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8: Arthrose

L’arthrose est une maladie du cartilage qui est à différencier d’une simple
usure. Il est possible de souffrir d’arthrose à un seul genou, une seule
hanche alors que les phénomènes de vieillissement naturel des articulations
sont plus uniformes. L’altération des fibres de collagène et la diminution
de la concentration en protéoglycanes du cartilage participent à la maladie
arthrosique et des mesures
nutritionnelles peuvent aider à freiner son évolution. Un lien entre surpoids
et arthrose est bien établi pour les articulations des membres inférieurs,
mais a pu aussi être mis en évidence pour les articulations non porteuses.
Neuf à dix millions de personnes sont concernées par l’arthrose en France
et les conseils d’ordre alimentaire permettent d’en limiter l’impact.

Ordonnance alimentaire
En cas d’arthrose des membres inférieurs
(gonarthrose, coxarthrose) et du rachis lombaire
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Pour limiter l’impact de votre arthrose, il est nécessaire de suivre les
recommandations suivantes.
Perdre du poids (en cas de surpoids) et prévenir le surpoids:
► limiter les apports en produits avec sucres ajoutés (boissons sucrées,
desserts lactés avec sucres ajoutés, gâteaux, friandises diverses, etc.) ;
► limiter certains produits gras tels que les :
▪ charcuteries : saucissons, saucisses, rillettes, etc. (prise occasionnelle, 1 à
2 fois/mois), jambon sans son gras autorisé ;
▪ fromages secs à type d’emmenthal, camembert, etc. (ne pas dépasser 30
g/j, soit l’équivalent de 1/8 de camembert) ;
▪ biscuits sucrés ou salés, viennoiseries industrielles et plats prêts à
consommer contenant plus de 10 g de lipides pour 100 g d’aliments (lire
les étiquettes). (Il s’agit le plus souvent d’acide gras « trans » et d’acides
gras dits « saturés » dont certains d’entre eux ne doivent pas être
consommé en excès.)
► Avoir un apport suffisant en protéines : il est nécessaire de bien
préserver son capital de muscle. Vous devez consommer régulièrement
du/des :
▪ viandes maigres (100 à 150 g par portion, 500 g par semaine) en
alternance avec des poissons, privilégier ceux riches en acides gras oméga
3 (maquereau, saumon, sardine, thon, hareng, flétan, etc.), 3 fois par
semaine ;
▪ fromage blanc, yaourt nature, faisselle ou autres produits laitiers ultrafrais
à chaque repas ;
▪ oeufs, 3 à 5 par semaine ;
▪ légumes secs (légumineuses) et/ou autres féculents(pomme de terre,
céréales : riz, pâtes, etc.) à l’un des repas.
► Avoir une activité physique. Même la simple marche tous les jours
permet de maintenir son capital musculaire. Le maintien d’une bonne
mobilité des articulations est indispensable, l’idéal étant de pratiquer la
natation 2 fois, ou plus, par semaine et de la gymnastique douce tous les
jours.
► Consommer des aliments concentrés en antioxydants :
▪ thé vert le matin au petit déjeuner (sans sucre) ;
▪ fruits et légumes frais à chaque repas, cuits quotidiennement 1 à 2 fois/j ;
▪ un peu de curry saupoudré sur les purées, riz, viandes, poissons, etc. ;
▪ huiles végétales d’assaisonnement, de colza ou de noix, contenant de la
vitamine E et des acides gras oméga 3.

En cas d’arthrose des mains douloureuse, mais aussi


en cas de poussées inflammatoires, en complément de
l’ordonnance précédente
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L’arthrose que vous avez au niveau des mains entraîne des déformations et
des douleurs qui se stabiliseront dans le temps.
Sur le plan alimentaire, en plus des mesures précédentes, les produits
riches en acides gras oméga 3 sont à privilégier:
► poissons ayant une forte concentration en acides gras oméga 3, 2 à 3
fois/semaine : sardines, maquereaux, saumons, etc. ;
► huiles végétales d’assaisonnement (colza ou noix) tous les jours, 2 à 3
cuillères à soupe.

Ordonnance de plantes
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Tisane « anti-arthrose » – faire préparer par votre pharmacien un mélange
de ces plantes :
► reine des prés (Filipendula ulmaria) : 50 g
► frêne (Fraxinus excelsior) : 50 g
► prêle (Equisetum arvense) : 25 g
► verveine (Verbena officinalis) 25 g.
Prendre 1 cuillère à soupe du mélange pour un bol de 250 ml.
Porter à frémissement, laisser infuser 10 minutes, filtrer et boire 2 tasses
par jour en dehors des repas (le matin vers 10 heures et l’après-midi vers
15 heures). Par cure de 20 jours par mois.

Explications pratiques destinées aux patients


Les conseils d’organisation type d’une journée, sur les plans alimentaire et
physique, doivent être bien expliqués aux patients.

Au réveil
Quelques mouvements sont indiqués pour « déverrouiller » les
articulations. L’exercice doit durer de 5 à 10 minutes et il peut être
poursuivi après le petit déjeuner. Dans le cadre d’une gymnastique un peu
plus soutenue, il faut conseiller de mobiliser sélectivement les membres et
le rachis, puis de se détendre allongé dans le calme quelques minutes en
relâchant tous les muscles avec des inspirations et expirations profondes.
Cet exercice de relaxation est utile.

Petit déjeuner
Idéalement, il faut conseiller de prendre :
• une boisson sans sucre telle que du thé vert ;
• 1 ou 2 tranches de pain complet ou aux multicéréales, soit 20 à 40 g,
accompagnées de 2 cuillerées à café rases de miel ou de confiture ou d’un
peu de beurre, selon les goûts ;
• 1 yaourt ou du fromage blanc ;
• un fruit frais de saison, par exemple : kiwi, orange ou poire en hiver ;
brugnon, pêche ou abricot l’été.

Matinée
La tisane est préparée dans la matinée et à boire dans la journée.

Déjeuner
Il est nécessaire de limiter au maximum l’absorption de corps gras et de
favoriser la consommation d’aliments qui assurent un bon degré de satiété,
évitant d’avoir faim dans l’après-midi pour un meilleur contrôle du poids.
Le déjeuner comporte volontiers des féculents (en petite quantité compte
tenu de leur charge calorique – 3 cuillères à soupe cuits en moyenne)
associés à d’autres légumes, en plus de l’apport en protéines déjà
mentionné dans l’ordonnance.

Après-midi
La prise de biscuits et de petits gâteaux, pour la plupart assez gras et
énergétiques, doit être évitée au profit de la consommation de la tisane,
voire en cas de faim d’un yaourt et/ou d’un fruit.
Dîner
Il doit comporter de « bons corps gras », c’est-à-dire des acides gras oméga
3, consommés notamment sous forme d huiles végétales, comme celle de
colza, bien assimilées le soir pour les salades et crudités, en associant
éventuellement de l’huile d’olive. Les protéines sont présentes sous
différentes formes dont les produits laitiers, poissons – poissons riches en
oméga 3 –, oeufs, viande en fonction de ce qui a été pris le midi. Les
produits sucrés (sucre ajouté) sont à éviter. Les fruits et yaourts nature
peuvent être consommés librement.
Ce type d’alimentation est compatible et même recommandé pour les
pathologies associées les plus courantes comme les maladies
cardiovasculaires et le diabète.

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