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L’aviation représente aujourd’hui l’ensemble des techniques et des activités relatives à la navigation
aérienne, elle désigne également les engins assurant cette navigation (avions, planeurs, hélicoptères,
etc.). L’aviation se divise en trois grandes catégories : l’aviation militaire : toutes les formes d’engins
utilisés par les forces armées, l’aviation commerciale : qui recouvre principalement l’exploitation des
lignes aériennes régulières et des vols charters et l’aviation générale qui désigne toutes les autres formes
de vol : vols d’instruction, vols scientifiques, aviation sportive, aviation privée, aviation d’affaires,
aviation agricole… La conquête de l’espace (la troisième dimension) fut longue à venir, mais le
développement spectaculaire qu’elle a connu pendant le siècle dernier est incontestable. Un demi siècle
après le premier vol mécaniquement propulsé (par les frères Wright en 1903), l’homme a pénétré dans la
stratosphère, puis il a atteint l’espace et s’est posé sur la lune, les sondes automatiques ont photographié
Mars, Vénus et d’autres planètes, il n’existe plus aujourd’hui un coin de la Terre hors de portée d’un
satellite de reconnaissance.
Au début du XVIe siècle, Léonard de Vinci (1452-1519) rassemble des données sur le
vol des oiseaux, qui l’amènent à imaginer l’hélice et le parachute. Il schématise ainsi
plusieurs appareils (plus de 400 dessins): l’hélicoptère, conçu pour s’élever sous l’effet
d’un rotor à axe vertical, et le planeur, appareil dépourvu de moteur et volant en
utilisant les courants atmosphériques. Mais les concepts du Florentin sont fondés sur
l’utilisation de la force musculaire humaine, en fait inapte à faire voler les appareils
dessinés. Au XVIème siècle également, l’Anglais Bate introduit en Europe la mod du
cerf-volant emprunté aux chinois. D’ailleurs, le physiologiste et physicien italien
Giovanni Borelli montre en 1680 que l’homme est incapable de voler par ses propres
moyens : les inventeurs se tournent alors vers la conception d’engins plus légers que
l’air, comme le ballon à air chaud des frères Montgolfier.
1- Les ballons :
Ce sont des engins plus légers que l'air consistant en un sac souple fait de soie vernie,
de caoutchouc ou de tout autre matériau non poreux et contenant de l'air chaud ou un
gaz plus léger que l'air. Le 5 juin 1783, deux Français, les frères Joseph et Étienne de
Montgolfier, papetiers à Annonay (Ardèche), font s'envoler un ballon à air chaud
devant les membres des états généraux du Vivarais : l’aérostation est née. Trois mois
plus tard, devant la cour du roi Louis XVI au château de Versailles, les frères
Montgolfier marquent une nouvelle étape dans l’aérostation en réalisant le premier vol
habité : ce sont un coq, un mouton et un canard qui prennent place dans une cage
pour effectuer ce vol historique de 3 km en 8 minutes, ouvrant ainsi la voie à une
Cependant, la course aux records se poursuit, notamment avec l’aéronaute anglais Charles Green qui effectue en 1836
un vol d’environ 800 km de Londres à Weilburg (Allemagne) en 18 heures, à bord du ballon Royal Vauxhall.
Parallèlement au développement des ballons, un autre moyen de transport aérien voit le jour en 1852 : le dirigeable ;
cette invention va supplanter progressivement les ballons et les cantonner à un exercice sportif (la coupe Gordon-
Bennett organisé de 1906 à 1939).
Les applications des ballons étaient diverses. En 1858, le photographe Félix Nadar
réalise la première photographie aérienne de l’histoire à bord d’un énorme ballon de
6 000 m3 dénommé le Géant, à 80 m d’altitude. L’urbanisme, la cartographie et
l’observation militaire profitaient de cette nouvelle technique. Au cours de la guerre
franco-allemande de 1870, de nombreux ballons sont employés pour l'observation
militaire par les armées des deux nations. (Le ministre de l'Intérieur français Léon Gambetta
s'échappe en ballon de Paris assiégé). Après cette guerre, le plus grand ballon captif de tous les
temps est présenté par Henri Giffard, l’inventeur du dirigeable, à l’occasion de
l’exposition universelle de Paris en 1878. Ce ballon de 36 m de diamètre, contenant
25 000 m3 d’hydrogène, peut emmener 50 passagers à 600 m d’altitude. Par la suite,
les armées de la Première Guerre mondiale font un usage intensif des ballons, surtout
pour l'observation.
En 1931 : le physicien suisse Auguste Piccard atteint la stratosphère dans une nacelle
métallique sphérique pressurisée, suspendue à un ballon à hydrogène de 14 000 m3.
Il atteint l'altitude de 15 787 m, puis 16 507 m l'année suivante.
En 1935, deux capitaines de l'armée américaine, Orvil Anderson et Albert William
Stevens, montent jusqu'à 22 080 m. En août 1957, lors d’un vol destiné à étudier les
réactions de l'organisme humain en haute altitude, un chirurgien de l'armée de l'air
américaine atteint 31 110 m d'altitude, restant 32 heures en l'air et dérivant de
652 km de son point de départ. Le 27 août 1960, le capitaine américain Joseph
Kittinger saute en parachute d'un ballon stratosphérique en polyéthylène à environ
31 300 m. Le premier voyage transatlantique en ballon à gaz est réalisé en 1978 par
trois hommes d'affaires américains (Abruzzo, Anderson, Newman) à bord d’un ballon
2- Les dirigeables
Le premier dirigeable fut réalisé par l’ingénieur français Henri Giffard en 1851, et testé
l’année suivante. Il se composait d’une enveloppe à gaz non rigide en forme de cigare,
longue de 44 m, propulsée par une hélice qu’entraînait un moteur à vapeur de 3 ch.
Ce modèle survola Paris à une vitesse d’environ 7 km/h. Malheureusement, le
dirigeable de Giffard ne pouvait voler que par vent faible ou nul.
En 1900, l’industriel allemand Ferdinand von Zeppelin fit voler le premier dirigeable
rigide au-dessus du lac de Constance. Cet aérostat, qui transportait 5 personnes,
survola le lac en 17 minutes sur une distance de 6 km, atteignant une altitude de
396 m. Mesurant 128 m de long et 12 m de diamètre, il contenait 11,3 millions de
litres d’hydrogène. Le ballon se composait d’un cadre cylindrique recouvert d’un tissu
de coton lisse, à l’intérieur duquel se trouvaient dix-sept cellules, chacune contenant
Au début du XXe siècle, les Allemands ouvrirent les premières lignes régulières de
transport par dirigeable, inaugurées par les zeppelins Deutschland, en 1910, et
Sachsen, en 1913. Au début de la Première Guerre mondiale, neuf dirigeables de ce
type étaient en service en Allemagne. Mais bien d’autres furent construits, réservés à
un usage militaire ; certains d’entre eux furent même utilisés pour bombarder Londres
et Paris. Jusqu’à 1918, les Allemands ont fabriqué 67 zeppelins militaires, 16 d’entre
ont survécu à la guerre et furent attribués aux Alliés, aux termes du traité de
Versailles de 1919.
Cependant, la 1ère guerre a révélé la vulnérabilité des dirigeables face aux attaques
des avions. L’armée abandonna son utilisation comme arme offensive mais continue à
utiliser les dirigeables non rigides dans l’observation aérienne car ils pouvaient
stationner plus longtemps qu’un avion au-dessus d’un endroit donné. Ils étaient
employés comme patrouilles côtières et servirent également au convoyage des
navires alliés, ainsi qu’au repérage des mines et des sous-marins ennemis.
Le Dixmude, dirigeable cédé à la France en 1919 par les Allemands, faisait 226 m de
long : il constituait le plus grand dirigeable du monde à l’époque. Il disparut en
Méditerranée dans un orage le 21 décembre 1923, avec à son bord 60 passagers. Le
R34, dirigeable britannique d’une longueur de 203 m et d’un volume de gaz de
55 millions de litres, a été lemier ballon à effectuer un aller-retour transatlantique en
1919, Le voyage dura 183 heures et 15 minutes, pour une distance de 10 187 km. Le
R34 fut détruit en 1921 dans un accident.
En 1926, le dirigeable italien Norge, aérostat semi-rigide d’un volume de 18,4 millions
de litres, effectua la première traversée de la calotte polaire arctique, piloté par le
colonel italien Umberto Nobile. Deux ans plus tard, Nobile resurvola le pôle Nord à
bord d’un autre dirigeable, l’Italia, mais s’écrasa lors du retour sur la banquise,
provoquant la mort de 8 hommes. Nobile et le reste de son équipage furent sauvés
par une opération internationale.
En 1928, l’usine Zeppelin mit en service l’énorme Graf Zeppelin, long de 237 m et
d’une contenance de 105 millions de litres. Ce dirigeable parcourut plus de 1,6 million
de km en sept ans de service, traversant l’Atlantique Nord ou sud à 151 reprises. Il
effectua le premier tour du monde du 15 août au 4 septembre 1929.
L’histoire de l’aviation connaît un tournant décisif au début du XIXe siècle, grâce aux
progrès réalisés dans les domaines de la construction et de la mécanique. On envisage
à nouveau de faire voler des engins plus lourds que l’air, en remplaçant la force
musculaire de l’homme par la force motrice d’une machine. De nombreuses
expériences sont alors effectuées pour tenter de mettre au point des machines
volantes, et pour parvenir ainsi à une meilleure compréhension du vol d’un engin. En
1809, l’inventeur britannique George Cayley publie un ouvrage intitulé Sur la
navigation aérienne, dans lequel il expose avec justesse les différentes
caractéristiques d’un aéroplane, préconisant l’emploi de l’hélice et du moteur à gaz ou
à explosion. Il tente par la suite de prouver la justesse de ses théories en
expérimentant plusieurs appareils pouvant embarquer un passager, dont l’un est doté
d’une hélice à propulsion horizontale, fondé sur le principe de l’hélicoptère.
Cependant, les moteurs de l’époque, outre leur poids excessif, ne possèdent pas la
puissance nécessaire pour faire voler de tels aéroplanes. Se développent alors
parallèlement de nombreux engins tentant d’imiter le vol des oiseaux, équipés pour la
plupart de palettes ou de volets, et mus par la force musculaire d’un homme. Toutes
les tentatives de vols à bord de ces appareils se soldent par des échecs, voire des
tragédies. De nombreuses études sont également menées sur les planeurs,
notamment par le Français Jean-Marie Le Bris, qui réussit en 1856 à faire voler pour
la première fois un planeur.
Mais l’inventeur le plus fécond dans ce domaine demeure sans conteste l’ingénieur
Allemand Otto Lilienthal (1848-1896), qui expérimente de nombreux types de
planeurs à partir de 1891. Il meurt cinq ans plus tard, à bord de l’un de ses
prototypes, après avoir effectué au total plus de 2 000 glissades dans l’air. Il a écrit
Vol d'oiseau : base de l'aviation (1889 ; traduit en 1911). Reprenant les travaux de
Lilienthal, l’Américain d’origine française Octave Chanute entreprend, par ailleurs, la
Les années suivantes sont marquées par des compétitions sportives mondaines où se
confrontent des pilotes amateurs en quête de records, stimulés par l’attrait des prix
offerts par les industriels, les mécènes ou la presse populaire. À Paris, le premier vol
authentifié par des témoins est réalisé le 12 novembre 1906 par le pilote brésilien
Alberto Santos-Dumont. Ce jour-là, l’aviateur couvre sur la pelouse de Bagatelle une
distance d’environ 220 m en 21,2 s à une vitesse de 41,292 km/h à environ 6 m de
haut à bord d’un monoplan de sa construction, le 14 bis. Cet appareil, muni d’un
système de commande qui le rend plus maniable que le modèle des frères Wright, est
propulsé par l’Antoinette, moteur capricieux mais néanmoins performant, conçu par le
Français Levasseur. Outre Santos-Dumont, de nombreux autres aviateurs français
comme Blériot ou Esnault-Pelterie défendent les avantages du monoplan, même si ce
type d’appareil a le défaut d’être dangereux en virage. Pour tenter d’y remédier, de
multiples procédés de stabilisation sont testés par les constructeurs, qui réalisent
notamment des monoplans dotés d’ailes en forme de V très ouvert.
En dépit des efforts, dans les années 1910, les avions demeurent peu fiables, leur
utilisation se limitant surtout aux compétitions sportives et aux démonstrations
publiques. Mais la Première Guerre mondiale va constituer un formidable stimulant de
l’aéronautique dans les pays belligérants (France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie et
États-Unis).
La Première Guerre mondiale est le premier conflit armé de l’histoire qui a impliqué des
pays de tous les continents. Elle a débuté en août 1914 et a pris fin le 11 novembre 1918,
avec l’armistice de Rethondes. En 1914, un avion de guerre n’était qu'un assemblage de
bois, de câbles et d'étoffe, tout au plus capable d'emporter une arme légère à une vitesse
de pointe de 120 km/h. Les conflits et les progrès techniques des décennies suivantes ont
transformé les avions militaires en des armes extrêmement puissantes. La guerre a
stimulé le développement rapide de l’aviation et progressivement l’aviation gagne du
terrain et devient une nouvelle arme qui a changé l’Art de la guerre.
Dés le XVII ème siècle certains penseurs (Francesco Lana de terzi) imaginaient de
puissantes flottes d’avions qui pourraient survoler les villes et attaquer les habitants
sans défenses. Les français se sont rendus rapidement compte des possibilités
militaires de la mongolfière, une unité de ballons fut créée dans l’Armée. Elle a joué
un rôle dans la victoire de l’armée révolutionnaire française contre les Autrichiens à
Fleurus le 26 juin 1794. Napoléon peu convaincu de son efficacité ordonna sa
dissolution. Dans la guerre de sécession (1861-1865) les ballons ont joué un rôle
important. Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, de nombreux ballons
sont employés pour l'observation militaire par les armées des deux nations. (Le ministre
de l'Intérieur français Léon Gambetta s'échappe en ballon de Paris assiégé). Dans les expéditions
britanniques au Bechuanaland et au Soudan (dernier quart du siècle). Les militaires
s’intéressaient aux possibilités offertes par les engins volants. Ils encouragent
plusieurs inventeurs et finançaient leurs recherches. Après l’expérience de son Eole en
1891, Avion III de Clément Ader est construit sous secret militaire en 1897, avec
des crédits du ministère de la Guerre qui y voit déjà un nouveau moyen de
bombardement. Ader préconise la création d'une immense flotte d'avions qui puisse
donner à la France la supériorité aérienne. En 1908 Orville Wright présente sa
machine volante aux responsables militaires réunis à Fort Meyer (E.U). les frères
Wright construisent le premier avion militaire américain, accepté en 1909 après avoir
été testé. La première intervention militaire de l’avion s’est effectuée le 23 Oct. 1911
par le Cne Piazza. Il s’agit d’une mission de reconnaissance à bord d’un Blériot sur les
positions Turques de Tripoli. En 1912, la Grande-Bretagne fonde la flotte aérienne
royale (The Royal Flying Corps). En Allemagne, l'état-major préfère d’abord les
dirigeables notamment les Zeppelins. Mais l'armée et la marine impériale allemande
comprennent rapidement l'intérêt des aéronefs, plus rapides et plus mobiles dans la
reconnaissance. En France l'aéronautique militaire devient officiellement un
instrument de guerre par la loi du 29 mars 1912 qui la considère comme une arme
aux côtés de l'infanterie, la cavalerie, l'artillerie et le génie. Quand les hostilités
débutent en 1914, les Alliés et les Allemands disposent chacun d’environ 200 avions
sur le front ouest.
À la fin du XIXe siècle, les pays européens cherchent à agrandir leur zone de
domination. Ils forment des alliances pour se protéger les uns des autres : la Triple-
Entente : France, la Russie et le Royaume-Uni (+ le japon1914, l’Italie1915,
Roumanie1916, Grèce1917), la Triple-Alliance : l’Allemagne, l’Autriche-Hongrie et
l’Italie (+l’empire ottoman1914, Bulgarie1915).
La Première Guerre mondiale est tout d’abord une guerre de frontières : la France
veut récupérer l’Alsace et la Lorraine, perdues en 1871 ; l’Empire austro-hongrois et
l’Empire russe s’opposent pour dominer les peuples slaves.C’est aussi une guerre
économique : la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne sont des nations
industrialisées qui espèrent, en gagnant le conflit, s’agrandir et donc conquérir de
nouveaux marchés.
La plupart des miliaires estimaient que la guerre sera courte puisque l’Allemagne
est prise en tenaille entre la France et la Russie et la flotte britannique qui menace
son approvisionnement par voie maritime. Les allemands ont préparé un plan dit
Schlieffen qui prévoit d’attaquer la France à travers la Belgique. (Élaboré à partir de 1898
par le chef du grand état-major Alfred von Schlieffen (1833-1913), le plan Schlieffen est une réponse militaire à
l’alliance franco-russe de 1893. Obligée de se battre sur deux fronts en cas de guerre contre la France,
l’Allemagne prévoit d’écraser les troupes françaises par une offensive éclair (Blitzkrieg) avant de livrer bataille sur
le front de l’Est. Pour une rapidité d’action, il est nécessaire d’éviter une bataille frontale et donc de contourner le
système défensif français par la Belgique et le Luxembourg ; et la condition de réussite du plan, comme le
souligne Schlieffen au seuil de la mort (1913), est une concentration massive des forces armées sur l’aile droite,
c’est-à-dire sur la Belgique, alors neutre. Au début de la Première Guerre mondiale, le successeur de Schlieffen à
l’état-major, le comte von Moltke, met en application cette stratégie.)
L’avancée allemande fut
rapide, en Sept. 1914 ils sont à 40 Km de Paris et ils remportent une victoire sur le
front russe à Tannenberg. Le général français Joffre lance une contre offensive et
réussi à stopper l’avancée allemande à la bataille de la Marne du 6-17 Sept.1914.
Le front se stabilise et s’étend sur 650 km de la frontière suisse à la mer du Nord.
La guerre de mouvement à échoué, les troupes s’enterrent dans les tranchées.
Les positions sur le front occidental restent pendant 3 années sans évolutions. Les
soldats creusent des réseaux de tranchées reliées sur tout le front et tentent de
temps à autre des percées offensives contre les adversaires se soldant par des
Les tranchées apparaissent en 1915 : ce sont des fosses creusées par les soldats pour
se protéger et défendre leurs positions. Entrecoupées de barbelés et de champs de
mines (zone appelée le no man’s land), elles ne sont parfois qu’à quelques dizaines de
mètres des lignes ennemies.
Entre 1914 et 1918, 65 millions d’hommes ont été mobilisés ; 8,5 millions d’entre eux
sont morts, ainsi que 2 millions de civils. En France, sur 8,4 millions de mobilisés, on
compte 1,3 millions de morts et plus de 2 millions d’invalides.
En août 1914, les aviations en présence sur l'ensemble des fronts totalisent environ
400 avions (180 allemands, 138 français, 63 anglais, 24 belges) et quelques dizaines
de dirigeables. La mission principales des moyens aériens était la reconnaissance mais
progressivement les ces moyens se spécialisent leur efficacité s’améliore suite aux
progrès techniques.
1-La reconnaissance : Dans les premiers mois de la guerre les chefs militaires n’ont
recours à l’aviation que pour des opérations de reconnaissance ou d’information. Mais
en raison de l’enlisement du conflit et de la stabilisation des fronts, les responsables
des armées décident finalement de confier aux aviateurs des missions de plus en plus
offensives. Cela conduit à apporter aux avions de nombreuses modifications
techniques afin d’en améliorer les performances : on s’attache en particulier à
augmenter la stabilité en vol, ainsi que la puissance des moteurs pour permettre
d’embarquer une charge plus importante. Dès le début de la guerre, les premiers
aviateurs militaires sont utilisés par quelques états-majors et par l'artillerie comme
éclaireurs et comme observateurs. Dans les deux camps, les premiers avions sont
essentiellement des biplaces de reconnaissance, emportant un pilote et un
observateur. Les premiers avions, comme le Vicker FB5(GB.), servent essentiellement
à l'observation et à la reconnaissance en territoire ennemi, mais ils sont peu armés,
lents et vulnérables aux tirs anti-aériens. Parmi les avions de reconnaissance on cite :
Caudron, Farman(GB).
2-La chasse : La nécessité d'empêcher les pilotes ennemis de venir observer les
lignes conduit très vite à la mise au point des premiers chasseurs. Les aviateurs
emportent d'abord de simples carabines, puis des mitrailleuses adaptées sont
installées sur les appareils. Pour la première fois, le 5 octobre 1914, un bombardier
Voisin (Fr) armé d'une mitrailleuse abat un Taube allemand. Le 31 octobre 1914, le
commandant Laurens effectue le premier vol de reconnaissance de nuit et rédige un
rapport qui fera date sur le vol de nuit en opérations. En 1915, le pilote français
Roland Garros est le premier à abattre un avion avec une mitrailleuse placée à travers
l'hélice. Le concepteur d'avion néerlandais Anthony Fokker, qui travaille avec les
Allemands, crée le Fokker Eindecker. L'apparition en 1915 du Fokker E-2, dont la
mitrailleuse est synchronisée avec le moteur pour pouvoir tirer à travers l'hélice,
ouvre véritablement l'ère du combat aérien. Parmi les avions chasseurs les plus
célèbres de la 1èreGuerre on cite : Morane(Fr),, Spad(Fr), Bristol(GB),, Fokker(All.).
4- L’apport humain Les hommes qui les pilotent deviennent les combattants les plus
illustres de la guerre. L'as de l’aviation allemand Manfred von Richthofen, surnommé
« le Baron rouge », remporte 80 victoires avant de mourir en 1917. René Fonck, un
pilote français crédité de 75 victoires, est le plus grand as qui survivra à la guerre. On
peut citer aussi les Français Georges Guynemer et Charles Nungesser, du Britannique
Albert Ball, du Canadien William Bishop et l'Américain Eddie Rickenbacker.
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1918 À 1939
À la fin de la Première Guerre mondiale, 17 700 avions ont été produits au total par
les belligérants. Des dizaines de milliers d'hommes ont été formés à leur construction
et à leur utilisation. (France a produit 92 400 moteurs, autant que ses alliés et l'Allemagne réunis, elle a fourni
notamment tous les avions sur lesquels ont combattu les pilotes américains). Ce potentiel nouveau en
matériels, en spécialistes et en capacité industrielle est désormais disponible pour
favoriser le développement de l'aviation commerciale et de loisir.
I- L’AVIATION CIVILE :
2- L’Aviation militaire :
Dans les armées l'aviation a prouvé sa valeur opérationnelle et a conquis une place
importante. En 1918, les Français créent la première division aérienne, groupant sous
un commandement unique un ensemble de 600 avions de chasse et de bombardiers.
La même année apparaît la notion d’escadre à trois groupes, puis celle de brigade
d’aviation. À partir du milieu de l’année, chaque offensive alliée est appuyée par 300 à
500 avions. La même année, plusieurs institutions britanniques sont regroupées et
forment la Royal Air Force (RAF). L'aviation militaire allemande est dissoute en 1919
par le traité de Versailles, tandis que dans les nations alliées victorieuses, les
partisans de l'aviation luttent pour faire de l'avion l'arme du futur.
Durant les années 20, le robuste biplan constitue l’unique modèle de construction. En
En Allemagne, après son arrivée au pouvoir, Hitler reconstruit l’Armée qui devient
la Wehrmacht et se divise en armée de terre (Heer), marine (Kriegsmarine) et armée
de l’air (Luftwaffe). Au début de la Seconde Guerre mondiale, la Wehrmacht compte
3,2 millions d’hommes : 2,75 millions dans l’armée de terre, 400 000 dans l’armée de
l’air et 50 000 dans la marine. Elle atteindra son effectif maximal à la mi-1943 avec
11 millions d’hommes. L'enthousiasme d'anciens pilotes de la Première Guerre
mondiale, désormais influents, comme Hermann Göring, a eu pour conséquence la
conception de nombreux monoplans, qui deviendront, cinq ans plus tard, les
bombardiers et les chasseurs de la Luftwaffe (force aérienne allemande) : le
Heinkel 111, le Dornier 17 et bombardier lourd Messerschmitt Bf-109.
1939-1945
L'échec des efforts de paix : Les années vingt étaient marquées par la volonté de bâtir
une paix stable (création de la SDN à Genève 1920, l’adhésion de l’All. à la SDN en
1926, Le traité de Paris du 27 août 1928 qui considère la guerre « hors-la-loi »), mais
la situation change radicalement avec les effets de la grande crise et la montée des
fascismes.
L’Allemagne hitlérienne : En janvier 1933, Adolf Hitler, le chef du Parti nazi, fut
nommé chancelier par le président de la République Paul von Hindenburg. Le Führer
(« guide ») prônait un fascisme basé sur « supériorité » de la race aryenne. Face à
l’humiliation du diktat de Versailles, Hitler mit en avant la théorie du Lebensraum
« espace vital au peuple allemand ».
L’URSS de Staline : En octobre 1917, les bolcheviks arrivent au pouvoir. En 1922, ils
instaurent l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS). En 1924, Staline
succède à Lénine et prend la direction du Parti communiste et du pays, instaurant un
régime de terreur au sein d’un État totalitaire.
Les agressions des dictatures : Hitler s’engagea dans une politique de violation du
traité de Versailles : dès 1933, il quitta la SDN ; en 1935, il dénonça les clauses de
désarmement du traité de Versailles, reconstitua une nouvelle force aérienne, la
Luftwaffe, réintroduisit la conscription obligatoire (en mai 1935) ; il remilitarisa, en
mars 1936, la Rhénanie, sans déclencher d’autres réactions que des protestations
oratoires de la France. Hitler mit son nouvel armement à l’essai lors de la guerre
d’Espagne, en soutenant les forces putschistes du général Franco. Cette opération, qui
dura de 1936 à 1939, lui permit d’entrer en collaboration plus étroite avec Mussolini,
qui soutenait également les chefs militaires rebelles. En outre, le Duce avait, dès
1935, commencé à mettre en pratique ses visées expansionnistes ; les armées
italiennes s’étaient emparées de l’Éthiopie (3 octobre 1935), mettant en évidence les
impuissances de la SDN, brouillant l’Italie avec le Royaume-Uni et la France.
2- Principales phases :
Réuni autour de leur Führer, les allemands se sont bien préparés à la guerre et la
stratégie mise au point « Blitzkrieg » guerre éclair va leur permettre de remporter
une série de victoire jusqu’à 1942. L'architecte du plan d'invasion grâce au
blitzkrieg d'Hitler était le général Fritz Erich von Manstein, qui mit au point un
système d'unités blindées très mobiles (Panzerdivisionen), soutenues par
l'infanterie motorisée et accompagnées d'un soutien aérien massif (les Stuka pour
le bombardement en piquet).
* La mondialisation du conflit :
- L’Allemagne attaque l’URSS : Le 22 Juin 1941, Hitler lance sur l’URSS 4 millions de
soldats, 3300 chars t 5000 avions. Cette opération dite Barbarossa surprend les
soviétiques qui reculent 1000 Km. L’Armée rouge perd plus d’un million d’hommes
mais réussit à stopper les allemands sur les routes de Moscou et Leningrad. La
wehrmacht est obligée à passer l’hiver sur la défensive.
- Pearl Harbour : les EU entrent en guerre. Le Japon veut étendre son influence en
extrême orient. Il profite de la défaite de la France et des pays bas pour occuper
leurs colonies. Les conquêtes japonaises se heurtent à la présence américaine dans
le Pacifique. Le 7 déc. 1941 l’aviation japonaise détruit la flotte américaine basée à
Pearl Harbour, les EU entrent en guerre.
En Nov. 1942 les américains débarquent en Af. du Nord puis en sicile. Leur
progression en Italie fut rapide et provoque la chute de Mussolini. En Union
Soviétique les allemands sont lourdement battu à Koursk la plus grande bataille de
blindés de l’histoire (5-13 Juillet 1943 : 2 millions d’hommes, 3000 blindés, dont
900 milles H. de Von Kluge, 2700 chars (Tigre), 10 milles canons, 2000 avions
allemands. La contre attaque du gl. Popov a mis fin à l’opération allemande
Citadelle : pertes 100 milles h., cimetière des blindés). Les Alliés coordonnent leurs
Enfin, Hitler commet une lourde erreur en ordonnant de bombarder les villes anglaises
au lieu de continuer à détruire les aérodromes de la RAF. La résistance était héroïque
et le moral n’est pas entamé.
L'US Air Force renforce sa flotte aérienne par les chasseurs d'escorte à long rayon
d'action, comme le Republic P-47, le North American P-51 et le Lockheed P-38, ce qui
contribue à lui redonner l’avantage lors des grandes batailles de jour au-dessus de
l'Allemagne. Les bombardements de nuit menés par la RAF se sont améliorés grâce
aux nouveaux systèmes d’aide à la navigation ou la cartographie radar H2S qui
guident les bombardiers vers leurs objectifs. Les éclaireurs Pathfinder délimitent les
zones à bombarder en lâchant des marqueurs lumineux, les bombardement étaient
massifs, 1000 avions participent parfois au bombardement d’une zone. En 1944,
l'US Air Force et la RAF inaugurent les bombardements « around the clock » : une
première vague de bombardiers frappe une ville de jour, puis une seconde vague
attaque la même ville de nuit. Une par une, les villes allemandes sont détruites
(incendies de Hambourg, de Dresde, etc.).
3- Sur le front Russe : L'aviation joue également un rôle tactique important. Les
Soviétiques n’entreprennent pas de bombardements stratégiques. Mais leurs
chasseurs-bombardiers et leurs avions d'assaut MiG et Yak contribuent efficacement à
la destruction de la Wehrmacht et à l'avance des troupes terrestres soviétiques qui
ont pu conquérir l'Europe centrale jusqu'à Berlin assurant aussi la victoire politique de
Sur le plan politique, la fin de la Seconde Guerre mondiale ouvrit le monde à une
nouvelle ère bipolaire, caractérisée par la guerre froide entre les deux États qui
étaient sortis grandis et renforcés de la guerre : l’Union soviétique et les États-Unis.
En revanche, l’Europe fut réorganisée, de nouvelles frontières furent créées et la
puissance européenne déclina. Les pays colonisés accentuent la lutte à
l’indépendance.
CONCLUSION
En six années de guerre, 675 000 avions ont été construits dans le monde : plus de
300 000 aux États-Unis, 227 000 en Grande-Bretagne, 100 000 en URSS, 80 000 au
Japon, 70 000 en Allemagne. Le conflit a favorisé la mise au point d'innovations
majeures, sur lesquelles reposent encore la plupart des systèmes d'armes actuels :
avions à réaction, hélicoptères, missiles balistiques et de croisières, radars, DCA
automatique, bombes atomiques.
- LES RADARS
- LES BOMBARDEMENTS DE NUIT
- LA GUERRE ELECTRONIQUE
- L’AVION A REACTEUR
- LA GIRAVIATION
- LE SUPERSONIQUE
- LA FUSEE
A la fin de la 2ème G.M les allemands ont utilisé les missiles V1 et V2. Le V1
(Vergeltungswaffe 1, en français, « arme de représailles n° 1 »), est une sorte d’avion
à réaction sans pilote. Il a un rayon d’action initial de 240 km, étendu ultérieurement
à 400 km, et peut transporter une ogive explosive de 454 kg ou 850 kg à la vitesse de
650 km/h. Une petite hélice placée à l’avant de l’engin mesure la distance parcourue.
Le moteur est coupé à proximité de la cible, et la « bombe volante » termine sa
course en vol plané jusqu’à sa cible. Le V1 entre en vigueur le 13 juin 1944, date à
laquelle 9 000 missiles de ce type sont lancés vers l'Angleterre. Mais son efficacité
reste limitée, car sa vitesse relativement faible en fait une cible aisée pour les unités
de défense anti-aérienne. La DCA ou même l’aviation britannique peuvent l’intercepter
facilement et l’abattre. Il est également très imprécis. Environ 29 000 V1 ont été
lancés sur Londres, Anvers et Bruxelles. Le missile V2, qui se déplace à 5 600 km/h,
est en revanche beaucoup plus rapide, et de ce fait, beaucoup plus difficile à
atteindre. Mis au point par l'ingénieur allemand Werner von Braun, le V2 n’est pas le
successeur du V1, mais plutôt son « concurrent », développé par le ministère
allemand de l’Air. Baptisé au départ A4, il devient vite le V2. Engin de 14 mètres de
haut, d’une masse au décollage de 13 tonnes, dont 9 tonnes de propergol, il a une
portée d’environ 320 km et est alors pratiquement impossible à abattre en vol. Ses
rampes de lancement mobiles, beaucoup plus courtes que celles des V1 (qui
nécessitaient des rampes fixes de 48 mètres de long), en font une cible moins aisée à
atteindre au sol.
Une nouvelle génération d'avions de chasse supersoniques fait son apparition après
Le concept « ailes à géométrie variable » connaît un peu plus de succès. L’objectif est
de réaliser des ailes d’avions dont la disposition varie selon les phases du vol. En
effet, les ailes delta en flèche sont idéales pour les vols supersoniques, mais elles sont
moins propices aux vols à plus basse altitude et à vitesse moins élevée. Par ailleurs,
les ailes droites et à grande portance sont plus efficaces au moment du décollage et
de l’atterrissage. Ainsi, les ailes à géométrie variable apparaissent comme un bon
compromis entre les deux types d’ailes. Elles peuvent pivoter autour d'un axe proche
du fuselage. Pour le décollage, elles se développent perpendiculairement à l'avion. En
accélération, elles se replient pour former un triangle en delta. Le premier avion à
utiliser ce type d’ailes est le Convair F-111, construit pour l'US Navy, mais en fait
utilisé par l'US Air Force (l'US Navy lui ayant finalement préféré le chasseur F-
14 Tomcat pour équiper ses porte-avions). Le Tornado multipartite dans ses deux
versions, bombardier ou intercepteur, est le seul avion à géométrie variable en service
en Europe. Bien que la « géométrie variable » résolve certains problèmes, la
complexité et le poids supplémentaire du mécanisme en freinent l’emploi.
Tandis que l'Amérique tire les leçons de la guerre du Viêt Nam, l'Union soviétique
continue à construire des avions de plus en plus performants. Le MiG-23 Flogger à
géométrie variable et le MiG-25 Foxbat, qui vole à Mach 3, étonnent les observateurs
occidentaux lorsqu'ils font leur apparition dans les années soixante-dix. De manière
générale, les avions soviétiques sont conçus pour opérer à partir de bases avancées
Histoire de l’Aviation 2013/2014 Cdt BOUGUEZZI Page 26
ne possédant souvent que très peu d’infrastructures en bon état (pistes d'atterrissage
accidentées, etc.). Ils sont robustes, lourds et peu sophistiqués aux yeux des
Occidentaux. Mais ils sont très appréciés par de nombreux pays moins développés,
précisément pour leur robustesse et pour leur capacité à fonctionner sans les
infrastructures complexes indispensables aux chasseurs à réaction occidentaux.
L'armée de l'air soviétique possède également un bombardier lourd supersonique : le
Tupolev Tu-160 Blackjack à géométrie variable.
Les énormes coûts de développement d'un nouvel avion de guerre contraignent les
pays européens à coopérer. Le Tornado tripartite résulte d'une collaboration entre
l’Angleterre, l’Allemagne et l’Italie ; son successeur, l'European Fighter Aircraft (EFA)
ajoute la contribution de l'Espagne. L'EFA est un chasseur qui tire profit de toutes les
technologies de pointe : il possède un équipement électronique sophistiqué qui inclut
un système informatique commandé par la parole, et divers matériaux composites
entrent dans sa constitution. La France abandonne le projet EFA, et Dassault,
constructeur du Mirage, crée à la place le Rafale, avion multimission à la pointe du
progrès. Le Rafale servira dans l'armée de l'air française et sur le porte-avions
Charles-de-Gaulle. De son côté, le Suédois SAAB, qui a réalisé, dans les années
cinquante, le Draken aux ailes en profil en manivelle et, dans les années soixante-dix,
le Viggen, chasseur-bombardier lourd aux grands ailerons montés en avant de l’aile
delta, construit actuellement un chasseur léger, le JAS Gripen, qui devrait coûter
moitié moins cher que l'Eurofighter ou le Rafale.
Les leçons du Viêt Nam conduisent l’US Air Force à construire deux nouveaux avions :
le F-16 de General Dynamics et le F-15 de McDonnell-Douglas. Le F-16 est à l'origine
un prototype expérimental de chasseur léger, qui connaît un grand succès lors des
essais de qualification et dont l'US Air Force et d'autres forces aériennes s’équipent en
grand nombre. L'intérêt principal du monomoteur F-16 est sa manœuvrabilité. Le F-
15 Eagle est un chasseur bimoteur bien plus grand, initialement construit en version
monoplace pour affronter le MiG-25 Foxbat soviétique. Toutefois, le dernier modèle, le
F-15E biplace, est un avion d'attaque au sol évolué. Là encore, la maîtrise des coûts
mène les fabricants à tirer le meilleur parti de cellules déjà éprouvées plutôt qu'à
chercher de nouveaux concepts.
Aujourd’hui, des avions comme les MiG-29 et Sukhoi Su-27 russes, les Eurofighters,
et les F-16 ne sont plus conçus dans le seul but d'équiper les forces aériennes des
grandes puissances, qui sont leurs premiers clients, mais aussi pour être vendus aux
armées de l'air des pays en développement. La course aux nouvelles technologies, qui
a prédominé dans la conception des avions de guerre depuis la Première Guerre
mondiale et jusqu'aux années quatre-vingt, est dorénavant freinée par la prise en
compte des aspects économiques des flottes aériennes.
7 AUJOURD'HUI ET DEMAIN
La guerre du Golfe, en 1990 et 1991, illustre à quel point l'aviation militaire domine la
guerre moderne. Pendant des semaines et même des mois après l'invasion irakienne
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du Koweït en 1990, le Lockheed C-130 Hercules, le C-141 Starlifter et le C-5A Galaxy
transportent des troupes de combat et de soutien ainsi que des tonnes d'équipement
et d'autres fournitures jusqu'au Proche-Orient. Les chasseurs furtifs Lockheed F-117
lancent l'opération « Tempête du désert » au matin du 17 janvier 1991, par des
attaques dévastatrices sur les centres de communication et les postes de
commandement irakiens.
Plus récemment, le conflit du Kosovo a montré l’apothéose de l’« Air Power » avec
l’opération « Allied Force ». Cette opération était divisée en trois étapes : destruction
des capacités de défense anti-aériennes de l’armée yougoslave ; destruction des
capacités militaires et paramilitaires serbes à mener des actions au Kosovo ;
destruction des forces armées sur l’ensemble du territoire yougoslave.
L’OTAN est parvenue à dominer l’espace aérien assez rapidement. Les pays européens
ont déployé un maximum de 260 appareils (180 appareils d’interception et d’attaque,
19 avions de reconnaissance et 63 appareils de soutien et de transport), soit un peu
moins de 30 p. 100 des avions engagés dans l’opération. Cependant, ces avions
De nos jours, les missions remplies par les avions militaires sont extrêmement variées : reconnaissance,
surveillance, interception, appui tactique au sol, guerre navale, bombardement stratégique. Les avions à
réaction volent à plus de trois fois la vitesse du son (Mach 3) et peuvent emporter tout un arsenal, y compris
des armes nucléaires capables de détruire une ville entière.
Même si, dès 1889, des conférences se tiennent autour de la navigation aérienne, la
première organisation internationale relative à l’aviation n’est créée qu’en 1947 : il
s’agit de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), qui dépend de l’ONU,
et dont le siège social se situe à Montréal. Il existe aujourd’hui d’autres organisations
internationales comme la Fédération aéronautique internationale (FAI) ou encore
l’Association internationale du transport aérien. Cette dernière, dont le siège social se
trouve également à Montréal, regroupe à ce jour une centaine de compagnies
aériennes ; travaillant en étroite collaboration avec l’OACI, elle s’attelle aux problèmes
posés par l’expansion des transports aériens dans le monde.
Deux écoles forment les pilotes professionnels en France. L’une est civile : l’École
nationale de l’aviation civile (ENAC) basée à Toulouse, l’autre est militaire : l’École de
l’air basée à Salon-de-Provence.
L’ENAC recrute sur concours des élèves issus des classes préparatoires aux grandes
écoles d’ingénieurs (niveau mathématiques spéciales). En plus des épreuves
Histoire de l’Aviation 2013/2014 Cdt BOUGUEZZI Page 29
théoriques, les candidats doivent subir des tests psychologiques, psychotechniques,
psychomoteurs et une épreuve d’aptitude médicale. Les diplômés sortent, au bout de
deux ans, titulaires du brevet théorique de pilote de ligne. Le recrutement est très
restreint car il suit les demandes prévisionnelles des compagnies, notamment Air
France.
Le brevet de base s’obtient en quelques heures d’école dans n’importe quel aéro-club,
mais il n’autorise que des vols locaux, seul à bord, avec retour sur le même terrain.
Des autorisations de voyages peuvent être données au coup par coup par l’instructeur
sur des parcours et des terrains reconnus. Des formations complémentaires peuvent
autoriser la voltige, le vol en montagne et le vol à vue de nuit. Ce brevet de base n’est
pas reconnu par la réglementation européenne qui est entrée en vigueur le
1er juillet 1999.
L’étape suivante est la qualification IFR (Instrument Flight Rating). Il s’agit d’un
brevet permettant le vol sans visibilité en utilisant les instruments de navigation, donc
de s’intégrer dans les circuits aériens des avions de ligne. L’instruction dure de 40 à
60 heures, elle est dispensée par une école agréée.
Pour transporter des passagers payants, il faut être titulaire du brevet de pilote
professionnel. Pour accéder à ce niveau, il faut encore passer les étapes suivantes : la
qualification IFR professionnelle, le vol en équipage, et le brevet théorique de pilote de
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ligne. C’est à ce niveau que les compagnies recrutent sur dossier lorsqu’elles ont un
besoin urgent de pilotes. Pour devenir commandant de bord sur un avion de fort
tonnage, il faut une expérience de 1 500 heures de vol qui ne peut être obtenue qu’en
compagnie.
4 BILAN DE L’AVIATION