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Une perle est un temple bâti par la douleur autour d’un grain de sable. Quelle
nostalgie bâtit nos corps et autour de quels grains?
«Toi et le monde dans lequel tu vis n’êtes qu’un grain de sable sur le rivage infini
d’une mer infinie.» Et dans mon rêve je leur réponds: «Je suis la mer infinie, et tous
les mondes ne sont que des grains de sable sur mon rivage.»
Dans le coeur de tout homme et de toute femme, il est un peu de sable et d’écume.
Mais certains d’entre nous livrent ce qui demeure caché dans le plumage de leur
coeurs, d’autres en éprouvent de la honte. Quand à moi, je n’en rougis point.
Lorsque tu atteins le coeur de la vie, tu n’es ni moins vil qu’un criminel, ni moins
noble qu’un prophète.
Ouvre l’oeil et regarde, tu verras ton visage dans tous les visages. Tends l’oreille et
écoute, tu entendras ta propre voix dans toutes les voix.
Si l’hiver disait, le printemps est dans mon coeur, qui croirait l’hiver!
La voix de la vie en moi ne peut atteindre l’oreille de la vie en toi. Parlons afin de
peupler notre solitude.
La moitié de ce que je dis est dénué de sens, mais je le dis afin que l’autre moitié
puisse t’atteindre.
Ne pensez pas que vous pouvez infléchir le cours de l’amour, car l’amour, s’il vous
trouve digne, dirige votre cours.
Lorsque l’amour nous frôle, tout de mansuétude vêtu, nous le fuyons apeurés, ou
nous nous cachons en des endroits obscurs, ou encore nous le poursuivons et, en
son nom, commettons le mal.
Une seule âme contient les espoirs et les sentiments de l’Humanité tout entière.
Combien généreuse est la vie pour l’homme, mais combien l’homme se tient
éloigné de la vie!
En amitié, toutes pensées, tous désirs, toutes attentes naissent sans paroles et se
partagent souvent dans une joie muette.
Que ne suis-je un arbre sans fleurs ni fruits, – Car la peine causée par l’abondance
est plus amère que la stérilité, – Et la douleur du riche dont on ne veut rien accepter
– Est plus cruelle que celle du mendiant qui ne reçoit rien de personne.
Le Jardin du prophète
Bien que vous recherchiez en vos habits le sceau de votre liberté, vous n’y
trouverez bien souvent que des chaînes.
Puissiez-vous accueillir le soleil et le vent avec plus de votre peau, et moins de vos
vêtements. Car la main de la vie est dans le soleil, et son souffle est dans le vent.
Tout ce qui vit est conçu dans la brume et non dans le cristal. – Et qui sait si le
cristal n’est pas une brume en déclin?
Le Prophète
Si tu confies au vent tes secrets, ne te plains pas s’il les révèle aux arbres.
Lorsque la main d’un homme effleure la main d’une femme, tous deux touchent à
l’éternité.
Aimez-vous vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une alliance qui vous
enchaîne l’un à l’autre.
Ne pensez pas que vous pouvez influencer le cours de l’amour; car c’est l’amour,
s’il vous en trouve digne, qui influencera le cours de votre vie.
Sagesse n’est pas sagesse lorsqu’elle est trop fière pour pleurer, trop sérieuse pour
rire et trop pensive pour parler.
Vos enfants ne sont pas vos enfants, – Ils sont les fils et les filles de l’appel de la
vie à elle-même.
Le Prophète
Le premier baiser, c’est l’union de deux fleurs parfumées afin que de leurs senteurs
mêlées, il naisse une troisième âme.
Tous nos mots ne sont que miettes qui tombent du festin de notre esprit.
Ne dites pas: «J’ai trouvé la vérité», mais plutôt: «J’ai trouvé une vérité».
Vous travaillez pour pouvoir aller au rythme de la terre et de l’âme de la terre. Car
être oisif c’est devenir étranger aux saisons, et s’écarter de la procession de la vie,
qui avance majestueusement et en fière soumission vers l’infini.
Celui qui ne porte sa moralité que comme son meilleur vêtement ferait mieux d’être
nu.
Le Prophète, De la religion
Lorsque je me tins devant toi, tel un miroir limpide, tes yeux plongèrent dans les
miens et contemplèrent ton image. – Alors tu me dis: «Je t’aime.» – Mais en vérité,
tu t’aimais en moi.
Si tu révèles ton secret au vent, tu ne dois pas lui reprocher de le révéler à l’arbre.
La tristesse n’est rien d’autre qu’un mur qui s’élève entre deux jardins.
Une beauté grandiose me conquiert, – mais une beauté plus grandiose m’en libère.
La mort n’est pas plus proche du vieillard que du nouveau-né; la vie non plus.
N’est-il pas étrange de nous voir défendre plus farouchement nos erreurs que nos
valeurs?
Le seul qui ait été injuste envers moi est le frère de celui envers qui j’ai été injuste.
Si ton coeur est un volcan, comment espères-tu que fleurissent tes mains?
Seule une grande peine ou une grande joie peuvent révéler ta vérité. – Si tu désires
être révélé, tu dois danser nu au soleil ou porter ta croix.
Tout homme aime deux femmes: – l’une est création de son imagination, – l’autre
n’est pas encore née.
Si tu éprouves le désir d’écrire, et nul autre que l’Esprit n’en détient le secret, tu
dois maîtriser connaissance, art et magie: – la connaissance des mots et leur
mélodie, – l’art d’être sans fard, – et la magie d’aimer ceux qui te liront.
Ouvre l’oeil et regarde, tu verras ton visage dans tous les visages. – Tends l’oreille
et écoute, tu entendras ta propre voix dans toutes les voix.
La moitié de ce que je te dis est dénué de sens, mais je le dis afin que l’autre moitié
puisse t’atteindre.
Vous parlez quand vous cessez d’être en paix avec vos pensées.
Vous donnez peu lorsque vous donnez de vos biens. C’est lorsque vous donnez de
vous-même que vous donnez vraiment.
Le Prophète
Vos enfants: vous pouvez vous efforcer d’être comme eux, mais ne tentez pas de
les faire comme vous.
Nous ne vivons que pour découvrir la beauté. Tout le reste n’est qu’attente.
La pensée est un oiseau d’espace qui dans la cage des mots saura peut-être déployer
les ailes, mais pas voler.
En tout homme résident deux êtres: l’un éveillé dans les ténèbres, l’autre assoupi
dans la lumière.
Celui qui, par quelque alchimie sait extraire de son coeur, pour les refondre
ensemble, compassion, respect, besoin, patience, regret, surprise et pardon crée cet
atome qu’on appelle l’amour.
Celui qui peut mettre le doigt sur ce qui sépare le bien du mal est celui-là même qui
peut toucher les pans de la toge de Dieu.
C’est dans la rosée des petites choses que le coeur trouve son matin et se rafraîchit.
Le Prophète (1923)
Avec le premier baiser naît cette vibration magique qui portera les amants du
monde mesurable dans le monde des rêves et des révélations.
Celui qui porte sa moralité comme son plus beau vêtement ferait mieux d’aller nu.
Le soleil et le vent ne feront pas d’accroc dans sa peau.
Le Prophète (1923)
Ne croyez pas que vous pouvez diriger le cours de l’amour. Car si l’amour vous
trouve dignes, lui-même guidera votre coeur.
L’amour est la seule liberté qui soit au monde, car il élève si haut l’esprit que les
hommes et les phénomènes de la nature ne peuvent altérer son cours.
L’amour est la seule fleur qui croît et qui fleurit sans l’aide des saisons.
Le premier regard, c’est l’instant qui sépare l’enivrement de la vie et son éveil, la
première lueur qui éclaire les régions intimes de l’âme, la première note magique
jouée sur la corde d’argent de notre coeur.
Le premier regard est le moment fugitif qui abolit devant l’âme des chroniques du
temps, qui révèle à l’oeil les actions de la nuit et le travail de la conscience.
Du premier baiser : c’est la ligne qui partage le doute, trompant l’esprit et attristant
l’âme, et la certitude qui inonde de joie l’être intime.
Du premier baiser : c’est la première goutte bue dans la coupe remplie du nectar de
la vie.
Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour un carcan : Qu’il soit plutôt
mer mouvante entre les rives de vos âmes. Remplissez, chacun la coupe de l’autre,
mais ne buvez pas la même.
Le Prophète (1923)
Votre corps est une harpe pour votre âme. A vous d’en tirer une douce musique ou
des sons confus.
Le Prophète (1923)
Votre maison est votre corps élargi. Elle grandit au soleil et dort dans la quiétude de
la nuit. Et son sommeil n’est pas sans rêves. Votre maison ne rêve-t-elle pas ? Et en
rêve ne quitte-t-elle pas la ville pour le bosquet sur la colline ?
Le Prophète (1923)
Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ce sont les fils et les filles du désir de Vie. Ils
arrivent à travers vous mais non de vous. Et quoiqu’ils soient avec vous, ils ne vous
appartiennent pas.
Puissent les vallées être vos rues et les verts sentiers vos allées, afin que vous
puissiez vous chercher les uns les autres à travers les vignes et revenir avec les
parfums de la terre dans vos vêtements.
Le Passant d'Orphalèse (2001)
Rester l’un avec l’autre, mais pas trop près l’un de l’autre : car les piliers du temple
sont éloignés entre eux.
Le Prophète (1923)
N’oubliez pas que la terre prend plaisir à sentir vos pieds nus et que les vents
aspirent à jouer avec vos cheveux.
Le Prophète (1923)
Tu écris des chansons à la surface de l’eau, puis tu les effaces. Ainsi fait le poète
quand il crée.
L’amour ne donne rien que lui, ne prend rien que lui, l’amour ne possède pas et ne
veut pas l’être ; car il se suffit à lui-même.
N’oubliez pas que la pudeur sert de bouclier contre les regards impurs. Et quand
l’impur n’est plus, que devient la pudeur sinon une souillure de l’esprit ?
Le Prophète (1923)
Nous choisissons nos joies et nos peines bien avant de les éprouver.
Ecoutez la femme quand elle vous regarde non quand elle vous parle.
Le Prophète (1923)
Lorsque deux femmes parlent elles ne disent pas grand chose, quand une femme
parle elle dit tout de la vie.
Le Prophète (1923)
L’amour qui ambitionne autre chose que la révélation de son mystère n’est pas
amour mais un filet jeté, lequel n’attrape que l’inutile.
Le Prophète (1923)
Mais vous qui êtes forts et rapides, veillez à ne pas boiter devant les boiteux, en
croyant vous montrer gentils.
Le Prophète (1923)
Toute connaissance est vaine, s’il n’y a pas travail. Et tout travail est vide, s’il n’y a
pas amour. Et lorsque vous travaillez avec amour, vous liez vous-même à vous-
même, et aux uns et aux autres. Le travail est l’amour rendu visible.
Le Prophète (1923)
Votre maison est votre corps déployé. Elle s’épanouit au soleil et dort dans le
silence de la nuit.
Le Prophète (1923)
Les esprits qui demeurent dans l’éther n’envient-ils pas à l’homme sa douleur ?
Ne pensez pas que vous pourrez diriger le cours de l’amour car l’amour, s’il vous
en trouve digne, dirigera votre cours.
Le Prophète (1923)
Lorsque tu te sépares de ton ami, ne t’affliges pas; car ce que tu préfères en lui peut
apparaître plus clairement en son absence, comme la montagne apparaît plus
clairement à l’alpiniste quand il l’aperçoit de la plaine.
Le Prophète (1923)
Vous juger selon vos échecs serait reprocher aux saisons leur inconstance.
Le Prophète (1923)
En vérité la soif de confort tue l’ardeur de l’âme, et suit alors ses funérailles en
ricanant.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Ne pensez pas que vous pourrez diriger le cours de l’amour car l’amour, s’il vous
en trouve dignes, dirigera votre cours.
Le Prophète (1923)
Ton ami est la réponse à tes besoins. Il est le champ que tu sèmes d’amour et
récoltes en rendant grâces. Il est ta table chargée de mets et ton âtre. Car tu viens à
lui affamé et le recherches pour la paix.
Le Prophète (1923)
Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir de
joie.
Le Prophète (1923)
Quand l’amour vous fait signe, suivez le. Bien que ses voies soient dures et rudes.
Et quand ses ailes vous enveloppent, cédez-lui. Bien que la lame cachée parmi ses
plumes puisse vous blesser. Et quand il vous parle, croyez en lui.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Et tenez-vous ensemble, mais pas trop proches non plus: Car les piliers du temple
se tiennent à distance, Et le chêne et le cyprès ne croissent pas à l’ombre l’un de
l’autre.
Le Prophète (1923)
De même que les cordes du luth sont seules pendant qu’elles vibrent de la même
harmonie. Donnez vos coeurs, mais pas à la garde l’un de l’autre. Car seule la main
de la Vie peut contenir vos coeurs.
Le Prophète (1923)
Oui, vous serez ensemble même dans la silencieuse mémoire de Dieu. Mais laissez
l’espace entrer au sein de votre union. Et que les vents du ciel dansent entre vous.
Le Prophète (1923)
Vous êtes nés ensemble, et ensemble vous serez pour toujours. Vous serez
ensemble quand les blanches ailes de la mort disperseront vos jours.
Le Prophète (1923)
L’Ultime Vérité transcende la Nature et ne peut passer d’un être humain à un autre
par la voie de la parole. Pour transmettre sa portée aux âmes qui s’aiment, la Vérité
choisit le Silence.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Vos vêtements dissimulent une grande part de votre beauté, mais ils ne cachent pas
ce qui n’est pas beau.
Le Prophète (1923)
La première pensée de Dieu fut un ange. Le premier mot de Dieu fut un homme.
Le souvenir est une forme de rencontre. L’oubli est une forme de liberté.
Quand ma coupe est vide, je me résigne à ce qu’elle le soit; mais quand elle est à
moitié pleine, j’en suis contrarié.
Si autrui rit de vous, vous pouvez avoir pitié de lui; mais si vous riez de lui, vous ne
pourrez jamais vous le pardonner. Si autrui vous blesse, vous pouvez oublier la
blessure; mais si vous le blessez, vous vous en rappellerez toujours.
Le Prophète (1923)
Vos enfants ne sont pas vos enfant. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à
elle-même.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Plus profondément le chagrin creusera votre être, plus vous pourrez contenir la joie.
Le Prophète (1923)
Votre douleur est ce par quoi se brise la coquille de votre entendement. Et comme il
faut que le noyau du fruit se rompe pour que le coeur du fruit s’offre au soleil, ainsi
vous faut-il connaître la douleur.
Le Prophète (1923)
En moi le coeur se mit à saigner, car vous ne sauriez être libres tant que votre désir
de la liberté n’est pas pour vous un aiguillon et tant que vous parlez d’elle comme
d’un but et d’un accomplissement.
Le Prophète (1923)
Vos habits voilent beaucoup de votre beauté, mais ils ne cachent pas toute disgrâce.
Le Prophète (1923)
Les deux ne sont pas séparables. Elles arrivent ensemble, et, quand l’une d’elles
s’installe seule à votre table, souvenez-vous que l’autre dort dans votre lit.
J’aspire à l’éternité parce que j’y rencontrerai les poèmes que je n’ai pas écrits et
les tableaux que je n’ai pas peints.
Si vous vous asseyiez sur un nuage, vous ne verriez pas la frontière entre un pays et
un autre. Il est bien regrettable que vous ne puissiez vous asseoir sur un nuage.
Puissé-je être un puits sec, au fond duquel les passants jettent des pierres. Car
mieux vaut être un puits tari qu’un puits plein d’eau limpide qu’aucunes lèvres ne
viennent toucher.
Le plaisir est chant de liberté, mais n’est pas la liberté. Il est la floraison de vos
désirs, mais pas leurs fruits. Il est une profondeur appelant une hauteur, mais il
n’est ni le haut ni le profond.
Le Prophète (1923)
N’avez vous pas entendu parler de l’homme qui creusait la terre pour trouver des
racines et qui tomba sur un trésor?
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Le plaisir est un chant de liberté, mais il n’est pas la liberté. Il est l’éclosion de vos
désirs, mais il n’est pas leur fruit.
Le Prophète (1923)
La pensée est un oiseau de l’espace, qui dans une cage de mots peut ouvrir ses ailes
mais ne peut voler.
Le Prophète (1923)
Cette imperturbable nature qui nous entoure est muraillée entre deux constantes
immuables, la vie écourtée, encerclant la mort à l’infini.
Le Prophète (1923)
Vous ne saurez être libres que lorsque même le désir de parvenir à la liberté
deviendra pour vous un harnais et lorsque vous cesserez de parler de la liberté
comme d’un but et d’un achèvement.
Le Prophète (1923)
Peut-être qu’un enterrement chez les hommes est un repas de noce chez les anges.
La solitude est un orage silencieux qui brise toutes les branches mortes, mais qui
plante cependant nos racines vivantes plus profondément dans le coeur vivant de la
terre vivante.
Le chant qui est silencieux dans le coeur de la mère chante sur les lèvres de son
enfant.
Le génie n’est que le chant d’un rossignol au début d’un long printemps.
Le sable et l'écume (1926)
On dit que le rossignol se perce la poitrine avec une épine quand il chante son chant
d’Amour. Il en est ainsi de nous. Comment chanterions-nous autrement?
Si vous chantez la beauté bien que seul au coeur du désert, vous aurez un public.
Un poète est un roi détrôné assis parmi les cendres de son palais avec lesquelles il
tente de façonner une image.
La poésie n’est pas une opinion qu’on exprime. C’est une chanson qui s’élève
d’une blessure saignante ou d’une bouche souriante.
Il doit y avoir quelque chose d’étrangement sacré dans le sel. Puisqu’il est dans nos
larmes et dans la mer.
Pendant longtemps vous avez été un rêve dans le sommeil de votre mère, et puis
elle s’est éveillée pour vous donner naissance.
Les fleurs du printemps sont les rêves de l’hiver racontés, au petit matin, à la table
des anges.
Nous choisissons nos joies et nos chagrins longtemps avant de les éprouver.
Le véritable prince est celui qui trouve son trône dans le coeur du derviche.
Je suis la flamme et je suis le buisson sec, et une partie de moi consume l’autre.
Le véritable grand homme est celui qui ne domine personne, et qui n’est dominé
par personne.
Si je devais choisir entre le pouvoir d’écrire un poème et l’extase d’un poème non
écrit, je choisirai l’extase. C’est une poésie meilleure.
Celui qui porte sa moralité comme son plus beau vêtement serait mieux tout nu.
Le Prophète (1923)
La beauté n’est pas un besoin mais un ravissement. Ce n’est pas une bouche
assoiffée ni une main vide et tendue. Mais plutôt un coeur enflammé et une âme
enchantée.
Le Prophète (1923)
La beauté est un doux murmure. Elle parle en notre esprit. Sa voix cède à nos
silences comme une faible lumière qui tremble de peur devant l’ombre.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
La beauté est douce et bonne. Comme une jeune mère un peu embarrassée par sa
propre fierté, elle se promène parmi nous.
Le Prophète (1923)
Du mariage : Aimez-vous l’un l’autre, mais ne faites pas de l’amour une entrave ;
qu’il soit plutôt une mer mouvante entre les rivages de vos âmes.
De même que le premier regard est pareil à une graine semée par la déesse dans le
champ du coeur humain, le premier baiser est la première fleur qui éclot au bout du
rameau de l’arbre de vie.
Le premier baiser est l’effleurement des lèvres de la rose par les doigts délicats de
le brise où l’on entend la rose pousser un long soupir de soulagement et un et un
doux gémissement.
Le premier baiser est le mot prononcé de concert par quatre lèvres, qu fait du coeur
un trône, de l’amour un roi et de la fidélité une couronne.
Avec le premier baiser naît la vibration magique qui portera les amants du monde
dans le monde des rêves et des révélations.
Toute lutte dans la vie n’est que chaos qui aspire à l’ordre. La solitude est une
tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes.
La solitude est une tempête de silence qui arrache toutes nos branches mortes.
Pourtant, elle implante nos racines dans les profondeurs du coeur vivant de la terre
vivante.
Puissent les vallées devenir vos rues, les sentiers de verdure vos venelles, pour que
vous vous cherchiez les uns les autres dans les vignes, et que vous en reveniez
avec, dans vos vêtements, le parfum de la terre.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Ne dites pas : J’ai trouvé la vérité, mais plutôt : J’ai trouvé une vérité.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
N’oubliez pas que la pudeur est un bouclier contre le regard des impurs.
Le Prophète (1923)
Le Prophète (1923)
Et puisque vous êtes un souffle dans la sphère de Dieu, une feuille dans la forêt de
Dieu, vous aussi, vous devez vous reposer dans la raison et agir avec passion.
Le Prophète (1923)
Dans la douceur de votre amitié, qu’il y ait des rires, et le partage des plaisirs.
Le Prophète (1923)
En amitié toute pensée, tout désir, toute attente naissent et se partagent sans un mot,
avec une joie secrète.
Le Prophète (1923)