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Semestre 5
Objectifs spécifiques :
Sommaire
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Cours de droit pénal général et de procédure pénale 2016-2017 Par Babacar NIANG
2. Le flagrant délit
3. Le réquisitoire introductif
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1. La répression qui a lieu par l’application du droit pénal qui est par nature un
droit punitif. Cet objectif de répression est contenu dans l’action publique
sur laquelle doit se prononcer une juridiction pénale.
2. La réparation en ce sens que le plus souvent une infraction cause un
dommage à une victime. Cela entraîne la réparation du dommage par le
biais d’une mise en mouvement de l’action civile devant le juge répressif et
une application des règles du droit civil. Toutefois, la réparation d’un
dommage peut se faire sans procès.
3. La prévention qui découle de l’application du droit pénal. Punir certes pour
sanctionner mais aussi, d’une part, pour éviter la récidive et, d’autre part,
punir pour servir d’exemplarité.
Par ailleurs, certaines règles de procédure pénale contiennent en elles-
mêmes un objectif de prévention. Exemple : les règles de la détention
provisoire.
4. La médiation qui participe à la prévention et à la réparation, et qui est
critiquée par certains qui considèrent que ce n’est pas le rôle de la justice.
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2. Le niveau des règles qui mettent en œuvre les principes. La loi pénale de
forme est évolutive et on note diverses lois de procédure dont la loi de
2014 qui vise à moderniser notre procédure pénale.
3. Le niveau de la pratique judiciaire, de l’application des normes par les
cours et tribunaux. Ce niveau est assez contingent des problèmes de
moyens des méthodes applicables, de la politique pénale mise en œuvre,
des imprimés, de l’informatisation du système.
Le cours prendra une approche pragmatique qui repose sur la distinction entre la
phase non juridictionnelle (première sous-partie) de la phase juridictionnelle
(deuxième sous-partie). Dans ces deux phases, l’étude des actes de procédure
sera privilégiée par rapport à l’étude des acteurs de la procédure.
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Une enquête policière peut se dérouler selon deux modalités qui reposent sur un
régime précis (Chapitre 1). Le but de l’enquête est certes d’identifier les suspects
mais aussi d’établir la commission d’une infraction et les circonstances de celle-ci
selon les règles qui régissent l’administration de la preuve en matière pénale
(Chapitre 2).
§ 1. – L’enquête de flagrance
A. Les conditions
B. Les caractéristiques
Le code de procédure pénale ne prévoit pas une durée fixe pour l’exercice des
pouvoirs de coercition rattachés à l’enquête de flagrance. Toutefois, il importe de
relever que la notion de flagrance perd son sens en cas de discontinuité dans le
temps des actes et opérations d’enquête et lorsque s’écoule un délai raisonnable.
Il serait en effet déraisonnable de considérer que l’atteinte aux libertés peut avoir
lieu sans limitation dans le temps et de manière continue.
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§ 2. – L’enquête préliminaire
L’enquête préliminaire est prévue aux articles 67 et suivants du CPP. Elle a lieu si
les conditions de l’enquête de flagrance ne sont pas réunies ou si cette dernière
est convertie en enquête préliminaire, puisque ce type d’enquête est le droit
commun. Il y a enquête préliminaire lorsqu’une infraction est cachée ou connue
tardivement.
Ils ont également le pouvoir de porter atteinte à la liberté d’aller et venir (§.1), et
de porter atteinte aux autres libertés individuelles (§.2).
Cette prérogative se traduit, d’une part, par le pouvoir d’interpeller un suspect et,
d’autre part, le pouvoir d’un officier de police judiciaire de placer en garde à vue
un suspect. L’interpellation est le pouvoir d’appréhender une personne libre de
ses mouvements. Il est accordé à tout citoyen en matière de flagrance. Ce
pouvoir d’interpellation est un devoir pour un officier de police judiciaire. Ce
dernier dispose en outre de la faculté de placer en garde à vue tout suspect.
La garde à vue est une mesure d’enquête prévue à l’article 55 du CPP. C’est la
possibilité offerte à la police judiciaire de retenir dans les locaux de la police ou
de la gendarmerie une personne à la disposition des enquêteurs pour pouvoir
procéder à son audition. Le placement en garde à vue relève de la compétence
d’un officier de police judiciaire. Il n’est envisageable que « lorsqu’il existe contre
une personne des indices graves et concordants, de nature à motiver son
inculpation ».
placement en garde à vue. Il peut se prononcer sur la légalité d’une garde à vue
et non sur l’opportunité de celle-ci. La personne retenue doit être informée des
motifs de son placement en garde à vue.
La durée de la garde à vue de droit commun est de 48 heures. Cette durée peut
être prolongée de 48 heures supplémentaires, si nécessaire, uniquement sur
autorisation écrite du procureur de la République, de son délégué ou du juge
d’instruction. Cependant, pour certaines infractions graves, par exemple, en
matière de terrorisme, la durée de la garde à vue est de 96 heures et ce délai
peut être prorogé de deux nouveaux délais de 96 heures chacun pour atteindre
au total douze (12) jours. La prorogation a lieu sur autorisation du juge
d’instruction ou du procureur de la République si le juge d’instruction n’est pas
saisi (art. 677-28 du CPP issue de la loi 2016-30 du 8 novembre 2016).
L’issue de la garde à vue peut être soit un déferrement devant le parquet, soit la
remise en liberté.
Il est tenu par les enquêteurs un registre de garde à vue (art. 55 CPP) qui doit
mentionner le jour et l’heure du placement en garde à vue, les motifs de ce
placement, la durée des interrogatoires, la durée des repos, ainsi que le jour et
l’heure à partir desquels la personne a soit été libérée, soit conduite devant le
magistrat compétent (art. 57 CPP).
Les droits de la personne gardée à vue lui sont notifiés uniquement en cas de
prolongation de la mesure et ils sont les suivants :
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Les délais prévus au présent article sont doublés en ce qui concerne les crimes
et délits contre la sûreté de l’Etat ; ils sont également doublés pour tous les
crimes et délits en période d’état de siège, d’état d’urgence ou d’application de
l’article 52 de la Constitution sans que ces deux causes de doublement puissent
se cumuler.
Force est de constater que cette disposition se situe parmi les droits à notifier
après la prorogation de la garde à vue. Ainsi, le législateur a remplacé
simplement les termes « la personne gardée à vue » par les vocables « la
personne interpellée ».
Or, dans le projet de loi initial, l’alinéa 10 de l’article 55 précisait que « l’officier de
police judiciaire notifie à la personne gardée à vue, dès la prise de la mesure, son
droit de constituer conseil parmi les avocats inscrits au tableau ou admis en
stage ».
Il existe des pouvoirs de coercition à l’égard des témoins. Il peut être porté
atteinte à la liberté d’aller et de venir des témoins pendant la durée maximale de
24 heures prévue à l’article 55 alinéa 1, au titre du contrôle d’identité et de
l’audition des témoins.
Les perquisitions de droit commun doivent avoir lieu entre 5h00 et 21h00 (art. 51
CPP), en présence de l’intéressé ou de témoins.
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La preuve pénale est régie par le principe de la liberté. Elle s’applique aussi bien
à la partie à laquelle s’impose la charge de la preuve, qu’à celle qui se défend
(Section 1). La liberté implique le choix de modes de preuve en vue de faire
établir la vérité judiciaire (Section 2). Cependant, la liberté n’exclut pas la loyauté
dans l’obtention des éléments de preuve et elle s’accommode à l’exercice de
l’intime conviction du juge (Section 3).
« Tout homme étant présumé innocent jusqu’à ce qu’il ait été déclaré coupable,
s’il est jugé indispensable de l’arrêter, toute rigueur qui ne serait pas nécessaire
pour s’assurer de sa personne doit être sévèrement réprimée par la loi » énonce
l’article 9 de la déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen de 1789.
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Une infraction peut être établie par tout mode de preuve. En effet, en matière
pénale, la preuve est libre. En contrepartie, le juge n’est tenu par aucun mode de
preuve, il décide d’après son intime conviction (Art. 414 du CPP) en fonction des
éléments qui ont été discutés lors des débats en audience.
Les présomptions ou indices sont des faits objectifs qui rendent vraisemblable
une action ou une omission. Il s’agit de moyens de preuves secondaires. C’est le
cas de l’accusé que l’on voit fuir dans une caméra de vidéosurveillance.
Sur la preuve littérale, il convient de préciser qu’en matière pénale l’écrit peut être
soit le corps du délit (diffamation), soit la preuve du délit (la lettre révélant la
participation), soit le constat du délit (procès-verbal).
S’agissant des moyens de preuves produits par les particuliers, le juge ne peut
les écarter même lorsqu’elles ont été obtenues de manière déloyale. Le juge doit
simplement en apprécier la valeur probante après exercice de son intime
conviction.
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Les membres du ministère public et les juges sont des magistrats. Cependant, le
ministère public présente des caractéristiques qui le détachent des juges (§.1).
Ses attributions sont larges et assez critiquables (§.2).
A) Subordination hiérarchique
Il en résulte que le Garde des Sceaux, Ministre de la justice peut adresser des
instructions d’action publique. Il peut ainsi dénoncer des infractions dont il a
connaissance et demander au Procureur général d’engager des poursuites.
(Article 28 CPP).
B) L’indivisibilité
Au sein d’un même parquet, chacun des membres du ministère public peut
remplacer un autre membre à l’occasion d’un procès. Ils forment un ensemble
indivisible. Tous les substituts du Procureur de la République ont les mêmes
pouvoirs que le Procureur de la République lui-même. Un substitut peut prendre
des initiatives, celles-ci vont engager le parquet.
Le parquet est totalement autonome vis-à-vis des juridictions. Les juges du siège
ne peuvent adresser d’injonctions au parquet. De la même manière, le parquet
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D) L’irrécusabilité
E) L’irresponsabilité
Selon l’article 1 du CPP, « l’action publique pour l’application des peines est mise
en mouvement et exercée par les magistrats ou les fonctionnaires auxquels elle
est confiée par la loi.
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Cette action peut aussi être mise en mouvement par la partie lésée, dans les
conditions déterminées par le présent code. »
C’est une action de droit public et non de droit privé. Ainsi, l’exercice de l’action
publique n’est pas à la disposition du ministère public. Il ne peut renoncer à
l’exercice de l’action publique car il l’exerce au nom de la société.
Les sujets de l’action publique sont les demandeurs (A) et les défendeurs (B).
Ensuite, parmi les fonctionnaires à qui la loi offre cette prérogative, ceux de la
douane, des eaux et forêts et les contributions indirectes. Contrairement au
ministère public, ces administrations ont le pouvoir de conclure des transactions
avant l’engagement des poursuites, pendant le jugement, ou après la
condamnation.
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Le ministère public doit s’assurer que les faits litigieux sont effectivement
constitutifs d’une infraction. C’est le principe de la nécessité d’une qualification
pénale.
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Le ministère public doit s’assurer que l’action publique n’est pas éteinte. Les
causes d’extinction de l’action publique sont énumérées à l’article 6 du CPP
Enfin selon l’article 9 du CPP, le délai de prescription est d’une année pour
les contraventions.
- L’amnistie : l’action publique est éteinte mais l’action civile se poursuit dans
la mesure où il demeure un dommage pour lequel la victime peut solliciter
une réparation devant les juridictions civiles, sauf dans l’hypothèse où la
juridiction répressive a été saisie avant la loi d’amnistie.
- L’abrogation de la loi : lorsque la loi qui prévoit et réprime une infraction fait
l’objet d’une abrogation, les faits poursuivis ne sont plus constitutifs d’une
infraction. L’élément légal de l’infraction disparait, par conséquent l’action
publique est éteinte.
D) L’absence d’immunité
- Familiale : cette immunité est prévue par le code pénal. En effet, les
infractions commises à l’encontre d’un membre de sa famille ne peuvent
être poursuivies. Cependant l’immunité ne concerne que deux catégories
d’infractions : le vol ou assimilés et le recel
La décision de classement sans suite peut être prise parce que les conditions
permettant d’exercer des poursuites ne sont pas réunies, parce que l’auteur de
l’infraction n’est pas identifié, ou en raison de circonstances particulières qui
peuvent être liées soit à l’infraction même, soit à son auteur.
L’alinéa 7 de l’article 32 du CPP prévoit que le Procureur qui prend une décision
de classement sans suite doit adresser au plaignant un avis de cette décision
dans les 8 jours. L’avis doit mentionner que le plaignant peut mettre en
mouvement l’action publique en se constituant partie civile, s’il le souhaite.
Le classement sans suite n’est pas une décision juridictionnelle, car n’est pas
rendue par une juridiction. Elle n’est pas contradictoire et ne peut faire l’objet d’un
appel.
Le classement sans suite peut faire l’objet d’un recours hiérarchique auprès du
Procureur général près la Cour d’appel ou du Ministère de la justice. Le Procureur
de la République peut revenir sur sa décision de classement sans suite tant que
la prescription n’est pas intervenue.
La médiation pénale est une alternative aux poursuites, issue de la loi n°99-88 du
3 septembre 1999. Elle est prévue à l’article 32 du code de procédure pénale qui
dispose que « (…) Le Procureur de la République peut, préalablement à la
décision sur l’action publique, et avec l’accord des parties, soumettre l’affaire à la
médiation pénale s’il apparait qu’une telle mesure est susceptible d’assurer la
réparation du dommage causé à la victime, mettre fin au trouble résultant de
l’infraction, et contribuer au reclassement de l’auteur (…) »
Il résulte de la lecture de cet alinéa que la médiation pénale est soumise à trois
conditions:
- D’abord la médiation pénale doit permettre d’assurer la réparation du
dommage causé à la victime,
- Ensuite la médiation pénale doit mettre fin au trouble résultant de
l’infraction,
- Enfin la médiation pénale doit contribuer au reclassement de l’auteur
Lorsque le médiateur pénal est saisi, la tentative de médiation doit se tenir dans
les 15 jours. Le procès-verbal de l’accord et le rapport dressés par le médiateur
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En cas de classement sans suite, le plaignant doit en être avisé par le Procureur
de la République dans le délai de 8 jours, et être informé qu’il peut mettre en
mouvement l’action publique en se constituant partie civile.
A) La saisine du tribunal
1. La citation directe
2. Le flagrant délit
Selon l’article 45 du CPP, « est qualifié crime ou délit flagrant, le crime ou le délit
qui se commet actuellement, ou qui vient de se commettre. Il y a aussi crime ou
délit flagrant lorsque, dans un temps très voisin de l’action, la personne
soupçonnée et poursuivie par la clameur publique, ou est trouvée en possession
d’objets, ou présente des traces ou indices laissant penser qu’elle a participé au
crime ou au délit.
Est assimilé crime ou délit flagrant tout crime ou délit qui, même non commis
dans les circonstances prévues à l’alinéa précédent, a été commis dans une
maison dont le chef requiert le Procureur de la République ou un officier de la
police judiciaire de le constater ».
Selon les termes de l’article 63 alinéa 1 du CPP, cette procédure de flagrant délit
s’applique aux délits flagrants, lorsque les faits sont punis d’une peine
d’emprisonnement et si le juge d’instruction n’est pas saisi.
contraventions.
Elle est également exclue par le dernier alinéa du même article pour les délits de
presse et politiques, ou lorsque son application est exclue par une loi spéciale.
3. Le réquisitoire introductif
Selon l’article 71 du CPP, le juge d’instruction ne peut ouvrir une information que
suite à un réquisitoire du Procureur de la République, même s’il s’agit d’un crime
ou délit flagrant.
L’instruction préparatoire est obligatoire pour les crimes. Elle est facultative pour
les délits, sauf dispositions spéciales, et peut avoir lieu en matière de
contravention. (Article 70 CPP).
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Lorsque l’action civile est exercée devant les tribunaux répressifs, elle peut
permettre à la victime de mettre en mouvement l’action publique en l’absence
d’initiative du parquet, et même malgré son opposition.
Elles sont de deux catégories : les demandeurs (§.1) et les défendeurs (§.2).
Ainsi, le demandeur à l’action civile est la victime directe d’une infraction ou ses
ayants droit. Certaines conditions sont nécessaires à l’exercice de l’action civile.
- Le préjudice doit résulter d’une infraction : le préjudice a été causé par une
infraction
- Le préjudice doit être direct : il faut que le dommage ait été causé
directement par l’infraction et non indirectement. Exemple : le préjudice lié
à la perte d’un être cher
Ces ayants droit sont d’abord les héritiers de la victime. Ils exercent une action
héréditaire si la victime est décédée suite à l’infraction. A contrario, si la victime
est décédée pendant la commission de l’infraction, l’action des héritiers est
personnelle car ils auront subi un préjudice personnel.
Les autres ayants droit sont les créanciers de la victime, ou toute personne à qui
elle aurait cédé ses droits. Le droit pénal exclue l’action civile des créanciers, par
contre elle est admise en droit civil par le biais de techniques telles que la
subrogation, la cession de créance, la délégation, ou l’action oblique.
1. L’auteur de l’infraction
C’est la personne qui a commis l’infraction, ainsi que ses éventuels complices ou
coauteurs.
4. L’assureur
Selon les articles 3 et 4 du CPP, la victime peut choisir d’exercer l’action civile
soit devant les juridictions civiles (§. 1), soit devant les juridictions pénales (§. 2).
Lorsque l’action civile est exercée devant les juridictions civiles simultanément à
une procédure au pénal ou postérieurement, la procédure au pénal influe sur
celle au civil.
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Ainsi, si le juge pénal prononce une condamnation, le juge civil sera tenu
d’apprécier le préjudice et d’en fixer l’indemnisation.
Cette règle est prévue par l’alinéa 2 de l’article 4 du CPP : « il est sursis au
jugement de cette action exercée devant la juridiction civile, tant qu’il n’a pas été
prononcé définitivement sur l’action publique, lorsque celle-ci a été mise en
mouvement ».
Le sursis à statuer s’impose au juge et est d’ordre public. Il permet d’éviter que la
décision du juge civil ne soit en contradiction avec celle du juge pénal.
Exercer l’action civile devant le juge pénal comporte un intérêt pour la victime en
ce qu’il lui permet de profiter des avantages de la procédure pénale, un système
efficace de recherches de preuves.
La victime peut agir soit par la voie de l’intervention, soit par la voie de l’action.
A- L’intervention
C’est l’hypothèse où des poursuites ont déjà été engagées par le parquet. La
victime se joint à l’action pour demander des dommages et intérêts en réparation
de son préjudice, en se constituant partie civile.
L’intervention de la victime ne doit pas être tardive. Elle peut intervenir pendant
l’instruction, pendant l’audience (article 405 du CPP), et au plus tard avant les
réquisitions du ministère public sur le fond (article 408 du CPP).
B- L’action
La victime qui agit par voie d’action, le fait par la citation directe ou par la plainte
avec constitution de partie civile.
- La plainte avec constitution de partie civile : elle est prévue par les articles
76 et suivants du CPP.
L’article 79 du CPP précise que « la partie civile qui met en mouvement l’action
publique doit, si elle n’a pas obtenu l’assistance judiciaire, et sous peine de non
recevabilité de sa plainte, consigner au greffe la somme présumée nécessaire
pour les faits de la procédure. Cette somme est fixée par ordonnance ».
Que la victime agisse par voie de citation ou par voie de plainte avec constitution
de partie civile, elle devient partie au procès suite à son action. Elle doit être
informée de tous les actes de la procédure et ne peut être entendue qu’en
présence de son avocat.
L’action civile se prescrit soit par l’usure du temps (§.1), soit par la satisfaction
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§. 1- : La prescription
L’alinéa 2 précise que « lorsqu’il a été définitivement statué sur l’action publique,
et si une condamnation pénale a été prononcée, l’action civile se prescrit par dix
ans ».
§. 3- : Le désistement
Lorsque la victime renonce à l’exercice d’une voie de recours qui lui est offerte,
on parle d’acquiescement. C’est une forme de désistement qui éteint l’action
civile.
L’article 413 du CPP dispose que le désistement de la partie civile ne met pas
obstacle à l’action civile devant la juridiction compétente.
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Tests de Connaissances 10 :
Question 8 : Quelles sont les différentes suites envisageables au terme d’une garde à
vue ?
Question 9 : Les règles relatives à l’assistance d’un avocat dans l’enquête de flagrance et
dans l’enquête préliminaire sont-elles identiques ? Expliquez.
Question 20 : Quelles sont les différentes prérogatives offertes au Parquet dans l’exercice
de l’action publique ? Détaillez.
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Question 23 : Dans quelle mesure la procédure au pénal influe t-elle sur la procédure au
civil ?
Question 25 : Quels sont les « moyens d’action » de la partie civile dans l’exercice de
l’action civile ?
Exercice 1 : Dissertation
Exercice 2 :
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