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Logique & Analyse 133-134 (1991), 33-149

LA CONNAISSANCE CO MMUNE :
UNE SÉMANTIQUE POUR L A LOGIQUE MODA L E .

Luc L1SMONT
* et
P h i l i p
Résumé p e
M O N
L'article introduit
G la1 condition
N de clôture épistémique (une proposition
la satisfait si elle
* est
. crue en tout monde où elle est vraie) et s'en sert
pour redéfinir sémantiquement la connaissance commune. I l montre
qu'un système monotone de logique modale épistémique est adéquat et
complet pour cette sémantique.

Abstract

This article introduces the condition of belief closure (a proposition is


said to be belief closed if it is believed in every world where it is true)
and uses it to define a novel semantics o f common knowledge. I t is
shown that a monotonic system o f epistemic modal logic is sound and
complete with respect to this semantics.

1. Introduction

Suivant la définition ordinaire, dont l'idée revient au philosophe D. Lewis


dans convention (1969), une proposition est de connaissance commune si
elle est vraie, si chaque individu la connaît, chaque individu sait que chacun
la connaît, et ainsi de suite à l ' i n
fi
naissance porte sur le vrai, tandis que la croyance est susceptible d'être
n i. O
fausse aussin bien que vraie. Si l'on s'en tenait à cette distinction, il faudrait
c o n s i d è r e
b a n a l e m e
•nG.R.E.Q.E.,
t Ecoles des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Mars eille.
q u e
—Centre National de la Recherche Scientifique (France) et C O R E . , Université Catholique
lde Louvain.Adresse
a des auteurs : CO RE, Voie du Roman Pays 34, B-1348 Louv ain-la-
Neuve.
c o n
-
134 L U C LI SMO NT ET PHILIPPE MONGIN

dire en toute rigueur que les travaux des logiciens, des théoriciens des jeux
ou des informaticiens qui ont formalisé le concept de Lewis, traitent de
croyance commune. Car ces travaux analysent généralement la régression
infinie du savoir propre et du savoir mutuel en quelque sorte pour elle-même
—indépendamment de la vérité ou de la fausseté objective de la proposition
initiale.
Barwise (1989, ch. 9) a distingué plusieurs types d'approches techniques
du problème. Le type itéré formalise directement le concept naïf, tandis que
le type circulaire condense en une formule de point fixe l'infinité de propo-
sitions "a croit que b croit que...". Les deux approches coexistent fréquem-
ment dans une même discipline, voire dans un seul et même article. Par
exemple, les théoriciens des jeux se sont penchés sur la connaissance com-
mune à la suite d'Aumann (1976), qui en a proposé une définition dans les
deux registres simultanément. Aumann se donne, très classiquement, deux
agents qui sont chacun dotés d'une partition d'information sur l'ensemble
des états du monde. La partition de a manifeste le fait que cet agent
identifie certains états entre eux - d'une manière qui lui est propre. Ses
croyances ne peuvent donc porter que sur les événements de il construits,
par opérations booléennes, sur les éléments de la partition. Prenant appui
sur cette modélisation rudimentaire de la croyance. Aumann définit comme
étant de connaissance commune tout événement qui contient l'infimum des
deux partitions individuelles (c'est-à-dire leur plus fin grossissement com-
mun). Cette définition est implicitement du type circulaire. Elle est facile
à utiliser, mais sans doute peu intuitive. Elle s'avère équivalente à une
définition itérative qu'Aumann donne ensuite, et qui transcrit en langage
ensembliste chaque proposition : "a croit que b croit que...". La définition
itérative est transparente, mais incommode. Ce contraste des deux défini-
tions est caractéristique de la plupart des recherches menées sur la connais-
sance commune. De même, quoiqu'elle soit élémentaire dans le cas d'es-
pèce, l'obtention d'une équivalence est un objectif caractéristique de ces
travaux.
La dualité des points de vue circulaire et itérd se dégage moins vigou-
reusement de la théorie des jeux que de la logique dpistémique. La raison
en est que, dans cette dernière discipline, la distinction interagit le plus
souvent avec celle de la syntaxe et de la sémantique. La réserve qu'introduit
"le plus souvent" porte sur les logiques infinitaires. Si l'on s'en tient aux
conjonctions finies, comme dans les calculs ordinaires du premier ordre,
la syntaxe de l'opérateur de connaissance commune C appartiendra néces-
sairement au type circulaire. Dans la plupart des travaux récents (comme
UNE SÉMANTIQUE POUR LA LOGIQUE MO DALE. 1 3 5

Fagin, Halpern et Vardi, 1991), elle consiste en un axiome de point fixe


(PF) et une règle d'induction (RI). La sémantique, en revanche, donne lieu
à différentes analyses possibles. Quelle que soit la variante finalement
retenue, on demandera qu'elle incorpore (mais peut-être seulement à titre
de condition nécessaire) le point de vue itératif. Autrement dit, on deman-
dera que, pour tout modèle in et tout monde possible w, si (ni, w) valide Cp
alors (ni, w) valide A B
a
jonctions finies a i n s l
Emale ( p , (ESM) A cette B contrainte métadiéorique qui s'impose manifestement au
c modèle
a retenu.
A( Les A articles B de Fagin, Halpern, Moses et Vardi, adoptent généralement
ol'ESMa n s t r ucomme lt définition de la relation de validation de Cço. En d'autres
A ( p ) l'E S M f i
termes,
ege . r e tn
lasusémantique retenue. L e travail précédemment cité, qu'on abrégera en
AdFEV(1991),
l '' e i mn b introduit fl i n une notion de modèle originale, celle de structures
éi e
ade tp ép e l lqui s'avère étroitement liée à la très classique notion de
connaissance,
ecstructure
d r oé a m den Kripke.o Dans ce contexte, les auteurs établissent des résultats
Ede m
m xe i détermination
b r ga pour
b la croyance ou la connaissance, individuelle et com-
ecmune,
l e
on ennrenvoyant
c de aux démonstrations antérieures de Fagin et Vardi (1985)
Siet d de t éHalpern
i o m et aMoses (1988). Leur système le plus fort est une variante
nde
ne S5tà plusieurs i q agents; le plus faible est une variante de K, ce qui apparaît
un c
rétrospectivementée c o comme inévitable, compte tenu de l'isomorphisme démon-
Mtré
en entre
s structures
si - de connaissance et structures de Kripke.
na Suivant i riune autre méthode sémantique, on définira la relation de validation
-e l'aide des interprétations déjà fournies pour les opérateurs individuels B
ea aE A . V o ici une application au cas particulier commode où la croyance
tindividuelle , et la croyance commune satisfont au moins le système K. On
définit
s ualors fR
cfla clôture i transitive
s de U R
,ales
a ldes an B t
reméthode
—e ll ae qu'illustre
a ts i R cet exemple peut s'appliquer à des systèmes plus faibles
dque
o .a n K Lis mont (1992, 1993) n'en retient que la monotonie de la croyance
eindividuelle
d d én es i get de
O n la
a croyance
n t commune. Il introduit alors des systèmes de
K vl é r re i Ns
voisinages
pLe ci f systèmeeoikt en eN t N r e p
qstruction
ca er s tt appropriée, i e s et non par une stipulation élémentaire comme celle
qu'autorisait
ud ,fr aé e f ai l n lea cas tkripkden. i La sémantique de Lismont satisfait l'ESM. Elle
iiE
débouche'o n sur
n des e théorèmes
l de détermination, tous relatifs à des systèmes
monotones.
se c- i l n,
A
efp e m o o nr
tcu e nt rt i o
dn iq n t
ed u r p
e
ce r éo t n
tse c r e
pN e
C a r
136 L U C LISMONT ET PHILIPPE MONGIN

Le présent article s'inscrit dans le courant de recherche logique qui vient


d'être analysé. Il lui emprunte la syntaxe finitaire, et donc circulaire, de la
connaissance commune. En revanche, il innove dans la sémantique. Celle-ci
découlera d'une définition proposée pour la validation de Ccp, que l'on peut
paraphraser très informellement ainsi : une proposition est une croyance
commune en w si elle est impliquée par une proposition qui, d'une part, a
la propriété d'être crue par chacun en tout monde où elle est vraie, d'autre
part, est crue par chacun en w. On appellera clôture epistemique la propriété
requise en premier lieu : c'est elle qui porte l'innovation technique des
résultats démontrés ici. Elle a déjà été envisagée —mais informellement—
dans des travaux qu'inspirait l'approche d'Aumann (Binmore et Branden-
burger, 1990, Bacharach, 1992).
Pour énoncer plus précisément la sémantique de cet article, on peut faire
tout d'abord l'hypothèse commode : chaque B
a a de
relation p Kripke
o u r R
c o n t est
a
possibles r épistémiquement
e p a r t i eclos si, pour tout w E P, P contient tous les
.u O nnw' qui sont
mondes e reliés à w par une quelconque des R
d clôture
a
de i r a épistémique s'exprime aussi bien dans une sémantique de voisina-
.a MlSi,aodonc,
ges. i sr on s ldispose
a de n
systèmes
o t de i voisinages
o n individuels N
q Puest épistémiquement
a
que ' u clos lorsque, pour tout w E P , P appartient
,n o n des dvoisinages
chacun i r a pris en w, i.e., P E N
s oretenue
a
tion u spour - "C'ço est vraie en w" se lit synthétiquement : il existe un
(esous-ensemble
w )n q s u ee Plmde mondes q u possibles
e qui (i) est inclus dans l'ensemble de
sb lo de
vérité e ço,
i (ii)t est épistémiquement
a . clos (au sens des R
P o u a (iii)
L
a
tivement), d eensw, satisfait
N une propriété ensembliste dont l'interprétation
dest que
a é rP e soit
f scru i p par
n e chacun
i c - (au sens des R
ea Lismont
o u et d Mongin
e s (1993) N analysent en détail les possibilités offertes par
ma
cette définition
o de la croyance commune. On se limitera ici aux faits les plus
ngénéraux.
r e s pd Après e c tavoir i v énoncé
e m lese nnotions
t ) .syntaxiques (section 2), on préci-
esera les définitions
s sémantiques de ce paragraphe dans le contexte des
systèmes de voisinages (section 3), que l'on a préféré à celui des relations
de Kripke pour sa plus grande généralité. O n démontrera un théorème
d'adéquation et de complétude pour un système —épistémiquement faible—
de croyance monotone, individuelle et commune (section 4). On conclura
en énonçant, sans les démontrer, quelques résultats, qui permettraient de
faire le lien entre le théorème précédent et un théorème de détermination
relatif aux structures de Kripke (section 5).
UNE SÉMANTIQUE POUR LA LOGIQUE MODALE. 1 3 7

2. Définitions syntaxiques

Les systèmes que l'on examinera procèdent de ceux qu'étudie d'ordinaire


la logique modale propositionnelle [Chellas (1980) ou Hughes et Cresswell
(1984)1. Le vocabulaire en comporte les éléments suivants : un ensemble
VP de variables propositionnelles (dont la cardinalité est quelconque); les
connecteurs logiques A , V , - -
(1B, 4 . * ;
introduit
e n f par
a i commodité,
n , peut se lire "tout le monde croit que". On notera
cl
)l ) l'ensemble
e sdes formules bien formées construites à partir de ce vocabu-
laire.
o p é r a t e
a
cu Lersystème s minimal de cet article MC
matisation
u A c no ndesalai slogique
A t ei , propositionnelle,
r que l'on n'explicitera pas, d'autre
part, ,e d en
' s schémas
u n e
d'axiomes et de règles spécifiquement modaux
Cp a r t ,
ee n so
t(RuM n e (pour tout a E A )
E
a a x B i o -
). a
(Déf. E ) E 9 Pv 4-* a
L
'ie\ A B ,
e
a k
so
(nRpM t
sc ,Cio C i /
e
) t
m
(PF) E ( C p A (p)
b
l
e
(RI)
d
e
La s présence de règles de monotonie (R
M",aEet signifie que la logique impli-
i
citement définie par les opérateurs B
n
a commun. Ma is le système autorise deux cas-limites : un agent ne croit
en
d
, aucun
en C eénoncé
t ;l il acroit en une contradiction. Ces cas-limites disparaî-
i
l o gsi il'on
traient q enrichissait
u e MC
v
d d ee c e s M
A C
(N i
A e u x
d
a d
so c hn é m t a s
):bu e a u c o
B s
u
p po u r
a A
t o u
T e
t
s
a ,
t
f
138 L U C LISMONT ET PHILIPPE MONGIN

(Pa) —
1 1 3
a
Même ainsi renforcé, le système laisserait subsister cette possibilité :U n
agent croit en go et en —
il1 faudrait g o s aencore n s ajouter les schémas : pour tout a,
e n
(C
t i r e r
a
l e s
)La
c réciproque o n s éde q (C
B
u On
o ean longuement
c e s débattu,
. ces dernières années, du problème difficile de
l'omniscience
)a
P e s t o logique (par exemple Stalnaker, 1991 ; Dubucs, 1992 ; Go-
chet,
(u é 1992).
d j àr La présence d'une règle de monotonie suffit à faire tomber le
p
système
il m ' p MC le i qx
A
considérable
c é l e u encore
u r qu'appelle, dans FHV (1991), l'adoption du système
B
sp
K,
e oVardi u, sa (1986) avait proposé de décrire la croyance individuelle par la
seule
ra n règle
u e d'équivalence : pour tout a,
l b j ea
o
i t oi o n
cm
(RE,)
/
n
o t o nB
d
iB e a
a
e
( ceRqui concerne
En Mç les opérateurs I t tout au moins, cet affaiblissement de
(
ca
(RM,) o
ramène exactement au système minimal engendrant une sémantique
e
)s voisinages.
des . BMalheureusement l'axiomatisation de la croyance commune
to
sous (REDy poseade nombreux problèmes techniques. Les difficultés que l'on
A
p
rencontre alors lne se paient certainement pas d'un gain conceptuel décisif.
0 (REJ
e
Car . préserve i des formes gênantes d'omniscience logique ; par exem-
)
P
ple, un agent qui / connaît au moins une tautologie connaîtrait ipso facto
o
toutes les tautologies du système.
u Le schéma (PF) indique en substance que la croyance commune implique
r croyance partagée, ainsi que la croyance partagée en le fait qu'il y ait
la
a
croyance t commune : cette propriété explique que l'on parle d'axiome du
tpoint fixe. é L a règle (RI) indique que, si un énoncé est analytiquement de
n
croyance partagée, il est aussi de croyance commune. L'appellation règle
u
d'induction peut se justifier heuristiquement ainsi : en appliquant (RM_)-
e (Déf.r E) on voit facilement que E est monotone :
et e
v
l ' a
E
o b A
j e
c t
i o
n
p
l
u
s
UNE SÉMANTIQUE POUR L A LOGIQUE MO DALE. 1 3 9

(RME)

Une récurrence simple montre alors que

(pour tout k 0 )
E

(le symbole E
mer
k cette infinité dénombrable d'inférences en une seule ou, si l'o n veut,
de
d é"passer s i g à n la limite". La présence de (RM, ) vient du fait que, contraire-
e
ment à E, C n'hérite plus automatiquement de la monotonie des B
techniquement
E V E
a très utile, et il paraît conceptuellement défendable, de prêter
.) laI .croyance l e s commune
t la structure minimale que l'on attribue aux opéra-
teurs
I n individuels. t u
i Parmi t i vtous les autres axiomes que considère d'habitude la logique modale
épistémique,
e m e on mettra à part les deux schémas suivants : pour tout a,
n t
(T.) aB
p
a
r l
ça o n
t( ,
L'axiome
(t de vérité O U qui vaut aussi pour l'opérateur C à cause de (PF)
o
et
R (
M
strictement
I entendue. Le schéma (D
approprié
u
) à une logique de la croyance pour des agents cohérents.
)p ,Le e système
s t uformén par ( R i g
fe ac'est-à-dire
a
a, f f a i b le l iplus
s sfaible
e mqui e permette
n d'interpréter B
a
de Kripke. Dans un
tr ) ,p (a Nr du n e e r e l a t i o n K-système pour a, ( D
u
permet
(im u T d'exclure un des cas-limites précédemment envisagés : l'agent croit
teen) e
)u une s contradiction.
et té q u( i Cv a l e n t
à
)p
t On
u notera H( la Prelation d'inférence de M C
a
u
e
d) cements
A du système
e t s monotone
t minimal par MC, + ( N
l'avenant.
sA .l O ne s e d é st ti g n e r a
)e
sr) , lK M. eoC- , s n + ( Pc
d
e
éA rs ye sn t f è o m r -
rs) e, e t
d
up o u
e
- r
s l ' a g
s e n t
y
s
t
è
140 L U C LISMONT ET PHILIPPE MONGIN

3. Structures de voisinages et clôture epistemique.

L'opérateur C n'a pas de contrepartie ensembliste directe dans la définition


que l'on va donner des structures : celles-ci seront du type ordinairement
considéré en logique multi-modale. Plus précisément, une structure de
voisinages monotone est un (1AI +2)-uple

= ( N
a
dans lequel L „ ,
v
W est un ensemble non vide,) appelé ensemble de mondes possibles
• pour chaque a, Na est une application W P ( P ( W) ) — P
(. semble des parties— telle que, pour tout w E W, N
) sur-ensembles,
od é s i g n ai.e., n tsi P lE N ' e n -
• va (w est
) unes application
o i t f We x rVPm{ 0é, a p p e l é e valuation.
(pw ) ae t r P
Pour E alléger lesPdéfinitions
' qui suivent, on introduira également l'application
g:
W , vw E W, N E
a l o r Es )
LaPvalidation 'sémantique ( w )se définit
a de la manière
A ordinaire, sauf pour les
formules
E Cg'. On aura rdonc, N N pour tout ni = ( N
Oo ( w )
•) si ( (p Ew VP,) (ni, w); s s i v(w, (p) = 1;
•OsiE A= ( m , w) s s i (m, w) 141k;
, si (p v4 / 1) A 1
1
et1à l'avenant pour les autres clauses propositionnelles;
2 (
• s1i go7 = Bal k, w ) s s i IkII
•ms1ei (1) N a(m,
, = Etk, ( ww) ) s; s i D l l m E N
Es s
( wi notation
La ); r e n v o i e à l'ensemble de vérité de g/, c'est-à-dire
w
)
% lw ' E W
k
Lei plus souvent, on omettra l'indice suscrit.
e
t
(
n
i
,
w
UNE SÉMANTIQUE POUR L A LOGIQUE MO DALE. 1 4 1

La première section, à caractère heuristique, faisait un usage libre du mot


"proposition". Dans ce qui suit, on s'en tiendra à l'usage ordinaire en
logique, suivant lequel une proposition est l'ensemble de vérité d'une for-
mule. Pour désigner les sous-ensembles de Wplus généralement, on parlera
d'événements.
Les fonctions de voisinage N
a olorsqu'on
préter u N a en vue des applications épistémiques de la logique mo-
E Elles
dale. s se o voientn t directement comme des systèmes de croyance pour a
et pour le collectifu El ("tout
p a r t i c i è rle monde"), respectivement. A chaque w elles
e m elesn propositions
associent t crues en w. [Ceci ne veut pas dire, naturellement,
f k (a
que w ) etc N i l
inévitablement
Ee s aussi des événements non propositionnels.] Les structures
de à
(E )Kripke n e ne se prêtent pas à une lecture aussi transparente. Pour attribuer
unc iocaractère
n nt i épistémique
e t e aux R
an r n e -n ("a
subjectives t regarde w' comme accessible depuis w"), ce qui est obscur.
,Mongin
q i l uf(1993) a u recommande
t y en conséquence de privilégier la sémantique
vdes o i r
e voisinages en logique modale épistémique (y compris lorsque les axio-
dd incluent
mes e sun K-système pour chaque agent).
re 11ereste l à aintroduire t i ola sémantique
n de C. Soit P g W; on dira que P est
epistemiquement
ss clos (e.c.) si :
dp ' r a o c c e s s
ip b o i sl i t é vw E P , P E N
i t i o E
Si
n P ests une proposition, P( = w 110
) . Il
m
que
: pstipule
o u rque V/uest ncrue en tout point où elle est vraie. La définition perd
sa
io lisibilité
k (si ce E n'est analogiquement) lorsque P est un événement non
propositionnel.
4n ) , On pose enfin
ey t
lt Si ço =ra CO, (m, w) ( , c ) ssi 3P E I V
co E l uô t u r e
év ( w
On )p et ig
notera .s
l'ensemble t Pdes é structures de voisinages monotones par M
m
Nr g i ade- coutume,
Comme 1 1 V in v ) et M ( p signifient respectivement : [pour
. ,
tout 1 1
w E W, (m, ( p l et [pour tout m dans la classe M, m ( p ] .
e terminera
On t cette présentation des concepts sémantiques en vérifiant que
la Pdéfinition proposée pour la validation de CV, satisfait bien l'ESM.
e s t
Proposition 1. Quels que. soient in E M
e . c
N
, w E (m,
W w), C ( p ( m w ) E l ( p .
k 0
e t
E
4 ) ,
142 L U C LISMONT ET PHILIPPE MONGIN

On pourra démontrer syntaxiquement ce résultat, une fois qu'on aura établi


l'adéquation du système MC
2)
A : pi l osuffit u r alorsl dea dériver 1— Op —•• E
ks é m a n purement
démonstration t i q sémantique
u est éclairante. Elle dépend notamment
(ep , lemme
d'un c e (également q u i utilisé dans la section 4) qui met en évidence le lien
entre
e
p srclôture
ot épistémique
p o s et ESM.
ié me m é d i a t .
LemmeM
( ca Si P ifg liçoll
1. s e t si P est e.c., alors P g 11 C4
l0. 1 1 • a
t
Preuve h : Paré définition o Il Coell = { w E W I 3P' E N
r estèe.c.}. m
E
P' Soit weE P. Par la clôture epistémique de P, P E N
(w),
E
considérant P l'autre hypothèseg 1sur 1P, on
4 voit que w e 11 Cep11. •
(0w ) . EI nl e t
Preuve de la proposition 1 : Par récurrence sur k. Par définition, si (m, w)
Op alors (m, w) E . On suppose ensuite que Il Cgo Il g - II1 1 • Soit
w E W tel que (m, w) C g , . I l existe P E N
Le
E lemme 1 indique que P g 11 C4
P
( wg
0 1) 111
, E• P D o n gc , E N 1 1 •
lp
s 4 ' ao r 1 1E
1
le 1' h t y p o t h (P èw )s
4. e
e t
Détermination
s t de la croyance
, monotone (individuelle et commune)
Id
e I . e c . c
Théorème
E
r é c 2. 1— u ç rssi rM e e
A
*n I c e : q
Preuve 4 de l'adéquation :uDe manière évidente, ( R M
a0 valides. Pour vérifier
sont i la validité de (PF), on se donne m dans M
)1, e( W
N
dans tD tels
é w fque
. E(m,) w) Cdeg c,.11 t existe donc
( RPM E N
c1 P est e.c. On veut montrer
E
et o que 11Gp A io 11, qui est égal à Il Cio II n
)(Ilw io1)1, se t etrouve l dans
q uN n e P
gE fermé par sur-ensembles),
est 1 1 n( pce qui résulte de l'hypothèse P g I l 'P II (en
I( w ) .duI lemme
vertu C e c1).i I l reste e à vérifier que la règle (RI) est valide. On sup-
pose d édonc c que, o upour l tout( m dans M
Ne e t t o u t mw
dd a ne s w ,E j I I ' E NE(w)
W P , w
On g doit prouver que, quels ) que soient m et w,
1 1
C 119 ç
o 0
1 II
1 E
( PN u i
s qE u
e ( N
E w
( w) )
UNE SÉMANTIQUE POUR LA LOGIQUE MO DALE. 1 4 3

Soit donc Il geII E N


propriétés
E requises pour P. •
(w) :
La
o démonstration
n de complétude résultera des lemmes 2 à 5. Pour établir
l'implication
v é r i f i e
f a c i l e
M
m e n t
q u N
on fixera la formule considérée ik et on adaptera la construction habituelle
e
des ensembles de formules maximaux H consistants. Ce type de démonstration
1 1
—formule par formule— n'est pas rare en logique modale. Boolos (1979)
4
et Cresswell (1983), par exemple, l'ont utilisé pour résoudre d'autres pro-
0
blèmes que ceux créés par l'opérateur C. On ne rappellera pas ici les défini-
I
tions et propriétés des ensembles maximaux consistants, pour lesquelles le
lecteur
I est renvoyé à Chellas (1980, ch. 2) ou Hughes et Cresswell (1983,
ch.
a 2).
t Soit (poE 4'. On définit par induction la profondeur de ço, que l'on notera
Pf(tP)
u t
e s
• s i go e VP, pf((p) = 0 ;
l
• s i ço = –
e
.4Si, (1,P=f 0
s pour les autres connecteurs binaires
( i oA )
1
.0
=s i 2tp ,= B
P opérateurs
a
p ff epistémiques.
k( , 60p0f
On
() s peuto ) maintenant introduire 4'10, l'ensemble des formules de 4' qui
satisfont les deux conditions suivantes
=
p
m (i) af x elles sont construites à partir de l'ensemble VP101 des variables
( p0 f propositionnelles ayant une occurrence dans
+
( 0(ii) elles ont une profondeur au plus égale à pf( 0 + 1.
1
,) ,
L'ensemble 4)11,t1
–p e sf te
(ii)
dt( é kf i n i
pd 2 (ii')a elles r ont une profondeur au plus égale à pf( ) .
le ) )a
Soit
cm , oC(MC n d
A
ia e t i o n
)(n t l ai i
c)è d l ar s
se e
d
tim ed
sle a
m
an at
144 L U C LI SMO NT ET PHILIPPE MONGIN

relation d'équivalence sur C(MC


A
) Nil%A E C(MC
A
Pour chaque classe d'équivalence laie, on notera r# son intersection com-
mune. Dans ), ri',r il y aura des formules de profondeur quelconque. Ce sont
toutes celles - qui
4 sont A déductibles de n 4401. On aura évidemment r A
ssi P = z . On notera f i
,suivant l ' e montre
s squebi chaque
n s e m l e partie de f i peut être caractérisée par une for-
d mule de
e r
cl)bk1
s
c l a ns s e
s
Lemme 2. Si P g f i
,d o' né 4q u wi v
a el u
p e 1 tn c e P I a dg / 49, E r)
t. r o u v
=
LSchéma
e r de la preuve : 11 est clair que (1)[1//1 n'a qu'un nombre fin i de for-
çemules o A,
à l'équivalence logique près. Par conséquent, quel que soit le maxi-
l
E mal consistant
en I', l'ensemble I ' n (1)14/] a un nombre fin i de formules
(m l'équivalenceI tm logique
t près et I lle peut donc être caractérisé par une formule
ietp l 4 h
tlence
r e k l il n 'y
logique, 1 a qu'un nombre fini de classes dans f i et, par consé-
l e
quent, e;0, = in *
qvérifie
c
V facilement qu'elle possède la propriété souhaitée. •
uEl p 4 o
eLes
rU ensembles e s t kol'' ont une propriété techniquement utile
]
u n e
Lemme
f. o r vm4 3.
0u D l e
1Schéma
u , 4 i de la preuve : On se donne un maximal consistant F. En utilisant
b
1l'hypothèse
f
e n et l'appartenance de 'p à 4 )1 fl, on démontre que (p
'id a 2 E é E r f 4 9 2 •
4i 4 n1 , i
1Pour
t / 1chaque
e . , formule t//, on définit un modèle t k
sM -E
d c a ni o n i q u e c o m m e
1N u
le 6 n m
t0l W=
1e a• quels
e V que soient a E A et 111
lle c4 <
P q
sl' E k2( [ 1
1u tô 1,
ae t
d 1'')
l:a u =
on r {
rse P
s4 d g )
([e f t
o
UNE SÉMANTIQUE POUR LA LOGIQUE MO DALE. 145

quel que soit [TI° E f i ,

k(E rr
k
quels que soient ( )
o =
c E n cp) = 1 ssi E F .
V P N
Il est e évident t que les N a
I l
0 Les deux lemmes suivants l ° ( t montrent que le rôle joué par les modèles 1,i/-
( [ E1 ] ° ) sdans
canoniques o cette
n tconstruction
r e est analogue à celui des modèles canoni-
ques
f Pe usuels r m , en élogique s modale.
)
p a r
Lemme
s u r - 4. Quel que soit le maximal consistant :
e n s e m b
l e(i) sV i t. ) 4 4 0 1
— V (p E 4
(ii)
, E
Preuve [F0 ] :, (i1) est 4 ) immédiat par définition de N
0 1
supposons k o quer [(pfkE M I T ) , i.e., q u 'il existe Bdp
(h W
o o lE k1 ° ) .r °P o t ug r .
4 [ ( p a
E
°lp r o u v e r r E
'. •
.'( E Ni i gN) ,
LemmeP a 0 5. Quels que soient le maximal consistant T et la formule 0 ' E
4
a ) ( [ 11 T 1
1
r 1 ° )
1
l 1 ° ) E T ssi [ 1 1 )
,e/ 1 3
/l 1 0 de la preuve : Par induction sur la complexité des formules de
Schéma

e 4 L'hypothèse o d'induction peut se traduire par l'égalité [0 1 ' = ʻ & ' II
,m Etoute formule 0 ' de complexité inférieure à celle d'une formule don-
pour
née.
m rLesLesseuls cas non triviaux sont 0 ' = 1 3
a
e =. C
9
3 c f r( q u i r é s u l t e
d
(*)
, e. E u r Ssi l3P Ee N m m e
4
E
I P )
En
— Tutilisant
e
U oM t t notamment
. q . (PF) on établit le résultat intermédiaire
P
( u l
(p rp
(**)C lE A° ° [ C(p A (
e
o
o c t
cP
(] e E N
e
E
p d s t
(e
, l eA j .° ) , c
.e r o
p u r
tt n o u t
m
, i a x i
146 L U C LI SMO NT ET PHILIPPE MONGIN

L'implication de gauche à droite dans (* ) se montre alors en posant P =


[Cs' A 0 . Quant à l'implication de droite à gauche, on introduit l'ensem-
ble

Q = {I I
E I
I qui est caractérisé par une formule c
( de
o la p démonstration consiste alors à montrer que E(p„ E F, puis à vérifier
E les
e , théorèmes E c 1 :3 w [ 1 k 1
e (R1),
d '—
o impliquent
a 0p r èla conclusion s désirée. •
t (l p e e t
RFin
il de —e la preuve m de
m complétude
e : Le lemme 5 joue le rôle de "lemme cano-
P nique"
(2 p dans. la démonstration ordinaire, q u 'il suffit alors d'adapter (ch.
' Chellas,
L
o 1980,e ch. 2). •
t — r e> s t
gE e p
. o 5. Renforcements du système de la croyance monotone. Conclusions.
f ,
r On q se contentera u ici d'énoncer, sans les démontrer, des résultats qui concer-
g nent
i les , schémas supplémentaires de la section 2.
Pe
' nThéorème 3. Soit les classes de structures de voisinages monotones qui, pour
E tout
p wr E We é t tout a E A, vérifient respectivement : (i) N
N a
s 0 e e N n
„c (
w a w E) Pe ; 0
(y) P; E N ( i i )
(a d(Ew N ):
l (e(iii)
(awi ) ipar i NMC, + (C
A a
( [
)
A ( =
w M) C R
rM ( A
P
), 1 .w (+ i ) v ;)
k (cp ( N
,L Leaschéma v r i de la démonstration, qui est laissée au lecteur, consiste, pour
A
) )chacune
P
M a C des N, classes, à constater l'adéquation de l'axiome et/ou de la règle
e a
e )
'
+ c +
correspondante, et à montrer que le modèle l
( (
E
considéré
l CT w
t t' - c a n o n i q u )vérifie bien
e la propriété
p o u sémantique
r indiquée.
P elN A )
a On voit e snotamment que la propriété de réflexivité (iv) permet de rendre
' tau s1
)os plan ,• y sémantique
s t è la m différence,
e tout d'abord syntaxiquement exprimée,
e a (
entre
s w connaissance
u v g et croyance commune. La détermination de la propriété
s m )
d'augmentation
e e n (vi) revêt une importance particulière parce qu'elle livre
t tp P (
indirectement
é a un théorème d'adéquation et de complétude relatif aux struc-
e [rntures i de Kripke. Vo ici quel est le schéma de cette dérivation. On introduit
x nM P ) C
. N '
A e
) a+ E s ( D
, (A N t w
))(d ,
(w é
v)t
UNE SÉMANTIQUE POUR L A LOGIQUE MODALE. 1 4 7

M
Kl A 2 )-u p le s
l
a m= (
c W,
tels
l que W 0 , R (R
a e s t La seule clause aoriginale de validation concernera le cas des (
valuation.
u
s= Cn i . ePour analyser ce cas,
o ) on commence par redéfinir ainsi la propriété
rs eclôture
de
e l a épistémique
t i o : P a W est e.c. ssi
n
e ,
b
d i n a i vwv E P ,
re e a )R
s R u
où a
depuis
rs
a w. [ w ]
tW Oni v ipose alors
e g
tr
e P
syu t (m, w) S S i 3P, t . q .
{e
c ”
stOn peut
w L vérifier que (i) ces deux définitions retranscrivent dans le contexte
'tukripkden E les mêmes intuitions épistdmiques, exactement, que les définitions
lradaptées
E J aux structures de voisinages, (ii) elle reflètent le morphisme bien
a
W
e A R connu entre les structures de Kripke et les structures de voisinages augmen-
Ifs a(Chellas,
tées o n1980, p. 221). 11 suffit alors d'exploiter ce morphisme de
cdstructures
w t
[ w ] pour
i conclure
P , que M
'o
eK Aucun eP sn tdes faits énumérés dans le théorème 3 ne paraîtra surprenant. Mais
d
R
K d éOpeut-être,
c'est t e r m justement,
i n é l'un des mérites de la sémantique présentée dans
e
a cet
rp \ a 1 r 1 article qu'elle permet
' de démontrer facilement les théorèmes de déter-
w
imination K 1C qu'on attendait naturellement. L'analyse de la connaissance com-
)pmune A e par la clôture t dpistémique présente un double avantage de simplicité
,k.: d'une P part elle emploie les structures ordinaires de la logique multi-mo-
iedale;e d'autre part, s elle facilite le rapprochement de la syntaxe et de la sé-
.m mantique, en faisant figurer un élément de circularité dans la définition
t
e
umême e de celle-ci.
. Du point de vue dpistémique, le résultat principal de
.ll'article c constitue
. un progrès par rapport à celui de FHV (1991) : il montre
,t en effet qu'on peut axiomatiser la croyance commune à l'aide de (PF) et
li(RI) sans imposer la totalité du système K à la croyance individuelle. L is-
'-mont (1992,1993) avait déjà atteint une conclusion semblable par d'autres
e
m moyens sémantiques. L a question demeure, toutefois, de savoir comment
oaxiomatiser la connaissance commune sous l'hypothèse épistémique la pl
n
sd
e
a
m
l
b
e
ls
e
,
d
c
148 L U C LI SMO NT ET PHILIPPE MONGIN

faible qu'autorise la logique modale traditionnelle, c'est-à-dire sous la règle


d'équivalence (REJ plutôt que sous la règle de monotonie (RMJ.

Université Catholique de Louvain

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