

Qui n’était pas acquis sous l’ancien régime, il n’était pas rare quand une personne était coupable,
toute sa famille était punie, exemple de la chanson de Roland. Acquis de la RF, plutôt une loi des 21 et 30
janvier 1790, affirme le principe selon lequel les infractions sont personnelles. Elle prévoit que les
condamnations ne s’étendent pas à la famille ou aux propres.

Code pénal, article 121-1 du code pénal « nul n’est responsable pénalement que de son propre fait ». Interdit
d’engager la responsabilité pénale d’une personne qui n’a pas participé à l’infraction, ne peut pas être
imputée, aucun rapport avec l’infraction.

Ce principe a deux conséquences.

A. L’exclusion de la responsabilité pénale du fait d’autrui

1. Les implications du principe

Le droit pénal adopte une position différente du droit civil. Le père d’un mineur, auteur de violence,
ne peut pas voir sa responsabilité engagée. La responsabilité est personnelle, elle ne survit pas à la mort de
la personne physique. Impossible de voir une succession en droit pénal, à sa mort ne se transmet pas.

Article 6 de procédure pénale, l’action publique s’éteint par la mort du prévenu, procéduralement
on ne peut plus rien faire.

Cour européenne DH, 12 avril 2012, affaire Lagardère contre France, la cour explique qu’i
existe une règle fondamentale, la responsabilité pénale ne survit pas à l’auteur de l’acte délictueux.

On cite parfois l’article L 121-2 du code de la route, le titulaire du certificat du véhicule est
responsable pécuniairement des contraventions ou preuve de stationnement gênant ne lui sont pas
imputables.
On pourrait dire que c’est une exception, mais mauvaise lecture dû à une mauvaise rédaction.
Responsable pécuniairement, il doit simplement s’acquitter de l’amende éventuellement prononcée.
Il ne peut pas être coupable de l’infraction, chambre criminelle, 16 mars 2010, il n’est pas responsable
de l’infraction de stationnement gênant.

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B. L’exclusion de la responsabilité pénale collective

1. Les implications du principe

Domaine de manifestations et mouvement de grève, idée de l’exclusion de la responsabilité pénale


collective, le juge voit la responsabilité personnelle de chaque membre du groupe. On ne rend pas
tout le groupe responsable, on apprécie au cas par cas la contribution de chacun.
Le juge va exiger que la preuve soit rapportée que la personne a bien participé à l’infraction ou à
l’action quand elle a dégénérée.

Manifestants, 8 octobre 1997 chambre criminelle et 6 septembre 1989 pour les grévistes. Il faut
constater que tel ou tel personne a un rôle actif, participer personnellement ce n’est pas simplement être
présent et assisté à une scène de violence.

2. Le cas particulier de la scène unique de violence

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Rixe, violence de rue, dur de déterminer le rôle exact des protagonistes, agir ensemble et
concomitamment, parfois un laps de temps court et dur de savoir qui a fait quoi. Scène unique de violence.
Ça arrive pour des fusillades et dur d’identifier la personne qui est à l’origine d’un coup notamment fatal à
une victime. Imputation matérielle. Mais différences de situations, pour manifestants on distingue ceux qui
ont participé ou non.

Dans l’exemple de la rixe, on sait que tout le monde a participé, mais le cas de la scène unique de
violence ils y ont participé, qui a causé ce dommage fatal. On ne sait pas qui a causé le dommage illicite,
donc tous ceux qui se sont associés répondent de ces conséquences. Le juge va considérer que dans
la mesure que tout le monde a participé toutes ces personnes répondent des conséquences sans détail de la
responsabilité de chacun.
Chambre criminelle 13 juin 1992.

II. La responsabilité pénale des personnes morales

Innovation du nouveau code pénal, 1er mars 1994, avant pas de responsabilité pénale des
personnes morales.

A. Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité pénale

1. Les personnes morales visées

Article 121-2 du code pénal.


L’Etat et aussi en DI, ne peut pas voir sa responsabilité pénale engagée. Responsabilité de droit
public seulement.

Pour les collectivités territoriales, l’alinéa 2, prévoit que ces collectivités sont responsables mais
uniquement de certaines infractions, commisses dans l’exercice d’activité susceptibles de faire convention
ou délégation de service public. 12 décembre 2000. Activités qui sont susceptibles d’être prises en charge
par des personnes morales de droit privé, qui ne satisfont pas l’intérêt général, négativement.

Tous les autres entrent dans ce champ d’application. Mais le groupement doit avoir une
personnalité morale, le groupe de société n’a pas la personnalité morale mais peuvent avoir une capacité de
nuisance.

2. Les agissements réprimés

3 choses, une infraction doit être commise, doit être imputable à un organe ou un
représentant de la personne morale et doit avoir un lien avec l’objet social.

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a. L’existence d’une infraction

L’infraction doit être constatée dans tous ces éléments, aspect matériel et moral. Sur la
matérialité on retrouve les éléments pareils, consommés ou tentatives.
Elément moral, il faut constater que le responsable avait aussi l’élément moral requis de l’infraction.
Chambre criminelle 2 décembre 1997, agissements illicites mais on n’a pas cherché si l’organe responsable,
personnellement connaissance de l’inexactitude des faits.

b. L’imputation de l’infraction à un organe ou un représentant

Un organe ou un représentant ? l’organe représentant légal de la personne morale. Peut-être


un conseil, un président, gérant…
Les représentants toute personne qui a le pouvoir d’agir au nom de la personne morale, toute
personne qui a un pouvoir de représentation, peut être prévu par la loi ou les statuts de la personne morale.
Il faut d’abord l’identifier et ensuite rapporter la preuve de l’imputabilité.

c. Le nécessaire objet social de l’infraction

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Il ne faut pas de faute propre de la personne morale, distincte de celle de la personne physique. On
parle à cet égard, que la responsabilité des personnes morales est indirecte, reflet.

Chambre criminelle a souligné qu’il n’était pas nécessaire de rapporter un fait distinct, 26 juin 2001.
La faute pénale de l’organe du représentant suffit à engager la responsabilité pénale de la personne
morale sans que doive être établi une faute distincte a la charge de la personne morale.

L’infraction doit être commise pour le compte de la personne morale, pour son profit dans son
intérêt. Si une personne physique poursuit son propre intérêt, la personne morale est trahie donc pas
d’imputabilité pour la personne morale.

Si l’infraction permet à la personne morale de réaliser des économies, cela suffit, 16 mars 2010.
Décision du 7 juillet 1998 si on a un défaut de surveillance, politique de compréhension des couts, accident
survenu, mais il est le résultat d’un défaut lié à la compression des couts qui a profité à la personne morale.
Appréciation très large de l’idée d’intérêt et de profit de la personne morale.

B. Les poursuites

Il est possible de retenir la responsabilité de la personne physique et morale, alinéa 3 de l’article


121-2. « N’exclut pas » ce n’est pas une obligation. Pour mettre en case une personne morale on doit constater
un agissement d’une personne physique pour son compte, dans son intérêt.

Les conditions ne sont pas les mêmes. Hypothèses d’infractions non intentionnelles, lien de
causalité indirecte, pour les personnes physiques il faut une faute qualifiée, pour la personne morale, la
faute simple suffit.

Dans certains cas on ne peut pas engager la responsabilité de la personne physique mais on peut le
faire pour la personne morale, car seul une faute simple.

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