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La comparaison : La comparaison consiste à rapprocher, à l’aide d’un mot de comparaison, deux éléments ayant
quelque chose en commun, ce qui crée une image.
Exemple : Et je m’en vais - Au vent mauvais – Qui m’emporte – Deçà, delà, - Pareil à la – Feuille morte. Paul
Verlaine
Effet : Le fait de comparer sa vie à une feuille morte qui se laisse emporter par le vent permet d’illustrer l’état de
vagabondage du locuteur.
La métaphore : La métaphore consiste à rapprocher, sans mot de comparaison, deux éléments ayant quelque
chose en commun, ce qui crée une image.
Effet : En créant un lien de ressemblance entre le monde et une scène, le locuteur tente d’exprimer sa perception
négative des comportements humains : Les hommes, tels des comédiens, jouent un rôle.
La personnification : La personnification consiste à attribuer des caractéristiques humaines à des animaux, à des
objets ou à des notions abstraites.
Effet : En attribuant aux fleurs le trait humain de la jalousie, le locuteur illustre à quel point le sourire du
personnage est beau, puisque même la nature y est sensible.
L’allégorie : L’allégorie consiste à représenter une notion abstraite par un élément concret. Elle repose souvent
sur une personnification qui est élaborée dans un court récit ou dans une description qui a une portée
symbolique.
Exemple : C’était un p’tit bonheur – Que j’avais ramassé – Il était tout en pleurs – Sur le bord d’un fossé –
Quand il m’a vu passer – Il s’est mis à crier : «Monsieur, ramassez-moi – Chez vous amenez-moi…» Félix
Leclerc
Effet : Le «p’tit bonheur» fait figure d’allégorie : Tel un enfant abandonné au bord d’un fossé, il pleure et crie
pour qu’un passant le ramasse. L’allégorie symbolise la découverte du bonheur tout simple, trouvé par hasard.
Antithèse : L’antithèse consiste à rapprocher, au sein d’une phrase ou d’un ensemble de phrases, deux réalités de
sens contraire.
Effet : En affirmant que les hommes sont à la fois géants et petits, le locuteur illustre la complexité de la nature
humaine.
Oxymore : L’oxymore consiste à rapprocher, dans un même groupe de mots. Deux termes ou expressions de
sens contraires pour désigner une seule réalité.
Exemple : Ce premier monde était une forme sans forme, une pile confuse, un mélange difforme. Guillaume Du
Bartas
Effet : Le fait d’affirmer par un oxymore que la forme du monde est sans forme illustre le chaos des premiers
jours de l’univers.
Les figures de substitution
Métonymie : La métonymie consiste à remplacer un terme par un autre, avec lequel il entretient un lien logique
(cause – effet, contenant – contenu).
Effet : La métonymie vient du fait que le locuteur emploie l’été pour désigner la chaleur du soleil.
La périphrase : La périphrase consiste à substituer à un terme une expression qui le décrit ou qui l’évoque.
Exemple : … la fille que j’aimerai au point de lui glisser un jonc dans le doigt. Gratien Gélinas
Effet : Au lieu de simplement utiliser le mot épouser le locuteur emploie une périphrase qui décrit le geste
symbolisant l’union.
La litote : La litote consiste à renforcer une idée en la remplaçant par une expression atténuée.
Exemple : C’est pas facile – quand Isabelle te laisse tomber – Y’a pas de quoi rire. Jean Leloup
Effet : En employant les litotes C’est pas facile et Y’a pas de quoi rire, le locuteur veut, en fait, affirmer que sa
situation est difficile et qu’il y a de quoi pleurer.
L’euphémisme : L’euphémisme consiste à remplacer une réalité désagréable, choquante ou perçue négativement
par une expression adoucie.
Exemple : Je rentre en retard, je sais – 18 ans de retard, c’est vrai. Jean-Loup Dabadie
Effet : Le locuteur emploie l’expression rentrer en retard pour dire qu’il revient chez lui après 18 ans d’absence.
L’euphémisme illustre un malaise et lui permet de contourner une réalité déplaisante pour la personne à qui il
s’adresse.
L’antiphrase : L’antiphrase est une expression ironique qui consiste à remplacer ce que l’on veut dire par le
contraire.
Exemple : Je suis gai ! je suis gai ! Dans le cristal qui chante – Verse, verse le vin ! verse encore et toujours, -
Que je puisse oublier la tristesse des jours… Émile Nelligan
Effet : En affirmant qu’il est gai, c’est-à-dire joyeux, le locuteur dit le contraire de ce qu’il pense puisque cet état
d’esprit est invraisemblable dans un contexte où il boit pour oublier sa tristesse.
L’hyperbole : L’hyperbole est l’expression exagérée d’une réalité, dans le but de lui donner plus de force.
Exemple : À la première gorgée, il se leva : - Impossible d’avaler ce jus de chaussette, fit-il à demi étouffé. Yves
Beauchemin
Effet : En amplifiant l’état répugnant du café le personnage montre l’extrême dégoût que lui inspire cette
boisson.
L’accumulation : L’accumulation est une énumération de mots ou de groupes de mots qui représentent une
même réalité.
Exemple : Là, là, j’travaille comme une enragée, jusqu’à midi. J’lave. Les robes, les jupes, les bas, les
chandails, les pantalons, les canneçons, les brassières, tout y passe ! Pis frotte, pis tord, pis refrotte, pis
rince… Michel Tremblay
Effet : Par l’accumulation de noms de vêtements à laver et de verbes d’actions à accomplir, les femmes
témoignent de la lourdeur de leurs tâches, qui semblent interminable.
La gradation : La gradation est une énumération dans laquelle les mots ou groupes de mots sont disposés dans un
ordre de progression croissante ou décroissante.
Exemple : Harpagon - … mon pauvre argent, mon pauvre argent, mon cher ami ! on m’a privé de toi … je me
meurs, je suis mort, je suis enterré. Molière
Effet : La gradation de courtes phrases illustre le désespoir de l’avare qui croyant avoir perdu son argent, se sent
complètement anéanti.
Effet : Par la répétition de l’adverbe d’intensité le locuteur cherche à complimenter sa destinataire en lui
signifiant à quel point elle est belle à ses yeux.
L’anaphore : L’anaphore est la répétition insistante d’un mot ou d’un groupe de mot en tête de phrase, de vers,
de paragraphes ou de strophes.
Exemple : Vous qui pleurez, venez à ce dieu, car il pleure – Vous qui souffrez, venez à lui, car il guérit. – Vous
qui tremblez, venez à lui, car il sourit. Victor Hugo
Effet : Par l’anaphore, le locuteur veut montrer que Dieu peut donner du réconfort à tous les hommes peut
importe leur misère.
Le pléonasme : Le pléonasme est une reprise volontaire d’une idée ou d’un concept en d’autres mots.
Exemple : Quasimodo – Jamais je n’ai vu ma laideur comme à présent. Quand je me compare à vous, j’ai bien
pitié de moi, Pauvre malheureux monstre que je suis ! Victor Hugo
Source : Guide des procédés d’écriture, Anne Gagnon, Carl Perrault, Huguette Maisonneuve, ERPI, 2006.