Les deux grandes familles de figures de styles

les IMAGES les RÉPÉTITIONS

les mots nous font imaginer. les mots, les intentions ou les idées sont
répéter.

IMAGES et RÉPÉTITIONS
parfois on trouve les deux dans un jeu de mots.

une MÉTONYMIE
désigne un objet ou une idée par un autre
terme que celui qui lui convient.
La compréhension se fait grâce à une
relation de cause à effet entre les deux
notions
une synecdoque
donne au mot un sens plus large ou
plus restreint qu’il ne comporte
— les mortels → les hommes.
Elle désigne le tout par la partie, ou
la partie par le tout.
— les voiles → les bateaux.
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► Boire un verre → on boit le contenu du verre.
► La salle applaudit → sont les spectateurs qui applaudissent.
► La ville → les habitants de la ville.
► un sentiment tricolore → un sentiment patriotique.
► il vit de son travail → il vit grâce au fruit de son travail
► Avoir les yeux plus grands que le ventre → la gourmandise
► Être en odeur de sainteté → être bien, être dans les bonnes grâces de quelqu’un ou d’une institution
► l’hexagone → la France.
► l’île de Beauté→ la Corse.
► Son vélo a crevé → un pneu de son vélo.
► Nous avons défait l’ennemi → les ennemis.
► Refuser du pain à quelqu’un → la nourriture.
► Il plongea le fer dans son sein → le poignard.
► L’enfant aime le sucre → les enfants en général.
► Respectez ses cheveux blancs → son grand âge.
► La France a gagné une médaille de bronze aux J.O → un sportif français.
► Un troupeau de cinquante têtes → cinquante animaux.
► Une jeune fille de quinze printemps→ quinze ans.
► Londres a protesté énergiquement contre l’attaque d’un véhicule diplomatique →
Londres capitale du Royaume-Uni.
 ► un Apollon → un bel homme.
► un don Juan → un séducteur.
► un harpagon → un avare.
► un Cicéron → un orateur éloquent.
► un Tartuffe → un hypocrite.
une antonomase ► une Pénélope → femme fidèle.
► le Sauveur → Jésus.
remplace un nom commun ► un bordeaux → un vin produit dans les vignobles de cette région.
par un nom propre, et ► un Zoïle → un critique malveillant et envieux. (de Zoïle, critique du IVe siècle avant J.-C.)
vice-versa. ► une poubelle → récipient pour les ordures ménagères. (d’Eugène Poubelle, diplomate du XIXe s.)
► un mentor → un conseiller. (nom du précepteur de Télémaque)
► un mécène → personne fortunée, donateur. (homme politique romain qui consacra sa fortune à promouvoir les arts)
► un vandale → individu qui détruit tout. (du nom d’un peuple germanique qui envahit l’empire romain au Vème s.)
► un silhouette → figure vaguement esquissée. (d’Étienne de Silhouette, philosophe du XVIIIe s.)
► le roquefort → fromage provenant de Roquefort dans l’Aveyron.

► Rendre quelqu’un à la vie. → rendre la vie à quelqu’un.

une hypallage
déplacer le mot d’une phrase en l’accolant
sur un autre mot auquel il n’est pas destiné.
Elle consiste à inverser l’ordre des mots
dans une même phrase de façon à attribuer
à un mot, des caractéristiques concernant un
autre mot.
► Enfoncer son chapeau dans sa tête. → enfoncer sa tête dans son chapeau.
► Son discours menace d’être long. → c’est l’orateur qui menace.
► Le lit dormait d’un sommeil profond. Harp.
► Larguez les continents, hissez les horizons. Ducharme
► Un descendant noble d’une famille. → descendant d’une famille noble
► L’odeur neuve d’un livre. → L’odeur d’un livre neuf.
► Les habitants de l’orgueilleuse Rome. Racine. → les habitants orgueilleux de Rome.
► Ce marchand accoudé sur son comptoir avide. Victor Hugo. → c’est le marchand qui est avide.
► Un vol noir de corbeaux s’envola au loin. Zola. → les corbeaux qui sont noirs.
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► Verser des torrents de larmes.

► Un vacarme à réveiller les morts.
► Je meurs de faim.
une HYPERBOLE ► Mourir de rire → c’est vraiment très drôle.
exagération dans le choix des mots ► Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge. Hugo.
► C’est un géant → homme de grande taille
► Ce colis pèse une tonne !
► J’ai mille choses à vous dire.

une emphase
► Je suis enflammé de colère.
employer un mot qui a beaucoup de ► Dieu est le symbole des symboles ! Jung.
force, avec véhémence

un CHIASME
Termes disposés de manière
croisée, suivant la structure
A-B-B-A.
3
► Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Jean Racine, Les Plaideurs.
► Il regarde longtemps, longtemps cherche sans voir.
► […] S’il vaut mieux être aimé que craint, ou être craint qu’aimé ? Machiavel.
► Prouver que j’ai raison serait accorder que je puis avoir tort. Beaumarchais.
► Ces murs, maudits par dieu, par Satan profanés.
► La neige fait au nord ce qu’au sud fait le sable.
► Il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. Molière.
► Une Parisienne à moitié Russe, une Russe à moitié Parisienne.
► Un roi chantait en bas, en haut mourait un dieu. Victor Hugo.
► En temps de paix, les fils enterrent leurs pères ; en temps de guerre les pères enterrent leurs fils.
► La vie crée l’ordre, mais l’ordre ne crée pas la vie. Saint-Exupéry, Lettre à un otage.
► Ce n’est pas l’État qui appartient au Prince, c’est le Prince qui appartient à l’État. Diderot.
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une ALLITÉRATION
répétition d’une ou plusieurs consonnes à
l’intérieur d’un même vers ou d’une même
phrase.
► Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ? Jean Racine, Andromaque.
► La chaseresse sans chance / de son sein choie son sang sur ses chasselas. Desnos.
► Ai-je été entêté cet été de tenter de tâter et téter tes tétons tentants mais têtus sous cet arbre étêté !

une ASSONANCE ► Tout m’afflige, me nuit et conspire à me nuire. Racine.

► Si mon tonton tond ton tonton ton tonton sera tondu. François Laboué.
répétition d’une ou plusieurs voyelles dans ► Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant […] Verlaine, Poèmes saturniens
une même phrase. ► Qui ne les eût à ce vêpre cueillies / Chutes à terre elles fussent demain. Ronsard.

une ANAPHORE
répétition d’un même mot ou
groupe de mots en tête de phrase
ou de membres de phrase.
L’anaphore rythme la phrase et
renforce une affirmation tout en
donnant plus d’énergie au
discours.
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► Partout l’image idée, partout la pensée fleur, partout les fruits. Victor Hugo.
► Paris ! Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré ! Charles de Gaulle, discours
du 25 août 1944.
► Tendre épouse, c’est toi qu’appelait son amour, Toi qu’il pleurait la nuit, toi qu’il pleurait le jour.
Jacques Delille, Géorgiques.
► Cœur qui a tant rêvé, Ô cœur charnel, Ô cœur inachevé, Cœur éternel. Charles Péguy, Ballade du
cœur qui a tant battu.

une MÉTAPHORE
procédé de langage qui consiste à
employer un terme concret dans un
contexte abstrait par substitution
analogique.
Image que l’on utilise pour symboliser
quelque chose.
C’est une comparaison sans outil de
comparaison.
Elle n’est pas toujours immédiatement
compréhensible : le lecteur doit deviner
la relation que l’auteur a établie.
Elle joue avec le langage et c’est grâce à
un effort d’interprétation que le lecteur
perçoit une ressemblance entre ses deux
termes.
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► C’est la cerise sur le gâteau. → c’est le petit détail final (la touche finale) qui parfait
une réalisation ; l’avantage supplémentaire ; le comble ; le bouquet ; détail qui couronne
une entreprise ; élément final qui parachève le tout.
► Votre âme est un paysage choisi. Verlaine.
► Ma jeunesse ne fut qu’un ténébreux orage. Baudelaire, L’Ennemi.
► Sortir de ses gonds. → se mettre en colère
► L’or du soir – Victor Hugo, Demain, dès l’aube, Les Contemplations.
► Un gros serpent de fumée noire. – Guy de Maupassant, La Peur.
► Mais Paris est un véritable océan. Jetez-y la sonde, vous n’en connaîtrez jamais la
profondeur. Balzac, Le Père Goriot.
► Le lac, divin miroir. – Alfred de Vigny.
► Tu es la terre qui prend racine. – Paul Éluard.
► Adolphe essaie de cacher l’ennui que lui donne ce torrent de paroles, qui commence
à moitié chemin de son domicile et qui ne trouve pas de mer où se jeter.– Balzac, Petites
misères de la vie conjugale.
► Cet homme (…) mordant et déchirant les idées et les croyances d’une seule parole –
Maupassant, Auprès d’un mort.

une LITOTE
Déguiser sa pensée de façon à la faire deviner dans toute sa
force. (un sous-entendu).
C’est laisser entendre plus qu’on ne dit – dire beaucoup en peu
de mots, pour suggérer davantage.
L’effet de la litote est principalement produit soit par un
vocabulaire « neutralisé », soit par la négation d’un contraire
ou autre tournure de contournement.
La litote consiste à dire le moins pour faire entendre plus et
prend souvent la forme d’un énoncé négatif.
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► C’est loin d’être bête. → c’est intéressant.
► Mmh, pas mal ! → c’est bien.
► On ne va pas mourir de froid. → lorsque la température est élevée.
► Ce n’est pas donné. → pour un achat onéreux.
► Je ne suis pas mécontent de votre travail. → je suis satisfait.
► Ça ne sent pas la rose. → ça sent mauvais.
► Il n’est pas laid. → Il est beau.
► Ce n’est pas mauvais. → C’est bon.
► Va, je ne te hais point → je t’aime. Corneille.
► Il ne m’est pas antipathique. → il m’est sympathique.
► Ce n’est pas pour demain. → c’est pour dans très longtemps
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une COMPARAISON
Mise en relation de deux mots ou de deux idées à l’aide d’un
terme comparant
- comme - tel - même - pareil à - semblable à
- ainsi que - mieux que - ressembler…
pour mieux décrire ou expliquer.
Elle rapproche deux éléments auxquels on trouve au moins
un point commun.
Elle est constituée d’un comparé, d’un comparant et d’un
outil grammatical.
► Paul est fort comme un tigre.
► Il est rouge comme une tomate.
► Il est fermé comme une huître.
► Nous avons appris à voler dans les airs comme des oiseaux, à
nager dans les océans comme des poissons mais nous n’avons pas
encore appris à marcher sur terre comme des frères.
► Tu ressembles à un sac à patates !
► Il se comporte mieux que son voisin.
► C’est pareil que l’autre jour.
► Il soupire tel un martyr.

une ANACOLUTHE
Bifurcation soudaine de la pensée.
C’est une rupture de construction
syntaxique, une discontinuité dans la
construction d’une phrase de telle
manière que la fin de la phrase n’est plus
grammaticalement en harmonie avec
son début laissant une impression
d’incohérence.
C’est comme si la phrase commencée
s’arrêtait en chemin pour faire place à
une autre.
L’anacoluthe se pratique surtout à l’oral.
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C’est comme si la phrase commencée s’arrêtait en chemin pour faire place à une autre !
► Les autres éternellement sur nous, j’étouffe ! Claudel, Le Soulier de satin.
→ Les autres éternellement sur nous font que j’étouffe.
► Elle berce et sourit à son enfant. → Elle berce son enfant et lui sourit.
► Le nez de Cléopâtre, s’il eût été plus court, toute la face de la terre aurait changé.
→ Si le nez de Cléopâtre eût été plus court... Pascal, Pensées 162.
► Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l’archer ;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l’empêchent de marcher. Baudelaire, L’Albatros.
Le Poète est le sujet. La rupture se fait avec ses ailes, deuxième sujet dans la même phrase.
► Les vœux, les vœux, ça devient n’importe quoi, je me demande si Gilles n’a pas perdu
son écharpe jaune...
► Le roman n’est pas pressé comme au théâtre. → comme le théâtre.
► Pour commencer, le travail est passionnant.
Le verbe n’a pas de sujet, on pourrait dire : Pour commencer, je trouve le travail passionnant.
► Lui qui aimait tant ses aises, une veste n’importe comment, un vieux pantalon, il n’aimait
que ça, les vieux vêtements. Nathalie Sarraute, Le planétarium.
→ Lui qui aimait tant prendre ses aises dans les vieux vêtements.
► Épuisés par cette longue journée, le bateau nous ramène vers le port.
→ Épuisés par cette longue journée, nous rentrons au port.
► Comprenne qui voudra
Moi mon remords ce fut
La malheureuse qui resta
Sur le pavé La victime raisonnable Paul Éluard, Au Rendez-vous allemand.

une ANTITHÈSE
Opposition de deux termes (pensées,
expressions, mots) ou deux réalités
contradictoires dans une phrase ou un
discours pour mieux faire ressortir le
contraste de ce qui est exprimé.
C’est une figure très appréciée des
moralistes, humoristes et orateurs.
un OXYMORE
Deux mots de sens opposés
dans une même expression
ou groupe nominal.
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► À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Corneille, Le Cid.
► Un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. La Fontaine, Le petit poisson et le pêcheur.
► Le navire était noir, mais la voile était blanche. Victor Hugo.
► C’était un homme mort qui vivait encore. Louis Caron.
► Tel qui rit vendredi, dimanche pleurera. Racine, les Plaideurs.
► Paris est tout petit c’est là sa vraie grandeur. Prévert.
► J’ai ouvert les yeux sur un monde fermé. Pascal Barthelemy.
► Qui aime bien, châtie bien !
► Ici c’était le paradis, ailleurs l’enfer. Voltaire.
► La France est un paradis peuplé de gens qui se croient en enfer. Sylvain Tesson.
► Une seconde d’éternité.
► Qui perd gagne.
► Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. Corneille.
► Une douce violence.
► flammes glacées.
► hâte-toi lentement.
► La loi de la jungle.
► Je sais que c’est la coutume / D’adorer ces nains géants. Victor Hugo.
► Un silence assourdissant.
► Le soleil noir de la mélancolie de Nerval.
► Une chute sans gravité.
► L’orgueilleuse faiblesse.
► pleurer de joie.
► horrible plaisir.

une PÉRIPHRASE
Qui remplace un mot par sa définition ou
une expression plus longue, mais
équivalente.
Elle désigne une réalité par un de ses
aspects caractéristiques sans la nommer
directement.
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► Un homme d’église → un prêtre.
► Le toit du monde → l’Himalaya.
► L’or noir → le pétrole.
► Le pays du soleil levant → Le Japon.
► Le billet vert → le dollar
► L’oiseau de Jupiter → l’aigle.
► Le roi des animaux → le lion.
► Les commodités de la conversation → fauteuils.
► Le Tout-Puissant → Dieu
► L’homme du 18 juin → Charles De Gaulle.
► Le plancher des vaches → la terre.
► L’auteur des Géorgiques → Virgile.
► Le pays des droits de l’homme → la France.
► Il y a des lieux où il faut appeler Paris, Paris et d’autres
où il faut l’appeler capitale du royaume.

une APOSIOPÈSE
Feindre de ne pas vouloir dire ce que
néanmoins on dit très clairement.
une PRÉTÉRITION
Suspend le sens d’une phrase en laissant
au lecteur le soin de la compléter.
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► Je n’ai pas besoin de vous présenter monsieur Paul.
► Arthur, pour ne pas le nommer !
► Ai-je besoin de vous dire...
► Je n’ai pas envie de vous cacher la vérité mais je préfère la garder pour moi.
► Je ne vous ferai pas l’affront de vous rappeler qu’il est nécessaire de posséder un
permis pour la conduite d’un véhicule moteur.
► Car je voudrais vous faire oublier que je suis votre maître, pour me souvenir
seulement que je suis votre époux.
► Je ne vais pas me vanter d’avoir réussi, mais je t’avais bien dit que j’étais le meilleur.
► Oh, mais alors ! Ce garçon, si je ne me retenais !
► Osez-vous, sans ma permission, ô vous, bouleverser le ciel et la terre et soulever de
telles masses ? J’ai envie de vous... ! Mais il faut d’abord apaiser les flots déchaînés… »
Chant I. L’Énéide. Virgile.
► Arlequin. Je suis… n’avez-vous jamais vu de fausse monnaie ? savez-vous ce que
c’est qu’un louis d’or faux ? Eh bien, je ressemble assez à cela.
► À mon arrivée au logis, Pauline m’interrompit en disant : — si vous n’avez pas de
monnaie...
► Notre Père qui êtes au cieux Restez-y... Jacques Prévert, Paroles.

une personnification
attribuer des qualités humaines à
un objet inanimé ou à un animal.
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► Le soleil voit naître et mourir un trèfle.
► Le soleil se lève et se couche.
► Les fronts audacieux des palais romains. du Bellay.
► Une grenouille vit un bœuf (...) Envieuse, s’étend et s’enfle. La Fontaine.
► Les branches des arbres hurlaient sous l’effet du vent.
► Le mistral était en colère, et les éclats de sa grande voix m’ont tenu éveillé jusqu’au matin. Daudet.

une PARONOMASE
rapprocher deux mots dont les sens
sont différents mais dont l’écriture
et/ou la prononciation sont très proches
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► antipathie, empathie.
► précipiter, précisément.
► tapisserie et pâtisserie.
► collusion et collision.
► conjoncture et conjecture.
► altitude et attitude.
► vert et verre.
► arborer et abhorrer.
► Qui se ressemble s’assemble.
► Qui vole un œuf vole un bœuf.
► Qui vivra verra.
► Qui s’excuse s’accuse.
► Les conflits prolifèrent dans les zones pétrolifères.
► Relax max.
► Entremont c’est autrement bon.
► Légal, le goût.
► balai et palais.
► ballon et baron.
► Il pleure dans mon cœur pleut sur la ville.

une ANALEPSE
La narration revient en arrière, racontant une
action qui s’est déroulée dans le passé.
Elle nous informe sur le passé des personnages
ou des événements.
C’est comme un flashback ou une rétrospection.
une PROLEPSE
permet de parler avant, dans le récit, d’un événement
futur. On annoncera la mort d’un personnage alors que
celui-ci n’est pas encore né.
Elle est souvent amenée par des expressions telles que :
on dira que…
on objectera que…
vous me direz que…
me direz-vous… etc…
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► Le chapitre 6 de la première partie de Madame Bovary de Flaubert raconte la jeunesse
de l’héroïne par ce principe de l’analepse.
► Quand il vit cet endroit, il se rappela il y a dix ans…
► Il lui a raconté sa journée d’hier.
► D’abord la fraîcheur ranime ses sens, et mille souvenirs agréables se présentent à son
esprit. Elle se rappelle que dans son enfance sa mère et Marguerite s’amusaient à la baigner
avec Paul dans ce même lieu... Bernardin de Saint-Pierre, Paul et Virginie.
► J’allais revoir mon ami Simon Radevin que je n’avais point aperçu depuis quinze ans.
Autrefois c’était mon meilleur ami, l’ami de ma pensée, celui avec qui on passe de
longues soirées tranquilles et gaies, celui à qui on dit les choses intimes du cœur, pour
qui on trouve, en causant doucement, les idées rares, fines, ingénieuses, délicates, nées
de la sympathie même qui excite l’esprit et le met à l’aise. Maupassant, Une famille.
► Sa femme, plus âgée que lui, était une créole toujours belle et lente comme un après-midi
de fin juin. Au début, on l’avait prise ici pour une sauvage, mais, pas du tout. Elle sortait,
paraît-il, d’un couvent espagnol très célèbre qui donnait l’éducation supérieure à toutes
les filles de bonnes familles du Mexique [...] Giono, Un roi sans divertissement.
► Tu vas sûrement me dire que les épreuves du bac approchent, mais sache que j’ai déjà
tout révisé.
► Cela serait trop long à expliquer.
► Ici, je m’attends à une objection sérieuse et j’ai hâte de la prévenir. Thomas More.
► C’est un beau petit mort pour la prochaine guerre. Cocteau.
► Bien sûr le temps qui va trop vite, Ces métros remplis de noyés, La vérité qui nous évite,
Mais, mais voir un ami pleurer. Brel.

une ALLÉGORIE
Elle incarne une idée abstraite, une
notion morale par une image ou un
récit pour la rendre plus concrète.
Elle a pour but de représenter une
idée abstraite par une image ou une
métaphore.
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Dans les Fables de la Fontaine : la cigale représente l’insouciance ; la grenouille qui se gonfle
symbolise la fierté ; le lion devient le roi des animaux, symbolisant la monarchie.
La majuscule est parfois utilisée quand elle transforme des notions abstraites en personnages.
Le Temps mange la vie,
Et l’obscur Ennemi qui nous ronge le cœur
Du sang que nous perdons croit et se fortifie.
Baudelaire, L’Ennemi. Le titre est une allégorie, l’Ennemi représente le temps.
L’allégorie repose souvent sur des idées communes, des symboles partagés.
► l’allégorie de la caverne de Platon qui symbolise l’illusion de l’esprit ; nous sommes
prisonniers de nos jugements, des fausse idées reçues, etc.
► l’allégorie de la mort, représentée par un squelette armé d’une faux.
► l’allégorie de la justice — Thémis (mythologie grecque) qui tient dans une main un glaive,
dans l’autre une balance, un bandeau lui couvrant les yeux.
► l’allégorie de l’angoisse — [en peinture] — “Le Cri” d’Edvard Munch.
► le Roman de la rose — [en littérature] — longue allégorie de la conquête amoureuse.
► La colombe et le rameau d’olivier représentent l’allégorie de la Paix.
► Le sablier symbolise le temps qui s’écoule.
► Marianne symbolise la République française.

un POLYPTOTE
répétition de plusieurs mots de même
racine, ou bien d’un même verbe sous
différentes formes.
une ANTANACLASE
répétition d’un même mot avec une
signification différente.
L’antanaclase joue sur deux sens
différents d’un même mot ; une fois au
sens propre, une fois au sens figuré.
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► Rome vous craindra plus que vous ne la craignez.
► [...] Madame se meurt ! Madame est morte ! […]. Bossuet.
► Tel est pris qui croyait prendre.
► Et l’on sait tout chez moi, hors ce qu’il faut savoir.
► À ma connaissance cet Inconnu est quelqu’un de connu et même d’archi-connu.
► Au lieu de mesurer ces qui est bon pour soi à la mesure de ce qui est bon pour tous,
l’homme procède en sens contraire.
► Rien n’est plus sot que de traiter avec sérieux de choses frivoles ; mais rien n’est plus
spirituel que de faire servir les frivolités à des choses sérieuses. Érasme , Éloge de la folie.
► Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Blaise Pascal, Pensées 28.
La première occurrence de raison renvoie à la motivation, la seconde à l’entendement.
► Laisser les morts enterrer les morts.
► Les affaires sont les affaires.
► Pas une prise de guerre, plutôt des prises d’otages. François Barouin.
► Ils faisaient souffrir tranquillement ceux qui ne pouvaient pas le souffrir. J. Prévert.
► […] Il dit Je coirs que nous sommes plus ou moins cousins, mais dans son esprit je suppose
qu’en ce qui me concerne le mot devait plutôt signifier quelque chose comme moustique, insecte
moucheron […] Claude Simon, la Route des Flandres.
 18

un EUPHÉMISME ► un homme de petite taille → un nain.

► il est décédé ou il nous a quitté → il est mort.
atténue ou adoucit une idée ► Les non-voyants → aveugles.
déplaisante. ► […] Elle a vécu Myrto, la jeune Tarentine... André Chénier. → elle est morte.

un PLÉONASME
redoublement de l’idée avec deux
mots du même sens dans la phrase.
19
► Le corbeau honteux et confus. La Fontaine.
► Il ajouta quelques détails de plus.
► Un géant vraiment grand.
► Descendre en bas.
► Monter en haut.
► Je l’ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu, ce qui s’appelle vu. Molière.
► Prévoir à l’avance.
► tourner en rond.
 20

► Sois satisfait des fleurs, des fruits, même des feuilles, / Si c’est dans ton jardin à toi que tu les cueilles !
► C’est un roc !... c’est un pic !... c’est un cap ! Que dis-je, c’est un cap ? C’est une péninsule ! Rostand.
► œil pour œil, dent pour dent !
► les ventres enflés, turgides, bleus, verts.
► Cette assemblée en délire hurla, siffla, chanta, cria, rugit, gronda.
► Il rit, plaisante, s’amuse, s’irrite, attaque, invective ; il va jusqu’à railler, à propos du Christ. P. de Nolhac.
Ascendante — du terme le plus faible au plus fort.
une GRADATION ► Elles piaillaient, beuglaient, hurlaient. Baudelaire.
succession de mots selon ► C’en est fait ; je n’en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré. Molière.
une progression croissante ► Va, cours, vole, et nous venge. Corneille.
ou décroissante. ► sous les coups du chômage, le tissu social du pays est en train de se déchirer, famille par famille, immeuble
par immeuble, quartier par quartier. Yann de l’Ecotais.
Descendante — du plus fort au plus faible.
► Mme de Cambremer serait ravie (…), heureuse (…), contente. Marcel Proust.
► Cet insecte est petit (…), minuscule (…), microscopique. Loeiz.
Rompue — se termine par un terme imprévisible.
► Je suis perdu, je suis assassiné, on m’a coupé la gorge, on m’a dérobé mon argent. Molière.
Ludique — se fonde sur des mots d’esprit.
► Un médecin est un homme qui verse des drogues qu’il connaît peu dans un corps qu’il connaît encore
moins. Voltaire.