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ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Mention : ARCHEOLOGIE
Spécialité : PATRIMOINE
Sujet :
1
LES SAVOIR-FAIRE TRADITIONNELS EN
PAYS KROBOU
2
Au Dieu
Tout puissant
A mon père
AHUE KONAN
A ma mère
ABO LOUISE
II
REMERCIEMENTS
Nous voudrons profiter de cette page pour montrer notre gratitude à ceux
qui de près ou de loin ont contribué à la réalisation de ce Mémoire.
Nous n’oublierons pas Dr. KOFFI Kouakou Sylvain qui à travers ses
critiques constructives, ses suggestions, ses orientations et encouragements nous
ont été d’une grande utilité tout au long de ce travail. Aussi Dr TIE Bi, Dr.
BOUADI Rene, Dr. AHOUE Jean Jacques, Dr. TOUTRE Aïcha, ETTIEN
Etienne ainsi qu’aux autres Docteurs du département de l’ISAD pour leurs
conseils et encouragements.
III
SIGLES ET ABREVIATIONS
Cm : Centimètre
Mm : Millimètre
P : Page
IV
SOMMAIRE
CONCLUSION GENERALE...........................................................................62
V
AVANT- PROPOS
VI
INTRODUCTION GENERALE
1
Etymologiquement, le terme « archéologie » vient du grec « archaïos »
qui signifie ancien et « logos » qui veut dire discours /Archaios : qui concerne
les temps très anciens, les origines. Elle apparait donc comme le discours sur les
choses anciennes. En d’autres termes, c’est la « Science qui étudie le passé de
l’humanité à travers ses vestiges matériels ». L’archéologie peut donc être
définie comme la science qui, grâce à la mise au jour et à l’analyse des vestiges
matériels et immatériels du passé, permet d’appréhender depuis les temps les
plus reculés, les activités de l’homme, ses comportements sociaux ou religieux
et son environnement.
2
JUSTIFICATION DU SUJET
Le choix de ce sujet relève de deux intérêts essentiels qui constituent le
fondement de sa pertinence : l’intérêt personnel et l’intérêt patrimonial.
Intérêt patrimonial
Les savoir-faire traditionnels constituent une donnée fondamentale à
l’enrichissement du patrimoine culturel des sociétés traditionnelles africaines.
Avec le modernisme, ces savoir-faire traditionnels ne sont presque plus
pratiqués, car négligés au profit des productions industrielles 1. Dans la région de
l’Agnéby-Tiassa en général, nous faisons le même constat de l’abandon
progressif de ces savoir-faire traditionnel. Cependant, on peut encore observer
quelques objets dans certains villages avec des personnes qui ont exercé ces
artisanats autrefois et avec d’autres qui continuent de produire mais en petite
quantité. D’où l’importance que nous accordons à ce sujet relatif au peuple
Krobou. Au-delà de l’intérêt patrimonial, nous en avons un autre qui est d’ordre
personnel.
Intérêt personnel
Les raisons qui militent en faveur de ce choix s’expliquent d’abord par la
méconnaissance de ses savoir-faire traditionnel tandis qu’ils sont dans la quasi-
totalité des cas, presque négligés. Aussi faut-il ajouter, le peuple Krobou est un
petit groupe ethnolinguistique peu connu en côte d’ivoire : l’histoire, la vie
socio-économique et culturelle sont moins maitrisées par rapport à leurs voisins
immédiats les Abbey et les abidji. En choisissant d’étudier les savoir-faire
traditionnels de ce peuple, nous voulons satisfaire une curiosité personnelle et
apporter notre contribution à une meilleure connaissance de ce peuplement à
partir de leurs productions matérielles, subactuelles et actuelles puis les
cataloguer afin de ne pas perdre leurs cultures car elles sont en voie de
disparition totale. Cela est constaté dans les deux autres villages ABOUDE
1
Sylvain KOFFI K. et Sylvestre N’DRI Vaho, statuettes mona de Soukourougban (centre-ouest de la Côte
d’Ivoire) entre tradition africaine et modernité, in
3
MANDEKE et ABOUDE KOUASSIDE qui sont aujourd’hui devenues des
sous-préfectures.
4
DEFINITION DU SUJET
2
Cf. Dictionnaire Le Robert 2013 p.651
3
Ibidem p.724
4
Dr KOFFI SYLVAIN, Enseignant à l’Université de Cocody Abidjan, Cours art traditionnel africain, Année
universitaire 2021 – 2022.
5
ETAT DE LA QUESTION ET PROBLEMATIQUE
6
Henri BERRON dans tradition et modernisme en pays lagunaire de base
en Côte d’Ivoire, nous renseigne sur l’histoire, le cadre géologique, l’habitat et
les activités quotidiennes des peuples lagunaires de la base Côte d’Ivoire.
BANA Kouassi Jeanne à travers le rituel du Séké chez les Akan lagunaire
en Côte d’Ivoire, elle nous a permis d’avoir une large vision sur les potentialités
de la réalité archéologique dans la zone Krobou. Elle donne un aperçu général
sur l’histoire, l’organisation sociale, politique et économique de ce peuple.
En analysant toutes les études qui précèdent, nous nous rendons compte
que les « savoir-faire traditionnels » n’ont pas connu d’étude archéologique
avancée. Les quelques rares études effectuées dans la zone de l’Agnéby-tiassa
sont de l’essor des historiens ou des sociologues. Cependant, BANA Kouassi
Jeanne dans sa thèse de doctorat en Anthropologie sociale et ethnologie nous fait
un bref aperçu de l’approche dramaturgique de l’exemple Krobou sur le rituel du
Séké chez les Akan lagunaire en Côte d’Ivoire. Les documents écrits sur les
« savoir-faire traditionnels Krobou » sont peu, de sorte que les interrogations
subsistent sur son ampleur et sa portée dans le département de Krobou.
5
- (JN) LOUCOU, Histoire de la Côte d’Ivoire : peuples et ethnies, Abidjan, Neter, 2002, p199.
6
-EKANZA (S.-P), Côte d’Ivoire : Terre de convergence et d’accueil (XVe – XIXe), Abidjan, Les éditions du
CERAP, février 2006, p119.
7
- (G) GONNIN, (K.R.) ALLOU, Côte d’Ivoire : les premiers habitants, Abidjan, CERAP, 2006, p37 ; p62-63.
7
manque de céramistes et artisans propice à ces savoir-faire traditionnels. Aussi
nous constatons une quasi disparition des outils produits. De ces constats, une
question majeure survient :
De cette question centrale découle plusieurs questions secondaires qui sont entre
autres :
OBJECTIF DE L’ETUDE
À cet objectif principal, plusieurs objectifs spécifiques ont été assignés, il s’agit
de :
Pour mener à bien l’étude, il est important de nous appuyer sur une méthode.
METHODOLOGIE
8
Plusieurs sources nous ont permis d’élaborer notre étude, d’abord les ouvrages
généraux et spécifiques, ensuite les recueils de traditions orales et enfin les
traces matérielles.
La documentation écrite
Nous avons opté pour l’analyse documentaire qui consiste à examiner les
documents écrits dans les bibliothèques afin d’approfondir et de compléter nos
connaissances sur notre thème d’étude. Ce sont des ouvrages généraux, des
ouvrages spécifiques, des sources électroniques, des mémoires, des thèses. Tous
ces documents nous ont été fournis par plusieurs centres de documentation, en
effet aux Archives Nationales de la Côte d’Ivoire (ANCI), à l’Institut d’Ethno-
sociologie, Ex-flash, CRAP, certains ouvrages nous ont permis d’avoir une idée
précise sur notre thème et de dégager des grandes lignes sur notre travail.
Nous avons ensuite abouti à la phase pratique des recherches par les enquêtes
orales et artisanales qui ont duré 5 jours.
La tradition orale
9
informations sur l’histoire, la vie socio-culturelle, la religion et surtout les
informations sur les « savoir-faire traditionnels ». Grâce au questionnaire que
nous avons élaboré, les réponses enregistrées seront confrontées aux données
documentaires pour une analyse cohérente sur le sujet. Également, lors de cette
phase de terrains, il a été question de mensuration et de prise de photo de
quelques « savoir-faire traditionnel » témoignant l’existence de cette activité
dans la région de Krobou. Nous avons assisté à la réalisation de quelques
« savoir-faire traditionnel ». Cette étude de terrain nous a permis d’appréhender
les réalités quotidiennes des populations à travers des entretiens individuels et
collectifs qui se sont déroulés en présence des chefs du village, des notables, des
populations locales dont les artisans et potières. Au cours de ces enquêtes nous
avons été confrontés à un certain nombre de problèmes de nature multiforme.
Mais malgré ces difficultés nous sommes parvenus à obtenir des données et faire
un plan de rédaction.
10
PLAN
11
PARTIE I
PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE ET
L’HISTORIQUE DU PEUPLEMENT
12
CHAPITRE I : CADRE GÉOGRAPHYQUE
I. LE CADRE GÉOGRAPHIQUE
13
1- Localisation de la zone d’étude
2- Le relief et l’hydrographie
Essentiellement concentrés sur trois villages, Oress-krobou, Aboudé-
mandéké, Aboudé-kouassikro (Kouassidé), les Krobou occupent un territoire
situé au niveau national, entre le 4° et le 5° de longitude ouest et le 5° et le 6° de
latitude nord. Le relief de cette circonscription est d’un ensemble monotone de
bas plateaux vallonnés, aux roches gréseuses, schisteuses et de quartzites ne
dépassant pas une altitude de 140m. L’on y note la présence de nombreuses
petites rivières dont les plus importantes sont : Badama, Dibéré, Couchacou,
Attingué, Oby ou Eby, diplémou, gbagbi, kavi et agbo8 (agbo) affluent du fleuve
qui a prêté son nom au département d’Agboville.
Vraisemblablement, les caractéristiques hydrographiques du pays Krobou
sont les critères qui ont dû présider à la classification de la langue Krobou parmi
les langues dites lagunaires et qui appartiennent à la branche occidentale des
Kwa9.
3- Climat et végétation
8
BANA KOUASSI JEANNE, Rituel du Séké chez les Akan lagunaires en Côte d’ivoire : approche
dramaturgique de l’exemple Krobou, Université de paris 8, 2012 ; P 45.
9
Ibidem
15
L’hydrométrie reste alors très élevée avoisinant 90° de la moyenne nationale.
Cette situation se traduit par la latitude, l’alternance des quatre (4) saisons. Une
grande saison sèche, de mi-décembre à fin mars, rendu agréable par les alizés du
nord (harmattan), d’une grande saison de pluie qui s’étend d’avril à mi-juillet
d’une petite saison sèche, de mi-juillet à mi-septembre, enfin une petite saison
de pluie de septembre à mi-décembre. Ce que confère à cette région un climat
dit Attiéen très humide.
16
Photo 1 : Turraeanthus10
1- La pédologie
10
https://uses.plantnet-project.org/fr/Turraeanthus_africanus_(PROTA)
11
Ibidem
17
36% d’argile, les sols pseudo-podzol et des sols peu évolués qui sont peu riche
et contiennent de toutes petites roches d’argile12.
2- La géologie
Le bassin sédimentaire
12
- (B) BERNADINE, (F.) LEMASSOU, op.cit p.95
13
- (K) AKA, « Guide de l’excursion géologique Fresco-Abidjan-Aboisso. », INP-FHB, Yamoussoukro, 19-29
Janvier 1999, p.3
14
- (K) AKA, op.cit p.4
18
répercussions sur les activités humaines le long du littoral ne sont pas
négligeables15.
1- Le Cadre historique
15
- (H) BERRON, op.cit, p19
19
Peuplade forestière, l’on a cherché à établie un certain lien entre Krobou
et les autres peuples, notamment les adjoukrou, les abidji, les abbey et les akyé.
L’on a également cherché à les considérer comme étant les « Aboudés » ce qui
est totalement inapproprié étant donné qu’Aboudé signifie littéralement village
d’« Abou ». Il a été aussi question de métissage entre baoulé et Abbey ce qui
reste à vérifier16. Cette migration est l’une des moins connues de cet espace ; elle
laisse des traces au sein de plusieurs groupes ethniques.
En effet, elle donne naissance à des peuples tels que les Krobou d’oress-
krobou, les Ega de l’espace Dida, les Nkadjé de l’Akyé, les Akandjé au sein des
Kwè de l’Ebrié, les Akpati (Akpatifoè, Akpatou), Battrafouè, Asrin, Akrowou
(Akrowoufoè), Wamala, Mamala, Ngen, Gbomi, Goli du Baoulé. Du fait de
cette migration, les peuplements Krobou et Ega sont intimement liés. En ce qui
concerne le cas particulier du Krobou, il s’est opéré une généralisation des
traditions d’origine rapporté par le clan Nzonon 17. Pour le Krobou aujourd’hui,
l’agrégation avec une autre ethnie est bannie. Même si par le passé il existait une
affinité entre eux et les Abidji. Cette Agrégation selon Holas BOHUMIL était
basée sur une « coutume d’échange de femme ».18
Vue la difficulté à laquelle ce sont confrontés tous ceux qui ont tenté
d’élucider l’origine de cette communauté et l’absence de souvenir écrit, nous
avons opté pour une approche basée essentiellement sur le récit des anciens.
Ainsi deux (2) pistes se dégagent des entretiens que nous avons eus sur leur
origine : l’une sur l’histoire et l’autre leur « savoir-faire traditionnel. »
20
qu’avant la balkanisation de l’Afrique, toutes les migrations ont été effectuées,
chez les Akan dans la même sphère géographique. De ce point de vue, celle des
peuples Akan du Ghana vers la Côte d’Ivoire paraissent non vérifié, parce que
les mêmes histoires limitent les anciens territoires Ashanti auquel appartiennent
les Akan, par une frontière qui part en son côté ouest, du pays Abron en passant
par Sakassou et descend tout le long du fleuve Sassandra dans l’actuel Côte
d’Ivoire. Presque la moitié du territoire Akan se trouve dans le Ghana actuel.
21
l’espace compris entre l’Agnéby et le Bandama. Ils sont actuellement localisés à
l’ouest d’Agboville, ce petit groupe a toujours préservé son individualité 24. Le
manque d’écrit rend difficile la vérification des données historiques. Ainsi,
comme déjà énoncé, c’est à partir des récits des enquêtes que nous allons
reconstituer plus ou moins l’histoire de cette communauté.
Les Nzomon, par leurs traditions, disent que leurs ancêtres sont descendus
du ciel à l’aide d’une chaine, sous la conduite du chef ADJE MENIMBOU,
détenteur d’un tabouret. Seuls trente-deux hommes et une femme stérile
formaient cette communauté venue du monde céleste, dont le point de chute fut
Oress-Krobou. En réalité les Kpaman des Akpafou les ont précédés en ce lieu
ces derniers étaient organisés, possédaient une rivière sacrée, Awiébè symbole
de leur puissance matérielle et spirituelle. Les NZOMON sont en réalité des
originaires du Krobo en Côte de l’or, précisément du clan Akrade, un clan
d’ascendance Guan qui détient cette tradition de l’origine céleste25.
24
-(K.J) BANA, rituel du Séké chez les Akan lagunaires en Côte d’ivoire : approche dramaturgique de
l’exemple Krobou, université de paris 8, 2012 ; p47.
25
Idem Kouamé Allou
22
2- L’organisation sociale
Le Krobou regroupait trois (3) villages 26 en son temps. Mais actuellement ils
sont devenus des sous-préfectures d’Agboville. Dans le pays Krobou nous
comptons vingt et un (21) grandes familles, puis chaque famille à un chef de
clans et le chef de clan joue un rôle de coordination et de maintien de la
cohésion du village27. Aux doyens de différents clans, ou proches parents,
revient la tâche d’administrer les biens communs. Les lignages Krobou sont
patrilinéaires.
23
Au plan économique les activités activité de la population Krobou sont
dominées par l’agriculture notamment les cultures d’exportations (café, cacao,
hévéa …) elles sont pratiquées par les hommes. À cela s’ajoutent les cultures
vivrières (manioc, banane …) qui sont moins en moins cultivées. Elles font
place aux cultures d’exportations plus rentables28. L’attiéké (semoule de manioc)
occupe une place de choix dans l’économie et constitue l’un des aliments de
base des populations.
Le pays krobou venus du Ghana actuel, occupe le sud côtier, région ou ils
ont su imprimer leur marque avec leur spécifié culturelle. Leur principale
activité, comme nous l’avons relevé, sont tournées vers l’exploitation de la terre.
Population à caractère agricole dominée par les cultures de subsistances et les
cultures d’exportations à l’image du binôme café-cacao, de l’hévéa… qui ont
fait les beaux jours des populations locales. Cependant, il faut souligner la
prépondérance de l’art de la terre cuite et l’artisanat qui a meublé il y a encore
quelques années leurs quotidiens.
28
Entretien avec les notables d’Oress-Krobou, le 8 et d’Aboudé-Mandéké, le 12 septembre 2022
24
PARTIE II
LA DIVERSITE DES SAVOIR-FAIRE
TRADITIONNELS CHEZ LES KROBOU
25
La production céramique est une activité pratiquée en partie par les
femmes. L’artisanat est une activité pratiquée en partie par les hommes. Les
savoir-faire traditionnels ce font de diverses manières. Notre étude se fera sur
trois axes. D’abord, nous évoquerons les personnes susceptibles de pratiquer ces
activités, ensuite nous situerons les étapes depuis la matière première jusqu’à la
confection de la céramique et l’artisanat et en fin nous donnerons les fonctions
et examinerons les méthodes utilisées pour décorer ces objets.
26
CHAPITRE III : LES DIFFERENTES ACTIVITES CERAMIQUES
KROBOU
I. PRODUCTION DE LA CERAMIQUE
Bien vrai que la production céramique tend à disparaître dans nos sociétés
urbaines, cette activité est pratiquement plus exercée chez les Krobou.
27
forme agréable et appréciable29. Les femmes dans ce processus savent
s’organiser en fonction des saisons (sèches ou pluvieuses) et se fixent des
priorités en fonction des tâches agricoles auxquels elles sont contraintes.
2- Mode de transmission
28
La transmission la plus courante est celle de la mère à la fille ou à sa
petite fille. En effet, lorsque la mère pratique cette activité, sa fille ou sa petite
fille en l’aidant dans ces tâches profite pour l’apprendre. Elle se met à imiter ses
gestes et plus tard, elle finit par assurer la pérennité de cette activité. Pour mieux
comprendre le travail des potières, il faudrait situer la matière première, élément
de base de l’activité céramique.
32
- (J.E) NUGUE, (E) LABET, Artisanat traditionnel en Afrique noire, Côte d’Ivoire, institut culturel Africain,
Marseille, 1985, p27.
33
- (B) BIOT, (L) FOFANA, « Contribution à l’histoire des techniques anciennes de la Côte d’Ivoire : le cas de
la céramique », in Godo Godo, n°12, Mai 1991, p95.
34
- (E) MICHAUD, La céramique pour tous, guide pratique, Paris, édition De vecchi, 1980, p 15-16.
29
En ce qui concerne notre étude, on obtiendra par exemple que l’argile du
pays Krobou est composée d’environ 40% de la kaolinite, 30% de quartz et de
30% de mica blanc35.
Photo 3 : Argile
2- De l’extraction à l’exploitation
Les potières dans le pays krobou utilisent juste l’argile nécessaire à leurs
travaux. La matière première est creusée à l’aide de houe. La couche supérieure
35
(E.A) KOUAME, Les récipients céramiques d’Anyama (Sud de la Côte d’Ivoire) : 1721-1930, Université
Felix Houphouët Boigny d’Abidjan 2013 ; p4.
36
Entretien avec ODAGNAN Lessi Augustine, 80 ans, potière d’Oress-Krobou, le 12 Septembre 2022.
37
Ibidem.
30
ne renfermant pas d’argile est nettoyée pour laisser apparaitre la couche
argileuse. L’extraction obéit à certain interdit. Les potières ont pour obligation
d’extraire l’argile le matin, mais de ne pas être en menstruation et ne pas avoir
eu des rapports sexuels la veille. L’argile avant son utilisation, est débarrassée
de ses impuretés et travaillée à la main. La potière trie les racines, les radicelles
et les cailloux dont la présence dans l’argile peut donner des céramiques qui se
fendent lors de la cuisson. Elle est séparée, pilée pour être bien affinée puis
mouillée et pétrie pour obtenir une pate lisse et homogène.
31
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
1. Le façonnage
Le façonnage qui nous a été décrit dans les deux localités enquêtées, se
rapportait au façonnage dans la masse. La potière après le battage de l’argile au
mortier ou un autre récipient appeler sôkô, elle est sous formes de pirogue. En
effet ; la boule d’argile battue était posée sur un support en bois pour
commencer. Ensuite, elle faisait un trou avec une ponce appeler gbègbè quelle
prend pour gratter et pour lisser, puis en effectuant un mouvement tournant et en
pinçant la boule entre le gbègbè et les doigts, elle agrandissait l’alvéole de
départ et amincissait en les faisant montés sur les parois. Lors de ce processus,
elle faisait attention pour garder constant l’épaisseur des parois.
La potière façonne ensuite le col en faisant monter la paroi entre deux
doigts pendant que la main gauche fait tourner le support. Lorsque la panse est
suffisamment large, la partie supérieure est rétrécie en raclant l’extérieure avec
le bambou taillé sous forme de lamelle. Tous en soutenant l’intérieur. Les
espaces creux sont ensuite renforcés à l’aide de la pâte d’argile afin d’obtenir un
objet uniforme et parfait. Pour la montée des lèvres après le volume obtenu, se
32
faisait par pose de colombins sur le bout. Ainsi, à l’aide de la main, elle faisait
basculer
La pâte nouvellement posée vers l’extérieur pour avoir l’épaisseur et la
taille de la lèvre38.
Pour les récipients ou l’on fait le garnissage c’est-à-dire la pose des pièces telles
qu’une anse, un bec etc. l’on procède de la manière suivante :
- Pour les anses : on roule un colombin, ensuite l’on prend celui-ci dans une
main en le plaquant bien sur une table. De la main restée libre, on masse
de façon à étirer l’anse ;
- Pour les couvercles : elle est destinée à être ajusté à la pièce céramique.
Les couvercles sur le pot en effectuant un bouton avec un simple morceau
de colombin.
Une fois la forme obtenue, elle laissait la céramique se solidifier puis elle la
grattait avec un morceau de bois couper en carré. Ensuite elle passe à un lissage
avec un fruit appeler M’monbi puis elle gratte l’intérieur de la céramique en
utilisant la coque d’un fruit appeler M’Glo. Le Gboro lui sert à ajuster la forme
de la céramique.
Photo 6: M’monbi (noix d’un arbre)
33
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
2. Décor à la cuisson
34
réalisent les décors composés à la base de ligne sur les poteries à l’aide des
ongles et des brindilles de balai. Après les décors, suivant du second séchage
plus lent. Par ce procédé, les récipients deviennent plus solides et aptes à la
cuisson. Le séchage raffermis la glaise et enlève au récipient le plus possible
sont humidité. Le véritable séchage débute à l’ombre et se poursuit
progressivement au soleil. Cette phase dure quatre (4) à dix (10) jours selon le
temps de la saison. Les potières, pour le séchage en fumaient les vases en les
exposants dans leurs cuisines avant la cuisson39.
La cuisson est l’étape finale du processus de fabrication des récipients
céramiques. C’est l’étape que les artisanes redoutent le plus car d’elle dépend la
réussite ou l’échec de toutes les phases précédentes. Elle met en exergue le
degré de technicité et la maitrise du feu des potières. Cette étape se fait à l’air
libre, loin des maisons et dépend de la direction du vent. En pays Krobou, la
cuisson se fait à l’air libre, à l’aide du bois végétal para-solier (Dôhoum ou Dîn).
Par mesure de précaution, les récipients dans l’aire de cuisson sont renversés et
posés les uns à côté des autres en fonction de leurs tailles. Les plus petits et par
conséquent moins lourd sont disposés sur les plus grands40.
39
Entretien avec ODAGNAN Lessi Augustine, 80 ans, potière d’Oress-Krobou, le 12 Septembre 2022.
40
Ibidem
41
Entretien avec SIBIE née YABA Grâce Bryotte, 52 ans, potière d’Aboudé-Mandéké, le 14 Septembre 2022.
35
IV. ANALYSE DESCRIPTIVE DES RECIPIENTS CERAMIQUES EN
PAYS KROBOU
Nous nous attèlerons dans cette rubrique, à décrire les récipients du point
de vue de la morphologie et du décor.
1- Description morphologique
Ces auteurs suggèrent que pour une analyse valable pour l’archéologie, une
nomenclature doit reposer principalement sur des critères de formes et non de
fonction. La description dans ce cas doit se référer aux critères géométriques.
Cette règle n’exprime pas les fonctions mais en réserve l’emploi au cas où le
contexte le permet sans ambiguïté. La démarche consiste en une classification
par catégorie, définie selon les rapports simples de profondeur et de diamètre et
secondairement de dimension. Aux vues des échantillons observés sur le terrain,
notre étude morphologique sera axée sur deux (2) grands ensembles. A savoir
les récipients fermés et les récipients ouverts 42. Un récipient ouvert est un vase
dont le diamètre à l’ouverture correspond au diamètre maximum. Les types de
récipients par exemple sont :
42
- (K.S.) KOUASSI, Côte d’Ivoire côtière (Grand Bassam – Grand Lahou). L’histoire du peuplement à partir
des amas coquillers, Paris, l’harmattan, 2012, pp.183-184.
36
- Le pot : récipient avec ou sans col et dont le diamètre minimal ≥ 1/3 du
diamètre maximal ;
- La jarre : récipient se distinguant du pot par sa grande taille et sa
profondeur plus importante, comprise entre deux et trois fois le diamètre à
l’ouverture.
Pour une classification adéquate des récipients, nous prenons pour point de
départ le col des récipients ce qui a l’avantage de nous donner deux grandes (les
récipients à contour simple et les récipients à contour caréné) à l’intérieur
desquels nous procèderons à une analyse plus rigoureuse des vases à notre
disposition.
Le N’zo-boué est constitué d’un décor incisé. L’incision consiste à entailler par
un tracé linéaire la patte avec un outil à l’extrémité pointue (section en ligne)
avec une impression et des cannelures fines sur la céramique et des courbes
laissant apparaître des poinçons. Elle provient d’Aboudé-mandéké. Elle est de
base arrondie avec une dimension de diamètre à l’ouverture (DO) : comprise
entre 25 et 28 cm, hauteur totale (HT) : 32 et 40 cm, le diamètre maximal :
compris entre 42 et 50 cm avec un contour de col simple, la lèvre est aplanie peu
évasé de couleur marron avec coup de feu. Le tracé est donc plus profond et
moins régulier que celui du décor qui apparait sur le corps de la céramique. Elle
sert à conserver l’eau.
Photo 9: N’zo-boué
37
Photo : Yao N’drin Stéphanie, 2022
Le Boué originaire d’Aboudé-mandéké est constitué d’un décor incisé d’un tracé
linéaire et diagonale sur la patte avec un outil à l’extrémité pointue (section en
ligne-brisée). Elle est de base arrondie avec une dimension de diamètre à
38
l’ouverture (DO) : comprise entre 25 et 28 cm, hauteur totale (HT) : 32 et 40 cm,
le diamètre maximal : compris entre 42 et 50 cm avec un contour de col simple,
la lèvre est arrondie de couleur marron au-dessus et rougeâtre en-dessous. Le
tracé est donc plus léger avec une incision sur le corps de la céramique. Elle sert
à conserver l’eau.
De forme ovale et arrondie à col, elle est de couleur marron avec coup de feu
laissant apparaitre aucun décor. Elle est usage médicinale.
40
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
2- Mode de transmission
Mode opératoire
42
- L’extraction de la matière première (bois de bambou (dio-ya), raphia
(n’kpokpo), parasolier (dôhoum) liane (inkan) ;
- Retrait de l’écorce et le nettoyage de l’intérieur ;
- Confection de l’objet.
D’abord l’extraction fraiche. En effet elle est faite fraiche pour faciliter la
réalisation de l’objet il faut que la matière première soit fraiche. Comme matière
première nous avons le bois de bambou-raphia, le paralolier et les lianes.
43
III. DIFFERENTES PHASES DE PRODUCTION
43
Entretien avec KOFFI N’drin Ago Jeacques, âgé de 92 ans, artisan d’Oress-Krobou.
44
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
Etape 1 Etape 2
45
Etape 3 Etape 4
Photo 17 : Le Tépé
Le Gbalè un outil fait de raphia et liane la date ne peut être décrire elle est
d’oress-krobou. Elle est d’un diamètre de 55 cm elle est d’une forme ronde avec
un poids de 4 kg avec une hauteur total de 4 cm, elle est d’une couleur noirâtre
avec une surface moins lisse.
47
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
Les vans et tamis sont indispensables aux femmes pour trier le mil et le
riz. Les vans (gbalé) servent également à faire sécher la farine de manioc, les
arachides ou à préparer l’attiéké. Leur forme, leur taille varient tout en
s’apparentant, d’un lieu à l’autre.
Le Gbôrô est une hotte provenant d’oress-krobou elle est produit depuis
leurs ancêtre pour cela nous ne pouvons donner les dates de productions. La
hotte est faite à basse de liane, sont poids est estimé à 4 kg, elle est d’une forme
cylindrique avec une hauteur total de 60 à 70 cm et un diamètre de 40 cm, elle a
pour couleur orangée avec une surface lisse au touché.
La hotte a le même procédé de tissage que le tamis, le panier sauf qu’ici la base
n’est pas placée sous forme d’étoile mais en rectiligne puis commence à
entremêlée la liane pour la confection. Elle sert à transporter les cultures du
champ et aussi au port des animaux après la chasse.
48
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
Le Kpassa est un sèche produit agricole elle est produit à oress-krobou depuis
des décennies pour cela nous ne pouvons donner de date de productions. Le
Kpassa est fait de liane et de bambou raphia, elle a un poids estimé à 6 kg, elle
est d’une forme rectiligne ou droite avec une longue de 1mètre et largeur de 60
cm, elle est d’une couleur marronne grisâtes avec une surface lisse.
La nasse sert a séché le café cacao et les cultures vivrier, elle peut être
confectionné à la maison ou sur place au champ.
Le Kôkô est une nasse provenant d’oress-krobou elle est produite depuis des
décennies par leurs ancêtre, elle est faite de bambou raphia et liane, elle est très
lege avec un poids de 5 à 6 kg et une forme en cône puis cylindrique d’une
49
longueur de 1 mètre, diamètre à l’ouverture de 40 cm de couleur jaunâtre et une
surface lisse.
La nasse (Kôkô) elle permet au pêcheur de capturé les poissons elle est utilisée
de deux manières :
La première : elle se fait dans les rivières, elle est placée horizontalement
pour attrape le poisson car l’eau coule les poissons quitte de l’avale vers
l’amont
La deuxième : elle est placée dans l’eau mais pas en total immersion pour
permettre au poisson de respiré mais le piège est en double avec les appas
à l’intérieure de la nasse. Les parents utilisaient la vibration de l’eau et
l’arrivé (courant) de l’eau pour la pêche44.
44
Entretien avec GNANMIEN EDOUARD, âgé de 47 ans, spécialiste des nasses à Oress-Krobou
50
Photo Yao N’drin Stéphanie, 2022
La lance (dhê) faites de bambou-raphia était utilisée par les krobou pour la
chasse avec une longueur de 1m20, d’une couleur orangée.
51
Le presse-graine (fîfî) est un instrument qui sert à presser les copos de graines.
Elle se fait comme-ci : on utilise les graines d’huile de palme qu’on fait bouillir
et laissé fermenter pendant une semaine à l’intérieur des feuilles de bananiers.
Après une semaine, on fait encore bouillir des graines d’huile de palme qu’on
mélange à celui fermenté. On fait le tri des graines dans un récipient appelé
sôkô, elle est sous forme de pirogue. Ensuite, on fait un grand feu de bois, on y
met des pierres. Lorsque les pierres sont suffisamment chaudes, elles sont
retirées et misent dans le Sôkô contenant les copos. On mélange, les copos sont
ensuite misent dans le fîfî pour être presser. La décoction obtenue est de l’huile
rouge (n’on).
52
obtenu est solide et retiré du feu. On forme de petites boules de savon. Ce savon
est plus utilisé pour le bain mais aussi pour la lessive45.
45
Entretien avec OKON DJEA Justine, née vers 1955, femme du chef de terre d’Aboudé-mandéké
46
Ibidem
53
Photo : Yao N’drin Stéphanie, 2022
PARTIE III
IMPLICATION SOCIO-ECONOMIQUES,
EVOLUTION DE LA CERAMIQUE ET DE
L’ARTISANAT EN PAYS KROBOU
54
Autrefois, l’on rencontrait des femmes et hommes qui pratiquaient
l’activité céramique et artisanale dans diverses régions du pays, comme celle de
krobou. Cette production inventée au néolithique s’y est maintenue de façon
continue jusqu’à une période relativement récente. Il est donc intéressant de
montrer ses implications socio-économiques, l’évolution de ces arts chez les
populations krobou ce qui permettra enfin de mieux aborder les possibilités
d’études archéologiques qui peuvent aider à une meilleure connaissance de
l’histoire des techniques de la région (le savoir-faire traditionnel).
55
CHAPITRE V : PLACE DES SAVOIR-FAIRE DANS LA SOCIETE
TRADITIONNELS KROBOU
Cette partie sera développée sur deux axes notamment les fonctions
domestiques et les aspects socio-économiques de ces arts.
Les populations krobou, font parties des Akans lagunaires. Une fois
installées, plusieurs activités traditionnelles vont meubler leur quotidien dont la
sculpture, la teinture, la vannerie et la céramique, ses savoir-faire ont été
beaucoup développés dans le pays krobou en raison d’innombrables atouts
qu’offre le pays : abondance d’argile et de bons végétaux en nombre suffisant et
varié pour ces savoir-faire.
56
2. Aspect socio-économique du savoir-faire traditionnel
Les artisans et potières krobou étaient dans ce contexte réputé dans le pays.
En effet, ils acheminaient leurs produits pour les commercialiser. Les savoir-
faire traditionnel aux dires des populations des localités visitées a contribué à
l’amélioration des conditions de vie des populations et a apporté une bouffée
d’oxygène à la culture locale : avec une céramique et vannerie aux formes et
tailles variées, elles pouvaient cuire leurs aliments, les servir, les conserver,
prendre leurs bains (dans des jarres de grande taille aujourd’hui disparues),
conserver leurs vêtements et leurs objets précieux à savoir or, argent, collier,…
de grande valeurs (dans des coffres ), en toute sécurité.
Les objets céramiques ont joué un grand rôle chez les Krobou. Population
animiste au départ, elle avait besoin des objets pour vouer des cultes et offrandes
aux divinités. A cet effet, les urnes funéraires fabriquées par les potières
servaient dans les cultes. Les aliments aspergés à l’huile de palme et
accompagnés des œufs étaient déposés dans différents endroits dans les villages.
Ces urnes funéraires sont de formes sphériques. Les matériaux à base de terre
cuite étaient donc indispensables pour honorer tous les engagements des Krobou
57
dans les cultes qui les lient à leur ancêtre. Aussi, les céramiques puis les paniers
étaient utilisés pour la décoration et pour les besoins thérapeutiques lors des
traitements des différentes maladies dans les villages tel que le paludisme, la
folie.
58
CHAPITRE VI : ETAT ACTUEL DES SAVOIR-FAIRE
TRADITIONNELS EN PAYS KROBOU
59
de comprendre d’autres aspects de l’abandon du savoir-faire traditionnel en pays
Krobou.
Au temps passer nos parents utilisaient ce qui était à leur porter pour
travailler c’est dans ce temps qu’il avait de brillante idée de fabriqué des
accessoires pour leurs bonne évolution. C’est dans cette perspective qu’il on eut
l’idée d’échange et de perpétuer leur savoir-faire à leurs descendent. Ces
derniers apprenaient avec fierté ces savoir-faire aux près de leur parent.
2- Perspective de recherche
60
Nous évoquerons ici les possibles études que nous pouvons mener à l’avenir
pour documenter l’évolution de la production céramique et artisanat dans le pays
krobou. Résultat qui pourrait permettre à notre zone d’étude de contribuer
encore plus à la réalisation de la carte archéologique du pays en élaboration. En
somme, une étude de type archéologique sera bénéfique pour comprendre
l’évolution savoir-faire traditionnel. Des prospections intensives seraient
nécessaires pour intensifier ces savoir-faire traditionnels.
61
CONCLUSION GENERALE
62
Au terme de notre étude sur les savoir-faire traditionnels en pays Krobou,
zone située dans le sud de la Côte d’Ivoire, nous retenons que ce peuple venu de
l’actuel Ghana suite à la migration du peuple Akan du XVIIIe siècle, développe
un artisanat à l’image de celui du grand groupe Akan. Les savoir-faire
traditionnels, ont été introduit grâce à la richesse du sous-sol en argile et à un
couvert forestier de masse.
L’art se trouve organiquement intégré à la vie de chaque jour qui est elle-
même englobée dans une philosophie et une vision du monde. En Afrique, on ne
peut pas établir de frontière entre la création artistique et la vie quotidienne tous
deux sont liés intimement. Les hommes sont à la fois planteurs et artisans, les
femmes potières et ménagères. Dans la tradition Africaine en général et en
particulier en pays krobou, le bois et l’argile ont joué et continue de jouer un
rôle crucial. Il a servi à produire divers objets en particulier les vanneries et la
céramique.
L’importance de ces arts d’autre fois est visible à travers les collections
obtenues dans nos différentes enquêtes, dans les localités d’Oress-krobou et
d’Aboudé-Mandéké. Nous avons pu observer une forte activité des productions
céramiques et vannerie par les populations autochtones de la zone. Certaines
activités comme la céramique et la vannerie jouent un rôle important dans la vie
quotidienne, religieuse et culturelle des Krobou. Aussi, faut-il d’indiquer ces
productions artisanales constituent des sources de revenus des producteurs.
63
d’artisanat des Krobou, en vue de sauvegarder et vulgariser le patrimoine de ce
peuple.
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE
64
I- SOURCES
1- Sources d’archives
Archive National de Côte d’Ivoire (A.N.C.I)
Séries DD : Administration générale
DD : Affaires administratives
2- Sources orales
Oress-Krobou
Communauté linguistique : Krobou
Date de l’enquête : du 06 au 09 Septembre 2022
Durée de l’enquête : 9H – 20H30min
Personnes interrogées
Monsieur OKRO Djè Albert, âgé de 66 ans, chef de terre d’Oress-
Krobou ;
Monsieur BADA Apia, âgé de 73 ans, enseignant de l’INSAAC à la
retraite ;
65
Monsieur LIDJI M’Gbô, âgé de 77 ans, notable à Oress-Krobou;
Monsieur ABIO N’guessan Jonas, âgé de 73 ans, notable à Oress-
Krobou ;
Monsieur GNANGORAN Eyemon, âgé de 63 ans, sage du village
d’Oress-Krobou ;
Monsieur KOFFI Severin, âgé de 64 ans, artisan et planteur d’Oress-
Krobou ;
Monsieur KOFFI N’Drin Ago Jeacques, âgé de 92 ans, artisan d’Oress-
Krobou ;
Monsieur GNANMIEN Edouard, âgé de 47 ans, artisan d’Oress-
Krobou ;
Madame KOUADIO Yaba Fostine, âgée de 70 ans, potière et fabricante
d’attiéké à Oress-Krobou;
Madame ODAGNAN Lessi Augustine, âgée de 80 ans, potière à Oress-
Krobou ;
Aboudé-mandéké
Communauté linguistique : Krobou
Date de l’enquête : du 10 au 18 Septembre 2022
Durée de l’enquête : 9H – 14H
Personne interrogées
Monsieur OSSONO Dibo Gérémy, âgé de 64 ans, Chef de terre à
Aboudé-mandéké
Madame OKON Djéa Justine, âgé de 67 ans, potière à Aboudé-
mandéké ;
Madame SIBIE née Yaba Grâce Bryotte, âgée de 52 ans, potière à
Oress-Krobou.
66
II- BIBLIOGRAPHIE
1- Sources spécifiques
(G) GONNIN, (K.R) ALLOU, Côte d’Ivoire : Les premiers habitants, Abidjan,
CERAP, 2006, p62
(K.J) BANA, rituel du Séké chez les Akan lagunaires en Côte d’ivoire :
approche dramaturgique de l’exemple Krobou, université de paris 8, 2012 ; p46.
67
(G) GONNIN, (K.R.) ALLOU, Côte d’Ivoire : les premiers habitants, Abidjan,
CERAP, 2006, p37 ; p62-63.
68
Niangoran-Bouah (G), 1964, la division du temps et le calendrier rituel des
peuples lagunaires de la Côte d’ivoire, Paris, Institut d’ethnologie, 173p.
69
ANNEXES
ANNEXE 1 :
FICHE D’ENREGISTREMENT :
70
Type d’enquête
Zone d’enquête :
Communauté linguistique :
Date de l’enquête :
Enquêteurs nom et qualité :
INFORMATEURS
QUESTIONNAIRE
I- PEUPLEMENT
Nom du village
Signification du nom du village
71
Nom du fondateur
Condition de la fondation
Différents groupes composant le village
Existence du peuplement antérieur
Population
Traces archéologiques
Rapports avec les villages et les communautés linguistiques environnants
Guerre
Commerce
Alliances diverses
Rapports religieux
Implications dans la fondation des autres villages
72
Lieux de stockage des récoltes (indépendants ou intégrés)
2- Espace sacré
Public
Privé
3- Espace funéraire (dissocié ou intégré à l’espace bâti)
Localisation
Description
4- Territoire agricole
Situation des champs par rapport au village
Type de culture
Rythme annuel de la production
Mode culture
Rentabilité
5- Points d’eaux
Localisation
Types (cours d’eau, source, puits citerne, etc.)
6- Territoire de chasse
Localisation
Type d’animaux chassés
III- LES DIFFERENTES ACTIVITES ARTISANALES
1- Céramique
2- Métallurgie
73
3- Cordonnerie
4- Vannerie
5- Textile
6- Sculpture
7- Menuiserie
8- Bois
9- Autres
CONDITION DE L’ENQUETE
74
- Communauté linguistique : - Activité enquêtée :
- Date de l’enquête :
- Enquêteur :
I- VOLET HISTORIQUE
1- Depuis quand pratiquez-vous cette activité ?
2- Origine de votre activité dans le village
- Mythes, légendes d’origine
- Autres
- Origine extérieure (ethnies voisines…)
- Autres modes (commerce, propagation religieuse…)
3- Comment avez-vous appris ce métier ?
- Initiation
75
- Apprentissage
- Héréditaire
II-ORGANISATION DE LA PRODUCTION
1- Métier exercé
- Association
- Individuellement
2- Vos lieux d’habitation
- Reparti dans la masse des villages
- Habitent des quartiers qui leur sont réservés
- Forment des villages à part
3- Où travaillez-vous ?
- A l’intérieur des maisons
- En plein air
- Lieus spéciaux (citer)
- Dans des ateliers
4- Y a-t-il une spécialisation des objets ?
- Par quartier
- Par famille
- Par sexe
- Par âge
5- Est-ce qu’il arrive que vous vous entraidiez à tous les échelons de la fabrication ?
76
2- Localisation de la source de la matière première ?
- Dans le village
- Loin du village (à préciser la distance)
- Dans la forêt
- Nom de la source
- Propriétaire des lieux
- Date d’ouverture
- Personne chargé de l’ouverture
3- Quand peut-on couper ou extraire la matière première ?
- Saison sèche
- Tout le temps
- Jours précis
- Autres
4- Qui est habilité à le faire ?
- L’artisan lui-même
- Le chef de terre seulement
- Tout le monde
5- Y a-t-il des sacrifices à faire avant l’obtention de la matière première ? si oui
lesquels ? quels sont les interdits ?
6- Par qui sont-ils faits ?
- Le chef de terre
- Le propriétaire des lieux
- Les artisans eux-mêmes
- Autres
7- Organisation du travail
- Individuellement
77
- Collectivement
- Autres
8- Comment se fait l’obtention de la matière première ?
- Choix du site
- Nettoyage de la surface du site
- Outils utilisés
- Autres
Y-a-t-il un endroit ou on obtient la matière première ?
- La forêt
- Un puits
- Un bas-fond
- Autres
9- Quels sont les outils utilisés pour l’obtention de la matière première ?
- Les noms vernaculaires de chaque objet (faire des photos, dessins)
- Les rôles dans l’extraction
- Fabricants de ces objets
10-Types de matière première
- Nom vernaculaire
- Couleur
- Qualités
11-La matière première extraite ou coupée est-elle transportée immédiatement au
village ou stockée sur place ? pourquoi ?
12-Comment transporte-t-on ce matériel au village?
- Sur la tête
- A dos d’animaux
- Par charrette
- Par voiture
78
- Autres
- Outils utilisés
- Organisation du transport
13-Où le stocke-t-on ? pourquoi ?
14-Qui est habilité à transporter le matériel extrait ? pourquoi ?
- Les femmes seulement
- Les hommes seulement
- Les artisan (e)s seulement
- Tout le monde
15-Y-a-t-il une commercialisation de la matière première recueillie ? si oui, comment
se fait-elle ?
16-Comment se fait la gestion de ce matériel recueillie ?
17-Emploie-t-on le matériel brut tel qu’elle est extraite ? pourquoi ?
18-Comment prépare-t-on la matière première ?
- Broyage (préciser le moyen de broyage en usage)
- Epuration
- Humectages (préciser le liquide employé)
- Rites et interdits
- Usage de colorants
- Personnes habilitées à le faire
19- Ajoute-t-on d’autres éléments à la matière ? si oui lesquels ? pourquoi ?
20- Comment pétrit-on la pâte ? (pour la céramique)
21-Prépare-t-on la matière première longtemps avant de s’en servir, dans le but de lui
donner des propriétés spéciales ? (pour la céramique)
22-Comment façonne-t-on une poterie ou autre objet artisanal en pays MONA?
- Base, panse, ouverture de l’objet
- Séchage de l’objet ou de la matière première (durée, lieu)
79
- Interdits et rites
- Outils utilisés
- Durée du façonnage d’un objet
- Position de l’artisan lors du façonnage de la matière première (assise, debout)
23-Comment se fait la finition des objets artisanaux ?
Grattage, lissage, polissage, tissage
- Méthode employées
- Outils utilisés
Performation
- Méthode employées
- Outils utilisés (préciser les noms vernaculaires)
Engobage
- Colorants
- Essences végétales employées
Décoration
- Les décors avant cuisson, tissage, fabrication
- Les décors après cuisson, tissage, fabrication
- Origine, signification, choix…
- Outils utilisés
24-Quelle est la dernière étape de fabrication d’un objet, comment elle se fait ?
Période de finition d’objet (saison, jours, heures, temps mis)
Durée de finition (heure)
Aire de finition
- Propriétaire
- Localisation (préciser la distance)
- Nombre d’aires de finition dans le village
- Utilisation par jour
80
Combustibles employés
- Nature
- Essences employées (justifier)
- Mode d’obtention du combustible
Déroulement de la finition
- Disposition des objets finis
- Organisation du travail
- Mise à feu (moment et comment pour la poterie)
- Contrôle de la fournée (poterie)
- Méthode et moment du retrait des poteries dans la fournée (poterie)
- Comment reconnait-on un objet cuit ou bien fabriqués ?
- Mode de transport des objets vers la maison
Rites et interdits liés à la finition
Quantité de pots cuits à la fois (poterie)
25-Quels sont les types d’objets que vous fabriquez ?
26-A quoi servent ces objets ?
IV- ASPECTS SOCIOECONOMIQUES
1- Aspects sociaux
Place de l’artisanat au sein de la société Mona
- les artisans sont-ils libres ? forment-ils des castes ? des sociétés ouvertes ou
fermées ?
- position de l’artisan dans la hiérarchie sociale
- relation matrimoniales
- patronymes, dialectes et insertion sociale
- hiérarchie entre type d’artisan
attitude de la société vis-à-vis des artisans
- mépris
81
- crainte
- respect
attitude de l’artisan vis-à-vis de la société
obligation des artisans
les artisans pendant la période coloniale
les autres fonctions des artisans
- politiques
- religieuses
- judiciaires…
titre et fonctions du chef des artisans
autels, sanctuaires, objets, culturels des artisans
2- aspects économiques
la production artisanale est-elle une activité unique et permanente ? si non, quelles
sont les autres activités et les périodes d’exécution ?
destination des produits finis : consommation locale ou commerce
commerce
échange au niveau du village
- types de produits
- quantités
- mode d’change (troc, monnaie, prestation…)
- clientèle (touristes, les habitants du village, autres)
- difficultés
- mode d’acquisition (au domicile, au marché du village…)
commerce extérieur au village
- types de produits
- quantités
- modes de transport
- marchés (locaux, lointains)
- la clientèle
- types de marchands
- taxations
- cadeaux
- autres productions liées à la production artisanale
- difficultés
utilisation des ressources tirées de la vente des céramiques
82
les mutations (extraction, préparation de la pâte, façonnage,
finitions, cuisson
les types de pots, utilisation, commercialisation)
ANNEXE 2 :
Description :
Support : (en bois, en pierre, en métal)
Morphologie :
Dimension : diamètre, longueur, hauteur
Poids : (en gramme pour les petits objets ou Kg)
Couleur :
Etat de surface (lisse, rugueux, dégradé)
Observation générale (particularité observée)
Fonction (culturelle, agricole, arme, outils)
Auteurs, peuples producteurs, cultivateurs
Datation (Age de l’objet) s’il est daté
83
L’artisan Koffi N’drin Ago Jeacques
84
Potière : ODAGNAN Lessi Augustine
85
TABLEAU DES ILLUSTRATIONS
86
Cartes Pages
Planche N°1 : Peuple Krobou au sein du grand groupe
………………. 17
Akan
Planche N°2 : Carte ethnique de la Côte d’Ivoire ………………………... 18
Photos Pages
Photo 1 : Turraeanthus …………………………………………………. 23
Photo 2 : Turraeanthus africanus feuilles et fruits ……………………. 23
Photo 3 : Argile ………………………………………………………… 36
Photo 4 : Potière ………………………………………………………… 37
Photo 5 : Potière ………………………………………………………… 37
Photo 6 : M’monbi …………………………………………………... 39
Photo 7 : M’Glo ………………………………………………………… 39
Photo 8 : Gbôrô ………………………………………………………… 40
Photo 9 : N’Zoboué …………………………………………………... 43
Photo 10 : N’Zoboué …………………………………………………... 44
Photo 11 : Boué ………………………………………………………. 45
Photo 12 : Sôh-rê et sôko ………………………………………………. 45
Photo 13 : Tô-boué …………………………………………………... 46
Photo 14 : Laton ……………………………………………………….. 46
Photo 15 : Parasolier (dohoum) ………………………………………... 49
Photo 16 : Bambou-raphia (Dio-ya n’kpokpo) ……………………….. 49
Photo 17 : Liane (N’kan) ………………………………………………. 50
Photo 18 : Panier (Tépé) ………………………………………………. 52
Photo 19 : Tamis (Kprôkprôssô) ………………………………………... 53
Photo 20 : Vans (Gbalè) ………………………………………………. 53
Photo 21 : Hotte (Gbôhrô) ……………………………………………. 54
Photo 22 : Porteur de Hotte ……………………………………………. 54
Photo 23 : Sèche cacao (Kpassa) ………………………………………... 55
Photo 24 : Nasse (Kôkô) ………………………………………………. 56
Photo 25 : Lance (N’dhê) ………………………………………………. 57
87
Photo 26 : Presse graine (Fîfî) ………………………………………... 58
Photo 27 : Savon noir (Samlan-bré) ……………………………………. 59
Photo 28 : Amande de graine (N’non sendjè) …………………………... 59
88
DEDICACE
REMERCIEMENTS........................................................................................III
SIGLES ET ABREVIATIONS........................................................................IV
SOMMAIRE.......................................................................................................V
AVANT- PROPOS............................................................................................VI
JUSTIFICATION DU SUJET............................................................................3
DEFINITION DU SUJET...................................................................................5
OBJECTIF DE L’ETUDE..................................................................................8
METHODOLOGIE.............................................................................................8
PLAN..................................................................................................................11
89
PARTIE I: PRESENTATION DU CADRE D’ETUDE ET
L’HISTORIQUE DU PEUPLEMENT............................................................12
I. LE CADRE GÉOGRAPHIQUE................................................................13
2- Le relief et l’hydrographie..........................................................................14
3- Climat et végétation.....................................................................................15
1- La pédologie.................................................................................................17
2- La géologie....................................................................................................17
1- Le Cadre historique.....................................................................................19
2- L’organisation sociale.................................................................................22
90
1- Les activités économiques...........................................................................23
I. PRODUCTION DE LA CERAMIQUE....................................................27
2- Mode de transmission.................................................................................28
2- De l’extraction à l’exploitation...................................................................30
1. Le façonnage................................................................................................32
2. Décor à la cuisson........................................................................................34
91
1- Description morphologique........................................................................35
2- Mode de transmission.................................................................................41
92
2. Aspect socio-économique du savoir-faire traditionnel.............................57
2- Perspective de recherche.............................................................................60
CONCLUSION GENERALE...........................................................................62
93
SOURCES ET BIBLIOGRAPHIE..................................................................64
ANNEXES..........................................................................................................70
94