Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les personnes âgées, mais aussi celles souffrant de maladies chroniques (diabète, maladies
cardio-vasculaires ou respiratoires, hypertension...), immuno-déprimées, ayant un cancer, ou
encore en surpoids ou obèses sont identifiées comme étant des populations à risques face au
Covid-19. Quels conseils alimentaires leur donner ? Voici les éclairages du docteur Laurence
Plumey, médecin-nutritionniste (1).
Avec l’âge, les défenses immunitaires baissent et les pathologies s'accumulent. Les plus de 75
ans sont donc fragiles. "Aux personnes âgées qui sont confinées chez elles et qui doivent
strictement le rester, je donne trois types de conseil : garder le moral et le lien social avec les
amis et la famille (par téléphone ou ordinateur), conserver un minimum d’activité physique à
la maison, mais aussi manger bien et régulièrement (petit-déjeuner, encas, déjeuner, goûter et
dîner) pour ne pas maigrir et risquer de se dénutrir" avance la nutritionniste. On va donc
miser sur les protéines (produits laitiers, œufs, viande, poisson, légumineuses...), les vitamines
et antioxydants (fruits, légumes....) et l'hydratation (six à huit verres d’eau par jour, en dehors
des petites tisanes et soupe du soir).
Le déjeuner : un plat principal avec viande ou poisson, des légumes et un peu de féculents, et
un fruit.
Le quatre-heures : une crème caramel ou du fromage blanc avec une délicieuse compote, et
un petit fruit, du genre clémentine ou kiwi.
Le dîner : un potage de légumes avec du jambon ou un plat principal idéalement avec des
œufs, un laitage et un fruit. Et évidemment, les deux carrés de chocolat noir et le petit biscuit.
Le déjeuner : une part de viande ou de poisson avec mi-légumes mi-féculents, un peu de pain
tradition, une part de fromage ou un laitage nature, un fruit frais.
Le dîner : un plat avec un part de poisson ou deux œufs, avec surtout des légumes et un peu
de féculents et terminer par un fruit frais.
NB : boire de l’eau avant, pendant et après les repas. Les édulcorants sont autorisés.
"Il faut veiller à ne pas sauter de repas (risque d’hypoglycémie puis d’hyperglycémie), éviter
tous les produits sucrés et faire des repas à faible index glycémique incluant
systématiquement des légumes (les fibres ralentissent le passage du glucose dans le sang) et
privilégiant les légumes secs pour changer un peu du riz ou des pâtes, toujours cuites al dente"
souligne le docteur. Attention : le grignotage de biscuits et gâteaux peut être particulièrement
dangereux pour le diabétique, auquel il est par ailleurs vivement demandé de faire au moins
30 minutes d’activité physique par jour, car les muscles "pompent" le glucose sanguin.
Le déjeuner : une part de viande ou de poisson avec mi-légumes mi-féculents (riz complet,
pâtes al dente ou légumes secs), un peu de pain tradition, une part de fromage ou un laitage
nature, un fruit.
Les conseils de la spécialiste relèvent du bon sens : "Limitez votre consommation de graisses
saturées en évitant les produits de grignotage gras (les chips devant la télé), la charcuterie (le
saucisson du soir), les fritures (les frites un jour sur deux), le beurre (la couche d’un
centimètre sur le pain du matin), le fromage (le demi-camembert du soir)...".
Laurence Plumey ne préconise pas de journée type idéale dans votre assiette, mais plutôt
l'accent sur certains produits : "Privilégiez les graisses de l’huile d’olive (une cuillère à soupe
par jour) et des amandes (une belle poignée d’une vingtaine d’amandes par jour, surtout
l’après-midi, pour calmer le petit creux)".
Les bonnes habitudes à prendre ou à conserver ? "Mangez des Oméga-3 grâce aux poissons
gras (sardines, maquereau, saumon, hareng) au moins deux fois par semaine, en frais, surgelé
ou en conserve, et utilisez, pour les assaisonnements, l’huile de colza ou de noix et les
margarines aux Oméga-3. La crème, d’accord, mais allégée à 15 voire 8% de matières
grasses".
Enfin, doucement avec le sel : "Redécouvrez le goût subtil des épices, ail, oignon et herbes
aromatiques". Et, encore une fois, on boit avant tout de l'eau : "Je précise que le vin rouge
n'est pas un protecteur miracle du cœur et des vaisseaux".
Photo DR
(1) Médecin nutritionniste, fondatrice de l’école EPM Nutrition, le docteur Laurence
Plumey exerce à l'hôpital Necker (Paris) au Centre de référence de l'obésité de l'enfant et à
l'hôpital Antoine-Béclère, à Clamart, en gastro entérologie et nutrition (obésité de l'adulte).
Elle a notamment écrit "Le Monde merveilleux du gras, tout sur ces rondeurs qui nous
habitent", publié aux éditions Eyrolles le 5 mars 2020 (20 euros).