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FORMATION

Entretien et réparation des


bétons: diagnostic, réparation et
protection

Loïc / DIVET
Ifsttar

RAPPEL SUR LES CIMENTS

Du mercredi 07 au vendredi 09 novembre2018


N° 9214-09
La fabrication des
ciments modernes
La fabrication du ciment
Vue générale d’une usine
cru
1- Extraction 1 cuit

2- Transport MP
2

7- Stockage 7

6- Broyage
8- Expéditions 8 6 3
3- Préhomo

4- Four 4 5 5- Hall clinker

3 3
Expédition en sac ou en varc

Ciment

Ajouts

Clinker

Cru

Matières
premières 5 5
Notation chimique cimentière

La chimie du ciment se construit essentiellement à partir


des 4 oxydes majeurs suivants :
 CaO = C
présents dans les matières premières, et qui
 SiO2 = S vont former les silicates et les aluminates
 Al2O3 = A de calcium du clinker
 Fe2O3 = F

 3CaO.SiO2 ou C3S (silicate tricalcique)


 2CaO.SiO2 ou C2S (silicate bicalcique)
 3CaO.Al2O3 ou C3A (aluminate tricalcique)
 4CaO.Al2O3.Fe2O3ou C4AF (alumino-ferrite tétracalcique)
6
Les ajouts
Le laitier de haut fourneau

 Le laitier granulé de haut fourneau est obtenue par


refroidissement rapide de la scorie fondue provenant de la
fusion de minerai de fer dans un haut fourneau

 C’est un matériau hydraulique latent, c’est-à-dire qui


présente des propriétés hydrauliques lorsqu’il a subi une
activation convenable (soluble en milieu basique)

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Les cendres volantes

 Les cendres volantes sont obtenues par dépoussiérage


électrostatique ou mécanique de particules pulvérulentes
provenant du courant de gaz de chaudières, alimentées au
charbon pulvérisé.

 Silico-alumineuses (V) : contiennent essentiellement


SiO2 et Al2O3  propriétés pouzzolaniques.
 Silico-calcaires (W) : contiennent essentiellement
CaO, SiO2 et Al2O3  propriétés pouzzolaniques et
hydrauliques

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Pouzzolanicité

 Définition :
une matière est dite pouzzolanique si elle a la propriété de se combiner avec la
chaux en présence d’eau pour former un produit possédant des propriétés liantes
 Les matières pouzzolaniques (silice ou silicates d’alumine à l’état métastable)
 Cendres de volcan
 Cendres volantes des centrales thermiques
 Fumées de silice
 Métakaolin

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Les calcaires

 Les calcaires sont obtenus par broyage de roche calcaire.

 Ils ne présentent aucune propriété pouzzolanique ou


hydraulique. Ils ont simplement un effet de remplissage et
permettent de compléter le squelette granulaire du ciment :
effet filler.(augmentation de la maniabilité, chute de la
perméabilité, …)

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Les fumées de silice

 Les fumées de silice proviennent de la réduction de


quartz de grande pureté par du charbon dans des fours à
arc électrique utilisés pour la production de silicium et
d’alliages ferrosilicium.

 La teneur en silice amorphe > 85 %


 Surface spécifique BET > 15 m2/g
 Diamètre moyen  0,1 m

 Les fumées de silice ont des propriétés pouzzolaniques

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Les différents
types de ciment
1 - Les ciments courants

 Les ciments courants répondent à la norme NF EN 197-1


Partie 1 : Composition, spécification et critères de conformité des
ciments courants

Constituant Notation Constituant Notation

Clinker K Cendres volantes siliceuses V


Laitier haut fourneau S Cendres volantes calciques W
Fumées de silice D Schistes calcinés T
Pouzzolanes naturelles Z Calcaires L

Les constituants des ciments courants et leurs notations conventionnelles


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1 - Les ciments courants

Ils sont de 5 types, définis par leur composition (exprimée en % hors


régulateur de prise)

Notation Clinker Autres Constituants


constituants secondaires

Ciment CEM I 95 - 100 0 0-5


Portland

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1 - Les ciments courants

Ils sont de 5 types, définis par leur composition (exprimée en % hors


régulateur de prise)

Notation Clinker Autres Constituants


constituants secondaires

CEM II/A 80 - 94 6 – 20* 0-5


Ciment
Portland
CEM II/B 65 - 79 21 – 35* 0-5
composé

* Les constituants autres que le clinker sont : S, Z, V, W, T et L. Pour D


(fumées de silice, la proportion est limitée à 10%.
16
1 - Les ciments courants

Ils sont de 5 types, définis par leur composition (exprimée en % hors


régulateur de prise)

Notation Clinker Laitier Constituants


haut secondaires
fourneau
CEM III/A 35 - 64 36 – 65 0-5

Ciment de CEM III/B 20 - 34 66 – 80 0-5


haut
fourneau CEM III/C 5 - 19 81 – 65 0-5

17
1 - Les ciments courants

Ils sont de 5 types, définis par leur composition (exprimée en % hors


régulateur de prise)

Notation Clinker Autres Constituants


constituants secondaires

CEM IV/A 65 - 90 10 – 35* 0-5


Ciment
pouzzolanique CEM IV/B 45 - 64 36 – 55* 0-5

* Les constituants autres que le clinker sont les pouzzolanes naturelles et les
cendres volantes. Pour les fumées de silice, la proportion est limitée à 10%.
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1 - Les ciments courants

Ils sont de 5 types, définis par leur composition (exprimée en % hors


régulateur de prise)

Notation Clinker Laitier Autres Constituants


constituants secondaires

CEM V/A 40 - 64 18 - 30 18 – 30* 0-5


Ciment
composé CEM V/B 20 - 38 31 - 50 31 – 50* 0-5

* Les autres constituants autres sont les pouzzolanes naturelles et les cendres
volantes.
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1 - Les ciments courants

 Les ciments courants sont caractérisés en outre par une des classes de
résistance suivantes :

Classe R2 (Mpa) R28 (Mpa)


garantie Li garantie Li Ls
32.5 - - 30 > 32.5 < 52.5
32.5R 12 > 13.5 30 > 32.5 < 52.5
42.5 10 > 12.5 40 > 42.5 < 62.5
42.5R 18 > 20 40 > 42.5 < 62.5
52.5 18 > 20 50 > 52.5 -
52.5R 28 > 30 50 > 52.5 -

R2, R7, R28 sont les résistances à la compression (en MPa), mesurées sur
des barrettes de mortier standard de format 4x4x16 cm, à 2, 7 et 28 jours

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2 - Les ciments adaptés à des usages spécifiques

CIMENTS PM

 Label PM : ciments pour travaux à la mer (NF P 15-317)

 CEM I : C3A < 10 %


C3A + 0,27 C3S < 23,5 %
SO3 < 2,5 % (3,0 % si C3A < 8 %)
 CEM II : limitation de SO3, C3A, % ajouts
 CEM III :sont PM d ’office si % laitier > 60
 CEM V : sont PM d ’office si CaO < 50 %

 Principe : limiter le C3A pour éviter la formation de sel sulfatés donnant


de l’expansion
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2 - Les ciments adaptés à des usages spécifiques

CIMENTS ES (NF) et SR (CE)

 Label ES : ciments pour travaux en eaux à haute teneur en sulfates (XP P


15-319)
 Label SR : norme européenne (NF EN 197-1), pour les ciments CEM I :
 SR 0 : C3A = 0 %
 SR 3 : C3A < 3 %
 SR 5 : C3A < 5 %

 Principe : Pour les ciments CEM I, limiter le C3A pour éviter la formation
de sel sulfatés donnant de l’expansion

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Les évolutions
normatives
Dénomination des ciments

 Avant que la normalisation n’existe, chaque firme cimentière avait ses


propres dénominations avec des distinctions entre classes (aptitude à
développer des résistances)
 Exemple de la société Poliet et Chausson
 ciment Portland : Coq
 ciment Portland : Super Coq (mouture plus fine)
 ciment au laitier (30 %) : Bœuf

 Difficultés de comparer des matériaux de diverses provenances

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Première normalisation des ciments (1950)
Désignation du liant Composition Notation Résistances
(bars)
Ciment Portland 100 % clinker CPA 160 – 250
210 – 325
Ciment Portland à 100 % clinker HRI 315 – 400
haute résistance initiale
Superciment 100 % clinker Super 355 – 500

Ciment Portland de fer 70 % clinker + 30 % CPF 160 – 250


laitier 210 – 325
Ciment métallurgique 50 % clinker + 50 % CMM 160 – 250
mixte laitier 210 – 325

Ciment de haut 30 % clinker + 70 % CHF 160 – 250


fourneau laitier 210 – 325

Ciment de laitier au 20 % clinker + 80 % CLK 160 – 250


clinker laitier 100 – 160

Ciment de laitier à la 70 % laitier + 30 % CLX 50 – 100


chaux chaux 210 – 325
25
Evolution de la notation des ciments - 1958

 Apparition de nouvelles notations en 1958 :

Désignation du liant Composition Notation Résistances


(bars)
Ciment Portland clinker 80 à 90 % CPAL 160 – 250
210 – 325
ajouts 10 à 20 % CPAC
CPAZ
CPACL
 CPAL : ciment Portland au laitier de haut fourneau
 CPAC : ciment Portland aux cendres volantes
 CPAZ : ciment Portland aux pouzzolanes
 CPACL : ciment Portland aux cendres volantes et au laitier de haut fourneau
 Résistances minimales garanties à 7 et 28 jours.
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Evolution de la norme française vers la norme européenne

1981 Catégorie des ciments 1994 2001

CPA Ciment Portland CPA-CEM I CEM I

CPJ Ciment Portland composé CPJ-CEM II/A CEM II/A

CPJ Ciment Portland composé CPJ-CEM II/B CEM II/B

CHF Ciment de haut fourneau CHF-CEM III/A CEM III/A

CHF Ciment de haut fourneau CHF-CEM III/B CEM III/B

CLK Ciment de haut fourneau CHF-CEM III/C CEM III/C

CLC Ciment au laitier et aux cendres CLC-CEMV/A CEM V/A

CLC Ciment au laitier et aux cendres CLC-CEM V/B CEM V/B

1981 Classe de résistance 1994 2001

45 (35 à 55) 32,5 (32,5 à 52,5) 32,5 (32,5 à 52,5)

55 (45 à 65) 42,5 (42,5 à 62,5) 42,5 (42,5 à 62,5)

HP (> 55) 52,5 (> 52,5) 52,5 (> 52,5) 27


La certification des ciments

 Marquage CE, mise en application en France depuis le 1 avril 2001,


obligatoire en Europe à partir du 1 avril 2002
 Domaine d’application du marquage CE : les 27 ciments définis dabs la
norme NF EN 197-1

 Intérêts de marquage des ciments (normalisation)


 Qualité
 Régularité
 Spécifications  composition et caractérisation

 Marquage NF des ciments non concernés par la certification CE

 Marquage NF pour des caractéristiques complémentaires sur les ciments


courants certifiés CE
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Mode de marquage sur les bons de livraison
d’un ciment courant
CEM II/B-M (D-LL) 42,5 R CE PM ES CP2 NF «blanc»

CEM II/B (D) 42,5 R CE


 Notation conforme au marquage CE
PM ES CP2 NF
 Notation conforme à la marque NF

«Blanc»
 Appellation commerciale (notation entre guillemets)

Note:
Les caractéristiques complémentaires d’un ciment courant ne
peuvent être testées qu’après obtention de son certificat CE.
29
L’hydratation du
ciment
Quelques définitions

Les constituants du ciment Portland sont hydrauliques, c’est-à-dire qu’ils


donnent en présence d’eau des hydrates qui précipitent et s’organisent
en une structure mécaniquement résistante.

On appelle hydratation du ciment l’ensemble des réactions chimiques


qui se produisent entre le ciment et l’eau. Ces réactions commencent dès
la mise en contact de ces 2 phases.

Quelques heures après le gâchage, le matériau fait prise : il passe en


quelques instants de l’état de suspension à celui de solide.

L’hydratation se poursuit longtemps après la prise, ce qui constitue le


durcissement : l’évolution des caractéristiques physiques et
mécaniques, très rapide dans les heures qui suivent la prise, continue
pendant plusieurs mois, mais de plus en plus lentement.

31
Le mécanisme d’hydratation : Dissolution-Précipitation

Clinker anhydre Eau de gâchage Clinker hydraté

Ca2+ Gel de
C3S
-
C-S-H
H2SiO4
Gel : 50%

OH-
C2S Ca(OH)2
SO42- Cristaux : 12%

C3A -
Sulfo-aluminates de
AlO2 calcium
Cristaux : 13%
C4AF Na+
K+ Vides/Porosité : 25%
Gypse Contraction Le CHATELIER
32
Les réactions chimiques - Exothermie

Chaleur d’hydratation des phases du clinker

Q = quantité de chaleur dégagée en moyenne par l’hydratation


d’un gramme de phase pure

Phases du clinker Q des phases pures (en J/g)


7 jours 28 jours 6 mois
C3S 460 502 502  forte chaleur
C2S 84 189 251
C3A 773 857 865  forte chaleur
C4AF 168 209 293

33
Evolution des résistances pour chacune des phases

34
Domaine d’emploi
des ciments
Choix des ciments : Quelques critères de décisions.

On choisit la classe de résistance du ciment


en fonction de la performance recherchée.
 Pour les ouvrage très sollicités (résistances exceptionnelles), on prend des ciments
de classe 52,5 de type CEM I ou CEM II avec fumée de silice.

 Pour un décoffrage accéléré, on prend des ciments à prise rapide R avec des
résistances précoces élevées.

 Pour des ouvrages en grande masse (barrages, …), on prend des ciments à faible
chaleur d’hydratation pour éviter les élévations de T°C favorisant les fissurations
thermiques. Ceux sont des ciments non R, de classe 32,5 de type CEM II avec
laitier, pouzzolanes ou cendres.

 Par temps froid, on prend un ciment R à forte chaleur d’hydratation initiale pour
contrer l’effet retardateur des températures extérieures.

 Par temps chaud, on prend un ciment non R à faible chaleur d’hydratation initiale
pour freiner l’effet accélérateur des températures.
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Choix des ciments : Quelques critères de décisions.

On choisit la nature du ciment


en fonction de l’agressivité de l’environnement du béton (FD 18-011).

 Pour des travaux à la mer, on prend des ciments conformes à la norme NF P 15-
317 (label PM).

 Pour des ouvrages soumis aux sels de déverglaçage, on prend des ciments
conformes à la norme NF P 15-317.

 Pour un travaux en eaux à haute teneur en sulfates, on prend des ciments


conformes à la norme NF P 15-319 ou NF EN 197-1 (label ES ou SR).

 Pour des travaux en contact avec des eaux pures/acides, il faut utiliser des
ciments libérant le moins possible de portlandite, de type CEM III – CEM IV –
CEM V avec laitier, pouzzolanes ou cendres.

 Pour réduire les désordres dus à l’alcali-réaction, on prend des ciments à faible
proportion d’alcalins.
37
Définition d’un béton
 La pâte de ciment intervient comme :
 lubrifiant : rhéologie du béton frais
 colle : action à long terme

Pâte de ciment = eau + ciment Béton si ɸ > 4 mm


Mortier = eau + ciment + sable Mortier si ɸ < 4 mm
Béton = eau + ciment + sable + gravillons

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Le béton

Formulation
Ordre de grandeur des proportions des constituants d’un béton courant

Constituants Eau Air Ciment Granulats

Volume (en %) 14 - 22 1-6 7 - 14 60 - 78

Poids (en %) 5-9 9 - 18 65 - 85


L’eau

 Rapport massique E/C :

 Pour hydratation théorique complète du ciment : E/C = 0,25

 En pratique, pour une bonne ouvrabilité : 0,4 < E/C < 0,7

 25 % du poids de ciment en eau est donc nécessaire à l’hydratation du ciment

 Le reste de l’eau ajoutée dans la formule sert à l’amélioration de la maniabilité :

 Mouillage des granulats

 Ecoulement

 Facilité de mise en œuvre

 Véhicule l’adjuvant
Conséquences d’un excès d’eau

Essai d’affaissement pour les bétons traditionnels


Conséquences d’un excès d’eau

Béton frais puis durci :


 apparition d’une porosité
 Porosité  alors :

-  Résistance en compression

-  Durabilité  dégradation
Performances mécaniques

 L’amélioration est principalement due à la diminution de la porosité,


c’est à dire du rapport E/C
Porosité (%)
18
y = 17,282 - 8,0864e-2x R^2 = 0,869
16

14
 Relation linéaire entre
porosité et résistance
12

10
Zone des BHP
8

6
0 20 40 60 80 100 120 140

Résistance moyenne à la compression à 28 jours (MPa)

43
Les adjuvants

Produits incorporés en faible dose (< 5 % du poids de ciment) lors du


malaxage ou juste avant la mise en œuvre, ils provoquent la modification de
certaines propriétés du béton frais ou durci

4 catégories
 Adjuvants modifiant la rhéologie
 plastifiants
 plastifiants - réducteurs d’eau
 super-plastifiant ou fluidifiant - hauts réducteurs d’eau (BHP)

 Adjuvants modifiant la prise et le durcissement


 accélérateurs de prise et de durcissement
 retardateurs de prise

 Adjuvants modifiant certaines propriétés du béton


 entraîneurs d’air
 hydrofuges de masse (améliorer l’étanchéité à l’eau)

 Produits de cure (éviter la dessiccation)

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