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Chapitre 2 : La méthodologie quantitative

ESCT / Mars 2023 / Enseignante : Amel Bouderbala1

Introduction :
L’objectif de la méthodologie quantitative est de tester un modèle d’étude et vérifier la
validité des hypothèses sur lesquelles il se base.

Les modèles sont des représentations simplifiées de la réalité. On sélectionne les éléments du
monde réel qui intéresse notre phénomène, puis on pose des hypothèses relatives aux
variables du phénomène étudié et on construit son modèle.

Définition d’une variable : C’est un élément du phénomène qui change sous l’influence d’un
autre élément.

Définition d’une hypothèse : C’est une supposition pour expliquer le phénomène étudié,
qu’on considère vraie provisoirement avant de commencer l’étude statistique.

Par exemple si je m’intéresse au phénomène du chômage des ouvriers et que mes hypothèses
sont :

Ces hypothèses représentent les corrélations (les liens) entre ces variables

H1 : La fermeture des usines a provoqué le chômage des ouvriers

H2 : Le chômage a provoqué la pauvreté des ouvriers

Le modèle serait :

Modèle du chômage

Fermeture Chômage Pauvreté


des usines
Variable 2 Variable 3
Variable 1

La variable 1 est une variable explicative qui explique la variable 2 (à expliquer) et la variable
2 est aussi une variable explicative de la variable 3 (à expliquer).

Tester ce modèle revient à tester ses hypothèses.


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Ce chapitre est largement inspiré du chapitre de M. Mohamed Riadh LAJILI (ESCT).
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Il y a deux types de variables :

Les variables quantitatives numérique continue entre deux limites exemple l’âge [20-25
ans] ou discrète avec un nombre fini exemple 3.

Les variables qualitatives avec des valeurs qu’on appelle modalités. Il y a les variables
nominales elles peuvent prendre des positions différentes. Par exemple, la variable entreprise
qui peut être industrielle ou commerciale ou encore la variable genre ou les variables
ordinales avec des données classées par ordre de préférence. Par exemple, appréciez-vous le
style d’enseignement de votre professeur ?

◦ Plutôt non

◦ Ni oui, ni non

◦ Plutôt oui

Pour mesurer ces variables et les traiter statistiquement pour répondre à notre problématique
on doit choisir un échantillon et tester le modèle d’étude sur l’échantillon choisi.

I. Les techniques d’échantillonnage en méthodologie quantitative :


On interroge toutes les personnes concernées par le problème à étudier : recensement d’une
population.

On interroge un certain nombre de ces personnes : sondage auprès d’un « échantillon


représentatif » de la population concernée.

1. Les méthodes d’échantillonnage probabilistes

A) L’échantillon aléatoire

Il est aussi appelé au hasard : il faut que chaque personne de la population considérée ait
exactement la même chance que n’importe quelle autre personne de cette population d’être
choisie dans l’échantillon qui sera représentatif de l’ensemble.

Un tel échantillon est représentatif dans la mesure où il a été formé en respectant la loi de
probabilité énoncée plus haut.

B) L’échantillon stratifié

L’échantillon stratifié est composé de personnes ayant les mêmes caractéristiques que les
sujets faisant partie de la population mère.

La technique de l’échantillon stratifié consiste à choisir d’abord certaines catégories de


personnes ayant simultanément quelques caractéristiques communes.

Supposons le cas d’une enquête d’opinion sur l’importance accordée au départ en vacances
par la population active d’une région donné ayant entre 40 et 59 ans et ayant un salaire net
mensuel supérieur à 1500 dinars ; soit une population de 6000 personnes et un échantillon

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représentatif admis de 600 personnes qui seront différenciées en fonction de leur sexe et leur
situation matrimoniale.

2. A) L’échantillon par quota

Cette technique est la même que la stratification sauf qu’à la fin de l’opération, au lieu de
choisir les personnes par calcul probabiliste, on peut choisir n’importe quelle personne qui
possède toutes les caractéristiques retenues.

Dès que le nombre prévu par l’échantillon est atteint, aucune personne ayant ces mêmes
caractéristiques ne peut être interrogée.

Cette technique suppose en général une large population concernée.

B) L’échantillon de convenance, « boule de neige »...

On interrogera toute n’importe quelle personne appartenant à notre population-cible qui sera
disponible et acceptera de répondre à notre questionnaire.

II. Les techniques de collecte de données en méthodologie quantitative :


Le questionnaire
Le questionnaire est composé de thèmes et de questions. Il est indispensable de très bien
choisir les thèmes sur lesquels on veut interroger les personnes retenues par l’échantillon.
Tout dépend donc de l’objet même de l’étude et de l’enquête, du type des personnes à
interroger .

En ce qui concerne l’emplacement des questions, les premières doivent être faciles, les
suivantes doivent s’intéresser de plus en plus à l’objet même du questionnaire et les dernières
sont les questions d’identification.

Dès lors, il est indispensable de rédiger un traité technique en vu de la construction d’un


questionnaire. Pour ce faire, quelques conseils peuvent être avancés :

 Bien choisir les mots et les expressions dans les questions et dans les réponses
proposées ;

 Eviter au maximum les questions « ouvertes » car ces dernières sont très difficiles à
dépouiller et à analyser ;

 Eviter largement les questions « dichotomiques » qui ne permettent qu’un choix entre
deux réponses possibles (« d’accord » ou « pas d’accord », « Oui » ou « Non »...) ;

 Construire le maximum de questions « fermées » avec plusieurs items pour lesquelles


les personnes interrogées doivent seulement inscrire une ou plusieurs petites croix.
Pour ces questions fermées, il faut prévoir des réponses suffisamment nuancées et
dans certains cas, bien graduées. Comme par exemple :

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◦ Estimez-vous votre information sur les objectifs que l’entreprise cherche à
réaliser comme étant (une seule réponse s.v.p.)

◦ nettement réduite……....……………….…...¨ (Item 1)

◦ élémentaire…………………………………..¨ (Item 2)

◦ moyenne……………………………………..¨ (Item 3)

◦ suffisante……………………………………..¨ (Item 4)

◦ plus ou moins approfondie…………………..¨ (Item 5)

 2) Exemple de question à la fois graduée et contenant certaines nuances :

 Estimez-vous qu’il est utile que vous participiez à la fixation des objectifs de
l’entreprise (une seule réponse s.v.p.)

◦ non, c’est une affaire de spécialiste……………¨

◦ plutôt non..……………………………………..¨

◦ sans avis précis…..……………….......................¨

◦ plutôt oui…………………………………….....¨

◦ oui, en tout cas dans une large mesure………..¨

La présentation des questions doit tenir compte de l’opération de dépouillement et de


traitement des réponses.

Il faut prévoir avec une certaine précision comment on va traiter et exploiter les réponses
reçues, quels tableaux statistiques, quels schémas, quels graphiques on compte employer.

Pour cela, il est utile de prédéterminer la codification des réponses afin de faciliter
grandement les travaux de dépouillement des réponses reçues.

Finalement, il convient de donner quelques explications aux personnes interrogées sur l’objet
général de l’enquête, sur l’anonymat des réponses, sur le caractère scientifique et
confidentiel des réponses individuelles, sur la manière de répondre au questionnaire…

Différentes méthodes permettent l’administration des questionnaires :

 La lecture des questions et la notation des réponses par l’enquêteur lui-même (face-à-
face) ;

 La remise du questionnaire aux personnes à interroger pour qu’elles le remplissent plus


tard ;

 La réalisation de l’enquête par téléphone ;

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 La réalisation de l’enquête en ligne (Google Forms) ;

 L’envoi par la poste du questionnaire.

III. Les techniques d’analyse de données quantitatives :

Les données quantitatives utilisées par la recherche en Sciences de Gestion sont multiples et
de différents types.

Malgré cette diversité, toutes les données quantitatives sont traitées à un premier stade par les
statistiques descriptives simples : celles-ci permettent la détermination des tendances
centrales des données (moyenne, médiane, mode) et les caractéristiques de dispersion
(variance, écart type)

Les statistiques descriptives permettent de décrire les données de manière efficace pour mieux
les visualiser détecter les problèmes comme les valeurs extrêmes des variables et vérifier si la
distribution suit la loi normale ou non.

Pour approfondir l’analyse, on peut recourir à d’autres techniques statistiques qui existent
en grand nombre. Certaines sont en mesure de faire ressortir les différences et les similitudes
à l’intérieur des données (analyse de variance, test du chi-deux).

D’autres, mettent en valeur les corrélations et les liens de causalité entre variables (méthodes
d’équations structurelles) ou identifient les facteurs les plus significatifs lorsque les variables
étudiées sont nombreuses (analyse factorielle)

Les méthodes d’équation structurelle sont des méthodes de seconde génération où il y a


plusieurs variables à expliquer c’est l’analyse multivariée. Alors que dans les modèles de
première génération il n’y a qu’une seule variable à expliquer c’est l’analyse univariée.

Il et à noter qu’avant toute analyse multivariée on doit faire une analyse descriptive.

L’analyse de donnée quantitative doit obéir à une rigueur méthodologique au niveau de la


cohérence de la structure de la recherche dans toutes ses étapes : hypothèses,
conceptualisation, construction et validation des modèles de mesure et de structure, pour
assurer une certaine validité interne et externe.

Remarque très importante : dans le travail que vous allez me rendre (problématique et
revue de littérature et méthodologie) vous devez dans la partie méthodologie justifier votre
méthode d’analyse des données que j’ai expliqué dans cette partie et m’expliquer comment
allez vous faire pour l’analyse de vos données.

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