Vous êtes sur la page 1sur 6

HCA L03 . M.

Chabi 1

Vers la modernité : l’art nouveau


1880 – 1910 environ

Pla du cours :
Introduction
1. Origines et sources d’inspiration
2. Caractéristiques principales
3. Grandes aires d’expression
4. La fin de l’art nouveau

Suite du Cours
Nouvelles sources d’inspiration
 L’art d’Extrême-Orient

Avec l'ouverture du Japon aux étrangers, vers 1860, les Occidentaux se passionnent pour les objets
extrême-orientaux, dont ils apprécient la sophistication des formes et la richesse des matériaux. Le
japonisme, comme les autres courants, régénère l'inspiration des créateurs.

 L’observation de la nature

Désireux de donner de nouveaux fondements à l'art, les artistes de la fin du XIXe s. multiplient textes et
interventions et se dotent de nombreuses institutions : revues, expositions, salons, groupes et
associations. Le peintre et affichiste Eugène Grasset publie notamment un recueil de botanique
appliquée à l'art : la Plante et ses applications ornementales. Le peintre Henry Van de Velde publie
en 1895 à Bruxelles ses Aperçus en vue d'une synthèse de l'art, tandis que l'architecte belge Victor
Horta prône un renouvellement des motifs décoratifs inspiré directement de la nature. Il écrit :
« Préfère la tige et le bouton à la fleur éclose. La plante gonflée de sève, à la tige sinueuse, séduit
parce qu'elle devient symbole de ce printemps de l'art, de cette renaissance esthétique».

1. Caractéristiques principales
L'Art nouveau se caractérise par des formes ondoyantes (sinuosité) et enchevêtrées, des volutes, des
enroulements, des arabesques, et privilégie l’esthétiques des courbes et des asymétries. C’est l’art de
l’ornementation, des plantes, des fleurs. Cet art de l’émotion et de la sensualité s’exprima dans tous les
domaines, de l’architecture au mobilier, de la sculpture à la mode, de la calligraphie à la joaillerie.
Bien souvent, on le retrouve dans des travaux de ferronneries, des mosaïques, des fresques ou des
vitraux. Enfin, quelques-uns de ses plus célèbres représentants furent Hector Guimard (les célèbres
entrées du métro parisien), Alfons Mucha, Emile Gallé, Louis Majorelle ou Antoni Gaudi.
Un adjectif caractérisant cet art de la nature, est celui de « pittoresque ». Avec :
 Les lignes courbes ;
 Référence au monde végétal et animal ;
 Génie dans l’utilisation des matériaux
En outre l’art nouveau traduit :

 L’alliance du beau et de l’utile

Le renouveau de l'art passe par la refonte de la hiérarchie artistique. La distinction entre arts majeurs et
arts mineurs est abolie : l'artiste, soucieux d'implanter l'harmonie dans la vie quotidienne, ne conçoit
plus l'objet isolé de son environnement. Désormais, l'art est dans tout, et il découle de l'utile.
HCA L03 . M. Chabi 2

Cette liaison du beau et de l'utile apparaît dans un contexte de révolution industrielle: la machine
inquiète et séduit à la fois, car elle déshumanise le travail tout en produisant pour le plus grand
nombre. L'art est offert à tous et s'attache à tous les domaines : William Morris, assez proche des
utopistes, ne dessine-t-il pas des papiers peints ou des objets destinés à la production industrielle ?
Lutter contre l'académisme, c'est aussi lutter contre l'élitisme, car, selon Van de Velde, « ce dont seule
une minorité profite est à peu près inutile ». Le retour à l'observation non conventionnelle de la nature,
l'abolition de la distinction entre arts majeurs et arts mineurs concourent à ouvrir l'art au plus grand
nombre. L'artiste se trouve investi d'un rôle essentiel : faire entrer la beauté dans la vie.

 De nouveaux matériaux

De nouveaux buts et de nouvelles sources d'inspiration appellent de nouveaux matériaux :


l'architecture voit s'imposer l'utilisation du fer, du verre, de la céramique. Dévoilée, la structure
métallique de l'édifice devient aussi ornement. L'architecte français Hector Guimard recouvre nombre
de ses façades de fonte travaillée avec liberté : la matière semble saisie en pleine
métamorphose. Adapter le matériau à la modernité du temps (utilisation du béton) ou révéler celui
qu'on négligeait (adoption de la brique, économique et décorative) devient une exigence essentielle.

L'architecture profitera davantage de la volonté d'ouverture aux réalités contemporaines, qui est l'un
des points de la « doctrine » de l'Art nouveau ; elle fera siennes les conclusions des « rationalistes »
du XIXe s, utilisant les techniques récemment mises au point pour le fer, le verre, etc. En rompant
délibérément avec un art qui ne disposait plus que de formules épuisées, l'Art nouveau a préparé la
révolution architecturale des « années 1920 » ; s'il ne la réalisa pas lui-même, c'est parce que l'emploi
du béton armé devait remettre tout en question.

2. Grandes aires d’expression


 Belgique

Victor Horta : Marquant la naissance de l’architecture Art nouveau par la maison Tassel (1892-1893),
à Bruxelles, se signale en particulier par son emploi, dans une habitation, du métal conjointement avec
la pierre, comme cela se pratiquait antérieurement dans les immeubles commerciaux : la façade et
l'escalier comportent des colonnes et des poutres en fer. Très caractéristique également est le fait que,
dans cet escalier, les éléments métalliques du garde-corps, traités dans le style végétal, se continuent
avec les mêmes formes sur la mosaïque du sol ou de la peinture des murs : la nature de la matière est
négligée. Ces traits se retrouvent notamment au magasin de l'Innovation (1901, détruit) et dans les
nombreux hôtels particuliers construits par l’architecte (hôtel Solvay à Bruxelles). Horta ajoute à
l'usage purement architectonique de la fonte un usage ornemental (musée Horta) et conçoit la première
façade de verre et de fer, pour la maison du Peuple.

 France

À Paris, c'est Hector Guimard qui va rencontrer en Belgique l'architecte Victor Horta, qui le
« convertira ». Il applique au Castel Béranger son goût pour l'asymétrie et le fantastique. Il dessine non
seulement les vitraux, les papiers peints et les poignées de portes, mais jusqu'aux clous utilisés dans la
construction. Il met en pratique ses principes rationalistes en « habillant » le métro et en utilisant des
éléments modulables de fonte et de verre. Le « style Guimard », appelé également « style métro »,
discipline peu à peu la fameuse « ligne en coup de fouet » qui le caractérise et s'imprègne finalement
d'influences Arts déco.

 Espagne

Barcelone est, à la fin du siècle, la capitale culturelle de l'Espagne. Le néoclassicisme florissant ne


connaît qu'une exception : Antonio Gaudí y Cornet, traite la façade de la casa Milá comme un rivage
où les grilles en fer forgé des fenêtres figurent des algues échouées. Son chef-d'œuvre – inachevé –
reste la Sagrada Familia, église votive à la structure gothique magnifiée par des innovations
audacieuses. Gaudí peuple d'animaux fantastiques cette sorte de concrétion minérale s'arrachant avec
HCA L03 . M. Chabi 3

élan du sol. Il se consacre également au cours de sa carrière à la création d’éléments de mobilier et de


pièces de ferronnerie destinés à ses propres réalisations.

3. La fin de l’art nouveau


L’Art déco succéda à l’Art nouveau, et vit son apogée dans les années vingt, autour de « l’exposition
internationale des arts décoratifs et industriels modernes » (Paris, 1925) qui lui donna son nom. C’est «
l’art des années folles ». Il naquit justement en réaction à l’Art nouveau, en rupture avec cet art des
circonvolutions que ces nouveaux artistes moquaient comme « l’art nouille ».

Par essence, l’Art déco est donc l’art du modernisme, du propos direct et droit. C’est l’art de la
géométrie, de l’ordre, de la symétrie, de la sobriété. C’est l’art des angles, des pans coupés, des
cercles, des arrondis et des octogones, qui dans la peinture, trouva son écho dans le cubisme. L’Art
déco est l’art du retour en grâce de la technique : c’est l’art de la science, des découvertes, des voyages
(trains, paquebots, hôtels), de l’automobile, de l’aviation. Enfin, notez que l’Art déco, né comme un
mouvement extrêmement luxueux, devint aussi un art de crise, suite à la crise de 29. L’Art déco devint
donc un art de masse au début des années 30, utilisant un tout nouveau matériau : le plastique. A ce
titre, l’Art déco marqua d’ailleurs la naissance du design.
HCA L03 . M. Chabi 4

« L’Hôtel Tassel » ou la maison de la rue Turin à Bruxelles, construite par Victor Horta en 1893 fut la
première œuvre architecturale de ce mouvement.

La maison G. L. Saint-Cyr à Bruxelles (1903)


architecte : Gustave Strauven
HCA L03 . M. Chabi 5

Espagne/ Barceline

Antoni GAUDI
HCA L03 . M. Chabi 6

Autriche / Vienne

Otto Wagner

Wagner recommande la ligne droite horizontale, le toit plat, un style sans ornementation, l’expression
de la structure ainsi qu’une utilisation honnête des matériaux en proposant des solutions nouvelles et
audacieuses.

CARACTERISTIQUES DE L’ART NOUVEAU


 Affirmation de la modernité : rejet de l’académisme lié à des styles anciens
 Mouvement romantique, individualiste et antihistoriciste
 Refus de la standardisation industrielle: rapports entre architecture et artisanat, à la suite du
mouvement Arts and Crafts en Angleterre à la fin du XIX° (J. Ruskin, C. R. Mack intosh)
 Tendance décorative qui exploitait les ressources ornementales de la ligne courbe en
s’inspirant soit des végétaux, soit de la géométrie.
 La ligne courbe domine des formes en deux dimensions, minces, ondulantes et presque
toujours asymétriques.
 L’Art Nouveau se présentait comme une tentative pour introduire l’art dans la vie sociale.
Mais dans la pratique, il devint bientôt réactionnaire et bourgeois.
 L’Art Nouveau voulait libérer l’homme du poids des techniques, il voulait rétablir le lien avec
la nature et réhabiliter l’artisanat.

Vous aimerez peut-être aussi