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Serge Botton

ENSG

GEODESIE
SYSTÈMES DE
RÉFÉRENCE ET
TRANSFORMATION DE
COORDONNÉES

ÉCOLE NATIONALE DES SCIENCES GEOGRAPHIQUES.


6 et 8 avenue Blaise Pascal
77455 Marne la Vallée Cedex 2
www.ensg.ign.fr
© IGN 2006
Table des matières

Chapitre I. Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de


référence et altitudes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
Partie A. Coordonnées cartésiennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. Coordonnées cartésiennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. Coordonnées géographiques et méridien origine. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
3. Coordonnées planes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
4. Altitudes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
5. Méthodes de réalisation d’un système géodésique. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
6. Pourquoi de nombreux systèmes ?. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

Chapitre II. Transformations de coordonnées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

Partie A. Schéma général des transformations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21


Partie B. Similitude dans l'espace. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
Partie C. Transformation de Molodenski. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
1. Transformation de Molodenski. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
2. Interpolations polynomiales. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24

Chapitre III. Principaux systèmes de référence et systèmes


géodésiques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Partie A. Historique des systèmes géodésiques français antérieurs à la
NTF. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
1. Historique des systèmes géodésiques français antérieurs à la NTF. . . . . . . . . 27
2. Description de la Nouvelle Triangulation de la France (NTF). . . . . . . . . . . . . . . 28
3. ED50, European Datum 1950. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
4. WGS84 : World Geodetic System. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
5. Système de référence terrestre de l’IERS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6. ETRS89, European Terrestrial Reference System. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
7. RGF, Réseau Géodésique Français. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
8. Le nouveau système légal RGF93. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
Chapitre

I
Référentiels,
systèmes
géodésiques,
systèmes de
référence et
altitudes

Partie A. Coordonnées cartésiennes

1. Coordonnées cartésiennes
Le référentiel géodésique est un repère affine dans l'espace.

Il vérifie les conditions suivantes :


♦ il est proche du centre des masses de la Terre ;
♦ est orthogonale, et les 3 vecteurs ont la même norme proche de 1 ;

♦ est proche et parallèle à l'axe de rotation de la Terre ;

♦ est confondu avec le plan méridien de Greenwich ;


6 GEODESIE

♦ est tel que soit directe.

SCH. 1 : RÉFÉRENTIEL GÉODÉSIQUE

Les coordonnées obtenues sont cartésiennes de .Elles sont de plus


tridimensionnelles et géocentriques.
Cette notion est théorique et sa réalisation numérique s'appelle :
♦ système géodésique, pour une réalisation locale ou nationale ;
♦ système de référence pour une réalisation globale par techniques spatiales.

En pratique ces systèmes s'appuient sur des réseaux géodésiques qui sont un ensemble
de points matérialisés. Aujourd'hui les réseaux ne sont plus simplement des bornes ou
repères mais sont équipés en permanence de récepteurs GPS. On parle alors de réseaux
permanents ou actifs.

TAB. 1 : EXEMPLE DE MATÉRIALISATION

2. Coordonnées géographiques et méridien origine


2.1. Principe
Pour chaque système on associe un ellipsoïde géodésique. C'est la forme
mathématique qui modélise le mieux la forme de la Terre.
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 7

C'est un ellipsoïde de révolution aplati défini de la façon suivante :


♦ centre est confondu avec l'origine O du système géodésique ;
♦ petit axe est confondu avec l'axe ;

♦ son demi-grand axe est d'environ 6 370 km, son demi-petit axe est d'environ
6 350 km, ce qui donne un aplatissement de l'ordre de 1/300.

Une fois l'ellipsoïde choisi, on définit un nouveau type de coordonnées :


les coordonnées géographiques de sont définies de la façon suivante :
♦ la longitude λ est l'angle orienté entre et le plan méridien de M ;

♦ la latitude ϕ est l'angle orienté dans le plan méridien de entre l'équateur et la


normale à l'ellipsoïde en ;

♦ la hauteur est la distance algébrique .

SCH. 2 : ELLIPSOÏDE ET COORDONNÉES GÉOGRAPHIQUES

Le choix de l'ellipsoïde n'est pas unique. L'écart entre les demi-grands axes peut
atteindre quelques centaines de mètres. Plus d'une centaine d'ellipsoïdes ont été ou sont
utilisés aujourd'hui dans le monde.
Attention
Un ellipsoïde peut porter le même nom dans différents systèmes géodésiques
mais ne pas avoir les mêmes paramètres de définition.
Par exemple, l'ellipsoïde Clarke 1880, très utilisé, a plusieurs valeurs pour ses
paramètres de définition. Initialement il fut défini en pieds. La conversion en
mètre n'étant pas unique, ses paramètres de définitions diffèrent aujourd'hui d'un
pays à l'autre.

En revanche les systèmes spatiaux ont tous adopté l'ellipsoïde international IAG GRS
80 comme référence.
8 GEODESIE

INTERNATIONAL-
6378388.0000 6356911.9461 297.000000 .006722670022 .081991889979 A,1/F
HAYFORD 1909

CLARKE 1880
6378249.1453 293.465000 .006803511283 .082483400044
ANGLAIS
CLARKE 1866 6378206.4000 6356583.8000 294.978698 .006768657997 .082271854223 A,B
KRASSOWSKY
6378245.0000 6356863.0188 298.300000 .006693421623 .081813334017 A,1/F
URSS 1940
EVEREST 1830 6377276.3452 6356075.4133 300.8017 .00663784663 .081472980983 A,1/F
CLARKE 1880
6378249.2000 6356515.0000 293.466021 .006803487646 .082483256763 A,B
IGN
HELMERT 1906 6378200.0000 6356818.1696 298.3 .006693421632 .08181333407 A,B
PLESSIS 1817 6376523.0000 6355862.9333 308.640000 .006469543738 .080433473989 A,1/F
DELAMBRE
1810-CARTE 6376985.0000 308.640000 .006469543738 .080433473989 A,1/F
DE France
CLARKE 1880
6378300.7893 6356566.4347 293.466307 .006803481024 .082483216618 A,B
PALESTINE
POIDS ET
MESURES 6375739.0000 6356666.521 334.290000 .005973880723 .077290883829 A,1/F
1799
SPHERE
6371598. 6371598. 0.00000000000 0.00000000000
PICARD
CLARKE 1858 6378360.7060 6356684.7708 294.260000 .006785161574 .082372092204 A,1/F
IAG GRS 1980 6378137.0000 6356752.3141 298.257222 .006694380025 .081819191057 A,1/F
CLARKE 1880
6378249.1388 6356514.9603 293.466309 .006803480993 .082483216431 A,B
MODIFIE
WGS84 6378137.0000 298.257224 .00669437998 .081819190783 A,1/F
EVEREST 1967 6377298.5650 6356097.5593 300.8017 .006637846621 .081472980927 A,B
HAYFORD
6378283.0000 6356864.9913 297.8 .006704640829 .081881871185 A,B
1906

TAB. 2 : EXEMPLES D'ELLIPSOÏDES UTILISÉS DANS LE MONDE

La connaissance des paramètres de l'ellipsoïde permet de passer des coordonnées


cartésiennes (définies au paragraphe précédent) aux coordonnées géographiques par
des formules exactes.

2.2. Méridien origine


C'est le plan méridien passant par un lieu L donné qui sert d'origine à la mesure
des longitudes λ '.

Ainsi, si λ et λ 0 sont les longitudes respectives de et de L par rapport à Greenwich,


on a λ ' = λ - λ 0.
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 9

SCH. 3 : MÉRIDIEN ORIGINE

Beaucoup de pays ont adopté des méridiens origines pour leur système géodésique
national. Aujourd'hui, tous les nouveaux systèmes issus de mesures spatiales ont
adopté le méridien origine de Greenwich.
En France la NTF (Nouvelle Triangulation Française) , système géodésique réalisé par
mesures terrestres, utilise le méridien de Paris pour origine dont la valeur
conventionnelle par rapport à Greenwich est .

3. Coordonnées planes
La projection cartographique ou représentation plane est une fonction d'un
ellipsoïde (ou morceau d'ellipsoïde) vers un plan de projection (ou partie de
plan) .

Appelons un repère orthonormal direct du plan de projection et les


coordonnées cartésiennes d'un point quelconque de ce plan de projection.
La projection cartographique est définie par la donnée de 2 fonctions et telles
que :

Les coordonnées en projection sont :


♦ et les coordonnées de ,point image de dans le plan de projection ;
♦ hauteur de au-dessus de l'ellipsoïde.

Il existe de nombreuses projections cartographiques.


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4. Altitudes
La notion d'altitude, très utilisée par tous les aménageurs, n'a pas de définition
géométrique simple. En effet, le but d'un réseau de nivellement est de fournir des
altitudes de points matérialisés répondant à des critères très précis dont voici les plus
importants :
♦ si un point A a une altitude supérieure à un point B, l'eau doit couler de A vers B ;
♦ l'altitude d'un point doit être unique et ne pas dépendre de la façon dont on la
mesure ;
♦ les altitudes doivent être exprimées en mètre ;
♦ localement une mesure de dénivelée doit être égale à une différence d'altitude.

Pour que ces critères soient respectés et en particulier le deuxième, il faut tenir compte
du champ de pesanteur terrestre. Les altitudes sont donc définies comme des grandeurs
physiques et non géométriques que l'on rend homogène à des mètres.
Physiquement une altitude peut être assimilée à une « hauteur » au-dessus d'une
équipotentielle particulière du champ de pesanteur terrestre, appelée géoïde, proche du
niveau moyen des mers.
4.1. Champ de pesanteur terrestre
Deux forces s'exercent sur un point extérieur à la Terre de masse :la force de
gravitation universelle exercée par la Terre, et la force centrifuge. Leur somme
constitue le champ de pesanteur terrestre .
4.1.1. Force de gravitation universelle
La force élémentaire exercée par vaut :
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 11

SCH. 4 : SOMME DES FORCES EXERCÉES SUR UN POINT P' PROCHE DE LA SURFACE DE LA TERRE

où :
♦ est la constante de gravitation universelle ;

Donc, la force globale exercée par la Terre est :

4.1.2. Force centrifuge

où :
♦ est la vitesse de rotation diurne de la Terre ;
♦ ;
♦ est la distance entre le point est l'axe de rotation de la Terre.

L'expression de la pesanteur terrestre est :


12 GEODESIE

n'est pas calculable, mais est observable avec un gravimètre.

est exprimé en m/s2, en gal (1 gal = 1 cm/s2) ou en mgal.

Sa valeur est :
♦ à l'équateur ;

♦ au pôle .

La force de gravitation universelle et la force centrifuge dérivent toutes les deux d'un
potentiel. La Terre n'étant pas sphérique et sa masse volumique non homogène, il est
impossible de décrire la force de gravitation universelle par un potentiel en 1/r. En
revanche, il est possible de considérer la Terre comme sphérique en première
approximation, donc un potentiel en 1/r et de calculer des perturbations. Pour cela,
nous utiliserons un développement en harmoniques sphériques.
Développement en harmoniques sphériques du potentiel terrestre :

où :
♦ est la masse totale de la Terre et son rayon équatorial ;
♦ sont des coordonnées sphériques du point où s'exerce ;
♦ représente la fonction de Legendre de 1ère espèce de degré et d'ordre ;
♦ et sont les coefficients caractéristiques de la répartition des masses
terrestres.

SCH. 5 : COORDONNÉES SPHÉRIQUES

Une surface équipotentielle du champ de pesanteur terrestre est une surface où est
constant ( ).
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 13

4.2. Définition d’un géoïde


Le géoïde est une surface équipotentielle du champ de pesanteur terrestre
proche du niveau moyen des mers ( ).

Voici quelques-unes de ses propriétés :


♦ a priori, géoïde et ellipsoïde peuvent être éloignés de quelques dizaines, voire une
centaine de mètres. La différence entre les deux surfaces n'est pas constante ;
♦ la verticale est la direction de g en un lieu donné. Le plan horizontal y est le plan
tangent au géoïde ;
♦ les lignes de force du champ de pesanteur terrestre (ligne dont est vecteur tangent
en tout point) sont perpendiculaires aux surfaces équipotentielles.

Le géoïde est aujourd'hui la surface de référence des altitudes.

4.3. Champ de pesanteur normal


Pour étudier le champ de pesanteur terrestre, il existe un modèle mathématique
qui sert de référence à l'étude du champ de pesanteur terrestre et qui est utilisé
dans la définition des altitudes. Il s'agit du champ normal.

Le champ de pesanteur normal γ est défini de la façon suivante :


♦ il est créé par un ellipsoïde de révolution ;
♦ l'ellipsoïde de référence a la même masse totale que la Terre et l'atmosphère ;
♦ c'est une surface équipotentielle du potentiel de pesanteur normal et ;
♦ le coefficient du potentiel normal est égal au coefficient du potentiel
terrestre.

Il existe une expression finie du potentiel normal et la donnée de la pesanteur


normale à l'équateur et au pôle suffit à calculer en tout point de l'espace à partir
d'une formule finie.

4.4. Cote géopotentielle et altitudes


4.4.1. Généralités
La cote géopotentielle, définie par :

est une grandeur observable.


En effet, g se mesure à l'aide d'un gravimètre et dn (dénivelée élémentaire) à
l'aide d'un niveau et de deux mires.
14 GEODESIE

Attention
ne dépend pas du chemin suivi.

est exprimée en m2/s2, ou en unités géopotentielles (abrégées par UGP) :

C'est à partir de cette grandeur que l'on va définir les altitudes.


L'altitude est donc la grandeur :

où :
est une valeur conventionnelle de pesanteur.

Le problème est le choix de , que l'on peut choisir de plusieurs façons et ainsi
définir des 3 types d'altitudes :

4.4.2. Altitude dynamique

où :
est une valeur arbitraire constante de pesanteur. Généralement on choisit pour la
valeur de pesanteur normale à 45° de latitude.

4.4.3. Altitude orthométrique

où :
♦ est la valeur moyenne de le long de la ligne de force entre le point de la
surface terrestre et le géoïde ;
♦ est la longueur de la ligne de force sous la station entre et le géoïde.
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 15

SCH. 6 : ALTITUDE ORTHOMÉTRIQUE

4.4.4. Altitude normale

où :
♦ est la valeur moyenne de la pesanteur normale entre la projection de sur
l'ellipsoïde de référence et le point tel que :

♦ le point de la ligne de force à la distance sous la station définit le quasi-géoïde.

SCH. 7 : ALTITUDE NORMALE

Aujourd'hui de nombreux pays ont adopté les altitudes normales comme altitude
légale. C'est le cas de la France.
16 GEODESIE

4.5. Hauteur au-dessus de l'ellipsoïde, altitude


Aujourd'hui la notion de géoïde ou quasi-géoïde devient primordiale. En effet, les
systèmes spatiaux et en particulier GPS donne des hauteurs au-dessus d'un ellipsoïde
et non des altitudes. Il faut donc convertir les hauteurs en altitudes.
On montre que la relation suivante :

où :
♦ h est la hauteur au-dessus de l'ellipsoïde ;
♦ H est l'altitude ;
♦ N est la différence géoïde - ellipsoïde ;

est vraie à mieux que le millimètre.

SCH. 8 : ELLIPSOÏDE, GÉOÏDE ET SURFACE TOPOGRAPHIQUE

La connaissance de N permet donc de déterminer des altitudes à l'aide de GPS.


C'est pour cela que de nombreuses recherches ont été menées ces dernières années afin
de déterminer des surfaces de référence altimétrique les plus précises possible (voir
paragraphe suivant : exemple de modèle de géoïde) .
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 17

4.6. Méthodes de réalisation de géoïde et exemples


Il existe plusieurs méthodes de détermination d'un modèle de géoïde, en voici un bref
exposé :
♦ modèle de géoïde réalisé par comparaison de coordonnées astronomiques et de
coordonnées géodésiques. Cette méthode n'est plus utilisée aujourd'hui car elle
donne une précision sur N de l'ordre de 70 cm. L'IGN a réalisé dans les années 70 le
premier modèle de géoïde français (Géoïde Levallois) par cette méthode ;
♦ modèle de géoïde obtenu par comparaison du nivellement et la détermination
spatiale de h par méthode spatiale. Le service de géodésie et de nivellement a réalisé
un modèle de ce type le GGF97 (Géoïde Géométrique Français 1997) ;
♦ modèle de géoïde régional gravimétrique obtenu par mesure des anomalies
gravimétriques et intégration de la formule de Stokes. H. Duquenne a développé le
QGF98 (Quasi-géoïde français 1998) , qui a servi à la réalisation de la surface de
référence altimétrique Française ;
♦ modèle de géoïde régional gravimétrique déformé sur les points GPS nivelés pour
« coller » au mieux aux mesures existantes sur une région donnée. La surface de ce
type adoptée officiellement par le CNIG est la RAF98 (Référence d'altitude
Française) ;

IMG. 3 : LA RAF98 (RÉFÉRENCE D'ALTITUDE FRANÇAISE)


18 GEODESIE

♦ modèle de géoïde mondial obtenu à partir de l'intégration des perturbations des


trajectoires des satellites. Le modèle le plus utilisé aujourd'hui est L'EGM96 (Earth
Gravity Model 1996) qui est associé au WGS84.

IMG. 4 : HAUTEUR AU-DESSUS DE L'ELLIPSOÏDE WGS84 POUR LE GÉOÏDE EGM96

5. Méthodes de réalisation d’un système géodésique


Rappel
Il faut distinguer deux périodes dans la réalisation des réseaux géodésiques.
Avant les années 60, les techniques utilisées étaient uniquement terrestres -
mesures d'angles et de distances - et locales, la rotondité de la Terre empêchant
de faire des mesures directes au-delà de 50 km. Dans les années 60 sont
apparues les techniques spatiales qui ont révolutionné la conception et la
détermination des réseaux géodésiques. Les mesures spatiales permettent d'avoir
une « vision » globale de la Terre et de déterminer les coordonnées des points
beaucoup plus rapidement et à moindre coût.
Par exemple, la détermination de la NTF (Nouvelle Triangulation Française) ,
réseau classique légal en France jusqu'en 2001, a demandé 100 ans de travail
pour le réaliser. Le RGF (Réseau Géodésique Français) a, quant à lui, été réalisé
en 5 ans.

Ces deux techniques ne donnent pas les mêmes types de résultats. Les réseaux
classiques sont fondamentalement bidimensionnels, ce qui est dû à deux raisons
Référentiels, systèmes géodésiques, systèmes de référence et altitudes 19

principales. Les mesures d'angles verticaux sont, à cause de la réfraction


atmosphérique, beaucoup plus mauvaises que les mesures d'angles horizontaux.
Les calculs des réseaux classiques commencés pour la plupart avant l'apparition des
ordinateurs ont été faits, pour les simplifier, en projection sans tenir compte de la
composante verticale. De plus les techniques terrestres ne permettent pas d'obtenir la
hauteur au-dessus de l'ellipsoïde.
Les réseaux spatiaux sont eux tridimensionnels. Les coordonnées obtenues sont
cartésiennes et géocentriques. Ces techniques ne donnent pas d'altitudes mais des
hauteurs au-dessus de l'ellipsoïde.
Réalisation par techniques terrestres
Le réseau obtenu est planimétrique et bidimensionnel.
La méthode de réalisation est la suivante :
♦ obtention des coordonnées d'un point fondamental par mesures d'angles et de temps
sur les étoiles. Pour ce point, la hauteur au-dessus de l'ellipsoïde est arbitrairement
prise égale à l'altitude, ce qui permet de positionner l'ellipsoïde de référence dans
l'espace ;
♦ mesures d'angles et de distances entre points proches puis calcul des coordonnées
par relations géométriques.

On associe à ce réseau un réseau d'altitude.


La méthode de réalisation est la suivante :
♦ détermination d'un point fondamental par mesures de marégraphie ;
♦ mesures de dénivelés géométriques et de gravimétrie.

Les coordonnées obtenues sont les suivantes :

Réalisation par techniques spatiales


Les techniques utilisées sont les suivantes :
♦ VLBI ;
♦ laser-lune ou laser-satellite ;
♦ GPS ;
♦ DORIS ;
♦ PRARE ;
♦ Galileo.

Ce réseau est tridimensionnel. Très souvent on associe un modèle de géoïde ou une


surface de référence d'altitude qui permet d'obtenir les coordonnées suivantes :
20 GEODESIE

6. Pourquoi de nombreux systèmes ?


Comme nous l'avons vu plus haut, la réalisation d'un réseau dépend de la technique de
mesure et des traitements réalisés. La précision n'a cessé de s'améliorer et il faut que le
réseau, mis au service du public, soit aux normes de précision des instruments de
mesures et de calculs contemporains.
En voici un exemple :
Exemple
Vers 1660, l'abbé Picard voulant mesurer le rayon de la Terre avait observé un
degré de méridien autour de Paris (arc « Sourdon - Malvoisine ») avec des
instruments complètement nouveaux, en grande partie conçus par lui (il avait
inventé la lunette de pointé avec un réticule, permettant des pointés très précis) ,
préfigurant les appareils employés jusqu'au début du XXe siècle, les « cercles
azimutaux ». L'Ingénieur Général Géographe J. -J. Levallois ayant procédé à un
nouveau calcul à partir des observations originales a montré en 1985 que la
précision obtenue sur sa triangulation correctement calculée en bloc était déjà de
l'ordre de 10-5, ce qui constituait une amélioration d'un facteur 10 sur les
résultats publiés à l'époque, pourtant déjà jugés excellents.

Puis l'apparition des techniques spatiales a eu comme conséquence l'apparition de


nouveaux systèmes aux caractéristiques différentes et beaucoup plus précis.
Un ordre d'idée, la précision relative de la NTF est donnée sous la forme
« 1 cm / km ». Or aujourd'hui, sans tenir compte des problèmes de transformations de
coordonnées entre systèmes un GPS, type RTK utilisé couramment en topométrie,
donne une précision relative de « 1 cm / 10 km ». Il est donc très facilement possible
de mettre en évidence des incohérences dans la NTF. C'est pour cela que l'IGN a
développé un nouveau système géodésique appuyé sur des mesures spatiales le
RGF93.
Par conséquent, il est courant que, sur une même zone, plusieurs réseaux coexistent
pour des raisons pratiques (cartes imprimées) , réglementaires ou légales.
De plus le passage d'un système à un autre n'est pas immédiat. En effet, en France,
depuis 1948, une grande partie des levées topographiques, des plans de géomètres et
des cartes imprimées (dont la carte de base au 1/25 000) a été réalisée en NTF. Le
passage au nouveau système RGF93 ne pourra se faire que très progressivement, la
transformation de l'ensemble des travaux en un laps de temps très court est quasiment
impossible et financièrement inabordable.
Chapitre

II
Transformations de
coordonnées

Partie A. Schéma général des transformations


22 GEODESIE

SCH. 9

Ce schéma résume l'ensemble des transformations possibles entre types de


coordonnées. Les transformations entre coordonnées d'un même système sont des
transformations mathématiquement exactes. Si les bons paramètres sont utilisés la
transformation est juste, dans le cas contraire elle est fausse.
Pour les transformations entre systèmes géodésiques, il est d'abord possible de ne faire
des transformations qu'entre même type de coordonnées (par exemple passage de
coordonnées géographiques en coordonnées géographiques) . Ces transformations de
coordonnées utilisent des paramètres estimés. Elles ne sont donc pas exactes mais plus
ou moins précises. La difficulté va donc consister à estimer les paramètres de passages
avec la précision requise.
La formule de passage la plus utilisée consiste à passer de coordonnées cartésiennes à
coordonnées cartésiennes par une similitude dans l'espace. C'est la transformation
mathématiquement la plus simple et pour laquelle les paramètres sont le plus facile à
interpréter.
Transformations de coordonnées 23

Partie B. Similitude dans l'espace


Voici les paramètres de la modélisation d'un changement entre deux repères affines
orthogonaux et par 7 paramètres :
♦ 3 translations

♦ 1 facteur d'échelle tel que


♦ 3 rotations autour du 1er, du 2e et du 3e axe.

SCH. 10 : LES PARAMÈTRES D'UNE SIMILITUDE 3D

Les formules de passage sont les suivantes :


Soient :
et les coordonnées de dans respectivement et .
On peut écrire :

On considère que les rotations, et le facteur d'échelle sont petits, on peut


donc linéariser la relation précédente :
♦ pour chaque ;
♦ les termes de degrés 2 (en et en )peuvent être négligés.
24 GEODESIE

Les 7 paramètres vérifient alors la relation suivante :

Connaissant les coordonnées et pour au moins 3 points, il est


possible d'estimer, par exemple par moindres carrés, les 7 paramètres de similitude.
Très souvent, pour des réseaux locaux ou nationaux, seuls les trois translations seront
estimées.

Partie C. Transformation de Molodenski

1. Transformation de Molodenski
Soient les coordonnées géographiques d'un point dans le référentiel
muni d'un ellipsoïde caractérisé par et .
Soient les coordonnées géographiques du même point dans le référentiel
muni d'un autre ellipsoïde .
Les formules de transformations de Molodenski sont les suivantes :
Notons :

et

Alors :

avec :

2. Interpolations polynomiales
Transformations de coordonnées 25

Soient les coordonnées planes d'un point dans le référentiel .


Soient les coordonnées géographiques du même point dans le
référentiel .
L'interpolation polynomiale se fait par des polynômes dont il faut choisir le degré. Les
formules sont les suivantes :

En général l'interpolation bilinéaire n'est utilisé qu'en 2 D pour les coordonnées


planimétriques.
Chapitre

III
Principaux systèmes
de référence et
systèmes
géodésiques

Partie A. Historique des systèmes géodésiques


français antérieurs à la NTF

1. Historique des systèmes géodésiques français


antérieurs à la NTF
Rappel
Voici les différents systèmes géodésiques qui ont été mis en place en France
depuis le milieu du XVIIe siècle avant la NTF.
♦ méridienne de Picard (1669-1671) ;
♦ méridienne de Cassini (1683-1718) ;
♦ triangulation de Cassini (1733-1770) ;
♦ méridienne de France (1739-1740) ;
♦ méridienne de Delambre et Méchain (1792-1799) ;
♦ triangulation des Ingénieurs Géographes (1819-1844) ;
nouvelle Méridienne de France (1870-1888) .
28 GEODESIE

2. Description de la Nouvelle Triangulation de la France


(NTF)
Rappel
La NTF a été réalisée par le Service Géographique des Armées (SGA) de 1898 à
1940, puis par l'IGN de 1942 à 1991.

Ses principales caractéristiques sont les suivantes :


♦ point fondamental :Paris - Croix du Panthéon ;
♦ unité angulaire, le grade (il faut noter que des longitudes données en degrés,
minutes, secondes le sont par rapport au méridien international de Greenwich) ;
♦ unité de longueur, le mètre ;
♦ méridien origine :Paris ;
♦ ellipsoïde :Clarke 1880 IGN ;
♦ représentations planes :les Lambert I, II, III et IV, pour une représentation générale
de la France le Lambert II étendu.

Caractéristiques de réalisation :
♦ 16 mesures de bases ;
♦ 1 point de Laplace tous les 300 km (azimut astronomique permettant un recalage du
réseau) ;
♦ mesures d'angles azimutaux ;
♦ calcul par blocs appuyés sur la méridienne de France (coordonnées fixées en 1930) .

Le réseau comporte environ 80 000 points.

Réseau hiérarchisé : structure Sites


Exactitude
Espacement Nombre
relative
1er ordre 30 km 800
Réseau principal 2e ordre 10 km 5 000 10-5
3e et 4e ordre 3 km 60 000
Réseau
5e ordre variable 20 000 variable
complémentaire
TAB. 3 : STRUCTURE DE LA NOUVELLE TRIANGULATION FRANÇAISE (NTF)

3. ED50, European Datum 1950


Rappel
ED 50 a été développé par l'OTAN à partir des années 1950 pour obtenir un
système européen unique. C'est un réseau obtenu à partir de mesures terrestres.
Il est utilisé par l'ensemble des armées occidentales.
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 29

Sa structure s'est appuyée sur les points (ou chaînes) de triangulation des différents
réseaux nationaux d'Europe occidentale.

IMG. 5 : CHAÎNES DE TRIANGULATION DU SYSTÈME ED50

Son point fondamental est Potsdam, où la déviation de la verticale est fixée à une
valeur conventionnelle.
♦ ellipsoïde :International 1924 (Hayford 1909) ;
♦ méridien origine :Greenwich ;
♦ unité angulaire :Degré, minute, seconde ;
♦ représentations planes : UTM (Universal Transverse Mercator) .
30 GEODESIE

4. WGS84 : World Geodetic System


Rappel
Le WGS84 a été défini par la DMA (Defense Mapping Agency) comme le
système de référence associé au GPS.
Les constantes fondamentales sont les suivantes :
♦ ellipsoïde :WGS84, il diffère du GRS80 de 2 dixièmes de millimètre sur la
longueur du demi-petit axe ;
♦ développement d’un champ de pesanteur terrestre, l’EGM96 ;
♦ paramètres de transformations avec de nombreux systèmes géodésiques
nationaux.

Il existe plusieurs réalisations :


La première réalisation est faite à partir de mesures doppler obtenues par le
prédécesseur du GPS TRANSIT.
Aujourd’hui il s’appuie sur des mesures GPS et les deux dernières réalisations sont :
♦ WGS84 (G730) en 1991;
♦ WGS84 (G873) en 1996.

Pour les dernières réalisations la cohérence interne est de l’ordre de 0, 1 m. Son


exactitude est de l’ordre de 1 m.
Toutes les coordonnées des systèmes de référence spatiaux (mondiaux, continentaux
ou nationaux) sont cohérentes avec le WGS84 a 1 mètre près.

5. Système de référence terrestre de l’IERS


Rappel
Créé en 1988, l'IERS (International Earth Rotation Service) est une instance
scientifique internationale qui doit, entre autres, maintenir et améliorer le
système de référence terrestre ITRS (International Terrestrial Reference
System) . Ce système doit être le plus précis possible, maintenu et amélioré en
permanence. Il sert aujourd'hui de référence pour tous les réseaux nationaux
issus de mesures spatiales.

Depuis 1998 l'ITRS a continuellement été amélioré et une réalisation, appelée


ITRFXX, International Terrestrial Reference Frame, (XX désignant l'année des
dernières observations utilisées) est faite chaque année ou presque (9 solutions
officiellement archivées depuis 1988) .
La première réalisation a été l'ITRF88, aujourd'hui l'ITRF2000 est la dernière
réalisation qui devrait être validée courant 2001.
L'ITRS s'appuie sur un réseau de plus en plus dense, environ 330 sites pour l'ITRF97,
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 31

500 pour la dernière réalisation l'ITRF2000.


Ces sites regroupent une ou plusieurs techniques suivantes :
♦ VLBI (Very Long Base Interferometry) ;
♦ LLR (Lunar Laser Ranging) ;
♦ SLR (Satellite Laser Ranging) ;
♦ GPS ;
♦ Doris à partir de l'ITRF94.

Pour chaque technique, un ou plusieurs centres d'analyses fournissent des solutions


comprenant les coordonnées, les vitesses des différents points ainsi que la matrice de
variance covariance complète.

IMG. 6 : CARTE DES PLAQUES TECTONIQUES

En effet la précision des techniques impose de tenir compte des mouvements des
plaques tectoniques dans les coordonnées des stations. La carte ci-après représente les
plaques tectoniques.
L'ITRF consiste en une comparaison des solutions individuelles afin d'en estimer la
qualité puis d'une combinaison de l'ensemble de ces solutions.
Les résultats sont donnés sous forme de coordonnées de points à une époque donnée,
de vitesses de déplacement ainsi que de la matrice de variance - covariance complète
issue de la combinaison.
L'exactitude absolue est subcentimétrique pour les coordonnées, quelques millimètres
par an pour les vitesses.
32 GEODESIE

IMG. 7 : CARTE DES SITES DE L'ITRF2000

Voici quelques comparaisons entre l'ITRF2000 et l'ITRF97 :

IMG. 8 : ERREURS ESTIMÉES SUR LES POSITIONS DES STATIONS

Ce graphique illustre clairement la qualité obtenue sur les coordonnées des stations et
l'amélioration des résultats entre 2 ITRF (dans notre cas l'ITRF96 et l'ITRF97)
consécutifs. Cette amélioration est due au progrès en matière de traitement des
données.
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 33

IMG. 9 : ERREURS ESTIMÉES SUR LES VITESSES DES STATIONS

IMG. 10 : VITESSES HORIZONTALES DES STATIONS ESTIMÉES DANS L’ITRF2000

Les vitesses des stations obtenues par l'ITRF sont en accord avec le modèle
géophysique de référence NNR-NUVEL1A.
34 GEODESIE

IMG. 11 : VITESSE VERTICALE DES STATIONS EUROPÉENNES

6. ETRS89, European Terrestrial Reference System


Rappel
C'est le système européen adopté par EUREF, commission européenne en
charge de la réalisation et de la maintenance du système de référence européen.
C'est une densification de l'ITRS à l'époque 1989. 0.

Mais l'ETRS89 est comobile avec la partie stable de la plaque eurasienne, les stations
sur la partie stable de la plaque n'ont pas de vitesses.
La carte suivante, montrant les vitesses des stations en Europe, illustre le mouvement
d’ensemble de la plaque. En revanche, il est clair que les stations se trouvant à la
frontière de la plaque (le Péloponnèse) ont des mouvements non parallèles au
mouvement de la plaque. Ce sont des zones de sismicités.
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 35

IMG. 12 : CARTE DES VITESSES DES STATIONS EUROPÉENNES DANS L’ITRF2000


36 GEODESIE

IMG. 13 : CARTE DES VITESSES RÉSIDUELLES DANS L’ETRS89

A chaque réalisation d'un ITRFyy correspond une réalisation de l'ETRS89 appelée


ETRFyy.
L'ETRS89 a été adopté par l'ensemble des pays européens pour la réalisation des
nouveaux systèmes géodésiques spatiaux.
Aujourd'hui sa maintenance est réalisée grâce à l'EPN (EUREF Permanent Network) .

7. RGF, Réseau Géodésique Français


Rappel
Comme l'ensemble des pays européens, la France, pour son nouveau réseau
géodésique s'appuie sur le système de référence européen. Le RGF est donc une
densification de l'ETRS89.

Caractéristiques générales :
♦ système de référence :ETRS89 ;
♦ ellipsoïde de référence :GRS80 ;
♦ méridien origine :Greenwich ;
♦ unité angulaire :degré, minute seconde ;
♦ coordonnées tridimensionnelles.
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 37

C’est un réseau hiérarchisé. Il comporte 2 réseaux.


Le Réseau de Référence Français (RRF)
Ce réseau comporte 23 points, qui ont été déterminés par géodésie spatiale (VLBI,
SLR et principalement GPS) . Un grand soin a été apporté aux calculs des coordonnées
des points afin d'obtenir une référence centimétrique.
C’est à partir des coordonnées obtenues lors de la campagne réalisée en 1993, que l’on
a fixé le nouveau Système de Référence Français appelé RGF93.

SCH. 11 : CARTE DU RÉSEAU DE RÉFÉRENCE FRANÇAIS (RRF)

Le Réseau de Base Français (RBF)


Ce réseau comporte 1 000 points GPS nouveaux, soit une répartition d’un point tous
les 30 km.
Le calcul des coordonnées s’est fait en fixant les coordonnées des 23 points du RRF a
leur valeur de référence.
38 GEODESIE

SCH. 12 : EXTRAIT DU RBF

8. Le nouveau système légal RGF93


Le RGF93 est le nouveau système de référence Français. Il a été rendu obligatoire par
un décret paru au journal officiel le 26 décembre 2000. Voici ci-dessous le texte de loi
ainsi que le décret.
8.1. Texte de loi
Loi d'Aménagement et de Développement Durable du territoire a été publiée au JO le
29 juin 1999.
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 39

ARTICLE 53
« Après l'article 88 de la loi du 4 février 1995, il est créé un article 89 ainsi
rédigé :
« Les informations localisées issues des travaux topographiques ou
cartographiques réalisés par l'Etat, les collectivités locales, les entreprises
chargées de l'exécution d'une mission de service public, ou pour leur compte,
doivent être rattachées au système national de référence de coordonnées
géographiques, planimétriques et altimétriques défini par décret et utilisable par
tous les acteurs participant à l'aménagement du territoire. »

8.2. Décret d’application


Extrait de texte légal
Décret portant application de l’article 89 de la loi n° 95-115 du 4 février
1995 modifiée d’orientation pour l’aménagement et le développement du
territoire relatif aux conditions d’exécution et de publication des levés de plans
entrepris par les services publics
Le Premier Ministre,
Sur le rapport de la ministre de l'aménagement du territoire et de
l'environnement, Vu la loi d’orientation pour l’aménagement et le
développement du territoire du 4 février 1995 modifiée par la loi d'orientation
pour l’aménagement et le développement durable du territoire du 25 juin 1999,
notamment son article 89 ;
Décrète :
Art. 1er. - Le système national de référence de coordonnées géographiques,
planimétriques et altimétriques cité à l'article 89 de la loi susvisée est défini
comme suit :

Zone Système géodésique Ellipsoïde associé Projection


France métropolitaine RGF93 IAG GRS 1980 Lambert 93
Guadeloupe,
WGS84 IAG GRS 1980 UTM Nord fuseau 20
Martinique
Guyane RGFG95 IAG GRS 1980 UTM Nord fuseau 22
Réunion RGR92 IAG GRS 1980 UTM Sud fuseau 40
TAB. 4 : A – SYSTÈMES DE RÉFÉRENCE GÉOGRAPHIQUES ET PLANIMÉTRIQUES
40 GEODESIE

Zone Système altimétrique


France métropolitaine à l'exclusion de la
IGN 1969
Corse
Corse IGN 1978
Guadeloupe IGN 1988
Martinique IGN 1987
Guyane NGG 1977
Réunion IGN 1989
TAB. 5 : B - SYSTÈMES DE RÉFÉRENCE ALTIMÉTRIQUES

La cote du zéro hydrographique dans chaque zone de marée est définie à la côte
par le Service Hydrographique et Océanographique de la Marine dans les
systèmes de référence altimétriques ci-dessus.
Art. 2. - L'Institut Géographique National en zone terrestre et le Service
Hydrographique et Océanographique de la Marine en zone maritime
entretiennent et diffusent à tout demandeur public ou privé l'information relative
à ces systèmes et à leurs caractéristiques ainsi que les éléments nécessaires à la
transformation des systèmes les plus couramment utilisés sur le territoire
national dans le système national de référence défini à l'article 1er.
Art. 3 - Le rattachement des informations localisées au système national de
référence peut être réalisé selon l'une des trois modalités suivantes :
♦ en fournissant les informations dans les systèmes légaux de coordonnées ;
♦ en fournissant les informations dans tout autre système, accompagnées des
éléments nécessaires à leur transformation dans le système national de
référence de coordonnées, avec le même niveau de précision que celui des
informations d'origine ;
♦ en reportant les informations sur un fond de plan graphique ou numérique
lui-même rattaché selon l'une des deux modalités précédentes avec le même
niveau de précision que celui du fond de plan utilisé.

Art. 4 - Un arrêté du ministre chargé de l'équipement définit les niveaux de


précision requis par catégories, pour les travaux topographiques visés à l'article
89 de la loi susvisée.
Art. 5 - Les conditions particulières de rattachement des travaux topographiques
ou cartographiques réalisés dans le cadre d’une délégation de service public sont
décrites dans les documents contractuels conclus entre l’autorité délégante et
l’entreprise chargée de l’exécution de la mission de service public. Dans le cas
où les travaux sont relatifs à une demande d’autorisation d’occuper le domaine
public, elles sont décrites par l’autorité délivrant l’autorisation, notamment lors
de la délivrance d’une permission de voirie et lors de la conclusion d’une
convention d’occupation du domaine public non routier.
Art. 6 - Sous réserve des dispositions contraires qui résulteraient d’accords
internationaux, le présent décret s'applique à compter du 1er octobre 2000 pour
tous les travaux topographiques ou cartographiques nouveaux transmis sous
Principaux systèmes de référence et systèmes géodésiques 41

forme de documents papiers ou d’images numériques maillées couvrant une


superficie supérieure à 10 000 m2 ou dont la plus grande longueur est
supérieure à 500 mètres ainsi qu’aux informations transmises sous forme
numérique vecteur couvrant une superficie supérieure à 10 000 m2 ou dont la
plus grande longueur est supérieure à 500 mètres.
Art. 7 - Le ministre de la défense, le ministre de l’économie, des finances et de
l’industrie, le ministre de l’équipement, des transports et du logement, la
ministre de l’aménagement du territoire et de l’environnement, la secrétaire
d’Etat chargée du budget, le secrétaire d’Etat chargé de l’industrie sont chargés,
chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret qui sera publié au
Journal Officiel de la République Française.

8.3. Mesures d’accompagnements


Pour permettre aux utilisateurs de transformer précisément des coordonnées NTF en
RGF 1993 et vice versa, l'Institut Géographique National (IGN) a publié une grille de
transformations par similitudes à 3 paramètres avec un pas de 0, 1° couvrant
l'ensemble du territoire national métropolitain. L'exactitude de ces paramètres de
translation est estimée à 5 cm.
De plus l'IGN met à la disposition des utilisateurs un logiciel gratuit permettant
l'emploi de cette grille CIRCE2000, les algorithmes des transformations de
coordonnées ainsi que la documentation associée. Il est téléchargeable par Internet sur
le site de l'ENSG.

8.4. Accès au RGF93


Aujourd’hui, il y a trois niveaux de qualité d’accès au RGF93 :
♦ par les bornes de la NTF et donc les coordonnées ont été recalculées en RGF93 par
la grille de transformation. La précision est de 5 centimètres en écart quadratique
moyen ;
♦ par les coordonnées des bornes du RBF, de par sa construction (observations GPS et
calculs) la précision des coordonnées sont de 2 centimètres en écart quadratique
moyen ;
♦ par les stations du RGP dont les coordonnées sont garanties à 0, 5 centimètre. Il est
possible en prenant des précautions de maintenir cette précision lors de l’installation
d’un nouveau réseau.

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