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Capo 2ème case. « Pompe » en 6/8 1ère et 3ème strophe, 2/4 2ème et 4ème
Bm F# Bm F# Bm
Au village sans prétention, j’ai mauvaise réputation,
Bm F# Bm F# Bm
Que je m’démène ou que je reste coi, je passe pour un je-ne-sais-quoi.
G F# G F#
Je ne fais pourtant de tort à personne en suivant mon ch’min de petit bonhomme,
Bm F# Bm F# Bm
Mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.
Bm F# Bm F# Bm G
Non, les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.
Bm F# Bm
Tout le monde médit de moi, sauf les muets, ça va de soi !
Pas besoin d’être Jérémie pour savoir l’sort qui m’est promis :
S’ils trouvent une corde à leur goût, ils me la passeront au cou.
Je ne fais pourtant de tort à personne, en suivant les chemins qui n’mènent pas à Rome
Mais les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.
Non, les braves gens n’aiment pas que l’on suive une autre route qu’eux.
Tout l’monde viendra me voir pendu, sauf les aveugles, bien entendu !
1
4/4 “Pompe”. Ralentir en cordes battues sur le refrain
A A7 F#m Bm
Il pleuvait fort sur la grand-route, elle cheminait sans parapluie,
E7 F#m Bm E7 A
J’en avais un, volé, sans doute, le matin même à un ami.
A A7 F#m Bm
Courant, alors, à sa rescousse, je lui propose un peu d’abri,
E7 F#m Bm E7 A
En séchant l’eau de sa frimousse, d’un air très doux, elle m’a dit oui.
D E A F#m
Un p’tit coin d’parapluie contre un coin d’paradis,
Bm E A
Elle avait quelque chose d’un ange.
D E A F#m
Un p’tit coin d’paradis contre un coin d’parapluie,
Bm E A
Je n’perdais pas au change, pardi !
Mais, bêtement, même en orage, les routes vont vers des pays ;
Bientôt le sien fit un barrage à l’horizon de ma folie !
Il a fallu qu’elle me quitte, après m’avoir dit grand merci,
Et je l’ai vue, toute petite, partir gaiement vers mon oubli…
2
Dans l’album, toute la chanson est en A.
4/4 « pompe »
G
C G Em D7
Le p’tit ch’val dans le mauvais temps, qu’il avait donc d coura—ge,
G C G Em D7
C’était un petit cheval blanc, tous derrière, tous derriè---re,
G C G Em D7 G
C’était un petit cheval blanc, tous derrière et lui -- devant.
A D A F#m E7
Mais un jour, dans le mauvais temps, un jour qu’il était si sa-- ge,
A D A F#m E7
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière, tous derriè--re,
A D A F#m E7 A
Il est mort par un éclair blanc, tous derrière, et lui -- devant.
Il est mort sans voir le beau temps, qu’il avait donc du courage,
Il est mort sans voir le printemps, ni derrière, ni derrière,
Il est mort sans voir le printemps, ni derrière, ni devant.
3
4/4 cordes battues
A F#m A7 D
Dieu sait qu’je n’ai pas le fond méchant,
E A F#m B7 E7
Je ne souhaite jamais la mort des gens,
A A7 D Ddim
Mais si on ne mourait plus, j’crèverais d’faim sur mon talus,
F#m D E A
J’suis un pauvre fos – soy - eur.
Les vivants croient qu’je n’ai pas d’ remords à gagner mon pain sur l’dos des morts;
Mais ça me tracasse et, d’ailleurs, j’les enterre à contrecœur…
J’suis un pauvre fossoyeur.
Et plus j’lâche’ la bride à mon émoi, et plus les copains s’amusent de moi;
Y m’ disent: « Mon vieux, par moments, t’as figure’ d’enterr’ment… »
J’suis un pauvre fossoyeur.
J’ai beau m’dire que rien n’est éternel, j’peux pas trouver ça naturel;
Et jamais je ne parviens à prendre’ la mort comme elle’ vient…
J’suis un pauvre fossoyeur.
Ni vu, ni connu, brave mort, adieu ! Si du fond de la terre on voit le Bon Dieu,
Dis-lui l’mal que m’a coûté la dernière pelleté…
J’suis un pauvre fossoyeur.
J’suis un pauvre fossoyeur.
4
6/8 pompe.
D A7
C’est à travers de larges grilles que les femelles du canton
D
Contemplaient un puissant gorille, sans soucis du qu’en-dira-t-on.
A7
Avec impudeur, ces commères lorgnaient même un endroit précis
D A7 D A7 D
Que, rigoureusement, ma mère m’a défendu de nommer ici. Gare au gori---i---i----ille !
5
4/4 pompe Tempo Rapide
A D A F#m Bm E7 A
Il avait nom Corne d’Aurochs, ô gué, ô gué, tout l’ monde peut pas s’app’ler Durand, ô gué, ô gué
A D A F#m Bm E7 A
Il avait nom Corne d’Aurochs, ô gué, ô gué, tout l’ monde peut pas s’app’ler Durand, ô gué, ô gué.
A Bbdim E7
En le regardant avec un œil de poète,
A Bbdim E7
On aurait pu croire à son frontal de prophète,
A Bbdim E7
Qu’il avait les grandes eaux d’ Versailles dans la tête, Corne d’Aurochs.
Mais, que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué, ô gué, c’étaient celle du robinet, ô gué, ô gué.
Mais, que le Bon Dieu lui pardonne, ô gué, ô gué, c’étaient celle du robinet, ô gué, ô gué.
C’était, hélas, pour s’assurer, ô gué, ô gué, qu’ le vent n’ l’avait pas décoiffé, ô gué, ô gué.
C’était, hélas, pour s’assurer, ô gué, ô gué, qu’ le vent n’ l’avait pas décoiffé, ô gué, ô gué.
Il potassait à la chandelle, ô gué, ô gué, des traités de maintient sexuel, ô gué, ô gué.
Et sur les femmes nues des musées, ô gué, ô gué, faisait le brouillon de ses baisers, ô gué, ô gué.
6
G C F C Am Dm G7 C
Petit à petit, ô gué, ô gué, on a tout su de lui, ô gué, ô gué.
C C#dim G7 C Bbdim G7
On a su qu’il était enfant de la patrie, qu’il était incapable de risquer sa vie
C C#dim G7
Pour cueillir un myosotis à une fille, Corne d’Aurochs.
Qu’il avait un petit cousin, ô gué, ô gué, haut placé chez les argousins, ô gué, ô gué,
Et que les jours de pénurie, ô gué, ô gué, il prenait ses repas chez lui, ô gué, ô gué.
Parc’que c’était à un allemand, ô gué, ô gué, qu’on devait le médicament, ô gué, ô gué.
Parc’que c’était à un allemand, ô gué, ô gué, qu’on devait le médicament, ô gué, ô gué.
Alors, sa veuve en gémissant, ô gué, ô gué, coucha avec son remplaçant, ô gué, ô gué.
Alors, sa veuve en gémissant, ô gué, ô gué, coucha avec son remplaçant, ô gué, ô gué.
7
2/4 pompe Tempo moyen
A A+ D E A D A E
Un bon petit diable à la fleur de l’âge, la jambe légère et l’œil po—lis--son,
A A+ D E A F#m Bm E A
Et la bouche pleine de joyeux ramages allait à la chasse aux pa----pi---llons
A A+ D E A D A E
Comme il atteignait l’orée du village, filant sa quenouille, il vit Cendrillon
A A+ D E A F#m Bm E A
Il lui dit : « Bonjour, que Dieu te ménage, j’t’ emmène à la chasse aux pa----pi----llons. »
A7 D A7 D A7 D A7 D
Cendrillon, ravie de quitter sa cage, met sa robe neuve et ses bottillons,
F#7 Bm F#7 Bm F#m G#7 C# Ddim
Et, bras dessus, bras dessous vers les frais bocages, ils vont à la chasse aux papillons.
E
Ils ne savaient pas que sous les ombrages se cachait l’amour et son aiguillon,
Et qu’il transperçait les cœurs de leur âge, les cœurs des chasseurs de papillons
Quand il se fit tendre elle lui dit : « J’présage qu’c’est pas dans les plis de mon cotillon,
Ni dans l’échancrure de mon corsage qu’on va-t-à la chasse aux papillons. »
Sur sa bouche en feu qui criait : « Soit sage ! », il posa sa bouche en guise de bâillon
Et c’fut l’plus charmant des remue-ménages qu’on ait vus d’mémoire de papillon.
Un volcan dans l’âme, ils r’ vinrent au village en se promettant d’aller des millions
Des milliards de fois et même davantage, ensemble à la chasse aux papillons.
E A A+ D E A D A E
Mais tant qu’ils s’aimeront, tant que les nuages porteurs de chagrin les épargneront,
E A A+ D E A G#7 C#
Il fera bon voler dans les frais bocages, ils feront pas la chasse aux papillons,
D A E A E A
Pas la chasse aux pa --pi -- llons !
8
Pompe Tempo Moyen
A
A7
Au marché de Brive La Gaillarde, à propos de bottes d’oignons,
D E A F#m B7
Quelques douzaines de gaillardes se crêpaient un jour le chignon.
E7 A A7
À pied, à cheval, en voiture, des gendarmes mal inspirés,
D E A Bm E A
Vinrent pour tenter l’aventure d’interrompre l’échauffourée.
Or, sous tous les cieux, sans vergogne, c’est un usage bien établi,
Dès qu’il s’agit d’rosser les cognes tout le monde se réconcilie.
Ces furies, perdant toute mesure, se ruèrent sur les guignols
Et donnèrent, je vous l’assure, un spectacle assez croquignol.
9
Le Vent
Am F
Si, par hasard, sur l’pont des Art,
E7
Tu croises le vent, le vent fripon,
Am E7 Am
Prudence, prends garde à ton jupon !
Am F
Si, par hasard, sur l’pont des Art,
E7
Tu croises le vent, le vent maraud,
Am E7 Am
Prudence, prends garde à ton chapeau !
Am
Les jean-foutre et les gens probes médisent du vent furibond
Dm Am Dm Am E
Qui rebrousse les bois, détrousse les toits, retrousse les ro-- bes…
Am A7
Les jean-foutre et les gens probes, le vent, je vous en réponds,
Dm Am Si E
S’en soucie, et c’est justice, comme de colin-tampon !
Bien sûr, si l’on ne se fonde que sur ce qui saute aux yeux,
Le vent semble une brute raffolant de nuire à tout l’monde…
Mais une attention profonde prouve que c’est chez les fâcheux
Qu’il préfère choisir les victimes de ses petits jeux !
10
2/4 pompe tempo rapide
riff1 (facultatif): riff2
4 2
4 2 0
4 0 0
4 2 0 4 2 0
A E7 A E7 A E7 A A+
Monseigneur l’astre solai--re, comme je n’l’admire pas beaucoup,
D E A F#7
M’enlève son feu, oui mais d’son feu, moi j’m’en fous,
Bm E7 F#7
J’ai rendez-vous avec vous !
Bm F#7 Bm riff1
La lumière que je préfère c’est celle de vos yeux jaloux,
F#7 Bm E E7 A riff2
Tout le restant m’indiffère, j’ai rendez-vous avec vous !
11
Capo 1ère case. 3/4 cordes battues
Bm F# F#7
Les gens qui voient de travers pensent que les bancs verts qu’on voit sur les trottoirs
Bm
Sont faits pour les impotents ou les ventripotents.
Am E E7
Mais c’est une absurdité, car, à la vérité, ils sont là, c’est notoire,
C D → glissando → D (14eme case)
Pour accueillir quelque temps les amours débutant’s
Em Bm
Les amoureux qui s’bécottent sur les bancs publics,
Bbdim Bm
Bancs publics, bancs publics,
C G D7 G
En s’foutant pas mal du r’gard oblique des passants honnêtes,
Em Bm
Les amoureux qui s’bécottent sur les bancs publics,
Bbdim Bm
Bancs publics, bancs publics,
Am G
En s’disant des « Je t’aime ! » pathétiques,
D7 G
Ont des p’tites gueules bien sympathiques !
12
Quand la sainte famille Machin croise sur son chemin deux de ses malappris
Elle leur décoche hardiment des propos venimeux…
N’empêche que toute la famille (le père, la mère, la fille, le fils, le Saint-Esprit)
Voudrait bien, de temps en temps, pouvoir s’conduire comme eux.
Quand les mois auront passé, quand seront apaisé leurs beaux rêves flambants,
Quand leur ciel se couvrira de gros nuages lourds,
Ils s’apercevront, émus, qu’c’est au hasard des rues sur un d’ces fameux bancs,
Qu’ils ont vécu le meilleur morceau de leur amour…
13
Capo 2ème case. 3/4
A E A
Dictes-moy où, n’en quel pays, est Flora, la belle romaine,
A E A
Archpiada, née Thais, qui fut sa cousine germaine.
D C#m F#
Écho, parlant quand bruyt on maine dessus rivière ou sus étstan,
Bm A E F#
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Bm A E A
Qui beauté eut trop plus qu’humaine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Où est la très sage Hélois pour qui fut chastré et puis moyne
Pierre Esbaillart à Sainct-Denys ? Pour son amour eut cest essoyne.
Semblablement, où est la royne qui commanda que Buridan
Fut jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Fut jeté en un sac en Seine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Instrumental
D C#m F#
Prince, n’enquerez de sepmaine où elles sont ne de cest an,
Bm A E F#
Que ce refrain ne vous remaine ? Mais où sont les neiges d’antan !
Bm A E F →Glissando → A
Que ce refrain ne vous remaine ? Mais où sont les neiges d’antan !
14
4/4 Pompe. On peut jouer jazzy au médiator
A
Bm E A
Hé ! donne-moi ta bouche, hé ! ma jolie fraise !
D E A
L’aube a mis des fraises plein notre horizon.
A7 F#m Bm
Gardes tes dindons, moi mes porcs, Thérèse,
D E A
Ne r’pousse pas du pied mes p’tits cochons.
D A E7 A
Va, comme hier ! comme hier ! comme hier !
D A F#m B7 E7
Si tu ne m’aimes point, c’est moi qui t’aim’rons.
D Bm A
L’un tient le couteau, l’autre la cuiller :
F# Bm E A
La vie, c’est toujours les mêmes chansons.
15
4/4 Pompe tempo assez rapide
Intro: C
1 2 2 1 0
2 0
3 2 0
3
G G7 C
Margoton, la jeune bergère, trouvant dans l’herbe un petit chat
Am D7 G
Qui venait de perdre sa mère, l’adopta
G7 C
Elle entrouvre sa collerette et le couche contre son sein,
Am D7 G7 C
C’était tout c’qu’elle avait, pauvrette, comme coussin…
Am Em Am Em
Le chat, la prenant pour sa mère, se mit à téter, tout de go,
Am Em Am
Émue, Margot le laissa faire, brave Margot !
Em Am Em
Un croquant, passant à la ronde, trouvant le tableau peu commun,
Am Em D7 G
S’en alla le dire à tout le monde et, le lendemain…
G7 C (SA) C
Quand Margot dégrafait son corsa— a---ge
Cdim C
Pour donner la gougoutte à son chat
C A7 Dm G7
Tous les gars, tous les gars du villa---ge
C G#7 C
Étaient là, la la la la la la la, étaient là, la la la la la la la,
G G7 C (SA) C
Et Margot qui était simple et très sa-- a -- ge,
Cdim C
Présumait qu’c’était pour voir son chat
C A7 Dm G7
Qu’tous les gars, tous les gars du villa----ge
C G#7 C
Étaient là, la la la la la la la, étaient là, la la la la la la la,
16
L’maître d’école et ses potaches, le maire, le bedeau, le bougnat
Négligeaient carrément leurs tâches pour voir ça…
Le facteur, d’ordinaire si preste, pour voir ça, ne distribuait plus
Les lettre que personne, au reste, n’aurait lues…
Pour voir ça, Dieu le leur pardonne, les enfants de chœur, au milieu
du saint sacrifice abandonnent le saint lieu…
Les gendarmes, même les gendarmes, qui sont par nature si ballots
Se laissaient toucher par les charmes du joli tableau…
Mais les autres femmes de la commune, privées de leurs époux, de leurs galants,
Accumulèrent la rancune, patiemment…
Puis, un jour, ivres de colère, elles s’armèrent de bâtons
Et, farouches, elles immolèrent le chaton…
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Capo 1ère case. 6/8 pompe
Am
Avec une bêche à l’épaule, avec à la lèvre un doux chant, avec à la lèvre un doux chant,
Dm G7 C Dm7 E7
Avec à l’âme un grand courage, il s’en allait trimer aux champs.
Am Dm6 E7 Am
Pauvre Martin, pauvre misère,
Bb E7 Am
Creuse la terre, creuse le temps !
Pour gagner le pain de sa vie, de l’aurore jusqu’au couchant, de l’aurore jusqu’au couchant,
Il s’en allait bêcher la terre, en tous les lieux, par tous les temps.
Sans laisser voir sur son visage, ni l’air jaloux, ni l’air méchant, ni l’air jaloux, ni l’air méchant,
Il retournait le champ des autres, toujours bêchant, toujours bêchant.
Et quand la mort lui a fait signe de labourer son dernier champ, de labourer son dernier champ,
Il creusa lui-même sa tombe, en faisant vite, en se cachant.
18
6/8 pompe tempo moyen
A Adim A F# Bm E7 A
Il suffit de passer le pont, c’est tout de suite l’aventure,
F#m Bm E E+ A
Laisse-moi tenir ton jupon, j’t’emmène visiter la nature.
A Adim A F# Bm E7 A
L’herbe est douce à Pâques fleuries, jetons mes sabots, tes galoches,
F#m Bm E E+ A
Et, légers comme des cabris, courrons après les sons de cloches !
D A7 D A7
Dinn, din , don! les matines sonnent en l’honneur de notre bonheur,
D A7 D E E+
Ding, ding, dong ! faut l’dire à personne : j’ai graissé la patte au sonneur.
C Cdim C A Dm G7 C
On n’a plus rien à se cacher, on peut s’aimer comme bon nous semble
Am Dm G7 C
Et, tant mieux si c’est un péché : nous irons en enfer ensemble !
Am Dm G7 C
Il suffit de passer le pont, laisse-moi tenir ton jupon,
Am Dm G7 C
Il suffit de passer le pont, laisse-moi tenir ton jupon.
19
6/8
Intro C Am Dm G7 →
→C Am Dm G7 C Am Dm
La cane de Jeanne est morte au gui l’an neuf
G7 C Am Dm G7 C
Elle avait fait la veille, merveille ! Un œuf.
B7 Em B7 Em E7 Am
La cane de Jeanne est morte sur son œuf
B7 Em F#7 B7 Em Am → Dm G7 →
Et dans son beau costume de plumes, tout neuf !
→ C
La cane de Jeanne ne laissant pas de veuf,
C’est nous autres qui eûmes les plumes, et l’œuf !
20
3/4. Pompe basse sur le 3ème temps.
Intro: Riff :
Dm
0 2 2 0 2 3 0 2 3 3 5 5 3 0 2 2 3 2 0
3 3 3 3 3 2 0 2 0 0 0 2 3
4 0 2 4
Dm C Bb A7 Dm
On les r’trouve en raccourci dans nos p’tites amours d’un jour
Dm C Bb A7 Dm
Toutes les joies, tous les soucis des amours qui durent toujours.
D7 Gm Bb C F
C’est là l’sort de la marine et de toutes nos p’tites chéries,
Dm Gm Bb A Riff → → →
On accoste. Vite, un bec ! pour nos baisers, l’corps avec.
→ → Dm
Et les joies, et les bouderies, les fâcheries, les bons retours,
Y’a tout ça en raccourci des, grands amours dans nos p’tits.
Instrumental
Y’a dans la chambre une odeur d’amour tendre et de goudron.
Ça vous met la joie au cœur, la peine aussi, et c’est bon.
D7 Gm Bb C F
Toutes les joies, tous les soucis des amours qui durent toujours.
Dm Gm Dm A Dm A Dm
On les r’trouve en raccourci dans nos p’tites amours d’un jour
21
4/4 Arpèges
Riff1: Riff2 :
2 2 0 0 2 3 2 0
3 2 0 3 2 0
Am Dm
Rien n’est jamais acquis à l’homme, ni sa faute,
E7 Am
Ni sa faiblesse, ni son cœur, et quand il croit
D F7 E7 Riff1
Ouvrir ses bras, son ombre est celle d’une croix.
Am Dm G7
Et quand il croit toucher son bonheur, il le broie,
Do Am E7
Sa vie est un étrange et douloureux divorce :
-----Riff2-------→Am
Il n’y a pas d’amour heureux.
22
Les Sabots D’Helene
Am E Am F E7
« Ne cherche plus longtemps de fontaine, toi qui as besoin d’eau,
Am E Am D7 G C
Ne cherche plus, aux larmes d’Hélène vas t’en remplir ton seau ! »
23
Capo 3ème case. 3/4 flat picking + liaisons
Am E Am
Elle est à toi cette chanson, toi, l’auvergnat qui, sans façon,
E Am G Do →Am
M’as donné quatre bouts de bois quand, dans ma vie, il faisait froid.
Am E Am
Toi qui m’as donné du feu, quand les croquantes et les croquants,
E Am G Do
Tous ces gens bien intentionnés, m’avaient fermé la porte au nez.
F G Do Am Dm E Am
Ce n’était rien qu’un feu de bois mais il m’avait chauffé le corps,
F Am F E →
Et dans mon âme il brûle encore à la manière d’un feu de joie !
Am E Am
Toi, l’auvergnat, quand tu mourras, quand le croque-mort t’emportera,
Dm E Am
Qu’il te conduise à travers ciel, au père éternel.
Elle est à toi, cette chanson, toi, l’hôtesse qui, sans façon,
M’as donné quatre bouts de pain quand, dans ma vie il faisait faim.
Toi, qui m’ouvris ta huche quand les croquantes et les croquants,
Tous ces gens, bien intentionnés, s’amusaient à me voir jeûner.
Elle est à toi, cette chanson, toi, l’étranger qui, sans façon,
D’un air malheureux, m’as souri, lorsque les gendarmes m’ont pris.
Toi, qui n’as pas applaudi quand les croquantes et les croquants,
Tous ces gens bien intentionnés, riaient de me voir emmener !
24
24 Pompe.
Intro: → D → D (→ = la, si, do#, ré corde de A et de D)
→D F#7 Bm
J’ai tout oublié des campagnes d ‘Austerlitz et de Waterloo,
G A7 F#7 Bm E7 A7 D E7
D’Italie, de Prusse et d’Espagne, de Pontoise et de Landernau.
A D E
Jamais de la vie on ne l’oubliera,
A F#m C#m
La première fille qu’on a pris dans ses bras,
D C#m F#m Bm C#7
La première étrangè---re à qui l’on a dit « tu »
F#m Bm E7
Mon cœur, t’en souviens-tu, comme elle nous était chère.
A D E
Qu’elle soit fille honnête ou fille de rien,
A F#m C#m
Qu’elle soit pucelle ou qu’elle soit putain,
D C#m F#m Bm C#7
On se souvient d’el --- le, on s’en souviendra
F#m E A → D
La première fille qu’on a pris dans ses bras !
25
4/4 Arpèges.
Intro: E Am Riff1 Riff1 Final
12 10 12 8 7 8 5 0 0 0 0 0 12
13 12 13 10 8 10 6 0 2 3 1 0 1 13
1 2 2 2 14
2 2 3 2 0
2 0 3 2 0
0 0
Am Dm
Par le petit garçon qui meurt près de sa mère,
E7 Am
Tandis que des enfants s’amusent au parterre,
D7 F E7 Riff1 Am
Et par l’oiseau blessé qui ne sait pas comment,
Dm G7
Son aile, tout à coup, s’ensanglante et descend,
C Am E7
Par la soif et la faim, et le délire ardent
→ Riff2 → Am
Je vous salue, Marie.
26
4/4 Pompe tempo Rapide
Intro: mélodie des dex dernières strophes du couplet
C#7 A
0 0 2 3 2 0 2 4 5 7 7 2 4 5
2 2 3 3 3 6 6 2 2 3 2 0 0
6 6 6 2 1 2
6 6 4 4
4 4 0
4 4
A A+ D E A
Gastibelza, l’homme à la carabine chantait ainsi :
A+ D E A
« Quelqu’un a-t-il connu Doña Sabine, quelqu’un d’ici ?
Em F#m Bm C#7 C#7 C#7
Dansez, chantez, villageois, la nuit gagne le mont Falu,
F#m Bm E7 A
Le vent qui vient à travers la montagne me rendra fou ! »
« Vraiment, la reine eut près d’elle été laide, quand, vers le soir,
Elle passait sur le pont de Tolède en corset noir.
Un chapelet du temps de Charlemagne ornait son cou,
Le vent qui vient à travers la montagne me rendra fou ! »
27
4/4 : sur les couplets un battement par temps, sur les refrains pompe tempo rapide
→ D Em* A7 D
Quand l’jour de gloire est arrivé, *
G A7 D
Comme tous les autres étaient canés,
D7 G F# Bm
Moi seul connus le déshonneur
Em A Dm riff
De n’pas être mort au champ d’honneur.
Dm A7
Je suis d’la mauvaise herbe braves gens, braves gens,
Dm
C’est pas moi qu’on rumine, et c’est pas moi qu’on met en gerbe.
A7
La mort faucha les autres braves gens, braves gens,
Dm
Elle me fit grâce à moi ; c’est immoral mais c’est comme ça !
Gm C7 F Gm A7 Dm
La la la la la la la la La la la la la la la la la
Bb A7 Dm
Et je m’demande pourquoi, Bon Dieu, ça vous dérange que j’vive un peu
Bb A7 Dm
Et je m’demande pourquoi, Bon Dieu, ça vous dérange que j’vive un peu.
28
La fille à tout l’monde a bon cœur,
Elle me donne, au petit bonheur,
Les p’tits bouts de sa peau, bien cachés,
Que les autres n’ont pas touché.
29
4/4 Pompe Tempo Moyen (En C#)
F, G A, D, G, C
C G G7 C
Jamais sur terre il n’y eut d’amoureux plus aveugle que moi dans tous les âges,
C7 F G G7 C
Mais faut dir’ qu’je m’étais crevé les yeux en regardant de trop près son corsa--ge…
G C
Une jolie fleur dans une peau d’vache, une jolie vache déguisée en fleur,
A7 Dm G7 C
Qui fait la belle et qui vous attache, puis, qui vous mène par le bout du cœur…
30
4/4 Pompe tempo rapide
G G7 C D7 G
Ci-gît au fond de mon cœur une histoire ancienne,
G7 C D7 G
Un fantôme, un souvenir d’une que j’aimais,
G7 C D7 G
Le temps, à grands coups de faux, peut faire des siennes,
G7 C D G
Mon bel amour dure encore, et c’est à jamais !
G7 C D7 G Em Am D7 G
J’ai perdu la tramontane en trouvant Margot, princesse vêtue de laine, déesse en sabots.
Em Am D7 G Em Am D7 G
Si les fleurs le long des routes s’mettaient à marcher, c’est à la Margot, sans doute, qu’elles feraient songer.
C F# Bm C F# Bm C F# Bm A A7 D
J’lui ai dit : De la Madone tu es le por -- trait ! Le Bon Dieu me le pardonne, c’était un peu vrai.
G7 C D7 G Em Am D7 G
Qu’il me le pardonne ou non, d’ailleurs, je m’en fous, j’ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou !
La mignonne allait aux vêpres, se mettre à genoux, alors, j’ai mordu ses lèvres pour savoir leur goût…
Elle m’a dit, d’un ton sévère : Qu’est-ce que tu fais là ? Mais elle m’a laissé faire, les filles, c’est comme ça…
J’lui ai dit : Par la Madone, reste auprès de moi ! Le Bon Dieu me le pardonne, mais chacun pour soi
Qu’il me le pardonne ou non, d’ailleurs, je m’en fous, j’ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou !
C’était une fille sage, à bouche que veux-tu, j’ai croqué dans son corsage les fruits défendus
Elle m’a dit, d’un ton sévère : Qu’est-ce que tu fais là ? Mais elle m’a laissé faire, les filles, c’est comme ça…
Puis j’ai déchiré sa robe sans l’avoir voulu, le Bon Dieu me le pardonne, je n’y tenais plus !
Qu’il me le pardonne ou non, d’ailleurs, je m’en fous, j’ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou !
J’ai perdu la tramontane en perdant Margot, qui épousa, contre son âme, un triste bigot…
Elle doit avoir, à l’heure, à l’heure qu’il est, deux ou trois marmots qui pleurent pour avoir leur lait…
Et, moi, j’ai tété leur mère longtemps avant eux, le Bon Dieu me le pardonne, j’étais amoureux !
Qu’il me le pardonne ou non, d’ailleurs, je m’en fous, j’ai déjà mon âme en peine, je suis un voyou !
31
Capo 1ère case. 4/4 Pompe tempo moyen ou jouer jazzy en battements rapides
G
Elle avait la taille faite au tour, les hanches pleines
Bm F#
Et chassait l’mâle aux alentours de la Madeleine,
A7 Bm
À sa façon de m’dire : « Mon rat, est-ce que ça te tente ? »
C G D7 G
Je compris qu’j’avais affaire à une débutan--an---te.
32
4/4
G D7 G D7 G D7 C D7
En ce temps là, je vivais dans la lune, les plaisirs d’ici bas m’étaient tous défendus.
G D7 G D7 C D7 G
Je semais des violettes et chantais pour des prunes et tendais la patte aux chats perdus.
G Mim Si7
Ah, ah, ah, ah, putain de toi !
C D7 G
Ah, ah, ha, ha, ah, pauvre de moi !
Un jour de pluie, v’la qu’on frappe à ma porte, je m’empresse d’ouvrir ; sans doute un nouveau chat.
Nom de Dieu l’beau félin que l’orage m’apporte, c’était toi, c’était toi, c’était toi !
Les yeux fendus et couleur de pistache, tu as posé, sur mon cœur, ta patte de velours,
Fort heureusement pour moi, t’avais pas de moustaches et ta vertu ne pesait pas trop lourd !
Aux quatre coins de ma vie de bohème tu as promené, tu as promené le feu de tes vingt ans,
Et pour moi, pour mes chats, mes fleurs et mes poèmes, c’était toi la pluie et le beau temps.
Mais le temps passe et fauche à l‘aveuglette ; notre amour mûrissait à peine que, déjà,
Tu brûlais mes chansons, crachais sur mes poèmes et faisais des misères à mes chats.
Le comble, enfin, misérable salope, comme il n’restait plus rien dans le garde manger,
Tu as couru, sans vergogne, et pour une escalope, te jeter dans le lit du boucher !
C’était fini, t’avais passé les bornes, et r’nonçant aux amours frivoles d’ici-bas,
J’suis r’monté dans la lune en emportant mes cornes, mes chansons et mes fleurs et mes chats !
33
Je Me Suis Fait Tout Petit
Am Dm E E7 Am
Je n’avais jamais ôté mon chapeau devant person--ne…
Dm E F E E7 Am
Maintenant je rampe et je fais le beau quand elle me so--nne
A7 Dm E E7 Am
J’étais chien méchant… ell’ me fait manger dans une menot--te
Dm E F E E7 Am
J’avais des dents de loup… je les ai changées pour des quenot--tes !
B7 E7
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée
Am G7 C E7
Qui ferme les yeux quand on la couche,
Am B7 E7
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée
Am C F E7 Am
Qui fait « Maman !» quand on la tou-------che
Liaison = intro
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui ferme les yeux quand on la couche,
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui fait « Maman !» quand on la touche
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui ferme les yeux quand on la couche,
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui fait « Maman !» quand on la touche
Tous les somnambules, tous les mages m’ont dit, sans malice,
Qu’en ses bras en croix je subirai mon dernier supplice
Il en est de pires, il en est d’meilleurs, mais, à tout prendre,
Qu’on se pende ici, qu’on se pende ailleurs…S’il faut se pendre.
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui ferme les yeux quand on la couche,
Je m’suis fait tout p’tit devant un’ poupée qui fait « Maman !» quand on la touche
34
4/4 pompe ou battement manouche. Tempo Rapide.
La liaison entre les couplets se joue soit comme l’intro soit : D SA→gl→Em A7
D Adim Em A7 (X3)
D
Quand j’ai couru chanter ma p’tit’ chanson pour Marinette,
D7
La belle, la traîtresse était allée à l’Opéra…
G A7 D B7
Avec ma p’tit’ chanson, j’avais l’air d’un con, ma mère,
Em A7 D Adim Em A7 (X2)
Avec ma p’tit’ chanson, j’avais l’air d’un con.
35
Capo 2ème case. 4/4 Pompe. Tempo Rapide sauf lignes (*) 1 battement par temps
D B7 E7 A7 D B7 E7 A7
J’ai plaqué mon chêne comme un saligaud, mon copain, le chêne, mon alter ego.
B7 Em Bm F#7 (*)
On était du même bois, un peu rustique, un peu brut
Bm F#7 Em A7 (*)
Dont on fait n’importe quoi sauf naturellement des flûtes
D B7 E7 A7 D B7 E7 A7
J’ai maint’nant des frênes, des arbres de Judée, tous de bonne graine, de haute futaie,
B7 Em Bm F#7 (*)
Mais toi, tu manques à l’appel, ma vieille branche de campagne,
Bm F#7 A7 D E7 (*)
Mon seul arbre de noël, mon mât de cocagne.
A
Auprès de mon arbre, je vivais heureux
D A F#m Bm E
J’aurais jamais dû m’éloigner de mon arb-re,
A
Auprès de mon arbre, je vivais heureux
D A F#m Bm E7 A A7
J’aurais jamais dû le quitter des yeux.
Je suis un pauv’ type, j’aurai plus de joie, j’ai cassé ma pipe, ma vieille pipe en bois
Qui avait fumé sans s’fâcher, sans jamais m’brûler la lippe,
L’ tabac d’la vache enragée dans sa bonne vieille tête de pipe.
J’ai des pipes d’écume, ornées de fleurons, de ces pipes qu’on fume en levant le front,
Mais j’retrouv’rai plus, ma foi, dans mon cœur ni sur ma lippe
Le goût d’ma vieille pipe en bois, sacré nom d’une pipe !
36
Le surnom d’infâme me va comme un gant, d’avec ma femme j’ai foutu le camp,
Parce que depuis tant d’années c’était pas une sinécure
De lui voir tout l’temps le nez au milieu de la figure.
Je bas la campagne pour dénicher la nouvelle compagne valant celle-là
Qui, bien sûr, laissait beaucoup trop de pierres dans les lentilles
Mais se pendait à mon cou quand j’perdais mes billes.
J’avais une mansarde pour tout logement avec des lézardes sur le firmament
Je l’savais par cœur depuis, et, pour un baiser la course,
J’emmenais les belles de nuit faire un tour sur la grande ourse.
j’habite plus d’mansarde, il peut, désormais, tomber des hallebardes, je m’en bats l’œil, mais
Mais, si quelqu’un monte aux cieux moins que moi, j’y paie des prunes,
Y’a cent sept ans, qui dit mieux, qu’ j’ai pas vu la lune !
37
Pompe 4/4 tempo moyen Capo 2 ème case
A A7 D E7 A
Je serai triste comme un saule , quand le dieu qui partout me suis
A A7 D E7 A
Me dira, la main sur l’épaule : « Vas-t-en voir là-haut si j’y suis ! »
D A F#m B7 E
Alors, du ciel et de la terre, il me faudra faire mon deuil,
A A7 D C#7 F#m E A D E
Est-il encore debout le chêne , ou le sapin de mon cercueil ?
A A7 D C#7 F#m E A
Est-il encore debout le chêne , ou le sapin de mon cercueil ?
Changement de ton : G G
C C7 F G7 C
Dieu veuille que ma veuve s’alarme en enterrant son compagnon,
C C7 F G7 C
Et qu’ pour lui fair’ verser des larmes il n’y ait pas besoin d’oignon…
F C Am D7 G
Qu’elle prenne en secondes noces un époux de mon acabit :
C C7 F E7 Am G C F G
Il pourra profiter d’mes bottes, et d’mes pantoufles et d’mes habits.
C C7 F E7 Am G C
Il pourra profiter d’mes bottes, et d’mes pantoufles et d’mes habits.
Qu’il boiv’ mon vin, qu’il aime ma femme, qu’il fume ma pipe et mon tabac,
Mais que jamais - mort de mon âme ! – jamais il ne fouette mes chats…
Quoique je n’ai’ pas un atome, une ombre de méchanceté
S’il fouette’ mes chats, y’a un fantôme qui viendra le persécuter
S’il fouette’ mes chats, y’a un fantôme qui viendra le persécuter
38
3/4 Pompe,Basse sur le 3ème temps
Dm C
Les croquants vont en ville, à cheval sur leurs sous
Cm Bb
Acheter des pucelles aux saintes bonnes gens,
Bbm A7 Dm C F A7
Les croquants leur mettent à prix d’argent, la main dessous, la main dessus.
Dm C
Mais la chair de Lisa, la chair fraîche de Lison,
Cm Bb
Que les culs cousus d’or se fassent une raison
Bbm A7 Dm A7 E7 A7
C’est pour la bouche du premier venu qui a les yeux tendres et les mains nues…
D F#7 Bm E7 A7
Les croquants, ça les attriste, ça les étonne, les étonne,
D Bm A7 D G F#7
Qu’une fille, une fille belle comme ça s’abandonne, s’abandonne
Bm A7 B7 E7 A7 D A D
Au premier ostrogoth venu : les croquants ça tombe des nues.
Les filles de bonnes mœurs, les filles de bonne vie, qui ont vendu leur fleurette à la foire à l’encan,
Vont s’vautrer dans la couche des croquants, quand les croquants en ont envie…
Mais la chair de Lisa, la chair fraîche de Lison que les culs cousus d’or se fassent une raison !
N’a jamais accordé ses faveurs a contre-sous, à contrecœur…
Les filles de bonne vie ont le cœur consistant et la fleur qu’on y trouve est garantie longtemps,
Comme les fleurs en papier des chapeaux, les fleurs en pierre des tombeaux…
Mais le cœur de Lisa, le grand cœur de Lison aime faire peau neuve avec chaque saison :
Jamais deux fois la même couleur, jamais deux fois la même fleur…
39
Accomp. Libre sur les 2 premières phrases,
puis rythmé sur les deux suivantes (Pompe Tempo moyen)
A D A D E E7 A
Venez, vous dont l’œil étincel---le, pour entendre une histoire encore,
A7 D
Approchez : je vous dirai celle de Dôna Padilla del Flor.
E A E F#
Elle était d’Alanje, où s’entassent les collines et les halliers.
Bm E A F# Bm E A
Enfants, voici les bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers !
Il était laid, les traits austères, la main plus rude que le gant,
Mais l’amour a bien des mystères et la nonne aima le brigand,
On voit des biches qui remplacent leur beau cerf par des sangliers,
Enfants, voici les bœufs qui passent, cachez vos rouges tabliers !
40
Capo 1ére case.2/4 Pompe rapide
0 2 3 2 0 3 2 0 3
3 3 3
C
C Am D7 G7 → C
Voir le nombril d’la femme d’un flic n’est certainement pas un specta -- cle
Am D7 G
Qui, du point de vue de l’esthétique, puisse vous élever au pina -- cle,
A7 Dm G+ C
Il y eut pourtant dans l’vieux Paris, un honnête homme sans mali---i---ce
A7 Dm G7 C
Brûlant d’contempler le nombril d’la femme d’un agent de poli—-i-—ce.
« - Mon père a vu, comme je vous vois, des nombrils de femmes de gendarmes,
Mon frère a goûté plus d’une fois d’ceux des femmes d’inspecteurs les charmes…
Mon fils vit l’nombril d’la souris d’un ministre de la justice…
Et moi j’n’ai même pas vu l’nombril d’la femme d’un agent de police… »
41
Jouer en picking. Capo 2ème case
A F#m D E7 A F#m B7 E7
Lé—an--dre, le sot, Pierrot qui d’un saut de pu-------ce
A F#m D E7 A F#m E7 A
Franchit le buisson, Cassandre sous son capu----------ce.
C#m G# C#m G#
Do, mi, sol, mi, fa, tout ce monde va, rit, chante
Bm F# F#m E7 ➔ A
Et danse devant une frêle enfant, méchante,
Dont les yeux pervers, comme les yeux verts des chattes
Gardent leurs appâts et disent : « À bas les pattes ! ».
Transition : A
5 6 3 5 2 3 0 2
42
Arpèges rapides en ralentissant en fin de strophe.
C F7M Am6 D7 G
Léandre, le sot, Pierrot qui d’un saut de pu-------ce
C F7M Am6 G7 C
Franchit le buisson, Cassandre sous son capu----------ce.
Em Am G B
Do, mi, sol, mi, fa, tout ce monde va, rit, chante
Bb A Am G ➔ C
Et danse devant une frêle enfant, méchante,
Dont les yeux pervers, comme les yeux verts des chattes
Gardent leurs appâts et disent : « À bas les pattes ! ».
Refrain instrumental : Em Am G B Bb A Am G → C
43
Oncle Archibald
D
Oh, vous, les arracheurs de dents,
G A D D7
Tous les cafards, les charlatans, les prophè------tes,
G
Comptez plus sur oncle Archibald
F# Bm G A D G A D
Pour payer les violons du bal à vos fê------tes, à vos fê-----tes.
Oncle Archibald, d’un ton gouailleur, lui dit : « Va-t’en faire prendre ailleurs ton squelette…
Fi ! Des femelles décharnées !
Vive les belles un tantinet rondelettes ! Rondelettes ! »
Lors, montant sur ses grands chevaux, la Mort brandit la longue faux d’agronome
Qu’elle serrait dans son linceul,
Et faucha d’un seul coup, d’un seul, le bonhomme… le bonhomme…
Comme il n’avait pas l’air content, elle lui dit : « Ça fait longtemps que je t’aime…
Et notre hymen à tous les deux
Était prévu depuis le jour de ton baptême… ton baptême… »
« Nul n’y contestera tes droits, tu pourras crier : Vive le roi ! sans intrigue…
Si l’envie te prend de changer,
Tu pourras crier sans danger : Vive la Ligue ! Vive la Ligue !
« Ton temps de dupe est révolu, personne ne se payera plus sur ta bête…
Les « Plaît-il, maître ? » auront plus cours,
Plus jamais tu n’auras à courber la tête… ber la tête… »
44
4/4 Pompe. Tempo Rapide Capo 1ère case
F# Bm A D G D
J’avais l’plus bel amandier du quartier,
Bm A D G D
J’avais l’plus bel amandier du quartier
C
Et pour la bouche gourmande des filles du monde entier,
F Bb G F# Bm A, G, F#,
J’faisais pousser mes amandes : le beau, le joli métier !
45
2/4 Marche tempo moyen. Un battement par temps, puis arpèges lents à partir du C#7
F#m E A F#m D E A
Mari---age d’amour , maria--ge d’argent,
F#m D E A
J’ai vu se marier toutes sortes de gens :
C#7 D7
Des gens de basse source et des grands de la terre,
Bm G#7 C#7
De prétendus coiffeurs, de soi-disant notaires.
46
Intro : Arpège descendant
Au bois d’Vincennes, y’a des petites fleurs, y’a des petites fleurs,
Y’a des copains au, au bois d’mon cœur, au, au bois d’mon cœur.
Quand y’a plus d’vin dans mon tonneau, quand y’a plus d’vin dans mon tonneau,
Dans mon tonneau, ils n’ont pas peur de boire mon eau, de boire mon eau.
Au bois d’Meudon, y’a des petites fleurs, y’a des petites fleurs,
Y’a des copains au, au bois d’mon cœur, au, au bois d’mon cœur.
Au bois d’Saint-Cloud, y’a des petites fleurs, y’a des petites fleurs,
Y’a des copains au, au bois d’mon cœur, au, au bois d’mon cœur.
Chaque fois qu’je meurs, fidèlement, chaque fois qu’je meurs, fidèlement,
Fidèlement, ils suivent mon enterrement, mon enterrement.
Instrumental-----------→
Des petites fleurs, des petites fleurs
Instrumental-----------→ F7 G7 A7
Au, au bois d’mon cœur, au, au bois d’mon cœur !
47
4/4 Tempo rapide battements libres
Am Dm G7 C Enchaîné ➔
Grand-père suivait en chantant la route qui mène à cent ans,
Am Dm E S.A. Am
La mort lui fit au coin d’un bois l’coup du père François.
Am Dm G7 C
L’avait donné de son vivant tant de bonheur à ses enfants
Am Dm E S.A. Am
Qu’on fit, pour lui en savoir gré, tout pour l’enterrer.
C A A7 Dm
« Chez l’épicier, pas d’argent, pas d’épices, chez la belle Suzon, pas d’argent, pas de cuisse
E Am Dm E Am E Am
Les morts de basse condition, c’est pas de ma juridiction ! »
2/4 Libre G7
Or, j’avais hérité d’grand-père une paire de bottes pointues,
S’il y a des coups d’pied quelque part qui s’perdent, c’lui là toucha son but.
Enchaîné ➔ C G7 C
C’est depuis ce temps-là que le bon apôtre, c’est depuis ce temps-là que le bon apôtre
Libre ➔ G7 C G7 C G7 C Am Dm G7 C
Ah, c’est pas joli ! Ah, c’est pas poli ! A une fesse qui dit merde à l’au--------tre !
Enchaîné ➔ G7 C G7 A7
Bon papa, ne t’en fais pas, nous en viendrons
Dm G7 C Am Dm G7 C E
À bout de tous ces empêcheurs d’enterrer en rond
48
Le mieux à faire et le plus court, pour qu’l ’enterrement suivit son cours
Fut de borner nos prétentions à une bière d’occasion.
Contre un pot de miel, on acquit les quatre planches d’un mort, qui
Rêvait d’offrir quelques douceurs à une âme sœur,
« Chez l’épicier, pas d’argent, pas d’épices, chez la belle Suzon, pas d’argent, pas de cuisse
Les morts de basse condition, c’est pas de ma juridiction ! »
C’est depuis ce temps-là que le bon apôtre, c’est depuis ce temps-là que le bon apôtre
Ah, c’est pas joli ! Ah, c’est pas poli ! A une fesse qui dit merde à l’autre !
Le mieux à faire et le plus court, pour qu’ l’enterrement suivit son cours
Fut de porter sur notre dos le funeste fardeau.
S’il eut pu revivre un instant, Grand-père aurait été content
D’aller à sa dernière demeure comme un empereur.
« Chez l’épicier, pas d’argent, pas d’épices, chez la belle Suzon, pas d’argent, pas de cuisse
Les morts de basse condition, c’est pas de ma bénédiction ! »
C’est depuis ce temps-là que le bon apôtre, c’est depuis ce temps-là que le bon apôtre
Ah, c’est pas joli ! Ah, c’est pas poli ! A une fesse qui dit merde à l’autre !
49
3/4 battement régulier assez dynamique Tempo moyen
Faire un break à la fin des 2ème, 3ème et 4ème ligne de chaque couplet
Am G7 C Am F B7 E7
Il y’avait des temps et des temps que je n’m’étais pas servi d’mes dents
Am G7 C Am F E7 Am
Que j’mettais pas d’vin dans mon eau ni de charbon dans mon -- fourneau.
G C Am B7 E7
Tous les croqu’morts, silencieux, me dévoraient déjà des yeux,
Am D7 G7 C Am F E Am
Ma dernière heure allait sonner, c’est alors que j’ai mal -- tourné.
50
Pompe Tempo Moyen D
D Bm E7
Quand je vais chez la fleuriste, je n’achète que des lilas
A7 D B7 Em
Quand je vais chez la fleuriste, je n’achète que des lilas
A7 D Bm G A D
Si ma chanson chante triste, c’est que l’amour n’est plus là.
Des lilas, y’en avait guère, des lilas, y’en avait pas,
Des lilas, y’en avait guère, des lilas, y’en avait pas,
Z’étaient tous morts à la guerre, passés de vie à trépas.
51
Capo 2ème case
3/4, 1er temp = Basse, 2ème temps = silence, 3ème temps = aigues
Intro: Am ( Rif →)
0 0 0 1 0 0 0 0 1 0 0
1 1 3 1 0 1 1 3 1 0 1
2 2 2 2 2 2 2
2 2 2 2 2
0
0 0
Am Dm Am B7 E7 Am G F E7
Philistins, épiciers, tandis que vous caressiez -- vos femmes,
Am Dm Am B7 E7 Am
En songeant aux petits que vos grossiers appétits -- engendrent,
Dm G C Am B7 E7
Vous pensiez : « -Ils seront, menton rasé, ventre rond, notaires »,
Dm G C Am B7 E7
Mais pour bien vous punir, un jour vous voyez venir sur terre "'
Riff → Am Dm Am B7 E7 Am
Des enfants non voulus qui deviennent chevelus -- poètes.
52
3/4 tempo lent battement marqué
Intro Bm C F# Bm Bm, Bm
Bm C F# (break)
Avant de chanter ma vie, de faire des haran--gues,
Bm C F# (break)
Dans ma gueule de bois j'ai tourné sept fois ma lan--gue.
Bm C F# Bm (break)
J'suis issu de gens qui étaient pas du genre so---bre...
C F# Bm Bm, Bm
On conte que j'eus La tétée au jus d'octo----bre
53
Le Pornographe
Am B7 E7
Autrefois, quand j’étais marmot, j’avais la phobie des gros mots,
C E7
Et, quand j’pensais « Merde » tout bas, je ne le disais pas , mais
Am B7 E7
Aujourd’hui que mon gagne-pain, c’est d’parler comme un turlupin,
C E7 Am
Je n’pense plus « Merde » pardi ! Mais je le dis.
Dm Am B7 E7 Am
J’suis l’pornographe du phonographe
Dm G7 C E7 Am
Le polisson de la chanson.
54
Ma femme est, soit dit en passant, d’un naturel concupiscent
Qui l’oblige à se coucher nue sous le premier venu, mais,
Est-il permis, soyons sincère, d’en parler au café-concert
Sans dire qu’elle a, suraigu, le feu au cul
Le pornographe du phonographe
Le polisson de la chanson.
55
Capo 1ère Case
3/4 tempo moyen battement régulier
Am F G C Gm A Dm Am F B7 E
Y'a tout à l'heure quinze ans d'malheur mon vieux Léon, que tu es parti au paradis de l'accordéon
E7 Am F G C Gm A Dm Am E7 Am
Parti bon train voir si le bastringue et la java avaient gardé droit de cité chez Jéhovah
E7 Am G7 C A7 Dm G7 C F Bb Bb7 E
Quinze ans bientôt qu'musique au dos tu t'en allais mener le bal à l'amicale des feux follets
E7 Am G7 C A7 Dm G7 C F Bb E7 Am
En cet asile par Sainte Cécile pardonne-nous de n'avoir pas su faire cas de ton biniou.
C'est une erreur mais, les joueurs d'accordéon, au grand jamais on ne les met au Panthéon
Mon vieux tu as dû T'contenter du champ de navets, sans grandes pompes, et sans pompons Et sans ave
Mais les copains Suivaient l'sapin Le cœur serré. En rigolant pour faire semblant de n'pas pleurer
Et dans nos cœurs Pauvre joueur d'accordéon il fait, ma foi, beaucoup moins froid qu'au Panthéon.
Depuis mon vieux qu'au fond des cieux tu' as fait ton trou, il a coulé de l'eau sous les ponts de chez nous.
Les bons enfants De la rue de Vanves à la Gaîté, l’un comme l'autre au gré des flots furent emportés
Mais aucun d'eux n'a fait fi de son temps jadis ; tous sont restés du parti des myosotis
Tous ces pierrots ont le cœur gros mon vieux Léon en entendant le moindre chant d'accordéon.
Quel temps fait-il chez les gentils de l'au-delà ? Les musiciens ont-ils enfin trouvé le la ?
Et le p'tit bleu, est c'que ça n'le rend pas meilleur, d'être servi au sein des vignes du Seigneur ?
Si de temps en temps une dame d'antan s'laisse embrasser, sûrement papa que tu regrettes pas d'être passé
Et si l'Bon Dieu aime tant soit peu l’accordéon, au firmament tu t'plais sûrement mon vieux Léon !
56
Capo 2ème case 4/4
Arpège descendant. Tempo lent
Am
Am Dm
À l’ombre du cœur de ma mie,
Am E7 Am
À l’ombre du cœur de ma mie,
Dm
Un oiseau s’était endormi,
Am E7 Am
Un oiseau s’était endormi,
Dm
Alors qu’elle faisait semblant
C E7 Am
D’être la Belle au bois dormant.
57
4/4
C G7 C G7 C G7 C E7
En notre tour de Babel, laquelle est la plus belle, la plus aimable, parmi les femmes de nos amis ?
Am E7 F
Laquelle est notre vraie nounou, la p’tite sœur des pauvres de nous,
F E7
Dans le guignon, toujours présente, quelle est cette fée bienfaisante ?
Dm E7 Am B7 E7 Am
C’est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontran, pas la femme de Pamphile
Dm G7 C Am Dm G7 C
C’est pas la femme de Firmin, pas le femme de Germain, ni celle de Benjamin,
F G7 C A7 Dm G7 Am
C’est pas la femme d’Honoré, ni celle de Désiré, ni celle de Théophile,
Dm E7 Am E7 Am
Encore moins la femme de Nestor, non c’est la femme d’Hector !
Comme nous dansons devant le buffet, bien souvent, on a toujours, peu ou prou, les bas criblés de trous…
Qui raccommode nos malheurs de fils de toutes les couleurs,
Qui brode, divine cousette, des arcs-en-ciel à nos chaussettes ?
C’est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontran, pas la femme de Pamphile
C’est pas la femme de Firmin, pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin,
C’est pas la femme d’Honoré, ni celle de Désiré, ni celle de Théophile,
Encore moins la femme de Nestor, non c’est la femme d’Hector
Quand on nous prend la main, sacré Bon Dieu, dans un sac, et qu’on nous envoie planter des choux à la Santé,
Quelle est celle qui, prenant modèle sur les vertus des chiens fidèles,
Reste à l’arrêt devant la porte en attendant qu’on en ressorte ?
C’est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontran, pas la femme de Pamphile
C’est pas la femme de Firmin, pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin,
C’est pas la femme d’Honoré, ni celle de Désiré, ni celle de Théophile,
Encore moins la femme de Nestor, non c’est la femme d’Hector
58
Et quand l’un d’entre nous meurt, qu’on nous met en demeure de débarrasser l’hôtel de ses restes mortels,
Quelle est celle qui r’mue tout Paris pour qu’on lui fasse, au plus bas prix,
Des funérailles gigantesques, pas nationales, non, mais presque.
C’est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontran, pas la femme de Pamphile
C’est pas la femme de Firmin, pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin,
C’est pas la femme d’Honoré, ni celle de Désiré, ni celle de Théophile,
Encore moins la femme de Nestor, non c’est la femme d’Hector
Et quand vient le mois de mai, le joli mois d’aimer, que, sans écho, dans les cours, nous hurlons à l’amour,
Quelle est celle qui nous plaint beaucoup, quelle est celle qui nous saute au cou,
Qui nous dispense sa tendresse, toutes ses économies d’caresses ?
C’est pas la femme de Bertrand, pas la femme de Gontran, pas la femme de Pamphile
C’est pas la femme de Firmin, pas la femme de Germain, ni celle de Benjamin,
C’est pas la femme d’Honoré, ni celle de Désiré, ni celle de Théophile,
Encore moins la femme de Nestor, non c’est la femme d’Hector
Ne jetons pas les morceaux de nos cœurs aux pourceaux, perdons pas notre latin au profit des pantins,
Chantons pas la langue des dieux pour les balourds, les fesse-mathieux,
Les paltoquets ni les bobèches, les foutriquets ni les pimbêches.
59
Capo 4ème case
Cordes battues. Tempo rapide
F E F E
Comme elle n'aime pas beaucoup la solitude,
Dm Am F E E7
Cependant que je pêche et que je m'ennoblis
F E F E
Ma femme sacrifie à sa vieille habitude,
Am G7 C Am F G7 C G7 C
De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit
Am G7 C Am F G7 Am E Am
De faire, à tout venant, les honneurs de mon lit
Eh ! oui, je suis cocu, j'ai du cerf sur la tête, on fait force de trous dans ma lune de miel.
Ma bien-aimée ne m'invite plus à la fête, quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel,
Quand elle va faire un tour jusqu'au septième ciel
Les galants de tout poil viennent boire en mon verre, je suis la providence des écornifleurs.
On cueille dans mon dos la tendre primevère qui tenait le dessus de mon panier de fleurs,
Qui tenait le dessus de mon panier de fleurs
En revenant fourbu de la pêche à la ligne, je les surprends tout nus dans leurs débordements.
Conseillez-leur le port de la feuille de vigne, ils s'y refuseront avec entêtement,
Ils s'y refuseront avec entêtement
Souiller mon lit nuptial, est-c'que ça les empêche de garder les dehors de la civilité ?
Qu'on me demande au moins si j'ai fait bonne pêche, qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé,
Qu'on daigne s'enquérir enfin de ma santé
De grâce, un minimum d'attentions délicates pour ce pauvre mari qu'on couvre de safran.
Le cocu, d'ordinaire, on le choie, on le gâte, on est en fin de compte un peu de ses parents,
On est en fin de compte un peu de ses parents
À l'heure du repas, mes rivaux détestables ont encore ce toupet de lorgner ma portion.
Ça leur ferait pas peur de s'asseoir à ma table. Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon,
Cocu, tant qu'on voudra, mais pas amphitryon
Partager sa moitié, est-c'que cela comporte que l'on partage aussi la chère et la boisson ?
Je suis presque obligé de les mettre à la porte, et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons,
Et bien content s'ils n'emportent pas mes poissons
Bien content qu'en partant ces mufles ne s'égarent pas à mettre le comble à leur ignominie,
En sifflotant « Il est cocu, le chef de gare... », parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami,
Parc'que, le chef de gare, c'est mon meilleur ami
60
Capo 4ème case
4/4 Rythme Jazzy très syncopé sur les syllabes
Am Bb B7 SA → E7
Tous les morbleu, tous les ventrebleu, les sacrebleu et les cornegidouille,
Am Bb B7 E7 Am {mi, fa#, sol#}
Ainsi, parbleu, que les jarnibleus et les pal—sam--bleu,
Am Bb B7 SA → E7
Tous les cristis, les ventres saint-gris, les par ma barbe et les noms d'une pipe,
Am Bb B7 E7 Am A7 A7 A7
Ainsi, pardi, que les sapristi et les sa—cris--tis,
Tous les morbleu, tous les ventrebleu, les sacrebleu et les cornegidouille,
Ainsi, parbleu, que les jarnibleus et les palsambleu,
Tous les cristis, les ventres saint-gris, les par ma barbe et les noms d'une pipe,
Ainsi, pardi, que les sapristi et les sacristi,
Sans oublier les jarnicoton, les scrogneugneu et les bigres et les bougres,
Les saperlotte, les crénom de nom, les peste, et pouah, diantre, fichtre et foutre,
Tous les Bon Dieu, tous les vertu dieux, tonnerre de Brest et saperlipopette,
Ainsi, pardieu, que les jarnidieu et les pasquedieux.
61
Capo 2ème case. 4/4 Pompe tempo moyen
F G C E7 Am F G C E7 Am
Comme une sœur, tête coupée, tête coupée, elle ressemblait à sa poupée, à sa poupée.
G C E7 F G Am
Dans la rivière elle est venue tremper un peu son pied menu, son pied menu.
Par une ruse à ma façon, à ma façon, je fais semblant d’être un poisson, d’être un poisson.
Je me déguise en cachalot et je me cache au fond de l’eau, au fond de l’eau.
J’ai le bonheur, grâce à ce biais, grâce à ce biais, de lui croquer un bout de pied, un bout de pied.
Jamais requin n’a, j’en réponds, jamais rien goûté d’aussi bon, rien d’aussi bon.
Elle m’a puni de ce culot, de ce culot, en me tenant le bec dans l’eau, le bec dans l’eau.
Et j’ai dû, pour l’apitoyer, faire mine de me noyer, de me noyer.
Si c’est le sort qu’il faut subir, qu’il faut subir, à l’heure du dernier soupir, dernier soupir,
Si, des noyés, tel est le lot, je retourne me fiche à l’eau, me fiche à l’eau.
Chez ses parents, le lendemain, le lendemain, j’ai couru demander sa main, d’mander sa main,
mais comme je n’avais rien dans la mienne on m’a crié « Va-t’en ! », crié « Va-t’en ! ».
On l’a livrée aux appétits, aux appétits d’une espèce de mercanti, de mercanti,
Un vrai maroufle, un gros sac d’or, plus vieux qu’Hérode et que Nestor, et que Nestor.
Et depuis leurs noces j’attends, noces j’attends, le cœur sur des charbons ardents, charbons ardents,
Que la Faucheuse vienne cou--per l’herbe aux pieds de ce grigou, de ce grigou.
Quand elle sera veuve éplorée, veuve éplorée, après l’avoir bien enterré, bien enterré,
J’ai l’espérance qu’elle viendra faire sa niche entre mes bras, entre mes bras.
62
3/4 Tempo moyen lent
C F C F G E7
Malgé la bise qui mord, la pauvre vieille de somme
Am D7 F G C Am D7 G
Va ramasser du bois mort pour chauffer Bonhomme,
C7 F C7 F C Am G C
Bonhomme qui va mourir de mort naturel---le.
63
Les Funérailles D’Antan
F C7
Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain,
F C7
De bonne grâce ils en faisaient profiter les copains :
F F7 Bb
« Y’a un mort à la maison, si le cœur vous en dit,
G7 C7
Venez l’pleurer avec nous sur le coup de midi… »
F C7
Mais les vivants d’aujourd’hui n’sont plus si généreux,
F C7
Quand ils possèdent un mort ils le gardent pour eux.
F F7 Bb
C’est la raison pour laquelle, depuis quelques années,
A7 Dm G7 C7
Des tas d’enterrements vous passent sous le nez,
A7 Dm Gm7 F C7 F G7
Des tas d’enterrements vous passent sous le nez.
C C+ Dm G7
Mais où sont les funérailles d’antan ?
C E7
Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards de nos grands-pères,
Am E7
Qui suivaient la route en cahotant
Am D7 G7
Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées ronds et prospères…
C C+ Dm G7
Quand les héritiers étaient contents,
C C# F
Aux fossoyeurs, au croque-mort, au curé, aux chevaux même, ils payaient un verre.
B7 Em A7 Dm
Elles sont révolues, elles ont fait leur temps,
G7 C Dm G7 C
Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pom--pes funèbres,
F#dim B7 Em Gm A7 Dm
On ne les r’verra plus, et c’est bien attristant,
G7 C Am Dm G7 C C7
Les belles pompes fu--nèbres de nos vingt ans.
64
Maintenant les corbillards, à tombeau grand ouvert,
Emmènent leurs trépassés jusqu’au diable vauvert,
Les malheureux n’ont même plus le plaisir enfantin
D’voir leurs héritiers marrons marcher dans le crottin.
L’autre semaine des salauds, à cent quarante à l’heure
Vers un cimetière minable emportaient l’un des leurs…
Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis
On s’aperçut qu’le mort avait fait des petits,
On s’aperçut qu’le mort avait fait des petits.
65
Capo 1ère case 2/4 Pompe tempo moyen rapide
{sol,la,si,do} Do {sol,la,si,do}
C F G7
Est-il en notre temps rien de plus odieux,
C Em Am F G7 C {sol,la,si,do}
De plus désespérant que de n’pas croire en Dieu ?
C F G7
J’voudrais avoir la foi, la foi d’mon charbonnier,
C Em Am F G7 Do {sol,la,si,do}
Qui est heureux comme un pape et con comme un panier.
66
Grattant avec ferveur les cordes sous mes doigts,
J’entonnais « le Gorille » avec « Putain de toi ! ».
Criant à l’infamie, au traître, au papelard,
Elles veulent me faire subir le supplice d’Abélard.
67
1/2 ton plus haut que le disque
3/4 Battement rythmé, Tempo moyen
Em
Tu n’es pas de celles qui meurent où elles s’attachent,
C
Tu frottes ta joue à toutes les moustaches,
Em Am Em D C B7 (barrés)
Faut s’lever de bon matin pour voir un ingénu qui ne t’ai pas con-nu,
Em
Entrée libre à n’importe qui dans ta ronde,
C
Cœur d’artichaut, tu donnes une feuille à tout l’monde,
Em Am Em C B7
Jamais, de mémoire d’homme, moulin n’avait été autant fréquenté.
G Em Bm
De Pierre à Paul, en passant par Jules et Félicien,
C G
Embrasse-les tous, embrase-les tous, Dieu reconnaîtra le sien !
Am G
Passe-les tous par tes armes, passe-les tous par tes charmes,
A7 D D7
Jusqu’à ce que l’un d’eux, les bras en croix, tourne de l’œil dans tes bras.
G Em Bm
Des grands aux p’tits, en allant jusqu’aux lilliputiens,
C G C7 B7 (barrés)
Embrasse-les tous, embrase-les tous, Dieu reconnaîtra le sien !
E Am B7
Jusqu’à ce qu’amour s’ensuive, qu’à son cœur une plaie vive,
Em G C D G B7
Le plus touché d’entre nous demande grâce à genoux.
68
En attendant le baiser qui fera mouche,
Le baiser qu’on garde pour la bonne bouche,
En attendant de trouver, parmi ces galants, le vrai merle blanc,
En attendant qu’le p’tit bonheur ne t’apporte celui derrière qui tu condamneras ta porte
En marquant dessus « Fermé jusqu’à la fin des jours pour cause d’amour »
E Am B7
Alors, toutes tes fredaines, guilledous et prétentaines
Em G D B7
Tes écarts, tes grands écarts, te seront pardonnés, car
E Am B7
Les filles quand ça dit « Je t’aime » c’est comme un second baptême,
Em G C D G G
Ça leur donne un cœur tout neuf, comme au sortir de son œuf !
69
Capo 4ème case. Battement Jazzy Tempo moyen
Em G D G F#7 B7
Avec sa hotte sur le dos, avec sa hotte sur le dos,
Em D G F#7 B7
Il s’en venait d’Eldorado, il s’en venait d’Eldorado,
C F#7 B7
Il avait une barbe blanche, il avait nom « Papa Gâteau »
Em G F#7 B7
Il a mis du pain sur ta planche,
Em G C B7 Em
Il a mis les mains sur tes han----ches.
Toi, qui n’avais rien sur le dos, toi, qui n’avais rien sur le dos,
Il t’a couverte de manteaux, il t’a couverte de manteaux,
Il t’a vêtue comme un dimanche, tu n’auras pas froid de sitôt.
Tous les camées, tous les émaux, tous les camées, tous les émaux,
Il les fit pendre à tes rameaux, il les fit pendre à tes rameaux,
Il fit rouler en avalanches perles et rubis dans tes sabots.
70
6/8 Capo 2ème case. Tempo moyen lent.
Jouer eau médiator en flat picking
La variation de ton de la 3ème strophe est perso, Brassens ne change pas de ton.
Bm A G F#7
Dans un coin pourri du pauvre Paris, sur une place,
Bm A G F# Bm
L’est un vieux bistro, tenu par un gros dé-gueu-lasse.
Bm A G F#7
Si t’as le bec fin, s’il te faut du vin d’première classe,
Bm A G F# Bm
Vas boire à Passy, le nectar d’ici te dé--passe.
Em D C B7
Mais, si t’as l’gosier qu’une armure d’acier matelasse,
Em D C B7 Em F#7
Goûte à ce velours, ce petit bleu lourd de me-naces.
Bm A G F#7
Tu trouveras là la fine fleur de la populace
Bm A G F# Bm
Tous les marmiteux, les calamiteux de la place.
71
Capo 1ère case, 4/4 Pompe tempo rapide
Am
Dm
Parlez-moi de la pluie et non pas du beau temps,
G7 →C
Le beau temps me dégoûte et m’fait grincer des dents, le bel azur me met en rage,
E7
Car le plus grand amour qui m’fut donné sur terre
Am B7 E7 Am F G7 C E7 Am
Je l’dois au mauvais temps, je l’dois à Jupiter, il me tomba d’un ciel d’ora---a----ge.
72
3/4 Picking (Pompe dans le disque). Tempo moyen Capo 2ème case.
D Bm G6 A7
Toi, l’épouse modèle, le grillon du foyer,
D D7 Adim B7
Toi, qui n’as point d’accroc dans ta robe de mariée,
Em Em6 F#7
Toi, l’intraitable Pénélope,
Em A7 D G
En suivant ton petit bonhomme de bonheur,
Em6 F#7 Bm
Ne berces-tu jamais, en tout bien tout honneur,
Em F#7 Am B7 Em7 F#7 Bm A7
De jolies pensées interlopes , de jolies pensées interlo—pes ?
73
1/2 ton plus haut que le disque
6/8 Tempo lent Battement sur les syllabes surlignées :
Em Bm Em Bm Em
Sur ses larges bras étendus , la forêt où s’éveille Flore,
D C D Bm Em D Em
A des chapelets de pendus que le matin caresse et do re.
Em Bm Em Bm Em
Ce bois sombre, où le chêne arbo re des grappes de fruits inouïs -
D C D Bm Em D Em
Même chez le Turc et le More, c’est le verger du roi Louis. -
Tous ces pauvres gens morfondus, roulant des pensées qu’on ignore,
Dans des tourbillons éperdus, voltigent, palpitants encore.
Le soleil levant les dévore, regardez-les, cieux éblouis,
Danser dans les feux de l’aurore, c’est le verger du roi Louis.
Envoi
Em Bm Em Bm Em
Princes, il est un bois que déco re un tas de pendus enfouis -
D C D Bm Em D E
Dans le doux feuillage sonore, c’est le verger du roi Louis.
74
Le Temps Ne Fait Rien A L’Affaire
Am G F E Am G F E
Am G F E Am
Quand ils sont tout neufs, qu’ils sortent de l’œuf, du cocon,
G F G7 C E
Tous les jeunes blancs-becs prennent les vieux mecs pour des cons.
Am G F E Am
Lorsqu’ils sont devenus des têtes chenues, des grisons,
G F E Am
Tous les vieux fourneaux prennent les jeunots pour des cons.
A Dm G C E
Moi, qui balance entre deux âges, j’leur adresse à tous ce messa-a-ge :
A F+ F#7 Bm
Le temps ne fait rien à l’affaire, quand on est con , on est con,
E C7M+ A
Qu’on ait vingt ans, qu’on soit grand-père, quand on est con , on est con,
A7 F+ D
Entre vous, plus de controverses, cons caducs ou cons débutants,
Dm6 A F#7 Bm C#
Petits cons d’la dernière averse, vieux cons des neiges d’antan.
D Dm A F#7 Bm E7 Am
Petits cons d’la dernière averse , vieux cons des neiges d’antan.
G F E Am G F E
Vous, les cons naissant, les cons débutants, les jeunes cons,
Qui, n’le niez pas, prenez las papas pour des cons,
Vous les cons âgés, les cons usagés, les vieux cons,
Qui, confessez-le, prenez les p’tits bleus pour des cons,
Méditez l’impartial message d’un qui balance entre deux âges :
75
6/8 Arpèges
Intro: C
3 3 3 3 3 4 5 5 5 5 5 6 5 5 5 5 5 4 0 4 5 5 4 3 4 5
0 2 3
3
C E7 Am C7
Dans l’eau de la claire fontaine, elle se baignait toute nue,
F E7 Am E7 Am → C
Une saute de vent soudaine jeta ses habits dans les nues.
76
3/4 tempo moyen Am
Am B E Am
J’en appelle à la mort, je l’attends sans frayeur,
B E7 A7
Je n’tiens plus à la vie, je cherche un fossoyeur
Dm G7 C F7 Bb7
Qui aurait une tombe à vendre à n’importe quel prix :
E Am B7 E Am
J’ai surpris ma maîtresse au bras de son ma --ri,
A7 D E A F# B7 E7 Am
Ma maître--e--sse , la traître--e--sse !
77
4/4 cordes battues tempo moyen Syncopé
Am {mi,fa#,sol#,la} Am {mi,fa#,sol#,la}
Am C F E7 Am C G7 C→Am
J’ai des tombeaux en abondance, des sépultures à discrétion,
C F E7 Am Sans Accord → {mi,fa#,sol#,la}
Dans tout cim’tière d’quelque importance j’ai ma petite concession.
Am C F E7 Am C G7 C→Am
De l’humble tertre, au mausolée, avec toujours quelqu’un dedans,
C F E7 Am Sans Accord → {mi,fa#,sol#,la}
J’ai des p’tites bosses dans les allées, et je suis triste cependant…
A Bm D E7 A Bm D E7
Car j’n’en ai pas, et ça m’agace, et ça défrise mon blason,
A Bm D E7 A SA→ A+SA→D
Au cimetière du Montparnasse, à quatre pas de ma maison,
Am E7 Am
À quatre pas de ma maison.
78
Le jour des morts, je cours, je vole, je vais infatigablement,
De nécropole en nécropole, de pierre tombale en monument.
On m’entrevois sous une couronne d’immortellement à Champerret,
Un peu plus tard, c’est à Charonne qu’on m’aperçoit sous un cyprès…
79
6/8 Pompe Tempo Moyen
Am C F E
Bien que ces vaches de bourgeois, bien que ces vaches de bourgeois,
Am C F E
Les appellent des filles de joie, les appellent des filles de joie,
C C# Dm Am E7
C’est pas tous les jours qu’elles rigolent, parole, parole,
Am Dm F E7 Am
C’est pas tous les jours qu’elles rigo--o--lent.
80
Pompe temp moyen
D Bb7
Tonton Nestor, vous eûtes tort, je vous le dis tout net.
Bm F#
Vous avez mis la zizanie aux noces de Jeannette.
G F#7 Bm E7
Je vous l’avoue, Tonton, vous vous comportâtes comme un
A7Sans accord→ F+(arpège)
Mufle achevé, rustre fieffé, un homme du commun.
Quand la fiancée, les yeux baissés, des larmes plein les cils,
S’apprêtait à dire « Oui da ! » à l’officier civil,
Qu’est-ce qui vous prit, vieux malappris, d’aller, sans retenue,
Fire un pinçon cruel en son éminence charnue ?
C7
F C#7
Quand la fiancée, les yeux baissés, d’une voix solennelle,
Dm A
S’apprêtait à dire « Oui da » par devant l’éternel,
Bb A7 Dm G7
Voilà, méchef que, derechef, vous osâtes porter
C7<Sans accord> F G#+ (arpège)
Votre fichue patte crochue , sur sa rotondité.
81
Capo 2ème case 4/4 Pompe Tempo moyen
A
E7 A
Dans les comptes d’apothicaire,
D7 G
Vingt ans, c’est une somme de bonheur.
C7 F
Mes vingt ans sont morts à la guerre,
E7 F E7
De l’autre côté du champ d’honneur.
E7 A
Si j’connus un temps de chien, certes,
D7 G
C’est bien le temps de mes vingt ans !
C7 F
Cependant, je pleure sa perte,
E7 F E7 / D / F / E ( arpège)
Il est mort, c’était le bon temps !
passer en 3/4
Am D Am D
Il est toujours joli le temps passé.
Am D F G C
Une fois qu’ils ont cassé leur pi--i--pe,
Am D Am D
On pardonne à tous ceux qui nous ont offensés :
Am D F G A
Les morts sont tous des braves ty--y--pes.
82
4/4 Pompe Tempo rapide
F Bb F G7 C7
F Bb F Bb C7 F A7
D G D E7 A7
Du temps que j’vivais dans le troisième dessous, ivrogne, immonde, infâ--me,
D G D G A7 D
Un plus soûlaud que moi, contre une pièce de cent sous, m’avait vendu sa fe--e--mme.
C7 F Bb F G7 C7
Quand je l’eus mise nue, quand j’voulus l’étrenner, quand j’fis voler sa ju--pe,
F Bb F Bb C F A7
Il m’apparut alors qu’j’avais été berné dans un marché de du--u—pe.
Retourne à ton mari, qu’il garde les cent sous, j’n’en fais pas une affaire. »
Mais elle me répondit, le regard en dessous : « C’est vous que je préfère…
J’suis pas bien grosse, fit-elle, d’une voix qui se noue, mais ce n’est pas ma faute… »
Alors, moi, tout ému, j’la pris sur mes genoux pour lui compter les côtes.
« Toi, qu’j’ai payé cent sous, dis-moi quel est ton nom, ton p’tit nom de baptême ?
-Je m’appelle Ninette – Eh, bien, pauvre Ninon, console-toi, je t’aime. »
Et ce brave sac d’os dont j’n’avais pas voulu, même pour une thune,
M’est entré dans le cœur et n’en sortirait plus pour toute une fortune.
83
Les Trompettes De La Renommée
Em C F# Bm
Je vivais à l’écart de la place publique,
E Am D7 G
Serein, contemplatif, ténébreux, bucolique…
C F B7 Em
Refusant d’acquitter la rançon de la gloire,
Am Em C7 B7
Sur mon brin de laurier je dormais comme un loir.
Em C F# Bm
Les gens de bon conseil ont su me faire comprendre
E Am D7 G
Qu’à l’homme de la rue j’avais des comptes à rendre,
C F B7 Em
Et que, sous peine de choir dans un oubli complet,
F# B7 Em
J’devais mettre au grand jour tous mes petits secrets.
G B7 Em D Em
Trompettes de la renommée, vous êtes bien mal embouchées !
84
Une femme du monde, et qui souvent me laisse
Faire mes quatre voluptés dans ses quartiers d’noblesse,
M’a sournoisement passé, sur son divan de soie,
Des parasites du plus bas étage qui soit…
Sous prétexte de bruit, sous couleur de réclame,
Ai-je le droit de ternir l’honneur de cette dame,
En criant sur les toits, et sur l’air des lampions :
« Madame la Marquise m’a foutu des morpions » ?
85
3/4 Arpège Em Bm Em Bm ( barrés 7ème case)
Em F# Em F# Em F#
Chez Jeanne, la Jeanne, son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu,
Em Bm F# Em F#
On pourrait l’appeler l’auberge du Bon Dieu s’il n’en existait déjà une,
Bm A G F# C# F# Em Bm Em
La dernière où l’on peut entrer sans frapper, sans montrer patte blan—an--che…
La Jeanne, la Jeanne, elle est pauvre et sa table est souvent mal servie,
Mais le peu qu’on y trouve assouvit pour la vie, par la façon qu’elle le donne,
Son pain ressemble à du gâteau et son eau à du vin comme deux gouttes d’eau…
La Jeanne, la Jeanne, dans ses roses et ses choux n’a pas trouvé d’enfant,
Qu’on aime et qu’on défend contre les quatre vents, et qu’on accroche à son corsage,
Et qu’on arrose avec son lait ; d’autres qu’elle en seraient toutes chagrines…
86
4/4 Pompe tempo moyen
Am B7 A Dm
À l’heure du berger, au mépris du danger,
G7 C Dm E7
J’prendrai la passerelle, pour rejoindre ma belle,
Am B7 A Dm
À l’heure du berger, au mépris du danger,
G C E Am
Et nul n’y pourra rien changer.
A D G C
Tombant du haut des nues, la bourrasque est venue
F E Am
Souffler dessus la passerelle
A D G C
Tombant du haut des nues, la bourrasque est venue,
F E Am { la, sol, fa, mi, la, sol, fa, mi}
Les passerelles, il y en a plus.
87
4/4 Arpèges
Intro et inter couplet:
A F+ D
0 0 0
2 2 2 2 3 3
2 2 2 2 2 2
3 0 0 2
0 0 2 4
0 2 4
A F+ D
Marquise, si mon visage a quelques traits un peu vieux
B7 E C7M+ A
Souvenez-vous qu’à mon âge, vous ne vaudrez guère mieux.
A F+ D
Marquise, si mon visage a quelques traits un peu vieux
C# F#m Bm E A
Souvenez-vous qu’à mon âge, vous ne vaudrez guère mieux.
88
Capo 2ème case
4/4 Pompe Tempo moyen puis un battement sur chaque changement d’accord
C
Depuis que l’homme écrit l’histoire, depuis qu’il s’en donne à cœur joie,
C7
Entre mille et une guerres notoires, si j’étais t’nu de faire mon choix,
F G7 C C7 F B7 Em
À l’encontre du vieil Homère, je déclarerais tout de suite :
C7 F G7 C Am Dm G7 C
« Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18,
C7 F G7 C Am Dm G7 C
Moi, mon colon, celle que j’préfère , c’est la guerre de 14-18 ! »
Je sais que les guerriers de Sparte plantaient pas leurs épées dans l’eau,
Que les grognards de Bonaparte tiraient pas leur poudre aux moineaux…
Leurs faits d’armes sont légendaires, au garde à vous j’les félicite
Mais, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18,
Mais, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 !
Bien sûr, celle de l’an quarante ne m’a pas tout à fait déçu,
Elle fut longue et massacrante et je ne crache pas dessus,
Mais à mon sens, elle ne vaut guère, guère plus qu’un premier accessit,
Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18,
Moi, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 !
Mon but n’est pas de chercher noise aux guérillas, non, fichtre, non,
Guerres saintes, guerres sournoises qui n’osent pas dire leur nom,
Chacune a quelque chose pour plaire, chacune a son petit mérite,
Mais, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18,
Mais, mon colon, celle que j’préfère, c’est la guerre de 14-18 !
89
6/8 Arpège Idem à « Jeanne »
D Bm C#m
Moi, mes amours d’antan, c’était de la grisette :
Em F#
Margot, la blanche caille, et Fanchon, la cousette…
Bm E C7M+ A → → D
Pas la moindre noblesse, excusez-moi du peu,
Bm C#m
C’étaient, me direz-vous, des grâces roturières,
Em F#
Des nymphes de ruisseau, des Vénus de barrière,
E C7M+ A → → D
Mon prince, on a les dames du temps jadis qu’on peut…
90
Capo 1ère case 6/8 Tempo lent un battement par temps
Bm Em F#7 Bm Bm A D D
C’est pas seulement à Paris que le crime fleurit,
Bm D D C C Bm A D D
Nous, au village, aussi, l’on a de beaux assas—si--nats,
Bm D D C C Bm F#m Bm Bm
Nous, au village, aussi, l’on a de beaux assas---si---nats.
91
Capo 1ère case 4/4 Pompe Tempo moyen
intro : jouer la mélodie du refrain
A E7 A E A7
La petite marguerite est tombée, singulière, du bréviaire de l’abbé.
D Bm D A F#7 Bm E7 D F#
Trois pétales de scandale sur l’au--tel, indiscrète pâquerette, d’où vient-elle ?
Bm E7 A F#7 Bm E7 A
Trois pétales de scandale sur l’autel, indiscrète pâquerette, d’où vient-elle ?
92
3/4 doux Tempo moyen
Am E7
Am G7 C Am G7 C
Si le Bon Dieu l’avait voulu, lanturlurette, lanturlu,
F E7 Am E7 Am
J’aurais connu la Cléopâtre, et je ne t’aurais pas connue.
Am G7 C Am G7 C
J’aurais connu la Cléopâtre, et je ne t’aurai pas connue.
F E7 Am E7 Am
Sans ton amour que j’idolâtre, las ! Que fussé-je devenu ?
F Dm E7 A7 D
Si le Bon Dieu l’avait voulu, j’aurais connu la Messaline,
G7 C F7 Bb
Agnès, Odette et Mélusine, et je ne t’aurais pas connue.
F Dm E7 A7 D
J’aurais connu la Pompadour, Noémie, Sarah, Rébecca,
G7 C F7 Bb E
La fille du Royal Tambour, et la Mogador et Clara.
Mais le Bon Dieu n’a pas voulu que je connaisse leurs amours,
Je t’ai connue, tu m’as connu – gloire à Dieu au plus haut des nues -
Las ! Que fussé-je devenu, sans toi la nuit, sans toi le jour ?
Je t’ai connue, tu m’as connu – gloire à Dieu au plus haut des nues !
93
Les Copains D’Abord
{ré mi fa} D
Non, ce n’était pas le radeau de la méduse, ce bateau,
E7
Qu’on se le dise au fond des ports, dise au fond des ports,
G F#
Il naviguait en père peinard, sur la grand-mare des canards,
Bm E7 A7 D D, D, A, D
Et s’app’lait les Copains d’abord, les Copains d’abord.
C’étaient pas des anges non plus, l’Évangile, ils avaient pas lu,
Mais ils s’aimaient toutes voiles dehors, toutes voiles dehors,
Jean, Pierre, Paul et compagnie, c’était leur seule litanie,
Leur credo, leur confiteor, aux copains d’abord.
Des bateaux, j’en ai pris beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup,
Qui n’ait jamais viré de bord, mais viré de bord,
Naviguait en père peinard, sur la grand-mare des canards,
Et s’app’lait les Copains d’abord, les Copains d’abord.
Break: en fredonnant
C7 (→ en F) F G7 A# A7 Dm G7 C7 F A7( → en D)
Des bateaux, j’en ai pris beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup,
Qui n’ait jamais viré de bord, mais viré de bord,
Naviguait en père peinard, sur la grand-mare des canards,
Et s’app’lait les Copains d’abord, les Copains d’abord.
94
6/8 Tempo Lent un battement par accord
D Bm A7 D D Bm A7 D
Le petit joueur de flûteau menait la musique au château.
D Bm A7 D D Bm A7 D
Pour la grâce de ses chansons, le roi lui offrit un blason.
D Em Bm F# F# Em Bm A7 D
« Je ne veux pas être noble, répondit le croque-notes,
G A7 D Bm G A7 Am B7
Avec un blason à la clef, mon « la » se mettrait à gonfler,
Em F# Bm D E7 A7 D
On dirait, par tout le pays : le joueur de flûte a trahi. »
95
Battement Saccadé Dm {la, si, do#, ré}
Dm
Les copains affligés, les copines en pleurs,
G7 C A7 Dm {la, si, do#, ré}
La boite à dominos enfouie sous les fleurs,
Dm
Tout le monde équipé de sa tenue de deuil,
G7 C Am D7 G7 C
La farce était bien bonne et valait le coup d’œil.
96
On descendit la bière et je fus bien déçu,
La blague, maintenant, frisait le mauvais goût,
Car le mort se laissa jeter la terre dessus
Sans lever le couvercle en s’écriant « Coucou ».
97
4/4 Pompe Tempo rapide
Son penchant prononcé pour les « ich liebe dich », pour les « ich liebe dich »,
Lui valut de porter quelques cheveux postiches, quelques cheveux postiches.
Les braves sans culottes et les bonnets phrygiens, et les bonnets phrygiens,
Ont livré sa crinière à un tondeur de chiens, à un tondeur de chiens.
Quand, pire qu’une brosse, elle eut été tondue, elle eut été tondue,
j’ai dit : « C’est malheureux, ces accroche-cœurs perdus, ces accroche-cœur perdus.
Et, ramassant l’un d’eux qui traînait dans l’ornière, qui traînait dans l’ornière,
Je l’ai, comme une fleur, mis à ma boutonnière, mis à ma boutonnière.
98
Battement rythmé Tempo Moyen
D
E9 F#7
Un vingt-deux septembre au diable vous partî-- tes,
Bm Em7 F#
-- Et, depuis, chaque année, à la date sus-di---te,
Bm E7 A F# Bm E7 A7
-- Je mouillais mon mouchoir -- -- en souvenir de vous…
D E9 F#7
-- Or, nous y revoilà, mais je reste de pier--re,
Bm Em7 F#
-- Plus une seule larme à me mettre aux paupiè---res :
Bm E7 A F#7 Bm E7 A7 →Liaison D
-- Le vingt-deux septembre, aujourd’hui, -- je m’en fous.
99
4/4 Pompe Tempo rapide D C D, C, D, C, D , C,
Em D Em D Em D Em D
C’était l’oncle Martin, c’était l’oncle Gaston, -- l’un aimait les tommies, l’autre aimait les teutons,.
C D C D C D C
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts. -- Moi, qui n’aimais personne, eh bien ! Je vis encore.
Maintenant, chers tontons, que les temps ont coulé, que vos veuves de guerre ont enfin convolé,
Que l’on a requinqué, dans le ciel de Verdun, les étoiles ternies du maréchal Pétain.
Maintenant que vos controverses se sont tues, qu’on s’est bien partagé les cordes des pendus,
Maintenant que John Bull vous boude, maintenant que c’en est fini des querelles d’Allemand,
Que vos filles et vos fils vont, la main dans la main, faire l’amour ensemble et l’Europe de demain,
Qu’ils se soucient de vos batailles presque autant que l’on se souciait des guerres de Cent Ans,
On peut vous l’avouer, maintenant, chers tontons, vous l’ami des tommies, vous l’ami des teutons,
Que de vos vérités, vos contrevérités, tout le monde s’en fiche à l’unanimité.
En dépit de ces souvenirs qu’on commémore, des flammes qu’on ranime aux monuments aux morts,
Des vainqueurs, des vaincus, des autres et de vous, révérence parlée, tout le monde s’en fout.
La vie, comme dit l’autre a repris tous ses droits. Elles ne font plus beaucoup d’ombre vos deux croix,
Et, petit à petit, vous voilà devenus, l’Arc de triomphe en moins, des soldats inconnus.
Maintenant, j’en suis sûr, chers malheureux tontons, vous l’ami des tommies, vous l’ami des teutons,
Si vous aviez vécu, si vous étiez ici, c’est vous qui chanteriez la chanson que voici,
Chanteriez, en trinquant ensemble à vos santés, qu’il est fou de perdre sa vie pour des idées,
Des idées comme ça, qui viennent et qui font trois petits tours, trois petits morts et puis s’en vont,
Qu’aucune idée sur terre n’est digne d’un trépas, qu’il faut laisser ce rôle à ceux qui n’en ont pas,
Que prendre, sur le champs, l’ennemi comme il vient, c’est de la bouillie pour les chat et pour les chiens,
Qu’au lieu de mettre en joue quelque vague ennemi, mieux vaut attendre un peu qu’on le change en ami,
Mieux vaut tourner sept fois sa crosse dans la main, mieux vaut toujours remettre une salve à demain,
Que les seuls généraux qu’on doit suivre au talon, ce sont les généraux des p’tits soldats de plomb.
Ainsi, chanteriez-vous tous les deux en suivant Malbrough qui va-t-en guerre aux pays des enfants.
O vous, qui prenez aujourd’hui la clé des cieux, vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu,
Quand vous rencontrerez mes deux oncles là-bas, offrez-leur, de ma part, ces « Ne m’oubliez pas. »,
Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin : un p’tit forget me not pour mon oncle Martin,
Un p’tit vergis mein nicht pour mon oncle Gaston, pauvre ami des tommies, pauvre ami des teutons…
100
Libre sur le premier couplet et l’envoi, 4/4 Pompe tempo moyen sur le reste
F F7 Bb Bbm C F Bb C C7 F
Que jamais l’art abstrait -- qui sévit maintenant, N’enlève à vos attraits ce volume étonnant.
F F7 Bb Bbm C F Bb C C7 F
À l’heure où les faux-culs -- sont la majorité, Gloire à celui qui dit toute la vé-ri-té !
G7 A7 Am D Am D {ré,mi,fa#,sol}G
Votre dos perd son nom avec si bonne grâce qu’on ne peut s’empêcher de lui donner raison.
G7 A7 F G C A7 Dm G7 E7
Que ne suis-je, madame, un poète de race, Pour dire à sa louange un immor--tel blason,
F G C A7 Dm G7 C
Pour dire à sa louange un immor--tel blason.
En le voyant passer, j’en eut la chair de poule, enfin, je vins au monde et, depuis, je lui voue
Un culte véritable et quand je perds aux boules, en embrassant Fanny, je ne pense qu’à vous,
En embrassant Fanny, je ne pense qu’à vous.
Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre, vous devez torturer les gens de votre entour,
Donner aux couturiers bien du fil à retordre, et vous devez crever votre dame d’atours,
Et vous devez crever votre dame d’atours.
C’est le duc de Bordeaux qui s’en va tête basse, car il ressemble au mien comme deux gouttes d’eau,
S’il ressemblait au vôtre on dirait, quand il passe : « C’est un joli garçon que le duc de Bordeaux,
C’est un joli garçon que le duc de Bordeaux ! ».
Ne faites aucun cas des jaloux qui professent que vous avez placé votre orgueil un peu bas,
Que vous présumez trop, en somme, de vos fesses, et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas,
Et surtout, par faveur, ne vous asseyez pas !
Laissez-les raconter qu’en sortant de calèche, la bise fit voler votre robe et qu’on vit,
Inscrite dans un cœur transpercé d’une flèche, cette expression triviale : « À Julot pour la vie. »,
Cette expression triviale : « À Julot pour la vie. ».
Laissez-les dire encore qu’à la cour d’Angleterre, faisant la révérence aux souverains angloys,
Vous êtes, patatras, tombée assise à terre : la loi d’la pesanteur est dure, mais c’est la loi,
La loi d’la pesanteur est dure, mais c’est la loi.
Nul ne peut aujourd’hui trépasser sans voir Naples, à l’assaut des chefs-d’œuvre ils veulent tous courir !
Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables : voir votre académie, madame, et puis mourir,
Voir votre académie, madame, et puis mourir.
Que jamais l’art abstrait qui sévit maintenant, n’enlève à vos attraits ce volume étonnant.
À l’heure où les faux-culs sont la majorité, gloire à celui qui dit toute la vérité !
101
Capo 2ème case 4/4 Picking libre tempo moyen
Am D Am E7 Am
Elle n’a pas encore de plume la flèche qui doit percer son flanc,
G7 C Dm C G C
Et dans son cœur rien ne s’allume quand elle cède à ses galants,
F G C A7 Dm Am E7
Elle se rit bien des gondoles, des fleurs bleues, des galants discours,
Am E7 Am F G C
Des Vénus de la vieille école, celles qui font l’amour -- par amour,
Am E7 Am F G Am
Des Vénus de la vieille école, celles qui font l’amour par amour,
Croyez pas qu’elle soit à vendre. Quand on l’a mise sur le dos
On n’est pas tenu de se fendre d’un somptueux petit cadeau.
Avant d’aller en bacchanale elle présente pas un devis,
Elle n’a rien de ces belles vénales, celles qui font l’amour par profit,
Elle n’a rien de ces belles vénales, celles qui font l’amour par profit.
Mais alors, pourquoi cède-t-elle, sans cœur, sans lucre, sans plaisir ?
Si le jeu vaut pas la chandelle, pourquoi le fait-elle à loisir ?
Si quiconque peut, sans ambages, l’aider à dégrafer sa robe,
C’est parc’ qu’elle veut être à la page, que c’est la mode et qu’elle est snob,
C’est parc’ qu’elle veut être à la page, que c’est la mode et qu’elle est snob
102
6/8 Arpège (Idem à Jeanne)
B7 Em C D G
II est morne, il est taciturne, il préside aux choses du temps,
B7 C7* Am D G
Il porte un joli nom, « Saturne», mais c'est un dieu fort inquiétant,
B7 C7* Em B7 Em
Il porte un joli nom, « Saturne», mais c'est un dieu fort inquiétant.
Cette saison, c'est toi, ma belle, qui as fait les frais de son jeu,
Toi qui as payé la gabelle un grain de sel dans tes cheveux,
Toi qui as payé la gabelle un grain de sel dans tes cheveux.
C'est pas vilain, les fleurs d'automne et tous les poètes l'ont dit.
Je te regarde et je te donne mon billet qu'ils n'ont pas menti,
Je te regarde et je te donne mon billet qu'ils n'ont pas menti.
Je sais par cœur toutes tes grâces et, pour me les faire oublier,
Il faudra que Saturne en fasse des tours d'horloge, de sablier !
Et la petite pisseuse d'en face peut bien aller se rhabiller.
103
4/4 Pompe Tempo Moyen Rythme marqué
A E A E
J’ai pris la route de Dijon pour voir un peu la Marjolaine,
A E A E
La belle, digue digue don, qui pleurait près de la fontaine.
A E A E
Mais elle avait changé de ton, il lui fallait des ducatons
A E A Dm G7
Dedans son bas de laine pour n’avoir plus de pei---ne.
C G C G
Elle m’a dit : « Tu viens, chéri ? Et si tu me payes un bon prix,
C G C Dm E7
Aux anges, je t’emmène, digue digue don dai---ne. »
A D E A D E A
La Marjolaine pleurait sur---tout quand elle n’avait pas de sous,
D E A D E A
La Marjolaine de la chan---son avait de plus nobles fa---çons.
J’ai passé le pont d’Avignon pour voir un peu les belles dames,
Et les beaux messieurs tous en rond qui dansaient, dansaient, corps et âmes.
104
Je m’suis fait faire prisonnier dans les vieilles prisons de Nantes,
Pour voir la fille du geôlier qui, paraît-il est avenante.
Mais elle avait changé de ton, quand j’ai demandé : « Que dit-on
Des affaires courantes dans la ville de Nantes ? »
J’ai pris le coup d’un air blagueur, mais, en, cachette dans mon cœur,
La peine était profonde, l’chagrin lâchait la bonde.
105
Capo 2ème case Battement « Brassens » Tempo Moyen
Am Bb
Du temps que régnait le grand Pan, les dieux protégeaient les ivrognes :
E7 Am B E7
Un tas de génies titubant, au nez rouge, à la rouge trogne.
Am Bb
Dès qu'un homme vidait les cruchons, qu'un sac à vin faisait carousse,
E7 Am E7 Am
Ils venaient en bande, à ses trousses compter les bouchons.
Dm
La plus humble piquette était alors bénie,
Am A7
Distillée par Noé, Silène et compagnie,
Dm
Le vin donnait un lustre au pire des minus
Am C F E7 Am
Et le moindre pochard avait tout de Bac--chus.
G C Bb
Mais, se touchant le crâne en criant : « J’ai trouvé ! »,
Am Bb B E7
La bande au professeur Nimbus est arrivée.
C Bb
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Am G Am G7
Chasser les dieux du firmament.
C G7 C G7
Aujourd'hui, çà et là, les gens boivent encore
C G7 C E7
Et le feu du nectar fait toujours luire les trognes,
Am E7 Am E7
Mais les dieux ne répondent plus pour les ivrognes,
F Am F E7 Am
Bacchus est alcoolique et le grand Pan est mort.
106
Mais, se touchant le crâne en criant : « J’ai trouvé !»,
La bande au professeur Nimbus est arrivée,
Qui s'est mise à frapper les deux d'alignement,
Chasser les dieux du firmament.
C A7 Dm
Et l'un des derniers dieux, l'un des derniers suprêmes,
Am E7
Ne doit plus se sentir tellement bien lui-même.
F G C
Un beau jour on va voir le Christ
A7 Dm
Descendre du Calvaire en disant dans sa lippe :
Am E7
« Merde ! Je ne joue plus pour tous ces pauvres types !
F G Am
J'ai bien peur que la fin du monde soit bien triste. »
107
Supplique …
4/4
Battement marqué tempo assez lent Capo 2ème casa
Am
La camarde, qui ne m'a jamais pardonné
E Dm G C A7
D'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez,-- me poursuit d'un zèle imbécile.
Dm
Alors, cerné de près par les enterrements,
Am F E Am F E
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament,-- de me payer un codicille.
108
Et c'est là que, jadis, à quinze ans révolus,
À l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, je connus la prime amourette.
Auprès d'une sirène, une femme-poisson,
Je reçus de l'amour la première leçon, avalai la première arête.
109
4/4 Pompe Tempo Moyen Rythme Marqué. Le A7 en barré et passer du F au A7 en glissando
F A7 D D7
C'était tremblant, c'était troublant, c'était vêtu d'un drap tout blanc
Gm C7 F F7
Ça présentait -- tous les symptômes,
Bb Bbm F A7 Dm
Tous les dehors de la vision, les faux airs de l'apparition,
Bb Bbm F Dm Gm C7 F
En un mot, c'était un fantô -- -- -- me !
« Je suis un p'tit poucet perdu, me dit-elle, d'un' voix morfondue, un pauvre fantôme en déroute.
Plus de trace des feux follets, plus de trace des osselets dont j'avais jalonné ma route ! »
« Des poètes sans inspiration auront pris - quelle aberration ! - mes feux follets pour des étoiles.
De pauvres chiens de commissaire auront croqué - quelle misère ! - mes oss'lets bien garnis de moelle. »
« À l'heure où le coq chantera, j'aurai bonne mine avec mon drap plein de faux plis et de coutures !
Et dans ce siècle profane où les gens ne croient plus guère à nous, on va crier à l'imposture. »
Moi, qu'un chat perdu fait pleurer, pensez si j'eus le cœur serré devant l'embarras du fantôme.
«Venez, dis-je en prenant sa main, que je vous montre le chemin, que je vous reconduise at home »
L'histoire finirait ici, mais la brise, et je l'en r'mercie, troussa le drap de ma cavalière...
Dame, il manquait quelques oss'lets, mais le reste, loin d'être laid, était d'une grâce singulière.
Mon Cupidon, qui avait la flèche facile en ce temps-là, fit mouche et, le feu sur les tempes,
Je conviai, sournoisement, la belle à venir un moment voir mes icônes, mes estampes...
Mon cher, dit-elle, vous êtes fou ! J’ai deux mille ans de plus que vous. Le temps, madame, que nous importe
Mettant le fantôme sous mon bras, bien enveloppé dans son drap, vers mes pénates je l'emporte !
Eh bien, messieurs, qu'on se le dise : ces belles dames de jadis sont de satanées polissonnes,
Plus expertes dans le déduit que certaines dames d'aujourd'hui, et je ne veux nommer personne !
Au p'tit jour on m'a réveillé, on secouait mon oreiller avec un' fougue' pleine de promesses,
Bb Bbm F A7 Dm
Mais, foin des délices de Capoue ! C'était mon père criant : « Debout !
Bb F Gm A
Vains dieux, tu vas manquer la me - sse!»
Bb Bbm F A7 Dm
Mais, foin des délices de Capoue ! C'était mon père criant : « Debout !
Bb Bbm F Dm Gm C7 F
Vains dieux, tu vas manquer la me - sse!»
110
6/8 Tempo Lent
A F#m7 Bm D F#m Bm7 E7
Nous étions quatre bacheliers sans -- vergo---gne,
A F#m7 Bm E7 A G7
La vraie crème des écoliers, des éco--liers.
C Am7 Dm F Am Dm7 G7
Pour offrir aux filles des fleurs, sans -- vergo---gne,
C Am7 Dm Am G7 C E7
Nous nous fîmes un peu voleurs , un peu voleurs.
Les sycophantes du pays, sans vergogne, aux gendarmes nous ont trahis, nous ont trahis.
Et l'on vit quatre bacheliers sans vergogne, qu'on emmène, les mains liées, les mains liées.
On fit venir à la prison, sans vergogne, les parents des mauvais garçons, mauvais garçons.
Les trois premiers pères, les trois, sans vergogne, en perdirent tout leur sang-froid, tout leur sang-froid.
Comme un seul ils ont déclaré, sans vergogne, qu'on les avait déshonorés, déshonorés.
Comme un seul ont dit « C’est fini, sans vergogne, fils indigne, je te renie, je te renie. »
Le quatrième des parents, sans vergogne, c'était le plus gros, le plus grand, le plus grand.
Quand il vint chercher son voleur, sans vergogne, on s'attendait à un malheur, à un malheur.
Mais il n'a pas déclaré, non, sans vergogne, que l'on avait sali son nom, sali son nom.
Dans le silence on l'entendit, sans vergogne, qui lui disait : « Bonjour, petit, bonjour petit. »
On le vit, on le croirait pas, sans vergogne, lui tendre sa blague à tabac, blague à tabac.
Je ne sais pas s'il eut raison, sans vergogne, d'agir d'une telle façon, telle façon.
Mais je sais qu'un enfant perdu, sans vergogne, à de la corde de pendu, de pendu,
A de la chance quand il a, sans vergogne, un père de ce tonneau-là, ce tonneau-là.
Et si les chrétiens du pays, sans vergogne, jugent que cet homme a failli, homme a failli.
Ça laisse à penser que, pour eux, sans vergogne, l'Évangile, c'est de l'hébreu, c'est de l'hébreu.
Ça laisse à penser que, pour eux, sans vergogne, l'Évangile, c'est de l'hébreu, c'est de l'hébreu
111
6/8 Pompe Tempo Moyen
Am Dm Am
La veuve et l'orphelin, quoi de plus émouvant ?
F B7 E7 Am
Un vieux copain d'école étant mort sans enfants,
F G C E7 Am
Abandonnant au monde une épouse épatan-- te,
Dm Am
J'allai rendre visite à la désespérée,
F B7 E7 Am
Et puis, ne sachant plus où finir ma soirée,
B7 E7 Am
Je lui tins compagnie dans la chapelle ardente.
Pour endiguer ses pleurs, pour apaiser ses maux, je me mis à blaguer, à sortir des bons mots,
Tous les moyens sont bons au médecin de l'âme...
Bientôt, par la vertu de quelques facéties, la veuve se tenait les côtes, Dieu merci !
Ainsi que des bossus, tous deux nous rigolâmes.
Ma pipe dépassait un peu de mon veston. Aimable, elle m'encouragea : « Bourrez-la donc,
Qu'aucun impératif moral ne vous arrête,
Si mon pauvre mari détestait le tabac, maintenant la filmée ne le dérange pas !
Mais où diantre ai-je mis mon porte-cigarettes ? »
À minuit, d'une voix douce de séraphin, elle me demanda si je n'avais pas faim.
« Ça le ferait-il revenir, ajouta-t-elle,
De pousser la piété jusqu'à l'inanition : que diriez-vous d'une frugale collation ? »
Et nous fîmes un petit souper aux chandelles.
« Regardez s’il est beau ! Dirait-on point qu'il dort ? ce n'est certes pas lui qui me donnerait tort
De noyer mon chagrin dans un flot de Champagne.»
Quand nous eûmes vidé le deuxième magnum, la veuve était émue, nom d'un petit bonhomme !
Et son esprit se mit à battre la campagne...
112
« Mon Dieu, ce que c'est tout de même que de nous !» soupira-t-elle, en s'asseyant sur mes genoux.
Et puis, ayant collé sa lèvre sur ma lèvre, '
« Me voilà rassurée, fit-elle, j'avais peur que, sous votre moustache en tablier de sapeur,
Vous ne cachiez coquettement un bec-de-lièvre... »
Aie ! Vous m'avez fêlé le postérieur en deux ! » se plaignit-elle, et je baissai le front, piteux,
Craignant avoir frappé de façon trop brutale.
Mais j'appris, par la suite, et j'en fus bien content, que cet état de choses durait depuis longtemps :
Menteuse ! La fêlure était congénitale.
Quand je levai la main pour la deuxième fois, le cœur n'y était plus, j'avais perdu la foi,
Surtout qu'elle s'était enquise, la bougresse :
« Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul ? » et ma main vengeresse est retombée, vaincue !
Et le troisième coup ne fut qu'une caresse...
« Avez-vous remarqué que j'avais un beau cul ? » et ma main vengeresse est retombée, vaincue !
Et le troisième coup ne fut qu'une caresse...
113
4/4 Pompe Tempo Moyen Rythme Marqué
Em B7 Em B7 Em B7 Em A7
« Cher monsieur, m'ont-ils dit, vous en êtes un autre », lorsque je refusai de monter dans leur train.
Dm A7 Dm A7 D7 Sans accord ➔ G7
Oui, sans doute, mais moi, j'fais pas le bon apôtre,- moi, je n'ai besoin de personne pour en être un.
B+ (Arpège)
C G7
Le pluriel ne vaut rien à l'homme et sitôt qu'on
C F G7 C
Est plus de quatre on est une bande de cons.
G7
Bande à part, sacrebleu ! C’est ma règle et j'y tiens.
C F G7 C
Dans les noms des partants on n’verra pas le mien.
Oui, la cause était noble, était bonne, était belle ! Nous étions amoureux, nous l'avons épousée.
Nous souhaitions être heureux tous ensemble avec elle, nous étions trop nombreux, nous l'avons défrisée.
114
Je suis celui qui passe à côté des fanfares et qui chante en sourdine un petit air frondeur.
Je dis, à ces messieurs que mes notes effarent : « Tout aussi musicien que vous, tas de bruiteurs !»
Pour embrasser la dam', s'il faut se mettre à douze, j'aime mieux m'amuser tout seul, cré nom de nom !
Je suis celui qui reste à l'écart des partouzes. L'obélisque est-il monolithe, oui ou non ?
Pas jaloux pour un sou des morts des hécatombes, j'espère être assez grand pour m'en aller tout seul.
Je ne veux pas qu'on m'aide à descendre à la tombe, je partage n'importe quoi, pas mon linceul.
115
Battement « Brassens » Tempo Moyen Capo 1ère case
G B C B
J'ai perdu mes bajoues, j'ai perdu ma bedaine, et, ce, d'une façon si nette, si soudaine,
Em C A7 D7 G
Qu'on me suppose un mal qui ne pardonne pas, qui se rit d'Esculape et le laisse baba.
Le monstre du Loch Ness ne faisant plus recette durant les moments creux dans certaines gazettes,
Systématiquement, les nécrologues jouent à me mettre au linceul sous des feuilles de chou.
Or, lassé de servir de tête de massacre, des contes à mourir debout qu'on me consacre,
Moi qui me porte bien, qui respire la santé, je m'avance et je crie toute la vérité.
Toute la vérité, messieurs, je vous la livre : Si j'ai quitté les rangs des plus de deux cents livres,
C'est la faute à Mimi, à Lisette, à Ninon, et bien d'autres, j'ai pas la mémoire des noms.
Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, c'est que je baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, je suis hanté : le rut, le rut, le rut, le rut !
Qu'on me comprenne bien, j'ai l'âme du satyre et son comportement, mais ça ne veut point dire
Que j'en ai' le talent, le génie, loin s'en faut ! Pas une seule encore ne m'a crié « bravo ! »
Entre autres fines fleurs, je compte, sur ma liste rose, un bon nombre de femmes de journalistes
Qui, me pensant fichu, mettent toute leur foi à m'donner du bonheur une dernière fois.
C'est beau, c'est généreux, c'est grand, c'est magnifique ! Et, dans les positions les plus pornographiques,
Je leur rends les honneurs à fesses rabattues sur des tas de bouillons, des paquets d'invendus.
Et voilà ce qui fait que, quand vos légitimes montrent leurs fesse' au peuple ainsi qu'à vos intimes,
On peut souvent y lire, imprimés à l'envers, les échos, les petits potins, les faits divers.
Et si vous entendez sourdre, à travers les plinthes du boudoir de ces dames, des râles et des plaintes.
Ne dites pas : « C'est tonton Georges qui expire », ce sont tout simplement les anges qui soupirent.
Et si vous entendez crier comme en quatorze : « Debout ! Debout les morts ! » ne bombez pas le torse,
C'est l'épouse exaltée d'un rédacteur en chef qui m'incite à monter à l'assaut derechef.
Certes, il m'arrive bien, revers de la médaille, de laisser quelquefois des plumes a la bataille...
Hippocrate dit : « Oui, c'est des crêtes de coq », et Gallien répond « Non, c'est des gonocoques...»
Tous les deux ont raison, Vénus parfois vous donne de méchants coups de pied qu'un bon chrétien pardonne,
Car, s'ils causent du tort aux attributs virils, ils mettent rarement l'existence en péril.
Eh bien, oui, j'ai tout ça, rançon de mes fredaines, la barque pour Cythère est mise en quarantaine,
Mais je n'ai pas encore non, non, non, trois fois non, ce mal mystérieux dont on cache le nom.
Si j'ai trahi les gros, les joufflus, les obèses, c'est que je baise, que je baise, que je baise
Comme un bouc, un bélier, une bête, une brute, je suis hanté : le rut, le rut, le rut, le rut !
116
4/4 Arpèges
Bm gliss → Em*
gliss → Bm
Ma mie, de grâce, ne mettons
F#m Bm gliss → Em*
Pas sous la gorge à Cupidon sa propre flèche,
gliss → Bm
Tant d’amoureux l’ont essayé
F#m Bm
Qui, de leur bonheur, ont payé ce sacrilège...
Laissons le champ libre à l’oiseau, nous serons tous les deux prisonniers sur parole,
Au diable, les maîtresses queux qui attachent les cœurs aux queues des casseroles !
Vénus se fait vieille souvent, elle perd son latin devant la lèchefrite…
À aucun prix, moi, je ne veux effeuiller dans le pot-au-feu la marguerite.
On leur ôte bien des attraits, en dévoilant trop les secrets de Mélusine.
L’encre des billets doux pâlit vite entre les feuillets des livres de cuisine.
Il peut sembler de tout repos de mettre à l’ombre, au fond d’un pot de confiture,
La jolie pomme défendue, mais elle est cuite, elle a perdu son goût « nature ».
117
4/4 Pompe Tempo Moyen
Intro:
D F# D
0 2 0 2 2 0 2
3 3 3 0 2 3 3 3 0 2 3
3
4
4
2
Bm Em A
Il vivait en dehors des chemins forestiers,
→ D Bm E7 A
Ce n’était nullement un arbre de métier,
A7 D D+ G F#7
Il n’avait jamais vu l’ombre d’un bûcheron,
Bm Em A7 D
Ce grand chêne fier sur son tronc.
118
Nos roseaux savent vivre et n’ont aucun toupet,
Tu feras dans nos murs un aimable séjour,
Arrosé quatre fois par jour. »
119
4/4 Battement Tempo Moyen Lent
Am Dm
Il y’ a péril en la demeure, depuis que les femmes de bonnes mœurs
Am C D E7
Ces trouble - fê -- ê -- te,
Am D Dm E7
Jalouses de Manon Lescaut, viennent débiter leurs gigots
F E7 Am
À la sauve -- e -- tte.
Elles ôtent le bonhomme de dessus la brave horizontale déçue, elles prennent sa place.
De la bouche au pauvre tapin elles retirent le morceau de pain, c’est dégueulasse.
Y’ a ces gamines de malheur, ces gosses qui, tout en suçant leur pouce de fillette,
Se livrent au détournement de majeur et, vénalement, troussent leur layette.
Y’ a ces petites bourgeoises faux cul qui, d’accord avec leur cocu, clerc de notaire,
Au prix de gros vendent leur corps, leurs charmes qui fleurent encore la pomme de terre.
Lors, délaissant la fille de joie, le client peut faire son choix tout à sa guise,
Et se payer beaucoup moins cher des collégiennes, des ménagères, Et des marquises.
Elles ôtent le bonhomme de dessus la brave horizontale déçue, elles prennent sa place.
De la bouche au pauvre tapin elles retirent le morceau de pain c’est dégueulasse.
120
4/4 Pompe. Tempo Rapide
A
Un certain va-nu-pieds qui passe et me trouve ivre-mort, croyant tout de bon que j’ai cessé de vivre
(Vous auriez fait pareil), s’en prit à mes souliers. Pauvre homme ! Vu l’état piteux de mes godasses,
Je doute qu’il trouve avec son chemin de Damas. Ça n’fait rien, il y’a des passants bien singuliers...
Un étudiant miteux s’en prit à ma liquette qui, à la faveur de la nuit lui avait paru coquette,
Mais en plein jour ses yeux ont dû se dessiller. Je l’plains de tout mon cœur, pauvre enfant, s’il l’a mise,
Vu que, d’un homme heureux, c’était loin d’être la ch’mise. Ça n’fait rien, y’a des étudiants bien singuliers...
La femme d’un ouvrier s’en prit à ma culotte. « Pas ça, madame, pas ça, mille et un coups de bottes
Ont tant usé le fond que, si vous essayiez d’la mettre à votre mari, bientôt, je vous en fiche
Mon billet, il aurait du verglas sur les miches. » Ça n’fait rien, il y’a des ménages bien singuliers...
Et j’étais là, tout nu, sur le bord du trottoir, exhibant, malgré moi, mes humbles génitoires.
Une petite vertu rentrant de travailler, Elle qui, chaque soir, en voyait une douzaine,
Courut dire aux agents : « J’ai vu que’qu’ chos’ d’obscène ! » Ça n’fait rien, il y’a des tapins bien singuliers...
Le représentant de la loi vint, d’un pas débonnaire. Sitôt qu’il m’aperçut il s’écria : « Tonnerre !
On est en plein hiver et si vous vous geliez ! » Et, de peur que j’n’attrape une fluxion d’poitrine,
Le bougre, il me couvrit avec sa pèlerine. Ça n’fait rien, il y’a des flics bien singuliers...
Et depuis ce jour-là, moi, le fier, le bravache, moi, dont le cri de guerre fut toujours « Mort aux vaches ! ».
Plus une seule fois je n’ai pu le brailler. J’essaye bien encore, mais ma langue honteuse
Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse. Ça n’fait rien, nous vivons un temps bien singulier...
121
Battement Rythmé Tempo moyen
F#m
B7 E F#m B7 E
Le seul reproche, au demeurant, qu’aient pu mé -- riter mes parents
Em A7 D Em D Em C#7
C’est d’avoir pas joué plus tôt le jeu de la bête à deux dos.
F#m B7 E F#m B7 E
Je suis né, même pas bâtard avec cinq siècles de retard.
Em A7 D Em D Em C#7
Pardonnez- moi, Prince, si je suis foutrement moyenâgeux.
Ces p’tites sœurs, trouvant qu’à leur goût quatre Évangiles c’est pas beaucoup,
Sacrifiaient à un de plus : L’évangile selon Vénus.
Témoin : l’abbesse de Pourras, qui fut, qui reste et restera
La plus glorieuse putain de moines du quartier Latin.
Hélas ! Tout ça, c’est des chansons. Il faut se faire une raison.
Les choux fleurs poussent à présent sur le charnier des Innocents.
Le Trou de la pomme de pin n’est plus qu’un bar américain.
Y’a quelque chose de pourri au royaume de truanderie.
122
Misogynie A Part
123
Capo 2ème Flat Picking ou Battement, Rythme marqué, Tempo moyen
Am Em Am Em Am
Em Am G C E7 Am
Un champ de blé prenait racine sous la coiffe de Bécassine,
Em Am G C
Ceux qui cherchaient la toison d’or ailleurs avaient bigrement tort.
A A7 Dm
Tous les seigneurs du voisinage, les gros bonnets, grands personnages,
G7 C E7 Am F D
Rêvaient de joindre à leur blason une boucle de sa toison.
E7 Am G7 C Em Am
Un champ de blé prenait racine sous la coiffe de Bécassine.
124
À sa bouche, deux belles guignes, deux cerises tout à fait dignes,
Tout à fait dignes du panier de madame de Sévigné.
Am A A7
C’est une sorte de manant, un amoureux du tout-venant
Qui pourra chanter la chanson du temps des c’rises en toute saison
Et jusqu’à l’heure du trépas, si le diable s’en mêle pas.
125
4/4
Libre sur la première strophe puis Pompe tempo moyen
F C7 F7 Bb Bbm Dm G7 C7
Notre voisin l’ancêtre était un fier galant qui n’emmerdait personne avec sa barbe blanche.
F C7 F7 Bb Bbm F G7 C F
Et quand le bruit courut qu’ ses jours étaient comptés, on s’en fut à l’hospice afin de l’as -- sis -- ter.
G7 C
A7 Gm A7
On avait apporté les guitares avec nous car, devant la musique, il tombait à genoux,
D7 Am S.A. ➔ G7 C
Excepté toutefois les marches militaires qu’il écoutait en se tapant le cul par terre.
Am S.A. ➔ G7 C
Qu’il écoutait en se tapant le cul par terre.
A7 Gm A7
Émules de Django, disciples de Crolla, toute la fine fleur des cordes était là
D7 Am S.A. ➔ G7 C
Pour offrir à l’ancêtre, en signe d’affection, en guise de viatique, une ultime audition,
Am S.A. ➔ G7 C
En guise de viatique, une ultime audition,
{sib,si,sol} F C7 F7 Bb Bbm Dm G7 C7
Hélas ! Les carabins ne les ont pas reçus, les guitares sont restées à la porte cochère,
F C7 F Bb Bbm F G7 C7 F G7
Et le dernier concert de l’ancêtre déçu ce fut un pot-pourri de cantiques, peuchè -- è -- re !
C C7 F
Quand nous serons ancêtres, du côté de Bicêtre, pas de musique d’orgue, oh ! Non,
FM7 Em Dm A7 F S.A. ➔ E7 A7
Pas de chants liturgiques pour qui avale sa chique, mais des guitares, crénom de nom !
F D7 G7 C
Mais des guitares, cré nom de nom !
126
On avait apporté quelques litres aussi, car le bonhomme avait la fièvre de Bercy
Et les soirs de nouba, parole de tavernier, à rouler sous la table il était le dernier,
À rouler sous la table il était le dernier.
Hélas ! Les carabins ne les ont pas reçus, les litres sont restés à la porte cochère,
Et le coup de l’étrier de l’ancêtre déçu ce fut un grand verre d’eau bénite, peuchère !
Quand nous serons ancêtres, du côté de Bicêtre, ne nous faites pas boire, oh ! Non,
De ces eaux minérales, bénites ou lustrales, mais du bon vin, crénom de nom !
Mais du bon vin, crénom de nom !
On avait emmené les belles du quartier, car l’ancêtre courait la gueuse volontiers.
De sa main toujours leste et digne cependant il troussait les jupons par n’importe quel temps,
Il troussait les jupons par n’importe quel temps.
Depuis Manon Lescaut jusques à Dalila toute la fine fleur du beau sexe était là
Pour offrir à l’ancêtre, en signe d’affection, en guise de viatique, une ultime érection,
En guise de viatique, une ultime érection.
Hélas ! Les carabins ne les ont pas reçues, les belles sont restées à la porte cochère.
Et le dernier froufrou de l’ancêtre déçu ce fut celui d’une robe de sœur, peuchère !
Quand nous serons ancêtres, du côté de Bicêtre, pas d’enfants de Marie, oh ! Non,
Remplacez-nous les nonnes par des belles mignonnes, et qui fument, cré nom de nom !
Et qui fument, cré nom de nom !
127
4/4 Rythme Jazzy Tempo Moyen Lent
0 0
0 2 4 4 2 0 2 4 0 2 4 4 2 0 0
4 2 4 2 4
Em A7 D E7 A
Sans ces cheveux qui volent j’aurais, dorénavant,
Em A7 D E7 A
Des difficultés folles à voir d’où vient le vent.
D F#7 G F#7
Tout est bon chez elle, y a rien à jeter,
Bm E7 A D B7
Sur l’île déserte il faut tout em --- porter.
128
Elle a mille autres choses précieuses encore
Mais, en spectacle, j’ose pas donner tout son corps.
129
1 Dm C Bb A7
Oh ! Vie heureuse des bourgeois ! Qu’avril bourgeonne ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Dm C Bb A7 Dm
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ; ça lui suffit, il sait que l’amour n’a qu’un temps.
2 Dm G7 C F Bb A7
Ce dindon a toujours béni sa destinée et quand vient le moment de mourir, il faut voir
Dm G7 C F Bb A7 Dm
Cette jeune oie en pleurs :" C’est là que je suis née ; je meurs près de ma mère et j’ai fait mon devoir. »
2 Dm G7 C F Bb A7
Elle a fait son devoir ! C’est-à-dire que oncques elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Dm G7 C F Bb A7 Dm
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque l’emportant sans rameur sur un fleuve inconnu
3 Dm C Bb A7
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie toujours, pour ces gens-là cela n’est point hideux.
Bb Am F Bb A7 Dm
Ce canard n’a qu’un bec, et n’eut jamais envie ou de n’en plus avoir ou bien d’en avoir deux.
2 Dm G7 C F Bb A7
Ils n’ont aucun besoin de baisers sur les lèvres et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Dm G7 C F Bb A7 Dm
Possèdent pour tout cœur un viscère sans fièvres, un coucou régulier et garanti dix ans !
1
Oh ! Les gens bienheureux !... Tout à coup, dans l’espace, si haut qu’il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe. Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
2
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages. Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages, l’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.
3
Regardez-les ! Avant d’atteindre sa chimère, plus d’un, l’aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère, et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
2
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère, ils pouvaient devenir volailles comme vous.
Mais ils sont avant tout des fils de la chimère, des assoiffés d’azur, des poètes, des fous.
3
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante ! Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente, les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.
2
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante ! Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente, les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.
130
Tempo et Rythme Libres Am
Dm Am Dm Am
Tous les cœurs se rallient à sa blanche cornette, si le chrétien succombe à son charme insidieux.
Dm Am Dm Am E4 E7
Le païen le plus sûr, l’athée le plus honnête se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Am D Am Dm
Et les enfants de chœur font tinter leur sonnette...
Il paraît que, dessous sa cornette fatale qu’elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite sœur cache, c’est un scandale ! Une queue de cheval et des accroche-cœurs.
Et les enfants de chœur s’agitent dans les stalles...
Il paraît que, dessous son gros habit de bure, elle porte coquettement des bas de soie,
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures, enfin tout ce qu’il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de chœur ont des pensées impures...
Il paraît que le soir, en voici bien d’une autre ! à l’heure où ses consœurs sont sagement couchées
Ou débitent pieusement des patenôtres, elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de chœur ont la fièvre, les pauvres...
Il paraît qu’à loisir elle se mire nue, de face, de profil, et même, hélas ! De dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de chœur le malin s’insinue...
Il paraît que, levant au ciel un œil complice, elle dit :"Bravo, Seigneur, c’est du joli travail !"
Puis qu’elle ajoute avec encore plus de malice : « La cambrure des reins, ça, c’est une trouvaille !"
Et les enfants de chœur souffrent un vrai supplice...
Il paraît qu’à minuit, bonne mère, c’est pire, on entend se mêler, dans d’étranges accords,
La voix énamourée des anges qui soupirent et celle de la sœur, criant « Encore ! Encore ! »
Et les enfants de chœur, les malheureux, transpirent.
Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent, se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas ! Déjà chargée d’épines, n’a certes pas besoin d’autre chose dessus.
Et les enfants de chœur, branlant du chef, opinent...
Tout ça, c’est des faux bruits, des ragots, des sornettes, de basses calomnies par Satan répandues.
Pas plus d’accroche-cœurs sous la blanche cornette que de queue de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de chœur en font, une binette...
Pas de troubles penchants dans ce cœur rigoriste, sous cet austère habit pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ, le veinard sur sa croix peut s’endormir en paix,
Et les enfants de chœur se masturber, tout tristes...
131
4/4 Arpège
A
F#m E7 A F#m E7 A
Voilà les feuilles sans sève qui tombent sur le gazon,
F#m E7 A F#m E7 A
Voilà le vent qui s’élève et gémit dans le vallon,
F#m C#m A {la si do#} D Em F#7
Voilà l’errante hirondelle qui rase du bout de l’aile l’eau dormante des marais,
Bm E C7M+ A F#m Bm E7 A
Voilà l’enfant des chaumières qui glane sur les bruyères le bois tombé des forêts.
132
Capo 2ème case. 2/4 Picking
Am
Am G E7
Sale petit bonhomme, il ne portait plus d’ailes, plus de bandeau sur l’œil et, d’un huissier modèle
Am F Dm E7
Arborait les sombres habits.
Am G
Dès qu’il avait connu le krach, la banqueroute de nos affaires de cœur, il s’était mis en route
F E7 Am
Pour recouvrer tout son fourbi.
Pas plus tôt descendu de sa noire calèche, il nous a dit « Je viens récupérer mes flèches
Maintenant pour vous superflues »
Sans une ombre de peine ou de mélancolie, on l’a vu remballer la vaine panoplie
Des amoureux qui ne jouent plus.
Avisant, oubliée, la pauvre marguerite qu’on avait effeuillée, jadis, selon le rite,
Quand on s’aimait un peu, beaucoup,
L’un après l’autre, en place, il remit les pétales, la veille encore, on aurait crié au scandale,
On lui aurait tordu le cou.
Il brûla nos trophées, il brûla nos reliques, nos gages, nos portraits, nos lettres idylliques,
Bien belle fut la part du feu.
Et je n’ai pas bronché, pas eu la mort dans l’âme, quand, avec tout le reste, il passa par les flammes
Une boucle de vos cheveux.
Enfin, pour bien montrer qu’il faisait table rase, il effaça du mur l’indélébile phrase
« Paul est épris de Virginie ».
De Virginie, d’Hortense ou bien de Caroline, j’oublie presque toujours le nom de l’héroïne
Quand la comédie est finie.
« Faut voir à pas confondre amour et bagatelle, à pas trop mélanger la rose et l’immortelle,
Qu’il nous a dit en se sauvant.
À pas traiter comme une affaire capitale une petite fantaisie sentimentale,
Plus de crédit dorénavant ».
Ma mie, ne prenez pas ma complainte au tragique, les raisons qui, ce soir, m’ont rendu nostalgique,
Sont les moins nobles des raisons,
Et j’aurais sans nul doute enterré cette histoire si, pour renouveler un peu mon répertoire
Je n’avais besoin de chansons !
133
4/4 Pompe tempo moyen
Intro et entre couplets :
Am E7 Am E7
2 2 0 2 2
0 3 0 3 2 3 2 0 3 0 3 2
F E7 A7 D F G7 C
Cette rose avait glissé de la gerbe qu’un héros gâteux portait au monument aux morts.
F E7 A7 D F E7 Am
Comme tous les gens levaient leurs yeux pour voir hisser les couleurs, je la recueillis sans remords.
Am C F G A7 Dm E7
Et je repris ma route et m’en allai quérir, au p’tit bonheur la chance, un corsage à fleurir.
Am C D C B7 E7 Am
Car c’est une des pires perversions qui soient que de garder une rose par-de -- vers soi.
F E7 Am D
La première à qui je l’offris tourna la tête avec mépris,
Am F G7 C Am F G7 C
La deuxième s’enfuit et court encore en criant « Au secours ! »
F E7 A D
Si la troisième m’a donné un coup d’ombrelle sur le nez,
Saccadé D C E7 Am D C E7 Am
La quatrième, c’est plus méchant, se mit en quê -- te d’un agent.
Rythmé F E7 A7 D
Car, aujourd’hui, c’est saugrenu, sans être louche, on ne peut pas
F G7 C F G7 C
Fleurir de belles inconnues. On est tombé bien bas, bien bas...
F E7 A7 D
Et ce pauvre petit bouton de rose a fleuri le veston
F E7 Am B7 E7 Am
D’un vague chien de commissaire, quelle misère!
134
Cette bouteille était tombée de la soutane d’un abbé sortant de la messe ivre mort.
Une bouteille de vin fin millésimé, béni, divin, je la recueillis sans remords.
Et je repris ma route en cherchant, plein d’espoir, un brave gosier sec pour m’aider à la boire.
Car c’est une des pires perversions qui soient que de garder du vin béni par-devers soi.
Cette pauvre poignée de main gisait, oubliée, en chemin, par deux amis fâchés à mort.
Quelque peu décontenancée, elle était là, dans le fossé. Je la recueillis sans remords.
Le premier m’a dit : « Fous le camp ! J’aurais peur de salir mes gants. »
Le deuxième, d’un air dévot, me donna cent sous, d’ailleurs faux.
Si le troisième, ours mal léché, dans ma main tendue a craché,
Le quatrième, c’est plus méchant, se mit en quête d’un agent.
135
Fernande
D+ G F#7
Une manie de vieux garçon, moi, j'ai pris l'habitude
B7 Em D A D
D'agrémenter ma solitude aux accents de cette chanson :
E A Bm E C+ A
Quand je pense à Fernande, je bande, -- je bande,
D A
Quand j'pense à Félicie, je bande aussi,
D E C+ A
Quand j'pense à Léonore, mon Dieu, je bande encore,
C# F#m E F#
Mais quand j'pense à Lulu, là je ne bande plus.
C# F#m A E A
La bandaison, papa, ça n'se comman -- de pas.
136
Après la prière du soir, comme il est un peu triste,
Chante ainsi le séminariste à genoux sur son reposoir :
137
12/8 Arpèges Tempo assez rapide
Am
Dm
Prince des monte-en-l'air et de la cambriole,
Bdim
Toi, qui eus le bon goût de choisir ma maison,
Ddim
Cependant que je colportais mes gaudrioles,
Fdim E7 Am
En ton honneur j'ai composé cette chanson.
Sache que j'apprécie à sa valeur le geste qui te fit bien fermer la porte en repartant
De peur que des rôdeurs n'emportassent le reste, les voleurs comme il faut, c'est rare de ce temps.
Autre signe indiquant toute absence de tare, respectueux du brave travailleur, tu n'as
Pas cru décent de me priver de ma guitare, solidarité sainte de l'artisanat.
Pour toutes ces raisons, vois-tu, je te pardonne sans arrière-pensée après mûr examen,
Ce que tu m'as volé, mon vieux, je te le donne, ça pouvait pas tomber en de meilleures mains.
D'ailleurs, moi qui te parle, avec mes chansonnettes, si je n'avais pas dû rencontrer le succès,
J'aurais, tout comme toi, pu virer malhonnête, je serais devenu ton complice qui sait ?
En vendant ton butin, prends garde au marchandage, ne vas pas tout lâcher en solde aux receleurs,
Tiens leur la dragée haute en évoquant l'adage qui dit que ces gens-là sont pis que les voleurs.
Fort de ce que je n'ai pas sonné les gendarmes, ne te crois pas du tout tenu de revenir,
Ta moindre récidive abolirait le charme, laisse-moi, je t'en prie, sur un bon souvenir.
Monte-en-l'air, mon ami, que mon bien te profite, que Mercure te préserve de la prison,
Et pas trop de remords, d'ailleurs, nous sommes quittes, après tout ne te dois-je pas une chanson ?
Post-scriptum Si le vol est l'art que tu préfères, ta seule vocation, ton unique talent,
Prends donc pignon sur rue, mets-toi dans les affaires, et tu auras les flics même comme chalands.
138
4/4 Pompe Tempo moyen lent
D
A D F#
C'est vrai qu'ils sont plaisants, tous ces petits villa -- ges,
Bm G A
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux dits, ces cités,
D A F#
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs pla -- ges,
Bm F# Bm
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est d'être habités,
G A D
Et c'est d'être habité par des gens qui regardent
Bm E C7
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts,
F Bb A
La race des chauvins, des porteurs de cocardes,
Bb F C A
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Bb F C F (léger break) A
les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
Maudits soient ces enfants de leur mère patrie empalés une fois pour toutes sur leur clocher,
Qui vous montrent leurs tours, leurs musées, leur mairie, vous font voir du pays natal jusqu'à loucher.
Qu'ils sortent de Paris, ou de Rome, ou de Sète, ou du diable Vauvert ou bien de Zanzibar,
Ou même de Montcuq, ils s'en flattent, mazette, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
Le sable dans lequel, douillettes, leurs autruches enfouissent la tête, on trouve pas plus fin,
Quant à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches, leurs bulles de savon, c'est du souffle divin.
Et, petit à petit, les voilà qui se montent le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux, même en bois, rend jaloux tout le monde, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
C'est pas un lieu commun celui de leur naissance, ils plaignent de tout cœur les pauvres malchanceux,
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence, la présence d'esprit de voir le jour chez eux.
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire, contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre, les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part.
Mon Dieu, qu'il ferait bon sur la terre des hommes, si l'on n'y rencontrait cette race incongrue,
Cette race importune et qui partout foisonne : la race des gens du terroir, des gens du cru.
Que la vie serait belle en toutes circonstances si vous n'aviez tiré du néant ces jobards,
Preuve, peut être bien, de votre inexistence : les imbéciles heureux qui sont nés quelque part,
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
139
4/4 Rythmé au Médiator Am, E, Am, E →
Am E Am E Am E Am E
Jadis, au lieu du jardin que voici, c'était la zone et tout ce qui s'ensuit,
C G C G
Des masures, des taudis insolites,
C F E Am F E
Des ruines pas romaines pour un sou, quant à la faune habitant la dessous
Am G C F E Am E →
C'était la fine fleur, c'était l'éli -- te.
La fine fleur, l'élite du pavé, des besogneux, des gueux, des réprouvés,
Des mendiants rivalisant de tares,
Des chevaux de retour, des propre à rien, ainsi qu’un croque-note, un musicien,
Une épave accrochée à sa guitare.
Adoptée par ce beau monde attendri, une petite fée avait fleuri
Au milieu de toute cette bassesse.
Comme on l'avait trouvée près du ruisseau, abandonnée en un somptueux berceau,
À tout hasard on l'appelait « princesse ».
Or, un soir, Dieu du ciel, protégez-nous ! La voilà qui monte sur les genoux
Du croque note et doucement soupire,
En rougissant quand même un petit peu : « C'est toi que j'aime et, si tu veux tu peux
M'embrasser sur la bouche et même pire... »
« - Tout beau, princesse, arrête un peu ton tir, j'ai pas tell'ment l'étoffe du satyre.
Tu as treize ans, j'en ai trente qui sonnent,
Grosse différence et je ne suis pas chaud pour tâter d'la paille humide du cachot...
- Mais, croque-note j' dirai rien à personne... »
« - N'insiste pas, fit-il d'un ton railleur, d'abord, tu n'es pas mon genre, et d'ailleurs
Mon cœur est déjà pris par une grande... »
Alors princesse est partie en courant, alors princesse est partie en pleurant,
Chagrine qu'on ait boudé son offrande.
140
2/4 Arpèges Tempo rapide
A
F#m C#7 D Em F#7 Bm F#m E7 A C7M+
Ayant avecques lui toujours fait bon ménage, j'eusse aimé célébrer, sans être inconvenant,
F#m C#7 D Em F#7 Bm F#m E7 A
Tendre corps féminin, ton plus bel apanage, Que tous ceux qui l'ont vu disent hallucinant.
C'eut été mon ultime chant, mon chant du cygne, mon dernier billet doux, mon message d'adieu.
Or malheureusement, les mots qui le désignent le disputent à l'exécrable à l'odieux.
C'est la grande pitié de la langue française, c'est son talon d'Achille et c'est son déshonneur,
De n'offrir que des mots entachés de bassesse à cet incomparable instrument de bonheur.
Alors que tant de fleurs ont des noms poétiques, tendre corps féminin, c'est fort malencontreux
Que ta fleur la plus douce et la plus érotique et la plus enivrante en ait un si scabreux.
Mais le pire de tous est un petit vocable de trois lettres, pas plus, familier, coutumier,
II est inexplicable, il est irrévocable, honte à celui-là qui l'employa le premier.
Honte à celui-là qui, par dépit, par gageure, dota du même terme, en son fiel venimeux,
Ce grand ami de l'homme et la cinglante injure, celui-là, c'est probable, en était un fameux.
Misogyne à coup sûr, asexué sans doute, aux charmes de Venus absolument rétif,
Était ce bougre qui, toute honte bue, toute, fit ce rapprochement, d'ailleurs intempestif.
La male peste soit de cette homonymie ! C’est injuste, madame, et c'est désobligeant
Que ce morceau de roi de votre anatomie porte le même nom qu'une foule de gens.
Fasse le ciel qu'un jour, dans un trait de génie, un poète inspiré, que Pégase soutient,
Donne, effaçant d'un coup des siècles d'avanie, à cette vraie merveille un joli nom chrétien.
141
6/8 Pompe Tempo moyen
D
D A7 D
Si vous y tenez tant, parlez-moi des affaires publiques,
A7 D
Encore que ce sujet me rende un peu mélancolique,
G F#m Em B7
Parlez m'en toujours, je n’vous en tiendrai pas rigueur...
Bm Bm7 Am B7
Parlez-moi d'amour et j’vous fous mon poing sur la gueule,
E7 A D
Sauf le respect que je vous dois.
142
Je l'attendis un soir, je l'attendis jusqu'à l'aurore,
Je l'attendis un an, pour peu je l'attendrais encore,
Un loup de rencontre aura séduit cette fugueuse...
Parlez-moi d’amour et j'vous fous mon poing sur la gueule,
Sauf le respect que vous dois.
143
Capo 2ème Case
Intro: Riff
F A7 C Am C
5 3 1 5 3 1 0 0 1 3 5 3 5 3 1 5 3 1 0 0 1 3 5 0 0
1 3 0 2 1 3 0 1 1 0 1
2 0 2 0 0
2 2 3 2 0 2
0 3 3
0 0
F G C Am F E7 Am
La femme qui possède tout en el – le pour donner le goût des fêtes charnelles,
Dm E7 Am B E E7
La femme qui suscite en nous tant de passion brutale, la femme est avant tout sentimentale.
F G C Am F E7 Am
Main dans la main les longues promena -- des, les fleurs les billets doux les sérénades,
Dm E7 Am B7 E Am → riff
Les crimes, les folies que pour ses beaux yeux l'on commet la transportent, mais...
C G C E7
Quatre-vingt-quinze fois sur cent, la femme s'emmerde en baisant.
Am E Am Sans accord → → → →
Qu'elle le taise ou le confesse, c'est pas tous les jours qu'on lui déride les fesses.
G7→ C G C E7
Les pauvres bougres convaincus du contraire sont des cocus.
F G C Am Dm G A7
À l'heure de l'œuvre de chair elle est souvent triste, peuchére!
F G C F G C
S'il n'entend le cœur qui bat, le corps non plus ne bron -- che pas.
Sauf quand elle aime un homme avec tendresse, toujours sensible alors à ses caresses,
Toujours bien disposée, toujours encline à s’émouvoir, elle s'emmerde sans s'en apercevoir.
Ou quand elle a des besoins tyranniques, qu'elle souffre de nymphomanie chronique,
C’est elle qui fait alors passer à ses adorateurs de fichus quarts d'heure.
144
Les « encore », les « c'est bon », les « continue » qu’elle crie pour simuler qu'elle monte aux nues,
C'est pure charité, les soupirs des anges ne sont en général que de pieux mensonges.
C'est à seule fin que son partenaire se croie un amant extraordinaire,
Que le coq imbécile et prétentieux perché dessus ne soit pas déçu.
J'entends aller bon train les commentaires de ceux qui font des châteaux à Cythère :
« C'est parce que tu n'es qu'un malhabile, un maladroit, qu'elle conserve toujours son sang-froid. »
Peut-être, mais si les assauts vous pèsent de ces petits m'as-tu-vu-quand-je-baise,
Mesdames, en vous laissant manger le plaisir sur le dos, chantez in petto
145
2/4 Battu que vers le bas rythme lent Am
C D Am C D Am C D E Am {mi,fa#,sol#,la}
Mourir pour des idées, l'idée est excellente, moi, j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu,
C D Am C D Am C D E Am
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante, en hurlant à la mort me sont tombés dessus.
Dm G7 C →
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente, abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
E7 Am G C F G C
Avec un soupçon de réserve toutefois : mourons pour des idées, d'accord, mais de mort len -- te,
F E7 Am
D'accord, mais de mort len -- te.
Jugeant qu'il n’y a pas péril en la demeure, allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l’allure, il arrive qu'on meure pour des idées n'ayant plus cours le lendemain.
Or s’il est une chose amère, désolante, en rendant l'âme à Dieu, c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu’on s'est trompé d’idée, mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Les Saint-Jean-Bouche-d ‘Or qui prêchent le martyre, le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas.
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire, c'est leur raison de vivre, ils ne s’en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent bientôt Mathusalem dans la longévité.
J'en conclus qu’ils doivent se dire, en aparté : mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Des idées réclamant le fameux sacrifice, les sectes de tout poil en offrent des séquelles,
Et la question se pose aux victimes novices : mourir pour des idées, c'est bien beau, mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes, quand il les voit venir, avec leur gros drapeau,
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau. Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Encore s'il suffisait de quelques hécatombes pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s arrangeât !
Depuis tant de « grands soirs » que tant de têtes tombent, au paradis sur terre on y serait déjà.
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes, les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez,
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée ... Mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
Ô vous, les boutefeu, ô vous, les bons apôtres, mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas.
Mais, de grâce, morbleu ! Laissez vivre les autres ! La vie est à peu près leur seul luxe ici-bas ;
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante, elle n'a pas besoin qu’on lui tienne la faux.
Plus de danse macabre autour des échafauds ! mourons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente.
146
Arpège Tempo Moyen
Intro:
Am G Am C
0 0 3 0
1 1 1 0 0 1 1
2 2 2 0 0 0 0 2 2
2 0 0 2
0 2 0 2 3
3
F E7 A7 D7 Am G7 C E
Je veux dédier ce poème à toutes les femmes qu’on aime pendant quelques instants secrets,
F E7 A7 D7 Am G Am ➔ C
À celle qu'on connaît à peine qu'un destin différent entraîne et qu'on ne retrouve jamais.
À celle qu’on voit apparaître une seconde à sa fenêtre et qui, preste, s’évanouit,
Mais dont la svelte silhouette est si gracieuse et fluette qu’on en demeure épanoui.
À la compagne de voyage dont les yeux, charmant paysage, font paraître court le chemin,
Qu'on est seul peut être à comprendre, et qu'on laisse pourtant descendre sans avoir effleuré la main.
À la fine et souple valseuse qui vous sembla triste et nerveuse par une nuit de carnaval,
Qui voulut rester inconnue et qui n'est jamais revenue tournoyer dans un autre bal.
À celles qui sont déjà prises, et qui vivant des heures grises près d'un être trop différent,
Vous ont inutile folie, laissé voir la mélancolie d'un avenir désespérant.
Chères images aperçues, espérances d'un jour déçues, vous serez dans l'oubli demain ;
Pour peu que le bonheur survienne, Il est rare qu'on se souvienne des épisodes du chemin.
Mais si l'on a manqué sa vie, on songe avec un peu d'envie à tous ces bonheurs entrevus,
Aux baisers qu'on n'osa pas prendre, aux cœurs qui doivent vous attendre, aux yeux qu'on n'a jamais revus.
Alors, aux soirs de lassitude, tout en peuplant sa solitude des fantômes du souvenir,
F E7 A D7 Am G F G A
On pleure les lèvres absentes de toutes ces belles passantes que l'on n'a pas su retenir
147
2/4 battement saccadé
riff:
5 3 2 0
Bm F#m Bm F#m Bm
Non, certes, elle n'est pas bâtie, non, certes, elle n'est pas bâtie
F#m Bm F#m Bm → riff
Sur du sable, sa dynastie, sur du sable, sa dynastie.
Em A7 D F#7 Bm
Il y a peu de chances qu'on détrône le roi des cons.
Je, tu, il, elle, nous, vous, ils, je, tu, il, elle, nous, vous, ils,
Tout le monde le suit, docile, tout le monde le suit, docile.
Il y a peu de chances qu'on détrône le roi des cons.
Qu'un jour on dise « C'est fini », qu'un jour on dise « C'est fini »
Au petit roi de Jordanie, au petit roi de Jordanie,
Mais il y'a peu de chances qu'on détrône le roi des cons.
148
4/4 Pompe Tempo Lent
D A7 D A7 D F#7
Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage, si j'avais eu l'honneur de commander à bord,
Bm F#7 Bm F#7 Bm F#7
À bord du Titanic quand il a fait naufrage, j’aurais crié : « Les femmes adultères d’abord ! »
Bm F#7 Bm A7
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Car, pour combler les vœux, calmer la fièvre ardente du pauvre solitaire (et, qui n'est pas de bois ?)
Nulle n'est comparable à l'épouse inconstante femmes de chefs de gare, c'est vous la fleur des pois.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Quant à vous, messeigneurs, aimez à votre guise, en ce qui me concerne, ayant un jour compris
Qu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise, je cherche mon bonheur à l'ombre des maris.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
À l'ombre des maris mais, cela va sans dire, pas n'importe lesquels, je les trie, les choisis
Si madame Dupont, d'aventure, m'attire, il faut que, par surcroît, Dupont me plaise aussi !
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Il convient que le bougre ait une bonne poire sinon, me ravisant, je détale à grands pas,
Car je suis difficile et me refuse à boire dans le verre d'un monsieur qui ne me revient pas.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Ils sont loin mes débuts ou, manquant de pratique, sur des femmes de flics je mis mon dévolu.
Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique, cette faute de goût je ne la commets plus.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estime que le mari doit être un gentleman complet,
Car on finit tous deux par devenir intimes à force, à force de se passer le relais.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Mais si l'on tombe, hélas ! sur des maris infâmes, certains sont si courtois, si bons, si chaleureux,
Que, même après avoir cessé d'aimer leur femme, on fait encore semblant uniquement pour eux.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade, quand je dois faire honneur à certaine pécore.
Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade, et, pour garder l'ami, je la cajole encore.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Non contente de me déplaire, elle me trompe, et les jours ou, furieux, voulant tout mettre à bas,
Je crie : « La coupe est pleine, il est temps que je rompe !» le mari me supplie : « Non, ne me quittez pas ! »
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Et je reste, et, tous deux, ensemble on se flagorne moi, je lui dis : " C'est vous mon cocu préféré. »
Il me réplique alors : « Entre toutes mes cornes, celles que je vous dois, mon cher me sont sacrées. »
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère, je suis derrière...
Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbêche s'attarde en compagnie de son nouvel amant,
Que la nurse est sortie, le mari à la pêche, C'est moi, pauvre de moi, qui garde les enfants.
Bm F#7 Bm
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.
149
Inédits
C D C D
C'était, dans la nuit brune, sur un clocher jauni,
E Am Am7 D7 G C
La lune, comme un point sur un i.
C D C D
Lune, quel esprit sombre promène au bout d'un fil,
E Am Am7 Am6 G C
Dans l'ombre, ta face et ton profil ?
→ F G F G
Es-tu l'œil du ciel borgne? Quel chérubin cafard
A Dm Dm9 E7/4 C F
Nous lorgne sous ton masque blafard ?
→ F G F G
Est-ce un ver qui te ronge quand ton disque noirci
A Dm Dm9 E7/4 C F G7
S'al--longe en croissant rétréci ?
→ C
Es-tu, je t'en soupçonne, le vieux cadran de fer
Qui sonne l'heure aux damnés d'enfer ?
Sur ton front qui voyage, ce soir ont-ils compté
Quel âge a leur éternité ?
150
4/4 pompe rythmé tempo moyen
Am G F E Am
D G C7
Puis il revint comme il était parti,-- bon pied, bon œil, personne d'averti,
F E7
Aux dents, toujours la vive marguerite, aux yeux, toujours la flamme qui crépite,
C G
Et sur ta lèvre Aline un long baiser, mit sur la table un peu d'or étranger,
F E7 Am G F E
Chanta, chanta deux chansons de marine, s'alla dormir dans la chambre enfantine.
Puis il revint comme il était parti, bon pied, bon œil, personne d'averti,
Aux dents, toujours la vive marguerite, aux yeux, toujours la flamme qui crépite,
Rêva tout haut d'écume et de cavale, s'entortilla dans d'étranges rafales,
Puis au réveil quand l'aube se devine chanta, chanta deux chansons de marine.
Puis il revint comme il était parti, bon pied, bon œil, personne d'averti,
Aux dents, toujours la vive marguerite, aux yeux, toujours la flamme qui crépite,
Fit au pays son adieu saugrenu, et s'en alla comme il était venu,
Fit au pays son adieu saugrenu, et s'en alla comme il était venu
151
Capo 3ème case
2/4 Pompe Tempo Lent
Am G F E7
Un roi d'Espagne, ou bien de France, avait un cor, un cor au pied,
Am G F E7 Am
C'était au pied gauche, je pense, Il boitait à Fire pitié
152
Jazzy, médiator C, F, C, F, C C, F, C, F, C
C C7 F Fm E7
Ainsi, mon cher, tu t'en reviens du pays dont je me souviens comme d'un rêve,
Am D7 G C F C
De ces beaux lieux où l'oranger naquit pour nous dédommager du péché d'Eve.
Tu l'as vu, ce fantôme altier qui jadis eut le monde entier sous son empire.
César dans sa pourpre est tombé ; dans un petit manteau d'abbé sa veuve expire.
Tu t'es bercé sur ce flot pur où Naples enchâsse dans l'azur sa mosaïque,
Oreiller des lazzaroni où sont nés le macaroni et la musique.
Qu'il soit rusé, simple ou moqueur, n'est-ce pas qu'il nous laisse au cœur un charme étrange,
Ce peuple ami de la gaieté qui donnerait gloire et beauté pour une orange ?
Ischia ! C’est là qu'on a des yeux, c'est là qu'un corsage amoureux serre la hanche.
Sur un bas rouge bien tiré brille, sous le jupon doré, la mule blanche.
Pauvre Ischia ! bien des gens n'ont vu tes jeunes filles que pied nu dans la poussière.
On les endimanche à prix d’or ; mais ton pur soleil brille encore sur leur misère.
Quoi qu'il en soit, il est certain que l'on ne parle pas latin dans les Abruzzes,
Et que jamais un postillon n'y sera l'enfant d'Apollon ni des neuf Muses.
Toits superbes ! Froids monuments ! Linceul d'or sur des ossements ! Ci-gît Venise.
Là mon pauvre cœur est resté. S’il doit m'en être rapporté, dieu le conduise !
Mais de quoi vais-je ici parler ? que ferait l'homme désolé, quand toi, cher frère,
Ces lieux où j'ai failli mourir, tu t'en viens de les parcourir pour te distraire ?
Frère, ne t'en va plus si loin, d'un peu d'aide j'ai grand besoin, quoi qu'il m'advienne.
Je ne sais où va mon chemin, mais je marche mieux quand ta main serre la mienne.
153
4/4 Pompe Tempo Rapide
D E A →D
« Je me fais vieux, j'ai soixante ans, j'ai travaillé toute ma vi -- e
E A
Sans avoir, durant tout ce temps, pu satisfaire mon envi -- e.
B7 Em A+ D
Je vois bien qu'il n'est ici-bas de bonheur complet pour perso - o - nne.
B7 Em A+ D
Mon vœu ne s'accomplira pas je n'ai jamais vu Carcasso - o - nne ! »
« On dit qu'on y voit tous les jours, ni plus ni moins que les dimanches,
Des gens s'en aller sur le cours, en habits neufs en robes blanches.
On dit qu'on y voit des châteaux grands comme ceux de Babylone,
Un évêque et deux généraux ! Je ne connais pas Carcassonne ! »
« Le vicaire a cent fois raison : c'est des imprudents que nous sommes.
Il disait dans son oraison que l'ambition perd les hommes.
Si je pouvais trouver pourtant deux jours sur la fin de l'automne...
Mon Dieu ! Que je mourrais content après avoir vu Carcassonne ! »
154
6/8 Cordes battues syncopé
Em A7 D Dm
On n’était pas des Barbe-Bleue, ni des pelés, ni des galeux,
G C B7
Porteurs de parasites.
Em A7 D Dm
On n’était pas des spadassins, on venait du pays voisin,
C B7 Em
On venait en visite.
Mais ils sont rentrés dans leurs trous, mais ils ont poussé les verrous,
Dans un accord tacite.
Ils ont fermé les contrevents, caché leurs femmes, leurs enfants,
Refusé la visite.
155
Capo 2ème case Pompe Tempo moyen
Am
D F G Am
Heureux qui comme Ulysse a fait un beau voyage.
D F G C
Heureux qui comme Ulysse a vu cent pay--sages
Em Am Em Am
Et puis a retrouvé après maintes traversées
F C E7
Le pays des vertes allées.
Am E7 Am
Par un petit matin d'été quand le soleil vous chante au coeur,
D G E B
Qu'elle est belle la liberté, la liberté.
E D C G
Quand on est mieux ici qu'ailleurs quand un ami fait le bonheur,
C Am D G F B E
Qu'elle est belle la liberté, la liberté.
Am D F G Am
Avec le soleil et le vent, avec la pluie et le beau temps,
D F G C
On vivait bien contents mon cheval, ma Provence et moi,
Am D E Am
Mon cheval, ma Provence et moi.
156
Capo 3éme case
4/4 Jazz syncopé
G Em G B7
Maman, maman, en faisant cette chanson,
Em Am Em B7
Maman, maman, je redeviens petit garçon,
Em B7 Em Am
Alors je suis sage en classe et, pour te faire plaisir,
Em B7 C D
J'obtiens les meilleures places, ton désir.
G Em G Am
Maman, maman, je préfère à mes jeux fous,
Em Am Em B7
Maman, maman, demeurer sur tes genoux,
Em Am G C
Et, sans un mot dire, entendre tes refrains charmants,
Gm Cm D C G
Maman, maman, maman, maman.
157
F, F7, Bb, C, F, F7, Bb, C, F, F7, Bb, C, F
Un battement par accord sur 1ère partie puis enchainé jazzy sur 2ème partie
F F7 Bb C F F7 Bb C F
Personne n’aurait cru ce cave prophétisant que par malheur,
F F7 Bb C F F7 Bb C F
Mon pauvre petit rat de cave, tu débarquerais avant l’heure.
F F7 Bb C F F7 Bb C F
Tu n’étais pas du genre qui vire de bord et tous on le savait,
F F7 Bb C F
Du genre à quitter le navire, et tu es la première qui l’aies fait.
C B
Maintenant ma mie qu’on te séquestre au sein des cieux,
Dm A7
Que je m’déguise en chanteur d’orchestre pour tes beaux yeux,
D7
En partant ma mie je te l’assure, tu as fichu le noir au fond de nous,
G# G
Quoiqu’on n’ait pas mis de crêpe sur nos putains de binious.
C B
On n’m’a jamais vu, faut que tu le notes, c’est une primeur,
Dm A7
Faire un bœuf avec des croque-notes, c’est en ton honneur.
D7
Sache aussi qu’en écoutant Bechet, folle gamberge, on voit, la nuit tombée,
D7 C Bb A
Ton fantôme qui sautille en cachette rue du Vieux Colombier,
D7 G C
Ton fantôme qui sautille en cachette rue du Vieux Colombier.
Sans aucun « au revoir mes frères », mais on ne t’en veut pas pour autant,
Mine de rien tu es allé faire ton trou dans les neiges d’antan.
Désormais, c’est pas des salades, parmi Flora, Jeanne, Thaïs,
J’inclus ton nom à la ballade des belles dames de jadis.
158
Trompe La Mort
Intro : Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm
Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm Dm
Dm G7 C F7
À peine sortis du berceau, nous sommes allés faire un saut
Bb A7
Au boulevard du temps qui passe,
Dm G7 C F7
En scandant notre « Ça ira » contre les vieux, les mous, les gras,
Bb A7 Dm
Confinés dans leurs idées basses.
159
4/4 Battement rythmé
0 2 0 2 4
2 4 4 4 2 0
3 2 0
Bm D E G F#7
Avec cette neige à foison qui coiffe, coiffe ma toison,
Bm D A7 D F#7
On peut me croire, à vue de nez, blanchi sous le harnais.
Bm D E G Bm F#7
Eh bien, Mesdames et Messieurs, c’est rien que de la poudre aux yeux,
Bm F#7 Bm Riff
C’est rien que de la comédie, que de la parodie.
Em A7 D B7
C’est pour tenter de couper court à l’avance du temps qui court,
Em A7 D B7
De persuader ce vieux goujat que tout le mal est fait déjà.
Em A7 D
Mais dessous la perruque j’ai mes vrais cheveux couleur de jais.
B7 E G F#7 Bm → intro
C’est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux.
160
Et si mon cœur bat moins souvent et moins vite qu’auparavant,
Si je chasse avec moins de zèle les chastes demoiselles,
pensez pas que je sois blasé de leurs caresses, leurs baisers,
C’est rien que de la comédie, que de la parodie.
Pour convaincre le temps berné qu’mes fêtes galantes sont terminées,
Que je me retire en coulisse, que je n’entrerai plus en lice.
Mais je reste un sacré gaillard toujours actif, toujours paillard.
C’est pas demain la veille, bon Dieu ! De mes adieux.
161
Capo 2ème case
4/4 Pompe tempo moyen
Am E Am E Am E Am
J’avais dix-huit ans tout juste quittant ma ville natale ;
Am E Am E Am E Am A7
Un beau jour, ô gué, je vins débarquer dans la capita - le.
Dm A7 Dm A7 Dm A7 Dm
J’entrais pas aux cris d’ « À nous deux Paris » en Île-De-France.
Dm A7 Dm A7 Dm Bdim Ddim
Que ton Ras-ti-gnac n’ait cure, ô Balzac !
C E7 Am F E7 Am (arpèges sur le F et le E7)
De ma concurren -- en -- ce, de ma concurren -- en -- ce.
{mi,fa,fa#,sol,sol#}
162
Tu m’donne un baiser, ais-je proposé à la demoiselle ;
Et moi, sans retard, j’t’apprends de cet art toutes les ficelles.
Affaire conclue, en une heure, elle eut l’adresse requise.
En échange, moi, j’cueillis plein d’émoi ses lèvres exquises, ses lèvres exquises.
163
Capo 1ère case Pompe 4/4
A riff 1 D G Bm F#7
Tempête dans un bénitier, le souverain pontife avecque
Am C B7 E A D
Les évêques, les archevêques, nous font un satané chantier.
Riff2
A
Ils ne savent pas ce qu’ils perdent, tous ces fichus calotins,
F#7 Bm
Sans le latin, sans le latin, la messe nous emmerde
Bm
À la fête liturgique, plus de grandes pompes soudain,
E7 A
Sans le latin, sans le latin, plus de mystère magique.
A
Le rite qui nous envoûte s’avère alors anodin,
A7 D
Sans le latin, sans le latin, et les fidèles s’en foutent.
Bm B7 D C#m F#7
O très Sainte Marie mère de Dieu, dites à ces putains
Bm B7 D E7 A → D
De moines qu’ils nous emmerdent sans le latin.
164
Ces oiseaux sont des enragés, ces corbeaux qui scient, rognent, tranchent
La saine et bonne vieille branche de la croix où ils sont perchés.
165
4/4 Battu Rythmé
C Em* C7 F Dm G7 C
Les pays, c’est pas ça qui manque, on vient au monde à Salamanque, à Paris, Bordeaux, - Lille, Brest.
C Em* C7 F C G7 C
Lui, la nativité le prit du côté des Sainte-Marie, c’est un mode—e—ste.
Comme jadis a fait un roi, il serait bien fichu, je crois, de donner le trône et le reste
Contre un seul cheval camarguais bancal, vieux, borgne et fatigué, c’est un modeste
Suivi de son pin parasol, s’il fuit sans même toucher le sol le moindre effort comme la peste,
C’est qu’au chantier ses bras d’hercule rendraient les autres ridicules, c’est un modeste
Si, quand un emmerdeur le met en rogne, on ne le voit jamais lever sur l’homme une main leste.
C’est qu’il juge pas nécessaire d’humilier un adversaire, c’est un modeste
Et, quand il tombe amoureux fou, y’a pas de danger qu’il l’avoue, les effusions, dame, il déteste.
Selon lui, mettre en plein soleil son cœur ou son cul, c’est pareil, c’est un modeste
Quand on enterre un imbécile de ses amis, s’il raille, s’il a l’œil sec et ne manifeste
Aucun chagrin, t’y fie pas trop : sur la patate, il en a gros, c’est un modeste
Et s’il te traite d’étranger que tu sois de Naples, d’Angers ou d’ailleurs, remets pas la veste.
Lui, quand il t’adopte, pardi ! Il veut pas que ce soit le dit, c’est un modeste
Si tu n’as pas tout du grimaud, si tu sais lire entre les mots, entre les faits, entre les gestes
Lors tu verras clair dans son jeu, et que ce bel avantageux, c’est un modeste
166
4/4 Flat picking médiator Am Dm E7 Am (mélodie de la dernière phrase)
Am E7 Am E7
Gloire à qui freine à mort de peur d’écrabouiller
Am E7 Am E7
Le hérisson perdu, le crapaud fourvoyé !
F E7 F E7
Et gloire à don Juan d’avoir un jour souri
C E7 Am
À celle à qui les autres n’attachaient aucun prix !
Dm E7 Am Dm E7 Am
Cette fille est trop vilaine, il me la faut.
167
4/4 Pompe tempo moyen
C Am G7 C Am G7 C
Les chansons de salle de garde ont toujours été de mon goût
Am G7 C Am G7 C
Et je suis bien malheureux, car de nos jours on n'en crée plus beaucoup
A7 Dm Gm A7
Pour ajouter au patrimoine folklorique des carabins,
Am D7 G7 A7
Folklorique des carabins
Dm Gm A7
J'en ai fait une, putain de moine, plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains
D7 G7 C
Plaise à Dieu qu'elle plaise aux copains
Quand son bon maître lui dit "Est-ce trop vous demander Mélanie
De n'user, par délicatesse, que de cierges non encore bénits"
Du tac au tac, elle réplique "Moi, je préfère qu'ils le soient
Moi, je préfère qu'ils le soient
Car je suis bonne catholique elle a raison", ça va de soi
Elle a raison, ça va de soi
168
Les bons fidèles qui désirent garder pour eux, sur le chemin
Des processions, leur bout de cire doivent le tenir à quatre mains
Car quand elle s'en mêle, sainte vierge, elle cause un désastre, un malheur
Elle cause un désastre, un malheur
La Saint-Barthélemy des cierges, c'est le jour de la Chandeleur
C'est le jour de la Chandeleur
Et comme elle n'est pas de glace, parfois quand elle les restitue
Et qu'on veut les remettre en place, ils sont complètement fondus
Et comme en outre elle n'est pas franche, il arrive 9 fois sur 10
Il arrive 9 fois sur 10
Sur un chandelier à 7 branches, elle n'en rapporte que 6
Elle n'en rapporte que six
169
4/4 Picking enlevé
Am F G C D E7 Am
Am F G C D E7 Am
Am C D7
Pour changer en amour notre amourette, il s’en serait pas fallu de beaucoup,
E E7 Am G C
Mais, ce jour-là, Vénus était distraite, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Bb E7 Am
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
Des jours où il joue les mouches du coche. Où elles sont émoussées dans le bout,
Les flèches sournoises qu’il nous décoche, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
On a tenté sans lui d’ouvrir la fête, sur l’herbe tendre, on s’est roulé, mais vous
Avez perdu la vertu, pas la tête, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
Si vous m’avez donné toute licence, le cœur, hélas, n’était pas dans le coup ;
Le feu sacré brillait par son absence, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
On effeuilla vingt fois la marguerite, elle tomba vingt fois sur « pas du tout ».
Et notre pauvre idylle a fait faillite, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
Quand vous irez au bois conter fleurette, jeunes galants, le ciel soit avec vous.
Je n’eus pas cette chance et le regrette, il est des jours où Cupidon s’en fout,
Il est des jours où Cupidon s’en fout.
170
4/4 Pompe tempo moyen (attention quasiment 1 accord par mot par moment)
Bm F#7
Avec leurs gniards, mignons mignards,
G A7 D B7
Leur beau matou, leur gros toutou,
Em A7 D B7 Em F#7
Les pharisiens, les béotiens, -- les aoûtiens,
Bm F#7
Dans leur auto roulent presto,
G A7 D B7
Tombeau ouvert, descendant vers
Em A7 D F#7 Bm
La grande mare en passant par -- Montélimar.
171
4/4 Flat picking jazzy
Intro: (dernière phrase du couplet)
2 2 2 0
0 0 0 0 0 3 3 3 3 3 3 3 3 3 3 2 3 5 3 2 0 2 3
0 0 0 0 3 3 3
D F#7
Se découpant sur fond d’azur, la ferme était fausse bien sûr,
Bm D7
Et le chaume servant de toit synthétique comme il se doit
G Gm F#7 Bm
Au bout d’une allé de faux buis, on apercevait un faux puits
E7 A7 D
Du fond duquel la vérité n’avait jamais dû remonter.
172
6/8
Battu Lent Am →
C Dm
Anticlérical fanatique,
Am E7
Gros mangeur d’ecclésiastiques,
Am G7 C →
Cet aveu me coûte beaucoup,
Gm6/9 A7 Dm
Mais ces hommes d’église, hélas !
Am E7
Ne sont pas tous des dégueulasses,
Am Em Am
Témoin le curé de chez nous .
Quand la foule qui se déchaîne pendit un homme au bout d’un chêne sans autre forme de remord,
Ce ratichon fit un scandale et rugit à travers les stalles, « Mort à toute peine de mort ! »
Puis on le vit, étrange rite, qui baptisait les marguerites avec l’eau de son bénitier
Et qui prodiguait les hosties, le pain béni, l’eucharistie, aux petits oiseaux du moutier.
Ensuite, il retroussa ses manches, prit son goupillon des dimanches et, plein d’une sainte colère,
Il partit comme à l’offensive dire une grand-messe exclusive à celui qui dansait en l’air.
C’est à du gibier de potence qu’en cette tristes circonstance l’hommage sacré fut rendu.
Ce jour-là, le rôle du Christ, bonne aubaine pour le touriste, était joué par un pendu.
Et maintenant quand on coasse, nous, les païens de sa paroisse, c’est pas lui qu’on veut dépriser.
Quand on crie « À bas la calotte ! » à s’en faire péter la glotte, la sienne n’est jamais visée.
Anticléricaux fanatiques, gros mangeurs d’ecclésiastiques, quand vous vous goinfrerez un plat
De cureton, je vous exhorte, camarades, à faire en sorte que ce ne soit pas celui-là
173
4/4 Pompe Tempo Moyen
F C Dm G7 C
Comme il chouchoutait les maris, qu’il les couvrait de flatteries,
F C D7 G7
Quand il en pinçait pour leurs femmes,
F C E7 A7
Qu’il avait les cornes au cul, on l’appelait lèche-cocu.
F Fm Am6 G C
Oyez tous son histoire infâ -- â – me
Si l’mari faisait du bateau, il lui parlait de tirant d’eau, de voiles, de mats de misaine,
De yacht, de brick et de steamer, lui qui souffrait du mal de mer en passant les ponts de la seine.
Si l’homme était un peu bigot, lui, qui sentait fort le fagot, criblait le ciel de patenôtres,
Communiait à grand fracas, retirant même en certains cas l’pain béni d’la bouche d’un autre.
Si l’homme était sergent de ville, en sautoir - mon dieu, que c’est vil- il portait un flic en peluche,
Lui qui, sans ménager sa voix, criait « Mort aux vaches » autrefois, même atteint de la coqueluche.
Si l’homme était un militant, il prenait sa carte à l’instant pour bien le mettre dans sa manche,
Biffant ses propres graffiti du vendredi le samedi, ceux du samedi, le dimanche.
Et si l’homme était dans l’armée, il entonnait pour le charmer « Sambre et Meuse » et tout le folklore,
Lui, le pacifiste bêlant qui fabriquait des cerfs-volants avec le drapeau tricolore.
Eh bien, ce malheureux tocard faisait tout ça vainement car étant comme cul et chemise
Avec les maris, il ne put jamais parvenir à son but : toucher à la fesse promise.
Ravis, ces messieurs talonnaient ce bougre qui les flagornait à la ville comme à la campagne,
Ne lui laissant pas l’occasion de s’trouver, quelle dérision, seul à seules avec leurs compagnes.
Et nous, copains, cousins, voisins, profitant (on n’est pas des saints) de ce que ces deux imbéciles
Se passaient rhubarbe et séné, on s’partageait leur dulcinée qui se laissait faire, docile.
Et, tandis que lèche-cocu se prosternait cornes au cul devant ses éventuelles victimes,
Par surcroît on couchait aussi – la morale était sauve ainsi- avec sa femme légitime.
174
4/4 pompe tempo moyen
Intro : G* C (Barré 8ème) E7(Barré 7ème) Am (Barré 5ème)
*
G C E7
Les invalides chez nous, l’revers de leur médaille,
Am G C
C’est pas d’être hors d’état de suivre les filles, crénom de nom,
G C E7
Mais de ne plus pouvoir retourner au champ de bataille.
Am E7 Am
Le rameau d’olivier n’est pas notre symbole, non !
175
Capo 1ère case 4/4 Tempo rapide marqué
A E7 A E7→
Tant qu’elle a besoin du matou, ma chatte est tendre comme tout
A E7 A | Sans accord →
Quand elle est comblée, aussitôt, elle griffe, elle mord, elle fait l’gros dos.
→ B7 E7 G# A
Quand vous ne nous les caressez pas, chéries, vous nous les cassez,
E F#7 B7
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent.
E7 G# A
Quand vous nous les dorlotez pas, vous nous les passez à tabac,
E Bm C#7
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent un peu
F#7 B7 E7
Qu’elles se repo -- o -- sent.
Quand vous ne nous les caressez pas, chéries, vous nous les cassez,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent.
Quand vous nous les dorlotez pas, vous nous les passez à tabac,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent un peu, qu’elles se reposent.
Quand vous ne nous les caressez pas, chéries, vous nous les cassez,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent.
Quand vous nous les dorlotez pas, vous nous les passez à tabac,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent un peu, qu’elles se reposent.
Quand elle passe en revue les zouaves, ma sœur est câline et suave.
Dès que s’achève l’examen, gare à qui tombe sous sa main.
Quand vous ne nous les caressez pas, chéries, vous nous les cassez,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent.
Quand vous nous les dorlotez pas, vous nous les passez à tabac,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent un peu, qu’elles se reposent.
Quand vous ne nous les caressez pas, chéries, vous nous les cassez,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent.
Quand vous nous les dorlotez pas, vous nous les passez à tabac,
Oubliez-les, si faire se peut, qu’elles se reposent un peu, qu’elles se reposent.
176
Chansons Posthumes (Bertholat)
Em Bm Em Bm
Hélas, si j'avais pu deviner que vos avantages
Em A7 D Em A D
Cachaient sournoisement, madame, une foison d'oursins,
G G7M Em Am D7
J'eusse borné mon zèle à d'innocents marivaudages.
G G7M Em A7 D7 G
Se peut-il qu'on soit si méchante avec de jolis seins ?
C Cm G
Se peut-il qu'on soit si méchante avec de jolis seins,
G7M Em D7 G
Si méchante avec de jolis seins ?
177
4/4 Capo 2ème case, battement saccadé sur les mots (marche)
C
C C C G C
Sans être tout à fait un imbécile fi -- ni,
F F F C Dm
Je n’ai rien du penseur, du phénix, du gé---nie,
E E E (S.A.) Am
Mais je n’suis pas le mauvais bougre et j’ai bon cœur,
Dm G7 C D7
Et ça compense à la rigueur.
G7 C
Si le sieur X était un lampiste ordinaire,
Il vivrait sans histoires avec ses congénères.
Mais hélas ! il est chef de parti, l’animal :
Quand il débloque, ça fait mal !
178
Quand les cons sont braves
Comme toi, comme moi, comme nous, comme vous, ça n’est pas bien grave,
Qu’ils commettent, se permettent des bêtises, des sottises, qu’ils déraisonnent,
Ils n’emmerdent personne.
Par malheur sur terre,
Les trois quarts des tocards sont des gens très méchants, des crétins sectaires.
Ils s’agitent, ils s’excitent, ils s’emploient, ils déploient leur zèle à la ronde,
Ils emmerdent tout le monde.
179
12/8
Capo 4ème case arpèges tempo lent
G D G C G C G D
Au ciel de qui se moque-t-on ? Était-ce utile qu’un orage
G D G C G D G
Vint au pays de Jeanneton mettre à mal son beau pâtura - ge ?
Am G Am D
Pour ses brebis, pour ses moutons, plus une plante fourragère,
G Am
Rien d’épargné que le chardon !
G D G C D G
Dieu, s’il existe, il exagère, il exagè – è – re.
180
4/4 Pompe tempo moyen bien marqué
Am
Am C Dm E7 C Am Dm G
Depuis que je commence à faire de vieux os, avide de conseils, souvent un jouvenceau
Gm A7 Dm Am E Am
Me demande la marche à suivre et s’il est bon d’aller par-ci, par-là, scrupuleux je réponds :
G C Am G C Am E7
Crosse en l’air ou bien fleur au fusil, c’est à toi de décider, choisis !
Am Dm E7 B7 E7 Am
À toi seul de trancher s’il vaut mieux dire « amen » ou « merde à Dieu ».
À gauche, à droite, au centre ou alors à l’écart, je ne puis t’indiquer où tu dois aller, car
Moi, le fil d’Ariane me fait un peu peur et je ne m’en sers plus que pour couper le beurre.
Quand tous les rois Pétaud crient « Vive la république », quand « Mort aux vaches » même est un slogan de flic,
Que l’on parle de paix le cul sur le canon, bienheureux celui qui s’y retrouve, moi non !
La vérité d’ailleurs flotte au gré des saisons, tout fier dans son sillage on part, on a raison.
Mais au cours du voyage, elle a viré de bord, elle a changé de cap, on arrive : on a tort.
181
4/4 jouer battu rythmé assez rapide
C Dm C G
Tant pis si j’ai l’air infantile, mais, par ma foi !
C Dm Am G C
Ma phrase d’élection c’est : « Il était une fois »
C Dm C G
Et dans tous les salons où l’on cause, tant pis si on
C Dm Am G C
Fait le procès de ma morose délec – ta - tion.
C7 F B7 E7
Sitôt que je perds contenance au temps qui court,
A7 D7 Em A7
Lors j’appelle les souvenances à mon secours.
C7 F B7 E7
Ne vous étonnez pas, ma chère, si vous trouvez
A7 D C G7 C
Les vers de jadis et naguère à mon che - vet.
182
Capo 2ème case. 4/4 Tempo Moyen lent Pompe ou cordes battues jazzy
Intro: dernière phrase G
0 2 3 3 2 1 2 3 3 2 1 3 0
3 3 3 1 0
2 0
G E7 Am Em B7
J’étais pas l’amant de Clairette, mais son a -- mi.
Em Am D7
De jamais lui conter fleurette j’avais promis.
G7 C E7 Am
Un jour qu’on gardait ses chevrettes aux champs, par - mi
A7 G G7M E7
L’herbe tendre et les pâquerettes, elle s’en - dor - mit,
C A7 D7 G
L’herbe tendre et les pâquerettes, elle s’endormit.
183
4/4 pompe tempo moyen
A7 Dm A7 Dm
Quand on n’est pas d’accord avec le fort en thème
A7 Dm Am7
Qui, chez les sorbonnards, fit ses humanités,
D7 Am
On murmure in petto : « C’est un vrai Nicodème,
F C G C
Un balourd, un bélître, un bel âne bâté. »
A7 Dm A7 Dm
Moi, qui pris mes leçons chez l’engeance argotique,
A7 Dm Am7
Je dis en l’occurrence, excusez le jargon,
D7 Am
Si la forme a changé, le fond reste identique :
F C G C
« Ceux qui ne pensent pas comme nous sont des cons. »
A A7 D7
Entre nous soit dit, bonnes gens, pour reconnaî - tre
Dm G7 G G6 C
Que l’on n’est pas intelligent, il faudrait l’ê – ê - tre.
A A7 D7
Entre nous soit dit, bonnes gens, pour reconnaî - tre
Dm G7 G G6 C
Que l’on n’est pas intelligent, il faudrait l’ê – ê - tre.
184
Entre nous soit dit, bonnes gens, pour reconnaître
Que l’on n’est pas intelligent, il faudrait l’être.
Entre nous soit dit, bonnes gens, pour reconnaître
Que l’on n’est pas intelligent, il faudrait l’être.
185
4/4
Premier couplet :Arpèges tempo libre
Puis Pompe tempo assez rapide
C G7 C
Mânes de mes aïeux, protégez-moi, bons mânes ! Les joies charnelles me perdent,
G7 C
La femme de ma vie, hélas ! Est nymphomane, les joies charnelles m’emmerdent
G7 C F7 Bb (Rythmé)
Les joies charnelles m’emmerdent.
F7 Bb
Sous couleur de me donner une descendance, les joies charnelles me perdent,
F7 Bb
Dans l’alcôve elle me fait passer mon existence, les joies charnelles m’emmerdent,
F7 Bb F7
Les joies charnelles m’emmerdent.
J’ai beau demandes grâce, invoquer la migraine, les joies charnelles me perdent,
Sur l’autel conjugal, implacable, elle me traîne, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent.
Et je croque la pomme, après quoi je dis pouce, les joies charnelles me perdent,
Quand la pomme est croquée, de plus belle elle repousse, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent.
186
F#7 B F#7 B
Métamorphose inouïe, métempsycose infâme, les joies charnelles me perdent,
F#7 B
C’est le tonneau des Danaïdes changé en femme, les joies charnelles m’emmerdent,
F#7 B F#7
Les joies charnelles m’emmerdent.
G7
C G7 C
Certains à coups de dent creusent leur sépulture, les joies charnelles me perdent,
G7 C
Moi, j’use d’un outil de tout autre nature, les joies charnelles m’emmerdent,
G7 C G7
Les joies charnelles m’emmerdent.
Après que vous m’aurez emballé dans la bière, les joies charnelles me perdent,
Prenez la précaution de bien sceller la pierre, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent.
Car, même mort, je devrais céder à ses rites, les joies charnelles me perdent,
Et mes os n’auraient pas le repos qu’ils méritent, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent.
Qu’on m’incinère plutôt ! Elle n’os’ra pas descendre, les joies charnelles me perdent,
Sacrifier à Vénus avec ma pauvre cendre, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent.
Mânes de mes aïeux, protégez-moi, bons mânes ! Les joies charnelles me perdent,
La femme de ma vie, hélas ! est nymphomane, les joies charnelles m’emmerdent,
Les joies charnelles m’emmerdent !
187
6/8 Arpège Tempo moyen G
G C G A7 D
Aux quatre coins de France, émanant je suppose de maris rancuniers par la haine conduits,
G B7 Em A7 D7 G
Le bruit court que j'atteins l'heure de l'andropause, qu'il ne faut plus compter sur moi dans le déduit.
O n'insultez jamais une verge qui tombe ! Ce n'est pas leur principe, ils crient sur tous les tons
Que l'une de mes deux est déjà dans la tombe et que l'autre à son tour file un mauvais coton.
Tous ces empanachés bêtement se figurent qu'un membre de ma famille est à jamais perclus,
Que le fameux cochon, le pourceau d'Épicure qui sommeillait en moi ne s'éveillera plus.
Ils me croient interdit de séjour à Cythère, et, par les nuits sans lune avec jubilation,
Ils gravent sur mon mur en style lapidaire : « Ici loge un vieux bouc qui n'a plus d'érections » !
Ils sont prématurés, tous ces cris de victoire, O vous qui me plantez la corne dans le dos,
Sachez que vous avez vendu les génitoires, révérence parler, de l'ours un peu trop tôt.
Je n'ai pas pour autant besoin de mandragore, et vos femmes, messieurs, qu'ces jours-ci j'ai reçue,
Que pas plus tard qu'hier je contentais encore. Si j’n’ai plus d'érections, s'en fussent aperçues.
À l'hôpital Saint-Louis, l'autre jour, ma parole, le carabin m'a dit : « On ne peut s'y tromper,
En un mot comme en cent, monsieur, c'est la vérole. » Si j' n'ai plus d'érections, comment l'ai-je attrapée?
Mon plus proche voisin n'aime que sa légitime, laquelle, épouse modèle, n'a que moi pour amant.
Or tous deux d'la vérole, ils sont tombés victimes. Si j'n'ai plus d'érections, expliquez-moi comment ?
Mes copains, mon bassiste et tous ceux de la troupe en souffrirent bientôt, nul n'en fut préservé.
Or je fus le premier à l'avoir dans le groupe. Si j'nai plus d'érections, comment est-ce arrivé ?
Minotaures méchants, croyez-vous donc qu'à braire que mon train de plaisir arrive au terminus,
Vous me cassiez mes coups ? Au contraire, au contraire, je n'ai jamais autant sacrifié à Vénus !
Tenant à s'assurer si ces bruits qu'on colporte, ces potins alarmants sont ou sont pas fondés,
Ces dames nuit et jour font la queue à ma porte, poussées par le démon de la curiosité.
Et jamais, non jamais, soit dit sans arrogance, mon commerce charnel ne fut plus florissant.
Et vous, pauvres de vous, par voie de conséquence, vous ne fûtes jamais plus cocus qu'à présent.
188
Changement de mesure
12/8
G G7M G7
Certes, elle sonnera cette heure fatidique,
C Cm G A7 D7
Où perdant toutes mes facultés génétiques, je serai sans émoi,
G G7M G7
Où le septième ciel - ma plus chère balade.
C B7 Em A7 D7 G
Ma plus douce grimpette et plus tendre escalade, - sera trop haut pour moi.
189
6/8 Pompe Rythmé
A Bm E A Bm E
A Bm E A Bm E
Le géographe était pris de folie, quand il imagina de ten -- dre,
A Bm E A Bm E
Tout juste entre l'Espagne et l’Italie, ma carte du Ten -- dre.
A7 D Dm A
Avec moi Cupidon se surmène. Dans mon cœur d'artichaut il piqua
A7 D Dm E7
Deux flèches : l'une au nom de Carmen(e), la seconde au nom de Francesca.
Les soirs de bal, j'enlace tour à tour, je fais danser chacune d'elles :
Un pied pour la séguedille, un pied pour la gaie tarentelle.
Si jamais l'une d'elles un jour apprend qu'elle n'est pas tout à fait seule,
J'ai plus qu'a courir chez le tisserand choisir un linceul.
Devant la faucheuse s'il faut plus tard, pauvre de moi, que je m'incline,
Qu'on me porte en terre au son des guitares et des mandolines !
A7 D Dm A
Avec moi Cupidon se surmène. Dans mon cœur d'artichaut il piqua
A7 D Dm E7 A
Deux flèches : l'une au nom de Carmen(e), la seconde au nom de Francesca.
190
4/4 Rythme Jazzy Battu
D A D A
Du fait qu'un couple de fieffés minables a pris le café
D A D G D
Du pauvre, on naît et nous voilà contraints d'estimer ces gens-là.
D A D A
Parc' qu'un minus, de cinq à sept chevaucha une pauvre mazette
D A D G D B7
Qui resta froide, sortit du néant un qui n'aurait pas dû
Em D Em A D B7
Ce n'est pas tout d'être mon père, il faut aussi me plai -- re.
Em D Em A D B7
Être mon fils ce n'est pas tout, il faut me plaire itou.
Em D Em A D B7
Trouver son père sympathique, c'est pas automati -- que.
Em D Em A D
Avoir un fils qui nous agrée, ce n'est pas assuré.
191
Capo 1ère case. Blues lent battu Am Am B7 E7 Am {sol, fa, mi } E7
Am Dm Dm7 Am
Imitant Courteline, un sceptique notoire, manifestant ainsi que l'on me désabuse,
Am Dm Dm7 Am
J'ai des velléités d'arpenter les trottoirs avec cette devise écrite à mon gibus :
E7 Am Am Am B7 E7 Am {sol, fa, mi } E7
« Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. »
Dieu, diable, paradis, enfer et purgatoire, les bons récompensés et les méchants punis,
Et le corps du Seigneur dans le fond du ciboire, et l'huile consacrée comme le pain bénit,
«Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. »
Et la bonne aventure et l'art divinatoire, les cartes, les tarots, les lignes de ta main,
La clé des songes, le pendule oscillatoire, les astres indiquant ce que sera demain,
«Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. »
Bm Em Em7 Bm
Sur les tombeaux les oraisons déclamatoires, les « C'était un bon fils, bon père, bon mari »,
Bm Em Em7 Bm
« Le meilleur d'entre nous et le plus méritoire, un saint homme, un cœur d'or, un bel et noble esprit »,
F#7 Bm Bm Bm C#7 F#7 Bm { La#, Sol#} F#7
« Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. »
Les" Saint-Jean bouche d’or », les charmeurs d'auditoire, les placements de sentiments de tout repos,
Et les billevesées de tous les répertoires, et les morts pour que naisse un avenir plus beau,
«Je ne crois pas un mot de toutes ces histoires. »
Coda :
Tempo libre F#7 Bm
Mais j'envie les pauvres d'esprit pouvant y croire.
192
4/4 Pompe Tempo rapide syncopé Bm
Bm
On dirait un fanatique de la cause halieutique,
G F#7 Bm B7
Avec sa belle canne et son moulinet.
Em A A7 D
Mais s'il pêche, c'est pour rire, et l'on peut être certain
G Em F# Bm Em F# Bm
Que jamais sa poêle à frire vit le plus menu fretin.
Si, déçu par une blonde, pensant faire un trou dans l'onde,
Tu tiens plus à te noyer qu'à te mouiller,
Désespéré, fais en sorte d'aller piquer ton plongeon,
De peur qu'il ne te ressorte, à l'écart de son bouchon.
193
Capo 2ème case
4/4 Pompe Tempo moyen G
G B7 Em Bm
Calme, confortable, officiel, en un mot résidentiel,
C G A7 D7
Tel était le cimetière où cet imbécile avait son trou
Bb D7 Gm Dm
Comme il ne reconnaissait pas le bien-fondé de son trépas,
D# Bb Bb F7 Bb D7 G
L'a voulu faire - aberration ! - sa petite résurrection.
Les vieux morts, les vieux « ici gît », les braves sépulcres blanchis,
Insistèrent pour qu'il revînt sur sa décision mais en vain.
L'ayant astiquée, il remit sur pied sa vieille anatomie,
Et tout pimpant, tout satisfait, prit la clef du champ de navets.
Chez lui s'en étant revenu, son chien ne l'a pas reconnu
Et lui croque en deux coups de dents un des os les plus importants.
En guise de consolation, pensa faire une libation,
Boire un coup de vin généreux, mais tous ses tonneaux sonnaient creux.
194
4/4 Arpèges rapides
C G Am Am7 Am6 D7 G E7
Que le progrès soit salutaire, c’est entendu, c’est entendu.
Am Am7 Am6 B7 E7 G
Mais ils feraient mieux de se taire, ceux qui disent que le presbytè -- re
C C7 F Fm C G C {sol, sol#, la, la#, si, do}
De son charme du vieux temps passé n’a rien perdu, n’a rien perdu.
Supplantés par des betteraves, les beaux lilas, les beaux lilas !
Sans mentir, il faut être un brave fourbe pour dire d’un ton grave,
Que le jardin du curé garde tout son éclat, tout son éclat.
Et c’est ce que j’ai fait sur l’heure, et sans délai, et sans délai.
Le coq du clocher n’est qu’un leurre, une girouette de malheur.
Ingrate patrie, tu n’auras pas mes feux follets, mes feux follets.
195
4/4 Pompe
Tempo enlevé D
D F#7 Bm
La lune s'attristait On comprend sa tristesse,
D F#7 Bm
On tapait plus dedans. Elle s'demandait quand est-ce
D Em A7 D
Qu'on va s'rapp'ler de m'enculer.
Dans mon affreux jargon, carence inexplicable, brillait par son absence un des pires vocables
C’est : « enculé ». Lacune comblée.
196
Y’a beau jour que c’est fait devant ces tyrannettes,
On danse comme des pantins, comme des marionnettes
Au lieu d’aller s’faire enculer.
197
12 Nouvelles (Le Forestier)
C Dm G7 C G C
Voici ce qu'il advint jadis grosso modo, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
F B7 Em A Dm G7 A4
Dans les années quarante où je débarquais de mon Languedo,
F G C C# Am G7 C
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Passait une belle gretchen au carrefour du château, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Callipyge à prétendre jouer les Vénus chez les Hottentots,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
La souris gris' se fâche et subito presto, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
La conne, la méchante, va d'mander ma tête à ses p'tits poteaux,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Deux sbires sont venus avec leurs noirs manteau, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Se pointer dans mon antre et sûrement pas pour m'faire de cadeaux,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
J'étais alors en train de suer sang et eau, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
De m'user les phalanges sur un chouette accord du père Django,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Par un heureux hasard, ces enfants de salauds, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Un sacré coup de chance, aimaient la guitare et les trémolos,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Ils s'en sont retournés sans finir leur boulot, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Fredonnant un mélange de Lily Marlène et d'Heili Heilo,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Une supposition : qu'ils aient comme Malraux, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Qu'ils aient comme ce branque, compté la musique pour moins que zéro,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot,
M'auraient collé au mur avec ou sans bandeau entre la rue Didot et la rue de Vanves,
On lirait, quelle navrance ! mon blase inconnu dans un ex-voto,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
Au théâtre, ce soir, ici sur ces tréteaux, entre la rue Didot et la rue de Vanves,
Poussant une autre' goualante, y’aurait à ma place un autre cabot,
Entre la rue de Vanves et la rue Didot.
198
3/4 Pompe assez rapide
Intro : Dm, G, C, A7, Dm, G, C (SA) E7 Am
Am E Am E
La petite presqu'île où jadis, bien tranquille, moi je suis né natif,
Am G E Am C F
Soit dit sans couillonnade avait le nom d'un adjectif démonstratif.
Em F E7
Moi, personnellement que je meure si je mens ça m'était bien égal ;
Dm Am G E
J'étais pas chatouillé, j'étais pas humilié dans mon honneur local.
Am E Am E
Mais voyant d'l'infamie dans cette homonymie, des bougres s'en sont plaints
Am G E Am E Am G
Tellement que bientôt on a changé l'ortho - graphe du nom du pat'lin.
C C7 F
Et j'eus ma première tristesse d'Olympio,
Dm Bdim G
Déférence gardée envers le père Hugo.
C G Am Em F Adim C A7
Si faire se peut attendez un peu, messieurs les édiles,
Dm G C C# Am G C E7
Que l'on soit passé Pour débaptiser nos petites villes.
La chère vieille rue où mon père avait cru on ne peut plus propice
D'aller construire sa petite maison s'appelait rue de l'Hospice.
Se mettre en quête d'un nom d'rue plus opportun ne se concevait pas.
On ne pouvait trouver mieux vu qu'un asile de vieux florissait dans le bas.
Les anciens combattants. Tous comme un seul, sortant de leurs vieux trous d'obus,
Firent tant qu'à la fin la rue d'l'Hospice devint : la rue Henri Barbusse.
Moi, la première à qui mon cœur fût tout acquis s’appelait Jeanne Martin,
Patronyme qui fait pas tellement d'effet dans le bottin mondain.
Mais moi j'aimais comme un fou ce nom si commun, n’en déplaise aux minus.
D'ailleurs, de parti pris, celle que je chéris, s’appelle toujours Vénus.
Hélas un béotien à la place du sien lui proposa son blase
Fameux dans l'épicerie et cette renchérie refusa pas, hélas !
199
2/4 Pompe
G
G
Un chien caniche à l’œil coquin qui venait de chez son béguin,
Am
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
D
Descendait en s’poussant du col le boul’vard de Sébastopol,
G arpège D
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.
200
Voilà que l’animal soudain profane les pieds du trottin,
Tortillant de la croupe et claquetant de la semelle,
Furieuse, elle flanque avec ferveur une paire de gifles à son suiveur,
Tortillant de la croupe et redoublant le pas.
201
3/4 Pompe tempo lent
Am E A Dm
Jadis la mineure perdait son honneur(e) - au moindre faux pas
G C B E
Ces mœurs n'ont plus cours de nos jours c'est la gourde - qui ne le fait pas.
A Dm G C C#
Toute ton école, petite, rigole qu'encore à seize ans
Dm Am E Am (b) arpège
Tu sois vierge et sage, fidèle à l'usage caduc à présent.
202
4/4 Pompe tempo rapide
Intro:
Em F#7 Bm X2
0 0 0 2 2 2
0 0 0 2 2 4
0 0 0 3 3 2
2
2 4 2
3 2
Em F#7 B7 Em D7 G B7
Honte à cet effronté qui peut chanter pendant que Rome brûle, elle brûle tout l’temps…
Em F#7 B7 Em D7 Em
Honte à qui, malgré tout, fredonne des chansons, à Gavroche, à Mimi pinson.
C D G C D G
En mil neuf cent trente-sept que faisiez-vous mon cher ?J’avais la fleur de l’âge et la tête légère ,
Dm E7 Am Em F#7 B7
Et l’Espagne flambait dans un grand feu grégeois. Je chantais, et j’étais pas le seul « Y’a d’la joie ».
Et dans l’année quarante mon cher que faisiez-vous ? Les teutons forçaient la frontière, et comme un fou,
Et comme tout un chacun vers le Sud, je fonçais, en chantant « Tout ça, ça fait d’excellents français ».
Honte à cet effronté qui peut chanter pendant que Rome brûle, elle brûle tout l’temps…
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons à Gavroche, à Mimi pinson.
À l’heure de Pétain, à l’heure de Laval, que faisiez-vous mon cher en plein dans la rafale ?
je chantais, et les autres ne s’en privaient pas, « Bel ami », « Seul ce soir », « J’ai pleuré sur tes pas ».
Mon cher, un peu plus tard, que faisait votre glotte, quand en Asie ça tombait comme à Gravelotte ?
Je chantais, il me semble, ainsi que tout un tas de gens, « Le déserteur », « Les croix », « Quand un soldat ».
Honte à cet effronté qui peut chanter pendant que Rome brûle, elle brûle tout l’temps…
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons à Gavroche, à Mimi pinson.
Que faisiez-vous mon cher au temps de l’Algérie, quand Brel était vivant qu’il habitait Paris ?
Je chantais, quoique désolé par ces combats, « La valse à mille temps » et « Ne me quitte pas ».
Le feu de la ville éternelle est éternel. Si Dieu veut l’incendie, il veut les ritournelles
À qui fera-t-on croire que le bon populo, quand il chante quand même est un parfait salaud ?
Honte à cet effronté qui peut chanter pendant que Rome brûle, elle brûle tout l’temps…
Honte à qui malgré tout fredonne des chansons à Gavroche, à Mimi pinson.
203
4/4 Pompe
Intro:
Em C F# B7 X2
0 2 2
1 2 2
0 3 4
2 3 2
0 2
Em C B7 Em C B7
Frapper le gros Mussolini, même avec un macaroni,
Em Am7 B7 Em
Le Romain qui jouait à ça se voyait privé de pizza.
Dm A7 Dm A7
Après le Frente Popular, l'hidalgo non capitulard
Am B E
Qui s'avisait de dire « niet" mourait au son des castagnettes.
G C G C
J'ai conspué Franco la fleur à la guitare
A Dm A Dm
Durant pas mal d'années, durant pas mal d'an -- nées.
E Am B F
Faut dire qu'entre nous deux, simple petit dé -- tail
C G A7 D7 G C
Y avait les Py -- ré -- nées, y avait les Py -- ré -- nées!
Qui crachait sur la croix gammée, dans une mine était sommé
De descendre extraire du sel pour assaisonner les Bretzels.
Avant que son jour ne décline, qui s'élevait contre Staline
Filait manu militari aux sports d'hiver en Sibérie.
204
Aux quatre coins du monde encore, qui se lève et crie « Pas d’accord ! »
En un tournemain se fait couper le sifflet, tordre le cou.
µDans mon village, on peut à l'heure qu'il est, sans risque de malheur,
Brandir son drapeau quel qu'il soit, mais jusques à quand ?' Chi lo sa ?
A D A D
S'en -- gager par le mot, trois couplets un refrain,
B7 Em B7 Em B7 Em
Par le biais du mi -- cro, par le biais du mi -- cro.
F# Bm A G
Ça s'fait sur une jambe et ça n'engage à rien,
D A B7 D A D
Et peut rappor-ter gros, et peut rappor -- ter gros.
205
Intro:
Em C D Em C D
0 0 2 0 0 2
0 1 3 0 1 3
0 0 2 0 0 2
0 0
2 3 2 3
0 0
Em C D Em D Em D
Madame, même à quatre sous, notre vieux roman d'amour sou – ou –
G D G C Bm
-ffrirait certes quelque mévente. Il fut minable. Permettez
Em C Bm C D Em
Que je farde la vérité, la réinven -- te, la réinvente.
Em C D Em D Em D
On se rencontra dans un car nous menant sans triomphe au qua -- art,
G D G C Bm
Une nuit de rafle à Pigalle. Je préfère affirmer, sang bleu !
Em C Bm C D Em intro
Que l'on nous présenta chez le Prince de Ga -- lles, Prince de Galles.
206
4/4 Pompe en marquant les basses ou (et) Battements Jazzy
Tempo assez rapide Em Bm Em Bm
Em Bm Em Bm Em Bm A D7
À l'école ou nous avons appris l'A B C la maîtresse avait des méthodes avancées
G Em Am D G Em B Em
Comme il fut doux le temps, bien éphémère, hélas! où cette bonne fée régna sur notre classe,
G D G Em
Régna sur no -- tre classe.
Avant elle, nous étions tous des paresseux, des lève-nez, des cancres, des crétins crasseux
En travaillant exclusivement que pour nous, les marchands d'bonnets d'âne étaient sur les genoux,
Étaient sur les genoux.
La maîtresse avait des méthodes avancées au premier de la classe elle promit un baiser,
Un baiser pour de bon un baiser libertin, un baiser sur la bouche, enfin bref, un patin,
Enfin bref, un patin.
Aux pupitres alors, quelque chose changea, l'école buissonnière eut plus jamais un chat.
Et les pauvres marchands de bonnets d'âne, crac ! connurent tout à coup la faillite, le krach,
La faillite, le krach.
Lorsque le proviseur, à la fin de l'année, nous lut les résultats, il fut bien étonné
La maîtresse, elle, rougit comme un coquelicot, car nous étions tous prix d'excellence ex aequo,
D'excellence ex aequo.
Ce système bien sûr ne fut jamais admis par l'imbécile alors recteur d'académie.
De l'école, en dépit de son beau palmarès, on chassa pour toujours notre chère maîtresse,
Notre chère maîtresse.
À l'école ou nous avons appris l'A B C la maîtresse avait des méthodes avancées,
Comme il fut doux le temps bien éphémère, hélas ! ou cette bonne fée régna sur notre classe,
Régna sur notre classe.
207
4/4 Pompe
Am, C, E7, E7, Am, C, E7, E7, Am, C, E7, E7, Am, C, E7, E7,
Am C E7 Am C E7
Tous les Brummell, les dandys, les gandins, il les considérait avec dédain
C G C E7
Fisant peu cas de l'élégance il s'habillait toujours au décrochez-moi-ça.
Am C E7 Am C E7
Au combat, pour s'en faire une liquette, sous un déluge d'obus, de roquettes,
C F C G C
Il conquit un oriflamme teuton. Cet acte lui valut le grand cordon.
F C G C F C G E7
Mais il perdit le privilège de s'aller vêtir à la six-quatre deux,
Dm Am B7 E7
Car ça la fout mal saperlipopette d'avoir des faux plis, des trous à ses bas,
F C G C F C G C
De mettre un ruban sur la salopette la légion d'honneur ça pardonne pas.
L'âme du bon feu maistre Jehan Cotart se réincarnait chez ce vieux fêtard.
Tenter de l'empêcher de boire un pot c'était ni plus ni moins risquer sa peau.
Un soir d'intempérance, à son insu, il éteignit en pissotant dessus
Un simple commencement d'incendie. On lui flanqua le mérite, pardi !
Depuis que n'est plus vierge son revers, il s'interdit de marcher de travers.
Car ça la fout mal d'se rendre dans les vignes, dites du seigneur, faire des faux pas
Quand on est marqué du fatal insigne. La légion d'honneur ça pardonne pas.
Et maintenant qu'il porte cette croix, proférer « Merde » il n'en a plus le droit.
Car ça la fout mal de mettre à ses lèvres de grand commandeur, des termes trop bas,
D'chanter l'grand vicaire et les trois orfèvres. La légion d'honneur ça pardonne pas.
208
4/4 Pompe Tempo rapide
D
F#m Bm F#m Bm B Em
Je chante la petite guerre des braves enfants de naguè -- re qui sur la plage ont bataillé
A D Bm E7 A D
Pour sauver un château de sable et ses remparts infranchissa-a-bles qu'une vague allait balayer.
J'en étais, l'arme à la bretelle, retranchés dans la citadelle, de pied ferme nous attendions
Une cohorte sarrasine partie de la côte voisine à l'assaut de notre bastion.
À cent pas de là sur la dune, en attendant que la fortune des armes sourie aux vainqueurs,
Languissant d'être courtisées nos promises, nos fiancées préparaient doucement leur cœur.
Tout à coup l'Armada sauvage déferla sur notre rivage avec ses lances, ses pavois,
Pour commettre force rapines, et même enlever nos Sabines plus belles que les leurs, ma foi.
La mêlée fut digne d'Homère, et la défaite bien amère à l'ennemi pourtant nombreux,
Qu'on battit à plate couture, qui partit en déconfiture en déroute, en sauve qui peut.
Oui, cette horde de barbares que notre fureur désempare fit retraite avec ses vaisseaux,
En n'emportant pour tous trophées, moins que rien, deux balles crevées, trois raquettes, quatre cerceaux.
Tandis que tout bas à l'oreille de nos Fanny, de nos Mireille, on racontait notre saga.
Qu'au doigt on leur passait la bague, surgit une espèce de vague que personne ne remarqua.
Au demeurant ce n'était qu'une vague sans amplitude aucune, une vaguelette égarée,
Mais en atteignant au rivage elle causa plus de ravages, de dégâts qu'un raz-de-marée.
À quelque temps de là nous sommes allés mener parmi les hommes d'autres barouds plus décevants,
Allés mener d'autres campagnes, où les châteaux sont plus d'Espagne, et de sable qu'auparavant.
Quand je vois lutter sur la plage des soldats à la fleur de l'âge, je ne les décourage pas,
Quoique je sache, ayant naguère livré moi-même cette guerre, L'issue fatale du combat.
Je sais que malgré leur défense, leur histoire est perdue d'avance, mais je les laisse batailler,
Pour sauver un château de sable et ses remparts infranchissables, qu'une vague va balayer.
209
Tempo libre
C G C Am E Am
Je ne suis pas du tout l'antéchrist de service, j'ai même pour Jésus et pour son sacrifice
F C B E
Un brin d'admiration, soit dit sans ironie
A E A E F C Dm A
Car cela ne doit pas être une sinécure, non, que de se laisser cracher à la figure
F Dm C E Am G
Par la canaille et la racaille réu-nies.
Bien sûr, il est normal que la foule révère ce héros qui jadis partit pour aller faire
L'alpiniste avant l'heure en haut du Golgotha,
En portant sur l'épaule une croix accablante, en méprisant l'insulte et le remonte pente,
Et sans aucun bravo qui le réconfortât !
Bien sûr, autour du front, la couronne d'épines, l'éponge trempée dans Dieu sait quelle bibine,
Et les clous enfoncés dans les pieds et les mains,
C'est très inconfortable et ça vous tarabuste, même si l'on est brave et si l'on est robuste,
Et si le paradis est au bout du chemin.
Bien sûr, mais il devait défendre son prestige, car il était le fils du ciel, l'enfant prodige,
Il était le Messie et ne l'ignorait pas.
Entre son père et lui, c'était l'accord tacite : Tu montes sur la croix et je te ressuscite !
On meurt de confiance avec un tel papa.
Il a donné sa vie sans doute mais son zèle avait une portée quasi universelle
Qui rendait le supplice un peu moins douloureux.
Il savait que, dans chaque église, il serait tête d'affiche et qu'il aurait son portrait en vedette,
Entouré des élus, des saints, des bienheureux.
En se sacrifiant, il sauvait tous les hommes. Du moins le croyait-il ! Au point où nous en sommes,
On peut considérer qu'il s'est fichu dedans
Le jeu, si j'ose dire, en valait la chandelle. Bon nombre de chrétiens et même d'infidèles,
Pour un but aussi noble, en feraient tout autant.
210
3/4 Pompe (Basse sur le 3ème temps)
{sol la si} C E7 Am G C G C
Sauf dans le cas fréquent, hélas ! Où ce sont de vrais dégueulasses,
F E7 Am F B7 E
On ne devrait perdre jamais ses père et mère, bien sûr, mais
G C G C B7 E
À moins d’être un petit malin qui meurt avant d’être orphelin,
E7 A A7 Dm G7 C E7 Am
Où un infortuné bâtard, ça vous pend au nez tôt ou tard.
211
4/4 Pompe tempo moyen
G G7 C G G7 A
Le chapeau de Mireille, quand, en plein vol, je l’ai rattrapé,
Dm C Am Dm G
Entre Sète et Marseille, quel est l’bon vent qui l’avait chipé ?
G G7 C G G7 A
Le chapeau de Mireille, quand, en plein vol, je l’ai rattrapé,
Dm D7 E7
Entre Sète et Marseille, quel joli vent l’avait chipé ?
{mi, fa,fa# G} G C
C’est pas le zé - phyr, n’aurait pu suffire,
G C
C’est pas lui non plus, l’aquilon joufflu,
C7 A Dm
C’est pas pour autant l’autan,
G A
Non, mais c’est le plus fol et le plus magistral
Dm G7 C
De la bande à Éole, en un mot le mistral,
G A
Il me l’a fait connaître aussi, dorénavant,
Dm G G7 C { do, si, la, sol}
Je ne mouds plus mon blé qu’à des moulins à vent.
212
Quand j’embrassais Mireille, qu’elle se cabra, qu’elle me rembarra,
Me tira les oreilles, quel est l’bon vent qui retint son bras ?
Quand j’embrassais Mireille, qu’elle se cabra, qu’elle me rembarra,
Me tira les oreilles, quel joli vent retint son bras ?
213
4/4 Pompe Tempo Moyen rythmé
D
Si seul'ment elle était jolie je dirais « Tout n'est pas perdu
F#
Elle est folle, c'est entendu, mais quelle beauté accomplie ! »
Bm F# Bm
Hélas elle est plus laide bientôt que les sept péchés ca-pi-taux,
A D
Que les sept péchés capitaux.
Si seul'ment elle avait des formes, je dirais « Tout n'est pas perdu,
Elle est moche, c'est entendu, mais c'est Vénus, copie conforme »
Malheureus'ment, c'est désolant, c'est le vrai squelette ambulant,
C'est le vrai squelette ambulant.
214
Renaud Chante Brassens
Am
On creva ma première bulle de savon
A7
Y’a plus de cinquante ans, depuis je me morfonds.
Dm Am E7 Am
On jeta mon père Noël en bas du toit,
Dm G C Am B7 E7 Am Dm G C Am B7 E7 Am
Ça fait belle lurette et j’en res -- te pantois.
215