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Distillation et rectification (cours et exercices)

Book · February 2015

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M.H Sellami
Université Kasdi Merbah Ouargla
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Distillation & Rectification Dr. Sellami Med Hassen/GP /UKMO

SOMMAIRE

Chapitre. I. Rappels et définitions Page


I.1. La distillation……………………………………………………… 1
I.2. La solution idéale………………………………………………… 1
I.3. La loi de Dalton……………………………………………………… 2
I.4. La solution non idéale (réelle)………………………………… 7
I.5. La rectification …………………………………………………… 9
I.6. Le plateau théorique ……………………………………………… 10

Chapitre. II. Calcul d’u ne colonne à rectifier selon McCabe et


Theile
II.1-Le régime est discontinu ………………………………………… .. 11
II.1.1. La section de rectification ………………………………… . 11
II.1.1.1 Le bilan de matière global …………………………… .. 12
II.1.1.2 Le bilan énergétique global ………………………… .. 12
II.1.1.3 Le débit énergétique du condenseur ………………… 12
II.1.1.4 L’équation de la droite de rectification …………… .. 13
II.1.1.5 Le taux de reflux ( 𝜗) …………………………………… 13
II.1.2. La section d’épuisement ……………………………………. 14
II.1.2.1 Le bilan de matière global …………………………….. 15
II.1.2.2 Le bilan énergétique global …………………………… 15
II.1.2.3 Le débit énergétique du rebouilleur ………………….. 16
II.1.2.4 L’équation de la droite d’épuisement ……………….. 16
II.1.2.5 La colonne à plateaux ………………………………….. 17
II.1.2.5.1 Les plateaux perforés ……………………………… 17
II.1.2.5.2 Les plateaux { calottes …………... ……………… 18
II.1.2.5.3 L’efficacité des plateaux réels ………………….. 19
II.1.2.5.4 Le nombre de plateaux théoriques ……………… 20
II.1.2.6. Le taux de reflux minimal en rectification ………….. 21

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Chapitre. III. Calcul d’une c olonne à rectifier selon Mc Cabe


et Theile
III.1. Le régime est continu …………………………………………… 25
III.1.1. Le bilan de matière global ……………………………….. 26
III.1.2. Etude du phénomène de la condensation …………… 26
III.1.2.1. L’alimentation entre { ébullition ………………… 27
III.1.2.2. Cas de condensation (alimentation froide) …… 27
III.1.3. La droite de l’alimentation …………………………… ….. 28

Chapitre. IV. Calcul d’une colonne à rectifier selon la méthode


de Poncho-Savary
IV.1. La section de rectification …………………………………… . 31
IV.1.1 Le bilan de matière global ……………………………… 32
IV.1.1.2 Le bilan énergétique global … …………………….. 33
IV.1.1.3 L’équation des droites de rectification …………… 33
IV.2. La section de l’épuisement ……………………………………… 34
IV.2.1 Le bilan de matière global ……………………………….. 35
IV.2.2 Le bilan global d’énergie ………………………………. 35
IV.2.2.3 L’équation des droites de l’épuisement ………….. 36
IV.2.2.4 L’équation de la droite d’a limentation (droite
principale)………………………………………………. 37
IV.2.2.4.1 Le bilan de matière global ………………………. 37
IV.2.2.4.2 Le bilan global d’énergie ………………………… 38
IV.2.2.4.3 Le traçage du diagramme de Poncho n-Savari.. 40

Chapitre. V. Diagramme de Gilliland et dimensionnement des


colonnes
V.1. Méthode de Gilliland et Fenske Under-Wood …………… 42
V.1.1 Introduction ……………………………………………… … 42
V.1.2 La méthode d’utilisation du diagramme ………… 42
V.2. Dimensionnement d’une colonne { plateaux …………… … 44
V.2.1. Diamètre de la colonne ………………………………… 44
V.2.2. La hauteur de la colonne …………………………… …. 45

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V.2.2.1. La hauteur du plateau ……………………………… .. 45


Exercices ……………………………………………………………………. 49

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Distillation & rectification


Chapitre. I. Rappels et définitions
I.1. La distillation
La distillation est une opération de séparation d’un mélange liquide binaire
homogène en ses deux composants par vaporisation basée sur la différenc e
entre leurs points d’ébullition (ou leurs pressions de vapeur { l’état pur).
Exemple de mélanges miscibles : (L’eau et l’acide acétique, le benzène et le
toluène, l’éthanol et l’eau)

I.2. La solution idéale


Une solution est dite idéale s’il n’existe pas de forces ou d’interactions
entre ses molécules, ou si elle obéit à la loi de Raoult.

Loi de Raoult :
Une solution est dite idéale si la pression partielle de chacun de ses
constituants dans la phase vapeur est donnée en fonction de sa fraction
molaire dans le mélange liquide et de sa pression de vapeur { l’état pur par
la relation :

𝑷𝒊 = 𝒙𝒊 . 𝑷𝒐𝒊 (I.1)

𝑷𝒊 : étant la pression partielle du constituant (i) dans la phase vapeur.


𝑷𝒐𝒊 : étant la pression de vapeur du constituant (i) lorsqu’il est seul ({ l’état
pur).
𝒙𝒊 : La fraction molaire du constituant (i) dans le mélange liquide.
Soit un mélange liquide idéal de deux constituants (A) et (B) totalement
miscibles sans réaction chimique (Fig.I.1), en supposant que le constituant
(A) est plus volatil que le constituant (B), en d’autre terme , on peut écrire :
𝑷𝒐𝑨 > 𝑷𝒐𝑩 Ou bien encore : 𝑻(𝒆𝒃)𝑨 < 𝑻(𝒆𝒃)𝑩

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Phase vapeur

𝑷𝒐𝑨 𝑷𝒐𝑩 𝑷𝑻 = 𝑷𝑨 + 𝑷𝑩

A pur B pur Mélange A+B


Phase liquide

Fig.I.1 Solution idéale


𝒑𝒖𝒓
La pression de vapeur de chacun ses constituants dans la phase vapeur est
donnée par la relation ( I.1) :

𝑷𝑨 = 𝒙𝑨 . 𝑷°𝑨 (I.2)
𝑷𝑩 = 𝒙𝑩 . 𝑷°𝑩 (I.3)

I.3. La loi de Dalton


La pression totale dans la phase vapeur au dessus d’un mélange liquide
quelconque est la somme des pressions partielles de ses constituants :
𝒏
𝑷𝑻= 𝒊=𝟏 𝑷𝒊 (I.4)

Puisque la pression partielle ( 𝑷𝒊 ) constitue une fraction de la pression


totale (𝑷𝑻 ), alors il vient :
𝑷
𝒀𝒊 = 𝑷 𝒊 (I.5)
𝑻

𝒀𝒊 : étant la fraction molaire du constituant (i) dans la phase vapeur . E n


appliquant l’équation ( I.4) et ( I.5) pour le mélange précédent, on peut
écrire :
𝑷𝑻 = 𝑷𝑨 + 𝑷𝑩 (I.6)
Et puisque : 𝒀𝑨 + 𝒀𝑩 = 𝟏 (I.7)

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Et 𝒙𝑨 + 𝒙𝑩 = 𝟏 (I.8)

En combinant les relations ( I.2),(I.3),(I.6) et ( I.8) on tire aisément la


relation entre la pression totale (𝑷𝑻 ) et la fraction molaire( 𝒙𝑨) dans la phase
liquide du constituant le plus volatil (A):

𝑷𝑻 = 𝒙𝑨 𝑷°𝑨 − 𝑷°𝑩 + 𝑷°𝑩 (I.9)

𝑷𝑻 = 𝒇(𝒙𝑨) Est appelée : la courbe d’ébullition (isotherme) qui est une


droite affine de la forme : 𝒚 = 𝒂𝒙 + 𝒃 (fig.I.2).
En combinant les relations ( I.2),(I.3),(I.5),(I.6),(I.7) et (I.8) on tire
aisément la relation entre la pression totale (𝑷𝑻 ) et la fraction molaire( 𝑌𝐴 )
dans la phase vapeur du constituant le plus volatil (A) :

𝑷°𝑨𝑷°𝑩
𝑷𝑻 = (I.10)
𝒀𝑨 𝑷°𝑩−𝑷°𝑨 +𝑷°𝑨

𝑷𝑻 = 𝒇(𝒚𝑨 ) Est appelée : la courbe de condensation (isotherme) ou la courbe


𝒂
de rosée qui est une hyperbole de la forme : y = (figI.2).
𝒃𝒙+𝒄

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T= Constante
P

PT =f(xA) PT =f(yA)

𝐏𝐀𝐨
Vap

PA=f(xA)

𝐏𝐁𝐨 L + V

PB =f(xA)

Liq

XA 1
0

Fig.I.2. Allure des isothermes

P =f(xA, yA)

La courbe d’ébullition (I.9) et celle de rosée ( I.10) sont des isothermes,


elles permettent de déterminer la concentration en équilibre ( 𝒙𝑨, 𝒚𝑨) pour
une pression totale donnée à la température (T) où le diagramme (fig. I.2) a
été construit, mais ce dernier est un diagramme rarement utilisé en
pratique car on travaille généralement à une pression constante (pression
atmosphérique) et une température variable .
Les pressions de vapeur 𝑷𝒐𝑨 𝑒𝑡 𝑷𝒐𝑩 respectivement des constituants (A) et (B)
sont des fonctions de la température (Fig.I.3).

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PT = Constante
𝐏

𝐏𝐀𝐨

𝐏𝐁𝐨

Fig.I.3. La pression de vapeur d’un liquide pur


en fonction de la température

D’après l’équation ( I.9), à une pression totale constante et pour une


température donnée, on tire la fraction molaire ( 𝒙𝑨) qui sera écrite sous la
forme :
°
𝒙𝑨 = (𝑷°𝑻−𝑷𝑩° ) (I.11)
(𝑷𝑨−𝑷𝑩)

En appliquant l’équation ( I.5) pour le constituant le plus volatil (A) on tire


pour la même température la fraction molaire (𝒚𝑨 ) qui sera écrite sous la
forme :

° °
𝒚𝑨 = 𝑷𝑷𝑨 (𝑷°𝑻−𝑷𝑩° ) (I.12)
𝑻 𝑷𝑨−𝑷𝑩

La courbe d’ébullition T=f( 𝒙𝑨 ) et la courbe de rosée T=f ( 𝒚𝑨 ) sont


représentées par la figure (I.4) à pression constante, on les appelle alors les
isothermes T=f( 𝒙𝑨, 𝒚𝑨 ). (Fig.I.4).

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PT = Constante
T

Rosée Vap
Teb(B)

L + V
Teb(A)

Ebullition
Liq

0 XA, yA 1

Fig.I.4. Allure des isobares T=f(xA,yA)

La courbe d’équilibre obtenue en traçant : 𝒚𝑨 = 𝒇(𝒙𝑨) pour différentes


températures, est appelée la courbe d’équilibre de Mc Cabre et Theile
(Fig.I.5)
La courbe d’équilibre est obtenue en remplaçant ( 𝑷𝑻 ) déduite d’après
l’équation (I.12) dans l’équation ( I.11) :
𝒙𝑨 𝑷°𝑨
𝒚𝑨 =𝒙 (I.13)
𝑨 𝑷°𝑨 −𝑷°𝑩 +𝑷°𝑩

En divisant l’équation ( I.13) numérateur et dénominateur par ( 𝑷𝒐𝑩 ) et en


définissant le coefficient de volatilité relative ( 𝛼 ) par la relation:
𝑷°𝑨
( 𝛼) = >1 (I.14)
𝑷°𝑩
La courbe d’équilibre de Mc Cabre et Theile devient :

𝒙𝑨 𝜶
𝒚𝑨 =𝒙 (I.15)
𝑨 (𝜶−𝟏)+𝟏

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yA

Courbe d’équilibre

La diagonale

xA

Fig.I.5. Courbe d’équilibre dans le diagramme de


Mc Cabe Theile

I.4. La solution non idéale (réelle)


Une solution est dite réelle si elle présente des forces ou des interactions
intermoléculaires, dans ce cas la loi de Raoult n’est pas applicable.
Certaines de ces solutions présentent pour des fractions données des points
dits : points azéotropiques pour lesquels le mélange se comporte comme un
corps pur. Ce mélange est inséparable par une distillation simple car en ces
points le coefficient de volatilité est égal à un ( 𝜶 = 𝟏) ou autrement dit :
( 𝑷𝒐𝑨 = 𝑷𝒐𝑩 ).
Dans ce cas, les courbes d’ébullition , de rosée et d’équilibre sont tracées
d’une façon expérimentale.
Exp : (Benzène-Ethanol), (Eau-Acide acétique), (Fig.I.6) et (Fig.I.7).

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yA

Courbe d’équilibre

La diagonale

Point azéotropique

xA

Fig.I.6. Courbe d’équilibre d’une solution réelle


présentant un point azéotropique

PT = Constante

Rosée
Teb(B)

Ebullition

Teb(A)

Azéotrope

xA , yA

Fig.I.7. Courbes isobares T=f(xA , yA) d’une


solution présentant un azéotrope

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I.5. La rectification
Lors de la séparation d’un mélange binaire par vaporisation, on suppose que
chaque constituant ait une pression de vapeur { l’état pur différente de
celle de l’autre constituant. C’est une distillation simple ou { un seul étage
(fig.I.8). Dans ce type de distillation il est impossible de faire une
séparation complète des deux constituants, pour améliorer ceci on fera
appelle à la rectification qui est une distillation répétée ou une distillation
dans une colonne à plusieurs étages. Cette colonne à rectifier est divisée par
le plateau d’alimentation en deux sections : une section de rectification
( enrichissement) en haut, et une section d’épuisement (appauvrissement)
en bas (Fig.I.9).

Condenseur

Vap
Distillat

Liq

Résidu

Bouilleur

Fig.I.8. Colonne à distiller

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Condenseur

Vap

Reflux

Plateaux
Distillat
Liq

Résidu

Bouilleur

Fig.I.9. Colonne à rectifier

I.6. Le plateau théorique


Le plateau ou l’étage théorique est un étage idéal d’efficacité 100%, par
contre l’étage réel ou pratique présente une efficacité <100% .
L’échange de chaleur et de matière sont d’autant plus rapide et plus
importants que les contacts et le degré de liber té et de turbulence est
grand.
Un étage théorique doit avoir les caractéristiques suivantes :
 Les deux phases, liquide et vapeur doivent être homogènes (il n’existe
pas de gradient de concentration).
 La phase vapeur et la phase liquide sont en équilibre.
 La vapeur n’entraine pas le liquide.

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Chapitre. II
Calcul d’une colonne à rectifier selon Mc Cabe et Theile
II.1-Le régime est discontinu
Le mode discontinu signifie que la colonne est séparée en ses deux sections
rectification (indicée v) et épuisement (indicée A) sans que ces sections ne
soient liées par une alimentation.
Les équations des droites de rectification et d’épuisement obtenues en ce
mode sont indépendantes de l’alimentation et restent donc valables en
mode d’alimentation continue qu’on verra ultérieurement.

II.1.1. La section de rectification


La section rectificative dite aussi section d’enrichissement en constituant
volatil, est la partie supérieure de la colonne ou tète de colonne . Elle

comprend un condenseur (K) qui condense les vapeurs ( 𝑁𝐺𝑉 ) et les
transforme en liquide. Une partie du liquide retourne dans la colonne sous

forme d’un reflux ( 𝑁𝐿𝑉 ) qui aide à améliorer la qualité de la séparation,
tandis que l’autre partie constitue le distillat ( 𝑁𝐷∗ ) avec une pureté (𝑥𝐷 ),
(Fig.II.1).

Condenseur

𝑸∗𝑲

Reflux Distillat
Vapeur
𝑵∗𝑳𝑽 , 𝒙𝑽 , 𝑯′𝑽 𝑵∗𝑫 , 𝒙𝑫 , 𝑯′𝑫
𝑵∗𝑮𝑽, 𝒚𝑽 , 𝑯′′𝑽

Liq

Fig.II.1. Section de rectification

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II.1.1.1 Le bilan de matière global


Pour établir le bilan du débit molaire global, il faut établir la balance
suivante : (Débit de matière entrant = débit de matière sortant ).
𝑵∗𝑮𝑽 = 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑵𝑫

(II.1)
𝑵∗𝑮𝑽 : est le débit molaire en (mol/h) des vapeurs ascendants vers le
condenseur.
𝑵∗𝑳𝑽 : est le débit molaire en (mol/ h) du liquide de reflux.
𝑵∗𝑫 : est le débit molaire en (mol/h) du distillat liquide.
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (II.1) par la fraction molaire
correspondante du même constituant, il vient :
∗ ∗ ∗
𝒚𝑽 . 𝑵𝑮𝑽 = 𝒙𝑽 . 𝑵𝑳𝑽 + 𝒙𝑫 . 𝑵𝑫 (II.2)

II.1.1.2 Le bilan énergétique global


Pour établir le bilan d’énergie, on multiplie l es termes de l’équation (II.1)
par les enthalpies molaires correspondantes puisque ici l’énergie est
véhiculée par la matière (convection) sans oublier d’ajoute r à droit le débit
calorifique absorbé par le condenseur (K). Alors il vient :
𝑯′′𝑽 . 𝑵∗𝑮𝑽 = 𝑯′𝑽 . 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑯′𝑫 . 𝑵∗𝑫 + 𝑸∗𝑲 (II.3)
Avec : 𝑯′′𝑽 , 𝑯′𝑽 𝑒𝑡 𝑯′𝑫 respectivement, les enthalpies molaires des phases
vapeur, liquide et distillat.

II.1.1.3 Le débit énergétique du condenseur


Le débit calorifique (𝑸∗𝑲 ) du condenseur (K), représente la quantité de
chaleur par unité de temps absorbée par le fluide réfrigérant (eau ou air).
A partir de l’équation (II.1) on tire :
𝑵∗𝑳𝑽 = 𝑵∗𝑮𝑽 − 𝑵𝑫

(II.4)
En prenant : 𝑯′𝑽 ≅ 𝑯′𝑫 et ∆𝑯𝑽 = 𝑯′′𝑽 − 𝑯′𝑽 et en remplaçant (II.4) dans (II.3),
on aboutit à :

𝑸∗𝑲 = 𝑵𝑮𝑽 . ∆𝑯𝑽 (II.5)

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Remarque :
Généralement dans les calculs, une valeur moyenne de l’enthalpie molaire
de vaporisation (∆𝑯𝑽 ) est donnée. En cas où la moyenne n’est pas donnée, on
calcule l’enthalpie moyenne de vaporisation en tète de colonne par :
(∆𝑯𝑽 )𝐷 = 𝑥𝐷 . (∆𝑯𝑽 )(𝐴) + (1 − 𝑥𝐷 ). (∆𝑯𝑽 )(𝐵) Avec : (A) et (B) désignant
respectivement, le constituant volatil et le moins volatil.

II.1.1.4 L’équation de la droite de rectification


Dans le diagramme de Mc Cabre et Theile, l’équation de la droite de
rectification (droite principale), c’est la relation affine déduite en
remplaçant l’équation (II.4) dans l’équat ion (II.2), d’où :
𝑵∗𝑳𝑽 𝑵∗𝑫
𝒚𝑽 = 𝑵∗ 𝒙𝑽 + 𝑵∗ 𝒙𝑫 (II.6)
𝑮𝑽 𝑮𝑽

Elle coupe la diagonale au point : 𝐷(𝑥𝐷 , 𝑥𝐷 ), (Fig.II.2) sa pente est :


𝑵∗
𝑻𝒈(𝜷) = 𝑵∗𝑳𝑽 < 1 (II.7)
𝑮𝑽

II.1.1.5 Le taux de reflux ( 𝝑)


Le taux de reflux en distillation est défini comme étant le rapport entre le

débit du reflux ( 𝑁𝐿𝑉 ) et le débit du distillat ( 𝑁𝐷∗ ), donc il s’écrit :
𝑵∗𝑳𝑽
𝝑= 𝑵∗𝑫
(II.8)

En combinant entre les équations (II.1), (II.6) et (II.8), on peut écrire


l’équation de la droite de rectification en utilisant le taux de reflux :
𝝑 𝑫 𝒙
𝒚𝑽 = 𝝑+𝟏 𝒙𝑽 + 𝝑+𝟏 (II.9)
𝒙𝑫
On peut aisément déduire que cette droite passe aussi par le point ( 0 , )
𝝑+𝟏

(Fig.II.2).

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Courbe d’équilibre

yA

𝐱𝐃 Droite de
𝛝+𝟏 rectification

xA XD

Fig.II.2. Droite de rectification dans le


diagramme de Mc Cabe Theile

II.1.2. La section d’épuisement


La section d’épuisement dite aussi section d’appauvrissement en
constituant volatil, constitue la partie inférieure de la colonne ou bas de la
colonne. Elle comprend un rebouilleur (B) qui vaporise le liquide
descendant (𝑵∗𝑳𝑨) et transforme une partie en vapeurs asc endantes ( 𝑵∗𝑮𝑨)
tandis que l’autre partie du liquide moins riche en constituant vo latil est
soutirée sous forme d’un résidu (𝑵∗𝑺) de fraction molaire (𝒙𝑺), (Fig.II. 3).

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Vapeur Liquide

𝑵∗𝑮𝑨, 𝒚𝑨 , 𝑯′′𝑨 𝑵∗𝑳𝑨 , 𝒙𝑨 , 𝑯′𝑨

𝑸∗𝑩 Résidu

𝑵∗𝑺 , 𝒙𝑺 , 𝑯′𝑺
Bouilleur

Fig.II.3. Section d’épuisement

II.1.2.1 Le bilan de matière global


Pour établir le bilan du débit molaire global, il faut établir la balance
suivante : (Entrée= sortie).

𝑵𝑳𝑨 = 𝑵∗𝑮𝑨 + 𝑵∗𝑺 (II.10)
𝑵∗𝑮𝑨 : est le débit molaire en (mol/h ) des vapeurs ascendantes vers la
section rectificative.
𝑵∗𝑳𝑨 : est le débit molaire en (mol/ h) du liquide descendant .
𝑵∗𝑺 : est le débit molaire en (mol/h) du résidu liquide soutiré.
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (II.10) par la fractio n molaire
correspondante du même constituant, il vient :
𝒚𝑨 . 𝑵∗𝑳𝑨 = 𝒙𝑨 . 𝑵∗𝑮𝑨 + 𝒙𝑺 . 𝑵∗𝑺 (II.11)
Rappelons que l’indice (A) signifie la section d’épuisement.

II.1.2.2 Le bilan énergétique global


Pour établir le bilan d’énergie, et puisque ici l’énergie est véhiculée par la
matière (convection) on multiplie les termes de l’équation (II.1 0) par les
enthalpies molaires correspondantes sans oublier d’ajouter à gauche
(entrée) le débit calorifique cédée par le bouilleur (B). Alors il vient :

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𝑯′𝑨 . 𝑵∗𝑳𝑨 + 𝑸𝑩

= 𝑯′′𝑨 . 𝑵∗𝑮𝑨 + 𝑯′𝑺 . 𝑵∗𝑺 (II.12)
Avec : 𝑯′′𝑨 , 𝑯′𝑨 𝑒𝑡 𝑯′𝑺 respectivement, les enthalpies molaires des phases
vapeur, liquide et du résidu .

II.1.2.3 Le débit énergétique du rebouilleur


Le débit calorifique (𝑸∗𝑩 ) du rebouilleur (B), représente la quantité de
chaleur par unité de temps cédée par le rebouilleur pour vaporiser le
liquide du bas de la colonne .
A partir de l’équation (II.1 0) et en remplaçant dans (II.12) et e n prenant :
𝑯′𝑨 ≅ 𝑯′𝑺 et ∆𝑯𝑽 = 𝑯′′𝑨 − 𝑯′𝑨 , on aboutit à :

𝑸∗𝑩 = 𝑵𝑮𝑨 . (∆𝑯𝑽 )𝑺 (II.13)
Remarque :
Généralement dans les calculs, une valeur moyenne de l’enthalpie molaire
de vaporisation (∆𝑯𝑽 ) est donnée. En cas où la moyenne n’est pas donnée, on
calcule l’enthalpie moyenne de vaporisation au bas de la colonne par la
relation:
(∆𝑯𝑽 )𝑆 = 𝑥𝑆 . (∆𝑯𝑽 )(𝐴) + (1 − 𝑥𝑆 ). (∆𝑯𝑽 )(𝐵) Avec : (A) et (B) désignant
respectivement, le constituant volatil et le moins volatil.

II.1.2.4 L’équation de la droite d’épuisement


Dans le diagramme de Mc Cabre et Theile, l’équati on de la droite de
l’épuisement, c’est la relation affine déduite en remplaçant l’équation
(II.10) dans l’équation (II. 11), d’où :
𝑵∗ 𝑵∗
𝒚𝑨 = 𝑵∗𝑳𝑨 𝒙𝑨 − 𝑵∗𝑺 𝒙𝑺 (II.14)
𝑮𝑨 𝑮𝑨

Elle coupe la diagonale au point : 𝑆(𝑥𝑠 , 𝑥𝑆 ), (Fig.II.4) sa pente est :


𝑵∗
𝑇𝑔(𝝋) = 𝑵∗𝑳𝑨 > 1 (II.15)
𝑮𝑨

La droite de l’épuisement et celle de rectification passent par un point


commun 𝑃(𝑥𝑃 , 𝑦𝑃 ) qui est le point d’alimentation de la colonne.

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Courbe d’équilibre Droite de


rectification

(yA)

𝐱𝐃
𝛝+𝟏
Droite

S d’épuisement

(xA) XD
XS

Fig.II.4. La droite d’épuisement dans le


diagramme de Mc Cabre Theile

II.1.2.5 La colonne à plateaux


Différents types de plateaux (étages) existent dans les colonnes, et chaque
type de plateau est différent de l’autre de point de vue construction et
efficacité. On distingue { titre d’exemple :

II.1.2.5.1 Les plateaux perforés


Ils étaient les premiers plateaux utilisés dans l’industrie des colonnes à
rectifier. Ils sont moins chers, plus faciles à nettoyer, mais aussi ils sont
moins rentables (moins efficaces), et présentent des risques
d’entraînement du liquide par la vapeur ascendante , et en cas de chute de la
pression, ces plateaux pleuvent du liquide (Fig.II.5).

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II.1.2.5.2 Les plateaux à calottes


Ils créent une grande surface et un bon contact entre la phase liquide et la
phase vapeur, ils ne présentent pas de problèmes de dégouttement ou
d’entrainement car en cas d’une chute de pression, les calottes se
referment. Ils sont donc plus rentables et plus efficaces que les plateaux
perforés, par contre ils sont difficilement nettoyables et plus chers
(Fig.II.6).

Liquide

Vapeur

Fig.II.5. Plateaux perforés

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Liquide

Vapeur

Fig.II.6. Plateaux à calottes

II.1.2.5.3 L’efficacité des plateaux réels


Un plateau théorique est efficace à 10 0%, tandis qu’un plateau réel ou
pratique a une efficacité toujours inférieure à 100%, alors en pratique le
nombre de plateaux pratiques est toujours plus grand que le nombre de
plateaux théoriques calculé ou dimensionné. Comme on a vu au paragraphe
(I.6), le plateau non théorique (réel) peut présenter des problèmes de
gradient de concentration, d’entrainement du liquide par la vapeur, et/ou
de non-atteinte de l’équilibre entre la phase liquide et la phase vapeur.
L’efficacité exprime donc l’écart par rapport { l’idéalité d’un étage réel.
(Fig.II.7)
D’après cette figure, l’efficacité (S) est exprimée par un rapport de
segments ou de distances ou bien par le rapport entre le nombre de
plateaux théoriques et l e nombre de plateaux pratiques :
𝒚 −𝒚𝒏−𝟏
S = (𝒚 𝒏) −𝒚 (II.16)
𝒏 é𝒒 𝒏−𝟏
𝜼 (𝑻𝒉é𝒐𝒓𝒊𝒒𝒖𝒆)
S = 𝜼 (𝒑𝒓𝒂𝒕𝒊𝒒𝒖𝒆)
(II.17)

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Courbe d’équilibre

(yn)éq

yn

yn-1 La diagonale

Xn-1 Xn

Fig.II.7. Plateaux réels dans le diagramme de Mc


Cabe-Theile

II.1.2.5.4 Le nombre de plateaux théoriques


Après le traçage de la courbe d’équilibre et des droites de rectification et
d’épuisement, un plateau théorique est obtenu en traçant une droite
verticale commençant du point 𝑆(𝑥𝑠 , 𝑥𝑆 ) jusqu’{ la courbe d’équilibre suivie
d’une droite horizontale jusqu’{ la coupure avec la droite d’épuisement
(dans la zone de l’épuisement) ou avec la droite de rectification (dans la
zone de rectification), le traçage des plateaux théoriques continu jusqu’au
point 𝐷(𝑥𝐷 , 𝑥𝐷 ) (Fig.II.8).
Remarque :
Si le dernier plateau n’atteint pas encore le point (D), un autre plateau (un
seul) est rajouté même si l’on dépasse ra ce point.

23
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Plateaux théoriques

Courbe d’équilibre

(yA)

2 D

P Droite de
1
rectification

𝐱𝐃
𝛝+𝟏
Droite
d’épuisement
S

(xA) XD
XS

Fig.II.8. Plateaux théoriques dans le diagramme


de Mc Cabe-Theile

II.1.2.6. Le taux de reflux minimal en rectification


Comme on vient de voir au paragraphe (II.1.1.5), et donné par la relation
(II.8), le taux de reflux est défini comme étant le rapport entre le débit du

reflux ( 𝑁𝐿𝑉 ) et le débit du distillat ( 𝑁𝐷∗ ), donc l’augmentation ou la
diminution de l’un des deux débits (𝑁∗𝐿𝑉 ) ou ( 𝑁𝐷∗ ) influe sur la performance .
On peut distinguer trois cas possibles :
 ( 𝜗 → 0), la droite de rectification est horizontale.
 ( 𝜗 → ∞), la droite de rectification est la diagonale , dans ce cas
le reflux est total et le nombre d’étages est minimal.
 ( 𝜗 → 𝜗𝑚𝑖𝑛 ), le point (p) d’intersection entre la droite de
rectification et la droite d’épuisement se situe sur la courbe
d’équilibre, alors le nombre de plateaux théoriques dans ce
cas est infini et la performance est maximale .

24
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Donc, il existe un taux de reflux minimal ( 𝜗𝑚𝑖𝑛 ) ; la droite de rectification


correspondant ce taux de reflux est dite : droite de reflux minimal.
(Fig.II.9). L’équation de la droite de reflux minimal est déduite de
l’équation (II .9) en remplaçant le taux de reflux ( 𝜗) par ( 𝜗𝑚𝑖𝑛 ) :

𝝑𝒎𝒊𝒏 𝒙𝑫
𝒚𝑽 = 𝝑 𝒙 +𝝑
+𝟏 𝑽
(II.18)
𝒎𝒊𝒏 𝒎𝒊𝒏 +𝟏

Cette droite coupe la diagonale au point 𝐷(𝑥𝐷 , 𝑥𝐷 ), et coupe aussi la courbe


d’équilibre au point 𝐸(𝑥𝐸 , 𝑦𝐸 ), d’où en remplaçant les coordonnées du point
(E) dans l’équation (II.16), on peut tirer aisément le taux de reflux
minimal :
𝒙𝑫 −𝒚𝑬
𝜗𝑚𝑖𝑛 = (II.19)
𝒚𝑬−𝒙𝑬

Courbe Droite de taux de


d’équilibre reflux minimal

(yA)
E

P D
𝐱𝐃
𝛝𝐦𝐢𝐧 + 𝟏

Droite
d’épuisement
S

XS (xA) XD

Fig.II.9. La droite de [ (𝝑) min ] dans le


diagramme de Mc Cabe Theile

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Remarque :
En pratique, et après des études de variation des frais d’investissement,
d’opération et des frais totaux en fonction du taux de reflux ( 𝜗),(Fig.II.10),
on trouve un taux de reflux optimal selon la relation :

1,3𝜗𝑚𝑖𝑛 ≤ 𝜗𝑂𝑝𝑡 ≤ 4𝜗𝑚𝑖𝑛 (II.20)

Frais totaux Frais d’opération


Frais/kg de distillat

Frais
d’investissement

𝝑
𝝑𝒎𝒊𝒏 𝝑𝑶𝒑𝒕

Fig.II.10. Frais de distillation en fonction de taux de


reflux

26
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Chapitre. III
Calcul d’une colonne à rectifier selon Mc Cabe et Theile
III.1-Le régime est continu
Dans ce mode, les deux sections de rectification et d’épuisement sont liées
en débits de matière et d’énergie par une alimentation en continu , cette
alimentation n’influe pas sur les équations des droites de rectification et
d’épuisement respectivement (II.6) et (II.14) trouvées antérieurement . La
colonne travaillant en régime continu est illustrée par la figure (Fig.III.1)

Condenseur

𝐐∗𝐊

𝑵∗𝑮𝑽, 𝒚𝑽 , 𝑯′′𝑽
Reflux Distillat

𝑵∗𝑳𝑽 , 𝒙𝑽 , 𝑯′𝑽 𝑵∗𝑫 , 𝒙𝑫 , 𝑯′𝑫

Alimentation

𝑵∗𝑭 , 𝒙𝑭 , 𝑯′𝑭 , 𝑻𝑭

𝑵∗𝑮𝑨, 𝒚𝑨 , 𝑯′′𝑨 𝑵∗𝑳𝑨 , 𝒙𝑨 , 𝑯′𝑨

𝑸∗𝑩 Résidu

𝑵∗𝑺 , 𝒙𝑺 , 𝑯′𝑺
Bouilleur

Fig.III.1. Colonne à rectifier en


mode continu

A- Données :
Généralement, on donne le débit molaire (𝑁𝐹∗ ) ou massique (𝑀𝐹∗ ) de
l’alimentation, sa température d’entrée (𝑇𝐹 ) dans la colonne, sa température
d’ébullition (𝑇𝑆𝐹 ), et son pourcentage (fraction) molaire (𝑥𝐹 ) ou massique (𝑋𝐹′ )
en constituant volatil.

27
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B- Spécifications:
La pureté (𝑥𝐷 ) du distillat, et la fraction molaire du constituant volatil dans
le résidu (𝑥𝑆 ), sont les spécifications essentielles.
C- Choix opérationnel:
Durant l’opération on choisit selon nécessité, le taux de reflux qui reste
généralement dans la marge indiquées par la relation (II.18).
Ce taux de reflux est varié selon les conditions opératoires : efficacité,
pureté, rendement…etc.

III.1.1 Le bilan de matière global


Le bilan global de la matière se base sur l’égalité : (Débit de matière entrant
= débit de matière sortant), en appliquant cette égalité à la colonne, on
trouve :
𝑵∗𝑭 = 𝑵𝑫

+ 𝑵𝑺∗ (III.1)
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (III.1) par la fraction molaire
correspondante du même constituant, il vient :
𝒙𝑭 . 𝑵𝑭∗ = 𝒙𝑫 . 𝑵𝑫

+ 𝒙𝑺 . 𝑵∗𝑺 (III.2)
En remplaçant l’équation (III.1) dans (III.2), on tire le débit molaire du
distillat ( 𝑁𝐷∗ ) qui sera donnée par l’équation :
𝒙 −𝒙
𝑁𝐷∗ = ( 𝒙 𝑭−𝒙 𝑺)𝑁𝐹∗ (III.3)
𝑫 𝑺

Le débit molaire du résidu ( 𝑁𝑆∗ ) est déduit de la même façon


𝒙 −𝒙
𝑁𝑠∗ = ( 𝒙 𝑫−𝒙 𝑭)𝑁𝐹∗ (III.4)
𝑫 𝑺

III.1.2. Etude du phénomène de la condensation


Parfois, dans les cas d’une alimentation froide , il se produit une
condensation au niveau du plateau d’alimentation d’une quantité des
vapeurs ascendant es de la section épuisement, ce phénomène conduit
généralement à un taux de bouillage plus élevé.

28
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Le phénomène de la condensa tion dépend directement de la température


d’entrée de l’alimentation liquide, on distingue alors deux cas possibles :

III.1.2.1 L’alimentation entre à ébullition


Dans ce cas, l’alimentation entre { sa température d’ébullition ou en
d’autres termes, { une température égale à celle du liquide du plateau
d’alimentation. Dans ce cas, il ne se produit pas de condensation des
vapeurs ascendant es de la section d’épuisement. On peut tirer aisément à
partir du bilan de matière du liquide autour du plateau d’alimentation, les
relations suivantes :

𝑻𝑭 = 𝑻𝑺𝑭 (III.5)
𝑵∗𝑮𝑽 = 𝑵𝑮𝑨

(III.6)
𝑵∗𝑳𝑨 = 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑵∗𝑭 (III.7)

III.1.2.2 Cas de condensation (alimentation froide)


Dans ce cas, la température de l’alimentation est inférieure { la température
d’ébullition du liquide du plateau d e l’alimentation. En rencontrant un
plateau froid, les vapeurs ascendant es vers la section de rectification se
condensent partiellement en libérant leur c haleur de conden sation au
plateau où ils viennent de se condenser. On a donc :
𝑻𝑺𝑭 > 𝑻𝑭 (III.8)
Ce phénomène aide { préchauffer l’alimentation froide.

Soit (∆𝑁𝐺𝐴 ) : Le débit molaire des vapeur s condensées, le bilan de matière de
l’équation (III.7) devient alors :

𝑵∗𝑳𝑨 = 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑵∗𝑭 + ∆𝑵∗𝑮𝑨 (III.9)

Le bilan énergétique autours du plateau de l’alimentation devient :


∆𝑵∗𝑮𝑨 . (∆𝑯𝑽 )𝑭 = 𝑵∗𝑭 . 𝑪𝒑𝑭 (𝑻𝑺𝑭 − 𝑻𝑭 ) (III.10)
On peut aussi écrire :
29
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𝑪𝒑𝑭 (𝑻𝑺𝑭 − 𝑻𝑭 ) = (𝑯′𝑺𝑭 − 𝑯′𝑭 ) (III.11)


Avec:

𝐻𝑆𝐹 , 𝐻𝐹′ : Les enthalpies molaires de l’alimentation respectivement {
𝑇𝑆𝐹 𝑒𝑡 𝑇𝐹 .

𝐶𝑝𝐹 : La chaleur spécifique molaire de l’alimentation en (J/mol.K).


En posant le terme adimensionnel ( 𝜇) définit par :
𝑪𝒑𝑭 (𝑻𝑺𝑭−𝑻𝑭 )
𝝁 =𝟏+ (III.12)
(∆𝑯𝑽)𝑭

De l’équation (III.12) et (III.10), on peut tirer :


∆𝑵∗𝑮𝑨 = (𝝁 − 𝟏) 𝑵𝑭∗ (III.13)
Et l’équation (III.9) devient :
𝑵∗𝑳𝑨 = 𝑵𝑳𝑽

+ 𝝁. 𝑵∗𝑭 (III.14)
Conclusion : On peut résumer les deux cas (III.1.2.1) et (III.1.2.2) en se
basant sur la valeur de ( 𝜇) :
1/ Si ( 𝑇𝐹 = 𝑇𝑆𝐹 ) ⇒ 𝜇 = 1 il n’ya pas de condensation.
2/ Si ( 𝑇𝐹 < 𝑇𝑆𝐹 ) ⇒ 𝜇 > 1 il y’a une condensation partielle des vapeurs au
niveau du plateau d’alimentation.

III.1.3. La droite de l’alimentation


La droite d’alimentation, c’est la droite qui divise la colonne en deux
sections : rectification et épuisement, et puisque le plateau de
l’alimentation est un plateau commun entre les deux sections, alors la
droite d’alimentation doit aussi passer par le point 𝑃(𝑥𝑃 , 𝑦𝑃 ) d’intersection
des deux droites de rectification et d’épuisement .
Pour trouver l’équation de la droite de l’alimentation, il faut établir un bilan
de matière autours du plateau d’alimentation . (Fig.III.1), il vient :

𝑵∗𝑳𝑨 + 𝑵∗𝑮𝑽 = 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑵∗𝑭 + 𝑵∗𝑮𝑨 (III.15)


Pour obtenir le bilan du constituant volatil, on multiplie chaque débit
molaire de l’équation (III.15) par la fraction molaire correspondante, on
aura :

30
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𝒙𝑨 . 𝑵∗𝑳𝑨 + 𝒚𝑽 . 𝑵∗𝑮𝑽 = 𝒙𝑽 . 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝒙𝑭 . 𝑵∗𝑭 + 𝒚𝑨 . 𝑵𝑮𝑨



(III.16)


En remplaçant (𝑁𝐿𝐴 ) de l’équation (III.14) dans (III.16) et on tient compte
de l’équation (III.13), et puisque au plateau d’alimentation: ( 𝑥𝐴 = 𝑥𝑉 =
𝑥 𝑒𝑡 𝑦𝐴 = 𝑦𝑉 = 𝑦) , on déduit l’équation de la droite d’alimentation :
𝝁 𝒙𝑭
𝒚 = 𝝁−𝟏 𝒙 − 𝝁−𝟏 (III.17)

Cette droite est très importante dans la rectification, car :


- Elle coupe la courbe d’équilibre et la droite de (𝜗𝑚𝑖𝑛 ) au point (E).
- Elle coupe la diagonale au point F ( 𝑥𝐹 , 𝑥𝐹 ).
- Elle coupe l’axe des abscisses au point ( 𝑥𝜇𝐹 , 0 ).

- Elle coupe les deux droites de rectification et d’épuisement au point


commun 𝑃(𝑥𝑃 , 𝑦𝑃 ).

Remarque :
- 1/ D’après l’équation (III.17), si 𝜇 > 1 (cas de condensation), la pente
𝝁
de cette droite : Tg 𝜔 = > 1. (Fig.III.2)
𝝁−𝟏

- 2/ Si 𝜇 = 1, ( il n’ya pas de condensation), l’équation de la droite


d’alimentation devient : ( 𝑥 = 𝑥𝐹 ) , elle est verticale. (Fig.III.3)

31
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Courbe d’équilibre Droite de


rectification
(yA)
E

P
𝒙𝑫 D
𝝑𝒎𝒊𝒏 + 𝟏

F
𝐱𝐃
𝛝+𝟏
Droite

S d’alimentation

xF/µ xF
XS XD

Fig.III.2. La droite d’alimentation pour µ > 1 (Cas de


condensation) dans le diagramme de Mc Cabe Theile

Droite de (𝝑𝒎𝒊𝒏) Droite de


rectification
(yA)
E

P
𝒙𝑫 D
𝝑𝒎𝒊𝒏 + 𝟏

F
𝐱𝐃
𝛝+𝟏
Droite

S d’alimentation

xF
XS XD

Fig.III.3. La droite d’alimentation pour µ = 𝟏 (Alimentation en


ébullition) dans le diagramme de Mc Cabre-Theile

32
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Chapitre. IV
Calcul d’une colonne { rectifier selon la méthode de Poncho n-Savari
C’est une méthode plus énergétique que quantitative.
Elle se base sur le diagramme d’enthalpie molaire en fonction des fractions
molaires : 𝑕 = 𝑓(𝑥, 𝑦) d’où 𝑕 = 𝑓(𝑥) désigne la courbe d’ébullition, et 𝑕 = 𝑓(𝑦)
désigne la courbe de rosée.
Remarque :
L’utilisation d’un diagramme d’enthalpie massique en fonction des
concentrations massiques ou en fonction des fractions massiques, reste
valable, mais le choix des grandeurs molaires facilite le passage entre ce
diagramme et le diagramme précédent de Mc Ca be-Theile (la superposition
des deux diagrammes).

IV.1 La section de rectification


Dans la section de rectification illustrée par la figure (IV.1), et
contrairement au cas de Mc Cabre -Theile, le distillat quitte l’échangeur de
reflux (K) sous forme de vapeur qui va être condensée dans un autre
échangeur (D). Alors l’échangeur (K) dans ce cas ne condense que la

quantité qui retourne dans la colonne sous forme de reflux ( 𝑁𝐿𝑉 ).
Cette division de l’échangeur (K) en deux autre s échangeurs proposée par
Poncho Savary, clarifie et facilite l’étude et la compréhension du diagramme
proposé.

33
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Condenseur de reflux

𝐐∗𝐊

Distillat vapeur
Reflux
Vapeur 𝑵∗𝑫, 𝒚𝑫 , 𝑯′′𝑫
𝑵∗𝑮𝑽, 𝒚𝑽 , 𝑯′′𝑽 𝑵∗𝑳𝑽 , 𝒙𝑽 , 𝑯′𝑽
𝐐∗𝐃

Liquide

Distillat liquide
Condenseur de distillat
𝑵∗𝑫 , 𝒙𝑫 , 𝑯′𝑫

Fig.IV.1. Section de rectification selon la méthode de


Poncho-Savary
Ponchon-savari

IV.1.1 Le bilan de matière global


Le bilan de matière global et celui du constituant volatil sont indifférents de
ceux de Mc Cab e-Theile déjà vus au paragraphe (II.1.1) .
Pour établir le bilan du débit molaire global, il faut établir la balance
suivante : (Débit de matière entrant = débit de matière sortant).
𝑵∗𝑮𝑽 = 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝑵∗𝑫 (IV.1)
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (IV.1) par la fraction molaire
correspondante du même constituant volatil, il vient :
𝒚𝑽 . 𝑵∗𝑮𝑽 = 𝒙𝑽 . 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝒚𝑫 . 𝑵𝑫

(IV.2)
Remarque :
La fraction en constituant volatil du distillat vapeur ( 𝑦𝐷 ) et celle du distillat
liquide ( 𝑥𝐷 ) sont égales ( 𝑦𝐷 = 𝑥𝐷 ) puisque le distillat est un produit fini .

34
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IV.1.1.2 Le bilan énergétique global


Pour établir le bilan d’énergie, on multiplie les termes de l’équation (IV.1)
par les enthalpies molaires correspondantes puisque ici l’énergie est
véhiculée par la matière (convection) sans oublier d’ajouter { droit le débit
calorifique absorbé par le condenseur (K), et en tenant compte que le
distillat sortant du condenseur est sous forme de vapeur. Alors il vient :
𝒉′′𝑽 . 𝑵∗𝑮𝑽 = 𝒉′𝑽 . 𝑵∗𝑳𝑽 + 𝒉′′𝑫 . 𝑵∗𝑫 + 𝑸∗𝑲 (IV.3)

Avec : 𝒉′′𝑽 , 𝒉′𝑽 𝑒𝑡 𝒉′′𝑫 respectivement, les enthalpies molaires des phases
vapeur, liquide et du distillat vapeur.

Avec : 𝑸𝑲 = 𝑵∗𝑳𝑽 (∆𝑯𝑽 )𝑫 (IV.4)

IV.1.1.3 L’équation des droites de rectification


Contrairement au cas de Mc Cabre-Theile, l’équation qu’on verra dans ce
paragraphe représente plusieurs droites (égales au nombre d’étages de la
section de rectification).
Pour établir cette équation, on va se servir des bilans précédents de matière
et d’énergie.
En replaçant l’équation (IV.1) dans l’équation (IV.2), on trouve :
𝑵∗𝑳𝑽 ( 𝒚𝑽 − 𝒙𝑽 ) = 𝑵∗𝑫 (𝒚𝑫 − 𝒚𝑽 ) (IV.5)
En replaçant l’équation (IV.1) dans l’équation (IV.3), on trouve :
𝑸∗
𝑵∗𝑳𝑽 ( 𝒉′′𝑽 − 𝒉′𝑽 ) = 𝑵𝑫

(𝒉′′𝑫 + 𝑵𝑲∗ − 𝒉′𝑽 ) (IV.6)
𝑫

On définit la chaleur de reflux spéc ifique ( 𝑞𝐾 ) par le terme :


𝑸∗
𝒒𝑲 = 𝑵𝑲∗ (IV.7)
𝑫

A partir de l’équation (IV.4), et en tenant compte de la définition du taux de


reflux (II.8), on aura :
𝒒𝑲 = 𝝑(∆𝑯𝑽 )𝑫 (IV.8)
En divisant l’équation (IV. 6) par l’équation (IV. 5) en tenant compte de
(IV.7), on aboutit { l’équation des droites de rectification sous la forme :

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(𝒉′′𝑽 −𝒉′𝑽 ) [(𝒉′′𝑫 +𝒒𝑲 )−𝒉′𝑽 ]


= (IV.9)
(𝒚𝑽 −𝒙𝑽 ) (𝒚𝑫 −𝒚𝑽 )
Cette équation est une équation du premier degré, donc c’est une droite,
elle exprime l’alignement de trois points (Fig.IV.2):
- Le point variable: 𝐿𝑉 (𝑥𝑉 , 𝑕𝑉′ ) appartenant { la courbe d’ébullition.
- Le point variable: 𝐺𝑉 (𝑦𝑉 , 𝑕𝑉′′ ) appartenant à la courbe de rosée.
- Le point fixe : 𝑃𝑉 (𝑦𝐷 , 𝑕𝐷′′ + 𝑞𝐾 ) appelé le pôle de la rectification , il se
situe au dessus de la courbe de rosée .
h (J/mol)

Rosée Pv

qK
L + V G1v
𝒉′′𝟐𝑽
G2v

𝒉′𝟏𝑽 𝒉′′𝑫

L1v L2v

Ebullition

x1V y2V yD

Fig.IV.2 Droites de rectification dans le diagramme de


Poncho-Savary
Ponchon-savari

IV.2. La section de l’épuisement


La section de l’épuisement représente la partie inférieure de la colonne. Elle
comprend un rebouilleur (B) qui vaporise le liquide descendant (𝑵∗𝑳𝑨) et
transforme une partie en vapeurs ascendants ( 𝑵∗𝑮𝑨) tandis que l’autre partie
du liquide moins riche en constituant volatil est soutirée sous forme de
résidu (𝑵∗𝑺) avec une fraction (𝒙𝑺), (Fig.IV.3).

36
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Vapeur Liquide

𝑵∗𝑮𝑨, 𝒚𝑨 , 𝑯′′𝑨 𝑵∗𝑳𝑨 , 𝒙𝑨 , 𝑯′𝑨

𝑸∗𝑩 Résidu

𝑵∗𝑺 , 𝒙𝑺 , 𝑯′𝑺
Bouilleur

Fig.IV.3. Section d’épuisement selon


Poncho-Savary
Ponchon-savari

IV.2.1 Le bilan de matière global


Pour établir le bilan du débit molaire global, il faut établir la balance
suivante :

𝑵∗𝑳𝑨 = 𝑵𝑮𝑨 + 𝑵∗𝑺 (IV.10)
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (IV.10) par la fraction molaire
correspondante du constituant volatil, il vient :
𝒚𝑨 . 𝑵∗𝑳𝑨 = 𝒙𝑨 . 𝑵∗𝑮𝑨 + 𝒙𝑺 . 𝑵∗𝑺 (IV.11)
En remplaçant l’équation (IV.10) dans l’équation (IV.11), on trouve :
𝑵∗𝑮𝑨 (𝒙𝑨 − 𝒚𝑨 ) = 𝑵∗𝑺 (𝒙𝑺 − 𝒙𝑨 ) (IV.12)

IV.2.2 Le bilan global d’énergie


Pour établir le bilan d’énergie, on multiplie les termes de l’équation (IV.10)
par les enthalpies molaires correspondantes sans oublier d’ajo uter à gauche
le débit calorifique cédée par le bouilleur (B). Alors il vient :
𝒉′𝑨 . 𝑵𝑳𝑨

+ 𝑸∗𝑩 = 𝒉′′𝑨 . 𝑵∗𝑮𝑨 + 𝒉′𝑺 . 𝑵∗𝑺 (IV.13)

37
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Avec : 𝒉′′𝑨 , 𝒉′𝑨 𝑒𝑡 𝒉′𝑺 respectivement, les enthalpies molaires des phases
vapeur, liquide et du résidu liquide.
La chaleur par unité de temps cédée par le bouilleur est la même que celle
vue au cas de Mc Cabre-Theile :

𝑸∗𝑩 = 𝑵𝑮𝑨 . (∆𝑯𝑽 )𝑺 (IV.14)
En remplaçant l’équation (IV.10) dans l’équation (IV.13), on obtient :
𝑸∗𝑩
𝑵∗𝑮𝑨 (𝒉′𝑨 − 𝒉′′𝑨 ) = 𝑵∗𝑺 (𝒉′𝑺 − − 𝒉′𝑨 ) (IV.15)
𝑵∗𝑺

On définit la chaleur de bouillage spécifique ( 𝑞𝐵 ) par le terme :


𝑸∗𝑩
𝒒𝑩 = 𝑵∗𝑺
(IV.16)

IV.2.2.3 L’équation des droites de l’épuisement


Contrairement au cas de Mc Cab e-Theile, l’équation qu’on ver ra dans ce
paragraphe est l’équation de plusieurs droites (égales au nombre d’ét ages
de la section de l’épuisement).
Pour établir cette équation, on va se servir des bilans précédents de matière
et d’énergie.
En divisant l’équation (IV.15) par l’équation (IV.12) en tenant compte de
(IV.16), on aboutit { l’équation des droites de l’épuisement :
𝒉′𝑨−𝒉′′𝑨 [(𝒉′𝑺 −𝒒𝑩)−𝒉′𝑨]
(𝒙𝑨 −𝒚𝑨)
= (IV.17)
(𝒙𝑺 −𝒙𝑨 )

Cette équation est une équation du premier ordre, donc c’est une droite, elle
exprime l’alignement de trois points (Fig.IV.4):
- Le point variable: 𝐿𝐴 (𝑥𝐴 , 𝑕𝐴′ ) appartenant { la courbe d’ébullition.
- Le point variable: 𝐺𝐴 (𝑦𝐴 , 𝑕𝐴′′ ) appartenant à la courbe de rosée.
- Le point fixe : 𝑃𝐴 (𝑥𝑆 , 𝑕𝑆′ − 𝑞𝐵 ) appelé le pôle de l’épuisement, il se situe
au dessous de la courbe de l’ébullition.

38
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h (J/mol)

Rosée

G1A
(∆𝑯𝑽 )𝑩 L + V G2A
𝒉′′𝟐𝑨

L1A (∆𝑯𝑽 )𝑨
𝒉′𝟐𝑨
L2A
𝒉′𝑺 qB

Ebullition

PA Constituant (A)
Constituant (B)

xS x2A y2A

Fig.IV.4 Droites d’épuisement dans le diagramme de


Poncho-Savary
Ponchon-savari

IV.2.2.4 L’équation de la droite d’alimentation (droite principale)


Pour trouver l’équation de la droite d’alimentation, il suffit d’établir les
bilans de matière et d’énergie entrée et sortie pour la colonne.

IV.2.2.4.1 Le bilan de matière global


Le bilan global de la matière se base sur l’égalité : (Débits de matière
entrant dans la colonne = débits de matière sortant de la colonne), en
appliquant cette égalité, on trouve :
𝑵∗𝑭 = 𝑵∗𝑫 + 𝑵∗𝑺 (IV.18)
Pour trouver le bilan de matière global du constituant le plus volatil, on
multiplie chaque terme de l’équation (IV .18) par la fraction molaire
correspondante du même constituant, il vient :
𝒙𝑭 . 𝑵∗𝑭 = 𝒚𝑫 . 𝑵∗𝑫 + 𝒙𝑺 . 𝑵∗𝑺 (IV.19)
En remplaçant (IV.18) dans (IV.19), on déduit :

39
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𝑵∗𝑫 (𝒚𝑫 − 𝒙𝑭 ) = 𝑵∗𝑺 (𝒙𝑭 − 𝒙𝑺 ) (IV.20)

IV.2.2.4.2 Le bilan global d’énergie


Pour établir le bilan d’énergie, on multiplie les termes de l’équation (IV.18)
par les enthalpies molaires correspondantes sans oublier d’ajouter { droit
le débit calorifique absorbé par le condenseur (K), et à gauche le débit
calorifique cédée par le bouilleur (B), alors il vient :

𝒉′𝑭 . 𝑵∗𝑭 + 𝑸𝑩

= 𝒉′𝑺 . 𝑵∗𝑺 + 𝒉′′𝑫 . 𝑵∗𝑫 + 𝑸∗𝑲 (IV.21)

En remplaçant le débit d’alimentation de l’équation ( IV.18) dans l’équation


(IV.21), en tenant compte des égalités : (IV.7) et (IV.16) des chaleurs
spécifiques, on obtient :

𝑵∗𝑫 (𝒉′′𝑫 + 𝒒𝑲 ) − 𝒉′𝑭 = 𝑵∗𝑺 [𝒉′𝑭 −( 𝒉′𝑺 − 𝒒𝑩 )] (IV.22)

ON divise l’équation (IV.22) par l’équation (IV.20), on obtient l’équation de


la droite d’alimentation :
𝒉′′𝑫 +𝒒𝑲 −𝒉′𝑭 [𝒉′𝑭 −(𝒉′𝑺 −𝒒𝑩 )]
(𝒚𝑫 −𝒙𝑭 )
= (IV.23)
(𝒙𝑭 −𝒙𝑺 )

C’est une équation du premier ordre, elle met en évidence l’alignement de


trois points fixes :
- Le point fixe : 𝑃𝐴 (𝑥𝑆 , 𝑕𝑆′ − 𝑞𝐵 ) appelé le pôle de l’épu isement.
- Le point fixe : 𝑃𝑉 (𝑦𝐷 , 𝑕𝐷′′ + 𝑞𝐾 ) appelé le pôle de la rectification.
- Le point fixe : 𝐹 (𝑥𝐹 , 𝑕𝐹′ ) appelé le point d’alimentation . (Fig.IV.5)

40
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h(J/mol)
Droite d’alimentation

PV

𝒒𝑲

𝒉′𝒔

𝒉′′𝑫
F 𝒉′𝑭
𝒒𝑩

PA

xS xF xD

Fig.IV.5. Droite d’alimentation dans le diagramme de


Poncho-Savary
Ponchon-savari

(Cas d’une alimentation en ébullition µ=1)

Remarque :
- Si l’alimentation entre { sa température d’ébullition (il n’ya pas de
condensation), le point (F) se situe sur la courbe d’ébullition.
- Si l’alimentation entre { une température inférieure { sa température
d’ébullition, le point (F) se situe au de ssous de la courbe d’ébullition
(Fig.IV.6).

41
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h(J/mol)
Droite d’alimentation

PV

𝒒𝑲
𝒉′𝒔

𝒉′′𝑫
𝒉′𝑭
𝒒𝑩
F

PA

xS xF xD

Fig.IV.6. Droite d’alimentation dans le diagramme de


Poncho-Savary
Ponchon-savari

(Cas de condensation µ>1)

IV.2.2.4.3 Le traçage du diagramme de Poncho -Savary


Le diagramme de Poncho -Savary comprend une courbe de rosée et une autre
courbe d’ébullition.
Pour faciliter le traçage de ces courbes, on tiendra compte des
simplifications suivantes :
1 / On suppose que ces deux courbes ont une allure linéaire.
2/ On suppose que lorsque T=0°C h=0 J/mol, c.à.d. on travaille en °C pour
les températures, en décalant les enthalpies molaires de (273.Cp).
Le traçage débute par le constituant volatil (A) (axe droit) :
𝑕𝐴′ = 𝐶𝑝𝐴 . 𝑇𝑒𝑏𝐴 ∈ { la courbe d’ébullition (axe droit).
𝑕𝐴′′ = 𝑕𝐴′ + ∆𝐻𝑣𝐴 ∈ à la courbe de rosée (axe droit).

42
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Pour le constituant moins volatil (B) (axe gauche) :


𝑕𝐵′ = 𝐶𝑝𝐵 . 𝑇𝑒𝑏𝐵 ∈ { la courbe d’ébullition (axe gauche).
𝑕𝐵′′ = 𝑕𝐵′ + ∆𝐻𝑣𝐵 ∈ à la courbe de rosée (axe gauche).
Enfin, on lie par une droite 𝑕𝐵′ avec 𝑕𝐴′ et 𝑕𝐵′′ avec 𝑕𝐴′′ . (Fig.IV.7)

h(J/mol)

PV
𝒉′′𝑩

(∆𝑯𝑽 )𝑩
𝒉′′𝑨

𝒉′𝑩
(∆𝑯𝑽 )𝑨

𝒉′𝑨
F

PA

XS XF XD

Fig.IV.7. Traçage simplifié de la courbe d’ébullition et


celle de rosée dans le diagramme de Ponchon-Savari

43
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Chapitre. V
Diagramme de Gilliland et dimensionnement des colonnes
V.1. Méthode de Gilliland et Fenske Under-Wood
V.1.1 Introduction
Gilly Land a proposé un diagramme portant son nom qui illustre la variation
𝜂 𝑡𝑕 é𝑜−(𝜂 𝑡𝑕 é𝑜 )𝑚𝑖𝑛 𝜗 −𝜗 𝑚𝑖𝑛
de (
𝜂 𝑡𝑕 é𝑜+1
) en fonction de (
𝜗 +1
) en fixant un domaine

𝜗−𝜗 𝑚𝑖𝑛
d’opération (Fig.V.1) : 0,1 ≤ ≤ 0,36 . (V.1)
𝜗+1

Le diagramme de Gilliland est généralement accompagné de l’équation de


Fenske-Under-Wood suivante qui donne le nombre de plateaux minimal en
connaissant seulement : ( 𝑥𝑆 , 𝑥𝐷 et le coefficient de volatilité α) :
 1  xS 
Log  x D * 
1  x D xS   1
η ( théo ) mi n = Log
(V.2)

Ce diagramme accompagné de l’équation précédente, donne des résultat s


satisfaisants { un plateau prés surtout dans le cas d’une alimentation en
ébullition (cas de non condensation).

V.1.2 La méthode d’utilisation du diagramme


1- Première étape :
Le taux de reflux opératoire ( 𝜗 ) est choisit.
2- Deuxième étape :
𝜗 −𝜗 𝑚𝑖𝑛
On choisit une valeur pour l’abscisse (
𝜗 +1
) dans le domaine opératoire
du diagramme de Gilliland. Après ce choix, la valeur de ( 𝜗𝑚𝑖𝑛 ) est donc fixe.
3- Troisième étape :
On lit dans le même diagramme la valeur correspondante de l’ordonnée
𝜂 𝑡𝑕 é𝑜−(𝜂 𝑡𝑕 é𝑜 )𝑚𝑖𝑛
(
𝜂 𝑡𝑕 é𝑜+1
).
4- Quatrième étape :

On calcule ( η ( théo ) mi n ) par l’équation de Funks Under -Wood.

44
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5- Cinquième étape : Le nombre de plateaux théoriques ( 𝜂𝑡𝑕é𝑜 ) est calculée

alors en remplaçant la valeur de ( η ( théo ) mi n ) dans


𝜂 𝑡𝑕 é𝑜−(𝜂 𝑡𝑕 é𝑜 )𝑚𝑖𝑛
(
𝜂 𝑡𝑕 é𝑜+1
).
Remarque
Le taux de reflux fixé, le taux de reflux minimal calculé, les fractions
molaires 𝑥𝑆 , 𝑥𝐷 et le coefficient de volatilité α, permettent de calculer le
nombre d’étages théo riques par la méthode de Mc Cab e Theile, et ainsi de
comparer entre les deux méthodes.
Domaine d’opération

0.8

0.6
)
𝜼𝒕𝒉é𝒐 − (𝜼𝒕𝒉é𝒐 )𝒎𝒊𝒏

0.4
𝜼𝒕𝒉é𝒐 + 𝟏

0.2
(

0.1

0.08

0.06

0.04

0.02

0.01
0.04 0.06 0.1 0.2 0.4 0.6 0.8 1
0.02

𝝑 − 𝝑𝒎𝒊𝒏
( )
𝝑+𝟏

Fig.V.1. Diagramme de Guilliland

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V.2. Dimensionnement d’une colonne { plateaux


Dans ce paragraphe, on va voir seulement la méthode la plus simple de
calcul approchée du diamètre et de la hauteur de la colonne sans trop de
détails.

V.2.1. Diamètre de la colonne


Après le calcul du débit de distillat ( 𝑁𝐷∗ ), et après fixation d’un ta ux de
reflux opérationnel ( 𝜗), on déduit facilement le débit des vapeurs

ascendantes ( 𝑁𝐺𝑉 ).
Le débit volumique des vapeurs ( 𝑉 ∗ ) est lié au débit molaire par l’équation
d’état des gaz :

𝑁𝐺𝑉 .𝑅𝑇
𝑉∗ = 𝑍 (V.3)
𝑃
Z : le facteur de compressibilité des vapeurs. ( Z=1 pour les gaz parfaits)
R : la constante des gaz parfaits (8.32 J/mol.K =0.082 L.atm/mol.K)
P : la pression des vapeurs { l’intérieur de la colonne ( pour les colonne
atmosphérique, P=1 atm).
T : la température des vapeurs ascendantes.
Le débit des vapeurs ( 𝑉 ∗ ) est lié à la section de la colonne (S) par la
relation :
𝑉 ∗ = 𝑆. 𝑉 (V.4)
V : la vitesse des vapeurs, généralement on a en pratique:
1 ≤ 𝑉 ≤ 2 (𝑚/𝑠)
𝐷2
S : la section de la colonne : 𝑆= 𝜋 4 (V.5)
Après le calcul du débit des vapeurs par (V.3), on calcule la section de la
colonne par (V.4), puis on détermine la valeur du diamètre de la colonne
par l’équation (V.5).

4𝑆
𝐷= (V.6)
𝜋

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V.2.2. La hauteur de la colonne


La hauteur (H) de la colonne est liée directement au nombre de plateaux
réel (pratique) ( 𝜂𝑟é𝑒𝑙 ), et à la distance verticale entre un plateau et le
plateau suivant. On définit alors un nouveau terme qui clarifie cette
distance par : la hauteur du plateau.

V.2.2.1. La hauteur du plateau


Les plateaux dans les colonnes sont séparés par une distance verticale
constante et homogène dans toute la colonne. Cette distance diffère d’une
colonne à une autre, et elle dépend de la nature du liquide à sépar er, des
types de plateaux et des conditions opératoires.
La hauteur (h) du plateau c’est la distance verticale entre deux plateaux
successifs. (Fig.V.2).
On distingue deux cas dans le calcul de la hauteur de la colonne :
1- Le bas de la colonne est considéré comme un plateau
Dans ce cas, le bas de la colonne est considéré comme un étage
puisqu’il contient le liquide dense où on effectue le soutirage du
résidu. Le nombre de plateaux ici est égal au nombre d’espaces et la
hauteur de la colonne devient :
𝐻 = h. 𝜂𝑟é𝑒𝑙 (V.7)

2- Le bas de la colonne n’est pas considéré comme un plateau


Dans ce cas, la colonne est considérée comme un bâtiment dont le bas
est un rez-de-chaussée et pas un étage.
Ici le nombre d’étages est inférieur au nombre d’espaces d’une unité,
et la hauteur de la colonne est donc calculée par :
𝐻 = h. (𝜂𝑟é𝑒𝑙 + 1) (V.8)

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Plateaux

Fig.V.2. Hauteur et diamètre

D’une colonne à plateaux

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Exercices
Exercice-01
On prépare des mélanges idéaux à partir de deux liquides totalement
miscibles avec des fractions molaires différentes.
On mesure pour chaque mélange la température d’ébullition sous la
pression atmosphérique
( P =1 atm) en fonction de la fraction molaire X 1 et de la pression de vapeur
du constituant (2) pur ,on trouve les valeurs suivantes :

T°C 100 95 87.5 82.5 75 70 65 60 55 47.5 40 30 25 20

X1 1.00 0.95 0.90 0.85 0.80 0.75 0.70 0.65 0.60 0.50 0.40 0.25 0.15 0.00

X2

P° 2 …. 3.5 3.25 2.66 2.50 2.20 2.08 1.93 1.81 1.60 1.41 1.26 1.15 1.00

P° 1

Y2

1/ Compléter le tableau.
2/ Tracer les courbes : P° 2 = f(T) et P° 1 = f(T) dans le même diagramme.
Quel est le composé le plus volatil ?
3/ Tracer la courbe α = f(T) , α étant le coefficient de volatilité relative.
4/ Tracer la courbe d’ébullition et celle de rosée dans le même diagramme.
5/ On prend un mélange liquide à 50 °C de fraction molaire X 2 = 0.4 et de
nombre de moles total N t = 10 mol, on le chauffe jusqu’{ la température de
80°C sous la pression atmosphérique.
- Trouver à cette température le rapport :
N (phase vap)/N(phase liq)
- En déduire les valeurs de nombre de moles de la phase liquide et de la
phase vapeur.

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Exercice-02
On doit séparer par distillation dans une colonne à rectifier 2.10 4 kg/h d'un
mélange liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B) totalement
miscibles et sans azéotrope de fractions massiques : X B = 40% et X A =60%,
entre à sa température d'ébullition. On travaille avec un taux de reflux
𝝑=1.5 𝝑m i n .
Le coefficient de volatilité relative étant égal à : 4
Le distillat quitte l'échangeur de reflux (K) sous forme de vapeur ne
contenant que 5% en moles de du constituant lourd et 95% du constituant
léger, tandis-que le résidu ne contient que 5% en moles du constituant
volatil.
On donne: Cp(A)= 100 J/molK et ΔHv(A)=15K J/mol
Cp(B)= 150J/molK et ΔHv(B)=20K J/mol
M(A) = 60 g/mol et M(B) = 90 g/mol

1/ Calculer : , ,le taux de reflux (V).


* *
N D N S

2/ En déduire : , N GV , N LA , N GA
* * * *
N LV

4/ Tracer la courbe d'équilibre Y=f(x) dans le diagramme de Mc Cabre


Theile.
5/ Déterminer le nombre de plateaux de cette colonne
* *
6/ Calculer les débits calorifiques Q ,Q respectivement, du condenseur et
K B

du bouilleur.

Exercice-03
Une colonne { rectifier est alimentée { partir d’un réservoir contenant un
mélange liquide idéal de deux composés organiques (A) et (B) totalement
miscibles sans réaction chimique
et sans azéotrope. L’analyse et les mesures montrent que ce mélange a les
caractéristiques suivantes :
- La température est de 25 °C
- Chaque 15 g du mélange liquide contient 6g de (A) et 9g de (B).

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Le mélange précédent est chauffé jusqu’{ sa température d’ébullition


( T éb ( F )  75C ) par un échangeur de chaleur (E) avant d’alimenter la

colonne à rectifier en vue de séparer ses deux composants par distillation


avec un débit d'alimentation  768Kg / h .
*
M F

On travaille avec un taux de reflux 𝝑=1.5 𝝑m i n .


On exige un distillat liquide de pureté 95% en moles en (A) et un résidu ne
contenant que 5% en moles du même constituant.
Données : Cp (moyenne)= 190 J/molK et Hv (moyenne)=38K J/mol
Les masses molaires : M ( A)  64 g / mol , M ( B)  96 g / mol.
Le coefficient de volatilité relative étant égal à 3 .

1/ Calculer le débit molaire du distillat , et celui du résidu .


* *
N D N S

2/ Calculer: le taux de reflux 𝝑, en déduire les valeurs des débits molaires :


, N GV .
* *
N LV

3/ Tracer la courbe d'équilibre Y=f(X) dans le diagramme de Mc Cabe Theile


ainsi que les droites suivantes: Alimentation, rectification, épuisement.
* * *
4/ Calculer les débits calorifiques : Q ,Q,Q
K B E

5/ Déterminer le nombre de plateaux de cette colonne.

Exercice-04
On doit séparer par distillation dans une colonne à rectifier 9. 10 4 mol/h
d'un mélange liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B) totalement
miscibles et sans azéotrope de fractions molaires : x B = 0.5 et x A =0.5, la
charge entre à une température T f .On travaille avec un taux de reflux
V=1.5V m i n .
On exige un distillat liquide de pureté 95% en moles et un résidu ne
contenant que 5% en moles du constituant volatil.
Dans le diagramme de Mc Cab e-Theile la courbe d'équilibre et la droite
d'alimentation passent par le même point (0.5, 0.75).

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On donne: Cp (Moyenne)= 350J/molK

Hv (Moyenne) = 40KJ/mol


1/ Calculer : , ,V m i n
* *
N D N S

2/ En déduire : V, , N GV
* *
N LV

3/ Ecrire les équations des droites suivantes : Alimentation, rectification.


4/ Tracer la courbe d'équilibre Y=f (X) dans le diagramme de Mc Cab e
Theile.
5/ Déterminer le nombre de plateaux de cette colonne
* *
6/ Calculer : N , N LA , N GA , Q , Q
* * *
GA K B

Exercice-05
On doit séparer par distillation dans une colonne à rectifier 10 6 mol/h d'un
mélange liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B) totalement
miscibles et sans azéotrope de fractions molaires : X B = 0.8 et X A =0.2
On travaille avec un taux de reflux 𝝑=1.5 𝝑m i n .
L'analyse physico-chimique de la phase liquide et de la phase vapeur du
premier (1 e r ) plateau de la colonne montre que la phase liquide ne contient
que 5% en moles de (A) tandis-que la phase vapeur contient 82.6% en moles
de (B).
Suite à un défaut l'échang eur de reflux (K) ne condense que 60% des
vapeurs alors le distillat quitte l'échangeur de reflux (K) sous forme de
*
N GV

vapeur ne contenant que 5% en moles de (B).


On donne: Cp(A)= 100 J/molK et ΔHv(A)=15K J/mol
Cp(B)= 150J/molK et ΔHv(B)=20K J/mol
1/ Calculer : , ,V m i n
* *
N D N S

2/ En déduire : , N GV , N LA , N GA
* * * *
N LV

3/ Tracer la courbe d'équilibre Y=f(X) dans le diagramme de Mc Cab e


Theile.
4/ Déterminer le nombre de plateaux de cette colonne
* *
5/ Calculer : Q ,Q
K B

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Exercice-06
On doit séparer par distillation dans une colonne à rectifier 10 5 mol/h d'un
mélange équimolaire liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B)
totalement miscibles et sans azéotrope, le distillat quitte l'échangeur de
reflux (K) sous forme d'un liquide contenant 95 % en moles du constituant
léger tandis-que le résidu ne contient que 5% du même constituant.
La température d'entrée de l'alimentation T f =T s f -25 °C.
T s f : étant la température d'ébullition de l'alimentation.
Dans le diagramme de Mc Cabre et Theile la droite de rectification coupe la
courbe d'équilibre au point (0.2, 0.5)
On donne: Cp(f)= 125 J/molK et ΔHv(f)=12.5K J/mol
Cp(D)= 102.5 J/molK et ΔHv(D)=10.25K J/mol
1/ Calculer : ,
* *
N D N S

2/ Calculer le taux de reflux ( 𝝑), et le taux de reflux minimal 𝝑 m i n et trouver


la relation entre eux
3/ En déduire : , N GV , N LA , N GA
* * * *
N LV

4/Tracer la courbe d'équilibre Y=f(X) dans le diagramme de Mc Cab e Theile.


5/ Tracer les plateaux pratiques dans ce diagramme si l'efficacité
du plateau est de 0.5 .
* *
6/ Calculer les débits calorifiques du condenseur et du bouilleur : Q ,Q
K B

7/ Calculer : Cp(A), Cp(B), ΔHv(A), ΔHv(B)

Exercice-07
Un bac de stockage contient un mélange liquide idéal de deux composés
organiques (A) et (B) totalement miscibles sans réaction chimique et sans
azéotrope.
A 25 °C la pression totale au dessus du mélange liquide est de 1 atm, tandis
que la pression partielle de (A) est P A
= 0.75 atm . A cette température une

pompe alimente une colonne à rectifier en vue de séparer ces deux


composés par distillation avec un débit d'alimentation M
*
F
 355Kg / h .

On travaille avec un taux de reflux ( 𝝑) qu’on déterminera.

53
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On exige un distillat liquide de pureté 95% en moles et un résidu ne


contenant que 5% en moles du constituant volatil.
Données : Cp (moyenne)= 190J/molK et Hv (moyenne)=38K J/mol

La pression de vapeur de (A) pur est P


0
A
 1.5atm , la température

d’ébullition du mélange est T éb


( F )  75C , les masses molaires :

M ( A)  64 g / mol , M ( B)  78g / mol

1/ Calculer le débit molaire du distillat et celui du résidu .


* *
N D N S

2/ Si 60% du débit molaire des vapeurs condensés en tête de colonne


*
N GV

sont utilisés comme liquide de reflux , en déduire alors : le taux de


*
N LV

reflux : 𝝑, N LV , .
* *
N GV

3/ Tracer la courbe d'équilibre Y=f(X) dans le diagramme de Mc Cab e Theile


ainsi que les droites suivantes : Alimentation, rectification, épuisement.
4/ Déterminer le nombre de plateaux théoriques de cette colonne.

Exercice-08
Une colonne à rectifier est alimentée en continu par un mélange liquide
idéal de deux composés (A) et (B) totalement miscibles sans réaction
chimique et sans azéotrope.
La composition molaire du mélange étant : 60% de (A) et 40% de (B).
Avant d’entrer dans la colonne la charge est chauffée de 8° pour passer
*
N F

de sa température initiale (T F ) { sa température d’ébullition T ( é b ,F ) et cela à


l’aide d’ un échangeur de chaleur (E).On travaille avec un taux de reflux
𝝑=1.5

Le débit molaire du distillat liquide  700mol / h avec une pureté 95% en


*
N D

moles tandis que le résidu ne contient que 5% en moles du constituant


volatil.
Données : Cp (moyenne)= 190 J/mol.K et Hv (moyenne)=38KJ/mol

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[Pression de vapeur de (B) pur]= 3[pression de vapeur de (A) pur] c.à.d.


P°(B)=3 P°(A)
*
1/ Calculer le débit calorifique Q (J/h) mis-en jeu dans l’échangeur de
F

chaleur (E).
*
2/ Calculer le débit calorifique Q (J/h) reçu par le condenseur (K).
K

*
3/ Calculer le débit calorifique Q (J/h) cédé par le rebouilleur (B).
B

4/ Déterminer le nombre de plateaux de cette colonne.

Exercice-09
4.10 5 mol/h d'un mélange liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B)
totalement miscibles, doit être séparé par distillation dans une colonne à
rectifier. Le distillat quitte l'échangeur de reflux (K) sous forme d'un
liquide de pureté x D , tandis-que le résidu ne a une teneur en (A) x S = 0.1 ,
on travaille avec un taux de reflux V=1.5V m i n .On donne:
L’équation de la droite de rectification : Y = 0.6X+ 0.38
L’équation de la droite d’alimentation : Y = 3X- 0.8

1/ Calculer le taux de reflux 𝝑, écrire l’équation de la droite de 𝝑 min puis


trouver les coordonnées des points : P(x p , y p ) et E(x E ,y E )
2/ Calculer : N ,N
* *
D S

3/ En déduire : , N GV , N LA , N GA , quelle est la valeur de coefficient de


* * * *
N LV

volatilité α ?
4/ Quel est le nombre théorique de plateaux ?

Exercice-10
8.10 5 mol/h d'un mélange liquide binaire idéal de deux produits (A) et (B)
totalement miscibles et sans azéotrope doivent être séparés par distillation
dans une colonne à rectifier
L'alimentation entre à sa température d'ébullition (T s f = T f ). On travaille
avec un taux de reflux 𝝑=1.5

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Le distillat quitte l'échangeur de reflux (K) sous forme de vapeur contenant


90% en moles de (A) et 10% en moles de (B), tandis-que le résidu ne
contient que 10% en moles du constituant volatil.
Durant la distillation on a remarqué que les chaleurs spécifiques q K et q B
ont les valeurs suivantes : q K =31.5 KJ/mol et q B =44 KJ/mol

On donne : Teb(A) = 160°C , Cp(A)= 125J/molK et ΔHv(A)=20K J/mol


Teb(B) = 200°C , Cp(B)= 150 J/molK et ΔHv(B)=30K J/mol

1/ Tracer le diagramme de Poncho n-Savari h=f(x,y) on accepte que l'allure


des courbes de rosée et d'ébullition soit linéaire et on prend ( h=0 kj/mol
pour T= 0°C)
2/ Calculer : , , , N GV , N GA ,
* * * * * *
N D N S N LV N LA

3/ Trouver les températures suivantes : Teb(s), Teb(D) , Teb(F)


* *
4/ Calculer : Q , Q par deux méthodes différentes , discuter les résultats .
K B

Exercice-11
Un mélange liquide binaire idéal de 2 constituants totalement miscibles A et
B, de fractions molaires : 40% en A et 60% en B, ce mélange entre dans la
colonne à distiller à une température de 80°C, on travaille avec un taux de
reflux : 𝝑=1.5 𝝑m i n et X D =0.95 , Xs=0.05
On donne pour A : Cp=100J/molK, ΔHv=20k J/mol, T e b =100°C, P°=2.4 atm
On donne pour B : Cp=150J/molK, ΔHv=30kJ/mol, T e b =120°C, P°=0.8 atm

1-Tracer la courbe de Poncho Savary : (h=f(x,y))


On accepte que l’allure des cour bes de rosée et d’ébullition es t linéaire et
on prend pour : T=0°C, h=0 J/mol
2-Trouver la température d’ébullition du mélange (T s f ).
3- Ecrire l’équation de la droite d’alimentation, et celle de la rectification.
4-Ecrire l’équation de la courbe d’équilibre y=f(x) pour ce mélange.
5-Quel est le nombre de plateaux pour séparer ce mélange ?

56
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Exercice-12
Lors de la production de l’anhydride acétique (C 4 H 6 O 3 ), ce dernier se trouve
en mélange idéal avec l’acide acétique (C 2 H 4 O 2 ) ; on doit les séparer par
distillation dans une colonne à rectifier.
La charge massique est de 664.8 kg/h contenant 55% en moles de l’acide
acétique. Cette charge entre à une température de 106.5°C.
On travaille avec un taux de reflux : 𝝑=1.5 𝝑m i n .
On donne :
- Le coefficient de volatilité relative entre les deux produits est de 4
- Les fractions molaires de l’acide acétique dans le distillat et dans le
résidu sont respectivement : 0.95 et 0.05.
- La température d’ébullition de l’alimentation est de 127°C.
Composé Anhydride acétique Acide acétique
C4H6O3 C2H4O2
Température d’ébullition (°C) 138 118.5
Cp (J/molK) 185 125
∆𝐻𝑣 (kJ/mol) 40 24

1/ Calculer : ,
* *
N D N S

2/ Calculer le taux de reflux ( 𝝑).


3/ En déduire : , N GV , N LA , N GA
* * * *
N LV

4/Tracer la courbe d'équilibre Y=f(X) dans le diagramme de Mc Cabe Theile.


5/ Tracer les plateaux théoriques dans ce diagramme.
* *
6/ Calculer les débits calorifiques du condenseur et du bouilleur : Q ,QK B

Exercice-13
Utiliser la méthode de Mc Cabre et Theile pour déterminer le nombre
d'étages théoriques de la colonne à rectifier lors de la séparation d' une
charge de 50% en moles d'Hexane et d'Octane avec une pureté de 95% en
moles et un résidu ne contenant que 5% en moles du constituent léger.
Le coefficient de volatilité relative entre les deux produits étant égal à 6.5

57
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Choisir un taux de reflux compris dans le domaine opératoire du diagramme


de Gilly-land, comparer entre les deux méthodes.

Remarque : Le diagramme de G illiland est accompagné g énéralement par


l’équation de Fens ke-Underwood pour la détermination de nombre d’étages
théoriques minimal (η ( t hé o) m i n ) dans le cas idéal où l’alimentation entre
dans la colonne { sa température d’ébullition.
( T s f = T f , c.à.d. µ = 1 ) :
 1  xS 
Log  x D * 
1  x D
 x S 
L’équation de Funks-Under wood: η ( t hé o) m in = 1
Log

58

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