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A L'lLE DE LA RÉUNION
1
i 3L'''GE''-''-" 292 Août 1961
1"IJUR.GE.I!P
-
BUREAU D'ElUDES ilE GEOLOGIE APPUOUH
r
Dir:
P D'HYDROLOGIE SOUTERRAINE
Jean ARCHAMBAUlT - 4S, ru. P."on.l. NHlllY.lU,·$ein.· MAillol eB·ss
Département de La Réunion
A L'ILE DE lA REUNION
BURGEAP R 292
aoat 1961
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• SOMMAIRE
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• 1 CARACTERES GENERAUX 2
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• 11 CARACTERES HYDROGEOLCGIQ~'ES DE LA REGION SOUS-LE-VENT 5
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• A - La circulat10n de l'eau dans les basaltes
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• B - Bilan des eaux souterraines 7
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• III - RECHERCHE DES EAUX SOUTERRAINES 15
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• Planches
• - dans le rapport
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• 1 - Carte d'ansemble - Relief - Infiltrations - Cultures
• Echelle: 1/400.000
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- en fin de rapport
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• La mission dont rend compte le présent rapport nous a été confiée
• par M. le Préfet de la Réunion, dans le cadre des recherches que poursuit
•• ~'Office de la Recherche Scientifique et Technique Outre Mer, chargée des
études d'aménagement hydraulique de l'lIe.
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•• 1 - CARACTERES GENERAUX
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• Géomorphologie (pl. 1 ci-contre)
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• L'tle de La Réunion est formée d'un empilement de coulées basal-
• tiques de type classique ; cett8 série comprend des alternances de lave
•• Hydrographie
•• Un chevelu hydrographique densü, soumis aux seuls écoulements des
•• crues exceptionnelles, court suivant la ligne de plus grande pente. Le
ruissellement a entaillé les coulées basaltiques en formant des "ravines"
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• Besoins et ressources
• ne peuvent être implantées avec intérêt que dans la mesure où il est possi-
ble de les irriguer.
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• (2) St Denis : 24°5 - St Gille : 22°3 - St Leu : 25°1 - St Pierre : 23°4
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• basaltes"dee cirques et les laves stratifiées du glacis Ouest, il est fort
difficile de dater les coulées les unes par rapport aux autres. Le seul
• critère est l'altération de la roche, et l'altération n'est pas seulement
• fonction de son ~ge.
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• D'après les travaux de p. RIVALS (1), et de p. BUSSIERE (2), les
• coulées du glacis Sous-le-Vent se rattachent à une série de phases volcani-
• une perméabilité beaucoup moins forte, dQe à leur altération plus impor-
tante. En première approximation, il semble que l'on n'observe rien de
• semblable, et que l'on ne puisse se fonder sur ces différenciations pour
• orienter les recherches hydrogéologiques.
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• Tout autre est l'intérêt des tufs argileux, coulées boueuses
• consolidées qui affleurent en divers points de la c~te et dont la mise en
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le siège, ou en maintenant captives les eaux des formations inférieures.
••
qui constituent l'essentiel du glacis Sous-le-Vent, parait former, ou
relayer, un substratum imperméable de grande extension, qui donne lieu à
• d'abondantes sources en altitude (sources de la Ravine St Gilles entre les
• cotes 70 et 220).
•
• Il est donc normal de penser qu'elle se poursuit largement sous les basaltes.
•
• Les coulées basaltiques sont localement recoupées par des intru-
• sions de laves postérieures, en cheminées ou dykes. On en observe en grand
• nombre dans les vieux basaltes de Cilaos, en particulier. Sur le glacis
• Sous-le-Vent, il semble bien que ces intrusions soient limitées à la Ravine
• des Avirons ; dans cette zone, leur localisation ne leur permet pas d'oppo-
• nement jusqu'à des points d'émergence déterminés, soit par la présence d'une
formation imperméable (tuf de St Gilles), soit par le niveau de la mer.
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• Ces niveaux d'émergence ne correspondent pas forcément à la pré-
• sence d'une nappe, c'est-à-dire d'une masse aquifère à écoulement laminaire,
• possédant un niveau statique défini, que des ouvrages de reconnaissance
• Une telle nappe a été reconnue dans toute la partie Nord de l'ile Maurice;
à la Réunion, les nappes littorales, et leur prolongement éventuel sous la
• masse des versants basaltiques, sont également de ce type.
•
• Ajoutons qU'il ne s'agit pas de nappes au sens strict mais de
• réseaux aquifères où le débit des ouvrages est fonction de la fissuration
• de la roche.
• (1) Le pendage des coulées est en effet bien plus faible que la pente topo-
• graphique.
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• a) Nappe de base
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• Dans la nappe de base, on peut penser qu'il existe en tous points
une fissuration suffisante pour qu'un forage soit productif (avec cette
• réserve que les zones de fissuration préférentielle, les seules capables de
• fournir de gros débits, sont difficilement déterminables).
•
• Mais la différence de pente entre le sol (10 % au minimum) et la
• surface d'équilibre du réseau aquifère (quelques 0/ 0 0) a pour conséquence
• rait capable de mettre en évidence les zones d'apports les plus importantes.
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• C - Les principales émergences
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• 1) Nous signalerons en premier lieu, pour n'y plus revenir, les petites
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• Dans le secteur du Tévelave (cours supérieur de la Ravine des
Avirons, Bras de Jeanne, Grand Bras) une douzaine de sources fournissent
• ensemble un débit d'étiage de l'ordre de 20 à 30 l/sec. Les plus importan-
• tes sont captées et alimentent les hauts de St Leu.
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• Ces venues aquifères émergent à des niveaux divers, entre SOC et
• 1400 mètres d'altitude, et n'ont visiblement aucune relation mutuelle. Elles
• Rocheplate, etc ••• ) donnent des débits beaucoup plus importants et réguliers
et montrent qu'une partie de l'eau infiltrée sur le sommet du glacier s'écou-
• le vers l'Est, en dépit du pendage Ouest des coulées du Piton des Neiges.
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• (1) Soit une tranche moyenne de 500 mm de pluie par an.
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• Il est possible que cette situation résulte de la présence d'un
• haut-fond du toit imperméable des "vieux basaltes" sous le glacis (coupes
• pl. 2).
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• Il serait d'un grand intérêt dans la mesure où le terrain permet
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• (1) Dans le bilan des eaux souterraines du glacis Sous-le-Vent, il faut peut-
• être encore faire intervenir des échanges possibles avec la Rivière des
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• Altitude Débit moyen
Vs~
Variations du (débit min.)
débit (débit max.)
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• Bassin Bleu 225 23
• Bassin
Bassin
Malheur
des Trois Roches
155
105
550
310
0,95
0,70
• Bassin du Cormoran 70 12
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• En 1960, on a noté un décalage de 3 mois entre le maximum des
• pluies et le maximum des débits. De plus il semble qu'un régime de perco-
•
• L'essentiel du débit de La Ravine St Gilles provient donc des 2
• sources intermédiaires, aux altitudes 105 et 155.
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(1) Dans une rIe telle que La Réunion, la température des eaux de sources
est très difficile à interpréter : 2 facteurs jouent en effet en sens in-
• verse
a) l'altitude du terrain qui entrainerait ici un gradient de décroissan-
• ce de 0,85° environ pour 100 mètres.
• b) la profondeur sous le sol, avec un gradient d' au~entation de 3 à 5°
• environ pour 100 mètres (degré géothermique).
• Cependant la comparaison des températures de sources voisines
• donne des indications sur l'identité ou la différence de leurs conditions
• de gisement et de circulation.
C'est pourquoi il est nécessaire de mesurer systématiquement la
• température des émergences.
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• D'un point de vue plus général, le tuf affleure sur toute la rive
• droite de La Ravine St Gilles qu'il traverse en plongeant sous les basaltes
• plus récents: de la rive gauche. Mais on le retrouve sur la rive gauche,
• jusqu'à la cote 150 dans l'éperon qui domine le second village de St Gilles.
• Ceci montre bien qu'on a affaire à une vaste vallée dans les tufs, enfouie
• sous les basaltes, et recoupée par la Ravine St Gilles (pl. 2 schéma C).
• Source
Source
des Roches
Champcourt
2,0
1,33
130
95
70
70 18°8
• Source du Moulin à Eau 1,87 520 1430 19°2
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• On a donc au total environ 820 l/sec auxquels il faudrait ajouter
• environ 80 l/sec de venues diverses.
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• Quelques petites émergences à débit minime viennent au jour à 40
ou 50 m plus haut. Il serait intéressant de mesurer leurs caractères physi-
• cochimiques afin de voir si elles sont en relation avec les émergences de
• base (ce qui est improbable).
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• Ces sources se déversent dans l'étang de St Paul, qui draine en
• outre 500 l/sec de venues occultes, puisque son débit est de l'ordre de
• 1,4 m3/sec.
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cas de la source du Moulin à Eau (plus de la moitié du débit de l'ensemble),
dont les eaux ont un taux de chlorure bien plus élevé que celles des sour-
ces vo~sines.
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(1) Rapport ORSTOM Inventaire des eaux superficielles et souterraines pour
la mise en valeur de la Plaine des Galets, par D. LE GOURIERES - Aoat 1960
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• On voit difficilement comment cette minéralisation, d'ailleurs
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• a) Si elles appartiennent bien à une "nappe de base" générale, nappe
dont le niveau est déterminé par l'équilibre des densités de l'eau douce
• avec les eaux salées sous-jacentes, on peut s'étonner que leurs caractères
• ne soient pas identiques. De plus, on devrait avoir, en vertu de cet équi-
• libre de densités, 50 à 80 m d'eau douce au-dessus des eaux salées. On voit
• mal comment les eaux de la source du Moulin pourraient parcourir un tel
• circuit tout en ressortant à une température voisine des autres sources, et
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Planche 2
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COUPES SCHfMATIQUES D'INTERPRfTATION •
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A- SCHËMA GËNËRAL •
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Coupe dons la zone les Avirons -Bras de Jeanne
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" vieux basaltes"
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B • Coupe passant par la Ravine St Gilles •
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JI •
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:nI •
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C - Coupe schématique .de la Ravine St Gilles ou niveau des Sources
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RG basalte RD
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du littoral,
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prouver que tel n'est pas le cas,
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levers géologiquesde détail et éventuellement de géophysique, devrait par-
venir à localiser sur la c5te les points de captage les plus intéressants.
• 1) Région Sud
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• En ce qui concerne l'essentiel du glacis Sous-le-Vent, c'est-à-
••
dire toute la partie située au Sud de la Ravine St Gilles, il est très
probable qu'il existe une "nappe de base" en réseau sauf vers l'amont où le
toit du "vieux basalte" peut former surface de réception (pl. 2 - schéma A).
•••
En tout état de cause, aucun indice ne permet de supposer qu'un
obstacle imperméable oblige les eaux à cheminer, au moi.ns dans certains
secteurs, à proximité du sol.
••
ailleurs l'entaille de 250 mètres que constitue la Grande Ravine, à la cote
700 ne laisse apparattre que des coulGed r6guliè~8S et n~ donne lieu à aucu-
••
ne source.
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•• Si les sources ne sont pas l'exutoire d'un tel réseau mais l'abou-
•• Ainsi qu'on l'a déjà noté, les conditions de gisement des eaux
qui aboutissent aux sources de la Ravine St Gilles doivent ~tre mises tout
•• à fait à part,
•• peuvent
Plusieurs hypothèses, figurées par les coupes de la planche 2,
~tre faites, concernant les circulations aquifères à l'amont des
•• sources
•• drons pas,
b) Le massif de tuf formerait barrage aux eaux des coulées dans les-
• quelles il est intercalé (fig II). Mais on peut se demander pourquoi, dans
• cette hypothèse, les eaux ne contournent pas la formation imperméable pour
•••
s'écouler vers St Paul ou vers la côte au Sud de St Gilles, au lieu d'émer-
ger en altitude dans la Ravine,
•••
souterraine du substratum imperméable, afin d'implanter les sondages dans
les thalwegs, en dehors desquels on risque de ne recouper aucune circulation
notable.
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Planche 3
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COUPE GÉOLOGIQUE DU LITTORAL A MAFATE, PASSANT PAR LES SOURCES DE LA RAVINE SAINT GILLES •
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Horizontale: 1/50.000 •
Echelles
Verticale : 1/20.000 •
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Sources de la •
1 Ravine St Gilles il-------- z one des cultures 11------ Zone forestière II----cirque de Mofote •
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BasSin des
Trois Roches
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Grand
Fond
Bassin du
Cormoran
Bassi n à
Malheur
Bassin
Bleu
St GIlles
les Hauts
Sondage de
Fond Mounier
Piton des
Epinards
Sources du
rempart
Roche
Plate
RIVière des
Galets •
2. 2.00 m, •. - - t- -lf-_
(projection J
• •
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•
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•
1800
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1600 1
•
•
1400
•
Il----------f'-------------
•
12.00
•
I l - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - --- - -- ------ - - - -
•
1000
•
•
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•
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400
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•
•
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2. 3 4 Il, 8 7 8 9 10 12 13 14 III III 17 18 B 20 21
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1 L 1 1 1 1 !
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~ Coulées du Piton des Neiges.....•. ~
•
Formations détritiques et coulées récentes des cirques __ Tuf de Saint Gilles " . "Vieux basaltes" .
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~GËAP • h.v - 830 - R. 292 - Août 1961
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• Ceci est très probablement réalisable par prospection électrique.
• Fond Maunier. On sait que ce sondage a atteint, à la cote 415 environ, après
avoir traversé 85 mètres de coulées basaltiques diverses, un niveau aquifère
• de 6 m d'épaisseur, qui a fourni 2,6 m3/h pour un rabattement de 3,30 m.
• Le sondage a été arr~té dans la formation imperméable qui forme le mur de
• ce niveau, formation que l'on n'a pas pu caractériser.
•
• Il ne s'agit peut ~tre que d'un niveau-relai dans un circuit de
• sont infimes alors que les travaux de reconnaissance auraient un coat pro-
• a) dans la Grande Ravine vers la cote 350 ou 400, si les points cor-
• respondants sont accessibles.
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• b) dans la Rayine des Avirons, cote 350 à 400.
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• En admettant que l'on trouve des indices intéressants (niveau
imperméable développé), ce qui est douteux, il faudrait encore déterminer
• les zones d'écoulement préférentiel, dans une région dont l'extension et
• la forte pente interdiraient sans doute l'emploi de la géophysique •••
•
• Bassin d'alimentation des sources de la Ravine St Gilles
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• D'après les observations de terrain, nous pensons qu'on a des
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• Le secteur à étudier en prospection électrique est figuré sur la
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• L'étude qu'il nous °a été donné de faire ne concerne qu'une partie
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• ( l'altitude d'équilibre ou d'émergence
• ( le débit et ses variations (sources)
• ( le gite géologique
• ( un caractère chimique tel que résistivité ou titre hydrotimétrique
• ( le taux de chlorures dans la zone c$tière
• ( la température (sources)