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CHAPITRE INTRODUCTIF : METHODOLOGIE DES ENQUETES

QUANTITATIVES PONCTUELLES

Ces études consistent à collecter sur le terrain des informations précises et chiffrées sur la
population dont on veut connaître et dénombrer les caractéristiques, les opinions, les attentes.
Ces études sont réalisées à l’aide d’un questionnaire, et sont menées soit :
- Par recensement : enquête exhaustive qui consiste à interroger tous les individus d’une
population lorsque celle-ci est peu nombreuse, (en général inférieur à 1000 individus).
Exemple : enquête auprès de tous les commerçants d’un quartier.
- Par sondage qui consiste à observer seulement une partie ou un nombre restreint d’unités
dans la population appelée échantillon, et le processus permettant de choisir cette partie
de la population est appelé échantillonnage

I. LA PHASE DE CONCEPTION
I.1.les étapes d’une étude quantitative
Les études quantitatives par sondage se déroulent en plusieurs étapes :
1. Définition du problème de recherche.
2. Inventaire des moyens disponibles : durée, budget, personnel.
3. Recherches préalables : documentation sur le sujet, autres enquêtes, etc.
4. Détermination des objectifs et formulation des hypothèses de travail.
5. Faire un plan de recherche (variables à observer, la méthode d’analyse, procédé de
sondage, taille de l’échantillon).
6. Rédaction du projet du questionnaire.
7. Mise à l’épreuve du projet du questionnaire : pré-test
8. Rédaction du questionnaire définitif
9. Réalisation de l’enquête : Collecte des informations et enregistrement.
10. Codage des questions
11. Saisie des données
12. Analyse des informations.
13. Interprétation des résultats.
14. Présentation de résultats.
15. Recommandations d'un plan d'action.
La recherche marketing permet aussi a posteriori de porter un diagnostic sur le bien fondé des
politiques commerciales retenues.
I.2. LA PREPARATION DU QUESTIONNAIRE:
Quelle que soit le mode d’administration utilisée (questionnaire postal, en face à face, ou par
téléphone), un facteur qui s’avère primordial est la façon même dont le questionnaire à été
construit. Evidemment, le type de questions de même que la disposition et l’ordre de ces

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questions peuvent varier selon la méthode choisie, et selon le type d’information que l’on veut
obtenir. Cependant, que ce soit dans un questionnaire écrit ou dans une interview, il y a
certains principes généraux qui doivent être respectés dans la construction d’un
questionnaire : dans ce qui suit, on va en souligner quelques – uns.
 Utiliser le questionnaire le plus court possible.
 Poser des questions claires.
 Ordonner soigneusement les questions
 Eviter les questions qui pourraient indisposer ou choquer.
 Eviter de poser des questions dont la formulation pourrait influencer les réponses.

I.3. LA STRUCTURE DU QUESTIONNAIRE ET LES FORMES DE QUESTIONS

Pour préparer les questions, il faut suivre la méthode de l’entonnoir qui consiste à aller du
général au particulier, du facile au difficile. Il est recommandé de suivre le schéma suivant:
 questions de connaissance
 questions de comportement
 questions d’attitude ou d’opinion
 questions d’intention ou d’anticipation
 questions signalétiques ou d’identification

Afin de vérifier l’honnêteté de l’enquêté (ou encore de l’enquêteur), on peut introduire des
questions tests (dites aussi questions de contrôle). Ces questions sont destinées à vérifier la
cohérence des réponses fournies et ce en proposant la même question sous une autre forme à
deux endroits différents du questionnaire.
Quelque soit la forme retenue, il est impératif que les questions soient formulées de façon à ce
qu’il n’y ait pas de doute dans l’esprit du répondant sur ce qui est demandé.
I.3.1. Les questions fermées :
Une question fermée est une question dont la formulation contient les modalités de réponse
attendues entre lesquelles le répondant doit impérativement choisir sa réponse à l’exclusion de
tout autre possibilité. Il existe plusieurs types de questions fermées :
I.3.1.1. la question fermée à réponses multiples ou à choix multiples
Elle permet à l’interviewé de choisir, parmi plusieurs modalités de réponses proposées, celles
qui correspondent le mieux à sa position, le nombre de choix pouvant être ou non limité.
I.3.1. 2.La question fermée à réponse unique
Elle oblige le prospect à choisir une seule réponse parmi les différentes modalités qui lui sont
proposées. Selon le nombre de propositions offertes la question est dichotomique ou
multichotomique (non dichotomique) :
 la question fermée dichotomique énonce deux propositions de réponses entre lesquelles le
prospect en choisit une seule.
 la question fermée multichotomique énonce plusieurs propositions entre lesquelles le
prospect doit en choisir une et une seule.
I.3.1. 3. la question fermée ordonnée
Elle permet au sondé de classer les différentes propositions dans l’ordre de ses préférences.
Exemple : classez par ordre de préférence vos critères de choix d’une grande surface:
- prix
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- assortiment
- facilité d’accès
- qualité des produits
- autres (à préciser)
I.3.1. 4.La question fermée avec notation
Cette forme de question permet au sondé de s’exprimer librement en notant sur cinq ou sur
dix.
Exemple : donnez une note sur 10 à chacun des critères de choix suivants pour une grande
surface :
- prix
- Assortiment
- Facilité d’accès
- Qualité des produits
I.3.2. Les questions ouvertes : elles sont souvent utilisées pour connaître l’opinion du
consommateur sur tel ou tel sujet, elle laisse toute liberté de réponse à l’enquêté.
Une question ouverte est une question dont la formulation laisse au répondant toute latitude
pour construire librement sa réponse et la donner avec ses propres mots.

II. LES ECHELLES DE MESURE :


Les niveaux de mesure sont le parachèvement de la problématique et de la conceptualisation
du problème de la recherche. Il s’agit dans ce cadre, d’établir une relation entre l’objet étudié
et un symbole le représentant. Généralement, ces symboles sont des chiffres. Toutes fois, les
nombres ont des propriétés qui ne sont pas nécessairement respectés dans toutes les échelles
de mesure susceptibles d’être utilisés. Ces propriétés sont les suivants :
 Ordre : Les nombres sont ordonnés.
 Distance : Les distances entre nombres sont proportionnelles entre elles.
 Origine : Les nombres ont une origine naturelle : Le zéro
Cette classification est d’une grande importance dans le choix des méthodes ou des
programmes d’analyse de données à utiliser pour résoudre un problème donné.
On distingue quatre types d’échelles de mesure qui respectent à des degrés divers les trois
propriétés des nombres : les échelles nominales, les échelles ordinales, les échelles
d’intervalles et les échelles de proportion. Les deux premières sont des échelles qualitatives
alors que les deux dernières sont des échelles quantitatives.

II.1.Les échelles nominales :


Ce sont les échelles de mesure les moins restrictives de toutes. Dans ce type de mesure, les
nombres jouent simplement le rôle d’étiquette permettant d’identifier les objets.
Les exemples de ces sortes de variables sont nombreux en économie et gestion de l'entreprise.
Par exemple, le "sexe" constitue une variable à 2 classes Féminin ou Masculin.
Nous pouvons fixer arbitrairement le nombre 1 pour Femme et le nombre 2 pour Homme (ou
l'inverse).De même la variable profession, statut matrimonial, lieu d’habitation..

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Pour ce type de mesure, aucune des trois propriétés des nombres n'est rencontrée : l'ordre est
arbitraire, l'unité de mesure peut être variable et l'origine des nombres utilisés est également
arbitraire.
Les seules opérations mathématiques autorisées sur ces nombres sont : la distribution des
effectifs par classe, les pourcentages de réponse à chaque modalité et le mode.

II.2.Les échelles ordinales :


On appelle échelles ordinales, les échelles permettant de classer les objets suivant une certaine
direction. Il s'agit d'un classement exprimé par une relation d'ordre.
Voici des exemples :
• une personne est demandée de classer des marques d’électro ménager en fonction
de leur "durabilité" en affectant le numéro 1 à celle qui vient au premier rang et 2 à celle qui
vient au second rang, etc.
• La satisfaction face à un service :
1. Très insatisfait 2. Insatisfait 3.neutre 4. Satisfait 5. Très satisfait
•L’utilité d’un produit :
1. Inutile 2. Peu utile 3. Utile 4. Très utile
•L’achat d’un bien de consommation :
1. Jamais 2. Rarement 3. Souvent 4. Très souvent
•Le niveau de scolarité :
1. Primaire 2. Secondaire 3.Collégial 4. Universitaire
Dans tous les cas présentés, on remarque que 4 est plus grand que 3, 3 est plus grand que 2 et
2 est plus grand que 1 ; il y a donc une relation d’ordre qui est transitive. L’échelle ordinale
possède donc deux des principales propriétés des nombres à savoir classer : les individus dans
des catégories et établir un ordre valable entre ces catégories.
Notons que, les distances entre les nombres ne sont pas nécessairement ordonnées, la
différence entre la première et la seconde marque peut être beaucoup plus grande que la
distance entre la deuxième et la troisième marque classée.
Du fait de ces caractéristiques, on n'a pas le droit d'effectuer des opérations arithmétiques sur
les données de classement. Les opérations autorisées sont celles des échelles nominales plus
les mesures des positions telles que la médiane, les quartiles et les déciles.

II.3.Les échelles d'intervalle


Les échelles d'intervalle ont des unités de mesure constantes et les distances entre les niveaux
sont connues. Elles possèdent les propriétés des échelles nominales et ordinales, auxquelles
on ajoute des intervalles égaux dans les différents niveaux gradués de l’échelle de mesure.
Toutefois, dans ces échelles, le point zéro est fixé arbitrairement.
Donnons des exemples :
• Le revenu du ménage :
- 5 000 DT et moins
- 5 001 DT à 10 000 DT
- 10 001 DT à 15 000 DT
- 15 001 DT à 20 000 DT
- 20 001 DT et plus

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Au plan pratique, il est rare que les « barreaux » inférieurs et supérieurs de l’échelle par
intervalles soient réellement égaux ; nous avons affaire, la plupart du temps, en sciences
sociales et en sciences de la gestion, à des échelles à intervalles quasi égaux. Cette légère
entorse aux propriétés des nombres n’invalide pas nécessairement ce type d’échelle, qui a tout
de même des qualités mathématiques supérieures à celles des échelles ordinales
Prenons l'exemple des échelles de température ou encore du calendrier, qui sont définies en
unité de mesure constante avec un point zéro fixé arbitrairement (le zéro n'a pas la même
signification selon l'échelle retenue).
Les échelles de températures les plus connues sont les échelles Celsius (T C) et Fahrenheit (Tf),
on passe de l'échelle Celsius à Fahrenheit par l'équation suivante :
Tc = 1,8 Tf + 32
Les échelles utilisées pour le calendrier qui adoptent une origine conventionnelle tels que:
années hégire et après Jésus-Christ. On passe de l'échelle après Jésus-Christ à hégire par
l'équation suivante :
A a.J.-C. = Ah + 579

II.4. Les échelles de proportion :


Elles sont appelées aussi, échelles de rapport ou de ratio, et elles constituent l'élite des
échelles de mesure. L’échelle de rapport possède les mêmes propriétés des nombres que les
trois premières échelles ; s’ajoutent à ces propriétés les éléments suivants :
 le zéro dans l’échelle est absolu et a un sens, le sens d’absence de quelque chose ;
 les proportions calculées, dans l’échelle même, ont aussi un sens quelconque.
C'est le cas des mesures de longueur, de poids, du nombre d'enfants, du salaire, du volume des
ventes etc.
Ainsi, dans ces types d'échelles, les comparaisons de rapport ont un sens : Par exemple : on
peut dire qu'un autre objet est deux fois plus cher qu'un autre sur un échelle de prix (exemple
en dinars tunisien) .Ceci restera vrai pour n'importe quelle autre échelle de prix (exemple en
Dinar ou en Euro).On peut passer d'une échelle à une autre simplement en appliquant une
constante multiplicative appropriée . Les échelles proportionnelles sont donc uniques, à une
transformation positive proportionnelle près (de la forme y = c x avec c>0)
Notons enfin que les échelles proportionnelles autorisent tous les calculs statistiques usuels
(toutes les opérations arithmétiques), cependant, le zéro absolu est une denrée rare dans les
sciences sociales et les sciences de la gestion ; Une personne qui n’a ni revenu, ni âge et qui
ne consomme pas de biens alimentaires, cela n’a pas beaucoup de sens.
C’est pour cela qu’une échelle de rapport est si difficile à construire dans ces disciplines.

II.5. Les Relations entre les échelles:


Certaines méthodes de traitement exigent que toutes les variables traitées soient mesurées sur
des échelles de même type; d'autres moins nombreuses, tolèrent des échelles différentes.
L'alignement, si nécessaire, se fera sur l'échelle la plus "faible" (c'est à dire possédant le
moins de propriétés).
Donc la transformation des échelles est donc possible comme c'est illustré ci-après.
II.5.1.Transformation des échelles métriques: cette transformation est possible en
constituant des classes d'amplitudes égales.

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Exemple: Supposons qu'on veut mesurer les salaires mensuels des employés d’une entreprise
de communication et de publicité. Ces salaires (variable quantitative mesurée avec une
échelle de proportion) pourraient être classés en quatre classes (échelle ordinale) d'effectifs
égaux.
- 500 D et moins → Classe A.
- 501 à 1000 D → Classe B.
- 1001 à 1500 D → Classe C.
- 1501 à 2001 D → Classe D.
- 2001 à 2500 D → Classe E.

II.5.2.Transformation des variables non métriques en métriques


Cette transformation peut se réaliser en remplaçant chaque modalité par un chiffre, en
respectant certaines conditions :
- La hiérarchisation des modalités doit avoir un sens, exemple :
Fort = 3, Moyen = 2, Faible = 1. Un contre exemple : célibataire = 1, marié = 2, veuf ou
divorcé = 3.
- Les distances entre les modalités doivent être égales; autrement dit, l'écart entre les
modalités "Fort" et "Moyen" doit représenter la même distance entre "Moyen" et "Faible".
II.6.Les échelles d’attitude
La mesure des opinions et des attitudes se fait par le biais d’items (ou de propositions)
représentent les questions posées. Afin de mesurer la direction et l’intensité des opinions et
des attitudes, on opte pour les réponses sous forme d’échelles, en utilisant à titre d’exemple
les qualificatifs « Totalement en désaccord / Totalement d’accord »:
Exemple : Indiquez votre accord ou votre désaccord face à la proposition suivante :
Chez cette enseigne, on n’est jamais déçu par la qualité des produits.
Encerclez le chiffre qui correspond à votre réponse :
- Totalement en désaccord 1
- Partiellement en désaccord 2
- Partiellement en accord 3
- Entièrement en accord 4

L’échelle peut avoir de 2 à 10 degrés selon le problème étudié et la taille de l’échantillon. Les
items et les propositions peuvent se mesurer par d’autres qualificatifs par exemple :
- Pas du tout intéressé / Très intéressé.
- Très cher / très bon marché
- Très insatisfait / Très satisfait, etc.
La meilleure technique consiste à employer la même expression pour la proposition (ou
l’item) et pour la réponse (l’échelle)
II.7.La qualité des réponses aux questions par échelles:
Les instruments de mesure (tels que les questions) doivent généralement posséder trois
propriétés :

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1. la fiabilité : si on mesure le même phénomène plusieurs fois avec le même outil, on doit
trouver le même résultat.
2. la validité qui peut se décomposer en trois :
 validité convergente : deux instruments de mesure utilisés sur le même concept doivent
donner des résultats identiques.
 validité discriminante : un même instrument doit donner des résultats différents si les
concepts étudiés sont différents.
 validité prédictive : aptitude de l’instrument à prédire les résultats sur un autre concept
étudié.
3. la sensibilité : la capacité de l’instrument de mesure d’enregistrer avec précision les
variations du phénomène étudié.
Plusieurs techniques permettent de mesurer la fiabilité d’un instrument de mesure (une ou
plusieurs questions dans un questionnaire).
 Soit on interroge les mêmes individus avec le même questionnaire mais à des moments
différents. Cette technique s’appelle test-raites.
 soit on divise l’échantillon initial en deux parties et on administre le même questionnaire,
on compare ensuite les résultats issus des deux échantillons. Ou plusieurs échantillons.
C’est la technique : split-half
 ou alors on pose plusieurs questions autour du même thème puis on mesure la consistance
de cet ensemble de questions en utilisant par exemple le coefficient de Alpha de
Cronbach. Alpha de Cronbach (1951) se définit comme le degré de consistance qu’offrent
les réponses des individus aux items variés d’un ensemble de questions mesurant le même
phénomène. On pourra alors prendre la moyenne ou la somme des scores des questions
comme mesure synthétique du concept étudié, c’est le construit sur lequel portera
l’analyse.
Si α Cronbach est proche de 1, ceci signifie que l’ensemble de questions a une bonne cohérence
interne : c'est-à-dire les questions mesurent effectivement la même chose comme supposé au
départ. Si α Cronbach est proche de 0, ceci signifie que la consistance interne est faible. On
considère généralement qu’une valeur entre 0.6 et 0.8 est acceptable pour conclure à la
consistance de l’ensemble des questions.

III-LE MODE D’ADMINISTRATION D’UN QUESTIONNAIRE:


Le choix du mode d’administration, par enquêteur ou auto administré dépend de
plusieurs facteurs : budget consacré, délai de réalisation, objectifs de l’étude et la qualité
d’information recherchée. La meilleure méthode à utiliser est celle qui permet d’obtenir
l’information désirée avec la meilleure précision possible, au coût le plus bas et dans les
meilleurs délais.
III.1.Le questionnaire postal :
Il est généralement la plus économique de ces méthodes. Cette économie est particulièrement
importante lorsque les personnes de qui on veut obtenir de l’information sont dispersées sur
un vaste territoire.
III .2.Le questionnaire en face à face : dans le cadre d’une interview, il est possible
d’expliquer les questions, d’essayer de persuader la personne visée de fournir l’information
désirée, de juger immédiatement de la validité d’une réponse et d’éliminer immédiatement
celles qui semblent farfelues, etc.

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III.3.L’interview téléphonique : est une méthode de questionnaire qui peut s’avérer un bon
compromis entre le questionnaire postal et l’interview personnelle. Cette méthode permet en
général d’entrer en contact avec un plus grand nombre de personnes plus rapidement et à un
coût moindre que ne le permet l’interview personnelle
III.4.Le questionnaire électronique: Le développement de l’internet, offre des nouvelles
possibilités pour la collecte de l’information. Le questionnaire devient virtuel : les questions
et les modalités de réponse apparaissent sur l’écran et le répondant exprime sa réponse à
l’aide d’un clavier, d’une souris ou d’un crayon optique.
Compte tenu des avantages et des inconvénients des différentes méthodes de questionnaire, on
utilise parfois, au cours d’une même enquête deux ou plusieurs méthodes conjointement.
Ainsi par exemple, pour constituer un panel de consommateurs, on commencera par envoyer
un questionnaire par la poste aux personnes choisies par échantillonnage ; par la suite, on
essaiera de rejoindre par téléphone les personnes qui n’ont pas répondu au questionnaire
postal ; enfin on procédera par interview personnelle pour les personnes n’ayant pu être
rejointes ni par la poste ni par téléphone.

IV. LES METHODES D’ECHANTILLONNAGE


Il existe plusieurs méthodes pour choisir un échantillon d’une population, ces méthodes
peuvent être regroupées en deux grandes catégories : échantillonnage non aléatoire
(empirique) et échantillonnage aléatoire (probabiliste).
Pour obtenir un échantillon représentatif de la population, il faut procéder par échantillonnage
aléatoire. Un échantillon aléatoire est obtenu par l’intermédiaire d’un mécanisme probabiliste,
de telle sorte que l’on connaît à l’avance la probabilité qu’une unité donnée de la population
soit incluse dans l’échantillon
IV. 1.Les méthodes aléatoires (ou probabilistes):
Parmi les diverses méthodes utilisées pour obtenir un échantillon aléatoire, les principales
sont les suivantes : l’échantillon aléatoire simple, l’échantillonnage systématiques et
l’échantillonnage par grappes.
IV.1.1 Echantillon aléatoire simple : C’est un échantillon choisi de telle sorte que chaque
unité de la population ait la même probabilité d’être sélectionnée dans l’échantillon et que
chaque échantillon de même taille tiré de la population ait la même probabilité d’être choisi.
Lorsqu’on dispose de la liste exhaustive de la base de sondage, on peut prélever au hasard
parmi elle des unités de sondage et constituer ainsi l’échantillon souhaité.

IV.1.2 Échantillon systématique : Selon cette méthode, on choisit les unités dans la
population à des Intervalles fixes en termes de temps, d'espace ou d'ordre d'occurrence. La
liste des individus est déterminée par le point de départ, il ne doit pas y avoir de régularité de
rangement des individus. Cette méthode très simple ne peut être utilisée que si le classement
des unités est fait de manière aléatoire indépendamment du sujet de l’étude.

IV.1.3. Echantillon stratifié: on recourt à l'échantillonnage stratifié lorsque la population


est trop hétérogène. Cette méthode consiste à diviser d’abord la population en groupes
homogènes (appelés strates), qui sont mutuellement exclusifs, puis on sélectionne à partir de
chaque strate des échantillons indépendants. On peut utiliser n'importe quelle des méthodes
d'échantillonnage mentionnées dans la présente section pour sélectionner l'échantillon à
l'intérieur de chaque strate.

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IV.1.4. Echantillon en grappes: cette technique entraîne la division de la population en
groupes ou en grappes comme son nom l'indique. Cette méthode consiste à choisir
aléatoirement des sous groupes (appelés grappes) parmi la population mère et à interroger
toutes les unités de chaque grappe : le nombre de grappe doit être au minimum 30.
IV.2.Les méthodes non probabilistes (ou empiriques) :
Contrairement aux méthodes probabilistes qui utilisent des listes dans laquelle on prélève
aléatoirement des unités d’échantillon, les méthodes non probabilistes empiriques ou raisonné
reposent sur des choix subjectifs de l’échantillon. L’inconvénient de ces méthodes c’est
qu’elles ne permettent pas de calculer d’intervalle de confiance ni de calculer la taille de
l’échantillon.
Malgré ces inconvénients, les méthodes d'échantillonnage non probabiliste peuvent être utiles
lorsqu'on désire des commentaires descriptifs au sujet des échantillons eux-mêmes.
Deuxièmement, leur utilisation prend peu de temps tout en étant plus économique et plus
pratique.

VI.2.1. Echantillon selon le jugement ou à choix raisonné : leur analyse cherche à inclure
les individus les plus susceptibles d’apporter une informations pertinentes, on élimine tous les
individus non concernés mais on prend les personnes représentatives et typiques.

IV.2.2. Échantillon de convenance : ce sont des échantillons dont la constitution est guidée
par la commodité ou la facilité et non par le souci de la représentativité. L'avantage évident de
la méthode, c'est qu'elle est facile à utiliser, mais la présence de biais annule énormément ce
dernier. Parmi les exemples d'échantillonnage de commodité, mentionnons :
 les 100 premiers clients à entrer dans un grand magasin.
 les cinq premières personnes qui achètent le produit dans le cadre d'un concours
qu'organise une grande surface.

IV.2.3. L'échantillonnage par quotas : est l'une des formes les plus courantes
d'échantillonnage non probabiliste. On suppose que si l’échantillon reproduit fidèlement
certaines caractéristiques de la population étudiée alors il reproduira d’autres caractéristiques
non contrôlables qui font parti aussi de l’objet de l’enquête. L’échantillon par quota s'effectue
jusqu'à ce qu'un nombre précis d'unités (de quotas) pour diverses sous-populations ait été
sélectionné. On estime d’abord la taille des diverses strates de la population et leur proportion
à travers de sources externes (INS). Puisque l’enquêteur n’interroge que les personnes
présentes lors de son passage, l’échantillon est donc biaisé.

IV.3.La taille de l’échantillon1 :

Il arrive souvent que l’on voudrait estimer, la proportion d’individus qui sont satisfaits d’un
certain service, ou encore la valeur de la consommation moyenne d’un produit. Dans le
premier cas, le caractère observé est un caractère qualitatif alors que dans le deuxième cas, le
caractère est quantitaif.
Théoriquement, la taille de l’échantillon se détermine en s’appuyant sur le principe
d’inférence statistique et conduit à estimer la valeur des paramètres (moyenne ou proportion)
à partir des résultats observés sur des statistiques d’échantillon. Et c’est dans ce sens que l’on

1
Voir le guide statistique : calcul de la taille de l’échantillon, aux annexes de l’ouvrage.

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peut affirmer qu’un échantillon de grande taille garantie une bonne précision de l’estimation
statistique.
La précision requise est notée ε (dite aussi la marge d’erreur). C’est l’erreur commise en à
estimant le paramètre (moyenne ou proportion) à partir des résultats de l’échantillon.

Soit : n : la taille de l’échantillon


p: la proportion de la population possédant la caractéristique considérée.
f : la proportion des individus de l’échantillon possédant la caractéristique considérée.
 2 : La variance de la variable quantitative.
ε : précision désirée (ou erreur maximale)
1-α : le niveau de confiance.
tα/2 : est une valeur de la distribution normale centrée et réduite qui dépend du niveau
de confiance (par exemple si le niveau de confiance :1-α: 95% , tα/2 = 1.96).

1.si la variable considérée est quantitative:


𝝈
La marge d’erreur ε= t α/2
√𝒏

Supposons qu’on aimerait déterminer la taille de l’échantillon ‘n’ en vue d'obtenir un niveau
(t / 2 ) 2
de précision ε désirée : La taille de l’échantillon: n=
e2

2.si la variable considérée est qualitative :

𝒑 (𝟏−𝒑)
La marge d’erreur ε= t α/2√ 𝒏

La taille ‘n’ de l’échantillon se calcule alors comme suit :


p connue p estimée par f p inconnue et f
inconnue
n≥ t² α/2 p (1-p)/ ε² n≥ t² α/2 f (1-f)/ ε² n ≥ t² α/2 /4 ε²

V. LE DEPOUILLEMENT DES QUESTIONNAIRES


L’administration des questionnaires a permis de collecter les informations recherchées. Il va
s’agir maintenant de dépouiller les questionnaires, et traiter les données enregistrées.
Chaque questionnaire doit d’abord être vérifié scrupuleusement et être éliminé s’il est
incomplet ou suspect (réponses aberrantes à des questions pièges de vérification). Une fois ce
travail de dépouillement ‘à l’œil nu’ est achevé, il va falloir procéder à la préparation du plan
de dépouillement (ou codification).
V. 1. Le plan de dépouillement :
Lorsque l’outil informatique est utilisé (un logiciel de traitement des données statistiques), ce
travail préparatoire va consister à concevoir une codification pour chaque question et chaque
réponse et à prévoir les traitements statistiques à réaliser.

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Pour gagner en rapidité de saisie des réponses lors du traitement du questionnaire, numéroter
chaque question (Q1, Q2, etc.) et codifier les réponses.
Pour les questions ouvertes, leurs réponses seront à codifier après l'administration du
questionnaire.
Exemple de codification :
Question : êtes-vous favorable à la mise en place d’un service de livraison à domicile au
niveau du magasin ?
Oui □ Non □
Pour cette question, la codification retenue pourra être : LIVRAISON.
Pour les réponses, la codification retenue pourra être : Oui = 1 Non = 2.
V. 2. Le codage :
Une fois le plan de dépouillement prévu initialement mis en place, il faut coder chaque
questionnaire.
Il est donc souhaitable de prévoir, lors de sa conception, une zone de codage pour chaque
question.
Est ce la première fois que vous fréquentez notre point de vente ?
Oui □ Non □ Zone de codage…….
La saisie informatique suit la phase de codage. Elle doit impérativement faire l’objet d’un
contrôle rigoureux.
V.3. Codifier les réponses des questions ouvertes.
Les questions ouvertes permettent de laisser la libre parole aux sondés. Toutefois pour
faciliter leur saisie, ces riches informations vont devoir être analysées et regroupées.
L'exercice consiste à relever toutes les réponses de ce type de question et ensuite à les
rassembler sous des groupes d'idées similaires qui seront considérés comme des modalités.
Par exemple à la question "quelles sont les marques de dentifrice que vous connaissez ? Cette
question mesure la notoriété spontanée des marques de dentifrice.
Les marques les plus citées (supposons qu’elles sont au nombre de trois), vont être
considérées comme des propositions de réponses, par contre les réponses les moins fréquentes
vont être regroupés sous la modalité autres. La variable : ‘notoriété des marques’
comprend dés lors 4 modalités.

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