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ACTES DES XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

L es systèmes de mobilité
de l a P réhistoire
au M oyen  ge
Sous la direction de
Nicolas Naudinot, Liliane Meignen,
Didier Binder, Guirec Querré

CULTURES ET ENVIRONNEMENTS.
ÉDITIONS APDCA PRÉHISTOIRE, ANTIQUITÉ, MOYEN ÂGE
VILLE D’ANTIBES
Les systèmes de mobilité
de la Préhistoire au Moyen Âge 
ASSOCIATION POUR LA PROMOTION ET LA DIFFUSION
DES CONNAISSANCES ARCHÉOLOGIQUES
T2, 357 Boulevard Delmas
F-06600 Antibes

Relecture des textes


Anne Guérin-Castell et Clark Warren

Secrétariat d'édition, maquette et traitement des illustrations


Antoine PASQUALINI

Illustrations de couverture
Sabine Sorin
Argilos, Grèce (© J.-Y. Perreault)
La préhistoire à petits pas de Colette Swinnen et illustré par Loïc Méhée © Actes Sud, Inrap, 2008
Tapisserie :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Tapisserie_de_Bayeux#mediaviewer/File:Tapisserie_bato1.jpg
Chasseurs-collecteurs :
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/b/b2/Hadazbe_returning_from_hunt.jpg
Caravane :
http://desert-maroc.com/wordpress2012/wp-content/uploads/meharee-FlickR-_Sylvain_Bourdos-980x681.jpg

Pour toute information relative à la diffusion de nos ouvrages,


merci de bien vouloir contacter
LIBRAIRIE ARCHÉOLOGIQUE
1, rue des Artisans, BP 90, F-21803 Quetigny Cedex
Tél. : 03 80 48 98 60 - infos@librairie-archeologique.com
Site internet : www.librairie-archeologique.com

© APDCA, Antibes, 2015

ISBN 2-904110-56-2
XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

LES SYSTÈMES DE MOBILITÉ


DE LA PRÉHISTOIRE AU MOYEN ÂGE 

ACTES DES RENCONTRES


14-16 octobre 2014

Sous la direction de
Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré

Avec le concours
du CEPAM : Cultures et Environnements. Préhistoire, Antiquité, Moyen Âge (UMR 7264)
(Centre national de la recherche scientifique et Université de Nice-Sophia Antipolis),
de la Maison des Sciences de l'Homme et de la Société – Sud-Est,
de la ville d'Antibes,
et de la Direction régionale des affaires culturelles, région PACA

Éditions APDCA – Antibes – 2015


Comité d’organisation
—— Nicolas Naudinot, UMR 7264 CEPAM
—— Liliane Meignen, UMR 7264 CEPAM
—— Didier Binder, UMR 7264 CEPAM
—— Guirec Querré UMR 6566 CReAAH

Comité scientifique
—— Didier Binder (UMR 7264 CEPAM)
—— Eric Delaval (Musée d’Archéologie d’Antibes)
—— Robert L. Kelly (University of Wyoming)
—— Liliane Meignen (UMR 7264 CEPAM)
—— Nicolas Naudinot (UMR 7264 CEPAM)
—— Guirec Querré (UMR 6566 CReAAH)

Comité de lecture
—— Catherine Baroin, UMR 7041, ARSCAN, MAE Nanterre
—— Alain Beeching, UMR 5133 – Archéorient, MOM, Université Lyon 2, Lyon
—— Sylvie Beyries, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— Didier Binder, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— François Bon, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse
—— Philippe Jansen, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— Michel Lauwers, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— Vanessa Léa, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse
—— Liliane Meignen, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— Nicolas Naudinot, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice
—— Guirec Querré, UMR 6566 CReAAH, Université Rennes 1, Rennes
—— Caroline Renard, UMR 5608 TRACES, Université UT2J, Toulouse
—— Martine Regert, UMR 7264 CEPAM, UNS, Nice

Administration, gestion et logistique du colloque


—— Myriam Benoumechiara (gestionnaire CNRS, UMR7264 CEPAM, Nice, France)
—— Anne-Marie Gomez (assistante en gestion administrative CNRS, UMR7264 CEPAM,
Nice, France)

Secrétariat d’édition
—— Antoine Pasqualini (CNRS, UMR7264 CEPAM, Nice, France)
Remerciements

Les organisateurs scientifiques de ces XXXV e Rencontres tiennent à exprimer leur plus
vive gratitude aux personnes et organismes qui, par leur soutien, ont rendu possible
l’organisation de ce colloque, puis sa publication.

Tous nos remerciements donc à la ville d’Antibes-Juan les Pins, au Musée d’Archéologie
d’Antibes et à son directeur, Eric Delaval, à l’Association pour la diffusion et la
connaissance de l’archéologie (APDCA), au CNRS et au CEPAM (UMR 7264), à
la Maison des Sciences de l’Homme et de la Société Sud-est et au Service régional de
l’Archéologie (Direction régionale des Affaires Culturelles), région PACA.

Un grand merci à Myriam Benoumechiara et Anne-Marie Gomez qui ont assuré aussi
bien l’organisation préalable que le bon déroulement sur place de ces Rencontres, ainsi
qu’aux étudiants pour leur contribution à l’accueil et à la logistique durant tout le
colloque.

Nos plus vifs remerciements vont également aux collègues qui ont accepté de faire
partie du comité scientifique et surtout du comité de lecture en assurant l’expertise des
contributions.

Merci enfin à Antoine Pasqualini qui a assuré avec beaucoup de professionnalisme,


d’efficacité et de patience la préparation de cette publication.
Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge
XXXV e rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes
Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré
Éditions APDCA, Antibes, 2015

Sommaire
13 Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré
Avant-propos

Mobilité : perspectives ethno-archéologiques


19 Robert R. Kelly
Que nous apprend la mobilité des chasseurs-cueilleurs
sur la colonisation de nouveaux territoires ?
29 Charles Stépanoff
Comment les chasseurs de l’Arctique sont-ils devenus pasteurs nomades ?
Le rôle du comportement animal dans la « révolution du renne »
45 Jean-Luc Houle
Occupation de longue durée
et mobilité saisonnière en Mongolie
61 Olivier Langlois, Christine Raimond, Eric Garine
S’ancrer dans un territoire ou s’en affranchir ? Pourquoi deux sociétés
apparentées d’agriculteurs itinérants (Duupa et Dìì) du Nord-Cameroun ont-
elles adopté deux stratégies opposées ?

Dynamiques des peuplements


79 Elisa Nicoud
Ex Africa semper aliquid novi ? Les grandes dynamiques de peuplement
de l’Europe au Paléolithique ancien d’après les données archéologiques.
93 Lars Anderson, François Bon, Jean-Guillaume Bordes,
Amaranta Pasquini, Ludovic Slimak, Nicolas Teyssandier
Relier des espaces, construire de nouveaux réseaux : aux origines du
Protoaurignacien et des débuts du Paléolithique supérieur en Europe occidentale
111 Clément Ménard, François Bon
Hiatus et lacune. Occupation du Rift éthiopien à la fin du Pléistocène
et au début de l’Holocène
127 Yan Axel Gómez coutouly
Réflexions sur la valeur culturelle du débitage
par pression en Amérique du Nord

9
Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge

145 Aymeric Hermann


Dynamique de peuplement et évolution des réseaux d’échange à longue distance
en Océanie
163 Magali Coumert
Entre Antiquité et Moyen Âge, les « Grandes Migrations » barbares en question
177 Luc Buchet
La déformation volontaire du crâne. Origine et modalités de sa diffusion
en Europe occidentale

Système de mobilité et organisation des territoires


193 Caroline Renard, Sylvain Ducasse
De la rupture typologique à la fracture socio-économique. Implications sur les
systèmes de mobilité entre Solutréen récent et Badegoulien dans le Sud-Ouest
français (24-21 ka cal. BP)
209 Marie-Isabelle Cattin
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation à travers l’exemple
des campements de Monruz et Champréveyres (Suisse)
223 Antonin Tomasso
Se déplacer moins ou se déplacer autrement ? Mutations des systèmes de mobilité
et des stratégies d’approvisionnement à la fin du Paléolithique supérieur
en Provence et en Italie
241 Grégor Marchand
Mobilité circulaire et mobilité cyclique au Mésolithique :
éléments d’identification par l’archéologue
261 Frédéric Abbes
La steppe syrienne lieu de parcours et d’échanges
durant le Néolithique précéramique
273 Alain Beeching, Vanessa Léa
Interroger les mobilités des sociétés du Néolithique :
l’exemple du Chasséen méridional
291 Simon Delvaux
Les modes de transport terrestre en Égypte
305 Philippe Jansen
La mobilité des maîtres-maçons en Italie au Moyen Âge :
une mobilité technique ou culturelle ?
327 Léa Hermenault
Aborder la mobilité à travers ses impacts matériels, le cas des circulations intra-
urbaines parisiennes à la fin de la période médiévale

10
Sommaire

Mobilité, transferts et interculturalité


337 Sophie Fornage-Bontemps
Quand les idées franchissent les montagnes. L’Est de la France
et la question de la diffusion des influences épigravettiennes
au nord des Alpes entre l’Allerød et la fin du Dryas récent.
353 Sophie Méry
Mobilité et interculturalité en Arabie orientale durant la Protohistoire ancienne :
modalités de formation d’un ensemble culturel et d’entités régionales
369 Didier Binder
Transferts et interculturalités en Méditerranée nord-occidentale
(VIe-IVe millénaire cal. BCE)
387 Sandrine Bonnardin
Déplacements néolithiques : la parure comme traceur
des mobilités à la transition VIe-Ve millénaire cal. BCE
403 Guirec Querré, Serge Cassen, Thomas Calligaro
Témoin d’échanges au Néolithique le long de la façade atlantique :
la parure en variscite des tombes de l’ouest de la France.
419 Marie Besse
Territorialité, transferts, interculturalités dans les contextes
de la diffusion du Campaniforme en Europe
431 Cécile Paresys, Michaël Brunet, Bérangère Fort
Ces objets venus d’ailleurs… Images des échanges dans les tombes
champenoises de La Tène ancienne au Bas-empire

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Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge
XXXV e rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes
Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré
Éditions APDCA, Antibes, 2015

Avant-propos

Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré

Se déplacer, transporter, échanger… Ces comportements, leur place et leur


organisation ont toujours été et, à l’heure de la mondialisation, sont peut-être
encore plus que jamais au cœur du fonctionnement des systèmes socio-écono-
miques. La mobilité constitue ainsi une thématique de recherche centrale pour
les archéologues, les historiens, les ethnologues et les anthropologues en géné-
ral. Depuis longtemps intégrées aux problématiques de nos collègues anglo-
saxons, ces questions se sont développées plus récemment en France. Après
un premier colloque organisé autour de cette thématique en 2001 à Toulouse
par J. Jaubert et M. Barbaza (et publié en 2005), nous avons souhaité faire
un nouveau point, interdisciplinaire et diachronique, sur ce sujet complexe­et
désormais inévitable dans nos différents champs disciplinaires.
Les rencontres internationales d’Histoire et d’Archéologie d’Antibes
constituent­un parfait terreau afin d’aborder ces questions. Ces journées
jouissent en effet d’une forte visibilité pour les différentes communautés d’his-
toriens et d’archéologues. Elles constituent un rendez-vous attendu chaque
année, notamment par les jeunes chercheurs, auxquels elles offrent un
excellent moyen de diffusion de leurs travaux les plus innovants. Elles sont éga-
lement réputées pour leur capacité à regrouper des communautés très diver-
sifiées autour d’une grande question aux larges implications. La diachronie et
l’interdisciplinarité sont ainsi les deux éléments structurants de ces rencontres
internationales. La session 2014 n’a pas failli sur ce point.
La publication qui en découle reflète ce large panel d’approches.
Regroupant différentes communautés scientifiques (archéologues préhisto-
riens, antiquisants, médiévistes, historiens et ethnologues), les articles présen-
tés abordent les stratégies de mobilité dans toute leur diversité et complexité,
dans le cadre d’une réflexion collective largement diachronique et interdis-
ciplinaire. Ils illustrent parfaitement, entre autres, les pratiques méthodolo-

13
Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge

giques propres à chaque période dont la confrontation s’est révélée pertinente.


S’est ainsi engagée une réflexion sur les cadres conceptuels élaborés par les dif-
férentes communautés scientifiques concernées, dans les champs des sciences
humaines et de l’environnement.
De quels éléments disposons-nous pour aborder les systèmes de mobilité à
leurs différentes échelles ? Les approches sont-elles également différentes selon
la période concernée ? C’est essentiellement autour de ces vastes questions que
s’organise cet ouvrage. Les dynamiques et traçabilité des ressources, des pra-
tiques et des usages, lorsqu’elles sont abordées à partir d’approches croisées
mettant à contribution un grand nombre de champs disciplinaires, constituent
un angle d’approche particulièrement stimulant. L’analyse des systèmes de
mobilité est, par ailleurs, une solide passerelle vers la compréhension d’autres
sphères des systèmes socio-économiques. Elle permet d’aborder les relations
sociales au sein d’une communauté humaine aussi bien qu’entre différents
groupes et de discuter des interactions avec le milieu naturel.
Le terme « mobilité » englobe des comportements très variés aux échelles
spatio-temporelles multiples. Les articles présentés dans cet ouvrage sont ainsi
organisés autour de thématiques portant sur la longue durée et rendant compte
de ces différentes échelles de la mobilité : 1) grandes dynamiques de peuple-
ment, 2) organisation des territoires ou encore 3) transferts et interculturalité.
Une première série d’articles, tous proposés par des ethnologues travaillant
sur différentes régions du monde, reflète la complexité des différents facteurs
qui peuvent engendrer la mobilité des groupes. Il nous paraissait en effet indis-
pensable d’aborder ces questions dès les premières pages de ce volume afin de
montrer toute la complexité du sujet abordé, ainsi que pour rappeler à quel
point il convient de rester prudent et de prendre le recul nécessaire lorsqu’il
s’agit de traiter de mobilité avec les seules données offertes par l’Archéologie.
Une seconde série d’articles, qui couvre une chronologie très large depuis
les premiers hominidés jusqu’aux périodes historiques, porte sur la plus grande
dimension de la mobilité que nous avons définie ici comme « dynamique(s) de
peuplement ». Il est ainsi question dans cette partie des grands mouvements
de populations et diffusion de leurs cultures, et cela sur divers continents. Sur
quels critères identifier ces déplacements/diffusions ? Quelles sont les modali-
tés de diffusion de ces peuples et de leurs idées ? Quelles motivations ? Quelles
causes ? Comment reconnaître dans les équipements techniques la phase pion-
nière de migration dans un territoire ? Dans le cas de la diffusion vers des terri-
toires déjà occupés par d’autres populations, quelles sont les conséquences de
ces mouvements ?
Une large part est faite dans cet ouvrage aux fondements socio-économiques
de la mobilité. La mobilité est en effet au cœur du mode de vie des groupes
humains. Ce paramètre est ainsi essentiel pour les anthropologues puisqu’il
entretient des relations très étroites avec l’organisation sociale des sociétés,
leur système symbolique mais également avec le système technique. L’étude
des régimes de mobilité permet également d’aborder la question des relations

14
Avant-propos

hommes/milieux puisque ces stratégies constituent un des paramètres d’ajus-


tement majeur des groupes humains confrontés à des transformations environ-
nementales. Sur la base de méthodologies diverses en fonction des périodes,
les articles regroupés sous l’intitulé « Systèmes de mobilité et organisation des
territoires » mettent ainsi en évidence l’importance des systèmes de mobilité
comme facteur d’organisation socio-économique des territoires, qu’il s’agisse
des chasseurs-collecteurs de la Préhistoire ou de populations sédentaires avec
des mobilités « temporaires », souvent saisonnières ou propres à une partie du
corps social.
Enfin, pour les périodes où la documentation archéologique est beaucoup
plus diversifiée et plus riche, sont mis en évidence et largement exprimés ici
les phénomènes de transfert et interculturalité, en relation avec la mobilité
des Hommes et des objets le plus souvent : déplacements de groupes humains,
de groupes de spécialistes, échanges directs ou de proche en proche, réalisés
sur de longues distances, autant de situations plus complexes, qui permettent
de mettre en évidence des réseaux, l’appartenance à de grandes entités régio-
nales, qui apparaissent à des périodes chronologiques différentes selon les
régions géographiques considérées…
L’ambition des organisateurs de ces rencontres était de voir émerger au fur
et à mesure des communications et des discussions qu’elles ont provoquées
les acceptions différentes données à ce terme de « mobilité » et les méthodes
d’approche mises en œuvre, les critères utilisés pour l’évaluer… Le cadre par-
ticulier de ces rencontres d’Antibes permettait, en outre, de confronter des
communautés scientifiques aux disciplines variées et/ou travaillant sur des
périodes très différentes. C’est cette diversité, chronologique, disciplinaire ou
méthodologique qui a fait la richesse des discussions durant ces journées, nous
espérons que les lecteurs trouveront un aussi vif intérêt que les participants de
ces rencontres dans la lecture de cet ouvrage qui reflète cette diversité.

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Les systèmes de mobilité de la Préhistoire au Moyen Âge
XXXV e rencontres internationales d’archéologie et d’histoire d’Antibes
Sous la direction de N. Naudinot, L. Meignen, D. Binder, G. Querré
Éditions APDCA, Antibes, 2015

Ça bouge au Magdalénien :
mobilité et circulation à travers
l’exemple des campements de Monruz
et Champréveyres (Suisse)
Marie-Isabelle Cattina

Résumé
Les sites de Monruz et Champréveyres révèlent l’introduction d’une grande diversité de
matières siliceuses d’origine allochtone provenant de gîtes parfois très éloignés (jusqu’à
200 km). La composition des assemblages permet d’observer la forme d’arrivée de ces
matières, mais révèle parfois aussi l’emport de nucléus et d’outils. D’autres matières
sont géolocalisables, tels le jais, les coquillages fossiles et l’ambre, et témoignent elles
aussi de circulations parfois à très longues distances (supérieures à 200 km). Si les silex
suggèrent des régions directement fréquentées par les Magdaléniens ou la pratique
d’échanges, les autres matières ont dû vraisemblablement être obtenues uniquement
par échange de biens ou de personnes. Elles révèlent des relations qui vont au-delà du
territoire directement parcouru.
Mots clés : Magdalénien, circulation, mobilité, matières premières, technologie lithique.

Abstract
The sites of Monruz and Champréveyres show the introduction of a high proportion
of good quality flint from sometimes very distant (up to 200 km) regions. Through the
composition of these lithic assemblages we can identify the form these raw materials
arrived in, but also that cores and tools were taken away. As well as flint, other materials
have a geo-localisation, such as jet, fossil mollusc shells and amber and imply that there
was a very long distance circulation (over 200 km from Neuchâtel). If flints suggest
regions directly visited by the Magdalenian groups and/or the practice of exchanges,
the other raw materials were likely obtained through exchanges of goods and/or indi-
viduals. Thus, they reveal links and contacts between regions beyond the territory of the
groups living in Monruz and Champréveyres.
Keywords : Magdalenian, Circulation, Mobility, Raw material, Lithic technology.

a. Département de la justice, de la sécurité et de la culture, Office du patrimoine et de l’archéolo-


gie, section archéologie ; Parc et Musée d’archéologie ; Espace Paul Vouga ; 2068 Hauterive, Suisse.

209
Marie-Isabelle Cattin

Le contexte
Installés sur la rive nord du lac de Neuchâtel au pied du Jura, à un endroit où
une bande de terre isolait un petit lac du grand lac, les campements magdaléniens
de Monruz et Champréveyres sont très proches l’un de l’autre, un kilomètre uni-
quement les séparent. Plusieurs zones d’occupations datées d’environ 13 000 BP
(c. 15 500 cal. BP) ont été individualisées sur ces sites, respectivement trois secteurs
à Champréveyres et deux à Monruz (Leesch, 1997 ; Bullinger et alii, 2006 ; Leesch
et alii, 2004). Nous nous attacherons ici aux trois secteurs reliés entre eux par des
remontages de lames de silex, à savoir les secteurs 1 et 2 de Champréveyres et le
secteur 1 de Monruz. Le secteur 1 de Monruz, fouillé sur 300 m2, est le plus riche
avec un matériel lithique (44 771 pièces de silex) et osseux se regroupant autour
de 40 foyers. Le secteur 1 de Champréveyres, qui s’étend sur 200 m2, montre des
vestiges (dont 5 858 pièces de silex) se regroupant autour de 12 foyers, alors que
le secteur 2, d’environ 60 m2, ne comporte que deux structures de combustion
autour desquelles ne se répartit que peu de matériel (dont 1 325 pièces de silex).
Tous ont été fréquentés à diverses reprises à la belle saison, mais surtout du prin-
temps à l’été et moins à l’automne. D’après l’étude du fonctionnement des foyers,
une vingtaine d’occupations ont été estimées pour le secteur 1 Monruz, et six pour
le secteur 1 de Champréveyres (Leesch, 1997 ; Bullinger et alii, 2006 ; Müller
et alii, 2006 ; Plumettaz, 2007). Les deux remontages de lames, qui relient pour
l’un les secteurs 1 et 2 de Champréveyres et pour l’autre le secteur 1 de Monruz
au secteur 1 de Champréveyres, suggèrent l’occupation quasi simultanée de ces
zones, voire le déplacement des campements sur cette portion du rivage (Cattin,
2002 : 339-342 ; Cattin, 2004 : 95 ; Cattin, 2012 : 268-271).
Perceptible à travers les saisons et la multiplicité d’occupation, la mobilité
des groupes magdaléniens est certainement principalement motivée par la
recherche de leur subsistance (Costamagno, 2005 ; Fontana, 2005 ; Fontana,
2012 : 85-108). Les lieux choisis pour une installation devaient donc être riches
en ressources cynégétiques. Outre le gibier, d’autres facteurs incitent les humains
à s’installer à un endroit, telle la présence d’eau courante et de combustible.
L’épuisement ou la raréfaction de ces ressources constituent aussi un facteur
de mobilité auquel s’ajoute l’accès à des matières comme le bois (utilisé pour
les hampes de projectiles notamment, mais aussi peut-être pour les perches des
habitations), tout particulièrement dans les régions dépourvues d’arbres. Les
campements neuchâtelois confirment cependant que la rareté ou l’absence de
ressources en matières premières siliceuses ne constitue pas un frein au choix
du lieu d’installation (Cattin et alii, 2009). Sur place, le silex d’origine locale du
niveau hauterivien présente un grain grossier. Il a pourtant été largement débité,
notamment pour la production de lames, malgré sa qualité médiocre. Pour pal-
lier ce défaut, les Magdaléniens ont exploité une grande proportion (entre 45
et 75 %) de silex au grain fin dont les gîtes se répartissent principalement tout
au long de la chaîne du Jura du Bugey (France) au Jura souabe (Allemagne).
Quelques matières originaires des Préalpes suisses indiquent également la fré-
quentation de cette région (Affolter, 2012 ; Affolter, 2002a ; Affolter, 2002b).

210
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation

L’environnement et le climat constituent un facteur non négligeable et parfois


contraignant pour les déplacements au Magdalénien. L’environnement se carac-
térise par un paysage ouvert dépourvu d’arbres. Des landes à arbustes nains, tels
le bouleau nain, le saule rampant et le genévrier, se développaient en mosaïque
avec les pelouses de type alpin dominées par des graminées et des cypéracées
(Hadorn, 2006 ; Gaillard, 2004 ; Hadorn, 2007 ; Thew et alii, 2009). Il faut se
représenter un paysage où alternaient encore sols morainiques bruts colonisés
par des espèces pionnières et gazon alpin. Le climat était bien plus rigoureux
qu’aujourd’hui. D’après les études entomologiques, il est possible de savoir qu’en
janvier, c’est une température moyenne de – 25 °C qui prévalait, alors qu’en juil-
let, elle s’élevait à 9 °C (Coope, Elias, 2004 ; Coope, Lemdahl, 2009). Ce froid
contribuait à entretenir un sous-sol gelé presque en permanence. Le terrain ne
devait pas être aussi sec et stable qu’aujourd’hui ; la relative chaleur de la saison
chaude entraînait un dégel du permafrost, pouvant être à l’origine de possibles
coulées de boue et de pierres sur les pentes du Jura. De même, certaines zones,
entre les lacs par exemple, pouvaient être marécageuses, ou les berges des rivières
devenir instables et s’effondrer (Nigel Thew, comm. pers.). Cette situation faisait
partie du quotidien des Magdaléniens et ne portait probablement pas préjudice
à leurs déplacements1.

Circulation et mobilité
Dans ce contexte, nous réserverons le terme de circulation au déplacement
des objets entre leur lieu d’origine et le site où on les retrouve et à celle inhérente
aux individus, alors que la mobilité fera plutôt référence aux déplacements des
personnes à travers des constats (absence de fréquentation d’un lieu à une saison)
ou des faits indirects (raréfaction des ressources alimentaires, du combustible)
(Bracco, 2005 ; Kelly, 1995 : 111-160).
Les matières premières tel le silex et les objets de parure en lignite, coquil-
lages fossiles ou ambre constituent des témoins privilégiés pour appréhender
les circulations préhistoriques. Dès lors, identifier leur provenance permet de
tracer une relation entre le point d’approvisionnement et les campements. La
circulation identifiée est bien sûr celle des objets, ce sont pourtant des humains
qui les ont transportés, mais est-ce que le groupe avec qui les objets sont arri-
vés est le même que celui qui les a récoltés ? Autrement dit, obtenaient-ils des
matériaux par échange ou par approvisionnement direct ? Pour le moment, rien
ne permet d’identifier la façon d’obtenir une matière première, un matériau.
Pourtant, il semble évident que des matériaux de provenance particulièrement
lointaine arrivent par échange de proche en proche : c’est vraisemblablement le

1. Par exemple, les Evenks de Sibérie, qui vivent dans des conditions climatiques proches de
celles qui prévalaient au Magdalénien, se déplacent aisément et sur de longues distances, même
lorsque le terrain est spongieux. Les ethnologues constatent qu’il s’agit d’une question d’habitude
(Alexandra Lavriller, comm. pers., 27es Rencontres d’Antibes-Juan-les-Pins 2006).

211
Marie-Isabelle Cattin

cas de l’ambre originaire de la Baltique éloignée de près de 1 000 km du lac de


Neuchâtel. De même, les coquillages fossiles originaires du bassin de Mayence ou
du Bassin parisien ainsi que du Haut-Danube ont (au moins pour les premiers)
également dû être obtenus par échange. En revanche, pour les silex qui sont
introduits sous la forme de nucléus et dont les origines se trouvent à des distances
comprises entre 100 et 200 km, il est plus difficile de se prononcer, l’approvision-
nement direct et les échanges peuvent se côtoyer comme être exclusifs.

Le silex raconte
Comment circule le silex, quels objet sont apportés et emportés sont les ques-
tions qui nous ont guidée dans l’étude du matériel lithique des campements
neuchâtelois. L’état d’introduction des nucléus, la composition des ensembles
de matières premières, de même que l’introduction d’objets déjà débités associée
ou non à des remontages permettent d’observer sous quelle forme sont arrivés les
nucléus, les opérations réalisées sur place ainsi que l’emport d’objets. La grande
quantité et diversité de silex allochtones introduits tant à Champréveyres (61 %
du nombre pour 17 matières sur le secteur 1 et 77 % et 13 matières sur le sec-
teur 2) qu’à Monruz (45 % pour 38 matières) permettent d’observer différents
comportements à l’égard de ces matières, de dégager des préférences, mais aussi
d’échafauder des hypothèses de circulation (Cattin, 2002 : 107-133 ; Cattin,
2012 : 58-193 ; Cattin, 2004).
Parmi les silex allochtones introduits, une partie circule exclusivement sous la
forme d’outils ou de produits bruts de débitage (entre 44 et 57 %), et l’autre partie
sous la forme de nucléus généralement mis en forme ou au moins testé et au plus
partiellement débité, accompagné ou non de pièces brutes de débitage ou d’outils
(entre 43 et 56 % ; fig. 1). Lorsque l’on observe plus en détail certains nucléus,
certaines matières ainsi que les objets présents, il devient possible de matérialiser
les manques. C’est ce jeu de présence/absence qui va nous aider à comprendre
les circulations des objets.
Un silex originaire du mont Pèlerin au bord du lac Léman, gîte éloigné d’envi-
ron 90 kilomètres des campements neuchâtelois, est ainsi introduit à Monruz
sous la forme de trois lamelles à dos qui se raccordent entre elles (Cattin, 2012 :
182-183). On sait donc qu’elles sont issues du même nucléus, débité ailleurs
qu’à Monruz, et qu’elles sont probablement arrivées insérées dans une sagaie,
mais elles ont aussi pu être transportées non emmanchées dans les bagages des
Magdaléniens. Sur la base des données archéozoologiques, on a posé l’hypothèse
que les Magdaléniens installent leur campement autour du grand gibier chassé,
des chevaux en l’occurrence (Müller et alii, 2006 ; Müller, 2013 : 188-189). Si
cette sagaie est arrivée emmanchée, elle pourrait nous indiquer qu’elle a été uti-
lisée lors de cette première chasse et réarmée ensuite dans le campement pour
être à nouveau fonctionnelle. Ce cas de figure nous permet de nous interroger
sur la circulation des sagaies ; ici, on se trouve en présence de lamelles à dos qui
arrivent d’un gîte éloigné d’une centaine de kilomètres de Monruz. Est-ce à dire

212
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation

Rothenburg ob der Tauber

Rhin
Haut-Danube
Singen / Petersfels
région d’Istein/Ferette/ abe
sou
Montbéliard Jura

Lägern
ne

Doubs
région d’Olten
Saô

Champréveyres Moosbühl
Monruz
ra
Ju
du

Préalpes
ne

Ch

Mâconnais Mont Pèlerin

Le Bugey région de
Bellegarde/Seyssel
Lames brutes / outils / armatures
Nucléus
Grotte des Lames brutes / outils / armatures à Monruz et nucléus à Champréveyres
Rhône
Romains Lames brutes / outils / armatures à Champréveyres et nucléus à Monruz

100 km

Fig. 1. État d’introduction des matières premières siliceuses sur les campements de Monruz
et Champréveyres.

que la sagaie n’a pas été utilisée tout au long de ce trajet ? Et est-ce que les sagaies
sont réarmées après chaque utilisation ? Un exemple de Champréveyres nous
montre le débitage de lamelles près d’un foyer et leur transformation en lamelles
à dos sur ce même poste, l’une des deux lamelles à dos raccordées au nucléus a
été retrouvée près d’un autre foyer éloigné de 10 mètres du lieu de production
(Cattin, 2002 : 324-325). Elle nous indique le lieu de démanchement de la sagaie
après son utilisation, et on peut raisonnablement penser que le temps d’au moins
une chasse sépare ces deux foyers. On pourrait en déduire que cette utilisation
d’une sagaie a nécessité son réarmement. D’après les expérimentations (Pétillon
et alii, 2011), les sagaies ne semblent pas devoir être réarmées après chaque tir,
mais aucun élément ne permet de connaître la pratique magdalénienne relative
au réarmement systématique ou non des sagaies après leur utilisation. Si l’on
revient au cas de Monruz, la sagaie aux lamelles à dos du mont Pèlerin n’aurait
pas ou peu été utilisée entre le lieu de son réarmement et Monruz, lieu de son
utilisation. Toutefois, on ne peut affirmer que son lieu de réarmement se situait
dans un campement près du gîte de silex. En effet, une grande quantité de silex
d’Olten (gîte situé à 80 km de Monruz et Champréveyres) est introduite dans
les campements neuchâtelois sous la forme de petits nucléus prêts au débitage
et constitue la réserve de lamelles destinées à être transformées en lamelles dos
(Cattin, 2002 : 139-142 ; Cattin, 2012 : 58-65). Par conséquent, d’un gîte éloigné
de 80 km arrivent des nucléus servant à réarmer les sagaies utilisées à Monruz et

213
Marie-Isabelle Cattin

Champréveyres. On peut donc poser l’hypothèse que le silex du mont Pèlerin


est aussi arrivé sous la forme de nucléus, mais sur un campement non identifié,
peut-être non loin des campements neuchâtelois, et c’est dans ce lieu qu’aurait
été réarmée la sagaie en question.
Un autre silex, originaire de Kleinkems Isteiner Klotz, non loin de Fribourg
en Brisgau dans la vallée du Rhin (Allemagne), a été introduit à Monruz sous la
forme d’un nucléus testé, puis a été mis en forme et partiellement débité pour
produire des lames dont certaines ont été transformées en outils, utilisées et aban-
données à Monruz. Si le nucléus résiduel est resté sur le campement, une partie
des lames produites ont vraisemblablement été emportées (Cattin, 2012 : 90-94).
L’introduction d’une matière allochtone dont les premières phases d’exploita-
tion sont présentes pourrait aussi indiquer l’arrivée du groupe et les premières
opérations de débitage relatives aux activités réalisées suite à la première chasse.
On pose en effet l’hypothèse qu’à leur arrivée, les Magdaléniens n’auraient pas
encore eu la possibilité de s’approvisionner en silex d’origine locale et utiliseraint
les réserves de silex qu’ils transportent avec eux au cours de leur déplacement.
Les éléments se rapportant à la durée des occupations nous sont livrés par
le « passage » ou « transit » d’outils et de nucléus. Ainsi, tant à Champréveyres
qu’à Monruz, il a été possible d’observer le débitage de matières allochtones
dont les nucléus résiduels sont absents. Dans les divers cas observés, on constate
l’introduction de nucléus déjà mis en forme, situation identifiée par le fait que la
première phase d’exploitation se rapportant à l’enlèvement du cortex est absente.
Les remontages témoignent de la production de lames et de lamelles ainsi que de
leur transformation en outils et armatures, dont une partie a été recueillie dans
les campements. L’absence du nucléus résiduel nous conduit à envisager l’emport
de ce dernier (voir par exemple : Cattin, 2002 : 128 ; Cattin, 2012 : 105 et 277).
Le passage d’outils concerne les burins utilisés notamment pour le travail des
bois de cervidé et est illustré par la présence de chutes de burins qui ne corres-
pondent à aucun des burins recueillis. Cette situation signale que des burins ont
été fabriqués ou utilisés dans le campement, puis qu’ils ont dû être emportés pour
servir ultérieurement ailleurs (Cattin, 2012 : 277).
Quelques opérations pourraient correspondre aux dernières activités réalisées
dans le campement avant un déplacement. La préparation d’une nouvelle chasse
serait marquée par la fabrication de lamelles à dos et par le débitage lamellaire
inhérent, mais également par la fabrication de lames brutes qui seront utilisées
comme couteaux. Ainsi, la mise en forme de silex local dont le nucléus prêt au
débitage est absent peut indiquer un départ. Un bloc remonté du secteur 1 de
Champréveyres répond à cette situation (Cattin, 2002 : 273-276 ; Cattin, 2012 :
277). D’après l’apparence de la matière, il ne correspond à aucun des nucléus
recueilli à Monruz, c’est donc vraisemblablement au-delà de ce campement qu’il
a été emporté.
Plusieurs matières (21 à Monruz, 7 sur le secteur 1 de Champréveyres et 4 sur
le secteur 2) montrent l’emport d’outils, de lames brutes de débitage ou de
nucléus démontrant la circulation du matériel (fig. 2). On constate même que des

214
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation

Rothenburg ob der Tauber


Haut-Danube

Rhin
Singen / Petersfels
région d’Istein/Ferette/ abe
sou
Montbéliard Jura

Lägern
ne

Doubs
région d’Olten
Saô

Champréveyres
Monruz
ra
Ju
du

Préalpes
ne

Ch

Mâconnais Mont Pèlerin

Le Bugey région de
Bellegarde/Seyssel
Introduction de lames brutes / outils et emport de lames brutes / outils
Introduction de nucléus et emport de nucléus
Introduction de nucléus et emport de nucléus et de lames brutes / outils
Rhône
Introduction de nucléus et emport de lames brutes / outils
Emport non constaté et non constatable 100 km

Fig.2. Circulation, apport et emport des différents types de silex pour le campement de Monruz.

matières d’origine très lointaines circulent au-delà de Monruz. C’est par exemple
le cas du silex de Rothenburg ob der Tauber (Allemagne), dont le gîte est situé à
près de 500 km de Monruz. Il a été introduit sous la forme de lames brutes, d’outils
et d’armatures et des burins ont été emportés ailleurs qu’à Champréveyres où ce
silex n’est pas représenté (Cattin, 2012 : 119-120). Il en est de même pour le silex
du Mâconnais (à environ 280 km de Monruz) également introduit sous la forme
de quelques outils et lames brutes où des burins sont emportés de Monruz vers
un autre campement qui n’est pas Champréveyres, puisque ce silex n’y est pas
représenté (Cattin, 2012 : 78-80).
Les raccords inter-sites montrent la circulation de grandes lames en silex
d’Olten entre les campements de Monruz et Champréveyres secteur 1, mais aussi
entre les deux secteurs de Champréveyres. Si, à Champréveyres, aucun nucléus
ne correspond à ces lames, un nucléus débité à Monruz montre une apparence
très similaire à ces grandes lames remontées et suggère leur production sur le
campement de Monruz. La relation entre les deux campements semble unidirec-
tionnelle. Cette « unidirectionnalité » transparaît à travers la circulation d’autres
lames, celles en silex de Lampenberg (Cattin, 2012 : 268-271). Ce silex est en effet
largement débité à Monruz, alors qu’à Champréveyres il n’est présent que sous
la forme de lames brutes et d’outils sur lames (10 pièces sur le secteur 1 et 2 sur le
secteur 2). En dépit de l’absence d’un second remontage entre les campements,
l’apparence de la matière et le style de débitage des pièces de Champréveyres nous
conduisent à considérer que la production de ces objets s’est déroulée à Monruz.

215
Marie-Isabelle Cattin

Le sens unidirectionnel de ces relations suggère une simultanéité des occupations


si l’on envisage une occupation à large échelle du rivage, ou une succession très
proche dans le temps si l’on suppose un déplacement du campement sur un nou-
veau lieu d’abattage du gibier.

Provenance et circulation des matières non siliceuses


Objets de parure en coquillage fossile, en jais et en ambre montrent des cir-
culations sur des distances souvent plus importantes que les silex (fig. 3). Le petit
ensemble de 38 coquillages fossiles recueillis à Monruz montre des origines en
direction du nord-ouest et du nord-est de la Suisse. En effet, parmi les quatre
espèces identifiées, deux (Brotia escherii et Viviparus suevicus) sont originaires du
cours supérieur du Danube à 260 km de Monruz, une (Gyraulus trochiformis) du
bassin de Steinheim, à environ 300 km, et la dernière (Glycymeris sp.) du bassin de
Paris ou plus probablement de celui de Mayence, à plus de 350 km (Bullinger,
Thew, 2006).

maximum
maximum du
du glacier
glacierWeichselien
Wechselien

Gönnersdorf
Andernach

Bassin de Mayence
Bassin parisien Rothenburg ob der Tauber

Étiolles
Pincevent Bassin de Steinheim
Kleinkems Haut-Danube
Isteiner Klotz Petersfels

Champréveyres
Monruz Moosbühl

Mâconnais
Bugey
Grotte des Romains

Ambre
100 km Coquillages fossiles
Silex

Fig. 3. Circulation des éléments de parure en ambre et coquillages fossiles ainsi que des silex
d’origine très lointaine.

216
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation

Le jais qui a servi à la confection des objets de parure sur les campements
de Monruz et Champréveyres pourrait provenir, quant à lui, du pourtour du
Bassin parisien, du Jura souabe, des Préalpes médianes romande ou de la côte du
Yorkshire (Ligouis, 2006), établissant à nouveau une relation avec des régions
situées principalement au nord des campements neuchâtelois. Ces objets, plus
particulièrement les petites figurines féminines stylisées, montrent en outre une
ressemblance saisissante avec ceux du site de Petersfels (Engen, Allemagne),
au point que l’on pourrait penser qu’ils ont été réalisés par le même groupe,
d’autant plus que le jais utilisé au Petersfels montre une provenance similaire à
celle des pièces de Monruz (Bullinger, 2006 ; Ligouis, 2006). Cette forme de
représentation est toutefois commune à cette période et correspond au « principe
de représentation de Gönnersdorf » (Bosinski, Fischer, 1974), ou « figurines
féminines schématiques de type Lalinde-Gönnersdorf », qui couvre une aire de
distribution allant de l’Europe centrale au sud-ouest de la France (Sentis, 2005).
La question reste de savoir où se situe la limite entre tradition culturelle commune
à plusieurs groupes et tradition d’un même groupe (pour la circulation des cou-
rants, voir : Valentin, 2011a : 56-59 ; Valentin, 2011b).
L’ambre recueilli à Champréveyres (secteur 1) montre la signature caracté-
ristique du succin de la Baltique (Beck, 1997). Ce cas n’est pas unique pour le
Plateau suisse, car deux fragments d’ambre balte ont été identifiés sur le campe-
ment magdalénien de Moosbühl, à environ 50 km au sud-est de Champréveyres
(Beck, 1983/1984). Cette matière établit la relation la plus lointaine et, à nou-
veau, en direction du nord, puisque la mer Baltique se situe à environ 1 000 km du
lac de Neuchâtel (fig. 3). Au Magdalénien, le glacier Weichselien qui recouvrait
la mer Baltique commençait de se retirer, laissant libre de glace une petite por-
tion du futur rivage balte (Eriksen, 1996). L’ambre recueilli à Champréveyres
a donc pu être récolté dans ces zones, mais aussi dans les moraines du nord de
l’Allemagne, suggérant ainsi un contact avec les groupes magdaléniens de ces
régions. Les Magdaléniens de Gönnersdorf et Andernach (Rhénanie, Allemagne)
se sont d’ailleurs approvisionnés en silex baltique issu des moraines (Floss, 1994 :
203-205 et 228) et pourraient aussi avoir collecté de l’ambre à cette occasion. En
outre, les Magdaléniens de Gönnersdorf avaient dans leurs bagages, comme les
Magdaléniens de Monruz, du silex de Kleinkems Isteiner Klotz (Floss, 1994 :
233), ce qui suggère un lieu possible de contacts, de rencontres et d’échanges
entre groupes.

Bagage matériel et immatériel


Une relation entre le sud-ouest de l’Allemagne et Monruz se dessine claire-
ment à travers les provenances des objets de parure en jais et en coquillage fossile.
Elle est confortée par l’introduction d’une phonolite dont le gîte se trouve sur la
commune allemande de Singen, à une quinzaine de kilomètre du Petersfels. Cette
matière a été introduite sous la forme de deux grands éclats issus de galets ovoïdes,
qui ont servi à la production de petites lames dont l’une a été transformée en

217
Marie-Isabelle Cattin

burin. Spatialement, ces éléments (jais, coquillages et phonolite) se superposent


près de deux foyers de Monruz, le débitage du jais côtoyant celui du silex près d’un
seul de ces foyers. Le regroupement de ces informations relatives à différentes
matières nous permet de constater que les Magdaléniens arrivent non seulement
avec un stock de matière première, mais bien évidemment aussi avec les éléments
correspondant à leur tradition (Cattin, 2012 : 176-178 et 286-288).
Cette circulation de traditions s’observe aussi à travers des techniques, des
procédés qui peuvent représenter les marqueurs d’un groupe ou la circulation des
idées au sein de groupes en contact. Un de ces marqueurs pourrait être reconnu
dans le débitage de lamelles très longues, leur transformation en lamelles à dos
puis leur tronçonnage pour en faire des éléments plus courts et rectilignes. À
Monruz, ce procédé exceptionnel de production de lamelles à dos côtoie le pro-
cédé habituel, à savoir l’obtention des supports adéquats à partir de nodules de
petites dimensions, où une lamelle correspond à une lamelle à dos. Pourquoi
fabriquer de longues lamelles s’il existe une possibilité d’obtenir sans détour les
produits courts et rectilignes recherchés, si ce n’est par habitude ou tradition ?
Ces longues lamelles pourraient aussi constituer une autre manière d’avoir une
réserve de lamelles à dos, introduites débitées, mais tronçonnées seulement au
moment du réarmement des projectiles. Cette façon de faire correspondrait
peut-être à une adaptation aux ressources des matières premières régionales,
notamment dans le cas où manquent les petits nodules à lamelles à dos. Ce pro-
cédé de tronçonner de longues lamelles s’observe sur différents sites, dont le
plus proche de la Suisse est la grotte de Romains (Haïd, Margerand, 1996),
mais il est également attesté à Etiolles (Christensen, Valentin, 2004) ainsi qu’à
Gönnersdorf (Franken, Veil, 1983). La grotte de Romains, située dans le Bugey,
est localisée dans l’une des zones d’approvisionnement en silex des Magdaléniens
de Monruz et Champréveyres et l’une des lamelles tronçonnée de Monruz est réa-
lisée dans le silex valanginien du Bugey. L’identification de ce procédé commun
aux sites des deux régions pourrait indiquer un contact entre les groupes.

Conclusion
Si la mobilité des groupes magdaléniens est évidente, la durée de leurs séjours
en un lieu, le temps qui sépare la réoccupation d’un même lieu, la fréquence et la
distance de leurs déplacements ainsi que les régions réellement parcourues sont
plus difficiles à connaître. La saisonnalité fournit des indices quant au moment de
l’année concerné par une occupation, la superposition des activités, le fonction-
nement des foyers quant à la réoccupation d’un lieu. En revanche, les matières
premières mettent principalement en évidence des lieux fréquentés et des cir-
culations entre diverses régions. Les matières premières siliceuses ont pu être
obtenues par approvisionnement direct ou par échange, voire les deux. On peut
émettre l’idée que les artisans préhistoriques appréciaient de choisir eux-mêmes
les nodules de silex dans le gîte : dans ce cas, un approvisionnement direct répond
à ce besoin. Pour Monruz, les matières premières indiquent des gîtes éloignés

218
Ça bouge au Magdalénien : mobilité et circulation

d’au plus 200 km d’où circulent des nucléus préparés, alors que ce ne sont que
des objets débités qui proviennent de gîtes plus lointains. En revanche, idées et
menus objets (sans doute à haute valeur symbolique) circulent sur des distances
beaucoup plus longues au-delà de 300 km et approchant 1 000 km dans le cas de
l’ambre. Il convient d’envisager une réalité relativement complexe alliant dépla-
cements courts et longs sur un parcours annuel de campements résidentiels en
campements résidentiels, circulation de groupes familiaux et d’individus, trans-
ports et échanges de matières débitées ou non et acquisition directe de nodules
de silex sur les gîtes, échanges d’objets, d’idées, de techniques, de procédés. Pour
appréhender plus en avant circulations et mobilités préhistoriques, plusieurs
pistes s’offrent à nous. Parmi elles : réunir des données concernant les matériaux
d’une même région, isoler des particularités techniques, stylistiques que l’on va
confronter aux données d’autres sites, mais aussi identifier ces autres sites où
nucléus, lames, outils et armatures exploités et utilisés dans les campements neu-
châtelois ont également servis et où le silex, ici local, devient allochtone.

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221
Marie-Isabelle Cattin

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222
ACTES DES XXXVe RENCONTRES INTERNATIONALES D’ARCHÉOLOGIE ET D’HISTOIRE D’ANTIBES

LES SYSTÈMES DE MOBILITÉ


D E L A P R É H I S TO I R E A U M OY E N ÂG E
Sous la direction de Nicolas Naudinot, Liliane Meignen, Didier Binder, Guirec Querré

S e déplacer, transporter, échanger… Ces comportements, leur place et leur organisation


ont toujours été et, à l’heure de la mondialisation, sont peut-être encore plus que jamais
au cœur du fonctionnement des systèmes socio-économiques. La mobilité constitue ainsi
une perspective de recherche centrale en anthropologie. Le terme « mobilité » englobe des
comportements très variés aux échelles spatio-temporelles multiples. Les articles présentés
dans cet ouvrage sont ainsi organisés autour de thématiques portant sur la longue durée
et rendant compte de ces différentes échelles de la mobilité : 1) grandes dynamiques de
peuplement, 2) organisation des territoires ou encore 3) transferts et interculturalité. De
quels éléments disposons-nous pour aborder les systèmes de mobilité à leurs différentes
échelles ? Les approches sont-elles également différentes selon la période concernée ?
C’est essentiellement autour de ces vastes questions et de cette diversité chronologique,
disciplinaire ou méthodologique que s’organise cet ouvrage.

M oving, transporting, exchanging… These behaviors, their place and their organization
have always been and, at a time of globalization, are maybe more than ever at the
center of socioeconomic systems. Mobility represents therefore a central perspective in
Anthropology. The term “mobility” includes highly diversified behaviors at multiple spatial
and temporal scales. Papers presented in this book are organized around themes dealing
with a long term perspective and expressing these various scales of mobility : 1) major
settlement dynamics, 2) organization of territories or 3) transfers and interculturality.
What are the available elements to apprehend mobility systems at their different scales ?
Are these approaches also different according to the period studied ? This collective work
is essentially organized around these broad topics and this chronological, disciplinary and
methodological diversity.

université RV
SE AN D E L
EX E M P UM
F I DEI

181 5

nice SOPHIA ANTIPOLIS


APDCA

APDCA

Prix : 35 €
ISBN 2-904110-56-2

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